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Problématique de la prise en charge des enfants en détresse par les mères institutionnelles : cas du village d'enfants SOS lomé

( Télécharger le fichier original )
par Kodzo Amenu HAMENOU
Université de Lomé - Maitrise en Sociologie 2004
  

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UNIVERSITE DE LOME

LOME - TOGO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

Département de Sociologie

PROBLEMATIQUE DE LA PRISE EN CHARGE DES ENFANTS EN DETRESSE PAR LES MERES INSTITUTIONNELLES

CAS DES MERES SOS DU VILLAGE D'ENFANTS DE LOME

Mémoire pour l'obtention de la Maîtrise ès-Lettres

Section : Sociologie

Option : Communication

Présenté et soutenu par : Sous la Direction de :

M. Kodzo Amenu HAMENOU M. AGBOVI Komlan Kwassi

Assistant en Sociologie

Décembre 2004

DEDICACE

Je dédie ce travail

A mes enfants qui suscitent en moi l'envie de me battre.

A mon père HAMENOU Komivi pour avoir fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

A ma mère DEGBE Afua Apefa pour ses encouragements et son réconfort moral et matériel,

REMERCIEMENTS

§ Mes remerciements vont à l'endroit de :

§ Dieu Tout Puissant, le Père pour toutes les grâces dont il m'a comblé.

§ Monsieur AGBOVI Komlan Kwassi, pour avoir bien voulu diriger ce mémoire malgré son emploi du temps très chargé.

§ Messieurs les membres du jury pour avoir bien voulu juger et apprécier le présent travail.

§ Tout le corps professoral du Département de Sociologie.

§ Monsieur AMEGONOU Kodjo, Directeur National SOS Village d'Enfants Togo, pour avoir accepté que notre Mémoire porte sur son Institution.

§ Monsieur AJAVON Amah, Directeur du Village d'Enfants Lomé à qui nous adressons notre reconnaissance pour sa contribution à la réalisation de ce travail.

§ Toutes les Mères SOS Lomé qui ont bien voulu répondre à toutes nos questions portant sur leur profession.

§ Tout le personnel d'encadrement du Village d'Enfants SOS Lomé pour leur disponibilité.

§ Mes frères et soeurs pour leur assistance permanente et leurs conseils.

§ Tous les collègues de la promotion 2001-2002

§ Monsieur AKATOR Joël pour son dévouement et son soutien moral.

§ Monsieur KAVEGE Jean Pierre pour son dévouement et son appui moral et matériel.

§ Mademoiselle Akpene EDOH pour son assistance morale et spirituelle.

§ La Famille EDJEOU pour son soutien moral et matériel.

§ Tous les moniteurs et monitrices de la Paroisse d'Avedzi.

§ Tous mes amis Camille, Ben, Chiquita, Désiré, Roger, Thierry, les jumelles Paulette et Pierrette...pour m'avoir encourager dans ce travail.

§ Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail.

REFLEXION

Ce qu'il y a de meilleur et de plus beau au monde, nous

ne pouvons ni le voir, ni le toucher... c'est avec le coeur

que nous le ressentons.

Helen Keller

TABLE DES MATIERES

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

TABLE DES MATIERES VI

INTRODUCTION 1

1 ère Partie 3

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE 4

1. Cadre de la recherche et critères du choix du sujet 4

2. Problématique 5

3. Hypothèses 8

CHAPITRE II. CADRE CONCEPTUEL 10

1. Revue de la littérature 10

2. Définition des principaux concepts 13

3. Les généralités sur l'organisation : 15

3. La maison 27

4. Le village 29

CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE 32

1. Population cible 32

2. Echantillonnage 33

3. Les méthodes de collecte des données : 33

3. 1. Recherche documentaire 34

3.2. Technique de recherches vivantes 34

4. Sélection et justifications de variables et indicateurs : 35

5. Les difficultés de la recherche : 38

6. Mode de présentation des données : 39

2ème Partie 40

CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES 42

1. Données sur les caractéristiques socio-démographiques : 42

II. Recrutement 46

III. Profession de mères SOS 50

IV. Situation socio économique 53

V. Prise en charge des enfants 55

CHAPITRE II : INTERPRETATION DES RESULTATS 60

1. Interprétations des caractéristiques socio-démographiques 60

1. La formation continue 63

2. Les cours de formation continue 64

3. Formation interne 65

4. Profession des mères SOS : Activités de la mère SOS 65

5. Situation socio-économique 67

1. Indemnité et droit à la retraite 69

6. Prise en charge des enfants 72

7. Requêtes, problèmes et suggestions 73

BIBLIOGRAPHIE 80

ANNEXES 83

QUESTIONNAIRE 84

INTRODUCTION

Depuis toujours déjà, on a utilisé des termes intenses et lourds d'émotions tels que ``sacrifice'', ``amour maternel'' ou ``instinct maternel'' lorsqu'il s'agissait des exigences adressées à la mère SOS par rapport à la prise en charge des enfants en détresse confiés à leur soin. Aucun autre métier n'a fait l'objet de tant de propos et de récits, aucune autre femme n'a été autant mystifiée et idéalisée que la mère SOS.

De nos jours l'attribution des rôles des femmes et des hommes est, surtout dans les pays industrialisés occidentaux, en pleine mutation : beaucoup d'hommes apprennent à prendre également des ``traits féminins'', tandis que les femmes découvrent toujours davantage leurs forces et deviennent de plus en plus assurées d'elles-mêmes. Notamment en Europe, ce changement est accompagné d'une évolution de l'image professionnelle de la Mère SOS : c'est ainsi que l'expression ``vocation'' des femmes cède de plus en plus sa place à l'expression « Métier », et le « Professionnalisme » de ce métier représente aujourd'hui un objectif important dans la formation des Mères SOS.

La mère SOS est la personne centrale. Le principe représenté par la mère est la plus importante des quatre principes fondamentaux : mère, maison, frères et soeurs, village. Elle est indispensable à l'organisation. Quelles conditions les femmes rencontrent-elles au sein du village d'Enfants SOS ? Comment arrivent-elles à accomplir cette lourde tâche de prise en charge des enfants qui ne sont pas les siens quand certaines démissionnent ! Voici en fait certaines des multiples questions sur lesquelles nous voudrions bien apporter notre contribution à travers ce travail de recherche.

Dans le but de bien appréhender toutes les facettes de cette question de la mère SOS et la prise en charge des enfants en détresse nous avons subdivisé notre travail en deux grandes parties.

La première partie consacrée à la démarche conceptuelle, théorique et méthodologique, comprend trois chapitres. Le premier chapitre traite de la justification du choix du sujet et de la problématique. Dans ce chapitre, nous avons défini et limité notre sujet ainsi que les hypothèses et les objectifs de la recherche.

Le second chapitre est consacré au cadre théorique de notre travail de recherche. Il comprend deux sous-chapitres dont le premier concerne les définitions des concepts. Le second sous-chapitre expose les travaux de recherche qui ont été consultés.

Le troisième chapitre a porté sur la méthodologie adoptée. Nous y avons précisé la population cible, sélectionné les différents variables et indicateurs puis décrit les instruments de collectes des données.

Dans la deuxième partie, nous avons présenté, analysé et interprété les données collectées sur le terrain.

Enfin, nous avons tiré une conclusion dans laquelle nous avons fait certaines suggestions qui ne sont que celles énumérées par les mères SOS elles-mêmes pour une optimisation de leur travail de prise en charge des enfants en détresse : les orphelins et abandonnés.

1 ère Partie

CADRE CONCEPTUEL THEORIQUE

ET METhODOLOGIQUE

DE LA RECHERCHE

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE

1. Cadre de la recherche et critères du choix du sujet 

Le choix de ce sujet de recherche intitulé « Les Mères institutionnelles et la prise en charge des enfants en détresse : cas des Mères SOS du Village d'Enfants Lomé » nous a été dicté par nos préoccupations au sujet de l'encadrement dont font objet les enfants en situation difficile confiés aux mères institutionnelles. Comme on peut le remarquer, ces enfants n'évoluent pas dans le cadre de leur famille naturelle. Certes, c'est pour combler ce vide que les mères ont été institutionnalisées au niveau des Villages d'enfants SOS. Elles ont pour tâches de partager leur vie avec leurs enfants, de les traiter avec affection et respect, et de leur offrir protection et sécurité. Elles tentent aussi de mener une vie semblable à celle d'une famille naturelle avec les enfants qui sont sous leur responsabilité. Cette mission ne se réalise pas sans difficulté. Entre la mère naturelle et l'enfant, il y a toujours une complicité indicible. Alors on est tenté de croire que la mère institutionnelle quoi qu'elle fasse ne pourra égaler la mère naturelle dans son affection. Or, justement leur rôle, c'est d'atteindre l'intégration et l'insertion des enfants sous leur bienveillance. Il est à rappeler aussi que certaines mères SOS ont leurs propres enfants, leurs enfants naturels. Il existe donc une dualité de la conduite à tenir pour ces mères devant leurs enfants naturels et leurs enfants institutionnels. La compréhension de cette double vie de ces mères dans ce cadre institutionnel justifie le choix de notre sujet de recherche.

2. Problématique

Mettre au monde un enfant est un processus biologique. Eduquer un enfant, l'encourager, l'aider à devenir autonome et conscient de ses responsabilités relève d'une mission sociale. Cette mission exige amour, énergie et résistance, courage et confiance pour relever les défis, la capacité à accepter les critiques et à apprendre d'avantage encore. C'est un ensemble d'aptitudes et de qualités que les femmes ainsi que les hommes peuvent acquérir et développer. Ceci traduit le fait que l'homme et la femme peuvent et doivent éduquer l'enfant.

Avec l'industrialisation, les conditions de vie changèrent et la vie familiale telle une communauté économique et consommatrice prirent un nouveau caractère qui se traduisit par le fait que l'homme alla travailler à l'extérieur du foyer familial et la mère accomplissa un travail de (re)production du foyer. C'est ainsi qu'apparut le modèle précurseur de la famille actuelle. Les exigences à l'égard de la mère, qui en général demeura encore la principale responsable de l'éducation et de l'encadrement des enfants, se multiplièrent progressivement au cours du temps.

En résumé, ce qu'il faut retenir des évolutions qui se sont produites à travers le monde, en Afrique et au Togo en particulier est que la nécessité d'une division des tâches au sein de la famille était liée à des raisons sociales. Cette nécessité de diviser les tâches a entraîné une attribution des rôles spécifiques à chaque sexe que le « caractère naturel » des femmes et les différentes idéologies maternelles ont renforcée. On interpréta « l'amour maternel » comme une qualité biologiquement conditionnée et en déduisit la capacité biologique d'une femme à être enceinte, sa responsabilité sociale à prendre en charge et éduquer les enfants. Encore aujourd'hui, on inculque aux femmes dès leur petite enfance, le rôle de femmes, c'est-à-dire mère qu'elles joueront plus tard avec tous les attributs qui s'y rattachent comme par exemple, « amour maternel » et «  instinct maternel ». Et on ne cesse d'entendre que seule une femme, qui a elle-même donné la vie à un enfant, est vraiment capable de bien s'occuper et d'éduquer des enfants. De tels propos traduisent à quel point l'expression « accoucher » (l'aspect biologique) est, pour beaucoup de gens, associée à l'expression « bonne-mère » (l'aspect social).

Au Togo comme partout ailleurs en Afrique, les femmes assument le rôle qui leur est assignée par la société, le rôle de la mère. C'est sur la maternité que s'alignent presque tous les objectifs personnels. C'est pour cette raison que une femme sans enfant a moins de valeur, même si dans d'autres domaines, elle a de grands succès. Ainsi très peu de femmes renoncent à la maternité pour faire carrière. Disons que c'est sur la femme que repose la charge principale de la prise en charge, l'éducation des enfants et si elle ne prend pas soin d'eux ou si elle les quitte, elle est "exclue" de la société.

Le fait que la relation avec leurs propres enfants n'évolue souvent qu'après leur naissance est confirmé par de nombreuses mères qui, immédiatement après la naissance de leurs enfants, n'éprouvaient pas encore de « sentiments maternels » typiques d'un amour débordant de tendresse. Elles racontent que ce n'était que dans la phase postérieure, où elles s'occupaient et prenaient en charge leurs enfants qu'elles commençaient à s'attacher à ces petits bébés et parvenaient ainsi à consolider leur relation mère-enfant. De même les aptitudes et habilités nécessaires à l'éducation ne vont pas de pair avec la faculté d'allaiter un enfant ; la femme a besoin de temps pour les développer. Il apparaît ici clairement qu'il existe deux étapes essentielles dans la maternité et le rôle de parents : Au cours de la première étape, l'acte de la naissance, il s'agit de donner la vie à l'enfant. Cet enfant qui commence à vivre va donc manifester ouvertement des attentes telles que le fait que l'on prenne soin de lui, qu'on le guide et le soutienne. En donnant naissance à l'enfant, on lui promet de respecter ses attentes de la vie, de protéger sa vulnérabilité et de lui apporter paix et espace pour lui permettre de se développer. Cette promesse renferme la deuxième étape importante de la maternité et le rôle de parent. Dans cette étape, le père ou la mère surtout prennent conscience de cette promesse et essaient de l'honorer au mieux.

Il est cependant fréquent de voir aujourd'hui que le monde soit confronté au fait que les parents, seulement parce qu'ils ont conçu ou donné naissance à un enfant, ne soient pas nécessairement capables de suivre l'enfant dans sa vie en l'encourageant.

Ils ne peuvent assumer la responsabilité sociale de leur enfant pour des raisons diverses : mort, maladie, pauvreté, surmenage, irresponsabilité etc.... et ne peuvent donc pas répondre de façon adéquate aux besoins de l'enfant en lui procurant paix, attention et un sentiment de sécurité.

A ce moment, il est nécessaire que d'autres personnes assument cette responsabilité. C'est le cas précis des mères SOS dont il est question dans notre recherche. C'est la mère SOS qui assume la maternité sociale, qui remplace les parents biologiques et se met à la disposition de l'enfant d'une façon aussi large et comparable parfois même mieux à celle des parents biologiques. Ce qui la sépare de la maternité réelle est l'aspect biologique, le fait simplement qu'elle n'ait pas mis au monde cet enfant. Et à voir le résultat de près, les mères SOS arrivent à accomplir leur mission même parfois plus que les mères naturelles elles-mêmes. Ce professionnalisme maternel par lequel les mères SOS s'occupent affectivement des enfants en détresse comme leurs propres enfants nous amène à nous poser un certain nombre de questions.

Quel est ce savoir-faire dont disposent ces mères pour accomplir leur tâche ? Existe-t-il des facteurs favorisant l'accomplissement de la mission de la mère SOS ? Comment arrivent-elles à atteindre les objectifs d'une intégration et d'insertion sociale de ces enfants qui ne sont pas les leurs ?

C'est la réponse à toutes ces questions qui constitue la cheville ouvrière de notre recherche.

3. Hypothèses 

L'analyse des interrogations ci-dessus exprimées suscite en nous des hypothèses qui peuvent affermir ou non notre conviction au cours et après la recherche.

Premièrement, le cadre institutionnel offre une certaine garantie et sécurité financière pour les mères SOS afin qu'elles puissent prendre affectivement les enfants en charge.

Deuxièmement, certaines mères SOS n'ayant jamais conçu adopte les enfants dans tous les sens du terme, ce qui fait naître de l'affection entre les deux partenaires que sont la mère SOS et les enfants.

4. Objectifs 

A cette recherche sont assignés deux types d'objectifs à savoir l'objectif général et les objectifs spécifiques.

- Objectif général :

L'objectif général de notre recherche est de comprendre et d'expliquer le modèle SOS d'accueil familial ou de prise en charge des enfants au Village d'enfants SOS.

- Objectifs spécifiques :

Pour atteindre cet objectif général, il faudrait :

1- Evaluer le modèle de prise en charge des enfants SOS au Village d'Enfants Lomé.

2- Evaluer l'éducation des mères SOS pour devenir des mères institutionnelles ou professionnelles

3- Ressortir la place et les responsabilités des mères SOS dans le système SOS.

4- Etudier les rapports qu'elles entretiennent respectivement avec les enfants SOS et leurs propres enfants.

CHAPITRE II. CADRE CONCEPTUEL

1. Revue de la littérature

Dans cette partie de notre travail, il importe de situer notre thème par rapport aux ouvrages que nous avons consultés au cours de l'élaboration de notre travail et qui peuvent nous apporter un plus. En effet nous parlerons de la prise en charge des orphelins et abandonnés sur le plan mondial, en Afrique et au Togo dans le but de cerner le phénomène sur tous les plans.

Notons pour commencer que le modèle de prise en charge des enfants en détresse,  des orphelins et des abandonnés ne date pas d'aujourd'hui.

Selon l'ouvrage de HERMANN GMEINER intitulé «  les Villages d'Enfants SOS »1986 « Bien que le projet d'éduquer des enfants orphelins et abandonnés dans les institutions de type familial ne fut réalisé à grande échelle qu'à notre époque, l'idée ne date pas d'aujourd'hui ».

Ainsi mis à part diverses formes et infrastructures de prise en charge (couvents, confréries...) la prise en charge concrète des orphelins, n'apparut qu'au 17e siècle. Le premier orphelinat fut crée en 1822 sous le nom de la ``Maison des pauvres orphelins'' sur l'initiative de Gertrude Cougnotte. Il s'agit ici avant tout d'une oeuvre de charité qui évolue d'un accueil mixte des orphelins à une admission exclusive de garçons.

C'est ainsi que vers la fin du 17e siècle, August Herman Francke avait essayé, à Halle, de placer des orphelins dans des familles d'ouvriers, car il ne put trouver suffisamment de familles compétentes. Il fut contraint de recourir aux orphelinats existants, bien qu'il les considère comme inadapté à la prise en charge des enfants sans foyer. Certes, les orphelinats pouvaient assurer l'alimentation, l'instruction et la formation de leurs pupilles, mais ils ne pouvaient pas, comme nous le savons aujourd'hui, exercer la formation vitale de la famille. Disons que l'effort de Francke se portaient moins vers l'intégration des orphelins dans la société que vers leur ``sauvetage au profit de Dieu''. Johann Heinrich Pestalozzi voulut, contrairement à Francke, élever des orphelins dans sa propre famille et en accueillit plusieurs au Neuhof, en Suisse. Il construisit plus tard un orphelinat à Stan pour y héberger des enfants sans soutien et sans refuge. Mais il ne rencontra que peu de compréhension de la part des pouvoirs publics et de la population. Il n'avait rien du génial organisateur qu'avait été Francke, dont Reble a pu écrire : ``Sa personnalité exceptionnelle réussissait tout à la fois une profonde pitié, une dignité de pasteur, une érudition alliée à un dynamisme, une finesse d'homme du monde, un sens des affaires et un talent d'organisateur''. (Histoire de la pédagogie, 1962 :120)

Pestalozzi atteint sa véritable dimension quand il affirme qu'il faut examiner le problème des ``Pauvres'' dans le cadre social général d'une époque. Ses efforts en faveur des enfants pauvres et orphelins vont dans le sens d'une pédagogie sociale, il part de l'idée que la famille est le seul milieu favorable à l'éducation au sens large du terme. Ceci étant il s'ensuit que l'éducation dispensée par l'assistance publique devrait s'inspirer de l'éducation familiale, ou du moins s'en rapprocher. A ce propos, Pestalozzi (1801 : 226) écrit : « A vrai dire, j'ai voulu démontrer que l'éducation familiale présente des avantages que l'éducation collective devrait obtenir par initiative car ce n'est qu'en imitant la première que la seconde peut avoir quelque valeur pour le genre humain. ». L'auteur a donc fait progresser l'assistance publique de la pédagogie type ``sauvetage individuel'' vers la pédagogie sociale. Ce système socio-éducatif est centré sur la famille, intime communauté de vie au sein de laquelle l'individu se sent protégé et aimé.

Pour sa part Johann Heinrich Wichern fut le premier à recueillir des jeunes vagabonds dans sa ``rude maison'' à Hambourg. Il créa ensuite des maisons et des villages-refuges pour y abriter des groupes de 12 à 14 garçons constitués en ``familles'' sous la conduite d'un ``frère''.

Chaque famille habite une petite maison construite en partie par les jeunes eux-mêmes. Wichern s'élevait contre les regroupements d'enfants dans des institutions ou des foyers de masse. Dans ce que lui-même appelle les villages-refuges, il amorça la ``vie communautaire de plusieurs familles regroupées par affinités'' parce que estimait-il, ``si tant est que l'on puisse imiter la famille authentique, celle-ci correspond à la communauté humaine originelle établie par Dieu. Elle permet à tout un chacun d'exercer la plénitude de ses droits, d'être entouré d'affection et d'être comblé sur le double plan matériel et moral (Wichem, 1963, P 253). Les institutions collectives par contre, ne peuvent pas offrir assez de sécurité, d'affection et de joie de vivre.

Eva Von Tiele-Winkler poursuivit l'oeuvre amorcée par Wichern. Pour sa part elle fonda des ``foyers d'enfants'' où des groupes de 10 à 15 enfants des deux sexes, du nourrisson à l'apprenti, étaient placés sous la garde d'une diaconesse appelée ``petite-mère''. Il était tout à fait exceptionnel que cette ``maman-soeur'' fit l'objet d'une mutation.

Francke, Pestalozzi, Wichern, Eva Von Tiele- Winckler pour ne citer que ceux-ci appartiennent à ces pionniers de la pédagogie qui, inlassablement et en dépit de nombreux avis divergents dans l'opinion publique, ont démontré qu'il est possible de venir en aide à presque tous les enfants frappés par le destin. L'idée faisant son chemin dans le temps et dans l'espace on assistait à la création de plusieurs institutions spécialisées qui continuent cette oeuvre salvatrice de prise en charge des enfants en situation difficile : orphelins et / ou abandonnés. Nous prenons à témoin Terre des hommes, Pouponnière, les affaires sociales et Villages d'enfants SOS qui bien sûr retiendra particulièrement notre attention dans cette étude.

Au regard des littératures existantes sur la question de la prise en charge des enfants en détresse, on est porté à croire que tout a été déjà fait. Seulement la recherche scientifique est perpétuelle et, dans le domaine de l'étude sociologique, chaque réalité sociale apparente cache une réalité sociologique (Durkheim E. 87).

La particularité du présent travail réside essentiellement dans le fait que son auteur soit le premier observateur extérieur à analyser la prise en charge des enfants en détresse par les mères SOS au Village d'Enfants SOS.

En Afrique comme au Togo, la littérature sur la prise en charge des enfants en détresse sous tous ses vocables est presque parcellaire ou inexistante. Aussi faut-il signaler que la littérature internationale sur la prise en charge des enfants en détresse a opéré en mettant l'accent sur l'historique de la prise en charge sans aborder à fond la problématique particulière du rôle des mères institutionnelles qui est un rôle très délicat. Nous disons délicat dans la mesure où la plupart de ces mères sont gouvernées par une certaine dualité de vie. Elles sont à la fois mère génitrice sensibles à leur progéniture et mères institutionnelles chargées de prendre soin de ceux qu'elles n'ont pas engendré elles-mêmes. Notre étude se propose être une nouvelle piste de recherche sur la prise en charge des enfants en détresse en mettant justement l'accent sur le rôle délicat que joue les mères institutionnelles dans ce domaine.

2. Définition des principaux concepts

L'utilisation de certains concepts équivoques, nous voulons ici en donner une clarification pour faciliter la compréhension de notre travail au lecteur.

``Si je suis appelé à gouverner, je commencerai par rétablir le sens des mots''. Cette citation, attribué à Confucius, souligne encore tout à la fois l'importance de la terminologie et la distance qui bien souvent éloigne les mots des concepts qu'ils sont censés désigner.

- La prise en charge : suppose élever et éduquer des enfants. Or élever des enfants, c'est d' abord les aider, les guérir de leurs maux et éduquer un enfant suppose d'abord qu'on prenne part à sa vie, qu'on partage ses joies et ses peines. Il n'est d'éducation valable que celle qui favorise le contact humain.

- Enfant : est considéré comme enfant tout être qui a moins de 18 ans et est par nature un être très fragile.

- Les enfants en détresse : ceux sont des enfants abandonnés et/ou des orphelins.

- Orphelins : ce sont des enfants, d'une manière générale, dont les parents sont décédés, mais aussi des enfants abandonnés, laissés pour compte, ou ceux dont les parents ont été déchus de leurs droits parentaux.

- Les enfants abandonnés : ce sont des enfants qui n'ont pas de toits pour dormir et mendient ou fouillent les poubelles pour se nourrir. La rue est leur centre d'éducation avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer. Pour ces enfants, il manque l'essentiel : le droit à tout pour ne leur rester qu'un seul, se prendre en charge et rester un enfant abandonné même s'il ne dort pas dans la rue comme on le voit dans certaines villes africaines.

- Les mères SOS : sont des femmes seules, veuves ou célibataires employées par le Village d'Enfants SOS et qui ont décidé de prendre en charge des enfants sans parents et d'assurer pour eux la responsabilité d'une maternité sociale.

- Le Village d'Enfants SOS : c'est une institution non gouvernementale à vocation sociale qui offre aux enfants en détresse, abandonné et orphelin, une prise en charge à long terme.

3. Les généralités sur l'organisation :

Nul ne peut vivre, grandir, reconstruire, sans référence à son histoire, cette histoire qui du passé, fait les fondations de notre futur.

a) Historique de SOS Village d'Enfants

Le premier Village d'Enfants SOS fut fondé en 1949 en Autriche, à proximité de la petite ville tyrolienne d'Imst. Il fut donc créé dans une période de grande misère, celle où les ravages de la seconde guerre mondiale produisaient leurs effets les plus saisissants sur les jeunes générations. D'innombrables enfants et adolescents de tous âges étaient entraînés dans une tragédie gigantesque, un effondrement matériel et moral jamais vécu jusqu'alors. Ils étaient subitement confrontés à des exigences au-dessus de leurs forces ; leur développement se heurtait à des obstacles infranchissables. Le monde dans lequel ils vivaient, dans lequel ils devaient devenir un jour des hommes respectables, avait banni la justice et la morale.

Dans les grandes cités bombardées comme dans les centres d'accueil où se pressaient des millions de personnes sans abri, elles-mêmes livrées au désespoir, à l'embarras et au désarroi, l'ambiance était la plus néfaste à toute forme d'éducation. On n'y rencontrait que trop rarement une personnalité droite et intègre, moralement saine et susceptible de servir d'exemple aux jeunes ; on y voyait bien plus souvent de pâles manifestations d'un ordre extérieur inéluctable ; quand aux notions indispensables du bien et du mal qui s'étaient transmises de génération en génération, elles avaient complètement disparu. La misère noire, l'indifférence et l'immortalité étaient le lot quotidien.

Une mauvaise étoile présidait aux destinées des enfants et adolescents arrachés à leur milieu. Leur avenir était sérieusement compromis par le renversement de toutes les valeurs.

Les criminologues, les psychologues et les responsables de l'action sociale, s'appuyant sur des données statistiques alarmantes, avertirent du danger, tandis que le grand public, lui-même aux prises avec les pires difficultés, assistait, impuissant et inquiet, à la tournure fatale que prenaient les évènements.

Des oeuvres de bienfaisance privées et publiques, confessionnelles, nationales et internationales tentèrent alors par tous les moyens de préserver les jeunes vagabonds et déracinés des dangers de l'isolement. Comme les institutions existantes n'étaient pas en mesure de répondre à la demande d'une foule énorme de jeunes en détresse, il fallut littéralement créer de toutes pièces des centres d'accueil provisoire. C'est ainsi que diverses institutions virent le jour, entre autres sous le nom de village d'enfants ou de jeunes, et accomplirent avec un succès remarquable les tâches qu'elles s'étaient assignées. Quelques-uns de ces villages eurent un tel renom que des jeunes vagabonds venaient d'eux-mêmes, et parfois de fort loin, pour y trouver refuge.

Le Village d'Enfants SOS ne pouvait d'abord pas agir sur une grande échelle. La jeune fondation manquait de tout pour pouvoir une aide rapide et efficace. Il fallut commencer modestement. Le ``capital initial'' s'élevait à 600 schillings, ce qui était quand même suffisant pour faire connaître à un petit nombre de personnes l'idée de Village d'Enfants SOS et sa façon quasi révolutionnaire de résoudre le problème des jeunes déracinés.

Les expériences vécues à l'époques révélèrent que les plus vulnérables, les plus difficiles et les plus menacés parmi les jeunes étaient toujours ceux qui n'avaient pas reçu le soutien d'une famille saine et ordonnée. L'idée de Villages d'Enfants SOS reposait sur cette simple leçon tirée des faits. On en déduisit que les institutions destinées aux enfants sans parents seraient d'autant plus efficaces qu'elles se rapprocheraient de la structure familiale pour remplacer la famille que ces enfants ont perdue. Le premier Village d'Enfants SOS fut donc construit en tenant compte de cette exigence de l'éducation sur le modèle familial d'une part, et de l'assistance aux enfants orphelins et abandonnés d'autre part. C'est ainsi que fut créé un établissement dans le but de prendre en charge des enfants sans foyer, non seulement en période de détresse, mais aussi en temps normal.

b) SOS Village d'enfants dans les pays en voie de développement

La construction de Village d'Enfants SOS dans les pays en voie de développement a marqué une nouvelle étape de l'action SOS VE.

L'intérêt considérable qu'a suscité l'idée de village d'Enfants SOS dans ces pays a d'abord surpris. Et les demandes d'aide qui ont afflué de toutes parts ont conduit à l'élaboration d'un programme d'action pour les pays dits en développement. D'emblée il fallait reconnaître que les villages d'enfants SOS n'étaient pas faits pour lutter contre la faim, la misère ou la guerre dans différentes parties du monde, ni pour lancer une opération à grande échelle contre les désordres sociaux qui y régnaient, ce que d'ailleurs, les représentants des pays en voie de développement n'espéraient pas obtenir en prenant contact avec l'institution.

L'attention de ces derniers s'était portée vers les principes d'intégration du Village SOS. Ils voyaient dans les Villages un nouveau moyen de résoudre les problèmes d'éducation et d'assistance sociale de leur propre pays.

C'est ainsi que dans les villages d'Enfants, les enfants du Tiers-monde doivent bénéficier d'une action doit, aussi amener les populations concernées à s'entraider et s'éduquer elles-mêmes par la suite.

Pour les pays en voie de développement, le Village d'Enfants SOS est bien plus qu'un simple foyer pour enfants abandonnés. Tel est par exemple, le village d'Enfants SOS au Togo.

c) SOS Village d'enfants - Togo

Le village d'Enfants SOS ouvrit ses portes à Lomé, et à Kara en 1979. Il devint depuis lors une famille pour les orphelins et enfants abandonnés, et une opportunité de scolarisation des enfants nécessiteux. Le village d'Enfants SOS Togo comme tout autre dans le monde est une organisation de parrainage qui assure, aux orphelins et enfants abandonnés, un foyer et sert en même temps de logis aux femmes, les mères SOS, qui se sont consacrées à la poursuite de son oeuvre. Le Village d'Enfants SOS Togo n'est pas uniquement un foyer pour les enfants mais une véritable communauté formée d'enfants venant de différents endroits du pays. Tout l'espoir que les enfants semblent avoir perdu est ainsi retrouvé au Village d'Enfants où ils grandissent avec confiance d'être aimés et assurés d'un solide patrimoine culturel.

d) Le Village d'Enfants - LOME

Il a été inauguré en 1979, année internationale de l'enfant, plus précisément le 16 Novembre. Le village commence à fonctionner avec dix maisons familiales qui peuvent accueillir jusqu'à cent enfants déracinés et leur donner un foyer.

Chaque maison est équipée d'une vaste salle de séjour où la famille se retrouve, pour les jeux, pour les travaux ou pour le simple plaisir d'être ensemble. La maison comprend également trois chambres d'enfants et la chambre de la mère. A la cuisine, les enfants sont d'abord des spectateurs attentifs des travaux de leur mère, mais ils deviennent très vite acteurs, mettant la main à la pâte, et se préparent ainsi insensiblement à leur futur rôle d'adulte.

Dans l'enceinte du village, sur le terrain de jeux, les enfants peuvent s'ébattre à loisir et faire du sport, entre eux, avec leurs camarades de classe ou avec les enfants du voisinage.

e) Qu'est-ce qu'un village d'enfants SOS ?

Le nom de ``Village d'Enfants'' désigne aujourd'hui des institutions remplissant une mission d'aide et d'assistance sur des plans très divers. Il semble cependant que l'interprétation donnée par le Village d'Enfants SOS à cette notion s'impose de plus dans l'opinion publique et dans les milieux spécialisés. Elle fait du village d'enfants une institution visant à se substituer à la famille naturelle de l'enfant orphelin ou abandonné pour l'aider à prendre le chemin d'une vie normale.

Les Villages d'Enfants SOS veulent préserver ces enfants des dangereuses conséquences de leur état. Ils doivent protéger, aider et guérir. Le double principe pédagogique et social de leur intervention est ainsi posé et défini clairement : fonder des ``familles'' les plus naturelles possible, tant du point de vue structurel que du point de vue fonctionnel. Ces familles ne peuvent cependant remplir leurs fonctions et justifier les espoirs fondés sur elles que si elles s'intègrent à une communauté plus large qu'est le Village d'Enfants SOS.

La famille de Village d'Enfants SOS ne se contente pas d'accueillir l'enfant sans parents, elle lui offre aussi un authentique ``chez soi'' et devient son véritable soutien moral. Le village doit devenir le foyer des enfants qui lui son confiés.

Le Village d'Enfants SOS ramène l'enfant isolé dans son milieu naturel, la famille. Le ``giron social'' d'où l'enfant a été arraché par la perte ou la défection de ses parents est remplacé. L'enfant en a besoin pour grandir normalement. Même si la structure de la famille moderne subit de profonds changements, sa fonction doit être maintenue, car elle est indispensable à l'enfant. Ce n'est qu'en grandissant dans une famille que l'enfant devient apte à la vie.

Toute oeuvre sociale moderne qui se propose d'éduquer des enfants sans parents devra donc trouver des structures qui se rapprochent le plus possibles de celle de la famille. L'éducation du Village d'Enfants SOS supporte la compassion avec celle de la famille grâce à l'application des quatre principes dont il sera question dans un chapitre ultérieur.

f) Vision-Mission de SOS Village d'Enfants :

La vision de l'organisation SOS Village d'Enfants pour les enfants du monde se résume en ces termes : chaque enfant a sa place dans une famille et grandit dans un climat d'affection, de respect et de sécurité.

- Chaque enfant a sa place dans une famille :

La famille est le coeur de la société. Au sein d'une famille, chaque enfant est protégé et éprouve un sentiment d'appartenance. En famille, les enfants acquiert des valeurs, partagent des responsabilités et établissent des relations qui dureront toute leur vie. L'entourage familial leur procure une base solide sur laquelle ils peuvent bâtir leur existence.

- Chaque enfant est entouré d'affection :

C'est le climat d'affection et le sentiment d'être accepté qui permettent aux blessures de l'âme de guérir et à la confiance de naître. Les enfants y puisent leur assurance et y apprennent la confiance en soi comme en autrui. Un enfant sûr de soi peut découvrir ses capacités et les développer au mieux.

- chaque enfant est respecté :

Les opinions de chaque enfant sont écoutées et prise au sérieux. Les enfants participent aux décisions qui affectent leur existence et apprennent à jouer leur rôle majeur dans leur propre développement. L'enfant grandit dans le respect et la dignité, comme un membre estimé de sa famille et de la société.

-Chaque enfant est protégé :

Les enfants sont protégés des abus, de la négligence et de l'exploitation, leur sécurité est assurée en cas de catastrophe naturelle ou de guerre. Ils sont logés, nourris et ont accès aux soins médicaux et à l'éducation. Ce sont les conditions préalables à l'épanouissement de chaque enfant.

La mission est de donner une famille aux enfants en difficulté, orphelins, abandonnés ou ceux que leur famille ne peut prendre en charge.

g) Les quatre principes pédagogiques :

Le programme d'éducation du Village d'Enfants SOS se résume à quatre principes pédagogiques. Ils mettent principalement l'accent sur le développement de l'enfant vers l'homme et son intégration dans la société. Les mots clés pour traduire les principes du Village d'Enfants SOS sont :

1. la mère

2. les frères et soeurs

3. la maison

4. le village

1. La mère

Dans le monde entier, il existe des femmes seules, veuves ou célibataires. Les activités professionnelles qu'elles exercent ne suffisent pas à remplir leur vie et elles désirent avoir des enfants pour se consacrer entièrement à eux. Dans le monde entier, il y a aussi des enfants, orphelins ou abandonnés, à la recherche d'une maman. L'une des tâches que nous proposons d'accomplir est de rapprocher ces femmes et ces enfants.

Le Village d'Enfants SOS ne vient donc pas uniquement en aide aux enfants en difficultés familiales. Il donne aux femmes isolées la possibilité de remplir leur vie. Exercer les fonctions de mères dans un Village d'Enfants SOS est devenu une nouvelle profession féminine. Des centaines de femmes dans le monde ont déjà décidé de prendre en charge des enfants sans parents et d'assumer pour eux la responsabilité d'une maternité sociale. En dehors des dispositions naturelles qui les portent vers l'éducation des enfants les femmes qui désirent être mères dans un Village d'Enfants SOS doivent être aussi capables d'affection car les enfants dont elles ont la charge sont presque toujours psychiquement ébranlés. Ils souffrent tantôt de complexes d'infériorité, tantôt d'un besoin exagéré de se faire valoir, d'un manque d'affection ou de phobies. Nombre d'entre eux sont des enfants abandonnés, battus, corrompus ou oubliés.

Elever ces enfants, c'est d' abord les aider, les guérir de leurs maux. Nous savons combien la relation de l'enfant avec sa mère, ou toute autre personne qui la remplace, est importante pour son développement. Cette relation est à la base de toute action pédagogique. Le Village d'Enfants SOS veut avant tout rendre l'affection d'une mère aux enfants qui en ont été privés ; c'est la clé de voûte de son système pédagogique. En fait, l'amour maternel ne suffit pas sans une certaine fermeté, une certaine rigueur, un savoir- faire et des connaissances pédagogiques. Mais il n'est pas de bonne éducation sans affection. Tant que l'enfant ne se sentira pas aimé et protégé, il n'acceptera pas facilement les contraintes de l'éducation qu'on veut lui donner. Celles-ci ne feront que compliquer les choses et créer de nouveaux complexes.

Eduquer un enfant suppose d'abord qu'on prenne part à sa vie, qu'on partage ses joies et ses peines. Il n'est d'éducation valable que celle qui favorise le contact humain.

Une fillette du Village d'Enfants SOS, âgée de treize ans, disait un jour : ``Notre petite soeur était malade. Le médecin est venu et j'ai vu pleurer notre maman. Maintenant, je sais que notre maman est quelqu'un de bien et qu'elle nous aime. Moi aussi, je veux devenir quelqu'un de bien''.

Il est donc essentiel que pour accomplir sa tâche, le village d'Enfants SOS, et surtout la mère, puisse donner à l'enfant le sentiment d'être aimé et protégé. Après tout, nous ne pouvons pas oublier que l'humanité entière a été élevée par des mères. Et quand un enfant a perdu la base naturelle de son développement, son éducation peut alors poser des problèmes. Les méthodes pédagogiques les plus scientifiques, pratiquées dans les institutions les plus modernes, ne peuvent pas empêcher qu'un enfant, élevé hors de sa famille, soit socialement plus vulnérable et moins performant qu'un enfant qui a grandi dans sa famille.

Les mères de village d'Enfants SOS doivent être des femmes heureuses, de vivre équilibrées sur le plan moral et spirituel. Leur personnalité, affermie et stable, est un exemple vivant pour les enfants.

Les enfants qui sont accueillis au Village d'Enfants SOS ont généralement été victimes d'expériences malheureuses. Il est bon qu'ils aient devant les yeux une personne qui puisse donner un nouveau sens, un nouveau contenu à leur vie. La mère du village d'Enfants SOS doit être pour eux cette personne en qui ils ont confiance, à laquelle ils obéissent, pour laquelle ils abandonnent leurs ``mauvaises habitudes''.

Chaque enfant a naturellement besoin de la sollicitude maternelle. Il a au moins autant besoin d'une mère aimante que d'une place pour dormir, de vêtements et de nourriture. Ce besoin de la mère s'explique par le manque de maturité physique, morale et intellectuelle. L'enfant ne peut pas davantage développer ses capacités intellectuelles de lui-même. Tout son être est tourné vers la réception d'impulsions extérieures. Et pour mieux comprendre l'attachement de l'enfant à sa mère, il nous faut garder présent à l'esprit que les impulsions qui participent à la formation de sa personnalité et à l'orientation de sa vie future sont beaucoup moins le fait d'une pédagogique que d'un amour maternel, constant et généreux.

Le regard de la mère, les efforts et sacrifices qu'elle consent pour sa famille, sa main caressante sur le front de l'enfant révèlent à celui qu'il a trouvé un foyer, une communauté naturelle où il peut se ressaisir et vivre normalement.

L'affectation de la mère est d'autant plus indispensable quand il s'agit de procurer à l'enfant déraciné toutes les chances d'un bon départ dans la vie. Comparés à l'influence heureuse d'une mère, les résultats des meilleures systèmes pédagogiques sont plutôt minces. Plus douce et plus affectueuse que le meilleur éducateur masculin, la mère débrouille admirablement les fils de l'écheveau des contradictions enfantines. Sans le moindre détour, elle emprunte la voie du coeur pour entrer en contact avec l'enfant.

Aux alentours de 1900, le pédiatre munichois Meinhard Von Pfaundler fit la découverte d'une maladie qu'il baptisa ``hospitalisme''. Cette maladie est attribuée à l'absence de soins maternels et s'explique par une carence affective prolongée qui peut entraîner de graves crises de croissance, affaiblir l'immunité naturelle, voire même causer la mort de l'enfant. En partant de cette découverte, la médecine moderne, la psychologie et la pédagogie expliquent l'origine des troubles variés de la croissance et du comportement ; elles précisent que ces troubles sont d'autant plus importants, plus accentués et plus irréversibles que la séparation de la mère a été plus précoce et la durée du séjour dans une institution plus longue.

Le nouveau venu au Village d'Enfants SOS est généralement surpris d'entendre les autres enfants appeler tout naturellement ``maman'' la responsable de leur famille. Dans cette famille, il rencontre des frères et des soeurs un bébé dans un berceau, des frères qui reviennent de l'école, une grande soeur dans la cuisine, où elle donne un coup de main ; sur la commode, il voit la photographie de l'aîné, qui est en apprentissage ou dans un lycée en ville. L'enfant trouve aussi son lit, son harmonie, ses jouets et ses vêtements. A midi, il n'y a pas de gong pour appeler au réfectoire. La famille se réunit dans la salle de séjour, où la table est mise, et après le bénédicité, les petits commencent à babiller gaiement. On parle aussi des problèmes et des soucis quotidiens. Il n'y a pas d'enfant qui reste insensible à de telles découvertes. L'attention bienveillante qu'il trouve auprès de la mère ne répond que trop bien à son besoin naturel de sécurité. L'intégration dans la famille se fait le plus souvent sans frictions et sans difficultés, l'enfant guérit rapidement de ses blessures morales. Il n'est plus l'enfant ``difficile'' ou ``incorrigible'' qu'on se repassait d'un centre d'éducation à un autre. La bonté et l'amour d'une vraie mère lui font découvrir un monde que son émotivité maladive lui avait caché, un monde de santé et de joie.

2. Les frères et soeurs

Le second principe pédagogique du Village d'Enfants SOS veut que l'enfant ne soit pas élevé avec des pupilles du même âge, mais au sein d'une communauté fraternelle. Une famille de Village d'Enfants SOS comprend, en Autriche sept, en Allemagne six enfants d'âges différents, du nourrisson à l'adolescent. Chacun doit trouver dans la famille la place qui lui convient, selon son tempérament, son âge et sa maturité.

Les enfants qui sont accueillis dans une famille ne manquent pas de contact. Outre la mère, les petits ont suffisamment de ``grands'' autour d'eux pour les aider, les conseiller et les aimer. Quant aux grands eux-mêmes, ils ont la possibilité de nouer des liens au sein de la communauté et de s'y rendre utiles.

Tel est par exemple le cas de ce garçon de quatorze ans qui, avec beaucoup de patience et de joie, apprend à parler à sa petite soeur de deux ans. Pendant des heures, il s'amuse avec elle et s'en occupe avec une spontanéité surprenante. Il sent qu'elle a besoin de lui, qu'il peut lui être utile et la protéger dans toutes les circonstances. Sa mère lui demande quelques fois son avis sur des questions qui touchent à la vie du foyer. Il lui en est reconnaissant et le montre en participant volontiers aux corvées du ménage. Il est fier de prendre certaines responsabilités.

Chacun sait que les responsabilités, quand elles ne sont pas au-dessus de vos forces, forgent le caractère. C'est aussi vrai pour l'enfant, qui apprend par ce moyen à tenir sa place dans la société. Il est même préférable de lui donner quelques fois trop de responsabilités, que de ne pas lui en donner du tout, par méfiance.

Les familles des Villages d'Enfants SOS accueillent aussi bien des bébés que des enfants plus âgés, garçons ou filles. Toutefois, comme leur éducation est d'autant plus réussie que le séjour des enfants au village est plus long, il y a nécessairement une limite d'âge à l'admission. C'est pourquoi, les enfants de plus de dix ans ne sont, en principe, plus acceptés.

Dans la mesure où les enfants admis au Village d'Enfants SOS doivent être élevés comme des frères et soeurs, la mixité s'impose d'elle-même. Ce principe de la coéducation contrôlée a l'avantage de faciliter une prise de conscience progressive de l'autre sexe. Il doit être appliqué dès le moment de la formation de la famille, lorsque les enfants d'âges et de sexes différents sont choisis pour constituer une communauté de vie.

Le Village d'Enfants SOS recourt à cette méthode en toute connaissance de cause. Il s'appuie sur des résultats d'enquêtes menées auprès de groupes de frères et soeurs et accorde une très grande importance à la composition des familles. En Autriche, en Allemagne et en France, où des centaines de familles de Village d'Enfants SOS ont été fondées, le placement d'un nouvel enfant dans une famille appropriée ne présente pas de difficulté.

L'éducation mixte pratiquée dans les familles des Villages d'Enfants SOS place la mère devant des problèmes autres que ceux de l'éducation mixte de l'école publique, qui sont en fait des problèmes de co-instruction. Il n'est pas facile d'établir des comparaisons avec la famille normale, pour laquelle la co-habitation des enfants des deux sexes ne présente pas de difficultés. Dans la famille artificielle qu'est celle du Village d'Enfants SOS, il y a lieu d'effectuer un clivage entre les deux sexes, de manière à supprimer les risques de la co-éducation. Du reste, l'expérience de plusieurs années nous apprend que les problèmes de la mixité ne sont pas insolubles et que les avantages qu'en tirent nos enfants l'emportent sur les inconvénients.

Déjà, lorsque le principe de la co-éducation fut adopté, il fut décidé que les garçons de 14 ans et au-dessus seraient logés dans des foyers d'étudiants et d'apprentis appartenant aux Villages d'Enfants SOS. Quant aux jeunes filles, elles auraient le choix entre rester dans leur famille du Village d'Enfants SOS, auprès de leur mère, ou s'installer dans des foyers de jeunes filles.

L'éducation mixte des enfants, comme s'ils étaient frères et soeurs, présente encore un avantage sérieux : les frères et soeurs naturels ne sont pas séparés et vivent dans une seule et même famille. Je ne citerai qu'un seul exemple ici, pour expliquer les conséquences désastreuses qu'a eues la séparation arbitraire de frères et soeurs consanguins après la mort de leurs parents.

Cinq frères et soeurs perdirent leurs parents dans un accident de la circulation, en 1951. L'un des enfants fut confié à des parents proches, le bébé placé dans une pouponnière, les deux garçons dans deux internats différents et la fille de 14 ans dans un foyer d'apprenties. Leurs éducateurs se virent bientôt confrontés à des situations inextricables. On avait enlevé à la grande soeur son petit frère. Elle manifesta son mécontentement par des contestations, des mensonges et des bégaiements. L'un des garçons profita de la moindre occasion pour faire une fugue et se réfugier chez des parents, et, comme son frère, il ne brille guère en classe. Les parents qui avaient pris l'un des enfants chez eux eurent bien du mal avec lui car se montra effronté, méfiant et entêté, en réaction à la séparation de A son frère préféré. Les adultes pensaient bien faire en séparant ces enfants, mais ils ne réussirent qu'à ajouter un malheur à un autre. Dénouer les liens qui unissent les frères et soeurs naturels peut, dans certains cas, avoir des conséquences catastrophiques pour le développement de uns et des autres.

Au village d'Enfants SOS, ces enfants restent unis dans une maison, une famille. Près de 60% des effectifs des Villages d'Enfants SOS sont constitués de fratries naturelles qui vivent chacune dans une famille. Certaines familles de Village d'Enfants SOS ont des fratries de quatre, cinq, six, sept, voire même huit ou neuf enfants.

3. La maison

La famille de Village d'Enfants SOS doit habiter sa maison, une maison familiale normale. La maison ne jouerait pas vraiment son rôle dans le système pédagogique du Village d'Enfants SOS si elle ne se limitait qu'aux fonctions de la salle à manger et de la chambre à coucher. Comme l'explique Wolfgang Metzger, elle doit être ``pour l'enfant le nid, la coquille, l'enveloppe protectrice de son être encore inachevé.''(W. Metzger, 1960 : 29). Dans une maison où chaque pièce a une fonction déterminée, où l'enfant a sa place à la table familiale, son lit, son coin pour jouer et pour apprendre ses leçons, il est plus facile d'acquérir un sens de l'ordre.

La pièce principale de la maison du Village d'Enfants SOS est la salle de séjour. La famille s'y rassemble pour travailler, fêter, rire, pleurer, manger et prier. Pestalozzi n'a cessé de rappeler dans ses écrits l'importance de la salle commune. Elle détermine dans une large mesure, l'attitude que l'enfant adoptera devant le monde. C'est le lieu où les valeurs culturelles et les vertus qui sont le propre de l'homme lui sont retransmises, pour ainsi dire, de première main. Il y fait l'expérience des relations humaines qui lui seront utiles toute sa vie. La salle de séjour fait naître l'esprit de communauté. Plus tard, quand l'enfant aura atteint l'âge d'homme, il cherchera à recréer cette ambiance de la vie communautaire saine, ordonnée et heureuse qu'il a connue au Village d'Enfants SOS, cet esprit communautaire qui a servi et qui servira encore de cadre à sa vie.

Comme la famille du Village d'Enfants SOS est un ménage indépendant, elle possède naturellement sa propre cuisine. La mère est à la fois éducatrice et maîtresse de maison, et il est impensable qu'elle puisse se passer de la cuisine, une pièce indispensable à tout foyer digne de ce nom. Il existe des enfants sans parents et abandonnés qui découvrent pour la première fois au Village d'Enfants SOS le bien-être, le bonheur tranquille et la satisfaction que procure une cuisine. Ils y voient leur mère s'affairer autour du fourneau et se rendent compte que les besoins primaires ne peuvent être satisfait qu'au prix d'un effort personnel.

En résumé, la maison est le havre de paix que l'enfant aime à retrouver après ses rencontres avec le monde extérieur, un monde parfois sans amour, inaccessible et même dangereux. Elle lui donne le sentiment d'avoir un foyer, un port d'attache dans l'environnement immédiat qu'est le village.

4. Le village

Un village d'Enfants SOS est composé, en règle générale, de 14 à 20 familles, mais à Lomé le Village d'Enfants est composé de 09 maisons familiales, et d'un jardin d'enfants. Il est rarement nécessaire d'y ajouter d'autres constructions. Dans sa maison, dans sa famille, l'enfant a le sentiment de vivre en sécurité. Le village est pour lui une ouverture sur le monde extérieur. Il est une communauté de vie plus large que la famille, mais toujours contrôlable et dirigeable. Il permet à l'enfant d'établir les contacts humains utiles à son développement. Il est le pont qui relie l'enfant à la société. Il est en même temps une institution comme nous le verrons plus loin, et en tant que telle, il joue pour l'enfant ``Placé'' le rôle d'un établissement spécialisé. Et il y a là un risque d'isolement qu'il faut supprimer.

Le Village d'Enfants SOS doit s'adapter à son entourage, tant du point de vue de l'implantation et de l'architecture que de tout autre point de vue. Il doit chercher à éviter les situations d'exceptions, même s'il doit pour cela supporter quelques inconvénients. Car les situations d'exception, quelles qu'elles soient, ne tourne pas à l'avantage de nos enfants. Ceux-ci ne demandent finalement qu'une chose, c'est de pouvoir vivre comme tous les enfants du monde. L'``institution'' Village d'Enfants SOS ne doit donc pas en faire trop. Elle ne doit pas privilégier ses enfants à l'école, ni leur donner un niveau de vie supérieur à la moyenne. Quant à son mode de vie, il doit être simple, modeste, en rapport avec le milieu ambiant.

Par principe, le Village d'Enfants SOS ne construit pas d'école ni d'Eglise, sauf dans les pays dits en voie de développement où les circonstances particulières l'exigent. Ses enfants doivent entrer en contact avec d'autres enfants et fréquentés les écoles publiques. Ils doivent assister aux offices religieux de la localité et s'insérer à la communauté paroissiale existante.

Le Village d'Enfants SOS nouvellement crée vient se greffer sur une bourgade ou une agglomération. Il est généralement implanté à la périphérie d'une localité. Il arrive souvent que l'habitat s'étende dans sa direction et qu'il soit absorbé par la nouvelle zone urbaine qui se crée. L'insertion de Village d'Enfants SOS a l'espace sociale environnant, son ouverture ``tous azimuts'', sont à la fois l'expression et l'application du principe de l'intégration de l'enfant isolé dans la société.

En tant qu'``institution'', le Village d'Enfants SOS représente une ``unité administrative'' en soi. Mais il n'en résulte pas forcément un isolement économique. L'indispensable contrôle de la situation financière des ménages ne les empêche de prendre des initiatives individuelles et ne limite en rien leur responsabilité. Les mères achètent elles-mêmes la plus grande partie de ce dont elles ont besoin au magasins de la ville. Elles disposent d'un budget mensuel qu'elles gèrent librement dans les limites fixées par le règlement général. Les enfants doivent être amenés à partager les soucis de leur mère dans la vie de tous les jours.

La collectivité que représente le Village d'Enfants SOS répond donc aux besoins de l'enfant de se sentir protégé, à l'intérieur comme à l'extérieur de la famille. Elle lui permet d'entretenir d'étroites relations avec le monde extérieur. Elle assure ainsi le succès d'une pédagogie orienté vers l'intégration sociale.

h) Financements 

Les fonds destinés à la construction et l'entretien des Villages d'Enfants SOS proviennent essentiellement de contributions volontaires, dons et cotisations, des amis et membres des villages d'Enfants SOS. En mettant en pratique l'idée «Tous les enfants sont nos enfants.  A plusieurs, il est aisé de faire du bien », plus de 5 millions de personnes dans plus de 100 pays permettent aux Villages d'Enfants SOS de mener à bien leur tâche.

Les dons et contributions réunis sont gérés par les associations nationales elles-mêmes qui s'efforcent de réduire autant que possible les frais de fonctionnement. Les contrôles administratifs et les vérifications comptables sont effectués non seulement par des organes internes mais aussi par des commissaires aux comptes assermentés. Un contrôle supplémentaire et global des associations membres de SOS - KINDERDORF INTERNATIONAL est assuré par la « Deutsche Revisions - und Treuhand AG », société fiduciaire anonyme.

CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE

La méthode apparaît comme le cheminement de la recherche, c'est une démarche ordonnée, une technologie raisonnée utilisée dans une recherche en vue d'aboutir à des résultats probants. Par méthode, on peut également entendre «  des règles faciles mais certaines, grâce auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeraient jamais vrai ce qui est faux et parviendront, sans se fatiguer à des efforts inutiles, à la connaissance vraie de ce qu'ils peuvent atteindre » Descartes, Les Règles de la méthode.

Aucun chercheur ne peut prétendre se passer de la méthodologie pour atteindre le but qu'il s'est fixé. Il lui incombe, pour cette raison, l'impérieuse tâche d'élucider la démarche méthodologique qui lui a permis de se garder de graves méprises et de stabiliser sa recherche sur une base scientifique, étalon de mesure de la validité, de la précision et de la fiabilité de l'analyse. Aussi avons-nous décidé d'expliciter notre approche méthodologique.

Pour mener à bien notre recherche, une enquête exhaustive s'impose. Elle consiste à administrer des questionnaires aux mères, aux enfants et à recueillir des informations auprès des personnes ressources du village d'Enfants SOS.

A la fin tirer des conclusions pour une meilleure connaissance de la prise en charge des enfants par les mères SOS au Village d'Enfants SOS Lomé.

1. Population cible 

Une population cible est constituée généralement de l'ensemble des individus, ménages, organismes, collectivités ou autres unités identiques auxquels s'adressent les interventions dans le cadre des projets sociaux. Dans le cas de la présente recherche, la population cible est constituée des mères SOS qui prennent en charge les enfants. Nous nous intéressons aux mères SOS du Village d'Enfants SOS Lomé car nous pensons qu'elles sont plus concernées par la prise en charge des enfants en détresse de ladite institution et sont plus habileté à fournir les informations nécessaires pour mener à bien notre étude.

2. Echantillonnage

Permettez-nous de rappeler la définition du concept d' « enquête » avec Pierre RONGERE : « on appelle enquête, toute recherche qui suppose une investigation auprès d'individus ou de groupes, qui met le chercheur en relation avec les individus ».

Echantillonner, c'est choisir un nombre réduit et limité d'individus dans l'ensemble de la population concernée par une étude. Pour ce faire, il nous faut préciser la technique d'échantillonnage pouvant conduire à la détermination du sous-ensemble de la population-mère pour effectuer l'enquête. Or, notre population-mère étant déjà réduite ou limitée nous pensons administrer notre questionnaire à tous les individus de cette population, au total 20 mères SOS y compris celles qui sont admises à la retraite. En fait, c'est une étude exhaustive qui s'impose puisque le sous-ensemble est égal à l'ensemble et les unités ou individus faisant partie de l'univers ont au moins trente 30 ans, âge requis par l'Institution pour être mères SOS et sont au nombre de 20. Cette pratique nous a dispensé le recours à une méthode particulière pour arrêter l'échantillon.

3. Les méthodes de collecte des données :

Deux types de techniques ont été alternativement utilisés pour cette recherche : il s'agit des recherches documentaires et des techniques de recherches vivantes constituées de l'entretien, l'observation participante et l'enquête par questionnaire.

3. 1. Recherche documentaire

En définition nous dirons que le document est ``toute source d'information disponible à la connaissance''. L'analyse dite ``du contenu'' privilège les documents qui reflètent des communications entre les hommes parce qu'ils sont eux-mêmes des faits sociaux.

Dans le cadre précis de ce travail, nous nous sommes inspirés de certains ouvrages généraux et spécifiques ; les ouvrages généraux que nous avons consultés ont trait à la problématique générale de la prise en charge des enfants abandonnées et orphelins en institution par les mères institutionnelles.

Les ouvrages spécifiques nous ont été fournis par la bibliothèque du village d'Enfants SOS Lomé et le site Internet de SOS KinderDorf International. Nous avons aussi eu recours aux services de documentation de certaines institutions en charge des enfants comme UNICEF, WAO-Afrique, la Pouponnière, Terre des hommes.

Tout cela nous a permis d'élaborer la revue de la littérature et la bibliographie

3.2. Technique de recherches vivantes 

Elles sont ainsi appelées contrairement aux recherches documentaires qualifiées de recherche morte, à cause du caractère vivant de leur déroulement, car elles mettent toujours en rapport deux ou plusieurs personnes.

a) L'enquête par questionnaire:

Cette collecte systématique d'informations au moyen d'un questionnaire écrit a servi pour recueillir les données aussi bien qualitatives que quantitatives recherchées auprès des mères SOS. A cet effet nous avions élaboré un questionnaire dont un exemplaire figure en annexe comprenant 36 questions ouvertes et fermées. Pour le déroulement de l'enquête, nous avions adopté une méthode qui consistait à interroger individuellement les enquêtés.

b) Les entretiens :

Ils sont en fait constitués essentiellement par des dialogues entre l'enquêteur et les informateurs clés. Ces derniers sont des personnes qui sont censés détenir des informations suffisantes dans le domaine concerné par la recherche.

C'est ainsi que tout au long de notre recherche, nous avons eu une série d'entretiens libres avec certains responsables du village, la directrice du jardin d'enfants et la secrétaire comptable.

Nous nous sommes également entretenus avec l'Assistante sociale qui est la mère conseillère, les tantes et certains enfants, tout âge et sexe confondus

c) L'observation participante

Notre étude de terrain nous a permis de partager la vie des personnes qui forment notre échantillon. Afin de mieux collaborer / étudier avec notre population cible, nous nous sommes intéressé au travail des mères SOS et cela nous a d'ailleurs facilité la recherche.

4. Sélection et justifications de variables et indicateurs :

Une variable est une caractéristique à laquelle est assignée une valeur pas forcément numérique, que l'on appelle indicateur.

Dans le cadre de notre étude, nous avons retenu deux types de variables à savoir les variables indépendantes et les variables dépendantes.


a) Variables indépendantes ou explicatives

Cette catégorie de variable, concerne l'âge, la situation matrimoniale, le niveau d'instruction.

- L'âge

Nous avons retenu cette variable parce qu'elle nous permet de répartir les enquêtés par tranches d'âge. Notre population cible étant composée des femmes ou des individus du sexe féminin adulte en âge d'élever des enfants ou de prendre en charge les enfants comme prévu par l'institution.

- Situation matrimoniale

Cette variable dans beaucoup d'études sociologiques, joue un grand rôle. Ainsi nous attendons faire ressortir comment cette variable peut contribuer à la prise en charge des enfants en situation en détresse : les orphelins et les abandonnés.

Les mères SOS sont des femmes seules, veuves ou célibataires et qui ont décidé de prendre en charge des enfants sans parents et d'assurer pour eux la responsabilité d'une maternité sociale.

- Le niveau d'instruction

Dans ce genre d'étude la variable ``niveau d'instruction'' est très utile car dans cette institution nous avons affaire à des personnes plus ou moins instruites. Aussi le niveau d'instruction va-t-il jouer un rôle non moins considérable dans la motivation des femmes Mères SOS à prendre en charge les enfants.

b) Variables dépendantes ou à expliquer

- Sécurité socio-économique :

Nous avons dit plus un peu plus haut en guise d'hypothèse que la prise en charge effective des enfants dépend d'une certaine garantie et sécurité socio-économique qu'offrirait le cadre institutionnel et qui permet l'intégration socio-professionnelle des enfants. Autrement dit la sécurité socio-économique est un facteur viable de la prise en charge effective des enfants.

- Affection pour les enfants :

Le choix de cette variable se justifie par le fait que certaines mères SOS n'ayant jamais conçu prendront les enfants dans tous les sens du terme ce qui ferait naître de l'affection pour les enfants. De même les enfants qui ont été privés d'un environnement familial bienveillant et qui ont besoin d'affection de la part de ceux ou celles qui sont responsables de leur prise en charge. Aussi l'affection est-elle une variable qui justifie la prise en charge effective des enfants confiés aux mères SOS.

c) Les indicateurs :

Ce sont des données observables par lesquelles on pourra appréhender les dimensions analysées, en constatant dans la réalité la présence ou l'absence de tel attribut, l'état de telle variable. En résumé, ils visent à représenter empiriquement le concept et se définit par rapport à lui.

Dans le cadre du présent travail nous avons retenu comme indicateurs, le revenu, acceptation des enfants, instauration d'une relation à vie, accès aux soins de santé et la préparation de la mère.

- Le revenu :

Fruit du travail de la mère SOS, le revenu nous a permis de quantifier le niveau de vie des personnes interrogées.

- Acceptation des enfants comme les siens propres :

Le choix de cet indicateur est motivé pour la seule raison qu'il nous servira à appréhender comment sont traités les enfants confiés à la mère SOS par rapport aux siens propres.

- Fréquentation de la mère SOS :

Nous pensons que les enfants, lorsqu'ils sont bien traités, éduqués par la mère SOS vont vouloir toujours rencontrer cette dernière et garder leur contact permanent.

- Préparation de la retraite de la mère :

Comme toutes activités professionnelles donnant droit à la retraite, les mères SOS ont aussi droit à la retraite et bénéficient de tous les atouts : elles sont déclarées à la caisse qui leur permet de bien vivre après leur admission à la retraite.

5. Les difficultés de la recherche :

Toute recherche sociologique bien menée se confronte toujours à d'énormes difficultés qui apparaissent parfois comme des obstacles majeurs pour son bon déroulement. En notre qualité d'étudiant en sociologie - débutant en recherche- nous sommes encore plus exposé à ces problèmes qui n'épargnent pas les professionnels eux-mêmes. Néanmoins ces difficultés ne constituent pas des obstacles infranchissables qui pourront bloquer la recherche ; elles enrichissent l'analyse lorsque celles-ci trouvent les solutions adéquates et appropriées pour les dépasser.

Ici dans cette étude, la seule et la plus importante difficulté à laquelle nous nous sommes confrontés est la carence d'études dignes de ce nom pouvant nous permettre d'évaluer de façon concise l'évolution de la prise en charge des enfants en détresse par les mères institutionnelles et spécialement les mères SOS du Village d'Enfants SOS Lomé. Les quelques rares études existantes sont plutôt muettes sur l'impact de cette prise en charge sur l'intégration des enfants concernés. Tout cela, ajouté aux difficultés techniques a fait que le travail de recherche nous a été très ardu.

C'est malgré cette difficulté qui est non moins majeure que nous sommes parvenu à collecter les informations essentielles et élaborer notre travail.

6. Mode de présentation des données :

Afin de rendre accessible les résultats de l'enquête, nous avons estimé qu'une présentation de type statistique avec des tableaux de représentation qui tiendront compte des variables et des indicateurs à l'origine du questionnaire, serait la solution la plus appropriée. Quant aux indicateurs qui constituent les modalités des variables, ils seront compris à l'intérieur des tableaux et permettront de mesurer quantitativement les différentes manifestations d'une variable. Les tableaux seront analysés au fur et à mesure. De cette analyse sortirons les suggestions. Les résultats des entretiens interviendront aussi à ce niveau.

2ème Partie

Présentation, Analyse et

Interprétation des données

Dans cette deuxième partie de notre travail nous rendrons compte des données et informations recueillies lors de l'enquête menée sur le terrain.

Nous avons obtenu des tableaux que nous avons analysés, en vue d'aboutir à la vérification de nos hypothèses de recherches.

Pour nous permettre de suivre notre plan d'analyse, nous avons surtout tenu compte dans nos interprétations des fréquences absolues exprimées en pourcentage.

Cette partie est subdivisée en deux sous parties, la première présente et analyse les données de l'enquête et comporte :

- l'identification de l'enquêtée

- le recrutement

- la profession de la mère SOS

- la situation socio-économique

- la prise en charge des enfants

- les relations après le VESOS (durable)

Soulignons toutefois que nous ne sommes pas seulement arrêté aux données relatives à la profession des mères, nous avons aussi recueilli les difficultés et les suggestions pour l'amélioration des conditions de prise en charge des enfants en détresse.


CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

1. Données sur les caractéristiques socio-démographiques :

L'identification des éléments de notre groupe cible est un travail préalable et nécessaire pour comprendre sa structure et se rendre compte de sa composition. L'âge, la situation matrimoniale, le niveau d'instruction, le nombre d'enfants biologiques sont des renseignements qui nous ont aidé à mieux saisir les identités des personnes qui composent notre groupe cible.

Tableau N°1 : Répartition des enquêtées par âge

Tranche d'âge

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

[30-39]

5

25%

[40-49]

9

45%

[50-60]

4

20%

[60 et plus ]

2

10%

Total

20

100%

Résultats

Cette répartition par âge nous est utile pour relever les différentes tranches d'âge que nous avons interrogées.

Parmi les enquêtées, 14 ont un âge compris entre 30 et 49 ans soit 65 %, 4 sur les 20 femmes ont un âge compris entre 50 et 59 ans soit 20% et enfin 2 enquêtées sur les 20 soit 10% ont plus de 60 ans. Nous avons concentré notre enquête sur les tranches d'âges allant de 30 à 60 et plus.

Tableau N°2 : Situation matrimoniale

Situation matrimoniale

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

mariées

2

10%

célibataire

11

55%

divorcées

3

15%

veuves

4

20%

Total

20

100%

Résultat :

Parmi nos enquêtées 11 se sont déclarées célibataires, ce qui équivaut à 55 % de population interrogée. L'effectif de ceux qui sont déclarées mariées est de 2 enquêtées soit un pourcentage de 10% des personnes enquêtées. Les divorcées et les veuves occupent respectivement 15%  et 20% ceci correspond à un effectif de 3 et 4 personnes.

Tableau N°3

a) Enfants biologiques

Enfants biologiques

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

19

95%

Non

1

5%

Total

20

100%

Résultat :

Le tableau N°3 nous montre que sur les 20 femmes ou mères SOS interrogées seule 1 n'a pas d'enfants biologiques ce qui équivaut à 5 % des enquêtées. 19 ont leurs enfants biologiques correspondant à 95% des personnes interrogées.

Tableau N°3

b) Nombre d'enfants biologiques

Nombre d'enfants biologiques

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

[0 - 1]

3

15%

[2-3]

15

75%

[4 et plus]

2

10%

Total

20

100%

Résultats 

75% de la population interrogées ont entre 2 et 3 enfants. Ceci représente un rapport de 15 personnes sur 20. De plus 3 de nos enquêtées ont entre 0 et 1 enfant correspondant ainsi à 15% des personnes interrogées. Ce tableau indique aussi que 2 mères SOS ont 4 enfants et plus équivalents à 10%.

Tableau N°4 : Niveau d'instruction

Niveau d'étude

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Primaire

1

5%

Second degré

17

85%

Troisième degré

2

10%

Université

-

-

Total

20

100%

Résultat

Ce tableau présente le niveau d'étude ou d'instruction des personnes interrogées. Ainsi la plus grande partie des mères SOS ont fait le collège. Ceci équivaut à 85% des interrogées.

Aussi 10% de nos enquêtées ont fait le Lycée et 1 seule à fait les études primaires soit 5% des interrogées.

II. Recrutement

Tableau N° 5 : Année d'arrivée

Année d'arrivée

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

[1980 - 1985]

6

30%

[1986 - 1991]

5

25%

[1992 - 1997]

8

40%

[1998 - 2003]

1

5%

Total

20

100%

Résultat

Sur les 20 personnes interrogées 1 seulement est arrivée entre 1998 et 2003. Ce qui représente un pourcentage de 5%. Le reste des personnes interrogées est arrivé plus tôt. Ainsi 6 mères SOS sont arrivées entre 1980 et 1985 soit 30%, 5 mères SOS sont arrivées entre 1986 et 1991 soit un pourcentage de 25%. Enfin 8 sont arrivées en 1992 et 1997 ce qui équivaut à 40%.

Tableau N°6 : Durée d'embauche

Durée d'embauche

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

[0 - 5]

1

5%

[6 - 10]

3

15%

[11 - 15]

3

15%

[16 - 20]

2

10%

[21 - 25]

11

55%

[26 - 30]

-

-

Total

20

100%

Résultat 

Le tableau N°6 rend compte de la durée moyenne dans la fonction de mère SOS. Ainsi sur les 20 mères SOS interrogées une seule a fait moins de 5 ans soit 5%, 6 mères SOS ont fait entre 6 et 15 ans soit 30% et une proportion de 10% de nos enquêtées ont fait 16-20 ans de service ce qui correspond à 2 mères. Le reste soit 11 mères ont fait plus 20 ans correspondant à 55 %.

Tableau N°7 : Le premier poste occupé

Premier Poste

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Tante

16

80%

Mère

4

20%

Total

20

100%

Résultat 

Ce tableau indique que la majorité des mères, avant d'accéder au poste de mère SOS, passe d'abord par le poste de tante. Ainsi sur les 20 mères interrogées 16 mères ont été d'abord tante SOS soit 80%.

Le reste des mères pour une raison fondamentale a été recruté directement au poste de mères SOS.

Tableau N°8 : Formation

Formation

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

2

100%

Non

-

-

Total

20

100%

Ce tableau révèle que toutes les mères SOS sans aucune exception ont reçu une formation soit 100%.

Tableau N°9 : Type de formation

Types de formation

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Théorique

-

-

Pratique

-

-

Les deux

20

100%

Total

20

100%

Résultats 

Ce tableau nous indique que toutes les mères suivent une formation théorique et pratique. Ce qui correspond à un rapport de 20/20 soit 100%.

Tableau 9 : Intérêt de la formation

Intérêt de la formation

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

20

100%

Non

-

-

Total

20

100%

Résultat 

A la question si la formation permet d'accomplir leur mission, toutes les 20 mères SOS interrogées ont répondu favorable soit un pourcentage de 100% des mères SOS.

Après l'identification de nos enquêtées et des questions sur leur recrutement, nous avons abordé avec elles, les questions relatives à leur profession elle-même.

III. Profession de mères SOS

Tableau 12

Activités

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Ménage

09

45%

Soins des enfants

09

45

Cuisine

10

30%

Education des enfants

05

25%

Autres

4

-

Total

37*

100%

* Le total dépasse 43 parce que les enquêtées ont la possibilité de choisir toutes les réponses. Toutefois des regroupements de certaines activités proche d'elles-mêmes nous ont conduit à des résultats suivants : pour 9 mères SOS les activités quotidiennes tournent autour du ménage soit un pourcentage de 45%.

6 pensent aux soins des enfants et la cuisine soit 30% et enfin une proportion de 25% des mères SOS ont parlé de l'éducation des enfants soit 5 mères SOS sur les 20 interrogées.

Tableau n° 14 : Amour pour le travail

Amour du travail

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

19

5%

Non

1

95%

Total

20

100%

Résultat 

A la question si les mères SOS aiment leur travail,95% ont dit oui soit 19 mères SOS et une seule déclare ne pas tellement aimé (trop pénible) soit une proportion de 5%.

Tableau n° 15 : Raison du choix du travail

Réponses

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Vocation

12

60%

Humanitaire

6

30%

Joindre les 2 bouts

2

10%

Total

20

100%

Résultats 

Les réponses de ce tableau nous montrent que 12 des mères SOS ont choisi cette profession par vocation soit 60% ; 5 ont fait ce choix pour des raisons humanitaires, ce qui correspond à 30% et le reste des mères c'est-à-dire 2 l'ont fait pour joindre les deux bouts équivalant à 10%.

IV. Situation socio économique

Dans cette partie, nous avons abordé les points ou questions sur le revenu mensuel des mères SOS, les avantages socioprofessionnels et les questions de retraite.

Tableau 16 : Revenu mensuel

Revenu mensuel

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

[20000-45000]

-

-

[45000-60000]

-

-

[60000 et plus [

20

100%

Total

20

100%

Résultat 

Les réponses de ce tableau nous indiquent que toutes les 20 mères SOS ont un revenu mensuel supérieur à 60000 francs CFA soit 100%

Tableau 17 : Autres activités génératrices de revenu

Autres activités

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

-

-

Non

20

100%

Total

20

100%

Résultat :

A la question «  Exercez-vous une autre activité génératrice de revenus », toutes nos enquêtées ont répondu négatif. Ce qui montre que les mères SOS n'exercent aucune autre activité génératrice de revenus.

Tableau N°20 : Les avantages socio-professionnels

Avantages

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Bien-être social

12

60%

Garantie de retraite

7

35%

Autres

1

5%

Total

20

100%

Résultat 

Ce tableau démontre que les mères SOS ont des avantages socio-professionnels. Ainsi 12 mères SOS répondent qu'elles bénéficient d'un bien être social. Ce qui correspond à 60%. 8 mères SOS répondent qu'elles ont droit à la retraite et bénéficient d'autres avantages y afférents soit 40%.

V. Prise en charge des enfants

Tableau N°21 : Types d'enfants en charge

Types d'enfants

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Orphelins

-

-

Abandonnées

-

-

Les deux

18

90%

Autres

2

10%

Total

 

100%

Résultats 

Sur les 20 mères SOS interrogées 18 prennent en charge les enfants abandonnés et orphelins ce qui équivaut à 90% et le reste 2 mères SOS prennent charge les cas sociaux, c'est-à-dire les enfants dont les parents vivent mais ces derniers ne sont pas en mesure de subvenir aux besoins des enfants qui sont recueilli par les mères SOS.

Tableau N°22 : Le nombre d'enfants, prise en charge actuellement

Nombre d'enfants

actuellement

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

[1-5]

1

05%

[5-8]

4

20%

[8-10]

15

75%

Total

20

100%

Tableau 23 : Nombre d'enfants depuis l'arrivée au VESOS

Nombre d'enfants depuis l'arrivée au VESOS

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

[0-8]

8

40%

[8-12]

4

20%

[12-20]

3

15%

[20-25]

5

25%

Total

20

100%

Résultat :

Les tableaux 22 et 23 nous montrent le nombre d'enfants pris en charge par les mères SOS actuellement et aussi depuis leur arrivée au VESOS. Ainsi depuis leur arrivée au VESOS, 8 mères SOS ont pris en charge entre 0 et 8 enfants soit 40%, 6 mères ont accueilli entre 8 et 12 enfants soit 30% et 6 autres mères SOS ont éduqué entre 12 et 25 enfants. Ce qui correspond à 30%.

Tableau N°24 : Réussite à l'école

Réussite à l'école

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

18

90%

Non

2

10%

Total

20

100%

Résultat :

Ce tableau montre que sur les 20 mères SOS, 18 arrivent à faire réussir leurs enfants à l'école. Ceci équivaut à 90% et seules 2 mères ont répondu négativement soit un pourcentage de 10%.

26 La situation socio-professionnelle actuelle

Situation socio-

professionnelle actuelle

des enfants

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Particuliers

2

10%

Employés

1

5%

Chômeurs

-

-

Apprentis

3

15%

Elève / étudiants

14

70%

Total

20

100%

Résultat :

La situation socio-professionnelle actuelle de ce tableau nous montre que 70% des mères ont des enfants étudiants/élèves soit un effectif de 14 mères. Trois mères ont des enfants chômeurs ce qui correspond à 15% et trois ont des enfants particuliers et / ou employés de bureau soit un pourcentage se 15%.

28 : Rapport avec les enfants

Résultat :

A la question quel rapport les mères SOS entretiennent-elles avec leurs enfants, 16 mères SOS ont répondu favorable au rapport mère-enfant soit 80% et 4 mères affirment que ce rapport est conflictuel soit 20%.

29 Satisfaction de la situation actuelle des enfants

Réponses

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

16

80%

Non

4

20%

Total

20

100%

Résultat : Selon le tableau 30, 16 mères ont répondu satisfait de la situation actuelle de leurs enfants ce qui équivaut à 80% et 4 mères ont répondu négatif soit 20%.

30 : Relation mère enfant après le Vesos

Réponses

Groupe cible

Effectif

Pourcentage

Oui

16

80%

Non

4

20%

Total

20

100%

Résultat : Selon ce tableau 16 mères ont répondu favorable à une relation durable entre elles et les enfants après le VESOS soit 80% et 4 ont répondu non à cette relation après le VESOS ce qui équivaut à 20%.

CHAPITRE II : INTERPRETATION DES RESULTATS

Le présent chapitre est consacré à l'interprétation des résultats statistiques obtenus et exposés dans le chapitre précédant ainsi qu'à l'analyse des hypothèses qui sous-tendent ce travail. Ce chapitre nous permettra de mettre les données quantitatives à profit sous une forme qualitative. Il sera subdivisé en deux grandes parties.

Dans un premier temps, nous aurons à partir de l'interprétation des données à effectuer un exposé des principaux éléments caractéristiques de la profession des mères SOS. Ensuite nous passerons à l'analyse des hypothèses posées au départ afin de saisir dans quelle mesure ces hypothèses peuvent être confirmées ou infirmées.

1. Interprétations des caractéristiques socio-démographiques

a. Age et situation matrimoniales des mères SOS

Notre étude nous a fait remarquer que les femmes mères SOS ont toutes un âge supérieur à 30 ans et ceci s'explique par le fait que l'institution SOS VE au Togo a déterminé des critères de sélection et de recrutement en prenant en considération la situation au sein du pays et en référence bien sûr à la responsabilité familiale de la femme. Ainsi les candidats ayant un profil pour exercer la profession de mère SOS doivent-elles avoir en général un âge compris entre 30 et 50 ans (Tableau N°1)

En ce qui concerne la situation matrimoniale des mères SOS, elles sont habituellement des femmes célibataires, divorcées ou veuves et n'ont pas d'enfants en bas âge à leur charge (Tableau N°2.

La femme doit être à un stade de sa vie où elle est en mesure de s'engager à élever au moins une génération d'enfants au sein d'une famille SOS. Et elle devrait avoir des compétences pratiques dans le domaine de la prise en charge d'enfants et de l'entretien domestique.

b. Enfants biologiques (tableau a et b)

La majorité des mères SOS ont leurs propres enfants que nous nommons ici les enfants biologiques. (90%). Ceci s'explique par le fait que SOS VE Togo n'a pas de critère qui refuse qu'une mère SOS ait d'enfants biologiques mais la seule restriction faite se situe au seul fait qu'elles ne doivent pas avoir d'enfants en bas âge. Car cela empêcherait la mère SOS d'assumer pleinement sa fonction ou sa responsabilité.

c. Niveau d'instruction

Le niveau d'étude de nos enquêtées relativement moyenne car 95% ont fait seulement les études secondaires. Toutefois cela répond aux critères de sélection selon lequel toutes candidates qui aspirent au poste de mères SOS doivent avoir au moins le niveau 3e. Le facteur niveau d'instruction est très important dans le processus de sélection de la mère SOS car pour bien suivre les formations qui leur sont données, il faut un niveau scolaire acceptable ce qui permet de mieux saisir le contenu des cours. Après l'embauche le suivi scolaire des enfants, à la maison comme à l'école, exige que la mère SOS ait un bagage intellectuel considérable afin d'aider les enfants dans leurs devoirs scolaires, l'analyse des résultats scolaires de ces enfants pour ne citer que ceux-là. La mère SOS est la première responsable de l'éducation scolaire des enfants dès leur enfance en leur procurant les matériels éducatifs tels que jouets, livres, crayons etc. ... La mère suit l'évolution scolaire des enfants en s'informant sur le progrès de l'enfant et discute ses difficultés avec les enseignants si nécessaire. La mère lit, raconte des histoires aux enfants, et parle avec eux le plus possible afin de stimuler leur langage et le développement moral. Elle stimule l'enfant à lire à la maison et suit l'étude à la maison. Et tout ceci n'est possible que si la mère SOS a un niveau scolaire requis. En résumé, le niveau d'instruction est un facteur non moins considérable dans l'exercice de la fonction de mères SOS.

d. Premier poste occupé

Ici, il faut noter que toutes les candidates au poste de mères SOS avant d'accéder à leurs statuts de mères SOS sont tenues de passer par le poste de Tante SOS. Ainsi selon le tableau N°7, 80% des mères SOS ont premièrement occupé le poste de tante SOS ou elles sont traitées comme mères SOS stagiaires et initiées au rôle de mères SOS qu'elles assumeront plus tard.

Notons que la tante SOS est un spécialiste de la prise en charge de l'enfant, qui vit au sein du VE SOS. Quand une mère SOS est en congé ou au repos, elle va vivre dans la maison familiale et s'occuper temporairement des enfants. Elles assistent également les mères SOS ancienne durant les périodes de travail intense, en leur apportant un soutien de la maison. Le temps à passer ou faire à ce poste varie selon le besoin. Et cela varie de 0 - 5 ans, c'est dire qu'une mère SOS au poste de tante SOS peut devenir mères SOS après un an et parfois même plus.

e. Formation 

Le facteur le plus important dans la vie de toute mère SOS est la formation.

C'est ainsi que toutes les mères SOS sans exception bénéficie d'une formation au début de sa sélection et aussi bien durant tout le temps qu'elle fera comme mère SOS (Tableau °7) c'est-à-dire 100% soit 20 mères SOS.

En d'autres termes, la personne qualifiée pour le programme de base de formation des mères SOS, est celle-là qui a franchi avec succès les différentes étapes du processus de sélection, c'est-à-dire dépôt de candidature, entretiens, stage d'essai dans le VESOS en tant que tante SOS d'abord.

Dans tous les cas, la femme doit avoir accompli le stage minimum au sein du VESOS pour confirmer son aptitude à travailler en tant que mère SOS. La durée totale du programme de formation de base s'élève à un minimum de 400 à 450 heures. Ceci signifie un quota d'environ 30 à 35 heures par semaines sur 13 semaines. C'est dire que la formation occupe une place de choix dans la profession de mère SOS.

f. Types de formation

Les mères SOS bénéficient de formation tout au long de leur carrière. Ainsi pour accéder au statut profession de mère SOS, une mère SOS nouvellement recrutée doit avoir accompli un programme de formation initiale d'une durée de deux ans. Durant cette période, elle porte le nom de mères SOS stagiaires ou Tante SOS. Sa formation consiste en une formation théorique et une formation pratique (Tableau N°10).

La formation théorique est basée sur la prise en charge de l'enfant d'une durée minimum de trois mois, complétée par une formation pratique sur le terrain d'une durée de 21 mois. Les mères SOS bénéficient ensuite d'une formation continue tout au long de leurs carrières. Une formation d'une durée minimum de deux semaines toutes les deux ans est obligatoire pour toute mère SOS. En outre, le VESOS organise chaque année une formation interne d'une semaine.

La formation continue porte sur le poste de travail et les cours sur la formation continue.

1. La formation continue

La mère SOS est soutenue dans la gestion de son ménage. Elle est assistée dans l'établissement de son budget, dans la planification du ménage, dans la planification du développement de ses enfants, etc. si elle a besoin de cette assistance. Un tel soutien peut être appelé « formation sur le poste de travail », puisque le but de cette mesure est de rendre la mère SOS capable de gérer son ménage de manière indépendante.

2. Les cours de formation continue

La mère SOS prend part à des cours de formation continue d'une durée minimum de deux semaines au moins tous les trois ans. Ces cours se tiennent dans un endroit approprié à l'extérieur du village d'enfants SOS, par exemple aux centres SOS de formation professionnelle.

Le but de ces cours de formation continue est d'inciter la mère SOS à une réflexion sur son  propre travail, l'échange d'expériences avec des mères SOS d'autres villages d'enfants SOS, l'appui mutuel et l'acquisition de nouvelles qualifications grâce à de nouvelles impulsions, etc.

Les sujets sont développés ensemble et la gamme des sujets possibles inclut :

- expérience par soi-même, développement de la personnalité, renforcement de la conscience de sa propre valeur, réflexions sur la « condition féminine » et la maternité, comportement de rôle, sexualité, exercices de détente, cosmétique, exercices créatifs comme la peinture, etc.

- communication, gestion de conflits avec des jeunes en pleine puberté / avec d'autres collaborateurs

- sujets de la science pédagogique comme la psychologie du développement, l'éducation sexuelle, etc.

- sujets pratiques comme la diététique ou la couture

- sujets ayant trait à l'organisation mondiale SOS Villages d'Enfants, comme par exemple le rôle de la mère SOS, le rôle des tantes SOS, les exigences de l'organisation par rapport aux mères

- le développement de stratégies pour la famille SOS pour promouvoir la vie sociales de la mère SOS et de ses enfants en dehors du village d'enfants SOS.

3. Formation interne

Des programmes de formation interne d'une durée minimum de sept jours par an sont organisés dans les villages d'enfants SOS. Ils consistent en plusieurs ateliers et /ou séminaires de fin de semaine de un ou deux jours portant sur le besoin actuel de formation des mères SOS dans le village comme par exemple des problèmes de développement des enfants, la gestion de conflits et le VIH/SIDA. Les mesures de formation peuvent être réalisées par des collaborateurs du village et/ou par des experts externes.

4. Profession des mères SOS : Activités de la mère SOS

Les données de nos travaux de recherche affichent des résultats clairs sur les activités d'une mère SOS bref sur les principales responsabilités d'une mère SOS (Tableau N°12). La mère SOS est le chef de famille ; elle est directement responsable du développement de chaque enfant qui lui est confié. Elle dirige le processus de décision concernant ses enfants, prenant seule les décisions ayant trait au quotidien. Elle recherche également les conseils spécialisés des autres collaborateurs du village si nécessaires, pour garantir que les meilleures décisions possibles soient prises pour ses enfants. Parmi les principales activités d'une mère SOS nous pouvons retenir :

1. Créer un foyer

Pour le bien des enfants qui lui sont confiés, une mère SOS fait de la maison familiale SOS un foyer chaleureux, aimant, où l'on se sent en sécurité. Le foyer familial est un lieu où l'atmosphère est détendue, on s'amuse et on rit. La mère SOS et ses enfants y invitent volontiers leurs amis.

2. Diriger sa famille SOS

La mère SOS joue le rôle de ``chef de famille''; elle la principale personne de référence pour ses enfants. La relation familiale est maintenue lorsque l'enfant devient adulte et qu'il quitte le soutien direct de sa mère SOS.

3. Assurer le bien-être de l'enfant à travers la relation parentale

La mère SOS encourage le développement de chacun des enfants et jeunes vivants dans sa famille SOS. Elle crée un environnement familial épanouissant et veille au bien-être physique, émotionnel, intellectuel, social et spirituel de chaque enfant, tout en tenant compte de ses racines biologiques, sociales et culturelles.

4. Développer son propre bien-être

Une mère SOS développe son propre bien-être. Elle veille à avoir une vie équilibrée et profite de son temps libre et de ses centres d'intérêts personnels. Elle veille particulièrement au maintien de son bien-être physique, mental, émotionnel et spirituel.

5. S'occuper de l'entretien de la maison

Chaque mère SOS est responsable de la gestion de son propre foyer et des tâches domestiques nécessaires. Elle gère un budget mensuel et s'occupe de l'entretien de sa maison de manière économique. Elle veille également au bon entretien du mobilier et des équipements.

6. Aider les enfants à prendre des responsabilités

Tout en subvenant à de nombreux besoins de l'enfant, elle lui donne également la possibilité de devenir plus autonome et responsable. En tant que parent, elle oriente chacun de ses enfants de manière appropriée, en fonction de son âge.

7. Etre en relation avec la communauté environnante et y contribuer

La mère SOS encourage ses enfants à être en relation avec les enfants des autres familles SOS et du voisinage. La mère SOS s'assure qu'elle-même et sa famille vivent comme des membres intégrés et actifs de la communauté.

5. Situation socio-économique

a. Le revenu mensuel

La mère SOS perçoit un salaire qui valorise sa qualification en tant que professionnelle de la prise en charge des enfants. La grille des salaires et des échelons de la mère SOS valorise chaque année de service et tient compte des qualifications complémentaires qu'elle est susceptible d'acquérir. Elle a droit à une progression de salaire au sein de son poste, au même titre que tout autre membre du personnel. Son salaire suit une courbe ascendante tout au long de sa carrière.

b. Avantages socioprofessionnels

En plus de son salaire, la mère SOS bénéficie d'autres avantages qui lui permettent d'assumer pleinement ses responsabilités de prise en charge des enfants. La mère SOS a droit à une pleine retraite : pour faire valoir son droit à une pleine retraite, une mère SOS doit avoir accompli au moins 15 années de services continus en tant que mère SOS (le temps passé en formation ou en tant que formatrice est pris en compte dans le calcul) et doit également avoir atteint l'âge de la retraite stipulé dans le Règlement Intérieur de l'Association Nationale. Si elle quitte l'organisation sans avoir satisfait à l'un de ces critères, elle perçoit une prime de départ équivalente à celle perçue par toute autre employé quittant l'organisation.

En pleine retraite, une somme forfaitaire, au titre de prime de départ, doit être versée à la mère SOS au moment de son départ à la retraite. Cette indemnité lui permet de s'installer dans la communauté de son choix et de se réadapter à la vie hors du village d'enfants SOS. Une fois en retraite, la mère SOS doit percevoir une pension mensuelle égale à au moins 60% de son dernier salaire mensuel brut. Cette pension lui est due jusqu'à la fin de sa vie et permet à la Mère SOS de conserver un niveau de vie décent pendant sa retraite. Elle doit également bénéficier de soins médicaux d'un niveau égal à ceux dont elle bénéficiait pendant son activité, qu'elle vive dans un logement de retraite SOS ou dans son propre logement. Une place en maison de retraite doit être proposée à la mère SOS, qui à tout moment de sa retraite peut décider d'aller y habiter. En plus de ces avantages la mère SOS bénéficie d'autres conditions spéciales de travail.

a) Formation initiale des mères SOS (deux ans) : à la fin de sa période de formation initiale, organisée durant ses deux premières années d'activité, l'Association nationale remet à la mère SOS un certificat et tout autre document de référence.

Tout au long de sa carrière, la mère SOS bénéficie d'une formation continue pour renforcer son statut professionnel.

b) Salaire : la grille des salaires et des échelons de la mère SOS valorise chaque année de service et tient compte des qualifications complémentaires qu'elle est susceptible d'acquérir. Elle a droit à une progression de salaire au sein de son poste, au même titre que tout autre membre du personnel.

1. Indemnité et droit à la retraite

a) Pension mensuelle : d'un montant égal à 60% du dernier salaire, elle est calculée sur la base du dernier salaire brut avant déduction des charges ou retenues.

La pension mensuelle est financée grâce au régime de retraite auquel l'organisation et la mère SOS cotisent sur une base mensuelle. Lorsqu'il n'existe pas de régime de retraite, la pension doit être prévue dans le budget annuel et imputé aux frais généraux.

Lorsque la mère SOS touche une pension de l'Etat à laquelle l'organisation a cotisé (par ex. le fond de la sécurité sociale), la somme versée est déduite de 60%.

Le montant de la pension est révisé régulièrement, en tenant compte de l'inflation et de la santé financière de l'organisation. Les augmentations ne sont pas accordées automatiquement par l'indexation des salaires sur le coût de la vie, mais sont soumises au préalable à l'accord du Comité Directeur. Si une augmentation des pensions entraîne une augmentation des subventions internationales, l'autorisation du Secrétariat Général est obligatoire.

b) Indemnité de départ : En plus de sa pension mensuelle, la mère SOS doit toucher une indemnité dont le montant est égal à au moins deux semaines de salaire par année de service au moment de son départ en retraite. L'indemnité de départ éventuellement prévue dans le droit du travail local est déduite. Cette somme forfaitaire doit être inscrite au budget national.

Cette indemnité est particulièrement importante pour les mères SOS qui décident de ne pas vivre en maison de retraite SOS. Elle leur permet de se réintégrer dans la société, d'acheter un petit logement ou de payer leur loyer pendant plusieurs années. Une mère SOS retraitée bénéficie toute sa vie du droit à une place en maison de retraite SOS, et peut le faire valoir à n'importe quel moment

c) Maison de retraite : Les mères SOS ont le droit de demander une place en maison de retraite à n'importe quel moment, même si dans un premier temps elles ont décidé de vivre ailleurs. Le logement est situé au village ou dans la communauté environnante.

Le logement de retraite est gratuit. L'association nationale a le droit d'exiger une petite participation mensuelle pour couvrir une partie des charges courantes (électricité, eau, et autres dépenses).

Dans la mesure du possible, la maison de retraite est la propriété de l'association nationale. Cependant, il est possible de louer provisoirement des logements en attendant de pouvoir en construire ou acheter d'autres.

Une mère SOS qui choisit de ne pas vivre en maison de retraite SOS cherche elle-même un logement et prend en charge les frais occasionnés, grâce à son indemnité de départ et à ses économies personnelles. Dans ce cas, les Associations Nationales peuvent user de leur influence pour aider la mère à trouver un logement, obtenir un prêt bancaire ou trouver un terrain.

d) Prestations médicales lors de la retraite : En général, il s'agit des soins gratuits dans un centre médical SOS et une mutuelle privée en cas de maladie grave et d'hospitalisation.

Afin de limiter l'engagement financier de l'organisation, il convient de faire en sorte que toutes les mères SOS soient couvertes par une mutuelle privée pendant leur activité. Cette couverture doit être maintenue au moment de la retraite et jusqu'à la fin de leur vie. Au minimum, les mères SOS doivent être couvertes en cas de frais d'hospitalisation lourds et de maladie grave (par ex. Cancers ou maladies cardiaques).

e) Prestations spécifiques pour les mères SOS gravement malades ou invalides : Elles peuvent bénéficier d'une aide à domicile, de soins infirmiers, d'une possibilité de transport et de toute autre forme d'aide dans les institutions identifiées à proximité immédiate du village. L'organisation peut prendre en charge l'intégralité des frais occasionnés dans la mesure où ils ne sont pas couverts par une assurance. Toute aide est soumise à l'accord préalable du Comité Directeur.

En cas d'invalidité reconnue avant la retraite et après dix ans d'activité, une mère SOS peut toucher une pension d'invalidité. Si son invalidité est directement liée à son travail au village d'enfants SOS, la clause des dix ans d'activité peut être annulée. La pension accordée doit couvrir ses frais de substance, son montant peut atteindre 50% de son salaire mensuel.

3) Autres considérations concernant la retraite

a) Planification de la retraite des mères et tantes SOS : l'organisation propose aux mères SOS des avantages standards, dont une place en maison de retraite et une pension mensuelle. Ces avantages couvrent les besoins de base, et les mères SOS sont encouragées à épargner sur le long terme. L'épargne est sécurisante et constituera un complément à la retraite. Elles devraient les encourager à ouvrir des plans d'épargne individuels et les inciter à contracter une assurance retraite.

b) Préretraite : les mères SOS peuvent anticiper leur départ à la retraite de cinq ans maximum. Les demandes sont étudiées au cas par cas et ne peuvent recevoir un avis favorable que si la mère SOS a accompli 15 années de service. Dans ce cas, elle peut faire valoir tous ses droits à la retraite.

c) Notification de la retraite : les mères SOS qui approchent de l'âge normal de la retraite sont informées par écrit de leur mise à la retraite au moins 12 mois à l'avance. Cette période est mise à la retraite au moins 12 mois à l'avance. Cette période est à profit pour conseiller la mère, choisir et former sa remplaçante et préparer les enfants à ce changement imminent dans leur vie. Il convient toutefois de rappeler que se préparer à la retraite est un processus permanent qui devrait commencer au moins quatre à cinq années avant le départ en retraite de la mère SOS.

d) Intégration des mères SOS retraités dans leur village d'enfants SOS : Les mères SOS en retraite sont des membres de la communauté qui s'assument au quotidien. Le village d'enfants SOS peut les aider dans les limites du raisonnable, par exemple pour les problèmes de transport ou de logistique.

Les mères SOS retraitées sont encouragées à participer à la vie sociale du village, à venir en aide aux nouvelles mères SOS et à entretenir des relations saines et régulières avec leurs enfants. Des réunions de mères SOS retraitées organisées à intervalles réguliers leur permettent de se retrouver. Le village ou le Bureau National peuvent soutenir l'organisation de ce type d'évènement et le financier.

6. Prise en charge des enfants

Le VESOS est ouvert aux enfants sans parents, orphelins et abandonnés. L'admission au VESOS dépend principalement du degré d'indigence de l'enfant et de ses besoins en matière d'éducation.

Les demandes sont examinées sur la base de critères d'admissions bien définis : Le placement en famille SOS n'est envisagé que pour les enfants qui ont besoin d'un nouveau foyer dans un environnement familial permanent. La priorité première est donnée aux enfants orphelins et abandonnés, qui n'ont pas de membre de la famille pouvant les accueillir de manière durable. D'autres situations peuvent être prises en considérations, comme celle des enfants qui ont été officiellement retiré de la garde de leurs parents et qui ont besoin d'un placement familial durable. En principe, les enfants sont admis avant l'âge de dix ans, sauf s'ils font partie d'une fratrie naturelle avec des enfants plus jeunes. L'admission d'enfants présentant un handicap léger peut être envisagée, si leurs besoins peuvent être pourvus au sein d'une famille SOS. Les enfants avec un grave handicap physique ou mental sont orientés vers d'autres institutions, plus à mêmes de répondre à leurs besoins spécifiques.

7. Requêtes, problèmes et suggestions 

Notre recherche a aussi pris en compte les requêtes et problèmes des mères SOS dans l'exercice de leur mission et par la même occasion les suggestions pour l'amélioration de la prise en charge des enfants qui sont confiés à leur soin.

a) Problèmes 

- Les autres collaborateurs SOS sapent l'autorité de la mère, ils s'immiscent trop. Leurs remarques et leur comportement font perdre aux enfants leur respect à l'égard des Mères SOS.

- Les collaborateurs se prennent trop au sérieux. Ils devraient écouter ce que dit la Mère SOS lorsqu'il s'agit des enfants car c'est elle qui finalement est 24 heures sur 24 avec les enfants.

- L'argent destiné aux vêtements est insuffisant.

- Le budget calculé pour le foyer est en général trop juste

- La présentation des reçus et des livres de compte auprès de l'administrateur du village ne fonctionne pas toujours comme il le faudrait.

- L'utilisation des véhicules devrait être réglée.

- Les réparations ne sont pas effectuées à temps.

- Il est nécessaire de proposer un entraînement continuel et multiculturel dans les Villages d'Enfants SOS.

- Il est nécessaire d'apprendre à gérer le stress

- Il serait nécessaire de se consacrer davantage à des thèmes tels l'énurésie, l'attitude à avoir avec les enfants à problèmes, des cours d'éducation sexuelle pour les Mères SOS et les enfants SOS et des cours d'information sur les différentes formes d'abus sexuels.

- Les autres collaborateurs des Villages d'Enfants SOS représentent l'organisation des Villages d'Enfants SOS à l'extérieur

- Les éducateurs des institutions pour jeunes ne posent pas assez de questions aux Mères SOS à propos de leurs jeunes.

b) Suggestions

- Le chef du village doit veiller à ce que les collaborateurs n'ordonnent pas aux enfants ce qu'ils ont à faire ou non sans avoir préalablement consulté la Mère SOS.

- La Mère SOS devrait toujours avoir le dernier mot avec les enfants tant que ses ordres et désirs vont dans le sens des instructions données par le Village d'Enfant SOS.

- La somme d'argent destinée à l'achat des vêtements des jeunes doit être plus élevée.

- Il faudrait contrôler plus souvent le budget destiné au foyer et l'adapter à la croissance du coût de la vie.

- Lorsque l'administrateur du village obtient les reçus et livres de compte des Mères SOS, il devrait en accuser réception par une signature. Pour cela, l'administrateur doit convenir avec les Mères SOS d'une date bien définie.

- La direction du village doit accorder l'utilisation des véhicules dans un ordre correspondant au degré d'urgence.

- L'inventaire ainsi que le remplacement des ustensiles de ménage et mobilier usé ou défectueux doivent être fait rapidement et systématiquement.

- Il serait nécessaire de proposer un entraînement continuel et multiculturel.

- Il serait nécessaire de proposer un entraînement continuel sur la façon de gérer le stress.

- les mères SOS estiment nécessaires avoir une formation de base et une formation continue dans tous les domaines.

- Les Mères SOS pourraient être formées de façon à apprendre comment représenter les Villages d'Enfants SOS lors de manifestations de sponsoring

- Les éducateurs des institutions pour jeunes doivent consulter les Mères SOS lorsqu'ils prennent des décisions importantes ; car ce sont elles qui ont éduqué l'enfant et qui le connaissent parfaitement.

CONCLUSION

L'objectif général de notre recherche était de comprendre et d'expliquer le modèle SOS de prise en charge des enfants ou d'accueil familial au Village d'enfants SOS Lomé. Pour y parvenir, nous nous sommes particulièrement intéressés à la profession des mères SOS en ce sens que dans le système SOS de prise en charge, elles occupent une place de choix.

Chaque enfant pris en charge dans un village d'enfants SOS vit avec une fratrie et une mère SOS qui, digne de sa confiance, devient sa personne de référence. Elle remplace les parents naturels lorsque ceux-ci ne peuvent plus s'occuper de leur enfant. La mère SOS reçoit un salaire, dispose d'un budget pour la famille relatif au nombre d'enfants à sa charge et gère son ménage en toute autonomie. Elle obtient le soutien d'une aide familiale, appelée « tante SOS » dans de nombreux pays, pour accomplir ses tâches. Les femmes qui se décident pour le métier de mère SOS font l'objet d'une sélection et d'une formation consciencieuse.

Pour le métier de mère SOS, SOS Villages d'Enfants recherche des femmes dont la personnalité et les formes de gestion de vie permettront aux enfants de trouver une orientation. La mère SOS transmet une partie d'elle-même dans la relation qui se développe entre chaque enfant et elle-même. En même temps, c'est une spécialiste qui, au moyen de ses connaissances pédagogiques, se rapproche de ses enfants et des l'histoire de leur vie. Avec sa famille, elle est installée dans la communauté du village d'enfants SOS, elle y trouve une aide et un soutien individuel et contribue pour sa part à la communauté du village. La mère SOS suit les processus évolutifs et coopère dans ce but avec le directeur de village et les autres collaborateurs dans le village. En raison de ce que son métier exige, elle évolue sans cesse dans un champ de tension entre vie privée et vie professionnelle, entre vie familiale et organisation et l'on exige d'elle une balance en équilibre.

Dés le début, Hermann Gmeiner avait une vision du rôle de la mère SOS, celle d'une image autonome de la profession : « Nous devons rendre la profession de mère SOS attrayante, tant au sens intellectuel que spirituel. Il nous faut pour cela créer une nouvelle profession d'infirmière ou d'assistance sociale ». En 1978, des standards valables à échelle internationale furent enfin formulés quant à la sélection, à la formation et aux offres de soutien des mères SOS. Ces standards sont appliqués et continuellement développés par les associations nationales SOS. L'organisation peut ainsi faire face à ses responsabilités et garantir les conditions nécessaires pour que la mère SOS assume sa fonction du mieux qu'elle le peut.

La formation de base et la formation continue de la mère SOS sont organisées différemment dans chaque région. Selon les réalités culturelles, sociales et économiques. Le spectre de ces formations présente des centres de formations régionales ou nationales et même des programmes appliqués dans les villages d'enfants SOS ou en coopération avec d'autres organisations. Quelle que soit la manière dont ces formations sont organisées, chaque future mère SOS accomplit un cycle de base de deux ans. Cette formation se compose au minimum de trois mois de théorie et de vingt et un mois de pratique, ce qui veut dire que c'est une formation « sur le tas ». Des formations relatives aux tâches essentielles de la mère SOS sont offertes aux femmes dans le cadre de la partie théorique tels les thèmes pédago-psychologiques, des conseils quant à la tenue du ménage et de l'alimentation, des méthodes créatives, etc. Des instructrices qualifiées évaluent les expériences que ces femmes ont faites jusque-là dans la vie et dans le travail et leur permettent ainsi d'élargir leurs compétences personnelles professionnelles.

« La professionnalisation de la fonction de mère SOS » est un standard inscrit dans le manuel des ressources humaines de la fédération internationale SOS Villages d'Enfants ( SOS-Kinderdorf International). La mère SOS reçoit l'offre d'une formation de haut niveau, d'un soutien et d'une formation continue. L'objectif est qu'elle développe continuellement ses aptitudes personnelles et professionnelles et qu'ainsi, elle garantisse la meilleure prise en charge possible des enfants et des jeunes qui lui sont confiés.

Les échanges réguliers avec son supérieur, le directeur de village, étant mis à part, la mère SOS peut, selon ses besoins, avoir recours à d'autres offres professionnelles relatives, par exemple au soutien dans les études ou au choix d'activités de loisirs organisés par un collaborateur pédagogique, mais aussi à des offres de thérapie pour les enfants ou de consultation psychologique pour elle-même.

La communauté du village est un réseau où la mère SOS peut participer à des entretiens individuels ou à des séminaires spéciaux auxquels participent d'autres mères SOS concernées se préparant à une nouvelle période de la vie. Au-delà de cela, l'organisation s'engage, envers chaque femme ayant travaillé au moins quinze ans en tant que mère SOS et ayant atteint l'âge légal de la retraite, à lui verser une retraite mensuelle, à lui fournir une possibilité de logement permanente ainsi que des services de soins médicaux jusqu'à la fin de ses jours.

En résumé, il faut noter qu'en dépit de certaines difficultés méthodologiques, les objectifs poursuivis ont été atteints. L'analyse des résultats de l'enquête ajoutée aux observations, nous ont permis de déceler certaines difficultés et certaines suggestions y afférentes pour une meilleure prise en charge des enfants au Village d'Enfants SOS Lomé.

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages généreux 

1- E. DURKHEIM - Education et Sociolgie, paris, collection le sociologue,

1977

2- E. DURKHEIM - Les règles de la méthode sociologique, P.U.F, Paris, 1987.

3- E. ERINSON - Enfance et société, Delachaux, 1959.

4- P- ETAVARS - Maman, comprends : les difficultés des moins de 6 ans, Ed. Ouvrrières, 1962

5- N. FABRE - parents, vos enfants, Fleurus, 1973

6- P. Osterrieth - L'enfant et la famille, Scarabée, 1963.

7- M. POROT- L'enfant et les relations familiales, rééd. Puf, 1966.

8. HERMANN GMEINER - les Villages d'Enfants SOS, ed SOS-Kinderdorf-verlag Innsbruck, 1986.

9- HERMANN GMEINER - Impression, Pensées, Croyance, éd SOS-Kinderdorf-verlage Innsbruck, 1981

10. BONSEL-DEMONTOY - Marie Claude - Etre mère, c'est galère. Paris 1994

11. BRUN, Danielle  - La maternité et le Féminin, Denoël, Paris 1990.

12. REBLE  - Histoire de la pédagogie, 1966

13. PESTALOZZI  - Anthologie, Lettre à un ami. Texte pédagogique, 3è éd, 1962.

14. WICHERN  - OEuvres Complètes, 1963.

15. W. METZGER - Le rôle de la maison familiale, in F. Oeter « Famille en mutation », 1960.

II. Rapports, revues et Documents

1- Vie des femmes, les mères SOS racontent, ed. SOS-kinderdorf Hermann-Gmeiner, Innsbrucke, 2003

2- Village d'Enfants SOS, Manuel pour l'organisation SOS Villages d'Enfants, 2003

3- Ressources humaines, ed. SOS-kinderdorf Hermann-Gmeiner, Innsbrucke, 2002

4- SOS children's Village Mother handbook, SOS-kinderdorf Academie Hermann-Gmeiner, 1998

III. Ouvrages de Méthodologie

1- FRANGNIERE Jean-Pierre - Comment réussir un mémoire, paris, Bordas,

1986

2- BEAUD Michel - l'Art de la thèse, paris, la découverte, 1985

IV. Mémoires :

1- Eloi-Sylvestre BETINDJI - Essai d'évaluation des répercussions socio-économiques du P.A.R.A.A.C sur les communautés villageoises de Deme et Kassamada.

2- AGBOVI Komlan Kwassi - Contribution à l'analyse de l'inadaptation des projets de développement socio-économique aux besoins des populations rurales : étude de cas du projet SOTEXMA dans le canton de Togblekope.

V. Documents de Méthodologie

1- AMOUZOU K. - Initiation aux méthodes de Recherche en Sciences Sociales. Lomé, UB, 1996.

2- Rahafodayé Koffi KEKEH - Cahier des activités pédagogiques du cours méthodologie de la recherche en sciences sociales, 1990.

ANNEXES

QUESTIONNAIRE

I. Identification de l'enquêtée

1. Age : 20 -29 30 -39 40 -49 50 -59 60 et plus

2. Situation matrimoniale

Mariée Célibataire Veuve Divorcée

3. Nombre d'enfants (biologiques) ...............................................

4. Niveau d'instruction

Primaire Secondaire Universitaire

II. RECRUTEMENT

5. En quelle année êtes-vous arrivée au Village d'Enfants SOS ?..........................

6. Durée d'embauche

0-5 6-10 11-15 16-20 21-25 26-30

7. A quel poste étiez-vous recrutée ?

8. Depuis quand êtes-vous devenue mère SOS ?

9. Avez-vous bénéficié d'une formation après votre recrutement ?

Oui Non

10. Si oui, quelle formation avez-vous reçu ?

Théorique Pratique Les deux Autre à préciser

11. La formation vous permet-elle d'assurer effectivement vos responsabilités en tant que mère de famille ?

Oui Non

III. Profession de mère SOS

12. Quelles sont vos activités quotidiennes

Ménage Soins des enfants Education des enfants

Cuisine Autre à préciser

13. Quelles sont les activités qui vous intéressent le plus ?......................................

14. D'une manière générale, est-ce que vous aimez ce travail de mère SOS ?

Oui Non

15. Pour quelle raison êtes-vous devenue mère SOS ?

Amour pour les enfants Vocation

Raison humanitaire Joindre les deux bouts

IV. Situation socio-économique

16. Combien ce travail vous procure mensuellement ?

25.000 - 45000 45.000 - 60 000 60 000 et plus

17. Exercez-vous une autre activité génératrice de revenus ?

Oui Non

18. Si Non pourquoi ?

19. Si Oui laquelle ?

20. Quels sont les avantages sociaux dont vous bénéficiez ?

Accès aux soins de santé Alimentation Logement Autres

21. Quels sont les avantages particuliers dont vous bénéficiez après votre retraite ?

V La prise en charge des enfants :

22. Quels sont les types d'enfants que vous avez à charge ?

Orphelins Abandonnés Autres à préciser ....................

23. Combien d'enfants vous avez en charge actuellement ?

Nombre de filles Nombre de garçons

24. Depuis que vous êtes au Village d'enfants combien d'enfants avez pris en charge ? Nombre de filles Nombre de garçons

25. Réussissent-ils à l'école ?

26. Combien de vos enfants ont intégré la vie professionnelle ? .......................................

27. Quelle est leur situation socio-professionnelle actuelle ?........................

28. Donner le nombre par catégorie :

- Elève .....................

- Etudiant ..................

- Apprenti .................

- Fonctionnaire ..................

- Particulier .....................

- Chômeur .........................

- Autres ............................

29. Quels sont vos rapports avec les enfants ?

Mère - enfant Conflictuel Apaisé Autres ................

30. Etes-vous satisfaites de la situation actuelle de vos enfants ?

Si Oui pourquoi

Si Non pourquoi

31. Quelles sont vos perspectives d'avenir pour vos enfants ? ..............

VI. Difficultés et suggestions

32. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l'exercice de votre travail ?

33. Quels sont les problèmes que vous posent souvent les enfants ?

34. Est-ce qu'ils vous considèrent comme leur véritable mère ?

Oui Non

35. Dans le cas où ils ne vous prennent pas pour leur, quel rapport entretenez vous avec eux ?

36. Quelles suggestions faites-vous pour l'amélioration de vos conditions de travail avec les enfants ?

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX AUTRES COLLABORATEURS

(DVESOS, Assistante Sociale et Conseiller de Jeunes)

1. Qui sont les mères SOS,

2. Pourquoi sont-elles recrutées ?

3. Quelles sont les responsabilités d'une mère SOS ?

4. Quelle est la relation qui existe entre la mère SOS et ses enfants ?

5. Que signifie pour vous être une bonne mère ?

6. Quels sont les appuis dont les mères ont besoin pour bien accomplir leur fonction ?

7. Qu'est-ce qui empêche ou peut empêcher les mères SOS s'assumer leur rôle de chef de ménage ? Quelles sont les propositions pour remédier à cela ?

8. Quelles attitudes et comportements les mères doivent-elles avoir pour les encourager à les aider ?

9. Comment les mères SOS préparent les enfants pour une bonne intégration dans la communauté/Société ?

10. Parlez-nous un peu de la coopération des mères SOS avec les autres collaborateurs ?

11. Qu'est-ce que les mères SOS souhaitent pour l'avenir de leurs enfants ?

12. Qu'en est-il des relations ou contacts des mères SOS avec leurs enfants lorsqu'ils quittent les familles SOS ?

13. Les mères SOS connaissent-elles l'histoire de tous leurs enfants ?

14. Les enfants sont-ils en contact avec leur famille d'origine ?






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle