III.2 : Taille du ménage prévention contre les
maladies
La Malaria est l'un des plus grands défis au Rwanda. La
sensibilisation de la population à la vraie cause de cette maladie
parasitaire qui est parmi les plus courantes et mortelles au monde devient une
condition sine qua non pour sa lutte.
La sensibilisation de la population aux causes de contraction
de la maladie pourrait sembler évidente, mais il y a beaucoup de mythes
et d'idées reçues sur la malaria.
« Certaines personnes croient sincèrement
qu'elles peuvent attraper la malaria en travaillant trop dur dans les champs,
d'autres peuvent penser qu'il y a un lien avec la consommation de cannes
à sucre ou de bananes.
Il y a d'autres craintes par rapport aux moustiquaires de
lits. Certains croient qu'elles sont trop chaudes pour dormir ou qu'ils
pourraient suffoquer en les utilisant.
C'est pourquoi, sa lutte devrait être menée de
plusieurs angles, en focalisant surtout sur la sensibilisation de la population
sur les causes et conséquences dans le but de la faire entendre l'adage
français qui dit que (vaut mieux prévenir que guérir).
Il suffit parfois d'insister sur les économies de
coûts engendrées par l'utilisation des moustiquaires de lit par
rapport au coût élevé des médicaments contre la
malaria etc.
III.2.1 : Utilisation des moustiquaires
imprégnées
Avec les efforts de lutte contre la malaria, la politique
nationale en matière de santé a opté pour l'utilisation de
moustiquaires imprégnées par tous les ménages rwandais,
dans tout milieu endémique. Ce tableau ci-dessous nous relate sur le
niveau de son utilisation dans la région de Ruhengeri.
Tableau 17. Nombre total d'enfants nés par
ménage et l'utilisation des moustiquaires
imprégnées
L'utilisation de la moustiquaire
Nombre d'enfants nés par
ménage
|
Non
|
|
Oui
|
|
Total
|
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
0-3
|
508
|
88.5
|
68
|
11.95
|
576
|
100%
|
4-8
|
264
|
89.44
|
31
|
10.56
|
295
|
100%
|
9-13
|
66
|
97.34
|
3
|
2.66
|
69
|
100%
|
Total
|
838
|
|
102
|
|
940
|
100%
|
Source: Nos résultats à partir de
l' EDS- Rwanda 2005
Le tableau 17 montre le rapport entre le nombre total
d'enfants dans un ménage ainsi que l'utilisation des moustiquaires
imprégnés. Il se voit clairement que la plupart des
enquêtés n'utilisent pas la moustiquaire.
Comme les tableaux précédents, les couples ayant
beaucoup d'enfants utilisent moins les moustiquaires comme l'un des moyens de
lutte contre le paludisme.
Les chiffres montrent que 97.34% des ménages ayant
entre 9 et 13 enfants n'ont pas de moustiquaires ou ne les utilisent pas tandis
que pour ceux ayant au plus de 3 enfants qui ne se protègent pas avec
ces moustiquaires atteignent une proportion de 88%.
Ceci peut être du à plusieurs facteurs notamment
le climat froid de cette région, la pauvreté de plusieurs
familles, l'ignorance en matière de préventions contre la Malaria
etc.
Or, le paludisme n'épargne pas la femme enceinte et son
enfant.
Chaque année près de 25 millions de femmes
enceintes, dont 20% de primipares, est confrontée au paludisme
principalement en Afrique subsaharienne. Malgré de grosses
différences dans la transmission, on note de façon
constante l'implication majeure du paludisme dans l'anémie maternelle et
la fréquence des nouveaux nés à petits poids de
naissance. Ce complexe pathogène sur fond de malnutrition,
ajouté aux autres endémies parasitaires bactériennes et
virales (dont le Sida), est un réel problème de santé
publique. De par sa fréquence et sa biologie, P. falciparum est la
première espèce incriminée en Afrique subsaharienne.
III.2.2
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