2.1.2. Comparaisons entre les options et certains titres
financiers :
Le cadre conceptuel que nous venons de décrire nous
permet d'analyser la plupart des titres financiers sous l'angle des options.
Grâce à cette analogie, notre compréhension des options en
sera améliorée.
A. Les bons de
souscription :
Un « bon de souscription » est presque identique
à une option d'achat. Tout comme l'option d'achat, il confère
à son détenteur le droit d'acheter une action
désignée à un prix convenu durant une période de
temps donnée. Il diffère de l'option d'achat à un seul
égard, c'est-à-dire qu'il est émis par l'entreprise
plutôt que par un particulier. Cette différence est importante,
car elle signifie que l'émission ainsi que la conversion (ou la
levée) des bons de souscription affectent la situation financière
de l'entreprise. Ainsi :
· à l'émission, l'entreprise
bénéficie de la prime d'émission des bons de souscription
émis ;
· à l'exercice, l'entreprise touche le
prix d'exercice, le nombre de ses actions augmente et le nombre de bons de
souscription non encore exercés diminue.
L'entreprise utilise les bons de souscription pour obtenir du
financement, alors que les options sont des gageures entre individus qui
n'influencent aucunement la situation financière de l'entreprise.
Puisque l'émission et l'exercice des bons de souscription peuvent avoir
une influence sur la valeur des actions de l'entreprise, l'évaluation
des bons de souscription est bien plus complexe que celle des options.
B. Les droits de souscription
(rights) :
Les droits sont une forme d'options émises par
l'entreprise à ses actionnaires existants en proportion de leur
participation dans le capital-actions de l'entreprise. Chaque droit,
dûment certifié, permet à son détenteur
d'acquérir un nombre déterminé de nouvelles actions
émises par l'entreprise. Le prix d'exercice ainsi que la durée de
vie du droit sont spécifiés sur le certificat. Ainsi un droit est
une option d'achat ayant généralement un prix de levée
très proche du prix courant de l'action et une période
réduite d'échéance. Le droit possède une valeur
d'exercice pour autant que son prix d'exercice soit inférieur au cours
de l'action. D'ordinaire, la durée de vie du droit est comprise entre
deux semaines et un mois.
C. Les options d'achat d'actions pour les
employés (employées stock purchase
options) :
Ces options sont semblables aux options d'achat et aux bons de
souscription sauf qu'elles ne sont pas toujours négociables sur le
marché secondaire. Elles peuvent aussi ne pas être
exerçables si l'employé quitte l'entreprise.
La plupart de ces options pour les employés sont
à long terme et leur sont «données » en guise de
rémunération supplémentaire ou de mesure incitative.
D. Les obligations remboursables par
anticipation (corporate callable bonds)
Lors de l'émission de nouvelles obligations,
l'entreprise peut se réserver l'option de les racheter par anticipation.
Dans ce cas, les créanciers deviennent les signataires de l'option. Le
prix de levée est habituellement plus élevé que la valeur
au pair de l'obligation, et la vie de l'option représente
généralement les cinq ou dix dernières années
précédent l'échéance de l'obligation (en d'autres
termes, l'option s'applique dans des délais convenus). La
création de telles options a évidemment pour objectif de donner
plus de flexibilité à l'entreprise quant à la gestion de
sa structure financière.
E. Les obligations et les actions
privilégiées convertibles
La conversion est une option détenue par le possesseur
du titre convertible et signée par l'entreprise émettrice.
L'option est similaire à une option d'achat sauf qu'elle a
généralement une plus longue échéance (la vie du
titre convertible) et ne peut se dissocier du titre convertible. Ainsi, on doit
évaluer l'obligation ou l'action privilégiée convertible
comme une combinaison du titre et de l'option.
Habituellement, le prix de levée d'un titre convertible
représente près de 120 % du prix courant de l'action. Ainsi,
l'option de conversion ne peut avoir une valeur importante à la date
d'émission du titre, sauf si le marché prévoit une hausse
sensible du prix de l'action au-dessus du prix de levée avant
l'échéance de l'option.
F. Les obligations à
échéance reportable et les obligations
remboursables par anticipation (extendible & redeemable
bonds)
Les obligations à échéance reportable
donnent au détenteur de l'obligation l'option de continuer à
recevoir des intérêts après la date
d'échéance originale de l'obligation. Il ne s'agit donc pas ici
d'une option d'achat, mais plutôt d'une option de continuer un
arrangement contractuel existant.
Les obligations remboursables par anticipation (comme les
dépôts à terme) sont remboursables avec
pénalité (par exemple, le créancier perd trois mois
d'intérêt). Par conséquent, le détenteur d'un
dépôt à terme possède une option de vente lui
permettant de vendre le titre à l'émetteur. Le détenteur
lèverait son option de vente si le prix courant du dépôt
était inférieur au prix net (après pénalité)
que l'émetteur paierait.
Cette situation arriverait, par exemple, si les taux
d'intérêt montaient rapidement.
G. Les actions
À la limite, on peut concevoir tout titre comme une
option ou une combinaison d'options. Cela peut nous permettre de comprendre,
dans certains cas, les caractéristiques fondamentales des actions. On
peut, par exemple, imaginer le capital-actions d'une entreprise comme une
option détenue par les actionnaires, car ceux-ci ont l'option de
racheter toute l'entreprise en tout temps. En effet, afin d'éviter une
faillite due à l'impossibilité pour la firme de payer ses dettes,
les actionnaires ont la possibilité de lever leur option en rachetant la
firme et de rester ainsi en affaires.
Acheter une option expose l'investisseur à
l'évolution de trois principaux paramètres : les variations du
sous-jacent, le passage du temps et les variations de volatilité du
sous-jacent. Pour comprendre l'impact de ces trois facteurs sur l'option, il
est d'abord nécessaire de décomposer la prime de l'option.
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