L'aide alimentaire monétisée quel impact sur le développement social et économique : Le cas du Niger( Télécharger le fichier original )par Aymar Michael MBENZE NZICOUD Institut Universitaire de Technologie de Bordeaux 3 - DUT en Gestion du Développement et l'Action Humanitaire 2007 |
SommaireIntroduction........................................................................1 PREMIERE PARTIE I / - Le Niger : les facteurs aggravants en matière de sécurité alimentaire...6 1/ - Présentation des facteurs ......................................................6 a/ la pauvreté.........................................................................6 b/ le désert et la sècheresse.........................................................7 c-le climat ............................................................................8 d-La croissance démographique...................................................8 2/ -Les orientations politiques de la sécurité alimentaire au Niger...........9 a/ Les principales cultures vivrières du Niger..................................10
II/ -la place de l'aide alimentaire dans la politique de sécurité alimentaire au Niger..............................................................................10 1/ -L'aide alimentaire programmes (ou continue).............................11 a/ Mise en oeuvre de l'aide programme (ou la monétisation).................12 b/ Controverse au tour de la question de l'aide alimentaire monétisée......15 2/ L'aide en situation d'urgence (cas de la crise de 2005)................... 16 a/ La mise en oeuvre de l'aide d'urgence au Niger en 2005..................20 DEUXIEME PARTIE III/ -Les pays donateurs et les conditions d'octroie de l'aide alimentaire..22 1/ Quels sont les pays donateurs et organisations internationales intervenant Niger ?........................................................................................................22 2/ -De quoi est constituée l'aide alimentaire apportée au Niger...........................................................................25 3/ -Dans quelles conditions l'aide alimentaire est elle acheminée ?.........................................................................................26 TROISIEME PARTIE IV/ -TENTATIVE DE REPONSE AUX..................................28 HYPOTHESES........................... ..................................28 Hypothèse 1..................................................................28 Hypothèse 2 ..................................................................30 Hypothèse 3 ..................................................................31 DISCUSSION/CONCLUSION.............................................33 Annexe IntroductionLe choix de ce sujet nous a été inspiré à la fois par l'actualité alarmante des désastres que cause la malnutrition dans le monde entier sous des formes diverses, mais aussi et surtout, pour me conformer à nos objectifs de formation et nos projets de fin de formation, c'est-à-dire, la conception, la coordination et le suivi des projets de développement en milieu rural, notamment en ce qui concerne l'autosuffisance alimentaire dans des sociétés où la famine à des caractères endémiques et épidémiques. En effet, parti du principe qu'il n'y a et n'aura aucun développement conséquent dans une société sans le développement du secteur rural qui sert, dans la majorité des pays, de moteur à combustion interne, permettant le ravitaillement en vivres et de toutes sortes de produits de première nécessité garantissant la sécurité alimentaire. Ayant constaté les multiples crises de production que connaît ce secteur d'activité dans certains pays du tiers monde, ayant aussi pris en compte les difficultés d'ordre conflictuelles, stratégiques ou naturelles qui, sans doute, si elles n'étaient pas considérées fausseraient tout raisonnement. Nous sommes arrivés à nous interroger sur les facteurs externes favorisant l'équilibre de ce secteur sur lequel repose la sécurité alimentaire ou contraignant celui-ci à marcher de façon bancale en ayant pour seul repère l'aide alimentaire des pays dits développés. Il nous à paru clairement que la notion d'aide alimentaire était à la fois un enjeu important dans le développement des pays souffrants de malnutrition et de famine - puisqu'elle est très souvent présentée comme la solution pour venir en aide aux populations en crise et aussi une façon de favoriser le progrès économique de ces pays - ainsi qu'aux pays donateurs, touchant ainsi un système d'organisation plus large qu'est : le système d'aide humanitaire international. L'encyclopédie Encarta donne la définition suivante de l'aide internationale : « C'est l'ensemble des ressources, publiques ou privées, transférées à l'échelle internationale à des conditions plus favorables que celles du marché, dans le but de favoriser le progrès économique et social des pays qui en sont les destinataires ». Si l'aide alimentaire apportée aux populations des pays qui sont dans le besoin peut se justifier, nous sommes cependant restés perplexe face à la présence de cette aide sur les marchés nationaux. Nous avons alors entrepris des recherches sur cette aide monétisée sur les marchés locaux. Quelle est sa pertinence, son impact, son efficacité sur les problèmes d'insécurité alimentaire qui prévalent dans certains pays du tiers monde ? C'est de cette façon que nous avons été amené à choisir de traiter du thème de l'« aide alimentaire monétisé ». Dans la question de l'aide alimentaire il y a la question sous-jacente de l'insécurité alimentaire, car, considère t-on à tord ou à raison qu'elle est le fondement même de cette idée de l'aide alimentaire. Ici la sécurité alimentaire devrait s'entendre comme : « la possibilité pour tous de disposer en permanence d'une alimentation suffisante pour être en bonne santé et mener une vie active ». Nous nous pressons de préciser que cette définition donnée par la Banque mondiale en 1986, est loin d'être une définition univoque car, elle ne saurait refléter la complexité de la notion d'insécurité alimentaire dont les indices d'identification sont très discutables selon les circonstances et selon le niveau économique de certains pays du monde.
On peut distinguer deux formes d'insécurité alimentaire : l'insécurité alimentaire permanente et l'insécurité alimentaire temporaire. Le premier correspond à l'incapacité permanente pour un pays, une population ou une société à se nourrir de façon satisfaisante, et le second étant la conséquence d'une conjoncture inattendue et éventuellement passagère, causant l'incapacité d'une population à accéder à une alimentation suffisante. Cette définition à deux niveaux (chronique et temporaire) nous à révélé une approche de l'aide alimentaire sur deux dimensions différentes : l'aide répondant à une situation d'insécurité alimentaire permanente (ou aide continue) et l'aide répondant à une situation d'insécurité alimentaire temporaire (ou l'aide d'urgence). Devant la mutation de la notion de l'aide, il nous a semblé crucial de repérer un cas d'étude qui réunissait les deux facettes de l'aide. Un pays qui portait à la fois les germes d'une insécurité alimentaire permanente et temporaire, et, dont l'aide alimentaire monétisée serait pratique courante. Le Niger nous a semblé être le cas type à la fois pour des raisons évoquées précédemment, et pour des raisons d'actualité récente, notamment la dernière crise alimentaire que le pays a connu en 2005.
Le Niger est un pays d'Afrique occidentale frontalier de la Libye et de l'Algérie au nord, du Nigeria et du Bénin au sud, du Burkina et du Mali à l'ouest et du Tchad à l'est. La partie nord du pays qui constitue plus de sa moitié est située en plein désert du Sahara1(*) où habitent les nomades Touaregs dont l'ultime activité économique reste l'élevage des moutons, chèvres et chameaux.
Le Sahel2(*) traverse le centre-sud du pays où la sècheresse est très intense, alors que le sud représente la seul zone fertile du pays avec des savanes et des pluies suffisamment abondantes pour des cultures vivrières diverses et variées. C'est dans cette région que se trouve le fleuve Niger, l'une des plus grandes étendues d'eau du continent. Rappelons tout de même que le pays vit essentiellement d'agriculture et d'élevage, les entreprises industrielles - très petites - sont pour la plupart, implantées à Niamey la capitale et à Zinder la ville économique. En 2001 le produit intérieur brut était de 2 milliards de dollars, soit 170 dollars par habitant. Ainsi donc, nous traiterons dans la première partie de notre étude des aspects de cette économie essentiellement agricole et de la façon dont s'articulent politique alimentaire locale, insécurité alimentaire et aide alimentaire dans ce pays qu'est le Niger. Il s'agit en fait de présenter les facteurs aggravants des problèmes agro pastoraux, les stratégies politiques et sociétales en la matière, puis le lien plus ou moins évident avec l'aide alimentaire. La seconde partie consacré à l'aide alimentaire apportée au Niger nous permettra d'apprécier la nature de l'aide, les pays qui donnent, les conditions d'octroie dudit don, les conditions d'acheminement, les partenaires qui interviennent dans ce secteur, le rôles des ONG locales et internationales, puis le rôle des subventions dans la pratique de l'aide. En effet, pour des raisons de moyens très limités et des circonstances très particulières de la recherche - recherche effectuée en même temps que le déroulement des cours à l'IUT, - étant dans l'incapacité de faire un travail de recherche sur le terrain (au Niger), nous nous sommes contenté des lectures diverses sur la question de l'aide alimentaire monétisée. Comme nous l'avons montré plus haut, vu la façon dont ce sujet s'enchevêtre, s'articule avec d'autres notions (l'insécurité alimentaire, développement rural...), nous avons eu recours à plusieurs manuels scientifiques différents : ceux traitant de l'insécurité alimentaire pour étayer nos propos, ceux traitant du cas exclusif du Niger en matière de stratégie politiques et agricoles et ceux traitant du système d'aide alimentaire. Nos recherches nous ont conduit aussi à consulter sur Internet des oeuvres de recherches doctorales ou des rapports commandités par des institutions internationales ou locales. Les critères de sélection de ces documents étant la provenance des sources d'information utilisées par les auteurs, c'est-à-dire, la scientificité des informations recueillies (si elles proviennent bien des études faites sur le terrain ou pas ; si les chiffres indiqués ont fait l'objet d'une étude préalable ou pas...). De ce fait, nous avons essayé de faire parlé nos manuels en se posant un nombre de question dont les réponses devraient sortir de nos lectures, comme si on avait devant nous nos interlocuteurs chercheurs ayant écrit sur la question. Ces questions se traduisent par : - quel est l'impacte commercial de l'aide sur les populations aidées ? - quels sont les pays donateurs et pourquoi donnent-ils ? - y a-t-il un réel lien entre l'aide apportée aux pays sous développés et les exportations des aliments venant des pays développés ? - quel rapport y a-t-il entre l'aide et le prix des aliments sur les marchés locaux des pays bénéficières ? Autant de questions qui se sont résumées par une seule, que nous avons pris pour question de départ : - L'aide alimentaire monétisée un atout ou une régression dans le système international d'aide Humanitaire? Dans la mesure où ce qui nous intéresse dans cette recherche c'est la façon dont cette aide se pratique et son impacte sur les populations bénéficiaires, nous avons posé comme problématique la question suivante : L'aide alimentaire monétisée quel impact sur le développement social et économique : Le cas du Niger. Ainsi, nous avons émis des trois hypothèses que voici : Hypothèse 1 L'aide alimentaire monétisée quel impact sur le développement social et économique : Le cas du Niger. Hypothèse 2 Les décisions politiques en matière de production agricole au Niger sont étroitement liées à l'aide alimentaire internationale. Hypothèse 3 Le soutien aux exportations de l'aide alimentaire dans les pays donateurs profiterait plus à ces derniers qu'aux potentiels bénéficières. * 1 Grand désert du nord de l'Afrique, qui s'étend de l'océan Atlantique à la mer Rouge, le plus grand désert du monde. D'une largeur de 1 500 km et d'une longueur de 5 200 km d'est en ouest, le Sahara couvre près de 9 millions de km2 (soit plus de quinze fois la superficie de la France), dont 200 000 km2 sont occupés par des oasis plus ou moins fertiles. * 2 Zone de transition entre la partie aride du Sahara au nord et les régions tropicales plus humides au sud. La ceinture du Sahel s'étend de l'Atlantique à l'océan Indien, en passant par la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan. |
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