SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................1
CHAPITRE I:
L'indépendance de la banque centrale
: accélérateur de croissance
économique
.....................................................................5
CHAPITRE II :
L'indépendance de la banque
centrale : ralentisseur de croissance
économique.....................................................................15
CHAPITRE III :
L'indépendance de la banque
centrale : aucun effet sur la croissance
économique......................................................................25
CONCLUSION
GENERALE.........................................................36
«Je veux que la Banque de France soit
assez dans les mains du gouvernement
et qu'elle n'y soit pas trop».
N.
Bonaparte
Le contexte monétaire international, marqué
par la fin du système de Bretton Woods et les difficultés du
système monétaire européen, ainsi que les défauts
des règles monétaires ont poussé les économistes
à identifier des nouvelles solutions pour assurer la stabilité
monétaire.
Ainsi, depuis le début des années
quatre-vingt-dix, le nombre de banques centrales dont les statuts ont
été modifiés vers une plus grande autonomie
vis-à-vis des autorités politiques sont nombreux. En effet, des
banques centrales indépendantes existaient depuis plusieurs
décennies, telles que la Bundesbank (1957) ou la banque nationale de
Suisse (1921). Thornton, dans un article publié en 1991, dit :"The
Bank of England is quite independant of the executive government." Cette phrase
d'H.Thornton prouve que l'indépendance de la banque centrale n'est pas
un phénomène contomporain.
Le corpus théorique qui accompagne l'argument de
l'indépendance de la banque centrale résulte de travaux autour
d'une problématique toujours très actuelle en théorie
monétaire, celle de l'incohérence temporelle, ce problème
est présenté pour la première foie dans un article de deux
économistes américains, Kydland et Prescott en 1977. La question
posée par ces auteurs est de savoir si un gouvernement peut parvenir ou
non à optimiser le bien être social en visant de manière
discriminatoire des instruments de politique économique, la solution de
l'indépendance de la banque centrale apparaît donc.
Une littérature économétrique
abondante a justement eu pour objet de tester la relation entre l'inflation,
conséquence de l'incohérence temporelle et l'indépendance
de la banque centrale. Selon cette littérature, plus
l'indépendance de la banque centrale est importante plus le taux
d'inflation atteint devrait être plus bas Les résultats de Grilli,
Masciandaro et Tabellini (1991) et Alesina Summers (1993) confirment cette
conjoncture et les auteurs trouvent une relation clairement négative
entre les indices d'indépendance et le niveau des taux d'inflation.
Ainsi, selon les modèles théoriques,
l'indépendance de la banque centrale permettrait de limiter l'inflation.
UN débat ressent et déclenché consternant les faits de
l'indépendance de la banque centrale sur la croissance
économique.
Ce mémoire se propose de mener le débat sur
la relation entre l'in dépendance et la croissance économique
à la lumière des arguments des partisans et des
détracteurs. Il s'agit précisément d'exposer les
différentes conceptions de l'effet de l'indépendance de la banque
centrale sur la croissance économique existant dans la
littérature et de confronter ces conceptions aux fais économiques
réels.
Rogoff (1985) et les Keynésiens prévoient
que la délégation de la politique monétaire implique une
sorte d'arbitrage au détriment de la croissance économique.
«The models of Rogoff (1985) and Eijffinger and Schaling
(1993b) conclude that when the central bank gives priority to price stability,
the variability of income will be greater than in the case where the central
bank also strives for stabilization of the economy. »
Cette hypothèse vient contre dire l'hypothèse
présentée par Alesina Summers (1993) qui défendent le fait
que l'indépendance de la banque centrale a un effet positif sur le taux
de croissance économique alors qu'un nombre important
d'économistes, tel que Masciandaro et Tabellini (1991) et Cukierman
(1992), voient que l'indépendance n'a aucun effet réel sur le
niveau de la croissance économique.
Pour atteindre les objectifs escomptés et
répondre ainsi a notre problématique, ce mémoire va
s'articuler sur trois chapitres. Chaque chapitre sera consacré a
l'étude des hypothèses présentées plus haut.
Ainsi, le premier traitera l'hypothèse
énonçant qu'une banque centrale indépendante sera le
garant d'une croissance économique soutenue en se basant sur la
théorie du biais inflationniste, cette théorie est fondée
sur l'idée que l'indépendance permet à la banque centrale
d'acquérir plus de crédibilité de manière à
ce que les agents économiques deviennent plus confiants. par
conséquent, ils n'anticiperont pas un reniement de l'objectif
monétaire (la stabilité des prix). cette
crédibilité permet alors de réduire le biais
inflationniste et ainsi, en maîtrisons le taux d'inflation à un
niveau très bas, la relance économique aura lieu à travers
l'investissement.
Par contre, Rogoff (1985) prévoit qu'une
focalisation très forte sur l'évolution de l'inflation peut
conduire la banque centrale à ignorer les conséquences
économiques néfastes d'un maintien trop élevé du
taux d'intérêt, ce qui accentue le risque de stagnation. Cette
hypothèse sera l'objet du deuxième chapitre.
Finalement, le troisième chapitre
présentera le fait que l'indépendance de la banque centrale n'a
aucun effet sur le taux de croissance économique. Cukierman (1992),
Grilli ; Alii et Summer (1993) ne trouvent pas de relation tangible entre
les indices d'indépendance de la banque centrale et la croissance
économique. Ces économistes n'ont pas donné des arguments
qui défendent leur hypothèse mais ils ont analysé ce fait
empiriquement. Par contre et en ce qui concerne les deux premiers chapitre,
leurs défendeurs n'ont pas encore tester économétriquement
les théorie.
|