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réseaux locaux industriels

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par farhat benighil
université d'ANNABA - licence Automatique 2007
  

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1 INTRODUCTION

_ Les réseaux locaux industriels ont été introduits petit à petit dans les systèmes automatisés, à des stades divers selon les domaines d'application. Ils sont nés avec le développement de l'électronique et des matériels numériques programmables. L'apparition des régulateurs numériques et des automates programmables a conduit les offreurs à mettre sur le marché des réseaux pour les interconnecter et rapatrier à moindre coût de câblage les informations nécessaires à la conduite par les opérateurs dans les salles de commande. C'est ainsi qu'est né le réseau WDPF de Westinghouse (Jeumont- Schneider en France) dans les années 70. Ce réseau était essentiellement utilisé dans les processus continus, les premiers à être automatisés et à innover dans les nouvelles technologies de l'automatique et de l'informatique industrielle. Puis est né le réseau MODBUS (MODicon BUS) de Gould Modicon, pour coordonner les activités sises sur plusieurs automates. Dans les processus continus, des calculateurs dits d'optimisation étaient utilisés de longue date pour envoyer des consignes sous forme d'aides aux opérateurs. Il est apparu utile de les connecter d'une part aux stations de travail des opérateurs et d'autre part aux équipements qui pilotent les machines de production. Le grand développement des réseaux locaux industriels date du début des années 80. Le projet MAP naît aux États-Unis, la notion de réseau de terrain émerge sous le nom de réseau ou bus d'instrumentation en 1982 avec la naissance du projet

FIP en France

_ Parallèlement à ces projets de réseaux ouverts, donc ayant vocation à devenir des normes internationales, en l'absence de normes, et devant l'intérêt croissant des réseaux, de nombreux réseaux locaux industriels privés voyaient le jour chez tous les constructeurs et chez des offreurs indépendants. En France, la société Gixi sortait Gixinet, issu d'un brevet français sur l'accès à un bus par une technique à jeton. La société Apsis, puis Aptor, actuellement filiale de Cap Gemini, proposait les premières versions du réseau FACTOR. La société Compex construisait le réseau LAC. Les constructeurs d'automates programmables proposaient (la liste est loin d'être exhaustive) Sinec (Siemens), Data Highway (Allen Bradley), Tiway (Texas Instruments), Unitelway (Télémécanique), Jbus (April), Sycoway (CGEE-Alsthom devenu Cegelec). Les services fournis par les premières versions de ces réseaux étaient le rapatriement d'informations vers des postes de commande centralisée, la lecture et l'écriture de variables, le démarrage ou la gestion de programmes, leur téléchargement et quelques fonctions de service que l'on placerait maintenant dans la gestion de réseau. Certains peuvent être considérés comme les ancêtres des réseaux de terrain quand ils offraient la possibilité de connecter des entrées/sorties déportées. Chaque constructeur choisissait son profil à partir de normes existantes dans les couches basses et définissait des services et protocoles que l'on peut qualifier d'application adaptés à ses clients et à ses marchés.

Ces réseaux utilisaient certains des protocoles développés pour les télécommunications avec quelques adaptations aux contextes de réseau local et du milieu industriel. Par exemple le protocole HDLC a inspiré bon nombre de protocoles de liaison de données, certes avec des simplifications; les concepts de station maître et de station esclave étaient directement repris des réseaux de transmission de données des années 1960. La principale innovation de ces réseaux fut d'introduire la notion de « données globale ». Ces informations répertoriées issues de chacune des stations étaient transmises périodiquement à toutes les autres de façon à maintenir un état global approché du système. Notons que cette innovation était due, et particulièrement favorisée par lui, au fonctionnement des équipements raccordés qui étaient essentiellement des automates programmables à système exécutif mono tâche périodique (on dit aussi parfois synchrones). Le réseau tentait de reproduire le système d'entrées-sorties.

Le développement de ces réseaux a accompagné celui des architectures des systèmes. Il est difficile de distinguer celui des deux phénomènes qui a précédé l'autre ; ils se sont mutuellement favorisés.

_ Il faut toutefois distinguer dans cette profusion de produits, en général incompatibles, les réseaux privés des constructeurs d'automates de ceux de sociétés non constructeurs d'équipements, mais plutôt sociétés de service, qui devaient pour leurs clients connecter des équipements hétérogènes grâce à leur réseau. C'est ainsi que sont nés les « communicateurs » qui étaient des appareils de raccordement des automates ou des calculateurs au réseau. Ils implémentaient quelques couches du profil du réseau. Les équipements y étaient raccordés par des lignes séries synchrones ou asynchrones, ou par des liaisons parallèles comme le standard GPIB. Ultérieurement, ces fonctions de communication ont été implantées sur des cartes compatibles aux bus internes des machines, et enfichables directement dans les « racks ».

À l'origine, ces réseaux étaient conçus à partir des connaissances issues des télécommunications en reprenant des protocoles existants. Ce n'est que dans une deuxième étape que l'analyse des architectures des systèmes automatisés a conduit à identifier des besoins spécifiques et donc à définir des services et des protocoles spécifiques au(x) domaine(s) industriel(s).

2. Réseau

On appelle réseau un ensemble de moyens qui permettent la communication entre des processus d'application ou tâches répartis sur des matériels informatiques de tout type. Cet ensemble est constitué d'au moins un support de transmission pour l'acheminement des signaux, et de protocoles de communication selon une architecture en couches conforme ou non au modèle OSI (Open System Interconnections)

On parle parfois de système de communication pour désigner le mot réseau.

Remarque

On dit souvent qu'un réseau connecte des machines, ce qui est une réalité, mais en fait il permet surtout la communication entre les tâches qui s'exécutent sur les machines.

Topologies des réseaux

La topologie d'un réseau est caractérisée par le système de câblage du réseau ; c'est la partie physique du réseau


· Point
à point

C'est la forme la plus élémentaire qui implique deux machines. Elle correspondra souvent à la topologie d'une partie d'un réseau. En général, cela concerne une liaison série dont les vitesses sont vite limitées par la distance,

l'utilisation de la fibre optique pouvant compenser cette faiblesse.


· Etoile

Une approche ancienne, non normalisée, correspondait à une organisation de machines esclaves reliées par liaisons point à point à une machine maître. Aujourd'hui cette topologie correspond soit au câblage par étoile passive soit à celui d'un autocommutateur privé (PABX) ou à un Hub (équipement statique qui simule un réseau local auquel sont raccordés des abonnés par dérivations, certains hubs pouvant être raccordés à un réseau principal). Le noeud central n'est pas un abonné du réseau mais une unité de distribution dont le bon fonctionnement est indispensable à la communication. Cette dernière correspond à une partie de réseau (exemple des PC familiaux rattachés à un serveur Internet ou à un réseau local de stations connectées à un serveur), dans la mesure où les équipements sont peu nombreux car le coût de câblage devient vite prohibitif et les performances douteuses.


· Bus

C'est la topologie la plus commune aux LAN (Local Access Network) car la plus économique. Chaque noeud est raccordé au bus par l'intermédiaire de modules de dérivation actifs ou passifs suivant le protocole de réseau.


· Arbre

Chaque noeud peut être un abonné ou un hub. C'est une variante de la topologie en étoile avec les mêmes faiblesses. Cette architecture revient en force avec les techniques du type Ethernet en fibre optique 10 base F et Ethernet commuté du type 100 base VG (le réseau est découpé en tronçons reliés par des ponts qui filtrent les trames en fonction du destinataire diminuant ainsi les collisions ; l'extrême est d'associer la fonction pont filtrant à chaque coupleur d'abonné, pour éliminer ainsi les collisions).


· Maille

C'est la forme classique d'organisation WAN (World Access Network). Les équipements sont reliés entre eux pour former une toile (Web) d'araignée (comme Internet). Chaque noeud a un rôle de routeur. Pour atteindre un noeud, les chemins sont multiples et choisis en fonction de critères comme la disponibilité d'un noeud ou d'un WAN, la qualité de transmission ou la charge ponctuelle sur un tronçon WAN donné.


· Anneau

Chaque noeud est relié à ses voisins pour former une boucle fermée et a un rôle actif dans la propagation des échanges. Cette structure est bien adaptée aux LAN, en particulier si l'on recherche la disponibilité.Une rupture de liens entre deux noeuds peut être gérée pour garantir la communication. Chaque noeud a la possibilité de régénérer le signal et la structure se prête facilement à l'utilisation de la fibre optique, les distances de couverture pouvant être grandes.

3. Les réseaux informatiques

Les réseaux informatiques sont nés du besoin de relier des terminaux distants à un site central puis des ordinateurs entre eux et enfin des machines terminales, telles que des stations de travail ou des serveurs. Dans un premier temps, ces communications étaient destinées au transport de données informatiques. Aujourd'hui, l'intégration de la parole téléphonique et de la vidéo sur ces réseaux informatique devient naturelle, même si cela ne va pas sans difficulté.

On compte généralement quatre catégories de réseaux informatiques, différenciées par la distance maximale séparant les points les plus éloignés du réseau (la figure 1.4 illustre sommairement ces catégories) :

· La plus petite taille de réseaux définit les PAN (Personal Area Network). Ces réseaux personnels interconnectent sur quelques mètres les équipements personnels tels que GSM, portable, organiseurs, etc., d'un même utilisateur.

· Les réseaux locaux, également appelés LAN (Local Area Network). Correspondent par leur taille aux réseaux intra entreprise. Ils servent au transport de toutes les informations numériques de l'entreprise. En règle générale, les bâtiments à câbler s'étendent sur plusieurs centaines de mètres. Les débits de ces réseaux vont aujourd'hui de quelques mégabits à plusieurs centaines de mégabits par seconde.

· Les réseaux métropolitains, ou MAN (Metropolitan Area Network), permettent l'interconnexion des entreprises ou éventuellement des particuliers sur un réseau spécialisé à haut débit qui est géré à l'échelle d'une métropole. Ils doivent être capables d'interconnecter les réseaux locaux des différentes entreprises pour leur donner la possibilité de dialoguer avec l'extérieur.

· Les réseaux étendus, ou WAN (Wide Area Network), sont destinés, comme leur nom l'indique, à transporter des données numériques sur des distances à l'échelle d'un pays, voir d'un continent ou de plusieurs continents. Le réseau est soit terrestre, et il utilise en ce cas des infrastructures au niveau du sol, essentiellement de grands réseaux de fibre optique, soit hertzien, comme les réseaux satellite.

Réseaux

Métropolitains

Réseaux étendus

Réseaux locaux

Réseau

Personnel

PAN LAN MAN WAN

1m 10m 100m 1km 10km 100km

Figure 1.4 : Les différentes catégories de réseaux informatiques

· les techniques utilisées par ces réseaux informatiques proviennent toutes du transfert de paquets, comme le relais de trames, Ethernet, les réseaux IP, etc.

· une caractéristique essentielle de ces réseaux informatiques, qui les différentie totalement des autres catégories de réseaux, provient de la gestion et du contrôle du réseau qui sont effectués par les équipements terminaux. Par exemple, pour qu'il n'y ait pas d'embouteillage de paquets dans le réseau, l'équipement terminal doit se réguler lui-même pour ne pas inonder le réseau de paquets. Pour se réguler, l'équipement terminal mesure le temps de réponse aller-retour. Si ce temps de réponse grandit trop, le terminal ralentit son débit. On peut traduire cette fonction par le fait que l'intelligence du réseau se trouve dans les machines terminales, c à d dans les machines commercialisées par l'industrie informatique, d'où leur nom de réseau informatique. L'intérieur de réseau est généralement des plus simple, constitué de noeuds de transfert élémentaires et de lignes de communication. Le coût du réseau est surtout représenté par les équipements terminaux, qui possèdent toute la puissance nécessaire pour réaliser, contrôler et maintenir les communications.

· Les réseaux informatiques forment un environnent asynchrone. Les données arrivent aux récepteurs à des instants qui ne sont pas définis à l'avance, et les paquets peuvent mettre un temps plus ou moins long à parvenir à leur destinataire en fonction de la saturation du réseau. Cette caractéristique explique la difficulté de faire passer de la parole téléphonique dans ce type de réseau, puisque cette application, fortement synchrone, nécessite de remettre au combiné téléphonique des octets à des instants précis.

· Aujourd'hui, le principal réseau informatique est représenté par internet. Le réseau internent transporte des paquets dits IP (Internet Protocol), qui ont une structure précise. Plutôt que de parler de réseau de réseau Internet, nous préférons parler de réseau IP, qui marque une plus grande généralité.

Les réseaux IP sont des réseaux qui transportent des paquets IP d'une machine terminale à une autre. En un certain sens, Internet est un réseau IP particulier. D'autres réseaux, comme les réseaux intranet, transportent également des paquets IP, mais avec des caractéristiques différentes d'Internet.

4. Réseau local

On appelle réseau local un réseau qui couvre une zone géographique limitée, par opposition aux réseaux publics ou longue distance. Ce fait permet, en particulier, de choisir des protocoles indépendamment des organisations de PTT.

Parmi les réseaux locaux, on distingue souvent les réseaux locaux d'entreprise et les réseaux locaux industriels. Ils diffèrent essentiellement par les contraintes d'environnement (temps et sûreté de fonctionnement) et par certains services et protocoles mis en oeuvre pour tenir compte des différences de besoins des applications qui les utilisent.

5. Réseau local industriel

Un réseau local industriel est en première approximation un réseau local utilisé dans une usine ou tout système de production pour connecter diverses machines afin d'assurer la commande, la surveillance, la supervision, la conduite, la maintenance, le suivi de produit, la gestion, en un mot, l'exploitation de l'installation de production.

Mais l'aspect connexion de machines, même s'il est fondamental, n'est pas le seul à considérer. Ce sont surtout les processus d'application répartis sur les machines qui sont mis en relation par les réseaux. Et ce sont ces types de relations qui dicteront le choix d'un réseau plutôt que d'un autre. Les besoins en communication sont alors très diversifiés selon les matériels connectés et les applications qu'ils supportent, ce qui explique que les réseaux locaux industriels sont nombreux et variés. Il est évident que le trafic entre des capteurs, des actionneurs et des automates n'est pas le même qu'entre un système de CFAO et un contrôleur de cellule de fabrication. Les besoins diffèrent selon des critères comme la taille des données à transmettre, les contraintes de temps associées, les coûts acceptables de connexion, les technologies qu'il est possible de mettre en oeuvre. Il sera donc nécessaire d'étudier globalement les architectures des systèmes automatisés pour analyser en détail les divers types de communication et classer les réseaux locaux industriels. Pour satisfaire tous ces besoins, de très divers protocoles ont été définis depuis une quinzaine d'années, certains ont été normalisés, d'autres sont devenus des standards de fait, d'autres enfin sont purement privés.

Remarque

On retrouvera des caractéristiques voisines dans des systèmes autres que ceux de production, par exemple dans la domotique ou l'immotique, ainsi que dans les systèmes de transport (trains, automobiles)

6. POURQUOI UN RESEAU DE TERRAIN ?

6-1 Les avantages

PRINCIPAL AVANTAGE : Réduction des coûts

REDUCTION DES COUTS INITIAUX :

- Réduction massive du câblage : 1 seul câble en général pour tous les équipements au lieu d'un par équipement

- Possibilité de réutiliser le câblage analogique existant dans certains cas

- Réduction du temps d'installation

- Réduction du matériel nécessaire à l'installation

REDUCTION DES COUTS DE MAINTENANCE :

- Complexité moindre donc moins de maintenance (fiabilité accrue)

- Maintenance plus aisée : temps de dépannage réduit, localisation des pannes possibles grâce à des diagnostics en ligne («on line») donc à distance

- Outils de test dédiés (analyseur...)

- Flexibilité pour l'extension du bus de terrain et pour les nouveaux raccordements

PERFORMANCES GLOBALES ACCRUES :

- Précision : communications numériques : la donnée numérique transférée est sans erreur de distorsion, de réflexion... contrairement à un signal analogique

- Les données et mesures sont généralement disponibles à tous les équipements de terrain

- Communications possibles entre 2 équipements sans passer par le système de supervision

- La structure distribuée permet de faire résider des algorithmes de contrôle au niveau de chaque équipement de terrain (chaque noeud)

- Accès à des variables multiples pour un noeud

6-2 AUTRES AVANTAGES

- Interopérabilité importante grâce au souci de standardisation (système ouvert) aux niveaux hard et soft

· Choix pour l'utilisateur final : prix, performances, qualité...

· Le standard profite à l'utilisateur et non pas au vendeur

· Possibilité de connexion d'équipements de différents fournisseurs respectant le même standard

· Echange de données par des mécanismes standard (protocoles)

-Modélisation objet des équipements et de leur fonctionnalité : modèle de bloc fonctionnel aidant l'utilisateur à créer et superviser son bus de terrain

7. Modèle de référence OSI de l'ISO

7.1 Origine du modèle

Afin de simplifier la définition des normes de communication, en les situant les unes par rapport aux autres, l'organisation internationale de normalisation (ISO) a lancé en 1977 un projet de définition d'un modèle de référence pour l'interconnexion de systèmes ouverts, appelé simplement « modèle OSI » ou

« Modèle de référence OSI ». La version finale du modèle OSI date de 1984.

Il a été défini à partir des expériences dans les réseaux publics, mais a dû ultérieurement être adapté aux réseaux locaux.

Un système est dit ouvert lorsqu'il permet la communication entre équipements de types différents, pouvant provenir de constructeurs différents, pourvu que ces équipements respectent les règles de communication dans un environnement OSI. Les règles de communication sont publiques, accessibles à tous.

Et inversement, un système est dit privé, lorsqu'il ne permet la communication qu'entre des équipements d'un même type, ou d'un même constructeur, en utilisant des protocoles qui sont la propriété de quelqu'un. On qualifie parfois ces systèmes de « propriétaires » (en anglais : proprietary).

Nous considérons aussi comme privés, les systèmes multipropriétaires dans lesquels on peut accéder à des spécifications privées moyennant des accords avec le propriétaire. On dit aussi parfois que ces systèmes sont fermés ; mais en fait, ils ne le sont jamais complètement

7.2 Couches du modèle OSI

Le modèle OSI constitue un cadre de référence pour l'interconnexion de systèmes ouverts hétérogènes. Il s'agit d'un modèle pour élaborer des normes d'interconnexion et de coopération de systèmes répartis. Il est construit selon une structure en sept couches qui correspondent chacune à un type de préoccupation ou à un type de problème à résoudre pour pouvoir communiquer (figure 1).

L'idée de base de la structure en couches est, comme dans d'autres domaines, de pouvoir à chaque interface ignorer le plus possible ce qui se passe en dessous. Le modèle est applicable à toutes les catégories de réseaux. Nous rappelons brièvement le rôle de chaque couche.

Les sept couches initiales du modèle sont rappelées par la figure 1.

Figure1-le modèle OSI

Les couches 1, 2, 3, et 4se préoccupent du transport d'informations et masquent aux couches supérieures les problèmes liés à la communication d'informations entre des équipements distants. Les couches 5, 6 et 7 fournissent des services d'accès à la communication pour différents types d'applications.

_ La couche physique adapte les signaux numériques au support de transmission.

_ La couche liaison de données fiabilise les échanges de données entre deux stations.

_ La couche réseau assure la recherche d'un chemin et l'acheminement des données entre les stations terminales dans un réseau maillé.

_ La couche transport assure le contrôle de bout en bout entre les stations terminales.

_ La couche session synchronise et gère les échanges pour le compte de la couche présentation.

_ La couche présentation permet d'accepter des syntaxes différentes pour les données échangées entre les couches application.

_ La couche application donne aux processus d'application le moyen d'accéder à l'environnement OSI. Elle n'a pas de limite supérieure, c'est-à-dire que l'on peut toujours ajouter des services supplémentaires construits sur des services existant déjà.

La gestion de réseau est un ensemble de fonctions de paramétrage, de configuration, d'exploitation et de surveillance pour permettre le bon fonctionnement du réseau.

7.3 Extensions du modèle OSI

L'émergence des réseaux locaux et plus généralement les études de nouveaux protocoles, en particulier de la couche application, ont conduit à découper ou structurer ces sept couches.

_ Une couche de gestion d'accès au support de transmission (en anglais Medium Access Control ou MAC) est apparue entre la couche physique et la couche liaison de données. Elle permet de gérer le droit d'émission des stations connectées à un support partagé par plusieurs.

Dans ce cas, la couche liaison a été renommée contrôle logique de liaison (en anglais Logical Link Control ou LLC). Cette extension de l'architecture initiale est connue sous le nom de IEEE 802, du nom du groupe de travail qui l'a créée.

_ La couche réseau a elle-même été structurée en trois souscouches pour faciliter les interconnexions de réseaux locaux et de réseaux locaux avec les réseaux publics.

_ La couche application a aussi été structurée avec l'expérience.

Des développements parallèles de protocoles ont montré que des services communs pouvaient et même devaient (pour faciliter l'ouverture) être définis d'une seule façon, ce qui a conduit à la norme ISO 9545 intitulée Structure de la couche application.

Le modèle OSI n'est pas seulement une architecture en couches, il introduit aussi des concepts qui peuvent être appliqués à la plupart des couches.

7.4 Concepts du modèle OSI

Le modèle OSI définit non seulement les sept couches bien connues, mais aussi et surtout, des concepts, des principes, des mécanismes qui peuvent s'appliquer ou être mis en oeuvre a priori dans toutes les couches. Les sujets que nous traitons ci-dessous sont :

-- les notions de service et de protocole ;

-- les transmissions en point à point, en multipoint ou en diffusion ;

-- les communications avec connexion ou non ;

--- les protocoles avec ou sans acquittement ;

--- le contrôle de flux ;

D'autres principes ou règles comme l'adressage ne seront pas étudiés ici, car ils intéressent plus les concepteurs de protocoles que les utilisateurs. Il suffit de supposer qu'un processus d'application sait désigner son ou ses correspondants, sans regarder comment la désignation et l'adressage sont réalisés.

Remarque

On peut comparer l'empilement des services et protocoles à un jeu de Lego dans lequel toutes les briques ne respecteraient pas la même norme pour être encastrées les unes dans les autres. Elles peuvent alors posséder des plots différents. Une brique du jeu dispose de plots mâles à son interface supérieure et de plots femelles à son interface inférieure. Pour pouvoir empiler deux plots, il est nécessaire que des plots mâles soient complètement compatibles avec des plots femelles.

7.5 Conclusion

Le modèle OSI est la référence pour étudier et comparer différents réseaux. Nous en avons présenté les principaux concepts. Les choix de services possibles dans une couche sont multiples. Et les choix de protocoles encore plus nombreux. La notion de profil est primordiale pour assurer l'interopérabilité des équipements.

8-LES RESAUX DE TERRAINS EXISTANTS :

Parmi les réseaux de terrain existant on trouve :

8-1 Interbus :

Interbus est un système performant et facile à mettre en oeuvre pour des applications standard d'API avec des entrées/sorties numériques. La carte maître Interbus se comporte comme une carte d'entrées/sorties internes et ne nécessite pas de programmation.

Interbus, avec l'apparition d'interbus-Loop, constitue une solution courante pour l'automatisation de process.

La quatrième génération d'Interbus met à disposition des utilisateurs des caractéristiques étendues dont les plus importantes sont les suivantes :

· Possibilité de 62 canaux de paramètre pour les données complexes,

· Structures en arbre jusqu'à 16 niveaux,

· Communication transversale entre deux abonnés (communication esclave-esclave),

· Pré-traitement des données pour diminuer la charge de la commande centrale,

· Utilisation en mode synchrone.

Dans un système à intelligence répartie, au sein duquel la communication de haut niveau représente un critère essentiel pour les cartes intelligentes, Interbus présente des faiblesses quant aux temps de transmission et à ses possibilités de diffusion et de fonctionnement en mode Multi-maître.

8-2 Profibus-FMS/PA

Profibus est issus d'un projet allemand dont les participants étaient entre autres :

Bosch, Klochner-Moeller et siemens. La spécification de Profibus est normalisée

(DIN 19245, Parties 1 et 2). Les variantes de Profibus, FMS et DP, sont reprises par la norme EN50170.

A l'issue de ce projet, les partenaires initiaux ont fondé l'organisation des utilisateurs Profibus.

Des extensions aux couches 1 et 2 ont été étudiées dans le cadre de l'ISP (Interoperable System Project)

Le réseau Profibus-PA (Process Automation) s'appuie sur ces extensions.

Profibus FMS est adapté aux communications de haut niveau. En raison de la vitesse de transmission relativement réduite et de la manipulation importante des télégrammes, l'utilisation de Profibus FMS surtout destinée à des installations nécessitant un transfert de peut de télégrammes, ou des exigences sont connectées et dont les exigences temps-réel sont peut élevées.

PROFIBUS FMS

8-3 LON :

LON (Local Operating Network) est un système de communication développé par la société américaine Echelon pour les applications réparties telles que l'automatisation des bâtiments, la productique, le stockage, le convoyage ainsi que pour l'alimentation en eau, gaz et électricité.

LON ne peut être directement assimilé au niveau capteur/ actionneur ni aux niveaux de communication supérieur. Au contraire, il a pour objectif de répartir les tâches de commande en petites tâches à exécuter sous forme décentralisée, de manière similaire à l'esprit client-serveur. Des décisions doivent être prises directement dans les noeuds du réseau, sans autres systèmes de bus ou composants, et sans par exemple, affecter la charge des ordinateurs supérieurs. Ce type de communication est aussi appelé système « d'automatisation intelligente décentralisée ». LON supporte, au niveau du réseau, la répartition et la gestion de variables.

8-4 AS-Interface

AS-Interface (Actuator Sensor Interface) est le fruit d'un développement commun de onze fabricants de capteurs/actionneurs, de système de commande et de deux instituts universitaires. L'objectif de ce développement était de mettre à disposition un système simple, sûr, rapide et de remplacer par une paire non blindée le câblage traditionnel au niveau terrain.

L'Association AS-Internatinal assure la diffusion du bus et regroupe les membres et les utilisateurs. Des développeurs, des fabricants, des centres de recherches et des universités appartiennent à cette association.

AS interface

8-5 WorldFIP :

Le réseau FIP (Factory Instrumentation Protocol) est l'aboutissement d'un travail de développement franco-italien. La promotion et une part d'assistance technique de ce réseau de terrain sont effectuées par l'organisation WorldFIP, qui cherche à diffuser internationalement ce réseau.

WorldFIP offre un réseau flexible au sein duquel aussi bien la transmission périodique des données numériques d'entrées-sorties que des communications apériodiques d'information de haut niveau (transmission de paramètres, par exemple) sont possibles.

Un débit de transmission élevé est réalisable sur WorldFIP même sur de longues distances.

Les possibilités du trafic périodique font de WorldFIP un réseau déterministe qui garantit la cohérence temporelle de l'information ; notons que des mécanismes sophistiqués dits de «  rafraîchissement » et de «  promptitude » permettent de détecter la viabilité d'information.

Comme il existe aussi autre réseaux : Bitbus, ARCNET, SERCOS, Modbus Plus, Modbus/jbus...etc.

9-CAN COMME UN BUS DE TERRAIN :

1-Présentation du bus CAN

Au début des années 1980, les voitures commençaient à intégrer des systèmes électroniques gérant plusieurs applications électriques.

Dans une première phase, ces systèmes opéraient indépendamment les uns des autres. Les équipementiers de voitures se sont alors rendus compte du problème que pose l'encombrement de ces systèmes et la complexité de leur câblage.

En 1983, le bus CAN (Controller Area Network) a été conçu par la société allemande Robert BOSCH Gmbh pour répondre aux besoins de communication interne dans les automobiles : multiplexage de commandes électriques, fiabilité, diagnostic, compatibilité électromagnétique, commandes d'organes (suspension, frein, contrôle moteur). Son exploitation ne commence qu'à partir de 1985 où une convention entre BOSCH et Intel a permis d'implanter le protocole CAN dans des circuits Intel. En 1986, la première standardisation du bus par l'ISO (International Standard Organization) a vu le jour. En 1987, Intel produit le premier contrôleur CAN, le 82526. La première voiture multiplexée à utiliser le bus CAN comme support de transmission a été réalisée en 1991 (avec un débit de 500 kbit/s). En 1995, il y a eu 10 millions de circuits CAN vendus dont 6 millions pour des applications hors véhicules. Les projections de vente pour 2000 sont de l'ordre de 600 millions.

La première spécification du bus CAN était propre aux applications dans l'automobile. Une classification formelle a été établie au travers des activités de la SAE (Society of Automotive Engineers) :

-- applications classe A : elles concernent les communications sans effet sur la sécurité du conducteur entre noeuds non intelligents assurant les fonctions de confort, de commande ou d'affi-chage (par exemple commande des vitres et de sièges électriques, feu de stop...). Les informations échangées sont courtes (1 octet) et sont véhiculées sur un fil (le châssis jouant le rôle de masse) à une vitesse typique de 1 kbit/s. Le coût de ces noeuds doit être très faible ;

-- applications classe B : mêmes informations qu'en classe A, mais sur plusieurs octets (par exemple pour le contrôle de l'air conditionné). La vitesse de transmission passe à 10 kbit/s ;

-- applications classe C : pour les informations nécessitant un transfert en temps réel avec un temps de cycle inférieur à 10 ms et un temps de latence inférieur à 1 ms (exemple : transfert de données entre l'injection électronique et la boîte de vitesse automatique). Les informations sont sur quelques octets et leur débit peut aller jusqu'à

1 Mbit/s ;

-- applications classe D : concernent des paquets d'informations sur des centaines d'octets nécessitant des temps de transfert de l'ordre de la seconde et donc des débits jusqu'à 10 Mbit/s. Comme exemple, citons la radiotéléphonie et les systèmes de navigation basés sur les GPS.

Cette classification a été simplifiée par l'ISO qui est arrivé à une classification simple et pragmatique en retenant deux classes d'applications :

-- vitesse de transmission lente définie comme étant inférieure à 125 kbit/s ;

---vitesse de transmission élevée considérée comme étant supérieure à 125 kbit/s.

Le CAN est un système de communication, en temps réel, par liaison série conçu pour relier des composants intelligents ainsi que des capteurs et des actionneurs dans une machine ou un procédé. Il possède des propriétés multimaîtres, c'est-à-dire que plusieurs noeuds peuvent simultanément demander l'accès au bus. Le CAN ne possède pas de système d'adressage mais plutôt un système d'allocation de priorités aux messages basé sur l'identificateur attribué à chaque message. Un émetteur transmet un message sans indication de destinataire ; sur la base de l'identificateur associé à ce message, chaque noeud décide de traiter ou d'ignorer ce message. Dans le CAN, le protocole de communication est assuré par des composants électroniques.

2. Grands principes du bus CAN

Le bus CAN est un réseau local possédant les mêmes particularités que les réseaux locaux en général. L'objet essentiel d'un réseau est de permettre le transfert de données d'au moins un point source vers au moins un point de destination.

Devant la diversité de leurs caractéristiques, une communication entre les réseaux ne pouvait être réalisable si elle n'avait pas fait l'objet d'une normalisation rigoureuse. D'où la définition d'un modèle de structuration de protocole pour les modèles ouverts appelé OSI (Open Systems Interconnection) de l'ISO.

2.1 Couches ISO du bus CAN

La norme ISO 11519 du bus CAN spécifie :

· dans sa partie A, un champ d'identification sur 11 bit (format dit standard)

· dans sa partie B, un champ d'identification sur 29 bit (format dit étendu)

Nota : dans ce recueil, on présentera uniquement le format standard.

Cette norme définit une partie de la couche 1, au sens de la normalisation

ISO qui s'occupe de la définition du signal physique, de l'interface électrique et du codage des bits ainsi que de la totalité de la couche 2 (liaison de données).

L'architecture de communication considérée est comparable à celle d'un réseau local ; elle est limitée à trois couches (figure 2) qui sont, de haut en bas : la couche application, la sous-couche LLC ( Logical Link Control ), la sous-couche MAC ( Medium Access Control ) et la couche physique.

2.1.1 Couche application

Cette couche fournit les services nécessaires à la gestion des tâches et du contrôle tout en respectant les contraintes de temps.

2.1.2 Sous-couche LLC (Logical Link Control)

La fragmentation des messages, correspondant à la couche transport du modèle OSI (Open System Interconnection), n'est pas gérée dans cette norme.

L'application temps réel spécifie à la couche LLC les contraintes temporelles des messages envoyés tels que la période, le temps d'arrivée, l'échéance...

Pour un service de garantie, tous les messages préparés (mis dans une file de transmission) sont transmis avec respect de leurs échéances. Par contre, pour un service de Meilleur effort, les messages en attente de transmission seront mis dans un ordre tel que le taux de perte de messages (le nombre de messages dont les échéances ne sont pas respectées) soit minimal.

L'une des fonctions de la couche LLC est de transformer les messages provenant de la couche application sous une forme appropriée à la couche MAC. C'est le mécanisme de fragmentation qui consiste à découper chaque message en petits paquets. La couche LLC propage les contraintes temporelles de chaque message à ses paquets. L'échéance d'un message peut être copiée à chacun de ses paquets ou encore associée au dernier paquet tout en la réduisant pour les autres paquets de manière à ce que le premier paquet ait l'échéance la plus petite. Une fois fragmentés, les messages sont mis dans une file de transmission selon une politique d'ordonnancement.

- Gestion des erreurs

C'est un mécanisme responsable de la détection et de la correction d'erreurs lors de la transmission de paquets. Le mécanisme classique ARQ ( Automatic Repeat Request), qui consiste à renvoyer à l'émetteur un acquittement positif si un paquet est bien reçu et négatif dans le cas contraire, ne s'applique pas dans notre cas car le mécanisme ne tient pas compte de la composante temps réel.

Une solution avec acquittement serait d'associer un nombre maximal de retransmissions de paquets en fonction de son échéance. Si un acquittement positif est reçu, la copie du paquet est supprimée localement. Une autre solution sans acquittement serait d'envoyer à la fois le maximum de copies de paquets sans se préoccuper des erreurs, le receveur s'arrangera pour garder la copie sans erreur et supprimer les autres. Il est clair qu'aucune solution n'est complètement fiable et présente toujours un taux d'erreurs.

- Contrôle de flux

C'est une technique de synchronisation qui garantit au récepteur de ne pas être débordé par les messages de l'émetteur. Pour un service de garantie, il faut s'assurer qu'il existe suffisamment d'espace dans le buffer récepteur avant d'accepter un message. Par contre, pour un service de Meilleur effort, si le buffer récepteur est plein, le message reçu est perdu.

Nous allons maintenant présenter plus particulièrement les spécificités de la couche liaison de données du bus CAN.

-Principe de l'échange de données

Lors de la transmission des données sur un bus CAN, aucune station n'est adressée, mais le contenu d'un message est identifié par un identificateur univoque sur l'étendue du réseau. Outre identifier le contenu du message, l'identificateur détermine également sa priorité, ce qui est déterminant pour l'assignation d'un bus lorsque plusieurs messages sont en concurrence pour le droit d'accès au bus. Si l'unité centrale d'une des stations souhaite envoyer un message à une ou plusieurs stations, elle transfère les données à transmettre et leur identificateur au module CAN qui lui est affectée. Ce dernier se charge de la constitution et la transmission du message.

Dès qu'il reçoit l'assignation du bus (« émission du message ») toutes les autres stations du réseau se mettent à l'écoute (« réception du message »). Chaque station du réseau CAN est en mesure d'ignorer ou de prendre en compte le message qui est sur le bus (« Sélection »). Ce type d'adressage permet d'avoir une grande flexibilité au niveau de la configuration (figure 3). Contrairement à d'autres réseaux aucune adresse cible physique n'est prescrite du côté du protocole de transmission de données. Ainsi les valeurs de certains capteurs sont réparties sur toutes les stations du réseau évitant que chaque organe de commande n'ait son propre capteur (« diffusion générale multidestinataire »).

l Arbitrage bit à bit non destructif

Pour le traitement temps réel des données, le débit binaire physique (ici 1 Mbit/s maximum) n'est pas le seul critère, il faut aussi que l'assignation du bus soit efficace. Comme les informations traitées n'ont pas le même niveau de priorité, un identificateur de chaque trame a été défini pour déterminer dans quelle mesure le message doit être transmis par rapport à un autre moins urgent. Ainsi le conflit d'accès au bus est résolu au moyen d'un arbitrage bit à bit par l'intermédiaire d'identificateurs respectifs.

- Efficacité de l'attribution du bus

Les procédés d'assignation de bus utilisés sont nombreux, on distingue

Les suivants.

Assignation à tranches de temps fixe : l'assignation s'effectue de manière séquentielle au niveau de chaque poste pour une fourchette de temps maximale, sans se préoccuper du fait que la station a besoin du bus à ce moment-là (exemple : Token Slot).

Assignation en fonction des besoins : l'assignation est fonction de la volonté de transmettre, seules les stations souhaitant émettre sont prises en compte, c'est le procédé utilisé par le bus CAN.

Accès non destructif au bus : en effet chaque accès au bus par une ou plusieurs stations conduit toujours à l'attribution univoque d'un bus, alors que l'accès destructif impose que à tout accès simultané par plusieurs stations, il faut interrompre les tentatives d'émission.

Le rattachement de la priorité d'accès au contenu du message permet en cas de surcharge du bus, d'éviter la saturation de l'ensemble de la transmission comme c'est le cas du CSMA/CD (Carrier Sense Multiple Access/Collision Avidance). Le bus CAN est doté d'un contrôle décentralisé de l'accès au bus, c'est-à-dire que tous les mécanismes essentiels à la communication, y compris le contrôle de l'accès au bus, sont repris en plusieurs points du réseau. Ceci permet d'empêcher de ramener ces mécanismes vers une seule unité qui, une fois en panne, serait très difficile à substituer. Une station redondante mettra beaucoup de temps à prendre en charge la gestion du bus (ce qui peut empêcher tout fonctionnement en temps réel).

2.1.3 Sous-couche MAC (Medium Access Control)

Cette couche gère l'accès au canal physique à l'aide d'un protocole de communication, autrement dit elle récupère les unités de données de la couche LLC et les renvoie dans le canal physique en ajoutant l'information de contrôle selon le protocole implanté.

Les protocoles qui nous intéressent sont ceux qui ont pour objectif le respect des échéances des messages. Il existe une multitude de protocoles temps réel selon qu'ils garantissent le respect des échéances des messages ou pas.

2.1.4 Couche physique

Cette couche correspond à l'aspect matériel (connecteur) et électrique des signaux (codage, tensions...).

2.2 Concepts de base du bus CAN

Lors de la définition de la couche physique, on s'intéresse au débit, à la distance et au type du support physique. La relation vitesse/distance proposée par la norme CAN dépend :

-- des retards introduits à la sortie de l'émetteur et à l'entrée du récepteur ;

-- de la vitesse de propagation du support de la ligne ;

-- du débit binaire nominal souhaité.

A titre indicatif, le tableau 2 donnent les distances maximales entre deux noeuds pour des débits standards.

La relation entre le débit et la distance maximale sur une paire de fils en cuivre est la suivante : débit x distance maximale = 1 Mbit/s x 40 m.

En résumé, l'implémentation du protocole CAN dans le modèle

OSI est illustrée dans le tableau 3.

3. Aspect matériel du bus CAN

3.1 Généralités

Le CAN est un système très ouvert en ce sens que plusieurs produits issus de différents fabricants peuvent cohabiter sur le même réseau. Les composants CAN peuvent être classés en plusieurs catégories :

-- contrôleur CAN « Stand Alone » : composant assurant la gestion du protocole CAN destiné à s'interfacer avec un système programmable de type microcontrôleur ;

-- microcontrôleur « Single Chip Solution » : il s'agit d'un microcontrôleur intégrant (fondu) avec un contrôleur CAN ;

-- SLIO (Serial Link Input/Output) : composant autonome intégrant un contrôleur CAN, prévu pour des entrées/sorties déportées, et conçu pour réaliser des fonctions de contrôle à distance de capteurs et d'actionneurs ;

__« Gate array » ou prédiffusé : il s'agit de circuits intégrés sur mesure incorporant un contrôleur CAN.

Actuellement de nombreux circuits intégrés supportant le protocole

CAN sont disponibles sur le marché.

La figure 8 représente le schéma synoptique de certains microcontrôleurs qui prennent en charge la transmission d'un signal ou sa réception grâce au module « Transceivers » et gèrent tout le protocole CAN à l'aide du contrôleur intégré « Protocol handler ». Ce dernier communique avec le microcontrôleur qui se charge de la couche applicative. Pour assurer un environnement Temps réel aux applications évoluant sur ce type de microcontrôleurs, un transfert DMA (Direct Memory Access) y est implanté.

Le gestionnaire du protocole (Protocol handler) est l'exemple type du circuit d'interfaçage entre un microcontrôleur avec le bus CAN (hormis le driver de ligne). Sa fonction consiste à gérer les couches dites de « Communication » et « Physique » du protocole du bus CAN en tant que « Stand Alone Controller ». Dans ce cas de figure, le microcontrôleur externe a pour mission d'assurer la couche « applicative » de l'ensemble. Pour se connecter aux différents médias de transmission (dans la couche physique), les interfaces de lignes « Transceivers » sont nécessaires pour s'adapter aux paramètres physiques, ainsi qu'aux besoins de fiabilité.

3.2 Choix d'une architecture

Pour communiquer via le bus CAN, il est nécessaire de faire appel à un composant, circuit électronique programmable, dédié au bus CAN. Ces composants se nomment « Contrôleur CAN », ils assurent une gestion du protocole CAN.

La philosophie du bus CAN impose que chaque noeud soit autonome, aussi trouve-t-on deux architectures liées à deux familles de circuits : les contrôleurs indépendants et les microcontrôleurs intégrant le contrôleur de bus CAN. La première famille nécessite une unité de traitement de type microcontrôleur ou microprocesseur pour programmer et dialoguer avec le contrôleur, voir la représentation des deux architectures en figure 9.

L'intérêt du bus étant de véhiculer des signaux sur une certaine longueur, un circuit capable de « doper » les signaux est généralement nécessaire (driver de ligne).

On obtient donc une architecture à deux ou trois modules qui peut se décomposer en un microcontrôleur ou microprocesseur, un contrôleur de protocole, un driver de ligne.

4.3 Systèmes intégrés

Plusieurs sociétés (Allen-Bradley, Honeywell) ont proposé des systèmes complets pour le contrôle/commande associés au bus CAN (DeviceNet, SDS).

La figure 24 représente un système mettant en communication divers éléments industriels [API (automate programmable industriel), robots, capteurs et actionneurs « intelligents »...].

Le SDS (Smart Distributed System) est un système de supervision temps réel multitâches proposé par Honeywell pour le contrôle et la commande d'une large gamme de dispositifs à travers un réseau de terrain de type bus CAN.

4. Applications du CAN

4.1 Généralités

Le CAN a trouvé de très nombreuses applications dans des domaines divers et variés : systèmes de navigation, ascenseurs, machines-outils, photocopieurs, textiles, jouets. Le CAN a été intégré directement dans les capteurs tels que les codeurs optiques.

CAN dans les véhicules

Pour les voitures de tourisme, il existe généralement deux réseaux CAN :

-- l'un concerne l'injection électronique, l'allumage électronique, la boîte de vitesse automatique et les systèmes ABS (Anti-Blocking System) ;

-- l'autre est utilisé pour le chauffage, la climatisation, les vitres et les rétroviseurs électriques, les sièges ajustables, la fermeture centralisée des portes, l'optique...

Ces applications sont actuellement en cours sur les autobus, les camions et même sur les fauteuils roulants, la sécurité étant l'aspect principal.

Le bus CAN a été très rapidement intégré dans les tracteurs, les véhicules utilitaires et de chantiers. La norme ISO11783 a pour objet de définir les caractéristiques spécifiques du secteur du machinisme agricole mobile dans le cadre de la transmission par bus CAN d'informations entre le tracteur et diverses machines telles qu'une charrue, une ramasseuse-presse, un pulvérisateur...

Des applications du CAN ont été réalisées sur les trains et les métros où la communication entre wagons est très importante, ainsi que sur des robots mobiles.

CAN dans les techniques médicales

-- Scanners : par exemple système PMS (Philips Medical Systems) utilisant le CAN pour la communication entre l'unité de positionnement du patient et l'unité de production des rayons X.

-- Fauteuils de dentiste.

-- IRM.

CAN et la domotique

-- Escalator, tapis roulants pour piétons.

-- Rideaux et scènes dans un théâtre.

CAN dans le contrôle-commande de procédés

-- DeviceNet.

-- SDS (Smart Distributed Systems).

4.2 Exemples pratiques

4.2.1 Robots mobiles

La robotique mobile nécessite l'intégration et la gestion de nombreuses fonctions de localisation, perception, commande...

La figure 25 présente une architecture appropriée basée sur une carte CAN196KC. Cette carte peut fonctionner en mode autonome ou contrôlée par PC. En mode autonome, la carte est régie par un programme qui réside dans une EPROM. En mode contrôlée par PC, un programme utilisateur peut être téléchargé, via la liaison RS232, sur la carte CAN196KC et être exécuté. Ces propriétés en font un outil performant pour expérimenter et développer des noeuds CAN « intelligents ».

La carte CAN196KC est dotée d'une CPU 16 bit, équipée d'une interface de bus CAN. Elle peut être utilisée comme système de développement ou être intégrée dans une application spécifique.

Basée sur le microcontrôleur 80C196KC et un contrôleur de communication

CAN 82527 de la famille Intel et possédant une horloge temps réel, cette carte permet de tester des applications temps réel connectées au bus CAN.

4.2.2 Régulation de température

La figure 27 illustre une application du bus CAN en régulation de température. La mesure de la température se fait à l'aide d'une sonde PT100 et son acquisition, à une fréquence de 1 Hz, ainsi que sa transmission, à 100 kbit/s via le CAN, sont assurées à l'aide d'un simple composant SLIO associé à un convertisseur analogique numérique.

L'information ainsi véhiculée sur le CAN est lue par la carte CAN196KC. Un algorithme de commande implantée dans cette carte permet d'actionner une servovalve de façon à assurer la consigne en température désirée.






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