UNIVERSITE NATIONALE
DU RWANDA
ECOLE DE SANTE PUBLIQUE
CONTRIBUTION DES MUTUELLES DE SANTE
A L'ACCESSIBILITE DE LA POPULATION AUX SERVICES DE
SANTE
Cas du district sanitaire de
Byumba
Mémoire Présenté en vue de
l'obtention du
diplôme de Maîtrise en Santé
Publique
par
Dr BAYEGE Innocent
Directeur: Dr MUSANGO Laurent
Butare, Novembre 2005
Je dédie ce travail
à :
* Béata AKAYEZU et à mes enfants,
pour m'avoir soutenu
moralement et d'avoir
supporté mon absence liée au
suivi du programme de
Maîtrise en Santé Publique,
* Mes parents, frères et
soeurs,
* Ma
belle-famille,
* Mes amis et
connaissances.
BAYEGE Innocent
Remerciements
Arrivé au bout de ce travail, qu'il me soit permis de
m'acquitter de mon agréable devoir d'exprimer ma reconnaissance envers
tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce
mémoire.
Pour le financement de cette
formation, je remercie le gouvernement du Rwanda et l'USAID.
Pour l'encadrement, je remercie les autorités
administratives et académiques de l'UNR et de l'Ecole de Santé
Publique, ainsi que le corps professoral.
Mes remerciements s'adressent principalement à Dr
Laurent MUSANGO, Directeur de ce mémoire, pour son encadrement tout au
long de ce travail et sa disponibilité malgré les multiples
occupations et sollicitations liées à ses fonctions.
Je tiens à remercier sincèrement le
Professeur Jean KAKOMA, pour ses conseils, sa relecture et
encouragements.
Je remercie également Monsieur Manassé
NZAYIRAMBAHO, Jean de Dieu BIZIMANA, pour leurs conseils et leurs relectures
dans le but d'améliorer ce travail de mémoire.
Je remercie la famille de TURATSINZE Samson et YANKULIJE
Immaculée pour son encouragement.
Je voudrais également remercier toutes les
personnes, qui ont accepté de lire ce mémoire et mettre à
ma disposition tous les outils et documents nécessaires pour le meilleur
achèvement de ce travail ; il s'agit d'Alphonse RUBAGUMYA, Dr
DUSABEJAMBO Vincent,
Dr NTIBIRINGIRWA Joseph, Hertilan INYARUBUGA,
Sébastien DUSABE, Pierre HAGUMA, Gratien BUDEHELI, Innocent DUKUZE,
Sylvain HARELIMANA.
Ce travail est le fruit de l'accueil chaleureux et de
l'appui fraternel dont j'ai bénéficié de la part de
l'équipe cadre du district sanitaire de Byumba dont le chef, Dr MUKAMA
TWAGIRAMUNGU Dioclès, la secrétaire de ce district, mademoiselle
Christine, Mr J. Baptiste NDUHIRABANDI l'administrateur de l'hôpital et
de la part de la secrétaire permanente de la Fédération
des mutuelles de santé madame Rose.
Je remercie mes collègues médecins de
travail, Dr SINDIKUBWABO J. Népomuscène et
Dr NTILIVAMUNDA Sylvestre pour avoir accepté de me
dispenser des travaux quotidiens à l'hôpital de Murunda, lors de
l'achèvement de ce travail.
Je vous remercie tous mes collègues
étudiants de la seconde promotion au programme de Maîtrise en
santé publique, pour votre franche collaboration à laquelle je
dois beaucoup.
BAYEGE Innocent
TABLE DES MATIERES
Je dédie ce travail
à..............................................................................................i
Remerciements..................................................................................................ii
Table des
matières.............................................................................................iii
Table des
figures................................................................................................vi
Table des
tableaux.............................................................................................vii
Table des
annexes............................................................................................viii
Sigles et
abréviations..........................................................................................ix
Résumé.........................................................................................................xi
Summary......................................................................................................xiii
CHAPITRE I. INTRODUCTION
1
I.1. DÉFINITION DES
CONCEPTS UTILISÉS DANS CETTE ÉTUDE 1
I.1.1. Concepts en rapport avec les mutuelles
de santé 1
I.1.2. Conception et définition de
l'accès aux soins de santé 4
I.1.2.1. Conception selon le modèle Andersen
Aday et Avedis Donabedian, l'accès perçue
comme mesure de qualité 4
I.1.2.2. Conception selon la méthode
d'estimation 4
I.1.2.3. Définition de l'accès
5
I.2. SITUATION DANS LE MONDE 6
I.3. SITUATION AU RWANDA 7
I.4. DESCRIPTION DU MILIEU D'ÉTUDE
11
I.4.1. Situation socio-économique et
démographique 11
I.4.2. Situation sanitaire du district
sanitaire de Byumba 12
I.4.2.1. Principales causes de morbidité et
de mortalité 12
I.4.2.2. Ressources humaines 13
I.4.2.3. Intervenants dans le secteur de la
santé 13
I.5. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES SPP DU DS
DE BYUMBA 13
I.5.1 Organisation des SPP 13
I.5.2. Modalités d'adhésion dans
les SPP 14
I.5.3. Services couverts par les mutuelles de
santé 14
I.5.3.1. Au niveau du centre de santé
14
I.5.3.2. Au niveau de l'hôpital de
district 14
I.5.4. Modalités d'accès aux
services de santé 15
CHAPITRE II. BUT ET OBJECTIFS DE
L'ETUDE 16
II.1. BUT 16
II.2. OBJECTIFS 16
II.2.1. Objectif général
16
II.2.2. Objectifs spécifiques
16
CHAPITRE III. POPULATION D'ETUDE ET
METHODES 17
III.1. POPULATION D'ÉTUDE 17
III.2. MÉTHODES ET SUJETS DE
L'ÉTUDE 17
III.2.1. Type d'étude 17
III.2.2. Methodologie utilisée pour
atteindre chacun des objectifs 17
III.2.2.1. Collecte des données
17
III.2.2.2. Variables utilisées et leur
définition 19
III.2.3. Choix et taille de l'echantillon
21
III.2.3.1. Sujets de l'étude 21
III.2.3.2. Choix et taille de
l'échantillon 21
III.3. MATÉRIEL DE L'ÉTUDE ET ANALYSE
STATISTIQUE DES DONNÉES 23
III.3.1. Matériel de l'étude
23
III.3.2. Analyse statistique des
données 23
CHAPITRE IV. RESULTATS
25
IV.1. CARACTÉRISTIQUES
SOCIODÉMOGRAPHIQUES DE LA POPULATION 25
IV.2. DÉTERMINANTS DE L'ACCESSIBILITÉ
DE LA POPULATION AUX SOINS DE
SANTÉ 30
IV. 3. NIVEAU D'ADHÉSION DE LA POPULATION
DANS LES MUTUELLES DE SANTÉ 35
IV.4. UTILISATION DES SERVICES DE SANTÉ PAR
LA POPULATION DU DS DE BYUMBA 36
IV.5. RECETTES ET COÛT DES SERVICES DE
SANTÉ 40
IV.6. SOURCES DE FINANCEMENT DES FORMATIONS
SANITAIRES ET DES MUTUELLES DE SANTÉ 43
IV. 6.1. Sources de financement des formations
sanitaires 43
IV.6.2. Sources de financement des mutuelles de
santé 43
CHAPITRE V. DISCUSSION
46
V.1. CARACTÉRISTIQUES
SOCIODÉMOGRAPHIQUES DE LA POPULATION 46
V.2. DÉTERMINANTS DE L'ACCESSIBILITÉ
AUX SOINS DE SANTÉ 48
V.3. ADHÉSION AUX MUTUELLES DE
SANTÉ 51
V.4. UTILISATION DES SERVICES DE SANTÉ PAR
LA POPULATION DU DISTRICT
SANITAIRE DE BYUMBA 52
V.5. COÛT DES SERVICES DE SANTÉ
54
V.5.1. Coût global des soins de
santé 54
V.5.2. Part des médicaments dans le
coût des soins de santé 55
V.6. SOURCES DE FINANCEMENT DES FORMATIONS
SANITAIRES ET DES 56
MUTUELLES DE SANTÉ 56
V.6.1. Sources de financement des formations
sanitaires 56
V.6.2 Sources de financement des mutuelles de
santé 56
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
58
VI.1. CONCLUSION 58
VI.2. RECOMMANDATIONS 60
V.2.1. AU MINISTERE DE LA SANTE
60
V.2.2. AU DISTRICT DE SANTE 60
V.2.3. A LA FEDERATION DES MUTUELLES DE
SANTE 60
V.2.4. RECHERCHES FUTURES 60
REFERENCES 61
TABLE DES FIGURES
Figure 1 . Evolution du taux de consultation
CPC au Rwanda pendant les 10 dernières années 7
Figure 2. Evolution du taux d'adhésion
de la population dans les SPP et d'utilisation CPC 11
Figure 3. Principales causes de
morbidité 12
Figure 4. Principales causes de
Décès 12
Figure 5. L'adhésion aux mutuelles de
santé selon le sexe du chef du ménage 26
Figure 6. L'adhésion aux mutuelles de
santé selon l'état civil du chef du ménage
27
Figure 7. L'adhésion aux mutuelles de
santé selon le revenu des ménages 28
Figure 8. L'adhésion aux mutuelles de
santé selon le profil professionnel 28
Figure 9. La fréquence de recours aux
services de santé selon le statut d'adhésion aux MS
31
Figure 10. Le délai de recours aux
services de santé selon le statut d'adhésion aux MS
31
Figure 11. La FOSA source habituelle de recours
aux soins selon le statut d'adhésion aux MS 32
Figure 12. Paiement de la totalité de la
facture selon le statut d'adhésion aux MS 33
Figure 13 Niveau d'adhésion dans les MS
étudiées 35
Figure 14. Taux d'utilisation de la CPC chez
les membres et chez les non- membres 37
Figure 15. Taux d'utilisation de la
maternité par les membres et les non-membres 38
Figure 16. Utilisation de la
référence selon le statut d'adhésion aux mutuelles de
santé 39
Figure 17. Le coût moyen des services de
santé selon le statut d'adhésion aux MS 41
Figure 18. La part des médicaments dans
le coût des services de santé 42
Figure 19. Les sources de financement des
formations sanitaires 44
Figure 20. Les sources de financement des
mutuelles de santé 45
TABLE DES TABLEAUX
Table 1. La couverture de la population par les
mutuelles de santé au Rwanda 9
Table 2. Couverture de la population par le
système d'assurance maladie au Rwanda 9
Table 3. Caractéristiques
sociodémographiques de la population d'étude 25
Table 4. Déterminants de
l'accessibilité aux soins de santé 30
Table 5. Caractéristiques
sociodémographiques : Résultats de l'analyse
multivariée 34
Table 6. Déterminants de
l'accessibilité aux soins de santé: Résultats de l'analyse
multivariée 34
Table 7 . L'utilisation des services de
santé par la population du district sanitaire de Byumba
36
Table 8 . Recettes et Coût des
services 40
Table 9. Sources de financement des formations
sanitaires 43
Table 10 . Sources de
financement des mutuelles de santé 43
TABLE DES ANNEXES
ANNEXES 1. Les formations sanitaires du
district sanitaire de Byumba I
ANNEXE 2.1 : ZR DISPENSAIRE DE
BYUMBA : Les grappes II
ANNEXE 2.2. ZR CS DE MULINDI : Les
grappes III
ANNEXE 2.3. ZR CS DE RUSHAKI : Les
grappes IV
ANNEXE 3. FICHE DE COLLECTE :
Utilisation et couts des services dans le dispensaire/cs de
..................... V
ANNEXE 4. Questionnaire français de
l'enquête-ménage
.....................VI
ANNEXE 5. Ikiganiro cyerekeranye no
kwegereza abaturage ibikorwa by' ubuzima binyujijwe mu bwisungane mu
kwivuza .VIII
ANNEXE 6. LES MEMBRES DU
JURY...............................................................X
SIGLES ET ABREVIATIONS
$ EU : Dollars Etats-Unis d'Amérique
|
Accr. ann. : Accroissement annuel de la population
|
ANMC : Alliance Nationale des Mutualités
Chrétiennes de Belgique
|
ARV : Traitement antirétroviral
|
BIT : Bureau International du Travail
|
BTC : The Belgian Technical Cooperation
|
CA : Conseil d'Administration
|
CIDR : Centre International de Développement
et de Recherche
|
CNAM : Conservatoire National des Arts et
Métiers - PARIS
|
CPC : Consultations Primaires Curatives
|
CREDES : Centre de Recherche d'Etude et de Documentation en
Economie de la Santé
|
DSGAS : Direction de la Santé, Genre et Affaires
Sociales
|
FCS : Financement Communautaire de la Santé
|
FOSA : Formation Sanitaire
|
GESIS : Gestion du Système d'Information
Sanitaire
|
GIS : Government Insurance Scheme
|
GREQAM : Groupement de Recherche en Economie Quantitative
d'Aix-Marseille
|
GTZ : Deutsche Gesellschaft fur technische
Zusammenarbeit
|
HR : Hôpital de
référence
|
I.M.A. : Institut Multilatéral d'Afrique
|
IP : Initiative pour la Performance
|
LIS : Labour Insurance Scheme
|
MEDICAID : Organisation d'assurance maladie gouvernementale
des Etats-Unis
|
MEDICARE: Organisation d'assurance maladie des personnes
âgées des Etats-Unis
|
MOH : Ministry Of Health
|
MS : Mutuelles de Santé
|
NC/hab./an : Nouveau Cas par Habitant par an
|
NEJM : New England Journal Of Medicine
|
NHA : National Health Account
|
OIT : Organisation International du Travail
|
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
|
ONG : Organisation Non Gouvernementale
|
PB : Paiement de Base
|
PCA : Paquet Complémentaire
d'Activités
|
PED : Pays En Développement
|
PHR : Partnerships for Health Reform
|
PIB : Produit Intérieur Brut
|
PSP : Projet Santé Publique
|
RIC : Registre d'Information de Contact
|
SCHIP : States Children's Health Insurance Program.
|
SIS : Système d'Information Sanitaire
|
SPP : Système de Pré Paiement
|
SSP : Soins de Santé Primaires
|
STEP : Stratégies et Techniques contre
l'Exclusion sociale et la Pauvreté
|
TM : Ticket Modérateur
|
Tx : Taux
|
ULB : Université Libre de Bruxelles,
|
USAID : United States Agency for International
Development.
|
VIH/SIDA : Virus d'Immunodéficience Humaine/ Syndrome
d'Immunodéficience Acquise
|
W.B.I. : World Bank Institut
|
WHO : World Health Organization
|
ZR : Zone de Rayonnement
|
RESUME
La présente étude a pour objet de déterminer
le rôle de l'adhésion aux mutuelles de santé dans
l'accessibilité de la population aux services de santé dans le
district sanitaire de Byumba.
Cette étude de type analytique transversale a
été menée en août 2005 auprès des 600
ménages et au niveau des trois mutuelles de santé et formations
sanitaires à savoir le dispensaire de Byumba, les centres de
santé de Mulindi et de Rushaki.
L'enquête-ménage a utilisé un
questionnaire afin de déterminer les caractéristiques
sociodémographiques des membres des MS et des non-membres, une fiche a
été utilisée pour collecter les données concernant
l'utilisation des services, l'adhésion aux MS, le coût services et
le financement des FOSA et des MS.
L'analyse univariée par la comparaison des proportions
et l'analyse multivariée utilisant le modèle logistique ont
été principalement utilisées. La valeur de
significativité est P<0,05 ; l'Odds ratio différent de
1 pour l'intervalle de confiance de 95% a été appliqué
pour rechercher une éventuelle association liée à
l'utilisation des services par les membres ou non-membres.
Les résultats montrent que le taux d'adhésion
globale était de 57% ; la faible adhésion a
été observée chez les ménages dont les chefs
étaient de sexe féminin, des veuf(s)ve, des chômeurs, des
ménages de grande taille, et possédant un faible revenu.
Le taux global d'utilisation de la consultation primaire
curative était de 0,70 NC/hab./an,
de 0,92 NC/hab/an chez les membres, et de 0,42 NC/hab/an chez
les non-membres ; le niveau d'utilisation de la maternité est de
0,50 chez les femmes membres, alors qu'il est seulement de 14% chez les
non-membres ; l'utilisation de la référence est de 0,2 chez
les membres, versus 0,5 chez le non-membres ; Cette situation est due
à ce que ce services est essentiellement utilisé par la
population de la zone du dispensaire de Byumba dont les non-membres
fréquentent l'établissement de soins plus que les membres. Il a
été observé que 80% des membres des MS font toujours
recours aux services de santé lors de la maladie, et que 78% le
réalisent pendant les 24 premières heures de la maladie, alors
que chez les non-membres ces fréquences sont respectivement de 11% et de
14% ; Les membres utilisent la FOSA de la zone de rayonnement à une
fréquence de 95%, qu'environ 5% se font soigner ailleurs, ces
fréquences sont respectivement de 68% et de 32% chez les
non-membres ; 97% des membres avaient payé la totalité de la
facture versus 58% chez les non-membres. Les contraintes financières
sont citées par 75,4% des non-membres comme motif de non adhésion
aux mutuelles de santé.
Les mutuelles de santé génèrent environ 70%
des recettes totales provenant des soins et 77% des recettes provenant des
médicaments. La principale source de financement des FOSA est la
population qui contribue à 70%. La principale source de financement des
MS est constituée par les cotisations de la population dont la part est
évaluée à 61% et les juridictions GACACA qui financent
environ 26%.
Cette étude nous a permis de confirmer au même
titre que plusieurs autres auteurs et chercheurs, que l'adhésion aux
mutuelles de santé constitue le déterminant le plus important de
l'accessibilité de la population aux services de santé, que les
soins sont plus chers chez les membres que chez les non-membres et que la
population est le principal bailleur de fonds actuel des FOSA et des MS.
Mot clés: Mutuelles de santé,
accessibilité aux services de santé, Byumba
SUMMARY
This study has the aim of determining the role of adherence to
the community based health insurance in the accessibility of the population to
the health services in the Health district of Byumba.
This analytical cross sectional study was undertaken in august
2005 in 600 households and in the three community based health insurances and
three health centers which are the dispensary of Byumba, the health centers of
Mulindi and Rushaki. The household survey has used a questionnaire in order to
determine the sociodemographic characteristics of the members of prepayment
scheme and non-members, a form was used to collect the data concerning the use
of the health services, adherence at the prepayment scheme, the cost of health
services and the financing of the health centers and the mutual health
organisations.
The univariate analysis by the proportions comparison and the the
multivariate analysis using the logistic model were mainly used. The value of
significativity is P<0,05.
The Odds ratio different from 1 for the confidence interval of
95% was applied to seek a possible association related to the use of the
services by the members or non-members.
The results show that membership to the community health
insurance in the three health centers was 57%; weak membership was observed
at the households whose chiefs were female, the widows, the unemployed one,
having big size, and having a low income.
The total rate of use of the curative primary consultation was
0,70 NC/hab./year and respectively was 0,92. NC/hab/year among members, and
0,42 NC/hab/year among non-members; the level of use of maternity is 0,50 among
women members, whereas it is only 14% among non-members; the use of the
reference is 0,2 among members, versus 0,5 among non-members; this paradoxal
situation is due to use of this service essentially by the population, non
members living in area of Byumba dispensary. It was observed that 80% of the
members of the prepayment scheme always make recourse to the health services
earlier when they are sick, and that 78% realize it during the first 24 hours
of the disease, whereas among non-members these frequencies are respectively
11% and 14%. 95% of members use the usual source of health care, whereas
approximately 5% are made look after elsewhere, these frequencies are
respectively 68% and 32% among non-members; 97% of the members had paid the
totality of the invoice versus 58% of non-members.
The financial constraints are quoted by 75,4% of the non-members
like reason for non adherence to the mutual health insurance. These
organizations generate approximately 70% of the total revenues coming from the
care and 77% of the receipts coming from the drugs. The principal source of
financing of the health centers is the population which contributes at 70%.
The principal source of financing of the mutual health
organizations is the contributions of the population which is estimated at 61%
and the popular tribunal GACACA which finance approximately 26%.
This study enabled us to conclude that adherence to mutual health
organizations is the most important determinant of the accessibility of the
population to the health services, that the care is more expensive among
members than among non-members, and that the population became the principal
current backer of the health centers and the community based health insurances.
Key words : Mutuelles de santé,
accessibilité aux services de santé, Byumba
CHAPITRE I. INTRODUCTION
I.1. Définition des
concepts utilisés dans cette étude
I.1.1.
Concepts en rapport avec les mutuelles de santé
Les mutuelles de santé sont
définies comme des «organisations à but non lucratif,
autonomes, basées sur la solidarité entre (et une
responsabilité envers) leurs membres, dont l'objectif est
d'améliorer l'accès de leurs adhérents à des soins
de santé de qualité par leur propre contribution
financière et par des mécanismes financiers qui impliquent
principalement l'assurance, mais aussi les simples prépaiements,
l'épargne et le crédit, la souscription à une tierce
partie» (1).
Une mutuelle de santé est une
association facultative des personnes, à but non lucratif, dont la base
de fonctionnement est la solidarité entre tous les membres. Au moyen de
la cotisation de ses membres principalement et sur la base de leurs
décisions, elle mène en leur faveur et en faveur de leur famille,
une action de prévoyance, d'entraide et de solidarité, dans les
domaines des risques sociaux (1).
Mutualisation du risque-maladie: le principe
selon lequel les risques individuels sont regroupés pour être
redistribués entre les adhérents de la mutuelle. Les principes
d'assurance-maladie reposent sur ce mécanisme de mutualisation du risque
(1).
Le système de pré-paiement
(SPP) est un système d'économie sociale organisé
par les structures d'offre de soins (hôpitaux ou centres de
santé), de manière à favoriser son financement tout en
fidélisant la clientèle. Le paiement est volontaire,
généralement annuel et effectué au moment où la
communauté dispose du plus de liquidités (1).
La protection sociale c'est l'ensemble des
dispositifs destinés à prémunir une population
donnée (ou une partie déterminée de cette population)
contre certains risques sociaux pouvant engendrer, soit un surcroît de
dépenses et de difficultés, soit un arrêt ou une diminution
des revenus d'activité: accident du travail, maladie, dépendance,
chômage, vieillesse, naissance d'enfants (2).
L'adhérent ou membre
ou titulaire ou assuré: est
toute personne qui adhère au système d'assurance de
risque-maladie, c'est à dire celui qui verse les cotisations, qui
s'engage à respecter les clauses du contrat et/ou les textes
régissant le fonctionnement du système d'assurance de risque
maladie (1).
Ticket modérateur: il
représente la part du coût du service couvert déduite du
montant remboursé à l'adhérent. Il est souvent
exprimé en pourcentage. On l'appelle ticket modérateur parce
qu'il permet de modérer la consommation de soins de santé
(1).
Le Ticket modérateur c'est le
paiement direct à la charge du patient devant être
effectué par une personne assurée au moment de
l'utilisation des soins de santé (3).
Au Rwanda le concept de ticket modérateur
désigne la part que l'adhérent paye lui-même avant de
recevoir les soins de santé, l'autre partie étant couverte par la
mutuelle. C'est un montant fixé préalablement entre 0,3 et 0,6 $
EU pour la plupart des mutuelles initiées au Rwanda, après
consensus entre les comités de santé des mutuelles, les
fédérations et les prestataires de
service (4).
Partage des coûts
L'un quelconque de plusieurs mécanismes selon
lesquels les coûts sont partagés par plusieurs payeurs,
tels que les usagers, les employeurs, l'État ou un assureur
(3).
Le coût reflète la valeur des
ressources utilisées ou sacrifiées pour obtenir (produire) un
certain bien ou service (5).
Période d'attente ou période
probatoire: également appelée période
d'observation ou stage d'attente, correspond au temps
pendant lequel un nouvel adhérent paye ses cotisations sans avoir droit
aux avantages de soins de la mutuelle. Cette période est
nécessaire pour éviter que certaines personnes ne s'affilient
uniquement au moment précis où elles en ont besoin et se retirent
ensuite (1).
Paquet Minimum d'Activités ce
sont les soins offerts au niveau des centres de santé :
Consultation prénatale, consultation postnatale, vaccination,
planification familiale, service nutritionnel, consultations curatives, soins
infirmiers, hospitalisation, accouchements simples, médicaments
essentiels et génériques, analyses de laboratoire, interventions
chirurgicales mineures, information, éducation et communication en
matière de santé, transport du malade à l'hôpital du
district (6).
Paquet Complémentaire
d'Activités ce sont les soins offerts dans les
hôpitaux de districts : Consultation par un médecin,
Hospitalisation en salle, Accouchements eutociques et dystociques,
Césarienne, chirurgie mineure et majeure, Le paludisme grave
référé,toutes les maladies de l'enfance de 0 à 5
ans, les imageries médicales, laboratoire etc. (6).
Capitation: c'est une méthode de
paiement consistant à payer un forfait au prestataire non pas par cas de
maladie mais par personne couverte par le système d'assurance durant une
période déterminée (1).
Paiement de base: montant
monétaire équivalent à 50% des fonds
provenant de la cotisation annuelle, versé mensuellement au compte du CS
comme avance nécessaire à la prise en charge des membres.
Paiement de qualité: paiement
équivalent à la part de 50% restante après paiement de
base, effectué par le versement au compte du CS après la prise en
charge des membres conformément au contrat entre MS (client) et FOSA
prestataire.
Risque-maladie: ce sont des dépenses
financières actuelles ou potentielles liées à la maladie,
de par son caractère imprévisibilité et
d'universalité (7).
Les petits risques concernent les cas de
maladie pris en charge au niveau des centres de santé et qui ne
nécessitent pas par ailleurs de grosses dépenses
(7).
Les gros risques concernent les cas de
maladies graves pris en charge au niveau des hôpitaux. Bien que leur
survenue soit rare, leur prise en charge se révèle trop
coûteuse (7).
I.1.2.
Conception et définition de l'accès aux soins de santé
I.1.2.1. Conception selon le
modèle Andersen Aday et Avedis Donabedian,
l'accès perçue
comme mesure de qualité
L'accès aux soins est un des déterminants de la
qualité du système de soins. L'individu est doté d'une
prédisposition à consommer des soins (ses
préférences qui peuvent être culturellement
déterminées) et d'un besoin de consommer, lié à son
état de santé ; il réalise alors sa demande de soins
latente plus ou moins bien selon les obstacles qu'il rencontre. Dans ce
modèle, le rôle de l'évaluateur de l'accès aux soins
consiste à estimer l'impact de ces obstacles, c'est-à-dire
à « expliquer » le recours aux soins, toutes choses
étant égales par ailleurs en ce qui concerne les
préférences et les besoins, par les différents obstacles
(8).
I.1.2.2. Conception selon la
méthode d'estimation
Le recours aux soins est une variable à expliquer, par
deux types de facteurs, les facteurs d'intérêt (obstacles) et les
facteurs de confusion (préférences et état de
santé). Le modèle s'écrit donc comme suit: Yi =
Ziá + Xiâ
Yi mesurant le recours aux soins de l'individu i, soit comme
une probabilité de recourir, ou encore comme un volume de recours sur
une période, ou enfin comme une dépense sur une période
;
Zi mesurant les obstacles rencontrés par l'individu i
;
Xi mesurant les caractéristiques de contrôle pour
l'individu i, état de santé et préférences
« culturelles ».
Evaluer l'accès revient ensuite à statuer sur le
signe et la significativité du coefficient de chaque obstacle dans
l'équation; un obstacle réputé pour lequel le signe est
négatif et la valeur absolue significativement différente de 0
sera considéré comme un obstacle réel. L'accès se
mesure donc « par défaut »: si, pour une même propension
«culturelle» et un même état de santé, tous les
individus consomment de manière identique (pas d'effet de Z), alors,
l'accès aux soins est parfait; en revanche, toute différence de
consommation révèle un problème d'accès
(8).
I.1.2.3. Définition de
l'accès
Le concept d'»accès»
s'applique habituellement à la présence ou à l'absence
d'obstacles matériels ou économiques auxquels les populations
peuvent se heurter pour l'utilisation des services de santé. Les
obstacles matériels sont habituellement perçus comme ayant trait
à l'offre et à la disponibilité des services de
santé en général, et la distance par rapport aux
établissements de santé. Les obstacles économiques sont
habituellement perçus comme ayant trait au coût de la recherche et
de l'obtention de soins de santé, par rapport au revenu du patient ou du
ménage (9).
L'accessibilité est la capacité
de la population ou d'un segment de la population d'obtenir des services de
santé disponibles. Cette capacité est déterminée
par des facteurs économiques, temporels, de localisation,
architecturaux, culturels, organisationnels et informationnels, qui peuvent
être des barrières ou des facilitateurs à l'obtention des
services (9).
I.2.
Situation dans le monde
Près de la moitié de la population mondiale n'a
pas accès aux soins de santé de base. Cette exclusion touche
principalement les personnes vivant en milieu rural ou travaillant dans le
secteur informel urbain qui sont, pourtant, les plus exposées aux
risques de maladie (10).
Selon la Banque Mondiale, 84% de la population mondiale vit
dans les pays en développement; compte 93% de la charge globale de la
maladie, mais effectue seulement 11% de toutes les dépenses mondiales
allouées à la santé (11, 12).
Les principales causes du manque d'accès aux soins de
santé sont notamment: une qualité médiocre, des
financements insuffisants, une utilisation inefficace des ressources
disponibles, insuffisance de ressources allouées aux services qui sont
d'un bon rapport coût-efficacité, une répartition
inefficace des ressources entre les zones rurales et urbaines ainsi qu'entre
les populations démunies et les populations nanties, et des
dépenses élevées des ménages, même dans le
contexte d'un système de « soins gratuits »
(13, 4).
Dans la conférence tenue à Alma-Ata en 1978, les
organisations internationales dont l'OMS ont affiché les objectifs de
« Santé pour Tous jusqu'à l'An 2000» visant
l'accès universel de la population mondiale aux soins de santé
primaires (14, 15).
La crise financière des années 80, qui a
frappé la plupart des pays africains sans épargner le Rwanda, les
restrictions budgétaires imposées par les instances
financières, notamment le FMI et la Banque Mondiale ont
occasionné la réduction du budget alloué à la
santé, ce qui a contraint à ces pays de mettre fin à la
gratuité aux services de santé, entraînant comme
conséquence la détérioration de l'accès aux soins
de santé primaires (16, 17).
I.3.
Situation au Rwanda
Au Rwanda plus de 60% de la population vit en dessous du seuil
de pauvreté avec PIB par habitant de 250$US, pratique essentiellement
l'agriculture et ne bénéficie d'aucune protection sociale
formelle.
Le gouvernement du Rwanda a adhéré à la
politique de l'Initiative de Bamako par le lancement des initiatives de
financement communautaires des soins de santé pour contribuer à
la résolution du problème d'exclusion aux soins
(4). Ce désengagement du gouvernement rwandais dans le
contexte de recouvrement des coûts a incité les formations
sanitaires à rapporter toute la charge financière sur la
population sans couverture d'assurance maladie (18).
La période après-guerre de juillet 1994 jusqu'en
décembre 1996 a été caractérisée par la
gratuité des soins. Le système de recouvrement des coûts a
été réintroduit à partir de 1997 mais a
rencontré une certaine réticence de la population habituée
à la gratuité des soins, entraînant comme
conséquence, la faible utilisation des soins curatifs
(4).
Figure 1 . Evolution du
taux de consultation CPC au Rwanda pendant les
10 dernières années
(NC/hab./an)
Sources : Minisanté, Rapport SIS 1995, 1996, 1997,
1998, 1999,2000
· Minisanté, rapport annuel 2001, 2002, 2003,
2004,
En ce qui concerne la mutualisation du risque maladie au
Rwanda, les mutuelles de santé sont une option stratégique de
lutte contre la pauvreté, et d'accessibilité aux soins de
santé.
Les mutuelles de santé ont démontré leur
potentiel considérable d'amélioration de l'accessibilité
financière de la population aux soins de santé et de
l'équité dans le système de santé d'une part, et la
nécessité de mobiliser des ressources internes pour
accroître la viabilité financière des services de
santé d'autre part (19, 20, 21).
Le programme de développement des mutuelles de
santé qui est ciblé sur les communautés rurales et du
secteur informel pour leur garantir un accès équitable aux
services de santé de qualité, vient en complément des
systèmes d'assurance sociale, telle que la Rwandaise d'Assurance Maladie
(RAMA) et des systèmes d'assurance privée qui ciblent les
segments des populations du secteur formel de l'économie
(19).
Actuellement, on compte au Rwanda 294 mutuelles de
santé initiées par divers leaders. Elles couvrent 35% de
la population du pays; les institutions publiques et privées d'assurance
maladie couvrent quant à elles 10% ; ainsi, la couverture nationale
en assurance maladie au Rwanda est d'environ 45% (19).
L'accessibilité des services
de santé à travers le système mutualiste rencontre
quelques problèmes, notamment la couverture partielle des services au
niveau des hôpitaux, souvent excluant les gros risques, la
sur-utilisation des services par les adhérents, la qualité des
soins défectueuse dans certaines formations sanitaires, le faible taux
d'adhésion, un faible appui financier aux mutuelles de santé,
nécessaire pour couvrir les gros risques, les faibles capacités
de gestion des comités des mutuelles de santé
(19).
Au Rwanda, le paludisme et le VIH/SIDA qui présentent
une charge importante, risquent de compromettre la viabilité du
système mutualiste à cause du coût élevé de
prise en charge des malades et l'épuisement des ressources
financières des ménages concernés par ces
problèmes.
Table 1. Couverture de la
population par les mutuelles de santé au Rwanda
Provinces
|
Nombre de MS
|
Population recensement 2002
|
Population 2005 accr. Ann. 2,9
|
Membres bénéficiaires
|
Taux d'adhésion
|
MVK
|
18
|
603 049
|
657050
|
234 887
|
36
|
Kigali Ngari
|
22
|
789 330
|
860012
|
307 444
|
36
|
Gitarama
|
36
|
856 488
|
933 184
|
348 437
|
37
|
Butare
|
36
|
725 914
|
790 918
|
310 328
|
39
|
Gikongoro
|
23
|
489 729
|
533 583
|
144 225
|
27
|
Cyangugu
|
7
|
607 495
|
661 895
|
138 516
|
21
|
Kibuye
|
22
|
469 016
|
511 015
|
173 770
|
34
|
Gisenyi
|
33
|
864 377
|
941 780
|
377 732
|
40
|
Ruhengeri
|
11
|
891 498
|
971 329
|
251 330
|
26
|
Byumba
|
31
|
707 786
|
771 166
|
275 682
|
36
|
Kibungo
|
33
|
702 248
|
765 132
|
306 882
|
40
|
Umutara
|
22
|
421 623
|
459 378
|
204 275
|
44
|
Total
|
294
|
8 128 553
|
8 856 444
|
3 073 508
|
35
|
Sources : Rapports Minisanté/DSS, Juillet, 2005
Table 2. Couverture de la
population par le système d'assurance maladie au
Rwanda
Système d'assurance
|
Nom d'institution
|
Nombre de bénéficiaire
|
% couverture au nombre de personnes couvertes par
l'assurance maladie
|
Système institutionnel public
|
CSR
|
148 663
|
5
|
RAMA
|
155 397
|
5
|
FARG
|
283 000
|
9
|
GACACA
|
113 770
|
4
|
Prisonniers
|
107 000
|
4
|
Armée
|
100 000
|
3
|
Système institutionnel privé
|
|
34 900
|
1
|
Système des mutuelles communautaires
|
|
3 073 508
|
69
|
Effectif total des
bénéficiaires
|
|
3 043 764
|
100
|
Population totale (Rec. 2002)
|
|
8128553
|
|
Couverture totale
|
|
|
37
|
Source : Ministère de la
Santé, Kigali, Rwanda : Rapport sur la situation des Mutuelles des
santé au Rwanda : Direction des Soins de Santé, juin, 2004
(22).
Six ans après le démarrage des mutuelles de
santé dans le district de santé de Byumba, le taux
d'adhésion atteint 54%, plus de 60% de la population
est exclue de ce système d'assurance maladie. La situation actuelle
montre que l'utilisation des services curatifs a doublé, passant de 0,21
en 1999 à 0,48 en 2003. (4, 23)
Bien que le taux d'adhésion des membres des SPP ait
augmenté d'une façon considérable au cours des six
premières années, le taux d'utilisation de la consultation
primaire curative quant à lui, a légèrement varié
entre 1,3 et 1,6 consultations par nouveau cas par an.
A la veille de l'introduction d'une couverture universelle en
assurance-maladie sur toute l'étendue du Rwanda, l'on peut se poser les
questions suivantes : quelle est la situation socioéconomique et
géographique de la population exclue des mutuelles de
santé ? Quel est le niveau réel d'adhésion de la
population aux mutuelles de santé ? Quel est le
bénéfice des membres des mutuelles de santé en
matière d'accès aux services de santé ? Quelle est la
participation de la population au financement des services de
santé ?
C'est dans le souci de répondre à ces
préoccupations que nous avons mené cette étude analytique
transversale dans le district sanitaire de Byumba», afin de contribuer
à l'amélioration de l'accessibilité de la population aux
soins de santé.
Notre étude cadre avec certaines recommandations
formulées par les études antérieures qui ont
envisagé notamment d'étudier l'impact des
mutuelles de santé sur le budget des formations sanitaires et le niveau
de recouvrement des coûts par les structures de santé (4,
24).
Figure 2. Evolution du taux d'adhésion de la
population dans les SPP et d'utilisation
des consultations primaires
curatives chez les membres dans le DS de Byumba
Source : Rapports RIC des
mutuelles de santé du district sanitaire de Byumba
I.4.
Description du milieu d'étude
I.4.1. Situation socio-économique et
démographique
Le district de santé de Byumba est l'un des deux districts
localisés dans la province de Byumba. Il est délimité
à l'Ouest par district sanitaire de Nemba dans la province de Ruhengeri,
au nord par la république de l'Uganda, au Sud-Ouest se trouve le
district de Rutongo dans la province de Kigali-Ngali et au Sud-est est
frontalier avec le district de Kiziguro dans la province d'Umutara. Sa
superficie est de 1.291 km2. Il s'étend sur sept districts
administratifs dont la ville de Byumba. Il compte 23 centres de santé et
un hôpital de référence du district.
La population de ce district de santé est de 459.914
habitants (25).
La population des trois zones de rayonnement des MS et des
FOSA sujets de notre étude est de 85.287 habitants dont 34.747 habitants
dans le dispensaire de Byumba, 20.869 dans le CS Mulindi et 29.671 dans le CS
de Rushaki.
La grande majorité de la population est pauvre et
subsiste grâce à la production agricole extensive.
I.4.2.
Situation sanitaire du district sanitaire de Byumba
I.4.2.1. Principales causes de morbidité et de
mortalité
|
|
Figure 3. Principales causes de
morbidité
Figure 4. Principales
causes de Décès
I.4.2.2. Ressources humaines
Le district sanitaire de Byumba compte un médecin pour
100 000 Habitants.
I.4.2.3. Intervenants dans le
secteur de la santé
GTZ qui est une ONG d'accompagnement aux activités
sanitaires dans le DS, Intrahealth Project qui appuie au développement
des MS, le gouvernement du Rwanda prend en charge les salaires des agents de
l'Etat, et fournit les outils de gestion des MS, Global Fund Project et
Unicef qui appuient les activités de lutte contre le VIH/SIDA, les
ONG caritatives à vocation religieuse.
I.5.
Organisation et fonctionnement des SPP du DS de Byumba
Les SPP du DS de Byumba ont été initiés
en Juillet 1999, sur l'initiative du ministère de la santé en
partenariat avec le PHR. Actuellement ces SPP fonctionnent dans 23 centres de
santé qui composent le DS Byumba, ils couvrent une population de 248.057
soit un taux adhésion de 54%.
I.5.1
Organisation des SPP
Les SPP disposent de trois organes à savoir,
l'assemblée générale, le conseil d'administration, et la
Fédération des mutuelles de santé, les deux premiers
organes fonctionnent au niveau des zones de rayonnement des CS, tandis que le
dernier fonctionne au niveau du district sanitaire.
Le conseil d'administration de chaque mutuelle, ainsi que la
Fédération des mutuelle de santé sont composés de
10 membres à savoir le Président, Ier Vice
Président, le 2ième Vice Président, le
Ier Secrétaire, le 2ième Secrétaire,
le Ier Trésorier, le 2ième Trésorier
et 3 commissaires aux comptes.
Le conseil d'administration a pour mission d'enregistrer les
membres, effectuer le paiement mensuel de la facture des services de
santé offerts aux membres, assurer la gestion quotidienne du SPP et
participation à la mobilisation de la population en matière du
SPP.
La Fédération des SPP a pour mission d'effectuer
le plaidoyer, la formation et mobilisation des fonds, la coordination des
intervenants, le suivi et l'évaluation et le paiement des factures des
soins dispensés aux malades membres des MS/ZR pris en charge par
l'hôpital de district
I.5.2.
Modalités d'adhésion dans les SPP
· Individuel : 2000F/personne/an
· Ménage : 3.500F/famille de 7 personnes/an,
une cotisation additionnelle d'un forfait de 500frs/personne
supplémentaire
· Groupe (8 personnes au minimum) : 1000
F/personne/an
I.5.3.
Services couverts par les mutuelles de santé
I.5.3.1. Au niveau du centre de
santé
les SPP prennent en charge tout le paquet minimum
d'activités qui couvre les soins préventifs (vaccinations, suivi
de la croissance des enfants de moins de cinq ans, consultation
prénatale, planification familiale), les soins curatifs (consultations,
suivi des maladies chroniques, réhabilitation nutritionnelle), les
accouchements eutociques, les examens de laboratoire (goutte épaisse,
hémoglobine, examen direct des selles et des urines), les
activités promotionnelles (appui psychosocial, promotion des
activités nutritionnelles), l'hébergement au centre de
santé, les médicaments génériques de la liste du
ministère de la santé et le service d'ambulance en cas de
transfert vers l'hôpital du district.
I.5.3.2. Au niveau de
l'hôpital de district
Les SPP couvrent la consultation chez un médecin pour
les malades transférés, l'hospitalisation, les accouchements par
césariennes, la prise en charge du paludisme chez la femme enceinte et
chez l'enfant âgé de moins de cinq ans, l'imagerie médicale
de diagnostic complémentaire: échographie, radiographie.
I.5.4.
Modalités d'accès aux services de santé
La périodicité de perception des contributions
des membres est annuelle. Les SPP effectuent aux centres de santé un
paiement mensuel par capitation en deux tranches nommées
« paiement de base et paiement de qualité ». Le SPP
de la zone de rayonnement, après avoir retranché 85% de la somme
totale perçue, verse les 15% restants au compte de la
Fédération des MS ; cette somme est destinée à
couvrir les frais des malades transférés à
l'hôpital. La période d'attente est de 1 mois. Les membres du
SPP lors de la maladie, paient aux centres de santé un ticket
modérateur de
100 Frs par épisode de maladie.
A l'hôpital, les malades contribuent à 50% de la
facture des soins réalisés, tandis que les 50% restants sont
remboursés par la Fédération des MS sur
présentation de la facture avec rapport des services offerts aux membres
des mutuelles de santé.
CHAPITRE II. BUT ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
II.1.
But
Contribuer à l'amélioration de
l'accessibilité de la population aux services de santé à
travers les mutuelles de santé
II.2.
Objectifs
II.2.1. Objectif
général
Evaluer la contribution des mutuelles de santé à
l'accessibilité de la population aux services de santé dans le
district sanitaire de Byumba.
II.2.2. Objectifs
spécifiques
1. Déterminer les caractéristiques
socioéconomiques et démographiques des membres et des
non-membres ;
2. Evaluer le niveau d'adhésion de la population dans
les mutuelles de santé ;
3. Evaluer l'utilisation des services de santé chez les
mutualistes et non mutualistes ;
4. Déterminer le coût moyen des services de
santé chez le mutualistes et non mutualistes ;
5. Déterminer la part des mutuelles de santé
dans le financement des services de santé ;
6. Déterminer les sources de financement des mutuelles
de santé.
CHAPITRE III. POPULATION D'ETUDE ET METHODES
III.1.
Population d'étude
La population du DS de Byumba compte 459.914 habitants
(26). La population des trois zones de rayonnement des MS et
des CS objets de notre étude est de 34.747 habitants dans le dispensaire
de Byumba, de 20.869 dans le CS Mulindi et de 29.671 dans le CS de Rushaki, ce
qui fait un total de 85.287 habitants. Les membres des MS dans tout le DS sont
au nombre de 248.057, et réalisent un taux d'adhésion de
54%. Le niveau adhésion dans les trois formations
sanitaires est de 57%, il est de 53% pour le Dispensaire de Byumba, de 60% dans
le CS de Mulindi et de 76% dans le CS de Rushaki.
III.2.
Méthodes et sujets de l'étude
III.2.1. Type d'étude
Cette étude est de type analytique transversale, elle a
été menée dans 600 ménages et dans trois mutuelles
et formations sanitaires du district sanitaire de Byumba.
III.2.2. Méthodologie proprement dite
1. Pour déterminer les caractéristiques
socioéconomiques et des membres et non-membres, nous avons mené
une enquête ménage qui a porté sur la situation
socioéconomique des membres et non-membres des mutuelles de
santé, pendant la période du 1ier août 2004 au
31 juillet 2005 dans le district sanitaire de Byumba.
Les données ont été collectées par
les enquêteurs que nous avons préalablement formés. Le
niveau minimum exigé est une formation de niveau A2 en sciences
infirmières.
Une journée d'entraînement pratique a
été nécessaire pour adapter et valider le questionnaire,
et pour aussi entraîner les enquêteurs à poser des questions
de façon standard.
Le temps d'administration du questionnaire a été
d'environ 30 minutes pour chaque ménage.
Le questionnaire a été rempli par les
enquêteurs en questionnant le chef du ménage ou à son
absence, un membre de famille informé sur la situation
socioéconomique du ménage.
Les questions étaient principalement fermées,
une question semi-fermée en rapport avec le revenu des ménages,
une question ouverte a concerné les suggestions des
enquêtés pour améliorer l'accès et/ou
l'accessibilité et la qualité des mutuelles et des services de
santé, l'encodage de ces questions a été
réalisé après le dépouillement des
résultats.
Le deuxième volet de notre enquête a
été réalisé par la consultation des archives au
niveau des bureaux des mutuelles de santé et des centres de
santé ; une fiche de collecte comprenant les variables en rapport
avec l'utilisation des services et sur les recettes provenant des services aux
malades membres et non-membres a été utilisée. Les
enquêteurs ont rempli eux-mêmes les questionnaires avec l'aide des
responsables des formations sanitaires qui sont en même temps les
secrétaires des SPP des zones de rayonnement. Au niveau du bureau de la
Fédération des MS nous avons exploité les données
collectées et compilées dans l'ordinateur, par la
secrétaire permanente de cet organe de la mutuelle.
2. Pour évaluer le niveau d'adhésion de la
population dans les mutuelles de santé, nous avons comparé le
nombre de la population inscrite dans les mutuelles de santé à la
population totale de la zone de rayonnement de chaque formation sanitaire.
3. Pour évaluer l'utilisation des services de
santé, nous avons mesuré la proportion de la population qui a
utilisé les services étudiés par rapport à la
population cible.
4. Pour déterminer le coût moyen des services par
nouveau cas de malade, nous avons comparé le nombre total de nouveaux
cas aux recettes réalisées en provenance des soins de
santé ; nous avons évalué la part constituée
par les recettes des médicaments dans les recettes
réalisées par l'offre des services de santé.
5. Pour évaluer la part des MS dans le financement des
services de santé, nous avons comparé les fonds mobilisés
par les MS aux autres fonds en provenance des différents intervenants
financiers dont les clients malades non-membres.
Variables utilisées et leur
définition
* Les variables Sociodémographiques
considérées par notre étude sont l'âge du chef de
ménage, le sexe, état civil, profession, niveau d'études,
taille du ménage, revenu du ménage;
* Les variables en rapport avec l'accès aux services de
santé sont, la FOSA source habituelle des soins, les
antécédent de maladie, le recours aux services de santé en
cas de besoin et le délai de recours, le paiement des services offerts
par la FOSA au malade, les raisons de retard de recours, l'adhésion
à une mutuelle de santé et l'opinion pour améliorer
l'accès aux services de santé.
* Les variables en rapport avec l'adhésion concernent
le nombre de la population membre, et non-membre localisée dans chaque
zone de rayonnement.
* Les variables en rapport avec l'utilisation des services de
santé sont entre autres : la population de la zone de
rayonnement de la mutuelle de santé, nombre de personnes ayant
utilisé la CPC, l'accouchement.
* Les variables en rapport avec les coûts des services
et le financement concernent le nombre de consultations, les recettes
perçues selon la catégorie d'adhésion et celles
générées par la vente des médicaments.
* Pour déterminer la part des MS dans le financement
des FOSA nous avons utilisé comme variables les recettes provenant des
services aux membres mutualistes, celles provenant des autres services et
intervenants. Le financement généré par les mutuelles de
santé comprend les factures payées aux FOSA partenaires par les
MS/ZR, le ticket modérateur payé par les membres lors des soins,
ainsi que les fonds de réserves au cas où les fonds n'ont pas
été consommés par les ayant droits.
Les antécédents de maladies dans les
ménages sont définis comme la présence chez au moins une
personne un état morbide ayant entraîné une envie de
recourir aux services de santé s'il n y avait pas de contraintes ou
barrières empêchant la consultation.
La consultation curative a été retenue comme
indicateur du premier contact entre la population et le centre de santé.
Pour les accouchements assistés, il ne peut y avoir de surconsommation
des services dans ce cas, car une femme ne peut aller accoucher que quand elle
est enceinte, contrairement à une consultation curative où
quelqu'un peut consulter par « plaisir » pour consommer les frais de
sa cotisation (4).
L'utilisation CPC nous donne l'idée sur le contact de
la population et la FOSA.
L'accouchement (CS) nous indique le premier contact, et les
besoins d'utilisation des services de maternité. Si les Femmes
mutualistes utilisent les services de santé plus que les non mutualistes
il y a lieu de conclure que les mutuelles de santé ont rompu les
barrières à l'accès aux services curatifs ;
Pour le délai de recours aux services d'une formation
sanitaire moderne nous avons retenu 24 heures comme temps limite
acceptable en dehors duquel ce délai est jugé comme long.
Concernant le statut d'assurance maladie, nous avons
considéré comme membre ou mutualiste ou adhérent, tout
ménage ou individu disposant d'une affiliation à la mutuelle de
santé.
Un ménage non-membre est celui ne
disposant d'aucune affiliation à une quelconque organisation d'assurance
maladie, que ce soit publique, privée ou mutuelle communautaire.
La taille du ménage a été classée
en deux catégories, en fonction de la taille moyenne du ménage
rwandais ; selon le recensement, cette taille est de 4,5 personnes dans
l'ensemble du pays et de 4,6 dans la province de Byumba. Pour la
facilité, dans notre enquête nous avons retenu une
catégorie de ménages ne dépassant pas 5 personnes versus
celui dépassant ce chiffre (28).
Le revenu du ménage a été
évalué à partir du revenu annuel, provenant
essentiellement des biens matériels et produits du domaine agropastoral,
et aussi des dons et legs. Le coût de chaque objet est établi
selon sa valeur locale, sur base d'information des prix estimés sur des
marchés locaux.
Nous avons classé le revenu des ménages en trois
catégories, ceux qui ont un revenu mensuel ne dépassant pas 7000
Frs (12$US) qui est une approximation de la moyenne du salaire d'un
employé journalier d'une main d'oeuvre locale; la seconde
catégorie est celle gagnant un revenu mensuel entre 7000 et 12000 Frs
(12-20$US) qui est le double du salaire moyenne d'une main d'oeuvre ; la
troisième catégorie est constituée de ménages ayant
un revenu supérieur ou égal entre 12000-23.000frws (20-40$US),
équivalent au salaire d'un enseignant local considéré
comme revenu régulier le plus élevé dans le monde
rural.
III.2.3. Choix et taille de
l'échantillon
III.2.3.1. Sujets de l'étude
L'étude a concerné trois mutuelles de santé
du district de santé de Byumba, délimitées sur trois zones
de rayonnement des trois formations sanitaires à savoir, le dispensaire
de Byumba localisé dans la ville de Byumba, le centre de santé de
Mulindi localisé dans le centre agro-industriel théicole de
Mulindi et celui de Rushaki situé dans la zone rurale.
Les critères de choix de ces formations et mutuelles de
santé ont été le fonctionnement de celle-ci sur une zone
de rayonnement d'un centre de santé possédant au moins une
population de 20.000 habitants, norme exigée par le Minisanté
pour un centre de santé. Pour des raisons pratiques, nous avons exclu
aussi les centres de santé possédant un taux adhésion
très élevé (Rutare 94%, Bungwe 78%), car il nous a paru
difficile d'atteindre les rares non-membres.
L'enquête ménage a été
réalisée du 22 août au 03 septembre 2005 dans ledit
district sanitaire.
Le choix de ce district de santé est motivé par
sa longue expérience dans la gestion des mutuelles de santé, et
que malgré le niveau d'adhésion satisfaisant de 54%, le niveau de
plusieurs déterminants de l'accessibilité des services de
santé n'est pas bien connu.
L'enquête au niveau des 600 ménages a
ciblé le chef du ménage ou à son absence, un autre membre
de famille disposant d'information suffisante sur la situation sociale et
financière du ménage. L'enquête au niveau des centres de
santé, a été réalisée auprès des
titulaires, l'agent point focal de la mutuelle de santé. Au niveau du
district de santé et au bureau de la fédération des
mutuelles de santé nous avons contacté le médecin chef de
district, les superviseurs, et la secrétaire permanente de la
fédération des MS du district sanitaire de Byumba.
III.2.3.2. Choix et taille de l'échantillon
Pour l'étude des caractéristiques des
socioéconomiques et démographiques de la population,
l'échantillon calculé dans cette étude est de 645
ménages, mais pour des raisons financières et surtout logistiques
nous n'avons effectué la collecte qu'auprès de 600
ménages. Pour l'enquête ménage nous avons
enquêtée 200 ménages dans chaque FOSA, les proportions des
membres et non membres se repartissent respectivement de la façon
suivante : Dans le dispensaire de Byumba il y a 53% versus 47% ; dans
le centre de santé de Mulindi il y a 57% versus 43%; dans le centre de
santé de Rushaki il y a 61% versus 39%.
La taille de l'échantillon a été
calculée selon la formule suivante:
N= 2x Z2 x (p) (1-p)
D2
= 2x 1,962 x0, 30 x 0,70 = 645
0,0025
Où Z=1,96 qui est une valeur pour p = 0.05 ou limite de
confiance égale à 95% (seuil de précision
égale 0,05; P= La prévalence estimée (L'utilisation des
consultations primaires curatives évaluée au Rwanda à
0,30); D= Précision désirée (Ici elle est de 5%)
2 : Effet de Grappe: ici il est de 2.
L'échantillonnage de notre étude a
été réalisé par tirage aléatoire
stratifié et pour y arriver nous avons suivi les étapes
suivantes :
* Choix raisonné des zones de rayonnement des mutuelles
de santé, correspondant à celles des centres de santé et
du dispensaire du district sanitaire de Byumba. 3 zones ont été
éligibles par notre étude. Dans notre choix, nous avons
sélectionné les centres de santé couvrant une population
égale ou supérieure à vingt mille habitants. Le
critère d'inclusion ayant guidé notre choix étant la
couverture dune Zone de rayonnement d'une population d'au moins 20 000
habitants, norme minimale exigée pour un centre de santé au
Rwanda (6, 27).
* Choix des cellules cibles: nous avons tiré chaque
troisième cellule sur la liste dressée selon leur distance par
rapport à la formation sanitaire, en commençant par le secteur le
plus proche hébergeant le centre de santé. Nous avons
continué jusqu'à obtenir 10 cellules administratives par zone de
rayonnement ; nous avons ainsi obtenu 30 cellules, qui constituent les
grappes de notre étude.
* Les ménages membres de la mutuelle ont
été sélectionnés par tirage aléatoire
simple, à partir de la liste des membres, disponible au niveau des
bureaux de la mutuelle de santé des zones de rayonnement, nous avons
retenu 20 ménages pour chaque cellule qui constitue la grappe de notre
étude. Pour chaque ménage membre nous avons enquêté
un ménage non-membre voisin.
La détermination de la proportion des ménages
membres à enquêter a été guidée par le taux
d'adhésion aux MS.
III.3.
Matériel de l'étude et Analyse statistique des données
III.3.1. Matériel de l'étude
* Pour la collecte des données de l'enquête
ménage nous avons utilisé un questionnaire contenant
essentiellement des questions fermées. L'enquête au niveau des
FOSA et MS/ZR a été réalisée sur des fiches de
collecte des données adressées auprès des responsables des
institutions enquêtées.
Les données concernant l'utilisation, les recettes en
provenance des services de santé, ont été
collectées à partir des rapports SIS des CS par l'exploitation du
logiciel GESIS se trouvant à la Base du DS de Byumba, et
parallèlement nous avons consulté les rapports mensuels
gardés au niveau des centres de santé pour vérifier la
concordance des données.
Le résume du Registre d'Information de Contact sur les
membres du SPP (RIC) dans les centres de santé a
été consulté pour la collecte des données sur les
actes de soins de santé fournis mensuellement aux membres des MS, ainsi
que les relevés des factures y relatives.
Logiciels utilisés: la saisie et
l'analyse des données ont été réalisées sur
EPI-INFO 2002,
la tabulation par Microsoft Excel, la saisie du texte par
Microsoft Word, la présentation sur Power point.
III.3.2. Analyse statistique des données
1. Pour déterminer les caractéristiques
socioéconomiques et démographiques ainsi que les
déterminants de l'accès aux services, nous avons utilisé
la méthode de comparaison des proportions. Nous avons d'abord
procédé à une analyse univariée pour comparer la
variable à expliquer (dépendante) aux variables explicatives
(indépendantes). Nous avons effectué la comparaison des
associations avec le test ÷2 de Pearson ou le Fisher exact,
pour la valeur P significative inférieure ou égale à 0.05.
Dans ce modèle d'association, la valeur à
expliquer était toujours l'adhésion ou non aux mutuelles de
santé pendant la période étudiée
Nous avons ensuite, procédé à l'analyse
multivariée ; les variables explicatives significatives
jusqu'à P<0,05 ont été considérées dans
le modèle d'analyse multivariée.
Le modèle final a inclu ainsi les variables
sociodémographiques et déterminants d'accès telles que le
sexe, l'état civil, profession, taille du ménage, revenu, recours
aux services de santé, FOSA source de soins, délai de recours,
remboursement de la totalité de la facture.
Comme les différentes mesures d'accès aux services
de santé peuvent être influencées par des facteurs autres
que le statut d'adhésion à une assurance-maladie, nous avons
conduit aussi une analyse multivariée en utilisant la régression
logistique dans le but de contrôler les effets de confusion dus aux
autres variables, et ainsi, déterminer la liaison des variables
explicatives de notre étude avec les variables à expliquer en
matière de l'accessibilité aux services de santé.
Pour évaluer l'utilisation des services nous avons
utilisé l'Odds Ratio différent de 1 considéré pour
la valeur P<0,05.
CHAPITRE IV. RESULTATS
IV.1.
Caractéristiques sociodémographiques de la population
Table 3.
Caractéristiques sociodémographiques de la population de
l'étude
Variables
|
Membres
(N) %
|
Non membres
(N) %
|
Total
(N) %
|
P Value
|
1. Type de FOSA
D. Byumba
CS
Mulindi
Rushaki
Total
|
(108) 31,3
(111) 32,2
(126) 36,5
(345) 100,0
|
(92) 36,1
(89) 34,9
(74) 29,0
(255) 100,0
|
(200) 33,3
(200) 33,3
(200) 33,3
(600) 100,0
|
NS
|
2. Sexe du chef de ménage
M
F
Total
|
(271) 78,6
(74) 21,4
(345) 100,0
|
(181) 71,0
(74) 29,0
(255) 100,0
|
(452) 75,3
(194) 24,7
(600) 100,0
|
0,017
|
3. Age du chef du ménage (ans)
13-20
21-40
41-60
>
60
Total
|
(53) 15,4
(166) 48,1
(91) 26,4
(35) 10,1
(345) 100,0
|
(40) 15,7
(109) 42,7
(71) 27,8
(35) 13,7
(255) 100,0
|
(93) 15,5
(275) 45,8
(162 27,0
(70) 11,7
(600) 100,0
|
NS
|
4. Etat civil
Marié(e)
Célibataire
Divorcé(e)
ou Séparé(e)
Veuf
(ve)
Mère célibataire
Total
|
(224) 64,9
(61) 17,7
(9) 2,6
(49) 14,2
(2) 0,6
(345) 100,0
|
(140) 54,9
(48) 18,8
(4) 1,6
(59) 23,1
(4) 1,6
(255) 100,0
|
(364) 60,7
(109) 18,2
(13) 2,1
(108) 18,0
(6) 1,0
(600) 100,0
|
0,02
|
5. Profession
agri-éleveur
Commerçant
Affaires
privées
Sans
emploi
Total
|
(274) 79,4 (21) 6,1
(45) 13,0
(5) 1,4
(345) 100,0
|
(214) 83,9
(2) 0,8
(12) 4,7
(27) 10,6
(255) 100,0
|
(488) 81,3
(23) 3,8
(57) 9,5
(32) 5,4
(600) 100,0
|
0,000
|
6. Niveau d'études
Analphabète
Sait lire
et écrire
Secondaire
et Université
Total
|
(184) 53,3
(139) 40,3
(22) 6,4
(345) 100,0
|
(149) 58,4
(97) 38,0
(9) 3,5
(255) 100,0
|
(333) 55,5
(236) 39,3
(31) 5,2
(600) 100,0
|
NS
|
7. Taille du ménage
= 5 personnes
> 5
personnes
Total
|
(208) 60,3
(137) 39,7
(345) 100,0
|
(107) 42,0
(148) 58.0
(255) 100,0
|
(315) 52,5
(285) 47,5
(600) 100,0
|
0,000
|
8. Revenu du ménage (Frs) =
7000
7000-12000
13000-23000
Total
|
(90) 26,1
(184) 53,3
(71) 20,6
(345) 100,0
|
(185) 73,0
(61) 24,0
( 9) 4,0
(255) 100,0
|
(275) 45,8
(245) 40,8
(80) 13,4
(600) 100,0
|
0,000
|
Le tableau 3. montre que chez les membres, 78,6% des
ménages sont gérés par les hommes, versus 21,4% des
ménages gérés par les personnes de sexe
féminin ; chez les non-membres, les chefs de ménages de sexe
masculin sont 71%, ceux du sexe féminin sont 29% ;
Figure 5. Adhésion aux mutuelles de
santé selon le sexe du chef du ménage
Selon l'état civil, chez les membres, nous observons
que les mariés sont 65%, les célibataires sont 18%, les
divorcés sont 3%, les veuf(ve)s sont 14% et les
mères-célibataires sont 1% ; chez les non-membres les
mariés sont évalués à 55%, les célibataires
sont 19%, les divorcés sont 2%, les veuf(ve)s sont 23%, les
mères- célibataires sont 2%.
Figure 6. Adhésion aux mutuelles de
santé selon l'état civil du chef du
ménage
Selon la taille des ménages il est observé une
adhésion d'environ 40% des ménages de relative grande taille des
versus 60% des ménages de petite taille.
Selon le revenu du ménage des membres, nous observons
53% des ménages à revenu moyen, 26% des ménages à
faible revenu et 21% des ménages à revenu
élevé ; les non-membres quant à eux sont
composés par 73% des ménages à faible revenu, par 24% des
ménages à moyen revenu et de 4% de ménages à revenu
élevé.
Figure 7. Adhésion aux mutuelles de
santé selon le revenu des ménages
Selon le profil professionnel, chez les membres, 79%
étaient des ménages des agriculteurs, 19% des chefs des
ménages étaient employés dans le secteur privé, 1,4
sans emploi ; chez les non-membres ces fréquences étaient
respectivement d'environ 83%, de 6%, de 1% ;
Figure 8. Adhésion aux mutuelles de
santé selon le profil professionnel
Selon la taille du ménage 60% des ménages
membres ont une taille relativement petite, versus 40% des ménages de
grande taille ; chez les non-membres, 42% des ménages sont de
petite taille et 40% des ménages de petite taille ;
Cette étude n'a pas trouvé de différence
statistiquement significative en matière du statut d'adhésion,
selon les zones de rayonnement, selon l'age des chefs du ménage et selon
le niveau d'instruction.
IV.2.
Déterminants de l'accessibilité de la population aux soins de
santé
Table 4.
Déterminants de l'accessibilité aux soins de
santé
Variables
|
Membres
(N) %
|
Non membres
(N) %
|
Total
(N) %
|
P Value
|
1. Antécédents de maladies (accouchement)
1. Oui
pendant les 6 mois précédents
2. non
Total
|
(293) 84,9 (52 ) 15,1
(345) 100,0
|
(222) 87,1
(33) 12,9
(255) 100,0
|
(515) 85,8
(85) 14,2
(600) 100,0
|
NS
|
Recours aux services de santé :
1.Toujours
2.
Quelquefois
3.
Aucune fois
Total
|
(235) 80,2
(54) 18,4
(4) 1,4
(293) 100,0
|
(25) 11,3
(143) 64,4
(54) 24,3
(222) 100,0
|
(260) 50,5
(197) 38,3
(58) 11,3
(515) 100,0
|
0,000
|
2. Délai de recours aux services des FOSA
1. Le même
jour (sans délai)
2. Plus d'un jour
(>24heures)
Total
|
(224) 77,5
(65) 22,5
(289) 100,0
|
(23) 13,7
(145) 86,3
(168) 100,0
|
(247) 54,0
(210) 46,0
(457) 100,0
|
0,000
|
3. Motifs de ne pas toujours recourir à la FOSA/ZR
1. Manque d'argent
2. Automédication et
tradipraticiens
3. Maladie non grave
4. Mauvaise qualité de
service
Total
|
(31) 50,8
(20) 32,8
(5) 8,2
(5) 8,2
(61) 100,0
|
(138) 70,8
(48) 24,6
(7) 3,6
(2) 1,0
(195) 100,0
|
(169) 66,0
(48) 26,6
(7) 4,7
(7) 2,7
(256) 100,0
|
0,002
|
4. FOSA source de recours aux soins 1. FOSA/ZR
2.
Eloignée
3. Hôpital
4. Autre FOSA
Total
|
(272) 94,1
(1) 0,3
(8) 2,8
(8) 2,8
(289) 100,0
|
(114) 67,9
(3) 1,8 (1) 0,6
(50) 29,8
(168) 100,0
|
(386) 84,5
(4) 0,9
(9) 2,0
(58) 12,7
(457) 100,0
|
0,000
|
5. A payée toute la facture 1.
Oui
2.
non
Total
|
(278) 96,9
( 9) 3,2
(287) 100,0
|
(98) 58,3
(70) 41,7
(168) 100,0
|
(376) 82,6
(79) 17,4
(455) 100,0
|
0,000
|
6. Raison de non adhésion à la MS
1.
n'est pas informé
2.
accès cher
3. Pas de besoin
4. Attend
appui
Total
|
0
0
0
0
|
(16) 6,3
(192) 75,3
(22) 8,6
(25) 9,8
(255) 100,0
|
|
|
Les idées pour promouvoir accès et/ou MS
1. Sont satisfaits des SSP et MS (SPP)
2. accroître la disponibilité des ressources
3. Améliorer la qualité
4. Sollicitent l'appui à l'accès aux soins de
santé
5. Réduction du coût des services de
santé
6. adhérer a la MS
Total
|
(128) 37,1
(111) 32,2
(74) 21,4
(7) 2,0
(25) 7,2
(0) 0,0
(345) 100,0
|
(2) 0,8
(16) 6,3
(23) 9,0
(83) 32,5
(51) 20,0
(80) 31,4
(255) 100,0
|
(130) 21,7
(127) 21,2
(97) 16,2
(90) 15,0
(76) 12,7
(80) 13,3
(600) 100,0
|
0,000
|
Le tableau 4. montre que le niveau d'antécédents
morbides chez les membres sont d'environ 84,9% versus 87,1% chez les
non-membres.
Environ 80% des membres ont toujours fait recours aux services
de santé, 18% l'ont fait quelquefois et 2% ne l'a jamais fait; chez les
non-membres ces indicateurs sont respectivement de 11%, 64,4% et 24,3% ;
(P<0,001).
Figure 9. Fréquence de recours aux services de
santé selon le statut d'adhésion aux MS
Le recours dans les premières 24 heures de la maladie
est réalisé par 77,5% des membres contre 21,5% qui ne le font
pas, tandis que chez les non-membres ces indicateurs sont respectivement
d'environ14% et 86%. (P<0,001).
Figure 10. Recours avant 24 heures aux services de
santé selon l'adhésion aux MS
Le motif de ne pas toujours faire recours aux services de
santé est principalement le manque d'argent cité par 50,8% chez
les membres et 71% chez les non-membres, l'automédication et le recours
aux tradipraticiens sont cités par 33% des membres contre 25% des
non-membres.
La formation sanitaire source habituelle des soins la plus
citée est celle de la zone de rayonnement fréquente par 94% des
membres et par 68% des non-membres; les autres FOSA sont utilisées
à une fréquence de 6% chez les membres et 32% chez les
non-membres ;(P<0,001).
Figure 11. FOSA source habituelle de recours aux soins
selon le statut d'adhésion aux
mutuelles de
santé
Concernant la capacité de paiement de la facture pour
les soins, environ 97% de membres ont payé la totalité de la
facture pour les soins qui leur sont fournis, contre 3% qui ne l'ont pas fait,
tandis que seulement 58% des non-membres sont parvenus à le
réaliser contre 42% qui n'y sont pas parvenu.
Figure 12. Paiement de la totalité de la
facture selon le statut d'adhésion aux MS
La non adhésion aux MS est due principalement aux
contraintes financières, évoquées par 75% des
répondants. 10% sollicitent un appui pour l'accès aux soins de
santé, 9% pensent que l'adhésion n'est pas nécessaire, 6%
ne sont pas informés sur les mutuelles de santé.
Les principales opinions pour améliorer l'accès
aux services de santé, 37% des membres sont satisfaits, 32%
réclament la disponibilité des ressources matérielles, en
médicaments ou en personnel, 21% réclament l'amélioration
de la qualité.
Chez les non-membres, environ 33% sollicitent un appui
à accès aux soins de santé, 31% souhaitent adhérer
aux mutuelles de santé, 20% réclament la réduction du
coût des services de santé.
Table 5.
Caractéristiques sociodémographiques : Résultats de
l'analyse multivariée
|
OR
|
IC
|
P
|
1. Statut d'adhésion selon le sexe
|
Masculin
|
1
|
|
|
Féminin
|
1,5
|
1,1-2,2
|
0,03*
|
2. Statut adhésion selon l'état
civil
|
Mariés
|
1
|
|
|
Célibataires
|
1,3
|
0,8-2
|
0,29
|
Divorcées
|
0,7
|
0,2-2,6
|
0,57
|
Veuf(ve)s
|
1,93
|
1,2-3,0
|
0,002**
|
Meres -célibataires
|
3,2
|
0,5-25
|
0,15
|
3. Statut adhésion et le profil
professionnel
|
Secteur privé
|
1
|
|
|
Agri-éleveurs
|
3,7
|
1,9 - 7,1
|
0,000***
|
Chômeurs
|
5,5
|
3,5 - 9,2
|
0,000***
|
4. Statut adhésion selon la taille du
ménage
|
Taille <= 5personnes
|
1
|
|
|
Taille > 5personnes
|
2,1
|
1,5 - 2,9
|
0,000***
|
|
|
|
|
5. Statut adhésion selon le revenu du
ménage
|
revenu élevé
|
1
|
|
|
Moyen revenu
|
2,6
|
1,2 - 5,9
|
0,015*
|
faible revenu
|
6,2
|
4,4 - 9,5
|
0,000***
|
Table 6.
Déterminants de l'accessibilité aux soins de santé:
Résultats de l'analyse
multivariée
|
OR
|
IC
|
P
|
1. Toujours recourent aux services de santé
|
|
|
Membres
|
1
|
5,7-9,8
|
0,000***
|
Non-membres
|
7,9
|
2. Recours aux services de santé dans les 24
premières heures
|
|
Membres
|
1
|
4,8-9,8
|
0,000***
|
Non-membres
|
7,7
|
3. Utilisation de la FOSA de la zone de rayonnement (FOSA/ZR)
|
|
Membres
|
1
|
5,3-9,1
|
0,000***
|
Non-membres
|
6,7
|
4. Paiement de la totalité de la facture
|
|
|
Membres
|
1
|
3,9-9,3
|
0,000***
|
Non-membres
|
6,2
|
* Significative ** hautement significative
*** Très hautement significative
|
IV. 3.
Niveau d'adhésion de la population dans les mutuelles de santé
Figure 13 Niveau
d'adhésion dans les MS étudiées
Le niveau d'adhésion moyenne de la population dans les
zones étudiées est de 57%, il est de 51% dans le dispensaire de
Byumba, de 60% dans le CS Mulindi et de 76% dans celui de Rushaki.
IV.4.
Utilisation des services de santé par la population du DS de Byumba
Table 7 . Utilisation des
services de santé par la population du district sanitaire de Byumba
FOSA
|
Pop cible
|
Mutualistes
|
Tx adhésion
|
Utilisation des services de santé pendant la 5ieme
année des mutuelles de santé
|
Consultations primaires curatives
|
Accouchements (femmes enceintes:4,3%)
|
Références
|
|
N
|
N
|
%
|
Totale (Tx)
|
membres (Tx)
|
Non membre (Tx)
|
Test(OR)
|
Utilisation pop. totale (tx)
|
Membres (tx)
|
Non membres (Tx)
|
Test OR
|
Utilisation
|
Membres
|
Non membre (tx)
|
Test OR
|
(Tx)
|
Disp. Byumba
|
34 747
|
17 555
|
51
|
11888 (0,34)
|
4230 (0,25)
|
7658 (0,34)
|
2,5
(2,4-2,7)
|
Pas
|
de
|
maternité
|
|
1718 (0,74)
|
475 (0,41)
|
1243 (1,1)
|
8,7
(7,3-9,7)
|
CS Mulindi
|
20 860
|
11 575
|
55
|
20104 (0,96)
|
14807 (1,27)
|
5297 (0,59)
|
6,4
(4,2- 8,6)
|
292 (0,33)
|
232 (0,47)
|
60 (0,15)
|
4,93
(3,51-6,92)
|
50 (0,04)
|
40 (0,05)
|
10 (0,02)
|
OR=3,26
(1,57- 6,98)
|
CS Rushaki
|
29 671
|
19 063
|
64
|
27456 (0,93)
|
25096 (1,32)
|
2360 (0,22)
|
8,9
(7,8-9,2)
|
509 (0,40)
|
422 (0,51)
|
60 0,13)
|
7,0
(5,11-9,60)
|
163 (0,08)
|
150 (0,12)
|
13 (0,02)
|
OR=6,72
(3,71-11,28)
|
Population des FOSA d'étude
|
85 278
|
48 193
|
57
|
59448 (0,70)
|
44133 (0,92)
|
15315 (0,41)
|
7,3
(6,4-9,2)
|
801 (0,37)
|
654 (0,50)
|
120 (0,14)
|
5,65
(4,5-7,0)
|
1881 (0,33)
|
665 (0,21)
|
1266 (0,51)
|
|
Part des mutuelles de santé dans l'utilisation
services de santé
|
44133 = 74%
59448
|
654 = 82%
801
|
665 = 35%
1881
|
L'utilisation globale de la consultation primaire curative
pour les FOSA étudiées est de 0,70 nouveaux cas par habitant par
an, elle est de 0,92 NC/hab./an chez les membres et de 0,41 NC/hab./an
chez les non-membres.
Dans le centre de santé de Mulindi le taux global
d'utilisation de ce service est de 0,96 NC/hab./an, il est de 1,27 NC/hab./an
chez les membres et de 0,59 chez les non-membres.
Dans le centre de santé de Rushaki, le taux
d'utilisation est en général de 0,93 NC/hab./an, de 1,32
NC/hab./an chez les membres et de 0,22 NC/hab./an chez les non-membres
Dans le dispensaire de Byumba, la situation est inverse, car
les membres fréquentent ce service plus faiblement que les non-membres
à des taux respectifs de 0,25 NC/hab./an et de 0,34 NC/hab./an ; le
niveau global d'utilisation de ce service est estimé à 0,34
NC/hab./an.
Figure 14. Taux d'utilisation de la CPC chez les
membres et chez les non-membres
(nc/hab/an)
Concernant le niveau d'utilisation de la maternité, il est
en général de 37%, de 50% chez les membres et de 14% chez les
non-membres.
Au centre de santé de Mulindi ce service est
utilisé en général à un taux de 33% ; les
membres par rapport aux non membres connaissent une fréquentation plus
élevée soit 47% versus 15%. Au centre de santé de Rushaki
la maternité est utilisée par 40% des femmes de la zone de
rayonnement, par 51% des membres et par 13% des non-membres.
Figure 15. Taux d'utilisation de la maternité
par les membres et les non-membres
La référence est utilisée par 33% de la
population en général, par 21% des membres, et 51% des
non-membres. Dans le dispensaire de Byumba ce service est utilisé
à 74% en général, 41% chez les membres et de 108% chez les
non-membres. Dans le CS de Mulindi, l'utilisation globale de la
référence est de 4%, elle est de 5% chez les membres et de 2%
chez les non-membres. Dans le centre de santé de Rushaki, l'utilisation
de ce service est respectivement pour ces catégories de 8%, de 12% et de
2%.
Figure 16. Utilisation de la référence
selon le statut d'adhésion aux mutuelles de
santé
IV.5.
Recettes et Coût des services de santé
Table 8 . Recettes et
Coût des services
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FOSA
|
CPC totale
|
CPC MS
|
CPC non MS
|
Recettes des
services de santé
|
Recettes et coût par NC
|
Part des médicaments dans le Ct des
SSP
|
|
N
|
N
|
N
|
Totales (Ct/NC en Frs)
|
membres (Ct/NC en Frs)
|
Non membres
(Ct/NC en Frs)
|
Ratio Ct MS/Non MS
|
Recettes medicnts (Tx)
|
Recettes medicnts MS (Tx)
|
Recettes medicnts non MS (Tx)
|
Ratio part medicnt membres
/Non membres
|
Disp. Byumba
|
11 888
|
4 230
|
7 658
|
4 410 101 (370)
|
2 412 278 (570)
|
1 997 823 (261)
|
2,2
|
2 708 683 (0,61)
|
1 730 583 (0,72)
|
978 100 (0,49)
|
1,5
|
CS Mulindi
|
20 104
|
14 807
|
5 297
|
9 974 207 (496)
|
6 609 684
(446)
|
3 364 523 (635)
|
0,7
|
5 322 976 (0,53)
|
3 892 662 (0,59)
|
1 430 314 (0,43)
|
1,4
|
CS Rushaki
|
27 096
|
25 096
|
2 360
|
15 830 836 (584)
|
12 401 423 (503)
|
3 429 413 (1453)
|
0,3
|
9 370 734 (0,59)
|
7 816 988 (0,62)
|
1 553 746 (0,46)
|
1,3
|
Population des FOSA d'étude
|
59 088
|
44 133
|
15 315
|
30 215 144 (511)
|
21 423 385 (458)
|
8 791 759 (574)
|
0,8
|
17 402 393 (0,58)
|
13 440 233 (0,67)
|
3 962 160 (0,45)
|
1,4
|
Part des mutuelles de santé dans la
génération des recettes
|
0,7
|
0,77
|
Le coût global des soins de santé par nouveau cas
pour les 3 FOSA est de 511 Frs par NC, il est de 458 Frs chez les membres et
574% chez les non-membres.
Au dispensaire de Byumba le coût est de 370 Frs en
général, de 570 Frs chez les membres et de 261frs chez les
non-membres.
Au CS Mulindi le coût moyen des soins est de 496 Frs en
général, de 446 Frs chez les membres et de 635 Frs chez les
non-membres. CS de Rushaki, ces données sont respectivement de 584 Frs,
de 503 Frs et de 1453 Frs.
Figure 17. Coût moyen des services de
santé selon le statut d'adhésion aux mutuelles de
santé
La part des recettes provenant des médicaments est
égale à 58% en général, elle correspond à
67% chez les membres et 45% chez les non membres.
Au dispensaire de Byumba la part des médicaments est de
61% en général, de 72% chez les membres et de 49% chez les
non-membres ; au centre de santé de Mulindi la part des
médicament est de 53% en général, elle est de 59% pour les
membres et de 43% pour les non- membres ; au centre de santé
de Rushaki ces données sont respectivement de 59%, 62%, 46%.
Figure 18. Part des médicaments dans le
coût des services de santé
IV.6. Sources de
financement des formations sanitaires et des mutuelles de santé
|
|
IV.
6.1. Sources de financement des formations sanitaires
Table 9. Sources de
financement des formations sanitaires
Financements
(Frs)
|
PB+PQ
|
%
|
TM
|
%
|
PB+PQ+TM
|
%
|
Recettes non membres
|
%
|
part population %
|
Rec. Gvnt
|
%
|
Autres intervenants
|
%
|
Total
|
FOSA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Byumba
|
1 883 428
|
17
|
528 850
|
5
|
2 412 278
|
22
|
1 997 823
|
19
|
41
|
3 864 000
|
36
|
2 520 000
|
23
|
10 794 101
|
Mulindi
|
5 156 538
|
44
|
1 453 146
|
12
|
6 609 684
|
56
|
3 364 523
|
29
|
85
|
1 788 000
|
15
|
0
|
0
|
11 762 207
|
Rushaki
|
9 772 573
|
42
|
2 628 850
|
11
|
12 401 423
|
60
|
3 429 413
|
17
|
80
|
2 340 000
|
10
|
2 334 574
|
10
|
20 505 410
|
Total
|
16 812 539
|
37
|
4 610 846
|
10
|
21 423 385
|
50
|
8 791 759
|
20
|
70
|
7 992 000
|
19
|
4 854 574
|
11
|
43 061 718
|
IV.6.2. Sources de
financement des mutuelles de santé
Table 10
. Sources de financement des mutuelles de
santé
|
FOSA
|
Cotisations population ZR
|
%
|
Ecoles secondaires
|
%
|
Gacaca
|
%
|
ONG caritatives
|
%
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Byumba
|
2 241 700
|
21
|
2 022 000
|
18
|
3 910 000
|
36
|
2 705 500
|
25
|
10 879 200
|
Mulindi
|
8 865 600
|
74
|
0
|
0
|
3 060 000
|
26
|
36 900
|
0,3
|
11 962 500
|
Rushaki
|
11 685 200
|
79
|
0
|
0
|
2 890 000
|
20
|
128 454
|
1
|
14 703 654
|
Total
|
22 792 500
|
61
|
2 022 000
|
5
|
9 860 000
|
26
|
2 870 854
|
8
|
37 545 354
|
La principale source de financement des formations sanitaires
de notre étude est la population qui couvre environ 70%, dont les
contributions des membres occupent 71%.
Le gouvernement du Rwanda participe à un taux de 19%,
tandis que les organisations non gouvernementales contribuent à 11%.
Au dispensaire de Byumba, la participation communautaire au
financement est évaluée à 41%, à Mulindi, elle est
de 85% et à Rushaki elle est de 80%.
La part des MS dans le financement du dispensaire de Byumba
est évaluée à 22%, au CS Mulindi elle est de 56% et au CS
Rushaki elle est évaluée à 60%.
La part du gouvernement dans le financement est
évaluée à 19% en général, à 36 au
dispensaire de Byumba, à 15% au CS Mulindi et à 10% au CS
Rushaki.
La part des ONG est de 11% en générale, elle est
de 23% à Byumba et de 10% à Rushaki.
Figure 19. Sources de financement des formations
sanitaires
Les principales sources de financement des mutuelles de
santé, sujets de notre recherche sont les cotisations de la population
dont la part est évaluée à 61% et le programme de
protection sociale aux juges des tribunaux populaires GACACA (INYANGAMUGAYO)
dont la part dans le financement des MS est évaluée à
26% ; la part des ONG caritatives s'élève à 8%, et
celle des établissements scolaires secondaires est de 5%.
La plus faible participation de la population dans le financement
des MS équivalente à 21% est observée dans la mutuelle de
santé du dispensaire de Byumba, tandis que cette participation est
active dans les deux autres mutuelles avec 79% à Rushaki et 74% à
Mulindi.
Figure 20. Sources de financement des mutuelles de
santé
CHAPITRE V. DISCUSSION
Les résultats de notre étude confirment encore
une fois, que l'adhésion aux mutuelles de santé est un
déterminant important de l'accessibilité aux soins de
santé de la population du milieu rural. Cependant, cette étude
montre que hormis l'adhésion il existe d'autres facteurs qui influencent
l'accessibilité aux services de santé surtout pour le dispensaire
urbain de Byumba.
V.1.
Caractéristiques sociodémographiques de la population
La présente étude a montré qu'une faible
adhésion dans les MS étudiées était associée
aux ménages gérés par les sans emploi et par les veuf
(ve)s, aux ménages de grandes tailles et aux ménages dont les
chefs étaient de sexe féminin.
Considérant le sexe du chef du ménage, chez les
membres 78,6% de ménages sont gérés par les hommes, tandis
que 21,4% des ménages sont gérés par les personnes de sexe
féminin ;
Chez les non-membres les chefs de ménages de sexe
masculin sont 71%, ceux du sexe féminin sont 29% ; la
différence en matière d'adhésion aux MS entre les deux
sexes est significative avec P<0,05. L'adhésion des ménages
gérés par les femmes était 1,5 fois plus faible par
rapport à celle des ménages gérés par les
hommes.
Selon le statut civil, chez les membres, nous observons que
les mariés sont environ 65%, les célibataires sont 18%, les
divorcés sont 3%, les mères célibataires sont 1% et les
veuf (ve) s sont 14%. Chez les non-membres les mariés sont
fréquents à 55%, les célibataires sont 19% les
divorcés sont 2% et les veuf (ve) s sont 23%. [OR=1,93 (1,2-3,0)].
Selon le profil professionnel, chez les membres, 79%
étaient des ménages des agriculteurs,
19% des chefs des ménages étaient
employés dans le secteur privé, 1,4 était sans
emploi ; chez les non-membres ces fréquences étaient
respectivement d'environ 83%, de 6%, de 1% ; P était très
hautement significative (P<0,001). Selon le profil professionnel, les
employés du secteur privé ont adhéré aux MS 4 fois
plus que les agri-éleveurs [OR=3,7(1,9 - 7,1)] ; et 6 fois plus que
les chômeurs [OR= 5,5(3,5 - 9,2)] ; P<0,000.
Selon la taille du ménage, 60% des ménages
membres ont une taille relativement petite, versus 40% des ménages de
grande taille ; chez les non-membres, 42% des ménages sont de
petite taille et 58% des ménages de grande taille ; les
ménages de petite taille ont adhéré aux MS 2 fois plus que
les ménages de grande taille (P<0,001), [OR=2,1(1,5-2,9)].
Selon le revenu du ménage nous observons une faible
adhésion des ménages à moyen revenu et une très
faible adhésion des ménages à faible revenu. La
catégorie des membres est composée à 53% par des
ménages à revenu moyen, 26% des ménages à faible
revenu et 21% des ménages à revenu élevé ; les
non-membres quant à eux sont composés par 73% des ménages
à faible revenu, par 24% des ménages à moyen revenu et de
4% de ménages à revenu élevé.
La comparaison nous montre que les ménages à
revenu relativement élevé ont adhéré 2,6 fois plus
que les ménages à revenu moyen [OR=2,6 (1,2 - 5,9)]
P=0,015 ; Ces ménages a revenu élevé ont
adhéré 6 fois plus que les ménages à faible
revenu ; OR=6,2 (4,4 -9,5) ; P=0,000.
Les caractéristiques des ménages de notre
étude ont quelques similarités avec les autres études, en
ce qui concerne le ratio masculin/féminin chez les chefs des
ménages où nous avons obtenu 2,8 ; Les chef des
ménages mariés sont fréquents dans 60,7% des cas, tandis
que la fréquence des veuf (ve)s est de 18,2%.
Le troisième recensement général de la
population et étude réalisée par L.MUSANGO et al.
(29). ont montré respectivement des ratio des chefs des
ménages masculin/féminin de 2,7, et 2,3, les mariés lors
du recensement étaient de 60,3% ;
les veuf(ve)s présentés par Minisanté et
PHR sont fréquents à 15,7% , L.MUSANGO et al.
ont montré un taux de 22,9% (30).
Bucagu M., Nyirazinyoye L., Ntahobakulira I., Bizimana J.D. dans
l'enquête - ménages réalisée dans la province de
Gikongoro avaient déterminé que l'âge moyen des chefs de
ménages est de 45 ans versus 43 dans notre étude, la taille
moyenne des ménages était de 5 versus 4,6, le revenu mensuel
moyen du ménage est de 2661 Frs versus 8600 Frs, 94,3% des chefs des
ménages sont des agri-éleveurs versus 81% dans notre étude
(31).
V.2.
Déterminants de l'accessibilité aux soins de santé
Dans cette étude, les antécédents
morbides chez les membres sont d'environ 84,9% versus 87,1% chez les
non-membres ; il n y a pas de différence statistiquement
significative, P>0,05.
Musango L., Dujardin B., Dramaix M., Criel B. en 2004 ont
trouvé que 84% des membres contre 85% des non membres avaient eu les
antécédents médicaux (31).
Environ 80% des membres ont toujours fait recours aux services
de santé, 18% l'ont fait quelquefois et 1% ne l'a jamais fait; chez les
non membres ces indicateurs sont respectivement de 11%, 64,4% et 24,3% ;
la différence est très hautement significative (P<0,001).
Le recours dans les premières 24 heures de la maladie
est réalisé par 77,5% des membres contre 21,5% qui ne le font
pas, tandis que chez les non-membres ces indicateurs sont respectivement de
d'environ14% et 86%; la différence est très hautement
significative (P<0,001).
Selon Bucagu M. et al. seulement 41% des malades sont
entrés en contact avec les services de santé pour se faire
soigner, cette faible fréquence de recours comparativement aux
résultats de notre étude serait due à une faible
adhésion aux mutuelles de santé dans la province
étudiée par ces auteurs (32).
Le motif de ne pas toujours faire recours aux services de
santé est principalement le manque d'argent cité par 50,8% chez
les membres et 71% chez les non-membres, l'automédication et le recours
aux tradipraticiens sont cités par 33% des membres contre 25% des
non-membres ;
la différence est hautement significative
(P<0,01).
Bucagu M. et al. avait indiqué que 62% de ceux qui ne
se sont pas fait soigner ont évoqué des
contraintes financières (32).
La formation sanitaire source habituelle des soins la plus
citée est celle de la zone de rayonnement, fréquente dans 94% des
cas chez les membres et dans 68% des cas chez les non-membres ; les autres
FOSA sont utilisées à une fréquence de 6% chez les membres
et 32% chez les non-membres. La différence est très hautement
significative (P<0,001).
Selon Bucagu M. et al. avaient trouvé qu'environ 58% de
la population s'étaient fait soigner dans une formation sanitaire
publique ou agréée 19% de leurs zones, et qu'à l'absence
de barrière financière et géographique, la grande
majorité (81%) des participants à l'enquête souhaiterait se
faire soigner dans une formation sanitaire publique (32).
Concernant la capacité de paiement de la facture des
soins de santé, environ 97% des membres ont payé la
totalité de la facture pour les soins qui leur sont fournis, contre 3%
qui ne l'ont pas fait, tandis que seulement 58% des non-membres sont parvenus
à le réaliser contre 42% qui n'y sont pas parvenu. La
différence est très hautement significative.
La raison principale de non adhésion aux MS est les
contraintes financières évoquées par 75% des
répondants. 10% attendent un appui pour l'accès aux soins de
santé, 9% pensent que l'adhésion n'est pas nécessaire, 6%
ne sont pas informés sur les mutuelles de santé.
L'analyse des déterminants de l'accès aux
services de santé à travers la comparaison des
membres/assurés et non-membres/non assurés a montré dans
la plupart des cas, une forte liaison entre l'adhésion et l'accès
aux services de santé. Cette situation est confirmée par deux
études réalisées aux Etats-Unis d'Amérique par
Newachek PW et al. en 1998 et 1999(33, 34).
Newacheck Paul W. Stoddard J.J.,. Hughes
D.C., Pearl M. 1998, dans l'étude intitulée
«Health insurance and access to primary care for children» ont
signalé qu'aux Etats-Unis d'Amérique, en 1994, la couverture en
assurance maladie pour les enfants et adolescents de moins de 18 ans
était de 87%, contre 13% qui n'en avaient pas. Dans cette situation,
96.2% d'enfants assurés avaient une source habituelle de soins de
santé versus 75.9% chez les non assurés ; 24.3% des non
assurés versus 13,8% des assurés n'avaient pas de médecin
régulier, 11.8% des non membres versus 7.0% des membres avaient un
risque de ne pas avoir accès aux soins de santé en dehors des
heures de service ; 67,4% des non assurés vs. 83,8%
d'assurés ont eu au moins une consultation médicale primaire au
cours de l'année précédente (34).
Selon Bucagu M. et al., 64% des non-membres estiment que les
frais de cotisation à la mutuelle de santé sont
élevés (32).
Emily Feinberg et al. en 1997 ont souligné qu'avec la
création de SCHIP (States children's Health Insurance Plan), une
assurance maladie infantile publique à couverture universelle, la
sollicitation des services de santé ont accru, parallèlement avec
la réduction significative des besoins non couvets ou retardés en
services de santé (unmet/delayed need health care) chez les enfants
nouvellement assurés, en particulier chez ceux provenant des familles
pauvres, pendant que ces paramètres n'avaient pas
significativement changé chez les enfants issus des familles à
revenu moyen ou élevé; ainsi grâce
à la mise en place de ce programme, les besoins non satisfaits ont
étaient réduits de 9% à 7% en consultations
médicales, de 6% à 3% en matière de prescriptions
médicales, de 40 à 32% en soins dentaires, de 42 à 32% en
ophtalmologie, de 58% à 32% en santé mentale
(35).
En chine, la réforme des institutions
publiques et des services étatiques conduite pendant les années
90 a entraîné une réduction importante de la couverture en
assurance maladie gouvernementale(GIS) : government insurance scheme), et
en assurance des travailleurs (LIS : Labour Insurance Scheme), et a eu
comme conséquence, l'accroissement du nombre de ceux qui paient de leur
poche les services de santé (Pay for services out-of-pocket) passant de
28% en 1993 à 44% en 1998. Les besoins non satisfaits en consultations
primaires curatives sont passés
de 38% en 1993, à 70% en 1998 ; l'utilisation des
services hospitaliers a chuté de 4,5% en 1993 pour atteindre 3,0% en
1998 (36).
Les principales opinions pour
améliorer l'accès aux services de santé, 37% des membres
sont satisfaits, 32% réclament la disponibilité des ressources
matérielles, en médicaments ou en personnel, 21% réclament
l'amélioration de la qualité.
Chez les non-membres, environ 33% sollicitent un appui
à accès aux soins de santé, 31% souhaitent adhérer
aux mutuelles de santé, 20% réclament la réduction du
coût des services de santé ; (P<0,001).
V.3. Adhésion aux
mutuelles de santé
Cette étude montre que le taux d'adhésion dans
les MS du DS de Byumba est passé de 28% au cours l'année 2004
pour atteindre un taux de 54% (11). Ce niveau
d'adhésion est supérieur à la moyenne du pays qui est de
35% (résultats de notre étude, août 2005). Le niveau
d'adhésion aux MS du DS de Byumba est passé de 28% à 54%
au cours de l'année passée. Ce niveau est supérieur
à la moyenne nationale de 35% et au taux d'adhésion dans le DS
Ruli (37).
En province de Gikongoro, le taux d'adhésion à
la mutuelle de santé est estimé à 28,2%.
Les MS du CS de Rushaki, de Mulindi, et du dispensaire de
Byumba ont respectivement les taux adhésion de 76%, 60% et 51% ; le
niveau d'adhésion moyenne de la population dans les zones
étudiées est de 57%, Ce niveau adhésion dépasse le
taux minimal standard 30-40% nécessaire pour la viabilité
financière d'une mutelle de santé (21), et un
peu au dessus du taux moyen de tout le DS de Byumba qui est de 54%.
Le niveau d'adhésion aux
systèmes d'assurance-maladie montre une disparité entre la
population des pays d'Afrique subsahariens et des pays
développés. Au Sénégal la couverture par
l'assurance-maladie de toutes catégories atteint 40%, elle est de 30% au
Bénin, de 29% au Gabon, 23% au Togo. La situation du Rwanda concernant
le niveau adhésion est similaire à celui du Sénégal
(38).
En République Sud Africaine, en 1995,
18% de la population avait adhéré aux systèmes d'assurance
communautaire, le niveau d'adhésion était liée au revenu,
et la situation défavorisait les couches à faible revenu,
l'adhésion de la catégorie de la population très pauvres,
était évalué seulement 2%, 3% chez les pauvres, 6% des
moyens, 20% pour les riches, 60% chez les très riches
(39).
Dans les pays développés de l`Union
européenne l'assurance sociale des soins de santé est
obligatoire (100%) grâce à laquelle toute personne inscrite au
registre national des personnes physiques, est couverte en soins de
santé, moyennant paiement d'une cotisation variant en fonction des
revenus, la cotisation étant nulle pour les personnes à faibles
revenus (40).
V.4.
Utilisation des services de santé par la population du district
sanitaire de Byumba
L'utilisation de la consultation primaire curative est en
générale de 0,70 nouveaux cas par habitant par an, elle est de
0,92 NC/hab./an chez les membres et de 0,41 NC/hab./an chez les
non-membres.
Dans les centres de santé de Mulindi le taux global
d'utilisation de ce service est de 0,96 NC/hab./an, il est de 1,27 NC/hab./an
chez les membres et de 0,59 chez les non-membres.
Dans le centre de santé de Rushaki, le taux
d'utilisation est en général de 0,93 NC/hab./an, de 1,32
NC/hab./an chez les membres et de 0,22 NC/hab./an chez les non-membres
Dans le dispensaire de Byumba, la situation est contraire,
les membres fréquentent ce service plus faiblement que les non-membres
à des taux respectifs de 0,25 NC/hab./an et de 0,34 NC/hab./an ; le
niveau général d'utilisation de ce service revient à 0,34
NC/hab./an.
La comparaison montre que les membres utilisent la consultation
primaire curative 7 fois plus que les non membres en général [OR=
7,3 (6,4-9,2)] ; plus de 6 fois dans le centre de santé de Mulindi
[OR= 6,4 (4,2- 8,6)] et de 9 fois plus dans le centre de santé de
Rushaki ;
[OR=8,9(7,8-9,2)]. Dans le dispensaire de Byumba, les non-membres
utilisent ce service 2,5 plus que les membres [OR=2,5 (2,4-2,7)].
Le niveau d'utilisation de la maternité est en
général de 37% , il est de 50% chez les membres et de 14% chez
les non-membres. Les membres utilisent la maternité environ 6 fois plus
que les non-membres [OR=5,65 (4,5-7,0)].
Dans le centre de santé de Mulindi ce service est
utilisé en général à un taux de 33% ; les
membres par rapport aux non membres connaissent une fréquentation plus
élevée soit 47% versus 15%. ; dans le centre de santé de
Mulindi, les membres utilisent ce service 5 fois plus plus que les
non-membres; [OR= 4,93 (3,51-6,92)]. Dans le centre de santé de Rushaki
la maternité est utilisée par 40% des femmes de la zone de
rayonnement, par 51% des membres et par 13% des non-membres. Les membres
utilisent ce service 7 fois plus que les non-membres
[OR=7,0 (5,11-9,60)].
La référence est utilisée à un
taux de 33% en global et pour toutes les catégories, à 21% chez
les membres, et 51% chez les non-membres.
Dans le dispensaire de Byumba ce service est utilisé
à un niveau de 74% en général, 41% chez les membres et de
108% chez les non-membres. Dans le centre de santé de Mulindi,
l'utilisation globale de la référence est de 4%, elle est de 5%
chez les membres et de 2% chez les non membres. Dans le centre de santé
de Rushaki, l'utilisation de ce service est respectivement pour
ces catégories de 8%, de 12% et de 2%. Les membres
utilisent ce service 3 fois plus que les
non-membres dans le CS de Mulindi ; au CS Rushaki les
membres sont référés 7 fois plus que le non-membres. Le
niveau élevé de référence chez les non-membres est
influencé par une large utilisation des services de l'hôpital par
la population non-membre de la zone de rayonnement du dispensaire de Byumba.
Paradoxe dans l'utilisation des services de
santé dans le dispensaire de Byumba
Dans le dispensaire de Byumba, contrairement aux deux autres
FOSA de notre étude, les mutualistes utilisent moins les services de
santé comparativement aux non mutualistes.
Quelques explications à cela pourraient orienter notre
jugement :
Premièrement un faible engagement de la population, que
nous observons à travers la faible participation financière au
MS, celle-ci est de 41% contre 70% en général, 85% au CS Mulindi
et 80% au CS Rushaki ; deuxièmement, une adhésion de la
population à la MS du dispensaire de Byumba apparemment
élevée est atteinte grâce aux contributions des
Juridictions GACACA dans son programme de protection sociale des INYANGAMUGAYO
et celles des ONG caritatives d'appui aux indigents particulièrement
dans les programmes de lutte contre le VIH/SIDA ; il y a lieu de penser
que les intervenants d'appui concluent un contrat avec la MS sans
préalable sensibilisation d'information des potentiels assurés
sur le fonctionnement du système, et sur des bénéfices de
ces assurés. Deuxièmement la qualité des services fait
défaut dans la mesure où 27% d'enquêtés de ce CS
proposent d'améliorer la qualité contre 13,5% à Mulindi,
7,0% à Rushaki ; la satisfaction aux services prestés par le
dispensaire de Byumba est faible de 15%, versus 24% à Mulindi, et 27%
à Rushaki (P<0,0000) ; troisièmement dans la zone de ce
dispensaire, la population utilise beaucoup les autres FOSA, la
fréquence de recours aux FOSA lors de la maladie se répartit de
la façon suivante : 76% font recours au dispensaire de Byumba, 24%
aux autres FOSA, à Mulindi 85% viennent au CS de la ZR, 15% dans les
autres FOSA, Pour Rushaki 92% viennent au CS/ZR, 8% vers les autres FOSA
(P< 0,001).
Les résultats issus de cette étude,
comparés aux autres études, montrent un taux d'utilisation des
services des services CPC plus élevé par rapport au niveau
national(28%).
La population mutualiste objet de notre étude utilise
faiblement les services curatifs comparativement à leurs homologues
rapportés, dans d'autres études.
Donald S. Shepard, Aaron Beaston-Blaakman, dans une
étude réalisée au Rwanda, 2004, a trouvé des taux
d'utilisation de la CPC de 8,4/membre MS par an au CS de Bungwe, de 8,8 au CS
Simbi, 5,5 au CS Rubona, 7,9 au CS Bugarura (21).
Musango, en 2005 a rapporté dans son étude, un
taux d'utilisation de la CPC dans le DS Byumba au cours de l'année 2003
qui est égal à 0,48 NC/hab./an avec des valeurs chez les membres
équivalentes à 1,19 et chez les non-membres de 0,41
(4). Ces résultats, sont comparables à ceux de
notre étude dont les résultats sont respectivement de 0,70 pour
la population totale, de 0,92 chez les membres et de 0,41 pour les non-membres.
Concernant l'accouchement au niveau des FOSA, le même
auteur a rapporté un taux de 18,2% en général, 44,3% chez
les membres, 11,7% chez les non-membres. Notre étude a trouvé par
catégorie respectivement 37%, 50% et 14%.
V.5.
Coût des services de santé
V.5.1.
Coût global des soins de santé
Le coût global des soins de santé par nouveau cas
est pour les FOSA de 511 Frs par NC, il est de 458 Frs chez les membres et 574%
chez les non-membres. Le ratio coûts chez les membres comparé
à celui des non-membres est de 0,8.
Au dispensaire de Byumba le coût est de 370 Frs en
général, de 570 Frs chez les membres et de 261 Frs chez les
non-membres ; Le ratio coût chez membres et chez non membre est de
2,2.
Au CS Mulindi ces coûts sont de 496 Frs en
général, de 446 Frs chez les membres et de 635 Frs chez les
non-membres, le ratio est de 0,7. A CS de Rushaki, ces données sont
respectivement.
de 584 Frs, 503 Frs, 1453 Frs et le ratio des coûts est de
0,3. Nous observons qu'en général les soins des membres sont
moins chers, soit 80% comparativement chez les non-membres.
Le coût moyen des soins le plus élevé se
rencontre dans le centre de santé de Byumba, le plus bas dans le centre
de santé de Mulindi.
Les soins les plus chers chez les membres s'observent au centre
de santé de Byumba où le coût moyen par cas membre est 2,2
fois plus grand que chez les non-membres.
Les soins les moins chers chez les membres s'observent au centre
de santé de Rushaki où le coût des membres est 0,3 fois par
rapport à celui des non-membres ; ici, notons que les non-membres
paient les soins au plus cher coût parmi toutes les zones de notre
étude, soit 1453frs.
Selon Bucagu et al. les frais liés aux soins reçus
sont en moyenne estimés à 3977 Frs (32).
V.5.2.
Part des médicaments dans le coût des soins de santé
La part des recettes provenant des médicaments est
égale à 61% en général, elle correspond à
67% chez les membres et 45% chez les non membres. Le ratio du coût des
médicaments chez les membre/chez les non-membre est de 1,4.
La part des recettes provenant des médicaments est
égale à 61% en général, elle correspond à
67% chez les membres et 45% chez les non membres. Le ratio du coût des
médicaments chez les membre/chez les non membre=1,4
Au dispensaire de Byumba la part des médicaments est de
70% en général, de 72% chez les membres et de 67% chez les
non-membres et le ratio est de 1,5; au centre de santé de Mulindi
la
part des médicament est de 53% en général,
elle est de 59% pour les membres et de 43% pour les non-membres ; le
ratio est de 1,4 ; au centre de santé de Rushaki ces données sont
respectivement de 59%, 62%, 46% et le ratio est de 1,3.
En Zambie ; Le coût de
l'accès aux services de santé occasionne une barrière
financière aux populations plus pauvres surtout des zones rurales
à cause des coûts additionnels occasionnés par les
coûts de transport (travelling cost), auxquels s'ajoute le coût
d'attente (12).
Ils signalent ainsi que le coût des soins de chaque
malade absorbe une plus grande part du budget familial dans le mode rural
contrairement dans les villes.
Ainsi le coût de soins d'un malade absorbe 15% du budget
mensuel du ménage rural, contre 9% dans les zones semi rurales ; 4%
dans les villes.
V.6.
Sources de financement des Formations sanitaires et des
mutuelles de santé
V.6.1.
Sources de financement des formations sanitaires
La principale source de financement des formations sanitaires
de notre étude est la population qui couvre environ 70% dont la part
importante 71% provient des mécanismes de financement à travers
le système mutualiste. Le gouvernement rwandais participe à
un taux de 19%, tandis que les organisations non gouvernementales contribuent
à 11%.
Au dispensaire de Byumba, la participation communautaire au
financement est évaluée à 41%, à Mulindi, elle est
de 85% et à Rushaki elle est de 80%.
La part des MS dans le dispensaire de Byumba est
évaluée à 22%, au CS Mulindi elle est de 56% et au CS
Rushaki elle est évaluée à 60%.
La part du gouvernement dans le financement est
évaluée à 19% en général, à 36 au
dispensaire de Byumba, à 15% au CS Mulindi et à 10% au CS
Rushaki.
La part des ONG est de 11% en générale, elle est
de 23% à Byumba et de 10% à Rushaki.
Selon Foulon G., Kagubare J., Kalk A., les principales sources
de financement sont Population qui finance 58%, l'appui extérieur
évalué à 38% et celui de
l'Etat évalué à 26% (18).
V.6.2
Sources de financement des mutuelles de santé
Les principales sources de financement des mutuelles
de santé, sujets de notre recherche sont les cotisations de la
population dont la part est évaluée à 61% et le programme
de protection sociale aux juges des tribunaux populaires GACACA (INYANGAMUGAYO)
dont la part dans le financement des MS est évaluée à 26%.
La part des ONG caritatives s'élève à 8%, et celle des
établissements scolaires secondaires est de 5%.
La plus faible participation de la population dans le financement
des MS équivalente à 21% est observée dans la mutuelle de
santé du dispensaire de Byumba, tandis que cette participation est
active dans les deux autres mutuelles avec 79% à Rushaki et 74% à
Mulindi.
Selon une étude d'évaluation
réalisée en 2004 par Shepard D.S, les recettes apportées
par chaque membre de la MS dans les centres de santé, ont
été évaluées à 3255 au CS de Bungwe,
à 3155 au CS de Simbi, à 2677 au CS Rubona, et à 4090 au
CS Bugarura (21).
Au cours de l'année 1998, les dépenses totales de
santé par habitant s'élevaient à environ 12,7 USD soit 5,0
% du PIB, dont 50 % étaient financés par les apports
extérieurs, 33 % par les ménages, 7 % par les entreprises
privées et 10 % seulement par des sources publiques
(38, 41, 24, 42,43).
Les principales sources de financement en l'an 2000 au
Rwanda étaient : l'autofinancement 59%, le gouvernement 23%, les
Bailleurs externes : 17% (44,45).
VI.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VI.1.
CONCLUSION
La présente étude montre que l'adhésion
aux mutuelles de santé est le déterminant le plus important de
l'accessibilité de la population aux soins de santé.
Les adhérents aux mutuelles de santé
présentent le même profil que les non-adhérents en ce qui
concerne les antécédents morbides. La faible adhésion aux
mutuelles de santé était liée à la taille du
ménage, au statut professionnel (sans emploi), à l`état
civil et au genre plus particulièrement aux femmes veuf (ve)s, et aux
mères célibataires.
En matière d'accès aux services de santé,
il y a lieu de remarquer en général que les membres des MS par
comparativement aux non-membres, font plus souvent recours dans les meilleurs
délais aux services de santé lors de la maladie dans les FOSA de
leur zone de rayonnement, et ont moins de problème concernant le
remboursement des frais occasionnés par la maladie. Il convient de
remarquer que les problèmes de faible disponibilité des
ressources dans les FOSA et de mauvaise qualité des services de
santé sont les plus critiqués par les clients, qu'ils soient
membres ou non. Les membres des MS sont en général, satisfaits
de l'accès aux services de santé, tandis que les non-membres
sollicitent un appui pour accès aux mutuelles et aux services de
santé.
Le niveau adhésion aux MS de Byumba est en
général satisfaisant avec un taux de 54%, il est de 57% dans les
MS de cette étude.
Le niveau d'utilisation de la consultation primaire curative
et de la maternité des FOSA cibles de notre étude est
satisfaisant, cela est du à la fréquentation de ces FOSA par les
membres, tandis que les non membres éprouvent encore de sérieux
obstacles à l'utilisation des services offerts par leurs FOSA de
rayonnement. Cependant un problème de faible utilisation de la
référence est très remarquable dans les centres de
santé de Mulindi et de Rushaki.
Les membres des mutuelles de santé utilisent les
services de santé plus que les non-membres ; cependant on note une
situation est contraire dans le dispensaire de Byumba et trois raisons
pourraient expliquer cette situation, en l'occurrence la faible participation
financière de la population, ainsi que la qualité douteuse des
services et le manque de ressources.
Le coût des soins de santé par nouveau cas est en
général diversifié selon les FOSA et selon le statut
adhésion aux mutuelles de santé ; le coût des
médicaments est plus élevé chez les membres que chez les
non membres.
Les mutuelles de santé génèrent environ 70%
des recettes totales des soins et 77% des recettes provenant des
médicaments.
La principale source de financement des FOSA est la population
qui contribue à 72%.
La principale source de financement des MS est constituée
par les cotisations de la population dont la part est évaluée
à 61%, GACACA financent environ 26%.
VI.2.
RECOMMANDATIONS
V.2.1.
AU MINISTERE DE LA SANTE
1. Promouvoir les mutuelles de santé à travers
les mesures de lutte contre la pauvreté,
avec un accent particulier orienté sur le genre;
2. Considérer le problème des indigents lors de
la planification stratégique en matière des
mutuelles de santé;
4. Renforcer les capacités techniques et
financières de la Fédération des MS.
V.2.2.
AU DISTRICT DE SANTE
1. Améliorer la disponibilité des ressources
dans les formations sanitaire ;
2. Renforcer les stratégies d'amélioration de la
qualité dans les FOSA ;
3. Régulation de la tarification des produits et des
services de santé ;
5. Renforcer les stratégies de référence
des malades en provenances des centres de santé
V.2.3.
A LA FEDERATION DES MUTUELLES DE SANTE
1. Renforcer la coordination des activités de gestion
financière des mutuelles de santé.
2. Renforcer la supervision avec un accent particulier sur les
finances.
2. Renforcer les capacités des équipes ad hoc
des MS des ZR sur le suivi-évaluation de l'accès
des membres aux services de santé et des
réunions de sensibilisation
V.2.4. RECHERCHES FUTURES
1. Effectuer une étude à large échelle
pour mesurer l'impact des mutuelles de santé sur l'accessibilité
de la population aux services de santé ;
2. Organiser une étude sur les particularités
d'accessibilité aux services de santé pour la population du
milieu urbain ;
3. Organiser une étude sur l'influence de la
qualité des services de santé sur l'adhésion aux MS.
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Annexes 1. Formations
sanitaires du district sanitaire de Byumba
District
|
FOSA
|
Statut
|
Population ZR
|
Distance de la BA district
(Km)
|
Membres
|
Tx adhésion (31/07/2005)
|
1.V. Byumba
|
1. Byumba
|
Public
|
34 747
|
0
|
17555
|
53
|
2. District Kisaro
|
2. Buyoga
|
Public
|
16 465
|
|
2 925
|
17,7
|
3. Kigogo
|
Public
|
18 834
|
|
8713
|
43
|
4. Muyanza
|
Agrée
|
11 530
|
|
8680
|
75
|
5. Musenyi
|
Public
|
22 030
|
|
9 169
|
41,6
|
3. District Kinihira
|
6. Kinihira
|
Public
|
20 094
|
|
10 431
|
51
|
7. Miyove
|
Public
|
17 171
|
|
6816
|
41
|
8. Ruhunde
|
Public
|
14 726
|
|
5602
|
33
|
9. Rukozo
|
Agrée
|
19 873
|
|
8 309
|
41,8
|
10. Tumba
|
Public
|
20 368
|
|
7688
|
38
|
4. District Bungwe
|
11. Bungwe
|
Agrée
|
34 399
|
|
27024
|
78
|
12. Kivuye
|
Public
|
16 199
|
|
6514
|
41
|
13. Manyagiro
|
Public
|
24 155
|
|
8 752
|
35,6
|
5. District Rushaki
|
14. Cyondo
|
Public
|
15 725
|
|
7249
|
59
|
15. Mukono
|
Public
|
26 228
|
|
15900
|
60
|
16. Mulindi
|
Public
|
20 869
|
35
|
11940
|
60
|
17. Rushaki
|
Agrée
|
29 671
|
53
|
19063
|
76
|
6. District Rebero
|
18. Bwisige
|
Public
|
12 248
|
|
6824
|
51
|
19. Gisiza
|
Public
|
18 080
|
|
8902
|
49
|
20. Munyinya
|
Public
|
18 634
|
|
12 539
|
58
|
7. District Rwamiko
|
21. Giti
|
Public
|
12 952
|
|
5637
|
43
|
22. Rutare
|
Public
|
27 428
|
|
27857
|
94
|
23. Rwesero
|
Agrée
|
9 164
|
|
3968
|
43
|
Total
|
DS Byumba
|
|
459 914
|
|
248 057
|
54
|
Annexe 2.1 : ZR dispensaire de Byumba :
Les grappes
|
ZR
|
Noms de secteurs
|
Population
|
nombre de ménages total
|
|
Noms cellules
|
|
2. Disp. Byumba
34747
|
1. Byumba
|
|
|
V
|
1. Gasharu
|
20
|
|
|
|
|
2. Matyazo
|
|
|
|
|
|
3. Mukeli
|
|
|
|
|
V
|
4. Muliza
|
20
|
|
|
|
|
5. Nyande
|
|
|
|
|
|
6. Rebero
|
|
|
|
|
V
|
7. Rugandu
|
20
|
|
|
|
|
8. Ruyaga
|
|
|
|
|
|
9. Rwasama
|
|
|
|
|
V
|
10. Rwili
|
20
|
2. Buhambe
|
|
|
|
11. Gasiza
|
|
|
|
|
|
12. Kamitsinga
|
|
|
|
|
V
|
13. Nyamabuye
|
20
|
|
|
|
|
14, Rwiminsi
|
|
|
|
|
|
15. Kinihira
|
|
3. Mukarange
|
|
|
V
|
16. Kabare
|
20
|
|
|
|
|
17. Kalihira
|
|
|
|
|
|
18. Murehe
|
|
|
|
|
V
|
19. Nyagahuru
|
20
|
|
|
|
|
20. Nyaruvumu
|
|
|
|
|
|
21. Rukomo
|
|
5. Ruhenda
|
|
|
V
|
22. Kivugiza
|
20
|
|
|
|
|
23. Miiku
|
|
|
|
|
|
24. Murama
|
|
|
|
|
V
|
25. Nyakabungo
|
20
|
|
|
|
|
26. Ruhurura
|
|
|
|
|
|
27. Rukereza
|
|
|
|
|
V
|
28. Rwambona
|
20
|
6. Muhondo
|
|
|
|
29. Gatiba
|
|
|
|
|
|
30. Kamanyundo
|
|
|
|
|
|
31. Murambi
|
|
|
|
|
|
32. Musetsa
|
|
|
|
|
|
33. Mwange
|
|
7. Yaramba
|
|
|
|
34. Cyankaranka
|
|
|
|
|
|
35. Kabuga
|
|
|
|
|
|
36. Mwenyi
|
|
|
|
|
|
37. Nturo
|
|
|
|
|
|
38. Nyagafunzo
|
|
|
|
|
|
39. Rwata
|
|
Annexe 2.2. ZR CS DE
MULINDI : Les grappes
ZR
|
Noms de secteurs
|
Population
|
nombre de ménages total
|
nombre de ménages à enquêter
|
Noms cellules
|
Nombre de ménages à enquêter
|
2. Mulindi
20869
|
1. Butozo
|
5 758
|
1 107
|
V
|
1. Mohondo
|
20
|
|
|
|
|
2. Bwanika
|
|
|
|
|
|
3. Mulindi
|
|
|
|
|
V
|
4. Bugabira
|
20
|
|
|
|
|
5. Kirwa
|
|
2. Kaniga
|
5 719
|
1 121
|
|
6. Muyange
|
|
|
|
|
V
|
7. kabukiza
|
20
|
|
|
|
|
8. Munini
|
|
|
|
|
|
9.Ruboroga
|
|
|
|
|
V
|
10. Gitovu
|
20
|
|
|
|
|
11. Kabare
|
|
|
|
|
|
12. Ruhangiro
|
|
|
|
|
V
|
13. Nyagatare
|
20
|
|
|
|
|
14. Kamushure
|
|
|
|
|
|
15. Kannyoge
|
|
3. Nyakagizi
|
2 581
|
527
|
V
|
16. Kiruhura
|
20
|
|
|
|
|
17. Kigarama
|
|
|
|
|
|
18. Kabungo
|
|
|
|
|
V
|
19. Nyamutoko
|
20
|
4. Mukarange
|
2 922
|
551
|
|
20. Rugeshi
|
|
|
|
|
|
21. Rushyashya
|
|
|
|
|
V
|
22. Rurembo
|
20
|
|
|
|
|
23. macumirwa
|
|
|
|
|
|
24. Ruziku
|
|
|
|
|
V
|
25. Gikore
|
20
|
5. Mukono
|
2 021
|
412
|
|
26. Rukizi
|
|
Bungwe
|
|
|
|
27. Rwankonjo
|
|
|
|
|
V
|
28. Gikono
|
20
|
6. Murore
|
1 868
|
334
|
|
29. Maya
|
|
Bungwe
|
|
|
|
30. Bulindi
|
|
Annexe 2.3. ZR CS DE
RUSHAKI : les grappes
ZR
|
Noms de secteurs
|
Population
|
nombre de ménages total
|
nombre de ménages a enquêter
|
Noms cellules
|
Nombre de ménages à enquêter
|
1. CS Rushaki
29671
|
1. Muyumbu
|
|
|
V
|
1. Rushaki Centre
|
20
|
|
|
|
|
2. Kizinga
|
|
|
|
|
|
3. Gatonde
|
|
|
|
|
V
|
4. Mabare
|
20
|
|
|
|
|
5. Mbuga
|
|
|
|
|
|
6. Karwana
|
|
2. Rushaki
|
|
|
V
|
7. Nkamba
|
20
|
|
|
|
|
8. Ngabira
|
|
|
|
|
|
9. Nyamyumba
|
|
|
|
|
V
|
10. Karwoga
|
20
|
3. Mugina
|
|
|
|
11. Ndarame
|
|
12. Nyakabungo
|
|
|
|
|
V
|
13. Bugarama
|
20
|
|
|
|
|
14. Mugina
|
|
|
|
|
|
15. Nyange
|
|
|
|
|
V
|
16. Kiyombe
|
20
|
4. Kizinga
|
|
|
|
17. Ngabira
|
|
|
|
|
|
18. Gashiru
|
|
|
|
|
V
|
19. Nyabagore
|
20
|
|
|
|
|
20. Nyakibanda
|
|
|
|
|
|
21. Nyakara
|
|
|
|
|
V
|
22. Rugarama
|
20
|
23. Kamabare
|
|
5. Nyagakizi
|
|
|
|
24. Rusambyo
|
|
|
|
|
V
|
25. Kaagame
|
20
|
|
|
|
|
26. Kaniga
|
|
6. Bugwe
|
|
|
V
|
27. Rubyiro
|
|
28. Nyabyambu
|
20
|
Annexe 3. Fiche de
collecte : Utilisation et coûts des services dans le Dispensaire/CS
de .....................
|
08/04
|
09/04
|
10/04
|
11/04
|
12/04
|
01/05
|
02/05
|
03/05
|
04/05
|
05/05
|
06/05
|
07/05
|
Total
|
CPC total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
membres MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Accouchements Total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Accouchements MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hospitalisation Total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hospitalisation MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Références Total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Références MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recettes des malades
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recettes des MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ct Medicnts Total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ct Medicnts MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% MS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T. Modérateur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recouvrement TM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 4. QUESTIONNAIRE
FRANÇAIS DE L'ENQUETE MENAGE
(HOUSEHOLD SURVEY QUESTIONNAIRE)
Début de l'enquête :
date :...../...../2005 .........heures
DS de : Byumba
Secteur:..........................................Cellule :.............................
No du questionnaire
A. IDENTIFICATION
A.1. Type et nom de la formation sanitaire de la ZR:
..............
A2. Sexe du chef du ménage: M/F
A3. Age du chef du ménage:.............
A4. Profession : Cultivateur/ agent de l'Etat/ Secteur
privé/ Sans emploi
A5. Statut marital : Marié(e)/ célibataire/
séparée (divorcée)/ veuf
(ve)/mère-célibataire
A6. Niveau d'instruction: Analphabète/ Sait lire et
écrire/ Secondaire complet / Université
B. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET
DEMOGRAPHIQUES
B7. Nombre de personnes vivant dan le
ménage :..........
B8. Quelle est la valeur de votre revenu mensuel provenant de
vos produits et activités :
Salaire+Produits agricoles+produits
élevage+dons externes:................ ..... Frs
C. CONCERNANT L'UTILISATION ET L'ACCES AUX SERVICES DE
SANTE
C9. Combien de personnes du ménage qui seraient
tombées malades (a accouché) au cours des 12 mois
(année)
écoulées?.....................
C10. S'il y'en a le malade a-t-il fait recours aux services
d'une formation sanitaire :
1. Toujours
2. Quelquefois
3. Aucune fois
C11. Si pas toujours, pourquoi n'a-t-il pas fait recours
à la formation sanitaire ?
a. Manque d'argent
b. Recours aux guérisseurs traditionnels
(automédication)
c. N'était pas gravement malade
d. La FOSA se trouve loin : .........km de distance
e. Doute de la qualité des services
f. Autre
motif :......................................................
C12. Si le malade a fait recours à la formation
sanitaire, laquelle ?
a. CS de la zone de rayonnement (ou le plus proche)
b. CS hors zone (éloigné)
c. Hôpital de district
d. Hôpital de référence (CHUK, CHUB, HR
Faysal)
C13. Si oui, le malade a-t-il fait recours aux services dans
premières 24 heures de la maladie ? Oui/Non
C14. Avez-vous payé la totalité de la
facture/ticket modérateur demandée ? Oui/Non
C15. Etes-vous affiliée à une
assurance-maladie ?
a. Non
b. Oui, Mutuelle de santé
c. Oui, RAMA
d. Oui, FARG
e. Professionnelle(Bralirwa, BNR, SONARWA, ONG)
C16. Si non, pourquoi :
a. Je ne suis pas informée
b. Les mutuelles de santé n'ont pas encore
démarrée
c. Le coût d'abonnement est cher
d. Je n'ai pas besoin d'abonnement aux mutuelles de
santé
e. Autre
raison(lequel) :...............................................................
C17. Avez-vous une suggestion à propos de cette
enquête ?
Merci beaucoup pour avoir acceptée cet entretien, nous
vous assurons qu'il sera utile pour l'accessibilité des soins de
santé de la population.
No de l'enquêteur: E0......
Date :........./............../ 2005
Signature
Vérifiée par le superviseur : S0......
Date :..../....../2005
Signature
Annexe 5. IKIGANIRO CYEREKERANYE NO KWEGEREZA ABATURAGE IBIKORWA BY'
UBUZIMA BINYUJIJWE MU BWISUNGANE MU KWIVUZA
Njye
nitwa....................................................., nzanywe no kugirana
namwe(nawe) ikiganiro gito ku byerekeye uburyo bwo kwegereza abaturage ibikorwa
by'ubuzima, binyujijwe mu bwisungane mu kwivuza(mitiweli z'ubuzima). Ibyo turi
buganireho ni ibanga, nta mazina y'uwaganiriye ari bwandikwe.
Nkaba mbanje kugushimira(kubashimira), uburyo (m)unyakiriye,
no kubw'aka kanya (m)ubonye.
No y'umuryango(urugo): ..............
Igihe ikiganiro gitangiriye : Itariki :...../08/2005
.........heures
Umurenge (secteur) mutuyemo:..................................
Akagari (Cellule)........................................
A. UMWIRONDORO
A.1. Ikigo nderabuzima mwivurizaho ..........
A2. Igitsina cya nyiri urugo: Gore/gabo
A3. Imyaka ya nyirarwo :.............
A4. Akazi akora: Umuhinzi/Umukozi wa Leta/akora mu mirimo
yigenga /nta kazi afite/
A5. Irangamimerere:yarashatse/Ingaragu/yatandukanye n'uwo
bashakanye/Umupfakazi/
umukobwa wabyaye
A6. Amashuri yize: Ntayo/azi gusoma no kwandika/yarangije
ayisumbuye/yageze muri kaminuza
B. IBIREBANA N'IMIBEREHO Y'ABARI MU RUGO
B7. Umubare w'abatuye mu rugo:..........
B8. Mu kwezi mwaba mubona yose hamwe amafaranga angana
iki ?
Umushahara + igihembo + Ubuhinzi + Ubworozi + Inkunga +
imfashanyo :.........Frs
C. KU BYEREKEYE UBUVUZI
C9. Muri uyu mwaka ushize hari abantu barwaye (cyangwa se
babyaye) muri uru
rugo ?:..........
C10. Niba bahari bagiye kwivuza cayangwa kubyarira ku
ivuriro ?
4. Buri gihe
5. rimwe na rimwe
6. Nta na rimwe
C11. Niba batarivurije buri gihe ku ivuriro ( niba igisubizo
ari 2. 3. ) ni ukubera iki?
g. Twabuze amafaranga
h. Twaguze imiti muri farumasi, twivuje mu kinyarwanda
i. Umurwayi ntiyari arembye
j. Dutuye kure y'ivuriro
k. Ntibavura neza
l. Izindi
mpamvu :......................................................
C12. Niba umurwayi yaravurijwe ku ivuriro ni irihe ?
e. Ikigo nderabuzima kimwegereye
f. Ikigo nderabuzima kitamwegereye
g. Ibitaro by'akarere k'ubuzima ka Byumba
h. Ibindi bitaro ..................................
C13. Umurwayi yavujwe hashize igihe kingana iki arwaye: uwo
munsi/ hashize iminsi irenze
umwe
C14. Mwarishye amafaranga yose y'ubuvuzi ako mere yo gusohoka
mu ivuriro ? Yego/Oya
C15. Mufite ubwisungane mu kwivuza (mitiweli) ?
f. yego, Mitiweli y'ubuzima
g. OYA
h. Ubwishingizi bwa leta
C16. niba ari Oya (d) Kuki mutinjiye muri mitiweli :
a. Ntayo nigeze numva
b. Kuyinjiramo birahenze
c. Ntabwo nkeneye kuyijyamo
d. Indi
mpamvu(iyihe) :...............................................................
C17. Hari igitekerezo mwatwungura, nyuma y' iki kiganiro
cyerekeye mitiweli, cyangw se
kuburyo bwafasha mu kunoza imivurire
yanyu ?......................
Ndabashimiye cyane, ndabizeza ko ibitekerezo byanyu bizagira
uruhare mu iterambere ry'ubuvuzi hano ndetse n'ahandi.
No de l'enquêteur: E0...... Date :......./08/ 2005
Signature
MEMBRES DU JURY
Professeur MUNYANSHONGORE Cyprien
(Président du jury)
Ecole de Santé Publique/UNR. Chef du département
d'Hygiène, Environnement et Changement de Comportement
Professeur DUSHIMIMANA Abel (Membre du
jury)
Ecole de Santé Publique/UNR
Dr MUSANGO Laurent (Directeur de
mémoire)
Ecole de Santé Publique/UNR. Chef du département de
Politiques et des systèmes de Santé
Dr NTAGANIRA Joseph (membre du jury)
Ecole de Santé Publique/UNR. Chef de Département
d'Epidémiologie, Biostatistiques et Informatiques Appliquées
|