Dans notre étude, nous avons voulu vérifier si
il existe une relation de causalité n entre l'éducation et la
croissance économique en Algérie, et pour cela, nous avons
menée en premier temps une analyse de l'évolution du
système éducatif Algérien après
l'indépendance, ce qui nous a permis de montrer l'énorme effort
consenti par l'Etat Algérien en matière de scolarisation des
différentes souches de la population, à travers les
différentes politiques et réformes adoptées par
l'Algérie. De cette analyse quantitative nous avons remarqué que
les effectifs scolarisés (tous niveaux confondus y compris ceux de
l'enseignement supérieur) ont eut une évolution croissante et
soutenue durant toute la période d'après l'indépendance,
cette évolution na pas présenter de signe de rupture ou de pic
significatif, ce qui signifie que l'éducation national à
été depuis toujours une préoccupation majeure pour les
autorités Algériennes. Cependant, le budget alloué
à l'éducation, s'est vu exclu de l'évolution commune des
différents indicateurs quantitatifs du système éducatif,
et ceci est dû principalement à la crise économique qui a
secoué le pays au milieu des années 80, et les restrictions
budgétaires des dépenses publique adoptées par l'Etat en
raison du programme d'ajustement structurel imposé par le FMI.
Ainsi, on peut dire que depuis l'indépendance et dans
l'ensemble, l'enseignement en Algérie a connu d'importants changements,
et la plupart des paramètres quantitatifs du système ont
évolué dans la même direction (augmentation continue des
effectifs et des diplômés, augmentation du personnel,
différenciation grandissante des offres de formation).
Alors, pour évaluer la relation qui existe entre
l'évolution du capital humain et celui de la croissance
économique, nous avons consacré un chapitre à
l'étude de la littérature empirique traitant de ce sujet. Cette
littérature nous a montré que l'existence d'un effet positive de
l'éducation sur la croissance économique été sujet
de débat économique et économétrique très
passionnant, les différents modèles utilisés dans la
littérature empirique donnaient des résultats contradictoires et
n'arrivaient pas à montrer de manière concrète l'effet
positif du capital humain sur la croissance.
Notre examen de la recherche sur les liens entre
l'éducation et la croissance économique nous a conduit à
souligner les difficultés de validation empirique des différentes
théories, premièrement, en raison de la nature des données
de comparaison internationale, qui sont en continuelle, mais lente,
amélioration, et deuxièment en raison des différents
problèmes économétriques rencontrés dans la
spécification des modèles empiriques utilisés. Nous avons
vu que cette ambiguïté qui règne dans les travaux de mesures
de l'effet de l'éducation sur la croissance économique, a
poussé certains auteurs comme Pritchett à s'interroger sur
l'existence même d'un lien entre éducation et croissance
économique, principalement pour les pays en voie de
développement, Pritchett alimente l'idée selon laquelle les
résultats négatifs trouvés ne sont pas dû à
la mauvaise qualité des données disponibles ou à des
méthodes empiriques défaillantes, mais principalement à
l'hétérogénéité des pays, certains pays
auront donc des effet négatifs de l'éducation sur la croissance
économique et ceci est dû principalement à l'environnement
institutionnel et politique de ces pays.
Malgré que la plupart des auteurs ont exclu les pays
pétrolier de leurs échantillons des pays étudiés,
en raison du caractère rentier de leurs économies, Certains
d'autres ont jugé nécessaire de les inclure. Ainsi, nous avons
montré sur la base des travaux de ces derniers auteurs, que la
majorité des pays pétroliers et parmi eux l'Algérie ont
eut une productivité totale des facteurs négative. Nous avons
ensuite analysé l'évolution de cette productivité pour le
cas de l'Algérie et nous avons expliqué les causes de sa
négativité.
Afin de répondre à la problématique
posée dans le début de notre travail et après avoir
répondu dans les 2 premiers chapitres aux deux questions que nous avons
dérivé de cette problématique à savoir :
· Comment le système éducatifs
algériens a-t-il évolué ?
· Dans quelle mesure la littérature
empirique existante peut-elle évaluer l'impacte de l'éducation
sur la croissance économique ?
nous avons consacré un 3ème
chapitre, dans lequel nous avons présenter la théorie des
modèles univariés et multivariés des séries
temporelles et plus précisément celle des vecteurs
autorégressifs « VAR ».
Après avoir stationnarisé les séries,
nous avons construit deux modèles VAR, le premier comprend les variables
SCO, BAC, DEP et PIB, le 2nd comprend les variables DIP et PIB. Nous
avons testé l'existence d'éventuelles relations de
cointégration entre les variables, et nous avons trouvés les
tests négatifs.
L'utilisation du modèle VAR nous a permis de voir les
différentes interactions qui existent au sein des variables
d'éducations d'une part, et entre ces mêmes variables et la
croissance économique représentée par la variable PIB
d'autre part. Ces interactions ont été étudiées en
utilisant les fonctions de fréquences impulsionnelles. Ces
dernières nous ont montré comment le PIB s'est comporté,
via les choques appliquées aux différentes variables
d'éducation et vice versa. Nous avons montré que ces chocs
étaient transitoires, ce qui a confirmé la stationnarité
de nos modèles var estimés.
L'analyse de causalité de granger nous a permis de
répondre à la 3ème question
dérivé de la problématique à savoir :
· Existe-il des relations de causalité entre
les sphères éducatives et économiques en
Algérie?
En répondant oui, à cette question nous avons
aussi rejeter la première hypothèse de notre recherche selon
laquelle Aucune relation de causalité n'existe.
En ce qui concerne l'hypothèse n° 2
selon laquelle La relation de causalité
existe, nous avons montré que cette hypothèse fonctionne
dans un seul sens, c'est-à-dire que la relation de causalité qui
existe est unidirectionnelle, elle fonctionne dans un sens unique, celui de la
croissance vers l'éducation : les résultats des tests de
causalités ont montré l'existence d'une relation de
causalité de la croissance vers le nombre de bachelier dans le premier
modèle, et de la croissance vers le nombre de diplômés dans
le 2nd modèle.
Notre analyse de causalité nous a fourni d'autres
informations concernant l'exogèneité des variables
étudiées. Ainsi, tous les variables d'éducation, à
savoir (les dépenses, les bacheliers, et les effectifs
scolarisées) pour le premier modèle et la variable
diplômée pour le 2nd modèle sont toutes
exogènes par rapport à la croissance économique. Ce
résultat signifie que les théories néoclassiques comme
celles adoptés par Solow (qui suppose que le progré technique est
un facteur exogène au système) sont plus aptes à expliquer
la nature de la relation entre éducation et croissance économique
en Algérie, car elle concordent plus avec les résultats de notre
modèle, contrairement aux théories de la croissance
endogène qui supposent que le capital humain est endogène au
système.
Enfin, notre plus grand souhait est de voir ce travail
constituer une plate forme scientifique à d'autres recherches dans
l'avenir, pour essayer de répondre à plusieurs questions non
abordées par notre recherche à savoir :
· Pourquoi l'éducation ne cause pas la
croissance économique ?
· Comment permettre à l'éducation
d'être un moteur de croissance économique dans notre pays
?