Communauté Économique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
(CEMAC)
INSTITUT SOUS-REGIONAL DE STATISTIQUE ET D'ECONOMIE
APPLIQUEE
(ISSEA)
Organisation Internationale
B.P : 294 Yaoundé Tél. : (237) 22220134
Fax : (237) 22229521 E-mail :
isseacemac@yahoo.fr
Yaoundé - Rép. du Cameroun
ÉTUDE BACTÉRIOLOGIQUE DES INFECTIONS
URINAIRES AU CENTRE PASTEUR DU CAMEROUN
Rapport de stage effectué du 01 mars au 31 mai 2008
au Centre Pasteur du Cameroun (CPC)
Rédigé et présenté
par
KENKOUO Guy Albert
Élève Ingénieur d'Application
de la Statistique, Quatrième année
Sous la direction de
Docteur BELINGA Suzanne
Médecin-Biologiste
Soutenu publiquement le 17 juin 2008 devant le Jury
composé de :
M. OPOUMBA Marcel
Président
Docteur KINKIELELE Dieudonné
Examinateur
Docteur BELINGA Suzanne
Encadreur
Juin 2008
DÉDICACE
Aux patients du Centre Pasteur du Cameroun.
Qu'ils reçoivent ici un moyen de réconfort.
REMERCIEMENTS
Nous ne dérogerons pas à la règle en
manifestant notre reconnaissance à ceux qui, de près ou de loin,
nous ont aidé dans la réalisation de ce travail. Aussi, nous
exprimons notre gratitude et nos sincères remerciements à
l'endroit de :
Docteur Jocelyne ROCOURT, Directeur Général du
Centre Pasteur du Cameroun, pour nous avoir accepté comme stagiaire dans
sa structure ;
Docteur Suzanne BELINGA et Valérie NTONE qui n'ont
ménagé aucun effort pour notre encadrement malgré leurs
multiples occupations ;
M. Jean Robert TIKOUOKA, responsable du bureau des stages
à l'ISSEA pour son orientation à ce stage ;
nos promotionnaires pour la convivialité et l'esprit de
soutien qui règnent entre nous depuis le début de notre
formation à l'ISSEA ;
Qu'il nous soit enfin permis d'exprimer notre profonde
gratitude à M. KENGNI Simplice qui a pris la peine de relire ce travail.
TABLE DE MATIÉRES
DÉDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
TABLE DE MATIÉRES
iii
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPHIQUES
vi
LISTE DES ACRONYMES
vii
AVANT-PROPOS
viii
RÉSUMÉ
ix
INTRODUCTION
1
Chapitre I : CONTEXTE GÉNÉRAL ET
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
3
I- PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET
DÉROULEMENT DU STAGE
3
I.1 Présentation de la structure
d'accueil
3
I.2 Déroulement du stage et objectif
à atteindre
4
II- CADRE MÉTHODOLOGIQUE
5
II.1 Description des sources de données
6
II.2 Analyse critique de la source de
données
9
Chapitre II : GÉNÉRALITÉS
SUR LES INFECTIONS URINAIRES
11
I- DÉFINITION, INFECTION ET TRAITEMENT
11
I.1. Types d'infections urinaires
11
I.2. Infection et traitement
12
I.3 Personnes à risque et facteurs de
risques des infections urinaires
13
II- MÉTHODOLOGIE DES ECBU
15
II.1 Contexte clinique et
prélèvement
16
II.2 Techniques utilisées et
interprétations des résultats
17
III- SYNTHÈSE D'ÉTUDES PORTANT SUR
L'ÉPIDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS URINAIRES
18
Chapitre III : CARACTÉRISTIQUES
GÉNÉRALES DES ECBU AU CENTRE PASTEUR DU CAMEROUN
20
I- PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES ECBU AU
CENTRE PASTEUR DU CAMEROUN EN 2007
20
I.1 Caractéristiques démographiques
des patients
20
I.2 Caractéristiques des résultats
des ECBU
21
II- PROFILS ÉTIOLOGIQUES DES PRINCIPAUX
GERMES ET LEURS SPECTRES DE RÉSISTANCE
22
II.1 Étiologies des principaux germes
22
II.2 Résistance des principaux germes aux
antibiotiques
24
Chapitre IV : FACTEURS DE RISQUES ET
RÉSISTANCE DES PRINCIPAUX GERMES AUX ANTIBIOTIQUES
27
I- PRÉSENTATION DU MODÈLE DE
RÉGRESSION LOGISTIQUE
27
I.1 Justification du choix du modèle de
régression logistique binaire
27
I.2 Formulation du modèle et aide à
l'interprétation des résultats du modèle
28
II-PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS
30
II.1 Facteurs de risque
30
II.2 Facteurs explicatifs de la sensibilité
des germes aux antibiotiques
31
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
33
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
35
ANNEXES
XXXVI
ANNEXE I : Tableaux
XXXVI
ANNEXE II : Tests de khi-deux et graphiques de
l'AFC
XXXVIII
ANNEXE III : Tableaux récapitulatifs de
l'estimation des paramètres du modèle de régression
logistique
XL
ANNEXE IV : Organigramme du CPC
XLIV
ANNEXE V : Les encadrés
XLV
ANNEXE VI : Estimations des coefficients du
modèle logistique et tests
XLVI
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau 1: Interprétation
de l'ECBU
18
Tableau 2: Répartition
des patients des ECBU du CPC en 2007 selon le sexe et l'âge (en
pourcentage)
21
Tableau 3 :
Répartition des germes rencontrés dans les ECPU au CPC
XXXVI
Tableau 4: Profil de
résistance d' Escherichia coli aux antibiotiques (en %)
XXXVII
Tableau 5 :
Répartition des principaux germes isolés dans les ECBU au CPC en
2007 en fonction de l'âge et du sexe
XXXVII
Tableau 6 : Résultat
du test de khi-deux effectué sur Sexe et les principaux germes
isolés dans les ECBU au CPC en 2007
XXXVIII
Tableau 7 : Résultat
du test de khi-deux effectué sur age et les principaux germes
isolés dans les ECBU au CPC en 2007
XXXVIII
Tableau 8 : Estimation des
coefficients des facteurs de risque des infections urinaires
XL
Tableau 9 : Estimation des
coefficients des facteurs explicatifs de la sensibilité des principaux
germes isolés dans les infections urinaires au CPC en 2007 à la
Fosfomycine
XL
Tableau 10 : Estimation des
coefficients des facteurs explicatifs de la sensibilité des principaux
germes isolés dans les infections urinaires au CPC en 2007 à
l'Amikacine
XLI
Tableau 11 : Estimation des
coefficients des facteurs explicatifs de la sensibilité des principaux
germes isolés dans les infections urinaires au CPC en 2007 à la
Cefotaxime
XLI
Tableau 12 : Estimation des
coefficients des facteurs explicatifs de la sensibilité des principaux
germes isolés dans les infections urinaires au CPC en 2007 à la
Cefixime
XLII
Tableau 13 : Estimation des
coefficients des facteurs explicatifs de la sensibilité des principaux
germes isolés dans les infections urinaires au CPC en 2007 à la
Ceftazidime
XLII
Tableau 14 : Estimation des
coefficients des facteurs explicatifs de la sensibilité des principaux
germes isolés dans les infections urinaires au CPC en 2007 à la
Ciprofloxacine
XLIII
LISTE DES
GRAPHIQUES
Graphique 1 :
Répartition des ECBU positifs du CPC en 2007 selon le sexe et
l'âge
22
Graphique 2:
Répartition des principaux germes responsables des infections urinaires
selon le sexe du malade
23
Graphique 3 :
Résultat l'AFC effectuée sur sexe et les principaux germes
isolés dans les ECBU au CPC en 2007
XXXIX
Graphique 4 :
Résultat l'AFC effectuée sur age et les principaux germes
isolés dans les ECBU au CPC en 2007
XXXIX
Graphique 5:
Organigramme du centre Pasteur du Cameroun
XLIV
LISTE DES
ACRONYMES
AFC : Analyse Factorielle des
Correspondances
CPC: Centre Pasteur du Cameroun
DGA : Directeur Général
Adjoint
ECBU: Examen Cytobactériologique des
Urines
FTP: File Transfert Protocole
IAS : Ingénieur d'Application de
la Statistique
ISSEA : Institut Sous-régional de
Statistique et d'Économie Appliquée
IST : Infection Sexuellement
Transmissible
LAM : Laboratoire d'Analyse
Médicale
MINSANTE : Ministère de la
Santé publique
OR : Odds Ratio
RIIP : Réseau International des
Instituts Pasteurs
SIDA : Syndrome Immuno Déficience
Acquise
SPAD: Système pour l'analyse des
données
SPSS: Statistical Package of Social Science
VIH : Virus Immino Humain
AVANT-PROPOS
La formation d'Ingénieur d'Application de la
Statistique (IAS) à l'Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliquée (ISSEA) intègre des stages
académiques. L'étudiant de quatrième année du cycle
des IAS est ainsi tenu d'effectuer durant la période mars-juin un stage
d'une durée de trois mois dans une structure de son choix ou
proposé par l'ISSEA. Plus qu'une exigence académique, ce stage
est supposé compléter la formation et préparer l'insertion
professionnelle de l'étudiant. C'est dans cette logique que nous avons
effectué un stage académique au Centre Pasteur du Cameroun du 03
mars au 31 mai 2008. Le thème qui a été soumis à
notre réflexion s'intitule : «Étude
Bactériologique des infections urinaires au Centre Pasteur du
Cameroun ». Il s'agit pour nous de mettre à
contribution les enseignements reçus à l'ISSEA afin d'apporter
notre modeste contribution à la résolution des tâches de
notre structure d'accueil.
RÉSUMÉ
Dans le cadre de notre formation, nous avons effectué
un stage académique de trois mois au Centre Pasteur du Cameroun. Ce
stage a consisté essentiellement à analyser la
bactériologie des infections urinaires. L'objectif principal de cette
investigation est de proposer des éléments importants à la
prise de décision lors d'une antibiothérapie empirique pour le
traitement des infections urinaires au Cameroun. Nous avons exploité la
base de données des analyses médicales du CPC. Base dans laquelle
nous avons extrait tous les dossiers des patients du CPC en 2007 ayant fait un
ECBU. A partir des fichiers de demandes des ECBU au Centre Pasteur du Cameroun
en 2007, nous avons retenu 5955 patients dans le cadre de notre analyse.
De notre travail, il ressort notamment que les femmes font
plus d'infections urinaires que les hommes (OR : 1,445,
c'est-à-dire que le risque d'infection augmente de 44,5 % lorsque le
patient est une femme). Escherichia coli est le germe le plus souvent
isolé dans les infections urinaires (46,9 %). Aussi, convient-il de
mentionner que les entérobactéries sont d'une manière
globale la famille de bactéries la plus souvent isolée tant chez
les femmes que chez les hommes (81,6 %). Mais, l'ordre et la proportion des
différentes entérobactéries diffèrent d'un sexe
à l'autre.
En ce qui concerne la sensibilité aux antibiotiques,
les entérobactéries sont résistantes à
l'Amocixilline à plus de 90 %, au Cotrimoxazole et à la
Ticarcilline à plus de 80 %. Elles sont sensibles aux
Céphalosporines de deuxième et troisième
génération, à la Ciprofloxacine et à l'Ofloxacine
à près de 80 %, à la Fosfomycine et à l'Amikacine
à plus de 90 %.
En conclusion, l'Amoxicilline, la Ticarcilline et le
Cotrimoxazole sont déconseillés en première intention pour
le traitement empirique des infections urinaires d'origine bactérienne.
INTRODUCTION
L'infection urinaire est l'une des infections les plus
rencontrées en pratique de ville comme en milieu hospitalier (GOBERNADO
et al, 2007 ; SOULA et al, 1990 ; ALAOUI et al, 1998). De nombreuses
études1(*) montrent
que les infections urinaires touchent environ 40 % à 50 % des femmes
dans le décours de leur vie et qu'un tiers des femmes fera une infection
urinaire avant 24 ans. Les bactéries sont à l'origine de la
plupart des infections urinaires. L'Examen Cytobactériologique des
Urines (ECBU) est l'examen qui permet de mettre en évidence les
infections urinaires causées par les bactéries. Lorsque l'ECBU
met en évidence la présence d'une bactérie
pathogène, il s'accompagne d'un antibiogramme qui permet de
déterminer la sensibilité aux antibiotiques du germe
identifié. Le délai de rendu d'une culture d'urine avec
antibiogramme est d'au moins 48 heures. Dans l'attente des résultats, le
personnel soignant instaure une antibiothérapie empirique d'autant plus
que le patient est symptomatique. Ce traitement empirique repose sur des
statistiques bactériologiques fournit par le laboratoire. Ces
statistiques vont permettre de connaître les germes les plus souvent
rencontrés ainsi que leurs sensibilités aux antibiotiques. Des
études2(*)
antérieures ont montré que les principaux germes
rencontrés au cours des infections urinaires sont : Escherichia
coli, Klebsiella, Pneumoniae, Proteus mirabilis
et les entérocoques. Cependant, les profils étiologiques et de
sensibilité aux antibiotiques des germes responsables des infections
urinaires sont susceptibles de varier dans l'espace et le temps d'où
l'importance d'une surveillance régulière au niveau de chaque
localité.
Plus de six milles patients ont été reçus
au Centre Pasteur du Cameroun (CPC) pour un ECBU en 2007. Après
l'analyse de la base de données des patients du CPC, nous avons
récupéré les dossiers où figure un ECBU afin :
F d'analyser la positivité des ECBU des patients du CPC
en 2007 : il s'agit d'examiner les ECBU positifs et les ECBU
négatifs au CPC en 2007 tout en observant comment ces résultats
varient en fonction du sexe et de l'âge des patients;
F d'identifier les germes les plus souvent isolés dans
les ECBU au CPC : il s'agit d'analyser les résultats positifs et de
déterminer les fréquences d'apparition de chaque germe chez
les patients du CPC;
F d'analyser la sensibilité des germes les plus
fréquents aux antibiotiques : ici il s'agit d'identifier les
antibiotiques les plus sensibles aux germes les plus fréquents et
d'examiner comment la probabilité qu'un germe soit sensible à un
antibiotique varie suivant les caractéristiques (sexe et âge) des
patients et de la présence de plus d'un germe ;
F et d'identifier les facteurs de risques des infections
urinaires d'origine bactérienne.
L'intérêt de cette étude est qu'elle est
sans précédente au Cameroun et qu'elle sert de base de
réflexion pour le traitement empirique des infections urinaires au
Cameroun.
Notre rapport comporte quatre chapitres. Le premier
présente notre structure d'accueil, les différentes missions
accomplies pendant notre stage, la source de nos données et les
différents traitements effectués sur les données. Le
deuxième chapitre présente les généralités
sur les infections urinaires. Quant au troisième chapitre, il
présente les caractéristiques des ECBU au CPC. Le
quatrième chapitre traite des facteurs de risque et de la
sensibilité des principaux germes aux antibiotiques.
Chapitre I : CONTEXTE
GÉNÉRAL ET CADRE MÉTHODOLOGIQUE
L'objectif de ce chapitre est de présenter le cadre
dans lequel nous avons effectué le stage, les sources de données
ainsi que les différents traitements que nous avons effectués sur
les données. En outre, ce chapitre présente une analyse critique
des sources de données.
I- PRÉSENTATION DE LA
STRUCTURE D'ACCUEIL ET DÉROULEMENT DU STAGE
Nous avons effectué notre stage au CPC. Le but de cette
section est de présenter notre structure d'accueil, le
déroulement du stage ainsi que les principales tâches
effectuées pendant notre séjour au CPC.
I.1 Présentation de la
structure d'accueil
Créé en 1959, l'Institut Pasteur du Cameroun est
resté une filiale de l'Institut Pasteur jusqu'en 1975, date de sa
nationalisation. Dès lors, il prend la dénomination Centre
Pasteur du Cameroun et devient alors un laboratoire d'analyse médicale
de référence en plus de ses missions de recherche et de
santé publique. Il est placé sous la tutelle du ministère
de la santé publique et est membre du Réseau International des
Instituts Pasteurs (RIIP) depuis 1990. Il reçoit en moyenne 500 patients
par jour, soit environ 180 000 patients par an. Environ 105 personnes
travaillent au CPC. Le CPC est géré par un Directeur
Général (voir ANNEXE IV pour organigramme).
Le CPC a quatre principales missions : la formation des
techniciens de laboratoire, la recherche (notamment le VIH/SIDA,
l'ulcère de Buruli, la tuberculose), la santé publique (en appui
au ministère de la santé publique en cas épidémie)
et les analyses médicales.
Notre stage s'est déroulé au Laboratoire
d'Analyse Médicale (LAM). Cette unité est chargée
d'effectuer et d'analyser les examens de laboratoire des patients du CPC. Elle
compte plus de 30 personnels répartis dans cinq laboratoires à
savoir : les services de Bactériologie, de Sérologie, de
Parasitologie, d'Hématologie, de Biochimie. La plupart des
résultats des examens de tous ces laboratoires sont saisis dans le
logiciel HEXAFLUX. Tous ces laboratoires travaillent en parfaite symbiose et on
compte environ cinq postes de saisie des résultats au LAM.
I.2 Déroulement du stage
et objectif à atteindre
Les objectifs principaux de notre stage sont de participer
à la rédaction du cahier de charge pour le choix d'un nouveau
logiciel d'analyses médicales et de faire une étude
épidémiologique des infections urinaires. La problématique
de l'étude épidémiologique étant de savoir quels
antibiotiques recommander à un patient souffrant d'une infection
urinaire avant les résultats des antibiogrammes.
Notre stage s'est déroulé en plusieurs
étapes à savoir:
Étape 1 : Accueil et
présentation du CPC et de ses missions (le 03 mars 2008)
Nous avons retenu à l'issu de cette étape que le
CPC est à la fois un laboratoire d'analyse médicale, un centre de
formation et un centre de recherche.
Étape 2 : Recherche documentaire
(du 04 mars 2008 au 08 mars 2008)
Cette étape nous a permis de parcourir les propositions
des logiciels d'analyse de laboratoire des potentiels fournisseurs et le guide
d'utilisation du logiciel HEXAFLUX qui est le logiciel d'analyse
médicale que le CPC utilise actuellement.
Étape 3 : Exploration du logiciel
HEXAFLUX (du 10 mars 2008 au 15 mars 2008)
A l'issu de cette étape, nous nous sommes
familiarisés avec le logiciel et nous avons proposé une
procédure d'extraction des données de ce logiciel sous le format
EXCEL. En effet, avant notre arrivée au CPC, les personnes
désirant analyser les données provenant du logiciel HEXAFLUX
étaient obligées de les imprimer et de les ressaisir avant
exploitation ; ceci, quel que soit les nombres d'observations.
Étape 4 : Analyse des
phénotypes des groupes sanguins (du 17 mars 2008 au 22 mars 2008)
Elle a consisté à exploiter une base de plus de
10 000 individus pour identifier les groupes sanguins les plus
fréquents chez les patients du CPC et de calculer la fréquence
génique des allèles A, B et O. L'importance de ce travail
résidait dans la constitution d'une banque de sang.
Étape 5 : Extraction des
données (le 24 mars 2008)
Cette étape a consisté à extraire les
données des ECBU au CPC en 2007 et les résultats des
différents antibiogrammes de la même année.
Étape 6 : Traitements de
données (du 25 mars 2008 au 29 mars 2008 et du 07 avril 2008 au 12 avril
2008)
Cette phase a consisté à préparer notre
base de données pour l'analyse. De manière précise, nous
avons recodé certaines variables, saisi d'autres variables,
fusionné plusieurs fichiers en cas de nécessité et
scindé d'autres fichiers.
Étape 7 : Préparation de
la journée médicale à Douala (du 31 mars 2008 au 5 avril
2008)
Pendant cette phase, nous avons produit les statistiques
descriptives sur les ECBU et les résistances des germes aux
antibiotiques pour permettre à nos encadreurs de préparer leurs
communications lors desdites journées.
Étape 8 : Deuxième phase
de recherche documentaire (du 14 avril 2008 au 30 avril 2008)
Pendant cette étape, nous avons consulté les
documents sur la pratique des ECBU, les études réalisées
sur les ECBU ainsi que sur les résistances des bactéries aux
antibiotiques. A l'issu de cette étape, nous avons retenu un
thème central de stage qui fait l'objet de ce rapport.
Étape 9 : Rédaction du
rapport de stage (du 03 mai 2008 au 31 mai 2008)
Pendant cette phase, nous avons arrêté avec nos
encadreurs de stage le plan du rapport. Nous avons également fait toutes
les analyses nécessaires pour la compréhension de notre sujet et
pour répondre à notre problématique de recherche.
D'une manière générale, au cours de notre
stage, nous avons effectué des travaux informatiques et des travaux
statistiques.
II- CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
Cette section présente les sources de données,
les différents traitements de données et une analyse critique des
différentes sources de données.
II.1 Description des sources de
données
Les données proviennent de deux sources
principales : HEXAFLUX et ATB expression.
II.1.1 HEXAFLUX
HEXAFLUX est le logiciel de gestion de laboratoire qui permet
d'enregistrer toutes les demandes d'analyses ainsi que leurs résultats.
Pratiquement, voici le circuit d'une demande d'analyse :
· saisie de demande : il s'agit d'entrer dans le
logiciel les données démographiques et financières du
patient (assurance, mode de paiement...etc.), le médecin prescripteur,
les analyses prescrites par le médecin. Une fois la demande saisie elle
est disponible au niveau du laboratoire sous forme de feuille de
paillasse ;
· les feuilles de paillasse permettent au technicien de
savoir quelles sont les analyses à effectuer pour chaque
échantillon. Elles peuvent être paramétrées de
façon à regrouper les analyses ou des séries d'analyses.
Une fois l'analyse effectuée, le résultat est reporté sur
la feuille de paillasse ;
· à partir de la feuille de paillasse, les
résultats sont saisis dans le logiciel, par analyse, par demande, par
feuille de paillasse ;
· lorsque l'ensemble des résultats d'une demande
est saisi, le compte rendu est imprimé automatiquement, puis le dossier
est archivé (l'archivage des dossiers complets se fait chaque jour
à 23 heures). C'est l'ensemble des résultats archivés qui
constitue la base de données à partir de laquelle des
études peuvent être faites.
HEXAFLUX dispose de deux modules
épidémiologiques : le logiciel d'épidémiologie
et une station épidémiologie. Le module logiciel
d'épidémiologie qui permet de réaliser les fonctions de
programmation et de constitution d'une bibliothèque de requêtes,
d'extraction sélective de données, de formatage de données
extraites et sorties sur une imprimante du système central. Le module
station épidémiologie permet d'assurer la mise en forme
sophistiquée des données extraites par le module logiciel
épidémiologie. Ce logiciel fonctionne sur le système
d'exploitation UNIX.
II.1.2 ATB expression
L'ATB expression est un automate de lecture et
d'interprétation des antibiogrammes. Cet automate enregistre, imprime et
archive les résultats des antibiogrammes des patients du CPC.
Lorsqu'une culture d'urine est positive, un antibiogramme est
réalisé. Cet antibiogramme est lu par l'ATB expression
après enregistrement des données concernant le
prélèvement auquel appartient l'antibiogramme : Nom
prénom, Numéro d'analyse, type de prélèvement, type
d'antibiogramme.
Les archives de l'ATB constituent une base de données
à partir de laquelle nous avons pu extraire les fichiers concernant les
antibiogrammes d'ECBU.
Seul le personnel du CPC a accès à cet appareil.
De ce fait, nous avons reçu des antibiogrammes de notre encadreur sans
manipuler l'automate.
II.1.3 Extraction des données à partir
d'HEXAFLUX
L'extraction des données de ce logiciel se fait en
plusieurs étapes :
· programmation de la requête correspondant
à une demande précise. On accède à la fenêtre
d'édition des requêtes à l'aide de la commande REQ, puis on
rédige la requête et on l'enregistre sous un nom ;
· extraction de la demande : la commande EXTRACT
permet d'accéder à la fenêtre d'extraction d'une
requête. Une fois dans la fenêtre permettant d'extraire les
demandes, on choisit la requête à utiliser, le fichier
d'entrée, on saisit les paramètres de lancement (code de
l'analyse ou du médecin, valeur limite du résultat, ...) et on
donne le nom du fichier de sortie ;
· formatage de données : on accède
à la fenêtre d'édition à l'aide de la commande
FORMAT. Cette commande permet de fixer la présentation des
données que nous avons extraites. Une fois ces données
formatées, elles peuvent être imprimées ou stockées
dans un fichier à exporter ultérieurement vers la station
épidémiologie. Ici, on définit la présentation du
fichier de sortie (lignes et colonnes), le support de sortie (sortie sur
imprimante, sortie ASCII (fichier texte), sortie SYLK (fichier EXCEL)), puis on
précise le nom du fichier d'entrée (fichier définit comme
sortie de la commande EXTRACT) et du fichier de sortie. Si le support de sortie
n'est pas l'imprimante, on choisit les délimiteurs de texte (c'est le
caractère qui encadre les champs alphanumériques : on
utilise généralement les guillemets), de rubrique (c'est le
caractère qui sépare chaque champ : on utilise
généralement la virgule), d'enregistrement (c'est ce qui
sépare chaque ligne : on utilise généralement le code
mnémonique <CR><FL>), et le séparateur de
décimal (point, virgule);
· Enfin, si le fichier n'est pas imprimé, il peut
être récupéré sur le serveur à l'aide d'une
disquette.
De manière spécifique, pour avoir les
données de HEXAFLUX, nous avons écrit une requête. Cette
requête consistait à rechercher les demandes concernant un code
d'analyse (ECBU). La recherche a été effectuée sur tous
les dossiers des patients du CPC en 2007. Puis, nous avons extrait les
données à l'aide de la commande EXTRACT. Lors du formatage du
fichier, nous avons défini les lignes comme étant des
observations et sept colonnes comme variables (numéro de demande, nom du
patient, prénom du patient, sexe du patient, âge du patient
(numéro de téléphone du patient dans HEXAFLUX),
identification, numération des germes et leucocyturie). A cette
étape, nous avons choisi la sortie SYLK pour le fichier de sortie et
sélectionné la virgule comme séparateur de décimal.
Le fichier obtenu a été stocké dans la station
épidémiologique de HEXAFLUX. Le système d'exploitation sur
lequel HEXAFLUX est installé est UNIX et les travaux s'y
déroulent en ligne de commande. Ne connaissant pas dans quel
répertoire les fichiers sont systématiquement enregistrés,
nous avons écrit au concepteur du logiciel pour avoir d'amples
informations. Après la réponse du concepteur du logiciel, nous
avons récupéré sur Internet un client FTP (File Transfert
Protocole). Avec ce FTP, nous nous sommes connectés à la station
épidémiologique, les fichiers (requête (R_XXXX), Extraction
(E_XXXX) et exportation (E_XXXX)) ont pour directoire /u/FSHPX. A partir de ce
dernier répertoire, nous avons copié le fichier qui nous
intéressait.
Les fichiers obtenus de HEXAFLUX et d'ATB expression ont
été traités (suppression des doublons, recodage du sexe et
de l'âge) et mis ensemble. La plupart des doublons provenant du fait que
certains patients reprennent les ECBU après deux semaines pour
vérification ou pour confirmation.
II.2 Analyse critique de la
source de données
Le traitement du fichier obtenu de HEXAFLUX, n'a pas
été aisé pour les raisons suivantes :
- l'âge était codé sous différents
formats d'un patient à l'autre: par jour, par mois, par semaine,
par an, par an et par mois, par jour et par mois ;
- le sexe et l'âge ont été saisis dans le
même champ. Alors qu'il existe un champ prévu pour le sexe. En
effet le logiciel n'est pas programmé pour la saisie des âges. Il
attend une date de naissance. Celle-ci n'étant pas souvent
mentionnée sur les demandes d'examen à l'inverse de l'âge,
il a été décidé de saisir l'âge sur le champ
prévu pour le numéro de téléphone. Cependant, au
moment de la saisie, les secrétaires saisissent dans ce champ à
la fois l'âge et le sexe ;
- un autre problème réside au niveau de
l'identification du malade. Il n'est pas aisé de reconnaître un
même patient premièrement à cause des homonymies et de
l'absence de date de naissance. Deuxièmement lorsqu'un patient se
représente pour un examen, il n'est pas rare que l'ordre des noms et
prénoms change. La conséquence en est que l'ensemble des demandes
d'un patient ne se retrouve pas toujours dans le même dossier ;
- En outre, l'identifiant (numéro de demande)
utilisé pour la lecture de l'antibiogramme d'un ECBU positif, n'est pas
le même que celui utilisé pour le dossier HEXAFLUX. Ce qui a rendu
difficile la fusion du fichier HEXAFLUX des ECBU positifs avec le fichier des
antibiogrammes correspondants ;
- d'autres informations sur le patients auraient permis une
exploitation plus enrichissante des fichiers : patient hospitalisé
ou patient externe par exemple ;
- l'environnement de travail du logiciel HEXAFLUX n'est pas
assez ergonomique, car on ne travaille pas sur HEXAFLUX en mode
graphique ;
Ainsi, l'amélioration de la recherche au LAM du CPC
passe par l'amélioration du logiciel de laboratoire (ergonomie,
fonction, identification du patient...), de la saisie des informations
(formation des secrétaires médicaux) et de l'organisation du
travail.
Chapitre II :
GÉNÉRALITÉS SUR LES INFECTIONS URINAIRES
Ce chapitre donne un aperçu général des
infections urinaires. Il s'agit de présenter les germes responsables de
la maladie, les techniques utilisées pour détecter la maladie
ainsi que les différents traitements possibles.
I- DÉFINITION,
INFECTION ET TRAITEMENT
L'infection urinaire est causée par la
prolifération anormale d'agents infectieux dans le système
urinaire qui comprend les reins, les uretères, la vessie et
l'urètre. Les reins assurent la filtration du sang et permettent
l'élimination des déchets. Ils jouent également un
rôle important dans la régulation des liquides corporels et de la
pression sanguine. La vessie agit en tant que réservoir d'urine. Quant
aux uretères et à l'urètre, ils permettent le passage de
l'urine respectivement des reins à la vessie, puis de la vessie à
l'extérieur du corps.
I.1. Types d'infections
urinaires
On distingue trois types d'infections urinaires : la
cystite, l'urétrite et la pyélonéphrite. Ils se
distinguent selon la localisation de l'infection.
La cystite est de loin la forme d'infection urinaire la plus
courante. Elle touche presque uniquement les femmes. Il s'agit de
l'inflammation de la vessie. La plupart du temps, l'inflammation est
provoquée par la prolifération de bactéries intestinales
de type Escherichia coli, qui sont nombreuses aux environs de l'anus.
Les bactéries passent de la région vulvaire à la vessie en
remontant l'urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie
augmente le risque de cystite. La cystite s'accompagne normalement d'une
urétrite, l'inflammation de l'urètre.
L'urétrite touche uniquement l'urètre (le
conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l'appelle
urétrite. Il s'agit d'une Infection Sexuellement Transmissible (IST)
courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir.
Différents agents infectieux peuvent causer l'urétrite. Les plus
communs sont le chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la
gonorrhée).
La pyélonéphrite est un état plus grave.
Elle désigne l'inflammation du bassinet et du rein. Celle-ci
résulte généralement d'une infection bactérienne.
Il peut s'agir d'une complication d'une cystite non traitée ou mal
traitée qui permet la prolifération des bactéries de la
vessie vers les reins. La pyélonéphrite aiguë survient
surtout chez la femme, et principalement la femme enceinte.
Lorsqu'une personne est affectée par un problème
chronique aux voies urinaires (malformation anatomique, maladie des reins ou de
la vessie), il n'est pas rare qu'elle souffre d'infections récurrentes.
Souvent, ces problèmes sont aggravés par les interventions en
milieu hospitalier, comme le port d'une sonde urétrale (cathéter)
pour recueillir l'urine.
I.2. Infection et
traitement
Les bactéries sont responsables de la plupart des
infections urinaires et les antibiotiques sont utilisés dans le
traitement des infections d'origine bactériennes.
I.2.1 Les bactéries
Les bactéries sont responsables de la plupart des
infections urinaires. On distingue les bactéries, par leurs formes
(notamment les coques et les bacilles), d'autres part la coloration gram (rouge
pour gram négatif et bleu pour gram positif) et leurs
caractéristiques biochimiques : fermentation du lactose. Ainsi, on peut
identifier principalement :
§ les entérobactéries : ce sont les
bacilles gram négatif qui fermentent le lactose. Parmi elles, on
reconnaît les familles suivantes : Klebsiella,
Proteus, Salmonellae, Citrobacter et les
Entérobacter, et l'espèce Escherichia
coli ;
§ les « bacilles gram négatif non
fermentant » (qui ne fermentent pas le lactose). Les plus
fréquents sont le Pseudomonas, l'Acinetobacter et le
Chryseomonas ;
§ les coques gram positif notamment les familles des
Staphylocoques et des Streptocoques comme le
Streptococque pneumoniae responsable de pneumonie ;
§ les coques gram négatif à l'instar des
Neisseria exemple Neisseiria meningitidis responsable de la
méningite.
I.2.2 Les antibiotiques
Les infections urinaires d'origine bactérienne se
traitent facilement et rapidement à l'aide d'antibiotiques. Les
antibiotiques se distinguent par leur spectre (espèces de
bactéries sur lesquelles l'antibiotique est actif). Ainsi, on distingue
la grande classe des beta- lactamines, les aminosides, les cyclines, les
macrolides, les lincosamides, les synergistines, les ketolides, les quinolones,
l'acide fusidique, la fosfomycine, les glycopeptides, le cotrimoxazole et les
imidazoles.
Les beta- lactamines sont classés en quatre sous
classes : les pénicillines, les céphalosporines, les
carbapénemes et les monobactames.
Les pénicillines naturelles (G et V) sont actives sur
les streptocoques et les staphylocoques. Les pénicillines
synthétiques (aminopénicillines) amoxycilline et ampicillines
sont surtout actives sur les entérobactéries.
Les céphalosporines sont classées en
générations (C1G, C2G et C3G) selon leur niveau d'activité
sur les bactéries gram négatif.
L'activité antibactérienne d'un antibiotique est
caractérisée par la CMI (Concentration Minimale Inhibitrice de la
croissance bactérienne in vitro) et par la CMB (Concentration Minimale
Bactéricide laissant le nombre de survivants <= 0,01 % de l'inoculum
bactérien de départ). Un antibiotique peut être sensible
(S), intermédiaire (I) ou résistante (R) à un
antibiotique. La bactérie est sensible à l'antibiotique si la CMI
est inférieure aux concentrations de l'antibiotique obtenues dans
l'organisme avec des posologies usuelles. Elle est résistante à
l'antibiotique si la CMI est supérieure aux concentrations de
l'antibiotique obtenues dans l'organisme avec des posologies usuelles. Elle est
intermédiaire à l'antibiotique si la CMI est voisine aux
concentrations de l'antibiotique obtenues dans l'organisme avec des posologies
usuelles.
I.3 Personnes à risque
et facteurs de risques des infections urinaires
Nous présentons ici les personnes à risques et
les principaux facteurs de risque.
I.3.1Personnes à risque
Les femmes, surtout celles qui sont sexuellement actives. Le
taux d'infection est 50 fois plus élevé que chez les hommes.
Les hommes atteints d'une hypertrophie bénigne de la
prostate (fréquente à partir de 50 ans) ou d'une prostatite.
Lorsqu'elle augmente de taille, la prostate comprime l'urètre, ce qui
ralentit l'évacuation de l'urine.
Les femmes enceintes sont particulièrement à
risque en raison de la pression exercée par le bébé sur le
système urinaire, mais aussi des changements hormonaux inhérents
à la grossesse.
Les femmes ayant une vaginite causée par une baisse
d'hormones oestrogènes, après la ménopause.
Les personnes diabétiques, en raison du taux
élevé de sucre dans leur urine, qui constitue un milieu favorable
au développement bactérien, et de leur sensibilité accrue
aux infections.
Les personnes chez qui on a introduit une sonde dans
l'urètre. Les personnes qui ne peuvent uriner, qui sont inconscientes ou
gravement malades ont souvent besoin d'une sonde le temps de retrouver leurs
fonctions urinaires. Certaines personnes qui ont une atteinte au système
nerveux en auront besoin toute leur vie. Les bactéries se servent alors
de la surface du tube pour infecter le tractus urinaire. Parfois
contractées à l'hôpital, ces bactéries ont pu
développer une certaine résistance nécessitant le recours
à des antibiotiques plus puissants.
Les personnes qui ont une anomalie structurale des voies
urinaires, qui souffrent de calculs rénaux ou de divers troubles
neurologiques.
I.3.2
Facteurs de risque
Chez les femmes
Avoir une mauvaise hygiène génitale.
Après être allé à la selle, s'essuyer vers l'avant
avec le papier hygiénique est un facteur de risque. Le mouvement
d'essuyage doit se faire de l'avant vers l'arrière afin de ne pas
contaminer l'urètre avec des bactéries provenant de l'anus. De
plus, les régions anale et génitale doivent être
nettoyées avec soin régulièrement, ce qui aide à
contrer la prolifération des bactéries.
Les relations sexuelles, particulièrement si celles-ci
sont intenses et fréquentes après une période
d'abstinence. On décrit d'ailleurs ce phénomène comme la
« cystite de la lune de miel ».
Chez certaines femmes qui utilisent un diaphragme comme moyen
contraceptif, l'urètre se trouvera comprimé, ce qui empêche
la vessie de se vider complètement et favorise les infections de la
vessie.
Certaines femmes contractent une urétrite en raison de
l'usage de spermicides.
Chez les hommes
La sodomie sans condom augmente le risque d'être
infecté.
Il ressort de cette section que certaines bactéries
sont par nature sensibles à certaines familles d'antibiotiques et
résistantes à d'autres (résistance naturelle). Aussi, nous
notons que les femmes sont plus risquées aux infections urinaires que
les hommes et que les facteurs de risques sont plus élevés chez
ces dernières.
II- MÉTHODOLOGIE DES
ECBU
L'ECBU permet de mettre en évidence la présence
ou non d'une infection urinaire chez un patient. L'ECBU comprend plusieurs
étapes :
F l'examen direct pour la recherche des leucocytes et des
bactéries dans les urines ;
F la culture quantitative des urines considérée
comme examen de référence qui permet un diagnostic de
certitude ;
F l'antibiogramme qui est l'étude de la
sensibilité ou de la résistance aux antibiotiques de la
bactérie responsable, et qui permet d'adapter le traitement.
Cet examen est simple à réaliser, mais sa
qualité repose sur le respect d'une méthodologie rigoureuse.
Nous présenterons dans cette section les signes
cliniques des infections urinaires et la méthodologie des ECBU.
II.1 Contexte clinique et
prélèvement3(*)
Le contexte clinique permet de comprendre les circonstances
dans lesquelles les ECBU peuvent être demandés alors que le
prélèvement présente les meilleures conditions de
prélèvement des urines pour l'ECBU.
Les principales circonstances de demande d'un ECBU
sont :
Ø des douleurs ou des brûlures au moment
d'uriner ;
Ø une fréquence anormalement
élevée de mictions durant le jour (parfois le besoin d'uriner
survient aussi la nuit) ;
Ø un sentiment persistant d'avoir besoin
d'uriner ;
Ø des urines troubles, qui dégagent une odeur
désagréable ;
Ø une pression dans le bas-ventre ;
Ø parfois, du sang dans l'urine ;
Ø une fièvre isolée surtout chez le
nourrisson ;
Ø une hématurie, une pyurie, des tests de
dépistage positifs ;
Ø une prescription systématique chez les
patients à risque : diabétiques, grabataires,
problèmes urologies, porteurs de sonde, femmes enceintes, bilan
préopératoire, etc. ;
Ø un contrôle de traitement.
Le recueil et le transport des urines sont une étape
essentielle qui conditionne pour une bonne part la qualité et
l'interprétation des résultats. Ainsi, le recueil et le transport
des urines doivent être effectués selon les règles bien
précises pour éviter d'une part la contamination
périnéale et vaginale et d'autre part leur multiplication
très rapide à température ambiante. Le
prélèvement doit être fait avant toute
antibiothérapie, de préférence sur la première
miction du matin ou sur les urines ayant séjourné au moins trois
heures dans la vessie. Les urines sont recueillies à mi-jet et le pot
stérile est le matériel de prélèvement. Ce
prélèvement doit être rapidement ensemencé au
laboratoire. Toutefois, notons que les pots peuvent être conservés
à 4° C jusqu'à ensemencement (maximum 24 heures).
II.2 Techniques
utilisées et interprétations des résultats
Nous présentons ici les différentes techniques
utilisées pour produire les résultats des ECBU ainsi que les
outils d'aide à l'interprétation de ces résultats.
Les techniques cytobactériologiques utilisées
sont :
· l'examen cytologique après
centrifugation ;
· la numération sur cellule de Malassez des
leucocytes de l'urine non centrifugée ;
· la culture et la numération des germes à
l'aide d'une anse calibrée
· l'identification des germes à l'aide des
galeries classiques ;
· l'antibiogramme par la méthode de micro dilution
en milieu semi solide.
Les antibiotiques testés sont fonction des germes en
cause :
ü pour les entérobactéries :
ampicilline, céfalotine, colistine, gentamycine, cotrimoxazole,
doxycycline, acides nalidixique ou pipémidique ;
ü pour les bacilles gram négatifs non fermentant :
norfloxacine et amikacine ;
ü pour les staphylocoques : ampicilline,
céphalotine, oxacilline, gentamycine, cotrimoxazole et doxycycline.
Les critères retenus généralement pour
définir un cas d'infection urinaire sont :
· soit plus de 105 germes/ml ;
· soit plus de 103 germes/ml associés à une
leucocyturie > 103/ml.
De manière détaillée, le tableau
1 présente l'aide à l'interprétation des ECBU.
Tableau 1:
Interprétation de l'ECBU
Bactérie/ml
|
Leucocyturie
|
Absence de bactéries
|
<103/ml
|
>103/ml
|
Pas d'infections urinaires
|
Traitement antibiotique en cours
|
|
Infection génitale
|
|
Tuberculose urinaire
|
102<bactéries<104
Monomicrobien
|
contamination ou infection débutante
|
Infection traitée par antibiotiques ou par diurèse
abondante
|
|
Infection urinaire débutante
|
|
Prostatite, Urétrite
|
A contrôler
|
Infection sur sonde
|
>105 Monomicrobien
|
Prélèvement défectueux
|
Infection urinaire
|
Infection urinaire débutante
|
Infection sur terrain particulier (femme enceinte, sujet
âgé, sonde, immunodépression)
|
A contrôler
|
102<bactéries<104
Polymicrobien
|
Souillure probable
|
Souillure ou infection sur sonde
|
|
A contrôler
|
>105 Polymicrobien
|
Souillure ou infection urinaire
|
infection urinaire probable si anomalies urologiques
|
A contrôler
|
Contamination possible
|
|
A contrôler
|
Source : Développement de la
santé, n° 141, juin 1999
III- SYNTHÈSE
D'ÉTUDES PORTANT SUR L'ÉPIDÉMIOLOGIE DES INFECTIONS
URINAIRES
Plusieurs études ont été
réalisées dans les différents pays du monde sur les
infections urinaires.
SOULA et al (1990) montrent que les germes les plus souvent
isolés au Mali sont les Klebsiellas (47 %), les
colibacilles (Escherichia coli) (21,9 %), les Proteus (8,9 %)
et les Staphylocoques (8,4 %). En outre, ils observent une
fréquence élevée de résistance de ces germes
(Klebsiellas, Colibacilles, Proteus et
Staphylocoques) à l'ampicilline, au Cotrimoxazole et à
la Doxycycline. Par contre, ils constatent que les quinolones de
première génération conservent une bonne activité.
ALAOUI et al. (1998) montrent que les Escherichia
coli et les Klebsiellas totalisent à eux seuls 69,2 % des
germes isolés dans les ECBU, suivis des Proteus, des
Staphylocoques, des Entérocoques, des
Enterobacter et des Pseudomonas à Rabat au Maroc.
L'étude de la sensibilité des germes aux antibiotiques montre que
si les Klebsiellas restent sensibles à l'ofloxacine et à
la gentamycine, elles montrent cependant une tendance à la
résistance à l'association Amoxicilline-Ac. clavulanique. Le
staphylocoque enregistre lui aussi une résistance remarquée
à l'Oxacilline.
SEMRA et al. (2004) montrent que les germes les plus souvent
isolés en Turquie sont les Escherichia coli (73, 2 %) et
qu'ils sont résistants à l'ampicilline. GOLDSTEIN (2000), montre
qu'en France les germes les plus souvent isolés sont les Escherichia coli (75 %).
Il ressort de ce chapitre que chaque antibiotique a un spectre
utile (ensemble des bactéries sensibles à cet antibiotique) et un
spectre négatif (ensemble des bactéries qui résistent
à cet antibiotique). On peut alors se poser des questions sur
l'importance de l'antibiogramme qui permet de définir le profil de
résistance et de sensibilité des germes aux antibiotiques. La
réponse est simple car au fil du temps, les bactéries
développent des résistances aux antibiotiques pour lesquels elles
sont par nature sensibles. D'après la revue de la littérature, il
apparaît que le sexe est un facteur de risque des infections urinaires et
que Escherichia coli est la bactérie la plus rencontrée
dans les infections urinaires. Nous nous demandons si ces différents
résultats sont confirmés au Cameroun. C'est l'objet des deux
prochains chapitres.
Chapitre III :
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES ECBU AU CENTRE PASTEUR DU
CAMEROUN
L'objectif de ce chapitre est de décrire les
caractéristiques démographiques des patients du CPC en 2007 ayant
effectué les ECBU ainsi que les résultats de ces examens.
I- PRINCIPALES
CARACTÉRISTIQUES DES ECBU AU CENTRE PASTEUR DU CAMEROUN EN 2007
Dans cette section, nous nous attèlerons à
présenter la répartition par sexe et par âge des patients
du CPC ayant effectué en 2007 des ECBU, de même que les
résultats de ces ECBU.
I.1 Caractéristiques
démographiques des patients
En 2007, le nombre de prélèvements des ECBU au
CPC à 6764. Cependant, le fichier obtenu contenait des doublons et la
suppression des doublons a porté la taille de l'échantillon
à 5955. C'est ce dernier fichier (fichier obtenu après
suppression des doublons) qui est utilisé pour les analyses.
Répartition par sexe
La répartition de ces examens est presque identique
selon les deux sexes : 50,3 % des femmes contre 49,7 % des hommes.
Répartition par tranche d'âge
La répartition des ECBU est différente selon
l'âge : 38,9 % et 15,7 % des patients ayant effectué les ECBU
ont respectivement moins de 5 ans et entre 25 et 35 ans. Ainsi, ces patients
sont donc généralement soient des petits enfants, soient des
personnes sexuellement actives.
Influence du sexe et de l'âge
En observant à la fois le sexe et l'âge, nous
constatons que la plupart des hommes ayant fait l'ECBU ont moins de cinq ans
(21,9 %) (Voir tableau 2). Chez les femmes deux groupes sont mis en
évidence : les femmes de 0 à 5 ans et celles
âgées de 25 à 35 ans.
Tableau 2:
Répartition des patients des ECBU du CPC en 2007 selon le sexe
et l'âge (en pourcentage)
|
F
|
M
|
Total
|
[0,5[
|
17
|
21,9
|
38,9
|
[5,15[
|
3,2
|
3,5
|
6,9
|
[15,25[
|
8,3
|
3,9
|
12,2
|
[25,35[
|
10,6
|
5,2
|
15,8
|
[35,45[
|
5
|
4,2
|
9,2
|
[45,55[
|
2,7
|
4,8
|
7,5
|
[55,65[
|
1,8
|
2,9
|
4,7
|
Plus de 65 ans
|
1,7
|
3,2
|
4,9
|
Total
|
50,3
|
49,7
|
100
|
Source : Centre Pasteur du Cameroun,
2008
I.2 Caractéristiques des
résultats des ECBU
Dans l'ensemble des ECBU, 15,3 % sont positifs, 81,2 % sont
négatifs et 3,5 % sont indéterminés. La répartition
des ECBU positifs varie selon le sexe et l'âge.
Le sexe ratio est de 1,3, ce qui signifie que cet examen est
plus positif chez les femmes (56 %) que chez les hommes (44 %). Les
spécialistes expliquent cette différence par la structure de
l'appareil génital de la femme. Notons qu'un rapprochement du sexe et de
l'âge révèle que les femmes de 15 à 45 ans
(sexuellement active) et les hommes de moins de cinq ans et de plus de 45 ans
(risque élevé de prostate) souffrent plus des infections
urinaires (voir graphique 1).
Graphique
1 : Répartition des ECBU positifs du CPC en 2007 selon
le sexe et l'âge
Source : Centre Pasteur du Cameroun,
2008
II- PROFILS
ÉTIOLOGIQUES DES PRINCIPAUX GERMES ET LEURS SPECTRES DE
RÉSISTANCE
Cette section renseigne sur la répartition des
principaux germes identifiés en 2007 chez les patients du CPC souffrant
d'une infection urinaire ainsi que les antibiogrammes des principaux germes
détectés.
II.1 Étiologies des
principaux germes
Parmi les patients infectés, 88,4 % ont un seul germe,
11,2 % ont deux germes et seulement 0,4 % ont trois germes.
Les germes4(*) les plus souvent isolés sont les
Escherichia coli (46,9 %), les Klebsiellas (21,4 %), les
Streptocoques (7,1 %), les Staphylocoques (6,5 %), les
Enterobacter (4 %), les Proteus (3,5 %), le
Citobacter (2,6 %) et les Pseudomonas (2,3 %) (Voir annexe
II pour plus de précision). L'entérobactérie est la
famille de germes la plus souvent isolée (81,6 %). Le type de germes
identifiés diffère selon le sexe et l'âge.
Influence du sexe
Le germe ou famille de germe rencontré chez les malades
des infections urinaires dépend du sexe du malade. Le graphique 2
illustre les disparités qui existent dans la répartition des
principales familles de germes rencontrées chez les malades des
infections urinaires par sexe.
Graphique 2: Répartition des
principaux germes responsables des infections urinaires selon le sexe du malade
Source : Centre Pasteur du Cameroun,
2008
Les germes les plus isolés chez les femmes sont :
les Escherichia coli (56 %), les Klebsiellas (21 %), les
Streptocoques (6 %) et les Staphylocoques (6 %). Chez les hommes,
les germes le plus souvent isolés sont également les
Escherichia coli (37 %), les Klebsiellas (23 %), les
Streptocoques (6 %) et les Staphylocoques (6 %). Cependant, la
proportion de germes isolés varie d'un sexe à l'autre.
Le test de khi-deux5(*) au seuil de 5 % montre que les germes isolés
chez les malades des infections urinaires dépendent du sexe du malade.
En effectuant une Analyse Factorielle des Correspondances (AFC)6(*) sur le tableau de contingence du
sexe et des différents germes isolés, nous observons avec plus de
précision que les Escherichia Coli sont plus isolés chez
les femmes en général. Alors que les Proteus sont plus
fréquents chez les hommes et surtout ceux de 65 ans et plus.
Influence de l'âge
Dans toutes les classes d'âge, les Escherichia
Coli sont les germes les plus isolés. Ils sont suivis des
Klebsiellas. Cependant, d'une manière globale, les germes
isolés et les différentes classes d'âges sont liés.
Le test de khi-deux au seuil de 5 % confirme cette observation. L'AFC
effectuée sur le tableau de contingence de l'âge et des principaux
germes isolés dans les infections urinaires montrent que les
Citrobacter, les Escherichia Coli et les Streptocoques,
les Staphylocoques sont respectivement fréquents chez les
personnes de 55 à 65 ans, de 35 à 45 ans et de 15 à 25 ans
(voir ANNEXE II).
De l'analyse des deux facteurs (sexe et âge), nous
constatons que les femmes sont les plus affectées par les infections
urinaires d'origine bactérienne et la classe la plus concernée
est celle des femmes en activité sexuelle (15-45 ans). Chez les hommes,
ce sont soit les enfants de moins de cinq, soit ceux de plus de 45 ans (risque
de prostate) qui sont les plus touché par les infections urinaires.
II.2 Résistance des
principaux germes aux antibiotiques
Les Escherichia coli7(*) sont résistants à l'Amocixilline
(85,8 %), à la Ticarcilline (85,7 %) et au Cotrimoxazole (bactrim) (85,4
%). Cependant, Ils sont sensibles à la Fosfomycine (97,4 %), à
l'Amikacine (93,6 %), à la Nitrofurentoïne (95 %), à la
Cefalocine (89,1 %), à la Ceftazidime (89,1 %), à la Cefoxitine
(85,7 %) à la Cefixime (85,6 %), à la Netilmicine (79 %),
à la Tobramycine (78,3 %), à la Ciprofloxacine (77,3 %), à
la Norfloxacine (76,2 %), à l'Ofloxacine (73,9 %) et à l'acide
Nalidixique (68,3 %).
Les Klebsiellas sont résistants à
l'Amocixilline (99,7 %), à la Ticarcilline (99 %) et au Cotrimoxazole
(72,6 %). Nous retrouvons ainsi la résistance naturelle des
Klebseillas à l'Amocixilline et à la Ticarcilline. Les
Klebsiellas sont sensibles à la Fosfomycine (94,9 %), à
l'Amikacine (92,6 %), à la Cefoxitine (91,2 %), à la
Ciprofloxacine (79,1 %), à la Norfloxacine (76 %), à l'Ofloxacine
(74,4 %), à la l'acide Nalidixique (72,6 %), à la Cefotaxime
(67,2 %), à la Ceftazidine (65,2 %), à la Cefixime (63,9 %) et
à la Netilmicine (63,2 %).
Les Streptocoques sont très résistants
à la Tétracycline (89,9 %) et au Cotrimoxazole (61,6 %). Ils sont
plus sensibles à la Teicoplanine (97 %), à la Linezolid (97 %),
à la Vancomycine (94,9 %), à la Levofloxacine (84,8 %), à
l'Amocixilline (83,8 %), à la Rifampicine (70,7 %) et à la
Telithromycine (67,7 %).
Les Staphylocoques sont très résistants
à la Pénicilline (89 %) et à la Tétracycline (63,7
%). Ils sont plus sensibles à la Vancomycine (97,8 %), à la
Linezolid (97,8 %), à la Nitrofurantoïne (96,7 %), à la
Teicoplanine (93,4 %), à la Quinupristine-Dalfopristine (92, 3 %),
à la Pristinamycine (92, 3 %), à la Rifampicine (92, 3 %),
à la Telithromycine (87,9 %), à la Lincomycine (85,7 %), à
la Levofloxacine (84,6 %), à la Minocycline (83,6 %), à la
Gentamicine (81,3 %), à la Tobramycine (79,1 %), à
l'Erythromycine (67 %) et à la Kanamycine (61,5 %).
Les Proteus sont résistants à la
Nitrofurentoïne (100 %), à l'Amocixilline (83,6 %) et à la
Ticarcilline (72,7 %). Nous retrouvons ainsi la résistance naturelle des
Proteus à la Nitrofurentoïne. Les Proteus sont
plus sensibles à la Ceftazidine (96,4 %), à la Cefoxitine (94,5
%), à la Cefalotine (90,9 %), à la Cefixime (87,3 %), à la
Cotrimotazole (85,5 %), à l'Amikacine (80 %), à la Ciprofloxacine
(78,2 %), à l'Ofloxacine (76,4 %), à la Netilmicine (76,4 %),
à la Norfloxacine (74,5 %), à la Fosfomycine (72,7 %), à
l'acide Nalidixique (70,9 %), à la Tobramycine (69,1 %), à
l'Amoxicilline-acide clavulanique (67,3 %), à la Cefalotine (65,5 %) et
à la Gentamicine (61,8 %).
D'une manière générale, les
entérobactéries sont résistantes à l'Amocixilline
(91,6 %), à la Ticarcilline (88,4 %) et au Cotrimoxazole (81,2 %). Mais
ces entérobactéries sont sensibles à la Ceftazidime
(Céphalosporine de troisième) (81,7 %), à la Cefotaxime,
(81,9 %) à la Cefoxitine (Céphalosporine de deuxième)
(84,4 %), à l'Amikacine (92,9 %), à la Fosfomycine (94,3 %),
à la Ciprofloxacine (78,5 %), à la Cefixime (76,8 %), à la
Gentamicine (71,1 %), à la Tobramycine (72,4 %), à la
Netilmicine (74,6 %), l'acide Nalidixique (70,2 %), à la Norfloxacine
(74,5 %) et à l'Ofloxacine (77,5 %).
Il ressort de ce chapitre que les femmes seraient plus
exposées aux infections urinaires que les hommes. Peut-on alors dire que
le sexe est un facteur de risque ? Répondre à cette question
fera l'objet principal du chapitre suivant.
Chapitre IV : FACTEURS
DE RISQUES ET RÉSISTANCE DES PRINCIPAUX GERMES AUX ANTIBIOTIQUES
Nous avons observé dans le chapitre
précédent la répartition des ECBU positifs par sexe et par
âge, ainsi que la résistance ou sensibilité des germes les
plus couramment rencontrés aux antibiotiques. Cependant, nous ne pouvons
pas dire directement au vu de nos données si le sexe ou l'âge sont
des facteurs de risque ou pas ou encore identifier les déterminants de
la résistance ou de la sensibilité des principaux germes
rencontrés aux antibiotiques. Pour palier à ces manquements, nous
utiliserons l'approche économétrique avec un modèle de
régression logistique. Dans la suite, nous ferons une
présentation du modèle de régression logistique, puis,
nous spécifierons le modèle, enfin, nous l'appliquerons et
dégagerons des conclusions.
I- PRÉSENTATION DU
MODÈLE DE RÉGRESSION LOGISTIQUE
La différence principale entre le modèle de
régression linéaire et le modèle de régression
logistique réside essentiellement dans le type de la variable à
expliquer. La variable dépendante d'un modèle de
régression linéaire est quantitative, alors que celle d'un
modèle de régression logistique est qualitative. La variable
dépendante d'un modèle de régression logistique prend deux
modalités ; par exemple, la variable sexe peut prendre, pour un
individu, les valeurs masculin et féminin, dans notre cas, la
variable résultat peut prendre les valeurs positif et
négatif. Ces variables qualitatives, qui prennent deux valeurs,
sont dites dichotomiques. Comme nous le verrons dans la suite, ces
valeurs sont généralement codées en 0 et 1.
I.1 Justification du choix du
modèle de régression logistique binaire
L'on ne saurait, dans le cas d'une variable dépendante
dichotomique, utiliser un modèle de régression linéaire
pour plusieurs raisons :
· si l'on utilisait le modèle de régression
linéaire, l'on exprimerait une variable dichotomique en fonction de
variables continues, ce qui n'a déjà pas de sens ;
· si même la variable dépendante
était codée en 0 et 1, graphiquement, l'on obtiendrait deux
droites parallèles, au lieu d'une droite que l'on chercherait à
faire passer le plus proche possible de tous les points du nuage.
· dans cet ordre d'idées, la variable
dépendante prenant deux valeurs, il en serait de même des
perturbations, ce qui ne permettrait pas de faire l'hypothèse de
normalité.
· le codage de la variable à expliquer est
arbitraire, ce qui signifie qu'au lieu des valeurs 0 et 1, l'on aurait pu
choisir les valeurs 0 et 2 par exemple, ce qui changerait la valeur de la
constante, rendant cette dernière non interprétable ;
· etc8(*).
S'il est vrai que le modèle régression
logistique permet d'expliquer une variable dichotomique par une ou plusieurs
variables quantitatives et qualitatives, comment se formule-t-il ?
I.2 Formulation du
modèle et aide à l'interprétation des résultats du
modèle9(*)
La variable étant qualitative, et n'admettant donc
aucune échelle de mesure naturelle, l'on modélise en fait la
probabilité qu'a la variable dépendante de prendre l'une ou
l'autre de ses valeurs possibles. Il convient donc de trouver un moyen de
représenter la probabilité qu'a la variable dépendante de
prendre l'une ou l'autre de ses valeurs. L'on la représente
intuitivement par une fonction de répartition. Ainsi, l'on parle de
modèle de « régression » parce qu'il y a une
variable dépendante et des variables explicatives, et
« logistique » lorsque la fonction de répartition de
la loi logistique est utilisée. L'on peut, en effet, utiliser d'autres
fonctions de répartition. L'utilisation de la fonction de
répartition d'une loi normale donne lieu au modèle de
régression normal ou modèle probit. Le modèle de
régression logistique est encore appelé modèle
logit. L'on choisit généralement de coder la variable
explicative en 0 et 1, c'est-à-dire
La modalité prise par y dépend d'un certain
nombre de facteurs, notamment, dans notre cas, le sexe du patient, l'âge
du patient.
De même, pour la sensibilité des principaux
germes aux antibiotiques, on peut coder :
La modalité prise par Z dépend d'un certain
nombre de facteurs, notamment, dans notre cas, le sexe du patient, l'âge
du patient, le nombre de germe identifié chez le patient.
Les coefficients, dans le modèle de régression
logistique sont généralement estimés par la méthode
du maximum de vraisemblance10(*).
Les coefficients en eux-mêmes ne sont pas
interprétables. L'intérêt du modèle logit
réside dans la transformation des coefficients afin d'obtenir des Odds
Ratio (OR (rapport des cotes), dont l'interprétation est pertinente.
Pour une variable explicative qualitative à deux
modalités, codées en 0 /1, si et désignent respectivement la probabilité de prendre les
valeurs 1 et 0 respectivement, l'OR est obtenu par la formule . Dans le cadre de cette étude, il peut par exemple être
égal au quotient des chances qu'a un homme d'avoir un ECBU positif (, si désigne la probabilité pour un homme d'avoir un ECBU
positif) aux chances d'une femme d'avoir un ECBU positif (, si désigne la probabilité pour une femme d'avoir un ECBU
positif).
D'une manière générale, l'OR d'une
variable dont le coefficient estimé11(*) est â est .
Le risque relatif, quant à lui est . L'on assimile quelques fois l'OR au risque relatif.
Les estimations seront faites à l'aide du logiciel
SPSS. Ce logiciel estime d'abord le modèle avec constante uniquement et
par la suite, introduit progressivement des variables. L'on peut alors
observer, à travers le R-deux du modèle, si l'introduction d'une
variable accroît le pouvoir prédictif du modèle.
II-PRÉSENTATION ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Dans cette section, il est question de spécifier les
modèles, de les estimer et de commenter leur qualité et enfin de
les interpréter.
II.1 Facteurs de risque
Dans le cadre de notre étude, la variable à
expliquer est le résultat (résultat de l'ECBU, qui prend la
valeur 1 pour les patients ayant un ECBU positif et la valeur 0 pour les
patients ayant un ECBU négatif). Les variables explicatives sont le sexe
du patient (sexe) et son âge (age).
La variable sexe, qualitative, prend les valeurs 1
pour masculin et 2 pour féminin.
Le logiciel SPSS a introduit dans le modèle,
successivement et dans cet ordre, les variables suivantes : sexe
et age. Ce logiciel effectue la régression par étapes,
et introduit à chaque étape, dans le modèle, la variable
la plus significative. L'estimation s'est faite en quatre étapes. A
l'issu de la quatrième étape, les variables age et sexe sont
significatives au seuil de 5 % (voir annexe....). Le modèle
prédit la variable dépendante dans 84,7 % des cas.
Comme nous l'avons vu dans la section
précédente, les OR sont calculés, pour chaque variable,
à partir d'une variable de référence. La modalité
de référence dans le cas de la variable sexe est la
modalité Masculin et dans le cas de la variable age, c'est
plutôt la classe d'âge 45 ans et plus (risque élevé
de la prostate).
Le sexe est très déterminant dans la
positivité des ECBU. L'OR pour la modalité Feminin de la
variable sexe est de 1,445 et est significatif au seuil de 5 %. Cet OR montre
que la probabilité qu'une femme soit atteinte d'une infection urinaire
est 1,445 fois plus que la probabilité qu'un homme soit atteint d'une
infection urinaire. En d'autres termes, la probabilité que le
résultat de l'ECBU soit positif augmente de 44,5 % lorsque le patient
est une femme.
L'âge est également déterminant dans la
positivité des ECBU. Les OR pour les classes d'âge [5,15[,
[15,25[, [25,35[ et [35,45[ sont respectivement de 0,346, 0,547, 0,552 et de
0,503. Ces OR sont tous significatifs au seuil de 5 % donc
interprétables. Seul l'OR de la modalité [0,5[ n'est pas
interprétable car il n'est pas significatif au seuil de 5 %. Ainsi, la
probabilité que l'ECBU d'une personne âgée entre 5 et15 ans
soit positif est 0,346 fois la probabilité que celle-ci soit
âgée de 45 ans et plus. Cette probabilité est de 0,547 pour
une personne âgée entre 15 et 25 ans, de 0,552 pour ne une
personne âgée entre 25 et 35 ans et 0,503 pour une personne
âgée entre 35 et 45 ans. En d'autres termes, le risque de
positivité de l'ECBU diminue respectivement de 65,3 %, 45,3 %, 44,8 % et
49,7 % lorsque le patient est dans la classe d'âge [5,15[, [15,25[,
[25,35[ et [35,45[, ceci par rapport à un patient de 45 ans et plus
(Voir annexe III).
Ainsi, le sexe et l'âge sont des facteurs de risque des
infections urinaires : le risque d'une infection urinaire est plus
élevé chez les femmes et chez les personnes de 45 ans et plus.
II.2 Facteurs explicatifs de la
sensibilité des germes aux antibiotiques
Dans cette sous section, nous étudions les facteurs
explicatifs de la sensibilité des antibiotiques les plus sensibles aux
entérobactéries. Il s'agit de la Fosfomycine, de l'Amikacine, de
la Cefoxitine, de la Cefotaxime, de la Ceftazidime et de la Ciprofloxacine.
Dans le cadre de notre étude, la variable à expliquer est la
sensibilité de l'antibiotique pour un patient (sensibilité prend
1 si l'antibiotique en question est sensible et 0 sinon). Les variables
explicatives sont le sexe du patient (sexe), son âge
(age) et le nombre de germes qu'il porte.
Le logiciel SPSS a introduit dans les modèles,
successivement et dans cet ordre, pour chaque antibiotique, les variables
suivantes : sexe, nombre de germe et age. Ce logiciel effectue la
régression par étapes, et introduit à chaque étape,
dans le modèle, la variable la plus significative. L'estimation s'est
faite en quatre étapes.
En ce qui concerne la sensibilité de la Fosfomycine,
toutes les variables explicatives sont significatives à l'issu de la
quatrième étape et le modèle prédit la variable
dépendante dans 94,3 % des cas. Cependant, seuls les coefficients de la
variable nombre de germe et des modalités feminin de la
variable sexe et la classe [25,35 [ de la variable age sont
interprétables car ils sont tous significatifs au seuil de 5 %. Le
modèle montre que la probabilité que la Fosfomycine soit sensible
est 2,3 fois plus importante chez une femme que chez un homme. Aussi,
observe-t-on que la probabilité que la Fosfomycine soit sensible diminue
quand le nombre de germes isolés chez les malades augmente. Pour ce qui
est de l'âge, la probabilité que la Fosfomycine soit sensible est
0,332 fois moins importante chez une personne de 25 à 35 ans que chez
une personne 45 ans et plus.
Les raisonnements analogues montre que les sensibilités
de la Cefoxitine, de la Cefotaxime, de la Ceftazidime et de la Ciprofloxacine
augmentent lorsque le malade est une femme, diminuent avec le nombre de germes
isolés chez le malade et sont également plus fortes dans
certaines classes d'âge (voir ANNEXE III).
Cependant, la sensibilité de l'Amikacine ne
dépend ni du sexe, ni de l'âge, ni du nombre de germes
isolés.
Toutefois, notons que la variable nombre de germes
isolés chez le malade est une variable ex post, donc ne nous
intéresse pas dans un traitement empirique. Cette variable peut
dépendre d'un certains nombre de facteurs tels milieu du patient
(hospitalier ou extra hospitalier), porteur de sonde ou non qui, dans la
littérature sont des facteurs de résistance des germes aux
antibiotiques. Mais ces données ne sont pas disponibles au CPC. Ainsi,
le fait que la sensibilité des antibiotiques diminue quand le nombre de
germes isolés chez le malade augmente montre bien que même dans le
cadre de notre étude, cette sensibilité pourrait être
influencée par le milieu de résidence du patient.
En somme, le sexe et l'âge sont à la fois les
facteurs de risque et des facteurs explicatifs de la sensibilité des
germes aux antibiotiques.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Ce rapport sanctionne le stage académique de trois mois
que nous avons effectué au Centre Pasteur du Cameroun du 03 mars au 31
mai 2008. Dans le cadre de ce stage, nous avons effectué une
étude portant sur la bactériologie des infections urinaires au
Centre Pasteur du Cameroun. L'objectif principal de cette investigation est de
proposer des éléments à prendre en compte dans une
antibiothérapie empirique pour le traitement des infections urinaires au
Cameroun. Nous avons exploité la base de données des analyses
médicales du CPC. Base dans laquelle nous avons extrait tous les
dossiers des patients du CPC en 2007 ayant fait un ECBU.
L'importance de cette étude provient du fait que les
profils étiologiques et de sensibilité des germes responsables
des infections urinaires d'origine bactérienne sont susceptibles de
varier dans le temps et dans l'espace.
De notre travail, il ressort notamment que le sexe est un
facteur de risque des infections urinaires d'origine bactérienne au
CPC: les femmes plus touchées surtout celles à l'âge de
procréer. Les hommes quant à eux, ils font
généralement les infections urinaires soit avant 5 ans, soit
après 45 ans (âge à partir duquel les hommes
présentent un risque élevé d'être malade de la
prostate).
Les familles de germes les plus souvent isolées sont
les entérobactéries (81,6 %) et les espèces les plus
souvent isolées sont les Escherichia coli (46,9 %) ou celles de
la famille des Klebsiellas (21,4 %). Les Escherichia coli
sont plus souvent isolés chez les femmes et les Proteus chez
les hommes et surtout ceux 65 ans et plus.
D'une manière générale, les
Entérobactéries sont résistantes à l'Amocixilline
et à la Ticarcilline et sensibles aux Céphalosporines de
deuxième et troisième génération, à
l'Amikacine, à la Fosfomycine, à la Ciprofloxacine et à
l'Ofloxacine.
De cette étude ressort les recommandations
suivantes :
Ü pour améliorer la recherche en
épidémiologie au LAM du CPC, le logiciel d'analyse
médicale doit être amélioré et le personnel du
secrétariat médical mieux formé à la
saisie;
Ü l'Amoxicilline, Ticarcilline et le cotrimoxazole sont
des antibiotiques à déconseiller en première intention
pour le traitement empirique des infections urinaires d'origine
bactériennes ;
Ü dans un traitement empirique des infections urinaires
d'origine bactériennes, les céphalosporines de deuxième et
troisième génération, l'Amikacine, la Fosfomycine, la
Ciprofloxacine à la Cefixime, la Gentamicine, la Tobramycine, la
Netilmicine, l'acide Nalidixique, la Norfloxacine et l'Ofloxacine peuvent
être conseillées en première intention (en tenant compte
d'autres paramètres comme la disponibilité au niveau du site
d'infection, le spectre plus ou moins étroit, la forme
d'administration : orale ou par injection.....etc).
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
ACAR, J. et al. (1995), «Décision en maladies
infectieuses», Vigot, 1ère édition ;
ALAOUI, A.S. et al. (1998), « Examen
cytobactériologique urinaire en milieu
extrahospitalier », Biologie infectiologie, Tome
IV-N°1 ;
DUPEYRON, C. (1999), «Examen
Cytobactériologique des Urine», Développement et
Santé, n°141, juin ;
DUVAL, J.et SOUSSY, C. (1990), «Bases
bactériologiques pour l'utilisation des antibiotiques»,
Masson, 4ème édition ;
GOBERNADO, M. (2007), «Antimicrobial susceptibility
of clinical escherichia coli isolates from uncomplicated cystitis in women over
a 1-year period in Spain», REV ESP QUIMIOTERAP;
GOLDSTEIN (2000), « Antibiotic susceptibility of
bacterial strains isolated from patients with community-acquired urinary tract
infection in France », Microbiology infection disease,
Springer-Verlag;
GOURIEROUX, C. (1989),
« Économétrie des variables
qualitatives », Economica, 2e édition, Paris;
SEMRA, K et al. (2004), «Increasing antimicrobial
resistance in escherichia coli isolates from community-acquired urinary tract
infections during 1998-2003 in Manisa, Turkey»;
SOULA, G.S. et al. (1990), « Étude
bactériologique des infections urinaires à Bamako :
Orientation pratique », médecine d'Afrique noire,
N°37 ;
ANNEXES
ANNEXE I :
Tableaux
Tableau
3 : Répartition des germes rencontrés dans les
ECPU au CPC
Germes
|
Fréquence (%)
|
Escherichia coli
|
46,9
|
K.pneum.pneumoniae
|
20,3
|
Streptococcus spp
|
6,1
|
Proteus mirabilis
|
3,2
|
Staph.epidermidis
|
2,9
|
Ps.aeruginosa
|
2,1
|
Morganella morganii
|
1,9
|
Staph.saprophyticus
|
1,8
|
Enterobacter cloacae
|
1,8
|
Staph.aureus
|
1,5
|
Citrobacter freundii
|
1,4
|
Citrobacter koseri
|
1,1
|
Str.agalactiae
|
1,0
|
Aci.calcoaceticus
|
0,9
|
Ent.aerogenes
|
0,8
|
Enterobacter spp
|
0,8
|
Entero.faecalis
|
0,6
|
Providencia rettgeri
|
0,6
|
Klebsiella oxytoca
|
0,6
|
Salm.typhimurium
|
0,4
|
K.ornithinolytica
|
0,4
|
Morg.morg.morganii
|
0,4
|
Salmonella spp
|
0,4
|
Staphylococcus spp
|
0,4
|
Steno.maltophilia
|
0,3
|
Proteus vulgaris
|
0,2
|
Serratia marcescens
|
0,2
|
Chryseomonas luteola
|
0,2
|
Aci.baumannii
|
0,1
|
K.pneum.ozaenae
|
0,1
|
Ps.fluorescens
|
0,1
|
Proteus penneri
|
0,1
|
Pseudomonas spp
|
0,1
|
Enterococcus spp
|
0,1
|
Salm.enteritidis
|
0,1
|
Pseudomonas putida
|
0,1
|
Serratia odorifera
|
0,1
|
Source : Centre Pasteur du Cameroun,
2008
Tableau 4: Profil de
résistance d' Escherichia coli aux antibiotiques (en %)
Antibiotique
|
I
|
R
|
S
|
AMO
|
1,8
|
85,8
|
12,4
|
AMC
|
25,6
|
51
|
23,4
|
TIC
|
0,5
|
85,7
|
13,8
|
CFT
|
45
|
26,6
|
28,4
|
CA1
|
100
|
0
|
0
|
CXT
|
6,4
|
7,9
|
85,7
|
CTX
|
3
|
7,9
|
89,1
|
CFM
|
0,4
|
14
|
85,6
|
FOS
|
0
|
2,6
|
97,4
|
CAZ
|
8
|
2,9
|
89,1
|
GEN
|
1,4
|
19,1
|
75,5
|
TOB
|
0
|
21,7
|
78,3
|
NET
|
1,4
|
19,6
|
79
|
AKN
|
3
|
3,4
|
93,6
|
TSU
|
0,6
|
85,4
|
14
|
FUR
|
4,5
|
0,5
|
95
|
NAL
|
0
|
31,7
|
68,3
|
OFL
|
0
|
23,1
|
76,9
|
NOR
|
0,9
|
22,9
|
76,2
|
CIP
|
0,5
|
22,2
|
77,3
|
Source : Centre Pasteur du Cameroun,
2008
Tableau
5 : Répartition des principaux germes isolés
dans les ECBU au CPC en 2007 en fonction de l'âge et du sexe
Source : Centre Pasteur du Cameroun,
2008
ANNEXE II : Tests de
khi-deux et graphiques de l'AFC
Tableau
6 : Résultat du test de khi-deux effectué sur
Sexe et les principaux germes isolés dans les ECBU au CPC en 2007
Source : Sortie SPSS
Tableau
7 : Résultat du test de khi-deux effectué sur
age et les principaux germes isolés dans les ECBU au CPC en 2007
Source : Sortie SPSS
Graphique
3 : Résultat l'AFC effectuée sur sexe et les
principaux germes isolés dans les ECBU au CPC en 2007
Source : Sortie SPAD
Graphique
4 : Résultat l'AFC effectuée sur age et les
principaux germes isolés dans les ECBU au CPC en 2007
Source : Sortie SPAD
ANNEXE III : Tableaux
récapitulatifs de l'estimation des paramètres du modèle de
régression logistique
Tableau
8 : Estimation des coefficients des facteurs de risque des
infections urinaires
Source : Sortie SPSS
Tableau
9 : Estimation des coefficients des facteurs explicatifs de
la sensibilité des principaux germes isolés dans les infections
urinaires au CPC en 2007 à la Fosfomycine
Source : Sortie SPSS
Tableau
10 : Estimation des coefficients des facteurs explicatifs de
la sensibilité des principaux germes isolés dans les infections
urinaires au CPC en 2007 à l'Amikacine
Source : Sortie SPSS
Tableau
11 : Estimation des coefficients des facteurs explicatifs de
la sensibilité des principaux germes isolés dans les infections
urinaires au CPC en 2007 à la Cefotaxime
Source : Sortie SPSS
Tableau
12 : Estimation des coefficients des facteurs explicatifs de
la sensibilité des principaux germes isolés dans les infections
urinaires au CPC en 2007 à la Cefixime
Source : Sortie SPSS
Tableau
13 : Estimation des coefficients des facteurs explicatifs de
la sensibilité des principaux germes isolés dans les infections
urinaires au CPC en 2007 à la Ceftazidime
Source : Sortie SPSS
Tableau
14 : Estimation des coefficients des facteurs explicatifs de
la sensibilité des principaux germes isolés dans les infections
urinaires au CPC en 2007 à la Ciprofloxacine
Source : Sortie SPSS
ANNEXE IV :
Organigramme du CPC
Bureau Assurance Qualité
Secrétariat de Direction
Annexe et Antenne
DGA
Direction Générale
Conseil d'Administration
Direction des Affaires Administratives et
Financières
Unité de recherche en santé publique et
en environnement
Unité de Biologie Clinique
Comité Scientifique
MINSANTE
Graphique 5: Organigramme du centre
Pasteur du Cameroun
Service comptabilité et finances, Service des ressources
humaines, Informatique, Communication et Relation publique, Documentation
LAM (Bactériologie, Biochimie, Parasitologie,
Hématologie, Sérologie, Laverie, Préparation), Centre de
vaccination
Virologie, Mycobactériologie, Hygiène,
Environnement, Épidémiologie
Source : Centre Pasteur du Cameroun,
2008
ANNEXE V : Les
encadrés
Encadré1 : Test du khi2
Le test d'indépendance du Khi2 permet de
déterminer si deux questions qualitatives son indépendantes ou
non, ou autrement dit, si les réponses de l'une conditionnent les
réponses de l'autre. Il ne permet toutefois pas de connaître le
sens de la dépendance. Ce test s'applique sur un tableau de contingence,
expression qui désigne le tableau de croisement des deux variables
catégorielles. Le principe est de calculer l'écart entre la
distribution obtenue et une distribution théorique que l'on obtiendrait
si les deux variables étaient totalement indépendantes. Cet
écart nous permet d'accepter ou de rejeter l'hypothèse
d'indépendance H0.
noij = effectif observé de la modalité i de la
variable A et la modalité j de la variable B.
ntij = effectif théorique de la modalité i de la
variable A et la modalité j de la variable B.
Pour interpréter, on se réfère à
la table du Khi2 qui présente les valeurs (cases de la table) ayant une
probabilité donnée d'être dépassées (en
colonne), selon différents degrés de liberté (en
ligne).
- La probabilité est notre seuil ou marge d'erreur que
nous nous fixons (en général á%).
- Le nombre de degré de liberté (noté
ddl) correspond à :
ddl = (Nombre de lignes (n) - 1) x (Nombre de colonnes (m) -
1)
En regardant la case qui correspond à la colonne
á/100 et à la ligne ddl, on trouve Cá.
Si khi2<Cá, alors on ne rejette pas H0 et on
considère alors que les deux variables sont indépendantes.
Si khi2>Cá, alors on rejette H0 et on
considère alors que les deux variables sont dépendantes.
NB : Ce test permet juste de voir
s'il y a indépendant ou pas entre deux variables qualitatives, mais
n'explique pas le sens du lien lorsqu'il existe. Pour l'appliquer l'effectif
observé (contenu d'une cellule du tableau de contingence
résultant du croissement des deux variables qualitatives) doit
être supérieur à 5.
Encadré 2 :
Généralités sur l'AFC
L'AFC est une technique d'analyse de données de la
catégorie des analyses factorielles, ayant pour objet d'étude des
proximités entre les modalités d'une variable qualitative A
(modalités en ligne) et celles d'une autre variable qualitative B
(modalités en colonne). Elle s'applique sur le tableau de convergence
résultant du croissement des deux variables.
Pour son interprétation, on doit d'abord choisir le
nombre d'axes factoriels.
Pour interpréter les résultats de l'AFC, on
utilise les indicateurs suivants :
- La contribution absolue d'un point à l'inertie totale
(CRT) : C'est la part de l'énergie imputable au point, soit par
exemple, pour un individu,
- La qualité de représentation d'un individu i
sur le sous-espace de dimension l (QLT),
- La qualité de représentation de l'individu i
sur le áième axe factoriel (COS2)
; ;
Encadré 2 (Suite)
est la projection de l'individu i sur l'axe á
: Distance entre l'individu et l'individu moyen G
La particularité de l'AFC vient des relations de
positionnement mutuel qui la fondent et l'interprétation des
positionnements mutuels est très intuitive. Une modalité i de la
variable A attire d'autant plus une modalité j de la variable B que la
part de la modalité i est grande dans la colonne j. Mais ce n'est pas
parce que j est proche de i que c'est nécessairement i qui l'a
attiré là, sa position peut résulter d'attractions
diverses. Le seul endroit où l'équivoque n'est pas permise est
éventuellement au bord du nuage.
NB : La condition
nécessaire pour effectuer l'AFC sur le tableau de contingence
résultant de deux variables qualitatives X et Y est que ces deux
variables ne soient pas indépendant. Pas exemple, un test de khi-deux
effectué sur X et Y doit rejeter l'hypothèse
d'indépendance entre X et Y.
ANNEXE VI :
Estimations des coefficients du modèle logistique et tests
La vraisemblance
Le seuil de tolérance peut être introduit dans un
modèle linéaire de la forme suivante :
Les perturbations sont supposées indépendantes,
de moyenne nulle et sont telles que suit une loi de fonction de répartition F, où ?? est un
paramètre positif. On peut alors déduire des équations
(15) et (16) que :
z) = P (
Où est la probabilité que l'individu soit pauvre dans notre cas.
La vraisemblance peut alors être obtenue, vue
l'hypothèse d'indépendance :
= (*)
Le codage 0/1 a l'avantage de permettre comme valeur de
l'espérance de la variable dépendante la probabilité
p : . Toutefois, il n'influence pas les résultats des estimations
puisque la vraisemblance s'exprime en fonction de la probabilité p, et
le modèle de régression logistique peut d'ailleurs
s'écrire sous la forme d'un modèle de régression
linéaire, de la façon suivante :
, sauf que ce dernier modèle est non linéaire et les
perturbations ne suivent pas une loi normale (Taffé, 2004).
Dans le cas du modèle logit, la fonction de
répartition F est celle de la loi logistique :
Les Tests
Les coefficients, dans le modèle de régression
logistique sont généralement estimés par la méthode
du maximum de vraisemblance, la vraisemblance étant obtenue tel
qu'à l'équation (*).
Pour tester la significativité des coefficients, l'on
utilise généralement le test de Wald ; l'on teste : contre tel que . La statistique de Wald s'écrit alors .
= avec = et
L'on peut également utiliser, pour tester la
significativité des coefficients, le rapport de vraisemblance :
où et sont respectivement la vraisemblance évaluée sous la
contrainte et la vraisemblance non contrainte ; LR .
* 1 GOBERNADO (2007) ,
ALAOUI (1998) et SOULA (1990)
* 2 GOLDSTEIN (2000), SEMRA
(2004), ALAOUI (1998) et SOULA (1990)
* 3 Recommandation du
laboratoire de Bactériologie FINCK/FORAY
* 4 Voir ANNEXE I pour plus de
détails
* 5 Voir encadré 1
(ANNEXE V) pour éléments de compréhension du test et
ANNEXE II pour résultats du test
* 6 Voir encadré 2
(ANNEXE V)
* 7 Voir ANNEXE I
* 8 Pour plus de
détails, voir par exemple GOURIEROUX (1989).
* 9 Voir ANNEXE VI pour
estimation des coefficients du modèle et les tests sur les
paramètres
* 10 Voir annexe 9.
* 11 Pour la méthode
d'estimation et les tests, voir annexe.
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