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creation d'une typologie d'habitat insalubre

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par Aboubakr Chaaraoui
Institut d'urbanisme et d'architecture de Meknes - BTS CNAM/IFTSAUMOS 2008
  

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2- Une explosion démographique récente :

D'après les statistiques de la direction régionale de l'habitat, Meknès a connu depuis le début du siècle une croissance démographique remarquable et une urbanisation rapide. Alors que la ville n'abritait que 11 000 habitants au début du vingtième siècle, sa population a triplé en 40 ans, passant de 234024 d'habitants dans les années 60 à 713609 d'habitants en 2004. Cependant, depuis une dizaine d'années, la croissance démographique s'est ralentie avec un taux de croissance de 1,5 % par an entre 1994 et 2004.

Mais cette moindre augmentation de population à l'intérieur de la ville, s'accompagne d'un déplacement de la population vers la périphérie nord est de Meknès (Toulal Anciens Combattants, Nzala....).

Le quartier Sidi Baba fait partie de ces quartiers limitrophes de Meknès qui ont connu une poussée démographique depuis ces dernières années :

Evolution démographique des ménages du quartier « Sidi Baba »

NOMBRE DE MENAGE

ANNEES

3- -Le phénomène de périurbanisation dans le quartier :

L'explosion démographique sur Sidi Baba est le fruit d'importants mouvements migratoires, sa population se caractérise par une mixité autochtone et de migrants. Ces derniers représentent aujourd'hui plus de la moitié de la population actuelle. Ces migrants, d'après leurs lieux de naissances, proviennent des régions proches de sidi Baba, mais le centre de la ville forme le premier noyau émetteur des émigrants de Sidi Baba.

Durant Les dix dernières années, le quartier a assisté une arrivée de nouveaux habitants issus des quartiers pauvres ou périphériques de Meknès ( Sfasif , Tawjtat, Ain Orma,...) qui ont choisi de quitter le périmètre urbain pour s'installer à l' intérieur de la ville .

Ce flux migratoire vers la périphérie de la ville s'explique par plusieurs facteurs :

· le cout élevé des loyers en ville.

· La population recherche une accession facile à la propriété.

· l'absence d'une politique de logement social adéquat.

· La recherche d'emplois qui peut s'expliquer par le développement industriel dans ces zones périphériques.

· Enfin une partie des migrations vers Sidi baba sont le fruit de regroupements familiaux.

4) L'enquête socioéconomique sur l'échantillonnage :

v POPULATION D'ORIGINE :

Type de travail

Artisans

Secteur moderne

Nombre de ménages

2

3

L'enquête faite dans le cadre de ce mémoire montre qu'il ya une partie importante de la population qui habite dans ce quartier depuis la naissance ou la petite enfance.

Répartition des ménages selon leur emploi

Ces anciens du quartier disposent plus souvent d'un travail régulier et même d'un emploi qualifié (30 %) ; 38 % d'entre eux sont engagés dans le secteur moderne. Leur revenu familial est plus élevé que celui d'autres groupes d'habitants.

Pratiquement aucun de ces chefs de famille ne travaille dans l'agriculture.

En revanche, le pourcentage de personnes chômeurs et plus élevé particulièrement la catégorie des jeunes.

Quant à leurs conditions de logement, bien que ces originaires du quartier occupent plutôt des baraques anciennes, celles-ci sont mieux construites, plus spacieuses et surtout mieux équipées que celles des autres habitants du quartier. Ajoutons à cela leur intégration parfaite dans le quartier ; ils expriment assez souvent le désir de rester sur place plutôt que de déménager pour trouver un meilleur confort.

34 % d'entre eux préfèrent rester dans le quartier. Ils y connaissent tout le monde, y ont beaucoup d'amis et de la famille. Ils ont aussi plus de fréquentation que les autres habitants du quartier, de la famille ou des amis ailleurs en ville.

Un tiers de ces anciens expriment leur satisfaction de vivre dans ce bidonville .Ils pensent que les gens sont prêts à travailler ensemble et que les autorités locales pourraient les aider à améliorer leur habitat ou l'équipement collectif du quartier.

v LES FAMILLES VENUES DE LA MEDINA

Ce groupe qui représente 14 % de l'ensemble de l'échantillon, est composé en majorité d'artisans (60 %) et d'ouvriers du secteur moderne (27 %). On y trouve peu de commerçants et pas d'agriculteurs. Le pourcentage de qualifiés est plus élevé dans ce groupe.

Type de travail

Artisans

Secteur moderne

commerçants

Nombre de ménages

4

2

1

Répartition des ménages selon leur emploi

La majorité des chefs de famille disposent d'un travail, mais souvent à temps partiel. Il y a peu de chômeurs (8 %). Les jeunes chefs famille (de moins de 26 ans) sont plus nombreux parmi ces anciens de la Médina. Les familles ont relativement moins d'enfants (72 % de 1 à 4 enfants). Enfin, leurs baraques sont en général mieux équipées que celles des autres groupes d'habitants : 20 % sont classées comme « assez confortables » (contre 14 % en moyenne), 40 % comme "modestes". Bien que certaines de ces familles soient arrivées dans le bidonville il y a déjà plus de 10 ans, leur flux a augmenté depuis 5 ans. Le déclin du secteur artisanal d'une part, et la crise du logement dans les médinas d'autre part, semblent être à l'origine de cet exode des médinas vers les bidonvilles.

v LES FAMILLES VENUES D'UN QUARTIER MODERNE

Ce groupe ne représente que 5 % du total des habitants interrogés. Il constitue un phénomène assez récent (moins de 5 ans), La moitié de ces chefs de famille sont des artisans, un quart travaille dans le secteur moderne, et un autre quart est constitué de commerçants. Il n'y a pas de chômeurs parmi eux.

Installées depuis peu de temps, leurs baraques sont équipées de façon modeste. Leur âge est réparti entre 26 et 45 ans ; ils ont plutôt des familles nombreuses de 6 ou 7 enfants. Ces derniers sont tous scolarisés. Il s'agit apparemment de familles citadines qui, aspirant à un niveau de vie plus élevé.

v LES FAMILLES VENUES D'AUTRES BIDONVILLES

Ce groupe représente 41 % de la population totale du quartier. Il comprend aussi bien des citadins que des ruraux, en majorité venus en ville depuis plus de 10 ans.

Type de travail

chômeurs

Petits métiers

commerçants

Nombre de ménages

4

6

9

Répartition des ménages selon leur emploi

La répartition d'âge de ces chefs de famille est la même que pour l'ensemble de l'échantillon. Le pourcentage de chômeurs est élevé dans ce groupe (près de 20 %). On y trouve par( 49%) ailleurs beaucoup de commerçants et un pourcentage important de "petits métiers" (Réparateurs, porteurs, gardiens ...) Quant à leur logement, il est en général plus mal installé que dans l'ensemble de l'échantillon, surtout pour ceux qui sont arrivés dans le quartier récemment.

Au cour de l'enquête ménages on a constaté des remarques ou commentaires faits lors de l'interview, qu'il s'agit là d'un groupe hétérogène composé des éléments suivants :

- familles relogées d'office à l'occasion de la destruction d'un bidonville ;

- familles ayant déménagé dans le quartier en vue d'une amélioration de leur habitat (logement ou environnement) ;

- familles obligées d'émigrer de leur ancien domicile vers un autre quartier pour des raisons personnelles (endettement...).

v 5. LES RURAUX

A part ceux qui sont arrivés en ville à l'âge d'enfant, les ruraux n'ont pas ou n'ont que peu de qualifications.

La majorité on abandonné l'ancien métier :

- ouvrier agricole ou berger (40 %) ;

- cultivateur ou éleveur (30 %) ;

- artisan ou commerçant (8 %).

Une minorité de 14 % seulement continue à exercer un emploi dans l'agriculture ou l'horticulture.

- 47 % ont trouvé une occupation dans les petits métiers d'artisanat: menuiserie, ferronnerie...de la ville (porteurs, réparateurs en tout genre, gardiens);

- 20 % tiennent un commerce, souvent en produits de la campagne : lait, légumes, oeufs.

- 19 % ont trouvé un emploi dans l'industrie (agro-alimentaire).

Mobiles d'émigration :

La raison principale de l'exode rural est le manque de travail et de revenus. La misère sévissant sur place, la dureté de la vie à la campagne, sont en général invoquées, de même que le manque de distraction et l'absence d'avenir pour les enfants. Enfin, nombre de ces ruraux ont quitté le village comme adolescents à la mort de leurs parents et ont été appelés par la famille déjà installée en ville.

Choix de la ville :

La majorité d'entre eux sont allés vers la ville la plus proche, qui est aussi souvent celle où d'autres membres de la famille ont déjà émigré. Toutefois, un tiers déclarent être allés là où ils avaient un travail précis en vue (ouverture d'une usine ou d'un chantier, embauche dans une carrière). Une petite minorité a fait son choix en fonction de projets plus lointains : émigrer à l'étranger, après s'être installé provisoirement à Meknès puis vers les autres villes du nord du Maroc.

Choix du quartier:

Le choix du quartier est déterminé principalement par la présence de famille ou d'amis, par la disposition d'une baraque ou d'un terrain, parfois par la proximité du lieu de travail. Une minorité a trouvé le quartier "par hasard". Cette dernière catégorie est d'ailleurs de loin la plus mal installée.

Travail et logement :

Ces ruraux ont-ils trouvé en ville ce qu'ils y cherchaient ? Ont-ils été déçus par la réalité de leurs conditions en ville ?

- "on se débrouille mieux en ville qu'à la campagne", ont dit les anciens ruraux. La solidarité familiale joue, et les commerçants font crédit...

L'isolement de la vie à la campagne semble avoir beaucoup pesé : "ici on est nombreux, il y a toujours moyen de gagner quelques sous". "Ici on se débrouille". C'est le mot le plus souvent entendu pendant les interviews.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore