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Impact de la taille des ménages sur la santé de la population: Exploitation des données brutes de l'EDS 2005, Cas de l'ancienne province de Ruhengeri-Rwanda

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par Sam NOHELI
Université Libre de Kigali (U L K) - Licence 2007
  

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3. PROBLEMATIQUE

L'humanité compte environ 6 milliards d'individus et son temps de dédoublement est actuellement estimé à environ 35 ans. Cette prolifération incontrôlée doit être suivie d'une réduction draconienne sinon, l'occupation de la terre par les hommes pourrait devenir extrêmement difficile dans un futur proche (K.O. Emery, 1994:25).

Cette première décennie du XXIème siècle voit d'immenses progrès dans le bien être humain coexister avec un extrême dénouement. En ce qui concerne la situation sanitaire dans le monde, nous pouvons constater certains effets bénéfiques. Pourtant il n'ya jamais eu autant de régressions.

Dans certains pays les plus pauvres, l'espérance de vie s'est effondrée, tombant à moins de la moitié de celle des pays les plus riches (www.who.int).

Il est à noter que 365000 bébés naissent chaque jour dans le monde, soit 4,2 bébés par seconde. Dans le même temps, 155000 personnes meurent, ce qui laisse un solde positif 210000 nouveaux habitants (www.linternaute.com).

Une croissance démographique rapide dans les pays pauvres accroît la demande de services tels que soins de santé et éducation plus vite que la capacité de satisfaire cette demande. Il est non moins évident que les économies ont besoin de grandir afin de réduire la pauvreté. Les données confirment le sentiment que des familles nombreuses et une croissance démographique rapide constitue un frein au développement (www.unfpa.org).

Les données démographiques et économiques à long terme en provenance de 45 pays en développement montrent qu'une fécondité élevée aggrave la pauvreté en ralentissant la croissance économique et en contractant la part des pauvres dans la consommation (www.unfpa.org).

La taille moyenne des ménages dans les pays en développement se situe autour de 5 personnes, avec une diversité régionale forte pour l'Afrique allant de 3,6 personnes au Ghana à 9 personnes au Sénégal ! En France, ce nombre est de 2,4 personnes (www.ird.fr).

Le taux élevé de croissance démographique de l'Afrique dissimule aussi des inégalités marquées à travers le continent.

Les taux oscillent de 2,0 et 1,6% en Afrique du Nord et en Afrique australe. A 2,5 et 2,7% en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, tandis que la moyenne est voisine de 2,4% pour l'ensemble du continent. Si les taux de croissance démographique les plus élevés s'observent aux Comores, en Gambie, en Guinée, en Jamahiriya Libyenne, au Mozambique et au Sahara occidental, les taux les plus élevés sont ceux du Niger, du Malawi, de l'Ouganda et de l'Angola, où les femmes ont en moyenne sept enfants environ (FNUAP, 1999 :11).

Signalons que l'enquête de 2005 a révélé que l'ISF a augmenté jusqu'à 6,1 enfants par femme (EDS-Rwanda, 2005 :42). Cette forte fécondité a souvent la pauvreté comme origine et est l'un des éléments qui bloque ou ralentit les transitions démographiques (Shoumaker et Taboutin, 1999 : 3).

Un ménage rwandais compte, en moyenne 4,6 personnes ; variant de 4,5 en milieu rural et 4,8 en milieu urbain.

Un ménage sur dix est constitué de 8 à 9 personnes (EDS-Rwanda, 2005 :15). Il est à noter que dans les ménages dont les avoirs sont maigres, le risque de malnutrition est plus élevé quand les naissances se succèdent à moins de deux ans d'intervalle. La santé et l'éducation perdent énormément (www.unfpa.org).

Une forte fécondité influe négativement sur la santé maternelle et infantile. Une femme africaine a des risques élevés de tomber malade et de mourir pendant sa période de gestation, mais ces risques diminuent si elle a moins de 5 enfants (World Bank, 1996 :19-21).

Au Bénin, le septième enfant nouveau-né ou au-delà a 30% plus de risques de mourir dans sa première année de vie que l'enfant du quatrième au sixième rangs et a environ 60% de risques de décéder que celui du second et troisième rangs (World Bank, 1996:20).

Une forte proportion de 500 000 décès maternels qui se produisent tous les ans est due au fait que les femmes ont des grossesses nombreuses qu'elles ne le souhaitent. Quelles que soit l'âge de la mère, la deuxième et la troisième naissance sont les plus sûres, alors que les risques augmentent avec les suivantes. A Matlab et à la Jamaïque, il a été déterminé que la sixième naissance et les suivantes étaient responsables d'un taux de mortalité maternelle trois fois supérieur à celui des deuxièmes naissances (OMS,1990:40).

En Asie du sud à l'exception du Sri Lanka, une femme à moyenne naissance à plus de 6 enfants vivants et a peut- être 8 ou 9 grossesses au cours de sa vie. Elle a une chance sur 18 de mourir de causes liées à la grossesse (OMS, 1990:33).

En Afrique, les taux de mortalité maternelle élevés sont aggravés par une forte fécondité, le nombre moyen de naissances vivantes par femme étant de 6,4. Si à chaque grossesse cette femme a une chance sur 140 de mourir (ce qui correspond à un taux de mortalité de 700 pour 100 000), son risque de décéder de causes liées à la grossesse est au moins d'un sur quinze (OMS, 1990:33).

Au Rwanda, les proportions de décès des femmes montrent que presque 3 décès sur 10(29%) sont dus à des causes maternelles, le taux de mortalité maternelle est de 750 décès sur 100 000 naissances vivantes (EDS-Rwanda, 2005 :35).

Néanmoins, la durée de l'intervalle qui sépare la naissance d'un enfant de la naissance précédente (intervalle inter génésique) influence sur l'état d santé de la mère et de l'enfant. Les intervalles courts (moins de 24 mois) sont nuisibles à la santé et à l'état nutritionnel des enfants et augmentent leurs risques de décéder. Ils amoindrissent la capacité physiologique de la femme et l'expose à l'éclampsie, fausses couches etc. Au Rwanda en général 23% des cas, l'intervalle inter génésique est inférieur à 2 ans, il est de 20,2% en province du Nord (EDS-Rwanda, 2005 :34).

En outre, il est important de signaler que la dynamique de la population affecte les besoins en services de santé. Le facteur population est essentiel dans la formulation des politiques de lutte contre la malnutrition car selon l'OMS, éliminer la faim et la malnutrition est un objectif fondamental des politiques de santé, les quelles doivent garantir l'accès des tous à des quantités suffisantes d'aliments sains selon les modalités culturellement acceptables (OMS, 1988 :69).

Du point de vue de la santé, c'est le manque de nourriture qui constitue le problème essentiel dans bien de régions du monde. Il est à noter que des millions de gens ne peuvent se procurer chaque jour le minimum nécessaire à leur subsistance et parmi eux des milliers d'enfants souffrant de la malnutrition (OMS, 1997:69).

Il a été constaté qu'en Afrique, pas mal de grandes familles tombent en dénutrition surtout lorsque les membres des familles encore très nombreux partagent un repas maigre et peu nutritif. Il en résulte selon les enquêtes démographiques et de santé publiées pendant la décennie 1988-1999, la prévalence du faible poids de naissance s'échelonnant entre 11 et 52% en Afrique subsaharienne.

De 30 à 40% des enfants présentaient un retard de croissance dû à une dénutrition chronique et 10% souffraient d'émaciation en raison d'une dénutrition aigue.

Entre 4% et 40% des femmes en âge de procréer présentaient un déficit pondéral.

Au Nigeria en 2003, 38% des enfants avaient un retard de croissance (OMS, 2006: 66).

Au Rwanda, 45%d'enfants moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique modérée et 19% souffrent de malnutrition chronique sévère.

Trois hommes adultes sur 10 (29%) sont atteints d'anémie ,10% le sont sous une forme légère, 15% sous une forme modérée et 4% des hommes sont sévèrement anémiés (EDS-Rwanda, 2005:164).

Ainsi certaines questions se posent :

Ø Les caractéristiques socio-économiques et démographiques de la population de Ruhengeri ne la prédisposent-elle pas à un mauvais état de santé ?

Ø Quelle relation existe-t-elle entre la taille de ménage et la santé dans l'ancienne province de Ruhengeri ?

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo