- CHAPITRE 5 -
Etude de la compétitivité sexuelle
I. Définition
Elle détermine l'aptitude des mâles
stériles à entrer en compétition avec les mâles
sauvages et à s'accoupler avec des femelles sous des conditions semi
contrôlées. Ceci est réalisé par l'analyse du nombre
d'accouplements des mâles sauvages et stériles avec les femelles
sauvages (39).
L'aptitude à l'accouplement a été
définie comme étant la proportion des femelles qui s'accouplent
et qui représentent un indicatif de la tendance des mouches à
l'accouplement.
II. Durée d'accouplement
La durée de la copulation peut être une
indication sur l'adaptation de la souche dans le Laboratoire et peut avoir un
rapport avec la qualité de sperme et les glandes accessoires fluides
transférés aux femelles. Cependant une courte durée
d'accouplement des mâles stériles, relativement à celle des
mâles sauvages en copulation avec le même type de femelle, doit
être contrôlée et peut corréler avec d'autres
données.
Les mâles d'élevage de masse ont tendance à
réduire le temps de copulation en comparaison avec les mâles
sauvages (39).
III. Durée de la parade nuptiale chez le
mâle (Male calling time)
Le comportement sexuel avant accouplement (parade nuptiale) ou
la libération de phéromones pour attirer les femelles, est une
étape critique pour le mâle afin d'assurer la copulation. Dans la
cage, le nombre de mâles stériles observés en copulation
doit être typiquement plus élevé que le nombre de
mâles sauvages.
L'incidence d'accouplement est une composante de l'aptitude
d'accouplement, et une faible incidence d'accouplement entre les mâles
stériles peut traduire une faible qualité et viabilité des
mouches.
Les mâles stériles peuvent aussi mal participer
à l'accouplement malgré l'incidence relative élevée
d'accouplement qu'ils possèdent.
La durée d'accouplement peut être
évaluée par le calcul du temps au cours duquel les mâles
sauvages et stériles sont observés en copulation.
L'aptitude des mâles à attirer les femelles peut
être estimée par l'utilisation d'un auxiliaire "le test de
compatibilité de phéromones".
IV. Compétitivité sexuelle chez la
Cératite
Chez la Cératite, les mâles commencent par
choisir un micro habitat convenable pour la parade nuptiale, notamment
l'émission de la phéromone qui attire les femelles.
Généralement, ils choisissent la partie inférieure de la
feuille.
Les mâles effectuent parfois cette parade en formant ce
qu'on appelle le "leks" comparable à celui de certains
vertébrés (40). Quand la femelle s'approche, le
mâle initie un rituel qui consiste à secouer la tête et
à balancer les ailes (41). Si la femelle est
réceptive la copulation aura lieu.
Les femelles peuvent quitter le lieu où se
déroule ce rituel à n'importe quel moment. Même
après avoir accepté le mâle, les femelles peuvent
abandonner le substrat et rejettent le mâle avant que la copulation n'ait
lieu.
Avec ce système d'accouplement ou de comportement
sexuel des divergences minimes dans le comportement sexuel des mâles
stériles peuvent réduire la compétitivité.
Certaines recherches ont montré que les femelles sauvages de la
Cératite s'apprêtent plus à s'accoupler avec les
mâles sauvages qu'avec les mâles stériles .Par contre,
d'autres essais qui ont été fait sur terrain ont montré
que la stérilité induite chez la Cératite donne une
compétitivité de 10 % supérieur à celle des
sauvages (41).
Les interactions des mâles et des femelles entre 3
souches sauvages d'élevage de la mouche méditerranéenne
des fruits C. capitata (wiedemann) ont été étudiées
et observées par Lance et al. (2000) (42), à
Hawaii et Guatemala dans des cages contenant des plants hôtes.
Pour cette série d'expériences, il a
été démontré que les interactions entre mâles
et femelles stériles sont de l'ordre de 36 % de l'ensemble des
interactions observées, alors que seulement 18 % des interactions ont
été marquées entre mâles et femelles sauvages.
Les interactions des mâles sauvages avec des femelles stériles
et des mâles stériles avec des femelles sauvages étaient
chacune de l'ordre de 23 % du total.
Suite aux observations faites sur les appels (calling) des
mâles stériles qui étaient actifs et leur participation aux
agrégations d'accouplement, Shelly et al. (1994) (43)
ont suggéré que la faible compétitivité de
ces derniers a été due à la réduction de leur
aptitude à attirer les femelles sauvages au cours de la parade
nuptiale.
Dans les cages, le nombre de mâles observés
entrain d'appeler les femelles (calling) était similaire ou
légèrement supérieur à celui des mâles
sauvages. L'aptitude des mâles
stériles à attirer les femelles à leurs
alentours, apparaît comparable (ou s'approche) de celle des mâles
sauvages (41).
En plus, la distribution randomisée des interactions
observées entre les mouches sauvages et stériles suggère
que les mâles stériles comme les sauvages étaient capables
d'attirer les femelles sauvages ainsi que les femelles stériles.
Durant les observations faites, les comportements de la parade
nuptiale (courtship behavior) des mâles sauvages et stériles
apparaissent qualitativement similaires.
Aussi, on a détecté des différences
qualitatives pour le comportement des femelles pendant la parade ; en effet,
les analyses de la parade, ont détecté des différences
entre les mâles stériles et sauvages en relation avec la
fréquence et la durée de certains composants de la
séquence de la parade .
De la même manière, Heath et al. (1994)
(41) ont détecté des différences
quantitatives de la libération des quatre composants majeurs de
phéromones de C. capitata entre les mâles sauvages à
déterminisme sexuel génétique et irradiés.
Il est possible que la phéromone produite par les
mâles stériles soit adéquate pour attirer les femelles
sauvages à leurs alentours, mais moins que l'optimal durant la
parade.
Quelque soit la cause, les taux faibles d'acceptabilité
(acceptation) des mâles stériles pour les femelles sauvages,
réduisent le rendement de l'efficacité du coût du programme
TIS (44).
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