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Optimisation de la dose d'irradiation dans le cadre d'un projet de lutte contre la Ceratitis Capitata

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par Abdallah Lachiheb
Ecole supérieure d'agriculture de Mograne - Ingénieur 2008
  

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- CHAPITRE 2-

Les plantes hôtes et les dégâts de la Cératite

La Cératite est connue par sa large gamme d'hôtes, elle est le ravageur polyphage le plus dangereux des régions tropicales et subtropicales .A partir de son aire d'origine, l'Afrique de l'Ouest; elle a pu s'adapter et coloniser plusieurs régions tels que le bassin méditerranéen, l'Amérique centrale et du sud et l'Australie de l'ouest, s'attaquant à 353 plantes hôtes (1).

Pour la Tunisie, Cheikh et al. (1975) (9), indiquent que la Cératite s'attaque à tous les fruits d'hiver et d'été, particulièrement le Bigaradier, l'Oranger, le Mandarinier, le Clémentinier, l'Abricotier, le Néflier du Japon, le Pêcher, le Prunier, le Figuier, le Pommier, le Poirier et la Figue de Barbarie. Sans oublier les espèces sauvages considérées comme hôtes secondaires (10).

I- Séquences des hôtes et époques d'infestation

La Cératite, ravageur polyphage, est caractérisée par la ponte dans les fruits après leur véraison jusqu'à la maturité complète. Ceci fait que les époques d'infestation coïncident avec la chronologie de maturation des espèces.

Le tableau 2 schématise la succession chronologique des périodes d'infestation dans le nord de la Tunisie (11). La succession des hôtes en Tunisie offre à la Cératite une période d'infestation continue tout au long de l'année.

Tableau 2: Succession des périodes d'infestation sur les différentes espèces fruitières dans le nord

de la Tunisie (17) ;(11).

II- Importance de l'hôte

L'hôte influe considérablement l'épidémiologie de la Cératite. Cette influence à partir de la séquence des hôtes. Elle revêt une importance capitale car elle détermine le nombre de générations et donc le nombre de femelles en quête de ponte dans un biotope donné. L'absence d'hôtes pour une période donnée conditionne le niveau des populations. Alors que l'éloignement par rapport aux cultures pouvant être contaminées, conditionne le taux d'infestation (10).

II.1. La Cératite et les citrus

Bondenheimer (1951) a décrit le point de piqûre de la Cératite sur citrus. Il est facile à remarquer sur les oranges vertes où il présente une zone de décoloration qui le circonscrit. Ce phénomène hâte la maturité (1).

Les points des piqûres sont légèrement soulevés par rapport au niveau de la surface du fruit ou au contraire légèrement affaissés. La tâche finit par s'élargir, devient brunâtre et la chair sous-jacente pourrit (Figure 3). La tâche des piqûres ne renfermant pas d'oeufs ou d'individus morts, se cicatrise. La peau se dessèche sous la pourriture (1).

Figure 4 : Piqûres de la Cératite sur des citrus : Citron (a) et Orange (b).

II.1.1. Susceptibilité des différentes variétés à l'attaque

Les différentes espèces de Citrus montrent des différences dans leurs structures physiques et chimiques, déterminées par une variabilité de la résistance de l'écorce, de la résistance mécanique, de la présence des huiles d'éther et de la sécrétion de gomme pouvant gêner d'une manière ou d'une autre le développement adéquat des larves (12).Les différences dans les caractéristiques font que les diverses variétés de Citrus présentent des prédispositions variables aux attaques de la Cératite.

Bodenheimer (1951) considère le Citronnier et le Cedratier comme espèces immunes d'infestation, malgré la présence de piqûres stériles. Alors que les Bigaradiers sont sévèrement attaqués à cause du relâchement du tissu de l'écorce (12). Les variétés tardives telles que les Oranges Valencia Late favorisent la pullulation de la mouche des fruits, en effet en plus des conditions climatiques favorables, l'espèce variétale a une épaisseur d'écorce relativement faible, facile à percer par l'ovipositeur de la femelle.

Les Clémentines ont une peau très mince, ainsi la ponte se fait directement dans la pulpe. Les Oranges "Navel" sont infestées à l'approche de la maturité. Les Tangerines, elles, sont faiblement infestées. Pour les Oranges "Thomson", le taux maximal élevé des piqûres stériles montre une grande réceptivité de cette variété due à la structure de l'écorce très lisse et relativement fine. Alors que pour les variétés "Maltaise" et "Double fine" qui mûrissent en même temps, les piqûres stériles diminuent dans le temps indiquant une inhibition de la ponte et un changement de l'hôte (1).

En ce qui concerne la chute des fruits, les variétés d'Oranges "Thomson" et "Maltaise" sont celles qui subissent la plus forte chute due à la Cératite (Tableau 3). Alors que les Oranges "Doubles fines" tiennent le mieux à l'arbre mais il faut considérer que cette espèce passe durant sa maturation par une période de froid, ce qui se traduit par un allongement de la durée du développement larvaire (13).

Tableau 3: Epoque de réceptivité des fruits de Citrus dans le biotope de Mraissa (13).

II.1.2. Comportement de la Cératite sur les citrus

o Répartition de l'infestation sur les citrus

Il a été prouvé par plusieurs auteurs que la Cératite visite préférentiellement les endroits dégagés plutôt que ceux diffus. Elle préfère également le côté Sud de l'arbre, ou bien le côté Est (1).

Quant à Gahbiche (1993), elle a montré l'existence sur les Citrus de deux gradients décroissants d'infestation l'un allant de l'extérieur vers l'intérieur de l'arbre, et l'autre selon ses points cardinaux. Le côté Sud-est présente le taux d'infestation le plus élevé, ce qui tranche entre la préférence au côté sud et au côté est de l'arbre (13).

o Evolution temporelle de l'infestation des fruits

L'étude de l'évolution montre une succession de l'infestation au rythme de la succession de la maturité des fruits.

L'augmentation du taux d'infestation est en relation directe avec l'augmentation du taux des captures (12) ;(13). Pour ce qui est de l'impact de l'infestation sur la chute des fruits, Soria (1961) (14) a trouvé que lorsque la larve du 3ème stade effectue son saut caractéristique au sol, le fruit peut ne pas tomber.

Les Clémentines ont une structure qui permet un développement larvaire plus important que les autres variétés (14) trouve que la tenue des fruits sur l'arbre est d'origine variétale, indiquant que les Oranges "Maltaise" ne tiennent pas bien sur l'arbre.

II.2. La Cératite sur les fruits d'été

En dehors des Citrus, l'arboriculture tunisienne offre à la Cératite une multitude de plantes hôtes permettant le développement du ravageur. L'ensemble des plantes hôtes cultivées, essentiellement les arbres fruitiers, offre à la mouche méditerranéenne le milieu favorable en plus des conditions climatiques optimales à son développement pendant toute la période estivale. Cette dernière commence avec le Néflier du Japon, et se termine sur le Figuier de Barbarie, en passant par l'Abricotier, le Pêcher, le Figuier, le Pommier, le Poirier et d'autres espèces fruitières (Vigne,...).

II.2.1. Comportement de la Cératite sur les principaux fruits d'été

· Les pêches : Prunus persica :

Les pêches constituent l'hôte préférentiel de la Cératite (Figure 4/a). En effet, elles sont classées parmi les hôtes les plus attaqués. Dans la région méditerranéenne, dont la Tunisie, la Cératite est considérée comme étant le ravageur majeur des Pêches. Fimiani (1972) trouve des taux d'infestations allant de 80 à 100% en Italie et Selim (1967) en Egypte, mentionne un maximum d'attaque de 97% lors des contrôles pendant la saison estivale.

Les fruits attaqués peuvent renfermer 15 à 30 larves. Quayle (1941) montre que le niveau d'infestation est de 6 à 20 larves par fruit, et peut atteindre parfois 30 à 35 larves.

Vargas et al. (1983) ont obtenu à partir de 665 fruits, 228 pupes dont 104 ont donné lieu à des adultes. Alors que Nishida et al. (1985) ont pu avoir une moyenne de 200 adultes par kilogramme de fruits attaqués dans l'île de Hawaii. Le maximum de larves dans un fruit est de 76 individus, alors que la moyenne est de 24,6 larves par fruit (1).

· Les abricots: Prunus armeniaca :

L'abricot est un hôte très recherché par la Cératite, spécialement les variétés tardives. Les variétés précoces échappent à l'infestation.

En ce qui concerne la capacité du fruit, Selim (1967) trouve une moyenne de 14,2 larves par fruit infesté, alors que la plus grande capacité est de 29 individus. Bodenheimer (1951) montre que le fruit d'abricot ne peut contenir plus de 3 à 5 larves. A partir d'échantillons d'abricots collectés aux îles Hawaii, Liquido et al. (1990) obtiennent une moyenne de 340,55 adultes par kilogramme de fruits attaqués (1) ;(8).

· Les prunes: Prunus spp:

Les Prunes sont relativement résistantes aux attaques des mouches des fruits: Ceratite capitata (Wied.) mais une fois mûres elles sont rapidement infestées surtout au cours de la

période Juin-Juillet. Bien que la forte humidité de la pulpe provoque une mortalité des jeunes larves (1)

Nishida et al. (1985) trouvent une moyenne d'émergence de neuf adultes par kilogramme de fruits infestés (1).

· Les poires: Pyrus communis :

Les poires constituent un hôte favorable à la Cératite, avec des taux d'infestation allant de 25,8 à 71,3 % et pouvant atteindre 80 à 100 %. Plusieurs variétés précoces ayant des fruits juteux et à petit calibre sont sévèrement attaquées (1)

Bodenheimer (1951) trouve que les poires peuvent être le siège de développement de 6 à 7,5 individus, alors que Liquido et al. (1990) à Hawaii trouvent une moyenne de 1,09 adultes de Cératite par kilogramme de fruits infestés (1) (8).

· Les Pommes: Pyrus malus :

Myburgh (1976) en Afrique du Sud, trouve en contrôlant le niveau d'infestation dans plusieurs vergers de pommiers en fonction des traitements insecticides, que dans les vergers traités, les taux d'infestations varient de 0 à 2,9%, alors qu'ils atteignent le niveau de 7,9% dans les vergers n'ayant reçu aucun traitement chimique (1)

En ce qui concerne la capacité des pommes de recevoir et permettre le développement des larves de la mouche des fruits, Liquido el al. (1990) obtiennent une moyenne de 79,02 adultes par kilogramme de fruits infestés (8).

· Les Figues: Ficuscarica L:

Les figues sont susceptibles à l'attaque de la mouche des fruits uniquement après maturité. Le liquide laiteux et acre contenu dans la peau des figues non mûres empêche la ponte des femelles.

En ce qui concerne la capacité des figues à héberger la progéniture de la mouche des fruits, et à lui procurer les éléments nécessaires à son développement, Wong el al. (1983) trouvent à partir de plusieurs échantillons de 122 à 471 fruits, des taux d'infestation de 3,3 à 43,3% alors que le nombre d'individus collectés sur le sable, varie entre 72 et 2108 pupes, avec des taux d'émergence de 49,6 à 100%. Nishida el al. (1985) ont obtenus à partir de 28 échantillons pris dans l'île de Hawaii, une moyenne de 200 adultes de Cératite par kilogramme de fruits (1). Alors que Liquido et al. (1990) obtiennent une moyenne de 18,59 adultes par kilogramme de fruits infestés uniquement (8).

· Les raisins : Vitis vinifera :

Les raisins peuvent être sujets aux attaques de la mouche des fruits: Ceratite capitata (Wied.). En effet, les raisins sont généralement attaqués aux îles Hawaii, et rarement voire secondairement en Afrique du Sud (1).

La présence de la Cératite est rare sur la vigne tout en maintenant sa susceptibilité à l'attaque. Lors des essais au laboratoire, 86% des 2251 oeufs déposés sur des grappes de raisins ont pu se développer (1).

· Les figues de barbarie : Opuntia ficus indica:

Elles présentent au cours de la période automnale un hôte de privilège à la mouche des fruits (8).

Liquido et al. (1990) obtiennent à partir des fruits infestés une moyenne de 1,82 adultes par kilogramme de figues de barbarie véreuses (8).

II.2.2. Autres cultures estivales hôtes de la Cératite à importance économique en Tunisie

Plusieurs autres cultures fruitières et maraîchères figurant sur la liste des plantes hôtes de la mouche des fruits: Ceratite capitata (Wied.), revêtent une importance capitale dans le système de production agricole en Tunisie.

· Les grenades : Punica granatum

La peau dure et résistante de la grenade saine est inaccessible à l'ovipositeur de la mouche, ce qui est à l'origine de la faible infestation. Ceci malgré le fait que Keck et Marshall (1930) obtiennent des larves à l'intérieur de la grenade mûre après son exposition à la mouche au laboratoire (1)

· Les dattes : Phoenix dactylifera

Back et Pemberton (1918a) signalent que les dattes sont très peu attaquées. Elles sont classées parmi les hôtes rarement attaqués (15)

Figure 5 : Fruits infestés par la Cératite : Pêche (a) ; Poire (b) ; Orange(c).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore