CHAPITRE 3 :
RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 Données expérimentales
3.1.1 La teneur en eau et la qualité des
feuilles
La teneur en eau des feuilles de basilic varie entre 88% et
92%, et est en moyenne de 90%. Cette valeur confirme celle trouvée par
Koudjéga (2004) qui donnait également une teneur de 90%. Le
rendement en matière sèche des feuilles du basilic
représente alors 10% du rendement en matière fraîche des
feuilles.
La qualité des feuilles de basilic se mesure par la
couleur des feuilles. Les feuilles de basilic bien vertes sont celles
recherchées sur le marché. Le chlorophylle-mètre a permis
de mesurer la verdure des feuilles. Les mesures présentées ici
ont été faites seulement sur les essais de D3-3 (sol argileux) et
de Gbodjomé (sol sableux). Les valeurs du chlorophylle- mètre
varient de 31 à 37 SPAD sur sol argileux, soit en moyenne 35 SPAD, et de
35 à 41 SPAD sur sol sableux, soit en moyenne 38 SPAD (Tableau 9). Il
n'existe aucune différence statistique entre les valeurs
mesurées. Le niveau optimal de verdure recherchée, selon
l'inspecteur de qualité de Darégal Equatorial, tourne autour de
40 SPAD (Dzotsi et al.,2004). Les traitements ayant reçu une
fumure effective de NPK (T4 à T7), ont une verdure en SPAD qui oscille
entre 36 et 41 avec une moyenne de 38 SPAD. Ceci n'est pas très
différent de la valeur optimale recherchée.
Tableau 9: Valeurs moyennes des mesures de la
verdure par traitement et sur les deux
types de sol mis en essai.
Sites
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Mesures du chlorophylle-mètre en SPAD
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T1
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T2
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T3
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T4
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T5
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T6
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T7
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D3-3 (sol argileux)
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31
|
31
|
36
|
36
|
36
|
37
|
37
|
Gbo (sol sableux)
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35
|
35
|
40.
|
39
|
38
|
40
|
41
|
3.1.2 Le rendement du basilic
Les rendements en feuilles fraîches de basilic que nous
présentons ici sont ceux obtenus en partie de nos propres travaux et en
partie des travaux de Koudjéga (2004) et de Dzotsi et al.
(2004). Les rendements en six coupes varient suivants les sites (argileux ou
sableux), les saisons de cultures (principale ou secondaire), les fumures
(organiques et/ou minérales) de 4389 kg.ha-1 à 23276
kg.ha-1 avec une moyenne de 15172 kg.ha-1 et un
écart-type de 5027 kg.ha-1 On note que 95% des données
se trouvent entre 6550 kg.ha-1 et 22473 kg.ha-1 (Tableau
10). On en déduit une grande variabilité des données. La
diversité des sources de données (différents traitements
sur différents sites au cours de différentes saisons) pourvoit
une bonne dispersion de la variation potentielle des paramètres
agronomiques de la culture.
Tableau 10 : Rendements en six coupes de
feuilles fraîches de basilic sur les
différents sites au cours de différentes saisons
(kg.ha-1).
Sites n Moyenne Ecart Minimum 2.5è Médiane
97.5è Maximum
type centiles centiles
D2 5 12119 980 10990 11009 12556 13165 13223
D3-1 14 15119 3387 8001 8788 15064 19696 19928
D3-2 14 8672 1252 6492 6814 8414 10760 11058
D3-3 7 17167 3000 12317 12486 18406 19832 19938
Sol argileux 40 12846 4335 6492 7458 12437 19928
19938
Agbodrafo 14 11325 3796 4389 4760 11553 15706 15812
Nimagnan 28 19806 1986 15941 16400 20632 22258 22621
Gbodjomé 7 19867 3000 15206 15208 20578 23181 23276
Goumoukopé 3 9937 713 9188 9229 10015 10578 10608
Sol sableux 52 16961 4931 4389 5852 17920 22636 23276
Tous sites 92 15172 5027 4389 6550 15410 22473 23276
n : nombre d'observation
L'analyse de la variance avec ou sans test de Duncan (alpha
à 5%) des rendements observés est assez
révélatrice. Pour les essais de performance, sur chaque site, les
traitements T3 à T7 ne sont pas différents l'un de l'autre, de
même pour les traitements T1 et T2. Particulièrement pour D2 et
Goumoukopé, il n'y a aucune différence entre les traitements.
Concernant les essais de calibrage, les sites d'Agbodrafo et de D3-2
présentent les mêmes tendances que D3-3 et Gbodjomé. Tandis
qu'à Nimagnan, il n'y a aucune différence entre les traitements,
D3-1 présente une élection statistique pour T6 (Tableau
11).
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Tableau 11 : Résultats des analyses
statistiques
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Sites
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Traitements
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T1
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T2
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T3
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T4
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T5
|
T6
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T7
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Essais de validation du module
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D2 D3-3 Gbodjomé Goumoukopé
|
A
B B -
|
A
B B -
|
- A
A -
|
- A A -
|
A A A A
|
A A A A
|
A A A A
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Essai de calibrage du module
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D3-1* D3-2* Agbodrafo* Nimagnan*
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C B B A
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AB
B B A
|
B A A A
|
AB A A A
|
AB A A A
|
A A A A
|
AB A A A
|
* Cette ségrégation des moyennes est valable
pour les différents niveaux de fumure organique.
L'incidence de la culture du Mucuna pendant six mois
avant la culture du basilic, s'est révélée
bénéfique pour la production. Les rendem ents ont accru, avec le
précédent Mucuna, de près de 50% sur sol sableux
et de 30% sur sol argileux, eu égard à la saison de
culture. En même temps, on note que, sur sol argileux, la
culture successive de basilic déprécie le rendement d'un peu plus
de 30%.
Dzotsi et al., (2004) ont trouvé qu'à
Adétikopé l'apport du fumier au sol augmente le rendement du
basilic de 20% pendant la saison principale et de 10% pendant la saison
secondaire. La saison quant à elle, limite les rendements ; les
rendements représentent en saison secondaire 60% de ceux de la saison
principale.
On a constaté que dans la région maritime du
Togo, les rendements en feuilles fraîches de basilic se trouvent dans une
plus large gamme (4-23 t.ha-1) que dans les régions
tempérées où les rendements varient de 15 à 20
t.ha-1 (ITEIPMAI, 1992). La marge de rendement trouvée (4-23
t.ha-1) confirme la grande variabilité des rendements en
feuilles fraîches de basilic déjà décrite par
Koudjéga (2004) qui donnait entre 8 et 18 t.ha-1 dans la
région maritime du Togo.
La grande variabilité observée dans les
rendements en feuilles fraîches de basilic ne reflète pas
uniquement une différence entre les sites et les saisons mais aussi un
déséquilibre nutritionnel. Il faut trouver un moyen de redresser
ce déséquilibre pour avoir des rendements optimaux. Ceci fait
appel à l'usage d'OAD pour estimer les vrais besoins optimaux de
nutriments pour le basilic en fonction des conditions du milieu.
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