Dédicace
A mon très cher père
En signe d'amour, de reconnaissance et de gratitude pour le
dévouement et les sacrifices dont vous avez fait toujours preuve
à mon égard.
A ma très chère mère
C'est un moment de plaisir de vous dédier cet oeuvre ,
vous qui ravivez dans mon esprit un sentiment profond d'une vie sûre et
correcte, suivi tant par tes chaleureuses bénédictions.
A mon mari : la personne qui a su guider
mes pas égarés vers un horizon plus clair , plus joyeux .
A mon beau père et ma belle mère
A ma soeur et ma belle soeur, mes
deux frères et beau frère,
A ceux qui n'ont jamais cessé de veiller sur mon devoir
et qui ont essayer de me soutenir d'une manière ou d'une autre au cours
de mon processus éducatif.
A mes enfants Yosr et Zayd
A tous ceux qui m'ont soutenue.
Remerciement
Si ce mémoire a pu voir le jour,,
c'est essentiellement grâce à l'aide précieuse qui ma
portée mon professeur Monsieur DJLASSI MOULDI
C'est un grand honneur de le remercier
puisqu'il a su avec la profonde raison que la mienne n'a pas pu comprendre,
faute d'expérience et d'habilité, faire naître de mes
propres défauts de potentielles qualités .Je tiens à lui
exprimer ma reconnaissance pour l'effort et la patience qu'il a
déployé pour m'initier à la recherche et pour
l'intérêt qu'il a constamment manifesté pour la
réalisation de ce travail. Je le prie de croire à l'expression de
ma respectueuse reconnaissance.
J'exprime aussi ma gratitude et
reconnaissance à Monsieur ATTI ABDESSATAR pour les
conseils qu'il m'a prodigués et pour tout le temps et l'énergie
qu'il a consacré à la réalisation de ce travail.
Il m'est agréable à cette
occasion de remercier vivement les membres de jurys pour leur présence
très appréciée.
Mes meilleures sentiments s'adressent
à Dr BEN RHAIEM Boutheina pour tous son soutien et son amitié.
Enfin j'exprime mes gratitudes à MANEL
,INES et ABDELAZIZ pour tous leurs soutiens a fin d'achever ce travail.
Sommaire
DÉDICACE
1
REMERCIEMENT
2
INTRODUCTION GÉNÉRALE
5
CHAPITRE I STRUCTURES ET
STRATÉGIES DU MARCHÉ DES CRÉDITS
9
INTRODUCTION
9
Section I: Structures de marché
10
Section II- Caractérisation du
marché bancaire Tunisien
25
CONCLUSION
39
CHAPITRE II : L'EFFICIENCE DU SECTEUR
BANCAIRE
41
INTRODUCTION
41
Section I : L'efficience
bancaire : concepts et déterminants
42
Section II : Les modèles de
mesure de l'efficience
61
CONCLUSION
75
CHAPITRE III : DE L'EFFICIENCE DE LA
BANQUE TUNISIENNE
78
INTRODUCTION
78
Section I : la libéralisation
de l'activité bancaire
79
CONCLUSION
106
CONCLUSION GÉNÉRALE
107
CONCLUSION GÉNÉRALE
108
BIBLIOGRAPHIE
111
Introduction générale
Les années quatre-vingts ont marqué le
début d'un rééquilibrage entre la sphère
réelle et la sphère financière, elles se sont aussi
caractérisées par une rupture partielle avec les thèses
de dichotomie entre les deux sphères. L'articulation entre ces
dernières est désormais approchée en termes de
complémentarité, alors qu'elle était jusque là non
abordée, sous l'angle de suprématie et de rivalité.
C'est dans ce contexte, que maints travaux se sont
employés à repositionner la question de l'efficience
financière, par référence aux spécificités
du système financier et aux impératifs du réel. Dans les
pays en développement, de tels systèmes se particularisent par
l'hégémonie de la banque. Aussi, les recherches portant sur
ladite efficience se ramènent en dernière analyse et à
notre sens, à celles s'assignant pour objectif, l'identification des
déterminants de l'efficience bancaire.
Une telle efficience signifie en fait l'optimisation du
concours bancaire à l'économie. Par optimisation, on entend ici
la maximisation du financement et de la rentabilité bancaire sous
contrainte de minimisation de risque. Or comme l'intermédiation
s'érige, dans ces économies, en principale modalité de
financement, il s'en suit que cette efficience demeure conditionnée par
la structure du marché des crédits, de son fonctionnement et de
son organisation.
La mondialisation et ses corollaires,
dérégulation et déréglementation ont
intensifié la concurrence et les banques n'ont pu échapper
à cette nouvelle contrainte. Aussi, nous attendons-nous à ce
qu'une refonte soit introduite sur la structure dudit marché et
à ce qu'il revête une nouvelle forme d'organisation. Une telle
restructuration est ainsi assimilée, théoriquement, à un
vecteur de meilleure efficience de la banque car, elle autorise, dans cette
optique, une allocation optimale des ressources.
Ce travail s'inscrit dans cette perspective de recherche, sur
la médiation entre la structure du marché des crédits et
l'efficience des firmes bancaires. Il s'emploie ainsi à
caractériser d'abord la forme de ce marché et à esquisser
ensuite l'étendue des effets induits par la restructuration sur ladite
efficience. C'est ainsi que nous tenterons d'étudier la nature de
l'articulation entre la structure du marché de crédits et
l'efficience de la banque commerciale tunisienne.
Les études ayant traité de la même
question ont souvent privilégié la démarche empirique,
où les méthodes, paramétriques (DEA, FDH) et non
paramétriques, (SFA, DFA et TFH), ont tenu lieu de principaux cadres
explicatifs de l'efficience. Dans ce travail, nous avons opté pour la
méthode SFA, vu les insuffisances relatives des autres modèles.
La portée non, par ailleurs, spécifique et non
propre à cette démarche est susceptible, par une combinaison
adéquate de l'analytique et l'empirique, d'alerter les institutions
financières des nouveaux paradigmes et de nouvelles pratiques, à
même de hisser au plus haut rang le niveau de l'efficience et de la
productivité. Cette orientation méthodologique nous a
recommandée de repositionner les structures, stratégies et
performances de la banque tunisienne, à la lumière des nouveaux
impératifs de perfectionnement de son efficience et de nouvelles
contraintes issues d'un environnement mutationnel.
Le plan qui guidera ce travail s'inspire de l'ensemble de ces
considérations et entreprises, il tentera de traiter la
problématique supra-énoncée, en suivant une
démarche triséquentielle. Aussi, un premier chapitre,
s'emploie-t-il à délimiter les traits généraux des
marchés de crédits et notamment à identifier les traits
spécifiques du système bancaire tunisien. Le deuxième
chapitre, quant à lui se veut une présentation des diverses
approches de mesures de l'efficience bancaire par la détermination de la
frontière d'efficience. Alors que le dernier chapitre, est une esquisse
de validation factuelle, où on tentera de confronter les principaux
enseignements tirés des deux premiers chapitres, à
l'épreuve de la banque tunisienne. Il sera ainsi question de mesurer
l'efficience du système bancaire tunisien et d'étudier son
évolution par référence à ses déterminants
fondamentaux.
Structures et stratégies du marché des
crédits
Chapitre I Structures et stratégies du marché
des crédits
INTRODUCTION
Les autorités publiques ont un rôle
déterminant dans l'organisation et la structure du marché
bancaire. Leurs objectifs varient selon les pays et les époques. Ils
peuvent notamment être fondés sur, soit la conception
libérale de l'économie visant à promouvoir un
marché ouvert à la concurrence, soit conception dirigiste visant
à protéger les intérêts locaux ou nationaux.
En effet, le système bancaire tunisien à
essayé de faire face aux mutations profondes de la libéralisation
financière (aux phénomènes de
désintermédiation / déréglementation /
décloisonnement). Cette stratégie à pour but
d'accroître la concurrence entre les établissement financiers.
Le cas de la Tunisie est un peu particulier puisque la banque
centrale de Tunisie a opté pour une politique de libéralisation
économique et financière en utilisant une démarche
prudente et progressive. Malgré cette démarche, il y a eu un
changement dans la structure bancaire et dans l'environnement concurrentiel.
Le schéma du secteur bancaire tunisien est
composé d'une trentaine de banques articulées autour de la banque
centrale de Tunisie. Ces banques se subdivisent en quatorze banques de
dépôts, six banques de développement, huit banques
offshores et deux banques d'affaires.
La restructuration bancaire, la libéralisation et la
globalisation financière ont été les sources d'une
réorganisation qui affecte la structure du système bancaire
tunisien en enregistrant par conséquent une évolution assez
lente et relativement faible.
Dans ce premier chapitre on va déterminer la structure
du secteur bancaire tunisien et en particulier le comportement des banques
commerciales tunisiennes. Dans une première section on va exposer les
différents types de marchés , dans la deuxième on va
déterminer le comportement du secteur bancaire tunisien durant la
période 1990-2004 en utilisant l'approche Panzar et Rosse(1987).
Section
I: Structures de marché
INTRODUCTION
De part sa définition, un marché est un lieu de
rencontre entre offreurs et demandeurs. Ce marché est principal
régulateur de son organisation. Il dépend de la portée de
la dite régulation et la configuration de ses procédures. On
distingue deux structures : La première est la structure plate
où la régulation se fait par les prix (concurrence); la
deuxième est structure complexe où la régulation se fait
hors marché (non concurrentielle).
I- les
différentes structures de marches
Parmi les différentes formes du marché nous allons
citer les principales structures, à savoir la concurrence pure et
parfaite, le monopole et l'oligopole.
I-1 / Le marché
concurrentiel
L'hypothèse de la concurrence, pour analyser le
comportement des firmes à court terme, revient à supposer que
celles-ci se contentent passivement d'enregistrer les prix de marché
avant de choisir le meilleur moyen de maximiser leur profit.1(*) De ce fait en concurrence
parfaite, un consommateur ou un producteur n'a à connaître que les
prix des divers biens qui résument pour lui les résultats des
décisions de tous les autres agents.
En effet, la concurrence pure et parfaite est une structure de
marché très peu réaliste, et ceci apparaît
dés l'énoncé des hypothèses du modèle qui la
représente.
Ces hypothèses sont : - l'atomicité -
l'homogénéité - la fluidité - et la transparence
qui se définissent comme suit :
L'atomicité du marché signifie que le
marché doit être formé d'un grand nombre de firmes et d'un
grand nombre de consommateurs. En d'autres termes, si le nombre de firmes est
suffisamment important, chacune pèse peu dans la branche et ne gagnerait
pas beaucoup à connaître les mécanismes du marché
pour chercher à les influencer.
L'homogénéité du produit signifie que
tous les produits des fabricants d'une même industrie sont identiques et
homogènes. Ainsi que le prix est identique pour les produits
homogènes. A cet effet, ce prix de marché détermine alors
les transactions effectives et les gains qu'en tirent les acteurs de
marché.
En concurrence pure et parfaite, aucun agent
économique n'est suffisamment important pour influencer
significativement les prix d'équilibre.2(*) Autant donc considérer ce prix comme
« donné » puisque, vendre plus cher ferait fuir la
clientèle et vendre moins cher ne permettrait pas de vendre
davantage.
La fluidité du marché traduit la
mobilité totale des facteurs de production à savoir, le travail
et le capital.
La transparence du marché consiste en une information
totale pour le consommateur et pour le producteur, par exemple, chaque
producteur doit connaître les variables de ses concurrents : leurs
coûts, leurs volumes de production et leurs technologies.
Le concept de la concurrence pure et parfaite est
l'organisation des marchés qui assurent automatiquement les prix, le
volume de production et l'allocation des ressources optimales.
En situation de concurrence pure et parfaite, le marché
de crédit traduit la confrontation d'une multitude d'offreurs et de
demandeurs de crédit.
La banque de par sa définition et ses attributs que lui
reconnaît la loi demande des dépôts émanant d'un
nombre illimités d'individus susceptible de transformer son
épargne en placement.
Cette taille interdit à aucun déposant de
conditionner le taux d'intérêt créditeur.
I-2 Structure non concurrentielle
Un monopole est un agent économique qui est le seul
offreur d'un produit particulier. On trouve un monopole bilatéral qui
est défini par un seul est unique vendeur propose un produit et par un
seul et unique acheteur pour lui le produit considéré.
Donc un marché est en situation de monopole lorsqu'il
est pris, soit par une seule entreprise, soit par un groupe d'entreprises qui
s'accordent sur le suivi d'une même stratégie de tarification ou
de production.
Certaines industries pouvaient fort bien s'isoler de la
concurrence des capitaux et que cet isolement leur permettait de maintenir
durablement un taux de profit supérieur au taux de profit moyen, dans la
mesure où elle bénéficiait d'une rente de monopole
Chevalier .J.M a définit le pouvoir de monopole au sens
strict comme étant le pouvoir de fixer les prix au niveau du prix
théorique de monopole.
Dans ce sens une firme possède un pouvoir de
marché lorsqu'elle est en mesure de créer et de maintenir une
rente de monopole, soit à sont profit, soit au profit de l'industrie
dans laquelle elle opère.
On dit dans ce cas qu'une firme possède un pouvoir
vertical lorsque son intégration de l'amont à l'aval lui
confère un avantage par rapport à ses concurrents réels ou
potentiels, non intégré verticalement et une meilleures
maîtrise de marché.3(*)
Un oligopole comporte un petit nombre d'entreprise fabricant
ou commercialisant le même produit. Il est caractérisé par
des stratégies qui tiennent compte des firmes concurrentes.
Dans un oligopole, chaque firme est capable d'identifier
clairement ses concurrents et de tenir compte de leur comportement quand elle
prend sa décision de quantité ou de prix, il existe alors une
certaine interdépendance entre les décisions des firmes.
Intuitivement, l'oligopole constitue un cas
intermédiaire entre la concurrence et le monopole, quand aux prix
d'équilibre et les quantités vendues.
Il est annoté que les situations d'oligopoles sont
très fréquentes et peut être même majoritaire. Le
pouvoir horizontal constitue la première forme classique de pouvoir de
marché. Il est définit « dans une industrie de type
oligopolistique , il reflète la capacité des firmes en place de
s'entendre entre elles de façon à fixer un prix de marché
proche de prix théorique de monopole »
Chaque entreprise de la branche possède son propre
marché, sa clientèle attirée, ce qui le signe de monopole,
mais dans une certaine mesure seulement car il existe des produits de
substitution et donc d'une certaine concurrence entre les firmes. Monopole et
concurrence : de ces deux parents est né la « concurrence
monopolistique ».4(*)
On peut définir la concurrence monopolistique lorsque
les ventes sont limitées et déterminées par le prix, la
nature de produit et les dépenses de publicité.4(*)
Dans une telle structure de marché, chaque firme vise
à différencier le possible ses propres produits des produits des
concurrents, et ce, afin, de rendre son produit unique pour échapper
à l'homogénéité et obtenir, ainsi, une demande
distincte de celle qui s'adresse aux produits concurrents.
Dans ce sens l'entreprise exerce un pouvoir comme l'affirme
certaines auteurs : « Une firme possède un pouvoir
congloméral lorsque la diversification de ses activités est telle
que sa prospérité ne dépend plus du succès
remporté par un produit particulier, ou de ses ventes dans une
région déterminée. Le gigantisme de cette firme lui permet
de faire disparaître ses concurrents plus
spécialisés 5(*)»
Le pouvoir de marché du conglomérat repose
essentiellement sur la façon dont il peut jouer sur le clavier des prix
en fonction de conditions spécifiques de la concurrence.
L'idée majeure des théories de la concurrence
imparfaite devrait résider dans l'analyse des décisions de
grandes entreprises, puisque ce sont celles-ci qui opèrent dans des
contextes éloignés de la concurrence parfaite. L'étude de
ces décisions, de leurs mobiles et de leurs effets suit une
démarche d'inspiration empirique qui concentre l'attention sur les trois
aspects suivants :
- la situation dans laquelle l'entreprise se trouve
placée, c'est-à-dire les Structures des
marchés où elle achète ses facteurs de production et
où elle vend ses produits, structures plus ou moins concurrentielles ou
oligopolistiques;
- sa Conduite, c'est-à-dire son
Comportement d'acheteur, de producteur, de vendeur, et d'investisseur ou encore
les stratégies qu'elle adopte;
- ses Performance, c'est-à-dire sa
profitabilité, sa solvabilité, ses gains de part de
marché...etc.
Le triptyque structure, comportement, performance (S.C.P)
définit par extension le cadre théorique des stratégies
des firmes plus leurs structures. A trop se fixer à ce cadre, on
risquerait d'omettre une autre optique analytique de ces stratégies
à savoir les nouvelles organisations industrielles (NOI).
II-
Cadre analytique : SCP, NOI
II-1 /
L'approche Structure- Comportement- Performance
L'idée fondamentale de l'approche Structure
-Comportement -Performance (SCP) fondée par Bain (1951) 6(*)qui
souligne : « l'hypothèse de la SCP entreprend
inférer le degré de concurrence dans une industrie suivant ses
traits structurels »
En d'autre terme, la structure d'une industrie
détermine les comportements et influence les performances dans cette
industrie. Les résultats des entreprises sont donc
déterminés par la structure du marché. Ce paradigme
considère comment les caractéristiques observables d'un
marché ou d'une industrie peuvent affetcer le comportement et la
performance des participants dans ce marché. Le développement de
cette approche a été en partie stimulé par des
difficultés dans la mesure empirique des concepts employés par la
théorie économique (telle que le coût marginal et
l'élasticité) et en partie par le désir d'établir
une théorie de comportement.
Les études précédentes du SCP ont
employé une gamme de « proxies » pour
représenter la structure du marché et sa performance. La
structure du marché a été représentée par le
rapport entre l'acheteur et les coûts du vendeur, le degré de
différentiation de produits, le degré de concentration de l'offre
et de la demande dans un marché, la taille de la part de marché
et les conditions d'entrée pour de nouvelles firmes potentielles.
La rentabilité, la relation entre les taux de rendement
et les différents actifs, les échelles des coûts de vente
et les différentes formes d'efficience ont été
employées pour représenter la performance du marché.
D'autres facteurs, y compris le risque, le pouvoir du marché, la
concentration des acheteurs et des vendeurs, la concurrence
étrangère et les facteurs macro-économiques, tous ont
été considérés dans diverses études du SCP.
Les principaux résultats des études faites sous
cette approche incluent le rejet du concept de l'équilibre à long
terme, un lien entre la performance de la firme et la concentration du
marché, et le raccordement entre la performance et la puissance du
marché des différentes firmes. Plusieurs auteurs ont
appliqué ce paradigme aux sujets bancaires. On cite ainsi quelques
travaux pour bien comprendre cette approche.
Lloyd-Williams et al. (1994)7(*) ont considéré les effets des pressions
gouvernementales et de la réglementation sur les fusions bancaires et
leurs conséquences sur la structure du marché. En fait, ils ont
travaillé sur un échantillon de 92 banques espagnoles sur
une période de trois ans 1986-1988. Ils ont découvert que si on
suppose qu'un degré très élevé de concentration du
marché engendrera la collusion parmi les firmes, il en suit que dans une
telle industrie de concentration croissante, les banques espagnoles peuvent
recevoir des bénéfices sensiblement plus grands,
indépendamment des autres changements dans l'industrie. Les
résultats montrent que ce marché, de plus en plus
concentré, a réduit le coût de collusion et a mené
à des bénéfices plus élevés pour toutes ces
banques.
Molyneux et Forbes (1995)8(*) considèrent le paradigme du SCP pour des
banques dans 18 pays. L'échantillon considéré sur la
période 1986-1989 inclut des banques fonctionnant dans une large gamme
d'environnements réglementés. L'étude fournit un appui
empirique pour le paradigme traditionnel du SCP et concluant que le
degré de concentration a un effet sur le niveau de concurrence dans
l'industrie.
Récemment, dans le même cadre théorique,
Scholtens (2000)8(*) a examiné la performance en termes de
bénéfices du secteur bancaire dans un contexte international.
L'analyse de la structure du marché du secteur bancaire dans les
principaux pays industrialisés prouve qu'il y a clairement une
corrélation positive entre la concentration des banques et la
surcapacité dans cette industrie : plus de concentration doit être
associée à une plus grande surcapacité. Cependant, la
corrélation est loin d'être parfaite. En outre, il a trouvé
une relation très faible entre la rentabilité des banques et la
concentration entre ces dernières. Il souligne aussi que la
solidité bancaire est la mieux appropriée pour une performance
bancaire soutenable (durable) que la taille des actifs.
Diestsch et Oung (2001b)8(*)ont montré empiriquement que les fusions des
groupes bancaires français qui ont survenus en terme les synergies de
coûts , de revenus et de diversification de risque durant la
période 1997-2000 n'est pas vérifiés.
L'approche SCP a joué un rôle fondamental dans
l'analyse de certains aspects des marchés bancaires. Elle a
également apporté les fondements de l'intervention publique dans
les activités industrielles et la nécessité d'une
régulation des conditions de concurrence. Mais, cette approche a
rapidement été affaiblie par ses limites théoriques et
empiriques.
En effet, ce paradigme est une fondation de la
réglementation des structures de marché. Il inspire les
réglementations anti-trust et celle dont le but de protéger les
doits des déposants et des emprunteurs.
L'approche SCP paraît cependant, à certains trop
mécaniste dans la mesure où elle est trop centrée sur
l'effet de la concentration. Elle a été critiquée par la
nouvelle théorie de l'organisation industrielle qui a souligné
que les structures du marché (surtout la concentration) ne sont pas les
seuls déterminants du type de tarification adoptée par les
banques.
II-2 /
L'approche de la Nouvelle Organisation Industrielle : ( NOI)
L'exposé fondamental de cette approche a
été développé en premier lieu par
Bresnahan(1982)8(*) et
Lau (1982)9(*). Cette
théorie est apparue dans un contexte de libéralisme
économique et politique. Elle a eu pour ambition de fournir une nouvelle
analyse des structures de marchés. L'idée fondamentale de cette
théorie est que la concurrence est gouvernée par les conditions
d'entrée et de sortie de l'industrie et non pas par le nombre
d'entreprises, comme c'est le cas dans le modèle SCP.
C'est ainsi qu'un certain nombre de différentes
techniques reliées à cette approche ont été
utilisées pour mesurer la forme de concurrence et / ou le concept,
étroitement lié, de contestabilité. Celles-ci incluent des
méthodes paramétriques de comportement fondées sur la
théorie des « variations conjecturales » pour
estimer le paramètre comportement, et d'autres modèles de
variations conjecturales en plus de la statistique de Panzar-Rosse
(1987)10(*) ; qui a
été utilisée pour mesurer le degré de concurrence
dans une industrie quelconque et pour estimer le degré de
contestabilité d'un marché.
La statistique de Panzar-Rosse peut être employée
pour déterminer l'équilibre concurrentiel de longue durée
(ou la concurrence parfaite), le monopole (ou les conditions parfaites du
cartel) et la concurrence monopolistique (ou l'équilibre de longue
durée de Chamberlain (1933).
Molyneux et al. (1994)10(*) ont utilisé la statistique de Panzar-Rosse
pour évaluer les conditions concurrentielles sur un certain nombre de
marchés bancaires européens. Cette large étude a
incorporé un certain nombre de variables pour contrôler le risque,
le coût et les caractéristiques de taille des
établissements considérés. Un échantillon de
banques allemandes, françaises, italiennes, espagnoles et britanniques a
été considéré pour la période 1986-1989.
L'étude a conclu qu'une concurrence monopolistique a régné
sur le marché bancaire britannique (un résultat de 0,628 a
été estimé pour la statistique H. Des résultats
semblables ont été obtenus pour les autres marchés
européens.
Suominen (1994)11(*) a considéré un modèle de
variations conjecturales à deux produits pour mesurer la concurrence
dans le secteur bancaire finlandais entre 1986 et 1990. Il a conclu qu'un
certain pouvoir de monopole était présent dans la tarification
des services bancaires pendant le début des années 1980.
Vesala (1995)11(*) a appliqué une approche semblable pour
évaluer les niveaux de concurrence entre les banques finlandaises entre
1985 et 1992. Une augmentation substantielle, aux niveaux de la
contestabilité dans le secteur bancaire finlandais, était
observable au cours de la période de l'échantillon, avec une
statistique H montant de 0,182 en 1985 à 0,620 en 1992. Cette
augmentation de la contestabilité coïncide avec une nouvelle
réglementation très importante du secteur bancaire finlandais en
1986.
Bikker et Groeneveld (1998)11(*), ont mesuré la statistique H pour un certain
nombre de secteurs bancaires de l'Union Européenne. Cette statistique
est estimée d'une part pour toutes les banques de l'UE, et d'autre
part pour chaque pays individuellement, pour la période 1989-1996. Un
comportement de concurrence monopolistique a été
détecté pour la plupart des marchés bancaires
européens.
Berg et Kim (1998)11(*) ont considéré le comportement
oligopolistique des banques norvégiennes entre 1990 et 1992 à la
fois dans le secteur de détail et celui des entreprises. En utilisant un
modèle de variation conjecturale. Ils trouvent que les banques
norvégiennes étudiées ont un pouvoir significatif pour le
secteur de détail. En raison des avantages informationnels, elles sont
supposées avoir moins de pouvoir du marché sur le secteur des
entreprises.
Hempell (2002)12(*) a appliqué la
méthode de Panzar-Rosse pour estimer le comportement concurrentiel dans
le système bancaire allemand. En se basant sur l'estimation de
données bancaires sur la période 1993-1998, les hypothèses
de la collusion parfaite aussi bien que la concurrence parfaite peuvent
être rejetées. Aussi, des différences significatives ont
été constatées en comparant le comportement concurrentiel
des différents établissements bancaires. Les banques de
crédits semblent être plus compétitives que les caisses
d'épargne et les coopératives bancaires. De même, les
caisses d'épargne sont plus compétitives que les
coopératives bancaires.
Bikker et Haaf (2002)12(*) ont appliqué le même modèle que
De Bandt et Davis (2000)12(*); sur 23 pays en utilisant trois
sous-échantillons : des banques de petite, moyenne et grande
taille. Cette subdivision permet de distinguer le comportement concurrentiel
des marchés locaux, nationaux et internationaux. Tout en confirmant les
conclusions de De Bandt et Davis (2000).
Thierry Buchs et Johan Mathisen (2003)12(*) ont mesuré le
degré de la concurrence dans banques ghanéennes durant la
période de 1998 jusqu'à 2005 en se basant sur le modèle de
Panzar et Rosse (1987). Ils ont aboutit au non-compétitivité du
système bancaire ghanéen, même ils ont trouvé un
développement de l'inefficience dans ce système.
Shaffer (1989)12(*) offre la première application de cette
technique en l'appliquant sur deux sous-échantillons de banques
américaines. La première s'étalant sur la période
1941-1975 et la deuxième sur la période 1941-1983. Les
résultats obtenus rejettent fortement l'existence d'un comportement
collusoire ou un comportement monopolistique entre les banques. Ces
résultats sont donc cohérents avec l'existence d'une concurrence
parfaite.
En suivant la même méthode, Shaffer
(1993a)12(*) a
estimé un modèle de variation conjecturale à un seul
produit pour estimer le degré de concurrence dans le secteur bancaire
canadien (1965-1989). Elle a montré l'existence d'une concurrence
parfaite dans ce secteur. En effet, une large gamme des facteurs a
été considérée, prenant en compte la nature et le
niveau du comportement oligopolistique, la mesure de la concurrence des prix
à travers le temps, et l'analyse de l'interdépendance entre le
marché de dépôts et celui des prêts. Les
résultats des analyses économétriques de
contestabilité du marché sont globalement conformes à
l'existence d'une concurrence parfaite. Également, Shaffer
(1993b)12(*) à
l'aide d'une étude sur 15 pays développés entre 1979 et
1991 conclue que la plupart des marchés de ces pays sont
généralement concurrentiels (seulement cinq d'entre eux ont
un pouvoir du marché).
Uchida et Tsutsui (2002)13(*) ont appliqué presque la même approche
que Shaffer (1989, 1993a) sur un ensemble de banques japonaises entre 1974 et
2000 pour examiner comment la concurrence s'est intensifiée pendant le
dernier quart du 20ième siècle. Les résultats
montrent que la concurrence est devenue très intense entre 1995 et 1997.
La limite fondamentale de l'approche du NOI est donc l'absence
de réactions des firmes installées à l'entrée de
nouveaux concurrents, ce qui exclut les comportements concurrentiels. Mais on
assiste de plus en plus à des améliorations de cette approche,
pour l'adapter à la théorie financière et bancaire.
Pour conclure cette revue, on peut dire que les mutations
récentes des systèmes bancaires et financiers ont modifié
les règles du jeu. La banque a donc évolué afin de devenir
une firme concurrentielle à part entière. De ce fait, les
théories récentes de l'économie industrielle
s'avèrent très utiles pour la compréhension de
l'activité bancaire.
Pendant longtemps, la banque a été
considérée comme un secteur bénéficiant d'une
protection spécifique des pouvoirs publics. Mais, la
libéralisation financière et la déréglementation
ont particulièrement affecté les marchés bancaires au
cours de ces dernières années. L'objectif visé consistait
à décentraliser le fonctionnement du système financier et
à réduire la place des autorités monétaires dans sa
régulation. Ce mouvement a donc sensiblement accru la marge de manoeuvre
des institutions financières. Dans ces conditions, les pratiques
bancaires ont évolué et la concurrence sur les marchés
financiers ne cesse de s'accélérer. On remarque ces
dernières années de grands mouvements de restructuration partout
dans le monde. Pour obtenir une meilleure compréhension de cette
évolution de la banque et de l'activité bancaire, les
théoriciens se sont penchés sur l'étude de ces
phénomènes et de ces mutations et leurs effets sur l'avenir de
ces systèmes.
Par ailleurs, peu d'études ont traité ce
secteur. Au contraire, la littérature portant sur l'analyse de la
concurrence bancaire est très riche et il est très
intéressant de l'explorer attentivement.
En résumé, dans le cadre de la mesure et
l'analyse de concurrence bancaire, on remarque dans tous ces travaux une grande
diversité de modèles. Certains ont utilisé des variables
d'ordre macroéconomique et d'autres ont utilisé soit des
variables reliées directement aux fonctions de demande et d'offres
bancaires, soit des variables exprimant la profitabilité, la
solvabilité, la liquidité et les contraintes
réglementaires nationales et internationales. Si on analyse bien toutes
ces variables, elles sont un peu d'ordre général, c'est à
dire ne reflètent pas les déterminants spécifiques des
coûts et des revenus réels des services bancaires sauf
quelques études, notamment celle de Suominen (1994) qui a utilisé
dans son modèle, les taux d'intérêt des dépôts
et des crédits pour approximer ces facteurs, même chose pour
Shaffer (1989) et Uchida et Tsutsui (2002) et Haffernan (2002). De même,
on remarque à travers ces travaux la popularité de l'utilisation
du modèle de Panzar et Rosse (1987).
Les stratégies des firmes sont
déterminées par les structures du marché dans lequel,
elles opèrent. Ainsi, ci *************** l'étude des
stratégies délimitées le profil du marché .
La banque tunisienne, entant que firme, est assujettie
à la même logique et stratégie. Pour étudier son
comportement, il convient de première abord de caractériser les
**** essentiel de marché dans lequel elle évolue.
Section II- Caractérisation du marché bancaire
Tunisien
INTRODUCTION
Le monde bancaire n'est pas un terrain facile pour une
autorité de la concurrence. Tout d'abord jusqu'à une
époque récente l'intervention de l'État limitait
très fortement les possibilités de concurrence entre les banques.
Ensuite, le secteur bancaire a une conscience forte de sa
spécificité qui l'a conduit à une tradition
d'autorégulation.
De nos jours les firmes bancaires sont confrontées
à de nouveau défi attribuable aux changements rapides de la
technologie, à l'intensification de la concurrence exercée par
les intervenants financiers qui ont une ampleur mondiale et à
l'évolution des besoins des consommateurs.
A l'aube de ce siècle, le métier bancaire se
trouve dans un environnement en pleine mutation. Dans ce cadre fait le
bouleversement rapide, l'activité bancaire est entré en
état de transformation difficile, issue d'une concurrence de plus en
plus rapide.
Certainement, la concurrence bancaire ne date pas d'hier, des
modes d'interactions plus au moins conflictuels entre banquiers existait tout
au long de l'histoire du métier. Mais dans un système financier
dynamique caractérisé par sa globalisation, l'industrie bancaire
se voit inéluctablement exposée à une nouvelle forme de
compétition extrêmement vigoureuse.
Concernent la Tunisie et après deux décennie
environ d'ajustement et de réforme structurelle, le but principal
était l'occupation d'un rang déterminé parmi les pays
émergents. Dans ce sens, les banques tunisiennes doivent se doter d'un
bon pouvoir compétitif en vue d'affronter la concurrence et appuyer la
globalisation.
Dans cette section on va exposer dans un premier volet la
concurrence bancaire en tant que concepts et indicateurs, dans le
deuxième volet, on va utiliser l'approche de Panzar et Rosse (1987)
pour caractériser le système bancaire tunisien.
I- De
la concurrence bancaire
Zuhayr Mikdshi (1992)14(*) est définie la banque comme
étant « une entreprise de circulation de l'argent, du
crédit et des capitaux »
Ce monde a subi de profondes mutations au cours ces
dernières années ayant entraîné l'instauration de
nouvelles règles de concurrence, caractéristiques d'un nouveau
fonctionnement du système bancaire et du système financier en
général.
I-1- Concurrence bancaire :
définition et repérage statistique
En suivant une chronologie historique, on dira que la
concurrence est définie dans son acceptation la plus ancienne comme
étant une rencontre entre plusieurs individus.
D'après le robert, le terme concurrence a paru en 1392.
En 1559; la concurrence désigna « la rivalité entre
plusieurs personnes ou forces poursuivant le même but » Puis,
au milieu du 18ème siècles, le terme trouve sa
définition moderne, a savoir le rapport entre producteurs et
commerçants qui se disputent une clientèle. Pour les
économistes du 18ème siècle, la libre
concurrence bancaire était la meilleure manière d'organiser le
système bancaire pour maximiser son efficience et sa stabilité.
Dans l'industrie bancaire, les évolutions qui ont lieu
depuis les années 70 ont introduit la notion de la concurrence. En
effet, cette notion est née, d'une part, de la diversité des
produits bancaire et d'autres part, avec les mutations structurelles de
l'environnement financier, en général, et bancaire en
particulier. Ainsi l'industrie bancaire ne plus être
considérée comme une industrie parfaitement
protégée.
En effet, le secteur bancaire est sans doute le seul secteur
de l'économie où la faillite d'une entreprise est susceptible de
créer de sérieux problèmes et participent même
à la naissance des crises bancaires. A la base de ces crises, la
concurrence est souvent citée en tant qu'élément
explicatif fondamental.
La concurrence bancaire est caractérisée par la
variété des indicateurs : on parle d'une concurrence
marchande et une autre non marchande.
La concurrence marchande se fait à l'aide des
variables quantitatifs tel que les prix. Cette concurrence se manifeste par les
taux d'intérêts débiteurs ou créditeurs, par les
tarifs (encaissement, virement et d'autres opérations) , par les
commissions rémunérant les prestataires de services financiers,
par location de coffre forts, par des charges ou frais financiers, par concours
accordés aux clients ...etc.
La concurrence non marchande se fait par des variables
qualitatifs qui se manifestent par la diversification des produits et services
offerts, la rapidité d'exécution des métiers, la
qualité de l'information, la publicité ...etc.
Cette concurrence paraît la plus choisie aujourd'hui
grâce aux progrès techniques et notamment la modernisation des
moyens de paiement.
A l'instar de la plupart
des pays du monde, la Tunisie n'a pas été épargnée
par la vague de libéralisation des marchés qui
matérialisait le slogan des politiques économiques durant les
dernières décennies.
Les banques tunisiennes sont conscientes de ce nouveau
contexte mondial, ne cessent d'améliorer leur mode de gestion. Durant
cette dernière décennie, les nouvelles réformes se sont
instaurées visant à moderniser le système bancaire
tunisien, à créer une nouvelle compétition bancaire et
à améliorer sa pertinence et son efficience afin de
répondre aux besoins accrus de sa clientèle.
I-2 Mesure de la concurrence dans
le SBT : Approche Panzar et Rosse (1987)
Les modifications profondes, des conditions d'exploitation
expliquent l'effort que les banques tunisiennes entreprennent afin d'affronter
le défi de la concurrence nationale et internationale, par le biais de
la diversification et d'accroissement de taille.
Dans la Revue de littérature, nous avons
présenté les principales études antérieures portant
sur les différentes méthodes utilisées pour mesurer et
tester la concurrence bancaire. Mais avant de tester cette concurrence, on doit
la modéliser suivant certaines approches.
Les divers modèles économétriques
utilisés pour examiner si les firmes exercent un pouvoir de
marché et pour estimer le degré de concurrence sur un
marché spécifique. La méthode qu'on va l'adopter
particulièrement pour la plupart des études récentes, en
ce qui concerne les marchés des opérations bancaires: la
méthode de Panzar et Rosse (1987)..
II- Modélisation théorique de Panzar et Rosse (1987)
Justification empirique
Une première technique issue de la nouvelle
théorie de l'organisation industrielle (NOI) appliquée à
la banque est, sans nul doute, le modèle de Panzar et Rosse (1987).
C'est une méthode très populaire dans la théorie de la
concurrence. Ceux-ci obtiennent en effet une mesure du pouvoir de
marché, et ainsi des conditions concurrentielles d'un secteur,
Les activités bancaires sont en équilibre
à long terme
La performance bancaire est influencée par les actions
des autres participants(sauf dans le cas d'une structure monopolistique)
Le coût de structure est homogène et la
fonction de la production est la courbe standard de COBB -DOUGLAS avec
rendement constant
Le prix d'élasticité de la demande est
supérieur à 1.
De cette justification théorique, Panzar et Rosse ont
tiré un test de « concurrence », fondé sur
l'estimation d'une fonction de revenu dans sa forme réduite : le
calcul de l'indice H, défini comme «la somme des
élasticités des revenus bancaires aux variations des prix
d'inputs, permet d'évaluer le degré de concurrence régnant
sur les marchés bancaires :
Où W représente les prix des facteurs
de production; R est la fonction de revenu pour une firme bancaire
quelconque.
En effet, Panzar et Rosse (1987) posent des prémisse
sur les banques en employant des différentes stratégies
basées sur les prix en réponse aux changements dans les
coûts de l'input selon la structure du marché dans lequel elles
opèrent.
Ils ont formulé des modèles simples pour les
marchés oligopolistiques, concurrentiels et monopolistiques et ils ont
développé un test pour discriminer entre ces modèles.
Ces tests sont basés dur la propriété de
la forme réduite de l'équation revenu de la banque et par
conséquent une mesure statistique du comportement concurrentiel des
banques H apparue.
Panzar et Rosse (1987) prouvent que sous hypothèse de
l'existence d'un monopole, une augmentation des prix de l'input entraîne
l'augmentation des coûts marginaux, la réduction
l'équilibre de la production et par conséquent la diminution de
revenu, d'où H sera négatif ou égal à zéro.
Dans un monopole, la demande de l'élasticité
prix est curviligne, ( e(>1), la fonction utilisée est Cobb Douglass
, Panzar et Rosse préconisent que H=e-1 :
Si la banque opère dans un marché
caractérisé par un monopole, la statistique H est
inférieur ou égal à zéro. H<=0.
Ce ci est dû à l'intuition économique
préconisant que le revenu d'un monopolisateur répondra
négativement à un changement dans les coûts d'entrée
au marché. En d'autres termes une augmentation de 1% dans les
coûts d'entrée induit une augmentation de 1% dans les coûts
marginaux, ce qui réduit l'équilibre de la production et du
revenu.
Alors que si le marché est caractérisé
par une concurrence pure et parfaite, la statistique H est égale
à l'unité .H=1.
Une augmentation dans les coûts d'entrée induira
une augmentation proportionnelle dans les coûts marginaux sans affecter
l'équilibre de la production de la firme bancaire.
Panzar et Rosse ont distingué aussi le cas ou H est
comprise entre zéro et un, par conséquent, l'augmentation des
coûts d'entrée induit une augmentation moins proportionnelle des
revenus. Le marché est en concurrence monopolistique.
Le tableau suivant résume les différentes
valeurs de la statistique H ainsi que leur interprétation :
Valeur de H
|
Structure de marché
|
H 0
|
L'existence d'un monopole de marché.
|
0 < H < 1
|
Concurrence monopolistique
|
H = 1
|
Concurrence pure et parfaite.
|
Sans doute, le choix de cette première technique dans
l'estimation du degré de concurrence observé sur les
marchés bancaires est-il accompagné de sérieuses
hypothèses théoriques et empiriques? Une première
hypothèse nécessaire est d'adopter l'approche
d'intermédiation dans la description de la production bancaire;
cela suppose que toute firme bancaire utilise différents inputs (non
seulement le travail et le capital mais aussi les ressources
financières.)
D'autre part, la croissance importante des revenus qui ne sont
pas des intérêts, oblige à estimer une fonction de revenu
total au-delà du calcul de l'expression traditionnelle (où la
variable dépendante représente les seuls revenus financiers),
dérivée de l'approche de production bancaire.
Étant donné ces deux hypothèses, on peut
prendre comme référence le travail de De Bandt et Davis
(2000)14(*), où la
fonction de revenu estimée prend la forme suivante :
où RT correspond aux revenus totaux
(intérêts et non intérêts),
le vecteur W est composé des prix des différents
facteurs de production (le travail, les ressources financières totales
et d'autres inputs comme le capital physique),
Le vecteur Y représente les variables mesurant la
capacité opérationnelle des banques (comme les fonds propres sur
l'actif total)
Le vecteur correspond à des variables exogènes
qui isolent et prennent en compte la spécificité de chaque banque
considérée.
Les indices t (t = 1,, T) :
nombre d'années
i (i= 1,..., N) : nombre de firmes bancaires
prises en compte.
L'estimation de l'expression précédente nous
offrant le degré de concurrence d'un secteur bancaire donné en
considérant la somme des estimateurs associés aux prix des
facteurs de production, .
*/ Description des données et définition
des variables :
Les données utilisées proviennent
essentiellement des statistiques annuelles de l'association professionnelle des
banques de Tunisie (APBT).
La période couvertes par notre étude
s'étend de 1990 jusqu'à 2004 , soit quinze ans. Elle se rapporte
à onze banques commerciales tunisiennes opérationnelles tout au
long de cette période pour avoir une homogénéité
des données, à savoir :
1- BNA : Banque Nationale Agricole
2- STB : Société Tunisienne de Banque
3- BIAT : Banque Internationale Arabe de Tunisie
4- UIB : Union Internationale des Banques
5- BS : Banque de Sud
6- BT : Banque de Tunisie
7- UBCI : Union Bancaire pour le Commerce de
l'Industrie
8- AB : Amen Bank
9- ATB : Arab Tunisian Bank.
10- BH
11- BFT
Régression de panel.
Logiciel : stata 9
*/ Définition des variables :
Pour estimer la fonction de revenu, Gelos et Roldos
(2002)15(*) ont
considéré pour chaque banque les inputs, (Wi) le travail, le
capital et les intérêts dépensés. Les Yi sont des
variables de contrôle au niveau individuel des banques,
spécifiquement sont les dépôts, les créances et le
Total actifs
Molyneux (1994), Bikker et groenveld (1998), Claesseens et
Laeven (2003)ont utilisé le revenu total comme variable
dépendante qui est le rapport entre ce revenu et total Actif où
le revenu total englobe le revenu brut d'intérêt , revenu
d'honoraire, revenus de commission .
Pour mesurer la concurrence du système bancaire
tunisien, on va suivre les mêmes définitions des variables sus
citées.
Les variables sont résumées dans le tableau
suivant :
Nom de la variable
|
Notation
|
Définition
|
Le prix de travail
|
WL
|
charge personnel
Total Actif
|
Le prix de frais financiers
|
WF
|
Dépenses d'intérêt
Total dépôt
|
Le prix des autres dépenses
|
WC
|
provisions+immobilisations
total actif
|
Risque 1
|
Y1
|
Total Crédit
Total actifs
|
Risque 2
|
Y2
|
Total dépôts
Total Actif
|
Total actif
|
TA
|
Total actif
|
Revenu total
|
RT
|
Intérêts + commissions
Total actif
|
Les variables sont exprimées en log normales
Parmi les hypothèses du modèle de Panzar et
Rosse (1987) est que le secteur bancaire doit être en équilibre
à long terme. Il est nécessaire d'exécuter cet
équilibre pour bien discuter le H test. Le E test d'équilibre est
définit par :
avec ROA return on assets =Rentabilité économique,
c'est le bénéfice net/total bilan
L'une des hypothèses de Panzar et Rosse
c `est l'équilibre
Tableau 1 :
Estimation des paramètres d'équilibre
Paramètre
|
Coefficient
|
Ecart type
|
t-student
|
Probabilité
|
WF
|
-0.0007051
|
0.0054402
|
-0.13
|
0.000
|
WL
|
0.0423336
|
0.0066003
|
6.41
|
0.000
|
CC
|
-0.0076778
|
0.0020032
|
-3.83
|
0.000
|
Y1
|
-0.026355
|
0.0054675
|
-4.82
|
0.000
|
Y2
|
-0.0093137
|
0.0020035
|
-4.65
|
0.000
|
|
0.1359842
|
0.0328642
|
4.14
|
0.000
|
Log de la fonction de vraisemblance = 396.6222
Prob > chi2 = 0.0000
|
De ce tableau, il ressort un indice d'équilibre E
=0.0339507, différent de 0, le système bancaire tunisien n'est
donc pas en équilibre à long terme.
L'estimation du modèle Panzar et Rosse (1987)
donne les résultat suivants :
Tableau 2 : Les
paramètres estimés de ce modèle apparaissent dans le
tableau suivant :
Paramètre
|
Coefficient
|
Ecart type
|
Probabilité
|
WF
|
0.1978031
|
0.0441563
|
0.000
|
WL
|
0.0305379
|
0.0536779
|
0.569
|
WC
|
0.0033671
|
0.018474
|
0.855
|
y1
|
0.3730106
|
0.0442717
|
0.000
|
y2
|
0.0705733
|
0.0169323
|
0.000
|
Ta
|
-2.83e-08
|
1.68e-08
|
0.092
|
0
|
-1.855719
|
0.271473
|
0.000
|
De ce tableau on obtient un indice comportemental H=
0.2317081.
Afin de déterminer
la méthode appropriée à l'estimation des
paramètres, nous avons fait le test de Haussman pour avoir une
idée sur le comportement aléatoire des variables et
l'étude de la structure des variances et covariances des erreurs. Ce
test permet de rejeter H0, c'est-à-dire qu'il n'y a pas
d'égalité entre les coefficients estimés par effets fixes
et ceux estimés par effets aléatoires, on doit ainsi utiliser la
méthode d'estimation à effets aléatoires. Cette
méthode consiste en l'estimation par les Moindres Carrés
Généralisés (MCG) qui a la propriété de
minimiser la variance-covariance des erreurs.
D'après le tableau ci-dessus, on constate que le
coefficient F est significativement différent de zéro,
le facteur financier agit positivement sur le revenu total de la banque,
alors que le coefficient de la taille est significatif au seuil 10% et agit
négativement sur le revenu.
Par référence aux modèles Panzar et Ross
(H=0.231781) H (0,1), les banques commerciales tunisiennes ont un comportement
monopolistique, par voie de conséquence toute augmentation des
coûts d'entrée induit une augmentation moins proportionnelle des
revenus.
Dans une telle structure de marché, chaque firme vise
à différencier ses propres produits des produits des concurrents,
et ce, afin, de rendre son produit unique pour échapper à
l'homogénéité et obtenir ainsi, une demande distincte de
celle qui s'adresse aux produits concurrents.
Par ailleurs, plusieurs analyses économiques et
recherches empiriques s'accordent sur le fait qu'une économie de type
libéral et concurrentiel est favorable à l'emploi efficient des
facteurs de production, à la diminution des coûts, à la
diversification des risques, à la croissance du produit national et
à l'éclosion de la créativité. Une telle
performance se contraste avec celle d'économie dirigiste,
cartellisée ou compartimentée. Un marché dominé par
des cartels ou des monopoles freine la progression de la productivité et
la croissance du produit national. En outre, les cartels ou monopoles nuisent
à la mise en oeuvre de politiques macro-économiques.
Conclusion
La Tunisie compte un nombre important de banques pour un
marché de taille relativement modeste et la concurrence a conduit
à un important rétrécissement des marges bancaires. Le
potentiel de développement du marché tunisien reste toutefois
relativement important dans la banque de détail.
Au total, les banques commerciales tunisiennes ont
observé un comportement de concurrence monopolistique au cours de la
période 1990 jusqu'à 2004. Cette période est
caractérisée par le début de la libéralisation et
de la restructuration du système bancaire tunisien engagées
depuis 1987. Théoriquement, on s'attendait à ce que la
concurrence régisse ce marché à partir de cette date, en
recourant aux instruments traditionnels de la concurrence bancaire,
différenciation des structures des taux d'intérêt
débiteurs ou créditeurs. Or, et de facto, cette structure
concurrentielle fait toujours défaut, l'Etat n'a libéré
que partiellement le système, et de plus l'opération de fusion
acquisition de banque de dépôt avec les deux banques de
développement, n'a fait que renforcer la
concentration /centralisation de l'activité bancaire classique.
Une telle structure monopolistique tient lieu, selon plusieurs
économistes, de principe explicatif de la non efficience de la banque.
Elle induit en effet dans cette perspective diverses distorsions des prix et ne
favorisent pas la compétitivité, principal vecteur de ladite
efficience.
L'efficience du secteur bancaire CHAPITRE II : L'efficience du secteur
bancaire
Introduction
Au cours des années 90, les systèmes bancaires
des grands pays industrialisés ont été marqués par
des restructurations majeures qui se sont traduites par des opérations
de concentrations. En parallèle, le secteur bancaire tunisien a connu
une période d'accroissement de la concurrence à l'issue des
mouvements de déréglementation et de libéralisation
financière16(*).
Soumis davantage aux exigences des processus de globalisation
et opérant dans un environnement incertain, les banques sont
acculées à améliorer leur efficience et à hausser
leur performance afin de préserver leur pérennité.
L'efficience de l'intermédiation est cependant un élément
déterminant de la réussite des mouvements de
libéralisations financières. En ce sens, Lesueur et Plane
(1997)17(*) ont
noté que « dans un contexte où la libéralisation
des économies a élargi le champ et les manifestations de la
concurrence, les firmes bancaires sont de plus en plus soumises à une
exigence d'amélioration de leur comportement productif ».
En effet, bien que la correction des distorsions des niveaux
des taux d'intérêts soit supposée réduire les
problèmes d'inefficience de l'allocation des fonds prêtables,
Plane (1997)17(*) a souligné que « dans un monde
où une part significative des activités est
intermédiée par des organisations, un bon fonctionnement de
l'économie implique de relayer les marchés par des organisations
efficaces, capables de susciter l'innovation et, bien sûr, de mobiliser
les quantités minimales de facteurs pour la réalisation d'une
quantité donnée de production ». Par ailleurs, les
banques sont les principales institutions du processus de financement de
l'économie tunisienne et demeure toujours son principal rouage. De
telles caractéristiques nous recommandons de mesurer l'efficience du
système bancaire tunisien, précisément les banques de
dépôts.
Dans un premier volet, nous allons donner un
différentiel d'efficience du système bancaire.
Dans un second volet, notre recherche portera sur les
approches de mesures de l'efficience opérationnelle
Section I : L'efficience bancaire : concepts et
déterminants
Introduction
Un effort important a été fourni pour analyser
l'efficience des institutions financières et particulièrement les
banques commerciales.
La concentration fut portée sur l'estimation d'une
frontière efficiente, pour la suite mesurer la distance entre les
banques se situant sur cette frontière et celle qui ne l'était
pas. Le résultat dégagé a montré qu'il y a des
larges inefficiences. La raison de cette inefficience substantielle donne lieu
à des débats qui ont encore besoin d'être empiriquement
prouvés.
Nous allons nous intéresser aux différents
concepts de l'efficience bancaire, et les techniques d'estimation.
I-les concepts de l'efficience
I-1- Définitions
L'explication de la présence des profits excessifs
découle en premier lieu de la notion de l'efficience. En effet les
firmes efficientes vont être capables de gagner des parts de
marché élevés et augmenter ainsi la concentration. Le
concept d'efficience par suite devient crucial.
Dans le but d'étudier ce concept plusieurs mesures ont
été introduites débutant par une simple analyse des
ratios prudentiels en allant vers des analyses appropriées d'efficience
de coût (échelle, envergure et efficience X), de profit et de
revenu.
@ L'efficience coût :
L'efficience coût mesure à quel coût la
banque produit ses outputs, en se référant au coût minimum
pratiqué par la meilleure banque opérante sous les mêmes
conditions pour produire ces mêmes outputs. Donc, l'efficience X est donc
mesurée comme étant une déviation par rapport au
coût minimum.
Berger et Mester (1997)17(*), l'efficience coût est dérivée
comme suit à partir d'une fonction coût, ou f dénote une
certaine forme fonctionnelle.
C= f(w, y, z, v, uc,
c)
Avec :
- C mesure les coûts variables
- w= vecteur des prix d'inputs variables.
- y = vecteur des quantité d'outputs variables
- z = quantité de n'importe quels inputs ou output
fixé.
- uc indique un facteur d'inéfficience qui
peut causer une augmentation des coûts au dessus du meilleur niveau de
pratique et qui représente l'écart entre la banque
étudiée et la frontière d'efficience.
- indique l'erreur aléatoire qui incorpore l'erreur de
mesure et la chance qui peut temporairement entraîner l'augmentation ou
la diminution des coûts.
Cette fonction peut être converti en fonction log simple
et supposer que les termes erreur et inefficience sont séparables
ln C = f(w, y, z, v ) + ln uc + ln
c.
L'efficience de coût d'une banque b est définie
comme étant le coût estimé nécessaire pour qu'elle
puisse produire des outputs si la banque est aussi efficiente que la meilleure
banque opérante dans l'échantillon en faisant face aux même
variables exogènes (W, Y, Z, V) divisé par le coûts actuel
de la banque b.
Coût _EFFb = Cmin /
Cb
=
=
Le ratio d `efficience de coût peut être
cerné comme étant la proportion des coûts ou des ressources
qui sont utilisées avec efficience.
Ainsi le concept d'efficience de coût peut être
utilisé pour analyser l'efficience X de coût d'échelle,
l'efficience d'envergure.
@ L'efficience de coût
d'échelle :
L'efficience de coût d'échelle mesure le
coût minimum moyen, d'une production mixte, pratiqué par une
banque ayant des meilleures pratiques et le compare avec le coût moyen
enregistré par une autre banque ayant aussi des meilleures pratiques et
produisant les mêmes outputs mixtes.
Benston (1965) 18(*) trouve que l'intégration des services
financiers dans les larges institutions peut créer des gains
d `efficience de coût d'échelle en répartissant les
coûts fixes sur plus d'unité d'output, , prenant de meilleurs
avantages ,de technologie, instaurant de la sécurité dans une
large dimension. L'intégration peut alternativement résulter dans
des pertes d'efficience coût d'échelle en créant une
« diséconomie » organisationnelle dans le management
des larges organisations.
Fondamentalement, le phénomène des
économies d'échelle met en relation la taille de la production
et les coûts, et il est rattaché à l'analyse des rendements
d'échelle ».
La taille minimale efficiente et les produits mixtes optimaux
varient suivant les technologies, le règlement et les goûts des
consommateurs. Par conséquent, il devrait y avoir des vastes variations
dans la structure des firmes, des industries et des pays à travers le
temps si les firmes exploitent pleinement les économies d'échelle
et d'envergure.19(*)
@ L'efficience d'envergure
Les économies de gamme ou d'envergure se constatent
dans la firme multi - productrice qui produit conjointement, de
manière plus efficace, plusieurs produits que plusieurs firmes
séparées qui en produisaient un seul.
L'efficience de coût d'envergure mesure la somme des
coûts des deux firmes ayant chacune les meilleurs pratiques dans la
production d'un panier différent d'output, en le comparant avec le
coût d'une seule firme ayant la meilleure pratique dans la production
simultanée de ces deux paniers d'outputs.
En effet, on parle d'économie d'envergure lorsqu'une
firme se trouve devant un arbitrage entre une production simultanée de
plusieurs outputs et une production séparée dans plusieurs firmes
spécialisées.
@ Efficience revenu :
L'efficience revenue est analogue à l'efficience de
coût qui mesure à quel coût la banque produit ses outputs. A
cet effet, elle mesure l'efficacité avec laquelle la banque vend ses
outputs. Ainsi le revenu actuel généré par un panier
donné est comparé au revenu maximal possible d'un même
panier.
Berger (2000) 20(*) a mesuré l'efficience revenu par l'utilisation
la fonction alternative de revenu suivant laquelle les prix des outputs sont
libres de varier et reflètent les préférences des
consommateurs et la bonne volonté des institutions de payer
l'échelle, l'envergure ou la qualité de produit.
En revanche, la frontière de revenus d'une banque au
prix des inputs et des outputs.
Cette frontière s'exprime ainsi : R= R(Y, W, U, V)
; où :
- Y désigne le vecteur de quantité d'output;
- W est le vecteur de prix des inputs;
- U mesure le coût d'inefficience et V est l'erreur
aléatoire.
Soit, le score d'efficience de revenu de la banque b est
EFF_revb = R/Rmax
Ou Rmax désigne le revenu maximum de la
banque la mieux opérante et R désigne le revenu de la banque
étudiée.
Le score d'efficience de la banque étudiée est
calculé par le rapport au revenu maximum de la banque ayant la meilleure
pratique.
@ L'efficience de profit
C'est le plus vaste concept de l'efficience comportant
l'efficience de coût et de revenu. Il correspond à la maximisation
de valeur et rend compte des erreurs sur les output aussi bien les inputs. Il
exige la même attention managériale soit accordée à
l'augmentation du dollar marginal de revenu comme de diminuer le dollar
marginal de coût toute en évitant les impressions trompeuses qui
pourront se produire en se concentrant sur les coûts ou les revenus
seulement.
La fonction standard de profit de Berger et Mester
(1997)21(*) en forme
logarithmique est :
ln ( + ) = f (w, p, z, v) + ln u + ln ;
où :
- : profit variable de la firme incluant tous les
intérêts et les revenus gagnés des outputs variables
déduction faite des coûts variables utilisés dans la
fonction coût.
- : constante additionnelle à chaque profit
réalisé par une firme d'où le log simple est pris dans un
nombre positif.
- W : vecteur des prix des inputs.
- p : vecteur des prix des outputs variables.
- Z : vecteur des quantités d'outputs
fixés.
- V : ensemble des variables de marché ou variable
environnementales qui peuvent affecter l'efficience de la banque.
- ln : erreur aléatoire qui incorpore l'erreur de
mesure et la chance qui temporairement accroître ou diminuer les
profits.
- ln u : inefficience réduisant les
profits.
Le facteur u incorpore l'inefficience
allocative, qui découle de la mauvaise intégration des prix des
inputs et l'inefficience technique due à la mauvaise gestion des flux
physiques.
Il est à remarquer que le concept de profit suppose que
toutes les institutions financières utilisent la même technologie,
or pratiquement est irréalisable puisque les banques
étrangères utilisent une technologie plus sophistiquée que
les banques domestiques.
L'efficience de profit est le rapport entre les profits
actuels de la banque étudiée et les profits maximums pouvant
être dégagés si la banque était aussi efficiente que
la meilleure banque de l'échantillon. Donc le score d'efficience de
profit de la banque b est le suivant :
EFF_b = b /
max
L'efficience de profit est une portion du profit maximum
dégagé par la banque la mieux opérante sur le
marché qui reçoit un score égal l'unité
A la différence de l'efficience de coût,
l'efficience de profit peut être négative puisque les firmes
peuvent gaspiller plus de 100% de leurs profits substantiels.
@ L'efficience X :
Farrel (1957)22(*) fût le premier à évoquer le
notion d'efficience économique et à distinguer les concepts
d'efficience technique et d'efficience allocative.
Berger et Mester (1997)23(*), l'efficience X de coût se réfère
à la manière dont les coûts actuels sont fixés par
rapport à ceux de la meilleure firme opérante sur le
marché.
Ils ont proposé une forme générale de
cette fonction de coût qui peut être comme suit :
C=c(w, y, z, b, c, c)
Où :
c : les coûts variables,
W : le vecteur des inputs variables
y : le vecteur des outputs variables
z : les quantités de quelques inputs ou outputs
(net puts) fixés qui peuvent avoirs des effets sur les coûts
variables,
b : un ensemble de variable de marché ou
d'environnement qui peuvent affecter la performance.
c : un facteur d'inefficience qui peut
augmenter les coûts au dessus du meilleur niveau pratiqué,
c : l'erreur aléatoire qui incorpore
l'erreur de mesure et le hasard qui peuvent temporairement donner les
coûts bancaires élevées ou faibles.
ln C = f(w, y, z, v ) + ln
c + ln c .
Avec f est la forme fonctionnelle.
On peut conclure donc que le terme résiduel (ou terme
de l'erreur) est décomposé en deux composantes : la
première composante (c) décrit
l'efficience de la banque, quant à la deuxième composante
(c ) décrit l'erreur de mesure.
L'efficience - X d'une banque b est définie comme
étant le coût nécessaire estimé pour qu'elle
produire le vecteur de l'outputs de la banque b comme si était aussi
efficiente que la meilleure banque opérante dans l'échantillon
(cmin) divisé par le coût actuel la banque b.
Coût _EFFb = Cmin /
Cb
=
où
cmin : le minimum
cb à travers
toutes les banques de l'échantillon.
Le ratio de l'X- efficience peut être défini donc
comme la proportion des coûts ou des ressources qui sont utilisées
efficacement. Par exemple, une banque avec Cost efficience de 0.70 est 70%
efficiente ou équivalent, gaspille 30% de ses coûts relativement
à la meilleure firme face aux mêmes conditions. Le X- efficience
se situe dans l'intervalle [0,1] et il est égal à un pour la
meilleure firme trouvée à l'intérieur des données
observées.
L'efficience - X définit par extension le cadre
analytique de la frontière d'efficience .Plusieurs travaux ont
traité ce concept théoriquement et empiriquement sur les firmes
bancaires en général et tunisiennes spécifiquement.
I-2
Cadre analytique de l'efficience - X
@ De l'efficience -X
Kopp et Diewert (1982)24(*) , Kumbhaker (1988)25(*) ont essayer de décomposer l'efficience totale
en efficience technique et allocative.
Atkinson et Cornwell, (1994)26(*) ont définie l'efficience technique comme
étant : « une unité de production est dite le
maximum d'extrant ou si, pour une quantité donnée d'extrant ,
elle utilise les petites quantités possibles d'intrant . La mesure du
degrés d'efficience d'une unité de production pour autant
consommer plus de ressources, ou diminuer l'utilisation d'un moins un intrant
tout en conservant le même niveau de production ».
Une banque est techniquement efficace si elle produit le
maximum de quantités d'outputs possibles avec ses moyens disponibles.
Les inefficiences techniques correspondent donc aux
écarts entre les niveaux effectifs de production et leurs niveaux
optimaux ou efficaces.
L'efficience allocative révèle la
capacité à atteindre les objectifs fixés à la
banque. Elle dépend largement de la qualité des choix
stratégique. L'inefficience allocative résulte en règle
générale de décisions prises à partir d'estimations
erronées des prix.
De nombreuses analyses concernent les E.U et certains pays
industrialisés cependant, rares sont les études relatives
à la productivité des pays en voie de développement.
Berger et Humphry (1997)27(*) ont développé 130 études
seulement sept concernent les pays en développement, aucun de leurs
travaux n'a considéré la Tunisie.
Gilberto Turati (2003)28(*) a estimé le X-efficience du marché
bancaire Européen durant la période 1992-1999 tout en adoptant
l'approche d'intermédiation. Il a dérivé l'estimation de
l'économie d'échelle et l'économie d'envergure.
Casu. B et Girardone (2005)29(*) ont examiné l'évolution de l'efficience
du marché bancaire Européen suite à la
libéralisation financière des services dans l'Union
Européenne tout en analysant l'impact de la structure bancaire sur
l'efficience du système.
Mora. R.G, Villarreal .E .S et Benitez. M.V(2005)30(*) ont essayé d'expliquer
l'augmentation de la profitabilité du système bancaire Mexicain
en se basant sur le concept de la frontière stochastique pour
spécifier les indicateur de l'efficience.
En effet, le concept de l'efficience X mesure la distance
séparant la banque à la frontière de coût la plus
efficiente. Les déviations minimales relatives par rapport à la
frontière de coût peuvent résulter des effets
aléatoires dépassant le contrôle du management des banques
(mauvaise et bonne chance).
L 'x -efficience (ou encore appelé
efficience-coût) donne une mesure des déviations des
coûts-ou d'utilisation d'inputs- d'une banque à partir des
coûts de la meilleurs banque trouvé dans l'échantillon,
tout en produisant le même panier d'output et soumis aux mêmes
conditions .
Le but de plusieurs études a été de
s'assurer de l'existence des économies d'échelle ou de production
jointe et de déterminer leur rôle dans l'exploitation des
différences de performance des banques. Parallèlement à ce
mouvement, qu'on peut qualifier de traditionnel, de récentes
études se sont penchées plutôt sur la notion de
l'X-efficience. Ces études ont démontré que l'X-efficience
est un aspetc qui domine les efficiences dues aux économies
d'échelle ou de production jointe. Par la suite, la plupart de ces
études ont conclu que, si on se contente de considérer
l'X-efficience comme un résidu inexpliqué, on aboutit à
une explication incomplète du niveau d'efficience d'une banque.
Selon Frei, Harker et Hunter [1997]2231(*), l'X- efficience englobe
toutes les efficiences techniques et allocative des firmes qui ne seraient pas
dues à des économies d'échelle ou de production jointe.
Plus précisément, l'X- efficience mesure la qualité
managériale à aligner l'aspect technologique, humain et tout
autre aspect relié aux actifs dans la production d'un certain niveau
d'outputs.
Actuellement, les recherches expliquent les différents
niveaux d'efficience opérationnelle des banques par les qualités
des gestionnaires à gérer les coûts et les revenus de
même que par les économies d'échelle et de production
jointe. Ces économies de coûts compteraient pour 5% des
coûts alors que la qualité du management (X-efficiences)
participerait à hauteur de 20% des coûts. A la différence
des économies d'échelle ou de production jointe, les
X-efficiences considèrent un panier donné d'outputs alors que
pour les deux types d'économies, on tente de déterminer
l'échelle qui est à moindre coût de même que la
variété de paniers d'outputs et cela, en considérant que
la banque est sur la frontière efficiente.
Habituellement, les X-inefficiences sont principalement de nature
technique, ce qui signifie qu'il y a une utilisation exagérée des
inputs. L'autre type de X-inefficience résulte d'une mauvaise allocation
des inputs.
Pour Berger et Humphrey [1997]2332(*), une meilleure compréhension des composantes
de l'efficience ainsi que les mesures de cette dernière permettent de
:
- informer les gouvernements et organismes réglementaires
sur les effets de la déréglementation, les fusions et la
structure de marché sur l'efficience des banques.
- décrire l'efficience pour l'industrie et
d'établir un classement des banques.
- améliorer la gestion en identifiant les meilleures
pratiques managériales.
@ efficience -X des banques tunisiennes
Le travail de Chaffai (1997)33(*) est le premier à avoir analysé
l'efficience des banques commerciales tunisiennes. Dans son papier, il a
évalué l'expérience de la déréglementation
du système bancaire tunisien et a conclu que l'efficience totale des
banques s'est accrue suite au processus libéral initié en 1986.
il a néanmoins souligné que le taux du progrès technique
est plus élevé que celui de la croissance de la
productivité révélant ainsi que les banques tunisiennes
sont en moyenne efficiente après le programme de libéralisation
financière.
Une autre étude due à Chaffai et Dietsch
(1998)34(*) s'est
assignée l'analyse de l'évolution de l'efficience dans le temps.
Ils ont montré qu'en Tunisie, les banques commerciales sont plus
efficientes que les banques de développement. Ils ont toutefois conclu
qu'en l'absence d'un contexte concurrentiel, il n'y a pas de tendance nette de
l'évolution de l'efficience sur la période 1989-95. En ce sens,
en dépit des réformes financières entreprises, les banques
sont peu incitées à hausser leur efficience technique.
Cook, Hababou et Roberts (2000) 35(*)quant à eux, pour une
période plus récente (1992-98) trouvent les mêmes
résultats quant à la tendance erratique de l'efficience à
partir de la méthode DEA.
Plus récemment, trois études ont estimé
l'efficience des banques commerciales tunisiennes dans le temps : Tazarki
(2002)36(*), Hamrouni
(2001)37(*) et Karray
(2002)38(*). Les premiers
ont appliqué un modèle DFA (Distribution Free Approach) sur un
échantillon de 12 banques commerciales durant la période
1989-1998, en vue de déterminer l'X-efficience, les économies
d'échelle et d'envergure. Pour ce faire, ils ont spécifié
une fonction de coût translog proposée par Goldberg et Rai
(1996)39(*) et Allen et
Rai (1996)40(*).
Les résultats de la mesure de l'X-efficience obtenus
par la méthode DFA suggèrent que seulement 5 banques commerciales
tunisiennes sont aux meilleures pratiques de l'efficience dont la BFT, la BNA,
la BS, la BT et l'UBCI dans la mesure où leur résiduel moyen est
négatif pour la même période.
Les autres banques de l'échantillon se sont
révélées, en revanche, aux mauvaises pratiques de
l'efficience puisque leur résiduel moyen souligne que leurs coûts
observés excèdent leurs coûts prévisionnels. La
mesure de l'X-inefficience des banques tunisiennes fluctue dans l'intervalle
[7%, 27%]. La BNA se présente, ainsi comme la banque la plus efficace
parmi les banques retenues.
Quant à la mesure des économies
d'échelle, les résultats montrent que 75% des banques de
l'échantillon bénéficient des rendements d'échelle
constants excepté les grandes banques (STB, BNA et BIAT) connaissant des
rendements d'échelle décroissants. S'agissant des
économies de gamme entre outputs, une telle mesure semble peu
significative.
L'étude de l'efficience des banques commerciales
tunisiennes, durant la période 1986-1989, basée sur l'efficience
opérationnelle totale (productivité du personnel et l'efficience
relative), a souligné une certaine tendance à la baisse de
l'efficience des banques durant la même période.
Compte tenu des mutations qui ont caractérisé le
paysage bancaire tunisien, Homrani (2002)41(*) a procédé par une évaluation de
l'efficience suite à la seule opération de fusion entre deux
banques publiques. Ils ont conclu que la fusion entre la banque
acquéreuse (BNT) plus efficiente que la banque cible (BNDA) a permis de
générer des gains d'efficience ascendants.
De même il a adopté la méthodologie
d'Avkiran (1999)41(*) dont
le travail repose sur un test de l'efficience des banques commerciales et un
examen du rôle de la fusion bancaire dans la réalisation de gain
de l'efficience. Pour estimer l'efficience bancaire, elle a retenu l'approche
non-paramétrique à savoir la méthode DEA. Toutefois pour
tester la sensibilité des résultats par rapport aux
différentes variables retenues, elle a construit deux modèles DEA
à inputs-outputs différents. Les résultats ont
révélé une différence au niveau des tendances des
scores entre les deux modèles.
Dans la même lignée méthodologique, Karray
(2001)41(*) a tenté
d'évaluer la performance des banques tunisiennes en terme d'efficience
productive pour deux périodes alternatives pré et post
déréglementation. Elle a toutefois conclu qu'en moyenne,
l'efficience productive des banques tunisiennes s'est améliorée
après la déréglementation. Une telle amélioration
est plus nette pour les petites banques en ce qui concerne leur efficience
d'échelle. Contrairement aux résultats trouvés dans une
grande partie de la littérature, l'augmentation des scores d'efficience
productive des banques tunisiennes est plutôt imputée à
l'efficience d'échelle et non pas à l'efficience technique. En ce
sens, l'auteur a conclu que la déréglementation semble jouer un
rôle dans l'initiation des banques commerciales tunisiennes à
procéder aux ajustements vers l'échelle optimale notamment pour
les petites banques, grâce à leur flexibilité et leur
capacité d'adaptation aux nouvelles exigences du marché
déréglementé.
La revue de la littérature empirique montre que les
résultats issus de l'examen de l'efficience bancaire diffèrent
selon les pays, les types des banques et les méthodes d'estimation
utilisées. Il semble, en effet, que la prise en compte de la
spécification des banques guide le choix d'une modélisation du
processus de production de la banque.
II-
Les déterminants de l'efficience
Etant donné la globalisation accrue et l'ouverture des
frontières financière, les banques essaient toujours de
diversifier leurs revenus, en gardant l'intensité capitale aussi bas que
prudemment possible. De même, les chemins vers l'accomplissement d'une
diversification optimale nourrit généralement les fusions et les
acquisitions.
En présence de ce climat deux groupes de facteurs
semblent influencer l'efficience bancaire.
II-1 les structures de
régulations et d'organisations41(*) :
Les facteurs régulateurs et institutionnels peuvent
aussi affecter l'efficience. En effet, en se référant aux
observations de Berger, Hunter et Timme 42(*): « il paraît possible que la
régulation affecte l'efficience en influençant les structures
organisationnelles des institutions financières. Par exemple ; les
états et les agences fédérales règlent
l'habilité des institutions de dépôts à
opérer à travers les différentes branches et s'engager
dans des activités non bancaires. »
Quelques études supposent que la structure
régulatrices varie considérablement à travers
l'échantillon en question. Les travaux de Ferrier et Lovell (
1990)43(*) ont
analysé un échantillon con,tenant différents types de
dépôts de différentes institutions, incluant les banques
commerciales, de dépôt et les unions de crédits.
D'autre chercheurs ont essayé de mettre l'accent sur
les différences de règlement au sein d'un même type
institutionnelle, comme Fecher et Pestieau (1993) qui ont examiné la
variation de l'efficience technique dans les 5 pays de l'OCDE.
A ce facteur on ajoute l'impact de la pratique du management
des risques .En effet, en présence d'une asymétrie d'information
, une bonne identification du risque peut permettre aux banques de
déterminer une protection effective face aux pertes non
anticipées.
En estimant des bonnes relations entre investisseurs, des
coûts de capitaux non élevés et un accès facile aux
marchés de capitaux, ces facteurs peuvent refléter une haute
efficience opérationnelle.
II-2 : la taille et la
technologie
Ce facteur a un effet incontournable. Ferrier et Lovell (1990)
44(*) qui ont
réalisé une étude portant sur un échantillon de 575
banques commerciales américaines ont trouvé que 88% de ces
banques sont exposées à un rendement d'échelle
croissant.
Ils ont également établi que les
économies d'échelle ne confèrent aux grandes banques qu'un
petit avantages de coût. Aussi, ils ont trouvé que
l'inefficience allocative résulte essentiellement de l'utilisation
excessive de la main d'oeuvre et la mauvaise utilisation du capital.
C'était en quelque sorte un peu surprenant que les
banques les plus efficientes de l'échantillon appartiennent à la
classe des banques de petites tailles. Ce qui est expliqué par la bonne
application de la technologie, laquelle a permis aux petites banques de vaincre
les inconvénients de coûts de capitaux ainsi de distribuer leurs
productions plus efficacement .
Par ailleurs, quelques études ont examiné un
autre facteur qui le trouvent important dans son impact sur l'efficience c'est
le problème d'agence .
Pi et Timme (1993) 45(*)ont met en relief une hypothèse qui tourne
autour de l'impact de disjonction entre les propriétaires et les
dirigeants des banques commerciales Américaines. Ils ont trouvé
que les banques ou le président de la comité et le
président Directeur géneral constituent la même personne
sonr généralement les moins efficientes. C'est seulement à
travers le mécanismes de dispersion de la concentration de
propriété que cet effet sera atténué.
D'autres chercheurs ont dégagé que la structure
de droits de propriété va déterminer le profil
d'organisation qui à son tour influencera l'efficience à
plusieurs niveaux. En effet, la structure de propriété influe
l'aptitude à la prise de risque, à l'innovation et la
capacité de l'établissement à générer ou
mobiliser les ressources, ainsi que l'incitation du manager à la
réduction des coûts.
Section II : Les modèles de mesure de
l'efficience
Introduction
Les méthodes utilisées pour la
détermination de l'efficience des institutions financières et des
banques peuvent être classées en deux groupes : les
méthodes paramétriques et les méthodes non
paramétriques.
Berger ,A,N et Humphrey ,D.B (1997)46(*) ont distingue deux
méthodes empirique pour mesurer l'efficience : la premières
est appelée paramétrique induite par Aingner et Al(1977) et la
seconde est non paramétrique induite par Charnes er Al (1978).
Ces deux méthodes diffèrent principalement au
niveau des hypothèses imposées aux données.
Premièrement, il existe une différence en terme
de modélisation, soit la forme fonctionnelle des meilleures pratiques.
Deuxièmement, elles sont différenciées en terme de prise
en compte ou non d'erreurs aléatoires.
La plupart des modèles paramétriques
appliqués aux institutions financières se sont concentrés
sur l'efficience dans les coûts alors que les modèles non -
paramétriques se sont concentrés sur la relation entre les inputs
et les outputs.
A cet effet, l'approche paramétrique est basée
sur l'existence d'une forme fonctionnelle de la fonction de production (Cobb
Douglass, Translog, etc) qui sera estimée
économétriquement à partir des données de
l'échantillon.
Par contre l'approche non paramétrique construit la
frontière de production en utilisant la programmation linéaire ,
par conséquent, toutes les observations se trouvent sur celles ci sans
tenir compte de la forme fonctionnelle de la fonction de production.
II- 1-
Les méthodes de mesures de l'approche non paramétrique.
Nous allons exposer deux approches qui sont la DEA, qui est la
plus utilisée et la FDH.
@ Data Envelopment Analysis (DEA)
La première méthode de ce groupe est une
technique de programmation linéaire appelée Data Envelopment
Analysis (DEA) . Pour cette méthode, la frontière efficiente ou
encore les observations de la meilleure pratiques sont celle pour lesquelles
aucune autre unité de décision ou combinaison linéaire
d'unité a plus pour chaque output( pour un niveau donné d'input),
ou a moins pour chaque input (pour un niveau donnée d'output).Il s'agit
d'une de programmation linéaire introduite pour la première fois
dans l'étude de l'efficience décrite dans le travail de Charnes
et Al (1978) qui se sont basé sur le travail de Farrel (1957) 47(*). Banker et Al(1984)48(*) montrent que la mesure de
l'efficience décrite dans le travail de Charnes et al (1978) peut
être divisé en deux composantes : l'efficience technique et
l'efficience d'échelle.
La méthode DEA a connu ces dernières
années un grand succès à travers son utilisation, surtout
après le développement et les modifications effetcuées au
niveau de cette technique par Seiford et Thrall(1990) 49(*), Miller et Noulas
(1996)50(*) , et plus
récemment par Semnick (2001) 51(*) .
La technique DEA est une méthode programmation
linéaire qui borne les observations par des plans de manière
à déterminer une frontière. Les banques se trouvant sur
cette frontière sont dites efficientes, alors que celles se trouvant
à l'intérieur de cette frontière sont dites inefficiente.
Une banque est efficiente ne signifie pas qu'elle produit
nécessairement un niveau maximum d'outputs à partir d'un niveau
donné d'inputs mais elle présente la meilleure pratique de
production d'outputs et constitue une référence pour les
autres.
Cette méthode présente quatre
avantages :
ð Elle est particulièrement convenable avec un
échantillon de petite taille.
ð Elle n'impose pas de spécification de coûts
à priori.
ð Elle permet la gestion simultanée d'inputs et
outputs et ceci grâce à sa capacité de maximiser la
relation entre eux.
ð Elle capable de distinguer entre l'inefficience
technique et l'inefficience d'échelle et d'envergure.
Le modèle (DEA) développé par Charnes et
al [1978] et présenté sous la forme d'un programme de
maximisation de ratios s'écrit comme suit :
sous les
contraintes :
<=1 pour toute DMU K=1,...,n
, >=
Spécifiquement, ce problème d'optimisation
calcule pour chaque DMU52(*), son ratio : outputs pondérés /inputs
pondérés.
- , , représentent respectivement le score d'efficience de la DMU 0,le
vecteur d'output de la DMU k et le vecteur des inputs de la DMU k.
- , V représentent respectivement les pondérations
relatives a Qk , Xk .
-n est le nombre de DMUs
est un nombre infinitésimal très petit.
Le modèle développé ci dessus est
équivalent au programme linéaire suivant :
Max 0 =T .Q0
Sous contraintes
VtX0 =1
T Qk - VT Xk <= 0
pour toute DMU (k = 1,...,n)
T VT >=
Ce modèle suppose la constance des rendements
d'échelle.
Il existe d'autres modèles qui ont été
développés sous l'hypothèse de la variabilité des
rendements d'échelle tel que le modèle de Banker et al
(1984)53(*)
@ La Free Disposal Hull ( FDH)
La FDH est un cas particulier de la DEA et elle tend à
produire des estimations moyennes d'efficience plus élevées que
celle de la DEA.
Ces deux méthodes ne permettent pas à
l'efficience de varier dans le temps . Une des principales hypothèses
est l'absence d'erreurs aléatoires. On peut identifier trois
implications à cette hypothèse :
ð On assume qu'il n'y a pas d'erreur de mesure dans la
construction de la frontière.
ð Il n'existe pas de hasard ou de chance qui permettrait
à une unité d'avoir une meilleure mesure de performance pour une
année spécifique.
ð Il y a absence d'inexactitudes liées à
l'utilisation de données comptables qui entraînent une
déviation d'inputs et d'outputs économiques.
Par conséquent, la présence d'erreurs pour une
seule unité de la frontière peut biaiser la mesure d'efficience
pour toutes les unités qui sont comparées à cette
unité ou encore les combinaisons linéaires qui incluent cette
unité.
II-2-
les méthodes de mesures de l'approche paramétrique.
Sous cette méthode, on démontre les approches
permettant le calcul des frontières paramétriques dont la
principale différence avec les méthodes non paramétriques
réside dans les hypothèses concernant les résidus.
Cette approche est caractérisée
par la spécification d'une forme fonctionnelle aux coûts, aux
profits ou à la relation entre les inputs, les outputs et les facteurs
environnementaux. (Il s'agit habituellement d'une fonction translogarithmique
ou Cobb Douglass).
@ Les spécifications de la fonction de
production
forsund, F.R . Lovell, C.A.D et Schmit, P., (1980)54(*) ont définit la fonction
de production comme étant « une fonction qui permet de donner
le maximum d'output possible qui peut produit à partir des
quantités données d'input . De la même façon, une
fonction coût donne le niveau minimum de coût pour lequel il est
possible de produire quelque niveau d'output étant donné les prix
d'inputs 55(*)»
*) les spécifications de fonction
coûts :
Dans le cas où nous souhaitons spécifier une
frontière de coûts stochastique, on altère tout simplement
la spécification du terme d'erreur de (Vit - Uit) à (Vit + Uit).
Cette substitution transformera la fonction de production en une fonction de
coûts définie sous la forme suivante :
Cit = Xit + (Vit + Uit)
Cit est le logarithme du coût de production de la firme
i à la période t.
Xit est le vecteur des prix des inputs et de la
quantité d'outputs (exprimés en log) de la
firme i à la période t.
est le vecteur des paramètres à estimer
Ui et Vi sont définis comme pour le cas d'une fonction
de production.
Dans la fonction de coûts, le terme Ui est défini
comme étant le degré d'inefficience qui situe la firme en dessus
de la frontière efficiente :
-Si on suppose que la firme est allocativement efficiente,
alors dans ce cas le terme Ui correspond à l'infefficience technique de
la firme i.
-Si on suppose que la firme est non allocativement efficiente,
dans ce cas la nature du terme Ui devient imprécise et englobe à
la fois les inefficiences techniques et allocative.
En s'inspirant des travaux de Allen et Rai [1996]55(*) et Berger et Mester
[1997]56(*), nous avons
adopté l'approche par intermédiation et supposé que
l'output agrégé Qi est une mesure de l'activité bancaire
(comme le cas de la méthode DEA).
Nous allons exposer trois techniques de la frontière
paramétriques : DFA, TFA, SFA.
@ Distribution Free Approach (DFA)
Sickles et Schmidt (1984)56(*) et Berger et Humphrey (1997)56(*) ont trouvé que la DFA
ne pose aucune hypothèse restrictive sur la distribution des
paramètres d'inéfficience ou d'erreur aléatoire. Elle
utilise seulement des données de panel et elle permet aux coefficients
à estimer à varier au cours du temps.
La méthode DFA suppose qu'il existe un noyau
d'efficacité ou une efficacité moyenne pour chaque firme dans le
temps. Ce noyau d'inefficacité est distingué de l'erreur
aléatoire (et quelques fluctuations temporaires dans l'efficacité
) en supposant qu'il est persistent dans le temps, alors que les erreurs
aléatoires tendent à s'annuler dans la période
étudiée.
Cette approche utilise des séries temporelles (t =
1,2,.., T) et un panel de données d'un échantillon
représentatif (i = 1,2,.., N) où chaque banque i est
représentée dans chaque année t. La fonction de coût
en logarithme naturel est données par :
Log Cit = log f (yit,
wit) + log ìit + log
õit,
- Où : C correspond au coût total,
- Yi : les quantités d'outputs
produites,
- Pi : les prix d'inputs utilisés dans
la production.
- I incorpore l'erreur statistique ui,
qui suit une distribution normale symétrique ( 0 , ² ) et la
mesure de l'inefficience vi, qui suit une distribution semi normale
asymétrique représentant ainsi l'écart entre la banque i
et la frontière d'efficience. Ce terme tient compte de
l'inéfficience technique et allocative56(*) .
La logique est que l'inefficience doit suivre une distribution
tronquée puisqu'elle ne peut pas être négative.
Les termes d'erreur et devront être estimés
pour pouvoir estimer le niveau de l'inefficience de la banque.
Tous les éléments peuvent varier dans le temps,
avec l'exception seulement de ìt (représentant le
terme d'efficacité) qui reste constant pour chaque banque par
hypothèse. En estimation, les termes log ì et log õ sont
traités comme un terme d'erreur composé, càd,
log it= log ìit +log
õit.
Une fois le modèle est estimé, on fait la
moyenne de ces résiduels à travers les T années pour
chaque banque i. Cette moyenne (Ó t log
i,t/T) est une estimation du terme d'efficacité log
ìit, puisqu'on suppose que les terme aléatoires log
õit vont s'annuler dans le temps ( quelques troncatures sont souvent
utilisées pour vérifier cette hypothèse).
La moyenne résiduelle estimée est ainsi
transformée en mesure de l'x -efficacité de la banque i sur la
période T, elle peut être écrite comme suit :
INEFFit = exp (min (log ìt) - log
ìit ) ,
Où : min (log ìt ) est la valeur
minimale de log ìit de toutes les banques dans la
période d'estimation T .
La logique de ces hypothèses imposées sur les
composantes des termes de l'erreur aléatoire compte sur la durée
de la période de temps étudiée.
Si une période courte est choisie (= 3 ans), les
erreurs aléatoires peuvent ne pas s'annuler dans le temps, et dans ce
cas l'erreur aléatoire peut être attribuée à
l'inefficacité.
Si, par contre, une période longue est choisie (= 10
ans), l'efficacité moyenne devient moins importante due aux changements
de la gestion et autres évènements, c'est-à-dire, elle ne
peut pas être constante dans la période de temps, ce qui viole
l'hypothèse centrale de la méthode DFA.
Deyong (1997.a) suggère qu'une période de temps
de six années de données soit adéquate pour être
sûr que l'efficacité estimée contient des faibles
quantités d'erreurs aléatoires.
L'approche DFA est une technique particulièrement
attractive puisque ses hypothèses statistiques sont intuitives et elle
est facile à appliquer.
Contrairement à la méthode SFA, la
méthode DFA n`impose aucune forte hypothèse concernant les
distributions spécifiques des coefficients ou des erreurs
aléatoires. En plus qu'elle utilise un panel de données, un autre
avantage de la méthode DFA est qu'elle permet aux coefficients de varier
dans le temps.
Cependant, si l'efficacité est fluctuée dans le
temps due aux changements techniques, des réformes de
réglementation, au cycle du taux d'intérêt ou autre
influence, la méthode DFA décrit ainsi la déviation
moyenne de chaque firme à partie de la frontière de meilleure
pratique plutôt que l'efficacité sur chaque point dans le
temps.
Par contre, cette approche suppose que l'efficience de chaque
banque demeure stable au cours du temps puisque l'erreur aléatoire
s'annule au cours de chaque période.
L'inefficience de chaque banque de l'ensembles de
l'échantillon est alors définie comme étant la
différence entre sa moyenne résiduelle et la moyenne
résiduelle d'une autre banque se situant sur la frontière
efficiente
La DFA suppose que l'inefficience peut suivre, à peu
prés, n'importe quelle distribution tant que celle la n'est pas
négative.
Toutefois, d'après Berger et Humphrey (1997), si le
nouveau d'efficience subit des changements au cours du temps suite aux
changements technologiques, réformes régulatrices, cycles des
taux d'intérêts ou autres alors la DFA continue à
décrire les déviations moyennes de chaque firme par rapport
à la frontière efficiente plutôt qu'évaluer
l'efficience à n'importe quel instant fixe de la période.
@ Thick Frontier Approch (TFA)
Berger et Humphry (1991) 57(*) ont proposé que l'estimation des
frontières à partir d'une fonction coût. En effet, la TFA
spécifie une forme fonctionnelle pour la frontière et suppose que
les déviations des valeurs prédites de la performance dans le
quartile d'observation de performance les plus élevées et celui
d'observation des performances les plus faibles, représentent l'erreur
aléatoire, tandis que les déviations de la performance
prévue entre le quartile inférieur et le quartile
supérieur représentent l'inefficience.
Le classement des banques se fait soit par l'enregistrement de
la bonne ou mauvaise performance, soit les coûts moyens sont faibles ou
élevés.
Cette approches n'impose pas d'hypothèse restrictives,
ni sur le terme d'inefficience, ni sur l'erreur aléatoire, sauf
l'hypothèse que l'inefficience diffère entre les quartiles
supérieur et inférieur et qu'un erreur aléatoire existe au
sein des ces quartiles.
La TFA ne fournit pas une mesure exacte de l'efficience, elle
ne définit que son niveau général, puisqu'elle utilise
dans son estimation les quartiles et les groupes de banques et par suite, elle
ne permet pas d'estimer l'efficience pour chaque banque.
@ Stochastic Frontier Approach (SFA)
C'est la technique la plus utilisée, introduite par
Aigner, Lovell et Schmid (1977)58(*) et qui utilise des modèles
économétriques, généralement des fonctions de
coûts, de profits ou de production, se présentant sous des formes
fonctionnelles particulières bien déterminées, pour
évaluer les capacités de production d'une banque pour la
détermination de la frontière efficiente.
Soit: Ln C = f(Yi, pi) + I
;
Où :
- C correspond au coût total,
- Yi : les quantités d'outputs
produites,
- Pi : les prix d'inputs utilisés dans
la production.
- I incorpore l'erreur statistique ui,
qui suit une distribution normale symétrique ( 0 , ² ) et la
mesure de l'inefficience vi, qui suit une distribution semi normale
asymétrique représentant ainsi l'écart entre la banque i
et la frontière d'efficience. Ce terme tient compte de
l'inéfficience technique et allocative59(*) .
La logique est que l'inefficience doit suivre une distribution
tronquée puisqu'elle ne peut pas être négative.
Les termes d'erreur et devront être estimés
pour pouvoir estimer le niveau de l'inefficience de la banque.
La SFA utilise la méthode de maximum vraisemblance pour
estimer la frontière stochastique. Toutefois le log de vraisemblance
pour estimer se présente ainsi :
Où : N : le nombre de firmes
: La fonction de densité de la loi normale
= + et tel que [0,1].
Une fois le modèle est estimé, les mesures de
l'inefficacité sont calculées en utilisant les
résiduels.
La moyenne et la méthode des distributions
conditionnelles, E (i/I) et M
(i/I ), respectivement sont toujours utilisées
pour mesurer l'inefficacité de chaque firme dans
l'échantillon.
Cette espérance conditionnelle E (i/I
) donne une estimation de la mesure de l'X- efficacité pour chaque
banque i
L'utilisation de la (SFA) nous permet de dériver les
estimations d'efficacité pour chaque banque en utilisant ses propres
coûts opératoires et sans supposer que le frontière
d'efficience est commune pour toutes les banques.
Mais c'est une méthode qui basée sur
l'hypothèse de la distribution, semi - normale des inefficacités
relativement inflexibles, et présume que la plupart des firmes sont
groupées prés de l'efficacité totale.
En pratique, cependant, d'autre distribution sur le terme
d'inefficacité (i ) peuvent être
appropriées : tel que normal tronqué (Stevenson 1980),
Berger et Deyoung (1997) ; gamma (Green 1990); exponentiel (Mester (1996)
..
Toutefois ces méthodes permettent d'accorder plus de
flexibilité à la distribution supposée
d'inefficacité, peuvent rendre difficile la séparation de
l'inefficacité (i) de l'erreur aléatoire (i) du fait
que les distributions normales tronquées et les distributions gamma
peuvent être proches de la distribution normale symétrique
supposée de l'erreur aléatoire, ce qui peut mener à
confondre entre l'inefficacité et l'erreur aléatoire.
Conclusion
Un effet important a été fourni pour analyser
l'efficience des institutions financières et particulièrement les
banques commerciales.
La réflexion dans ce chapitre est intéressée
au différents concepts de l'efficience bancaire, ainsi que ses
déterminants et les approches d'estimation de la frontière
d'efficience.
En effet, les cinq types d'approches ont été
employés dans l'évaluation de l'efficience des firmes
bancaires : l'approche DEA (Data Envelopment Analysis), l'approche FDH (
Free Disposal Hull), l'approche SFA(Stochastic Frontier Approach), l'approche
TFA (Tick Frontier Approach) et l'approche DFA (Distribution - Free Approach).
Ces méthodes diffèrent principalement dans les hypothèses
sur les données en terme de :
@ la forme fonctionnelle de la frontière de meilleure
pratique (une forme fonctionnelle paramétrique plus restrictive contre
une forme non-paramétrique moins restrictive),
@ la prise en compte du calcul de l'erreur aléatoire, ce
qui peut donner quelques unités grandes ou petites de production
d'outputs, d'inputs, de coûts ou de profits,
@ et s'il existe une erreur aléatoire, la
probabilité de distribution supposée de ces inéfficiences
`semi -normale, normale tronquée..)utilisée pour séparer
les inéfficiences de l'erreur aléatoire.
La modélisation de la fonction coûts bancaire soit
approche par intermédiation, qui est la plus adoptée, soit
approche par production visant à déterminer les concepts de
l'efficience et exposer les différentes techniques (paramétriques
et non paramétriques) dans le but de détecter les
différentes approches de mesure de l'efficience opérationnelle
Avec lequel un secteur bancaire peut l'adopter au cours des différentes
périodes. Alors la mesure de cette efficience du système bancaire
tunisien et spécifiquement les banques commerciales sera l'objet du
chapitre suivant.
De l'efficience de la banque tunisienne
Chapitre III : De l'efficience de la banque
tunisienne
Introduction
En Tunisie, la libéralisation des services financiers
est perçue par les autorités économiques et
monétaires avant tout en tant que choix stratégique dicté
par le souci d'intensifier l'investissement et de diversifier l'économie
compte tenu des avantages comparatifs du pays.
Les axes de cette stratégie engagée depuis 1987
et renforcée au milieu des années 90 ont porté sur la
libéralisation financière interne du secteur bancaire, son
assainissement et le renforcement du cadre de sa gestion prudentielle. Selon le
gouverneur de la Banque Centrale, cette libéralisation interpelle les
banques tunisiennes à définir son champ d'activité et
à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de
l'efficience économique de la banque. Elle véhicule l'espoir
d'enclencher une dynamique de compétitivité et
d'efficacité qui appuiera la réalisation des objectifs de
développement tout en renforçant les dispositifs de supervision
afin de pallier un probable accroissement de la vulnérabilité des
banques aux chocs macroéconomiques.
Depuis l'avènement de plan d'ajustement structurel
(PAS) en 1986, les banques ont adopté une série des
réformes monétaires et financières caractérisant
une transition progressive d'une économie d'endettement vers une
économie de marché et aboutissant à une véritable
libéralisation de l'activité bancaire
Dans ce chapitre on va exposer es principales réformes
de la libéralisation bancaire tunisienne puis on va mesurer l'efficience
bancaire et analyser l'évolution de cette dernière au cours de
la période 1980 jusqu'à 2004.
Section I : la libéralisation de l'activité
bancaire
Introduction
Jusqu'à 1986, le secteur financier tunisien a
présenté les caractéristiques d'un secteur
administré, réglementé et fortement
protégé.
Les distorsions apparues dans l'économie, lors de
l'application de ce système, ont rendu nécessaire l'introduction
des réformes monétaires et l'adoption d'une nouvelle
stratégie financière. Cette dernière consiste à
mettre en oeuvre une approche de déréglementation progressive des
activités monétaires et financières ainsi que des mesures
réhabilitant les mécanismes du marché. De même, la
révision de la réglementation bancaire cherche à
créer un environnement concurrentiel entre les banques et à
innover les techniques de financement et les règles de gestion du
système bancaire. Ceci s'est traduit notamment par l'introduction,
à partir de 1987, des normes prudentielles. L'objectif ultime de cette
réforme est d'agir sur le coût du crédit,
d'améliorer la rentabilité et la performance du système
bancaire et enfin de prépare les banques à affronter à la
concurrence étrangère.
Ces réformes ont été initiées
depuis 1986 avec l'adoption du PAS. De plus , la signature d'un accord
d'instauration d'une zone de Libre Echange avec l'union européenne
(1995), L'adhésion à l'OMC, et récemment la signature de
l'accord de libéralisation des services financiers.
I-1 :
la libéralisation de l'activité bancaire
@ les caractéristiques de la répression
Globalement, la situation de la répression
financière est définie par :
- un plafonnement des taux d'intérêts nominaux
qui peuvent entraîner des taux réels négatifs avec un effet
défavorable sur l'épargne financière et les
décisions d'investissement.
- Un contrôle quantitatifs et une allocation
sélective du crédit vers les secteurs de production, les
régions ou les activités considérées par le
gouvernement comme prioritaires (souvent à des taux
d'intérêts préférentiels).
- Des réserves obligatoires minimums sur les
dépôts bancaires qui peuvent varier selon les instruments
financiers et les institutions financières.
- Un contrôle direct par l'Etat d'une partie du
système bancaire avec des décisions de prêts guidées
par des facteurs politiques plutôt que par des considérations
d'efficacité.
- Une allocation forcée des actifs ou des prêts
au secteur public par les banques privées commerciales. Un exemple
courant de l'utilisation des ratios de liquidités qui obligent les
banques à détenir une proportion donnée de leurs actifs
sous la norme de dettes publique.
- Des faibles taux d'intérêts entraînent la
préférence des individus pour la consommation immédiate au
lieu de la consommation future. Ceci à pour effet la réduction
de l'épargne à un niveau inférieur de celui qui serait
optimal du point de vue de l'ensemble de la collectivité.
- Des faibles taux d'intérêts sur les
dépôts bancaires par rapport des taux de marchés financiers
informels peuvent réduire l'offre des fonds du système bancaire
et favorise la désintermédiation.
- Les emprunteurs qui peuvent obtenir les fonds dont ils
besoin à des bans taux d'intérêts auront tendance à
choisir des projets relativement capitalistique au détriment de
l'emploi, facteur considéré comme abondant dans les pays en voie
de développement.
- Une mauvaise allocation des fonds prêtables du fait du
niveau réduit de l'intermédiation financière et du niveau
faible de responsabilité des banques dans le quadrillage des
crédits.
- Une grave inefficience dans l'usage des ressources
financière par les entreprises causant un gaspillage de capitaux et un
effondrement de l'autofinancement.
- Fondement théorique de la
libéralisation financière :
Depuis les années 70, les pays en voie de
développement souffrent de certains déséquilibres et de
certaines difficultés d'ordre économique et sociale dues pour
certains économistes à l'intervention massive de l'Etat.
Cette intervention est apparue dans les économies
capitalistes développées à la suite de la grande crise
1929 lors du grand crash boursier. Tout au long de la période ayant
précédé cette crise, leur fonctionnement économique
était basé sur le principe de l'autorégulation. L'Etat
n'exerce aucun contrôle et aucune fonction régulatrice sur
l'économie.
De ce fait, l'état de crise était
attribué à l'incapacité du marché d'assurer une
autorégulation permettant un équilibre de plein emploi. Ce qui
fait le recours à une régulation intentionnelle était
jugée nécessaire pour éradiquer la crise et relancer la
croissance sur des bases plus saines. Le but de cette régulation est
d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande globale d'un
coté, et de permettre au marché de conduire à une
meilleures allocation des facteurs et une meilleure coordination des
activités économiques de l'autre coté.
Dans ce cadre, selon Keynes, l'Etat est appelé à
jouer un rôle central dans le processus de régulation et constitue
un stimulant et le moteur de développement et de la croissance
économique.
En revanche, les tenants du libéralisme (les
thèses libérales : Mckinnon, Shaw, Fry) ont insisté
sur le désengagement total de l'Etat et de l'abondant de toutes formes
d'institutionnalisme et de toute structure de réglementation de
l'activité économique. Ce passage s'inscrit dans le cadre d'un
processus de libéralisation.
Pour Mckinnon et Shaw, la libéralisation
financière a un impact positif sur la croissance économique.
Cette thèse repose sur deux arguments :
- D'une part, le plafonnement des taux
d'intérêts, à des niveau artificiellement bas réduit
l'épargne, l'offre des fonds prêtables, ceci conduit à un
rationnement de l'investissement et un ralentissement de la croissance
économique.
- D'autre part, la répression financière
entraîne une mauvaise allocation des crédits.
En conclusion le processus de libéralisation vise la
réhabilitation dans les compartiments économique des vertus ainsi
que la rationalité de l'économie de marché.
@ La libéralisation du secteur bancaire
Tunisien.
La libéralisation progressive des taux
d'intérêts, depuis 2 Janvier 1987 s'est opérée
par :
- Une suppression des accords de réescompte (AR) ce qui
constitue une source de financement supplémentaire importante pour les
banques commerciales.
- Une suppression du ratio global de financement du
développement (RGFD), ce qui oblige les banques à employer 43% de
leurs dépôts à l'acquisition de 25% des titres publiques
et l'octroi de prêts moyen et long terme au secteur privé
à raison de 18% de son placement global.
- Suppression du ratio des activités prioritaires (RAP)
à partir du 26 novembre 199660(*)
Toutes ces mesures ont aboutit à une
déréglementation des taux d'intérêt, aussi bien
créditeurs que débiteurs et les commissions. Cependant, ces taux
sont toujours indexés par rapport au taux moyen de marché
monétaire (TMM) ce qui confère que ce taux à un rôle
directeur. L'abaissement des taux de marché monétaire est
entrée en vigueur à partir du novembre 1993, de 10.8125% à
7.8125% en 1996 et 6.8750% en 1997 et enfin à 5.8750% en 1999 pour le
jour au jour 61(*).
L'assouplissement de la distinction entre les
différentes catégories des banques avec la loi 94-25 du
07-02-1994 où les banques de développement peuvent accorder des
crédits à court terme non seulement aux entreprises, dont elles
détiennent la majorité du capital mais aussi pour les entreprises
qui ont bénéficié de leur intervention.
Par contre, les banques de dépôts peuvent
accorder des crédits à long moyen terme sous certaines normes de
la banque centrale.
Loi 94-25 du 07-02-1994, a aussi prévu une nouvelle
catégorie de banque dite : banque d'affaire.
Les banques off shore peuvent collecter des
dépôts des résidents tout en respectant les normes de la
banques centrale.
Une réinstauration des réserves obligatoires,
cité dans le circulaire de la BCT; N°90-02 du 02-03-1990, les
banques doivent constituer sous forme de dépôts non
rémunérés auprès de la banque centrale une
réserve sur l'assiette constitué par les dépôts
qu'elles collectent en dinars à l'exception des comptes d'épargne
projets et des comptes d'épargnes investissement.
Le montant de la réserve obligatoire est égal
à 2% de l'assiette auquel s'ajoute 100% de toute augmentation de cette
même assiette.
Malgré les réformes, le système bancaire
reste l'élément dominant du système financier. Il compte
13 banques de dépôts et 8 banques d'investissement en 2000.
Cela témoigne de l'importance de développement
du réseau bancaire, cependant la répartition actuelle des banques
en 4 grandes catégories (banques commerciales, de développement,
off-shore, d'affaires) traduit une certaine spécialisation et un
cloisonnement institutionnel qui n'encourage pas la concurrence
interbancaire.
I-2
Approche évaluative de la performance des banques
@ Le système bancaire Pré
libéralisation
* Caractéristique d'ordre structurel
Le paysage bancaire se trouve confronter à une triple
régidité. La première est liée à la
pluralité de l'agrément et au cloisonnement qui en résulte
entre les différentes catégories de banques, accentué par
la création des compagnies de leasing et par la création des
banques d'affaire.
La deuxième rigidité tient au dualisme juridique
qui gouverne le statut des banques publiques : en plus de la loi bancaire,
celles - ci obéissent au régime juridique déragataire et
au droit commun applicables à l'ensemble des entreprises publiques.
Enfin, la troisième rigidité concerne les
banques de développement mixtes pour lesquelles toutes stratégie
de développement doit requérir l'approbation du partenaire
étranger.
* caractéristique
environnementale
Pendant la période avant la libéralisation le
système bancaire tunisien est caractérisé par la faiblesse
de la concurrence malgré la présence de douze banques de
dépôts et huit banque de développement. Ce -ci est dû
d'une part, à la concentration et la spécialisation des banques
de dépôts, d'autre part, la fixation des taux débiteurs et
créditeurs ainsi que les commissions par les autorités. Et par
voie de conséquence, la concurrence ne peut naître qu'au niveau
des taux d'intérêt à l'intérieur des marges qui est
assez étroite, et surtout au niveau de la qualité de service et
les actions de marketing.
Au niveau de la marge brute d'intermédiation
mesurée ici par le ratio PNB/total bilan, les banques commerciales sont
caractérisées par une marges stable dans son évolution,
sauf à la fin de la période, où il a été
observé une baisse de 5.58% comme l'indique le graphique.
Graphique 1 : Evolution de la MBI :
1980-1986.
Source de données : statistique
financières rapport annuels de l'APBT
Le graphique montre que la MBI a chuté en 1985 pour
enregistrer une reprise patente en 1986. Cette tendance s'explique par divers
facteurs d'ordre extra économiques, notamment, ainsi qu'une
réorientation de la conduite bancaire en matière d'octroi de
crédits.
Au niveau des taux de rentabilité financière
(ROE) mesurés par le rapport
bénéfice net /fonds propres nets62(*) , on remarque une tendance à la baisse en
passant de 109.75% en 1980 à 89.26 % 1986, (graphique 2). En terme de
moyenne, la rentabilité financière a atteint une valeur de 93%
au cours de la période 1980-1986 .
Graphique 2 : Evolution de ROE sur la
période 1980-1996
Source de données : statistique
financières rapport annuels de l'APBT
Le graphique montre que le taux de rentabilité
financière alterne l'accroissement et la baisse durant la
période 1980-1986, mais que ces variations demeurent très
limitées.
Le graphique 3 met en évidence les fluctuations du taux
de rentabilité économique au cours de la période
1980-1986. La tendance de la rentabilité économique, ROA
mesurée par la ratio bénéfice net /total bilan a
évolué vers la hausse, dénotant ainsi une nette
augmentation, puisqu'elle passe de 3.085% en 1980 à 4.4% en 1986.
Graphique 3 : Evolution de la ROA sur la
période 1980-1986
@ le système bancaire Post libéralisation
(1987 - 2004)
A l'aide des reformes entreprises, depuis 1987, les banques
commerciales tunisiennes ont enregistré un taux de rentabilité
économique (ROA) croissant, il a passé de 5.08% en 1987 à
6.72% en 2004 (graphique 4), avec un maximum de 11.23% l`année 2000.
Cette date correspond en effet à l'opération de fusion
acquisition entre la Banque STB et les deux banques de
développements : banque nationale de développement
touristique et la banque de développement économique de Tunisie
(BNDT ET BDE). Cette tendance est portée dans le graphique 4 ci -
contre.
Graphique 4 : Évolution du taux ROA de
1987 à 2004
Il est à remarquer que la rentabilité
économique commence à diminuer à partir de l'année
2001 pour passer de 10.77% en 2001 à 6.72% en 2004. La
conséquence desdites opérations furent en effet une adjonction de
baisse des bénéfices et une augmentation de l'actif total. De
même, l'affaire BATAM a eu des effets défavorables sur les
bénéfices de certaines banques privées.
La rentabilité financière ROE, quant à
elle, a connu une évolution instable (Graphique 5). Au cours de la
période 1987 à 1994, la tendance de cette évolution
était vers la hausse ; en passant de 10.2% à 13.5%. le
retournement de la tendance marquera toute la période de 1995 à
2004, où une baisse considérable, de 12% à 7.3%, fut
observée.
Graphique 5 : Evolution de taux ROE de 1987
à 2004
Au total, les divers indicateurs dont nous avons tenté
de retracer l'évolution, témoignent de certains changements aussi
dans le sens de l'amélioration que de celui de la
détérioration. Pour esquisser une appréciation nette,
nous pensons trouver dans le concept et la mesure de l'efficience un indicateur
synthétique, plus évolué que les ratios
supra-cités.
Section II- Mesure et évolution de
l'efficience du SBT
Introduction
Le chois d'un modèle
« préféré » pour déterminer la
mesure de l'X -efficience bancaire n'a pas été sujet d'accord
commun entre les chercheurs vu que le niveau réel de l'efficience
bancaire n'est pas connu.
Toute fois, les caractéristiques propres au
système bancaire tunisien peuvent aider à choisir la technique la
plus convenable avec les banques commerciales tunisiennes.
Dans la littérature, deux catégories d'approches
ont servi à déterminer le coût d'efficience : les
approches paramétriques (SFA, DFA et TFA) et les approches non
paramétriques (DEA et FDH) 63(*)
- Choix du modèle
On ne peut pas utiliser l'approche (TFA) parce qu'elle estime
le coût d'efficience seulement pour des groupes de banques, or la petite
taille de l'échantillon tunisien (12 banques commerciales) ne permet pas
une telle division, de plus cette technique ne fournit pas une estimation
d'efficience pour chaque banque individuelle.
De même, on ne va pas utiliser les approches
mathématiques (DEA et FDH) car ces méthodes ne prennent pas en
considération l'erreur aléatoire due à l'erreur de mesure
et au hasard, ce qui peut baiser la mesure de X-efficacience. Il est difficile
de comparer les scores d'efficience entre les banques individuelles.
Il reste alors l'approche (SFA ) et l'approche (DFA) , on peut
éviter la dernière approche puisqu'elle suppose que l'erreur
aléatoire tende à s'annuler au cours de la période
étudiée . Alors que la technique (SFA) permet de dériver
les estimations d'efficience pour chaque banque en utilisant ses propres
coûts aléatoires et sans supposer que la frontière est
commune pour toute les banques.
I- Mesure de l'efficience des
banques commerciales Tunisiennes de 1980-2004.
I-1
L'approche des frontières stochastique (SFA)
Sous cette méthode, on démontre les approches
permettant le calcul des frontières paramétriques dont la
principale différence avec les méthodes non paramétriques
réside dans les hypothèses concernant les résidus.
L'approche des frontières paramétriques (stochastiques) ou encore
l'approche des frontières économétriques est une
méthode qui spécifie une forme fonctionnelle aux coûts, aux
profits ou à la relation de production entre les inputs, les outputs et
les facteurs environnementaux. (Il s'agit habituellement d'une fonction
translogarithmique ou Cobb-Douglas).
*/ Les spécifications de
production :
La plupart des spécifications
économétriques1(*) appliquées aux études de
frontières stochastiques ont été exprimées en terme
de fonction de production qui s'écrit sous la forme standard
suivante :
Yit = Xit + (Vit
-Uit)
Avec i= 1.......N et t= 1........T
Où :
Yit est le logarithme de la production de la firme
i à la période t.
Xit est le vetceur des quantités d'inputs
(en log) de la firme i à la période t.
est le vetceur des paramètres à
estimer.
Vit ce sont les variables aléatoires non
négatives supposées être identiquement et
indépendamment distribuées suivant une loi normale N.
Uit = Ui exp (- (t-T)) : Où
Ui est la variable aléatoire (terme d'erreur) non négative ayant
une distribution tronquée N, peut être interprétée comme étant le
degré d'inefficience technique qui situe la firme en dessous de la
frontière de production stochastique et est un terme à
estimer.
Nous utilisons dans le cas de la présence d'un terme
d'erreur composite au niveau de la spécification de production, la
paramétrisation de Battese et Corra [1977]64(*) qui replace et , avec = + et tel que [0,1].
D'après Jondrow et al [1982]65(*), le terme (compris entre zéro et un) peut être utilisé comme
une mesure approximative de l'inefficience moyenne de l'échantillon.
La fonction log-vraisemblance est donnée par :
Où : N : le nombre de firmes
: La fonction de densité de la loi normale
Et ils ont montré que l'espérance conditionnelle
du terme d'inefficience peut être calculé pour chaque observation comme
suit :
Où représente la fonction de répartition d'une distribution
normale N (0,1).
*/ Les spécifications de
coût :
Dans le cas où nous souhaitons spécifier une
frontière de coûts stochastique, on altère tout simplement
la spécification du terme d'erreur de (Vit - Uit)
à (Vit + Uit). Cette substitution transformera la
fonction de production en une fonction de coûts définie sous la
forme suivante :
Cit = Xit + (Vit +
Uit)
Où :
Cit est le logarithme du coût de production
de la firme i à la période t.
Xit est le vetceur des prix des inputs et de
la quantité d'outputs (exprimés en log) de la firme i à la
période t.
est le vetceur des paramètres à estimer
Ui et Vi sont définis comme pour
le cas d'une fonction de production.
Dans la fonction de coûts, le terme Ui est
défini comme étant le degré d'inefficience qui situe la
firme en dessus de la frontière efficiente :
-Si on suppose que la firme est allocativement efficiente,
alors dans ce cas le terme Ui correspond à l'infefficience
technique de la firme i.
-Si on suppose que la firme est non allocativement efficiente,
dans ce cas la nature du terme Ui devient imprécise et
englobe à la fois les inefficiences techniques et allocatives.
@ Détermination de l'output et l'input
bancaire
Avant qu'un modèle de production ou de coût ne
puisse être développé pour une institution
financière, les coûts, les outputs et les inputs à inclure
dans la spécification doivent être clairement décrits.
La description de ces composantes dépend principalement
de la définition économique d'une firme bancaire. Dans ce cadre,
deux approches ont servi à analyser le comportement bancaire :
approche de « production » et l'approche
d'intermédiations ». Ces deux approches ont été
instaurées par les premiers travaux sur l'efficience bancaire, et elles
ont fait sujet d'un long débat dans les
recherches.
*/ L'approche de production :
L'approche de production a été
développée par Benston [1965] ; Bell et Murphy [1968] ;
ils définissent la banque comme une entreprise de services que l'on peut
diviser en deux groupes : ceux qui engendrent des ressources
(dépôts à vue, dépôts à terme et
épargne...) ; et ceux qui constituent des emplois (prêt
commercial, prêt à l'immobilier ; prêt à
tempérament...).
Du point de vue des coûts, tous le services sont
considérés comme des outputs distincts, et l'unité de
mesure retenue est en général le nombre de comptes et de
prêts exceptionnels. Par nécessité de construction logique,
les charges d'intérêts sont nécessairement mises hors de
champ d'analyse, seuls les coûts opératoires d'une banque sont
pris en compte.
*/ L'approche
d'intermédiation :
L'approche d'intermédiation a été
introduite par Sealy et Lindley [1977]66(*) ils supposent que le processus de production pour un
établissement financier nécessite l'intermédiation
financière, ils traitent les banques comme des colletceurs des fonds,
ces fonds vont être « intermédiés » par
la suite en prêts et autres actifs. Les dépôts ainsi que le
travail et le capital sont considérés comme des inputs.
Par conséquent, la variable expliquée comporte
aussi bien les coûts financiers que les coûts opératoires,
tel que le volume du l'épargne et de prêts est la mesure
appropriée de l'outputs bancaire sous ce traitement.
Chichti [1997]67(*) a mis l'accent davantage sur l'intermédiation
financière du banque : « le caractère du
l'intermédiation de la banque se base surtout sur la transformation
qualitative des actifs financiers (en terme de liquidité et de
maturité ) et l'intermédiation de bilan que sur le courtage, le
commissionnement et l'intermédiation du marché ».
* Définition des
données
La banque de donnée que nous avons pu construire en vue
de cette étude est tributaire de leur disponibilité. Or, les
seules données bancaires individuelles disponibles publiquement sont
celles publiées dans les rapports d'activité des banques (bilans
et états de résultats).Les données utilisées
proviennent essentiellement des statistiques annuelles de l'association
professionnelle des banques de Tunisie (APBT).
La période couvertes par notre étude
s'étend de 1980 jusqu'à 2004, soit vingt cinq ans. Elle se
rapporte à neuf banques commerciales tunisiennes opérationnelles
tout au long de cette période, à savoir :
1- BNA : Banque Nationale Agricole
2- STB : Société Tunisienne de Banque
3- BIAT : Banque Internationale Arabe de Tunisie
4- UIB : Union Internationale des Banques
5- BS : Banque de Sud
6- BT : Banque de Tunisie
7- UBCI : Union Bancaire pour le Commerce de
l'Industrie
8- AB : Amen Bank
9- ATB : Arab Tunisian Bank.
Logiciel : Stata 9
Nous retenons ainsi l'approche proposée par Sealy et
Lindelly (1977)68(*),
selon laquelle les banques sont considérées comme une institution
financière qui utilise le travail, le capital physique et les
dépôts pour la production de ses produits et services finis.
Conformément à cette voie théorique, les banques de
dépôts vis-à-vis des dépôts se comporte comme
si elles étaient en face d'un input.
Notre démarche méthodologique adopte les
recommandations de l'approche par intermédiation précitée
dans le chapitre deux; plus exactement :
- les dépôts, tout comme le capital physique et
le travail comme un input bancaire
- les charges financières sont incluses dans notre
analyse.
*/ Détermination des variables
Dans la modélisation des comportements des banques, il
est nécessaire de souligner la nature de son statut. Pour les banques de
dépôts, il nous semble que l'approche par l'intermédiation
est la mieux appropriée compte tenu de l'importance de l'activité
interbancaire et le poids des coûts d'intérêt. D'autant plus
que la quasi-totalité des services de paiement est gratuite et les
dépôts à vue ne sont pas rémunérés. Le
choix de cette approche se trouve toutefois légitimé par le
fonctionnement du système bancaire tunisien. Les banques tunisiennes
utilisent les fonds mis à leur disposition pour principalement accorder
des prêts. Il s'ensuit que le passif des banques tunisiennes ait
tendance à être considéré comme un input
plutôt qu'un output. 69(*)
Les inputs correspondent principalement au capital financier
constitué des dépôts collectés et des fonds
empruntés sur le marché financier auxquels sont ajoutés le
capital physique et le travail. Les outputs, en revanche, sont
évalués à l'aune du volume des crédits et des
investissements en portefeuille.
Ø les inputs bancaires
L'input travail :
Bandt et Davis (2000)70(*), proposent de mesurer le facteur travail par le
nombre d'employés en équivalent plein temps alors que le total
des effetcifs employés semble à l'unanimité la mesure la
plus adoptée pour évaluer cet input. Dans ce travail nous allons
estimer ce facteur par le nombre d'employés,
Le capital physique :
Bien que le principe d'évaluation du facteur travail ne
rencontre pas de difficultés, celle du capital physique pose un
problème de définition à cause de la
spécificité de la firme bancaire. Une revue non exhaustive des
travaux sur l'efficience bancaire révèle une absence de consensus
quant à la mesure de l'évaluation du capital physique. Bandt et
Davis (2000)71(*) ont
mesuré le capital physique par les immobilisations augmenté par
le compte non valeurs nettes d'amortissement. Nous nous rejoignons, dans ce
travail à Chaffai et Dietsch (1998,1999)72(*) pour estimer la valeur du
capital physique à partir des immobilisations.
Le capital financier :
De Bandt et Davis (2000)72(*) ont définit le capital financier comme
étant les intérêts dépensés
Ø Les outputs
bancaires :
Quant aux outputs, nous nous conformons au travail de
Leightner et Lovell (1998)72(*), ainsi nous retenons deux outputs :
Les crédits à la clientèle
(Y1) : composés par portefeuille escompte,
comptes débiteurs de la clientèles, compte crédits sur
ressources spéciales et autres crédits à la
clientèle.
Le portefeuille-titres (Y2) :
représente le portefeuille titres, figuré comme un
poste de l'actif du bilan.
Il faut signaler que ces deux types de services bancaires,
sont mesurés en unités monétaires, c'est à dire en
Dinars Tunisiens et sont directement tirés des bilans des banques
commerciales tunisiennes.
En effet, bien que l'impact des crédits à court
ou à long terme ne soit pas le même sur l'efficience des banques,
le faible nombre de points d'observations, nous oblige à
considérer conjointement ces deux types de prêts. Il est aussi
à noter qu'en dépit de l'engagement des banques tunisiennes dans
le processus de libéralisation financière, ces dernières
éprouvent toujours une réticence envers les investissements sous
forme de titres.
Ø Les prix des inputs bancaires :
Les outputs bancaires, sus définis, sont produits
moyennant les charges d'intérêts et les charges de non
intérêts. Ces dernières sont les produits de trois
catégories d'inputs : le capital physique, le capital financier et
le travail, moyennant leurs prix unitaires suivants :
Ø Le prix du travail :
mesuré en rapportant les frais de personnel à l'effectif de la
banque i
Ø Le prix du capital
physique : approximé en rapportant les charges
d'exploitation par les immobilisations de la banque i.
Ø Le prix du capital
financier : mesuré par le rapport entre les charges
d'intérêts (intérêts dépensés) et
total dépôt de la banque i.
Le tableau suivant résume les différentes
variables utilisées :
Nom de la variable
|
Notation
|
Définition
|
Le prix de travail
|
WL
|
charge personnel
effectif annuel
|
Le prix de capital financiers
|
WF
|
Dépenses d'intérêt
Total dépôt
|
Le prix capital physique
|
WC
|
Charges d'exploitation
immobilisations + non valeurs nettes d'amort
|
Out put 1
|
Y1
|
PF Escompte+ crédit sur ressources
spéciales+autres crédits à la clientèle
|
Out put 2
|
Y2
|
Portefeuille titre
|
II- Efficience des banques de
dépôts tunisiennes : mesure et interprétation
II-1-
Mesure de l'efficience
Dans le cas d'une frontière stochastique nous
supposons que la technologie est spécifiée. De ce fait nous
allons utiliser une fonction de coûts, dont la forme est connue. Pour un
échantillon de 9 firmes, la frontière des coûts efficients
est définie comme suit :
, avec
Où CT représente le coût total de la firme
i, Yi le niveau d'outputs, Wi les prix d'inputs, ui
l'inefficience et vi le choc aléatoire. La fonction F
( .) prendra la forme fonctionnelle Cobb Douglas. En adoptant une approche
par intermédiation, la frontière stochastique de coûts qui
sera estimée économétriquement, se présente sous la
forme logarithmique suivante :
Où : i= 1 ..................9 : La
population bancaire tunisienne utilisée dans notre étude.
WL, WF et WK : le prix du travail (L) et le prix du
capital financier (F), les prix du capital physique (C)
Y1 et Y2 représentent les deux outputs bancaires,
à savoir, les crédits à la clientèle et le
portefeuille Investissement.
CT : le coût total bancaire.
: Les coefficients à estimer.
Les vi = des termes d'erreurs aléatoires,
distribués indépendamment selon la loi normale N(0, 2 v) et les ui des termes mesurant l'inefficience et qui sont
définies positivement avec une distribution semi normale N(0, 2 u).
Les paramètres estimés de la fonction Cobb
Douglass est résumé dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Les paramètres estimés
de la fonction Cobb Douglass
Paramètre
|
Coefficient
|
Ecart type
|
Probabilité
|
F
|
0.4495917
|
0.0338767
|
0.000
|
L
|
0.3477461
|
0.0764952
|
0.000
|
C
|
0.0028258
|
.0114301
|
0.805
|
1
|
0.5976156
|
0.046126
|
0.000
|
2
|
0.0171328
|
.0103694
|
0.098
|
0
|
3.042638
|
0.4441868
|
0.000
|
2 =
u2+v2
|
0.1048644
|
.0997461
|
0.018
|
= u2
u2+v2
|
0.6470149
|
0.3363992
|
0.0927121
|
Log likelihood = 40.09449 Prob > chi2 = 0.000
|
|
Le tableau 1 indique que les coefficients F
et L sont significativement
différents de zéro, les facteurs financiers et le travail
agissent positivement sur la fonction des coûts bancaires. En outre, la
valeur de 2 (0.104) est statistiquement significative ce qui
confirme les résultats de Jondrow et Al (1982); cette valeur
s'interprète comme étant la valeur approximative de
l'inefficience moyenne de l'échantillon car elle intègre les
effets de bruit blanc i qui ne sont pas pris en considération
dans la détermination du terme de l'efficience.
La valeur de (0.647) 0,1 ce qui est conforme à la
propriété statistique ci mentionnée, statistiquement ce
terme est significatif au seuil 10%.
La valeur de log vraisemblance (40.094) indique que le
modèle en question à un bon pouvoir explicatif.
Le paramètres estimés de la fonction de coût
frontière nous permettent de calculer la distance de chaque observation
par rapport à la frontière efficiente . le degré de
l'efficience est représenté par le deuxième terme
d'erreur ui , et calculé pour chaque banque, varie entre
zéro et l'infinie . L'efficience est mesurée par son inverse qui
varie entre zéro et l'unité
II-2-
Interprétation et évolution de l'efficience
Les tableaux 2 et 3 présentent les scores d'efficience
par banque et par année. Il en ressort que, sur la période
étudiée, les banques tunisiennes affichent un niveau d'efficience
moyen qui varie entre 78.55% pour les banques publiques et 87.25% pour les
établissements privées.
Tableau 4: degré d'efficience -X par banque (en %)
banques publiques
|
Banques privées
|
Banques
|
Score de X-eff
|
banques
|
Score de X-eff
|
STB
|
67.93
|
UBCI
|
96.06
|
BNA
|
78.66
|
BT
|
94.79
|
BS
|
83.735
|
BIAT
|
65.08
|
UIB72(*)
|
83.87
|
ATB
|
93.31
|
|
|
AB
|
87.02
|
|
|
|
|
MOYENNE
|
78.55%
|
Moyenne
|
87.25%
|
moyenne sectorielle
83.21%
|
En effet, les différences de niveau d'efficience entre
les banques privées et publiques s'expliquent par diverses
considérations. Des banques publiques ne sont pas motivées par
les seuls critères de rentabilité, elles assument de leur
majorité une fonctionnalisation sociale soutenant ainsi l'effort de
développement économique. De même, dans l'octroi des
crédits, elles ne se diffèrent pas aux mêmes normes de
rationalité en terme de choix de type de financement. C'est ainsi que la
BNA est fortement engagée dans le secteur agricole soumis aux alias
climatiques et s'érigeant par là en secteur très
risqué, ce qui implique pour la banque des provisions pour risques assez
élevés et donc des marges très faibles.
Tableau 3 : score d'efficience -X par année (en %)
Année
|
Score d'efficience par secteur en %
|
1980
|
86.37
|
1981
|
84.34
|
1982
|
85.92
|
1983
|
85.69
|
1984
|
85.46
|
1985
|
85.22
|
1986
|
84.98
|
1987
|
84.74
|
1988
|
84.49
|
1989
|
84.25
|
1990
|
83.99
|
1991
|
83.73
|
1992
|
83.47
|
1993
|
83.21
|
994
|
82.94
|
1995
|
82.67
|
1996
|
82.40
|
1997
|
82.12
|
1998
|
81.84
|
1999
|
81.55
|
2000
|
81.27
|
2001
|
80.97
|
2002
|
80.68
|
2003
|
80.38
|
2004
|
77.66
|
Les résultats du tableau 3 montrent que la valeur
moyenne de X-efficience par année à commencé à
décroître d'une manière régulière à
partir de 1991. Les niveaux de l'efficience moyenne ont chuté de 83.73%
en 1991 à 77.66% en 2004 .Ce ci peut être expliquer par l'impact
à court terme de la libéralisation financière sur les
banques qui sont en phase de mutation. L'intervention de la banque centrale en
dernier ressort a mené les banques tunisiennes à accorder des
crédits non performants que se soit pour des clients intimes,
c.a .d des clients qui ont des relations étroites avec les
banquiers, ou pour les projets jugés prioritaires.
Graphique 5 : évolution des scores
d'efficience : 1980-2004
Les résultats obtenus des données de panel
suggèrent que les banques de notre échantillon affichent un
degré d `efficience relativement important. Malgré qu'il ne
cesse de diminuer (graphique5) depuis 1983 jusqu'à 2004 avec une baisse
importante entre 2003 et 2004. Il est annoté que les banques ne sont
plus efficientes qu'elles ne l'étaient avant l'instauration des
réformes.
Sur la période étudiée les banques qui
ont obtenu les meilleurs scores de l'efficience sont l'UBCI (96.06%) et la
BT(94.79%) suivit par l'ATB (93.31%). De tels résultats impliquent que
les banques privées sont plus efficientes que les banques publiques, on
en déduit que le statut privé est un facteur non
négligeable dans l'explication de l'efficience bancaire. Mais comme
moyenne de secteur les banques publiques ont un score d'efficience moins
élevé que celui des banques privées, il est respectivement
de 78.548% et 87.25%.
Conclusion
Les développements théoriques et
économétriques exposés précédemment
permettent de comparer la compétitivité des banques commerciales
tunisiennes à partir du concept d'efficience. En effet, cette
dernière a fait l'objet d'une analyse détaillée en vue de
déterminer ses niveaux actuels par banque et d'examiner son
évolution au cours du temps.
Les facteurs explicatifs de cette efficience ont
été mis en exergue et nous retiendrons néanmoins que le
choix de l'output bancaire semble avoir joué un rôle particulier
dans l'importance du degré d'efficacité des banques. Ainsi, les
activités «collecte des dépôts» et de prêt
sont corrélées positivement à l'efficience des banques de
dépôts.
Quant à l'évolution des scores d'efficience, les
résultats obtenus sur des données en panel suggèrent que
les banques de notre échantillon, qu'elles soient de petite, moyenne ou
grande taille, affichent des degrés d'(in)efficience dont
l'étendue varie en fonction d'un certain nombre de déterminants,
surtout ceux ayant un impact négatif.
L'observation de la dispersion du degré d'efficience
par banque est riche d'enseignements sur la compétitivité des
établissements bancaires en matière de coûts.
En conclusion, grâce aux résultats empiriques, les
scores d'efficience présentent un déclin durant la période
de l'étude ce qui implique que les réformes bancaires
initiées en 1987 n'ont pas une effet remarquable sur l'efficience des
banques commerciales tunisiennes .
Conclusion générale
En ce référant à ce travail de recherche
, il ressort que le secteur bancaire a connu des transformations importantes
qui peuvent être expliquées par une série de facteurs dont
les plus important sont le décloisonnement entre les différentes
activités bancaires et financières, l'internationalisation des
marchés ayant pour objectif de favoriser une forte mobilité des
capitaux à l'échelle internationale et les innovations
financières et les progrès technologiques qui
révolutionne le traitement et la diffusion de l'information. L'ensembles
de ces facteurs visent la mise en place d'un cadre réglementaire plus
souple et mieux adapté afin de renforcer la concurrence dans le secteur
bancaire.
Au fait, on peut dire que vu les évolutions qu'a connu
le secteur bancaire ces dernières années et les changements qui
en résulterait la concurrence devient un domaine
privilégié de l'analyse quantitative.
Dans ce cadre, l'objectif de ce travail recherche était
la mise en place du comportement stratégique des banques et
l'évolution de l'efficience tout en spécifiant la structure du
marché bancaire tunisien.
Dans ce cadre, nous avons mené une recherche sur la
structure de la concurrence dans le secteur bancaire tunisien en utilisant un
modèle de PANZAR et ROSSE (1987) et nous avons aboutit à des
résultats révélant une concurrence monopolistique sur la
période d'étude 1990-2004.
Ce résultat reflète un manque
d'intégration du secteur malgré les efforts
déployés et il affirme que la forme de la concurrence bancaire
reste tributaire du degré de réglementation et de la politique
monétaire décidée par les autorités.
En effet, l'action réglementaire des pouvoirs publics
intervient largement dans la détermination des formes de la concurrence
entre les firmes bancaires, ce qui signifie que la structure du marché
bancaire dans l'espace économique tunisien est largement
dépendant du code réglementaire.
De ce fait, nous suggérons le renforcement de l'action
de la libéralisation et d'assainissement du secteur bancaire et
l'élimination continuelle des entraves à un libre jeu
concurrentiel.
Ce pendant les autorités monétaires doivent
veiller à ce que la nouvelle organisation des marchés bancaires
préserve la viabilité concurrentielle et la solvabilité
des banques.
Au cours de ce travail, suite aux changements qui ont
affecté le secteur bancaire tunisien à partir des années
quatre vingt dix, et dans le but de savoir dans quelle mesure l'approche
théorique et empirique sur l `efficience est validée nous
avons déterminé les degrés de l'efficience -X dans le
secteur bancaire tunisien.
L'estimation de la frontière stochastique de coût
Cobb Douglass sur neuf banque commerciales tunisiennes pour la période
1980-2004. Nous avons aboutit que les scores d'efficience- x marque une
tendance à la baisse.
En effet, les développements théorique et
empiriques permettent de comparer la compétitivité des banques
commerciales tunisiennes) travers le concept de l'efficience -X. Cette
efficience a fait l'objet d'une analyse détaillée en vue de
déterminer les niveaux actuels par banque et d'examiner son
évolution dans le temps.
Enfin, on tient à signaler que pour être capable
d'exécuter une analyse économétrique fiable sur la
concurrence bancaire et le degré de son efficience, la première
exigences est d'avoir un échantillon suffisamment grand de banques
saines pour lesquelles les données financières dont on a besoin
dans l'application des modèles économétriques sont
disponibles.
A ce propos nous souhaitons dans de prochaines travaux de
recherches élargir la base de données pour englober l'ensemble
des banques tunisiennes à savoir les banques de dépôts, les
banques de développement, les banques d'affaires et les banques off
shore.
Bibliographie
Ouvrages
André Pierre , et Marchesnay , Economie et
Stratégies industrielles Ed. Economica ; 1997
Chevalier .J.M : L'Economie Industrielle en Question, Ed,
Calmann-Levy. 1977.
Chichti Jameleddine « intermédiation
financière des banques et des assurances »
Etner.F. Microéconomie. Ed. PUF.1999.
Malinaud.E. les leçons de la théorie
microéconomique.ED. Dunod1999
Zuhayr Mikdashi (1992). « La mondialisation des
marchés bancaire et financiers :défis et
promesse ». Economica. Paris . P125.
Rainelli Michel : Economie Industrielle,
3ème Edition Dalloz 1998.
Articles
Allen et Rai [1996]: « operational efficiency in Banking
: international comparison».
Atkinson ,E.Scott and Christopher Coenwell.(1994). «
Estimation of out put and input Technical efficiency using a flexible
functional form and panel data» . Int. Econ. Rev.35:245-255.
Avkiran N.K.(1999). The evidence on efficiency gains :
The role of mergers and the benefits to the public. Journal of banking and
finance 23, pp 991-1013.
Ayachi Kais Gannoun Ibtissem et Laouini Raouf, Le
3ème Colloque International de Finance, Hammamet 3-5 mars,
2005.
Bain .J(1951) « Relation of the profit rate to
industry concentration : Americain manufacturing» Quarterly Journal
of Economics, vol 65
Banker et al (1984): «Models formthe estimation of
technical and scale efficienies in Data Envelopment Analysis».
Battese et Corra (1977) : « Estimation of a
production frontier Model :With application to The Pastoral Zone of Eastern
Australia ».
Benston,G.J.(1965) : « Branch banking and
economies of scales », the Journal of finance, Vol 20, pp.312-331
Berg, S. A. and M. Kim, (1998) «Banks as multi-output
oligopolies: an empirical evaluation of the retail and corporate banking
markets,» Journal of Money, Credit and Banking, vol.30, no.2, (May), pp.
135-153
Berger A.N et Humphrey D.B . (1997). «
Efficiency of financial institutions: International survey and diretcions for
future research».
Berger et Mester [1997] : « Inside the Black Box : what
explains differences in the efficiencies of financial institutions?»
Berger, A.N et Mester,L.J(1997) « What explain
differences in the efficiencies of financial institutions?» Journal of
Banking anf Finance, 21,7,pp895-947.
Berger,A.N(2000) : « the intégration of
the financial services industry: where are the efficeincies? North American
Actuarial Journal 4.
Bikker, J. A and Haaf. K, (2002) «Competition,
concentration and their relationship: An empirical analysis of the banking
industry,» Journal of Banking and Finance, pp. 2191-2214.
Bikker, J. A. and H. J. Groeneveld, (1998) «Competition
and concentration in the EU banking industry,» DNB Staff Reports, De
Nederlandsche Bank NV, no.26, (October).
Bresnahan, T. F. (1982) «The oligopoly solution is
identified,» Economics Letters, vol.10 pp. 87-92
Casu .B et Girardone .C(2005) « Bank
competition , concentration and efficiency in the single European
market»
Chaffai M.E. et Dietsch M.(1998). Productive efficiency
performances of Tunisian and Moroccan banks: an econometric analysis using
panel data.
Chaffai M.E.(1997). Estimation de frontière
d'efficience : développements récents.
Cook W.D, Hababou M. et Roberts G.S.(2000). The effetcs of
financial liberalization on the Tunisian banking industry, a non parametric
approach.
De Bandt. and Davis. E. P, (2000), « Competition,
contestability and market structure in European banking setcors on the eve of
EMU,» Journal of Banking and Finance, vol 24, pp. 1045-1066.
Dietsch M. et Oung .V(2001b) «La formation de grands
groupes bancaires en France : effet constatés et effets potentiels
sur les coûts , les revenus et les risques » Bulletin de
la commission bancaire, n°25 Novembre.
Farell ? M, J. (1957) « the mesurement of productive
efficiency . J. Roy. Stat.Soc., sérieA, General, 120, Part
3 :253-281.
Farrel. M.J(1957) ;«The measurement of productive
efficiency.
Ferrier,G.D. et Lovell, C.K. (1990) « Efficiency of
Financial Institutions: International Survey and Diretcions for Future
Research» Wharton Financial Center, Philadelphia, PA19104 U.S.A.
forsund, F.R . Lovell, C.A.D et Schmit, P., (1980),« A
survey of frontier production functions and of their relationship to efficiency
measurment».
Frei, Harker et Hunter [1997] : « Inside the black-box :
what makes a bank efficient ».
Gelos, R. G and Roldos. J, (2002) « Consolidation and
market structure in emerging markets banking systems,» International
Monetary Fund, Working Paper.
Goldberg I.G, et Rai A.(1996). The structure-performance
relationship for European banking.
Hempell, Hannah S., 2002, «Testing for Competition Among
German Banks,» Deutsche Bundesbank Discussion Paper 04/02
Homrani K.(2002). Efficience des fusions bancaires et son
impact sur le public. L'entreprise tunisienne à l'heure de la
libéralisation. Publication des travaux de recherches du colloque de Mai
2001.
Jondrow et al [1982] : « On the estimation of
technical efficiency in the stochastic frontier production function
model ».
Karry C.S.(2002). Taille et efficience productive des banques:
Application de l'approche DEA à un échantillon de banques
commerciales tunisiennes. L'entreprise tunisienne à l'heure de la
libéralisation. Publication des travaux de recherches du colloque de Mai
2001.
Kopp,R,J. et Diewert,W,E (1982) . The decomposition of
frontier cost deviation into measure of technical and allocative
efficiency» J. Econometrics 9 : 319-322.
Kumbhaker, S.C.(1982) « estimation of input specific
technical and allocative inefficiency in stochastic frontier models»
oxford economic papers 40:535-549.
Lau, Lawrence. J (1982). «On Identifying the Degree of
Competitiveness from Industry Price and Output Data.» Economics Letters
10, pp. 93-99.
Leightner J.E et Lovell C.A.K.(1998). The impact oh financial
liberalization the performance of The banks
Lesueur J.Y. et Plane P.(1997). L'efficience techniques :
quelques repères méthodologiques.
Lloyd-Williams, D. M. and P. Molyneux, (1994) «Market
Structure and performance in Spanish banking,» Journal of Banking and
Finance, vol.18, pp. 433-443.
Miller et Noulas (1996):« The tachnical efficency of
large Bank production».
Mitchell, K et Onvural, N.M (1996): « Economies of scale
and scope in large Commercial Banks: Evidence from the fourier Flexible
Functional Form», Journal of Money, Credit and Banking, Vol 28.
Molyneux, P. and W. Forbes, (1995) «Market Structure and
Performance in European Banking,» Applied Economics, vol.27, pp.
155-159.
Molyneux, P., D. M. Lloyd-Williams, and J. Thornton, (1994)
«Competitive conditions in European banking,» Journal of Banking and
Finance, vol.18, pp. 445-459.
Mora. R.G, Villarreal .E .S et Benitez. M.V(2005)
« Profitability , concentration and efficeincy in the Mexican banking
industry.
Panzar, John C. and James N. Rosse, 1987, «Testing for
`Monopoly' Equilibrium,» The Journal of Industrial Economics, vol. 35, No.
4, pp. 443-456.
Plane P.(1997) dans l' introduction d'un numéro de la
Revue d'Economie du Développement consacré au thème des
liens entre efficience technique et développement
Schmidt et Sickles (1984) : « Production
frontier and panel data », Journal of business and economic
statistics, 2, pp.(367-374).
Scholtens, B. (2000) « Competition, Growth, and
Performance in the Banking Industry,» University of Groningen,
ttp://www.eco.rug.nl/medewerk/scholten.
Sealey C.W. et Lindeley J.T.(1977). «Inputs, outputs and
a theory of production and cost at depository financial institutions».
Journal of finance, Vol 32(4), pp1251-1265.
Seiford et Thrall (1990): «Developpelements in DEA: the
mathematical Programming approach».
Semenick A (2001):« A non parametric approach for
assessing productivity dynamics of large U.S Banks».
Shaffer, S., (1989) «Competition in the US Banking
Industry.» Economics Letters 29, pp. 321-323.
Shaffer, S., (1993a) «A test of competition in Canadian
banking.» Journal of Money Credit and Banking 25 (February), 49-61
Shaffer, S., (1993b) «Market Conduct and Excess Capacity
in Banking: A cross-country comparison,» Working Paper 93-28, Federal
Reserve Bank of Philadelphia, Philadelphia
Sickles et Schmidt (1984) : «Production frontier and
panel data » ,journal of business and economic statistics, 2,
pp.367-374
Suominen, M. (1994) «Measuring competition in banking: A
two product model,» The Scandinavian Journal of Economics, pp. 95-110.
Tazarki W.(2002). Mesure de l'efficience opérationnelle
des banques: application pour les banques commerciales tunisiennes.
Thierry Buchs and Johan Mathisen (2003) «Banking
Competition and Efficiency in Ghana»
Turati.G (2003) « cost efficiency and
profitability in European commercial banking : implication for
Antitrust»
Uchida. H and Tsutsui. Y, (2002) «Has competition in the
Japanese banking setcor improved ?,» Working Paper, Osaka University
Vesala, J. (1995) «Testing for Competition in Banking:
behavioural evidence from Finland,» Bank of Finland Studies E:1, Bank of
Finland, Helsinki
Table des matières
DÉDICACE
1
REMERCIEMENT
2
INTRODUCTION GÉNÉRALE
5
CHAPITRE I STRUCTURES ET STRATÉGIES DU
MARCHÉ DES CRÉDITS
9
INTRODUCTION
9
Section I: Structures de marché
10
INTRODUCTION
10
I- les différentes structures de marches
10
I-1 / Le marché concurrentiel
10
I-2 Structure non concurrentielle
12
II- Cadre analytique : SCP, NOI
15
II-1 / L'approche Structure- Comportement-
Performance
15
II-2 / L'approche de la Nouvelle Organisation
Industrielle : ( NOI)
18
Section II- Caractérisation du marché
bancaire Tunisien
25
INTRODUCTION
25
I- De la concurrence bancaire
26
I-1- Concurrence bancaire : définition
et repérage statistique
26
I-2 Mesure de la concurrence dans le SBT :
Approche Panzar et Rosse (1987)
28
II- Modélisation théorique de Panzar
et Rosse (1987)
29
CONCLUSION
39
L'EFFICIENCE DU SECTEUR BANCAIRE CHAPITRE II :
L'EFFICIENCE DU SECTEUR BANCAIRE
40
CHAPITRE II : L'EFFICIENCE DU SECTEUR
BANCAIRE
41
INTRODUCTION
41
Section I : L'efficience bancaire :
concepts et déterminants
42
Introduction
42
I-les concepts de l'efficience
43
I-1- Définitions
43
I-2 Cadre analytique de l'efficience - X
51
II- Les déterminants de l'efficience
58
II-1 les structures de régulations et
d'organisations :
58
II-2 : la taille et la technologie
60
Section II : Les modèles de mesure de
l'efficience
61
Introduction
61
II- 1- Les méthodes de mesures de l'approche
non paramétrique.
62
II-2- les méthodes de mesures de l'approche
paramétrique.
65
CONCLUSION
75
CHAPITRE III : DE L'EFFICIENCE DE LA BANQUE
TUNISIENNE
78
INTRODUCTION
78
Section I : la libéralisation de
l'activité bancaire
79
Introduction
79
I-1 : la libéralisation de l'activité
bancaire
80
I-2 Approche évaluative de la performance
des banques
84
Section II- Mesure et évolution de
l'efficience du SBT
89
Introduction
89
I- Mesure de l'efficience des banques commerciales
Tunisiennes de 1980-2004.
90
I-1 L'approche des frontières stochastique
(SFA)
90
II- Efficience des banques de dépôts
tunisiennes : mesure et interprétation
100
II-1- Mesure de l'efficience
100
II-2- Interprétation et évolution
de l'efficience
102
CONCLUSION
106
CONCLUSION GÉNÉRALE
107
CONCLUSION GÉNÉRALE
108
BIBLIOGRAPHIE
111
* 1 Etner.F.
Microéconomie. Ed. PUF.1999.
* 2 Etner .F. op.cit.
* 3 Chevalier .J.M :
L'Economie Industrielle en Question, Ed, Calmann-Levy. 1977.
* 4Etner. F. op cit.
* 4 Malinaud.E. les
leçons de la théorie microéconomique.ED. Dunod1999.
* 5 Chevalier .J.M :
L'Economie Industrielle en Question, Ed, Calmann-Levy. 1977.
* 6 Bain
.J(1951) « Relation of the profit rate to industry
concentration : Americain manufacturing» Quarterly Journal of
Economics, vol 65.
* 7 Lloyd-Williams, D. M. and
P. Molyneux, (1994) «Market Structure and performance in Spanish
banking,» Journal of Banking and Finance, vol.18, pp. 433-443.
* 9Molyneux, P. and W.
Forbes, (1995) «Market Structure and Performance in European
Banking,» Applied Economics, vol.27, pp. 155-159.
10Scholtens, B. (2000) « Competition, Growth,
and Performance in the Banking Industry,» University of Groningen,
ttp://www.eco.rug.nl/medewerk/scholten.
* 11 Dietsch M. et Oung
.V(2001b) «La formation de grands groupes bancaires en France : effet
constatés et effets potentiels sur les coûts , les revenus et
les risques » Bulletin de la commission bancaire, n°25
Novembre
* 8 Bresnahan, T. F. (1982)
«The oligopoly solution is identified,» Economics Letters, vol.10 pp.
87-92
* 9 Lau, Lawrence. J (1982).
«On Identifying the Degree of Competitiveness from Industry Price and
Output Data.» Economics Letters 10, pp. 93-99.
* 14Panzar, John C. and
James N. Rosse, 1987, «Testing for `Monopoly' Equilibrium,» The
Journal of Industrial Economics, vol. 35, No. 4, pp. 443-456.
* 10 Molyneux, P., D. M.
Lloyd-Williams, and J. Thornton, (1994) «Competitive conditions in
European banking,» Journal of Banking and Finance, vol.18, pp. 445-459.
* 16Suominen, M. (1994)
«Measuring competition in banking: A two product model,» The
Scandinavian Journal of Economics, pp. 95-110.
17Vesala, J. (1995) «Testing for Competition
in Banking: behavioural evidence from Finland,» Bank of Finland Studies
E:1, Bank of Finland, Helsinki
18 Bikker, J. A. and H. J. Groeneveld, (1998)
«Competition and Concentration in the EU banking industry,» DNB Staff
Reports, De Nederlandsche Bank NV, no.26, (October).
* 11Berg, S. A. and M. Kim,
(1998) «Banks as multi-output oligopolies: an empirical evaluation of the
retail and corporate banking markets,» Journal of Money, Credit and
Banking, vol.30, no.2, (May), pp. 135-153
20 Hempell, Hannah S., 2002, «Testing for
Competition Among German Banks,» Deutsche Bundesbank Discussion Paper
04/02.
* 21 Bikker, J. A and Haaf.
K, (2002) «Competition, concentration and their relationship: An empirical
analysis of the banking industry,» Journal of Banking and Finance, pp.
2191-2214.
22 De Bandt. and Davis. E. P, (2000), «
Competition, contestability and market structure in European banking setcors on
the eve of EMU,» Journal of Banking and Finance, vol 24, pp. 1045-1066.
* 23 Thierry Buchs and Johan
Mathisen (2003) «Banking Competition and Efficiency in Ghana»
24 Shaffer, S., (1989) «Competition in the US
Banking Industry.» Economics Letters 29, pp. 321-323.
25 Shaffer, S., (1993a) «A test of competition
in Canadian banking.» Journal of Money Credit and Banking 25 (February),
49-61
* 12 Shaffer, S., (1993b)
«Market Conduct and Excess Capacity in Banking: A Cross-Country
Comparison,» Working Paper 93-28, Federal Reserve Bank of Philadelphia,
Philadelphia
* 13 Uchida. H and Tsutsui.
Y, (2002) «Has competition in the Japanese banking setcor improved
?,» Working Paper, Osaka University
* 28 Zuhayr Mikdashi (1992).
« La mondialisation des marchés bancaire et
financiers :défis et promesse ». Economica. Paris .
P125.
* 14 De Bandt. and Davis. E.
P, (2000), «Competition, contestability and market structure in European
banking setcors on the eve of EMU,» Journal of Banking and Finance, vol
24, pp. 1045-1066.
* 15 Gelos, R. G and Roldos.
J, (2002) « Consolidation and market structure in emerging markets banking
systems,» International Monetary Fund, Working Paper.
* 16 Ayachi.K, Gannoun.I,
Laouini. R.. Le 3ème Colloque International de Finance,
Hammamet 3-5 mars, 2005
32 Lesueur J.Y. et Plane P.(1997). L'efficience
techniques : quelques repères méthodologiques.
33 Plane P. (1997) dans l'introduction d'un
numéro de la Revue d'Economie du Développement
* 17 Berger, A.N et
Mester,L.J(1997) « What explain differences in the efficiencies of
financial institutions?» Journal of Banking anf Finance,
21,7,pp895-947.
* 18
Benston,G.J.(1965) : « Branch banking and economies of
scales », the Journal of finance, Vol 20, pp.312-331
* 19 Mitchell, K et Onvural,
N.M (1996): «Economies of scale and scope in large Commercial Banks:
Evidence from the fourier Flexible Functional Form», Journal of Money,
Credit and Banking, Vol 28.
* 20 Berger,A.N(2000) :
« the integration of the financial services industry: where are the
efficiencies? North American Actuarial Journal 4.
* 21 Op.cit.
* 22 Farell ? M, J. (1957)
« the mesurement of productive efficiency . J. Roy. Stat.Soc.,
sérieA, General, 120, Part 3 :253-281.
* 23 Berger,A.N et
L.J.Mester (1997), «What explains differences in the efficiencies of
financial institutions?» Journal of Banking and Finance, 21,7,pp895-947.
* 24 Kopp,R,J. et
Diewert,W,E (1982) . The decomposition of frontier cost deviation into measure
of technical and allocative efficiency» J. Econometrics 9 : 319-322.
* 25 Kumbhaker, S.C.(1982)
« estimation of input specific technical and allocative inefficiency
in stochastic frontier models» oxford economic papers 40:535-549.
* 26 Atkinson ,E.Scott and
Christopher Coenwell.(1994). «Estimation of out put and input Technical
efficiency using a flexible functional form and panel data». Int. Econ.
Rev.35:245-255.
* 27 Berger A.N et Humphrey
D.B . (1997). «Efficiency of financial institutions:
International survey and diretcions for future research».
* 28 Turati.G
(2003) « cost efficiency and profitability in European
commercial banking : implication for Antitrust»
* 29 Casu .B et Girardone
.C(2005) « Bank competition , concentration and efficiency in
the single European market»
* 30 Mora. R.G, Villarreal
.E .S et Benitez. M.V(2005) « Profitability , concentration and
efficiency in the Mexican banking industry.
* 31 Frei, Harker et Hunter
[1997] : « Inside the black-box : what makes a bank efficient ».
* 32 Berger et Humphrey [1997]:
« Efficiency of financial institutions: International survey and direction
for future research ».
* 33 Chaffai M.E.(1997).
Estimation de frontière d'efficience: développements
récents.
* 34 Chaffai M.E. et Dietsch
M.(1998). Productive efficiency performances of Tunisian and Moroccan banks: an
econometric analysis using panel data.
* 35 Cook W.D, Hababou M. et
Roberts G.S. (2000). The effects of financial liberalization on the Tunisian
banking industry, a non parametric approach.
* 36 Tazarki W. (2002).
Mesure de l'efficience opérationnelle des banques: Application pour les
banques commerciales tunisiennes.
* 37 Homrani K.(2002).
Efficience des fusions bancaires et son impact sur le public.
* 38 Karry C.S.(2002).
Taille et efficience productive des banques: Application de l'approche DEA
à un échantillon de banques commerciales tunisiennes.
* 39 Goldberg I.G, et Rai
A.(1996). The structure-performance relationship for European banking.
* 40 Allen L. et Rai A.
(1996). Operational efficiency in banking: An international comparison.
* 58 Homrani K.(2002).
Efficience des fusions bancaires et son impact sur le public. L'entreprise
tunisienne à l'heure de la libéralisation. Publication des
travaux de recherches du colloque de Mai 2001
59Avkiran N.K.(1999). The evidence on efficiency
gains: The role of mergers and the benefits to the public. Journal of banking
and finance 23, pp 991-1013.
60 Karry C.S.(2002). Taille et efficience
productive des banques: Application de l'approche DEA à un
échantillon de banques commerciales tunisiennes. L'entreprise tunisienne
à l'heure de la libéralisation. Publication des travaux de
recherches du colloque de Mai 2001.
* 41 W.Leong, B.Dollerryet
T.Coellioelli(2002): «Working paper Series in Economics, Measuring the
Technical Efficiency Of Banks in Singapore for the period 1993 to 1999» An
Application And Extension of the Bauer et Al (1993) Technique.
* 42 Berger A.N, Hunter W.C
et Timme S.G (1993) :»the efficiency of financial institutions: A review
of preview of research past, present and future», Journal of banking and
Finance, 17 (2-3), pp 221-249.
* 43 Ferrier G.D et Lovell
C.A.K (1990) « Measuring cost efficiency in banking: Econometric and
linear programming evidence» Journal of Econometrics, 46(1-2) pp
229-245.
* 44 Op cit
* 45 Pi .L et Timme S.G
(1993) :» corporate control and bank efficiency» ,Journal of banking
and Finance, 17 (2-3) pp 515-530.
* 46 op cit
* 47 Farrel. M.J (1957)
;«The measurement of productive efficiency.
* 48 Banker et Al
(1984):«Models for estimation of technical and scale efficiencies in
DEA«.
* 49 Seiford et Thrall
(1990): «Developments in DEA: the mathematical Programming
approach».
* 50 Miller et Noulas
(1996):«The technical efficiency of large Bank production».
* 51 Semenick A
(2001):«A non parametric approach for assessing productivity dynamics of
large U.S Banks».
* 52 Decisions Making
Unit
* 53 Banker et al (1984):
«Models form the estimation of technical and scale efficiencies in Data
Envelopment Analysis».
* 54 forsund, F.R . Lovell,
C.A.D et Schmit, P., (1980),« A survey of frontier production functions
and of their relationship to efficiency measurement».
70 op.cit
* 55 Allen et Rai [1996] :
« operational efficiency in Banking : international comparison ».
72 op,cit
73 Schmidt et Sickles (1984) :
« Production frontier and panel data », Journal of business
and economic statistics, 2, pp.(367-
* 74 op, cit
* 56 Ferrier,G.D. et Lovell,
C.K. (1990) « Efficiency of Financial Institutions: International
Survey and Directions for Future Research» Wharton Financial Center,
Philadelphia, PA19104 U.S.A.
* 57 op.cit
* 58 Op.cit.
* 59 Ferrier,G.D. et Lovell,
C.K. (1990) « Efficiency of Financial Institutions: International
Survey and Diretcions for Future Research» Wharton Financial Center,
Philadelphia, PA19104 U.S.A.
* 60 Circulaire BCT, N°
96-15 du 29 Novembre 1996
* 61 Rapport annuel de la
BCT
* 62 Fonds propres nets =
fonds propres - immobilisations nettes (immeubles et mobiliers plus non valeurs
amortissement)
* 63 pour plus de
détaille voir chapitre deux.
* 1 Ces
spécifications ont été proposées
séparément par Lovell et Shmidt (1977) et Meeusen et Van den
Broeck (1977).
* 64 Battese et Corra (1977)
: « Estimation of a production frontier Model :With application to
The Pastoral Zone of Eastern Australia ».
* 65 Jondrow et al
[1982] : « On the estimation of technical efficiency in the
stochastic frontier production function model ».
* 66 Sealey C.W. et Lindeley
J.T.(1977). «Inputs, outputs and a theory of production and cost at
depository financial institutions». Journal of finance, Vol 32(4),
pp1251-1265.
* 67 Chichti Jameleddine
« intermédiation financière des banques et des
assurances »
* 68 Sealey C.W. et Lindeley
J.T.(1997). Inputs, outputs and a theory of production and cost at depository
financial institutions.
* 69
Ayachi Kais Gannoun Ibtissem et Laouini Raouf, Le
3ème Colloque International de Finance, Hammamet 3-5 mars,
2005.
* 70 De Bandt et Davis
(2000) «compétion ,contestability and market structure in European
banking setcors on the eve of EMU »
* 71 Op.cit.
96 op,cit.
97 op,cit.
98 Leightner J.E et Lovell C.A.K.(1998). The
impact oh financial liberalization the performance
* 72 Il est à
signaler que l'UIB est une banque qui a été privatisée
depuis 2002 alors qu'elle a été une banque publique durant 22 ans
et ce à dater de 1980 jusqu'à 2002 .