III.2. Évaluation
des risques écotoxicologiques liés aux effluents liquides
urbains.
Le développement de ce thème entre dans le
prolongement de la coopération développée, dans le cadre
du master MEEGE, avec MM. Yves Perrodin et Alain Devaux du L.S.E de l'ENTPE, et
Madame Christine Bazin du laboratoire POLDEN de l'INSA de Lyon. Au sein du
LAQUE, ce thème s'inscrit dans l'axe 2 « Impacts
écotoxiques des activités humaines sur les milieux
récepteurs » dont la coordination est assurée par
Mademoiselle Ruth Angerville, doctorante au L.S.E. de l'ENTPE et au LAQUE de
l'UniQ.
Les résultats de nos premiers travaux sur les impacts
écotoxiques des eaux usées urbaines sur les
écosystèmes naturels ont montré le niveau
élevé de stress que vivent les organismes aquatiques des sites
considérés. Jusqu'ici nous avons pu assurer que le suivi
physico-chimique. Quant à l'évaluation des perturbations
biologiques d'origine anthropique nous avons utilisé des valeurs de
CE50 et de NOEC, obtenus sur des espèces qui vivent dans des
zones tempérées pour les polluants retenus, disponibles dans la
littérature. En dépit de la richesse de ces premiers
résultats, notre démarche reste cependant, très
limitée.
En effet, l'analyse chimique des polluants présents
dans les différents compartiments des écosystèmes
aquatiques n'est pas toujours possible du fait de la multiplicité des
molécules présentes, et ceci souvent à des concentrations
inférieures aux limites de détection analytique (Flammarion et
al. 2000). Une telle approche ne renseigne pas sur les risques
encourus par les populations animales et végétales
exposées aux polluants, et ne peut, à elle seule, prédire
les effets biologiques des mélanges de contaminants (synergies,
antagonismes, ...) ni quantifier simplement la biodisponibilité des
polluants pour les organismes vivants (Dutka, 1998). De ce fait, le
gestionnaire manque d'informations sur l'urgence des mesures à prendre
pour améliorer l'état de santé de ces
écosystèmes (Lascombe, 1997), ou protéger la
biodiversité et l'intégrité des écosystèmes
(Flammarion et al. 2000). La caractérisation physicochimique de
la matrice polluante et les méthodes biologiques d'évaluation
(approche écotoxicologique complète - mise en oeuvre de bioessais
et de biomarquers) du potentiel toxique de certains polluants
détectés permettent de répondre à ces
problèmes.
Les travaux réalisés sur l'aspect toxicologique
des rejets liquides en général ont permis d'élaborer des
tests qui permettent d'examiner l'effet exercé par des substances
polluantes ou effluents sur le comportement des espèces aquatiques. Les
changements de comportement survenus permettent de tirer des conclusions sur
l'écotoxicité des substances ou effluents testés.
Par ailleurs, le devenir, les voies de transfert et les effets
des produits chimiques dans les régions tropicales et subtropicales
commencent seulement à être étudiés : on peut
s'interroger sur la validité d'appliquer à ces régions les
études écotoxicologiques réalisées dans les zones
tempérées (Forbes et Forbes, 1994). Dans un tel contexte, nous
pensons, d'une part, travailler sur la mise au point des protocoles de
bioessais sur des espèces autochtones, et d'autre part, élaborer
des méthodologies de développement des indices biotiques
adaptés aux rivières tropicales et les appliquer sur les cours et
plans d'eau du pays.
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