6. Conclusion :
Le squelette est la charpente humaine qui soutient le
corps et protège les organes internes. On repartie les os en trois
groupes : Les os longs, Les os plats et les os courts. Ils sont
formés de tissu compact, tissu spongieux engainé par ce dernier.
Sur le plan histologique on distingue : les cellules, les fibres, et la
matrice extracellulaire. Le modelage osseux assure la formation des os in utero
et pendant l'enfance jusqu'à la maturité du squelette à
l'adolescence. Ensuite , l'os subit un remodelage qui persiste seulement chez
l'adulte.
Les tumeurs des os chez l'enfant se résument aux
tumeurs osseuses primitives (T.O.P.) Une tumeur, qu'elle soit bénigne ou
maligne, se caractérise par la prolifération anormale d'une
lignée cellulaire pathologique.
L'ostéome ostéoïde est une tumeur
bénigne de la lignée ostéoblastique qui se présente
habituellement sous la forme d'une petite cavité de quelques
millimètres de diamètre, appelée le nidus, entourée
d'une zone d'ostéocondensation réactionnelle.
Il représente 10 a 12 % de l'ensemble des tumeurs
bénignes. La majorité des cas se situe dans les 3
premières décades de la vie. Il existe une prévalence
masculine avec un sex-ratio de 2.2 garçons pour 1 fille.
Diaphyses et métaphyses des os longs sont les
localisations les plus fréquentes suivies par les os courts de la main
et du pied et de l'arc postérieur des vertèbres.
Typiquement le patient se plaint d'une douleur a nette
prédominance nocturne voire uniquement nocturne bien calmée par
l'aspirine. Dans les localisations rachidiennes s'ajoute a la douleur une
déformation en scoliose appelée scoliose symptomatique.
Sur les radiographies, le nidus, petite zone
d'ostéolyse de quelques millimètres est parfois difficile a
mettre en évidence, et c'est le plus souvent la zone
d'ostéocondensation réactionnelle qui est visible.
Quand la symptomatologie est évocatrice et que les
radiographies sont peu explicites une scintigraphie osseuse sera très
utile, montrant un spot d'hyper fixation.
La tomodensitométrie centrée sur cette zone
d'hyper fixation permettra alors de voir le nidus.
En ce qui concerne l'évolution, il n'existe aucun
risque de transformation maligne. Les récidives locales s'observent en
cas d'exérèse incomplète. Il est décrit des
possibilités de régression spontanée sur plusieurs
années.
Des traitements médicaux peuvent être
proposés ; soit traitement symptomatique de la douleur soit
traitements luttant contre l'hyper sécrétion des prostaglandines
qui accompagne cette lésion, hyper sécrétion qui serait a
l'origine des douleurs.
Les traitements chirurgicaux visent a enlever ou a
détruire le nidus. Sous anesthésie générale le
nidus sera repéré en tomodensitométrie, il pourra alors
être enlevé a la trèphine ou détruit par
électro ou photo coagulation. L'exérèse pourra se faire
par chirurgie a ciel ouvert, soit par simple curetage du nidus mais avec un
risque de récidive, soit par mini exérèse en bloc
emportant le nidus et une petite zone de condensation
périphérique.
Notre travail a été fait dans le but de
faire une approche épidémiologique de l'ostéome
ostéoïde, évaluer sa prise en charge diagnostique et
thérapeutique concernant 14 cas admis de janvier 1995 au décembre
2006 au service d'orthopédie, hôpital Ibn Rochd, CHU de Annaba. Il
s'agit de 8 hommes et 6 femmes dont l'âge varie de 5 à 53.
Les données ont été retirés des
dossiers médicaux, le registre des comptes rendu opératoires et
les comptes rendu anatomopathologiques.
Mise a part la légère discordance
constatée concernant le sexe ratio, tout le reste des données
épidémiologiques obtenues correspondent parfaitement a ce qui est
décrit dans la littérature, notamment pour la tranche d'age
concernée par l'ostéome ostéoïde, la symptomatologie
douloureuse calmée dans la majorité des cas par la prise des anti
inflammatoires, sa nette prédominance sur les os longs des membres et
surtout l'affinité pour le membre inférieur notamment le
fémur et le tibia.
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