Les micro-crédits et le bien être socio-économique des ménages( Télécharger le fichier original )par Adolphe IRAGI RUGAMBWA isdr bukavu (institut supérieur de développement rural) - licence en planification régionale 2007 |
CHAP. II : MICRO-CREDIT ET L'ENTREPRENARIAT A BUKAVU :ATOUTS ET CONTRAINTESII.0. INTRODUCTIONEn effet, bien qu'il soit lourdement admis que la micro-finance est susceptible d'aider les femmes, peu de programme propose des moyens répondant aux demandes spécifiques des femmes pauvres en matière de service d'Epargne. Pour Rebecca M. Vonderlack et Mark Shreiner, l'intérêt pour la micro-finance au-delà du simple micro-crédit s'est développé lorsque les praticiens de la micro-finance ont compris que les petits prêts ne sont pas toujours adaptés aux femmes pauvres (Kabeer, 2001). Après tout, un prêt se transforme en dette, et en cas de disparition d'une source prévue de financement du remboursement, les pauvres se retrouvent en situation de crise (Rogaly, 1996) (41(*)). Vue ce qui précède, nous confirmons que cela est vrai pour certains ménages bénéficiaires de micro-crédit, car à cause de certains imprévus soit maladies ou autres, ces ménages sont obligés de consommer le crédit à d'autres fins et pour rembourser, soit il faut vendre une chèvre, un poste radio ou la T.V. Ainsi, l'emprunt se révèle souvent plus de risque que l'Epargne. De plus, si tout le monde ne peut pas se voir allouer un crédit, on ne souhaite pas s'endetter, tout le monde a la capacité d'épargner pour se constituer un avoir. Bien sûr, l'épargne exige des sacrifices immédiats et avec l'épargne contrairement à l'emprunt, le sacrifice précède la récompense. En revanche, l'épargne offre une flexibilité et, alors que les emprunteurs paient des intérêts, les épargnants perçoivent des intérêts. De plus, le choix d'épargner est volontaire, une fois que l'on est endetté, le remboursement est obligatoire. L'épargne et le prêt ont tous deux leur place, mais l'épargne constitue souvent un meilleur choix pour les femmes pauvres (42(*)). Malheureusement, la majorité de ces ménages ont une épargne faible lors du démarrage et cela constitue la base de beaucoup de raisons de leur échec car ils confondent la poche de ménage et à celle de Micro-crédit investi dans les affaires ou activités économiques. On y soutire des fonds sans tenir compte des conséquences qui en découlent. Aujourd'hui, des multiples travaux (par ex. : Sinha et Matin, 1998, Johnson, 1998) ont mis en évidence le fait que bon nombre de crédits, normalement destinés à financer une activité entreprenariale, sont en réalité alloués à la consommation, puis remboursés à partir de sources de revenus préexistantes (43(*)). Vu l'inexistence des structures financières formelles, le manque de confiance aux COOPEC, aux Banques de l'Etat, la majorité des ménages et/ou hommes d'affaires gardent leur épargne ou argent à la maison. Beverly, Moore et M. Schreiner, 2003 renchérissent en disant que « l'argent liquide gardé à la maison est plus facile à retirer et à dépenser que s'il est à la Banque ». Cependant, pour préserver leur épargne, les femmes pauvres doivent résister aux demandes des enfants qui ont besoin de vêtements, des maris qui veulent boire ou jouer, de la famille et des voisins qui sollicitent des emprunts ou des cadeaux. Ces pressions à court terme pèsent moins si l'argent n'est pas visible et lors d'atteinte. En plus, pour une femme pauvre, l'obligation sociale d'épargner un montant fixe par jour, par semaine ou par mois, peut constituer une excuse acceptable pour rejeter ces sollicitations (44(*)). A Bukavu, les maisons d'habitation furent transformées en Banque pour ces causes citées ci-haut et pour certaines, cela est un véritable blocage pour la constitution de leur épargne ou investissement. * 41 Rebecca M. V et Mark Schreiner, Femme, Micro-finance et Epargne : quelques proposition tirées de l'analyse des pratiques informelles, 23 Septembre 2003, P.1. * 42 Rebecca M.V et Mark Schreiner, Op.cit, P.3 * 43 Rebecca M. V et Mark Schreiner, Op.cit, P.4 * 44 Idem, Op.cit, Pp.7-8 |
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