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Mécanisme des vibrations induites par effet de couronne

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par Abdelkader GOURBI
Université Djillali Liabes de Sidi bel Abbes - Magister 2008
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DJILLALI LIABES DE SIDI BEL ABBES
FACULTE DES SCIENCES DE L'INGENIEUR
DEPARTEMENT D 'ELECTROTECHNIQUE

M ÉMOIRE DE MAGISTER

Présenté par

GOURBI ABDELKADER

Pour l'obtention du diplôme de :

MAGISTER en Électrotechnique
Option : Conversion d'énergie et commande

Intitulé:

M ÉCANISME DES VIBRATIONS INDUITES PAR

EFFET DE COURONNE

Soutenu publiquement:
Janvier 2008
Devant le jury composé de:

Dr. Fellah Mohamed Karim Professeur (U.D.L. Sidi Bel-Abbès) Président

Dr. Brahami Mostéfa Maître de Conférences (U.D.L. Sidi Bel Abbés) Encadreur

Dr. Hadjeri Samir Maître de Conférences (U.D.L. Sidi Bel Abbés) Examinateur

Dr. Tilmatine Amar Maître de Conférences (U.D.L. Sidi Bel Abbés) Examinateur

Dr. Sayah Houari Maître de Conférences (U.D.L. Sidi Bel Abbés) Examinateur

RESUME

En présence de pluie, les lignes de transport d'énergie électrique se mettent à vibrer à la fréquence naturelle du conducteur. Ce type de vibration, connu comme "Vibration induite par effet de couronne", peut conduire à la fatigue des conducteurs et leurs éléments de support. Il a été établi que la présence intermittente de la charge d'espace et du vent ionique situé à proximité immédiat des gouttes d'eau suspendues au conducteur sont les causes principales de ce phénomène. L'objectif principal de ce mémoire est d'élaborer un modèle destiné à simuler numériquement les vibrations induites par effet de couronne en tenant compte de la variation des paramètres tels que : valeur et polarité du champ électrique à la surface du conducteur, intensité des précipitations, vitesse du vent transversal. Pour ce faire la méthode des éléments finis et la technique de superposition modale ont été utilisées pour développer le modèle numérique. La discrétisation du temps a été réalisée à l'aide d'une méthode basée sur les différences finies. La variation dans le temps de la force induite par effet de couronne utilisée dans cette étude est de forme impulsionnelle et le moment d'application de cette force est évalué en comparant l'équilibre des forces verticales appliquées à une goutte d'eau suspendue sous un conducteur HT en mouvement. Des résultats expérimentaux sont utilisés pour évaluer la précision des résultats numériques ainsi que leur validation. Les résultats de la simulation numérique permettent d'étendre les connaissances sur le mécanisme des vibrations induites par effet de couronne et pourront servir à élaborer des modèles numériques plus complets.

XIEMEXICIEMEIVelw

Remerciements et louanges à Dieu, de m'avoir donné la foi, la force et le courage pour accomplir ce modeste travail.

Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire ICEPS, département d'Electrotechnique, Faculté des sciences de l'ingénieur, Université de Sidi Bel Abbés.

Je tiens à adresser mes vifs remerciements aux membres de jury:

Monsieur Fellah Mohamed Karim, Professeur à l'Université de Sidi Bel Abbés et directeur du Laboratoire ICEPS, pour l'honneur qu'il m'a fait en président ce jury et pour l'intérêt qu'il a porté à mon travail.

Dr Hadjeri Samir, Maître de Conférences à l'Université de Sidi Bel Abbés et doyen de la Faculté des sciences de l'ingénieur; Dr Tilmatine Amar, Maître de Conférences à l'Université de Sidi Bel Abbés; Dr Sayah Houari, Maître de Conférences à l'Université de Sidi Bel Abbés, pour leur gentillesse et leur disponibilité pour avoir honoré et accepté de juger ce travail

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à mon encadreur, Dr Brahami Mostéfa Maître de Conférences à l'Université de Sidi Bel Abbés, qui fut à l'origine de ce travail et à qui je dois témoigner ma grande gratitude pour ses précieux conseils, sa disponibilité, sa gentillesse, et ses idées efficaces. Son soutien et sa grande compétence ont largement orienté les axes de recherche de cette thèse. Merci de votre confiance et de votre patiente.

Je voudrais aussi remercier le Professeur M.Farzaneh et Dr F.Meghenfi de l'Université du Québec à Chicoutimi pour l'aide scientifique.

Je tiens ensuite à remercier chaleureusement toutes les personnes qui m'ont assisté pour l'achèvement de ce travail. Je commence par mes collègues de la Direction de l'industrie et des Mines et plus particulièrement Madame Nawel Khaldi et Monsieur Djama Ali pour leurs aides et leurs encouragements. Je n'oublierais pas mes amis Miloudi Houcine et Benhadjela Mustapha et tous mes collègues de Laboratoire ICEPS et Laboratoire IRICOM et tous ceux qui m'ont côtoyé de près ou de loin durant ces deux années.

Finalement, j'aimerai remercier tous les membres de ma famille, pour le soutien qu'ils m'ont apporté tout au long de mes études, en particulier ma chère mère à qui je dois dédier ce travail.

TABLE DES MATIERES

LISTE DES FIGURES iv

LISTE DES TABLEAUX vi

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : EFFET DE COURONNE 4

I.1 Introduction 4

I.2 Phénomènes d'ionisation dans les gaz 4

I.2.1 Notions générales sur les gaz 5

I.2.2 Processus d'ionisation 5

I.2.2.1 Ionisation par collision 5

I.2.2.2 Photo-ionisation 6

I.2.2.3 Ionisation thermique 6

I.2.3 Attachement 6

I.2.4 Détachement 6

I.2.5 Recombinaison 7

I.2.6 Avalanche électronique 7

I.2.7 Processus cathodique 9

I.3 Modes de décharge par effet de couronne 10

I.3.1 Effet de couronne en tension négative 10

I.3.2 Effet de couronne en tension positive 11

I.3.3 Effet couronne en tension alternative 13

I.4 Champ seuil d'apparition de l'effet de couronne 13

I.5 Utilisation et conséquences négatives de l'effet de couronne 15

I.5.1 Utilisation de l'effet de couronne 15

I.5.2 Conséquences négatives de l'effet de couronne 16

I.6 Calcul du champ électrique superficiel des conducteurs 17

I.7 Condition atmosphériques et effet couronne 19

I.7.1 Effet de l'humidité 19

I.7.2 Influence du brouillard 20

I.7.3 Influence de la neige et du givre 20

I.7.4 Influence de la pluie 21

I.8 Conclusion 21

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE 22

II.1 Introduction 22

II.2 Etude de Ferzaneh 22

II.2 Etude de Maaroufi 31

II.5 Etude de Carl Potvin 33

II.6 Conclusion 35

CHAPITRE III : MECANISME DE VIBRATION 36

III.1 Introduction 36

III.2 Comportement des gouttes d'eau par rapport au conducteur 36

III.2.1 Gouttes passant à proximité du conducteur 36

III.2.2 Gouttes tombant sur le conducteur 38

III.3 Equilibre des gouttes pendantes 40

III.3.1 Equilibre de la goutte pendante en absence du champ 40

III.3.2 Equilibre de la goutte pendante en présence du champ 43

III.3.3 Influence du mouvement du conducteur sur la forme de la goutte 44

III.4 Forces impliquées 45

III.4.1 Réaction mécanique due à l'éjection des gouttes 46

III.4.2 Répulsion entre les gouttes éjectées et le conducteur 46

III.4.3 Réaction due au vent ionique 46

III.4.4 Effet d'écran de la charge d'espace 47

III.5 Observation simultanée de la position du conducteur, de la longueur de la goutte, et du

courant de décharge 47

III.6 Description du mécanisme de vibration induite par effet de couronne 49

III.6.1 Vibration en régime sec 50

III.6.2 Vibration en régime humide 51

III.6.3 Entretien du mouvement 53

III.7 Conclusion 54

CHAPITRE IV : MODELISATION DU PHENOMENE 55

IV.1 Introduction 55

IV.2 Théorie des éléments finis 55

IV.3 Développement mathématique 56

IV.3.2 Hypothèses générales 56

IV.3.2 Développement de l'équation différentielle de base 57

IV.3.3 Méthode de superposition modale 61

IV.3.4 Discrétisation du temps 63

IV.4 Calcul de la force induite par effet couronne 64

IV.4.1 Moment d'application de la force couronne 65

IV.4.2 Volume de la goutte 66

IV.5 Evaluation des facteurs d'amortissement 67

IV.6 Conclusion 69

CHAPITRE V : SIMULATION NUMERIQUE 70

V.1 Introduction 70

V.2 Programmation 70

V.3 Résultants et interprétation 72

V.3.1 Vibrations du noeud central 72

V.3.2 Comparaison entre le déplacement du conducteur et son accélération 73

IV.3.3 Position du conducteur pendant les vibrations 76

V.3.4 Effet du champ électrique et type de tension sur les vibrations induites par effet de

couronne 79

IV.3.5 Effet de l'intensité de la précipitation sur les vibrations induites par effet de couronne 80

IV.3.6 Effet du vent transversal sur les vibrations induites par effet de couronne 82

V.4 Validation 84

V.5 Conclusion 88

CONCLUSION GENERALE 89

ANNEXES 92

ANNEXE I Forces externes exercée sur le conducteur 92

ANNEXEII Transformation de la force couronne sous forme sinusoïdale à une force impulsionnelle 94
ANNEXE III Rapport optimal entre le volume de la goutte avant éjection et le volume de la goutte

résiduelle (Paramètre K) 97
ANNEXE IV Sous-programme permettant la résolution dans le temps du système d'équation

découplé 99

ANNEXE V Interface usager de la simulation numerique 101

BIBLIOGRAPHIE 107

LISTE DES FIGURES

Figure I.1 Effet couronne sur une ligne à haute tension en côte d'ivoire (Effet visible la nuit) 4

Figure I.2 Déroulement de l'avalanche électronique 8

Figure I.3 Forme de la charge d'espace 8

Figure I.4 Effet de couronne en tension négativ 10

Figure I.5 Modes d'émission des charges en polarité négative 11

Figure I.6 Effet de couronne en tension positive 12

Figure I.7 Modes d'émission des charges en polarité positive 13

Figure I.8 Différentes configurations de disposition des conducteurs 15

Figure I.9 Schéma utilisé pour le calcul du champ électrique 18

Figure II.1 Montage expérimental avec un conducteur lisse 23
Figure II.2 Enregistrement de la forme de la vibration du conducteur et de la pulsation du courant

avec une tension continue de +80 kV sous la condition de la pluie artificielle 23

Figure II.3 Amplitude de la vibration et du courant de décharge pendant la période du séchage 24

Figure II.4 Schéma du montage expérimental dans une configuration masse-ressort avec pointes métallique suspendues de forme conique 26
Figure II.5 Déplacement vertical du conducteur en présence des pointes coniques en fonction du

champ appliqué 26

Figure II.6 Force couronne induite en fonction du courant de décharge. 27

Figure II.7 Montage expérimental avec un conducteur toronné. 29

Figure II.8 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de la précipitation 29

Figure II.9 Amplitude de vibration en fonction du champ électrique pour différentes polarités 30

Figure III.1 Goutte d'eau dans un champ uniforme 37

Figure III.2 Manifestation des gouttes d'eau tombant sur un conducteur E=20 kV/cm 38

Figure III.3 Disposition des gouttes lors d'une pluie de 1 2mm/h avant et après l'arrêt de la pluie, E=20 kV/cm 39
Figure III.4 Aspect des effluves pendant une averse de pluie12 mm/h en fonction du champ

électrique E= 12.4, 16.6 et 21.1 kV/cm 40

Figure III.5 Equilibre d'une goutte d'eau 41

Figure III.6 Evolution de la forme d'une goutte suspendue à une surface plane sous l'effet de l'apport d'eau 42
Figure III.7 Evolution de la forme d'une goutte suspendue à une surface plane sous l'effet du

champ électrique (représentation graphique) 43
Figure III.8 Evolution de la forme d'une goutte suspendue à une surface plane sous l'effet du

champ électrique (Vue réelle) 44
Figure III.9 Evolution de la forme d'une goutte suspendue sous un conducteur soumis à un

mouvement sinusoïdal 45

Figure III.10 Sens de circulation du vent ionique 47

Figure III.11 .a Position du conducteur de la longueur de la goutte et du courant de décharge : en tension négative 48
Figure III.11 .b Position du conducteur de la longueur de la goutte et du courant de décharge : en

tension positive 48

Figure III.12 Tension entre phases en fonction du diamètre du conducteur 50

Figure III.13 Mécanisme proposé pour l'amorçage du mouvement en régime de pluie. 53

Figure IV. 1 Fonctions d'interpolation pour un élément linéaire 60

Figure IV.2.a Puissance dissipée par l'amortissement propre du câble 68

Figure IV.2.b Évolution du coefficient d'amortissement îi en fonction de la fréquence pour un

conducteur toronné 68

Figure V.1 Organigramme du programme principal. 71

Figure V.2 Déplacement du noeud central en fonction du temps 72

Figure V.3.1 Position et accélération du noeud central en fonction du temps (Tension Négative) 74

Figure V.3.2 Position et accélération du noeud central en fonction du temps (Tension Positive) 74

Figure V.3.3 Position et accélération du noeud central en fonction du temps

(Tension Alternative) 75

Figure V.3.4 Déformation de la goutte dans le temps 75

Figure V.4. 1 Position du conducteur pendant un cycle de vibration 77

Figure V.4.2 Position du conducteur pendant deux secondes de vibrations (Tension Négative) 77

Figure V.4.3 Position du conducteur pendant deux secondes de vibrations (Tension Positive) 78

Figure V.4.4 Position du conducteur pendant deux secondes de vibrations (Tension Alternative) 78 Figure V.5 Amplitude de la vibration crête à crête en fonction du champ électrique (conducteur toronné, diamètre de 3.05 cm, portée de 3.58 m, intensité de pluie de 25 mm/h) 79
Figure V.6. 1 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de précipitation

(Tension Négative) 80

Figure V.6.2 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de précipitation

(Tension Positive) 81

Figure V.6.3 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de précipitation

(Tension Alternative) 81

Figure V.7. 1 Amplitude de vibration en fonction de la vitesse du vent transversal.

(Tension Négative) 82

Figure V.7.2 Amplitude de vibration en fonction de la vitesse du vent transversal.

(Tension Positive) 83

Figure V.7.3 Amplitude de vibration en fonction de la vitesse du vent transversal.

(Tension Alternative) 83

Figure V.8.1 Comparaison entre les résultats numériques et expérimentaux pour un conducteur sous tension continue négative 85
Figure V.8.2 Comparaison entre les résultats numériques et les résultats expérimentaux pour un

conducteur sous tension continue Positive 86
Figure V.8.3 Comparaison entre les résultats numériques et les résultats expérimentaux pour un

conducteur sous tension continue Alternative 87

Figure AI. 1Forces externes appliquées sur le conducteur 92

Figure A.III.1 Rapport K en fonction du champ électrique en polarité Négative 97

Figure A.III.2 Rapport K en fonction du champ électrique en polarité Positive 98

Figure A.III.3 Rapport K en fonction du champ électrique en polarité Alternative 98

Figure A.VI. 1 Sous-programme permettant la résolution dans le temps du système d'équation découplé. 100

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES TABLEAUX

Tableau III.1 Nombre d'effluves en fonction de la taille des gouttes 39

Tableau A.II Force induite par effet de couronne de forme sinusoïdale en fonction du champ électrique pour les trois polarités 94

INTRoDucTIoN GE\ERALE

INTRODUCTION GENERALE

1 Origine

Une des conséquences indésirable du transport de l'énergie électrique à de hauts niveaux de tension est l'apparition de l'effet de couronne. Ce phénomène se manifeste sous forme d'une gaine lumineuse qui apparaît autour des conducteurs aériens, lorsque ceux-ci sont portés à une tension suffisamment élevée pour que le champ électrique dépasse le seuil d'apparition de l'effet de couronne.

Les premières publications sur l'effet de couronne datent de 1915 avec les travaux effectués par F.W.Peek [14], qui a établi par des essais expérimentaux une loi empirique exprimant le champ seuil d'apparition de l'effet de couronne. Depuis ce temps, un nombre impressionnant de travaux de recherche concernant l'effet de couronne sur les lignes aériennes de transport d'énergie électrique ont été effectués et publiés.

L'effet de couronne est à l'origine d'interférences radiophoniques et télévisuelles, de bruits audibles, de pertes électriques importantes et de vibrations mécaniques. Ces vibrations sont appelées "Vibrations Induites par Effet de Couronne" et font l'objet de ce travail.

2 Problématique

Avec la tendance de la nouvelle technologie vers l'augmentation de la tension de transport, l'effet de couronne est devenu une contrainte dans la conception et le tracé des réseaux électriques. Cet aspect économique a incité les chercheurs à s'intéresser à ce phénomène, à étudier les mécanismes de la décharge partielle et surtout s'attacher à leurs conséquences. De nombreux ouvrages traitant de l'effet de couronne et des décharges partielles permettent de prédire de façon acceptable le comportement des lignes au niveau des pertes, des bruits audibles et des interférences [41-44]. Par contre, l'intérêt porté au phénomène des vibrations induites par effet de couronne a varié au fil des années.

Il a été observé que ces vibrations apparaissent par faible vent sur les lignes à haute tension lorsque des gouttes d'eau sont suspendues sous les conducteurs en condition de pluie, de neige mouiliée ou de brouillard intense. L'effet de couronne à la surface de ces gouttes d'eau est responsable des vibrations. L'amplitude des vibrations ne dépasse pas, en général une dizaine de centimètres et la fréquence est la fréquence naturelle de la portée.

L'apparition fréquente des vibrations induites par effet de couronne impose des contraintes mécaniques qui diminuent la durée de vie des composants de lignes de transport d'énergie électriques (conducteurs, pinces d'ancrages, supports, chaînes d'isolateurs).

3 Etat de la question

Les premiers études sur les vibrations induites par effet de couronne datent des années trente, traitant le problème par des essais de laboratoire et faisant état d'observation sur le réseaux industriel. Les travaux n'ont été repris dans ce domaine que vers le début des années 70 par une étude analytique s'intéressant surtout à la détermination des amplitudes de vibrations mais qui reste contestée au niveau de l'estimation et la nature des forces exercées sur le conducteur. Une deuxième étude, cette fois expérimentale détaillée, réalisée au Canada, aboutissant à des résultats importants et s'intéressant surtout au mécanisme responsable des vibrations par effet de couronne. Cette étude a été réalisée en laboratoire sur des conducteurs toronnés et lisses en géométrie coaxiale avec différents types de supports. Alors un mécanisme précis a été proposé et accepté par la communauté scientifique [4].

Durant ces dernières années beaucoup de chercheurs ont étudié les aspects différents de ce sujet, et divers modèles expérimentaux ont été utilisés pour simuler ce phénomène. Cependant la plupart de chercheurs ont accomplis les résultats consécutifs mais le moins de ces résultats sont basé sur un modèle numérique. Pour cette raison la présente recherche est basée essentiellement sur la modélisation et la simulation numérique de vibrations induites par effet de couronne.

4 Objectifs

Comme les études numériques sur les vibrations induites par effet de couronne sont relativement limitées en nombre, il reste encore beaucoup à faire avant d'être capable de prédire et de reproduire le mécanisme du phénomène de façon globale. Afin de bien situer l'importance de ce genre de vibrations dans la technique actuelle de la construction et le tracé de lignes aériennes de transport d'énergie, ce travail consiste à faire une analyse des différents aspects du phénomène de vibrations induites par effet de couronne sur les conducteurs THT.

Pour ce faire il est nécessaire dans un premier temps, de bien comprendre le phénomène d'ionisation des gaz. Le chapitre 1 offre les définitions fondamentales de l'effet de couronne et ses conséquences et familiarise le lecteur avec les termes de base dans ce domaine.

Dans le chapitre 2, on propose une revue de quelques recherches antérieures sur les vibrations induites par effet de couronne. Cette étude nous a permit de constater que les gouttes suspendues sous les conducteurs des lignes aériennes jouent un rôle important dans l'explication du mécanisme de vibrations induites par effet de couronne. Pour cette raison dans le chapitre 3, et avant de prédire le mécanisme le plus probable de ces vibrations, nous avons étudié le comportement de ces gouttes sur l'environnement du conducteur, ainsi nous avons analysé les différents efforts agissant sur le conducteur en présence de ces gouttes.

Il ressort aussi de cette revue deux observations importantes :

1- Les équations régissant le système sont en effet des équations différentielles couplées [1, 2].

2- L'introduction d'instruments de mesure à proximité des gouttes d'eau peut perturber localement le champ électrique et fausser les résultats [4].

Donc la nécessité d'utiliser des méthodes numériques est doublement justifiée. Pour cela dans le chapitre 4, nous avons utilisé une combinaison entre trois méthodes numériques afin de modéliser et simuler les vibrations induites par effet de couronne d'un conducteur tendu soumis à une pluie artificielle:

3- La méthode des éléments finis pour discrétiser le domaine

4- La méthode de superposition modale pour discrétiser le mouvement.

5- La méthode de différences centrales pour discrétiser le temps.

La variation dans le temps de la force induite par effet de couronne utilisée dans cette étude est de forme impulsionnelle, et le moment d'application de cette force a été évalué à l'aide de l'équation d'équilibre d'une goutte d'eau suspendue et soumise à un champ électrique.

Nous consacrons le chapitre 5 à la présentation des résultats numériques avec les interprétations nécessaires, et à la validation de ces résultats avec les résultats expérimentaux.

I.1 Introduction

Dès la naissance de l'électrotechnique des hautes tensions, l'attention des ingénieurs et des chercheurs, fut attirée par le curieux phénomène désigné par « effet de couronne ». Aujourd'hui ce phénomène est bien connu, et se manifeste sous forme d'une gaine lumineuse bleuâtre qui apparaît autour d'un fil mince lorsque celui-ci est porté à une tension suffisante. Si cette tension croit encore, il est possible d'observer une couronne très lumineuse autour du fil (figure I.1), d'où le nom donné à l'effet de couronne.

Figure I.1 Effet couronne sur une ligne à haute tension en côte d'ivoire
Effet visible la nuit

Du point de vue physique et électrique, ce phénomène est dû à l'ionisation de l'air, dès que le champ électrique régnant au voisinage immédiat du conducteur devient suffisant. Lorsque l'on utilise des conducteurs de plus gros diamètres, comme ceux qui équipent les lignes aériennes, on constate que la gaine lumineuse évolue en décharges discrètes que les spécialistes ont coutume d'appeler « aigrettes » ou « effluves ». [3, 9, 10]

L'objectif de ce chapitre est d'introduire les définitions de base de la décharge couronne, lesquelles donnent une facilité de compréhension des chapitres suivants.

I.2 Phénomènes d'ionisation dans les gaz

Pour comprendre le mécanisme de la décharge couronne, il est nécessaire de bien comprendre les phénomènes d'ionisation dans les gaz.

I.2.1 Notions générales sur les gaz [11]

* Tous les gaz sont isolants

* Ont la même constante diélectrique å = å0 = 8,85 10-12 F/m

* L'air est l'isolant le plus disponible, le plus utilisé et par dessus le marché il est gratuit. * Le mouvement des particules dans les gaz est libre.

* Quand un gaz est porté à une certaine température (même la température ambiante), il acquiert 1

une énergie thermique Wth 2 kT

= (I-1)

k 3 J K T

: constante de Boltzman 1,38 . 1 0 / ; : températu re (degrés Kelvin)

-

=

* L'énergie thermique qui se transforme en vibrations de translation et de rotation aux particules, devient une énergie cinétique 2

1

Wc = mv (I-2)

2

* Toutes les particules (atomes et molécules) sont en mouvement continu :

kT (I-3)

m

1 1

W th W c kT mv v

2

= = = 3

2 2

* Les particules légères sont les plus rapides. L'électron est donc le plus rapide des particules. * La pression P du gaz est proportionnelle à la densité atomique ä.

I.2.2 Processus d'ionisation [3, 9, 11,12]

Il existe différents processus conduisant à l'ionisation des particules neutres par libération d'un ou plusieurs électrons, d'un atome ou à l'échange des charges entre les particules, on peut citer essentiellement :

I.2.2.1 Ionisation par collision

Sous l'action du champ électrique les électrons libres qui se déplacent avec une énergie cinétique Wc , entrent en collision avec l'atome, si cette énergie est au moins égale à l'énergie

d'ionisation, l'atome libère un électron et devient ionisé;

Si W c = Wi

ionisation de l'atome;

A + W c ? A + + 1e - + Äw (I-4)

avec Äw = W c - W i énergie supplémentaire cédée

à l'électron libéré

sous forme d'énergie cinétique.

C'est le processus d'ionisation le plus fréquent dans les gaz.

I.2.2.2 Photo-ionisation

Pour qu'un processus d'ionisation puisse se produire par l'action d'un photon sur le gaz, il faut que l'énergie du photon incident soit au moins égale à l'énergie d'ionisation de la particule considérée ;

Si W c = Wi

ionisation de l'atome;

A+W p ?A + +1e - +Äw (I-5)

avec iXw = WP - Wi énergie supplémentaire cédée à l'électron libéré sous forme d'énergie cinétique. (WP = hv; h : constante de Planck = 6,625. 10-34 J.s; v : fréquence du photon).

I.2.2.3 Ionisation thermique

Si la température d'un gaz est supérieure à 1 500°K, l'atome absorbe l'énergie thermique Wth du milieu et devient par conséquent ionisé ;

Si Wth = Wi ionisation de l'atome;

A+W th?A + +1e - +Äw (I-6)

avec Äw = Wth - Wi énergie supplémentaire cédée

à l'électron libéré

sous forme d'énergie cinétique.

I.2.3 Attachement

L'attachement consiste à la fixation d'un électron par une molécule ou un atome neutre, d'où la formation d'un ion négatif.

A +e - ?A - +hv (I-7)

Ce processus se produit dans des champs assez faibles, c'est grâce à ce phénomène que le nombre des électrons libres diminue dans les gaz.

I.2.4 Détachement

C'est le processus suivant lequel un ion négatif cède son électron supplémentaire, cette action se déroule pour E/p = 90 V/cm/mm Hg.

E : champ électrique en V/cm ;

P : pression en mm Hg

A ? e - + A + W

- 1 (I-8)

p

I.2.5 Recombinaison

La recombinaison est la neutralisation d'un ion positif par capture d'un électron ou d'ion

négatif.

e - A A h (I-9)

+ +? + í

A + + B - ? AB + h í (I-10)

Le taux des recombinaisons ion - ion est généralement beaucoup plus élevé que celui des recombinaisons électron - ion, ce qui est dû à la faible mobilité des ions positifs.

Note : la recombinaison et l'attachement électronique peuvent jouer un rôle très important. Ils peuvent d'une part retarder l'initiation de la décharge car favorisant la formation d'états intermédiaires et d'autre part l'inhiber tout simplement. Il est certain que sous n'importe quelles conditions, une multiplication électronique ne peut s'initier que dans une région où les phénomènes d'ionisation sont plus importants que ceux de recombinaison et d'attachement. Dans l'air, cette condition est fournie par un champ réduit égal à : E/p =34V.cm-1 .torr-1, soit 26 kV/cm à la pression atmosphérique. [12]

I.2.6 Avalanche électronique

La décharge couronne se produit entre deux électrodes où l'une présente l'anode et l'autre la cathode où un électron primaire situé près de ce dernier créé par ionisation grâce à des agents naturels tels que les rayonnements cosmiques et la radioactivité de la terre. L'électron primaire e0 accéléré par le champ électrique ?E? (figure I-2) entre en collision avec un atome A1 et l'ionise ; A1 libère un électron e1 et devient lui même un ion positif. Les électrons e0 et e1 ionisent par collision deux autres atomes A2 et A3 qui libèrent deux autres électrons e2 et e3. Ces quatre électrons entrent on collision avec quatre autres atomes qu'ils ionisent. La multiplication des électrons se poursuit suivant ce processus jusqu'à ce que l'avalanche arrive à l'anode. [9,10]

Champ Électrique

e0

e1

A1

e2

e4

A2

e5

A3

A4

e3

A7

e6

e7

A5

A6

Atome

Ion Positif

Électron

Anode

Cathode

Figure I.2 Déroulement de l'avalanche électronique [9]

Les électrons plus rapides sont absorbés par l'anode tandis que les ions positifs lourds et plus lents forment entre les électrodes un ensemble de charges qu'on appelle «charge d'espace». Comme l'avalanche débute près de la cathode et finit sur l'anode, la charge d'espace présente la forme d'un cône (figure I-3). Elle progresse dans le sens opposé à E. [11]

Champ électrique E

Anode Cathode

Figure I.3 Forme de la charge d'espace [11]

On verra plus loin l'important rôle de la charge d'espace dans le mécanisme de vibrations induites par effet couronne qui est l'objectif de ce présent travail.

Le nombre total de paires électrons-ions positifs crées dans une avalanche peut être calculé

par :

á S

n n e

= 0 (I-11)

n0 : nombre d'électrons émis de la cathode.

S : distance entre l'anode et la cathode.

á : 1er coefficient de Townsend, c'est une constante qui ne dépend pas du nombre d'électrons.

Tous les électrons sont donc ionisant et chaque électron primaire est à l'origine d'une avalanche électronique à multiplication exponentielle [9]. L'avalanche électronique est le phénomène fondamental qui génère l'effet de couronne [13].

I.2.7 Processus cathodique [9, 11]

a. Emission par bombardement d'ions positifs

Après que l'avalanche électronique soit produite, les électrons sont absorbés par l'anode, tandis que les ions positifs bombardent la cathode afin d'extraire des électrons secondaires de cette dernière. La cathode libère un ou plusieurs électrons si l'énergie cinétique des ions positifs Wc est

supérieure ou égale à l'énergie d'extraction Wexct qui caractérise chaque type de matériau avec lequel ce dernier est fabriqué. Ce processus joue un rôle très important dans la décharge couronne en polarité négative.

b. Emission par photon La cathode absorbe un photon d'énergie Wp=hv ; si Wp= Wext il y a extraction d'un ou de

plusieurs électrons, c'est le processus par lequel la décharge couronne en polarité positive est effectué.

c. Emission thermique

Si la cathode est portée à une grande température (entre 1500 et 2500°K), l'agitation thermique provoque l'extraction d'un ou plusieurs électrons situés à la surface du métal.

d. Emission par champ

Si le champ à la surface est très élevé, des électrons peuvent être extraits de la cathode par force électrique.

I.3 Modes de décharge par effet de couronne

On appelle "décharge partielle" ou "effet de couronne" l'ensemble des phénomènes liés à l'apparition d'une conductivité d'un gaz dans l'environnement d'un conducteur porté à une haute tension. Cette conductivité est due aux phénomènes d'ionisation [6,13]. Dans le cas qui nous intéresse, soit une goutte d'eau suspendue à la surface d'un conducteur cylindrique, les phénomènes observés sont qualitativement très semblables à ceux qu'on observe en géométrie pointe-plan.

Deux types de décharge partielle, l'une en tension continue positive, l'autre en tension continue négative ont été distinguées. La décharge sous tension alternative est une combinaison des deux précédentes. [6]

I.3.1 Effet de couronne en tension négative

Les électrons libres naturels et ceux créés lors des avalanches électroniques sont repoussés par la cathode vers la zone de champ électrique plus faible tel qu'illustré sur la figure (I.4.a). Ceux-ci s'attachent rapidement avec les molécules neutres et forment des ions négatifs, figure (I.4.b). Pendant ce temps, les ions positifs créés lors des avalanches électroniques s'approchent de la cathode dans la zone de champ intense, figure (I.4.c). Ils sont captés avant que les ions négatifs ne s'éloignent suffisamment de la cathode pour modifier plus le champ électrique dans la zone active. Les ions négatifs forment alors la charge d'espace négative figure (I.4.d). [2,9]

e-

e-

+

e-

+ +

e-

+

-

-

++

-

-

+

-

-

+ +

-

-

-

-

-

Figure I.4 Effet de couronne en tension négative [2, 3]

En fonction du gradient de la tension, on note trois modes d'émission des charges (aigrettes) en tension négative. Premièrement, les impulsions de Trichel apparaissent dès que le gradient critique est atteint. Le champ électrique dans la zone active est diminué par la charge d'espace négative, ce qui provoque une chute momentanée du courant de décharge. De ce fait, ce mode prend la forme d'impulsions régulières dont la fréquence augmente avec la tension appliquée. Au-delà d'une certaine fréquence, les impulsions disparaissent et sont remplacées par une décharge continue appelée lueur négative. Celle-ci se produit lorsque les nuages d'ions négatifs ne sont plus capables de stopper la propagation des impulsions de Trichel. En augmentant encore plus la tension, on atteint l'effluve négatif. Cette décharge survient juste avant le claquage. [1, 2, 9,10]

(a) impulsion de Trichel (aigrettes négatives) (b) train d'impulsions (vitesse de balayage (c) détail d'une impulsion (vitesse de

à la surface d'un conducteur toronné 0.2 ns/ carreau) balayage 50 ns/ carreau)

Figure I.5 Modes d'émission des charges en polarité négative [3, 10]

I.3.2 Effet de couronne en tension positive

En tension positive, les électrons libres naturels et ceux créés lors des avalanches électroniques se déplacent vers l'anode dans la zone où le champ électrique est le plus intense tel qu'illustré a la figure (I.6.a).

e- + e-

+

+

e-

e-

e-

+

+

e- e- e-

+

+

+

+

+

+

Figure I.6 Effet de couronne en tension positive [2, 3]

Ils sont rapidement captés par l'anode, ce qui a pour effet de laisser dans I'espace entre les électrodes les ions positifs, autre produit des avalanches électroniques (figure I.6.b). Les ions positifs sont plus lourds et, par le fait même, plus lents que les électrons. Ces ions positifs forment la charge d'espace positive qui se déplace vers la cathode, où le champ électrique est moins intense (figure I.6.c). [2,9]

On note aussi trois modes d'émission des charges en tension positive. Cependant, les ions fuyant l'anode diminuent le champ électrique pendant une période de temps plus longue qu'en tension négative. Cela implique que pour une tension donnée, les décharges sont en général moins puissantes en tension positive qu'en tension négative. Le premier mode de décharge en tension positive est aussi composé d'impulsions. Les décharges se forment principalement autour d'un canal principal avec de multiples dérivations. Les photons sont impliqués dans la propagation de la décharge. La fréquence des impulsions augmente avec la tension appliquée jusqu'à une valeur critique. Le mode suivant est appelé lueur de Hermstein. La décharge dans ce mode est principalement continue avec quelques impulsions dans certaines configurations géométriques des électrodes. En augmentant encore la tension, juste avant la disrupture totale de l'air, des effluves plus puissants se forment (effluves positifs). [1, 2, 9,10]

(a) impulsion prédécharge (aigrettes négatives) (b) train d'impulsions (vitesse de balayage (c) détail d'une impulsion (vitesse

à la surface d'un conducteur toronné 0.2 ns/ carreau) de balayage 50 ns/ carreau)

Figure I.7 Modes d'émission des charges en polarité positive [3, 10]

I.3.3 Effet couronne en tension alternative

Il est physiquement possible de voir apparaître, en tension alternative, tous les modes de décharge couronne en tension continue. Les alternances positives et négatives peuvent donner lieu à leurs modes de décharge respectifs. Cependant, il faut considérer le temps d'évacuation des charges d'espace formées pendant une alternance pour prévoir les modes qui seront possibles pendant l'alternance suivante. La distance entre les électrodes et le gradient de la tension déterminent le temps de migration des ions et par le fait même leur effet sur les décharges. Si les ions n'ont pas le temps d'être évacués avant le changement de polarité de la tension appliquée, ceux-ci réduiront le champ électrique et l'intensité des décharges pendant l'alternance suivante. Donc, pour une même tension, les décharges sont moins intenses en tension alternative qu'en tension continue. [2, 9,10]

I.4 Champ seuil d'apparition de l'effet de couronne

Lorsqu'un conducteur est soumis à une tension croissante, le champ critique de l'effet de couronne est défini par l'apparition brusque d'une importante conductivité de l'air dans son voisinage immédiat. [1]

Selon F.W. Peek [14], pour une configuration cylindrique, l'apparition de l'effet de couronne est fonction du champ superficiel, du rayon du conducteur r, et de la densité de l'air selon la relation suivante :

K

(I-12)

ä . r

Ec E

= 0 . . 1

ä +

ä : densité relative de l'air. è

ä +

= 273

3 921 ;

. .Ñ

Ec : champ électrique critique en kV/cm; K = 0.308 ;

E0 : Le champ superficiel du conducteur ;

P : Pression de l'air en cm Hg; è : température en °C ;

Il est à noter que l'état de surface du conducteur est très important dans la détermination du champ électrique. La relation précédente ne se vérifie que pour des surfaces parfaitement polies. La rugosité superficielle diminue le champ critique, et on tient compte de cet effet en attribuant au conducteur un coefficient expérimental m = 1, appelé coefficient de surface. Le champ électrique sera multiplié par un facteur correctif, on obtiendra un autre champ critique. [10]

*

Ec = m.Ec (I-13)

On peut adopter pour le champ critique et la tension critique correspondante respectivement, pour les configurations ci-dessous de la figure (I.4) [1,9], les expressions suivantes:

ö

a)E

= ä + 0 436

31 1 .

. m . V 2 (I-14)

= d

E ln c c c

äö ö

= ä + 0 426

b) 30 1 .

. m . V 4

= h

ö

E E 2 (I.15)

ln

c c c

äö ö

c) E

= ä + 0 426

3 1 1 . ö

. m . = . S

V 2

E 2 (I.16)

ln

c äö c c ö

m : coefficient d'état de surface; .

ö : diamètre de conducteur en cm;

E c : champ électrique critique;

Vc : tension critique;

ä : densité relative de l'air.

ö ö

ö

s

h

ö

ö

d

a) b) c)

Figure I.8 Différentes configurations de disposition des conducteurs

Pour les conducteurs non lisses (m< 1), Miller [1,9] a déterminé pour m les valeurs suivantes :

· m=1 conducteur parfaitement cylindrique;

· 0.88= m = 0.96 conducteur toronné, neuf, propre et sec;

· 0.53= m = 0.73 conducteur toronné, neuf, sec, mesuré après traînage sur le sol;

· 0.68= m = 0.82 conducteur toronné, vieilli et patiné;

· 0.16= m = 0.45 conducteur toronné, et mouillé;

I.5 Utilisation et conséquences négatives de l'effet de couronne

L'effet de couronne peut être utilisé à des fins industrielles intéressantes. Par contre, il peut apparaître de façon indésirable sur les composantes des lignes à haute tension.

I.5.1 Utilisation de l'effet de couronne [2,11]

La génération de charges électriques dans le phénomène d'effet de couronne est utilisée dans plusieurs procédures industrielles tel que :

Parafoudre

L'effet couronne augmente la conductivité de l'air autour de la pointe; le canal de la foudre qui opte pour le chemin le moins résistant est capté par le paratonnerre.

Neutralisation

La surface de l'avion se charge par frottement avec l'air. Les charges créées par effet couronne produit par des flèches disposées sur les ailes de l'avion éliminent par neutralisation les charges surfaciques.

Précipitateur de poussières

Le fil central produit par effet couronne des charges électriques négatives. Les grains de poussière qui se chargent négativement sont attirés et captés par le cylindre qui les empêche de ressortir. Le cylindre joue le rôle d'un filtre de poussières, lequel une fois saturé il sera remplacé par un nouveau filtre.

Séparation électrostatique

Un mélange de particules granuleuses acquière des charges électriques créés par effet de couronne grâce à une électrode à pointe reliée à une source de haute tension négative. Ces particules se comportent différemment selon qu'elles sont isolantes ou métalliques et tombent dans des endroits différents.

Régulation de tension

Quand le champ superficiel dépasse le seuil critique, les charges électrique créées par effet de couronne éliminent par neutralisation une partie des charges du conducteur. Ceci provoque la diminution du champ superficiel et du potentiel du conducteur. On dit que l'effet couronne est un régulateur de tension. Au niveau des lignes électriques, l'effet de couronne autour des conducteurs a pour effet de réduire l'amplitude et de ralentir la propagation des surtensions (ex : manoeuvre, foudre...).

I.5.2 Conséquences négatives de l'effet de couronne

Pertes

Dans une décharge couronne, une grande partie de l'énergie électrique est perdue dans les collisions entre les molécules neutres du gaz. Ainsi les pertes dépendent principalement de la quantité de charges produite. De plus elles sont fortement influencées par l'état de surface du conducteur et par les conditions climatiques. En effet, la valeur moyenne annuelle des pertes par effet de couronne est relativement faible soit de l'ordre de quelques kW. Mais par mauvais temps on peut atteindre une valeur maximum de pertes par effet de couronne plus de vingt fois plus grande que la valeur moyenne. Ces augmentations ont une influence sur la livraison d'énergie

surtout pendant les périodes de pointe. Pour ces raisons les concepteurs de ligne déterminent le diamètre et le nombre de conducteurs par phase en considérant le champ critique d'apparition de l'effet de couronne et de l'intensité de précipitation. [4 ,6]

Interférences radio télévision

La nature impulsionnelle de la décharge couronne est à l'origine des parasites ou interférences radio télévision qui peuvent être captées par les antennes des récepteurs qui se trouvent proches des lignes de transport d'énergie (moins de 100 m). Outre l'effet de couronne, les étincelles ou les petits arcs électriques sont également responsables de perturbations. [4 ,6]

Bruit audible

L'effet de couronne est à l'origine d'une onde sonore produite par une variation locale de la pression qui se propage dans l'air environnant. La principale source de bruit audible provient des gouttes suspendues ou des gouttes passant à proximité des conducteurs. Il a été observé aussi que le givre est un générateur de bruit audible. De plus, en présence de la vibration induite par effet de couronne sous pluie, les bruits irréguliers sont parfois modulés à la fréquence de vibration mécanique des conducteurs. [4 ,6]

Vent ionique

Les ions créés lors de la décharge tendent à migrer vers le sol, mais au cours de leur déplacement, ils entrent en collision avec des molécules de gaz. L'énergie transmise aux molécules d'air se transforme non seulement en chaleur mais aussi en énergie cinétique. De cette énergie cinétique découle un flux d'air en quelque sorte entraîné visqueusement par les ions. C'est le vent électrique. Le vent électrique, ainsi créé, peut exercer une certaine force sur la surface des électrodes. [5, 8,15]

Vibrations mécaniques

Lors de la pluie et en présence d'un champ électrique, les conducteurs des lignes de transport d'énergie électrique se mettent à vibrer à la fréquence naturelle de la portée. Ce type de vibration est associé à la décharge par effet de couronne des gouttes d'eau suspendues en dessous des conducteurs. [4, 6]

I.6 Calcul du champ électrique superficiel des conducteurs

Le paramètre caractéristique le plus évident auquel on a coutume de rattacher l'intensité de l'effet couronne est le champ électrique à la surface du conducteur ou gradient superficiel.

En raison de la grande sensibilité du phénomène couronne à la valeur de ce champ, il est nécessaire d'employer une méthode pour calculer le champ superficiel des conducteurs.

La méthode générale utilisée pour déterminer les champs électriques et les potentiels d'un système de conducteurs parallèles placés au-dessus d'un sol plan est une application directe de la théorie des images électriques. On remplace le sol, considéré comme un plan de potentiel nul, par l'image des conducteurs par rapport à ce plan (figure I.9). [1, 9,10]

De la façon la plus générale, le champ superficiel se calcule par le théorème de Gauss :

E0

q 0

= (I-17)

2 . . . r

ð å 0 0

q0 : charge superficielle par unité de longueur (C /m), r0 : rayon du conducteur (cm),

1

å = la permittivité du vide (ou de l'air), en F/m.

0 36 10 9

ð

+q

y

P(x , y)

x

d

h

-q

Figure I.9 Schéma utilisé pour le calcul du champ électrique

En se conformant aux notations de la figure I.9, le potentiel du conducteur :

V 0

2

ln

q h

0

= (I-18)

2.ð.å0 0

r

On divise l'équation (I-17) par l'équation (I-18), on obtient le champ superficiel E0 :

E

0 2h

r0.ln

V

0 (I-19)

r 0

Si on se place dans le cas d'un conducteur cylindrique de rayon r0 placé dans l'axe d'une cage cylindrique de rayon R, on obtient d'une manière analogue :

E

0

 
 
 

V0

R

(I-20)

 

r0

.

ln

r0

La solution pour remédier contre l'effet de couronne est de diminuer le champ superficiel du conducteur par l'augmentation du rayon et le choix convenable de la hauteur des pylônes.

Les lignes à très hautes tensions supérieures à 300 kV, sont équipées presque exclusivement de faisceaux de plusieurs conducteurs par phases, cette disposition permet d'augmenter le rayon des conducteurs et par conséquent, maintenir les champs superficiels à des valeurs admissibles. [10,11]

I.7 Condition atmosphériques et effet couronne [1,9]

Les conditions climatiques telles que l'humidité, le givre, la neige, le brouillard et la pluie, ont une influence sur l'apparition de l'effet de couronne donc sur ses conséquences.

I.7.1 Effet de l'humidité

L'humidité relative de l'air est un facteur qui gouverne la condensation avec le renouvellement d'air; et la production de vapeur. En effet, la vapeur d'eau se comporte comme un gaz électronégatif avec une appréciable affinité de capter les électrons par attachement et la rigidité se trouve renforcée puisque les avalanches sont rendues malaisées. L'eau absorbe l'ultraviolet, ce qui réduit les conséquences de la photoionisation, ainsi si l'humidité de l'air croit, la charge à la pointe de streamers doit être plus importante pour assurer la propagation, leur vitesse de propagation croit mais leur taille décroît. L'humidité est de l'ordre de 4 g/m3 en hiver et 20 g/m3 en été en Europe. L'humidité affecte les perturbations électromagnétiques puisqu'elles augmentent, mais les pertes ne sont pas influencées par l'humidité.

I.7.2 Influence du brouillard

Le brouillard peut être assimilé dans tous les cas où le conducteur se trouve recouvert d'eau sans formation de gouttes ayant de diamètres importants. Si les gouttes peuvent se décrocher du conducteur, la situation est assimilable à la pluie. Nous noterons que :

1. Le brouillard est formé de micro- gouttelettes de 1 à 15 ì de diamètre.

2. Le champ sur les gouttelettes est au moins triplé, les phénomènes disruptifs provoquent l'explosion d'une partie de celles-ci et souvent de points privilégiés d'émission ionique.

3. Un sifflement audible est entendu lors de l'éjection de micro- particules.

4. L'accroissement du champ superficiel diminue le temps de séchage.

I.7.3 Influence de la neige et du givre

Il existe deux régimes de la neige :

a) Mouillée qui va être collée sur le conducteur; la température est près de zéro, la neige peut être assimilée à la pluie.

b) Sèche caractérisée par une température inférieure à zéro.

La neige se caractérise par :

1. La résistivité de 25 à 40000 fois celle de l'eau de pluie. La résistivité croit avec l'abaissement de température.

2. La taille des décharges est affectée.

3. La constante diélectrique en cas d'une averse de neige est augmentée de quelques pourcents mais sans grand effet sur l'effet de couronne.

4. Une forte modification de la forme de glace est observée lors de décharge et la cessation de toute activité de couronne vers -18° C. Les pointes de flocons et les concrétions de givre sont des points privilégiés d'émission ionique.

5. Une diminution de pertes couronne lorsque la précipitation évolue de la neige fondante vers la neige sèche.

6. Un accroissement des pertes

7. Des perturbations électromagnétiques.

I.7.4 Influence de la pluie

La formation de gouttes sous le conducteur peut être décrite comme suit :

1. Les gouttes de pluie souvent de faible diamètre, tombent sur le conducteur, rebondissent et éclatent, une partie de l'eau ne retombe pas sur le conducteur.

2. Les fragments mouillent le conducteur et coalescent avec les gouttes en formation.

3. Celles-ci ruissellent vers le bas du conducteur, leur mouvement dépend de leur taille, de l'inclination de la surface et des propriétés hydrophiles de cette surface. Le ruissellement est fortement influencé par la présence des brins et l'état de surface.

4. Les gouttes tendent à progresser vers le ventre de la portée en croissant au fur et à mesure des apports d'eau.

On peut dire que la présence des goutte d'eau réduit le seuil d'apparition de l'effet couronne, et devient une source importante de charge d'espace, avec comme conséquence une augmentation des pertes. Comme nous le verrons, les vibrations induites par effet de couronne sont liées étroitement à la présence des gouttes d'eau sur le conducteur. Par contre la pluie réduit le niveau des perturbations radioélectriques dans le seul cas des liaison à courant continu. [1]

I.8 Conclusion

Ce chapitre est un rappel des principaux éléments de l'effet couronne telles que les phénomènes d'ionisation des gaz, les modes de décharges, la notion seuil et champ superficiel, l'influence des conditions atmosphériques sur ses conséquences.

De nombreux ouvrages traitant de l'effet de couronne et de décharges partielles permettent de prédire de façon acceptable le comportement des lignes de transport d'énergie électrique au niveau des pertes, des bruits audibles et des interférences. Par contre, l'intérêt porté au phénomène de vibrations induites par effet couronne a varié au fil des années.

Nous consacrons le chapitre suivant à une revue de la littérature scientifique sur le sujet de vibrations induites par effet couronne.

II.1 Introduction

Bien que les vibrations induites par effet de couronne dans les lignes aériennes de transport d'énergie électrique ont été rapportées par les chercheurs depuis 1932 [16], le mécanisme responsable de ce genre de vibration n'est pas complètement compris.

La fin des années 70 et les années 80 ont été des périodes importantes dans l'étude des vibrations induites par effet de couronne. Entre autres, les chercheurs de l'université de Québec à Chicoutimi tentent d'expliquer le phénomène en étudiant les vibrations couronne par des méthodes expérimentales dans plusieurs conditions [4, 17, 18, 19, 20, 21]. On cite aussi l'étude analytique de la détermination de l'amplitude de vibration élaborée par Maaroufi à l'Université de Liège. [1]

En ce qui concerne les méthodes de résolution actuelles, celles-ci sont numériques, et se basent sur la décomposition modale des équations du mouvement. De récentes publications fournirent de nouvelles données sur le phénomène de vibration, principalement sur le champ électrique en fonction de la forme de la goutte, la force de couronne et la simulation numérique de vibrations induites par effet de couronne. [2, 3, 5, 7, 8]

Dans ce chapitre nous nous proposons de passer en revue les recherches antérieures dans ce domaine. Bien qu'il ne soit pas possible d'examiner toutes les recherches dans ce chapitre, quelques une les plus importantes sont passées en revue.

II.2 Etude de Ferzaneh

M. Farzaneh suit les travaux de recherches de Phan.L.C qui était le fondateur du " Groupe de Recherche en Ingénierie de l'Environnement Atmosphérique (GRIEA) " à l'université du Québec à Chicoutimi. Grâce aux travaux de recherche de Ferzaneh, GRIEA a été connu comme le laboratoire le plus important et considérable dans ce domaine de par le monde. Il a étudié les vibrations induites par effet de couronne avec des méthodes expérimentales. [4, 17, 18, 19, 20]

Dans un premier montage, une haute tension a été appliquée à un conducteur lisse et creux placé le long de l'axe d'une cage cylindrique en grillage métallique (figure II.1). La pluie artificielle a été produite par un système de six lances, placé avec un angle de 30° par rapport au plan vertical qui contient l'axe du conducteur. Le courant de fuite a été mesuré au moyen d'une résistance de 1 k~ connectée entre la partie centrale de la cage et la terre. L'amplitude de vibration a été mesurée à l'aide d'une jauge de contrainte. L'accélération des gouttelettes éjectées depuis les gouttes pendantes a été mesurée avec un appareil-photo à haute vitesse.

Figure II.1 Montage expérimental avec un conducteur lisse [4]

Avec un taux de précipitation constant de 26mm/h, et une tension continue positive appliquée au conducteur de 80 kV(E=14.7kV/cm), l'amplitude de vibration du conducteur et du courant de décharge en fonction du temps ont été mesurées sous la pluie et pendant la période du séchage, ces résultats sont illustré dans les figure II.2 et II.3.

Figure II.2 Enregistrement de la forme de la vibration du conducteur et de la pulsation du courant avec une tension continue de +80 kV sous la condition de la pluie

artificielle

Concernant la figure II.2, on peut tirer les observations suivantes :

· La fréquence de la vibration est approximativement de 10 Hz qui est la fréquence naturelle du système.

· Il y a une synchronisation entre les pulsations du courant et les oscillations du conducteur.

· Le maximum des pulsations du courant a lieu quand le conducteur est presque à sa place initiale, c.-à-d. à l'axe de la cage cylindrique. De plus à cette place les gouttes d'eau pendantes devraient être étendues en plus et ont une forme conique. Donc la valeur maximale du courant ou la charge d'espace est produite quand les gouttes pendantes ont une forme conique.

La figure II.3 montre l'amplitude de vibration et le courant de décharge pendant la période de séchage. A t=t1, la pluie a été arrêtée pendant que la tension appliquée a été gardée constante. L'intervalle du temps après t1 est appelé période de séchage.

Temps (min)

Vibration Courant

Figure II.3 Amplitude de la vibration et du courant de décharge pendant la période du
séchage

Il a été observé que :

· Le conducteur continue à vibrer même en l'absence de la pluie, mais avec une plus petite amplitude.

· Le style de la variation du courant de fuite (valeur moyenne) est semblable à celle de l'amplitude de vibration du conducteur; quand l'amplitude de la vibration est constante l'amplitude du courant est aussi constante.

· Le courant était pulsatif, avec le même taux de répétition comme ceux observé sous les conditions mouillées.

Ces résultats étaient la première indication de Farzaneh sur le rôle important de la décharge couronne ou la charge d'espace produite par les gouttes d'eau pendantes sur le conducteur pour maintenir l'oscillation du conducteur.

Pendant cette expérience il a été aussi observé qu'il n'y avait aucune goutte d'eau éjectée a partir des petites gouttes pendantes sur la surface inférieure du conducteur pendant la période du séchage. Donc l'éjection des gouttes d'eau ne devrait pas être la cause principale de la vibration induite par effet de couronne comme il a été rapporté dans quelques papiers antérieurs.

A t=t2, il a été décidé de modifier la tension appliquée; il a été observé que même avec une petite augmentation ou diminution de la tension, approximativement 5%, le conducteur est arrêté. Ces résultats ont été expliquées comme suit : le reste des gouttes pendantes sous la surface inférieure du conducteur pendant la période du séchage devraient avoir son volume optimal. Toute variation du champ électrique appliquée modifie l'équilibre, c.-à-d. une augmentation dans la tension appliquée provoque la perte d'une partie de l'eau de la goutte et sa forme devient moins conique. D'un autre côté si le champ électrique appliqué diminue en l'absence de la précipitation, c'est évident que les gouttes d'eau pendantes perdent aussi leur forme conique. Donc dans les deux cas l'intensité de la décharge diminue et la vibration s'arrête.

Dans un deuxième montage qui est semblable au premier, et afin d'examiner le rôle important de la charge d'espace dans le mécanisme de vibrations induites par effet de couronne, Farzaneh décide de remplacer les gouttes pendantes par des pointes métalliques d'une forme conique (Figure II.4).

HT

Pointes coniques

Cage

Oscilloscope Stylo

enregistreur

Stylo enregistreur

Jauge de contrainte Isolateur

Conducteur

Ressort

Isolateur

Figure II.4 Schéma du montage expérimental dans une configuration masse-ressort
avec pointes métallique suspendues de forme conique.

Il a été observé que :

· Juste après l'application de la haute tension, le conducteur subit quelque oscillation mais ensuite il s'arrête et revient à la position initiale.

· Le déplacement du conducteur est toujours vers la partie supérieure de la cage et l'amplitude de déplacement dépend de la valeur de la tension appliquée.

La figure II.5 montre la variation de l'amplitude de vibration en fonction de la tension appliquée pour différentes polarités.

Positive

Négative

DC- DC+ AC

Alternative

Champ électrique (kV/cm)

Figure II.5 Déplacement vertical du conducteur en présence des pointes coniques en
fonction du champ appliqué.

Il peut être vu que la variation de l'amplitude est de même forme pour les deux polarités de la tension continue, et elle est approximativement linéaire pour la tension alternative.

Ferzaneh conclu que la cause principale de déplacement du conducteur est l'annulation partielle de la force d'image entre le conducteur et la partie inférieure da la cage par la charge d'espace produite par les pointes coniques (effet d'écran).

Afin de mesurer la force totale qui induit les vibrations couronne c-à-d la somme des forces créées par les charges d'espace et le vent ionique, le montage précèdent de la figure II.4 a été utilisé. La force couronne induite est en fonction de la valeur moyenne du courant de décharge qui a été obtenu à partir du déplacement vertical du conducteur. La figure II.6 montre la force couronne induite en fonction du courant de décharge produit par une pointe conique pour les deux polarités de la tension continue appliquée au conducteur.

DC-
DC+

Courant de décharge produit par une pointe conique (uA)

Figure II.6 Force couronne induite en fonction du courant de décharge.

Regardant cette figure on peut remarquer que :


· Pour une intensité du courant de décharge entre 1 et 6.5uA, l'ordre de grandeur de la force couronne est environ 4x10-3 N par pointe conique.


· Pour une même valeur du courant de décharge, la force couronne est plus grande pour la polarité positive que celle de la polarité négative. D'après Ferzaneh [4, 18] cette différence est due à la mobilité des ions positifs et négatifs. En effet la mobilité des ions positifs est plus petite que celle des ions négatifs et comme résultat la charge d'espace sous les pointes coniques est plus grande pour une décharge positive que pour une décharge négative pour un même courant de décharge. Par conséquent la force électrostatique répulsive entre les pointes coniques et la charge d'espace est plus grande en décharge positive que celle en tension négative.

Pour comparer l'effet du vent ionique avec ceux de la charge d'espace, Ferzaneh a présenté un autre montage expérimental constitué d'un bras tournant avec deux pointes coniques fixées en opposition sur ses extrémités. Les forces exercées sur ces deux pointes coniques sont déterminées à partir de l'accélération du bras quand il est soumis à une haute tension. Par cette méthode, il était capable de mesurer la vitesse du vent ionique, et a estimé l'amplitude de la force réactive dû au vent ionique. Les résultats montrent que le rôle du vent ionique dans le mécanisme de vibrations induites par effet de couronne est très petit. Par un autre montage expérimental, il observe que même en absence du vent ionique, lorsqu'il applique une haute tension à une sphère suspendue au-dessus d'un plan mis à la terre, elle vibre quand une charge d'espace est injectée dans l'espace intermittent. [18]

Afin de simuler les vibrations induites par effet couronne sur les lignes réelles Ferzaneh a remplacé le conducteur lisse de la figure II.1 par un conducteur toronné, et pour garder ce conducteur dans une ligne droite, une tension mécanique a été appliquée à chaque extrémité du conducteur (figure II.7).

Champ électrique sur la surface du conducteur (kV/cm)

Figure II. 7 Montage expérimental avec un conducteur toronné.

Il présente différentes courbes expérimentales illustrant le comportement de vibrations couronne pour plusieurs intensités de précipitation de la pluie et dans différentes polarités (Figure II.8, II.9).

Intensité de la précipitation (mm/h)

Figure II.8 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de la précipitation

Concernant les courbes de la figure II.8, la variation de l'amplitude est linéaire pour différentes valeurs du champ électrique et pour une précipitation de pluie inférieure à 25 mm/h. Pour des valeurs plus grandes que 25 mm/h, l'amplitude de vibrations devient constante.

Figure II.9 Amplitude de vibration en fonction du champ électrique pour différentes
polarités

Nous pouvons constater d'après la figure II.9 que :

· L'amplitude de vibration est moins significative pour les valeurs de champs inférieurs à 10 kV/cm et ensuite elle augmente avec l'augmentation du champ électrique et à partir d'une certaine intensité du champ, l'amplitude de vibration décroît.

· L'amplitude maximale est atteinte en courant alternatif pour une intensité de champ inférieure que celle correspondant au maximum en courant continu.

· L'amplitude de vibration est généralement plus élevée en courant continu négatif, et elle est moins élevée en alternatif qu'en continu.

Ferzaneh a également examiné l'effet du vent transversal sur les vibrations couronne, il trouve que :

· L'amplitude de vibration augmente légèrement avec l'augmentation de la vitesse du vent jusqu'à 10 km/h,

· Les vents transversaux aux vitesses comprises entre 10 et 25 km/h conduisent à une diminution de l'amplitude de vibrations induites par effet de couronne.

· Au-delà de 25 km/h, les vibrations sont de type éolienne et le champ électrique n'a aucun effet sur elles.

II.2 Etude de Maaroufi

Maaroufi a étudié les vibrations induites par effet de couronne par une méthode analytique [1].

En premier temps, il a choisi de la littérature les meilleures formes pour les forces qui sont appliquées à un conducteur HT en présence des gouttes pendantes.

Ensuite à l'aide du modèle expérimental utilisé par Ferzaneh dans son laboratoire (figure II.4) il a calculé la force totale qui induit les vibrations couronnes. Il trouve que cette force est de l'ordre de 1 0-3 N/m dans les conditions habituelles (intensité de la pluie de 10 mm/h et intensité du champ électrique 20 kV/cm).

Afin de calculer l'amplitude de vibration induite par effet de couronne, Maaroufi a établit l'équation du mouvement vertical du conducteur et les différentes forces de dissipation exprimées par :

m + C -á = d + c +

F F

2

?

2 ? ? 2

U U U

? t ? t ? x 2

mg (II -1)

Afin de calculer l'amplitude maximale des vibrations, le point central de la portée a été utilisé pour évaluer la solution.

ð

U x t q t n

( , ) ( ) sin( x )

= avec n=1 (II -2)

L

q(t): flèche à mi-portée en fonction du temps

L: longueur de la portée

donc,

2 2

? (II -3)

u x t ð

( , ) = - n 2 u x t

( , )

2 2

? L

x

L'équation (II -6) peut s'écrire :

? U F F

+ C + = d + c +

ù U

? t m m

? 2

? t 2

U2

g (II -4)

où ù 2 = n 2 ð 2 T / L 2 m = pulsation naturelle

Il conserve uniquement le déplacement relatif à la position d'origine, l'équation (II -4) devient (en posant y = u) :

? 2

y ? y F F

? t 2

2

ù (II -5)

y =

+ C + d + c

m m

? t

ð

Si ( , ) ( ) sin( )

y x t Y t

= , l'équation (II -5) devient :

x

L

.. .

ð ð

+ + = d + c

ð F F

sin( ) sin( ) sin( )

x c Y x Y

ù 2

Y x

L L L mm

(II -6)

 

Puis l'équation (II -6) a été multipliée membre à membre par sin (ðx/L) et a été intégrée de 0 à L, il obtient l'équation suivante :

. . . ð

2 L F F

+ + ù =

2 ( d c ) sin( )

Y c Y Y + x dx (II -7)

L0 m m L

- k 1 V 1 2

Où force de disipation dans l' air

F = =

d

V1 = vitesse de déplacement du conducteur

k1

=

1

2

ñ

ö C D

 

Une fonction sinusoïdale a été utilisée pour représenter la variation de la force induite par effet de couronne dans le temps :

)

L

ð

Fc F wt

= 0 cos( ) sin( x

(II -8)

Donc l'équation (II -8) s'écrit maintenant :

. . . k 1 . 2 + 0

wt (II -9)

á F

Y c Y Y

+ 2 = - 8

+ ù Y cos

ð m m

3

Il utilise l'équation du bilan énergétique :

.

2ð

w c Y dt

2

0

Si:

.

2 ð ð

8 2

k F

+ w w

1 3 0

á Y dt - cos 0

wt Y dt =

0 3 ð m 0 m

.

(II -10)

64 2 0

k w 2 F

1 + -

A c wA

9 ð m m

0 (II -11)

ð

ð=

.

Y(t) = Asinwt Y(t) Aw cos wt

=

Après l'intégration, l'équation (II -10) devient :

2 2 2 + 1 0

64 k F

w

î ð îð

9

m

L'amplitude de vibration au centre de la portée est alors donnée par l'équation suivante :

w

A

64 k w

1

= (II -12)

9ð

m

 

Les résultats sont regroupés sous forme de graphique. Pour un conducteur de masse m = 1,5 kg/m, de diamètre Ô = 3 cm, avec une fréquence ù = 36 Hz et un pourcentage d'amortissement î % = 0,1, l'amplitude de vibration au centre de la portée obtenue, pour une force induite par effet de couronne Fo = 0,01 N/m, est A = 2,32 mm.

Dans les calculs précédents le vent a été supposé nul. En présence du vent l'amplitude de vibration a été établit comme suite :

A = 0 (II -13)

m.2...

î ù 2 + ù

F

m

k .U .

0

Il trouve que l'influence du vent est considérable sur l'amplitude des vibrations induites par effet de couronne, en effet pour des vitesses du vent de l'ordre de 7 m/s toute possibilité de vibrations par effet de couronne est annulée, et un vent de 1 m/s réduirait considérablement l'amplitude obtenue sous vitesse de vent nulle.

II.3 Etude de Carl Potvin

Premièrement, une étude expérimentale a été réalisée afin de mesurer l'amplitude de vibration, le courant de décharge et de caractériser le comportement d'une goutte d'eau suspendue sous un conducteur à haute tension lors d'un cycle de vibration [2]. L'amplitude de vibration et le courant de décharge augmentent en fonction du champ électrique à la surface du conducteur. Il a été observe que :

· L'amplitude de vibration maximum (crête) est de 1.62 mm et le courant maximum (crête- crête) est de 24 uA.

· La longueur critique de la goutte augmente en fonction du champ électrique jusqu'à un maximum d'environ 4.4 mm à 7 kV/cm et diminue par la suite.

· Le rayon de courbure de l'extrémité de la goutte diminue en fonction du champ électrique et ne change pratiquement pas pendant le cycle de vibration.

· L'allongement de la goutte est en retard d'environ 30 ms par rapport à l'accélération du conducteur.

Par la suite, les résultats expérimentaux ont été utilisés pour établir un modèle empirique de la déformation de la goutte et pour la simulation numérique des vibrations. Le modèle de déformation de la goutte est utilisé pour calculer la géométrie de la goutte à chaque pas de temps. La méthode des éléments de frontière a été utilisée pour évaluer précisément le champ électrique entre les électrodes tout en tenant compte de la goutte. Finalement, des charges d'espace sont générées à partir de ce champ électrique, ce qui permet d'évaluer la force induite sur le conducteur et le courant de décharge.

À partir d'une simulation numérique de calcul du champ par éléments de frontière et d'une méthode de simulation de charges d'espace les signaux temporels de la force induite ont été obtenus pour différentes valeurs du champ électrique.

D'après le travail de Carl Potvin on peut tirer les résultats suivants :

· Pour un champ électrique inférieur à 11 kV/cm, il n'y a pas de décharge couronne et, par conséquence, pas de force induite et de courant de décharge (même avec le mouvement imposé au conducteur);

· Pour un champ électrique entre 11 et 13 kV/cm, la force et le courant ont la forme d'une impulsion et il n'y a qu'une seule impulsion par cycle de vibration;

· Entre 13 et 16 kV/cm, le signal de force s'apparente à une onde carrée à la fréquence naturelle de vibration tandis que le courant est constitué de la somme de deux ondes carrées à la fréquence naturelle de vibration d'amplitudes et de durées différentes;

· Au-delà de 16 kV/cm, le signal de force est relativement constant auquel se superpose de fortes impulsions de courte durée tandis que le courant est une onde carrée avec des impulsions de courte durée.

· La force maximale augmente subitement à partir de 12 kV/cm, champ pour lequel l'effet de couronne apparaît à I'extrémité de la goutte. Elle augmente jusqu'à un maximum de

3.19x10-3N. ce qui est du même ordre de grandeur que la force évaluée sous pluie par Farzaneh [7] qui est de 1.9 10-3 N par goutte.

II.4 Conclusion

Après avoir passé en revue les études antérieures sur les vibrations induites par effet de couronne, les résultats obtenus nous permettent de prédire le mécanisme de vibrations induites par effet de couronne et les paramètres mis en jeu. Ces deux points seront l'objectif du chapitre suivant.

III.1 Introduction

Lors de la pluie, les gouttes qui tombent sur les conducteurs HT des lignes aériennes sont à l'origine des gouttes pendantes qui se déforment sous l'action du champ électrique et donnent naissances aux décharges couronne. Ces dernières induisent des forces ponctuelles sur les conducteurs qui provoquent leur déplacement.

Vu le rôle important que joue les gouttes pendantes dans l'explication du mécanisme de vibrations induites par effet de couronne, dans un premier temps on propose une étude particulière de ces gouttes. Ensuite on analyse les différents efforts agissant sur le conducteur en présence de ces gouttes. En se basant sur les résultats obtenus dans le chapitre précédant et aux deux premiers points de ce présent chapitre, nous tenterons une explication la plus probable du mécanisme des vibrations induites par effet de couronne.

III.2 Comportement des gouttes d'eau par rapport au conducteur Par rapport au conducteur sous tension, les gouttes sont :

Loin, pratiquement de 5 cm, les gouttes d'eau poursuivront leur chemin sans rien influencer.

A faible distance du conducteur, de zéro à quelques cm, les gouttes seront soumises à un champ électrique dont l'intensité sera telle que l'aspect géométrique de la goutte sera modifié. Des effluves apparaîtront au voisinage de la goutte ou entre la goutte et le conducteur.

Ou tombent sur le conducteur et forment des gouttes pendantes sous celui-ci et se déforment sous l'action du champ intense et deviennent une source principale de l'effet de couronne. [1,3]

III.2.1 Gouttes passant à proximité du conduzcteur

Les gouttes d'eau de permittivité relative å2 qui sont supposées sphériques pénètrent dans

une région où règne un champ intense. Pour simplifier le développement, le champ est supposé uniforme au voisinage de la goutte. La goutte modifie la répartition du champ; cela revient au problème classique d'une sphère placée dans un milieu de constante diélectrique relative å 1

(ici l'air) dans lequel règne un champ E (figure III.1), le champ maximal à l'extrémité de la sphère

peut atteindre 3 fois le champ et il est fonction des constantes diélectriques et non des dimensions de la goutte.

Figure III.1 Goutte d'eau dans un champ uniforme [3]

Sous l'effet des forces électrostatiques ainsi appliquées, la goutte s'allonge et prend une forme de plus en plus effilée. La valeur critique du champ qui amorce la déformation de la goutte est donnée par la relation empirique établie par Taylor et Wilson [1, 3, 6] :

t

EC = K (III.1)

a

EC : champ critique en kV/cm,

K=0.447

a : rayon de la goutte en mm

t : tension superficielle en dyne/cm.

A partir de ce champ critique, la goutte s'allonge et conduit à une augmentation locale de la valeur du gradient de potentiel, suffisante pour amorcer une disrupture partielle. Les gouttes passant à proximité immédiate du conducteur sont à l'origine de petits arcs, lorsque la distance entre les gouttes et le conducteur atteint la valeur critique d'amorçage. Deux facteurs peuvent influencer le phénomène : le champ maximal, et le diamètre des gouttes (intensité de pluie).

Pour exemple, le rayon critique à partir duquel il y'aura une modification de l'aspect géométrique des gouttes, pour un champ 20kV/cm, est de l'ordre de 0.375 mm, toutes les gouttes ayant un rayon supérieur à 0.375 mm vont se déformer.

III.2.2 Gouttes tombant sur le conducteur

Nous prenons un exemple comme support de raisonnement : E = 20 kV/cm, une pluie de 10 mm/h, ce qui donne un rayon moyen des gouttes de 0.5 mm. Au début le conducteur est préalablement sec, les gouttes tombant sur le conducteur atteindront la partie inférieure par les chemins préférentiels (suivant les brins pour les conducteurs toronnés). Plusieurs gouttes se rassemblent à la partie inférieure en gouttes de dimensions nettement plus importantes, se déforment sous l'effet du champ électrique, émettent des effluves et conduisent à deux manifestations acoustiques : craquement (un train d'impulsions nettement discontinu) et sifflement (un train d'impulsions pratiquement continu).

a- Aspect discontinu (Craquement) b- Aspect continu (Sifflement)

500 ìA/cm. 1000 ìA/cm

Figure III.2 Manifestation des gouttes d'eau tombant sur un conducteur
E=20 kV/cm.
[3]

Le tableau III.I donne un aperçu sur le nombre d'effluves en fonction de la taille des gouttes

Diamètre des gouttes en mm

1

5

Intensité de pluie en mm/h

14.4

31.8

Nombres d'effluve par Secondes

276

76

 

Tableau III.1 Nombre d'effluves en fonction de la taille des gouttes. [1, 3]

On peut constater que le nombre d'effluves diminue lorsque le diamètre moyen augmente. Les gouttes provenant des précipitations tombant sur le conducteur sont à l'origine des gouttes pendantes qui donnent naissance à 90 % des effluves quand la précipitation atteint son régime.

La figure (III.3.a) montre la disposition des gouttes, pour un champ E=20 kV /cm et une intensité de pluie artificielle de 12 mm/h, le. Nous pouvons remarquer une inégale répartition de la longueur des gouttes pendantes. C'est le problème de la stabilité mécanique de la goutte pendante, celle-ci constamment nourrie grossie, s'étire devient instable, perd une certaine quantité et le processus recommence. La figure (III.3.b) montre l'aspect du conducteur après l'arrêt de la pluie. Entre ces deux situations, seule la précipitation a cessé. La goutte pendante perd pour une dernière fois son surplus d'eau. L'intensité du champ aidant quelques gouttes à prendre une forme pointue très caractéristique et seules émettent des effluves par effet de couronne. Dans la réalité cette transition est moins brutale vu la diminution progressive de l'intensité de pluie. En outre, un vent moins brutal accompagne en général les précipitations, la stabilité de la goutte se trouve modifiée avec comme résultat principal une nette réduction du temps de séchage.

(a) (b)

Figure III.3 Disposition des gouttes lors d'une pluie de 12mm/h avant et après l'arrêt de
la pluie, E=20 kV/cm
[1, 3]

La figure (III.4) montre l'aspect des effluves en fonction de l'intensité du champ électrique. La zone ionisée augmente lorsque le potentiel appliqué au conducteur central augmente. Les gouttes qui se forment à la partie supérieure du conducteur sont susceptibles d'émettre des effluves lorsque l'intensité du champ électrique est suffisante. La pesanteur qui agit dans le même sens que la force électrostatique dans le cas des gouttes pendantes s'oppose évidemment à la déformation pour des gouttes recueillies à la partie supérieure du conducteur, ceci exige donc un champ électrique plus intense capable de déformer suffisamment les gouttes.

(a) (b) (c)

Figure III.4 Aspect des effluves pendant une averse de pluie12 mm/h en fonction du
champ électrique E= 12.4, 16.6 et 21.1 kV/cm
[3]

III.3 Equilibre des gouttes pendantes

L'étude mathématique de ce phénomène est compliquée, car contrairement à la goutte qui tombe librement et qui est supposée sphérique, l'influence du champ électrique modifie considérablement la géométrie de la goutte pendante. La tentative de résolution mathématique comporte trois parties, l'étude de l'équilibre de la goutte en absence du champ électrique et en sa présence et l'influence du mouvement du conducteur sur la forme de la goutte. [27, 28, 29]

III.3.1 Equilibre de la goutte pendante en absence du champ (E=0)

En absence du champ électrique, les gouttes adhérentes aux conducteurs sont sujettes à l'action de deux forces, leur propre poids et la force de cohésion due à la tension superficielle.

En se rapportant à la figure (III.5) on peut exprimer l'équation d'équilibre vertical de la goutte pendante.

y

x x+dx

T

dy

ds

á

T

Figure III.5 Equilibre d'une goutte d'eau

Le poids de la goutte entre les cylindres x et x+ dx

=2.ð.ñ.g.

x.y. dx

(III.2)

 

La force due à la tension superficielle = 2ð.t((x. sin á )x+dx - (x. sin á ) x ) (III.3)

On peut écrire :

2 2 ( ( ) ( ) ) 0

. . .g.x.y. dx . t x.sin x + dx x.sin x

ð ñ + ð á ? á =(III.4)

ñ.g.x.y.dx + t.d(x.sin á) =0 (III.5)

Sachant que :

ds dx dy ds dx dy

2 2 2 2 2

= + = +

ds dx

=

 
 

1+

dy

2

 
 
 

ds dx

=

 

( ) 2

y ~

 
 

Alors :

~

y

1+

( )

y 2

~

1

=

á

sin

dy

dy

2

ds

dx

dy

1+

dx

Donc :

d ( x ) ( ( y ) ) ( y ( ( y ) ) xy )dx

. sin á 1 2 1

= + ~ - + ~ 2 + ~ ~

3 / 2

(III.6)

ñ ~ ~ ~ ~ ~

. . . . ( 1 ( ) ) ( ( 1 ( ) ) ) 0

g x y dx + t + y 2 - y + y + xy dx =

3 / 2 2

(III.7)

g

Si on pose k ñ.

= L'équation donnant la forme de la goutte pendante peut s'écrire :

t

 

( ( ) ) ( ( ) 2)

1 2 1 y

+ ~ - - +

3 / 2 y ~

ky y ~

x

(III.8)

y

 

La méthode de résolution adoptée pour résoudre l'équation (III.8) est celle de Runge-Kutta [29] du quatrième ordre. La figure (III.6) obtenue sous environnement MATLAB [40] montre l'évolution de la forme de la goutte d'eau sous l'effet de l'apport d'eau.

-6 -4 -2 0 2 4 6

(mm)

0

-1

-2

-3

-4

-5

-6

-7

-8

-9

a

b

(b)

(a)

Figure III.6 Evolution de la forme d'une goutte suspendue à une surface plane sous
l'effet de l'apport d'eau

On remarque que si la goutte est alimentée en eau, sa forme change de la situation (a) à la situation (b), et tend à atteindre une forme sphérique sous l'effet de son poids croissant (On peut remarquer une sorte d'étranglement de la goutte près de sa surface d'attache). Quand le poids de la goutte dépasse la force de la tension superficielle, l'équilibre se rompt et la goutte se détache.

III.3.2 Equilibre de la goutte pendante en présence du champ (E?0)

La présence du champ électrique se traduit par une pression électrostatique P sur la surface de la goutte.

La force due à la pression électrostatique = 2 .ð .x.P.dx (III.9)

L'équation d'équilibre de la goutte devient alors :

2. . .g.x.y. dx 2 . t ( ( x.sin ) ( x.sin ) ) 2 .x.p ( x,y ) . dx 0

ð ñ + ð á ? á + ð = (III.10)

x dx x

+

ñ + á + =

.g.x.y. dx t. d ( x.sin ) x.p ( x,y ) . dx 0 (III.11)

En substituant l'équation (III.6) dans l'équation (III.11) on obtient l'équation suivante :

~~

y

( ( ) ) ( ( ) ) ( ( ) ) 3 / 2

1 2 1 1

+ - - + - + -

3 / 2 y ~ ~ ~

2 2

p

ky y ~ y y

x t

(III.12)

 

L'équation (III.12) est résolue par la méthode de Range- Kutta et un exemple effectué sous environnement MATLAB est représenté à la figure (III.7).

0

-1

-2

-3

E=0

-4

E?0

-5

-6

-7

E = 0 E

-6 -4 -2 0 2 4 6

(mm)

Figure III. 7 Evolution de la forme d'une goutte suspendue à une surface plane sous
l'effet du champ électrique (représentation graphique)

 

E=0

E?0
E?0

 

Figure III.8 Evolution de la forme d'une goutte suspendue à une surface plane sous
l'effet du champ électrique (Vue réelle).
[1,3]

On peut remarquer que l'effet du champ électrique sur la goutte se traduit par la modification de sa forme (passage de la forme hémisphérique à la forme conique). Lorsque les forces de poids et électrostatique sont supérieures à la force due à la tension de surface, la goutte se détache (l'éjection des gouttelettes, parfois l'explosion et le délestage des gouttes). En général, en présence d'un champ intense, les gouttes n'atteignent plus de dimensions importantes [1,3], l'éjection des gouttelettes devient quasi-continue.

III.3.3 Influence du mouvement du conducteur sur la forme de la goutte

Quand le conducteur est en mouvement (que nous supposons sinusoïdal), la goutte subit en plus une force d'inertie qui tend à l'allonger quand le conducteur se déplace vers le haut et l'écraser contre celui-ci lors de son déplacement vers le bas.

La force d'inertie = 2.ð.ñ.a cc .x.y.dx (III.14)

acc : Accélération du conducteur = 2

-

La figure (III.9) montre Influence du mouvement du conducteur sur la forme de la goutte. La courbe 1 correspond au passage du conducteur à la position de repos (accélération nulle), la courbe 2 correspond au passage du conducteur à la position basse et la courbe 3 correspond au passage du conducteur à la position haute. Les courbes correspondent à un mouvement sinusoïdal du conducteur avec une pulsation ù = 1 rad/s et une amplitude A de 1cm.

-1

-2

-3

-4

-5

-6

-7

-8

-9

0

acc = 0 acc = -1 acc = 1

-6 -4 -2 0 2 4 6

(mm)

Figure III.9 Evolution de la forme d'une goutte suspendue sous un conducteur soumis à
un mouvement sinusoïdal.

III.4 Forces impliquées

Les lignes à haute tension sont normalement opérées à des gradients de tension (champ électrique à la surface des conducteurs) où les décharges couronnes sont faibles. Cependant, lorsque des gouttes d'eau sont suspendues sous les conducteurs, le champ électrique est augmenté (pouvoir de pointe) et le processus de décharge couronne est amplifié. C'est à ce moment que les vibrations induites par effet de couronne apparaissent. En effet, les décharges sur les gouttes suspendues induisent des forces ponctuelles sur le conducteur, ce qui provoque son déplacement. En considérant que la précipitation est suffisamment intense pour alimenter continuellement les gouttes, les forces suivantes sont impliquées [1- 8] :

réaction mécanique due à l'éjection des gouttes;

répulsion entre les gouttes éjectées et le conducteur;

réaction due au vent ionique;

effet d'écran de la charge d'espace réduisant la force entre le conducteur et son image.

De nombreuses études ont été réalisées dans le but d'évaluer la contribution de chacune de ces forces dans le mécanisme [4, 5, 17, 18, 19, 20, 21, 22]. Une électrode conique est généralement utilisée pour évaluer les paramètres recherchés, par analogie avec la forme d'une goutte soumise à un champ électrique intense. Avant de parler plus spécifiquement des forces impliquées il est important de noter qu'en régime établi, l'éjection des gouttes est synchronisée (déphasage constant) avec le mouvement du conducteur. Les gouttes sont toujours éjectées peu après que le conducteur se met à remonter suite à son passage à la position inférieure [4, 17, 18, 19].

III.4.1 Réaction mécanique due à l'éjection des gouttes

En considérant le poids des gouttes d'eau suspendues au conducteur, on peut prévoir une force de réaction vers le haut, lorsque celles-ci quittent le conducteur. Des expériences ont évalué le nombre et la géométrie des gouttes éjectées à chaque passage par la position inférieure [4, 17, 20, 21]. Ces observations ont permis d'évaluer la force de réaction mécanique induite par la chute d'une série de gouttes. L'ordre de grandeur de cette force est négligeable par rapport à la force totale induite (7x10-5 N/goutte [1]).

III.4.2 Répulsion entre les gouttes éjectées et le conducteur

Lorsque I'accélération du conducteur est positive (vers le haut), l'allongement des gouttes est favorisé. A ce moment, les gouttes qui ont un volume suffisant sont éjectées. Ces gouttes sont porteuses de charges de même polarité que le conducteur, ce qui cause une force de répulsion. En observant la vitesse des gouttes éjectées et en la comparant à la vitesse de chute libre, les expériences antérieures [1, 3, 4, 20, 21] en viennent à la conclusion que cette force est négligeable par rapport à la force totale induisant les vibrations (entre 1,4x1 0-4 et 5,6x1 0-4 N/goutte [1]).

III.4.3 Réaction due au vent ionique

Le déplacement des ions créés lors des décharges couronnes est à l'origine d'un mouvement général du gaz ambiant qu'on appelle "vent ionique"(figure III.10). Ce déplacement induit une force de réaction aérodynamique sur le conducteur. L'évaluation de la vitesse du gaz autour de

l'axe de décharge d'une pointe métallique a permis de calculer cette force à l'aide de la loi de conservation de la quantité de mouvement [1, 4, 5, 6, 17, 18].

goutte

Figure III.1 0 Sens de circulation du vent ionique

Les résultats obtenus donnent une contribution maximale à la force totale de l'ordre de 3x10-4 N/goutte [1].

III.4.4 Effet d'écran de la charge d'espace

La présence de charges d'espace entre le conducteur et la mise à la terre vient modifier les forces normalement présentes entre le conducteur et son image. En effet, la charge d'espace a pour effet d'annuler en partie la force d'attraction entre le conducteur et son image, ce qui a pour effet de pousser le conducteur vers le haut. Le champ électrique est alors réduit, la forme conique des gouttes disparaît et les décharges sont atténuées momentanément. La charge d'espace est évacuée, le champ augmente à nouveau et le processus recommence. Il a été démontré expérimentalement que la présence intermittente de charges d'espace entre une électrode et son image est à elle seule suffisante pour provoquer la vibration du système [4, 17, 18 19]. L'évaluation théorique de la force est cependant plus complexe et nécessite des outils mathématiques puissants. La méthode des éléments finis a été utilisée pour calculer la force d'une charge d'espace sphérique sur une électrode [4, 5, 18]. Les résultats confirment que l'effet d'écran de la charge d'espace est la cause principale des vibrations induites par effet de couronne (10-3 N/goutte [1]).

III.5 Observation simultanée de la position du conducteur, de la longueur de la goutte, et du courant de décharge

Une des façons de visualiser les phénomènes impliqués dans le mécanisme des vibrations induites par effet de couronne est d'afficher simultanément la position du conducteur, la longueur de la goutte suspendue et le courant de décharge.

On présente dans les figures (III.11.a et III.11.b) un enregistrement qui affiche simultanément la position du conducteur, la longueur de la goutte et le courant de décharge.

Ces observations ont été effectuées pour un conducteur creux placé dans une cage pour un champ électrique de 16 kV/cm en tension négative et positive [2].

Figure III.11.a Position du conducteur de la longueur de la goutte et du courant de
décharge : en tension négative

Figure III.11.b Position du conducteur de la longueur de la goutte et du courant de
décharge : en tension positive

D'après les figures (III.11.a et III.11.b) on constate ce qui suit :

La goutte s'allonge pour une accélération positive, c'est-à-dire à partir du moment où le conducteur commence à ralentir pendant sa descente jusqu'à ce qu'il ralentisse pendant sa montée.

L'amplitude de courant de décharge dépend directement de la longueur de la goutte de chaque polarité. Plus la goutte est longue plus le courant est intense.

Les éjections des gouttelettes (diminution brusque de la longueur de la goutte) a un effet presque immédiat sur l'amplitude du courant. Comme le courant est représentatif de la quantité de la charge d'espace en mouvement entre le conducteur et la cage, celui-ci est directement représentatif de la force induite sur le conducteur.

L'allongement maximum de la goutte est en retard par rapport à la position inférieure du conducteur (cette position correspond à l'accélération maximum vers le haut). Le retard est en moyenne de 30 ms et est relativement constant. Ce retard correspond bien au déphasage entre deux systèmes liés élastiquement vibrant à la fréquence naturelle de ð/2.

On en conclut, qu'à la position inférieure du conducteur c'est à dire lorsque l'accélération vers le haut est maximum, cette position du conducteur implique une augmentation du champ électrique d'où une émission ionique renforcée, ceci explique la présence du pic du courant par contre à la position extrême supérieure, l'accélération vers le bas est maximale, cette accélération tend à écraser les gouttes contre le conducteur et l'émission ionique s'arrête, lorsque le conducteur franchit la position inférieure le processus recommence.

III.6 Description du mécanisme de vibration induite par effet de couronne

Plusieurs études ont été réalisées pour expliquer le phénomène des vibrations induites par effet de couronne [1-8, 17- 22]. D'après les observations et les résultats dont nous disposons on distingue, deux régimes susceptibles d'entraîner l'oscillation du conducteur :

Régime sec : «absence d'eau sur le conducteur».

Régime humide : «présence de gouttes d'eau sur le conducteur».

Cette distinction provient du fait que le comportement du conducteur est fortement influencé par la présence ou l'absence de goutte d'eau.

III.6.1 Vibration en régime sec

Le régime sec joindra aussi l'atmosphère humide sans dépôt d'eau. Un conducteur est préalablement sans mouvement, sous tension électrique et sous conditions atmosphériques invariables, si le champ électrique est intense et dépasse le seuil critique (figure III.12), des décharges prédisruptives apparaissent, selon un phénomène de relaxation dont la fréquence peut atteindre 1000Hz. Ces décharges sont constantes dans le temps, et ne peut occasionner qu'une force constante [1, 3]. Ce qui nous conduit à dire que l'existence de vibrations en régime sec ne peut être interprétée que par l'action de l'un des facteurs extérieurs telle que :

La variation brusque de la tension (ex : mise sous tension d'une ligne). La variation des conditions atmosphériques (ex le vent).

Figure III.12 Tension entre phases en fonction du diamètre du conducteur. [1] 1-tension d'apparition des vibrations en régime sec

2-tension d'apparition des vibrations en régime humide

3-tension critique de l'effet de couronne

En premier lieu, à partir du champ critique d'apparition de l'effet couronne les charges d'espace apparaissent au voisinage du conducteur et donnent naissance à une force électrostatique (force de répulsion électrostatique entre les charges d'espaces et celles portées par le conducteur) qui s'oppose à la force d'attraction électrostatique entre le conducteur et son image. Si on passe d'un niveau de tension à un autre, la quantité de charges d'espaces varie en conséquence, ce qui entraîne une variation de la force électrostatique. Cette variation de la force qu'on appellera F agira sur le conducteur comme un échelon d'Heaviside, qui induira une oscillation dont l'amplitude initiale sera de l'ordre de F/mù2 (m : est la masse linéique du conducteur et ù est la pulsation de l'oscillation). Selon les caractéristiques du conducteur : amortissement interne et dissipation de l'air, cette oscillation va s'estomper ou s'accroître par les phénomènes d'auto- excitation, puisque l'amplitude est proportionnelle à la force et inversement proportionnelle à la masse linéique du conducteur et la fréquence d'oscillation, on constate que:

· Si la masse est faible, l'amorçage est réalisable.

· Plus les modes propres sont faibles plus l'amorçages est favorisé.

· Plus la force est élevée, plus le mouvement est amorcé.

D'après ces analyses on peut donner l'explication de l'apparition des vibrations en régime sec pour des fils fins contrairement aux conducteurs habituels. Ces observations ont été faites dans les laboratoires où il n'y a pas de vent (absence de dissipation d'air qui s'oppose au mouvement).

En deuxième lieu, la variation des conditions atmosphériques (ex le vent). Le vent a pour effet de rupture de matelas ionique, d'où variation de la quantité de charge d'espace et comme conséquence variation de la force électrostatique F, une onde naîtra : soit elle s'amortisse soit elle s'amplifie selon les conditions qui se présentent, mais cette hypothèse reste incertaine du fait que le vent agira aussi en s'opposant à l'amorçage du mouvement.

III.6.2 Vibration en régime humide

Il faut entendre par régime humide ou de pluie, toute situation où il y a formation de gouttes d'eau sur le conducteur. Cette situation englobera en plus de la pluie le brouillard intense et de la neige mouillée, ces deux derniers peuvent être appropriés à la pluie, en prenant la quantité d'eau comme critère de comparaison, contrairement au brouillard léger et la neige sèche qui peuvent être appropriés au régime sec, dont ils présentent des points privilégiés d'émission

ionique, mais l'amorçage de vibration est faible. Donc l'analyse doit se faire en tenant compte des gouttes pendantes et non de la nature de précipitation [1, 3].

Le démarrage et le maintien des vibrations se résument aux étapes suivantes (figure III.13):

Les conditions atmosphériques amènent la formation de gouttes d'eau à la surface inférieure du conducteur;

Si le conducteur n'est pas relié à la haute tension, les gouttes ont une forme hémisphérique et sont distribuées d'une façon non uniforme le long du conducteur. Par contre en présence du champ électrique les gouttes sont disposées d'une manière statiquement uniforme.

Sous l'effet du champ électrique une série de gouttes s'allonge et prend une forme conique. La formation des cônes est le résultat de l'interaction entre les forces dues au champ électrique, la tension superficielle et la gravité (paragraphe III.3.2).

Le faible rayon de courbure de la pointe des gouttes augmente le champ électrique, les décharges de couronne apparaissent et la charge d'espace se forme sous le conducteur.

La présence de la charge d'espace cause une diminution du champ électrique à la pointe produisant ainsi la décroissance de la force attractive existante entre chaque conducteur et son image. Autrement dit, la charge d'espace produit un effet d'écran entre le conducteur et la terre, et des forces de répulsion seront dirigées verticalement vers le haut. Nous ajoutons que pendant la séquence où les gouttes sont de formes coniques, il y a également création de vent électrique. La force produite par celui-ci s'ajoute aussi à la force électrostatique de la charge d'espace.

Le conducteur monte, provoquant la chute des gouttes allongées.

Les gouttes restantes perdent leurs formes coniques, et par conséquent l'activité de décharge devient très faible et la charge d'espace diminue.

La force de répulsion électrostatique entre le conducteur et les charges d'espaces diminue et le conducteur est de nouveau attiré par son image.

lorsque le conducteur atteint sa position inférieure, les gouttes sont de nouveau allongées. Les décharges augmentent et le processus se répète.

Si I'intensité de la précipitation est suffisante pour alimenter les gouttes entre chaque éjection, le conducteur continue à vibrer.

Forme conique Forme hémisphérique Forme conique

Charge d'espace

Gouttelettes éjectées

Charge d'espace
Considérable ;

· Force d'image partiellement annulée par la charge d'espace ;

· conducteur se déplace vers le haut

· Absence de la charge d'espace ;

· Force d'image existe ;

· Conducteur se déplace vers le bas.

Semblable à (a)

Figure III.13 Mécanisme proposé pour l'amorçage du mouvement en régime
de pluie.
[4]

Dans certaines conditions, 1 'elongation et l'éclatement des gouttes d'eau deviennent synchronisés avec le mouvement du conducteur occasionnant ainsi un mouvement harmonique de tout le conducteur. [1-8]

III.6.3 Entretien du mouvement

La description du mécanisme d'amorçage du mouvement sous la pluie contient lui-même l'explication du principe d'entretien des vibrations. En effet après le démarrage du mouvement, les gouttes suspendues sont soumises à une succession d'accélération tantôt dirigée vers le haut et tantôt dirigée vers le bas. Quand le conducteur se trouve dans sa position extrême inférieure l'accélération vers le haut est maximum. Les gouttes pendantes sont soumises, en plus de leur poids, à une force d'inertie Finertie maximale (paragraphe III.3.3). Sous l'influence de cette force, elles s'allongent et prennent une forme conique. Certaines d'entre d'elles qui ont atteint leur taille critique tombent, ce qui implique une augmentation du champ à leur extrémité et une émission ionique renforcée. La charge d'espace ainsi formée crée une force de répulsion électrostatique

entre elle et le conducteur et par conséquent ce dernier sera soumis à une force dirigée vers le haut, lors de la montée du conducteur la force Finertie diminue et s'inverse. Quand celui-ci passe par sa position de repos, les gouttes pendantes deviennent moins allongées et finissent par s'écraser quand le conducteur passe à sa position extrême supérieure, supprimant ainsi l'activité de décharge. Le conducteur est alors soumis uniquement à la force d'image. Quand celui-ci redescend Finertie diminue et s'inverse à nouveau lors de la position de repos. Les gouttes s'allongent et leur élongation devienne maximale quand le conducteur atteint sa position inférieure et le processus se répète. [1, 3]

III.7 Conclusion

En conclusion on peut dire que :

La force principalement responsable des vibrations induites par effet de couronne résulte de la répulsion entre les charges d'espace crées par les goutte pendantes et les charges portées par le conducteur.

En régime sec, les vibrations induites par effet de couronne sont rares du fait qu'il faut l'intervention d'un facteur extérieur pour amorcer les vibrations.

Le démarrage des vibrations induites par effet de couronne en régime sec dans les lignes industrielles est malaisé vu le diamètre des conducteurs et les gradients de tension utilisés.

En régime de pluie, des gouttes d'eau se forment sous les conducteurs des lignes aériennes et deviennent la source principale de l'activité couronne et la probabilité d'apparition des vibrations est très élevée.

La présence des gouttes suspendues est le facteur principal de la modulation de la charge d'espace (par le biais de la déformation, le délestage et l'éjection des gouttes) et par conséquent la force couronne, et porte en elle l'explication de l'amorçage et du maintien de la vibration du conducteur.

IV.1 Introduction

Les vibrations induites par effet de couronne sont des phénomènes non linéaires et dépendent de plusieurs paramètres, cela implique donc une grande complexité et difficulté importante à résoudre de manière exacte les équations régissant le phénomène de vibration.

La méthode des éléments finis, constituant un moyen efficace pour modéliser et simuler les vibrations induites par effet de couronne d'un conducteur tendu soumis à une pluie artificielle, est employée dans ce travail. Deux techniques sont sélectionnées, tout d'abord la superposition modale pour la discrétisation du mouvement, ensuite la méthode des différences finies centrales pour discrétiser le temps.

IV.2 Théorie des éléments finis

Dans un problème continu le champ variable (telle que: la pression, température, déplacement ou autre quantité) peut prendre infiniment beaucoup de valeurs par ce qu'il est en fonction de chaque point générique dans le corps ou dans la région de la solution. Par conséquence le problème a un nombre infini d'inconnus. La procédure de la discrétisation par élément fini réduit le problème tout en divisant la région de la solution (Domaine) en éléments et en exprimant le champ variable en termes des fonctions d'approximation supposées à l'intérieur de chaque élément. Les fonctions d'approximation ou quelquefois appelées fonctions d'interpolation sont définies en fonction des valeurs du champ variable aux points spécifies appelés noeuds ou points nodaux. Généralement les noeuds se trouvent sur les frontières de l'élément où les éléments adjacents sont considérés pour être connectés. En plus des noeuds des frontières, un élément peut avoir aussi quelques noeuds intérieurs. Les valeurs nodales et la fonction d'interpolation pour les éléments définissent complètement le comportement du champ variable à l'intérieur des éléments. Pour la représentation d'un problème par éléments fini les valeurs nodales deviennent les nouveaux inconnus, et les fonctions d'interpolation définissent le champ variable dans l'assemblage des éléments. Il est à noter que la nature de la solution et le degré d'approximation dépendent non seulement de la dimension et du nombre d'éléments utilisés mais aussi de la fonction d'interpolation sélectionnée. Souvent ces fonctions sont choisies d'une façon que le champ variable ou ses dérivées soient continuées à travers les frontières de l'élément adjacent. Une caractéristique importante de la méthode des éléments finis par rapport aux autres méthodes numérique est sa capacité de formuler des solutions pour les éléments individuels avant de les réunir pour

représenter le problème entier. Cela veux dire que si nous traitons un problème dans l'analyse de la fatigue nous pouvons trouver la relation entre la force et le déplacement ou la caractéristique de la rigidité de chaque élément individuel et ensuite nous assemblons les éléments pour trouver la rigidité de la structure complète. Donc un problème complexe est réduit à une série de problèmes grandement simplifiés. Un autre avantage de la méthode des éléments finis est la variété des chemins pour formuler les propriétés des éléments individuels. [8, 33-39]

Pour un problème unidimensionnel, la discrétisation par élément finis d'un problème défini par une équation différentielle ordinaire entraîne les étapes suivantes:

1- Définition du résidu R(x)=0 avec les conditions aux limites pour xa < x < xb.

2- Établir la forme intégrale et intégration par partie pour obtenir la forme faible.

3- Choix du type d'élément (degré d'interpolation) et du nombre pour discrétiser le domaine dans lequel on cherche une solution.

4- Établir pour chaque élément la forme intégrale qui générera un système matriciel.

5- Sommer toutes les formes intégrales ce qui entraîne la phase dite d'assemblage des matrices élémentaires.

6- Imposer les conditions aux limites essentielles (sur la variable d'état).

7- Résoudre le problème ou le système matriciel résultant.

8- Présenter les résultats de façon intelligible et synthétique sous forme numérique ou graphique

IV.3 Développement mathématique

IV.3.2 Hypothèses générales

Les hypothèses physiques liées au modèle mathématique utilisé sont les suivantes [3, 7, 23]:

La tension mécanique est constante sur la longueur de la portée.

On suppose que l'influence de la rigidité flexionnelle sera faible devant les autres effets mécaniques. C'est pourquoi on n'en tiendra pas compte dans les équations.

On suppose qu'il n'y a aucun déplacement longitudinal.

L'amortissement interne, qui est principalement produit par la friction entre brins est uniforme donc pas fonction de l'amplitude des vibrations.

On suppose que la vitesse du vent est normale à la portée.

IV.3.2 Développement de l'équation différentielle de base

Le but est de trouver l'équation différentielle gouvernante de base qui régit les déplacements verticaux d'un conducteur tendu soumis à une force externe distribuée.

Le modèle utilisé est celui de la corde vibrante [23], dans lequel en ajoutant un terme pour

les forces d'amortissement "

ì ( ) " à cause des frictions internes et un terme pour les

? ( , )

U x t

x

? t

2

forces externes "f(x, t) ", on trouve l'équation intégrale gouvernante d'un câble suspendu:

? U x t

( , ) ? U x t

( , ) ? ? U x t

( , )

ñ ì á

( ) 2

x + ( )

x - ( ( )

x ) ( , )

= f x t (IV.1)

? t ? t x

? ? x

qui est définie sur le domaine suivant:

0 = x = L t>t 0

et avec les conditions aux frontières suivantes:

) 0

à x t t U x t

0 0 0

( ) ( ,

>

) 0

à x t t U x t

L L

( ) ( ,

> 0

et les conditions initiales suivantes:

à t x = x = x L U x t = U x

0 0 0 0

( , ) ( )

( 0 =

? U x t

? t

( , ) ) t 0

? 2 ( , )

U x t? ( , )

Le terme 2

ñ ( )

x

? t

représente

représente les forces d'inertie, et le terme )

? á U x t

( ( ) x

x

? x ?

la force de tension mécanique.

ñ : densité du conducteur [kg/m].

á : tension mécanique dans le conducteur [N/m2].

ì : coefficient d'amortissement.

U(x,t) : positon verticale du conducteur en fonction de la coordonnée x et du temps t[m]. U0(x) : position initiale du conducteur en fonction de la coordonnée x [m].

? ( , ) : vitesse du conducteur. [m/s].

U x t

? t

2 ( , )

U x t

? t 2

? : accélération du conducteur. [m/s2].

f(x,t) : forces externes par unité de longueur. [N/m]. (Voir ANNEXE I).

L'équation (IV.1), peut être résolue par la méthode des éléments finis. Cette méthode discrétise une formulation intégrale pour conduire à un système d'équations algébriques fournissant une solution approchée du problème. Avec la technique des éléments finis, le domaine est discrétisé en plusieurs petits éléments de forme et de longueur variables.

Pour obtenir la forme discrétisée de l'équation (IV.1), nous utilisons la technique des résidus pondérés de GALERKIN qui permet de diminuer l'ordre d'intégration tout en faisant apparaître un terme supplémentaire en utilisant l'intégrale par partie [31, 34].

L'équation de résidus pondérés sur un élément typique s'écrit :

e 2 U x t

e e e

? ( , ) ? U x t

( , ) ? ? U x t

( , )

ñ ì á

( ) 2 + - - f x t x dx

Ö =

e

( )

x x ( ( ) ) ( , ) ( ) 0

x i (IV.2)

? t ? t x

? ? x

où les Öi (x) sont les fonctions d'interpolation nodales (indépendants du temps). Nous effectuons une intégration par parties pour l'équation (IV.2), nous aurons:

e e

~ e ~

e e

U x t

( , ) ( )

d x

Ö ?

? U x t

( , )

i

dx + á ( )

xdx

? d ?

x

f x t x dx x

( , ) ( ) ( ( )

e á

= Ö - -

i

+ Ö e i

~

( ) ( )
x x

ì

x )

x 1

t

xn

x

(IV.3)

e ~

? 2 U x t

e ( , )dx

? t

e

2

U x t

e

? ( , ) ) (

Ö e

i

?

x

Ö e

i

( ) ( )
x x

ñ

~

La fonction U e

est une solution approchée du problème sur un élément et dont la forme est:

n

~

U e x t a a t x

(IV.4)

( , ; ) ( ) ( )

= Ö e

j j

j 1

où les aj (t) représentent les valeurs de la fonction U

aux noeuds, et n est le nombre de degrés de

libertés (degré d'interpolation).

Substituons la forme générale de la solution approchée élémentaire (IV.4) et ses dérivées :

j

j

n

) =

a t j ( )

~

? U e

e ( ,

( , x t x t

? x

~

e

? U x t

( , ) =

? t

1

n da t

j (

1 dt

d x

Ö j ( )

dx

)

Ö ( )

j

x

(IV.5)

? ( , ) (

n d a t

2

U x t j

=

? t 2 j = 1 dt 2

)

Ö ( )

x

2 ~ e

j

dans l'équation (IV.3), nous retrouvons l'équation élémentaire d'un élément typique qui est de la forme:

[ ] e [ ] e [ ] e e

d a t

2 ( ) ( )

da t

M + + =

C K a t F t

( ) ( ) (IV.6)

dt 2 dt

où les matrices élémentaires: masse, amortissement et rigidité sont liées aux fonctions d'interpolation Öi (x) de la manière suivante :

e

e

Ö i

e

Ö j

M x x x dx

=

e ( ) ( ) ( )

ñ

ij

e

e
j

C x x x dx

e = Ö Ö

e ( ) ( ) ( )

ì

ij i

=

Ke

ij

)

dx

e Ö Ö

e d x

e

d x

( ) (

i j

á ( )

x

dx dx

F t

e ( )

i

e

f x t x

( , ) ( )

e

Ö i

dx x t x

e

- Ö

[ ô ( , ) ( )

e

i

n
1

~

e ( , )
x t

? x

ô á

( , ) ( )

t x

= -

e

x

? U

Développons maintenant une expression spécifique pour Öi (x) correspondant à un élément linéaire (Figure IV.1) :

Figure IV.1 Fonctions d'interpolation pour un élément linéaire. [7, 34]

Ö

Ö

e ( )

1

x

x x

-

2

e ( )

2

x

x x

- 1

x x

-

2 1

d x

Ö e ( ) 1

1 = x x

-

(IV.7)

2 1

d x

Ö e ( ) 1

1 =

x x

- dx

2 1

x x

-

2 1

dx

Substituons la fonction dans l'équation élémentaire (IV.6) qui devient :

3 6

+

ññe e L L

áe

á â

e e L

+

L

L 3

e

-

( )
t

âeL

áe

+

L

3

a 1

f L

e

+ ô

2

e

( x ,

t )

ñ ñ

e e

L L

3 6

ñ ñ

e e

L L

6 3

d a t

2 1 ( )

dt2

d a t

2 2 ( )

dt2

ñ ñ

e e

L L

6 3

d a t

2 1 ( )

dt2

d a t

2 2 ( )

dt2

á

L

+

-

a 2

( )
t

f L

e

-

2

ô e

( ,
x

t)

(IV.8)

Après avoir effectué l'assemblage de tous les éléments, on obtient un système d'équations différentielles discrétisées où les ai (t) représentent les déplacements de chaque noeud.

(IV.9)


·
·
·

[ M ] a [ C ] a [ K ] a { F }

+ + =

L'équation (IV.8) est l'équation différentielle de base qui régit les déplacements verticaux d'un conducteur tendu soumis à une force externe distribuée.

II s'agit maintenant d'intégrer l'équation (IV.9) par rapport au temps afin d'isoler l'amplitude des vibrations. Pour résoudre cette équation, on peut utiliser soit une méthode d'intégration directe, soit la méthode de superposition modale.

IV.3.3 Méthode de superposition modale

Pour présenter un modèle raisonnable de vibration, les cinq premiers harmoniques du mouvement sont important d'être considérés. Ce peu de modes de vibration est capable de décrire le comportement du système. Par ce que le nombre de modes de vibration est peut (5 modes) et le système d'équation (IV.8) est linéaire, la superposition modale devrait être un bon choix et il n'y aura aucun besoin d'utiliser une intégration directe. [7, 8, 32, 33]

Le but de la méthode de superposition modale est de découpler le système d'équations en "n" équations indépendantes, représentant chacune un mode de vibration. Par conséquent, un système d'équations différentielles découplées et réduit est beaucoup plus court à intégrer qu'un système couplé. L'économie de temps permet d'utiliser un pas de temps plus petit et donc d'augmenter la précision des résultats. [7]

Dans un premier temps, il s'agit de calculer les valeurs et les vecteurs propres du système [30].

Soit le système sans amortissement et sans sollicitation externe suivant :


·
·

[ ] [ ]

M a K a 0

+ =

Les solutions de l'équation (IV.10) sont de la forme:

(IV.10)

a v e

=

i t

ù

(IV.11)

En remplaçant l'équation (IV.11) dans l'équation (IV10) on obtient:

[ ] [ ]

K a ë M a 0

- =

(IV.1 2)

II existe "n" solutions à l'équation (IV.12); chaque solution consiste en une valeur propre ë , et un vecteur propre v correspondant; satisfaisant l'équation suivante:

[ ] [ ]

K v M v

= ë i

i i

(IV.13)

On définit la matrice des vecteurs propres [V] et la matrice des valeurs propres [~2] telles que:

[ ]

V = v 1 , v 2 , , vn (IV.14)

ù 2

1

0 0 . . . 0

0 0 . . . 0

ù 2

2

0 0 ù 2 3 . . . 0

ù i = ë i

2 (IV.15)

[ ]

Ù =

2

~

~

~

~

0 0 0 . . .

ùn 2

Les vecteurs propres d'un système correspondant à des valeurs propres distinctes sont linéairement indépendants [7, 8, 32], Par conséquent, la matrice [V] est orthogonale avec [M] et [K], et orthonormale avec [M] c'est-à-dire :

T

v K v i i

[ ] = ù 2 pour

i j

=

j

(IV.1 6)

 

=

0 pour

i

?

j

T

[ M

v

v i j

= =

1 pour

(IV.17)

i

j

=

0 pour

i

?

j

La solution de l'équation (IV.9) peut être écrite sous forme de superposition linéaire des "n" modes, chacun multiplié par une amplitude générale variant en fonction du temps; donc:

n

a t A j t v

( ) ( ) ou bien [ ]

= a ( t ) V A ( t )

=

j=1

(IV.18)

En substituant l'équation (IV.18) dans l'équation (IV.9) et en multipliant par [V]T (la matrice transparente) , et en utilisant les relations d'orthogonalité développées précédemment, on obtient un système d'équations transformées où les termes masse et rigidité sont découplés:


·
·
·

A t V C V A t 2 A t V F

( ) [ ] [ ][ ] ( ) [ ] ( ) [ ] { }

T T

+ + Ù =

(IV.1 9)

On peut découpler entièrement l'équation (IV.19), en regroupant les facteurs d'amortissement sur la diagonale de la façon suivante:

2 0

ù î

2

1 1

0 .

. .

0

0 2ù

2

2

î 2

0 .

. .

0

[ ] [ ] [ ]

V T C V=

0 0

2 .

ù î

2

3 3

. .

0

(IV.20)

~

~

~

~

0 0

0 .

. . 2ù

2

n n

î

Où îi représente le pourcentage d'amortissement relié au ième mode de vibration.

En substituant l'équation (IV.20) dans l'équation (IV.19), on obtient un système d'équations séparées où chaque équation représente un mode de vibration.


·
·
·

A t A t A t f t i ,. .

( ) 2 2 ( ) 2 ( ) ( )

+ + = =

ù î ù 1 2

, m

i i i i (IV.21)

Où m est le nombre de mode nécessaire pour bien représenter le système et :

T

f ( t ) v { F ( t )}

=

i

i

(IV.22)

Les conditions initiales a t et

( )

0

multiplication par [V]T [M], donc:


·

a sont transférés aux A (t)et


·

A(t) par la

A t V T M a t

( ) (

= [ ] [ ]

0

)

0

(IV.23)


·
·

A t V T M a t

( ) ( )

= [ ] [ ]

(IV.24)

00

Le système d'équations (IV.21) peut être résolu en utilisant une des méthodes d'intégration directe, ensuite on fait la sommation des A (t) en accord avec (IV.18) pour obtenir les déplacements réels a(t).

IV.3.4 Discrétisation du temps

Les méthodes d'intégration directe discrétisent le temps en plusieurs petits intervalles variables où l'on évalue l'équation différentielle à chaque pas de temps. Ces méthodes utilisent des relations de récurrence qui relie les valeurs inconnues au temps tn avec les valeurs connues à un temps plus antérieur comme tn-1 et tn-2. Quatre parmi ces relations de récurrences sont les plus utilisées actuellement dans les programmes commerciaux [7, 8, 32, 33]:

· Méthode des différences centrales.

· Méthode de Houbolt

· Méthode de Wilson

· Méthode de Newmark

La méthode des différences centrales est une méthode d'intégration explicite [ 7, 33], donc très rapide. Pour cette raison cette méthode est utilisée pour résoudre le système d'équations découplées (IV.21). Cette méthode requiert trois temps soit : tn-1, tn et tn-2, le système d'équations est évalué au temps central.

·
·
·

A t C A t A t f

( ) ( ) ( )

[ ] [ ] 1 { } 1

2 (IV.25)

n D n n n

- -

1 1

+ + Ù =

- -

Les deux dérivées ont été approximées par différences centrales :

{ } { }

A A

-

n


·

A

n - 2

n - 1


·
·

A =
n - 1

2

Ät

2

Ät

(IV.26)

- 2

{ } { } { }

A A A

n n n

- +

2 - 1

En remplaçant les deux dérivées dans l'équation (IV.25), et en isolant pour { A}n :

2

{ } { } { } { } 1

2 ? Ä

w t

2 2 w t 1 Ä t

i i i Ä -

î

A = A - - -

1 2

+ A + f

n n n (IV.27)

1 + Ä

w t 1 1

n

î + Ä

w t + Ä

w t

i i i î i i î i

i=1, m m étant le nombre de mode utilisés.

Il s'agit maintenant de résoudre le système d'équations (IV.27) pour trouver les déplacements
modaux A j (t) en utilisant les conditions initiales, et calculer ensuite les déplacements réels a(t) à

l'aide de l'équation (IV.18).

IV.4 Calcul de la force induite par effet couronne

Pour simuler numériquement les vibrations induites par effet de couronne, il est nécessaire d'évaluer la variation de la force induite par effet de couronne dans le temps. D'après les références [4, 7], la valeur de la force est plus grande juste avant l'éclatement, au moment où la goutte atteint sa longueur maximale, et plus faible pour le reste du cycle de vibration. De plus, il a été observé à l'aide de la caméra haute-vitesse [4, 6], qu'il existe une synchronisation entre le moment d'éjection et le déplacement du conducteur avec un certain déphasage dans le temps évalué à environ 10 millièmes de seconde. Les gouttes sont toujours éjectées au moment où le conducteur passe près de sa position la plus basse.

La force induite par effet couronne est représentée par une forme impulsionnelle de façon à conserver la même quantité d'énergie transmise au conducteur en utilisant une forme sinusoïdale évaluée par FARZANEH [4] en laboratoire (Voir ANNEXE II), telle que :

Fimp = 1.84F sin (IV.28)

À l'aide d'une interpolation quadratique en utilisant les résultats reportés dans le tableau A.II (Voir ANNEXE II), on obtient la variation de la force induite par effet de couronne sous forme sinusoïdale en fonction du champ électrique (intensité et polarité) à la surface du conducteur. Pour une polarité et une valeur de champ données, on peut interpoler la valeur de la force induite par effet de couronne de forme sinusoïdale à partir de 3 points adjacents. Il faut ensuite multiplier la valeur de la force sinusoïdale obtenue par 1.84 pour obtenir la valeur de la force sous forme impulsionnelle appliquée sur chaque noeud.

IV.4.1 Moment d'application de la force couronne

Le moment d'application de la force induite par effet de couronne est évalué en comparant l'équilibre des forces verticales appliquées à une goutte d'eau suspendue sous un conducteur HT en mouvement.

Les forces impliquées dans l'équilibre d'une goutte d'eau suspendue sur un conducteur haute tension sous vibration [1, 6-8] sont les suivantes:

La force de la gravité due au poids de la goutte:

F gravité = ñeau Vgoute g (IV.29)

ñeau : densité volumique de l'eau [kg/m]. g : accélération gravitationnelle [m/s2]. Vgoutte : volume de la goutte.

La force de l'inertie due au changement du mouvement :

Finertie = ñeau Vgoute a cc (IV.30)

acc : accélération du conducteur [m/s2]

La force électrostatique due au champ électrique:

6 . 25 * 1 0 E r

-

(IV.31)

11 2 2

Felectro

E : valeur du champ électrique à la surface du conducteur. r : rayon moyen de la goutte suspendue [mm].

la force de tension due à la tension de surface:

Ftension = 2ðã eau (IV.32)

ãeau : tension de la surface de l'eau [N/m].

La force moyenne induite par effet de couronne (due aux charges d'espace et au vent ionique) sur la goutte pendant un cycle de vibration. Farzaneh [4] a mesuré la valeur de cette force au temps de l'éjection pour chaque goutte et il a rapporté cette valeur comme:

Finduite 5 x1 0 -4 N / goutte

= (IV.33)

D'une part, il y a les forces d'inertie, gravitationnelle et électrostatique qui tendent à faire éjecter la goutte, il y a les forces dues à la tension de surface et induites par effet de couronne qui retiennent la goutte suspendue sous le conducteur.

À chaque itération, lorsque la somme des trois forces (inertie, gravité, et électrostatique) devient plus grande que la somme de la force induite par effet de couronne et la force de tension, l'éjection de la goutte d'eau se produit, à ce moment on applique la valeur de la force induite par effet couronne pendant 20ms et après un déphasage de 10 ms.

IV.4.2 Volume de la goutte

Le volume total de la goutte au temps (t) est une fonction de sa valeur au temps (t-1), type de conducteur, polarité du champ électrique, et la précipitation de pluie. Le paramètre K est la proportion de volume de la goutte avant et après éjection (Voir ANNEXE III). Pour la simulation numérique, cette proportion est utilisée. Pour un champ électrique spécifique et précipitation de pluie, la proportion K et le volume maximal de la goutte d'eau avant éjection sont pris dans le modèle numérique comme entrées. Basé sur ces données, le programme calcule le résidu du volume d'eau après éjection et utilise ce résultat pour le calcul des forces appliquées à une goutte d'eau suspendue sous un conducteur.

Le calcul de l'apport d'eau fourni au conducteur à chaque pas de temps (At) est réalisé comme suit [7] :

inten.préc.(mm/h)* long.cond.(mm)* dia.cond.( mm) =

(IV.34)

(3600 (s/h) / (s))

Ät

débit(mm3/pas de temps)

Pour une intensité de précipitation de 25 mm/h, un diamètre et une longueur du conducteur de 3,05 cm et 2 m respectivement, le débit d'eau calculé est de 0,4236 mm/pas de temps.

IV.5 Evaluation des facteurs d'amortissement

Pour résoudre l'équation (IV.23), il est nécessaire d'évaluer le pourcentage d'amortissement ou l'amortissement modale (de chaque mode) îi. On s'intéresse particulièrement aux conducteurs toronnés utilisés dans les lignes aériennes. Ces conducteurs dissipent une quantité d'énergie correspondant à leur amortissement interne en retournant à leur état d'équilibre [1]. L'amortissement est principalement dû à la friction qui existe entre brins, et aussi, de façon moins importante, par la friction propre des brins. C'est pourquoi les lignes haute tension sont faiblement amorties [23].

Pour la simulation numérique nous avons utilisé les pourcentages d'amortissement obtenus par le C.I.G.R.E et présentés dans [1]. Les facteurs d'amortissement ont été évalués en fonction de la fréquence de vibration pour un conducteur toronné de 3.58 m (figure IV.2.a et IV.2.b).

Figure IV.2.a Puissance dissipée par l'amortissement propre du câble. [1]

0.2

0.15

0.1

0.05

0

0 5 10 15 20 25 30 35 40

f (Hz)

Figure IV.2.b Évolution du coefficient d'amortissement îi en fonction de la fréquence
pour un conducteur toronné.
[1]

IV.6 Conclusion

La variation dans le temps de la force induite par effet de couronne est de forme impulsionnelle et le moment d'application de la force induite par effet de couronne est évalué en comparant l'équilibre des forces verticales appliquées à une goutte d'eau suspendue sous un conducteur HT en mouvement.

Dans ce chapitre un modèle numérique basé essentiellement sur la méthode des éléments finis a été établi afin de simuler numériquement les vibrations induites par effet de couronne, c'est l'objectif du chapitre suivant.

V.1 Introduction

Ce qui suit est consacré à la présentation des résultats de la simulation numérique des vibrations induites par effet de couronne.

La simulation numérique permet d'évaluer les caractéristiques des vibrations induites par effet de couronne en tenant compte de la valeur et de la nature du champ électrique, intensité des précipitations, et la vitesse du vent transversal.

Dans un premier temps une description de la méthode de programmation est présentée. Après cela, on présente les résultats de la simulation comparés à l'expérimentation.

V.2 Programmation

Afin de simuler numériquement les vibrations induites par effet de couronne, on a développé un programme de calcul sous MATLAB [37, 40], basé essentiellement sur les trois méthodes décrites antérieurement (éléments finis, superposition modale, différences finies) selon l'organigramme présenté dans la figure (V.1).

Le conducteur a les caractéristiques suivantes: diamètre: 3.05 cm, longueur: 3.58 m, masse:5.95 kg, la flèche au centre est approximativement égal à 1cm.

La méthode de superposition modale exige le calcul des valeurs propres (fréquences) et des vecteurs propres (modes) correspondants. Pour cela on a utilisé une fonction (eign) existante dans MATLAB. La position initiale du conducteur est calculée à l'aide de l'équation de caténaire suivante [7]:

tension poids * longueur

y= *(cosh(

poid 2.0 * tension

) 1) -(V.1)

tension : tension mécanique appliquée aux extrémités du conducteur [N] Poids : poids du conducteur par unité de longueur [N/m].

Longueur : longueur totale du conducteur [m].

Finalement, à chaque pas de temps, on calcule les déplacements du conducteur à l'aide de l'équation IV.18. La résolution dans le temps du système d'équations découplées IV.27 se fait avec un pas de temps de un millième de seconde (0,00 1s).

Calcul de la position initiale du conducteur

Calcul de la valeur de la force couronne sous forme impulsionnelle

Calcul de l'apport d'eau fournit au conducteur à chaque pas du temps

Calcul du paramètre K
(rapport optimal entre le volume avant éjection et le volume après éjection)

Sous-programme permettant la résolution dans le temps du système
d'équation découplé (Voir ANNEXE IV)

Calcul de l'amplitude des vibrations

Tracer les résultats

Calcul des valeurs, des vecteurs propres du système

Calcul de la force gravitationnelle modale

Calcul des coefficients d'amortissement

Calcul de la matrice rigidité [K]

Calcul de la matrice masse [M]

Lecture des données

Début

FIN

Figure V. 1 Organigramme du programme principal.

V.3 Résultants et interprétation

V.3.1 Vibrations du noeud central

La figure V.2 représente le déplacement du noeud central en fonction du temps. La valeur du champ à la surface du conducteur et l'intensité des précipitations sont fixés respectivement à 13,9 kV/cm négative et 25 mm/h.

A B

-7

Tension Négative (1 3,9k V/cm)

-8

-9

-10

-11

-12

-13

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

Temps (s)

-6

-8

-10

-12

-14

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2

Temps (s)

Région (A) : Développement et amortissement de la vibration.

-6

-8

-10

-12

-14

2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2 3.4 3.6 3.8

Temps (s)

Région (B) : Stabilisation de la vibration.
Figure V.2 Déplacement du noeud central en fonction du temps.

La polarité, valeurs du champ électrique et l'intensité de précipitation ont été choisies de telle façon à obtenir la plus grande vibration [4, 17], et par conséquent on peut voir les différents états de la vibration.

D'après la figure V.2 on remarque que l'amplitude de vibration crête-crête est de 4.86mm et que le mouvement est sinusoïdal avec une fréquence égale à 5.7 Hz. Cette fréquence est de l'ordre de la fréquence naturelle du système:

fn

 
 
 

T

 
 

5.8 Hz

(V-2)

 
 

mL2

 
 
 
 
 
 
 
 
 

T : tension mécanique appliqué aux extrémités du conducteur.

m : masse du conducteur.

L : longueur du conducteur.

D'après les références [1-8, 17-2 1], il a été observé expérimentalement et sur des lignes réelles que la fréquence des vibrations induites par effet de couronne est égale à la fréquence naturelle des conducteurs.

On peut remarquer aussi sur la figure V.2 qu'à l'état de développement de la vibration (Région A) l'amplitude augmente en fonction du temps, ensuite elle diminue un peu avant qu'elle n'atteint une valeur constante (Région B). Ces résultats sont en accord avec les résultats expérimentaux reportés dans les références [4, 21]. À l'état du développement et l'amortissement des vibrations induites par effet de couronne l'éjection des gouttes et le courant de décharge sont distribués aléatoirement, et à l'état stable des vibrations l'éjection des gouttes est synchronisé avec le mouvement du conducteur. [4, 21]

V.3.2 Comparaison entre le déplacement du conducteur et son accélération

Pour comprendre le mécanisme proposé dans le chapitre III, on visualise le déplacement du conducteur ainsi que son accélération dans un même graphe.

Sur les figures V.3.1, V.3.2, V.3.3 on représente la variation de la position et l'accélération du noeud central pour les trois polarités. L'intensité des précipitations est de 25 mm/h et les valeurs des champs électriques sont fixées respectivement à 13.9 kV/cm, 13 kV/cm, 11. 1kV/cm pour la tension continue négative, positive et alternative.

Tension Négative (13.9 kV/cm)

t1 t2 t3 t4 t5

Temps (s)

-7

-8

-9

-10

-11

-12

-13

4

3 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4

2

0

-2

-4

3 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4

Figure V.3.1 Position et accélération du noeud central en fonction du temps
(Tension Négative).

Tension Positive (13 kV/cm)

t1 t2 t3 t4 t5

Temps (s)

-7

-8

-9

-10

-11

-12

-13

3 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4

4

2

0

-2

-4

3 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4

Figure V.3.2 Position et accélération du noeud central en fonction du temps
(Tension Positive).

Tension Alternative (11.1 kV/cm)

t1 t2 t3 t4 t5

Temps (s)

-7

-8

-9

-10

-11

-12

-13

3 3.13.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4

4

2

0

-2

-4

3 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4

Figure V.3.3 Position et accélération du noeud central en fonction du temps
(Tension Alternative).

t1

t2 t3 t4 t5

Figure V.3.4 Déformation de la goutte dans le temps

On remarque pour les trois polarités que :

Lorsque le conducteur est à sa position la plus haute (temps t1), son accélération est maximale et dirigée vers le bas.

Lorsque le conducteur se déplace vers le bas, l'amplitude de l'accélération décroît et devient égale à zéro lors de son passage à la position d'équilibre (temps t2).

A partir de la position d'équilibre du conducteur (temps t2) jusqu'au temps (t3), l'accélération est dirigée vers le haut.

Lorsque le conducteur atteint sa position la plus basse (t3), son accélération est maximale et dirigée vers le haut.

De cette position inférieure (temps t3), le conducteur change de direction, et continu son ascension vers sa position limite supérieure (temps t5), l'amplitude de l'accélération décroît et devient égale à zéro à la position d'équilibre du conducteur (temps t4), et à partir de cette position (temps t4) jusqu'au temps (t5), l'amplitude de l'accélération augmente et elle est dirigée vers le bas.

Lorsque le conducteur est à sa position la plus haute (temps t5), le processus se répète.

A l'aide des observations expérimentales reportées dans les références [4, 6, 8, 21], on peut interpréter ces résultat comme suit:

A la position (t1), dû à la force réactive produite par l'accélération maximale, la goutte d'eau est aplatie à la surface du conducteur porté à la haute tension (figure V.3.4) et donc l'ionisation de l'air est relativement faible, à cette position le conducteur est attiré par son image et par conséquent l'amplitude de l'accélération décroît et devient égale à zéro lors de son passage à la position d'équilibre (t2). De cette position, l'accélération est dirigée vers le haut et la goutte d'eau commence à s'allonger. Lorsque le champ critique est atteint (égale au champ disruptif de l'air), l'ionisation commence et le courant de décharge augmente pendant que le conducteur se déplace vers une position limite inférieure (t3). À cette position inférieure du conducteur, une force réactive maximum due à l'accélération est appliquée à la goutte d'eau. La goutte d'eau est très allongée. De cette position l'élongation de la goutte continue jusqu'à une longueur critique. La goutte devient instable et des gouttelettes sont éjectées. C'est le moment de l'application de la force induite par effet de couronne dû principalement aux charges d'espace et au vent ionique. Cette force amène le conducteur à une position limite supérieure (t5). Lors du déplacement du conducteur vers le haut l'amplitude de l'accélération diminue et devient égale à zéro lors de son passage par la position d'équilibre (t4). Lorsque le conducteur atteint la position limite supérieure (t5) l'accélération est maximale et la goutte d'eau est aplatie à la surface du conducteur et le processus se répète.

IV.3.3 Position du conducteur pendant les vibrations

Le programme de simulation qui est basé essentiellement sur la méthode des éléments finis nous permet de connaître la position de chaque noeud du conducteur à chaque pas du temps, et par conséquent la position du conducteur à chaque pas du temps.

Les figures V.4.1 à V.4.4 montrent la position du conducteur pendant les vibrations pour les différentes polarités du champ électrique. L'intensité des précipitations est fixée à 25 mm/h.

Tention Négative (13.9 kV/cm)

0

t=0 s t=0.3 s t=0.387 s t=0.475 s t=0.563 s

-6

-8

-10

-12

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5

x (m)

-2

-4

Figure V.4.1 Position du conducteur pendant un cycle de vibration.

Tension Négative (13.9 kV/cm)

0

Position Initiale

-2

-4

-6

-8

-10

-12

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5

x (m)

Figure V.4.2 Position du conducteur pendant deux secondes de vibrations
(Tension Négative).

Tension Positive (1 3k V/cm)

0

Position Initiale

-2

-4

-6

-8

-10

-12

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5

x (m)

Figure V.4.3 Position du conducteur pendant deux secondes de vibrations
(Tension Positive).

Tension Alternative

0

Position Initiale

-2

-4

-6

-8

-10

-12

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5

x (m)

Figure V.4.4 Position du conducteur pendant deux secondes de vibrations
(Tension Alternative).

On observe sur la figure V.4.1 que le conducteur est soulevé légèrement par rapport à sa position de repos, et que les deux premiers modes de vibration sont excités, ce qui est conforme aux observations effectuées sur le conducteur réel. [7]

V.3.4 Effet du champ électrique et type de tension sur les vibrations induites par effet de couronne

La figure V.5 montre l'amplitude crête-crête des vibrations du noeud central en fonction du champ électrique pour différentes polarités. L'intensité des précipitations est fixée à 25 mm/h. Cette valeur élimine toute variation de l'amplitude due à l'intensité des précipitations.

5

4.5

Tension Négative Tension Positive Tension Alternative

4

3.5

3

2.5

2

1.5

1

0.5

9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Champ Electrique (kV/cm)

Figure V. 5 Amplitude de la vibration crête à crête en fonction du champ électrique
(conducteur toronné, diamètre 3.05 cm, portée 3.58 m, intensité de pluie 25 mm/h)
.

En se basant sur les résultats représentés dans la figure V.5, il peut être vu que :

Pour les trois polarités l'amplitude de vibration augmente avec l'augmentation du champ électrique et à partir d'une certaine valeur l'amplitude de vibration décroît. En effet l'accroissement de l'intensité du champ électrique se traduit par une augmentation des manifestations de l'effet de couronne et une augmentation du nombre d'éjection des gouttes, entre autre une augmentation de l'amplitude de la vibration. A partir d'une valeur donnée du

 

champ électrique, l'éjection des gouttelettes prend une allure continue et intense, fait perdre beaucoup d'eau à la goutte et peut conduire à sa destruction complète, ce qui diminue la charge d'espace, la force couronne appliquée au conducteur et l'amplitude de la vibration commencent alors à diminuer.

Pour la même valeur du champ électrique l'amplitude de vibrations est généralement plus élevée en tension continue négative, et moins élevée pour une tension alternative. Ceci peut être expliqué par le fait que pour la même tension appliquée, l'activité couronne dans l'air est plus fort sous un champ négatif qu'un champ positif et moins intense en tension alternative qu'en tension continue (voire chapitre I).

IV.3.5 Effet de l'intensité de la précipitation sur les vibrations induites par effet de

couronne

Les figures V.6.1 à V.6.3 montrent le déplacement du noeud central en fonction de l'intensité des précipitations pour différentes valeurs et polarités du champ électrique.

Tension Négative

5

4

3

2

75 kV (14.1 kV/cm) 80 kV ( 15 kV/cm) 85 kV ( 16 kV/cm)

1

0

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Intensité des précipitations (mm/h)

Figure V. 6.1 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de précipitation
(Tension Négative).

Tension Positive

5

4

3

2

1

70 kV (13.1 kV/cm) 80 kV ( 15 kV/cm) 85 kV ( 16 kV/cm)

0

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Intensité des précipitations (mm/h)

Figure V. 6.2 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de précipitation
(Tension Positive).

Tension Alternative

4

3.5

3

2.5

60 kV (11.3 kV/cm) 70 kV (13.1 kV/cm) 75 kV ( 14.1 kV/cm)

2

1.5

1

0.5

0

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Intensité des précipitations (mm/h)

Figure V. 6.3 Amplitude de vibration en fonction de l'intensité de précipitation
(Tension Alternative).

Les résultats présentés dans les figures V.6.1 à V.6.3 montrent que lorsque l'intensité des précipitations est entre 0 et 25 mm/h, l'amplitude des vibrations augmente presque linéairement avec l'augmentation de l'intensité des précipitations, et au-delà de 25 mm/h, l'amplitude des vibrations est presque constante pour les trois polarités. Ces résultats sont en accord avec les résultats expérimentaux reporté dans les références [4, 21]. Il a été observé que le nombre des gouttes d'eau suspendues augmente avec l'augmentation de l'intensité des précipitations jusqu'à 20mm/h [4, 21], ce résultat peut expliquer l'augmentation de l'amplitude des vibrations pour une intensité des précipitations entre 0 et 25 mm/h. La constance de l'amplitude de la vibration pour une intensité de précipitation qui dépasse 25 mm/h peut être expliquée par le fait que le nombre des gouttes d'eau suspendues au conducteur HT est approximativement constant à un taux de 27 gouttes par mètre [4, 21].

IV.3.6 Effet du vent transversal sur les vibrations induites par effet de couronne

Nous avons supposé que la vitesse du vent soit nulle dans les paragraphes précédents mais en réalité la vitesse du vent ne l'est pas. Dans ce paragraphe on montre l'influence du vent transversal sur les vibrations.

Tension Négative, Intensité des précipitations = 25 mm/h

5

4

3

13.9 kV/cm 15 kV/cm 16.9 kV/cm

2

1

0

0 1 2 3 4 5

Vitesse du Vent (m/s)

Figure V. 7.1 Amplitude de vibration en fonction de la vitesse du vent transversal.
(Tension Négative)

Tension Positive, Intensité des précipitations = 25 mm/h

4.5

4

3.5

3

2.5

13.1 kV/cm 15 kV/cm 16.9 kV/cm

2

1.5

1

0.5

0

0 1 2 3 4 5

Vitesse du Vent (m/s)

Figure V. 7.2 Amplitude de vibration en fonction de la vitesse du vent transversal.
(Tension Positive)

Tension Alternative, Intensité des précipitations = 25 mm/h

3.5

3

2.5

1.5

2

11.2 kV/cm 13.1 kV/cm 15 kV/cm

1

0.5

0

0 1 2 3 4 5

Vitesse du Vent (m/s)

Figure V. 7.3 Amplitude de vibration en fonction de la vitesse du vent transversal.
(Tension Alternative)

Les figures V.7.1 à V.7.3 montrent la variation de l'amplitude des vibrations en fonction de vitesse du vent transversal pour les trois polarités.

A l'analyse de ces figures, nous pouvons remarquer que l'influence du vent est considérable sur l'amplitude des vibrations induites par effet de couronne quelque soit la nature de la tension appliqué au conducteur. Plus la vitesse du vent augmente, plus l'amplitude de vibration est moins importante. Cela est logique car la présence du vent transversal peut avoir deux conséquences sur les vibrations :

1- Augmenter la dissipation par frottement dans l'air, ce qui a pour effet une diminution des amplitudes de vibration.

2- Si le vent est violent, il souffle les gouttes suspendues au conducteur, et par conséquent il annule la force de couronne et détruit les vibrations par effet de couronne.

V.4 Validation

Pour valider les simulations numériques, on les compare aux résultats expérimentaux obtenus dans les mêmes conditions. C'est pour cette raison que notre modèle numérique est basé sur le modèle physique utilisé par FARZANEH [4] en laboratoire (figure II.7).

A) Tension continue négative

La figure V.8.1 montre l'amplitude des vibrations du conducteur alimenté par une tension continue négative. Le conducteur est considéré sous une pluie artificielle de 25 mm/h. Les résultats numériques sont en bleu et les résultats expérimentaux sont en rouge. Dans la plupart des points, les deux courbes se superposent, pour un champ électrique inférieur à 11 kV/cm et à partir de 15 kV/cm les résultats des deux simulations sont un peu différentes mais suivent le même comportement (la mesure de l'amplitude des vibrations est une tâche très difficile [7, 8]).

Conducteur sous une tension continue Négative, 25 mm/h

5

4.5

Simulation Expérimental

4

3.5

3

2.5

2

1.5

1

0.5

0

9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Champ Electrique (kV/cm)

Figure V.8.1 Comparaison entre les résultats numériques et les résultats expérimentaux
pour un conducteur sous tension continue négative.

B) Tension continue positive

La figure V.8.2 montre l'amplitude des vibrations du conducteur alimenté par une tension continue positive. Le conducteur est considéré sous une pluie artificielle de 25 mm/h. Pour un champ variant de 11 kV/cm à 1 3kV/cm, la courbe simulation se superpose avec la courbe expérimentale, ensuite les deux courbes divergentes légèrement mais suivent le même comportement.

Conducteur sous une tension continue Positive, 25 mm/h

4.5

4

Simulation Expérimental

3.5

3

2.5

2

1.5

1

0.5

0

9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Champ Electrique (kV/cm)

Figure V.8.2 Comparaison entre les résultats numériques et les résultats expérimentaux
pour un conducteur sous tension continue positive.

A) Tension continue Alternative

La figure V.8.3 montre l'amplitude crête à crête des vibrations du conducteur alimenté par une tension continue alternative. Le conducteur est considéré sous une pluie artificielle de 25 mm/h. Les courbes peuvent être interprétées d'une manière analogue aux courbes en tension continue (négative et positive) excepté pour le champ électrique inférieur à 1 2kV/cm, par ce que la formation et l'éjection des gouttes est plus complexe en tension alternative qu'en tension continue ce qui affecte les résultats expérimentaux.

Conducteur sous une tension Alternative, 25 mm/h

3.5

Simulation Expérimental

3

2.5

2

1.5

1

0.5

0

9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Champ Electrique (kV/cm)

Figure V.8.3 Comparaison entre les résultats numériques et les résultats expérimentaux
pour un conducteur sous tension alternative.

Pour les trois polarités les différences entre l'amplitude de vibration calculée à l'aide de la méthode numérique et celle mesurée expérimentalement s'expliquent de la façon suivante:

Premièrement, les expérimentations au laboratoire pourraient comporter des erreurs dues à l'imprécision des appareils ou aux mauvaises lectures.

Deuxièmement, le nombre réel de gouttes d'eau suspendues au-dessous du conducteur peut varier d'un cycle de vibration à l'autre. Dans la simulation numérique, le nombre d'éjections est fixé à 10 par cycle, et cela peut constituer une source de divergence entre les résultats obtenus en laboratoire et ceux obtenus à l'aide du modèle.

Troisièmement, le moment d'application et la forme de la force induite par effet de couronne peuvent occasionner des divergences entre les résultats calculés et les résultats mesurés expérimentalement.

V.5 Conclusion

D'après les résultats de la simulation numérique on peut tirer les conclusions suivantes:

1- Tous les résultats obtenus à partir de notre modèle sont conformes aux observations expérimentales en laboratoires et sur les lignes réelles.

2- Les conducteurs vibrent sinusoïdalement avec la fréquence naturelle du système.

3- La comparaison entre le déplacement du conducteur et son accélération peut servir à comprendre le mécanisme proposé.

4- Le modèle numérique développé nous permet de connaitre la position de chaque noeud du conducteur à chaque pas du temps et par conséquent la position de la portée totale à chaque pas du temps.

5- Une variation de la valeur ou de la polarité du champ électrique à la surface du conducteur entraîne une variation de l'amplitude de vibrations.

6- L'amplitude de vibration reste constante pour des intensités des précipitations supérieures à 25 mm/h à cause de la saturation du nombre des gouttes suspendues sous le conducteur.

7- L'amplitude de vibration est inversement proportionnelle à la vitesse du vent transversal, et un vent violent peut détruire totalement les vibrations couronne.

8- De la comparaison entre les résultats numériques et le résultats expérimentaux il parait que le modèle numérique qui est basé sur le modèle physique décrit au chapitre II, représente bien la réalité et peut être une bonne base pour la simulation numérique des ligne de dimensions réelles .

ONcLuSIoN GENERALE

CONCLUSION GENERALE

Le but principal de ce travail est d'apporter de nouvelles données sur la modélisation et la simulation numérique des vibrations induites par effet de couronne, afin de mieux comprendre le mécanisme responsable de cette contrainte mécanique qui apparaissent généralement par faible vent sur les lignes à haute tension lorsque des gouttes d'eau sont suspendues sous les conducteurs en condition de pluie, de neige mouiliée ou de brouillard intense.

L'étude entreprise dans le cadre de ce mémoire permet de faire les conclusions suivantes:

1- L'effet d'écran de la charge d'espace produite par les gouttes pendantes est la cause principale de vibrations induites par effet de couronne.

2- En régime de pluie, la présence des gouttes sous les conducteurs des lignes aériennes porte en elle l'explication de l'amorçage et le maintien de la vibration du conducteur. En effet la combinaison entre la déformation et l'éjection des gouttes qui est organisée par l'oscillation du conducteur, module la charge d'espace et la vibration est entretenue. Par contre, en régime sec, le démarrage et le maintien des vibrations induites par effet de couronne est malaisé du fait qu'il faut l'intervention d'un facteur extérieur et vu le diamètre des conducteurs et le gradient de la tension utilisés dans les lignes industrielles.

3- La nécessité d'utilisation des méthodes numériques pour étudier les vibrations induites par effet de couronne est doublement justifiée du fait que les gouttes d'eau suspendues sous le conducteur peuvent perturber localement le champ électrique et fausser les résultats expérimentaux de laboratoire et que la non linéarité de ce phénomène implique une grande complexité et difficulté importante à résoudre analytiquement et de manière exacte les équations régissant les vibrations induites par effet de couronne.

4- La méthode des éléments finis utilisée dans ce présent travail a permis de modéliser et simuler numériquement les vibrations d'un conducteur HT tendu et soumis à une pluie artificielle. Elle est performante pour chaque noeud du conducteur à chaque pas du temps.

5- La méthode de superposition modale nous a permis d'utiliser un pas de temps très petit et par conséquent d'augmenter la précision des résultats.

6- La variation dans le temps de la force induite par effet de couronne est de forme impulsionnelle et le moment d'application de cette force est évalué à l'aide de l'équation d'équilibre d'une goutte d'eau suspendue et soumise à un champ électrique. Cette forme utilisée dans la simulation, donne des résultats satisfaisants et plus réalistes qu'en utilisant une forme sinusoïdale telle qu'utilisée dans les études antérieures.

7- Tous les résultats de la simulation numérique sont conformes aux observations expérimentales en laboratoires et sur les lignes réelles.

8- Le modèle numérique permet de faire la comparaison entre le déplacement du conducteur et son accélération et par conséquent peut servir à comprendre le mécanisme proposé.

9- Les résultats de la simulation montre que une variation de la valeur ou de la polarité du champ électrique à la surface du conducteur entraîne une variation de l'amplitude des vibrations.

10- Une augmentation de l'intensité des précipitations de 0 à 25 mm/h provoque une augmentation du nombre d'éjections de gouttelettes d'eau et par conséquent une augmentation de l'amplitude des vibrations.

11- L'amplitude de vibration reste constante pour des intensités des précipitations supérieures à 25 mm/h à cause de la saturation du nombre des gouttes suspendues sous le conducteur.

12- Le vent transversal a une influence considérable sur les vibrations induites par effet couronne. En effet l'amplitude de vibration est inversement proportionnelle à la vitesse du vent transversal, et un vent violent peut détruire totalement les vibrations induites par effet de couronne.

13- Les résultats de la simulation numérique permettent d'étendre les connaissances du mécanisme des vibrations induites par effet de couronne et pourront servir à élaborer des modèles numériques plus complets.

Recommandations

Les études futures peuvent porter sur les points suivants:

1) Une autre forme d'équation représentant la variation de la force induite par effet de couronne pourrait être étudiée en se basant sur la variation de l'intensité du courant de décharge représentant mieux la distribution des charges d'espace dans le temps.

2) Des études sur différents domaines ouverts et fermés et dont les résultats expérimentaux sont connus devront être réalisées (l'influence de la température sur les vibrations induites par effet de couronne).

3) D'autres méthodes numériques peuvent être utilisées pour résoudre les équations régissant les vibrations induites par effet de couronne, afin de comparer les résultats obtenus avec ceux obtenus dans ce travail.

4) Un modèle numérique plus adéquat devra tenir compte les dimensionnements réelles des lignes de transport d'énergie électriques ainsi que le comportement des gouttes d'eau suspendues sous les conducteurs de ces lignes en condition de pluie (distribution des gouttes sur la surface inférieure des conducteurs, l'éjection et le délestage des ces gouttes...).

Le domaine de vibrations par effet de couronne reste un grand axe de recherche de part le monde et surtout avec le changement climatique mondial actuel.

Nous souhaitons que notre travail sert aussi bien de support pédagogique qu'un document de recherche dans le domaine des vibrations induites par effet de couronne.

ANNEXES

ANNEXE I
Forces externes exercée sur le conducteur

La figure AI.1 présente les forces extérieurs (d'origine extérieure : effet couronne, vent, gravité) exercées sur le conducteur en mouvement.

fc

V0


·

U

á

fd

fg

Vr

Figure AI.1 Forces externes appliquées sur le conducteur. [23]

fc : force couronne par unité de longueur. [N/m].

fg : force gravitationnelle par unité de longueur. [N/m].

fg=ñ*g (1)

g : accélération gravitationnelle

fd : force de dissipation dans l'air par unité de longueur. [N/m].

En se référant à la figure A. 1 l'expression de la force de dissipation dans l'air peut s'écrire

fd=k*Vr*siná (2)

1

K. air . . C d = ñ ö (3)
2

Cd : Coefficient de traînée. (dans la simulation on prend Cd =1)

ñair : masse volumique de l'air (environ 1.2 kg/m3 à 20°C).

Ô : diamètre du conducteur. [cm]

Vr : vitesse relative de l'écoulement. á : angle de vitesse relative.


·

U

siná= (4)

r

V

V0 : vitesse absolue du vent.


·

U: vitesse du conducteur.


·

Vr V 0 U (5)

= 2 + 2

Si la vitesse du vent est nulle l'expression de la force de dissipation (2) devient:

fd = k*U (6)

ANNEXE II
Transformation de la force couronne sous forme sinusoïdale à une force
impulsionnelle

A.II.1 Force couronne sinusoïdale

La variation de la force induite par effet de couronne dans le temps est très difficile à évaluer. Certains auteurs [1-6, 21] l'ont estimée à l'aide d'une fonction sinusoïdale, étant donné que les vibrations du conducteur sont de forme sinusoïdale de même fréquence que la fréquence naturelle du conducteur.

La valeur de la force induite par effet de couronne, sous forme sinusoïdale Fs, est évaluée [6] à l'aide de l'équation suivante:

(1)

Fa

W

sin * Y

=

ð max

Wa est l'énergie d'amortissement (égale à l'énergie nécessaire pour maintenir la vibration ou

l'énergie perdue par frottement par cycle ) est déterminée expérimentalement à l'aide d'un montage utilisant un conducteur toronné de 3,58 m de long) placé dans l'axe d'un cylindre en grillage métallique. Ymax est l'amplitude de vibration.

La valeur de la force induite par effet de couronne de forme sinusoïdale a été évaluée par Farzaneh [4] pour différentes polarités et pour différentes intensités de champ électrique à la surface du conducteur. Les résultats se trouvent dans le tableau A.II.

Champ Electrique
(kV/cm)

Valeur de Force Couronne Sinusoïdal (* 1 0-2 N/m)

CC-

CC+

CA

9,3

0,08

0,08

0,18

10,2

0,09

0,15

0,68

11,1

0,18

0,6

1,53

12,1

1,69

1,6

1,41

13

2,3

2,1

1

13,9

2,44

2.00

0,49

14,9

2,16

1,8

0,25

15,8

1,75

1,3

0,22

16,7

1,51

1

0,2

17,6

1,36

0,85

0,2

18,6

1,27

0,75

0,2

Tableau A.II Force induite par effet de couronne de forme sinusoïdale en fonction du champ
électrique pour les trois polarités
. [4]

A.II.2 Force couronne impulsionnelle

La transformation de la force induite par effet de couronne de forme sinusoïdale en une force de forme impulsionnelle se fait en conservant la même quantité d'énergie transmise au conducteur. L'équation énergétique pour une force de forme sinusoïdale est présentée dans la section précédente.

Développons maintenant l'équation énergétique pour une force de forme impulsionnelle [7].

n

W F i Temps nbre d applicatio n Y i

a imp

= ( ) * * ' * (

) (2)

i = 1

Fim(i) : est la valeur de la force impulsionnelle nodale (pour chaque noeud).

Temps: est le temps d'application de la force couronne impulsionnelle, il correspond à la période où la goutte d'eau est allongée et les décharges couronnes sont actives. Cette force est annulée lorsque la goutte est éjectée [4]. Des films réalisés à l'aide d'une caméra haute-vitesse (400 images par seconde) ont servis à estimé le temps où la goutte reste allongée (force de couronne agissant sur le conducteur) [4, 7]. Ce temps a été évalué à environ 20 millièmes de seconde.

nbre d'application : correspond à la fréquence d'éjection des gouttes.

Lors de la vibration il a été observé expérimentalement [4, 21] qu'environ 9 gouttes, sur une possibilité de 27 par mètre de conducteur éclatent à chaque cycle de vibrations, et ce pour une intensité de pluie de 25 mm/h. La moyenne d'éjection de chaque goutte est donc approximativement égale à 2 éjections par seconde.

La valeur de la force impulsionnelle, le temps d'application et le nombre d'applications de la force induite par effet de couronne par noeud sont constants pour tous les noeuds. L'équation (2) devient:

n

W F i Y i

a imp

= 0 .02 * 2 * ( ) (

) (3)

i = 1

La somme des amplitudes de vibration peut être transformée par une amplitude moyenne multipliée par le nombre de noeud [7], tel que:

n

i

=

1

Y ( i ) n *

=

Ymoy

(4)

L'amplitude moyenne pour un système vibrant dans son mode fondamental peut être exprimée par une fraction de l'amplitude maximale tel que [7] :

Ymoy

= 2 Y (5)

max

3

On peut donc écrire l'équation (3) sous la forme suivante:

2

W 0 . 02 * 2 * n Y max F i

a = i mp

* * * ( )(6)

3

W a est l'énergie fournie à un mètre de conducteur pendant une seconde de vibration. Il faut maintenant diviser le résultat par 5,6 Hz (la fréquence naturelle des vibrations conformément aux expériences effectuées par Farzaneh [4]), et multipliée par la longueur totale du conducteur pour obtenir la valeur de l'énergie fournie au conducteur pendant un cycle de vibration, et en égalisant les deux équations énergétiques (1) et (6), on obtient:

1 2

ð = imp

* *

Y F long cond n Y F i

max sin max

* . * 0.02 * 2 * * * * ( ) (7)

5 . 6 3

( ) ð sin

3 * 5 . 6 * * F

Fimp i = (8)

long cond n

. * 0 . 02 * 2 * 2 *

Pour une longueur du câble égale à 3.58m et nombre de noeuds égal à 100, l'équation (8) devient: Fimp (i) = 1.84 F sin (9)

ANNEXE III
Rapport optimal entre le volume de la goutte avant éjection et le volume de la
goutte résiduelle (Paramètre K)

D'après les observations faites par Hamel [6], les gouttes d'eau ont un volume optimal dépendant de la polarité et l'intensité du champ électrique. Lorsque le champ électrique à la surface du conducteur est faible (11.1 kV/cm ou moins), le volume des gouttes est plus grand et le nombre d'éjections plus faible. Par contre, si le champ est plus grand (15.8 kV/cm ou plus), le volume des gouttes est beaucoup plus petit et le nombre d'éjections plus grand. De plus, après chaque éjection, un important résidu de la goutte d'eau demeure suspendu au dessous du conducteur. Dans le but de simuler le comportement des gouttes d'eau d'une façon réaliste, on doit évaluer le rapport "K" existant entre le volume avant l'éjection et le volume d'eau restant sur le conducteur après l'éjection.

Ce paramètre est évalué numériquement d'une manière à maintenir l'amplitude des vibrations et obtenir un nombre d'éjection conforme aux observations expérimentales. On réalise une approximation de trois courbes (une pour chaque polarité) donnant le meilleur rapport pour une intensité de champ donnée.

Les résultas obtenus sont présentées dans les figures A.III.1, A.III.2, A.III.3. L'intensité des précipitations est fixée à 25 mm/h.

Tension Négative

1.3

1.25

1.2

1.15

1.1

1.05

1

10 11 12 13 14 15 16 17 18

Champ Electrique (kV/cm)

Figure A.III. 1 Rapport K en fonction du champ électrique en polarité Négative.

Tension Positive

1.25

1.2

1.15

1.1

1.05

1

10 11 12 13 14 15 16 17 18

Champ Electrique (kV/cm)

Figure A.III.2 Rapport K en fonction du champ électrique en polarité Positive.

Tension Alternative

1.2

1.18

1.16

1.14

1.12

1.1

1.08

1.06

1.04

1.02

10 11 12 13 14 15 16 17 18

Champ Electrique (kV/cm)

Figure A .III.3 Rapport K en fonction du champ électrique en polarité Alternative.

Boucle 2 sur 10 noeuds de la
partie centrale du conducteur

Boucle 1 de temps

F F F F F

electro gravité inertie tension i

+ + > +

Test 1 Si

nduite

1

2 3 4

ANNEXE IV

Sous-programme permettant la résolution dans le temps du système d'équation
découplé

Initialisation des variables: -Le volume des gouttes

-Le volume de réinitialisation -La force couronne

-La force de dissipation dans l'air

Calcul effectué pour chaque goutte:

-Volume de la goutte -Rayon de la goutte -Force électrostatique -Force de la gravité -Force de l'inertie

-Force de tension de la surface

-Force moyenne induite par effet de couronne

1 2 3

Test 2
Si le rapport est inférieur
à la valeur optimale (K)

Diminution du volume de réinitialisation

-Augmentation du volume de réinitialisation -Application de la force couronne sur tous les noeuds pendant 20 ms et après un déphasage de 10ms.

Fin de
Boucle 2

Fin de
test 1

Fin de
test 2

Calcul la force couronne modale

Calcul dela force de dissipation dans l'air sous forme modale

Calcul effectué pour chaque noeud à chaque pas de temps: -Position du noeud

-vitesse du noeud

-Accélération du noeud

Fin de la boucle 1

Fin du sous-programme

Figure A. VI. 1 Sous-programme de résolution dans le temps du système d'équation
découplé.

ANNEXE V

Interface usager de la simulation numérique

Le langage de programmation utilisé pour écrire la simulation numérique est le MATLAB 6.5. Ce langage de programmation permet de mettre a point, d'exécuter et de tracer les courbes. Il permet aussi de réaliser des interfaces usager de façon à faciliter l'utilisation du programme. Les paramètres de simulation sont entrés directement dans l'interface qui commande la lecture du fichier contenant les informations supplémentaires et l'exécution du programme. Ensuite, par simple click sur l'une des icônes, on obtient les courbes des programmes exécutés dans cette icône et de même pour tous les autres programmes.

Ce qui suit constitue un guide simple permettant l'utilisation efficace de cette interface graphique. 1-Après avoir démarrer Matlab, il faut activer, dans la fenêtre de commande, le répertoire VIBRATION COURONNE, soit par une commande «cd('VIBRATION COURONNE') » ou en naviguant dans la fenêtre des répertoires.

2-Tapez sous la fenêtre des commandes de MatLab la commande interface, vous devez recevoir l'interface graphique suivante:

3-Entrer les paramètres de la simulation dans l'interface: tension électrique appliquée au conducteur (kV/cm), les caractéristiques du conducteur (longueur (m), diamètre (cm), masse(kg), tension mécanique appliqué aux extrémités (N)) , l'intensité de la précipitation, le temps de la simulation. La polarité de la tension positive est prise par défaut, mais ton peut la changer en cliquant sur l'un des icônes (négative, alternative).

4- Cliquer sur un des boutons de votre choix pour le type de la simulation, vous devez obtenir les courbes correspondantes.

4- Dans le menu fichier, sélectionner "forme de la goutte", Vous obtenez l'interface de la forme de la goutte.

4- L'effet de l'apport d'eau est pris par défaut, mais on peut le changer, on clique sur le bouton " exécuté ", on obtient les courbes correspondantes.

BIBLIOGRAPHIE

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