INTRODUCTION GENERALE
Notre approche d'élaboration de projet
s'inscrit dans un processus de développement local en rupture du
schéma traditionnel de la planification dans laquelle l'ensemble des
projets à réaliser étaient décidés et
appliqués par des administrations centrales sans qu'il y ait forcement
de consultation préalable des bénéficiaires auxquels ils
étaient destiné.
Ici, le concept de projet inclut la participation
active de tous les acteurs d'un territoire pour identifier et réaliser
les projets de sorte qu'il ne s'agit plus des projets qui correspondent
uniquement aux aspirations des commanditaires.
Du coup, le projet devient le point de rencontre des acteurs
locaux. Il est l'élément autour duquel va s'organiser
volontairement ou de manière spontanée, les formes de
coopération entre les individus. Il est le point de rencontre entre les
formes de marché et les formes de régulation sociale. Le projet
devient ainsi, une communauté d'intérêt des acteurs.
C'est bien pour cette raison que l'étape
préalable à la construction de tout projet passe par
l'étude du contexte dans lequel il doit se réaliser. En effet, le
contexte doit permettre de comprendre l'articulation de la
société locale, ses rapports de forces, mais aussi les modes
d'intervention extérieures. C'est sur la base de cette
compréhension qu'on pourra susciter la participation des acteurs et leur
mise en réseau ainsi que l'appropriation par ces mêmes acteurs, du
projet à initier.
Par ailleurs, la construction du projet en
lui-même reposera sur un diagnostic externe, permettant d'avoir une
connaissance descriptive et historique du problème à
résoudre.
Autrement dit, le diagnostic doit permettre
d'hiérarchiser et de zonifier un certain nombre de problèmes
communs à la zone de l'intervention, ce qui à son tour permettre
de proposer des axes de développement en vu de répondre aux
problèmes identifiés.
Ce résultat ne pourra être obtenu qu'à
partir d'une connaissance de ce qui existe tant au plan sectoriel que sociale,
de la localisation et du fonctionnement de ce qui existe. Ce sont ces points
qui montreront objectivement quels sont les besoins de la communauté
vivant sur cet espace et quelles sont les ressources dont elle dispose pour y
répondre; d'où la nécessité d'une observation
économique et sociale qui ne peut se faire qu'avec la participation des
acteurs de la société. Du coup, on devra faire un second
diagnostic. Ce diagnostic qui est dit diagnostic participatif ou villageois est
l'outil essentiel pour le choix des axes de développement, pour
créer ou consolider les réseaux d'acteurs qui prendront une part
active à l'élaboration du projet, son approbation, son
application et à sa gestion.
Ainsi donc notre cours se compose de cinq chapitres:
Chapitre I : Généralité sur
les projets
Chapitre II : Identification des acteurs
locaux
Chapitre III : Le diagnostic scientifique ou
documentaire
Chapitre IV : Le diagnostic participatif ou
villageois
Chapitre V : La phase projet ou de programmation
participative
CHAPITRE I- GENeRALITE SUR LES PROJETS
1- LES PROJETS SECTORIELS
Définition : Ils tendent
au développement d'une activité en particulier et leur
critère essentiel de faisabilité sera axé sur la
rentabilité financière et leur réalisation. Il peut s'agir
par exemple de la construction d'une unité de production. Le facteur
déterminant pour la réalisation de ce type de projet sera le
couple coûts/marchés. L'envergure du projet peut être
locale, régional, national, mondial.
Par qui, pourquoi ? L'acteur
principal de ce type de projet est la branche professionnelle, entreprise ou
l'entité à laquelle il s'applique, il s'agit par exemple d'un
projet de formation, la décision reviendra aux ressources humaines ou au
gérant de l'entreprise qui feront réaliser une formation
spécifique aux employés (exemple : les formations du
FDFP)
Pourquoi ? Ces projets sont une
réponse à une situation de crise ou un besoin d'expansion d'une
entreprise ou d'un secteur d'activité. Ce sont les
nécessités de l'une ou de l'autre qui motive une mise en oeuvre
d'un tel projet.
Comment ? C'est le
caractère individualiste qui prédomine ici. Rarement l'initiative
d'un tel projet associera d'autres personnes sauf en cas de
nécessité absolu comme la mise en place d'un système
d'approvisionnement communautaire.
2- LES PROJETS D'INFRASTRUCTURES A CARACTERE
STRUCTURANT
Définition : ces projets
touchent à la construction de grandes infrastructures : routes,
barrages, chemin de fer, aéroports, etc...., nécessaires au
développement d'une région ou d'un pays. Ils sont
également générateurs d'implantation de nouvelles
activités et d'emplois.
Par qui ?/pour qui ? Ces
projets impliquent trois groupes d'acteurs : les commanditaires et
financiers d'un coté, les réalisateurs d'un autre, enfin les
bénéficiaire directs ou indirects.
Pourquoi ? Ce type de projet
répond à un besoin économique d'abord, social ensuite au
niveau d'une localité donnée. Par exemple : c'est parce
qu'il n'y a pas de voie de communication que les villages enclavés ont
du mal à écouler leur production agricole, toute chose qui
n'améliore pas leur capacité économique et leur bien
être social.
Comment ? Les réalisateurs
sont sélectionnés sur la base d'appel d'offres nationales ou
internationales. Il peut s'agir d'appels d'offres fractionnées par types
de travaux à réaliser ou d'appels d'offres globaux.
3- LES PROJETS D'EQUIPEMENT LOCAL
Définition : Ce sont des
projets identifiés, définis et budgétisés par une
collectivité territoriale en fonction de ces compétences
transférés par la loi et de ses capacités
financières. Ces projets ont pour objectif de doter la
collectivité d'un équipement spécifique qui sera
réalisé à la suite d'un appel d'offre si le coût
total de l'opération excède 60 millions de francs CFA.
L'équipement peut être économique, social, culturel,
sportif etc.
Par qui/pour qui ? Ces conseils
relèvent de la volonté d'un conseil d'élus locaux qui fait
appel à une entreprise ou à ses propres services technique pour
établir la faisabilité du projet et le cahier de charges
nécessaires au lancement de l'appel d'offre. Ces projets sont
destinés essentiellement aux administrés des collectivités
ou à ses voisins immédiats (hôpital, centre sportif,
bibliothèque...)
Pourquoi ? Ces projets
répondent aux besoins exprimés ou ressentis par la population
locale et doivent correspondre à la satisfaction d'un besoin local.
Comment ? Une étude de
faisabilité doit au préalable être réalisée
pour vérifier la pertinence du projet. Ensuite il faudra définir
le contenu du projet et son coût. Cette étude est en
générale menée par un cabinet agrée par la PACOM
(programme d'appui à la conduite des opérations municipales),
à laquelle les différentes collectivités sont
affiliées.
4- LES PROJETS INSTITUTIONNELS
Définition : ce sont des
projets exprimés par plusieurs institutions. Ils tendent à
améliorer le fonctionnement des mécanismes de régulation
de la société. Leur objectif est d favoriser aussi le mode de
recouvrement des impôts que de redistribution des revenus. Ils impliquent
de ce fait une collaboration entre plusieurs institutions.
Exemple ; le projet de décentralisation qui
implique le Ministère de la fonction publique, celui de
l'Intérieur et de l'Economie et des Finances.
Par qui/pour qui ? En
général ces projets procèdent de la volonté d'un
gouvernement national ou local. Mais la volonté peut procéder de
l'extérieur (exemple : plan d'ajustement structurel de la banque
mondial) ou simplement au niveau local (le conseil municipal).
En fonction de la nature du projet, les
bénéficiaires seront soit l'économie nationale
(ajustement) soit la population locale.
Pourquoi ? Ces projets
répondent généralement à un besoin d'organisation
ou de réorganisation.
Comment ? Il faudra d'abord faire
un état des lieux de l'institution pour en déceler les
disfonctionnements et carences. On mettra ensuite un plan d'ajustement en place
pour corriger les insuffisances relevées.
Exemple ; l'AGETU pour la confection des
autorisations de transport et le recouvrement des taxes.
5- LES PROJETS SOCIAUX
Définition ; Ces projets
visent à réaliser les politiques de lutte contre les causes et
les manifestations de la pauvreté. Autrement dit, ils visent à
réduire les déséquilibres économiques et sociaux en
vue d'intégrer les populations marginalisées des zones urbaines
et/ou rurales dans le processus général de
développement.
Par qui/ pour qui ? Ces projets
proviennent en général d'un gouvernement dans son intervention de
chercher plusieurs voies pour répondre à la question de
pauvreté de ses populations. De plus en plus des ONG internationales et
des Organismes Internationaux de coopération interviennent aux
cotés des gouvernements pour réaliser de tels projets au profit
des couches marginales de nos sociétés dont le potentiel
économique reste très faible.
Pourquoi ? Le maintien de la
population dans des situations de précarité économique,
représente un réel danger qui peut freiner le processus de
développement et accentuer certains phénomènes comme
l'exode rural, le banditisme, l'alphabétisme etc.
Comment ? A court terme, en
essayant d'apporter une accessibilité au marché intérieur
par l'attaque du chômage et la création d'activités
génératrices de revenus. Mais aussi pour des programmes
d'habitat, d'infrastructures sociales, d'accessibilité à l'eau
potable etc.
A long terme, programme d'enseignement préscolaire et
d'éducation populaire comme l'alphabétisation etc....
LES DIFFERENTS TYPES DE PROJETS
(récapitulatif)
TYPES
|
DEFINITION
|
PAR QUI
|
POUR QUI
|
POURQUOI
|
COMMENT
|
sectoriel
|
Développement d'une activité
spécifique dont le critère essentiel de faisabilité est la
rentabilité financière
|
-Entreprises (comité directeur, service
économique et RH)
-Branche professionnelles
|
ibidem
|
-Répondre à une situation de crise
-Répondre à des besoins
d'expression
|
-Caractère individualiste
-données financière = moteur de ces
projets
|
Grand projet d'
infrastructure à caractère
structurant
|
Construction de grande infrastructure telle que les
routes, autoroutes, barrage, aéroport, port, chemin de fer, etc....,
nécessaire à une région ou à un pays
|
-Commanditaire : Etat et/ou collectivité
territoriale
-Financeurs : Etat et/ou organisation
internationale de financement ; collectivités
territoriales
-Réalisateurs : sociétés
d'envergure internationales, groupements internationaux de
sociétés
|
-Entreprises existantes
-Entreprise recherchant lieu
d'implantation
Service à la population
-Population dans son ensemble
|
-Améliorer les conditions de
production
-Répondre aux besoins
Des marchés extérieurs
-Faciliter l'accès au développement
social
|
-Appels d'offre nationale et/ou internationale
-Apport de technologie propre et des personnels
d'encadrement (pas ou peu de transfert de technologie ou de savoir
faire
|
Projet d'équipement local
|
Défini et budgétisé par une
collectivité pour se doter d'un équipement spécifique
(économique, social, culturel, sportif, etc.)
|
-Bureau d'étude
-Entreprise (souvent locales)
|
La collectivité et sa population
|
Répondre aux besoins
Exprimés ou ressentis
Par les populations
locales
|
-Etude de faisabilité
-Appel d'offres
|
institutionnel
|
Amélioration du fonctionnement des
mécanismes de régulation de la société.
caractère transversal
|
-Gouvernement
-Collectivités territoriales
-Organismes techniques internationaux
-Bureau d'études
|
-Economie nationale /régionale
-Populations locales
|
Répondre à un besoin
d'organisation/
réorganisation
|
-Etat des lieux (dysfonctionnement,
carence)
-Plan d'action
|
social
|
-Contribution et amélioration des politiques
nationales de distribution et de participation
-Réduction des déséquilibres
économique et sociaux
-Intégration des populations
marginalisée
|
-Organismes internationaux de coopération
-ONG
-Organismes sociaux
|
-Population en situation de
pauvreté
-Population à bas revenus
|
Intégrer les populations concernées
dans le circuit de la consommation
|
-Attaque du chômage et sous emploi
-Programme d'habitat
-Réalisation d'infrastructures
sociales
|
CHAPITRE II : IDENTIFICATION DES ACTEURS LOCAUX
IP : Cette partie vise à apporter
à l'auditeur, une connaissance des acteurs de terrains, leurs
rôles et comportements afin de faciliter leur identification. Par
ailleurs ce sera un atout permettant la mise en place des réseaux dans
le cadre des projets.
Le projet de développement passe
nécessairement par l'identification des acteurs locaux qui
définissent le territoire aussi bien d'un point de vu
hiérarchique, actuel que futur. C'est donc l'identification, qui va
induire la phase préparatoire du projet, c'est à dire
l'étude qu'il doit comporter, à savoir le projet
prévisionnel, l'identification des objectifs, la mobilisation des
populations, l'animation et la coordination d'une programmation participative.
Il apparaît donc impérieux pour
l'animateur de projet, d'avoir une idée des différents acteurs
qui composent le territoire ainsi que leur rôle dans la communauté
et essentiellement dans le projet à réaliser.
1- LES ACTEURS POLITIQUES
La mise en oeuvre d'un projet local de
développement structuré autour des acteurs locaux suppose une
forte volonté politique qui amènera ces acteurs à prendre
part aux décisions qui auront une incidence sur le devenir de leur
territoire.
L'expression de cette volonté politique se manifeste
par l'appel auprès des acteurs de la société locale
à participer, de manière conjointe et cohérente à
l'identification et à la réalisation des actions à mener,
de même que par un soutient dans la recherche de financement de ces
actions.
Les acteurs politiques sont donc les personnes
élues par la communauté, ou qui sont l'émanation de la
communauté, exerçant sur le territoire de la
collectivité.
2- LES ACTEURS INSTITUTIONNELS
Ils sont ici de deux types : les institutions
représentant la volonté politique d'un projet participatif et les
institutions purement techniques telles que les chambres consulaires, les
organismes de formatons, les chambres professionnelles.
Les premières sont crées à
l'initiative des acteurs politique conscients de la nécessité,
parfois de l'obligation, d'un projet participatif.
Quand aux secondes, elles ont pour fonction essentiels, d'une
part, de réunir, d'animer et de coordonner l'action de tous les autres
acteurs pour qu'ils adhérent aux études inhérentes au
programme, afin qu'ils s'approprient les résultats de ces études
et choissent, parmi les axes de développement qui se dégagent de
ce travail.
D'autre part, ces institutions ont pour fonction de veiller
à la bonne marche et à la réalisation des actions
correspondantes.
3-LES ACTEURS ECONOMIQUES
Il s'agit ici des entreprises de tous secteurs
confondus : exploitation agricole, industrie, artisanat, commerce, grandes
entreprises et PME, coopérative agricole, en général les
acteurs constitueront un des groupes bénéficiaires de
façon direct ou indirect du projet à mettre en place. Par
ailleurs représentant le noyau de la richesse d'un territoire aussi bien
pour leur savoir faire que pour leur participation à la redistribution
de revenu local, il est impératif de les identifier, ainsi que leurs
propres initiatives dans le cadre du projet, au moins dans le cadre d'un
réseau.
4- LES ACTEURS SOCIAUX ET
CULTURELS
Il s'agit habituellement de représentant de
communauté organisés en association de quartier, en syndicat, en
mutuelle...Ils représentent aussi bien les groupes anciennement
implantés que les nouveaux arrivés, et sont souvent issus de la
confrontation des deux groupes.
Ils agissent pour l'amélioration des conditions de vie
de la population, par conséquent, sont étroitement liés
aux secteurs publics et de production, touchant et/ou occupant cette même
population. C'est pour quoi les projets doivent s'élaborer et se
réaliser avec leur participation et pour eux aussi.
5- les Organisation Non
Gouvernementaux
Issues d'initiative des églises, des syndicats ou
de citoyens, elles furent appelées organisation non gouvernementales par
les organismes du Système des Nations Unies afin de mieux les
différencier des partenaires habituels des systèmes d'aides
traditionnels dispensés par les administrations, les
sociétés parapubliques et les Grandes entreprises privées.
Leur présence s'est affirmée en afrique de l'ouest à
partir de la grande sécheresse du Sahel en 1973, pour répondre
à une situation d'extrême urgence qui a provoqué un flux
d'aide extérieure géré par les ONG du nord, qui ont
suscité l'émergence des partenaires locaux dont beaucoup
deviendront ensuite les premières ONG locales.
Les ONG ont pour fonctions essentielles, le conseil et
la prestation de services en promouvant ou exécutant des projets
et /ou en encadrant des groupements paysans.
Cependant, même si les ONG jouissent d'une bonne
réputation, leur aide pour les plus pauvres diminue à mesure que
ceux-ci progressent vers le développement. L'action des ONG très
importante soit-elle doit être analysée avec précaution.
6- LES RESEAUX
Il s'agit d'entités qui se sont réunies
afin d'élargir leur tissu relationnel et d'utiliser leur
compétence respective pour accroître leur rapidité et leur
efficacité dans un domaine pour lequel ils sont sollicités.
Il existe par ailleurs, des regroupements spontanés qui
peuvent se faire sur la base de la recherche d'un produit ou pré produit
nécessaire aux entreprises concernées et qui ne sont pas
forcement dans le même secteur d'activité, tel que les centrales
d'achats.
Il est très important de repérer ces
réseaux et de s'en rapprocher. D'abord parce qu'ils sont source de
dynamisme. Ensuite, parce que dans une société et une culture
d'entreprise particulière, individualistes, ils ont su
spontanément identifier des intérêts communs et les
rechercher. Enfin, parce que lorsqu'il s'agira de regrouper divers acteurs
autour d'une tache commune, ces réseaux constitueront un appui essentiel
pour démontrer le bien fondé des travaux communs.
CHAPITRE III- LE DIAGNOSTIC SCIENTIFIQUE OU
EXTERNE
IP : l'objectif de cette partie est de
permettre à l'apprenant de voir comment certains facteurs peuvent avoir
une influence sur le succès du projet à initier. Il est toute
fois important de signaler que l'ensemble des données locales doivent
toujours et systématiquement être comparée aux mêmes
données départementales, régionales voir nationales afin
que les déséquilibres spatiaux puissent être
identifiés.
Le diagnostic à effectuer, ici prendra en
compte différentes études à mener. Lesquelles
études permettront une première approche des problèmes du
territoire.
1- L'ETUDE PHYSIQUE
Elle a pour objectif de situer le territoire dans
l'espace, de connaître les principaux aspects de sa géographie
physique et les grandes voies et réseaux de communications et de
services.
a) localisation et limite
Il faut situer le territoire de l'espace
départemental, régional ou national et ses limites avec
précision de sorte que son étude soit reliée au reste de
la région ou du pays.
Exemple ; le territoire X est situé dans la partie
ouest du département. Au sud il est bordé par le
département de Y au nord par la commune de X, à l'est frontalier
avec tel pays, à l'ouest il est bordé par tel cours d'eau.
Par ailleurs, il faudra donner des informations sur sa
composition humaine, la densité de la population, les
caractéristiques au niveau du sexe (m/f), le découpage
administratif (centre urbain, quartier, village...)
b) structure environnementale
Il s'agit de renseigner les informations
concernant les aspects géomorphologiques, hydrographiques, climatiques,
pédagogiques ainsi que les grandes infrastructures qui peuvent avoir
incidence sur la répartition et les activités de la
population.
Ces informations doivent particulièrement
montrer l'accessibilité au territoire et permettre une meilleure
évolution des équipements et do coût nécessaire du
projet.
Exemple : le coût de réalisation d'une
plantation sera plus important suivant qu'il s'agit ou non d'une terre propice
à une culture.
2- L'ETUDE DEMOGRAPHIQUE
Elle favorise l'analyse de l'évolution
historique de la population et des diverses composantes. Si cette
évolution ne permet pas nécessairement d'identifier la nature
même des problèmes d'un territoire, elle permet cependant de
déceler les problèmes sociaux et économiques qu'il faudra
résoudre.
Les indicateurs de ces problèmes seront la
croissance naturelle et les flux migratoires. Dès lors, il devient
impérieux de comparer l'ensemble des phénomènes
observés (sociaux, économique, institutionnels) avec
l'évolution de la population.
En effet, la population est à la fois le moteur
et l'instrument du développement, c'est en son sein qu'on trouvera les
acteurs du territoire.
En plus, le travail et l'approche ne seront pas les
même selon la taille de la communauté concernée par le
problème posé.
Aussi, les composantes de la croissance naturelle et les
migrations permettront de commencer la caractérisation des conditions de
vie de la communauté et la capacité de cette communauté
à participer au développement du territoire.
Cette capacité sera différente selon que l'on a
affaire à une communauté à fort pourcentage de migrants,
à famille nombreuse, réduits, etc...
Que montrent ces indicateurs ?
-Quand la croissance nette est supérieure à la
croissance naturelle cela démontre que le territoire attire les
migrations ce qui démontre un dynamisme économique de la
localité, il faut donc prévoir des infrastructures en
matière d'habitat, eau, enseignement, santé, communication
etc.... sous peine de générer des facteurs de marginalisations
comme l'implantation de quartiers précaires.
-Quand la croissance est négative et donc
inférieur à la croissance naturelle, cela montre que le
territoire n'est pas attractif et qu'il repousse des populations. Cela montre
aussi l'insuffisance des conditions de vie dans la localité. Il faudra
donc rechercher les facteurs qui expulsent les populations et pour ce faire il
faut s'intéresser aux études économiques et sociales.
A travers quelques formules de calcul des indicateurs
notamment :
*Taux de croissance naturelle
[(Naissance 2005 à 2007) -
(décès 2005à 2007)]
Pop2005 + [(Naissance 2005 à 2007)-
(décès 2005 à 2007)] x 100
2 Tps (1an)
*Taux de croissance nette
Pop 2007- population 2005 x 100
Pop 2007 - population 2005 tps (1an)
2
*Taux de migration apparente
Pop 2007- [(pop2005) +naissances 2005 à 2007)]
-décès 2005 à 2007 x 100
Pop 2005
tps (1an)
A ces indicateurs il y'a d'autres facteurs
démographiques qui aideront à découvrir les
problèmes du territoire. Il s'agit notamment de la structure de la
population (jeune, adulte, 3eage), la fréquence des
mouvements migratoires, la croissance urbaine, l'évolution de la
population économiquement active (PEA) ayant un emploi. Dans ce dernier
cas, si la croissance de cette population est forte cela traduira une
croissance d'activité économique traditionnelle ou nouvelle de la
localité. Il faudra donc identifier l'activité en expansion
dans la localité et l'encadrer.
Il s'agit d'hypothèses que les enquêtes
devront permettre d'affirmer ou informer. En l'absence de donnés
économique locale, le mouvement migratoire et la densité par
unité d'habitat (étude sociale) devraient en constituer les
premiers indicateurs.
Si au contraire la croissance de la PEA est plus
faible que celle de la population cela traduirait un déclin de
l'activité économique locale avec notamment la suppression
d'emploi ou la raréfaction de la matière première.
NB : les donnés que nous
analysons à ce stade de notre diagnostic documentaire nous permet de
détecter certains problèmes apparaissant sur notre territoire.
Elles nous permettent de rechercher dans les données sociales et/ou
économiques les problèmes essentiels et les problèmes
secondaires. C'est pourquoi nous allons maintenant apprécier les
secteurs sociaux et économiques.
3- L'ETUDE SOCIALE
Elle a pour objectif d'analyser l'évolution
des conditions de vie de la population et par voie de conséquence,
d'évaluer l'impact des politiques publiques. Si les conditions de vie
sociale sont bonnes, cela favorisera une bonne possibilité de
développement de l'activité économique dans la
localité.
a) les infrastructures sociales
a)-1 l'habitat
Nous comparerons ici le taux de croissance de
l'habitat au taux de croissance de la population. Si le 1er est
supérieur au second, cela montre des possibilités d'accès
au logement et donc une amélioration des conditions de vie. A l'inverse
si la population croit plus vite que l'habitat nous aurons soit un maintien ou
une détérioration des conditions de vie.
Tableau évolutif de l'habitat et de la
population
Département
|
Localité du projet communal
|
Habitat occupé
96 07
|
Taux de croissance habitat
|
Taux de croissance population
|
1
|
1
|
|
|
|
2
|
2
|
|
|
|
N
|
N
|
|
|
|
Région
|
|
|
|
|
Source du tableau : RGPH 98
Cette amélioration ou
détérioration des conditions de vie doit être
comparée aux autres taux de croissance précédemment
étudiés de sorte que l'on puisse voir s'il existe une
correspondance ou pas avec les autres taux, ce qui permettra de localiser plus
spécifiquement les zones à fort potentiel de problèmes.
a-2) densité habitationnelle ou taille
moyenne des familles
En général dans nos pays africains,
chaque unité d'habitat correspond à une famille, ainsi donc la
densité habitationnelle pourra être considérée comme
la taille moyenne des familles.
Ici, la tendance relevée concernant l'habitat,
sera confirmée soit par la croissance ou la diminution du nombre
d'habitant par unité d'habitat de même que par les variations du
fait de la croissance naturelle ou des migrations.
Tableau habitationnel (population)
Département
|
Localité du projet
communal
|
Moyenne densité
98 07
|
Variation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source du tableau : RGPH 98
Il s'agit ici de comparer l'évolution des taux
de mortalités et de natalités et partout, voir le changement
intervenu dans la croissance naturelle avec l'évolution de la
densité habitationnelle. On procédera ainsi que nous venons de le
faire, pour voir s'il y a eu baisse du taux de densité donc un
progrès social. Cependant, il faudra vérifier que la baisse du
taux de densité n'est pas liée à un mouvement
d'émigration hors du territoire.
D'autres conséquences peuvent procéder
de la comparaison de ces taux. Il peut arriver que la croissance de la
population soit nettement supérieur à la croissance de l'habitat
et que les taux migratoires soient négatifs (émigration). Cela
peut démontrer deux problèmes sérieux : soit une
émigration beaucoup plus forte, soit une immigration sur le même
territoire malgré les conditions difficiles, avec des populations ne
disposant pas de revenus suffisant pour accéder au logement individuel.
Dans un cas comme dans l'autre, il peut s'agir d'un changement dans les besoins
de main oeuvre spécifique ou d'exode rural.
Les phénomènes ici constatés
pourraient être confirmés par des indicateurs tels celui des
migrations ou de structure de la population (exemple : la pyramide des
ages par sexe).
Il peut aussi arriver que le taux de croissance de
l'habitat soit supérieur à celui de la population, montrant ainsi
une diminution du nombre de personnes par logement mais que le taux de
migration soit tout de même négatif, signifiant plus ou moins une
émigration. Un tel phénomène signifierait la
présence de problèmes économiques sérieux et
d'énormes difficultés sociales.
a)-3 l'équipement de
l'habitat
L'équipement de l'habitat sera fonction des
conditions de vie des individus. Ainsi, si le taux de l'équipement ne
suit pas celui de l'habitat, cela pourrait traduire qu'il s'agit d'habitat
précaire ou que le taux de croissance de l'habitat signifiait seulement
le développement d'un bidonville (ce que pourrait aussi confirmer les
indicateurs d'urbanisation et de migration) Le taux de croissance de
l'équipement pourra permettre aussi de vérifier l'implantation de
nouvelles unités de production dans la zone s'il est négatif.
Si au contraire ce taux croit très vite par
rapport à celui de l'habitat cela traduit une amélioration des
conditions de vie des anciens habitants mais aussi des nouveaux venus.
Tableau de taux d'équipement (à
adapter suivant la zone)
Département
|
commune
|
Abonnement individuel (96 07)
|
Branchement commercial
(96 07)
|
Types toilettes
(96 07)
|
Eau
|
TV
|
Electricité
|
|
|
chasse
|
fosse
|
sans
|
robinet
|
puit
|
Nle
|
Int.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Région
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
a)-4 l'enseignement
Le tableau à réaliser ici devra montrer
l'effort qui à été fait au cours de la période
considérée dans le secteur de l'enseignement primaire, secondaire
générale et technique, universitaire et par classe ou salle
suivant les données qui nous intéresse et que nous compareront
aux standards nationaux voir internationaux.
Nous pourrons ainsi apprécier les efforts
réalisés et mesurer les efforts qui restent à faire pour
arriver à ces standards. Pour ce faire il faudra prendre en compte
l'enseignement public et l'enseignement privé.
Ici on comparera les taux de croissance correspondant à
chaque colonne du tableau au taux de croissance de la population en âge
de scolarisation primaire et secondaire (voir croissance de la population par
tranche d'age et sexe). Dans le meilleur des cas le taux de croissance des
tranches d'age scolarisable suivra la même courbe que les taux de
croissance des classes, des élevés et des maîtres. Si non,
il s'agira de trier les conséquences des insuffisances des courbes pour
identifier les problèmes à ce niveau et envisager une
réponse adéquate.
Ces courbes pourraient renseigner sur les conditions
sociales de vie, sur la mortalité infantile (taux de croissance
mortalité/natalité) et sur le niveau de l'éducation
générale de la population. Il renseignera sur le taux d'enfants
au travail, ce qui traduit la pauvreté externe des parents. Dans un tel
cas de figure il s'agira d'orienter le projet vers une intégration de
ces populations marginalisées de sorte à améliorer leurs
revenus. Ce qui va favoriser la scolarisation de leurs enfants et
améliorer le taux d'alphabétisation dans la localité.
Tableau d'enseignement primaire
Département
|
commune
|
Nbre école
(98 07)
|
Nbre classe
(98) (07)
|
Nbre élève
(98 07)
|
Nbre maître
(98 07)
|
E/Primaire
(98 07)
|
E/Mat.
98 07
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Région
|
|
|
|
|
|
|
|
Nb : Les Taux de croissance pour chaque donnée
permettront d'apprécier le rapport entre le nombre d'enseignants, nombre
des élèves et d'écoles
Enfin, dans le cadre d'un projet de formation continue
par exemple il sera important d'identifier les programmes proposés,
qu'il faudra comparer avec les besoins en formation des entreprises
détectées à travers l'enquête, pour vérifier
s'il existe une adéquation ou non, afin de réfléchir sur
le travail en commun que pourraient réaliser les autres centres de
formation et les entreprises.
a)-5 LA SANTE
Ici encore, il faudra mesurer les efforts
réalisés et ceux à faire pour une standardisation avec les
normes nationales ou internationales. Mais ici, il faudra seulement
s'intéresser aux établissements publics.
On prendra en compte : le nombre d'institutions
par type (CHR, hôpital général, dispensaire,
maternité, centres de santé etc....), le nombre de
médecins, de spécialistes, d'infirmiers, de personnels
paramédical (ambulanciers, AS, EP, ES, etc....) et de lits seront
calculés pour 1000 habitants de sorte que nous puissions établir
des comparaissons avec les standards internationaux définis par l'OMS,
ou le ministère étatique chargé de la santé.
Ensuite, il faudra comparer ce résultat avec les différentes
zones de la région pour connaître la distribution
géographique. Cela nous permettra de savoir si notre zone est
marginalisée. Si non quel est son retard et déterminer les
mesures à adopter.
Tableau pouvant être
adapté
Département
|
commune
|
Type d'institutions
|
Médecin/1000hbt
|
Spécialiste/1000hbt
|
Infirmiers/1000hbt
|
Paramédical/1000
hbt
|
Lit/1000
hbt
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Région
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Ministère Français de la
santé
b) l'infrastructure de production
b-1) le réseau routier
Les efforts en cette matière doivent être
évalués afin de voir leur impacte sur certains problèmes
de noter territoire. Notamment pour ce qui concerne l'écoulement des
productions, la fluidité de la communication et même le
désenclavement de la zone.
Les efforts à vérifier ici porteront
spécifiquement sur l'ouverture de nouvelles routes ou pistes permanentes
(modification de l'utilisation des sols à des fins de route sans apport
en bitume) ou s'ils portent sur l'amélioration de l'existant
(transformation d'ancienne piste en route par exemple). Dans ce dernier cas,
l'effort consenti ne correspondra qu'au renforcement des structures existantes
alors que dans le premier cas il peut exprimer l'ouverture de nouvelles
structures de production installées dans la zone ou enfin exprimer une
volonté d'interconnexion des communautés isolées entre
elles, ce qui favorisera le déplacement des personnes et des
marchandises.
Pour une saine appréciation de ces efforts, il
faudra superposer la carte du réseau routier avec la cartographie et la
carte de répartition de la population et avec une carte
générale de localisation des principales productions. Ainsi nous
pourrons savoir si les lieux habités, les zones de production agricole,
sont par exemple d'accès facile ou pas. Cela permettra également
de déterminer plus facilement les zones dans lesquelles se
réaliseraient à moindre coût les projets
d'aménagement ou de production du fait du réseau routier ou de
pistes, toutes choses pouvant influencer le coût de l'investissement.
c) le réseau de transports
Il est important de savoir quels sont les modes et les
fréquences de transport de personnes et de marchandises, d'où
partent ces circuits et ou vont-ils ? Cela permettra, outre le fait
d'avoir un indicateur sur les flux de personnes et de marchandises, de
réfléchir sur les possibilités de diversification
d'activité autour des points de transport et d'arriver de ces lignes
(à représenter sur la carte).
Pour le recueil des informations dans ce secteur il faudra
mener des enquêtes auprès des transporteurs ou des services
pouvant fournir des informations sur le flux des personnes et des marchandises
(ex OIC).
Tableau pouvant être adapté
deTransport de personnes ou de marchandises
Département
|
Communes
|
Haute saison
Voit-AV-train-car
|
Basse saison
Voit-AV-train-car
|
provenance
|
destination
|
fréquence
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Région
|
|
|
|
|
|
|
Source du tableau : enquête
Remarque : l'ensemble des
enquêtes effectuées jusqu'à présent, nous permet
d'analyser comment la zone croit et les moyens dont elle dispose pour
reproduire sa force de travail. Il faut maintenant rechercher comment elle
constitue des revenus pour satisfaire à ces besoins vitaux et participer
à un processus de développement participatif dans le cadre du
projet qui sera élaboré dans la localité.
4-L'ETUDE ECONOMIQUE
Elle a pour objet d'analyser l'évolution de
l'activité économique dans ces diverses composantes. Cette
évolution, comparée aux résultats des études
précédentes devra faire émerger les problèmes qui
se posent à la population pour améliorer ses conditions
d'accès à la consommation.
Dans la plus part des cas, cette étude sera
limitée par l'absence de donnée, l'absence de statistiques
fiables, ou encore l'inadaptation des données produites aux besoins du
développement local. Nous traiterons donc cette partie en fonction de
données générales que nous pourrons trouver auprès
des services déconcentrées de l'Etat ou les institutions
financières. Il faudra impérativement compléter cette
étude par une enquête de terrain. Cette étude doit enfin
être accompagnée de cartes de localisation et de flux.
a) approche
générale
il faut d'abord connaître l'évolution de
la participation du département ou de la région de localisation
du projet au PNB ou au PIB (mais ces données sont à prendre avec
précaution), afin de vérifier si l'évolution
économique correspond ou pas à l'évolution sociale de la
population, et de connaître aussi bien les secteurs en
développement que ceux en régression, en terme de vitesse et de
localisation (le défaut de PIB et PNB peut être comblé par
les valeurs de production par branche départementale ou
régionale). Si nous ne disposons que de valeurs nationales comme le PNB
où le PIB, la première enquête sera auprès des
services de statistiques départementales ou régionales qui ont
fourni les statistiques locales qui ont servi à évaluer les
données nationales.
Exemple : tableau de
participation régionale au PIB national
NB : la colonne Activité est à
adapter aux activités réalisées dans la zone.
Activités
|
Participation (%)
1996 2007 taux de croissance
|
Agriculture
Pêche
Chasse
Mines
Industrie
Electricité -eau - gaz
Construction
Commerce
Transport
Communication
Banques, assurances
Tourisme
Administration publique
Autres
|
|
|
|
Ce tableau nous permet de connaître les secteurs
d'activités en progression ou en déclin par rapport à
l'économie nationale et locale, ainsi que la progression ou le
déclin de l'emploi concerné. Comparons maintenant ce taux de
croissance avec les taux de croissance de la population et avec les taux
migratoires.
--si les taux de croissance économique
sont supérieurs au taux de croissance de la population, il devrait y
avoir un taux migratoire positif ou nul.
Si ce dernier est positif, c'est que le mouvement de
croissance est amorcé depuis un certain temps et que les
activités se diversifient.
S'il est nul, c'est soit que les statistiques
économiques sont trop récentes, soit que la croissance
constatée n'a pas (encore) engendrée de dynamique proprement
dite.
--Si les taux de croissances
économiques sont supérieurs au taux de croissance de la
population mais qu'apparaît un déclin dans les activités
les plus importantes de la zone (agriculture par exemple), les taux migratoires
devraient être nuls ou négatifs et il est quasiment certains qu'un
exode rural et une création de bidonville en zone urbaine est à
prévoir.
Cela voudra dire aussi qu'un changement de population
correspond à un changement de besoin notamment en terme de formation
(exemple : les formations qualifiantes qui viennent s'ajouter à
l'enseignement général classique), de service (exemple : les
micros crédits à coté des banques classiques), et de
nouveaux types d'acteurs. Notons cependant qu'une telle situation ne veut pas
dire pour autant, que les populations affectées par le déclin
d'un secteur d'activité n'ont pas la capacité de produire
suffisamment mais plutôt que leur accès au marché, se
trouve limité ou encore, que ce marché dépend de facteurs
externes.
Toutes ses situations sont autant de raisons pour
mettre en place des projets de diversification des activités et
même de transformation locale des produits (on pourrait citer en exemple
les usines d'égrenage du coton dans le nord de la cote d'ivoire).
Enfin, si les taux de croissance économique
sont inférieurs au taux de croissance de la population, le taux
migratoire devrait être faible ou négatif, tandis que le taux de
croissance urbaine sera excessif. Enfin, on devrait voir apparaître une
forte croissance de zone migratoire et du secteur informel.
C'est surtout auprès des structures
déconcentrées de l'Etat, qu'il faudrait rechercher les
réponses aux questions relatives aux données économiques
de la région, le département ou la localité du projet.
b) L'agriculture
Après la localisation à l'aide de la
carte des différentes cultures et activités, il faudra essayer
d'analyser leurs évolutions.
Exemple : tableau
d'évolution des principales productions (possibilités d'adopter
des cultures et tableau à faire ci possible par communes,
départements, ou régions avec des données
actualisées).
Production
|
Unités de mesure
|
Volume produit
96 07 Tx C
|
Prix unité
96 07 Tx C
|
Nombre de producteurs
96 07 Tx C
|
destination
|
1
2
3
N
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ce tableau permettra de voir
-les changements intervenus dans la production (les cultures
émergeantes)
- les phénomènes crées par la
dépendance vis à vis du marché extérieur
(exemple : en cote d'ivoire la production de café et de cacao
augmentent tandis que les prix baisses).
-il permet enfin d'un point de vue sociologique, de comprendre
les correspondances comme le flux migratoire vers la ville, l'arrivée ou
le départ de main d'oeuvre agricole.
c) l'industrie, l'artisanat, le
commerce
L'approche de ces activités passera d'abord par
un inventaire de chacune d'entre elles. Il sera en effet important de savoir
qui fait quoi et à quel endroit, et de mettre en relation cet inventaire
avec la structure de la population ainsi qu'avec les taux d'équipement
et les flux de personnes et de marchandises.
Pour faire cet inventaire il faudra s'attacher les services
des centres d'impôt et les services de recettes des mairies qui disposent
de la liste des contribuables dans ces différents secteurs.
Il faudra compléter ces informations avec celles dont
disposent les chambres consulaires comme la chambre des métiers (pour
ces dernières données il faut prendre les recensements
récents et non les déclarations d'existence). Il faut prendre ces
inventaires sur deux années de référence afin de constater
le taux de croissance de ces activités ce qui permettra d'évaluer
le dynamisme de chaque activité et même de la localité
considérée.
Cet inventaire permettra ensuite, d'établir une
première zonification sociale qui sera importante en milieu urbain
particulièrement, pour attaquer des problèmes d'urbanisme (bidon
ville, zone d'habitation précaire du fait notamment des moyens
précaires de la main d'oeuvre des unités industrielles).
En effet, l'observation de la répartition des
activités permettant en général de différencier les
zones « riches, moyennes ou pauvres » par la nature des
activités qui s'y développent.
Dans une zone riche par exemple, on trouvera quelque
boutique de luxe, grandes cliniques ou écoles privées, grands
super marchés etc. Dans la zone moyenne par exemple on trouvera une
grande variété de magasins de meubles, ustensiles de cuisine,
supermarchés de petite envergure etc....Dans les zones pauvres par
exemple on n'aura de petits magasins de détail, des artisans avec des
matériaux rudimentaires, des bistrots et gargotes etc....
Cet indicateur sera aussi le baromètre du
niveau de décision du travail social qui sera un bon indicateur quant au
niveau de vie des populations exerçant les différentes
activités. Plus les activités sont diversifiées, plus
grande est la division sociale du travail et plus élevée est la
rentabilité pour la société.
En l'absence d'activité sociale comme c'est le
cas notamment à YAMOUSSOUKRO, il sera important de localiser les
circuits et activités touristiques, de même que l'artisanat, le
commerce et les services (banques, assurances etc....) et de mettre en relation
ces localisations avec les populations correspondantes en recherchant
notamment, combien de personnes sont concernées par ces
activités.
Tableau circuits touristiques (adaptation aux
localités)
Départements
|
agences
|
guides
|
hôtels
|
Nbre de lits
|
restaurant
|
mois
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau artisanat formel et informel
(adaptable) inventaire absolu
Départements
|
cuir
|
métal
|
bijoux
|
bois
|
construction
|
électricité
|
mécaniciens
|
autres
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Région
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau commerce formel et informel (adaptable)
inventaire absolu
Département
|
communes
|
gros
|
détail
|
Stock
|
Autres (ajouter autant de colonnes)
|
1
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
N
|
|
|
|
|
|
Région
|
|
|
|
|
|
Les données concernant ses tableaux existent en
général au niveau national et souvent régional. Elles
peuvent être retrouvées aussi, avec des enquêtes de terrain
permettant ainsi d'identifier les flux de marchandises, les secteurs en
difficultés et les possibilités de diversification des
activités.
d) les réseaux ou groupements
d'intérêt économique (GIE)
Il faudra identifier les réseaux existants
quelque soit le domaine d'activité (agriculture, industrie, commerce,
artisanat...) et préciser leurs activités, leur démarches
et leurs résultats. Par exemple une coopération pourra faciliter
l'accès au marché d'un certains nombre d'un certain nombre
d'exploitants ; une association d'industriels peut faciliter la
résolution de problèmes situés dans l'environnement des
procédés de production (formation, environnement etc..), une
association de commerçants peut constituer une centrale d'achat.
Si ces réseaux n'existent pas, il faudra les
promouvoir en utilisant pour cela la vision globale du territoire que l'on
commence à percevoir à ce stade de notre étude. Cela
consiste concrètement à regrouper un certains nombre d'acteurs
autour d'un intérêt ou d'un problème commun et de
constituer ainsi un groupe de pouvoir qui aura plus de facilité dans la
réalisation d'intérêts communs ou de problèmes
touchant l'ensemble.
Le regroupement en réseau ne sera pas toujours
facile, aussi le gestionnaire de projet devra rechercher dans la culture local
les voies et moyen lui permettant de réussir cette étape.
e) l'activité
financière
Il est impératif de l'observer afin de mesurer les
possibilités d'accès aux crédits, aussi bien pour les
populations que les associations, coopératives, bref les entreprises
formelles ou informelles.
Tableau d'inventaire financière : A
adapter suivant le type de comptes
Départements
|
communes
|
Type d'institution juridique
|
Volume moyen département
|
Taux moyen
|
|
|
|
agri
|
ind
|
com
|
pers
|
autre
|
agri
|
ind
|
pers
|
autre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NB : les informations à
rechercher seront fonction du résultat escompté pour renseigner
ce tableau. Il faudra s'attendre aux réticences de ces institutions qui
ne donnent pas facilement les chiffres.
Le type d'établissement indique le type de prêts
pouvant être accordés (à l'industrie, à
l'agriculture, au logement, artisanat etc..).
Les volumes de dépôt montreront la propension des
populations à économiser et à voir l'évolution du
nombre de compte d'épargne.
Remarque : ici nous aurons des
informations sur les points faibles de l'économie locale, le dynamisme
qui existe et le potentiel des ressources locales.
5 : LES FORCES ET FAIBLESSES DE LA LOCALITE
Points forts
|
Points faibles
|
+
|
_
|
Etude physique
-localisation propice à centre de transite de
m/s
-localisation propice au développement du
tourisme
Etude démographique
-croissance réguliére de la population
depuis 10ans
-1/3 de la population à moins de 10
ans
- un flux important de population vers la zone
-une grande proportion de la population est active
Etude sociale
-croissance de l'habitat important que la
population
- nombre réduit des membres des
familles
- nombre important d'école primaire
-présence de centre de santé
Etude économique
-activités économique
diversifiée
-taux de croissance économique
important
|
-enclavement de la zone/pistes
impraticables
-absence de politique locale de tourisme
-artisanat local non organisé
-une croissance très forte de la
population
-infrastructures scolaires insuffisantes
-développement de quartier
précaire
-Migration important hors de la zone
-migration importante hors de la zone
-absence de médecin
spécialisés/évacuation de malade hors de la
zone
-difficulté de transport des
marchandises
-absence d'un observatoire
économique
|
NB : ce tableau est la
représentation graphique de toute la littérature concernant les
études menées plus haut.
6) LA PHASE DE PROPOSITIONS
Pour conclure la phase du diagnostic scientifique, il
faut la compléter par des hypothèses de développement ou
des axes de développement qui devront être approuvés par
les acteurs locaux.
Cela implique que les acteurs locaux expriment
librement leur choix et/ou leur volonté au sein d'un groupe qui les
réuni tous (exemple un réseau des décideurs locaux).En
effet, si les propositions (axes ou hypothèses) ne sont
présentées qu'à une partie des acteurs, on ne pourra
présenter qu'a une partie des acteurs, on ne pourra prétendre
à un processus participatif ce qui dénature le processus de
développement local projeté.
Il est donc indispensable, si ce n'est le fait de
créer un réseau de développement qui inclura les
représentants de l'ensemble des acteurs du territoire avec un mode de
fonctionnement permettant à chacun de participer au débat.
a)-les hypothèses
Il s'agit d'identifier avec les acteurs locaux
l'hypothèse de développement à envisager en fonction des
problèmes à résoudre.
En général deux hypothèses seront
proposées :
-l'hypothèse basse : il s'agit dans ce cas de
renforcer l'existant sans modifier profondément l'existant.
Généralement cette hypothèse vise à renforcer les
services sociaux à la population sans entreprendre des actions sur les
structures de production (exemple : projet de création d'un service
d'éducation spécialisée dans un hôpital).
-L'hypothèse haute : elle consistera à
proposer un renforcement de l'existant tout en considérant le
renforcement de l'existant comme le Point de départ d'une nouvelle
dynamique (exemple : après la mise en place de l'unité
d'éducation spécialisée on pourra promouvoir un projet
d'AGR à l'intension des usagers de l'unité). Il y a ici deux
projets dont la seconde est l'aboutissement de la première (projet de
gare routière). Dans les différents cas la volonté
politique jouera un rôle important dans la mesure où les acteurs
politiques peuvent influencer positivement ou négativement le
succès des hypothèses.
b)-identification des axes de développement
En choisissant de déterminer ces axes, ils
devront porter sur des espaces du territoire, des problématiques
communes à ces espaces et des problématiques spécifiques
inhérentes aux contrées sans pour autant renforcer ou
générer des déséquilibres.
Dans un premier temps, il s'agira donc de mesurer le
niveau de développement de chaque composante du territoire pour mieux
cerner les équilibres et déséquilibres spatiaux (voir les
études).
Dans un second temps, en s'appuyant sur le tableau points
forts, points faibles il faudra déterminer l'influence de chaque
variable étudié dans chaque composante et en en fonction de son
taux de croissance, établir une échelle de valeur qui permettra
d'identifier précisément les problèmes communs à la
majorité des composantes.
Par exemple : face à un problème d'emploi
actuel et d'arriver prochain sur le marché dune forte proportion de
jeunes, les entreprises pourvoyeuses d'emploi n'arrivent pas à adapter
leur technologie aux besoins du marché (par exemple : le
problème de qualité).Par ailleurs, l'incapacité des
entreprises à générer de nouveaux emplois, cree un
phénomène de marginalisation (bidonville) renforcée par un
exode rural, lié à la paupérisation dans le monde
agricole. Enfin, le territoire, soumis à des pressions externes
(dépendance vis-à-vis des prix du marché international),
n'arrive pas à s'insérer dans un marché national encore
mois international. L'analyse des données dans la phase des
études et de l'analyse des données statistiques permet
aisément d'identifier de quantifier ces phénomènes.
De l'exemple évoqué nous aurons d'une
part :
-faible taux de croissance ou régression de l'emploi
-faiblesse des indices de production
-taux de croissances élevés des tranches d'age
jeune
-taux de migration et d'urbanisation en croissance rapide
D'autre part nous pourrons aussi constater :
-taux de croissance naturel élevé
-difficulté d'accès à l'enseignement
à l'enseignement ou l'inadaptation des programmes de formation au besoin
des entreprises
-difficulté d'accès au crédit
Dans un cas comme celui évoqué ici,
l'hypothèse basse consistera par exemple à vouloir créer
des emplois en investissant dans l'amélioration de l'accès
à l'enseignement ainsi qu'à des projets de lutte contre la
pauvreté (nutrition, santé...).
L'hypothèse haute ici consistera par exemple à
la diversification des activités par l'exploitation des ressources
locales, l'adéquation entre la formation et les besoins des entreprises
(1er projet : enquête d'identification des entreprises,
2e projet : mise en place des formations espérées
par les entreprises).
Elle peut consister aussi à l'accès au
crédit (création de fonds de soutien ou de garantie) etc....
NB : -quelque soit l'hypothèse
retenue par les acteurs locaux, elle doit déboucher sur un ensemble de
projets exprimés sous forme de projets ci possible.
Après cette phase de diagnostic qui nous a
permis de disposer d'informations sur le territoire et d'identifier
l'hypothèse ou l'axe de développement à retenir, il faut
maintenant procéder à la phase du diagnostic participatif ou
villageois auprès des populations elles-mêmes.
-Pour retrouver les informations indispensables à ce
diagnostic il est nécessaire de parcourir les bibliothèques
(Ministère de l'agriculture, Ministère des affaires sociales,
Ministère de l'économie, Ministère du plan etc....). Il
est aussi impérieux de recourir à la documentation disponible
auprès de certaines structures comme l'ANADER, le BENETD, les projets
nationaux, les ONG ayant déjà réalisé un projet sur
notre territoire etc....
CHAPITRE IV : LE DIAGNOSTIC PARTICIPATIF OU
VILLAGEOIS
NB : il est très important de
connaître la culture locale pour aborder ce chapitre.
Cette phase d'étude sera réalisée
essentiellement auprès des populations locales ou des usagers, futures
bénéficiaires directs ou indirects du projet ou des projets
à envisager, suivant les hypothèses ou axes de
développement qui ont été identifié dans le
chapitre précèdent.
Pour rendre compte du processus participatif nous
évoquerons les méthodes, les outils puis le déroulement
nécessaire au succès de cette phase.
1- LES METHODES DU DIAGNOSTIC
PARTICIPATIF
Il existe plusieurs méthodes servant à
l'animateur du projet de recueillir les informations auprès des
populations ou usagers bénéficiaires des projets.
Cependant nous nous intéresserons uniquement ici
à deux méthodes vues leur facilité de mise en oeuvre et
les résultats probants qu'ils apportent à l'animateur :
a) la méthode d'analyse rapide et de
planification participative (marp).
Cette approche de recherche rapide et interactive avec
les populations concernées est née de la constatation des
échecs de nombreux programmes de développement. Deux raisons
expliquaient ces échecs : D'une part, nombres de programmes et
projets avaient en effet souvent été élaborés par
des « experts » extérieurs sur la base de
diagnostics très faibles et peu consistants réalisés sans
réelle consultation des populations concernées. D'autre part,
lorsque diagnostic il y avait, il était souvent le résultat
très décalé dans le temps de processus d'enquêtes
quantitatives coûteuses en hommes et moyens et qui souvent n'arrivaient
pas à des recommandations fines.
a) 1 la technique de la marp.
a)- 1.1. Présentation
générale
Il s'agit d'une méthode de recherche
participative et d'un outil d'apprentissage qui rempli le vide laissé
par les méthodes de recherche traditionnelles, qui ne permettent pas de
mieux comprendre la réalité rurale. La MARP est un ensemble
d'approches et d'outils, utilisés pour permettre aux populations rurales
et urbaines de présenter leurs connaissances sur leur situation et leur
condition de vie. La MARP ou RRA (Rapid Rural Appraisal) est un processus
d'apprentissage intensif, itératif et rapide, orienté pour
connaître des situations spécifiques. Cette méthode utilise
de petits groupes multidisciplinaires et une grande diversité de
méthodes, outils et techniques pour la récolte d'informations.
Il y a quatre types d'utilisation de la méthode MARP,
qui correspondent de facto aux temps forts du cycle de projet :
· Lors de la phase de diagnostic (mission exploratoire,
diagnostic plus long)
· Lors de l'analyse d'une question thématique
(liée à la mise en place de recherche-actions),
· Lors de la phase de planification (conception
participative des actions) ;
· Lors de la phase d'évaluation de l'action.
a)- 1.2. La matière première : le savoir
local
On peut définir le savoir local comme l'ensemble des
expériences et des connaissances utilisées par un groupe social
dans le processus de décision pour trouver des solutions aux
problèmes et aux défis qui lui sont posés.
Les paysans (des communautés agricoles ou des
communautés plus industrialisées) ont une vision très
complexe du monde. Ils disposent d'une nomenclature de plantes, de
mécanismes de diagnostic et traitement des maladies humaines et animales
et utilisent des techniques de culture adaptées aux différents
sols. Ce savoir a été développé durant des
siècles et constitue aujourd'hui un élément fondamental de
la culture et de la technologie de chaque société. Ces
savoirs ont souvent été méprisés et la plupart du
temps complètement ignorés. Aussi, Les projets qui s'appuient sur
les pratiques et les savoirs existants sont-ils plus attractifs pour la
population que ceux qui sont faits avec des approches extérieures et
donc étrangères.
a)- 1.3. Conditions de mise en
oeuvre
Méthodes à la fois participatives,
rigoureuses et souples, les MARP demandent une présence sur le terrain
de quatre à six jours par secteur. La clé de la réussite
du processus est en effet la confiance. Dans la mise en place de La
méthode, la population doit bien sentir qu'elle est
considérée comme un partenaire et jamais comme un objet
d'étude, voici la base du succès de l'enquête.
Pour faire une utilisation efficace de la MARP il est
nécessaire :
· D'identifier l'information à obtenir, les
objectifs, qu'est-ce que l'on veut apprendre ?
· De bien choisir les zones à
étudier par une stratification notamment;
· De bien choisir la composition de l'équipe de
recherche ;
· De s'assurer que celle-ci est prête à
rester sur le terrain toute la durée de l'exercice et qu'elle s'est
appropriée les objectifs recherchés.
a)- 2 les outils pour
l'obtention des données
Les outils pour la récolte des données sont les
suivants :
a)-2.1 l'observation
directe.
Il s'agit de la première partie du recueil des
données. Grâce à l'observation on peut obtenir une
validation des statistiques et données théoriques obtenues sur
les dommages et sur la situation sociale et économique de la
zone.
a)-2.2 la mise en place d'un processus collectif de
discussion
Profiter de l'assistance aux réunions des
associations locales, des groupes de voisins et d'amis, des équipes de
projets et des groupes d'attente à l'hôpital pour susciter le
débat en groupe à travers par exemple les jeux de cartes, ou
dessins.
a)-2.3 les entretiens individuels
Individuels ou collectifs, les entretiens faits avec des
groupes d'intérêt requièrent un instrument d'enquête
plus fermé, avec des questions plus précises.
a)-2.4 le
témoignage.
Dans certains cas, l'illustration des faits et des effets
des mythes ou légendes sur la vie des personnes et des familles, ainsi
qu'encadrer l'événement dans la vie de la communauté,
peuvent donner une vision plus riche de l'ensemble de la situation.
a)-3 les autres outils de réalisation de la marp
De façon pratique, les marp utilisent une gamme
d'outils théoriquement simples :
*les données secondaires: c'est la première
technique à mettre en place, consistant à l'étude de
l'histoire et la recherche bibliographique.
*les entretiens semi-structurés: constitue la base
de la recherche car complète les autres techniques. Les axes
fondamentaux doivent être inclus, ainsi que l'enchaînement des
questions ouvertes (qui ? quoi ? pourquoi ? quand ?
où ? comment ?)
*les dessins: Ils doivent être utilisés
seulement s'ils sont nécessaires, un support pour initier une
discussion, pas un objectif en lui-même. Quand le dessin apparaît
trop propre et parfait, la population évite de faire des corrections ou
d'enrichir les détails. Il vaut mieux être moins précis et
faire les dessins avec la population avec l'aide d'une canne pour dessiner sur
le sol ou des feutres pour dessiner sur du papier. Passez le feutre à la
population.
*Les cartes: Sont valables les mêmes critères
donnés aux dessins. Passer le feutre à la population. Ne pas
faire attention à l'échelle. Laisser à la population
travailler et à la fin ajouter si c'est nécessaire.
*Les « transects »: Ces dessins
permettent d'avoir une idée verticale de la région et de son
utilisation. Pour les enrichir utiliser l'observation et l'enquête sur
les différents secteurs de la zone.
*Les calendriers de la localité: Cet outil permet
d'avoir une vision globale des activités réalisées dans
une région (agriculture, récolte, commerce, activités
culturelles, travail dans les usines). Il peut exister des calendriers
spécifiques (agricoles, culturels) et des calendriers
intégraux.
*Les profils historiques: C'est une étude
historique approfondie sur un sujet choisi.
*Les diagrammes de Venn: Il s'agit d'une
représentation des organisations extérieures et
intérieures de la zone et des relations qui se tissent entre elles.
L'intérêt de ce diagramme est la discussion qu'il peut
susciter.
*Les techniques de classement: Ces techniques peuvent
mettre en évidence les préférences, avantages et
inconvénients des dites préférences, les niveaux de
richesse de la population, entre autres.
*Les jeux: La création de jeux qui prennent en
compte la culture, ainsi que l'utilisation des jeux locaux et acceptés
par la population sont des ressources non négligeables.
*Les photos: Comme les autres techniques, le but de
celle-ci n'est pas de donner une explication personnelle mais d'ouvrir une
discussion. Les photos aériennes peuvent substituer les cartes.
*Les citations révélatrices: Certains
commentaires de la population peuvent illustrer plus clairement les
éléments de la recherche.
NB : Les outils et techniques énumérés
permettent de remplir un document journalier (carnet de bord) qui sert de
référence pour la planification, ainsi qu'un guide des objectifs
et des hypothèses fondamentales de la recherche. Il est aussi
nécessaire de faire un programme des visites, des entretiens et des
réunions à animer, et ceci en étroite concertation avec
les populations.
Chaque jour l'équipe prévoit une réunion
d'échange. Cette réunion est fondamentale car elle permet de se
donner une idée sur les questions, des conclusions possibles et des
écarts à corriger. Elle permet aussi de peaufiner les outils et
d`en développer d'autres, si c'est nécessaire.
Une fois achevée le processus d'enquête sur une
zone, une première synthèse doit être
réalisé. Elle pourra être partagée avec la
population ou certains de ses représentants. Des commentaires pourront
être ajoutés.
a)-4 les conditions de
réalisation de la marp
Ces processus ont les caractéristiques suivantes :
· processus d'apprentissage « en temps
réel » : l'analyse est faite durant la recherche et non
après.
· le savoir local est ce qui reste, non
l'interprétation de l'enquêteur.
· c'est une approche dynamique. les outils et les techniques
varient selon la situation.
· c'est une approche flexible.
· l'écoute et l'interaction avec la communauté
sont à l'ordre du jour.
· les personnes de la communauté sont les partenaires
de la recherche et non les objets à étudier.
· les chercheurs qui réalisent l'enquête
doivent l'analyser et l'interpréter en temps réel et sont de
façon permanente en état d'être questionnés.
· l'équipe d'enquête doit être
multidisciplinaire, avec une diversité de branches sociales et
techniques.
· les résultats sont utiles s'ils sont
interprétés et utilisés de façon rapide.
Conseils : les promoteurs originels des marp ont
souligné l'importance de reconnaître une valeur à
l'ignorance optimale, qui correspond en fait à un choix de coût
d'opportunité. Les contraintes de temps obligent à choisir
l'information à obtenir et à approfondir sur certains aspects,
laissant de coté d'autres. L'attention doit être centrée
dans ce qui est important.
L'équipe doit être prête à omettre
certains choses ou à rester relativement imprécises sur d'autres
qui ne sont pas porteuses d'informations « ayant du sens »
au profit d'autres qui sont plus importantes pour l'étude.
Il est nécessaire de faire une liste des
éléments clés à saisir pour éviter de
s'éloigner du sujet. Deux bases de l'équilibre :
o connaissance / ignorance
o généralité / détail
b)-la ZOPP
b)- 1 ORIGINE
Née dans le milieu industriel pour planifier la
production, cette approche a ensuite été appliquée aux
projets d'entreprises privées puis introduite dans le milieu du
développement.
Cette approche a été développée dans
les années 80 par la GTZ (agence de coopération allemande) pour
la mise en oeuvre de ses projets, comme une méthode de planification
participative (avec des populations ciblées par l'intervention).
Elle s'appuie sur une modélisation
linéaire de la réalité, selon laquelle chaque cause
conduit à une série de conséquences, et sur une analyse et
une sélection restreinte de problèmes à résoudre
sur un terme fixé.
b)-2 LA METHODE
La méthode sert essentiellement, au cours des
phases de programmation, planification et
formulation, à planifier des interventions de type projet ou
programme sur un temps donné selon des objectifs ou résultats
à déterminer. Elle sert de référent au cours de la
mise en oeuvre et de l'évaluation.
b)-2.1 DESCRIPTION DES ETAPES DE LA
METHODE
La première étape consiste à
définir la problématique (analyse du contexte, des acteurs) sur
laquelle la réflexion va être menée.
* Analyse Des Parties
Prenantes
Les individus, groupes et institutions qui ont un rapport
avec la problématique sont identifiés et
caractérisés afin de déterminer leurs
intérêts et points de vue sur la question. Les relations et le
positionnement de ces acteurs avec un éventuel projet sont
également soumis à l'analyse.
Les parties prenantes concernées par la
problématique sont alors réunies pour une réflexion
commune au cours d'un atelier de planification. Une pré-analyse peut
être menée afin de mieux cibler les problèmes posés
et faciliter la réflexion. Une analyse commune en atelier des parties
prenantes peut également être utile pour préciser
l'éventail des acteurs.
* L'arbre A Problèmes
Une analyse des principaux problèmes est
réalisée en commun à l'aide de petites fiches
mémoires. Les participants annotent un problème par fiche selon
des règles préétablies. Celles-ci sont visualisées
sur un tableau et débattues entre tous.
Une hiérarchisation des problèmes au travers de
relations de causalité (causes ??effets) permet de constituer un
arbre à problèmes dont les racines sont
constituées?des causes du problème central et les branches comme
les conséquences négatives.
* L'arbre A Objectifs
La situation future résultant de la
résolution de chaque problème identifié est décrite
sur une fiche : les états négatifs sont traduits en états
positifs souhaitables. Les fiches sont visualisées sur un tableau.
Seules les solutions de résolutions de problèmes envisageables
par le projet sont retenues. Cet exercice permet de traduire les
problèmes en objectifs et les liens de causalités en moyens. Un
arbre à objectifs est donc constitué, débattu et
validé. Certains objectifs non souhaitables peuvent être
éliminés.
*Définition Des
Stratégies
L'arbre à objectifs permet de faire
apparaître différents groupes d'objectifs, qui constituent des
alternatives ou stratégies pour résoudre le problème
sélectionné. Une ou plusieurs alternatives potentielles sont
retenues pour constituer les stratégies du projet, en fonction de
critères tels que les compétences, les priorités des
bénéficiaires, les ressources disponibles (ressources humaines,
technologie, budget,...), la probabilité de succès, la
faisabilité politique, économique, politique, sociale, la
pérennité etc.
*Elaboration De La Matrice De Planification
Ou Cadre Logique
La chaîne d'objectifs retenue constitue la base de
la logique d'intervention. Cette logique et les débats entre
participants autour de la justification de cette logique sont transposés
et résumés dans une matrice qui tente de reprendre sur une page
:
- Le pourquoi du projet ?
- Quels résultats le projet se propose d'atteindre ?
- Comment le projet compte s'y prendre ?
- Quels sont les principaux facteurs externes d'importance pour
le succès du projet ? (Hypothèses ou risques)
- Comment évaluer le succès/la réussite du
projet ? (Indicateurs objectivement vérifiables)
- Où trouver les données nécessaires
à l'évaluation du projet ? (Sources de vérifications)
- Combien coûtera le projet ? (Moyens)
-Logique d'intervention
-Indicateurs objectivement vérifiables
-Sources de vérification
-Hypothèses
-Objectif (s) global (aux)
-Objectif (s) spécifique(s)
-Résultats
-Activités ou Moyens
b)-2.2 recommandations pour son
application concrète
Ce qui doit surtout être assuré est une
utilisation critique et souple de cette méthode. La planification ne
saurait être définitive, la réflexion doit être
permanente et itérative. Chaque étape permet de questionner les
précédentes. Il faut en permanence rester vigilant sur les
besoins des différents acteurs et sur l'évolution du contexte
afin d'y adapter les stratégies.
Un excès de formalisme dans la rédaction et
formulation des problèmes peut rapidement devenir un frein à la
participation de tous les groupes. Cette méthode de planification est
avant tout un outil de débat et de négociation autour d'une
problématique. Un grand soin doit dès lors être
apporté à l'animation afin de bien tenir compte des
caractéristiques des personnes présence (niveaux
d'alphabétisation, modalités d'expression culturelles, etc.).
Cependant, il est indéniable que le choix d'une méthode ne
saurait être neutre (méthode écrite, etc.) tout comme le
choix des parties mises en présence lors de cet exercice, mais certaines
adaptations restent possibles. Le recours à un animateur externe peu se
révéler intéressant et utile pour faciliter l'expression
de tous les participants. Il est recommandé de ne pas dépasser
une quinzaine de personnes. Toutefois, les travaux de groupes restent
souhaitables lorsqu'il s'agit de grands groupes. Différents moments de
réflexion peuvent alors être prévus.
Il nous semble pertinent de rester prudent face aux
dérives mécanistes dans l'utilisation de cette méthode,
dont le succès est également à l'origine des critiques
virulentes dont elle fait aujourd'hui l'objet.
b)-2.3. Limites Et
Avantages
Cette approche doit pouvoir permettre de mobiliser les
connaissances, les savoir faire et l'expertises des différentes parties
prenantes, autour d'une démarche structurée et
systématique.
Elle peut être source de motivation dans la mesure
où l'exercice fait participer l'ensemble des personnes sur la prise de
décisions concernant ce qui doit être entrepris. Elle permet
d'avoir une réflexion stratégique autour des actions à
mener et de leurs orientations/implications, entre personnes qui peuvent avoir
des référentiels différents.
Elle favorise les échanges de points de vue, les
débats autour d'une situation et des
Inter relations entre acteurs et événements. Elle
permet par la négociation de trouver des terrains de compromis tout
comme de s'accorder sur un vocabulaire commun.
Elle repose néanmoins sur une approche
très linéaire de la réalité (une cause
produit un effet) et une lecture négative de celle-ci
(une succession de problèmes). Il convient donc de bien prendre
en compte les perceptions des parties concernées (et donc d'en
débattre) dans la mesure où une réalité
identifiée comme problématique peut ne pas être
perçue comme telle par certains acteurs (qualité de l'eau,
pratique culturelle de mutilation, etc.).
Comme toute modélisation, et
ceci doit rester à l'esprit des utilisateurs, cette approche
est particulièrement simplificatrice (choix de
quelques problèmes et liens de causalité, choix de quelques
perspectives d'acteurs) et ne saurait rendre compte par la seule matrice de
toute la complexité de l'environnement d'une intervention.
Cette matrice n'a de sens que lorsqu'elle naît d'un
débat entre acteurs et d'un échange de perspectives. La matrice
résultante résume un projet mais ne permet pas sans l'analyse de
contexte et d'acteurs qui y sont associée à appréhender
une réalité complexe.
Enfin l'intérêt d'une méthode
d'analyse cartésienne, logique et rationnelle peut être
limitée pour réfléchir, planifier et appréhender
les effets de certains projets qui touchent aux dynamiques sociales et
politiques collectives et aux comportements, attitudes et opinions des
individus (changements de comportements, d'attitudes, psychologie des
individus, etc.). En ce sens, elle peut apparaître comme très
techniciste (peut-on tout planifier ?).
Enfin, une démarche de planification est en soi
une tentative de contrôle sur les évènements, afin de
minimiser les risques (indicateurs, hypothèses). Elle peut sembler
cohérente dans le cadre d'une production industrielle mais plus
illusoire, dans le cadre d'un projet de développement qui se
déroule dans un environnement complexe sur lequel il n'ya pas de prise
totale (dynamiques locales, nationales, jeux d'acteurs). Elle induit une «
attribution» des résultats qui minimisent l'importance de
l'environnement extérieur et des acteurs. La planification s'inscrit
plus dans une démarche managériale qui est souvent mise en
opposition aux démarches plus intuitives :
Un des risques de la méthode, réside dans
l'importance démesurée que l'on peut finir par accorder à
la planification au détriment de la réflexion et du
questionnement permanent sur l'évolution du contexte. Elle peut devenir
démotivante et ne pas entrainer de responsabilité.
Son association à d'autres méthodes et outils de
diagnostic et de planification peut permettre de lever certains de ces
inconvénients.
b)-2.4. Conditions D'utilisation
La connaissance de la méthode est importante mais
les compétences suivantes nous semblent tout aussi primordiales :
- Compétences en animation / concertation pour pouvoir
tenir compte des points de vues des différentes parties prenantes,
- Rigueur et capacités de synthèse pour traduire
les interventions des participants,
- Connaissance des contextes d'interventions pour pouvoir
décoder certains non-dits au cours des ateliers.
-Il est souhaitable de disposer de 3 à 4 jours pour
développer l'exercice dans son ensemble. Ce temps ne tient compte que du
temps de l'atelier. Un temps supplémentaire est nécessaire pour
identifier les parties prenantes, et diagnostiquer la problématique du
projet / programme. Cette approche peut être utile tout au long du cycle
du projet /programme.
-Les coûts de l'utilisation sont essentiellement
liés aux frais d'organisation des ateliers, et aux coûts des
compétences humaines.
2- LES OUTILS DE RECUEIL
D'INFORMATIONS
Ces outils sont ceux qui permettent la collecte
d'information, il s'agit des cartes, les entretiens ainsi que les
méthodes d'échantillonnage etc....
Sur une situation donnée, plusieurs outils de
recueil d'information pourront être utilisé. Par exemple :
l'observation, le récit de pratiques ou rites local, le savoir faire
local, l'analyse documentaire etc....
Le choix de l'outil sera fonction de l'objectif de
l'analyse de la situation à appréhender et des moyens
disponibles.
Pour notre part, nous présenterons quelques
outils :
a)-la recherche documentaire
Pour obtenir des informations pouvant servir à
élaborer le projet, il est nécessaire de parcourir des
bibliothèques (Ministères, Universités, Institutions
etc....) et avoir recours à la documentation disponible auprès de
certaines structures (ANADER, FILDES, Institutions de micro crédits,
etc....). Ces informations pourront par exemple aider à décrire
le contexte ou à justifier le projet.
b)-la synthèse de l'étude
documentaire
Suite à la documentation, une synthèse des
études s'avère quelque fois nécessaire avant une prise de
contact avec le milieu à étudier. Cette synthèse pourra
éventuellement identifier certaines limites d'action du projet à
élaborer.
c)-le questionnaire
d'enquête
Le questionnaire ici, est un outil technique
adapté aux études quantitatives. Il permet des observations
standardisées. Chaque question est posée de la même
manière à chaque individu, sans adaptation particulière.
La question doit donc être claire et sans ambiguïté en visant
des résultats précis comme par exemple :
-catégoriser la population ou les usagers
-analyser le contexte social local
-déterminer les facteurs externes dynamisants des
activités.
d)-l'entretien
Outil méthodologique, l'entretien est une
technique de recueil d'information qui privilégie une rencontre lorsque
certaines questions doivent être abordées en profondeur. Son
objectif est de faire décrire des situations données de
façon plus précise.
Un guide d'entretien est élaboré à cet
effet. Les questions ici seront groupées en thèmes et sous
thèmes en visant des objectifs précis.
3- Le Déroulement Du Diagnostic Participatif
Différentes phases vont constituer le
déroulement de la phase de diagnostic participatif, pour s'achever sur
une restitution après chaque entretien et plus spécialement
à la fin du diagnostic opéré auprès des
populations.
a)-Les étapes de la
planification
Au cours des étapes consacrées à
l'identification des problèmes et à la proposition de solutions,
on passera successivement à différentes étapes :
-les besoins exprimés sous forme de problèmes
par les populations seront identifiés au moyen d'enquête, de
discussion et autres outils ;
-les relations entre les problèmes sont analysés
(prioriser les problèmes)
-des propositions initiales de projets destinés
à résoudre les problèmes sont formulées dans leurs
grandes lignes (objectifs à atteindre)
-les ressources pour y remédier sont
étudiées et déterminées.
b)-la phase de restitution
Cette phase consiste à vérifier, si les
informations recueillies aux cours des différents entretiens, interviews
et discussions, sont effectivement ce qui a été dit et
exprimée par les populations, les individus ou groupes
auditionnés.
C'est pourquoi, cette phase importante devra être faite
immédiatement suivant la disponibilité des populations pour
éviter toute manipulation, ou retranchement au niveau de ce qui a
été dit ou exprimé par les population ou les usagers.
Les différents chapitres que nous avons
étudiés jusqu'à cette étape nous ont permis de
faire les diagnostics scientifiques et villageois. Nous passons maintenant
à la rédaction du projet.
CHAPITRE V : LA PHASE PROJET OU DE PROGRAMMATION
PARTICIPATIVE
C'est la phase à proprement parlée de
rédaction du projet à mettre en place après la
synthèse des diagnostics pour déterminer les hypothèses ou
axes de développement.
En effet, la méthodologie suivie depuis le
début de ce cours a permis d'identifier à travers les documents
et les populations cibles les problèmes du milieu, les points forts et
faibles puis d'identifier les stratégies à mener pour juguler le
phénomène observé.
Il est temps donc de rédiger le projet.
1-TITRE DU PROJET
Le titre du projet, est l'appellation officielle non
susceptible de changement durant toute la vie de l'intervention que
représente le projet.
L'objet du projet devra de façon claire,
concise et précise s'ajouter ici au nom du projet. Ici également
pourra être mentionné le nom du commanditaire.
2-RENSEIGNEMENT SUR LE
COMMANDITAIRE
Il s'agit ici de présenter le commanditaire du
projet, ses réalisations et éventuellement ses motivations pour
le projet. Outre ses détails, il faudra décrire brièvement
les objectifs, la stratégie et l'expérience du commanditaire dans
ce type de projet.
Ici, il s'agira d'évoquer la collaboration qui
a été mise en place entre les populations locales et le
commanditaire.
3-CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU
PROJET
Le contexte définit le cadre
général dans lequel se situe le projet et permet d'exposer et/ou
analyser les problèmes que celui-ci doit contribuer à
résoudre.
Pour bien rédiger cette partie, il faut se
poser la question : qu'est ce qui est pertinent à indiquer
permettant de bien comprendre l'environnement général du
projet ? On n'évoquera ainsi, le contexte politique,
économique, social et culturel dans une brève présentation
des caractéristiques socio économiques de la localité ou
de la structure, la politique sectorielle du gouvernement en rapport avec le
projet.
Il faudra toujours décrire le contexte en
partant de la généralité pour en venir à la
particularité du site du projet. Il sera aussi possible ici,
d'évoquer le partenaire, les secteurs locaux et les
bénéficiaires du projet.
Si dans la zone, il y'a eu d'autres interventions se
rapportant au même type de projet, il faudra en parler.
Pour cette étape donc on aura les renseignements
ci-dessous :
· la politique gouvernementale et les informations
socioculturelles et économiques
· les différents acteurs du milieu
· les problèmes rencontrés
· les interventions sur le site
4-LA MATRICE STRATEGIQUE
C'est un tableau comprenant plusieurs Items qui permet
d'avoir en un coup d'oeil, l'ensemble du projet à
réaliser.
a)-l'objectif global
Il est établit par le commanditaire du projet
après une phase d'analyse scientifique préalable. A défaut
de cette phase il sera formulé en termes généraux et
représentera l'objet de la mission de l'animateur du projet.
Il exprime l'action générale à mener et
est exprimé à l'infinitif. Sa formulation se fera en fonction des
hypothèses ou l'axe de développement retenus.
Exemple : en suivant notre situation
évoquée plus haut concernant le territoire qui avait une forte
croissance de la population et des formations inadaptées, et que
l'hypothèse retenue est la lutte contre la pauvreté, on pourra
retenir :
OG : préserver le niveau de vie et l'emploi par le
regroupement des entreprises, des pouvoirs locaux et élus, dans une
démarche commune.
b)-les objectifs spécifiques
Une fois formulé ou précisé
l'objectif global, l'étude de diagnostic doit faire émarger, des
objectifs spécifiques et ce, suivant la priorité des
problèmes à traiter.
Ainsi, les OS représentent ce que nous
pourrions appeler les différents chapitres pour atteindre l'OG. A
l'instar de l'OG les OS s'exprimeront à l'infinitif.
Dans notre exemple, un OS facilite l'accès des
entreprises à l'information économique (c'est la diffusion de
l'information, centrées autour des besoins ressentis par les entreprises
qui devrait permettre d'identifier ou de créer des liens entre les
entreprises, ce qui va leur permettre d'identifier les besoins à
satisfaire pour ne pas mettre certains emplois en danger). Il faut
élaborer les objectifs spécifiques, en fonction des
problèmes qu'il y à résoudre globalement pour
réussir l'objectif global.
c)-les résultats
escomptés
Il s'agit ici de prévoir pour chaque action
à mener dans le cadre des objectifs spécifiques le
résultat auquel on voudra parvenir.
Il faut s'assurer que les résultats escomptés
pour l'objectif spécifique 1 serviront de base pour l'objectif
spécifique 2 et ainsi de suite suivant le nombre d'objectifs
spécifiques retenus pour réussir l'objectif global.
Les résultats escomptés permettront
ainsi, de vérifier la pertinence et la cohérence des objectifs
spécifiques retenus.
Pour notre exemple on pourrait dire : faciliter
l'accès des entreprises à l'information économique pour
quels résultats et en quoi ces résultats répondent ils
à l'objectif global ?
Il est donc indispensable de comparer les colonnes
objectifs et résultats escomptés pour ne pas les confondre, en
faisant des objectifs spécifiques des résultats et des
résultats, des objectifs spécifiques.
En cas de confusion, les questions Où ?
et A quoi ? nous conduirons vers l'objectif global tandis que la question
comment y arriverons nous ? permettra de voir le ou les résultats
escomptés.
d)-Les critères
d'évaluation
Il s'agit de guides, qui nous permettrons
d'évaluer la portée des résultats obtenus sans pour autant
couvrir tout le champ de l'évaluation. Un seul peut suffire par
activité à entreprendre. Ces critères seront
représentés par des éléments mesurables,
qualificatifs et quantifiables pour vérifier l'atteinte ou non de ce qui
était recherché.
Exemple : dans notre exemple on
pourrait demander combien d'entreprises se sont inscrites pour
bénéficier des informations économiques.
e)-les actions
Il s'agit de ce qu'il faut faire pour atteindre les
résultats escomptés. Pour les déterminer il faut poser les
questions : comment allons-nous traduire tel objectif en tel
résultat évaluable de telle façon et avec quels
instruments ?
Exemple : pour faciliter l'accès
des entreprises à l'information économique que devons nous
faire ? Créer un observatoire économique pour recueillir
les informations.
f)-les instruments
Ils décrivent les taches à accomplir
pour construire les actions permettant d'atteindre un objectif dont les
résultats escomptés seront la traduction.
Exemple : Qu'implique la création d'un
observatoire économique ? Chaque élément de son
contenu, représente autant d'instruments au service de l'objectif
spécifique.
Tableau représentant la matrice stratégique
Objectif global
|
Objectif spécifique
|
Actions
|
instruments
|
Résultats escomptés
|
Critère d'évaluation
|
Déterminer par le commanditaire ou la
synthèse des diagnostics
|
OS1= première étape pour atteindre
l'OG
|
Que faut-il faire pour atteindre l'OS
|
Avec quelle tache pourra t-on atteindre à
l'OS
|
Que doit générer chaque
action
|
Qu'est ce qui permet de mesurer le
résultat
|
NB1 : Il est conseillé en
général d'ajouter une colonne coùts qui se situe en
général entre la colonne instruments et la colonne
résultats escomptés, car il est plus facile d'évaluer les
tâches dont le coût d'ensemble donne une idée du coût
du projet.
NB2 : La matrice doit s'accompagner d'un
texte qui justifiera les objectifs et permettra de comprendre que l'on mesurera
tel résultat avec tel ou tel critère d'évaluation.
Le texte doit donc justifier l'objectif global aussi bien
dans son contenu (réponse à quel problème) que dans son
approbation par un groupe d'acteurs.
5-le calendrier d'activité et de
responsabilités
Il va se présenter ici sous la forme d'un
diagramme à trois entrées (Actions, Temps,
Responsabilités) représentées pour chaque année que
durera le projet.
6-LE TABLEAU DE FINANCEMENT
Il permet d'évaluer totalement le projet en
prenant en compte le coût des actions, du matériel
nécessaire pour la réalisation du projet (voiture, bureau,
équipements...) les divers instruments personnels intervenant dans le
projet.
Il faudra donc détailler ici, tous les
éléments qui ont un coût (ce tableau montre encore qu'il
est indispensable de bien déterminer les instruments ou taches pour que
les coûts reflètent la sincérité).
Ce tableau devra aussi évaluer les fonds dont on
dispose et les co-financements du projet, étalé dans le temps, ou
de tout organisme intéressé au projet.
7- LES FACTEURS DE VIABILITE DU
PROJET
a)-viabilité politique
Il s'agit de la politique de soutient que les pouvoirs publics
peuvent apporter au projet afin qu'il ne disparaisse pas.
b)-viabilité technologique
Il s'agit d'adapter les méthodes et outils de travail,
au savoir faire et au savoir être local, pour ne pas que la technologie
utilisée soit un motif de rejet du projet pour ceux à l'intention
de qui, il est élaboré.
a)-viabilité économique et
financière
La conception et l'application du projet doit être
suffisamment détaillée afin de prendre en compte les charges de
fonctionnement du projet, mais aussi les coûts que le projet peut induire
de façon direct ou indirect à long ou court terme, à
défaut de s'autofinancer par un mécanisme de retour sur
investissement (prendre les recettes issus du projet pour la
pérenniser).
a)-viabilité socioculturelle
Il s'agit de créer un soutien populaire et un
engouement autour du projet pour que les populations ou usagers se
l'approprient.
CONCLUSION GENERALE
Le présent cours a eu pour intention de donner au futur
animateur de projet ou tout simplement à celui qui intègre un
groupe projet de se familiariser avec les étapes du cycle d'un projet et
d'être outillé pour le manager sans complexe.
EXEMPLES DE FICHES
PROJET :
Numéros du projet :
date de soumission :
Type d'assistance demande :
Matériel [ ]
Personnel [ ]
Financement [ ]
|
TITRE DU PROJET
Domaine d'activité
|
Localisation du projet (pays, ville)
Dates de démarrage prévues :
Durée du projet :
Nom et fonction de la personne qui soumet le projet
|
Cout total du projet :
Montant total sollicité pour le projet :
Plusieurs sources de financement sont- elles
prévues :
(indiquez les agences sollicitées, et le montant
proposé ou déjà accepté)
|
Justification du projet :
Groupe cible :
Objectifs immédiats :
Ressources disponibles :
|
Abidjan le :
Signature :
CANEVA DE REDACTION DE PROJET SOCIAL
1-Définir le contexte
2-Introduire en faisant ressortir le type de prestation que
vous voulez
exécuter par rapport au contexte que vous avez
défini.
3-Développer l'idée en faisant ressortir
A-La pertinence par rapport au contexte
b-La faisabilité par rapport au contexte
faire ressortir les indices prometteurs du projet par
rapport au contexte
4-Etablir le budget du projet
a-De manière réaliste et réalisable en
égard au contexte
b-De manière crédible en égard aux
indices financier et comment vérifier
5-Un plan d'exécution du projet soutenu par un
organigramme
et des objectifs à atteindre période par
période
|