II.1.2 : Caractéristiques liées à la
fécondité
La
culture rwandaise est favorable à la fertilité nombreuse, les
tableaux suivants vont y faire des éclaircissements.
II.1.2.1 : Taille du ménage influencée par
les enfants nés d'une famille
La
taille du ménage est influencée principalement par le nombre
d'enfants nés d'une famille.
Tableau 5: Nombre
total d'enfants nés par ménage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Rang de naissance
O
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
Total
|
331
74
83
88
85
61
53
53
43
40
12
10
5
2
940
|
35.2
7.9
8.8
9.4
9.0
6.5
5.6
5.6
4.6
4.3
1.3
1.1
.5
.2
100.0
|
Source: Nos
résultats à partir de l' EDS- Rwanda 2005
Le tableau numéro 5 montre le nombre d'enfants
nés par famille, il saute déjà aux yeux que un peu plus du
tiers des interviewés c'est à dire 331 sur 940 soit 35.2% n'a
aucun enfant, cela peut s'expliquer principalement par l'effet de l'âge
car le groupe des moins âgés (15-19 ans) représente
à lui même 25% du total soit 235 sur 940 enquêtés.
Il est à noter également une proportion autant
égale des familles ayant entre 4 et 9 enfants qui comptent un
Pourcentage cumulé de 35% du Pourcentage total cumulé. On y
trouve même des familles très fertiles qui ont même entre 10
et 13 enfants malgré qu'elles ne soient que peu nombreuses (3.1% du
total) mais nous font aussi un message en matière de
fécondité à ne pas négliger.
Tous ces indices indiquent qu'il y a encore une forte
natalité au sein de cette population. Hors nous savons que même
avec des taux plus modestes de fécondité, il peut y avoir un
grand nombre de naissances annuelles, en raison de la dynamique
démographique -- le fait qu'il y a plus de femmes d'âge
fécond à la suite de la fécondité
élevée du passé. Même après que la
fécondité soit tombée au niveau de remplacement d'environ
2,1 naissances par femme, le taux de croissance de la population reste
stationnaire à long terme et les effectifs de la population continuent
à augmenter pendant au moins une génération
Ce tableau montre bien qu'il faut agir rapidement à fin
d'éviter des pressions démographiques très alarmantes dans
les jours à venir.
II.1.2.2 : Influence de la régulation des
naissances sur la santé de la population
La taille du ménage est à grande partie
influencée par l'emploie de méthodes contraceptives par le
couple.
Tableau 6: Niveau d'utilisation des méthodes
contraceptives
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
N'a jamais utilisé
Méthodes traditionnelles
Méthodes modernes
Total
|
755
37
148
940
|
80.3
3.9
15.7
100.0
|
Source: Nos résultats à
partir de l' EDS- Rwanda 2005
Il ressort de ce tableau que la majorité des
enquêtés soit 755 sur 940(80.3%) affirment de n'avoir jamais
utilisé aucune méthode contraceptive. Cela explique librement la
présence des couples ayant plus de 7 enfants voire 13 même si, ce
dernier ne représente qu'une petite proportion de 0.2%
37 sur 940 soit 3.9% ont déclaré avoir
employé les méthodes traditionnelles telles que l'allaitement
maternel prolongé, le coït interrompu, l'abstinence etc.
Quant aux Méthodes modernes n'ont été
utilisées que par 148 répondants sur 940 soit 15.7%
Faisant référence aux objectifs de la
planification reproductive, selon le MINISANTE et l'OMS cette dernière
est entravé par plusieurs obstacles ; entre autre la
mentalité des rwandais vis à vis à la place
accordée à l'enfant dans la société rwandaise.
Dans la société rwandaise, l'enfant
détient une valeur primordiale. C'est en lui que se trouve la force vive
de la famille et de la nation.
Un grand philosophe rwandais, Monseigneur Alexis KAGAME
cité par MUKAYIRANGA (1986 :16) a dit : « Notre
raison d'être, celle de notre peuple, a toujours été
enfants. Pour nous, c'est la plus grande valeur que nous
ayons.... ».
L'enfant constitue non seulement le renouvellement, mais aussi
l'héritage pour les parents, les bras pour le travail, la force, la
défense et la puissance de la famille et du clan, et un lien avec
d'autres familles par le biais du mariage. Tout l'environnement social
étant donc en faveur d'une fécondité
élevée.
Traditionnellement, le Rwandais croit qu'un enfant qui est
né aura toujours de quoi vivre, car celui qui l'a crée
déterminera ce qui doit lui faire vivre. Car c'est Dieu qui donne les
enfants, disent les Rwandais.
Le Rwandais, très conscients de son impuissance devant
la mort, notamment celle de ses enfants, doit donc avoir suffisamment d'enfants
pour s'assurer des descendants qui survivront jusqu'à l'âge
adulte. Cette notion de prévention prend toute son importance car la
mortalité infantile et juvénile (mortalité avant 5 ans)
est très élevée : 86 %o (ESDR III,
2005 :175).
En effet, pour une question comme celle- ci :
« combien d'enfants faut- il pour avoir quelques descendants
survivants ? Le Rwandais traditionnel vous répondra
simplement : « le plus possible ». Autrement dit le
maximum qu'on puisse avoir, puisque il met en ligne de compte les
décès éventuels.
Un père de famille trouve habituellement sa
fierté dans les enfants, surtout mâles qui seront un jour
appelés à le remplacer mais devront auparavant l'assister dans
ses maladies, infirmités, vieux jours, et à n'importe quel moment
en cas de besoin.
Les enfants constituent donc, pour les parents, une sorte
d'assurance- vie, assurance -maladie, assurance accident, assurance du bien
être en tout .Donc tout, absolution tout, au Rwanda, convergeait vers la
recherche et la protection d'une force fécondité.
Traditionnellement, et mentalement, seuls les ennemis
souhaitaient aux autres de n'avoir pas d'enfants et allaient même
jusqu'à l'empoisonnement. Jusque récemment, les seules naissances
indésirables, dans le Rwanda traditionnel, étaient les naissances
illégitimes et les faux jumeaux de sexes opposés.
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