CONCLUSION GENERALE
Le développement par les TIC est une
réalité et une aubaine à ne pas laisser passer. La
présente étude qui visait à montrer comment la trilogie
TIC - société civile - développement local pouvait se
faire a permis en effet de dégager les contours de cette relation par
l'identification de la situation de pauvreté au Cameroun, l'état
des lieux des TIC, la société civile mobilisée dans sa
vulgarisation. Le cas particulier de l'ONG ASSOAL a été mis en
relief pour montrer les types d'actions organisées et identifier les
besoins des populations cibles afin de mesurer la cohérence entre ces
actions et leurs besoins.
En effet, le Cameroun comme la plupart des pays africains
connaît un état de pauvreté critique qui ne cesse de
croître. Cet état de pauvreté est marqué par un taux
de sous emploi élevé, qui est de 75,8% et un revenu moyen mensuel
global de la population de 26 800 francs CFA, soit environ 41 C. Une
stratégie de réduction de la pauvreté de la
pauvreté a été mis en place en 2003 par l'Etat et avait
pour axes :
L'évaluation de cette stratégie n'a pas encore
été réalisée mais il semble que le changement
escompté n'est pas encore remarquable. Cette stratégie donne une
place de choix aux TIC et cela montre l'intérêt que porte le
gouvernement pour ces nouvelles technologies dont les impacts sont reconnus.
L'état des TIC au Cameroun est encore embryonnaire.
Néanmoins, on note de nette amélioration au cours des
années
> Les usagers de la téléphonie en
général passent de 100 000 environ en l'an 2000 à 2 000
000 environ en 2005, portant ainsi la télé densité globale
de 0.67% à 12.3% ;
> Une dorsale en fibre optique est déployée sur
le tracé du pipeline Doba-kribi ;
> Un point d'atterrissement du câble sous-marin SAT-3
est ouvert à Douala avec une capacité de 2.5 Gbit/s ;
> Des investissements d'environ 300 Milliards de francs CFA
sont réalisés sur les réseaux fixes et mobiles durant la
période allant de 1999 à 2004 ;
> Plus de 20 000 emplois directs et indirects sont
crées ;
> Plus de 60 fournisseurs d'accès Internet et de
services à valeur ajoutée sont présents sur le
marché ;
> Le trafic Internet et le nombre d'usagers sont en
croissance soutenue.
Il y a cependant lieu de noter qu'au 31 décembre 2004, le
Cameroun accuse un retard, au regard des données caractéristiques
suivantes :
> Densité téléphonie fixe : 0.7% ;
> Densité téléphonie mobile : 11.73%
> Taux d'utilisateurs de l'Internet : 0.16% de la
population.
En effet, à titre de comparaison, on note, en prenant
l'exemple de deux pays africains, les données suivantes pour la
même période :
Maroc :
> Densité téléphonie fixe : 4.03% ;
> Densité téléphonie mobile : 29.42%
> Taux d'utilisateurs de l'Internet : 1.55% de la
population.
Sénégal :
> Densité téléphonie fixe : 2.20% ;
> Densité téléphonie mobile : 12%
> Taux d'utilisateurs de l~Internet : 2.20% de la
population.
Ce qui confirme le fait que le pays a d'énormes efforts
à fournir pour arriver à réduire la fracture
numérique. Plusieurs acteurs interviennent dans ce secteur tel le
MINPOSTEL, l'ART, l'ANTIC, des organisations internationales et
également la société civile. C'est sur cette
dernière qu'a portée cette étude car c'est un acteur qui
est beaucoup plus proche de la population et qui se bat
régulièrement pour la défense des droits de ces
populations dans le but d'améliorer leur cadre de vie. Le Cameroun
compte une dizaine d'acteurs de la société civile qui oeuvre pour
la vulgarisation des TIC auprès des populations. Un cas particulier,
celui de l'ONG ASSOAL a été évalué et il ressort de
cette évaluation les points suivants:
Points forts :
· Grande capacité de mobilisation des populations
· Proximité avec les populations
· Actions sociales
Points faibles :
· La mauvaise organisation autour de la gestion du
projet
· Des ressources humaines toujours pas suffisantes et
compétentes pour gérer le projet
· Des services toujours pas en conformité avec les
besoins des populations
· Faiblesse des moyens financiers
L'esprit de travail des organisations de la
société civile est louable et ils détiennent une forte
capacité de mobilisation des populations. Néanmoins, ils se
buttent généralement à leur faiblesses en ressources
humaines qualifiées et également à leur dépendance
envers les bailleurs de fonds. Il ressort également une forte demande de
la population en matière d'accès à Internet et en
matière de formation. Elles sont conscientes des avantages des TIC mais
ne maîtrisent pas toujours tous les contours de ces nouvelles
technologies. D'où l'importance de ne pas se limiter à offrir un
accès à Internet mais de s'activer également sur des
projets de développement via les TIC.
|