4ème année
Système d'information & Génie Financier
INSTITUT SUPERIEUR
DU GENIE APPLIQUE
Etablissement privé d'enseignement supérieur
autorisé par l'Etat
[2008]
[PROJET DE FIN D'ETUDE]
[THEORIE DES OPTIONS : CARACTERISTIQUES ET STRATEGIES]
[Maitrisons notre avenir à partir de notre
présent]
]
Réalisé par :
Youssef FADLLALAH
Youness ELMAJIHI
Yassine LOUAHI
Encadré par :
M. A. ALBERMAKI
Dédicace :
A nos très chers parents, sans leur aide et soutien,
nous n'aboutirons pas,
A la mémoire de nos grands-parents,
A nos frères et nos soeurs,
A nos très chers amis 4ACF et GF,
A tous ceux que nous aimons et tous ceux qui nous
aiment,
A tous ceux qui ont contribué de prés ou de
loin à la réalisation de ce travail,
nous dédions ce modeste travail.
Remerciement
Tout d'abord, nous tenons à remercier notre encadrant
M EL BERMAKI Pour sa qualité spéciale d'enseignement, son
encadrement, son aide précieuse et ses conseils scientifiques
avisés qui nous ont guidés au cours de ce travail et
indiqués la direction à suivre. Nous le remercions pour sa
rigueur et son souci de clarté qui nous ont aidés à aller
plus loin et à remettre en question certains fondements.
Nous avons particulièrement apprécié
l'intérêt qu'il a porté à notre projet et les
conseils précieux qui il nous a donné pour la
présentation publique de notre travail.
Nos remerciements les plus distingué vont
également à M. DIOURI président du groupe IGA qui nous a
offert un cadre intellectuel qui répond à nos attentes et qui
favoris un travail de qualité.
Finalement nos remerciements s'adressent à tous nos
collègues et amis de classe, mais aussi aux membres du jury qui ont
accepté de juger notre travail.
Sommaire :
Sommaire...................................................................................................4
Introduction................................................................................................5
Première partie : Nature et
Caractéristiques des
options........................................7
Chapitre I : Historique et Marché des
options......................................................9
Chapitre II : Description générales
des options...................................................26
Chapitre III : Les rôles des
options..................................................................46
Deuxième partie : Les stratégies
des
options......................................................65
Chapitre IV : Les stratégies
traditionnelles : Spéculation et
Arbitrage......................67
Chapitre V : Stratégies de
couverture...............................................................87
Chapitre VI : Stratégies
dynamiques..............................................................104
Troisième partie : Cas pratique sur les
Warrants : BNP Paribas ...........................123
Chapitre VII : Historique et évolution de
BNP Paribas........................................124
Chapitre VIII : Principes et
caractéristiques des
Warrants..................................141
Chapitre IX : Cas pratique et recommandations des
experts.................................150
Conclusion
Générale..................................................................................160
Un produit dérives est une réponse à un
besoin d'assurance, les produits dérivés permettent de se couvrir
contre certains risques (une variation du prix d'une action, une baisse des
taux d'intérêt etc.), de la même façon qu'un contrat
d'assurance habitation couvre contre les dégâts consécutifs
à un sinistre domestique. En effet, Les marchés de produits
dérivés sont une réponse naturelle à ce besoin
d'assurance : comme tout marché, Ils permettent à
différents acteurs de se rencontrer pour faire des échanges
mutuellement bénéfiques. Toutefois, ces échanges ne sont
pas des biens physiques mais des "quantités de risque".
Dans une transaction immobilière, l'acheteur qui a
signé une promesse de vente, moyennant un paiement représentant
environ 10 % du prix du bien immobilier, acquiert le droit, soit d'acheter le
bien, soit de renoncer à l'achat en abandonnant la somme payée.
En revanche, le vendeur qui a reçu la somme est lié
jusqu'à la réalisation de la vente. La promesse de vente
représente une forme d'option d'achat.
Les mécanismes mis en jeu par les options ne sont pas
des mécanismes nouveaux. Les opérations à prime, ou
opérations conditionnelles, existaient d'ailleurs depuis longtemps,
notamment sur les marchés à terme de marchandises ou à la
bourse de Paris. Ce qui est nouveau, c'est le caractère de
négociabilité de l'option, c'est-à-dire le fait que
l'option puisse être revendue sur un marché
réglementé ou de gré à gré.
En effet, jusqu'à une date récente, les
marchés d'options étaient des marchés primaires, et les
opérateurs n'avaient pas la possibilité de céder leur
contrat sur un marché secondaire actif.
La création à Chicago, en 1973, du premier
marché d'options négociables a été à
l'origine d'un essor considérable du marché des options, qui
s'explique, avant tout, par la nécessité ressentie par les
opérateurs, et les entreprises, de couvrir les risques engendrés
par la volatilité des taux d'intérêt ou du cours des
devises. La nature des contrats d'option s'est également
diversifiée puisqu'il existe actuellement, par exemple, des options sur
actions, sur matières premières, sur devises, sur taux
d'intérêt ou sur indices boursiers.
L'option étant négociable sur un marché
où on lui attribue une valeur, ou une cotation, elle peut donc
être considérée comme un véritable actif financier.
Mais il s'agit d'un actif particulier : l'option n'est pas un actif
correspondant à une chronique de flux ; elle donne à celui qui
l'acquiert, le droit d'exécuter, ou de ne pas exécuter, un
contrat sous-jacent. Il s'agit donc d'un actif financier conditionnel.
On présente parfois les options comme une assurance
souscrite par l'acheteur pour se protéger contre une évolution
qui lui serait défavorable, la prime ou premium correspondant
au coût de cette assurance. Cette comparaison peut être trompeuse.
L'option, qui peut être revendue, et qui possède un prix sur un
marché, est avant tout un actif financier. Mais c'est un actif
conditionnel.
Dans cette première partie, nous présenterons au
premier lieu une partie de l'histoire des options ainsi que les
différents marchés qui ont contribués à leur
développement, en passant ensuite par une description
générale des options, pour en conclure par les différents
rôles des options pour les investisseurs et pour l'entreprise.
Depuis l'introduction aux Etats-Unis d'un marché
organisé pour les options en 1973, et des contrats à terme
boursiers GNMA en 1975, le marché de ces titres a connu une croissance
considérable. Les options sont à l'heure actuelle
négociées dans plusieurs bourses à travers le monde. Ils
ont occupé en peu de temps une place importante dans les
décisions financières, et ont engendré un courant de
nouvelles théories qui ne fait que s'amplifier. Autant pour les
opérateurs professionnels que pour les gestionnaires financiers ou les
investisseurs, une bonne connaissance des options s'avère maintenant
nécessaire à l'atteinte de leurs objectifs financiers.
Depuis le début des années 80, le
paysage financier international évolue vers la globalisation. Le terme
général recouvre en fait divers éléments qui ont
tendu vers un décloisonnement des marchés nationaux et leur
ouverture à l'égard des non-résidents.
A l'origine de cette évolution se trouve une
conjonction d'une part de données purement techniques et
technologiques : innovations financières et
télématique, mais d'autre part de politiques volontaristes de
déréglementation ou de dérégulation.
1.1.1. La déréglementation et ses
motivations :
C'est à la fin des années 1970 qu'est apparu aux
Etats-Unis le phénomène qui a été vite
appelé "dérégulation" ou encore
"déréglementation" qui avait pour objet d'élargir la
liberté d'entreprendre et d'innover dans un système de plus pure
concurrence.
Ce mouvement a touché dès 1978 les
hydrocarbures, les transports aériens et routiers ainsi que les
télécommunications. Ses effets ont été souvent
spectaculaires puisque bon nombre de tarifs ont chuté de 30% à
50%. Vers la même époque les premières manifestations du
phénomène sont apparues dans le domaine bancaire et financier. La
décision la plus connue est l'abolition de la "réglementation Q "
qui depuis 1933 fixait un plafond aux taux d'intérêts
créditeurs servis par les banques américaines. Cette limitation
avait détourné un grand nombre d'opérateurs des banques,
au fur et à mesure que la période de taux élevés
persistait. Ainsi la déréglementation permettait de freiner un
autre phénomène : celui de la
désintermédiation.
Cette dernière remarque montre bien le caractère
paradoxal du processus qui consiste à établir des conditions plus
ouvertes de concurrence : en supprimant tout ou partie des contraintes, on
permet tout à la fois aux agents économiques d'opérer sans
passer par le canal obligé des banques, mais on permet aussi aux banques
d'agir plus librement et d'accéder à tous les produits et
services. La déréglementation stimule et freine tout à la
fois la désintermédiation.
La déréglementation est d'abord une
réaction, mais c'est aussi la réponse à des besoins. A
l'heure de la mondialisation des places bancaires et financières, les
diverses contraintes nationales et les cloisonnements qu'elles engendrent
paraissent de plus en plus anachroniques, il convient donc d'harmoniser leurs
conditions de fonctionnement et de concurrence.
On peut discerner quarte types de raison à la
déréglementation :
A. APPLIQUER AUX OPERATIONS BANCAIRES ET
FINANCIERES LES PROGRES TECHNOLOGIQUES
Les progrès dans le domaine de l'informatique ou des
télécommunications permettent des simulations de plus en plus
sophistiquées et des transmissions d'informations de plus en plus
rapides et aisées. Cela autorise la mise au point et la diffusion par
les banques de nombreux types de services de gestion de trésorerie. La
distinction entre les opérations strictement bancaires et les
opérations sur titres perd de sa netteté. De plus, tout concourt
à ce qu'il y ait délocalisation des centres de décisions
et d'opérations. La distance entre les donneurs d'ordre, les
intermédiaires et les marchés n'a plus d'importance, puisque tout
peut être télé-traité. Cela permet aux entreprises
non bancaires de proposer à domicile des produits et services, sans
disposer d'un vaste réseau de points de vente.
B. PERMETTRE L'ACCROISSEMENT DES MOUVEMENTS
INTERNATIONAUX DE CAPITAUX
Les opérations commerciales et financières entre
pays industrialisés sont de plus en plus nombreuses. La circulation des
flux est cependant gênée par l'existence de segmentations
légales nationales ou internationales des marchés financiers. Ces
contraintes proviennent parfois d'un contrôle des changes plus ou moins
strict. Elles conduisent souvent à un ostracisme prononcé (par le
jeu des réserves obligatoires) à l'égard de certains
détenteurs de capitaux. C'est ce qui a notamment conduit à la
croissance rapide du volume des monnaies détenues en dehors du pays
d'origine, appelées encore "euro" ou "asia" monnaies.
C. FAVORISER LE FINANCEMENT DES DEFICITS CROISSANTS
DU SECTEUR PUBLIC
Les Etats ont souvent été contraints de recourir
à des émissions obligataires massives pour financer leur
déficit. Les énormes capitaux ainsi drainés, souvent
attirés d'ailleurs par des taux plus avantageux que ceux offerts par
ailleurs, ont été détournés des opérations
bancaires. C'est aussi un des moteurs puissants de la
désintermédiation.
D. OUVRIR AUX NON RESIDENTS LES MARCHES
DOMESTIQUES
La déréglementation, la suppression des retenues
à la source pour les non-résidents et l'internationalisation des
marchés s'est accompagnée d'une ouverture aux non
résidents des marchés financiers domestiques.
Ainsi, des investisseurs japonais des Treasury Bond
américain ou des OAT ; des emprunteurs français
émettent des obligations en marks domestiques ; ce mouvement
explique en partie la contraction d'activité sur le marché
euro-obligataire international.
1.1.2. L'innovation financière et la globalisation
des marchés :
La contrainte favorise l'imagination ;
La levée des contraintes la favorise tout autant.
Les opérateurs américains n'ont pas attendu
l'apparition des conditions psychologiques favorables à la
déréglementation pour chercher à détourner la loi
qui leur interdisait certaines opérations. Le meilleur exemple est celui
des cautions qui ne peuvent être délivrées aux Etats-Unis
que par les compagnies d'assurances. La généralisation des
stand-by letters of crédit ("lettres de crédit en attente"
c'est-à-dire engagement de payer sous certaines conditions) remplit le
même office en faisant appel à la technique documentaire
accessible aux banques.
Mais dès lors qu'on a permis à un plus grand
nombre d'opérateurs d'accéder à un plus grand nombre de
marchés et d'opérations, on a connu une véritable
explosion d'innovations financières et bancaires. On peut citer la
naissance des marchés comme celui des contrats à terme ou des
options en tous genres. On peut citer la création de tous les types
possibles d'obligations ou d'actions. On peut citer également la
floraison de tous les services de gestion de trésorerie favorisée
par la généralisation des technologies micro-informatique.
Depuis plusieurs décennies déjà,
l'innovation américaine sert de référence et d'exemple aux
transformations engagées dans un grand nombre de pays
industrialisés. La déréglementation bancaire et
financière américaine s'est propagée sur toutes les places
importantes du monde, avec plus ou moins de rapidité et de
brutalité suivant qu'il s'agissait de lever un grand nombre de
contraintes, ou qu'au contraire l'absence de réglementation
contraignante n'exigeait pas de réelles mutations. C'est
incontestablement les places anglaise et canadienne qui ont été
les premières touchées et qui ont connu une véritable
révolution financière. Là, comme aux Etats-Unis, le
système était archaïque, contraignant et très
cloisonné. La, comme aux Etats-Unis, les imaginations fertiles et les
progrès technologiques ont permis une déréglementation
rapide et donné naissance à une grande vague d'innovations
financières.
Les places française et japonaise suivent tout à
la fois en termes de chronologie et d'intensité. Mais c'est peut
être le cas de la France qui est le plus original. Il l'est par la
brutalité d'apparition du phénomène, par son ampleur et
par son essence : les pouvoirs publics ont pris de vitesse les
opérateurs, en mettant en place un cadre adéquat, si bien qu'il
faut attendre désormais que les opérateurs prennent le relai, ce
qui semble être tout à fait le cas. En effet, les réformes
ont été voulues en France par les autorités de tutelle
(quels que soient les gouvernements en place) et non par les marchés et
se sont inspirées des techniques pratiquées sur les
marchés anglo-saxons.
Enfin les places allemande et suisse sont touchées
à un moindre degré. Les progrès technologiques motivent
principalement les innovations. La déréglementation
n'apparaît pas en revanche comme une très forte
nécessité tellement la réglementation existante
était peu contraignante.
Sur un plan purement européen, est venue très
rapidement s'ajouter à ces éléments de mondialisation, la
création de 1'« espace unique
européen » à compter du 1er janvier
1993, qui implique notamment la liberté de concurrence en matière
de prestation de services bancaires dans l'ensemble de la Communauté.
Cette " globalisation " dans le cadre européen a été
fortement amorcée dès le 1er juillet 1990, date
à laquelle la liberté totale de circulation des capitaux entre
les pays-membres de la CEE a été établie ou
rétablie.
1.1.3. Les options et l'innovation
financière :
L'histoire des marchés d'options (qu'elles soient sur
actions ou matières premières), jusqu'à l'ouverture en
avril 1973 du premier marché organisé d'options sur actions au
CBOE, a été jalonnée de scandales (en Hollande,
Angleterre, Etats-Unis...), ce qui explique la méfiance des
gouvernements européens vis-à-vis de ces instruments financiers,
par ailleurs obscurs au premier abord.
Avant l'ouverture du CBOE, le marché d'options sur
actions aux Etats-Unis était un marché de gré a gré
animé par une trentaine de sociétés affiliées
à la « PUT and CALL Brokers and Dealers Association». Mais il
était fragmenté, peu liquide, comme d'ailleurs le marché
organisé d'options, ouvert à la Bourse de Paris en 1965.
En avril 1973, le CBOE, une filiale du Chicago Board of Trade
(CBT), fut autorisé à proposer à la négociation des
options d'achat ou « CALLs » sur 16 actions.
La nouveauté et les raisons du succès du CBOE
étaient dues, d'une part, a :
· Une forte réglementation du marché
assurée par une agence gouvernementale, la Security Exchange Commission
(SEC), qui contrôlait déjà les marchés d'actions au
comptant, sur un marché secondaire actif ;
· La standardisation des contrats et des
procédures de livraison, les rendant ainsi parfaitement substituables ou
fongibles, donc aisément transférables d'un opérateur
à un autre;
· La surveillance et garantie de bonne fin des
opérations par une Chambre de Compensation qui élimine ainsi les
risques de contrepartie.
D'autre part, l'ouverture des marchés a
coïncidé avec :
· un accroissement de la variabilité des cours de
change et des taux d'intérêt, et donc de fortes incertitudes
appelant des méthodes de gestion de risque plus sophistiquées
;
· l'importance accrue des facteurs technologiques
liés au développement de l'informatique et de la
télématique ;
· la publication par deux universitaires
américains, F. Black et M. Scholes, d'un modèle
d'évaluation des options d'achat, aisément programmable sur un
calculateur de poche et universellement utilisé, soit sous sa forme
originelle, soit améliorée. Ce modèle s'insérait
dans l'extraordinaire développement de la théorie
financière des marchés «complets» et
«efficients» et des modèles de gestion de risque.
En 1974, le gouvernement américain créa une
nouvelle agence, la « Commodity Futures Trading Comission » ou CFTC,
chargée de donner un avis sur l'utilité des marchés
à terme et de réglementer toutes les transactions à terme
faites aux Etats-Unis.
En 1975 et 1976, devant le succès considérable
du CBOE, d'autres grandes Bourses américaines proposèrent
à leur tour des « CALLs » sur actions, puis à la suite
du CBOE en 1977 des options de vente ou PUTs. De 16 sociétés au
départ, on est passé à près de 500
sociétés dont les actions servent de support à des
contrats d'options.
A partir des années 1980 le mouvement s'intensifie et
d'autres instruments financiers servent de support à de nouveaux
contrats : des titres à revenus fixes tels que les emprunts d'Etats et
les bons du Trésor émis par le gouvernement américain, des
indices boursiers (tels que le Standard and Poor's 100 Index du CBOE), des
devises (à Philadelphie). Devant le succès, et donc le volume
important traité, de certains contrats a terme ferme (le « Treasury
Bond Future», les contrats à terme Deutsche Mark contre
dollars...), certaines Bourses décident d'adopter comme actifs supports
aux contrats d'options, non pas des actifs traités au comptant, mais des
contrats à terme sur instruments financiers : tels que sur dettes
à long ou court terme (options sur «Treasury Bond Future» ou
sur «Eurodollar Future »), sur contrats à terme de devises,
d'indices boursiers et des contrats sur matières premières. On
parle alors d'« options on futures» ou de «futures
options».
De nouveaux marchés et contrats s'ouvrent dans
différents pays étrangers : Londres, Amsterdam, Sydney,
Montréal, Toronto, Vancouver, Singapour, Hong Kong, Tokyo, Frankfort,
Zurich, Oslo et Paris, établissant des liens entre eux, tel l'accord
entre le Chicago Mercantile Exchage (CMK) et Singapour (SIMF.X). Les heures
d'ouverture des Bourses ont été allongées.
Après d'âpres conflits entre la SEC et la CFTC,
il fut décidé en 1981 que la CFTC réglementerait les
contrats à terme sur taux d'intérêts et les contrats
d'options sur contrats à terme («futures» et «futures
options»), alors que la SEC contrôlerait les options sur les
instruments sous-jacents aux contrats à terme (options on cash).
Parallèlement aux développements des
marchés organisés on vit fleurir des options de gré
à gré (c'est-à-dire entre une institution
financière et un client qui peut être une autre institution
financière) sur de nombreux instruments financiers qui ne sont pas
négociables. Citons les options sur taux d'intérêt, sur
différence de taux d'intérêt, sur devises, sur SWAPs, les
CAPs, les FLOORs..., sans parler des émissions de WARRANTS.
En fait l'innovation est continue et les différentes
Bourses demandent sans arrêt l'autorisation de lancer de nouveaux
contrats, bien que certains contrats aient dû être retirés,
par manque d'intérêt des opérateurs.
La création des marchés d'options,
parallèlement à celle des marchés à terme (avec
leurs croissances spectaculaires, bien qu'encore à leurs débuts),
représente l'innovation financière majeure des marchés
financiers depuis 1970. Ils permettent de gérer efficacement les risques
de taux d'intérêt et de change en les transférant de ceux
qui essaient de s'en protéger (investisseurs privés,
gérants de portefeuille...) vers ceux qui sont prêts à les
assumer, les spéculateurs. Les deux catégories sont
complémentaires. Les options permettent de choisir le niveau de risque
à protéger. Le coût de ce transfert, le prix de l'option,
dépend du niveau de risque choisi. C'est la raison pour laquelle on
assimile souvent le prix d'une option au prix d'une assurance : plus elle est
chère, meilleure est la couverture.
Par ailleurs la théorie des options révolutionne
la théorie financière : tout actif peut être analysé
comme une combinaison d'options et de «cash», qu'il s'agisse
d'actions, d'obligations... Tout projet d'investissement, toute garantie
accordée à un prêt peut être interprété
en termes d'options et donc relever de la théorie des options.
1.2.1. CONTRATS TRAITES
On négocie des options sur instruments «cash»
on au comptant, et sur instruments «futures » ou contrats à
terme, dans différentes Bourses du monde. Lorsque le droit n'est
exerçable que le dernier jour de négociation, on parle d'option
européenne, alors que lorsqu'il est exerçable tous les jours de
Bourse ouvrable (jusqu'à expiration), on parle d'option
américaine. La distinction n'est pas géographique : presque tous
les contrats négociables sont de type américain et ceux
traités de gré à gré, de type européen. On
négocie des options :
v sur actions au CBOE, Chicago SE, Pacific SE, Philadelphie
SE, New York SE, Nasdaq, London SE, EOE (Amsterdam), Frankfurt Bôrse,
Bourse de Paris, Sydney SE, Montréal E., Toronto SE, Vancouver SE;
v sur indices boursiers « cash » au CBOE, American
SE, Philadelphia SE, New York SE, Nasdaq, London SE, I.IKFE (Londres),
Montréal E., Toronto SE;
v sur indice boursier «future» au Chicago Mercantile
Ex, NYEE, Kansas City Board of Trade, Sydney SE;
v sur taux d'intérêt «cash» au CBOE
(Treasury Bond), American SE (T-bond, T-note, T-bill, Cl)), London SE (short
and long gilt cash);
v sur taux d'intérêt «future» au
Chicago Board of Trade (T-bond, T-note), Chicago Mercantile Ex (T-bill,
Eurodollar), LIFFE (long gilt, Eurodollar, T-bond), Sydney Futures E. (90-day
Acceptan-ces future, T-bond, Eurodollar) ;
v sur devises «cash» : CBOE, Philadelphia SE, EoK
(Amsterdam), London SE, Montréal E., Vancouver SE;
v sur devises «futures» au Chicago Mercantile Ex,
I.IKKE (Londres), Sydney Futures Ex.
1.2.2. LES TYPES DE MARCHES
La transparence, la liquidité et la
sécurité vont permettre de définir un marché. Plus
ces trois caractéristiques seront marquées, plus le marché
sera considéré comme un marché organisé (A),
assimilé (B) ou de gré à gré (C). Quant aux
options, ce sont des instruments à terme négociés sur des
marchés organisés (ou assimilés) ou sur des marchés
de gré à gré.
A. Les marchés
organisés
Un marché est dit organisé s'il remplit trois
conditions1(*) :
- l'existence d'une chambre de compensation qui organise la
liquidité du marché et qui assure la bonne fin des
opérations. Cela implique que dès qu'une opération est
conclue entre deux opérateurs du marché, elle va être
enregistrée par la chambre de compensation. A partir de ce moment, la
chambre va se substituer aux deux contractants et être pour chacun d'eux
leur seul et unique interlocuteur, cette condition doit permettre d'assurer la
sécurité et la transparence du marché.
- la nécessité pour les opérateurs de
verser un dépôt de garantie pour permettre de couvrir toute
défaillance éventuelle, dépôt qui est
réajusté lorsqu'il s'agit de positions vendeuses conditionnelles.
Ce dépôt de garantie (ou déposit) dès qu'une
transaction est conclue, est versé par chaque contrepartie sous la forme
d'espèces, de bons du trésor ou de titres.
- les positions fermes maintenues par les opérateurs
sont réajustées quotidiennement par le règlement des
différences, ce qui implique que chaque jour, si la variation de cours
est supérieure à une limite fixée à l'avance (la
limite maximale de variation), la chambre de compensation va suspendre la
séance et procéder à un appel de marge. Cela signifie que
la position de chaque intervenant sur le marché va être
liquidée de façon fictive et s'il se dégage une perte,
l'intervenant va devoir compenser cette différence par un
règlement en espèces versé immédiatement.
Ces deux dernières conditions ont pour objet d'assurer
la sécurité. Elle se trouve renforcée par l'existence
d'une autorité de marché qui réglemente et assure la
surveillance du marché. Mais ce besoin de sécurité
explique pourquoi l'accès de ces marchés est
réservé à des adhérents qui auront
été agréés par l'autorité de marché
après avoir présenté de sérieuses garanties, tant
en ce qui concerne leur solvabilité que leur expérience.
Sur ces marchés, la liquidité et la
sécurité sont très importantes. Quant à la
transparence, elle est totale.
B. Les marchés assimilés2(*) :
Il se caractérise comme étant un marché
de gré à gré mais où la liquidité est
considérée comme assurée notamment par la présence
d'établissements de crédit ou de maisons de titres mainteneurs de
marché, qui assurent des cotations permanentes de cours acheteurs et
vendeurs dont les fourchettes correspondent aux usages du marché.
Sont aussi considérés comme des marchés
assimilés, les marchés d'options dont la liquidité peut
être considérée comme assurée, notamment par la
cotation de l'instrument sous-jacent sur un marché organisé.
Sur un marché assimilé, la liquidité, la
sécurité et la transparence sont considérées comme
bonnes, mais l'absence d'une liste officielle de ces marchés peut
introduire des incertitudes quant à la qualification de certains d'entre
eux.
C. Les marchés de gré
à gré :
Le troisième type de marché est le
marché dit de gré à gré. Alors que le marché
organisé peut être qualifié de marché du prêt
à porter, le marché de gré à gré lui est dit
de sur mesure. Il regroupe toutes les opérations non traitées sur
un marché organisé ou assimilé. C'est-à-dire
l'ensemble des opérations conclues directement avec une contrepartie,
sans passer par une chambre de compensation ni sur un marché. Il va donc
se caractériser par un risque de liquidité important, une
sécurité faible et une transparence qui est variable.
1.2.3. Euronext
Euronext3(*) est une bourse privée européenne
née de la fusion de différentes bourses européennes
(septembre 2000). Euronext regroupe aujourd'hui Euronext Amsterdam NV, Euronext
Brussels SA / NV, Euronext Lisbon SA, Euronext Paris SA et LIFFE (London
International Financial Futures and Options Exchange). Pour l'ensemble de ses
filiales, Euronext :
- établit les règles du marché qui sont
communes et sont soumises à l'approbation des régulateurs de
chacun des pays concernés (AMF pour la France) ;
- prononce l'admission des valeurs et des instruments
financiers sur le marché ;
- décide de l'adhésion de ses membres ;
- gère les systèmes informatiques de cotation
- assure la publicité des négociations et la
diffusion des cours ;
- enregistre les négociations entre les membres du
marché au travers d'une chambre de compensation, Clearnet ;
- offre aux émetteurs les services du marché
pour la cotation de leurs titres et la réalisation de leurs
opérations financières.
A. L'organisation d'Euronext :
Chaque société cotée relève des
autorités et réglementations de son pays, et peut être
admise sur un marché règlementé. En France, il y a trois
marchés règlementés : le Premier Marché, le Second
Marché, le Nouveau Marché.
Le Premier Marché regroupe les grandes entreprises
françaises et étrangères (Capitalisation boursière
d'au moins 700/800 millions d'euros ; au moins 25 % du capital est offert au
public).
Le Second Marché regroupe les entreprises moyennes ou
grandes avant leur transfert au Premier Marché (Capitalisation
boursière d'au moins 12/15 millions d'euros ; au moins 10 % du capital
est offert au public et la valeur minimum des titres offerts est de 4,5
millions d'euros).
Le Nouveau Marché regroupe les entreprises
françaises ou étrangères à fort potentiel de
croissance (Fonds propres minimum de 1,5 million d'euros ; 100 000 titres
offerts au public pour au moins 5 millions d'euros dont 50 % par augmentation
de capital, 20 % du capital est mis sur le marché).
Le nouveau marché s'inspire du NASDAQ (National
Security Dealers Automated Quotation) avec pour cible des
sociétés de petites tailles capables de dégager des
rendements forts.
Euronext list, la cote harmonisée d'Euronext, regroupe
l'ensemble des valeurs admises sur un marché réglementé
européen (cf. Figure 1.1). Elle propose tout d'abord la cotation des
actions des sociétés admises sur les marchés
réglementés. Egalement, Euronext calcule et diffuse les indices
nationaux (CAC40, AEX, BEL 20) et ses propres indices (Euronext 100, Next 150,
Nextprime ou NextEconomy).
Par ailleurs, NextTrack est la composante d'Euronext qui
regroupe l'ensemble des trackers4(*) après leur admission sur l'un des compartiments
réglementaires d'Euronext. NextWarrants est le segment
dédié aux warrants ; il regroupe tous les warrants inscrits sur
Euronext (plus de 8 000) via les Premiers marchés d'Amsterdam, de
Bruxelles, de Lisbonne et de Paris.
De plus, près de 3 300 emprunts sont inscrits à
la cote d'Euronext. La plupart sont inscrits sur les Premiers Marchés
(emprunts d'Etat des pays concernés, emprunts des collectivités
publiques et des plus grands émetteurs privés) auxquels
s'ajoutent des emprunts émis par des sociétés
privées inscrites sur les Seconds et Nouveaux Marchés.
Les marchés dérivés d'Amsterdam, de
Bruxelles, de Lisbonne, de Paris et du LIFFE sont regroupés sous le nom
d'Euronext.liffe. Euronext.liffe propose la cotation de contrat à terme
et d'option sur les obligations, sur les actions, sur les indices, ou sur les
taux. Elle propose également des contrats à terme et des options
sur les matières premières (dont les produits agricoles) et sur
des indices climatiques. Les options sur actions sont cotées sur le
Monep5(*), le marché
français des options sur actions d'Euronext.liffe, et sont
négociables sur le système LIFFE CONNECT.
Enfin les marchés non réglementés offrent
un moyen de négocier des valeurs qui ne sont pas ou ne peuvent pas (trop
jeune ou trop petite en capitalisation boursière) être admises sur
un marché réglementé. Le Marché Libre est le
compartiment qui accueille ces valeurs en France6(*).
Figure 1.1 - Organigramme d'Euronext List
B. Caractéristiques de l'option sur
action :
Les caractéristiques de l'option sur action cotée
sur Euronext sont définies sur le tableau 1.1.
Tableau1.1 - Caractéristiques de l'option sur Actions
(Euronext.liffe, Monep)
Tout type de contrat qui donne à l'un des contractants
le droit et non l'obligation d'acheter ou de vendre un bien à un prix
d'exercice fixé à l'avance est une option, II y a autant de types
d'options qu'il y a de biens à acheter ou à vendre : des options
sur les matières premières, sur les actions, sur les taux
d'intérêt, sur les devises, et ainsi de suite, sont
échangées sur des marchés organisés ou des
marchés libres a peu près partout dans le monde.
Les options sont un des exemples d'une classe d'actifs plus
large qu'on appelle les actifs conditionnels. Un actif conditionnel est un
actif dont les recettes futures dépendent (sont contingentes) d'un
événement dont l'issue est incertaine. Par exemple, les
obligations sont des actifs conditionnels, car si la société qui
les a émises fait faillite, les obligataires recevront moins que les
coupons et le remboursement initialement prévus.
Les options font partie de la famille des produits
dérivés, c'est-à-dire que sa valeur dépend d'un
autre actif financier, appelé sous-jacent. Il peut s'agir d'une action,
d'un indice, d'un panier d'actions ou d'indices, par exemple.
L'option est un contrat par lequel le porteur (ou
souscripteur) a le droit, et non l'obligation, d'acheter (option d'achat, call)
ou de vendre (option de vente, put) une quantité donnée de
l'actif sous-jacent (underlier value) ou titre de base ou titre support au prix
d'exercice (strike price) à une date future moyennant le paiement
immédiat d'une prime (premium).
L'option négociable sur action (Stock option) est une
option cotée sur un marché et dont le sous-jacent est une
action.
Toutes les options se caractérisent par ces trois
conditions qui constituent une partie intégrale du contrat. Dans tous
les cas, les contrats doivent spécifier :
· l'élément d'actif qui doit être
livré; habituellement, il s'agit d'un titre, d'une denrée ou d'un
bien (ou même d'un service) décrit de façon très
précise de telle sorte qu'il ne puisse y avoir aucune
ambiguïté à ce propos;
· le prix de l'élément d'actif aux fins de
l'échange ;
· la période de temps durant laquelle le
détenteur peut exercer son droit ; ce droit peut s'exercer soit à
une date précise ou à une date quelconque au cours d'une
période donnée.
Il est important de noter que le contractant qui sera
appelé à livrer l'élément d'actif (c.-à-d.
le signataire de l'option d'achat ou le détenteur de l'option de vente)
n'est pas tenu de posséder cet élément d'actif. De plus,
ni l'émetteur du titre sous-jacent ni ses créanciers ne sont
informés de l'existence de l'option. Par exemple, Entreprises Bell
Canada n'a aucun contrôle sur le nombre et la nature des options
traitées sur ses propres actions.
Comme on peut le voir, les options ressemblent aux contrats
à livrer7(*).
L'échange de l'élément d'actif contre de l'argent a
lieu plus tard, alors que l'élément d'actif à livrer, le
prix de levée (ou de livraison) et la période de temps durant
laquelle on peut livrer sont tous fixés par contrat. Cependant, les
options diffèrent des contrats à livrer sur deux points
principaux, à savoir :
· le détenteur de l'option a le droit et
non l'obligation d'acheter ou de vendre l'élément
d'actif désigné ;
· pour la plupart des options, ce droit est valable pour
une certaine période de temps (à partir du moment
où on négocie le contrat jusqu'à sa date
d'échéance) ; en contrepartie, le détenteur paye au
signataire une prime. C'est cette prime qui représente la valeur du
contrat d'option.
Malgré leur grande diversité, les contrats
d'option possèdent une caractéristique commune, à savoir
les prix des éléments d'actif sous option -- que ce soit des
titres financiers, des biens ou des denrées -- sont assez volatils.
Cette volatilité des prix fait courir des risques aux investisseurs qui
désirent ou qui doivent prendre une position dans ces
éléments d'actif. Les contrats d'option représentent donc
pour eux un important moyen de gérer le risque de leurs
stratégies de placement selon leurs préférences.
2.1.1. Description Générale :
A. Le sous-jacent :
Egalement appelé support, le sous-jacent constitue
l'actif sur lequel porte l'option. Les sous-jacents sur lesquels portent les
options sont très variés : ils peuvent être des
actions dont la liste évolue en permanence, des
indices, des matières
premières, des devises ou des
paniers. Les paniers sont composés d'un ensemble de
valeurs ou d'indices. Les indices peuvent être français (CAC 40),
ou étrangers (Euro Stoxx 50, DAX, EPRA Eurozone, S&P 500, Nikkei,
etc.)8(*).
B. Prix d'exercice (ou
strike) :
Le prix d'exercice est le prix auquel l'investisseur
peut acheter ou vendre le sous-jacent à maturité. Ce
prix est déterminé au moment de l'émission de
l'option et ne peut être modifié, sauf
en cas d'opération sur le sous-jacent (Split du sous-jacent,
distribution d'actions gratuites, augmentation de capital,
etc.).
C. Date de maturité (ou date
d'échéance) :
Cette date est aussi appelée
«échéance de l'option» et correspond à la date
de fin de vie d'une option. A la différence d'une action classique, une
option a une durée de vie définie dès son émission.
C'est une notion essentielle pour les investisseurs. En effet, cette date
permet de connaître la période de validité de l'option.
D. Le style :
On distingue deux grandes catégories d'options
négociables : les options européennes et les options
américaines. La différence tient au fait de pouvoir exercer ou
non l'option avant l'échéance. Dans le cas d'une option
américaine, l'acheteur peut exercer son option à tout moment
entre t0 (prise de position) et T (échéance). Une option
européenne ne peut être exercée avant
l'échéance T. Il existe par ailleurs de nombreuses options
exotiques comme par exemple les options asiatiques9(*).
En supposant qu'on soit à l'échéance
aujourd'hui, une option est dite «IN the money» si elle pouvait
être exercée avec un retour (payoff) non nul. Une option est dite
«OUT the money» si elle ne pouvait pas être exercée.
Elle est dite «AT the money» dans la situation neutre (entre IN et
OUT).
Tableau (2.1.1) récapitulatif IN-AT-OUT
E. La prime :
La prime correspond au prix de l'option, à ne pas
confondre avec le prix d'exercice qui est le prix auquel l'investisseur peut
acheter ou vendre le sous-jacent à l'échéance.
F. La parité :
Il faut dans la pratique, acheter plus d'une option pour avoir
le droit d'acheter (call) ou de vendre (put) une unité du sous-jacent
à l'échéance. Ainsi, on utilise la notion de parité
: une parité 10/1 pour un put signifie par exemple qu'il faut acheter 10
options pour avoir le droit de vendre une unité du sous-jacent à
l'échéance. L'utilisation de la parité dans les
caractéristiques des options permet d'obtenir une uniformité sur
le montant des primes, généralement comprises entre 0,10 €
et 1 €, et de rendre ainsi plus lisible et accessible le marché des
options aux particuliers.
G. La quotité :
La « quotité » est la quantité minimum
des options qui peuvent être négociés (ou un multiple de
cette quantité).
Les options Calyon ont une quotité de 1 000 options par
transaction. C'est-à dire que votre engagement portera au minimum sur 1
000 options. Lorsque l'investissement devient plus important, la
quantité des options acheté ou vendu sera un multiple de 1 000 :
2 000 options, 4 000 options, 50 000 options etc.
· Illustration
Achat de 1 000 put
Achat de 1 000 call
Sous-jacent : Pernod Ricard
Prix d'exercice : 190 €
Maturité : 14/06/07
Parité : 20 options / 1 action Pernod Ricard
Ces 1 000 call donnent le droit d'acheter (1 000 /
parité de 20) 50 actions Pernod Ricard à 190 € le 14/06/07,
quel que soit le cours de l'action à cette date.
Sous-jacent : Carrefour
Prix d'exercice : 39 €
Maturité : 21/12/07
Parité : 5 options / 1 action Carrefour
Ces 1 000 put donnent le droit de vendre (1 000 /
parité de 5) 200 actions Carrefour à 39 € le 21/12/07, quel
que soit le soit le cours de l'action à cette date.
2.1.2. Comparaisons entre les options et certains titres
financiers :
Le cadre conceptuel que nous venons de décrire nous
permet d'analyser la plupart des titres financiers sous l'angle des options.
Grâce à cette analogie, notre compréhension des options en
sera améliorée.
A. Les bons de
souscription :
Un « bon de souscription » est presque identique
à une option d'achat. Tout comme l'option d'achat, il confère
à son détenteur le droit d'acheter une action
désignée à un prix convenu durant une période de
temps donnée. Il diffère de l'option d'achat à un seul
égard, c'est-à-dire qu'il est émis par l'entreprise
plutôt que par un particulier. Cette différence est importante,
car elle signifie que l'émission ainsi que la conversion (ou la
levée) des bons de souscription affectent la situation financière
de l'entreprise. Ainsi :
· à l'émission, l'entreprise
bénéficie de la prime d'émission des bons de souscription
émis ;
· à l'exercice, l'entreprise touche le
prix d'exercice, le nombre de ses actions augmente et le nombre de bons de
souscription non encore exercés diminue.
L'entreprise utilise les bons de souscription pour obtenir du
financement, alors que les options sont des gageures entre individus qui
n'influencent aucunement la situation financière de l'entreprise.
Puisque l'émission et l'exercice des bons de souscription peuvent avoir
une influence sur la valeur des actions de l'entreprise, l'évaluation
des bons de souscription est bien plus complexe que celle des options.
B. Les droits de souscription
(rights) :
Les droits sont une forme d'options émises par
l'entreprise à ses actionnaires existants en proportion de leur
participation dans le capital-actions de l'entreprise. Chaque droit,
dûment certifié, permet à son détenteur
d'acquérir un nombre déterminé de nouvelles actions
émises par l'entreprise. Le prix d'exercice ainsi que la durée de
vie du droit sont spécifiés sur le certificat. Ainsi un droit est
une option d'achat ayant généralement un prix de levée
très proche du prix courant de l'action et une période
réduite d'échéance. Le droit possède une valeur
d'exercice pour autant que son prix d'exercice soit inférieur au cours
de l'action. D'ordinaire, la durée de vie du droit est comprise entre
deux semaines et un mois.
C. Les options d'achat d'actions pour les
employés (employées stock purchase
options) :
Ces options sont semblables aux options d'achat et aux bons de
souscription sauf qu'elles ne sont pas toujours négociables sur le
marché secondaire. Elles peuvent aussi ne pas être
exerçables si l'employé quitte l'entreprise.
La plupart de ces options pour les employés sont
à long terme et leur sont «données » en guise de
rémunération supplémentaire ou de mesure incitative.
D. Les obligations remboursables par
anticipation (corporate callable bonds)
Lors de l'émission de nouvelles obligations,
l'entreprise peut se réserver l'option de les racheter par anticipation.
Dans ce cas, les créanciers deviennent les signataires de l'option. Le
prix de levée est habituellement plus élevé que la valeur
au pair de l'obligation, et la vie de l'option représente
généralement les cinq ou dix dernières années
précédant l'échéance de l'obligation (en d'autres
termes, l'option s'applique dans des délais convenus). La
création de telles options a évidemment pour objectif de donner
plus de flexibilité à l'entreprise quant à la gestion de
sa structure financière.
E. Les obligations et les actions
privilégiées convertibles
La conversion est une option détenue par le possesseur
du titre convertible et signée par l'entreprise émettrice.
L'option est similaire à une option d'achat sauf qu'elle a
généralement une plus longue échéance (la vie du
titre convertible) et ne peut se dissocier du titre convertible. Ainsi, on doit
évaluer l'obligation ou l'action privilégiée convertible
comme une combinaison du titre et de l'option.
Habituellement, le prix de levée d'un titre convertible
représente près de 120 % du prix courant de l'action. Ainsi,
l'option de conversion ne peut avoir une valeur importante à la date
d'émission du titre, sauf si le marché prévoit une hausse
sensible du prix de l'action au-dessus du prix de levée avant
l'échéance de l'option.
F. Les obligations à
échéance reportable et les obligations
remboursables par anticipation (extendible & redeemable
bonds)
Les obligations à échéance reportable
donnent au détenteur de l'obligation l'option de continuer à
recevoir des intérêts après la date
d'échéance originale de l'obligation. Il ne s'agit donc pas ici
d'une option d'achat, mais plutôt d'une option de continuer un
arrangement contractuel existant.
Les obligations remboursables par anticipation (comme les
dépôts à terme) sont remboursables avec
pénalité (par exemple, le créancier perd trois mois
d'intérêt). Par conséquent, le détenteur d'un
dépôt à terme possède une option de vente lui
permettant de vendre le titre à l'émetteur. Le détenteur
lèverait son option de vente si le prix courant du dépôt
était inférieur au prix net (après pénalité)
que l'émetteur paierait.
Cette situation arriverait, par exemple, si les taux
d'intérêt montaient rapidement.
G. Les actions
À la limite, on peut concevoir tout titre comme une
option ou une combinaison d'options. Cela peut nous permettre de comprendre,
dans certains cas, les caractéristiques fondamentales des actions. On
peut, par exemple, imaginer le capital-actions d'une entreprise comme une
option détenue par les actionnaires, car ceux-ci ont l'option de
racheter toute l'entreprise en tout temps. En effet, afin d'éviter une
faillite due à l'impossibilité pour la firme de payer ses dettes,
les actionnaires ont la possibilité de lever leur option en rachetant la
firme et de rester ainsi en affaires.
Acheter une option expose l'investisseur à
l'évolution de trois principaux paramètres : les variations du
sous-jacent, le passage du temps et les variations de volatilité du
sous-jacent. Pour comprendre l'impact de ces trois facteurs sur l'option, il
est d'abord nécessaire de décomposer la prime de l'option.
2.2.1. Les composantes de la prime d'une option :
La prime est la somme de deux composantes :
PRIME = VALEUR INTRINSÈQUE + VALEUR
TEMPS
A. La valeur
intrinsèque :
La valeur intrinsèque représente le gain
si l'option était exercée immédiatement.
Exercer à tout moment son option n'est possible que
dans le cas des options américains. Cependant, cette définition
est valable quel que soit le style d'une option, qu'elle soit américaine
ou européenne.
· Dans le cas d'un call (option d'achat), la valeur
intrinsèque est la différence, si elle est positive, entre le
cours du sous-jacent et le prix d'exercice :
VALEUR INTRINSÈQUE D'UN CALL = MAXIMUM
{COURS DU SOUS-JACENT -PRIX D'EXERCICE ; 0}
Dans le cas d'un put (option de vente), la valeur
intrinsèque est la différence, si elle est positive, entre le
prix d'exercice et le cours du sous-jacent :
VALEUR INTRINSÈQUE D'UN PUT = MAXIMUM {PRIX
D'EXERCICE - COURS DU SOUS-JACENT ; 0}
Par exemple, un call de prix d'exercice 10 € portant sur
un sous-jacent coté 15€, a une valeur intrinsèque de 5
€. Au contraire, un put de mêmes caractéristiques, a une
valeur intrinsèque nulle, car le prix d'exercice est inférieur au
cours du sous-jacent.
v Convention :
· Si la différence est
strictement positive, la valeur intrinsèque est positive. L'option sera
dite dans la monnaie.
· Si la différence est nulle,
l'option aura une valeur intrinsèque nulle. Elle sera dite
à la monnaie.
· Enfin, si la différence est
négative, la valeur intrinsèque sera également nulle (une
valeur intrinsèque négative n'est pas possible, elle est toujours
supérieure ou égale à zéro). On dit que l'option
est hors de la monnaie.
Call
Put
10(*)
B. La valeur temps :
La valeur d'une option ne se réduit pas à sa
valeur intrinsèque. En effet, la prime d'une option en dehors de la
monnaie (VI = 0) conserve une valeur appelée valeur temps.
Plus généralement, la valeur temps
représente l'incertitude quant au potentiel d'évolution du
sous-jacent. Cette incertitude diminue à mesure que se rapproche la
maturité de l'option. Les options sont donc d'autant moins chères
que leur échéance est proche, toutes choses étant
égales par ailleurs11(*). A l'inverse, quand la maturité est
éloignée, la valeur temps de l'option est importante.
La valeur temps est également appelée la
valeur d'espoir. Logiquement, une option arrivant à
l'échéance n'a plus de valeur temps. Son prix est alors
composé de la seule valeur intrinsèque. La valeur temps d'une
option se calcule comme la différence entre la prime d'une option et la
valeur intrinsèque:
Valeur temps = prime - valeur
intrinsèque
d'une option
· L'incidence du temps sur la valeur de l'option
n'est pas linéaire. Plus l'option approche de sa date
d'échéance, plus sa valeur temps décroît
rapidement.
· Ainsi, la baisse s'accélère
très sensiblement à l'approche de l'expiration de l'option.
· On peut estimer qu'une option à la monnaie
perd les deux-tiers de sa valeur temps sur le dernier tiers de sa vie.
· II est conseillé de revendre l'option
lorsque le scénario (de hausse pour un call ou de baisse pour un put)
s'est réalisé12(*).
Nous venons de montrer que la valeur temps n'est pas stable.
L'incidence du temps qui passe est croissante au fur et à mesure que se
rapproche l'échéance de l'option.
D'autres paramètres influencent cette valeur temps.
L'objet de la partie suivante est de présenter ces autres
paramètres, ainsi que les indicateurs permettant de mesurer leur impact
exact sur la valeur de l'option.
La bonne compréhension de ces paramètres et de
ces indicateurs permettra à l'investisseur d'avoir une gestion dynamique
de ses options, et de ne pas avoir à attendre l'échéance
d'une option pour réaliser des gains13(*).
2.2.2. Les paramètres et les indicateurs de
sensibilité :
Les options sont sensibles à plusieurs
paramètres14(*)
:
A. La sensibilité aux variations du
sous-jacent :
La hausse du sous-jacent, toutes choses égales par
ailleurs, influence de manière positive (respectivement négative)
le call (respectivement put).
La baisse du sous-jacent, toutes choses égales par
ailleurs, influence de manière négative (respectivement positive)
le call (respectivement put).
Le delta et le gamma sont les indicateurs qui mesurent cette
sensibilité aux variations du sous-jacent.
v Le delta :
Le delta mesure la sensibilité de la prime de
l'option aux variations du cours du sous-jacent. C'est la mesure de la
variation du prix de l'option en euros pour une variation
unitaire de 1 euro du sous-jacent. Par convention, on exprime toujours
le delta pour une parité de 1/1. Dans les autres cas, il
convient de diviser le delta par la vraie parité de
l'option.
· Delta d'un call (option
d'achat):
Le delta d'un call est toujours positif, il varie dans le
même sens que le sous-jacent. Il est compris entre 0 et 100% suivant le
niveau du cours du sous-jacent par rapport au prix d'exercice. Plus
précisément, pour un call :
· En dehors de la monnaie (cours du sous-jacent <
prix d'exercice) : le delta est compris entre 0 et 50%. Plus le delta est
proche de zéro, moins l'option est sensible aux variations du
sous-jacent.
· A la monnaie (cours du sous-jacent = prix
d'exercice) : le delta est proche de 50 %.
· Dans la monnaie (cours du sous-jacent > prix
d'exercice) : le delta est compris entre 50 et 100%. Plus le delta approche de
100%, plus la prime de l'option réplique les variations du cours du
sous-jacent.
Le delta n'est pas stable dans le temps et n'est valable que
pour des variations faibles du sous-jacent. Ces deux effets sont
illustrés dans le graphique ci-dessous15(*).
Delta du call de prix d'exercice 100
€
· Delta d'un put (option de
vente):
Le delta d'un put est toujours négatif, il varie dans
le même sens que le sous-jacent. Il est compris entre -100% et 0% suivant
le niveau du cours du sous-jacent par rapport au prix d'exercice. Plus
précisément, pour un put :
· En dehors de la monnaie (cours du sous-jacent >
prix d'exercice) : le delta est compris entre -50% et 0%. Plus le delta est
proche de zéro, moins l'option est sensible aux variations du
sous-jacent.
· A la monnaie (cours du sous-jacent = prix
d'exercice) : le delta est proche de -50%.
· Dans la monnaie (cours du sous-jacent < prix
d'exercice) : le delta est compris entre -100% et -50%. Plus le delta approche
de -100%, plus la prime de l'option augmente avec la baisse de cours du
sous-jacent
Delta du put de prix d'exercice 100 €
Un investisseur qui achète un put profitera de plus en
plus de la baisse de l'action. Chaque nouvelle baisse de 1 € du
sous-jacent rapporte un peu plus que la précédente. Cet effet
est mesuré par le delta16(*).
· L'interprétation du
delta :
Le delta représente la probabilité que le
sous-jacent soit :
· pour un call, au-dessus du prix d'exercice à
l'échéance.
· pour un put, en dessous du prix d'exercice à
l'échéance.
Pour résumer, il s'agit de la probabilité de
voir le cours du sous-jacent finir au-dessus (en dessous) du prix d'exercice
à maturité pour un call (pour un put).
Cependant, l'investisseur devra relativiser son choix de delta
en fonction du coût d'investissement. En effet, le coût de l'option
sera proportionnel à la probabilité d'avoir raison.
Le delta d'une option à la monnaie est proche de 50%,
car la probabilité que le sous-jacent soit à maturité
supérieur au prix d'exercice est égale, à celle d'avoir un
cours du sous-jacent inférieur à ce même prix
d'exercice.
v Le gamma :
Le gamma représente la vitesse du delta,
c'est-à-dire l'accélération de la prime aux variations du
sous-jacent. Le gamma est maximal à la monnaie et minimal dans la
monnaie et en dehors de la monnaie. En d'autres termes, il est bien plus rapide
de passer d'un delta de 45% à 50% que de passer de 5% à 10% ou de
90% à 95%. Comme pour le delta, le gamma est exprimé en euros
pour une parité de 1/1. Pour calculer le gamma quand la parité
est différente de 1/1, il faut le diviser par la vraie parité de
l'option.
Le gamma n'est pas stable dans le temps : comme le delta, le
gamma n'est valable que pour de faibles variations du sous-jacent.
Gamma du call de prix d'exercice 100 € et de
parité 1/1 : courbe de réaction du delta
B. La sensibilité au prix
d'exercice :
- Choisir un prix d'exercice élevé diminue
(respectivement augmente) le prix du call (respectivement put), toutes choses
égales par ailleurs.
- Choisir un prix d'exercice bas augmente (respectivement
diminue) le prix du call (respectivement put), toutes choses égales par
ailleurs.
v L'effet de levier (ou
Elasticité):
Une des caractéristiques fondamentales de l'option est
l'effet de levier. Il permet d'amplifier les variations du sous-jacent, offrant
ainsi des perspectives de gains illimités pour l'investisseur en cas de
hausse du sous-jacent (pour un Call) ou de baisse (pour un Put), et avec un
risque limité au montant de la prime investie.
Positif pour un Call et négatif pour un Put, l'effet de
levier définit en pourcentage la sensibilité d'une option
à l'évolution du cours du sous-jacent. Il permet ainsi
d'évaluer la performance potentielle d'une option.
Un effet de levier de 5 signifie que si le sous-jacent varie
de 1 %, l'option s'appréciera de 5% (= 5 x 1 %). Il se calcule de la
manière suivante :
Effet de levier =
(Cours du sous-jacent x delta) / (Cours de l'option x
parité)
· Exemple pour un call :
Soit un Call Lagardère
· Prix d'exercice : 50€
· Echéance dans 1 an
· Prime : 0,25€
· Parité : 10/1
· Delta : 45 %
· Cours de l'action Lagardère : 40€
L'effet de Levier se calculera de la manière suivante
:
(40 x 0,45) / (0,25 x 10) = 7,2
Ainsi, pour une hausse de 1% du cours de l'action
Lagardère, l'option s'appréciera de 7,2 %,
toutes choses égales par ailleurs.
C. La sensibilité au
temps :
La valeur des options est d'autant plus élevée
que la maturité est éloignée. De ce fait, cette valeur
diminue au fil du temps, toute chose égale par ailleurs. Le thêta
est l'indicateur qui mesure la sensibilité de la prime à la
maturité restante.
v Le thêta :
Le passage du temps influence négativement la prime des
options, qu'il s'agisse de call ou de put. Le thêta mesure la perte en
euros due au passage du temps. Cette érosion de la prime est croissante
et s'accélère à mesure que l'échéance se
rapproche.
Par convention, le thêta est quotidien et est
exprimé en euros pour une parité de
1/1. Pour calculer le thêta quand la parité est
différente de 1/1, il faut le diviser par la parité de l'option.
Il s'agit du thêta ajusté de la parité.
Au même titre que le delta et le gamma, le thêta
n'est pas stable dans le temps. Cette accentuation du thêta illustre pour
un cours du sous-jacent constant, l'accélération de la perte de
valeur temps observée à l'approche de
l'échéance.
Thêta call / put de prix d'exercice 100 €
et de parité 1/1
Attention, rapporté en pourcentage de la prime, le
thêta d'une option en dehors de la monnaie peut être très
élevé, quand bien même sa valeur en euros serait
très faible.17(*)
D. La sensibilité au taux
d'intérêt :
Les taux d'intérêt ont une influence sur la prime
d'une option : l'achat d'un call donne le droit à son porteur d'acheter
le titre sous-jacent à l'échéance de l'option à un
prix prédéterminé (prix d'exercice).
L'alternative à l'achat d'un call est d'acheter l'actif
immédiatement. Le coût de financement de l'achat du sous-jacent
est nettement plus élevé que celui du call. L'achat d'un call
revient donc implicitement à acheter à crédit le titre
sous-jacent pour une durée correspondant à la maturité de
l'option. En conséquence, plus les taux d'intérêt montent,
plus le coût du crédit s'accroît et la prime du call
aussi.
L'achat d'un put donne le droit à son porteur de vendre
le titre sous-jacent à l'échéance de l'option à un
prix déterminé (le prix d'exercice). Ainsi, dans le cas d'un
achat de put, l'opération revient à prêter les titres
sous-jacents jusqu'à l'échéance. En effet, si
l'investisseur avait vendu les titres directement au lieu d'acheter un put, il
aurait pu placer le produit de sa vente sur le marché monétaire.
Dans le cas d'un put, la situation est donc inversée : plus le taux est
élevé, plus la prime de l'option est faible.
v Le rho :
Le rho mesure la sensibilité de la prime de l'option
aux variations de taux d'intérêt.
E. La sensibilité des options aux
dividendes:
Le détenteur de l'option, qu'il s'agisse d'un call ou
d'un put ne touche pas le dividende versé chaque année par
l'action. Dans le cas d'un call, une hausse du taux de dividende fait baisser
le prix du call, car si l'investisseur avait choisi l'alternative de
détenir l'action en direct, il aurait pu bénéficier de ce
rendement supplémentaire. En conséquence, le prix d'un call est
d'autant plus faible que le dividende de l'action sous-jacente est
élevé.
A l'inverse, un achat de put peut être comparé
à une vente à terme d'actions : le prix d'un put est donc
d'autant plus important que le dividende de l'action est
élevé.
v Les conséquences d'un détachement de
dividende :
· Sur le marché des actions, le détachement
du dividende doit, en théorie, se concrétiser par une baisse
identique de l'action. La prime d'une option, quant à elle, ne
réagit pas au détachement d'un dividende parfaitement
anticipé.
· En effet, l'évaluation dynamique du prix de
l'option intègre les détachements attendus de dividendes sans
variation de prix. Toutefois, la valeur de l'option reste soumise à une
éventuelle variation du dividende attendu. Si le marché
révise les dividendes attendus sur un secteur d'activité à
la baisse, alors la prime du call portant sur toutes les valeurs
concernées va s'apprécier. Dans ce même cas, la prime du
put va à l'opposé se déprécier, même si
l'impact sur la valeur de l'option reste limité. L'influence des taux
d'intérêt sur la prime de l'option est relativement secondaire par
rapport aux indicateurs précédents.
Avant d'entreprendre une analyse plus
détaillée des options, il convient de
résumer rapidement les nombreuses raisons pour lesquelles le
marché des options peut attirer les investisseurs.
En outre, les options peuvent être utilisées que
ce soit pour évaluer la valeur de l'entreprise, l'analyse de la
structure du capital et de la politique de dividendes ou que ce soit dans le
choix d'investissement et la décision de financement.
En effet, dans ce chapitre en analysera, brièvement et
rapidement, en premier lieu, l'importance des options dans le portefeuille
(III.I.) et ensuite, en deuxième lieu, l'utilisation des options comme
outil d'évaluation de l'entreprise (III.II.).
3.1.1. Les options d'achat :
Les investisseurs s'intéressent principalement aux
options d'achat pour les raison suivantes :
A. Créer un effet de
levier :
Prenons par exemple un investisseur intéressé
à acheter des actions de la compagnie XYZ à 43 € et
prévoyant un prix de 60 € dans quelques mois. L'option « XYZ
Fév. 42,5€ » est cotée aujourd'hui, le 4 juillet,
à 4,30€.
Si l'investisseur achète 100 actions à 43
€, il prend une position longue et investit alors 4 300 €. Si le prix
des actions monte comme prévu à 60 € à la fin de
février, son profit est alors de 6 000 - 4 300, soit 1 700 € (sans
tenir compte de l'impôt, des frais de transaction et des dividendes), ce
qui donne un rendement de 39,53 %.
Cependant, avec le même capital l'investisseur pourrait
acquérir 10 contrats d'options, comportant 1 000 actions (au lieu de
100). Si le cours de l'action montait à 60 € à la fin de
février, le cours de l'option atteindrait alors 17,50 €. Le profit
de l'investisseur serait donc de (17,5 x 1 000) - 4 300 = 13 200 €, soit
un rendement de 306,97 %.
Par contre, si le prix de l'action restait stable ou
même baissait avant l'échéance de l'option, la perte de
l'investisseur pourrait atteindre 4 300 €, soit la totalité du
capital investi, alors que sur la position longue, la perte serait beaucoup
plus restreinte.
L'acheteur ou le signataire de l'option d'achat doit donc
prédire non seulement la direction du mouvement du prix de l'action
(hausse ou baisse), mais aussi la synchronisation (timing) du
mouvement car il est nécessaire que la hausse ou la baisse prévue
se réalise avant l'échéance de l'option.
Il convient de souligner que l'effet de levier18(*), dont il est question ici,
diminue lorsque l'option d'achat achetée est en jeu, étant
donné que, d'une part, l'achat d'une option d'achat en jeu coûte
plus cher que l'achat d'une option d'achat hors jeu ou à parité
(ce qui s'explique par le fait que, pour une option d'achat en jeu, la valeur
de l'action est supérieure au prix de levée) et que, d'autre
part, les fluctuations du prix de cette option d'achat sont fortement
corrélées avec les fluctuations du cours de l'action sous option.
Par conséquent, si l'investisseur prévoit une forte montée
du cours de l'action sous option, et s'il désire pousser au maximum
l'effet de levier, il lui apparaîtra plus rentable de choisir une option
d'achat hors jeu. Ou inversement, s'il ne prévoit qu'une
légère montée du cours de l'action sous option, il lui
semblera plus rentable de choisir une option enjeu ou même à
parité.
B. Se couvrir :
v Pour protéger le
capital :
Au lieu d'investir les 4 300€ dans le titre de l'exemple
précédent, l'investisseur peut décider d'acheter une seule
option d'achat à 430 € (4,30 x 100) et de placer le solde de son
capital, soit 3 870€ (4 300 - 430) en banque (ou encore le placer dans des
bons du Trésor). Les résultats possibles de cette
stratégie, à l'échéance de l'option d'achat, sont
les suivants :
· Si le prix du titre demeurait fixe à 43 €
durant la vie de l'option, on laisserait l'option d'achat
échoir19(*) et la
perte totale serait de 430 € (la prime) plus le coût d'option de
celle-ci, moins le rendement sur les 3 870€ placés. La position
longue, par contre, n'aurait pas engendré de perte (mis à part le
coût d'opportunité des fonds investis dans le titre moins les
dividendes, s'il y a lieu).
· Si le prix du titre montait au-dessus de 46,80€
(42.50 + 4,30), l'option d'achat donnerait des profits (qui viennent s'ajouter
à l'intérêt gagne sur le placement à court terme et
desquels doit être soustrait le coût d'opportunité de la
prime).
· Si le prix du titre baissait en dessous de 42.50€,
la perte totale sur l'option d'achat serait limitée à 430€
(plus le coût d'opportunité sur ce montant, moins
évidemment le rendement sur les 3 870€ placés) alors qu'avec
la position longue, la perte serait plus substantielle. Mais il convient de
souligner qu'on aurait pu limiter la perte sur la position longue en
prévoyant une liquidation automatique avec un ordre à cours
limité (stop loss order) à 38.70€.
Reprenons les quatre exemples précédents avec
des chiffres en supposant une option d'achat expirant dans six mois et un taux
d'intérêt sur les fonds placés de 5 % par période de
six mois. Ainsi, le revenu d'intérêt après six mois sur les
3870€ s'élève à 3 870 x 0,05 = 193,50€.
· Si le cours du titre demeurait fixe à 43€,
la perte sur l'option d'achat20(*) serait égale à 193,50 - 430,00 - (0,05
x 430,00) = (258,00€), alors que la perte sur la position longue (en
supposant aucun versement de dividendes et un coût d'opportunité
de 5 % pour six mois) s'élèverait dans les mêmes conditions
à 4 300 x 0,05 = (215.00€).
· Si le cours du titre montait mais demeurait en dessous
de 46,80€ (à 45€, par exemple), la perte sur l'option d'achat
serait égale à ([45,00 - 42,50] x 100) + 193,50 - 430 - (0,05 x
430,00) = (8,00€), alors que la position longue engendrerait une perte
s'élevant à ([45,00 - 43,00] x 100) - 215 = (15,00€).
· Si le cours du titre montait au-dessus de 46,80€
et atteignait par exemple 50€ à l'échéance de
l'option, le gain sur l'option d'achat serait égal à ([50,00 -
42.50] x 100) + 193.50 - 430 - (0,05 x 430,00) = 492,00€, alors que le
gain sur la position longue s'évaluerait à ([50,00 - 43,00] x
100) - 215 = 485,00€.
· Finalement, si le cours du titre baissait en dessous de
42,50€ et atteignait 30€, par exemple, à
l'échéance de l'option, la perte sur l'option d'achat serait de
193,50 - 430 - (0,05 x 430,00) = (258,00€), alors que la perte sur la
position longue s'élèverait à ([30 - 43] x 100) - 215 = (1
515,00€).
Comme les calculs précédents le prouvent, en cas
de hausse du cours du titre, le gain sur la stratégie de l'option
d'achat plus un placement à court terme sera toujours plus
élevé que le gain sur la position longue, quelle que soit la
hausse du cours du titre, à partir du moment où l'écart
entre le prix du titre et le prix de levée de l'option dépasse le
coût d'achat de l'option. En cas de baisse du prix du titre, la perte sur
la stratégie de l'option d'achat se limite au montant de la
prime alors que sur la position longue la perte peut
théoriquement aller jusqu'à la totalité du prix d'achat du
titre.
v Pour protéger une position à
découvert:
L'achat d'une option d'achat permet de limiter la perte d'une
vente à découvert au montant de la prime. Par contre, le profit
sur la vente à découvert est aussi diminué de cette prime.
Par exemple, une vente à découvert de 100 titres de la compagnie
ABC à 40€ donnerait un profit de 2 000€ si le prix du
titre baissait à 20€. (40 - 20) x 100 = 2 000€.
Mais si l'achat d'une option d'achat, dont la prime est de
400€, couvre la position, le profit ne sera que de 2 000 - 400 = 1
600€.
En revanche, si la position à découvert
demeurait sans couverture et si le prix du titre se mettait à grimper,
la perte de l'investisseur serait théoriquement illimitée.
On conclut donc que l'achat de l'option d'achat limite la
perte au montant de la prime. On peut couvrir une vente à
découvert par une variété d'options d'achat ayant des
dates d'échéance et des prix de levée différents.
La prime variera suivant le fait que l'option est hors jeu, à
parité ou en jeu ou même profondément en jeu. Plus le
niveau de protection désiré sera élevé, plus le
coût de la protection le sera aussi. En réalité, pour une
échéance donnée, moins l'option est enjeu, moins sa prime
est élevée. Par conséquent, l'achat d'une option d'achat
en jeu ou profondément en jeu pour couvrir une position de vente
à découvert n'est pas la solution optimale. Plus l'investisseur
est réfractaire au risque, plus il devra chercher à se couvrir
avec une option d'achat à parité, et cela, d'autant plus si le
prix de levée de l'option est égal au prix de la vente à
découvert.
v Pour s'assurer du prix éventuel d'un titre
convoité:
Si l'investisseur prévoit une évolution rapide
du cours d'un titre, par exemple de 43€ à 60€, et s'il ne
dispose pas encore du capital nécessaire pour acquérir le titre
mais pense l'avoir sous peu (dans quelques semaines par exemple), il pourrait
acheter une option d'achat ayant un prix de levée acceptable et une date
d'échéance qui lui convient. Si ses prévisions ne se
réalisent pas, il n'aura perdu que la prime ; par contre, si elles se
réalisent, il pourra acheter le titre au prix de levée
plutôt qu'au prix du marché (plus élevé).
v Pour libérer les fonds investis sans perte
de gain potentiel:
II peut arriver que l'on doive liquider un titre alors que
son cours monte encore. L'achat d'une option d'achat sur ce titre permet alors
de profiter de cette hausse avec une mise de fonds moindre.
Ainsi, si le cours du titre de l'exemple
précédent passait de 43€ à 60€, l'achat d'une
option d'achat aurait rapporté (60 - 43) x 100 - 430 = 1 270€ au
lieu de 1700€ si l'on avait conservé la position longue sur les 100
actions.
C. Spéculer sur la prime:
v Pour obtenir un nouveau vecteur (pattern) de flux
monétaire:
Étant donné que la perte maximale de l'acheteur
d'une option d'achat est limitée à la prime qu'il a
versée, le flux monétaire de son placement se trouve à
être différent de celui qu'il aurait s'il avait effectué un
achat sur marge car, dans ce dernier cas, la perte est potentiellement
illimitée.
v Pour accroître le rendement du placement
(additional income):
On accroît le rendement du placement en signant des
options couvertes. Nous examinons cette situation plus en détail dans la
partie suivante.
3.1.2. Les options de vente :
En ce qui concerne les options de vente, les investisseurs s'y
intéressent principalement pour les raisons suivantes :
A. Créer un effet de
levier :
Si le cours actuel d'un titre est de 30€ et que
l'investisseur prévoit une baisse dans un mois, il peut vendre le titre
à découvert ou acheter une option de vente sur le titre.
S'il effectue une « vente à découvert
», l'investisseur devrait déposer une marge (qui pourrait prendre
la forme d'un certificat de dépôt garanti ou d'un bon du
Trésor) auprès de l'agent de change égale par exemple
à 30 % du prix du titre. Si le cours du titre baissait de 30€
à 20€ au bout d'un mois, le rendement sur une opération de
100 titres serait de
Ou 0,3
(30) = 9 (montant de la marge déposée par titre, pour un total de
900€).
S'il achète une option de vente dont le prix est de
3€, l'investisseur pourrait acheter, avec son capital de 900€, trois
contrats expirant dans un mois, ayant un prix de levée de 30€. En
supposant que le prix du titre baisse de 30€ à 20€ au bout
d'un mois, l'option de vente vaudra à l'échéance 10€
et le rendement réalisé sur l'achat de l'option de vente
atteindra
Notons que le levier n'est profitable que si les prix
évoluent dans le sens désiré. Dans le cas contraire, le
levier amplifierait les pertes. Ainsi, advenant le cas où le prix du
titre monte (au lieu de baisser) à 35 € la perte totale sur la
position à découvert serait de (30 - 35) x 100 = (500 €)
Alors que, sur les options de vente, la perte serait de 900
€, c'est-à-dire la totalité du capital investi, à
moins que l'investisseur n'inverse sa position (ou ne vende les options de
vente) avant l'échéance.
Comme pour les options d'achat, l'effet de levier
associé à l'achat des options de vente diminue lorsque les
options achetées sont en jeu, étant donné que, d'une part,
l'achat d'une option de vente hors jeu ou à parité coûte
relativement moins cher que l'achat d'une option enjeu et que, d'autre part,
les fluctuations du prix de cette option de vente sont fortement
corrélées avec les fluctuations du cours du titre sous option.
Par conséquent, si l'investisseur prévoit une
forte baisse du prix du titre sous option, il lui serait proportionnellement
plus rentable d'acheter des options de vente hors jeu. Il profitera de la sorte
d'un effet de levier plus important. Ou inversement, s'il ne prévoit
qu'une légère baisse du prix du titre sous option, il lui serait
proportionnellement plus rentable d'acheter des options de vente en jeu ou
même à parité.
B. Se couvrir :
v Pour protéger une position
longue :
Un investisseur avec une position longue dans un titre peut
acheter une option de vente afin d'éliminer le risque de perte s'il
survient une baisse des cours boursiers. La perte maximale, si le cours du
titre baissait, serait alors égale à la prime de l'option de
vente. Une telle protection est intéressante si le cours du titre est
volatil. En revanche, si le prix monte, les profits sont diminués de la
prime.
v Pour protéger des profits « aux
livres » :
Si l'investisseur a acheté un titre à 40 $ et
que son cours est, maintenant, de 70€ il peut décider d'acheter une
option de vente afin de geler le profit (moins la prime de l'option de vente,
bien entendu). Si le prix de l'action continue à monter, on pourrait
alors vendre l'option de vente ou la laisser échoir21(*).
v Pour acquérir un titre à un prix
désiré :
Dans ce cas, on devient signataire d'une option de vente en
espérant qu'elle sera levée, c'est-à-dire que le prix du
titre sous option baisse au moins jusqu'au prix de levée choisi, ce qui
permettrait au signataire de l'option de vente d'acquérir le titre
à un prix intérieur a celui qui existait au moment de la
signature de l'option de vente. Si, toutefois, le prix du titre montait, le
preneur ne lèverait évidemment pas l'option de vente, et le
signataire se contenterait de jouir de la prime reçue à moins que
celle-ci ne vienne réduire le coût d'acquisition du titre à
un prix supérieur au prix désiré.
C. Spéculer sur la prime:
v Pour obtenir un nouveau vecteur (pattern) de flux
monétaire:
Étant donné que la perte maximale de l'acheteur
de l'option de vente est limitée à la prime qu'il a
versée, le flux monétaire de son placement se trouve être
différent de celui qu'il aurait s'il avait effectué une vente
à découvert, car, dans ce cas, sa perte est potentiellement
illimitée.
v Pour obtenir un revenu
supplémentaire :
On obtient un revenu supplémentaire en signant des
options couvertes. Nous examinons ce point en détail dans la partie
suivante.
3.2.1. Théorie des options et décision de
financement:
Au-delà de l'intérêt direct des options
comme outils de spéculation et de couverture du risque, la
théorie des options offre une vision rénovée de la
structure financière et ouvre des perspectives pour évaluer
l'entreprise, les dettes financières risquées ou encore les
financements complexes tels que les obligations convertibles.
A. Structure financière et théorie des
options:
En début d'année, la société
Augros présente un bilan avec une capitalisation boursière
CP0 égale à 1 000 et une dette financière
(évaluée en valeur de marché) de D0 = 2 000. En
contrepartie, la valeur de l'entreprise égale à celles des actifs
est de V0 = CP0 + D0 = 1 000 + 2 000 = 3 000.
Les valeurs de marché des capitaux propres, des dettes
financières et de l'entreprise, à une date quelconque, sont
désignées respectivement par CP, D et V avec l'identité V
= CP + D.
La valeur comptable initiale de la dette financière de
B0 = 2 000, est supposée égale à la valeur de
marché. À la fin de l'année, la société doit
payer (principal et intérêts) B = B0 (1 +
rd) = 2 300. Le taux d'intérêt payé par la
société, en raison d'un risque de faillite, n'est pas le taux
d'intérêt sans risque, mais un taux rd = 15 %,
intégrant une prime de risque.
Par analogie, les capitaux propres représentent une OA
sur la valeur de l'entreprise, avec les équivalences suivantes :
De même qu'une OA européenne sur une action
confère le droit d'acheter une action au prix d'exercice à
l'échéance, les actionnaires d'une société ne sont
censés devenir propriétaires des actifs de l'entreprise
qu'après remboursement des créanciers. Selon cette analogie,
les capitaux propres représentent la valeur d'une OA sur les actifs
de l'entreprise.
Poursuivons l'analogie pour évaluer les fonds propres,
selon que l'entreprise puisse ou non faire face au remboursement en fin
d'année, à l'échéance de la dette, ce qui revient
à comparer le cours de l'action au prix d'exercice :
· si le cours de l'action est inférieur ou
égal au prix d'exercice, P<X, l'option est en dehors ou à
parité et la valeur de l'OA à l'échéance est nulle.
De même, si à l'échéance, la valeur des actifs de
l'entreprise est inférieure ou égale au montant dû aux
créanciers, V < B, la valeur des fonds propres de la
société est nulle;
· si le cours de l'action est supérieur au prix
d'exercice P > X, l'option est en dedans et la valeur de l'OA à
l'échéance est égale à P - X. De même, si la
valeur des actifs de l'entreprise est supérieure au montant dû aux
créanciers, V > B, la valeur des capitaux propres CP = V - B. Dans
cette hypothèse, la société peut faire face à ses
engagements, et la valeur des capitaux propres est égale à la
différence (au « résidu ») entre la valeur de
l'entreprise V et le montant dû aux créanciers B.
Ce raisonnement qui révèle la nature contingente
de la valeur des fonds propres, permet d'évaluer la valeur des
différentes composantes de la structure financière en fin
d'année. Supposons qu'à l'échéance, la valeur des
actifs de l'entreprise soit de 4 000 (hypothèse favorable) ou de 2 000
(hypothèse défavorable). Le montant dû aux
créanciers est de 2300.
Si l'entreprise est dans l'incapacité de rembourser les
créanciers, les actionnaires abandonnent leur OA sur l'actif
économique et les capitaux propres ont une valeur nulle. Les
créanciers financiers se remboursent en liquidant les actifs. Toutefois,
ils sont perdants, car V la valeur des actifs de 2 000 est inférieure
à B= 2 300, le montant qui leur est dû.
Cette analyse, cependant, n'est valide que si la
responsabilité des actionnaires est limitée. Dans le cas
contraire, la valeur des capitaux propres des actionnaires serait
négative et égale à -300 ; les actionnaires devraient
faire appel à leur patrimoine personnel pour rembourser les
créanciers.
L'analyse peut être prolongée en
introduisant les OV et en recourant à la relation de
parité, qui pour des options sur action est telle que c = P-X/
(1 + rF) + v. En adaptant cette relation pour évaluer
une société, on obtient CP = V - B/ (l+rF) + v.
Valeur de l'entreprise V
-VA au taux sans risque du montant dû aux créanciers
B
+ Valeur d'une OV sur les actifs de l'entreprise
= Valeur des capitaux propres CP
La valeur des capitaux propres se décompose selon le
schéma suivant :
L'OV représente pour les actionnaires la
possibilité de vendre les actifs au prix d'exercice B et de limiter leur
responsabilité. À l'échéance, deux cas sont
à distinguer :
· la valeur de l'entreprise est supérieure au
montant à rembourser, V > B, par exemple, pour V = 4 000 ; les
actionnaires peuvent rembourser, l'OV est en dehors (ou à parité)
et a une valeur v égale à zéro ;
· la valeur de l'entreprise est inférieure au
montant à rembourser, V < B, par exemple, pour V = 2 000 ; à
l'échéance, la valeur de l'OV, v = B - V = 300; les actionnaires
ne peuvent rembourser, l'OV est en dedans et les actionnaires l'exercent pour
limiter leur responsabilité. Les créanciers «acceptent
» d'éteindre leur créance B = 2 300 en recevant les actifs
d'une valeur V = 2 000. Sans cette OV, la valeur des capitaux propres serait
négative CP = V - B = 2 000 - 2 300 = - 300. La valeur de la clause de
responsabilité limitée est celle de l'OV.
B. Les déterminants de la valeur des fons
propres:
En poursuivant l'analogie entre les capitaux propres et l'OA
sur action, on peut proposer, par simple transposition des termes, une relation
d'évaluation des capitaux propres à partir de la relation de
Black et Scholes :
CP = VN (d1)-Be-rF t N (d2)
avec V la valeur de marché des actifs de l'entreprise
et B le montant dû aux créanciers en fin d'année.
Toujours par analogie, on peut mettre en évidence
l'incidence des différents déterminants de la valeur des fonds
propres en substituant V la valeur de l'entreprise au cours de l'action, B au
prix d'exercice et l'écart-type du taux de rentabilité
économique à la volatilité de l'action. On en
déduit que :
1. La valeur des fonds propres CP croît avec V la valeur
de l'entreprise (en valeur de marché) ;
2. La valeur des fonds propres varie de façon inverse
au montant de B; autrement dit, plus le montant des engagements financiers est
important plus la valeur des fonds propres est faible. Le risque de faillite a
une influence défavorable sur la valeur des fonds propres. La valeur de
B est d'autant plus forte que rd le taux d'intérêt
supporté par l'entreprise est élevé;
3. Plus l'échéance des remboursements est
éloignée, plus la valeur des fonds propres est forte ;
4. Plus le taux d'intérêt sans risque est
élevé, plus la valeur des capitaux propres est importante ;
5. Plus l'écart-type du taux de rentabilité
économique - le risque d'exploitation - est élevé, plus la
valeur des fonds propres s'accroît. Les actionnaires ont
intérêt à entreprendre les investissements les plus
risqués pour s'enrichir.
L'analogie a cependant ses limites. À la
différence des options sur actions, les dirigeants ont la
possibilité d'agir sur les différentes variables. Le risque
d'exploitation dépend de la politique d'investissement ;
l'échéancier des dettes financières peut être
renégocié. Ce rôle actif des dirigeants peut
entraîner des conflits d'agence avec les créanciers. Par exemple,
si les créanciers ont accepté de financer un programme
d'investissement en fonction d'un niveau de risque déterminé et
que les dirigeants, contrairement à ce qui était prévu,
s'engagent dans des investissements plus risqués, ils augmentent la
valeur des fonds propres, mais au détriment de la valeur des dettes
financières.
C. L'évaluation des dettes financières
risquées:
La valeur de l'entreprise est telle que V = CP + D. Par
ailleurs, selon la relation de parité appliquée à
l'entreprise, CP = V - B/ (l + rF) + v. Par combinaison, on
déduit que :
Valeur d'une dette risquée = Valeur d'une dette sans
risque - Valeur de l'option de défaillance
Ou
Valeur d'une dette risquée = Valeur d'une dette sans
risque - Valeur du risque de faillite
Selon cette relation, la valeur D d'une dette
financière risquée est égale à la VA au
taux d'intérêt sans risque du montant B dû aux
créanciers financiers, diminuée de la valeur de l'OV
représentant la valeur de l'option de défaillance offerte aux
actionnaires (valeur de la responsabilité limitée). En
schématisant :
La valeur de l'option de défaillance étant
égale à celle d'une OV sur la valeur de l'entreprise, il est
possible d'aboutir à une relation proche22(*) dans sa nature de celle de Black et Scholes,
appliquée aux fonds propres de l'entreprise. Cette relation permet
d'évaluer la valeur d'une dette risquée et de déterminer,
par analogie avec l'OV sur action, l'influence des différents
paramètres (valeur de l'entreprise, taux d'intérêt sans
risque, montant dû aux créanciers, risque d'exploitation,
proximité de l'échéance) sur le risque de faillite. Ce
dernier varie de façon inverse à la valeur de l'entreprise V et
au taux d'intérêt sans risque, mais croît avec le montant
dû aux créanciers B, le risque d'exploitation et la
proximité de l'échéance.
Cette démarche permet également d'évaluer
les garanties offertes aux créanciers. Ainsi, si une caution conduit
à supprimer le risque pour le prêteur, l'emprunteur se finance au
taux sans risque. En contrepartie, il supporte le coût de la caution qui
correspond à la valeur de l'OV ou du coût du risque de faillite.
Par analogie, la valeur de la garantie accordée à un emprunt (par
exemple par l'État) qui permet d'obtenir un taux bonifié, est
égale à la valeur de l'option de défaillance.
Coût de la garantie = Valeur de l'emprunt garanti -
Valeur de l'emprunt non garanti = Valeur de l'option de défaillance
Outre l'évaluation des garanties, la théorie des
options permet d'évaluer les OC, les OBSA, les dettes avec
possibilités de remboursement anticipé, etc.
3.2.2. Théorie des options et décision
d'investissement:
Dans l'analyse traditionnelle des investissements, un projet
ou un nouvel investissement doit être accepté seulement si la
rentabilité obtenue est supérieure au coût du capital. Dans
le cadre des cash-flows actualisés, cela se traduit par l'acceptation
des projets ayant une VAN positive. La limite de cette approche est qu'elle
omet de prendre en compte toutes les options associées aux projets
d'investissement. Dans cette section, nous analysons trois types d'options qui
sont souvent retrouvés dans les projets. Le premier concerne l'option de
remettre un projet, notamment lorsque l'entreprise a des droits exclusifs sur
lui. Le deuxième est l'option d'étendre un projet pour produire
un nouveau produit ou entrer dans un nouveau marché dans le futur.
Enfin, le troisième est l'option d'abandonner un projet si les
cash-flows réalisés ne correspondent pas à ceux
anticipés.
A. L'option de délai d'un
projet:
Les projets d'investissement sont généralement
analysés sur la base des cash-flows anticipés et du taux
d'actualisation ; la valeur actuelle nette (VAN) estimée sur cette base
constitue le critère d'acceptabilité ou non du projet. Cependant,
les cash-flows et le taux d'actualisation changent au cours du temps et donc la
VAN aussi. Ainsi, un projet qui dégage aujourd'hui une VAN
négative peut offrir une VAN positive dans le futur.
Dans une situation de concurrence parfaite où les
entreprises ne possèdent pas d'avantages spécifiques sur leurs
concurrents, concernant la réalisation des projets, le fait que la VAN
puisse être positive n'a pas beaucoup d'impact. Dans une situation
où un projet ne peut être réalisé que par une
entreprise, du fait de l'existence de restrictions légales ou de
barrières à l'entrée, les changements possibles de la VAN,
au cours du temps, lui confèrent les caractéristiques d'une
option d'achat.
VAN= V - X
Supposons qu'un projet requiert une somme initiale de X
et que la valeur actuelle des cash-flows sécrétés par
l'investissement est aujourd'hui de V. La VAN de ce projet n'est rien
d'autre alors que la différence entre ces deux sommes :
Supposons maintenant que l'entreprise a des droits exclusifs
sur le projet pendant les n années à venir et que la valeur
actuelle des cash-flows peut changer au cours du temps du fait des variations
dans la valeur des cash-flows ou dans le taux d'actualisation. Le projet peut
donc avoir aujourd'hui une VAN négative mais il reste un bon projet si
l'entreprise remet le projet à plus tard. Si V
représente alors la valeur actuelle des cash-flows (qui peuvent
changer au cours du temps), la règle de décision du projet est
donnée par :
· Si V > X le projet est
accepté : il a une VAN positive
· Si V < X le projet est
refusé : il a une VAN négative
· Si l'entreprise ne réalise pas le projet pendant
sa durée de vie, cette décision élimine la création
de cash-flows additionnels et l'entreprise perd ce qu'elle a investi dans
l'achat de l'exclusivité du projet. Cette situation est
représentée dans le graphique ci-dessus où il est
supposé que l'entreprise détient jusqu'à
l'échéance les droits d'exclusivité.
Notons que ce graphique correspond à celui d'une option
d'achat, l'actif sous-jacent est le projet ; le prix d'exercice est le montant
nécessaire à la naissance du projet et la durée de vie de
l'option est la période pendant laquelle l'entreprise a des droits
exclusifs sur le projet. La valeur actuelle des cash-flows du projet et sa
variance anticipée correspondent à la valeur et à la
variance de l'actif sous-jacent.
B. L'option d'extension d'un projet:
La réalisation de certains investissements permet aux
entreprises d'envisager d'autres investissements ou d'entrer sur d'autres
marchés dans le futur. Dans ces cas, il est possible d'envisager les
projets initiaux comme des options permettant aux entreprises d'investir dans
d'autres projets, cette option ayant bien évidemment un prix. Il est
également possible, dans ces cas, qu'une entreprise accepte un projet
initial à VAN négative si elle anticipe qu'il
générera des projets futurs à VAN positive.
L'option d'extension peut être évaluée
lors de l'analyse du projet initial. Supposons que le projet initial donnera
à l'entreprise les droits d'investir et d'exploiter un nouveau projet
dans le futur. Soit V la valeur actuelle anticipée des cash-flows du
futur projet, et X l'investissement nécessaire pour ce projet.
L'entreprise dispose d'un certain laps de temps pour prendre sa décision
de réaliser ou non le futur projet. Enfin, le futur projet n'est
envisageable que si le projet initial est réalisé. Le
bénéfice retiré de cette option est illustré dans
le graphique ci-dessous.
À l'expiration de la période de
réflexion, l'entreprise développera le futur projet si la VAN
anticipée des cash-flows excède, à cette date, le
coût de l'extension dudit projet.
C. L'option d'abandon d'un projet:
Lors de la réalisation de nouveaux projets, le risque
principal pour les entreprises est que ceux-ci ne sécrètent pas
les bénéfices escomptés. L'option d'abandon d'un projet
permet d'évaluer la possibilité qu'un projet ne rapporte pas le
bénéfice attendu, spécialement pour les projets avec un
fort potentiel de pertes. Dans cette section, nous examinons la valeur de cette
option d'abandon et ses déterminants.
Le modèle d'évaluation des options procure un
moyen général d'estimer la valeur de l'abandon d'un projet. Soit
V, la valeur d'un projet poursuivi jusqu'à la fin de sa durée de
vie, et L, la valeur de liquidation ou d'abandon du projet et estimé au
même moment. Si le projet a encore n années de vie, la
valeur de continuer le projet peut être comparée à la
valeur de liquidation. Si la valeur de continuer le projet est
supérieure, le projet doit être poursuivi ; si la valeur de
liquidation est plus élevée, le détenteur de l'option
d'abandon doit considérer la possibilité de l'abandonner. Le
bénéfice de cette option peut s'écrire de la
manière suivante :
Bénéfice de l'option d'abandon =0 si
V>L
= L-V
si V<ou=L
Le bénéfice obtenu par l'option d'abandon,
représenté dans le graphique ci-dessous, est en fonction du cours
anticipé de l'action. À la différence des deux
premières options, l'option d'abandon prend les caractéristiques
d'une option de vente (put).
Cette première partie a porté essentiellement
sur la nature des options et sur le mode de fonctionnement du
marché des options. Pour le profane, ce point de départ
constitue la base grâce à laquelle il pourra édifier
ses stratégies d'investissement en options.
L'analyse dans cette partie a mis en évidence le
rôle crucial qu'on peut faire jouer aux options dans un portefeuille de
valeurs mobilières ainsi que dans les décisions
financières de l'entreprise.
Afin d'utiliser les options à bon escient,
l'investisseur doit cependant acquérir une connaissance approfondie des
diverses stratégies d'investissement en options et comprendre les
multiples répercussions que peuvent avoir ces stratégies sur le
portefeuille.
C'est ce que nous nous proposons d'examiner à la
deuxième partie en se focalisant sur les options dans le portefeuille et
avec comme sous-jacent les actions.
Différents motifs conduisent les opérateurs
à recourir aux options. Certains d'entre eux les utilisent pour un
objectif de couverture. Les stratégies élaborées visent
alors à protéger la valeur d'un titre, d'un actif ou d'un
portefeuille contre les risques de variation des prix.
D'autres opérateurs recourent aux options pour un
motif de spéculation. Dans ce cas, les acheteurs et les vendeurs mettent
en place des stratégies sans détenir l'actif support et
négocient des options en fonction de leurs anticipations quant à
l'évolution probable des prix des actifs sous-jacents.
Certains opérateurs, enfin, mettent en oeuvre des
stratégies à base d'options pour profiter des distorsions
temporaires de prix dans le cadre d'opérations d'arbitrage.
L'utilisation d'une option ou d'une combinaison d'options
répond ainsi à trois motifs : la couverture, l'arbitrage ou la
spéculation. La diversité des stratégies s'explique par
les besoins des opérateurs en matière de gestion des risques
financiers.
Les études de Cox et Ross (1976) montrent que les
options accroissent l'efficience des marchés en augmentant les
opportunités d'investissement des agents économiques. Les
études de Leland (1980,1985), Bookstaber et Clark (1983), Trennpohl
(1982), Madan et Carr (1997), parmi beaucoup d'autres, indiquent que les
options constituent une forme d'assurance contre les risques financiers.
Merlon, Scholes et Gladstein (1978), Madan et Carr (1997)
constatent que les stratégies couvertes d'options réduisent le
risque et la rentabilité. Le risque d'un portefeuille d'options demeure
toutefois supérieur à celui d'un portefeuille d'actions. Ces
études indiquent qu'environ 85 % des options sont utilisées dans
un objectif te couverture.
Cette partie présente les spécificités et
analyse les caractéristiques des différentes stratégies
utilisant les options et leurs actifs sous-jacents. Il est implicitement
supposé dans les développements de cette partie que les options
ont pour actifs sous-jacents des actions et qu'elles portent sur des
quantités standardisées de titres, variables en fonction des
spécificités des marchés. Cette quotité est
généralement de 10 pour le marché des options de Paris et
de 100 pour celui du Chicago Board Options Exchange.
Les profils «à expiration» fournissent aux
opérateurs actifs un cadre de référence indispensable
à la compréhension générale et au suivi quotidien
de leurs positions. D'autant plus que, on l'a vu à la première
partie, lorsque le temps passe la courbe de valeur se rapproche du profil
à expiration jusqu'à s'y confondre le dernier jour. Le profil
à expiration est «l'enveloppe» des profils avant
l'échéance.
Nous considérons dans cette partie que la plupart des
positions prises par les opérateurs sont conservées
jusqu'à expiration.
Nous avons vu que le gain net de l'acheteur et du vendeur d'un
CALL, ou d'un PUT, à expiration dépend du prix d'exercice, de la
valeur que prendra l'actif sous-jacent à l'expiration et du prix de
l'option au moment de l'ouverture de la position. Donc toute prise de position
suppose d'abord :
· une anticipation concernant l'évolution du
marché en général et celle d'actifs particuliers (à
l'aide d'analyses techniques ou fondamentales, ...) et du temps
nécessaire pour sa réalisation;
· le choix d'une stratégie qui procure un profit
si l'anticipation faite se réalise, et limite les pertes sinon. Ce choix
implique la sélection d'une échéance et d'un prix
d'exercice.
Parce que les opérateurs ont le choix entre
différents prix d'exercice et différentes
échéances, les options leur permettent de concevoir des
stratégies plus complexes que celles qui consistent à ne
spéculer qu'à la hausse ou la baisse des cours (seules
possibilités offertes par les achats ou ventes d'actifs cotés au
comptant ou à terme).
Par achats et ventes simultanées de différentes
options, il devient possible de spéculer sur des variations du cours de
l'actif sous-jacent à l'intérieur d'une ou plusieurs plages de
cours, ou sur la volatilité de l'actif sous-jacent. Il est aussi
possible de construire des stratégies qui fournissent un profil de gain
net taillé sur mesure.
Notre objectif dans ce chapitre est de présenter les
stratégies spéculatives tes plus traditionnelles, construites
à partir de combinaisons d'options négociées sur le
même actif sous-jacent, sur la base d'anticipations concernant soit
l'évolution de son cours soit celle de sa volatilité.
Nous présentons dans une première section les
stratégies élémentaires d'achats ou ventes «nus»
de CALLs ou de PUTs ; dans une deuxième section les stratégies
d'écart, stratégies moins risquées construites par achats
et ventes simultanés de CALLs (ou de PUTs) de prix d'exercice ou
d'échéances différents, adaptées à la
spéculation sur la volatilité. Sauf mention expresse, nous
ignorons les frais de transactions, les appels de marge, les dividendes, et
l'impact de la fiscalité. La date d'expiration est supposée
coïncider avec la date du règlement.
Une stratégie élémentaire consiste
à acheter ou à vendre une action, un actif, un indice, un
portefeuille ou une option sans investir dans un second actif.
L'opérateur achète une option d'achat lorsqu'il
anticipe une hausse du prix de l'actif support. Lorsqu'il anticipe une baisse
de la valeur du sous-jacent, il vend une option d'achat. L'opérateur
achète une option de vente lorsqu'il anticipe une baisse du prix du
sous-jacent. Il vend une option de vente lorsqu'il anticipe une hausse du prix
de l'actif support.
L'option achetée (vendue) est à la parité
on à la monnaie (at thé money) lorsque la valeur de
l'actif support est égale, ou pratiquement égale, au prix
d'exercice. Elle est dans la monnaie (m thé money) lorsque le
prix du sous-jacent est supérieur (inférieur) au prix d'exercice
pour une option d'achat (une option de vente). L'option achetée (vendue)
est en dehors de la monnaie (ont of thé money) lorsque le prix
de l'actif support est inférieur (supérieur) au prix d'exercice
pour une option d'achat (une option de vente).
4.1.1. L'achat d'un CALL nu :
L'achat d'un CALL est profitable à expiration lorsque
le cours de l'actif dépasse le point mort.
Avant l'expiration, le prix de l'option varie à chaque
instant en même temps et dans le même sens que le prix de l'actif
sous-jacent. Ainsi peut-on s'attendre à faire un profit, quand le cours
de l'actif monte, en achetant un CALL que l'on espère revendre plus
cher, ce qui revient à spéculer à la hausse du cours. La
valeur de la position est caractérisée par un delta positif (elle
croît avec l'actif), un gamma positif (la courbure est tournée
vers le haut), un thêta négatif (la valeur diminue quand le temps
passe) comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus et un Véga
positif (elle croît avec la volatilité).
Ainsi l'achat d'un CALL est adapté à une
anticipation de hausse des cours («bullish »). L'opérateur
doit choisir :
· la date d'échéance; elle doit bien
sûr être postérieure, et la plus proche, de la date de
réalisation prévue pour l'anticipation ;
· le prix d'exercice.
Un CALL peut être acheté «nu», ou
«sec», dans un but de spéculation, ou comme achat
différé de l'actif. Il peut aussi servir de couverture à
une vente préalable de l'actif, menacée par une hausse des cours
; on parle alors d'achat de CALL couvert (Chapitre V).
A. SPECULATION :
Pour le choix du prix d'exercice, des études
américaines ont montré que les options les plus profitables
étaient :
· celles légèrement en dehors (la valeur
intrinsèque est nulle), pour une variation forte ou rapide des cours
(dépassant le deuxième prix d'exercice suivant) ;
· celles à parité pour une variation
modérée ;
· celles légèrement en dedans pour une
variation faible ou lente.
Mais pourquoi acheter un CALL plutôt que l'actif
sous-jacent?
Pour un opérateur, qui spécule, et ferme sa
position juste avant l'expiration, évitant ainsi la livraison de l'actif
:
· le risque est limité au prix d'achat de l'option
;
· «l'effet de levier» fonctionne pour certaines
valeurs du cours : le taux de rentabilité anticipé de l'option
est alors supérieur à celui anticipé sur l'actif.
L'effet de levier se produit parce qu'au-delà du prix
d'exercice, à expiration, tout accroissement du prix de l'actif
sous-jacent est répercuté dans le gain net du CALL et lorsque le
prix d'achat de l'option est inférieur, soit au prix d'achat de l'actif
lorsqu'il est coté au comptant, soit au dépôt de couverture
lorsqu'il s'agit d'un achat à terme.
Lorsque le dépôt initial est fait sous forme de
titres la notion de rentabilité n'est pas claire. Nous supposerons donc
explicitement dans les exemples que le dépôt est fait en
espèces. Bien sûr, en dessous du prix d'exercice la perte sur le
CALL est totale mais inférieure en montant à celle
enregistrée sur l'actif pour une chute des cours importante.
Or les études de comportement montrent que le
degré de mécontentement d'un opérateur en cas de perte est
très supérieur à la satisfaction qu'il retire d'un gain du
même montant. Ce qui revient à dire que, à la hausse c'est
le taux de rentabilité qui compte, à la baisse c'est le montant
de la perte (on parle toujours des pertes mais jamais des gains).
· Comparons l'achat le 18 janvier de 100 actions Paribas
à 293 et l'achat d'un CALL Paribas/mars/320 à 16.
Supposons que le dépôt exigé sur l'achat
des actions soit versé en espèces : de 20%, minimum exigé
par le règlement de la Bourse, à 100 %, comme peuvent le demander
certains agents de change depuis octobre 87.
Les gains nets, à échéance,
ramenés à une action, et les taux de rentabilité sont
calculés pour les valeurs extrêmes de la couverture exigée
sur les actions (100%, puis 20 %) dans le tableau et les graphiques suivants.
Le taux de rentabilité d'une stratégie est égal au gain
net divisé par l'investissement initial (16 pour le CALL, 293 X 100 % ou
293 X 20 % pour l'action).
Graphique du Gain net Globale
Taux de rentabilité
Les éléments de comparaisons sont
regroupés dans le tableau suivant.
Le point mort de l'action est le plus bas. Le point
d'indifférence en termes de gain net est 277 : en dessous il vaut mieux
acheter le CALL car la perte est limitée. En revanche, en termes de
rentabilité, pour un dépôt de garantie de 100%, le CALL est
plus intéressant au-dessus de 338 et, pour un dépôt de 20
%, en dessus de 352. Selon le dépôt demandé, l'effet de
levier jouera plus ou moins rapidement (de 338 à 352) : plus le
dépôt est élevé plus le CALL est
intéressant.
B. CHOIX DU PRIX D'EXERCICE:
Un opérateur anticipe le 18 janvier une
remontée du cours de l'action Paribas aux environs de 380, d'ici fin
mars. Il a le choix entre acheter l'action au RM à 293 ou l'un des trois
CALIs cotés suivants :
· CALL Paribas/mars/240 à 64 ;
· CALL Paribas/mars/320 à 16;
· CALL Paribas/mars/360 à 7 ;
· CALL Paribas/mars/400 à 2.
Que choisir ?
Le tableau suivant décrit les profils de gains nets,
à l'échéance, ramenés à une action,
associés à chacune des stratégies. Dans les quatre
dernières lignes du tableau on trouve les taux de rentabilités
correspondant à un cours Paribas, d'abord de 380*, puis de 420** (pour
une couverture de l'action soit de 100 %, soit de 20 %).
Les profits et gains nets
Graphique du Gain net Globale
On constate sur le graphique que tous les points morts sont
à droite du prix de l'action 293 et que le CALL dont le graphe est le
plus proche de celui de l'action est celui dont le prix d'exercice est le plus
faible : c'est le CALL le plus en dedans.
En effet, plus un CALL est en dedans plus il a des chances
d'être exercé. Acheter un CALL très en dedans (C/240),
c'est pratiquement acheter l'action.
Pour un cours anticipé à 380, selon le
critère de choix du gain net, l'achat de l'action est la
stratégie la plus intéressante ; mais selon celui du taux de
rentabilité, l'achat d'un CALL autre que celui à 240 (dont le
prix est supérieur à 20 % du prix de l'action) ou 400 (à
gain négatif) paraît plus judicieux.
Le CALL/mars/320 est en dehors; son prix est relativement
faible. Il a l'avantage d'être proche de la parité donc plus
liquide que les autres. Pour une anticipation à 380, c'est le meilleur.
Nous verrons cependant (deuxième section) qu'une
stratégie d'écart peut être moins onéreuse et plus
rentable. Pour une anticipation à 420, il faut arbitrer entre la
perspective de rentabilité accrue (mais cela suppose une grande
confiance dans l'anticipation faite), et une plus faible liquidité, donc
moins de facilité à se dégager.
En effet, l'opérateur doit surveiller sa position
puisque l'existence d'un marché secondaire lui permet d'ajuster
rapidement sa position à l'évolution des cours.
Si au lieu de monter, le cours baisse en dessous de 293 et si
la laisse semble définitive, il faut accepter sa perte et fermer la
position ; si la baisse semble temporaire, l'opérateur peut revendre le
CALL et «router vers le bas» par revente du CALL et achat
simultané d'un autre CALL de prix d'exercice plus faible (voir chap.
5).
Si le cours est stable : il faut revendre car la valeur temps
du CALL achetée diminue. Si le prix monte moins vite que prévu,
on revend le CALL; s'il monte plus vite, on «roule vers le haut» : on
revend le CALL et rachète celui dont le prix d'exercice est
immédiatement supérieur.
4.1.2. L'achat d'un PUT nu :
Avant l'expiration, le prix du PUT varie à chaque
instant en même temps, et en sens inverse, que le prix de l'actif
sous-jacent. Ainsi s'attend-on à faire un profit quand le cours de
l'actif baisse en achetant un PUT que l'on espère revendre plus cher. On
spécule à la baisse du cours. La position est
caractérisée par un delta négatif, un gamma positif, un
thêta négatif et un Véga positif.
Lorsque le marché est fortement baissier (bearish)
l'opérateur, qui souhaite garder sa position jusqu'à expiration,
achète un PUT qui lui procure un gain net à expiration lorsque le
cours de l'actif baisse en dessous du point mort (prix d'exercice,
diminué du prix du PUT : K - P).
Tous les commentaires concernant l'achat du CALL en cas de
forte hausse des cours sont transposables à l'achat d'un PUT en cas de
forte baisse.
Donc un opérateur peut préférer
spéculer sur l'achat d'un PUT plutôt que sur la vente de l'actif
parce que le risque est limité au prix du PUT et la rentabilité
espérée, plus forte que sur la vente de l'actif dès que le
cours descend suffisamment.
Il peut aussi vouloir bloquer un prix de vente maximum de
l'actif, au prix d'exercice, diminué du prix du PUT.
4.1.3. La vente d'un CALL nu :
Le gain net du vendeur du CALL est opposé à
celui de l'acheteur : il gagne ce que l'autre perd. Il gagne lorsque le cours
de l'actif sous-jacent est inférieur au point mort (prix d'exercice +
prix du CALL). Son gain est plafonné au prix de l'option lorsque le
cours est inférieur au prix d'exercice, alors que sa perte peut
être illimitée. Un vendeur espère que le CALL ne sera pas
exercé et qu'il pourra garder le prix de l'option.
Une stratégie de CALL vendu est
caractérisée par un delta négatif un gamma négatif,
un thêta positif et un Véga négatif.
La vente d'un CALL est une stratégie qui correspond
à une évolution neutre à légèrement
baissière du cours de l'actif sous-jacent. Légèrement car
si la baisse est importante l'achat d'un PUT est préférable (le
gain est quasi - illimité).
Le vendeur doit choisir :
· la date d'échéance; puisque la valeur
temps d'un CALL décroît avec le passage du temps et d'autant plus
vite que l'on se rapproche de l'échéance, le vendeur essaie de
gagner la valeur temps. Il choisit une échéance à moins de
6 à 8 semaines ;
· le prix d'exercice.
Mais le vendeur du CALL peut être « exercé
». Comme son engagement est ferme, il doit se soumettre au système
de garantie, institué par la Chambre de Compensation, qui garantit la
bonne fin des transactions et comprend :
· le versement d'un dépôt initial,
· et l'ajustement quotidien de ce dépôt, de
façon telle que chaque jour il représente la somme
nécessaire à la liquidation de la position (dans
l'hypothèse de l'évolution la plus défavorable lors de la
séance de Bourse suivante). Le dépôt initial est, comme on
le verra, supérieur au prix de l'option, donc la rentabilité d'un
vendeur est plus réduite que celle d'un acheteur.
4.1.4. La vente d'un PUT nu :
Elle est, en tous points, analogue à celle de la vente
d'un CALL nu mais adapté à une évolution du cours de
neutre à haussière, puisque le gain net est positif
au-delà du point mort (prix exercice - prix de l'option).
S'il spécule, un opérateur, pour ne pas
être exercé, choisit plutôt de vendre un PUT en dehors. Il
est soumis au même système de couverture, le cours le pire
étant à la baisse. Il doit éviter de sélectionner
une action qui distribue un dividende avant l'échéance car alors
le cours de l'action baissera (approximativement du montant du dividende) et la
valeur du PUT augmentera.
S'il veut acheter une action à un prix inférieur
à son prix : le prix d'exercice moins le prix de l'option, il choisira
plutôt un PUT en dedans. Mais l'achat n'est jamais certain ; dans ce cas
il garde la prime.
Acheter une action c'est parier sur la croissance du cours;
acheter un CALL«nu» c'est parier sur la croissance du cours au-dessus
du point mort, à un coût moindre.
Peut-on encore réduire le coût lorsque la
prévision concerne une croissance limitée ou même un
intervalle réduit ?
Les combinaisons d'options soit de prix d'exercice
différents, soit d'échéances différentes, soit des
deux permettent de le faire.
Les combinaisons les plus traditionnelles sont les
écarts : l'opérateur achète une option et en vend
simultanément une autre. Ils sont réalisés avec un
même type d'options (soit des CALLs, soit des PUTs).
Une stratégie d'écart utilise deux options ou
plus du même type (deux options d'achat ou deux options de vente). Si les
prix d'exercice varient, il s'agit d'un écart vertical. Si les
échéances changent, il s'agit d'un écart horizontal.
On distingue trois types d'écart :
· les écarts verticaux : même
échéance mais prix d'exercice différents;
· les écarts horizontaux : même prix
d'exercice mais échéances différentes;
· les écarts diagonaux : prix d'exercice et
échéances différents.
4.2.1. Ecart vertical :
Une stratégie d'écart vertical (spread trading
strategy) suppose l'achat et la vente d'une option d'achat portant sur le
même sous-jacent, ayant la même échéance mais avec
des prix d'exercice différents23(*). On parle d'écart vertical haussier (Bull
spread) et d'écart vertical baissier (Bear spread).
A. Ecart vertical à base de
CALLs :
L'acheteur d'un écart vertical achète un CALL et
en vend un autre de prix d'exercice supérieur. L'écart est
débiteur puisque le CALL acheté, de prix d'exercice plus faible,
a plus de valeur que le CALL vendu. Compte tenu de l'écartement des prix
d'exercice, il n'y a pas de marge à verser.
Le vendeur d'un écart vertical achète un CALL et
en vend un autre de prix d'exercice inférieur. L'écart est
créditeur puisque le CALL vendu, de prix d'exercice plus faible, a plus
de valeur que le CALL acheté. Il doit verser une marge.
· Hausse modérée de l'actif
sous-jacent :
C'est une stratégie adaptée à la hausse
des cours car, lorsque le cours augmente, les deux CALLs prennent de la valeur,
mais le CALL acheté, plus proche de la parité croît plus
vite que le CALL vendu, qui est plus en dehors.
Donc le gain prévu sur le CALL acheté est
supérieur à la perte prévue sur le CALL vendu et la valeur
de l'écart s'accroît ce qui permet à l'acheteur de le
revendre plus cher, avec profit.
Ø Exemple :
Le 18 février vous anticipez, d'ici fin février,
la hausse de l'action Lafarge-Coppée, cotée 1 157. Vous pouvez
:
acheter l'action à 1 157;
acheter le CALL mars/1 200 à 85;
acheter un écart vertical en dehors : achat du CALL
mars/1 200 à 85 et vente simultanée du CALL mars/1 300 à
54, pour une dépense de 31.
Tableau de gains nets
Les éléments de comparaisons sont
regroupés dans le tableau suivant.
En dessous de 1 200 (prix d'exercice le plus faible), la perte
de l'écart est limitée à son coût d'achat. Dans ce
cas les valeurs intrinsèques des deux CALLs sont nulles. Au-dessus de 1
300 (prix d'exercice le plus élevé), les deux CALLs ont une
valeur intrinsèque positive : (S* - 1 200) et (S* - 1 300); le gain net
de l'écart (69) est la différence de ces valeurs (100) dont on
déduit le coût de l'écart (31). Le gain net est positif
au-dessus du point mort 1231 (prix d'exercice le plus faible + coût de
l'écart = 1 200 + 31).
Sur le graphique ci-dessous, on reporte les profils de gains
nets des différentes stratégies, ainsi que celui de
l'écart avant l'expiration.
Graphique du Gain net Globale
Si l'on compare les trois stratégies sur la base du
gain net, celui de l'écart est supérieur à celui de
l'achat de l'action en dessous de 1126, mais inférieur au-dessus ;
en particulier son point mort est plus élevé. Il est
supérieur à l'achat du CALL en dessous de 1354, et
inférieur en dessus.
Taux de rentabilité
Si le cours est à 1 300, le taux de rentabilité
de l'action est 143/1 157 = 12,36 % avec un dépôt de couverture de
100 % et de 61,80 % pour un dépôt de 20 %, celui du CALL/1 200 de
15/85 = 17,65 %, celui de l'écart de 69/31 = 222,58 %, hors frais de
transactions. Notons que le CALL/1 300 aurait pu être vendu nu ; mais
c'est une stratégie où le risque de perte est illimité.
Si l'on compare les stratégies sur la base du taux de
rentabilité (graphique ci-dessus) l'écart est plus rentable que
l'action au-dessus de 1233 (couverte à 100 %) et que le CALL/120
jusqu'à un cours de 1474,2.
Avant l'expiration (graphique ci-dessous), lorsque le cours
est proche de 1 250 (milieu de l'intervalle joignant les prix d'exercice) les
valeurs temps des deux CALLs sont égales donc s'annulent et
l'écart est égal à sa valeur intrinsèque.
Au-delà de ce point, le passage du temps joue en faveur de
l'écart puisque le CALL, vendu (de prix d'exercice supérieur),
est plus en dedans que le CALL acheté, donc sa valeur temps est plus
élevée, et la différence positive des valeurs temps, est
gagnée par l'acheteur de l'écart.
Si l'on veut caractériser l'écart à
l'aide des indicateurs de sensibilité :
delta est positif puisque sa valeur croît avec le cours
;
thêta est négatif, gamma et Vega positifs pour
un cours inférieur à celui où l'écart est
égal à sa valeur intrinsèque; au-delà thêta
est positif, gamma et Vega négatifs.
Indicateurs de sensibilité
· Hausse modérée de l'actif
sous-jacent :
L'opérateur anticipe une baisse des fours. Il vend un
écart «en dehors» (sous-entendu du profit) à base de
CALLS «en dedans», qu'il espère racheter moins cher. Il vend
le CALL dont le prix d'exercice est le plus faible et achète celui dont
le prix d'exercice est le plus élevé, donc moins onéreux.
Il vend le CALL parce qu'il anticipe la baisse, mais il achète l'autre
pour limiter son risque. Il encaisse la différence. Puisqu'il a pris un
engagement en vendant le CALL, il doit se soumettre au système de
garantie.
A échéance, la perte maximum a lieu si le cours
ne tombe pas en dessous du prix d'exercice le plus élevé; elle
est égale à la différence des prix d'exercice,
diminuée de la somme touchée au départ.
Si l'anticipation sur le cours de l'action
Lafarge-Coppée avait été à la baisse
l'opérateur aurait pu vendre le CALL/mars/l 000 à 208 et acheter
le CALL/mars/1 100 à 135, réalisant une recette immédiate
de 73. La perte maximum est : 100 -- 73 = 27.
B. Ecart vertical à base de
PUTs :
On définit avec des PUTs des stratégies
analogues à celles décrites pour les CALLs, mais le risque
d'exercice anticipé est plus important que pour les CALLs.
Lorsque l'opérateur anticipe une baisse
modérée; il achète en général un
écart vertical de PUTs. Il achète un PUT et vend celui de
même échéance dont le prix d'exercice est
immédiatement inférieur.
L'écart est débiteur. Sa perte est
limitée à l'investissement initial. Sa valeur est
plafonnée à la différence des prix d'exercice.
Ø Exemple :
Si le 18 janvier vous aviez anticipé, une chute des
cours d'ici fin mars de l'action Cie du Midi, aux environs de 1020, vous auriez
pu acheter un écart vertical de PUT :
achat du PUT/mars/1 100 à 110 et vente du
PUT/mars/1000 à 77, alors que le cours de l'action cotait 1 100.
La perte est limitée au coût d'achat : 110 - 77
= 33. La valeur de l'écart est limitée à la
différence des prix d'exercice : 100, et le gain maximum est
limité à : 100 -33 = 67.
Graphique du Gain net Globale
C'est une stratégie adaptée à la baisse
modérée des cours.
4.2.2. Ecart horizontal :
L'achat d'un écart horizontal consiste à acheter
un CALL d'échéance éloignée et à vendre
simultanément un CALL de même prix d'exercice mais
d'échéance rapprochée. Il est adapté à une
légère croissance ou à une stabilité des cours.
Si le cours croît légèrement, le CALL
à échéance plus proche croît plus vite que l'autre
(son delta est plus fort). L'écart va s'accroître.
De plus, puisque le prix d'exercice est le même, lorsque
l'actif sous-jacent au contrat est le même sur les deux
échéances, les valeurs intrinsèques sont les
mêmes donc la valeur de l'écart est la différence des
valeurs temps.
Comme la valeur temps du CALL le plus rapproché
décroît plus vite que celle du CALL le plus éloigné,
on espère revendre l'écart plus cher qu'on ne l'a acheté.
4.2.3. Ecart papillon :
Un écart papillon est la combinaison de deux
écarts verticaux de même échéance, l'un
débiteur et l'autre créditeur, qui font intervenir trois prix
d'exercice successifs (et équidistants) ;
C'est aussi une combinaison de trois CALLs comprenant par
exemple l'achat de 1 CALL au prix d'exercice le plus élevé,
l'achat de 1 CALL au prix d'exercice le plus faible et la vente de 2 CALLs au
prix d'exercice intermédiaire.
Ø Exemple :
Le 18 janvier, le cours de l'action Peugeot, est coté
917. Un investisseur anticipe une stabilité des cours autour de 920. Il
peut construire un écart « papillon » à partir des
trois CALLs cotés sur l'action Peugeot, de prix d'exercice successifs :
840, 920 et 1 000 :
achat de 1 CALL Peugeot/mars/840 à 140;
vente de 2 CALLs Peugeot/mars/920 à 100;
achat de 1 CALL Peugeot/mars/1 000 à 78.
La dépense initiale est : 140 + 78 - 2 x 100 = 18.
Tableau de Gain net global
Ecart Papillon
A échéance, le gain net maximum est atteint au
prix d'exercice intermédiaire : tous les CALLs expirent sans valeur,
sauf celui à prix d'exercice le plus faible dont la valeur
intrinsèque est la différence entre les deux premiers prix
d'exercice. Donc la valeur maximum prise par l'écart à expiration
est égale à l'écart entre deux prix d'exercice,
diminué du coût d'ouverture à la position (80-18).
Comparée à un écart vertical cette
stratégie coûte moins cher (18 contre 40) puisque l'on vend deux
CALLs au prix d'exercice intermédiaire et que l'achat du CALL au prix
d'exercice le plus élevé est peu coûteux (option
très en dehors). Elle est aussi moins risquée puisque ce dernier
CALL limite le risque à la baisse; de plus il rend la distribution
symétrique.
Cette stratégie est adaptée soit à une
hausse des prix jusqu'au prix d'exercice intermédiaire, soit à la
stabilité autour de ce prix. La perte maximum est égale au
coût d'ouverture de la position.
Ces stratégies sont assez difficiles à mettre en
oeuvre car elles mettent en jeu 4 options à négocier
simultanément, et l'es coûts de transactions sont importants.
Comme on l'a vu, les prix des options et ceux de l'actif
sous-jacent varient en concordance puisque l'action des arbitragistes tend
à leur faire respecter des relations fondamentales qui les lient,
dès qu'ils s'en écartent. Ainsi lorsqu'un opérateur
redoute une chute de cours de l'actif qu'il détient, il peut soit vendre
des CALLs dans l'espoir de les racheter moins cher, soit acheter des PUTs dans
l'espoir de les revendre plus cher, compensant ainsi la perte prévue sur
l'actif par un gain sur les options. Si au contraire il redoute une hausse de
l'actif, il peut acheter des CALLs ou vendre des PUTs.
Les options, comme les contrats à terme ferme, offrent
une protection non seulement contre les variations du cours de l'actif
sous-jacent au contrat d'options (action, notionnel, devise, indice
boursier...), mais aussi contre les variations du cours d'autres actifs qui
varient en concordance avec celui de l'actif sous-jacent (obligations, actions
autres que les actions supports d'options...).
Les contrats à terme ferme permettent de se
protéger efficacement contre une évolution défavorable des
cours en bloquant à l'avance un prix ou un taux à terme. Mais
leur inconvénient majeur tient au fait qu'un opérateur ne peut
profiter d'une évolution favorable des cours ; la perte sur les contrats
à terme vient en déduction du gain réalisé sur la
position à couvrir.
En revanche, les options permettent de se couvrir contre une
évolution défavorable, tout en profitant d'une évolution
favorable des cours. Ainsi, au lieu de bloquer les cours les options permettent
de fixer des cours plafonds ou des cours planchers.
5.1.1. Principes :
Si le but de l'opérateur est d'essayer
d'éliminer le risque de variation des cours ou « risque de cours
» grâce à des options, il doit déterminer le nombre
optimal qui lui permet de minimiser ce risque. En aucun cas, il ne pourra
l'éliminer totalement.
En effet, l'opérateur remplace un portefeuille d'actifs
par un nouveau portefeuille constitué d'actifs et d'options, donc mieux
diversifié que le premier; mais pour éliminer tout risque il
faudrait que les cours des actifs et ceux des options soient parfaitement
corrélés, ce qui est tout à fait impossible, puisque le
cours des options dépend d'autres variables que le cours de l'actif.
Si l'opérateur détient un portefeuille d'actifs
et redoute une chute du cours de 1, il peut essayer de vendre R CALLs de
façon à ce que la perte de cours de 1 soit compensée par
une augmentation de valeur des R CALLs de 1 ; ou plus
généralement, qu'une variation du cours, dS, soit
compensée par une variation égale et opposée, des CALLs, R
dC.
Il doit donc déterminer le ratio de couverture R qui
minimise les variations de cours de la position couverte :
dS - RdC = (S - S°) - R x (C -
C°)
Sachant que le delta mesure la sensibilité de l'option
à la variation d'1 unité du cours du sous-jacent (dC =
ÄdS), on déduit le ratio de couverture comme
suit :
Ò Pour un CALL à parité, delta est proche
de 0,5. Il faut vendre : 1/0,5 = 2 CALLs. Pour un delta de 0,33, il faudrait
vendre : 1/0,33 =3 CALLs.
Si au lieu de CALLs, l'opérateur choisissait des PUTs,
on aurait de la même façon : dS - l/Ä dP = 0, et comme le
delta d'un PUT, est négatif, la variation de l'actif serait
protégée par l'achat de (- 1/ Ä) PUTs.
Ò Pour un PUT à parité, delta est proche
de -- 0,5. Il faut acheter : 1/0,5 = 2 PUTs. Pour un delta de - 0,66, il
faudrait acheter : 1/0,66= 1,5 PUTs.
Si au lieu de détenir l'actif, l'opérateur l'a
vendu (par exemple il a vendu des actions qu'il prévoyait une chute des
cours), il peut se couvrir, soit par l'achat de 1/ Ä CALLs : 1/ Ä dC
- dS = 0, soit par la vente de - 1/ Ä PUTs : l/ ÄdP - dS = 0
On dit que l'on a construit des stratégies globalement
delta neutre puisque la position est insensible aux variations de cours de
l'actif sous-jacent. Mais le delta d'une option est un indicateur
instantané, qui dépend des mêmes variables que le prix de
l'option, et qui varie dès que le temps passe. Il faut donc ajuster en
permanence la position.
On apparie tous les jours, 1/ Ä CALLs ou - 1/ Ä PUTs
avec l'actif sous-jacent.
Dans ce chapitre nous traitons essentiellement le cas
où l'opérateur choisit une couverture dans l'intention de la
garder jusqu'à la date d'expiration; il souhaite être
«immunise», à cette date, contre une
variation défavorable des cours depuis la date d'achat. Il peut bien
sûr ajuster en permanence sa position. Mais cela est très
coûteux et nécessite un suivi quotidien de la couverture. Il doit
donc arbitrer entre une couverture «idéale» et chère et
une couverture «partielle» et meilleur marché.
Une solution «traditionnelle» consiste à
combiner une option et l'actif, donc à retenir un ratio de couverture
égal à 1.
Comme on va le voir sur des exemples, on «immunise»
la vente de l'actif, au-delà du prix d'exercice, par l'achat d'un CALL,
et en deçà par la vente d'un PUT; puisque tout accroissement du
cours de l'actif est entièrement répercuté à
l'échéance dans la valeur du PUT en deçà du prix
d'exercice, et au-delà pas du tout (et dans la valeur du CALL,
au-delà du prix d'exercice, et en deçà pas du tout). On
«immunise», de même l'actif détenu, en
deçà du prix d'exercice, par l'achat d'un PUT, et au-delà
par la vente d'un CALL. C'est la raison pour laquelle nous parlons de
couverture «partielle» : excellente d'un coté du prix
d'exercice, inexistante de l'autre. On voit que le choix du prix d'exercice est
une décision fondamentale et que la qualité de la couverture en
dépend.
5.1.2. Types de couvertures :
A. Achat d'un CALL couvert : achat d'un
CALL et vente de l'actif
L'achat d'un CALL sert à protéger la vente de
l'actif sous-jacent, au cas où le cours monterait au lieu de baisser
conformément à l'anticipation faite lors de la vente de l'actif.
Il a pour but de bloquer la perte maximum encourue par l'actif en cas
d'évolution défavorable des cours (à la hausse). Il se
comporte comme une assurance.
Ø Exemple :
Le 8 janvier, un opérateur vend 100 actions Paribas,
à la suite de prévisions faites à la baisse des cours. Le
18 janvier, un retournement de tendance lui fait redouter une hausse des cours;
l'action est cotée à 293. Il décide d'acheter soit le CALL
Paribas/mars/240 à 64, soit le CALL Paribas/mars/320 à 16.
Cette position est notée symboliquement : C - S (un
signe + indique un achat, un signe - une vente).
Tableau de Gain net global
Les gains nets sont reportés dans le graphique
ci-dessous.
Graphique du Gain net Globale
Les éléments de comparaison sont regroupés
dans le tableau suivant.
B. Vente d'un CALL couvert : vente d'un
CALL et achat de l'actif
Les stratégies de vente de CALLs couverts combinent
vente de CALLs sur un actif et détention de l'actif.
Un investisseur qui détient un actif et souhaite le
garder peut vendre un CALL :
· pour protéger sa valeur en cas de baisse
modérée du cours;
· accroître son rendement en cas de hausse
modérée.
Il peut aussi vendre un CALL et simultanément acheter
l'actif, de façon à obtenir une rentabilité
élevée tout en étant protégé. Dans ce cas,
l'actif ne l'intéresse pas; soit il le livre en cas d'exercice, soit il
le revend juste avant l'expiration.
Celte stratégie est notée symboliquement :
S-C.
Ø Exemple :
Stratégie défensive à une légère
baisse des cours
L'investisseur souhaite protéger la valeur de son
actif contre une légère chute des cours. Il choisit un CALL en
dedans de façon à compenser la baisse du cours de l'action par un
gain sur la valeur intrinsèque de l'option.
Un investisseur détient le 4 janvier 100 actions Lafarge
Coppée, cotées 1 155, et redoute une baisse ultérieure du
cours aux environs de 1 075. Il achète un CALL mars/1 100 à 130
pour se couvrir.
Tableau de Gain net global
Les gains nets sont reportés dans le graphique
ci-dessous.
Graphique du Gain net Globale
Les éléments de comparaisons sont
regroupés dans le tableau suivant.
Au-delà du prix d'exercice, le gain net est
bloqué à 75. En effet, toute décroissance du cours
entraîne un gain du même montant sur le CALL vendu : la perte de
cours est compensée par le gain de valeur intrinsèque. En
deçà du prix d'exercice, le CALL est insensible à toute
variation du cours, donc celle-ci est entièrement
répercutée dans le gain net global.
Si à l'expiration le cours de l'action atteint le prix
d'exercice, la position perd : (S - K) = (1 155 - 1 100); en revanche, le CALL
ne sera pas exercé et le vendeur conservera son prix : 130. Le gain
global est : 130 - 55 = 75 ou : C - (S - K). On reconnaît là la
définition de la valeur temps. Donc :
Le gain net maximum d'un actif couvert par un CALL en dedans
est égal à la valeur temps.
Le point mort de la position couverte est plus bas que celui
de l'action : 1 025 au lieu de 1 155. Le cours de l'action peut chuter
jusqu'à 1025, sans que la position ne perde de l'argent; la vente du
CALL fournit une marge de sécurité à l'action. Le point
d'indifférence est à 1 230. Si avant l'expiration le cours
dépasse ce point (1 230), il aurait mieux valu ne pas vendre le CALL.
En définitive, sur une plage allant de 1 025 à 1
230 (du point mort au point d'indifférence), le gain net de l'action
couverte est supérieur à celui de l'action nue. C'est vrai aussi
en dessous du point mort, mais en prévision d'une chute plus importante
du cours, il vaut mieux choisir une stratégie plus efficace telle que
l'achat de PUTs.
Puisque le gain net se réduit à la valeur temps,
plus le CALL est en dedans, plus le gain est faible, mais n'oublions pas que
l'objectif est de se protéger contre une baisse des cours. Si au lieu du
CALL mars/1 100, l'opérateur avait vendu le CALL mars/1 000 à 190
encore plus en dedans, le gain net maximum aurait été de : 190 -
(1 155 - 1 000) = 35, mais le point mort décalé vers la gauche
à : 1000 - 35 = 965, nombre qui ne semble pas exagérément
bas, compte tenu de l'évolution passée des cours.
Comme avec toutes les autres stratégies, il faut faire
un suivi de position et réagir. Si le cours baisse mais reste au-dessus
du point mort, il faut fermer avant l'expiration pour ne pas être
exercé ; s'il diminue en dessous du point mort, il faut «rouler
vers le bas» (sauf si c'est passager) ; si, au contraire, il se met
à monter, il faut « rouler vers le haut ».
La stratégie de vente de CALLs couverts en dedans est
donc bien une stratégie défensive adaptée à une
légère baisse des cours.
C. Achat d'un PUT couvert : achat d'un PUT
et achat de l'actif
Alors que l'achat du CALL sert à protéger la
vente de l'actif sous-jacent, l'achat d'un PUT sert à en protéger
l'achat (en cas de baisse des cours).
Pour couvrir l'achat d'une option de vente l'investisseur doit
acheter l'actif support de l'option dans une proportion
déterminée par le delta. Equivalent au ratio de couverture, le
delta indique le nombre de titres qui doivent être vendus ou
achetés pour couvrir l'achat ou la vente d'une option. Il est
égal à la dérivée du prix théorique de
l'option par rapport à la valeur de l'actif support (voir 5.1.1 :
principes de couverture).
D. Vente d'un PUT couvert : vente d'un PUT
et vente de l'actif
La vente d'une option de vente étant très
risquée, il souhaitable de mettre en place une opération de
couverture en vendant simultanément l'actif support de l'option dans une
proportion déterminée par le delta. Cette opération est
équivalente à la vente d'une option d'achat. Elle ne
présente pas de risques en cas de baisse du marché.
De manière symétrique à la
précédente :
· la vente d'un PUT en dedans protège la vente de
l'actif sous-jacent, en déplaçant le point mort à la
hausse, mais en bloquant le gain net à la valeur temps, pour un cours en
dessous du prix d'exercice ;
· la vente d'un PUT en dehors améliore la
rentabilité attendue de la vente de l'actif sous-jacent, lorsque
l'opérateur anticipe une faible baisse des cours, mais elle bloque le
gain net à un niveau égal à la valeur temps,
augmentée de la différence entre le cours initial et le prix
d'exercice.
Certains actifs, différents des actifs supports aux
contrats d'options négociables, peuvent être couverts grâce
à des options lorsque leurs valeurs varient en concordance avec le cours
d'un ou plusieurs actifs supports. La qualité de la couverture est moins
bonne mais suffisamment intéressante pour être utilisée
couramment.
C'est le cas des obligations (soit détenues, soit
à acheter ou à émettre dans un avenir proche), et du cours
du notionnel, ou encore, d'un portefeuille d'actions et d'un indice boursier
comprenant les actions les plus négociées. On parle alors de
couverture croisée.
Le problème que nous allons aborder est de
déterminer le nombre d'options qui protège les portefeuilles
contre les variations de cours.
5.2.1. Couverture d'un portefeuille d'obligations par des
options sur notionnel :
La relation entre le cours de l'emprunt et celui de l'option
est indirecte et se fait par l'intermédiaire du cours à terme
qui, lui, est connecté directement à chacun d'eux.
Les cours sur les trois marchés sont liés par
des relations d'équilibre, dont on déduit le ratio de couverture
:
1- Pour couvrir un portefeuille d'emprunts d'Etat (le moins
cher à livrer) par des contrats sur notionnel, il faut vendre É x
M/N contrats, où É est le facteur de concordance (divisé
par 100) du moins cher à livrer, M la valeur nominale du portefeuille,
et N le nominal de l'emprunt notionnel (500000 F). Ce résultat repose
sur la relation liant le cours de l'emprunt d'Etat le moins cher à
livrer et le cours à terme :
É x F-S = {(S + CC) rT/360 - CT/365}
où S est le cours au comptant du moins cher à
livrer, CC son coupon couru, C son coupon, F (comme « future ») le
cours du notionnel, T la durée jusqu'à échéance, et
r le taux d'intérêt pour la période T.
Pour une faible variation des taux d'intérêt, et
une période de temps très courte, la variation du deuxième
membre de la relation est négligeable, ce qui permet d'écrire que
la variation du premier membre est nulle :
É x dF-dS = 0.
Donc, la vente de É contrats, dont le gain de valeur
est É x dF, compense une perte de valeur, dS, de l'emprunt d'Etat le
moins cher à livrer.
Ce résultat est vrai pour un emprunt et un notionnel de
valeur nominale 100 F puisque les cours sont cotés en pourcentage de la
parité. Donc si M est le montant nominal du portefeuille d'emprunts les
moins chers à livrer, N la valeur nominale du notionnel, le nombre de
contrats qui minimise le risque de la position à couvrir est égal
à : f x M/N.
S'il s'agit d'obligations autres que la moins chère
à livrer, il faut vendre R x M/N contrats, où R est estimé
soit par des méthodes statistiques, soit par des méthodes
analytiques. (R = É lorsque l'obligation se confond avec le moins cher
à livrer).
2- Pour couvrir le notionnel, il faut vendre : 1/Ä CALLs
ou acheter (-1/ Ä) PUTs (voir section précédente).
De : dS =ÉdF et dC = ÄdF,
On tire : dS=É/ÄdC
Ou dS-É/ÄdC = 0,
Et de : dS = ÉdF et dP = ÄdF,
On tire : dS =É/ÄdP
Ou dS -É/ÄdP = 0.
3-
On en déduit que pour couvrir un portefeuille
d'emprunts d'Etat les moins chers à livrer, on doit acheter des PUTs ou
vendre des CALLs, en nombre égal à24(*) :
Pour couvrir un portefeuille d'obligations autres que la moins
chère à livrer, on substitue au facteur de concordance un nombre
R, soit estimé statistiquement, soit analytiquement [par : É x
D/Dmcl , X S/Smcl ,où D et Dmcl sont
les dérations, et S et Smcl les cours de l'obligation et de
l'emprunt d'Etat le moins cher à livrer (mcl)]. La couverture doit bien
sûr être ajustée tous les jours.
Si l'horizon de couverture est la date d'expiration, pour
éviter des ajustements successifs coûteux, on choisit, comme pour
l'actif support, un delta égal à 1. La couverture ne sera
satisfaisante que d'un coté du prix d'exercice.
Ø Exemple :
Le 18 janvier 88 un gérant de portefeuille redoute une
hausse des taux d'intérêt, d'ici le 26 février, qui ferait
baisser la valeur de son portefeuille d'emprunts d'Etat (13,20 % de septembre
1995, de valeur nominale 10 millions de francs).
Il peut se couvrir sur le MATIF :
· soit en vendant des contrats sur notionnel et il bloque
un cours à terme ;
· soit en achetant des options de vente sur notionnel et
il fixe alors un cours plancher.
Puisqu'il anticipe le risque pour une date
précédant le 26 février, il choisit
l'échéance la plus proche, mars, car les contrats sont plus
liquides et le risque de base moins important.
Le notionnel mars est coté à 98,85, le PUT
NNN/mars 88/96 à 0,27, le PUT NNN/mars 88/98 à 0,84, le PUT
NNN/mars 88/100 à 1,87.
A. Couverture de la position à la date
d'expiration :
1 - Il vend des contrats sur le notionnel mars 88,
cotés à 98,85 dans l'espoir de les racheter moins cher, le 26
février, date d'expiration des options et non le 25 mars, dernier jour
de négociation de l'échéance de mars.
Puisque le 13,20 % est le moins cher à livrer, et que
son facteur de concordance est de 116,1134, il estime le nombre de contrats
à vendre à :
É x M/N= 1,161134 x 10 000 000/500 000 = 4,64
contrats.
Ce nombre doit être arrondi, de préférence
au chiffre inférieur, donc à 4 puisqu'il est
préférable de «sous-couvrir » plutôt que de
«sur-couvrir». On sait que la couverture ne peut être parfaite.
Il subit le risque de base : il remplace le «risque de cours» par le
«risque de base».
Cependant si elle n'est pas parfaite, la couverture est
souvent excellente. Elle a néanmoins l'inconvénient de toutes les
couvertures à terme : si l'anticipation est bonne, la couverture est
profitable ; si l'anticipation est mauvaise, parce que les taux varient
favorablement, le gérant ne peut profiter de cette évolution
favorable puisqu'il va perdre sur les contrats vendus.
Celte limitation des contrats à terme est l'une des
principales raisons du succès des options.
2 - Il achète des options de vente sur l'emprunt
notionnel dans l'espoir de les revendre moins cher, le jour d'expiration, le 26
février. Il se «projette» le 26 février et estime
à 4,64 le nombre de PUTs à acheter car pour éviter les
frais d'ajustement quotidiens du delta, il choisit un delta égal
à 1. Le problème de la «sur-» ou «sous-»
couverture est moins aigu qu'avec le notionnel car s'il «sur-couvre»
à tort, sa perte est limitée au prix d'achat des contrats, donc
le risque moindre. Puisque l'expiration de l'option précède
l'échéance du notionnel il est soumis au risque de base.
Les graphiques ci-dessous présentent la distribution de
probabilité typique du rendement d'un titre couvert par la vente de
contrats sur notionnel et par l'achat d'options de vente sur notionnel. On voit
que l'achat de PUTs ne se limite pas à protéger le portefeuille.
Il change aussi favorablement la distribution des rendements en fixant
approximativement (à cause du risque de base) un prix plancher.
B. Couverture à très court
terme :
1 - Le ratio de couverture est le même; il peut vendre
4 contrats sur notionnel. Mais le risque de base est plus important car
l'horizon de couverture est plus éloigné de
l'échéance du notionnel.
2 - Il peut acheter É/A x M/N PUTs. Ce nombre
dépend du choix du prix d'exercice.
S'il choisit le PUT en dedans NNN/mars 88/98 à 0,84,
dont le delta est de 0,65, le nombre de PUTs à acheter est :
É/Ä x M/N= 1,161134/0,65 x 4 = 7,14 PUTS.
Comme le gamma du PUT est positif (graph. Ci-dessous), la
courbe est au-dessus de sa tangente et la variation réelle dP du prix du
PUT est légèrement supérieure si le cours baisse, et
inférieure si le cours monte, à l'approximation ÄdF faite
à partir du delta; la couverture par achat de PUTs est
légèrement meilleure que prévue. On peut donc arrondir par
défaut à 7 le nombre de contrats.
II faut alors surveiller quotidiennement la position pour elle
sûr de rester en position delta neutre.
3 - Au lieu d'acheter des PUTs, il peut se protéger par
la vente de É/Ä x M/N options d'achat.
S'il choisit le CALL en dehors NNN/mars 8.8/98, dont le
délia est 0,35, il est conduit à estimer à :
É/Ä x M/N = 1,161134/0,35 x 4 = 13,3 le nombre de CALLs à
vendre.
Comme le Gamma d'un CALL est positif (la courbe est au dessus
de sa tangente), on voit sur le graphique en haut que sa variation
réelle est inférieure au-dessous et supérieure au-dessus
du cours a l'approximation Ä x dF faite avec le delta ; et comme les CALLs
sont vendus, il vaut mieux légèrement sur-couvrir, à
14.
Le choix de la couverture dépend finalement du
gérant car chaque type de stratégie a des avantages et des
inconvénients : la vente des CALLs procure des ressources
immédiates, l'achat de PUT» entraîne des dépenses
immédiates et la vente de contrats à terme sur notionnel ni
ressources, ni dépenses immédiates aux appels de marge
près.
5.2.2. Couverture d'un portefeuille d'actions par des
options sur indice boursier :
Les options sur indices permettent de réduire le risque
systématique d'un portefeuille d'actions, risque que l'on mesure par son
bêta. En effet lorsqu'un investisseur redoute une baisse des indicateurs
de tendance et une chute globale des cours, il peut acheter des PUTs ou vendre
des CALLs, qui lui procureront un gain, propre à compenser la chute de
valeur prévue sur le portefeuille.
La relation entre le cours d'une option sur indice et la
valeur du portefeuille est indirecte comme dans le cas
précédent.
Les relations entre les cours sur les trois marchés
permettent aussi de déterminer un ratio de couverture.
1 - D'après le CAPM, la rentabilité
espérée R du portefeuille d'actions, est liée à la
rentabilité espérée Rm du marché, par la
relation : R = Ro + â (Rm -- Ro).
Et si on note V la valeur du portefeuille, M celle du
portefeuille de marché, dV et dM leurs variations sur une
petite période de temps, dt, on a donc dV =â x V/M x dM.
2 - Si on note / l'indice boursier, on a : dC = Ä x dI et
dP = Ä x dI.
3- En supposant que l'indice est une bonne
représentation du portefeuille de marché (dl/I = dM/M),
on obtient :
dV/V = â x dM/M = â x dl/I =
â/Ä x dC/I = â/ Ä x dP/I
ou :
dV = â /A x V/7 x dC, ou encore : dV -
â / Ä x V/I x dC = 0
dV = â /A x V/I x dP, ou encore : dV - â
/ Ä x V/I x dP = 0.
Pour protéger, le portefeuille contre une petite
variation des cours (risque de marché), on peut vendre un nombre de
CALLs, ou acheter (puisque delta est négatif) un nombre de PUTs
égal à :
On «immunise» la valeur du portefeuille des
variations de cours «du marché». Seule la composante de
marché est protégée, donc le risque
«systématique» du portefeuille, mais pas son risque «non
systématique ».
Si l'horizon de couverture est la date d'expiration, et si le
gérant veut éviter les frais d'ajustement quotidiens du nombre
d'options il peut choisir un delta égal à 1. Il n'est
protégé que d'un côté du prix d'exercice. Il
achète â x M/I, PUTs, pour éliminer le risque
systématique du portefeuille tout en conservant la possibilité de
profiter de tendances favorables du marché.
En vendant un contrat à terme synthétique (achat
d'un PUT et vente simultanée d'un CALL de même prix d'exercice et
même échéance), le gérant peut protéger
complètement le portefeuille contre le risque systématique de
marché.
Ø Exemple :
> Un gérant de portefeuille veut couvrir son
portefeuille pour la date d'expiration des PUTs. Si l'indice est cote 1 030, la
valeur du portefeuille d'actions est de 10 millions d'euros et son bêta
est de 0,9 ; il doit acheter :
0,9 x 10000000/ (200 x 1030) = 43,69 PUTS.
Le prix de la couverture est le prix des PUTs.
Pour se couvrir complètement contre les variations du
marché à la date d'expiration des options, le gérant peul
acheter 44 PUTs et vendre simultanément 44 CALLs (même
échéance et même prix d'exercice) de façon à
créer un contrat à terme synthétique.
Si le marché tombe de 10 %, mais la valeur de ses
actions de 8 %, il réalise un gain de 2 % (puisqu'il perd 8 % sur son
portefeuille et gagne 10 % sur la couverture) qui montre sa capacité
personnelle ou sa chance à sélectionner des titres
intéressants.
Si la chute est de 12 %, son incapacité ou sa malchance
est mise en évidence. Ce type de couverture immunise le portefeuille
contre le risque de marché, mais pas contre le risque non
systématique.
Si l'investisseur veut couvrir le risque global il devra
acheter, non pas un PUT sur indice, mais un portefeuille de PUTs sur chacune
des actions individuelles qui composent le portefeuille de façon
à couvrir le risque global (le systématique et le non
systématique) de chaque action, si tant est qu'elles existent.
Le coût en serait prohibitif. C'est la raison pour
laquelle les investisseurs sont amenés parfois à acheter des PUTs
sur indices et simultanément des PUTs sur les actions du portefeuille
dont le risque spécifique est très élevé et peu
susceptible d'être compensé par celui des autres titres.
Remarquons enfin que les bêtas sont mesurés par
rapport au portefeuille de marché et non par rapport à l'indice
« CAC 4025(*)».
Comme la corrélation entre l'indice et le marché est très
forte, on peut utiliser le bêta pour estimer le ratio de couverture sans
introduire une erreur d'estimation trop importante.
Les positions d'options, quel que soit leur objet (ouverture,
spéculation, ou arbitrage), doivent être suivies
régulièrement. En France, la COB conseille un suivi journalier.
D'une part, l'accumulation de séries d'options
d'échéances et de prix d'exercice différents crée
des portefeuilles complexes qu'on ne peut plus analyser avec des tableaux ou
graphiques à échéance.
D'autre part, les opérateurs sont souvent amenés
à dénouer leur position sur une série d'options avant
l'échéance : spéculation sur les évolutions
«instantanées» du marché, couverture de positions
incertaines sur l'instrument sous-jacent (opération de change
associée à des ventes sur catalogue, couverture d'une position
d'options vendeur sur le marché de gré à gré, ...).
Dans tous ces cas, des stratégies dynamiques doivent
être mises en oeuvre, et leur gestion s'insérer dans un
système complet comprenant :
· un «front office» pour passer les ordres aux
intermédiaires financiers qui opèrent sur les marchés (ce
sera le trésorier dans une petite ou moyenne entreprise, ou une salle
des marchés pour une grosse entreprise ou une banque) ;
· un « back office» pour valider les
transactions, contrôler les positions, et procéder à
l'élaboration des documents comptables ;
· des outils pour connaître l'état du
marché (écran Reuters ou Telerate, analyse technique, ...), pour
évaluer la position et les stratégies d'options envisagées
(outils de calcul et de simulation de la rentabilité et du risque), et
pour enregistrer et traiter les transactions réalisées.
Dans ce chapitre, nous analysons surtout les conditions qui
favorisent l'exercice anticipé d'une option.
Nous avons vu qu'une option dont le premium26(*) est inférieur à
la valeur intrinsèque, ou en dedans à l'échéance,
devrait être exercée. La première éventualité
est exceptionnelle sur un marché arbitré, le second peu
fréquente car les opérateurs dénouent en
général leur position avant échéance.
Cependant, il existe des situations particulières de la
vie d'une option dans lesquelles l'acheteur a intérêt à
exercer l'option qu'il détient, et symétriquement, un vendeur
d'option peut être exercé. Ainsi, bien que peu d'options soient
réellement exercées, les opérateurs sur options doivent
être capables d'apprécier la vraissemblance d'un tel
événement, et son impact sur le gain et le risque encouru.
Les problèmes posés par l'exercice
anticipé d'une option sont complexes, et leur solution dépend de
nombreux facteurs, liés au marché (cours des options et de
l'instrument sous-jacent, possibilités alternatives d'emprunt ou de
placement), aux caractéristiques de l'instrument sous-jacent
(détachement de coupons, flux d'intérêts), et à la
situation particulière dans laquelle se trouve l'opérateur
(spéculation ou couverture, montant des coûts de transactions et
des taxes ou impôts, etc.).
Les opérateurs sur options disposent de modèles,
comme le modèle binomial qui indiquent, à tout instant, s'il est
avantageux ou non d'exercer une option, CALL ou PUT. Ces modèles ne sont
pas toujours parfaitement adaptés aux conditions du marché, et il
est utile de s'appuyer sur des principes généraux qui
complètent les informations fournies par les logiciels
d'évaluation d'options.
On notera que, quel que soit le type d'option,
l'impossibilité de changer d'avis ultérieurement lorsqu'on a
exercé une option doit être considérée comme un
facteur défavorable à l'exercice anticipe d'une option.
Le gain qu'on peut obtenir de l'exercice d'un CALL ou d'un PUT
sur action dépend des dividendes distribués et des taux
d'intérêt à court terme pendant la vie de l'option. Les
effets favorables ou défavorables de ces deux facteurs sont
résumés dans le tableau suivant. C'est leur combinaison et leur
intensité qui déterminent la meilleure décision pour le
détenteur de l'option.
6.1.1. Effet du dividende et du taux
d'intérêt:
A. L'effet dividende :
Les émetteurs d'actions procèdent à des
distributions de dividendes à des dates régulières (en
général) qui ont pour effet de «vider» les actions
d'une partie de leur valeur juste après le versement du coupon aux
actionnaires.
On admettra, en première approximation, que le cours
d'une action chute en moyenne d'un montant égal au dividende
distribué entre la veille et le jour ex-dividende.
Les prix des options sur le marché intègrent
cette information et le prix d'un CALL (resp. PUT) est d'autant plus faible
(resp. grand) que le dividende prévu est élevé.
Lorsque, pour une action, un dividende élevé est
prévu, l'acheteur d'un CALL sur celte action peut décider
d'exercer avant le détachement du coupon pour encaisser le dividende. Au
contraire, l'acheteur d'un PUT qui détient l'action encaissera le coupon
avant de prendre sa décision d'exercice.
B. L'effet taux
d'intérêt :
Aux Etats-Unis27(*), les actions sont négociées au comptant
et l'achat d'un CALL permet, par exercice ultérieur de l'option, de
réaliser un achat à terme : l'acheteur diffère le paiement
de l'action et encaisse les intérêts sur le placement du prix
d'exercice. Un coût élevé de l'argent est un (acteur
défavorable à l'exercice d'un CALL.
Au contraire, l'achat d'un PUT diffère l'encaissement
et provoque la perte des intérêts sur le placement du prix
d'exercice. Un coût élevé de l'argent est un facteur qui
favorise l'exercice d'un PUT.
L'effet est le même pour les options sur actions
négociées au marché RM à Paris, puisque l'achat du
CALL le plus éloigné permet de différer le paiement de
l'action (prix d'exercice) jusqu'à dix mois plus tard, alors que l'achat
d'un PUT diffère l'encaissement du prix d'exercice.
Pour le CALL, les effets favorisant l'exercice de l'option se
réalisent à quelques dates dans l'année (jour
ex-dividendes), alors que les effets défavorables agissent de
façon permanente pendant la vie de l'option.
Pour le PUT, facteurs favorables et défavorables
à l'exercice de l'option agissent de façon permanente, Aussi, a
priori, l'exercice du PUT peut être «optimal» à tout
moment.
6.1.2. Stratégie dynamique pour une option d'achat
(CALL):
Un CALL sur action ne doit jamais être exercé,
sauf peut-être la veille d'un jour ex-dividende. Les conditions du
marché RM à Paris créent une situation particulière
pour l'opérateur qui voudrait exercer.
Sur le graphique ci-dessous, le temps est
représenté par une droite horizontale. Un opérateur
achète en Ja un CALL sur action, avant le jour de
réponse des primes Jc de la liquidation courante,
Js est le jour de réponse des primes de la liquidation
suivante, et une distribution de dividende a lieu à une date
Jd, entre Jc et Js.
L'exercice du CALL n'importe quel jour entre Jc et
Jd (zone hachurée du graphique) produit un même flux le
jour Jr de règlement de la liquidation suivante : paiement du
prix d'exercice K et encaissement du dividende D.
Toutefois, si l'opérateur veut exercer le CALL pour
recevoir le dividende, il préférera le faire le plus tard
possible, c'est-à-dire la veille de Jd : il retarde ainsi le
provisionnement de son compte de couverture sur le marché RM, et peut
changer d'avis jusqu'au dernier moment. Mais quelle(s) condition(s) doit (vent)
prévaloir sur le marché pour que ce jour-là l'exercice
soit intéressant?
Un CALL sur action doit être exercé la veille
d'un jour ex-dividende seulement lorsque le cours de l'action est
supérieur à une valeur limite S, appelée borne ou
frontière optimale d'exercice. Elle dépend : du prix d'exercice,
de la durée du CALL, du taux d'intérêt court terme, de la
volatilité de l'action et du montant du dividende. Comme on va le voir,
on peut estimer la frontière optimale d'exercice avec le modèle
de Black et Scholes.
A. Frontière optimale d'exercice pour un CALL
sur action :
Nous supposons d'abord pour simplifier que l'action
sous-jacente est négociée au comptant, qu'un seul dividende est
distribué pendant la vie de l'option et que l'exercice de l'option peut
se faire juste (quelques secondes) avant la distribution du dividende.
Notons :
o S = cours de l'action juste avant
détachement du coupon ;
o T = date de distribution du dividende (et
d'exercice éventuel);
o D = montant du dividende ;
o C(S, t) = valeur du CALL
européen lorsque le cours de l'action est S et la date t (les autres
variables dont dépend le premium ne sont pas
explicitées) ;
o K = prix d'exercice.
C est calculé à partir du modèle de Black
et Scholes (dividende non pris en compte).
Le graphique ci-dessus montre comment on peut
déterminer S. L'axe horizontal représente les valeurs possibles
du cours de l'action le jour ex-dividende. L'axe vertical du graphique (a)
représente les valeurs du CALL européen avant et après le
détachement du coupon, l'axe vertical du graphique (b) la valeur du CALL
américain. Juste après le détachement du coupon, le cours
de l'action chute de S à S - D, et la courbe C(S - D, t) de valeurs du
CALL est obtenu en translatant, de D, vers la droite la courbe de valeur C(S,
t) avant le détachement du dividende.
Graphique b
Graphique a
Or :
· si un opérateur détient le CALL, l'exerce
juste avant le détachement du coupon, perçoit le coupon, et vend
ensuite l'action coupon détaché, il réalise un gain
égal à la valeur intrinsèque :
S - K = (S - D) - K + D
Cours action ex-dividende
Prix d'exercice
Dividende
Représentée sur le graphique par le segment SA;
· la valeur C (S - D, f) du CALI, juste après le
détachement du coupon est représentée sur le graphique par
le segment SB. D'où le tableau suivant :
La frontière optimale d'exercice S est la valeur du
cours de l'action pour laquelle la valeur de l'option après t est
égale à sa valeur avant en cas d'exercice, c'est-à-dire SA
= SB- S est donc solution de l'équation :
S - K = C (S - D, t).
On voit sur le graphique a, ci-dessus, que S - K est plus
petit que C (S - D, t) si S < S, et plus grand sinon. On en déduit
la règle d'exercice optimal du CALL :
Lorsque le cours de l'action sous-jacente est supérieur
à la frontière optimale d'exercice la veille d'un jour
ex-dividende, les acheteurs de CALLs exercent, entraînant la perte de la
valeur temps et une baisse du prix sur le marché jusqu'à la
valeur intrinsèque, comme le montre la courbe de valeur du CALL
américain représentée sur le graphique b ci-dessus.
Puis, après le jour ex-dividende, le CALL reprend de la
valeur temps, même lorsque le cours de l'action reste supérieur
à S.
Si d'autres dividendes sont distribués, la même
situation se reproduit avec une nouvelle frontière optimale d'exercice.
Au CBOE28(*), on observe
effectivement que les CALLs sur actions exercés le sont
généralement à l'approche d'une distribution de dividende,
alors que leur cours est proche de la valeur intrinsèque. Dans celte
situation, les opérateurs en position vendeur risquent de se faire
exercer.
Le raisonnement précédent peut se
généraliser aux options sur actions négociées sur
le marché RM à Paris.
B. Exemple :
A la date t, un opérateur détient un CALL
XYZ/sept/1 000 à la Bourse de Paris. Le taux court terme auquel il peut
prêter ou emprunter est 8 %. Un dividende de 50 € est versé
demain et le dernier jour de bourse du mois en cours est 20 jours plus tard.
L'opérateur calcule le cours aujourd'hui S de l'action
XYZ, pour lequel la valeur demain C (S -- 50, t) du CALL est égale
à la valeur intrinsèque, par résolution de
l'équation :
C (S - 50, t) = (S - 1 000)/ (1 + 8 X 20/36000)
= (S - 1000)/1,0044
soit ici, par exemple, S = 1 250. La valeur du CALL est
calculée avec la formule de Black et Scholes et la valeur
intrinsèque est calculée au sens du marché RM (valeur de
l'option si l'échéance était le jour même).
On voit sur le graphique suivant que l'opérateur ne
doit exercer que si XYZ cote aujourd'hui plus de 1 250 €.
Si par exemple XYZ cote 1 400€, soit S = 1 400,
l'exercice du CALL la veille du jour ex-dividende et la revente de l'action le
lendemain procure, le dernier jour de bourse du mois, un revenu de (1400 - 50)
- 1000 + 50 = 350.
Au contraire, la valeur du CALL le jour ex-dividende
est équivalente à C (1 400 - 50, t) x 1,0044 le dernier jour
de bourse du mois, valeur inférieure à 350 par construction de S
= 1 250. L'exercice de l'option est donc préférable.
La conclusion inverse s'impose lorsque XYZ cote moins de 1
250€. Dans un cas comme dans l'autre, la qualité de la
décision dépend de l'évaluation correcte de l'option par
le modèle (calcul de C). La décision d'exercice doit être
prise au dernier moment puisqu'elle dépend du cours de l'action la
veille du jour ex-dividende.
6.1.3. Stratégie dynamique pour une option de vente
(PUT):
Montrons pourquoi un PUT très en dedans peut
être exercé.
Un opérateur détient un PUT X/mars/500 sur
l'action X, négociée au comptant, qui expire dans 30 jours
(dernier jour de bourse du mois de mars). L'action X est cotée à
400 et le PUT à 100,50.
Aucun dividende n'est distribué pendant la vie de
l'option. Les taux à court terme s'établissent à 8 %.
En cas d'exercice du PUT et d'achat simultané de
l'action aujourd'hui, l'opérateur réalise un gain de 100 = 500 -
400 (calcul rapporté à une action) qui peut être
placé à 8 % pendant 30 jours.
Ainsi l'exercice immédiat du PUT lui procure un revenu
de :
100 x (1 + 8 x 30/36000) = 100,667
le dernier jour de bourse du mois de mars.
Si au contraire l'opérateur pense que le cours est au
plus bas et décide de le garder jusqu'à
l'échéance, il encaissera le dernier jour de bourse du mois de
mars un revenu au plus égal à 100. Ainsi l'opérateur
préférera exercer immédiatement le PUT.
Un PUT sur action doit être exercé lorsque le
cours de l'action est inférieur à une valeur limite S
appelée borne ou frontière optimale d'exercice. Elle
dépend : du prix d'exercice, de la durée du PUT, du taux
d'intérêt court terme, de la volatilité de l'action et du
montant du dividende.
La règle s'applique à tout instant, et pas
seulement, comme pour un CALL, lors d'un détachement de coupon. Bien
sûr, pour éviter de perdre le dividende, le détendeur d'un
PUT n'exercera pas la veille d'un détachement de coupon. A tout moment,
la probabilité d'un exercice anticipé du PUT est d'autant plus
faible que la frontière optimale d'exercice est faible.
Le graphique ci-dessous montre comment on peut obtenir
à tout instant une valeur approchée S ??? de S. La courbe
inférieure représente la valeur du PUT européen
calculée avec la formule de Black et Scholes et la courbe
supérieure la valeur du PUT américain calculé avec le
modèle de Cox et Rubinstein.
L'étude de la formule de Black et Scholes pour le PUT
montre que la valeur du PUT européen devient inférieur à
la valeur intrinsèque du PUT américain lorsque le cours de
l'action diminue en deçà d'un cours limite. S ? est le cours de
l'action pour lequel la valeur intrinsèque du PUT est égale
à sa valeur européenne.
Lorsque le cours de l'action est inférieur à la
frontière d'exercice optimale, les acheteurs de PUT exercent et le cours
de l'option sur le marché s'aligne sur la valeur intrinsèque.
Au CBOE29(*), on observe effectivement que les PUTs sur actions
exercés le sont généralement lorsque le cours de l'action
sous-jacente est faible, et le premium est proche de la valeur
intrinsèque. Dans cette situation, les opérateurs en position
vendeur risquent de se faire exercer.
On notera que le modèle de Black et Scholes fournit
seulement une valeur approchée S' de la frontière optimale
d'exercice.
L'approximation est en général médiocre,
et il est préférable de gérer l'exercice anticipé
des PUTs avec un modèle de type binomial.
II n'existe pas a priori, pour les options sur
«future», d'instants «privilégiés» pour
exercer. A tout moment, la probabilité d'exercice de l'option, CALL ou
PUT, avant son échéance est non nulle.
Les opérateurs peuvent toujours déterminer
à chaque instant l'opportunité d'un exercice anticipé avec
un modèle adapté30(*). Mais, comme nous allons le voir intuitivement sur
des graphiques, on peut énoncer des règles
générales voisines de celles présentées plus haut
pour les options sur actions.
Elles s'appliquent aux options sur tout type de
«future» : contrat MATIF, «futures» sur devises,...
Un CALL sur «future» doit être exercé
lorsque le cours du «future» est supérieur à une valeur
limite F.
De même, un PUT doit être exercé lorsque le
cours du «future » est inférieur à une valeur limite F.
Les valeurs limite F et F sont les bornes ou
frontières optimales d'exercice. Elles dépendent : du
prix d'exercice, de la durée de l'option, du taux d'intérêt
court terme, et de la volatilité du contrat «future».
La règle s'applique à tout moment de la vie de
l'option. La probabilité d'un exercice anticipé d'une option est
d'autant plus grande que le cours du «future» est proche de la
frontière optimale d'exercice.
Frontières optimales d'exercice:
Les graphiques suivants (a et b) montrent comment on peut
situer à tout instant de façon approchée, les
frontières optimales d'exercice.
La courbe des valeurs de l'option américaine est
située au-dessus de celle de l'option européenne.
Graphique a
La courbe représentant les valeurs du CALL
européen est asymptote à la droite de pente exp (- rt) passant
par K2. 31(*)
On voit sur le graphique ci-dessus (a) que la valeur du CALL
européen passe sous la droite de valeur intrinsèque de pente 1,
en un point F' qui donne une valeur approchée de F.
Graphique b
Nous avons représenté sur ces graphiques les
valeurs approchées F' et F' des frontières optimales d'exercice.
L'approximation, en général satisfaisante dans le cas du CALL,
est médiocre pour le PUT.
1. Différents mobiles conduisent à acheter et
à vendre des options. Certains opérateurs les utilisent pour un
objectif de couverture. D'autres y recourent pour un motif de
spéculation. Les derniers élaborent des stratégies
à base d'options pour profiter des distorsions temporaires de prix dans
le cadre d'opérations d'arbitrage.
2. Les stratégies élémentaires sont au
nombre de quatre. Ce sont l'achat et la vente d'options d'achat et l'achat et
la vente d'options de vente. L'investisseur achète une option d'achat
lorsqu'il anticipe une hausse du prix de l'actif support. Il vend une option
d'achat lorsqu'il anticipe une stabilité du prix ou une baisse (peu
importante) du prix. Il achète une option de vente lorsqu'il anticipe
une baisse du prix du sous-jacent. Il vend une option de vente lorsqu'il
anticipe une stabilité ou une hausse (peu importante) du prix de l'actif
sous-jacent.
3. L'achat d'une option d'achat peut être couvert par la
vente d'une quantité de l'actif support déterminée par le
ratio de couverture, c'est-à-dire le delta. La vente d'une option
d'achat peut être couverte par l'achat d'une quantité de l'actif
support, elle également déterminée par le ratio de
couverture. L'achat d'une option de vente peut être couvert par l'achat
du titre sous-jacent dans une proportion déterminée par le ratio
de couverture. La vente d'une option de vente peut être couverte par la
vente d'une quantité de l'actif support déterminée par le
ratio de couverture.
4. Acheter une option de vente induit des profits
illimités en cas de baisse du prix de l'actif sous-jacent, mais la perte
est réduite au montant de la prime en cas de hausse du prix de cet actif
sous-jacent.
5. Vendre une option de vente sans vendre l'actif support
présente un risque élevé, puisqu'une baisse du prix du
sous-jacent peut conduire à des pertes illimitées. Le profit est
en revanche réduit au montant de la prime.
6. L'achat couvert d'une option de vente, c'est-à-dire
l'achat simultané d'une option de vente et d'une quantité bien
déterminée (par le ratio de couverture) de l'actif sous-jacent,
est une stratégie qui présente un profil de rentabilité et
de risque similaire à celui: de l'achat d'une option d'achat.
7. Vendre une option de vente couverte, c'est-à-dire
vendre simultanément une option de vente et une quantité
déterminée (par le ratio de couverture) de l'actif sous-jacent de
l'option, est une stratégie qui présente un profil de
rentabilité et de risque similaire à celui d'une vente d'une
option d'achat.
8. L'achat d'une option d'achat induit des profits
illimités en cas de hausse du prix de l'actif sous-jacent, mais la perte
est réduite au montant de la prime en cas de baisse du prix de l'actif
sous-jacent.
9. Vendre une option d'achat présente un risque
élevé, car une hausse du prix de l'actif sous-jacent peut
conduire à des pertes illimitées. Le profit est, en revanche,
réduit au montant de la prime.
10. L'achat couvert d'une option d'achat, c'est-à-dire
l'achat d'une option d'achat et la vente simultanée d'une
quantité déterminée (par le ratio de couverture) de
l'actif support, est une stratégie qui présente un profil de
rentabilité et de risque similaire à celui de l'achat d'une
option de vente.
11. Vendre une option d'achat couverte par l'achat d'une
quantité déterminée (par le ratio de couverture) de
l'actif support est une opération qui présente un profil de
rentabilité et de risque similaire à celui d'une vente d'option
de vente.
12. L'achat d'un écart d'options d'achat se
concrétise par l'achat d'une option d'achat et la vente
simultanée d'une seconde option d'achat ayant un prix d'exercice
supérieur. Cette stratégie permet de tirer profit d'une hausse du
prix de l'actif support. Il s'agit d'une stratégie d'écart
haussier.
13. La vente d'un écart d'options d'achat se
matérialise par l'achat d'une première option d'achat et la vente
simultanée d'une deuxième option d'achat ayant la même
échéance et un prix d'exercice inférieur. Cette
stratégie permet de tirer profit d'une baisse du prix de l'actif
support. Il s'agit d'une stratégie d'écart baissier.
14. Un ratio d'options d'achat est une stratégie
fondée sur la différence entre les prix d'exercice. L'achat d'un
tel ratio se concrétise par l'achat d'options d'achat et la vente d'un
nombre plus élevé d'options d'achat de même
échéance ayant un prix d'exercice supérieur.
15. Une stratégie d'écart horizontal (ou
d'écart sur les échéances) à base d'options d'achat
est mise en place par la vente d'une première option et l'achat d'une
deuxième option ayant le même prix d'exercice, mais une
échéance différente. L'investisseur achète un
écart horizontal en achetant l'échéance lointaine ; il le
vend en vendant l'échéance lointaine.
16. Une stratégie d'écart haussier ou
d'écart baissier peut s'effectuer avec trois prix d'exercice.
L'opération donne alors naissance à un écart papillon.
Pour être acheteur d'un tel écart, l'investisseur doit acheter une
option d'achat ayant le prix d'exercice le plus faible, vendre deux options
d'achat ayant le prix d'exercice intermédiaire et acheter une option
d'achat ayant le prix d'exercice le plus élevé. Un investisseur
est vendeur de l'écart papillon lorsqu'il vend les options ayant les
prix d'exercice extrêmes et achète les options ayant le prix
d'exercice intermédiaire.
17. L'achat d'un écart d'options de vente (put spread)
est mis en place avec des options ayant la même échéance et
des prix d'exercice différents. Cette stratégie consiste à
vendre l'option ayant le prix d'exercice le plus faible et à acheter
l'option ayant le prix d'exercice le plus élevé.
18. Vendre un écart d'options de vente consiste
à vendre l'option de vente ayant le prix d'exercice le plus
élevé et à acheter l'option de vente ayant le prix
d'exercice le plus faible.
19. Un ratio d'écart avec des options de vente (ratio
put spread) exige d'acheter des options de vente et de vendre un nombre plus
important d'options de vente ayant un prix d'exercice plus faible.
20. L'achat simultané d'une option d'achat et d'une
option de vente ayant le même actif sous-jacent, le même prix
d'exercice et la même échéance constitue l'achat d'un
stellage. Cette stratégie permet à l'investisseur de
réaliser des profits lorsque le prix de l'actif sous-jacent
s'écarte de sa position initiale (à la hausse ou à la
baisse) d'un montant correspondant au coût du stellage. La perte maximale
est limitée au montant de la prime payée pour acheter les deux
options. L'achat du stellage peut être couvert par l'achat (ou la vente)
d'une quantité de titres sous-jacents déterminée par le
ratio de couverture.
21. La vente simultanée d'une option d'achat et d'une
option de vente ayant le même actif sous-jacent, le même prix
d'exercice et la même échéance constitue la vente d'un
stellage. Le profit maximum du vendeur est égal au montant cumulé
des primes et le montant de sa perte peut être illimité. La vente
du stellage peut être couverte par l'achat (ou la vente) de la
quantité adéquate (déterminée par le ratio de
couverture) de l'actif sous-jacent.
22. L'achat d'une combinaison (strangle) résulte de
l'achat simultané d'une option d'achat et d'une option de vente (l'une
et l'autre en dehors de la monnaie) sur le même support, ayant la
même échéance et des prix d'exercices différents.
L'achat d'une combinaison peut être couvert par la vente (ou l'achat) de
la quantité adéquate (déterminée par le ratio de
couverture) d'actifs sous-jacents.
23. La vente d'une combinaison résulte de la vente
simultanée d'une option d'achat et d'une option de vente (l'une et
l'autre en dehors de la monnaie) sur le même support, ayant la même
échéance et des prix d'exercice différents. La vente d'une
combinaison peut être couverte par l'achat (ou la vente) de la
quantité adéquate (déterminée par le ratio de
couverture) d'actifs sous-jacents.
Vous souhaitez donnez du levier à votre portefeuille
tout en limitant vos risques?
Découvrez l'Art des Warrants BNP Paribas ! Leader sur
le marché des Warrants en France et « Meilleur Établissement
de Dérivés Actions de l'Année » selon le Risk Awards
2007 (Risk magazine), BNP Paribas offre une gamme de produits
diversifiée et originale, parmi les plus complètes du
marché.
Il existe des Warrants pour chaque stratégie
(anticipation haussière ou baissière), pour chaque horizon
d'investissement (court ou long terme) et sur de nombreux sous-jacents
(actions, matières premières, indices français et
étrangers).
Les Warrants ont pour caractéristique d'offrir un fort
effet de levier sans mise de fonds initiale importante, augmentant ainsi le
potentiel de rendement.
Si les gains sont potentiellement illimités, la perte,
elle, reste limitée à la prime investie au départ. Compte
tenu de leur nature, les Warrants s'adressent à un public averti.
Emis par des institutions financières et
assimilés à des Valeurs Mobilières, les Warrants
s'achètent et se revendent aussi simplement que des actions. Ils sont
identifiés par un code Isin ou Mnémonique et cotent en continu
à la Bourse de Paris.
L'objectif de cette partie est de vous permettre de
découvrir simplement le fonctionnement des Warrants, leurs avantages
mais aussi leurs risques, et de vous aider à optimiser votre
stratégie d'investissement.
BNP Paribas,
banque
française, est née le
23
mai
2000 de la fusion de la
Banque nationale de Paris (BNP) et de
Paribas. Elle dispose
d'une filiale de gestion de fortune très importante : BNP
Paribas Banque
Privée. Elle est cotée au Premier Marché d'
Euronext Paris et
fait partie de l'indice
CAC 40. C'est la
première banque de la
zone euro par la
capitalisation
boursière.
Logo de BNP
Paribas
|
Repères historiques
|
Création :
|
23
mai
2000
|
Dates clés :
|
23
mai
2000 : date de
fusion entre la
BNP et
Paribas
|
Fiche d'identité
|
Forme juridique :
|
Société
anonyme
|
Action :
|
Euronext :
BNP
TSE:
8665
|
Slogan(s) :
|
« La banque d'un monde qui change »
|
Siège social :
|
16,
boulevard des
Italiens,
75009
Paris (conçu par
Joseph Marrast)
|
Direction :
|
Michel
Pébereau (Président),
Baudouin Prot
(Administrateur, Directeur Général)
|
Actionnaires :
|
Investisseurs
Institutionnels: 76, 10%,
Axa: 5,80%, Salaries:
5,40%
[1]
|
Activité(s) :
|
Banque
|
Filiale(s) :
|
Cetelem,
UCB,
BancWest,
BNL,
BPLG
|
Effectif :
|
162 700 (2007)
|
Site
corporatif :
|
www.bnpparibas.com
|
Données financières
|
Capitalisation :
|
76,9 Milliards d'Euros (2006)
|
'
Chiffre d'affaires :
|
27,9 milliards € (2006)
|
Résultat net :
|
7,8 Mds € (estimation 2008)
|
Principaux concurrents
|
Société
générale,
HSBC,
Caisse
d'épargne,
LCL,
Crédit
Agricole,
Banque
populaire,
Crédit
mutuel
|
Agence
BNP Paribas Paris Opéra.
Un
bâtiment du groupe à Paris, ancien siège social du
Comptoir
national d'escompte de Paris,
rue
Bergère, la photo est prise du
boulevard
Poissonnière
7.1.1. Origine de BNP Paribas:
A. BNP :
À l'origine de la BNP, on trouve :
· Comptoir national d'escompte de Mulhouse,
constitué en Mars 1848
· le
CNEP,
constitué en 1848.
· la
Banque
nationale pour le commerce et l'industrie, crée en 1932, à
partir de la BNC, crée en 1913.
La BNP est née en
1966 de la fusion de la
BNCI (Banque nationale du
commerce et de l'industrie
3) et du
CNEP
(Comptoir national d'escompte de Paris). Elle est privatisée en
1993.
B. Paribas :
À l'origine, on trouve la Banque de Paris et des
Pays-Bas créée en 1872. En 1968, une
holding, la Compagnie
Financière de Paris et des Pays-Bas, est créée.
En 1982, la Compagnie Financière de Paris et des
Pays-Bas est nationalisée. Le nom Paribas apparaît. Ce nom
était l'adresse télégraphique de la banque depuis le
début du siècle.
À l'origine Compagnie Financière de Paris et des
Pays-Bas, la Compagnie Financière de Paribas devient Paribas en
1998 après absorption de
la Compagnie Bancaire.
Le nom
Paribas est inventé
au début des années soixante par l'artiste et l'entrepreneur
belge
Bobbejaan
Schoepen.
C. BNP Paribas :
En
1999, une bataille
boursière oppose la BNP et la
Société
générale pour la fusion avec
Paribas. La
réussite de l'opération de la BNP, grâce au soutien d'
Axa, conduira à la
création du groupe BNP
Paribas.
En mai 2001, BNP
Paribas acquiert les
55% de
BancWest qu'elle ne
possédait pas encore.
BancWest devient
alors une filiale à 100%. En 2005, BNP
Paribas poursuit sa
stratégie de croissance ciblée et annonce l'acquisition, via sa
filiale
BancWest, de la
banque américaine
Commercial
Federal Corporation. En 2006, BNP
Paribas acquiert la
banque italienne
Banca
Nazionale del Lavoro (BNL).
7.1.2. Histoire de quelques bâtiments de BNP
Paribas:
A. La Maison Dorée :
À l'emplacement de la Maison Dorée,
s'élevait autrefois l'hôtel Choiseul-Stainville où
vécu Madame Tallien. Démoli, l'hôtel fut remplacé
par le café Hardi, célèbre sous l'Empire, puis par la
Maison Dorée, célébre restaurant parisien pendant
près d'un demi-siècle. Même si la date de 1839 figure sur
la façade de l'immeuble, on ignore quand fut construit exactement le
bâtiment actuel de la Maison Dorée, ainsi appelée à
cause des balcons qui ornent toujours sa façade. En 1853, Alexandre
Dumas installa au rez-de-chaussée la rédaction de son journal
« Le Mousquetaire ». C'est aussi à la Maison
Dorée que se tint la dernière exposition des Impressionnistes en
1886. À la fin du Second Empire, l'établissement déclina
et un bureau de poste vint prendre la place du luxueux restaurant. En 1976 la
BNP entreprit la restauration de la façade de l'immeuble et y installa
sa division internationale. La Maison Dorée abrite aujourd'hui des
bureaux, un auditorium et une salle de marché de BNP Paribas.
B. L'Orangerie :
La rue d'Antin est tracée en 1717 et la construction
des Hôtels qui constituent aujourd'hui le Siège de BNP Paribas
s'est échelonnée de 1715 à 1725. L'hôtel principal
du 3 rue d'Antin, où se trouve l'Orangerie, doit son existence à
un parlementaire, Étienne Bourgeois de Boynes, trésorier
général de la Banque Royale. Son fils, qui fut ministre de la
Marine, demeura longtemps en ces lieux. Vendu en 1754, l'hôtel
échoit en héritage aux Gallet de Mondragon et devient alors
Hôtel de Mondragon. Pendant la Révolution, l'immeuble est saisi
comme « bien national » et la mairie du II°
arrondissement de Paris en devient locataire. C'est dans la salle des mariages,
à quelques mètres de l'Orangerie, que fut
célébrée en 1796 l'union de Bonaparte et Joséphine
de Beauharnais. Les Mondragon cédèrent l'Hôtel à la
Banque de Paris en 1869. Née de la fusion de la Banque de Paris et de la
Banque de Crédit et de Dépôt des Pays-Bas, la Banque de
Paris et des Pays-Bas, aujourd'hui BNP Paribas, y établit son
siège dès sa création en 1872. Dans les années
1960, l'Orangerie fut édifiée sur l'emplacement de la cour de
l'hôtel de Mondragon pour accueillir les visiteurs de la Banque, et est
devenue le coeur, voire le symbole de BNP Paribas.
C. Le Marché Saint
Honoré :
En 1613, sur l'actuelle place du Marché Saint
Honoré, Marie de Médicis inaugurait un couvent monumental pour
des dominicains dits « jacobins ». Pendant la
Révolution, le couvent fut fermé et remplacé par le club
des Jacobins où se réunissaient les révolutionnaires
autour de Robespierre. Après la démolition des bâtiments,
on construisit au
XIXe siècle
quatre pavillons destinés à accueillir un marché qu'ornait
une fontaine alimentée par la pompe de Chaillot. Dans les années
1960, cet ensemble fut détruit pour être remplacé par un
parking. À la fin de la concession du parking, la mairie de Paris confia
un nouveau projet à Ricardo Bofill, architecte catalan dont l'atelier
est implanté à Barcelone, Paris et New York. Paribas saisit cette
opportunité de rationaliser son implantation dans le quartier de
l'Opéra et s'associe au projet. En 1997 s'achève la construction
d'un bâtiment de verre clair qui, renouant avec la tradition du
XIXe siècle des passages couverts bordés de
boutiques. Le Marché Saint Honoré abrite actuellement les bureaux
de la Banque de Financement et d'Investissement (BFI) de BNP Paribas.
7.1.3. L'Association pour l'Histoire BNP Paribas:
Créée en 1994 sous le nom d'Association pour
l'Histoire de Paribas,
l'Association
pour l'Histoire de BNP Paribas32(*) s'est donnée pour objectif, entre autres, de
développer des actions de communication. A l'heure de la
« culture d'entreprise » et du développement de la
« Business History », l'Association, dans la mouvance des
comités d'histoire, s'applique à valoriser ainsi ses initiatives
en matière historique.
La banque BNP Paribas, riche d'un patrimoine archivistique,
monumental et artistique, présente en effet un corpus qu'il est
essentiel d'exploiter et de valoriser au bénéfice de l'histoire
et de la communication du groupe. Les différentes missions de
l'Association se résument autour de quatre activités
principales : encourager la recherche historique et la publication
d'ouvrages ou articles relatifs à l'histoire du groupe; utiliser le
patrimoine comme vecteur de communication interne et externe; accueillir des
étudiants et historiens afin de les orienter dans leurs recherches
(fonds d'archives et bibliothèque de l'Association); et enfin regrouper
tous ceux qui s'intéressent à BNP Paribas et à l'histoire
de ce groupe.
7.1.4. Activités et filiales:
BNP Paribas est présente dans 88 pays (Juin 2006).
6e rang par les fonds propres en Europe.
A. Activités :
Trois grands domaines d'activité :
· Banque de Détail : Banque de Détail
en France, Services Financiers et Banque de Détail à
l'International.
· Banque de Financement et d'Investissement : Une
couverture des clients par territoires, Conseils et Marchés de Capitaux,
Métiers de Financement
· Asset Management et Services : Gestion
Institutionnelle et Privée, Assurance, Titres, Immobilier, BNP Paribas
Capital
B. Filiales :
Ø Banque de détail à
l'International :
Le
siège régional à
la
Réunion.
· Chine : BNP Paribas à une
participation de 20% dans Bank of Nanjing. Elle possède un réseau
de 60 agences pour 1500 employés, et elle est la 21e banque
commerciale de Chine.
· États-Unis : BNP Paribas exerce ses
activités aux États-Unis à travers sa filiale
BancWest. Fort de ses 740
agences et 4,2 millions de clients, BancWest est la cinquième banque de
l'Ouest américain en termes de dépôts. Elle exerce ses
activités sous deux noms,
Bank of the West et
First Hawaiian
Bank.
· Italie : BNP Paribas est présent en
Italie depuis 2006 suite au rachat de la sixième banque du pays
Banca
Nazionale del Lavoro pour près de 9 milliards d'euros. Avec 900
agences et 2,6 millions de clients, l'Italie est le deuxième
marché domestique de BNP Paribas.
· Turquie : BNP Paribas possède une
participation de 50% dans TEB Mali, la holding qui contrôle
84,25% de Türk Ekonomi Bankasi ( TEB ). C'est en 2005 que
BNP Paribas entre en Turquie en prenant cette participation pour 217 millions
de dollars. TEB possède 192 agences et figures parmi les dix
premières banques du pays.
· Ukraine : BNP Paribas entre sur le
marché Ukrainien en avril 2006 en prenant 51% du capital de UkrSibbank.
Avec près de 1 000 agences pour 11 000 employés,
UkrSibbank est le troisième acteur du secteur bancaire en
Ukraine en termes d'actif
· Canada : BNP Paribas est en partenariat
avec la banque Scotia
Ø
Autres Filiales :
·
Arbitrage
· Arval
·
Arius
·
Artegy
· L'Atelier
BNP Paribas
·
Banexi
·
Banque de Bretagne
· Cetelem
(Crédit à la consommation)
·
CMV Médiforce (Financements réservés aux
professionnels de santé)
· Cortal Consors
· BNP Paribas Assurance (CARDIF)
·
BNP Paribas El Djazaïr (
Algérie)
·
BNP Paribas Lease Group(BPLG)
·
BNP Paribas Invest Immo- Financement immobilier et regroupement de
crédits
· BMCI (Maroc)
· UCB (crédit immobilier)
·
UBCI (Tunisie)
·
AtisReal (Immobilier)
·
BNP Paribas Immobilier (Immobilier)
·
BNP Paribas Arbitrage (Activités de marché)
·
BNP Paribas Securities Services (Métier Titres)
· BICICI - Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie de la Côte d'Ivoire
· BICIM - Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie du Mali
· BICIS - Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie du Sénégal
· BICI-GUI - Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie de la Guinée
· BICIA-B - Banque Internationale pour le Commerce,
l'Industrie et l'Agriculture du Burkina (Burkina Faso)
· BMOI - Banque Malgache de l'Océan Indien
(Madagascar)
· Overlay Asset Management - Société de
gestion (Hedge Fund) spécialisée dans le change
· Fund Quest (gestion d'actifs)
· BNP Paribas Partners for Innovation (BP²I) -
Sous-traitance informatique
· BNP Paribas Méditerranée IT (Maroc)
· Delta Tech (éditeur de logiciels et services)
· Pargesa Holding (par participations indirectes).
Pargesa est la société mère du Groupe Bruxelles Lambert,
premier actionnaire de Suez.
7.2.1. Capital et actionnariat:
A. Géographie du
capital :
Composition de l'actionnariat de BNP Paribas au 31
décembre 2007
B. Tableau de bord de
l'actionnaire :
Les éléments du tableau ci-dessous ont
été ajustés pour tenir compte de la division par 2 du
nominal de l'action intervenue le 20 février 2002, ainsi que de
l'augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de
souscription en mars 2006 (coefficient d'ajustement = 0,992235740050131).
(1) Sur la base du nombre moyen d'actions en circulation de
l'exercice.
(2) Avant distribution. Actif net comptable sur nombre
d'actions en circulation en fin de période.
(3) Distribution proposée à l'Assemblée
Générale rapportée au résultat net part du groupe.
(4) Enregistrés en séance.
C. Dividende :
Il s'agit de la partie des bénéfices
réalisés par la société que l'Assemblée
Générale, sur proposition du Conseil d'Administration,
décide de distribuer aux actionnaires. La partie non distribuée
des résultats est mise en réserve et vient renforcer les fonds
propres de la banque.
Ø Les
dividendes des années 1996 à 2000 ont été
ajustés pour tenir compte de la division par 2 du nominal de l'action
intervenue le 20 février 2002.
Evolution du dividende brut par action BNP Paribas
depuis 1996 (en euros)
Ø Le paiement de dividende
L'Assemblée Générale, sur proposition du
Conseil d'Administration, fixe les modalités du paiement du dividende.
Il peut être réglé en espèces ou avec une option de
paiement en actions. La période d'option dure, en moyenne, trois
semaines après le détachement du coupon. Les formalités se
font auprès des intermédiaires financiers habilités
à payer le dividende.
Ø Cas du
paiement du dividende en actions
Les actions nouvelles, objet de cette option, portent
jouissance au 1er janvier de l'année en cours et sont émises
à une valeur représentant au minimum 90 % de la moyenne des
premiers cours cotés lors des vingt séances de bourse
précédant le jour de l'Assemblée Générale,
moyenne diminuée du montant du dividende. Au cas où le dividende
à recevoir ne correspond pas à un nombre entier d'actions,
l'actionnaire a le choix entre recevoir une soulte en espèces ou payer
le complément permettant d'acquérir une action
supplémentaire.
Le dividende de BNP Paribas n'est plus payable en actions
depuis l'Assemblée Générale du 4 mai 1999.
D. Augmentation de capital de BNP
Paribas :
Le capital de BNP Paribas (SA) a été
modifié le 28 janvier 2008 par souscription de 435 137 actions dans le
cadre de Plans d'Options.
Après cette opération, le montant du capital
de BNP Paribas (SA) s'élève à 1 811 390 890
euros, divisé en 905 695 445 actions de 2 euros nominal.
Ces actions, entièrement libérées, sont
de forme nominative ou au porteur, au choix du titulaire, sous réserve
des dispositions légales en vigueur. Il n'existe aucun droit de vote
double attaché à ces valeurs mobilières
7.2.2. Les chiffres clés:
A. Résultats du groupe :
B. Création de la
valeur :
BNP Paribas propose ci-après deux mesures de la
création de valeur actionnariale, sur une durée correspondant
à un horizon de placement à long/moyen terme qui est celui de la
plus grande partie de ses actionnaires individuels.
Ø
Rentabilité totale pour l'actionnaire (Total Shareholder Return :
TSR)
Conventions de calcul :
· le dividende est pris en considération avoir
fiscal au taux de 50% compris, et réinvesti en actions BNP puis BNP
Paribas, (jusqu'à suppression de ce dispositif au début de
l'exercice 2005)
· les rendements sont bruts, avant toute imposition et
commission de courtage.
Depuis la privatisation d'octobre 1993
Investissement initial = 1 action au cours de l'Offre Publique
de Vente (240 francs soit 36,59 euros), le 18 octobre 1993.
(1) Suppression de l'avoir fiscal pour les dividendes mis en
distribution à compter du 1er janvier 2005.
(2) Il est supposé que le dividende est
réinvesti en actions au cours d'ouverture du 1er jour de bourse suivant
sa mise en distribution.
(3) Par souci de cohérence avec les années
ultérieures, il est supposé que le dividende est payé en
numéraire et non en actions, alors que cette possibilité avait
été ouverte par le Conseil d'Administration.
(4) En tenant compte de l'attribution en mars 1995 d'une
action pour 10 acquises à l'OPV et conservées 18 mois.
(5)
Après division par deux du nominal de l'action le 20 février
2002.
(6) Nombre d'actions ajusté à la suite de
l'augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de
souscription en mars 2006 (coefficient d'ajustement = 0,992235740050131). Les
nouvelles actions portent jouissance au 1er janvier 2006.
Cours de clôture le 29/12/2006 = 82,65 euros, soit une
valorisation à cette date de l'investissement initial de 82,65*3,2847 =
271,48 euros, donc une progression annuelle moyenne (TSR annuel moyen de la
période) de 16,38% et une multiplication par 7,42 de l'investissement
initial de 1993.
Investissement initial = 1 action au cours d'ouverture du
02/01/2002 = 49,81*2/ 0,992235740050131 = 100,40 euros.
Cours de clôture le 29/12/2006 = 82,65 euros, soit une
valorisation à cette date de l'investissement initial de 82,65*2,4248 =
200,41 euros, donc une progression annuelle moyenne (TSR annuel moyen de la
période) de 14,83% et un placement augmenté de 99,6% en 5 ans
(à titre indicatif, l'indice CAC40 croissait dans le même temps de
19,8%).
Ø
Rentabilité comparative sur 5 ans d'un investissement en actions BNP
Paribas avec le Livret A de la Caisse d'Epargne et les obligations à
moyen terme du Trésor
La création de valeur pour l'actionnaire est ici
appréciée en comparant l'investissement en actions BNP puis BNP
Paribas sur la période, à deux placements "sans risque", le
livret A de la Caisse d'Epargne et les obligations à moyen terme du
Trésor (OAT).
Placement le 1er janvier 2002 d'une somme de 100,40
euros sur un Livret A de la Caisse d'Épargne :
Le taux servi à la date du placement est de 3 %,
ramené à 2,25 % le 1er août 2003, pour s'établir
à 2% à compter du 1er août 2005. Au 31 décembre
2006, cette somme représente 113,61 euros, ayant donc enregistré
une progression de 13,21 euros, soit 13,2 % de celle réalisée par
le titre BNP Paribas.
La création de valeur différentielle
correspondant à la "prise de risque" que constitue un placement en
actions BNP Paribas, se monte à 200,41 - 113,61 = 86,80 euros par action
en 5 ans.
Placement de 100,40 euros le 1er janvier 2002 en
emprunt d'État à 5 ans :
Le taux obtenu est alors de 4,4484 % pour 5 ans (BTAN) ;
chaque fin d'année, les intérêts perçus sont
réinvestis dans un autre emprunt de même nature, et ce aux
conditions suivantes :
· 3,2489 % (BTAN) en janvier 2003 pour 4 ans,
· 3,0106 % (BTAN) en janvier 2004 pour 3 ans,
· 2,5006 % (BTAN) en janvier 2005 pour 2 ans,
· 2,844 % en janvier 2006 pour 1 an (Euribor).
Au bout de 5 ans, cet investissement est valorisé
124,11 euros, et a donc enregistré une progression de 23,71 euros, soit
moins du quart de celle réalisée par le titre
BNP Paribas.
La création de valeur différentielle
consécutive au choix des titres BNP Paribas comme support de placement
est donc de 200,41 - 124,11 = 76,3 euros par action en 5 ans.
Évolution comparée sur 5 ans d'un investissement
de 100,40 euros (en euros)
C. Notation :
8.1. Principes générales:
8.1.1. Produits proposés par BNP
Paribas :
Pour chaque produit de Bourse, il existe d'une manière
générale un couple rendement/risque : plus le rendement potentiel
est élevé, plus le risque à accepter est important.
Les produits de Bourse de BNP Paribas s'achètent et se
vendent aussi simplement qu'une action, sur un compte titres ordinaire,
auprès de votre intermédiaire financier habituel. Ils cotent en
continu sur Euronext Paris.
Ils ne sont pas gérés par votre gestionnaire de
portefeuille : vous êtes le maître de vos performances !
BNP Paribas a classé ces produits en trois
catégories, des moins spéculatives aux plus
spéculatives.
1. Les produits de fond de portefeuille
Présentant a priori un risque inférieur à
celui d'un placement en actions : ne vous y trompez pas, vous
découvrirez rapidement que «moins risqué» est loin de
rimer avec «moins rentable». Cette première catégorie
est constituée par les Trackers et diverses familles de Certificats :
les «Discount» et les «Bonus».
2. Les produits à levier
modéré
Certains auront un profil défensif, d'autres pourront
répondre à une stratégie plus agressive. Dans cette
catégorie, nous trouvons les Certificats «Jet», certains
Certificats «Cappés» et «Floorés», et les
Certificats «Cappés +» et «Floorés +».
3. Les produits spéculatifs
Présentant un niveau de risque clairement plus
élevé que celui d'un placement en actions, mais avec un potentiel
de gain nettement plus élevé aussi. Dans cette catégorie
nous trouvons les Warrants, les Turbos et certains Certificats
«Cappés» et «Floorés».
Une bonne gestion impliquant une bonne diversification, BNP
Paribas nous propose une allocation optimale des différents types de
produits pour construire un portefeuille équilibré.
8.1.2. Comparaison entre les différents
produits optionnels
8.2. Caractéristiques des Warrants:
Il est indispensable de bien comprendre le fonctionnement de
ces produits avant d'investir, afin d'éviter les pièges (perdre
tout ou partie de sa mise). BNP Paribas propose un guide complet sur le sujet,
et il serait trop ambitieux de vouloir expliquer de façon
complète les Warrants en quelques pages. Nous allons toutefois essayer
de donner une vision globale et pragmatique du produit.
Les Warrants sont des produits spéculatifs et
sophistiqués, ils effrayent donc souvent au premier abord. Mais il est
aisé d'intégrer assez rapidement la façon dont ils
fonctionnent. Et s'ils sont spéculatifs (le risque étant de
perdre l'intégralité du montant investi), c'est qu'ils donnent
l'opportunité de réaliser des gains importants.
8.2.1. Un Warrant une valeur mobilière
coté en bourse :
Comme une option, le Warrant donne le droit et non
l'obligation d'acheter (Call) ou de vendre (Put) un support à un prix et
à une date fixés à l'avance, moyennant le paiement d'une
prime. C'est cette prime qui est cotée en Bourse.
· Le Call est une option d'achat
permettant de miser sur la hausse du cours du support (appelé
sous-jacent).
· Le Put, inversement, est une option de
vente permettant de miser sur la baisse du cours du support.
· Le sous-jacent ou support servant de
référence au Warrant peut être une action française
ou étrangère, un Indice, une devise, une matière
première (par exemple le contrat à terme sur le Pétrole
Brut Brent), etc.
· Le prix d'exercice (appelé
aussi Strike) est le cours auquel le Warrant donne le droit d'acheter (Call) ou
de vendre (Put) le sous-jacent à l'échéance.
· L'échéance est la date
à laquelle le Warrant expire et meurt.
· La prime est le cours (ou le prix de
transaction) du Warrant.
Une cotation en continu dans un marché liquide.
ï Profil de risque : très
supérieur à celui d'un placement en actions. Limité
à la prime investie.
ï Profil de gain : très
supérieur à un gain via l'achat direct du sous-jacent. Pas de
limite.
ï Principe de fonctionnement : les Warrants
offrent un effet de levier par rapport au sous-jacent
sur lequel ils portent. - Le Call est un pari
à la hausse du sous-jacent. - Le Put
est un pari à la baisse du sous-jacent.
ï A l'échéance Un Call n'a de
valeur que si le sous-jacent termine au-dessus
du prix d'exercice. Un Put n'a de valeur que si
le sous-jacent termine sous le prix
d'exercice.
ï Horizon de placement : adapté pour
une logique de court à moyen terme.
8.2.2. Exemple :
Exemple : soit un Call Warrant émis par BNP Paribas sur
l'action Accor. Son prix d'exercice est de 46 euros, avec une
échéance dans 7 mois, et il cote 0,38 euro, pour une action
cotant 42,5 euros. La parité de ce Warrant est de 5 pour 1,
c'est-à-dire qu'à l'échéance, il faudra apporter 5
Warrants à l'exercice pour avoir le droit d'acheter une action à
46 euros.
Ø A l'échéance :
Il existe deux cas possibles :
1 - L'action Accor a monté et clôture à un
cours supérieur à 46 euros, par exemple à 51 euros.
L'investisseur qui a correctement anticipé la hausse de l'action va
exercer son Call.
En théorie, exercer son Call revient pour
l'investisseur à livrer 5 Warrants à l'émetteur et
à payer 46 euros, en échange de quoi l'émetteur lui livre
une action Accor. L'investisseur peut alors immédiatement revendre
l'action Accor dans le marché et encaisser 51 euros.
En pratique, l'exercice est automatique : BNP Paribas
remboursera directement à l'investisseur la différence entre le
cours de clôture de l'action le jour de l'échéance (51
euros) et le prix d'exercice du Call (46 euros), soit 5 euros pour 5 Warrants.
Le gain brut de l'investisseur sera donc de 1 euro par Warrant, auquel il faut
retrancher la prime (0,38 euro) qui représente l'investissement
initial.
Dans cet exemple, le Warrant affiche une performance de 163 %
sur la période, pour une action qui affiche-t-elle une performance de 20
% (passant de 42,50 euros à 51 euros).
2 - L'action Accor clôture sous 46 euros, par exemple
à 43 euros. Le Call Warrant n'aura plus de valeur car l'objectif de
dépasser le prix d'exercice à l'échéance n'est pas
atteint. L'investisseur aura donc perdu sa mise de départ (0,38 euro),
ce qui constitue la perte maximum possible.Il n'y aura pas d'exercice.
Le principe est le même dans le cas d'un Put, mais cette
fois-ci l'investisseur joue la baisse du marché, et le sous-jacent doit
terminer sous le prix d'exercice pour que l'investisseur puisse exercer son
Put. Il sera alors remboursé de la différence entre le prix
d'exercice et le cours de clôture de l'action, divisé par la
parité.
Cet exemple met en avant le fait que :
· le prix d'un Warrant est beaucoup plus faible que
le prix de son sous-jacent. Le Warrant est donc abordable pour les petits
portefeuilles.
· les Warrants procurent un effet de levier par
rapport au sous-jacent.
Ø Avant l'échéance :
Dans un souci de simplification, nous nous sommes
jusque-là placés à l'échéance pour
évaluer la performance d'un Warrant. Toutefois l'investisseur n'a pas
besoin, ni même en général intérêt à
attendre l'échéance du Warrant pour que ce dernier
s'apprécie et permette de dégager une plus-value.
En effet, toutes choses égales par ailleurs, un Call
Warrant prend de la valeur (c'est-à-dire que son prix coté en
Bourse s'apprécie) au fur et à mesure que son support monte, de
même qu'un Put Warrant se valorise au fur et à mesure que son
support baisse.
De plus, la prime du Warrant varie dans de plus fortes
proportions que le sous-jacent, c'est ce qu'on appelle l'effet de levier du
Warrant. La spécificité du Warrant est d'offrir un effet de
levier, c'est-à-dire d'amplifier, à la hausse comme à la
baisse, les mouvements du support sur lequel il porte.
L'investisseur peut donc, à tout moment, clôturer
sa position par la revente de ses Warrants, s'il est satisfait de leur
performance ou si son anticipation sur l'évolution du support change.
Les warrants offrent de forts effets de levier et des
potentiels de gains importants pour qui sait bien les utiliser... ainsi, bien
choisir son warrant se révèle souvent décisif dans la
performance future réalisée par l'investisseur. En effet, pour
une même variation du sous-jacent, tous les warrants ne vont pas
réagir de la même manière, tous ne vont pas être
adaptés dans le temps et tous ne vont pas offrir la même
exposition « performance / risque ».
C'est ainsi qu'avant même de choisir un warrant,
l'investisseur doit anticiper de façon aussi précise que possible
les mouvements du sous-jacent concerné : il achètera un Call s'il
anticipe une hausse, un Put s'il anticipe une baisse. De plus, il doit affiner
au mieux son anticipation : le mouvement sera-t-il rapide ou lent ?
9.1. Comment bien sélectionner ses Warrants et
gérer ses positions?:
Nous vous proposons un exemple de stratégie pour
accompagner la hausse d'un sous-jacent sur une période
déterminée, à partir d'une analyse fondamentale sur deux
valeurs à fort potentiel :
À la lecture de ces chiffres, complétée
par une analyse graphique des deux valeurs, un investisseur souhaite se
positionner à la hausse avec un horizon de trois mois sur Alcatel-Lucent
et un mois sur EDF.
9.1.1. comment sélectionner les warrants les
mieux adaptés parmi toute une gamme ?
Parmi tous les critères de sélection d'un
warrant, deux seulement sont nécessaires et mêmes suffisants :
1re règle : Limiter sa recherche aux warrants
ayant un delta compris entre 30 % et 70 %. Le « delta » à lui
tout seul est une échelle de mesure du risque. Il indique la
probabilité de voir le warrant terminer dans la monnaie (i.e. au-dessus
du prix d'exercice pour un Call, en-dessous pour un Put) le jour de
l'échéance. Plus le delta est faible, plus le warrant est
risqué, car moins il aura de chances de terminer dans la monnaie
à l'échéance. BNP Paribas déconseille les warrants
dont le delta est inférieur à 25 %, car ils nécessitent
une très forte variation du sous-jacent pour progresser. À
l'inverse, plus le delta est supérieur à 70 %, plus l'effet de
levier décroît fortement et donc moins le warrant est
rémunérateur.
· Quel que soit votre scénario, choisir un
delta au départ compris entre 30 et 70 % et dans l'optique d'un
scénario offensif, privilégier un delta proche de 30/40 % pour un
fort effet de levier.
2e règle : Choisir une échéance
adaptée au scénario. Plus la date d'échéance est
proche, plus le warrant est risqué et plus il faudra le revendre
rapidement. Une règle simple, pour ne pas être trop exposé
au passage du temps, consiste à choisir des warrants ayant une
durée de vie au moins trois ou quatre fois supérieure à la
durée du scénario que vous avez sur le sous-jacent.
Parmi le tableau de warrants, nous avons retenu le Call «
3167B » (delta de 37,5%, échéance mars 2009) pour
Alcatel-Lucent et le Call « 3615B » (delta de 46 %,
échéance septembre 2008) pour EDF. L'investisseur souhaitant
pouvoir conserver son warrant trois mois sur Alcatel et un mois sur EDF, des
échéances respectivement supérieures à neuf mois et
trois mois sont nécessaires. En outre, les deltas des deux warrants sont
compris entre 30 et 50 %, assurant un effet de levier optimum. Les deux
warrants sont ainsi parfaitement adaptés au scénario
envisagé.
9.1.2. comment gérer sa position sur la
durée du scénario ?
Lorsque le scénario espéré s'est
réalisé, les caractéristiques du warrant ont
été modifiées au fil du temps. Il est alors
préférable de prendre ses gains sur le warrant
ou de rouler sa position, c'est-à-dire
vendre le warrant en cours et basculer sur un warrant de nouveau parfaitement
adapté et qui permettra d'optimiser l'effet de levier. En effet, le
delta du warrant a certainement beaucoup monté et son
élasticité s'est donc mécaniquement réduite.
Au contraire, si votre scénario ne s'est pas
réalisé, il ne faut pas hésiter à couper sa
position pour avoir une gestion dynamique : le delta du warrant aura
assurément baissé (voir exemple ci-contre), la sensibilité
de ce dernier face aux variations du sous-jacent en sera diminuée
d'autant. Savoir limiter ses pertes est une
nécessité, tout comme savoir rouler sa position pour revenir sur
un warrant adapté. Dans notre exemple sur le Call 3615B EDF, nous
préconisons une sortie en cas de recul du delta sous les 30 %.
9.2. Recommandations des experts:
Le monde des marchés dérivés semble en
perpétuelle mutation. Offrant les produits les plus simples comme les
plus sophistiqués, il connaît, depuis une dizaine d'années,
une progression fulgurante tant au niveau de son volume de transactions que de
la nature des risques qu'il permet de couvrir.
La vocation principale des produits dérivés est
la gestion du risque économique ou financier. En effet, la raison
d'être des instruments dérivés réside dans la
réduction des risques (une variation du prix d'une action, une baisse
des taux d'intérêt, etc.).
Après plusieurs siècles d'évolution, ce
n'est finalement qu'en 1973 que l'utilisation des dérivés et,
plus particulièrement, des options se sont démocratisées
à la suite du développement du désormais
célèbre modèle d'évaluation d'options de Fisher
Black et Myron Scholes (mieux connu sous le nom de Formule Black &
Scholes).
L'option confère à son détenteur le
droit, et non l'obligation, d'acheter ou de vendre une quantité
spécifique d'une valeur sous-jacente, à un prix stipulé
à l'avance (le prix de levée), et ce, pour une période
donnée (la date d'échéance). Pour obtenir ce droit, le
détenteur verse une prime au vendeur.
Les options sont utilisées dans un but de couverture,
de spéculation ou d'arbitrage. Elles présentent un fort effet de
levier
L'utilisation d'une option ou d'une combinaison d'options
implique que l'investisseur doit acquérir une connaissance approfondie
des diverses stratégies d'investissement en options et comprendre les
multiples répercussions que peuvent avoir ces stratégies sur le
portefeuille.
Bibliographie et Webographie
Les options négociables : Francine Roure, Alain
Butery/Edition Presses universitaire de France, 1989.
Théorie des risques financiers: portefeuilles, option
et risques majeurs/ Jean-Philippe Bouchaud et Marc Potters. Paris: commissariat
à l'énergie atomique 1997
Options et contrats à terme/N. Khoury et P.Larouche-
Les presses de l'Université Laval, canada, 1988.
Les Options Négociables sur Actions/ Martial
PHéLIPPé-GUINVARC/ septembre 2004.
Bourse : gérer avec l'indice, les contrats
à terme et les options sur indice dans la gestion de portefeuille/
Bally. Bally : Peyrt Courtens, 1988.
Les marchés des options négociables sur contrat
à terme/ Yannik Marquet. Paris : Economica, 1988.
Expertise bourse/
produitsdelabourse.bnpparibas.fr/2008.
Guide des produits de Bourse de BNP /Paribas
produitsdelabourse.bnpparibas.fr/ 2008.
Monnaies et Finance internationales/Hassan
BOUGANTOUCHE/Rabat : Dar AlQalam.
Gestion financière de l'entreprise/ G.DEPALLENS. Ed.
Sirey
Gestion financière/ G.CHARREAUX. Ed. Litec
Guide des Warrants/ Warrants.bnpparibas.com/fr/2008
Les guides pratiques Calyon pour devenir un investisseur
avisé/ Warrants.calyyon.com/2008.
www.casino.fr,
www.3ds.com,
www.gemalto.com,
www.imerys.fr,
www.unibail.fr,
www.wendel.fr.
Table de matière :
Sommaire...................................................................................................4
Introduction.................................................................................................5
Première partie : Nature et
Caractéristiques des
options........................................7
Chapitre I : Historique et Marché des
options......................................................9
I.I.
historique..............................................................................................10
1.1.1. La déréglementation et ses
motivations..........................................................11
1.1.2. L'innovation financière et la globalisation des
marchés.....................................13
1.1.3. Les options et l'innovation
financière..........................................................15
I.II. Marché des
options.................................................................................18
1.2.1. Contrats
traités....................................................................................19
1.2.2. Les type de
marchés..............................................................................20
1.2.3.
Euronext............................................................................................22
Chapitre II : Description générales
des options...................................................26
II.I. Définition et principales caractéristiques
des options..........................................27
2.1.1. Description
générale..............................................................................28
2.1.2. Comparaisons entre les options et certains titres
financiers..................................31
II.II. L'évaluation des
options...........................................................................34
2.2.1. Les composantes de la prime d'une
option....................................................34
2.2.2. Les paramètres et les indicateurs de
sensibilité................................................38
Chapitre III : Les rôles des
options..................................................................46
III.I. Rôles des options dans le
portefeuille...........................................................47
3.1.1. Les options
d'achat...............................................................................47
3.1.2. Les options de
vente...............................................................................52
III.II. Rôles des options dans les décisions
financières de l'entreprise...........................55
3.2.1. Théorie des options et décision de
financement..............................................55
3.2.2. Théorie des options et décision
d'investissement.............................................60
Conclusion de la première
partie.......................................................................64
Deuxième partie : Les stratégies
des
options......................................................65
Chapitre IV : Les stratégies
traditionnelles : Spéculation et
Arbitrage.....................67
IV.I. stratégies :
Spéculation............................................................................69
4.1.1. L'achat d'un CALL
nu...........................................................................69
4.1.2. L'achat d'un PUT
nu..............................................................................75
4.1.3. La vente d'un CALL
nu..........................................................................76
4.1.4. La vente d'un PUT
nu............................................................................77
IV.II. Stratégies d'écart :
Arbitrage.....................................................................78
4.2.1. Ecart
vertical.......................................................................................79
4.2.2. Ecart
Horizontal...................................................................................84
4.2.3. Ecart
papillon......................................................................................85
Chapitre V : Stratégies de couverture
..............................................................87
V.I. couverture de l'actif
sous-jacent..................................................................88
5.1.1.
Principes............................................................................................88
5.1.2. Types de
couvertures.............................................................................90
V.II. couvertures
croisées...............................................................................96
5.2.1. Couverture d'un portefeuille d'obligation par des
options sur notionnel.................96
5.2.2. Couverture d'un portefeuille d'obligation par des
options sur indice boursier.........101
Chapitre VI : Stratégies dynamiques
.............................................................104
VI.I. options sur
action.................................................................................106
6.1.1. Effet du dividende et du taux
d'intérêt........................................................107
6.1.2. Stratégies dynamiques pour une option
d'achat.............................................108
6.1.3. Stratégies dynamiques pour une option de
vente............................................113
VI.II. Options sur future : MATIF et devises à
termes.............................................116
Conclusion de la deuxième
partie.....................................................................119
Troisième partie : Cas pratique sur les
Warrants : BNP Paribas...........................123
Chapitre VII : Historique et évolution de
BNP Paribas.......................................124
VII.I. Historique du groupe BNP
Paribas............................................................126
7.1.1. Origine de BNP
Paribas........................................................................127
7.1.2. Histoire de quelques bâtiments de BNP
Paribas.............................................128
7.1.3. L'association pour l'Histoire de BNP
Paribas...............................................129
7.1.4. Activités et
Filiales..............................................................................130
VII.II. BNP Paribas en
chiffre........................................................................133
7.2.1. Capital et
actionnariat...........................................................................133
7.2.2. Les chiffres
clés.................................................................................135
Chapitre VIII : Principes et
caractéristiques des
Warrants..................................141
VIII.I. Principes
générales.............................................................................141
8.1.1. Produits proposés par BNP
Paribas...........................................................141
8.1.2. Comparaison entre les différents produits
optionnels......................................144
VIII.II. Caractéristiques des
Warrants...............................................................146
8.2.1. Un Warrant est une valeur mobilière coté
en bourse .......................................146
8.2.2.
Exemple...........................................................................................148
Chapitre IX : Cas pratique et recommandations des
experts.................................150
IX.I. Comment bien sélectionner ses Warrants et
gérer ses positions?...............................150
9.1.1. Comment sélectionner les Warrants les mieux
adapté parmi toue une gamme?.........151
9.1.2. Comment gérer sa position sur la durée du
scénario?..............................................152
IX.II. Recommandation des
experts..................................................................154
Conclusion de la troisième
partie.....................................................................159
Conclusion
Générale....................................................................................160
Bibliographie et
Webographie.........................................................................161
Table de
matières........................................................................................162
* 1 Article 6 du
règlement français 88-02 du Comité de Règlement
Bancaire et Financière (CRBF°)
* 2 Article 6 du
règlement français 88-02 du Comité de Règlement
Bancaire et Financière (CRBF°)
* 3 Informations obtenues sur
le site www.euronext.com.
* 4 Tracker : Un tracker,
également dénommé Exchange Traded Fund (ETF), est un
produit offrant la performance d'un indice ou d'un panier d'actions.
Techniquement il prend la forme d'un fonds indiciel négociable en
bourse.
* 5 MONEP: Marchés des
Options Négociables de Paris.
* 6 EuroNext détient
également des parts dans des bourses spécialisées comme
PowerNext.
* 7 On parle ici des contrats
à terme qui, à la différence des options,
représentent l'obligation de lever le contrat à la date
d'échéance.
* 8 L'option, dans ce cas,
est émise par EURONEXT PARIS S.A.
* 9 Le nom
«Asiatique» n'a rien à voir avec l'Asie.
* 10 S = cours spot du
sous-jacent ; PE = prix d'exercice ; VI = valeur
intrinsèque ; VT = valeur temps
* 11 L'expression
«toutes choses égales par ailleurs» signifie qu'un seul de ces
paramètres varie alors que les autres sont constants.
* 12 On parle dans le cas
d'une option américaine car l'option européenne ne peut pas
s'exercer avant l'échéance.
* 13 Même remarque.
* 14 Pour mieux comprendre
ces mécanismes, il est utile d'isoler l'effet d'un seul de ces
paramètres sur la valeur de l'option. L'expression «Toutes choses
égales par ailleurs» signifie qu'un seul de ces paramètres
varie alors que les autres sont constants.
* 15 Le delta est beaucoup plus
réactif pour une option de maturité courte que pour une option
de maturité longue.
* 16 Comme le montre le
graphe du delta pour un call ou un put, la courbe de cet indicateur n'est pas
linéaire. La déformation de la courbe du delta n'est pas
constante. La pente est maximale lorsque l'option est à la monnaie, elle
est minimale lorsque l'option est complètement en dehors ou dans la
monnaie.
* 17 Le graphe illustre le
fait qu'une option à la monnaie est particulièrement sensible au
temps qui passe (dans cette zone, le thêta est fortement négatif).
Au contraire, quand le cours du sous-jacent est éloigné du prix
d'exercice, l'option est beaucoup moins pénalisé par le
temps.
* 18 Par effet de levier, on
entend que l'acheteur d'une option n'a qu'une mise de fonds limitée
à faire (la prime) en comparaison du coût d'achat de la valeur
sous option. Dans le cas d'une option d'achat il peut profiter pleinement de la
hausse du cours du bien sous option. Par contre, son risque de perte (montant
de la prime versée) est aussi plus grand.
* 19 En effet, ni la
levée ni la vente de l'option ne seraient rentables dans ces conditions.
La levée de l'option d'achat ne serait pas avantageuse dans ces
conditions, puisque le coût de l'opération dépasserait
passablement l'écart entre le cours du titre (43€) et le prix de
levée de l'option (42,50 €). D'autre part, l'écart
fixé par le spécialiste entre le prix offert et le prix
demandé (le hid-asked spreacl) serait tel que le produit de la
vente ne couvrirait probablement pas les frais de transaction.
* 20 Comme nous l'avons
mentionné à la note précédente, les frais de
transaction font en sorte qu'il n'est généralement pas payant de
vendre ou de lever l'option d'achat à ce prix.
* 21 La protection de
profits par l'achat d'une option de vente est préférable à
la vente du titre puisqu'elle permet de reporter le gain en capital (qui peut
être imposable dans certains cas au Canada par exemple).
* 22 Une telle relation a
été mise en évidence par Merton, R. : On the pricing
of corporate debt: thé risk structure of interest rates. Journal of
Finance, 1974.
* 23 L'arbitrage :
Double opération d'un agent qui simultanément achète et
vend des produits financiers sur deux marchés différents afin de
profiter d'un écart de cours, de rendement, de taux de change.
* 24 Voir F. Roure, les
mécanismes du MATIF, les éditions d'organisation.
* 25 Indice français
à Paris
* 26 La prime qui est la
valeur de l'option
* 27 La place qui est
spécialisé en option CBOE : Chicago Board Options
Exchange
* 28 Chicago Board Options
Exchange
* 29 Chicago Board Options
Exchange
* 30 par exemple, celui de
Cox et Rubinstein, ou de R. Whaley
* 31 Ces formules sont
obtenues par des modèles d'évaluations qu'on n'a pas
traité ici mais qu'on peut consulter n'importe quels ouvrages de finance
pour plus de détail en ce sujet.
* 32 Retrouver l'Association
pour l'Histoire de BNP Paribas sur le site Internet de BNP Paribas :
http://www.bnpparibas.com/fr/histoire/association-histoire-bnp.asp