PREMIERE PARTIE
C H A P I T R E I :
Présentation de l'UEMOA
et de l'Union Douanière
SECTION I : PRESENTATION DE L'UEMOA
Paragraphe 1 : Historique de l'UEMOA
Avant l'année 1994, l'intégration économique
et l'intégration monétaire entre les pays composant l'UEMOA
étaient régies par deux (02) accords
séparés1 :
- le traité de l'Union Monétaire Ouest Africaine
(UMOA ) signé en 1962, qui s'occupait des questions touchant à
l'intégration monétaire,
- le traité de la Communauté Economique de
l'Afrique de l'Ouest (CEAO) signé en 1973 qui avait pour mission de
promouvoir la coopération commerciale et sectorielle entre les pays
membres.
Ces traités s'étaient avérés
très peu fonctionnels, du moins n'avaient pas pu atteindre les objectifs
qui leur étaient assignés.
Guidés par la préoccupation majeure de relancer
le processus d'intégration en Afrique de l'Ouest en partant du socle que
représente l'UMOA, les chefs d'Etat de l'Union avaient demandé,
en Mars 1990, au Gouverneur de la BCEAO de leur soumettre un schéma
d'intégration économique.
1. La Mauritanie était membre de la CEAO mais
n'était pas membre de l'UMOA. . Le Togo n'était pas membre de la
CEAO mais était Membre de l'UMOA.
Cette nécessité de consolider l'UMOA s'est fait
ressentir de manière particulièrement aiguë suite à
l'aggravation de la crise économique et financière à
laquelle les Etats membres étaient confrontés à la fin des
années 80. L'atout que représentait la seule politique
monétaire commune était devenu, de ce fait, insuffisant pour
faire face aux défis de l'heure.
Jusque-là, les autres volets de la politique
macro-économique, notamment les politiques budgétaires, ont
toujours fait l'objet d'une gestion autonome de la part de chaque Etat. Cette
situation a entraîné des distorsions croissantes entre les
différents volets de la politique économique, une
instabilité du cadre macro-économique et une faible
efficacité de la politique monétaire.
La globalisation croissante des marchés ajoutée
à une exacerbation sans précédent de la concurrence et de
la tendance à la multiplication des blocs régionaux,
caractéristiques des profondes mutations de l'environnement
économique international, ont rendu urgente la relance effective de
l'intégration économique. La modification de la parité de
la monnaie commune a rendu encore plus impérieuse cette urgence, au
regard de la nécessité de consolider les gains de
compétitivité liés à cette décision et de
permettre aux pays de l'Union de renouer avec la croissance.
Entrepris depuis juin 1991 à l'instigation de la France
avec le soutien de l'Union Européenne, le projet de création de
l'UEMOA s'est finalement concrétisé le 10 janvier 1994 à
Dakar au Sénégal à la veille de la dévaluation du
franc CFA1. Le traité constitutif de l'Union est entré
en vigueur le 1er août de la même année
après ratification par les sept (07) Etats membres fondateurs que sont :
le Bénin, le Burkina- Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger,
le Sénégal et le Togo. Trois (03) ans plus tard,
c'est-à-dire le 02 mai 1997, les Etats signataires étaient
rejoints par la Guinée-Bissau qui devenait de ce fait, le
huitième (8è) membre de l'Union.
1 Communauté Financière Africaine.
Remplaçant désormais la CEAO et l'UMOA, l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine représente à ce
jour, non seulement la toute dernière-née des organisations
d'intégration Ouest africaine, mais aussi l'une des formes les plus
avancées de ces expériences d'intégration dans la mesure
où elle ajoute aux acquis de l'union monétaire, les avantages
d'une coopération économique.
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