Introduction
S'inquiétant de la situation conflictuelle que vivait
le monde, Dag Hammarjköld, premier Secrétaire Général
des Nations Unies tenait ces propos : « Le problème des
réfugiés sera pour nous, je le crains un problème
éternel à moins que le monde ne devienne pacifique. »
Aujourd'hui cette situation a empiré davantage.
Presqu'aucun continent n'est épargné de la
violence et de la barbarie, entraînant par ailleurs un déplacement
à grande échelle de populations vulnérables
composées en majorité de femmes et d'enfants vers d'autres
endroits plus paisibles. Cet exode massif engendre des conséquences
sociales néfastes comme la famine, les maladies, l'éclatement des
communautés et la dispersion des familles, etc.
L'Afrique, du fait de son instabilité politique reste
le continent le plus touché de la planète par ce
phénomène. S'y ajoute sa situation de précarité
économique qui fait dire à certains spécialistes que
l'Afrique constitue la poudrière du monde.
Pour faire face à cette situation désastreuse,
l'Organisation des Nations Unies (ONU) a décidé de la mise sur
place d'un Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
(HCR) en vue de la prise en charge socio-économique de cette couche de
la population défavorisée.
Cependant, malgré les efforts qu'elle accomplit, cette
institution spécialisée reste largement handicapée par son
caractère discriminatoire : elle ne prend en compte que ceux ou
celles qui sont reconnus officiellement comme réfugiés par les
autorités du pays d'accueil. Ce statut de réfugié ne
s'obtient qu'après de longues procédures pouvant s'étendre
sur six mois au moins voire des années comme c'est le cas au
Sénégal.
Devant cette situation d'attente les demandeuses et demandeurs
d'asile vivent des périodes difficiles d'autant plus qu'il s'agit d'une
nouvelle vie qui recommence.
C'est la raison pour laquelle, dans ce présent
mémoire, nous nous proposons d'analyser les conditions de vie des femmes
demandeuses d'asile vivant à Dakar en nous appuyant sur le comité
des femmes réfugiées et demandeuses d'asile au
Sénégal (C.F.R.D.A.S.)
D'abord, dans un premier temps, il s'agira de présenter
la situation actuelle de la question des réfugiés, demandeurs
d'asile et personnes déplacées dans le monde, la justification du
choix du sujet, le cade conceptuel et les objectifs de la recherche à
travers la problématique.
Au niveau de la méthodologie, il sera traité
l'univers de l'étude, ensuite la population parent, puis la
stratégie de recherche et enfin les limites et difficultés
rencontrées.
La troisième partie consacrée à l'analyse
et à l'interprétation des données va aborder les
conditions de vie des femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar à
travers leur logement, leur santé, l'éducation de leurs enfants,
leur travail, leur habillement et leur nourriture. Aussi des suggestions et
recommandations pouvant apporter des solutions à ces difficultés
y sont étudiées de même que le rôle du travailleur
social dans la recherche de solutions à ces difficultés.
Cette partie porte successivement sur la position du
problème, la justification du choix du sujet, la revue de la
littérature, le cadre conceptuel et les objectifs de la recherche
1.1 POSITION DU PROBLEME
Tout au long de l'histoire, l'oppression et les catastrophes
écologiques et économiques ont fait fuir des populations loin de
leurs patries.
Dans les temples bibliques, les Israélites
réduits en esclavage avaient fuient l'Egypte. Au 15ème
siècle, les maures et les juifs pourchassés par l'inquisition ont
été expulsés d'Espagne.
Pendant la deuxième guerre mondiale, 07 millions de
juifs et d'autres populations persécutées par les Nazis se
réfugient hors de leur pays de résidence.
Jusqu'à début du 20ème sicle,
les réfugiés qui dépendaient pour leur survie de l'aide de
groupes privés ne possédaient ni protection légale, ni
droits.
Depuis la fin de la première guerre mondiale, diverses
organisations ont été crées pour protéger et porter
secours aux réfugiés.
La Société Des Nations (S.D.N.) crée
d'abord un Haut Commissariat aux Réfugiés en 1921. (Robert
SALOMON, 1963).
En 1933, avec l'arrivée du dictateur Hitler au pouvoir
qui entraîna l'exode massif des juifs et de ses adversaires politiques,
le conseil de la S.D.N. fut dans l'obligation de créer un Haut
Commissariat pour les réfugiés « Israélites et
autres » provenant d'Allemagne (ibid.,1963).
L'ampleur de la barbarie Hitlérienne aboutit à
la création d'un Comité Intergouvernemental pour les
Réfugiés (C.I.R.) qui se charge d'organiser le déplacement
des personnes contraintes de quitter les territoires sous domination Allemande
et leur réinstallation.
Le 09 Novembre 1943, un accord signé à
Washington par 44 Etats des Nations Unies crée un nouvel
organisme : « l'Administration des Nations Unies pour le Secours
et la Reconstruction » ou U.N.R.R.A (United Nations Relief and
Réhabilitation administration). Il a pour but de
« préparer, coordonner, exécuter ou arranger les
mesures nécessaires, pour apporter secours aux victimes de la guerre
dans toute région placée sous contrôle de l'une quelconque
des Nations Unies (acte constitutif)
Suite à la création de l'Etat d'Israël en
1948 et des guerres Israélo - Arabes qui s'ensuivent, l'Assemblée
Générale des Nations Unies décide de la mise sur pied, le
08 décembre 1949 de l'Office de Secours et de Travaux des Nations Unies
pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche Orient dont le
titre anglais est en abrégé U.N.R.W.A. La zone d'intervention de
l'U.N.R.W.A couvre le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et la bande de Gaza.
(Narentinoudjou, 2006)
Grâce à l'ampleur du phénomène des
réfugiés lié à l'éclatement des foyers de
tensions un peu partout dans la planète, en 1949, l'Assemblée
Générale des Nations Unies crée un Haut Commissariat pour
les Réfugiés (HCR). Une résolution du 14 décembre
1954 en fixe le statut. D'après l'article premier, il
« assume les fonctions de protection internationale ... et de
recherche des solutions permanentes au problème des
réfugiés en aidant les gouvernements et (......) les
organisations privées à faciliter le rapatriement librement
consenti de ces réfugiés ou leur assimilation dans de nouvelles
communautés nationales ».
En droit international, la situation des
réfugiés a fait l'objet de la convention de Genève du 28
juillet 1951 « relative au statut des
réfugiés » ainsi que le protocole relatif au statut des
réfugiés datant de 1967.
De la même façon les quatre conventions de
Genève de 12 Août 1949 constituent avec leurs protocoles
additionnels le corpus principal du droit humanitaire international :
Regroupement des familles dispersées, protection des femmes, protection
des enfants.
A la lumière de ce bref historique, il convient de
souligner qu'il existe un arsenal d'instruments juridiques universels
destinés à assurer la protection des réfugiés, des
personnes apatrides, des demandeurs d'asile et autres personnes
déplacées. Cependant malgré ces dispositions, la question
des réfugiés reste entière et a même tendance
à empirer. Il y a environ 50 millions de déracinés dans le
monde (réfugiés ayant trouvé asile dans un autre pays ou
personnes déplacées à l'intérieur de leur propre
pays) dont 75 à 80 % sont des femmes et des enfants
(Réfugiés, 2006).
Au début de l'année 2002 , le nombre de
personnes relevant du mandat du H.C.R était de 19,8 millions dont 12
millions de réfugiés, 6,3 millions de personnes
déplacées, 940.800 demandeurs d'asile et 462.700 rapatriés
avec un budget d'un milliard deux millions de dollars. (Réfugiés,
2006).
En 2005, il y a environ 13,5 millions de
réfugiés dans le monde dont environ la moitié
étaient des femmes et 773.500 demandeurs d'asile (FNUAP).
Les femmes s'enfuient souvent parce qu'elles ont
transgressé leur rôle social, les normes qu'on leur attribuait, ou
bien elles ont été persécutées et victimes de
violences en raison de leur sexe ou encore les combattants les maltraitent pour
les inciter à donner des renseignements sur le lieu ou se trouve un
membre de leur famille.
Dans les camps de réfugiés comme dans les zones
de conflits les femmes et les filles sont souvent victimes de violences
sexuelles et les enfants enrôlés dans les armées aussi bien
par les forces gouvernementales que par les rebelles. Ainsi, le viol est devenu
une véritable arme de guerre. L'explication est peut-être que la
femme est l'honneur de l'homme et de la communauté toute entière
(Turshen et Twagiramariya, 2001).
C'est pourquoi le statut de la cour pénale
internationale adopté en 1998 habilite la cour à juger les
auteurs d'un large éventail de crimes dont le viol, l'esclavage, la
prostitution forcée et la grossesse imposée. Au début du
nouveau millénaire, une résolution des Nations Unies engageait
les gouvernements à protéger les femmes des violences et abus
commis en temps de guerre et les inclure dans les négociations de paix
ultérieures (« Réfugiés », 2002).
Au niveau régional, la cour interaméricaine et
la cour Européenne des droits de l'homme ont statué que les
violences sexuelles et le viol en situation de conflit armé
constituaient des violations des traités relatifs aux droits de
l'homme.
Auparavant, le programme d'action adopté à
Beijing en 1995 lors de la quatrième conférence mondiale sur les
femmes a déterminé les conséquences des conflits
armés sur les femmes comme un domaine critique requérant une
action de la part des gouvernements et de la communauté internationale
out en mettant l'accent sur la nécessité de promouvoir une
participation égale des femmes à la résolution des
conflits au niveau de la prise de décision.
Le continent africain n'est pas épargné par ce
triste phénomène. En janvier 2003, il comptait quelque 15
millions de réfugiés, de déplacés internes et
autres personnes déracinées (H.C.R ,2003).
A partir de la fin des années 50, la
décolonisation en Afrique a provoqué une série de conflits
se traduisant par d'importants déplacements de populations en
Algérie, au Mozambique, en Guinée Bissau...
Depuis la fin de l'ère coloniale, l'Afrique a
été le théâtre de conflits parmi les plus longs et
les plus meurtriers au monde. Ainsi, le soudan très vite après
son indépendance en 1956 a été déchirée par
une guerre civile qui a entraîné la mort d'environ 2 millions de
personnes, 4 millions de personnes déplacées et 500 000 autres
sont contraintes de chercher refuge dans les pays voisins.
Aujourd'hui, cette guerre civile trouve son prolongement dans
la crise du Darfour. A la mi- août 2004, quelque 180 000
réfugiés vivaient au Tchad voisin dans des camps ouverts par le
H.C.R. victimes des exactions des milices arabes janjawid qui sont les
supplétifs de l'armée régulière
(« Réfugiés », 2004).
Au coeur du bassin congolais, environ 3 millions d'âmes
ont péri dans une guerre réputée être la plus
meurtrière dans l'histoire de l'Afrique, 2 millions de personnes ont
été chassées de chez elles et obligées à se
réfugier dans les forêts tropicales et les pays limitrophes.
Ensemble les guerres en Afrique Australe et dans la région des grands
lacs ont totalisé 12 millions de personnes déplacées et
réfugiées (Fall, 2005).
La guerre civile en Angola a causé la mort d'environ un
million de civils et 3 à 5 millions d'autres ont été
déracinés en près de 30 ans de guerre. Tout de même
la signature d'un accord de paix entre le gouvernement et les rebelles de
l'UNITA a suscité un réel espoir de paix après la mort de
Jonas Savimbi.
Entre 1993 et 1994, il y a eu le génocide Rwandais qui
a fait environ 800000 morts et jeté hors des frontières 2
millions de réfugiés principalement au Congo et en Tanzanie. On
décompte également environ 3 millions de personnes
déplacées à l'intérieur du pays.
Durant l'année 2000, les cinq pays d'Afrique ayant
reçu les plus grands nombres de réfugiés sont : la
Tanzanie, la Guinée, le Soudan, le Congo et la Zambie alors que les cinq
plus grands producteurs sont : le Soudan, le Burundi, l'Angola, la Sierra
Léone et la Somalie (Bulletin d'information du réseau ouest
africain pour les réfugiés et les personnes
déplacées, 2002). L'Afrique de l'ouest compte 2.380.510
réfugiés soit le tiers sur le continent (H.C.R, 2003).
Les conflits internes en Sierra Léone et au
Libéria ont contraint 150.000 personnes à l'exil même si on
note une tendance au retour à la paix dans ces deux pays avec la
signature d'accords de paix et l'élection démocratique d'Ellen
Johnson Searleaf à la présidence de la république du
Libéria en 2004 (« Réfugiés »,
2006).
De même, les troubles politiques au
Sénégal, en Guinée Bissau, au Nigeria et en Côte
d'Ivoire ont entraîné le déplacement massif de populations
vers d'autres endroits plus paisibles.
Selon Yameogo (1994), les causes de l'accroissement du
nombre de réfugiés sont
diverses : « répartition inéquitable de la
richesse et du pouvoir, attitude négative de certains dirigeants
africains à l'égard de toute forme de critique, assimilation du
bien-être de la nation à celui du chef de l'Etat, importation
d'idéologies étrangères, violation des droits de l'homme,
ingérences des superpuissances, etc. »
Turshen et Twagiramariya (2001) attribuent aux
« causes des conflits internes les problèmes d'identité
ethnique, religieuse ou sociale que la dimension coloniale a souvent
amplifiés afin d'occulter les luttes pour le pouvoir. »
Face à cette situation catastrophique, un ensemble de
textes juridiques ont été élaborés à
l'échelle du continent africain en vue de protéger ces
réfugiés. Ainsi, il importe de retenir ceux-ci :
-La convention de l'OUA régissant les aspects propres
aux problèmes des réfugiés en Afrique du 10 septembre
1969. Elle reconnaît la convention de 1951 des Nations Unies comme
« l'instrument universel et fondamental relatif au statut des
réfugiés », réitère cette
définition et l'élargit. La convention des réfugiés
de l'OUA contient des dispositions complémentaires importantes car non
explicitées dans la convention des Nations Unies. Ce sont des
dispositions relatives au non refoulement à la frontière à
l'asile à la localisation des camps de réfugiés, à
l'interdiction d'activités subversives par les réfugiés et
au rapatriement volontaire. (H.C.R, 2000) ;
- Les recommandations de la conférence panafricaine
sur la situation des réfugiés en Afrique des 07 - 17 mai
1979 ;
- La deuxième conférence internationale sur
l'assistance aux réfugiés en Afrique de 9 - 19 Avril
1981 ;
- La charte Africaine des droits de l'homme et des peuples
adoptée par la 18e conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement à Nairobi en juin 1981 ;
- La déclaration sur les crises des
réfugiés en Afrique des 22 - 24 septembre 1990.
L'Assemblée Générale des Nations Unies a
aussi de son côté adopté un certain nombre de
résolutions concernant le sort des réfugiés,
rapatriés et personnes déplacées en Afrique dont les plus
importantes sont :
-La résolution 45 /137 portant sur la conférence
internationale, sur la situation tragique des réfugiés ;
rapatriés et personnes déplacées en Afrique du 14
Décembre 1990 ;
-La résolution 45 /139 sur l'aide humanitaire d'urgence
aux personnes déplacées et aux réfugiées
libériens du 14 décembre 1990 ;
-La résolution 46 / 108 sur l'assistance aux
réfugiées, aux rapatriés et aux personnes
déplacées en Afrique du 16 décembre 1992 ;
Dans le monde arabe, il y a la déclaration du Caire
sur la protection des réfugiés et des personnes adoptées
par le IV e séminaire des experts arabes sur les lois concernant l'asile
et les réfugiés en Novembre 1992.
Pour une meilleure sensibilisation sur la question des
réfugiés, le 20 juin de chaque année est
célébré la journée du réfugié
africain. Cette date coïncide avec l'entrée en vigueur de la
convention de l'OUA avec sa ratification par les chefs d'Etat et de
gouvernements.
Au Sénégal, c'est en 1982 avec
l'éclatement de la crise casamançaise suite à la
rébellion armée du Mouvement Des Forces Démocratiques de
la Casamance (M.F.D.C.) que l'on a noté pour la première fois un
déplacement massif de populations hors du territoire national
principalement vers la Gambie et la Guinée Bissau pour y trouver refuge
mais aussi à l'intérieur du pays plus précisément
dans la commune de Ziguinchor et à Dakar. Ensuite il y a eu
l'éclatement du conflit Sénégalo - mauritanien d'Avril
1989 qui a provoqué l'arrivée d'un nombre impressionnant de
réfugiés négro - mauritaniens (66.078 personnes dont 13
000 enfants d'après le recensement effectué par le H.C.R en
juillet 1996).
A la suite des conflits internes en Gambie, en Guinée
Bissau, en Sierra Léone, au Libéria, en Côte d'Ivoire, au
Tchad, au Cameroun, au Togo, ... Il y a eu un afflux massif des
réfugiés de ces pays en direction du Sénégal qui
demeure le quatrième pays d'accueil de réfugiés en Afrique
de l'Ouest après la Guinée, la Sierra Léone et le
Libéria (RADDHO, 2005). Notre pays est ciblé pour sa
stabilité politique principalement. Cela peut d'ailleurs expliquer en
partie la présence du H.C.R. qui a fait de Dakar sa capitale de
l'Afrique de l'Ouest.
Les droits de ces personnes réfugiées sont
garantis par la constitution du Sénégal qui reconnaît que
« la personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L'Etat
a l'obligation de la respecter et de la protéger » (Titre II,
Article 7). Cette même loi organique dans son préambule affirme
l'adhésion du peuple Sénégalais à « la
déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 aux instruments
internationaux adoptés par l'organisation des Nations Unies et
l'organisation de l'Unité africaine notamment la déclaration
Universelle des droits de l'Homme du 10 Décembre 1948 ... et la Charte
Africaine des Droits de l'Homme et des peuples du 27 juin 1981. »
Les demandeurs d'asile ont l'obligation de se faire
enregistrer au niveau de la Commission Nationale d'Eligibilité au Statut
de Réfugié (C.N.E.R) qui est un bureau administratif de
dépôt pour les personnes demandant le statut de
réfugié. Elle dépend du Ministère de
l'intérieur et des collectivités locales.
Ainsi d'après les dernières statistiques, la
C.N.E.R a enregistré 479 demandes d'asile en 2004 et 499 nouveaux
requérants en 2005.
-c'est le décret 76-014 du 09 Janvier 1976 :
relatif à la commission prévue à l'article de la loi
numéro 68-27 du 24 Juillet 1968 portant statut des
réfugiés qui a créé cette commission nationale
d'éligibilité en a fixé le fonctionnement et les
attributions.
Les membres qui y siègent sont composés d'un
magistrat qui joue le rôle de président, un représentant du
Ministre des affaires étrangères, un représentant du
Ministre de l'intérieur, un représentant du Ministre de la
santé publique et des affaires sociales et un représentant du
haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés en
qualité d'observateur.
La loi 75-109, du 20 Décembre 1975 : abrogeant et
remplaçant l'article 3 de la loi numéro 68-27 du 24 Juillet 1968
portant statut de réfugiés dispose que la C.N.E n'émet
désormais qu'un avis et seul le Président de la République
décide, par décret, de l'admission d'une personne au
bénéfice du statut de réfugié ou constate la perte
de ce bénéfice.
Les voies de recours en cas d'un rejet de dossier par la C.N.E
sont :
-l'appel de la décision au niveau de la C.N.E.R en
première instance ;
-la saisie du conseil d'Etat pour excès de pouvoir,
-enfin, l'introduction d'un recours gracieux à
l'adresse du Président de la République qui est le seul
compétent à prendre l'acte juridique conférant au statut
de réfugié au Sénégal sur avis de la commission.
Du 1er janvier au 20 juillet 2006, elle a
reçu 113 demandeurs dont 04 enfants accompagnés. Ces derniers qui
ont moins de 14 ans ne peuvent être, considérés comme des
demandeurs d'asile. A leur arrivée, les demandeurs d'asile sont
regroupés à titre transitoire au niveau du Bureau d'orientation
Sociale (B.O.S) du H.C.R qui leur appuie dans les dépôts de
dossier en vue de l'obtention du statut de réfugié.
Le H.C.R a développé un programme d'assistance
en faveur des réfugiés établis au Sénégal
qui se présente comme suit :
· Un projet d'assistance aux réfugiés de
la vallée du fleuve qui se limite aux projets d'intégration mis
en oeuvre au cours de la décennie écoulée principalement
dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture
mais également dans l'entretien des infrastructures communautaires
telles que les puits ;
· Un projet d'assistance à quelque 1.066
réfugiés et 1950 demandeurs d'asile. ce programme a
été repris en 2002 et comportait trois volets : l'assistance
médicale aux réfugiés nécessiteux, l'assistance
sociale aux réfugiés vulnérables notamment les femmes, les
parents seuls, les enfants, les mineurs non accompagnés, les personnes
âgées et les malades mentaux et enfin les activités
génératrices de revenus.
· Un projet d'assistance à
l'éducation : Il a pour but de financer l'éducation
élémentaire, secondaire et la formation professionnelle. La
priorité est accordée aux jeunes filles et femmes.
· Un projet d'assistance à l'éducation
post - secondaire. Le H.C.R reçoit depuis 1993 du gouvernement allemand
une contribution annuelle pour l'appui du programme spécial DAFI
(Initiative académique allemande Albert Einstein pour les
réfugiés). Le programme met chaque année des bourses
d'études de niveau post secondaire et universitaire à la
disposition des réfugiés nécessiteux et
méritants.
L'ensemble de ces projets ont été mis en oeuvre
par l'OFADEC (Office Africaine pour le Développement et la
Coopération) partenaire opérationnel de la
délégation du H.C.R au Sénégal. Il y a aussi
l'assistance juridique offerte par les organisations de défense des
droits de l'homme comme la RADDHO, Amnesty international ou le WARIPNET
(Réseau Ouest Africain de ONG pour les réfugiés et
personnes déplacées.)
Aussi, l'O.N.G. CARITAS a mis sur pied à Dakar une
structure pour accueillir les demandeurs d'asile urbains : le P.A.R.I.
(Point d'Appui pour les Réfugiés et Immigrants) crée en
1995 par les frères Taizé présents à Dakar.
Après un aperçu historique plus ou moins
exhaustif sur la question des réfugiés, demandeurs d'asile et
personnes déplacées et ses implications aux plans juridique,
social, politique, économique et culturel, nous nous sommes
amenés à nous poser la question de recherche
suivante : « Quelles sont les conditions de vie des
femmes demandeuses d'asile âgées entre 25 et 50ans dans la ville
de Dakar ? »
1-2 JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
L'intérêt du choix que ce sujet suscite en nous
est important à un triple niveau : au plan personnel, professionnel
et scientifique.
D'abord au plan personnel, nous sommes
émerveillés par le nombre impressionnant de non
sénégalais rencontrés dans les artères de la ville
de Dakar qui déclarent avoir fui leurs pays pour cause
d'insécurité. Notre curiosité intellectuelle nous a
poussés à nous interroger sur les conditions de vie de ces
personnes d'autant plus qu'il y a un grand nombre de femmes dans ce lot.
Aussi, les images des chaînes de
télévision de populations dont des femmes et des enfants
jetés hors des frontières de leurs pays parce que ne se sentant
plus en sécurité chez eux et obligés de vivre ailleurs
dans des conditions encore plus pénibles ont été un des
facteurs déterminants du choix de ce thème.
De même, l'ENTSS étant une école
multinationale, il nous arrive souvent d'entendre des témoignages
émouvants d'étudiants provenant de pays en conflits sur les
conditions dans lesquelles vivent les femmes et les enfants
démobilisés par les guerres et contraints de chercher asile dans
d'autres pays frontaliers.
Ensuite au plan professionnel en tant que futur travailleur
social communautaire, nous avons jugé utile d'entamer un début de
réflexion sur les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile
pouvant contribuer un tant soit peu à redonner un souffle nouveau
à cette catégorie de la population car, notre objectif est
d'aider les individus, les groupes et les communautés confrontés
à des problèmes sociaux. Et, force est de constater que les
réfugiés constituent des groupes minoritaires
défavorisés et vulnérables. Il s'y ajoute que le
Sénégal est pratiquement entouré de foyers de tensions et
par conséquent aura à recevoir sur son territoire un nombre de
plus en plus important de demandeurs d'asile qui vivront à coup
sûr dans les villes principalement à Dakar la capitale.
Enfin, au plan scientifique, ce présent travail devra
permettre d'enrichir si minime soit-il les écrits sur la question. En
effet, la quasi-totalité de la documentation consultée dans ce
domaine traite en général des aspects juridiques et de la
situation sociale des réfugiés sous le mandat du HCR. Même
s'il existe une documentation spécifique sur les femmes, elle concerne
globalement les femmes réfugiées vivant dans des camps. Donc,
pour nous, ce mémoire n'est qu'un modeste début de
réflexion qui, à coup sûr sera amélioré par
des voix plus autorisées afin que la recherche puisse connaître
d'autres avancées significatives dans ce domaine.
1.3- LA REVUE LA LITTERATURE
La revue de la littérature constitue une étape
essentielle dans notre recherche. Elle fait l'état des lieux des
connaissances sur la question à l'étude.
La recension des écrits délimite notre
problème de recherche et permet de nous positionner par rapport aux
études faites dans ce domaine.
Par les ouvrages, les résultats de recherche et les
revues, elle nous a permis d'avoir une vision globale de notre sujet et a servi
de cadre de référence pour l'interprétation des
données recueillies.
Cependant, il convient de préciser que nous n'avons pas
rencontré dans notre recherche un document traitant
spécifiquement des demandeuses d'asile. L'essentiel des documents que
nous avons consultés abordent de façon générale la
question des réfugiés.
Robert Salomon (1963) dans son ouvrage
intitulé «Les réfugiés » retrace
l'historique de la question des réfugiés depuis le droit d'asile
d'avant la première guerre mondiale jusqu'à la création du
HCR et de l'UNRWA comme organes spécialisés de l'ONU. Il fait
aussi la différence entre l'asile et l'apatridie pour ensuite mous
entretenir des institutions de prise en charge des réfugiés en
France. Il termine son livre sur la problématique des rapatriés
(aide, intégration, etc.)
L'intérêt de cet ouvrage pour notre
présente étude est de nous permettre d'avoir un net aperçu
historique sur la question des réfugiés liée
fondamentalement aux conflits internationaux d'où la création
successive de divers organes de prise en charge des victimes et l'adoption de
textes juridiques destinés à les protéger.
Cependant, l'auteur de ce livre ne nous propose pas dans son
analyse des solutions concrètes pouvant réduire ou même
arrêter le phénomène des réfugiés mais
seulement se limite à une description historique de la question et des
institutions de prise en charge des réfugiés. Aussi par rapport
à notre thème d'étude, l'auteur ne traite pas des
conditions de vie des femmes demandeuses d'asile.
La Division de la Protection Internationale de
l'Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés
(1997) a publié un livre intitulé « Recueil de
traités et autres textes de droit international concernant les
réfugiés et les personnes
déplacées » .Ce recueil regroupe en un outil
complet et pratique d'utilisation tous les instruments internationaux en la
matière. C'est un répertoire de textes les plus récents de
même que les sources les plus anciennes dont l'importance a
été révélée ces dernières
années.
Elle se compose de deux volumes consacrés
respectivement aux instruments universels et régionaux.
Son utilité a été incontestable dans la
réalisation de ce mémoire. En effet, nous nous sommes largement
inspirés de ces textes juridiques au niveau de la position du
problème en nous permettant de camper la situation d'ensemble de la
question au plan juridique.
Tout de même, ce recueil présente
l'inconvénient de ne faire aucun commentaire sur ces textes, ni faire
établir un lien entre les instruments juridiques et la
réalité concrète sur le terrain.
Il se borne seulement à une énonciation du
contenu des textes actuellement en vigueur. Il ne prend pas non plus en compte
les conditions de vie des femmes demandeuses d'asile qui constituent notre
cible.
L'ouvrage « les réfugiés dans le
monde » publié par le HCR(2002) est important
en ce qu'il retrace en détail l'histoire d'un demi-siècle
d'action humanitaire internationale en faveur des réfugiés et
autres personnes déplacées. Il décrit toutes les crises
majeures auxquelles ils ont été confrontés durant cette
période. Aussi, il permet de voir comment crise après crise s'est
constitué un corpus en matière de droit des
réfugiés et analyse l'évolution du comportement de la
communauté internationale aux problèmes des migrations
forcées. Enfin, il examine les liens fondamentaux entre les
déplacements d'une part, et la paix et la sécurité
internationale d'autre part.
L'importance que ce livre suscite pour notre travail est de
nous permettre de faire le point sur la situation des réfugiés,
mais aussi d'avoir une idée sur l'historique de l'action humanitaire
internationale, des crises qui l'ont jalonnée et des instruments
juridiques de protection des réfugiés qu'il a fait
naître.
Néanmoins, cet ouvrage malgré sa densité
reste muet sur les actions préventives que devrait mener la
communauté internationale pour empêcher l'éclatement des
conflits, ni des conditions de vie de personnes déplacées et
demandeurs d'asile qui ne relèvent pas du mandat du HCR. En cela, il ne
recoupe pas intégralement les préoccupations de notre sujet.
Meredeth Turshen et Clotilde Twagiramariya
(2001) retracent la description et l'analyse de vécu des femmes en
Afrique pendant les guerres civiles. C'est un recueil de reportages, de
témoignages et d'études qui a bénéficié de
la contribution des femmes du Tchad, du Liberia, du Mozambique, de la Namibie,
du Rwanda, d'Afrique du Sud et du Soudan. Le livre rend compte des
préjudices subis par les femmes confrontées à la guerre
aussi bien comme combattantes que victimes (viol, déplacement et
dispersion, esclavage sexuel, veuvage et isolement, santé et violence
politique...).
Tout de même, les auteurs de ce livre font ressortir un
aspect positif des conflits chez les femmes c'est-à-dire les transformer
de leur situation de consommatrices à celles de productrices, les rendre
autonomes et confiantes en elles-mêmes et par ricochet gagner d'autres
types de pouvoir et de ressources qu'elles n'auraient pu acquérir en
temps normal.
L'intérêt de cet ouvrage pour notre étude
est de nous éclairer sur la situation socio-économique des
femmes en temps de conflit aussi bien dans les camps de réfugiés
que dans les zones de combat (moyens de subsistance, santé en
particulier le Sida). Cependant les auteurs de ce livre restent muets sur
l'éducation des enfants de ces femmes, l'habillement et le logement qui
sont des domaines qui intéressent notre étude.
Jérôme Karimumuryango (2000)
dans son ouvrage « Les réfugiés Rwandais dans la
région de Congo Bukavu R.D.C. : La survie du réfugié
dans les camps de secours d'urgence » expose d'abord dans un premier
chapitre les besoins que le réfugié va chercher à
satisfaire, fait une description du terrain de recherche ainsi que les
principaux concepts à l'oeuvre dans cette analyse
comme « stratégie de survie »,
« logique des acteurs » et
« besoins ».
Le deuxième chapitre met en relief les actions
tactiques entreprises par le réfugié pour assurer sa survie dans
les quatre domaines suivants : aménagement et recherche
d'espace, alimentation, ressources financières et enfin relations
sociales dans un camp de secours d'urgence.
Quant au troisième chapitre, il cherche à
analyser les causes ou les raisons profondes qui motivent ces actions tactiques
de survie du réfugié dans le camp de secours d'urgence.
Ces conditions difficiles n'ont pas empêché aux
réfugiés de contribuer au développement de la
région : le commerce, l'agriculture et le transport ont
prospéré pendant que la population autochtone, le H.C.R. et les
O.N.G. humanitaires profitaient du savoir-faire des réfugiés
employés dans les divers services mis en place par l'aide
humanitaire.
L'intérêt que présente cet ouvrage pour
notre recherche est de nous permettre de découvrir les conditions de
logement, de nourriture et de travail de ces réfugiés mais aussi
leur ingéniosité, leur capacité d'adaptation et
d'autonomisation.
Cependant, par rapport à notre sujet, l'auteur traite
des réfugiés vivant dans un camp de secours d'urgence alors que
nous nous intéressons aux demandeuses d'asile vivant en ville.
Amadou Bal (1987) dans son
article « Du droit d'asile » paru dans la revue EDJA
s'intéresse d'abord aux fondements juridiques du droit d'asile que
certains considèrent comme un droit de l'individu et d'autres un droit
de l'Etat en nous présentant la qualité de réfugié,
les causes de la déchéance de cette qualité et les limites
partielles à l'expulsion.
Dans la deuxième partie de son exposé, Bal met
face à face le droit d'asile et la coutume internationale pour mettre en
évidence les raisons juridiques que brandissent certains auteurs pour
nier l'existence d'un droit d'asile puis, il nous entretient de la pratique
internationale et enfin du rôle du HCR dans l'assistance
matérielle et juridique des réfugiés.
Cependant, malgré la pertinence juridique de son
analyse, l'auteur ne propose aucune piste de solutions pouvant freiner le
phénomène des réfugiés, ni régler la
situation juridique des personnes à qui le droit d'asile n'est pas
accordé et qui pourtant nécessitent un appui aussi bien
matériel que juridique. Aussi ce document ne s'intéresse
nullement aux conditions de vie des demandeurs d'asile en général
ou des femmes en particulier.
Le rapport intitulé « les droits de l'homme
n'ont pas de frontières » consacré aux
réfugiés par Amnesty International (1997)
rappelle les raisons qui poussent les gens à des migrations
forcées. Il insiste sur la nécessité de les
protéger et se penche sur le système qui devrait remplir cette
fonction mais ne le fait pas toujours (HCR). Ce document montre que la question
des réfugiés ne peut être résolue qu'à
condition de s'attaquer aux violations des droits de l'homme qui ont
crée ce problème aussi bien par les gouvernements que par les
opposants armés.
La pertinence de cette étude par rapport à notre
travail est liée aux recommandations généreuses des
instruments juridiques universels de protection des réfugiés
demandeurs d'asile et autres personnes déplacées dans leurs
propres pays et les difficultés rencontrées dans l'application
pratique de ces textes à l'échelle des pays riches comme pauvres.
Ce qui provoque des dissuasions et des entraves de toutes sortes à
l'encontre des demandeurs d'asile.
Cependant, les auteurs de ce rapport tout en insistant sur la
nécessité d'assurer une protection à ces victimes des
violations des droits de l'homme n'ont pas écrit sur les
conséquences sociales, morales et même matérielles de la
non prise en charge de ces demandeurs d'asile mais aussi des conditions
dramatiques dans lesquelles ces populations sont appelées à
vivre. Par rapport à notre thème d'étude, le document ne
traite point des conditions de vie des femmes demandeuses d'asile.
Mouhamed Diallo (1993) dans son
mémoire « Problèmes psychologiques des
enfants réfugiés mauritaniens de la vallée du
fleuve Sénégal et leurs
conséquences » nous présente une étude
permettant d'avoir un aperçu général sur la situation des
enfants réfugiés mauritaniens quant à leurs conditions
d'études, sanitaires, émotionnelles et affectives.
Il aboutit aux résultats que ces enfants souffrent
d'une malnutrition qui influe négativement sur leurs rendements
scolaires. En effet, leur intégration dans le système
éducatif sénégalais est freinée par la langue
d'enseignement qui est le français alors qu'ils ont commencé avec
l'arabe au niveau de leur pays d'origine. A cela s'ajoutent les effectifs
pléthoriques des classes pour les réfugiés, le manque de
motivation des enseignants, etc.
Au plan émotionnel et affectif, l'absence des deux
parents ou l'un des deux, le déracinement, les perturbations et
l'insécurité inhérentes aux situations de
réfugiés entravent durablement le développement physique,
intellectuel, psychologique, culturel et social des enfants qui vivent une
angoisse existentielle perpétuelle.
L'intérêt que ce mémoire apporte à
notre étude est de mettre en évidence la situation sociale des
réfugiés afin de mieux faire ressortir les problèmes que
rencontrent les réfugiés dans l'éducation de leurs
enfants.
En revanche, l'analyse de Diallo reste limitée par
l'absence de perspectives de solutions durables à ces problèmes
suite à la diminution progressive du budget du HCR et l'exigence de
conditionnalités de la part des réfugiés pour un
éventuel rapatriement vers leurs pays d'origine. De même ce
mémoire passe complètement sous silence l'objectif de notre
recherche à savoir les conditions de vie des femmes demandeuses
d'asile.
Mamadou WATT (1994) dans son mémoire
intitulé « La participation des réfugiés
Mauritaniens au développement socio-économique de Dagana à
travers le projet CHR/OFADEC : périmètre de Dagana
bis » aborde des tentatives d'autonomiser les réfugiés
mauritaniens par le HCR à travers l'érection de
périmètres maraîchers irrigués le long de la
vallée du fleuve Sénégal et participer du coup au
développement socio-économique de la localité. Cette
initiative malgré sa générosité reste
handicapée par des contraintes telles le défaut de
sensibilisation des réfugiés, l'absence de formation de ces
derniers et leur méfiance à l'égard du HCR.
Ce mémoire a l'avantage de mieux camper les fondements
historiques du conflit sénégalo-mauritanien de 1989 et les
préalables au rapatriement volontaire de ces réfugiés. Ces
données nous ont été d'un grand apport au niveau des
éléments de la situation sur le plan national.
Tout de même, l'auteur dans son analyse n'a pas fait
allusion aux conditions de vie des réfugiés qui justifient la
nécessité de les venir en aide encore moins de la situation
sociale des femmes demandeuses d'asile, thème de notre étude.
Latsouk Gnilane Diouf (1998) dans son
mémoire « La problématique de l'intégration, une
réponse au problème des réfugiés : le cas des
réfugiés résidant a Dakar » fait sienne la
définition de l'intégration locale donnée par le H.C.R.
qui consiste à « assister les gouvernements hôtes dans
la mise en place de programmes permettant aux réfugiés
d'être autonomes et d'atteindre un certain niveau de vie. »
A l'issue de ses enquêtes, l'auteur a montré que
plus de 3 /4 des personnes dépensent leur argent exclusivement en
nourriture et en frais de logement, 52% ne sont impliquées dans aucune
activité de leurs quartiers, 56% n'ont pas adhéré dans
aucune association et ne parlent aucune des langues nationales, tandis que 52%
souhaitent leur réinstallation dans un pays tiers et 34% souhaitent la
naturalisation.
La qualité des relations est plus positive pour la
grande majorité des francophones alors que les anglophones
éprouvent de réelles difficultés de cohabitation avec
leurs voisins.
L'intérêt de ce mémoire pour notre
étude est de nous éclairer sur le vécu quotidien des
réfugiés et demandeurs d'asile dans les différents
quartiers de Dakar, leurs modes alimentaires bref leur degré
d'intégration dans la société
sénégalaise.
Cependant, monsieur Diouf dans son analyse n'a pas
abordé certaines questions qui nous préoccupent en particulier la
question des femmes demandeuses d'asile quant à l'éducation de
leurs enfants, leur santé, leur habillement, etc. Mais aussi, il ne fait
pas la distinction entre un réfugié et un demandeur d'asile.
Aimé Samuel Saba (2002) dans son
mémoire de D.E.A. sur « L'analyse des impacts environnementaux
et sociaux de l'établissement des réfugiés mauritaniens
dans le département de Podor, région de Saint Louis »
retrace l'origine du conflit Sénégalo-mauritanien ayant
entraîné un déplacement massif de populations au niveau de
Podor dans la région de Saint Louis au nord du Sénégal.
Aussi, il fait état des problèmes
environnementaux survenus après l'installation des
réfugiés au niveau de la vallée du fleuve.
L'auteur montre aussi les différentes activités
menées par les réfugiés pour la satisfaction de leurs
besoins vitaux, de même que l'aide que le H.C.R. leur a apportée
en matière de protection pour une intégration dans leur milieu
d'asile.
L'intérêt de ce mémoire pour notre
étude est de nous éclairer sur la manière dont ces
populations parviennent à se prendre en charge dans un milieu qui leur
est étranger, mais aussi comment leur présence représente
un réel danger pour l'environnement et pour les populations autochtones
qui vivent en grande partie des produits extraits de leur milieu naturel.
Toutefois, ce mémoire ne traite pas de la question des
femmes demandeuses d'asile quant à leurs conditions de vie ; ce qui
constitue pour nous le thème de recherche qui nous préoccupe.
Mame Anta Fall (2005) dans son mémoire
intitulé « la situation sociale des
réfugiés urbains demandeurs d'asile : cas des
réfugiés de Dakar pris en charge par le
P.A.R.I. » aborde la question des demandeurs d'asile vivant à
Dakar dans des conditions socio-économiques dures. C'est pourquoi le
P.A.R.I. leur offre une aide ponctuelle leur permettant de pouvoir entreprendre
de nouvelles activités génératrices de revenus. Aussi,
elle traite de la situation juridique de ces demandeurs d'asile en essayant de
connaître les raisons pour lesquelles ils ne parviennent pas à
obtenir le statut de réfugié comme l'absence de suivi de leurs
dossiers et aux lenteurs administratives.
Le thème de ce mémoire qui semble être le
plus proche du nôtre définit la situation sociale par rapport au
logement, la santé, la situation socio-économique et la
perception des réfugiés de leur situation. Elle a utilisé
l'échantillon accidentel avec une taille de 12 réfugiés
alors que nous avons privilégié la technique
d'échantillonnage volontaire avec 13 sujets.
Cependant, l'analyse des conditions de vie ne dit rien sur la
question spécifique des femmes. Aussi, elle ne parle pas comme dans
notre recherche de la manière dont ces demandeurs d'asile arrivent
à se nourrir, à assurer l'éducation de leurs enfants et
s'habiller décemment. Ce qui à notre sens semble important.
Vinaha NARENTINOUDJOU (2006) dans son
mémoire « La prise en charge des réfugiés
vivant à Bangui par le HCR » nous entretient de la
problématique des réfugiés à Bangui (capitale de la
Centrafrique). Ce pays accueille des réfugiés de
nationalités différentes : soudanais, tchadiens, Congolais
de Brazzaville, Burundais et Rwandais. Le HCR leur vient en aide dans les
domaines de la santé et des assistances financières. De
même, elle analyse les besoins de réfugiés en
matière de logement, de nourriture et d'habillement.
L'intérêt de ce mémoire par rapport
à notre thème est de mettre en lumière la situation
politique difficile dans tous les pays des grands lacs ayant abouti à
l'arrivée sur le pays en juin 2005 de 27 748 réfugiés
dont 21 681 vivent dans des camps et 2 748 demandeurs d'asile. En
outre, l'analyse des conditions de logement, de nourriture et d'habillement
intéresse aussi notre étude.
Cependant, le document traite uniquement de la question
sociale des réfugiés relevant du mandat de HCR mais n'aborde en
aucun point les conditions de vie des demandeurs d'asile encore moins des
femmes qui nous concernent au premier plan.
1.4 CADRE CONCEPTUEL
Nous nous bornons à clarifier les concepts de
« conditions de vie », de « demandeuses
d'asile » et à énoncer leur relation.
1.4.1.LES CONDITIONS DE VIE
Selon le dictionnaire « Petit Larousse »
(1993) ce sont l'ensemble des situations qui se présentent dans la lutte
quotidienne pour la survie.
Pour le dictionnaire « Le Robert» (1994), les
conditions de vie peuvent être considérées comme l'ensemble
des facteurs économiques et sociaux caractérisant la vie d'un
groupe social.
Abass Bousso AW (1993) dans son mémoire
« conditions de vie et d'études des
élèves des écoles coraniques de Yeumbeul à
Dakar » traite des conditions de vie sous l'angle de la santé
et de la formation.
Edwige Nse Beyeme dans son mémoire « les
conditions de vie psychosociales des enfants naturels : cas du centre
social mère Jean Gabriel Brenkle D'akele plaine Libreville »
(2002) définit les conditions de vie psychosociales comme « la
situation affective psychique dans laquelle évolue un
individu ».
MPAWENIMANA Malina Yvonne dans « les conditions des
femmes détenues au Sénégal : cas des détenues
de la Maison et de Correction pour femmes de Rufisque (Dakar) » (2002)
fait sienne la définition de « conditions de vie »
contenue dans le vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de
l'enfant qui présente les conditions de vie comme l'ensemble des
facteurs économiques et sociaux caractérisant la vie d'un groupe
social.
Pour sa part, Djimaileye Ngarbaroum (2006) dans son
mémoire « analyse des conditions de vie des
étudiants tchadiens à Dakar » décrit les
conditions de vie en traitant des besoins physiques, des besoins
physiologiques, des besoins économiques et des besoins sociaux de base
des étudiants tchadiens à Dakar.
Selon « le Lexique des sciences sociales »
(1986), les conditions de vie renvoient à un ensemble englobant le
niveau et le genre de vie : Situation qu'une personne ou un groupe de
personnes occupe dans une société.
Tenant compte de toutes ces définitions, nous entendons
par « conditions de vie » la manière dont un
être humain parvient à satisfaire ses besoins vitaux à
savoir la nourriture, la santé, le logement, l'habillement, les
conditions de travail et l'éducation de ses enfants.
DEMANDEUSE D'ASILE
L'asile selon « le petit Larousse » (1993)
est un lieu où l'on peut trouver refuge, protection
Pour « le Robert » (1994), l'asile se
définit comme un lieu où l'on se met à l'abri en
sûreté contre un danger.
Le HCR définit une demandeuse d'asile comme une
personne ayant fui son pays d'origine pour cause d'insécurité,
qui a demandé le statut de réfugié dans un autre pays et
qui attend encore que le gouvernement approprié prenne une
décision à son sujet.
Nous reprenons pour notre compte cette définition du
HCR qui nous paraît être en adéquation avec les objectifs de
notre recherche.
Après avoir tenté
d'éclairer les concepts de « conditions de vie » et
celui de « femmes demandeuses d'asile», il convient de souligner
le lien étroit qui existe entre ces deux concepts. En effet, ce sont les
conditions de vie qui déterminent la qualité de vie
c'est-à-dire le bien-être social chez ces femmes demandeuses
d'asile.
1.5. OBJECTIF DE LA RECHERCHE
1.5.1. Objectif général
Il s'agit de cerner les conditions dans lesquelles vivent les
femmes demandeuses d'asile âgées de 25 à 50 ans dans la
ville de Dakar.
1.5.2. Objectifs spécifiques
1.5.1. Identifier les caractéristiques
sociodémographiques des femmes demandeuses d'asile.
1.5.2. Décrire la situation socio-économique des
femmes demandeuses d'asile
1.5.3. Proposer des suggestions et des recommandations
permettant une amélioration des conditions de vie de ces femmes
demandeuses d'asile.
Il sera traité dans cette partie l'univers de
l'enquête, la population parent, la stratégie de recherche et
enfin les limites et les difficultés rencontrées.
2.1 Univers de l'étude
Nous allons nous intéresser au cadre d'étude et
à la population parent.
2.1.1 Le cadre de l'étude
Il s'agit de faire une description sommaire de la
république du Sénégal avant de présenter la ville
de Dakar pour terminer avec le Comité des Femmes Réfugiées
et Demandeuses d'Asile au Sénégal.
2..1.1.1 Présentation du
Sénégal
Nous allons aborder d'abord les aspects géographiques,
démographiques et enfin les aspects socio-économiques.
a) Les aspects géographiques
Le Sénégal se situe à l'avancée la
plus occidentale du continent africain dans l'océan atlantique au
confluent de l'Europe, de l'Afrique et des Amériques et, à un
carrefour de grandes routes maritimes et aériennes.
D'une superficie de 196 722 km2, il est limité au
Nord par la Mauritanie, à l'Est par le Mali, au Sud par la Guinée
Bissau et la république de Guinée, à l'ouest par
l'océan atlantique sur une façade de 500 km.
La Gambie constitue une enclave à l'intérieur du
pays. Il s'agit d'un pays sahélien dont le climat est
caractérisé par l'alternance de deux saisons : une saison
chaude et pluvieuse (hivernage) marquée par la circulation de la mousson
et une saison sèche durant laquelle souffle les alizés
continentaux à dominante Nord/ Nord -ouest. Trois fleuves le parcourent:
le fleuve Sénégal long de 1700 km, le fleuve Gambie (750 Km) et
le fleuve Casamance (300 km
La réalisation des barrages de Diama et de Manantali
contribue à la maîtrise des ressources hydrauliques et partant au
développement de l'agriculture, de l'élevage, de la navigation de
l'approvisionnement en eau potable et en énergie pour les populations
riveraines du fleuve Sénégal.
b) Les Aspects
Démographiques
La population sénégalaise est estimée
à 10. 564.303 habitants au 31 décembre 2004 avec un taux
d'accroissement naturel de 2,4% en 1988 - 2002 (ANSD, 2005).
La densité moyenne de 51 habitants au km2 cache de
fortes disparités régionales (un sénégalais sur
cinq vit à Dakar).
Le Sénégal a une population très diverse
composée d'une vingtaine d'ethnies dont les plus importantes sont les
wolofs, les sérères, les peulhs, les diolas et les mandingues.
On rencontre trois grandes religions dans le pays :
l'Islam, la plus importante concerne 95% de la population, le christianisme
représente 4% et l'animisme 1%.
En ce qui concerne les langues, même si le
français reste la langue officielle, le wolof est la langue la plus
parlée car comprise par la majorité de la population.
c) Les aspects socio
économiques
Le pays doit faire face à des défis
socio-économiques multiples dont les plus importants sont d'ordre
démographiques et économiques. D'une part il y a une forte
croissance démographique indicateur qui se traduit par le poids
important d'une jeunesse en age scolaire, la surcharge des
établissements scolaires, l'inadaptation de la formation et de l'emploi,
le développement du chômage des jeunes urbanisés et le
sous emploi rural. L'agriculture représente un des secteurs essentiels
de l'économie du pays avec une part relativement importante du PIB
(20%). Par ailleurs, elle constitue un débouché
privilégié pour les industries de base et le secteur commercial
dont la vitalité est fortement liée au niveau des revenus du
monde rural.
L'agriculture peu diversifiée souffre de beaucoup de
maux comme sa dépendance de la pluviométrie, la
vétusté du matériel utilisé, les sols
lessivés, la faible utilisation des engrais, les problèmes
d'écoulement des produits en particulier de l'arachide avec les bons
impayés, etc.
Le Sénégal dispose d'un important cheptel
reparti sur l'ensemble du territoire mais qui demeure inférieur à
la croissance démographique plaçant le pays dans une situation de
déficit en viande et en lait.
La pêche reste encore le premier secteur de
l'économie nationale et continue toujours de créer des emplois
(surtout la pêche artisanale) malgré le pillage
systématique des ressources halieutiques par les chalutiers occidentaux
du fait des accords de pêche mal négociés. Ce qui a eu
comme conséquence une immigration clandestine à grande
échelle de jeunes à bord d'embarcations de fortune vers les Iles
canaries en Espagne.
Le tourisme aussi y joue un rôle économique
très important (2ème secteur de l'économie
nationale) mais doit être encadré pour protéger le pays
contre le mimétisme, la dégradation des moeurs et la
prostitution.
Par ailleurs, il paraît important de signaler le
rôle intellectuel, culturel et diplomatique que joue le
Sénégal sans commune mesure avec son poids économique ou
démographique.
2-1-1-2 - Présentation de la ville de Dakar
Nous allons présenter un aperçu administratif et
géographique de la ville de Dakar avant d'étudier la
présentation humaine pour enfin terminer avec sa présentation
socio- économique de la ville de Dakar.
a) Aperçu administratif et
géographique
La ville de Dakar est divisée en 19 communes
d'arrondissements réparties dans les arrondissements des Almadies, de
Grand Dakar, des parcelles Assainies et de Dakar Plateau. Elle coïncide
avec la circonscription administrative du département de Dakar. Elle est
l'une des quatre départements que compte la région Dakaroise.
Entourée par l'océan Atlantique sur ses limites Nord, Ouest et
à l'Est par les villes de Guédiawaye et de Pikine, la ville de
Dakar est comprise entre les méridiens 17°10 et 17°32
(longitude ouest) et les parallèles 14°53 et 14°35 (latitude
Nord). Dakar présente des facteurs physiques et climatiques
favorables : sols hydromorphes, alluvionnaires, mousson, alizé
maritime, nappe phréatique peu profonde.
b) Présentation démographique
Au 31 décembre 2004, la population de la ville de Dakar
était estimée à 1.009.256 habitants avec un taux
d'accroissement naturel de 2,4% (ANDS, 2005). D'après la
répartition de la population par groupe d'âge, les femmes en
âge de procréer représentent 24% alors que la population
des plus de 15 ans est estimée à 57%.
Du fait de ses fonctions de centre névralgique de la
capitale du Sénégal, le département de Dakar
bénéficie de la préférence des migrants des autres
régions mais aussi des migrants externes.
Le développement du phénomène migratoire
pose le problème des logements, des équipements collectifs
(infrastructures des santé et scolaires), de la sécurité
publique, de l'occupation irrégulière de l'espace et de
l'insalubrité.
Le développement du phénomène migratoire
pose le problème des logements, des équipements collectifs
(infrastructure des santé et scolaire), de la sécurité
publique de l'occupation irrégulière de l'espace et de
l'insalubrité.
d-) Présentation socio-économique
Dakar comporte une zone urbaine relativement
industrialisée. L'agriculture orientée particulièrement
vers la production maraîchère a presque disparu du fait de
l'exploitation démographique et l'extension de l'habitat sur les
superficies agricoles.
La pêche surtout artisanale y joue un rôle
très important et crée encore des emplois.
L'organisation du transport connaît beaucoup de
difficultés malgré l'avènement de la société
Dakar DEM-DIK qui a remplacé la SOTRAC et des minibus TATA. Elle est
aggravée par la construction simultanée de l'autoroute
Dakar-Diamniadio, de l'échangeur Malick Sy, des ponts de Colobane et
Yarakh et de l'agrandissement de la corniche Ouest.
L'artisanat est fortement représenté à
Dakar tout comme le secteur informel qui occupe la quasi-totalité des
migrants venus des campagnes.
Dakar est aussi un lieu privilégié par les
touristes du fait de ses multiples monuments et sites historiques mais aussi de
son beau climat et de sa stabilité politique.
Cependant la ville de Dakar, souffre de plusieurs maux tels
que la pollution l'insalubrité, l'écoulement des eaux de pluie,
la forte concentration humaine, la cherté des logements, etc.
2-1-1-3 Présentation du comité des femmes
réfugiées et demandeuses d'asile au Sénégal
(C.F.R.D.A.S.)
Le comité des femmes réfugiées et
demandeuses d'asile vivant au Sénégal a été
créé le 08 Mars 2006 qui a coïncidé avec la
journée internationale de la femme. Il regroupe prés de 150
membres dont 78 seulement bénéficient du statut de
réfugié, le reste étant constitué de demandeuses
d'asile. Son bureau est composé d'une présidente, de son
adjointe, d'une secrétaire générale, d'une
trésorière ? d'une porte parole et d'une commissaire aux
comptes. Un seul des membres du bureau possède le statut de
réfugié.
Cette association ne dispose pas pour le moment d'un
récépissé de reconnaissance et a son siège social
au niveau du B.O.S.
Ses objectifs majeurs sont entre autres la sensibilisation de
l'opinion sur les dures conditions que vivent les femmes
réfugiées et demandeuses d'asile, servir de leviers de pression
pour contraindre les autorités étatiques
Sénégalaises à octroyer à ces femmes demandeuses
d'asile le statut de réfugiées, la prise en charge de certains de
leurs problèmes sociaux les plus urgents, la promotion
d'activités génératrices de revenus. Aussi le bureau du
comité constitue un relais de communication entre le H.C.R et les
différentes communautés de femmes réfugiées.
Les différentes nationalités
représentées au niveau du comité sont : les
Ivoiriennes, les Rwandaises, les Burundaises, les Sierra Léonaises, les
Libériennes, les Mauritaniennes, les Guinéennes et les
Congolaises.
Les activités déjà
réalisées sont entre autres un projet de puériculture, une
formation en éducation nutritionnelle chez les enfants de 0 à 5
ans, une autre sur la lutte contre le SIDA, et un séminaire sur genre et
entreprise.
Le comité a bénéficié de l'appui
de l'association Dakar Women Group qui lui a offert gracieusement du
matériel de restauration. Le B.O.S leur a octroyé dans ses locaux
une cuisine.
Les difficultés rencontrées dans l'atteinte des
objectifs sont liées à des problèmes financiers. En outre
ce comité ne dispose pas encore d'un fond de roulement.
Le comité se fixe comme perspectives immédiates
la possibilité de prestation de service à temps plein et
l'acquisition d'un centre d'action des femmes réfugiées et
demandeuses d'asile pouvant servir à l'initiation et à la
formation à des activités génératrices de revenus
comme la couture, la broderie, la coiffure la teinture, etc.
2-2- La population parent
C'est l'ensemble des individus sur lesquels porte notre
étude. Notre cible est constituée des femmes demandeuses d'asile
et de la présidente du comité des femmes réfugiées
et demandeuses d'asile.
Quant aux personnes ressources, elles sont composées de
l'administrateur de la commission Nationale d'Eligibilité au statut de
réfugié et des responsables du bureau d'orientation social du
H.C.R.
2-3-La stratégie de recherche
La méthode et le type de recherche, la recherche
documentaire, l'observation directe, l'échantillonnage, les instruments
de collecte des données, l'administration des instruments et le mode
d'analyse des données vont être étudiés.
2-3-1- La méthode et le type de
recherche
La recherche qualitative est la méthode utilisée
puisqu'il s'agit d'étudier des conditions. Tout de même, nous
avons aussi besoin de la recherche quantitative dans l'étude des
caractéristiques sociodémographiques.
C'est aussi une recherche de type descriptif d'autant plus que
nous avons à analyser les conditions de vie des femmes demandeuses
d'asile c'est-à-dire leur logement, leur santé, leur nourriture,
leur travail leur habillement et l'éducation de leurs enfants.
2-3-2 La recherche documentaire
Elle a constitué une étape primordiale dans
l'élaboration du mémoire. Ainsi nous avons visité tour
à tour les bibliothèques de l'E.N.T.S.S, de l'E.N.D.S.S, de la
RADDHO, du CODESRIA mais aussi celle de l'université Cheikh Anta
Diop.
Enfin, nous avons consulté au niveau de l'internet des
sites qui traitent des réfugiés.
Au niveau de la bibliothèque de l'ENTSS, les documents
suivants ont été consultés :
Fortin M.F., Le processus de recherche : de la conception
à la réalisation, Décarie, Québec, 1995, 353
pages.
Lexique des sciences sociales, 3ème Edition
de Grawitz, M.
« Les réfugiés » de Salomon
R, collection QSJ, PUF, 1963, 168 pages
Les mémoires de :
Aw, A.B., « Les conditions de vie et d'études
des élèves des écoles coraniques de Yeumbeul à
Dakar », E.N.A.E.S, 1993, 46 pages.
Beyeme, E.N., « Les conditions de vie psychosociales
des enfants naturels : cas du centre social Mère Jean Gabriel
Brenkle, D'akebe-Plaine
Libreville, E.N.T.S.S, 2002, 70 pages.
Diallo, M., Problèmes psychologiques des enfants
réfugiés Mauritaniens de la vallée du fleuve
Sénégal, leurs conséquences, E.N.A.E.S, 1993,74 pages
Narentinoudjou, V., La prise en charge des
réfugiés vivant à Bangui par le H.C.R., E.N.T.S.S, 2006,
69 pages.
Ngarbaroum, D., Analyse des conditions de vie des
étudiants tchadiens à Dakar, E.N.T.S.S., 2006, 73 pages.
Yvonne, M.M., Les conditions de vie des femmes détenues
au Sénégal : cas des détenus de la maison
d'arrêt et de correction pour femmes de Rufisque (Dakar) E.N.T.S.S.,
2002, 88 pages.
Watt M., La participation des réfugiés
Mauritaniens au développement socio-économique de Dagana à
travers le projet H.C.R./O.F.A.D.E.C. ; périmètres de Dagana
bis, E.N.T.S.S, 1994, 39 pages.
- Les revues suivantes :
Réfugiés, que sont-ils devenus ? Les
Réfugiés Hongrois, 50 ans plus tard, volume 3, Numéro 144,
H.C.R, Génève, 2006, 31 pages
Réfugiés, Soudan ; La crise du Darfour,
Volume 3, 136, H.C.R, Génève, 2006, 31 pages.
A la bibliothèque de l'E.N.D.S.S, l'ouvrage de Yamego,
H., Repenser l'Etat Africain, ses dimensions, ses prérogatives,
l'Harmattan, Paris, 1994, 235 pages a été consulté mais
aussi le mémoire de Diouf, L.G., La problématique de
l'intégration : une réponse au problème des
réfugiés résidant à Dakar, E.N.D.S.S, 1998, 77
pages.
La bibliothèque de la RADDO nous a permis de lire des
ouvrages publiés par le H.C.R comme :
Recueil de traités et autres textes de droit
international concernant les réfugiés et les personnes
déplacées publié par la Division de la protection
internationale de l'Office du H.C.R., Volume I, Génève, 1997, 630
pages.
Les enfants réfugiés : Principes directeurs
concernant la protection et l'assistance, Génève, 1994, 119
pages.
Les réfugiés dans le monde, cinquante ans
d'action humanitaire, Editions Autrement, 2000, 333 pages
Les rapports qui y sont consultés sont :
Rapport trimestriel des jeunes défenseurs des droits
de l'homme de la R.A.D.D.H.O, La protection et la promotion des droits des
réfugiés et demandeurs d'asiles à Dakar
(Sénégal), 2002, 09 pages H.C.R., Réfugiés au
Sénégal, Dakar 2002, 09 pages.
Quant à la bibliothèque du CODESRIA, elle nous a
permis de passer en revue le rapport d'Amnesty International,
Réfugiés, les droits de l'homme n'ont pas de frontières,
Editions Francophones d'Amnesty International, Paris, 1997, 147 pages de
même que l'article de Bal A., Du droit d'Asile paru dans la revue
E.D.J.A. n° 8, Décembre 1987, 28 pages.
Aussi un mémoire y a été consulté.
Il s'agit de :
Saba, A.S., L'analyse des impacts environnementaux et sociaux
de l'établissement des réfugiés Mauritaniens de Podor dans
la région de Saint Louis, D.E.A, U.C.A.D. / I.S.T, Mars 2002, 63
pages
Au niveau de la bibliothèque de l'Université
Cheikh Anta DIOP, les ouvrages consultés sont :
Karimumuryango, Les réfugiés Rwandais dans la
région de Bukawu Congo R.D.C, La survie du réfugié dans
les camps de secours d'urgence ; Edition Karthala et I.U.E.D, 2000, 138
pages.
Tursken M et Twagiramariya, Ce que font les femmes en temps de
guerre : Genre et Conflit en Afrique, l'Harmattan, Avril 2001, 234
pages.
Enfin les différents sites consultés sur
l'internet sont les suivants :
H.C.R : http : //www.unhcr.ch
H.C.R refmonde : http : //www.un.org
Nations unies : http : //www.un.org
2-3-3- L'observation directe
Nous avons pu la mener au cours de notre prise de contact avec
nos cibles. Il s'est agi de façon discrète d'observer leurs
conditions de logement, de l'entretien de leurs enfants, de leur alimentation,
de leur habillement, etc
2-3-4 l'échantillonnage
Nous abordons la méthode, ensuite la technique et enfin
la taille de l'échantillon.
2-3-4-1 La méthode
d'échantillonnage
La méthode de la recherche étant qualitative,
l'échantillonnage non probabiliste s'avère nécessaire.
Elle correspond à ce que Chauchat appelle la méthode empirique.
Selon cette dernière, « il n'est pas nécessaire d'avoir
une base de sondage. Il suffit de connaître la répartition de
cette population selon certaines variables.» (1985)
2-3-4-2 La technique
d'échantillonnage
Compte tenu de la dispersion de nos cibles et de la
sensibilité de certaines des questions qui ont été
abordées, nous avons utilisé la technique de l'échantillon
des volontaires qui « consiste à faire appel à des
volontaires pour constituer l'échantillon ». (Beaud,
1984 : 185).
Nous avons profité des séries de réunion
que le comité des femmes réfugiées et demandeuses d'asile
tenaient au B.O.S pour les expliquer de façon claire les objectifs de
notre recherche et ensuite soumettre le guide d'entretien à celles qui
acceptaient volontairement de s'en ouvrir à nous.
2-3-4-3 La taille de
l'échantillon
Notre étude étant d'orientation qualitative,
nous n'avons donc pas besoin de base de sondage, c'est-à-dire le nombre
exact de membres que compte le comité des femmes réfugiées
et demandeuses d'asile. Ainsi, après s'être entretenu avec 13
sujets, nous avons constaté au fil des entretiens avoir atteint le seuil
de saturation. Cela veut dire que les cibles avaient commencé à
se répéter.
2-3-5-Les instruments de collecte de
données
Notre principal instrument de collecte de données reste
le guide d'entretien du fait de la méthode de notre recherche qui est
qualitative et de type descriptif.
Le guide d'entretien présente l'avantage de pouvoir
cumuler aussi bien des questions ouvertes qui sont les plus importantes et qui
donnent à l'enquête toute la latitude de s'exprimer que des
questions fermées qui font référence aux données
factuelles.
2-3-6- L'administration des
instruments
Compte tenu du fait que nos cibles sont
éparpillées dans différents endroits de la ville de Dakar,
nous jugé plus judicieux de profiter des séries de
réunions du mois de Mars 2007 pour les rencontrer au niveau du B.O.S et
s'entretenir avec ceux qui le souhaitent librement. La durée moyenne de
chaque entretien varie entre 20 et 30 minutes.
2.3-7-Le mode d'analyse des
données
Pour notre présente étude, nous avons
opté pour la méthode d'analyse de contenu qui est « une
méthode de classification ou de codification des éléments
d'un message dans les catégories propres à mettre en
évidence les différentes caractéristiques en vue d'en
faire comprendre le sens » (Nadeau, 1987 :98).
Ici, il s'agit d'analyser les données à partir
des récits de vie de nos cibles, de l'observation directe mais tout en
leur garantissant l'anonymat et la confidentialité que requiert une
telle démarche.
2-4- Les limites de la recherche et les difficultés
rencontrées
L'une des premières limites de notre recherche qui est
qualitative est que les données ne peuvent être
généralisées ou extrapolées.
Autre limite non moins importante demeure la quasi-inexistence
d'écrits spécifiques sur les femmes demandeuses d'asile.
L'essentiel de la documentation consultée traite de la question des
réfugiés en général. Cela nous a obligé
à davantage parler de la situation des réfugiés surtout au
niveau de la position du problème et de la revue de la
littérature.
L'absence du point de vue de l'entourage de ces femmes
demandeuses d'asile de même que le manque de continuité dans les
observations et les entretiens c'est-à-dire l'ignorance des conditions
dans lesquelles ces femmes ont débuté leur adaptation et leur
survie restent des zones d'ombre qui mériteraient des
éclaircissements.
Les difficultés rencontrées sont liées
entre autres aux tracasseries administratives pour accéder à
certaines bibliothèques mais surtout aux sources d'information au niveau
du ministère de l'intérieur.
Cette partie aborde les caractéristiques
sociodémographiques des femmes demandeuses d'asile interrogées,
leurs conditions de vie et propose des solutions.
3.1 Les caractéristiques socio-
démographiques des femmes demandeuses d'asile
Elle concerne la nationalité, l'âge, le lieu de
résidence, la situation matrimoniale, le niveau d'études et le
nombre d'enfants en charge.
3.1.1 La nationalité
Cette variable nous semble très importante dans la
mesure où elle permet de connaître la composition de notre
échantillon et les nationalités les plus
représentées.
Tableau 1 : répartition des femmes
demandeuses d'asile selon la nationalité
Nationalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Ivoirienne
|
01
|
1,65
|
Sierra Léonaise
|
03
|
23,07
|
Libérienne
|
02
|
15,38
|
Congolaise de Brazzaville
|
01
|
01,65
|
Rwandaise
|
02
|
23,07
|
Burundais
|
01
|
01,65
|
Guinéenne
|
01
|
01,65
|
Mauritanienne
|
02
|
23,07
|
Total
|
13
|
100
|
Source : Enquête sur le terrain, Mars 2007
A la lumière des résultats obtenus, il
s'avère que cinq sur les huit nationalités proviennent de
l'Afrique de l'ouest. Les autres appartiennent à la région des
Grands lacs comme le Rwanda, le Burundi et le Congo Brazzaville. La
variété des nationalités confirme l'idée que le
Sénégal est une terre d'accueil pour les réfugiés
du fait de sa position géographique, mais aussi de sa stabilité
politique. De même, toutes viennent de zones de conflits et
déclarent avoir fui leurs pays pour cause d'insécurité.
D'ailleurs, le HCR a fait de Dakar sa capitale en Afrique
occidentale.
3.1.2 L'age
Cette variable trouve son utilité dans le fait qu'elle
nous permet de délimiter notre population cible qui concerne les femme
demandeuses d'asile âgées de 25 à 50 ans vivant dans la
ville de Dakar.
Tableau 2 : Répartition des femmes
demandeuses d'asile selon l'age
Classe d'age
|
Effectif
|
Pourcentage
|
[25 - 30ans [
[31 - 35 ans [
[36 - 40 ans [
[41 - 45 ans [
[46 - 50 ans [
|
02
05
03
02
01
|
15,38%
38,46%
23,07%
15,38%
07,69%
|
Total
|
13
|
100%
|
Source : Enquêtes sur le terrain/Mars
2007
Ce tableau montre des femmes âgées entre 31 et 40
ans qui représentent 61,53% des personnes rencontrées. Elles
constituent une couche sociale dynamique et consciente de ses
responsabilités comparées aux plus de 50 ans qui sont
inexistantes.
3.1.3 Le lieu de résidence
C'est une caractéristique nous permettant de saisir le
degré de répartition de ces femmes demandeuses d'asile sur
l'étendue du territoire de la ville de Dakar.
Tableau 3 : répartition des femmes
demandeuses d'asile selon le lieu de résidence
Lieu de résidence
|
Effectif
|
Médian
Ouakam
Grand Dakar
Fass
Grand Yoff
Cambérène
|
04
02
03
01
02
01
|
Source: enquête sur le terrain/Mars 2007
Les femmes demandeuses d'asile sont éparpillées
dans les différentes communes d'arrondissement de la ville. Même
si elle reconnaissent à l'unanimité qu'elles peuvent trouver un
logement moins cher dans la banlieue comme Pikine, Guédiawaye et
Rufisque, elles ont toutes le souci d'habiter le plus possible du centre ville
pour les activités économiques qu'elles peuvent y mener, mais
aussi contourner les problèmes de transport.
Cette Libérienne explique :
5-28 : « Le
métier de réparateur de chaussures que mène mon mari
à l'université et le problème du transport pour notre
enfant qui fréquente l'école de la Médina font que nous
sommes obligés de chercher une chambre à Fass. C'est cher mais
c'est mieux que Pikine ou Keur Massar »1(*)
3.1.4 la situation matrimoniale
Cette caractéristique permet de savoir l'environnement
familial de notre cible mais aussi l'apport de ressources que peuvent
bénéficier les mariées contrairement aux autres.
Tableau 4 : Répartition des femmes
demandeuses d'asile selon la situation matrimoniale
Situation matrimoniale
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Mariée
Divorcée
Veuve
|
07
02
04
|
53,84 %
15,38%
30,76%
|
Total
|
13
|
100%
|
Sources : Enquêtes sur le terrain/Mars
2007
Ce tableau révèle une prédominance des
femmes mariées qui représentent les 53,84%, un fort taux de
veuves (30,76%) deux divorcées et l'inexistence de femmes
célibataires dans notre échantillon.
Des études ont montré que beaucoup de femmes ont
perdu leurs maris dans les théâtres de combat et se voient
obligées de chercher refuge ailleurs pour ne pas subir le même
sort (Clotilde, 2001). Le choix d'un âge de départ assez
avancé pour nos cibles (25ans) pourrait expliquer l'absence de
célibataires dans l'échantillon. Ce choix se justifie par un
besoin de notre part d'avoir affaire à des femmes responsables
3.1.5 : Le niveau d'études
Le niveau d'études permet de découvrir le
degré d'émancipation d'une personne. C'est un critère
déterminant dans l'étude des conditions de vie mais aussi de
l'insertion économique et sociale.
Tableau 5 : Répartition selon le niveau
d'études
Niveau d'études
|
Effectif
|
Pourcentage
|
.
|
|
|
Certificat de fin d'études
élémentaires
|
02
|
15,38%
|
BEPC
|
06
|
46,15%
|
Baccalauréat
|
03
|
23,07%
|
Etudes supérieures
|
02
|
15.38
|
Total
|
13
|
100%
|
Source : Enquêtes sur le terrain 2007-05-22
Ce tableau révèle le niveau d'instruction assez
appréciable de notre échantillon. En effet, il n'y a aucune
analphabète dans ce groupe alors que 02 ont le certificat de fin
d'études, 06 le B.E.P.C. et 03 le baccalauréat. 11 sur les
13 ont au moins le BEPC qui est au Sénégal l'équivalent du
BFEM et que les 05 ont au moins le Baccalauréat. D'ailleurs, c'est fort
de leurs niveaux d'instruction que ces femmes ont choisi la ville pour s'y
installer par opposition aux réfugiés ruraux. Le
réfugié urbain est donc un individu pour qui « sa fuite
vers le pays d'accueil est un acte réfléchi et
organisé ; il est plus instruit et plus ambitieux que ne le sont
les réfugiés ruraux » (Mayer, 1984)
3.1.6 -Le nombre d'enfants mineurs en
charge
Cette caractéristique trouve son utilité en ce
qu'elle éclaire davantage les charges supplémentaires qui
alourdissent la situation socio économique de notre population cible
à savoir les femmes demandeuses d'asile.
Tableau 6 : Répartition des femmes
demandeuses d'asile selon le nombre d'enfants en charge
Nbre Personnes interrogées
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
01
|
02
|
02
|
04
|
02
|
02
|
03
|
05
|
03
|
01
|
03
|
04
|
04
|
00
|
03
|
03
|
05
|
02
|
01
|
03
|
06
|
03
|
01
|
04
|
07
|
01
|
02
|
03
|
08
|
02
|
01
|
03
|
09
|
-
|
-
|
-
|
10
|
01
|
00
|
01
|
11
|
03
|
02
|
05
|
12
|
01
|
03
|
04
|
13
|
02
|
01
|
04
|
Total
|
20
|
23
|
43
|
Source : Enquête sur le terrain
Le nombre d'enfants moyen en charge atteint difficilement
cinq. Dans la plupart des cas, il tourne autour de 03 parfois 04. Ce nombre
relativement faible par rapport à nos réalités africaines
trouve son explication dans le fait que nous avons affaire à des femmes
cultivées capables de choisir le nombre d'enfants qu'elles
désirent. Aussi, les difficultés dans lesquelles elles vivent
peuvent aussi les obliger à avoir moins d'enfants. D'ailleurs beaucoup
d'entre elles nous ont affirmé avoir fait leurs enfants au niveau de
leurs pays d'origine. Cette Mauritanienne témoigne :
11-43 : « Les dures conditions
d'existence à Dakar nous obligent à entretenir le moins d'enfants
possible. C'est pourquoi j'ai opté pour la planification familiale
malgré moi. »
3.2 Description des conditions de vie des femmes
demandeuse d'asile
Nous allons aborder successivement les conditions dans
lesquelles elles satisfont leurs problèmes de logement, de santé,
d'éducation de leurs enfants, les différentes activités
qu'elles mènent pour vivre l'habillement et enfin de nourriture.
3.2.1 Les conditions de logement
Elles portent sur le statut de résidence, le type de
logement et le nombre de chambres, le montant du loyer et les
difficultés rencontrées pour payer le logement et enfin les
difficultés en matière de logement.
a) le statut de résidence
Toutes les femmes demandeuses d'asile interrogées sont
des locataires. Même si à leur arrivée au
Sénégal, elles ont été hébergées soit
par des compatriotes ou des bienfaiteurs ; elles ont toutes fini par
devenir locataires. Ce phénomène trouve son explication dans
l'inconfort et la surcharge de dépenses qu'elles créent chez les
familles d'accueil. Voici le témoignage d'une congolaise :
(7.26) « A mon arrivée à Dakar en
2003, j'ai été hébergé par un compatriote que j'ai
rencontré par hasard dans la rue. Nous étions cinq mes trois
enfants, mon mari et moi à partager une même chambre avec une
autre famille de quatre membres.Cette promiscuité nous a obligé
à chercher une autre chambre après deux
semaines ».
b) le type de logement et le nombre de chambres
Elles habitent pour l'essentiel dans des maisons modestes au
niveau des quartiers populaires comme Grand Dakar, Médina, Grand Yoff,
etc.
A l'intérieur de ces maisons qu'elles partagent
toujours avec d'autres locataires ou même avec les propriétaires,
elles y occupent une chambre parfois deux au maximum avec tout ce que cela
comporte comme promiscuité et insécurité. Le
témoignage de cette libérienne est choquent :
3.9 « nous occupons deux
chambres à Grand Yoff l'une pour mon mari, mon plus jeune enfant et moi,
l'autre pour des deux filles et un garçon. Nous avons comme voisins plus
d'une quinzaine de garçons qui se partagent les trois autres chambres
à la maison. A plusieurs reprises mes filles ont échappé
à des tentatives de viol. S'y ajoute que c'est une maison qui n'a
même pas de portail. C'est vraiment difficile (silence). Au pays, nous
avions deux maisons une dans la capitale Monrovia et l'autre en
campagne ».
Ces propos complètent ceux d'une Rwandaise :
8-36 « nos voisins locataires
Sénégalais nous traitent de tous les maux sans oublier les
propriétaires des maisons qui profitent des retards de paiement pour
nous soumettre à des chantages et autres harcèlements sexuels
terribles. Certains nous assimilent à tout simplement des
prostituées (visage renfrogné) ».
c) Le montant du loyer et les difficultés
rencontrées dans le paiement
Le constant a été unanime que la location
coûte chère à Dakar. Ainsi, les chambres varient entre
15 000f à 40 000f chez les femmes interrogées qui
disent éprouver toutes les peines pour honorer leurs engagements
à la fin du mois. Pour cette Mauritanienne :
11. 3 l'égoïsme et le refus de
compréhension des propriétaires de maisons constituent des motifs
de stress assez intenses chez nous. Dés le 05 de chaque
mois, ce sont des menaces, des réprimandes et des paroles
déplacées de toutes sorte ».
Une Libérienne affirme même que
4. 15 Pour échapper à la furie de mon
bailleur, je suis parfois obligée de lui faire les yeux
doux ! ! ! Eh bien je ne trouve pas d'autres solutions, sinon
il va me mettre dehors (rires de mépris) pourtant c'est un notable
très respecté dans le quartier
d) Les difficultés rencontrées en
matière de logement
Ces difficultés tournent autour de la cherté du
loyer, du manque de compréhension des propriétaires de maison, de
la promiscuité des logements. A cela s'ajoute la cohabitation souvent
difficile avec les autres locataires sénégalais.
Les difficultés de cohabitation sont surtout
décriées par les ressortissantes des pays anglophones qui ont de
réels problèmes de communication avec leurs voisins
immédiats. Cette idée a été confirmée par
Latsouk Gnilane Diouf (1998) dans son mémoire de fin d'études
à l'E.N.D.S.S. lorsqu'il affirme que toutes les anglophones qu'il a eu
à rencontrer éprouvent de réelles difficultés de
cohabitation avec leurs voisins.
Les avances et autres harcèlements sexuels dont ces
femmes subissent régulièrement méritent une attention
particulière. Cette Ivoirienne résume toutes ces
difficultés en une seule :
1-2 «L'absence de statut de réfugié
fait que nous sommes tout le temps obligées de tout accepter car une
fois à la police et que tu n'as pas de papiers en règle c'est
soit la prison, ou le refoulement à la frontière. Voilà
tout le problème».
3.2.2 La santé
Cette partie traite des maladies les plus fréquentes,
les lieux de consultation et les appuis reçus de même que les
difficultés rencontrées en matière de santé.
a) Les maladies les plus
fréquentes
Les femmes à l'étude ont vécu plusieurs
chocs psychologiques, assisté à des meurtres en série de
proches, parfois victimes de viol. Ce qui fait qu'elles souffrent avec leurs
familles de troubles de comportements, largement ignorées des
populations autochtones.
Une Burundaise raconte
11. 5: Parfois, il m'arrive de
rester deux jours ou même à souffrir sans pouvoir dire exactement
ou est ce ça fait mal quand je me rappelle de la mort par une agression
sauvage de ma famille par une bande d'enfants armés de fusils d'assaut.
Je ne sais pas comment j'ai survécu, j'ai eu tort de ne pas mourir
(pleurs).
Aussi, il y a des maladies tropicales comme le paludisme, les
maux de ventre, les dermatoses qui sont aggravées par la
promiscuité dans laquelle elles vivent.
b- Les lieux de consultation
Le centre social de Rebeuss géré le H.C.R.
demeure le lieu de consultation le plus fréquenté par les
demandeurs d'asile et leurs familles. La principale raison est que les
consultations y sont gratuites et certains médicaments
génériques offerts gratuitement. Il y a aussi la structure de
santé Saint-Martin gérée par la CARITAS qui offre des
premiers soins gratuits aux femmes bénéficiaires du P.A.R.I.
Les centres de santé et hôpitaux publics comme
privés leur sont difficilement accessibles du fait de la cherté
des soins qui y sont dispensés par rapport à leur pouvoir
d'achat.
Aussi leur non prise en charge sanitaire par le H.C.R. les
rend vulnérables à toutes les maladies.
c- Les appuis reçus et les
difficultés rencontrées en matière de santé
Comme appui en matière de santé, les femmes
demandeuses d'asile reçoivent des soins de base au niveau du B.O.S qui
les oriente au niveau du centre social de Rebeuss qui leur fournit gratuitement
des médicaments génériques. Il y a aussi l'intervention de
l'église catholique à travers le P.A.R.I. qui oriente les femmes
au niveau du centre de santé Saint-Martin pour une prise en charge de
certaines maladies.
Comme difficultés rencontrées en matière
sanitaire, nous pouvons citer une absence totale d'accompagnement psychosocial
de ces femmes qui ont souffert de tant de traumatismes, leur non prise en
charge par le H.C.R. en ce qui concerne les maladies nécessitant des
soins intensifs et la cherté des hôpitaux.
3-2-3- l'éducation des
enfants
Nous allons voir d'abord les types d'établissement
fréquentés et le niveau d'étude des enfants, ensuite le
financement des études des enfants et les soutiens reçus et enfin
les problèmes rencontrés en matière d'éducation.
a-Les types d'établissement
fréquentés et le niveau d'études des enfants
Les enfants des femmes demandeuses d'asile fréquentent
presque tous les établissements d'enseignement public. Sur la
totalité des femmes avec qui nous avons discuté, seule une
à une de ses enfants en classe de CM2 qui étudie dans le
privé. La scolarité est assurée par son parain. Selon une
rwandaise, les raisons suivantes motivent le choix de l'étude
publique :
7-19 : ce n'est pas un choix
mais une nécessité. D'ailleurs même être dans le
public est un luxe pour ces enfants parce qu'il a fallu beaucoup de
négociations et l'aide du B.O.S. pour qu'on les accepte dans ces
écoles. La raison est qu'ils n'ont pas un statut légal dans le
pays. Et le droit à l'éducation ? Qu'est-ce qu'on en
fait ?...
Une autre sierra léonaise abonde dans le même
sens :
4-26 : Pour contourner
l'obstacle des papiers, je me suis fais couvrir par l'église pour
pouvoir scolariser mes enfants, et beaucoup ont fait comme
moi ».
En ce qui concerne les niveaux d'études des enfants,
nous avons pu constater que l'essentiel est à
l'élémentaire. Rares sont ceux qui dépassent le
CM2.
Cette mauritanienne trouve l'explication suivante
5-12 le système
éducatif qui n'est pas le même que celui de la Mauritanie, ensuite
il y a le problème de la langue de travail qui est ici le
français alors que chez nous c'est l'arabe donc la différence est
énorme..
Ce même problème est décrié aussi
par toutes les femmes venant des pays anglophones comme cette
libérienne.
3-13: nos enfants, avant de pouvoir
suivre en classe ont trois grands obstacles à franchir : d'abord la
langue de travail, ensuite réussir l'intégration sociale et enfin
déjouer les moqueries et autres quolibets de leurs camarades de classe
qui les traitent de « niakk » parfois sous l'oeil
complice de la maîtresse ou du maître de classe.
Tout de même, certains enfants parviennent à
dépasser l'élémentaire pour arriver dans le moyen, le
secondaire et même parfois à l'université. Mais ce sont des
cas très rares. Par contre, ils sont très nombreux au
lycée ou à l'université, les élèves ou
étudiants dont les parents ont le statut officiel de
réfugié et qui bénéficient de bourses
d'études de la part du H.C.R.
b- Le financement des études et les
appuis reçus
Les enfants de ces femmes demandeuses d'asile n'ont droit
à aucun soutien à titre de scolarité, ni de la part du
H.C.R., ni de l'Etat sénégalais. Toutes les femmes
interrogées déclarent soutenir à elles seules avec leurs
maris la scolarité de leurs enfants à l'exception de cette
congolaise
7-29 : Mes deux enfants ont
à deux reprises reçu gratuitement des fournitures de la part de
l'O.N.G. CARITAS.
c-Les problèmes rencontrés en
matière d'éducation
Sur ce point, tous les avis sont convergents à savoir
que la promiscuité dans les familles, les incompréhensions dans
les écoles, la question du transport, et les problèmes de
financement des études par les parents eux-mêmes ne facilitent pas
la réussite scolaire.
Mais le problème le plus sérieux est
noté chez les enfants des femmes venant de pays non francophones. En
effet, toutes les femmes interrogées sur la question ont affirmé
que leurs enfants, hormis, ceux qui ont commencé leurs études ici
au Sénégal ne vont à l'école que parce qu'on ne
peut pas les laisser dans les maisons sans rien faire.
Cette libérienne semble trouver la solution :
3-14 En tant
qu'ex-enseignante, j'ai décidé de faire reprendre aux deux plus
jeunes, le cours d'initiation.
3.2.4. Les conditions de
travail
Il s'agit d'étudier les différentes
activités que mènent ces femmes pour vivre, leurs revenus moyens,
leurs autres sources de revenus et enfin les difficultés
rencontrées dans le travail.
a- Les différentes activités
menées
Pour survivre, ces femmes demandeuses d'asile sont
obligées de mener des activités en adéquation avec leurs
savoir et savoir-faire. Signalons qu'il s'agit, en tout cas pour ce qui
concerne notre échantillon de femmes toutes instruites et dont la
plupart ont eu à occuper des postes au niveau des administrations de
leurs pays respectifs.
Cependant, une fois au Sénégal le contexte
change. C'est pourquoi elles s'activent toutes dans l'informel allant de la
coiffure à la teinture en passant par le petit commerce d'articles comme
des chemises ou Tshirt ou même de denrées alimentaires.
Cette congolaise, ancienne infirmière
diplômée déclare :
7-29 : faute de pouvoir trouver
un contrat de travail au niveau des structures de santé du fait de ma
situation juridique, je me contente de mon petit commerce qui constitue un
appoint décisif dans l'entretien de la famille.
C'est sur ce même ton de résignation qu'a
répondu une ivoirienne de 33 ans titulaire d'un Master II en droit
international de l'environnement
1-5 : faute de mieux, je me
consacre à la restauration.
Il en est de même pour cette autre sierra
léonaise ancienne secrétaire de direction :
2-10 : Je me suis reconverti
par la force des choses en teinturière et coiffeuse, des techniques que
j'ai apprises ici même grâce au H.C.R.
b-Les revenus moyens
Les revenus que ces femmes tirent de leurs activités
sont dérisoires par rapport à leurs charges. Pour elles,
l'essentiel de leurs revenus est destiné à leur nourriture, au
moment où la location et les autres frais de scolarité et de
santé sont présents.
Cette sierra léonaise confirme :
2-11 : Mes revenus mensuels tournent autour de 35000
à 45000F; elles atteignent rarement 50000F alors que la location
à elle seule me revient 30000F.Je ne sais pas ; je ne sais vraiment
pas comment je parviens à tenir depuis 6ans que je suis au
Sénégal. Heureusement que je ne me suis jamais livrée
à la prostitution.
Ce sort est partagé par toutes les femmes
rencontrées qui déclarent en moyenne pouvoir gagner
jusqu'à 2000F par jour.
Par contre, c'est avec amertume que nous confie cette
libérienne, veuve et mère d'une fille :
9-61 : C'est triste à
raconter mais je vous avoue que je suis obligée de me prostituer pour
vivre, et je ne suis pas la seule. La grande majorité des femmes
demandeuses d'asile se livre à cette pratique. Elles ne vous le diront
jamais mais c'est ça. Ce ne sont pas ces histoires de commerce ou de
teinture qui les font vivre. »
Ce même son de cloche a été repris par
une autre ivoirienne
6-29 : ce qui est
plus grave, c'est que c'est une prostitution clandestine ; elles n'osent
pas se faire consulter dans les structures de santé de peur d'être
arrêtées.
Notons que ces propos n'ont pas été
démentis par les autres femmes mais elles disent n'en faire pas
partie.
c-Les autres sources de
revenus
Ce sont les revenus autres que ceux issus du travail des
femmes demandeuses d'asile. Ce sont soit l'apport des enfants, du mari, des
voisins, des compatriotes, etc.
Pour les femmes rencontrées, seules celles qui vivent
avec leurs maris ont reconnu disposer d'autres sources de revenus assez
conséquentes. Elles sont constituées de deux mauritaniennes et
d'une congolaise Le reste étant constitué de femmes
mariées mais vivant seules, de divorcées et de veuves. Elles
reçoivent de la part surtout de leurs compatriotes à travers les
associations des communautés des appuis financiers en cas
d'extrême nécessité.Cette même idée a
été reprise par le H.C.R. (1994) qui affirme
que : « Une famille monoparentale a beaucoup de
difficultés à subvenir aux besoins des enfants. Un parent absent
signifie moins de protection et de soins, moins de nourriture et de revenus,
une perte de compétences et une surcharge de
travail ».D'où l'importance de la vie en couple dans ces
situations.
d--Les difficultés rencontrées en
matière de travail
Les femmes demandeuses d'asile rencontrent
énormément de difficultés pour effectuer correctement
leurs activités. La principale est liée à l'absence de
statut officiel de réfugié qui les met dans une situation
d'inconfort total. Une burundaise confirme :
11-57 : je n'ose pas rentrer
chez moi au-delà de 21 heures car si par malheur je tombe sur un rafle
ça va se compliquer davantage pour moi. Les gens ne connaissent pas le
récépissé que nous délivre la C.N.E.R. .
Une autre sierra léonaise d'ajouter.
8-36 : Dans le cadre de mon
commerce, il m'est arrivé à plusieurs reprises qu'une personne me
prenne mes marchandises et refuse de me payer mon argent sans que je puisse le
contraindre en rien.
Aussi, il y a le problème de la prostitution
clandestine à laquelle se livrent beaucoup de ces femmes pour pouvoir
survivre. Ce fait, au-delà de son caractère immoral par rapport
à la dignité humaine pose un autre problème de
santé publique avec le risque de propagation des infections sexuellement
transmissibles et en particulier du VIH/SIDA. En effet, des études ont
montré l'effet multiplicateur qu'engendrent les conflits armés
dans la propagation du SIDA avec les viols systématiques, les
prostitutions forcées, l'esclavage sexuel, etc. (Clotilde, 2001).Or, la
majeure partie de ces femmes sont entrées sur le territoire national
à travers les frontières terrestres sans aucun test de
séropositivité, d'où le danger qu'elles constituent en se
livrant à la prostitution clandestine.
3-2-5- L'habillement
Nous allons étudier le mode d'habillement, puis la
fréquence de l'achat des habits, ensuite les appuis reçus en
matière d'habillement.
a- Le mode d'habillement
L'habillement constitue un élément important
dans la détermination des besoins de base chez un être humain.
Ainsi, les femmes interrogées déclarent toutes
préférer les modes d'habillement de leurs pays d'origine. Mais,
compte tenu de leurs situations financières délicates, elles sont
obligées de se rabattre sur les habits locaux. De l'avis d'une
mauritanienne :
13-74 : Nous portons des habits
locaux parce qu'ils sont plus à la portée de nos bourses,
seulement il y a beaucoup de ces habits qui ne répondent pas aux normes
édictées par la religion musulmane en matière
d'habillement..
b- La fréquence de l'achat des
habits
Pour toutes les femmes avec qui nous avons discuté,
l'habillement ne constitue pas à leurs yeux une priorité. Raison
pour laquelle la question de la fréquence ne se pose pas tellement
à leur niveau. Tout dépend de la situation financière du
moment. Mais pour cette sierra léonaise :
7-27 : Nous profitons des périodes de
préparation des fêtes pour comme Noël, Pâques, la
Tabaski entre autres pour bénéficier de la baisse des prix
occasionnée par les soldes.
c- Les appuis reçus en matière
d'habillement
La majorité des femmes n'ont jamais reçu
d'appui en matière d'habillement. Les rares privilégiées
à en avoir bénéficier le doivent à la CARITAS
à travers le .PA.R.I. C'est le cas de cette rwandaise mariée et
mère de trois enfants.
Il y a aussi des appuis en habillement entre personnes d'une
même communauté comme le fait d'offrir une jupe ample à une
femme de forte corpulence ou une robe serrée à une dame de petite
taille.
d- Les difficultés en matière
d'habillement
L'habillement demeure l'un des domaines où les femmes
demandeuses sont confrontées à moins de problèmes. Cela
s'explique par la prolifération dans tout Dakar des marchés
hebdomadaires où l'on peut trouver des vêtements à la
portée de toutes les bourses. Cependant, l'impossibilité pour
elles de pouvoir toujours disposer des habits provenant de leur pays d'origine
crée un grand vide en elles et les éloigne davantage des
leurs.
3-2-6- La nourriture
La nourriture constitue un élément fondamental
dans la détermination des conditions de vie chez une personne. Ainsi,
nous allons, pour mieux la cerner, traiter des types de plats les plus
consommés, puis le nombre de repas journaliers, ensuite les appuis
reçus en matière de nourriture et les difficultés
rencontrées.
a- Les types de plats les plus
consommés
Toutes les femmes interrogées ont affiché leur
préférence pour les plats des pays d'origine. Mais devant les
contraintes financières auxquelles elles restent confrontées, les
plats locaux s'imposent particulièrement. Ce changement d'habitudes
alimentaires a provoqué chez ces familles beaucoup de malaises notamment
des constipations, des maux de ventre ou des diarrhées. Mais au fil du
temps elles déclarent s'adapter maintenant à la nouvelle
situation. Une congolaise raconte :
7-28 Tout au début, mes enfants
et moi souffrions tout le temps de troubles gastriques à cause du riz
que l'on mangeait tous les jours mais par la force des choses nous y sommes
habitués.
b- Le nombre de repas
journaliers
Parmi toutes les personnes rencontrées, rares sont
celles qui ont avoué pouvoir assurer les trois repas journaliers durant
tout le mois. L'essentiel pour elles est d'avoir au moins le déjeuner et
le dîner. Même certaines sont parfois obligées en
période de vache maigre de préparer un seul plat toute la
journée et d'en réserver une partie pour la nuit. Quant au petit
déjeuner, cette libérienne confie :
8-49 : J'ai fini par perdre
l'habitude. Je le laisse aux enfants quand ça existe, c'est du pain
restant ou de la bouillie de riz avec du sucre. Chez moi, il n'y a ni
qualité ni quantité.
Cette autre ivoirienne abonde dans le même sens
5-24 : la nourriture coûte excessivement
chère à Dakar. Je ne vois aucune alimentation qui soit à
bon marché. Dans un tel contexte, trouver la qualité
relève de l'impossibilité ; le plus important c'est de
trouver quelque chose à mettre sous la dent au jour le jour. (L'air
triste)
c- Les appuis reçus en matière de
nourriture
En matière de nourriture, ces femmes ont
déclaré qu'elles n'ont reçu aucun soutien de la part d'une
institution sauf de la part de l'O.N.G. CARITAS pour les
bénéficiaires du P.A.R.I. à qui on distribue de temps
à autre des vivres.
d- Les difficultés rencontrées en
matière de nourriture
Elles sont nombreuses et variées. Elles traduisent
fidèlement tout le mal vivre auquel ces femmes font face. Il s'agit ici
de familles mal nutries qui ne disposent que du strict minimum pour pouvoir
tenir. Les trois repas constituent un luxe pour elles. Les plats qu'elles
consomment ne contiennent ni la quantité encore moins la qualité.
Ce qui entraîne des conséquences néfastes sur la
santé mais aussi sur le rendement scolaire des enfants comme le
reconnaît le H.C.R. (1994) : « La malnutrition enfantine
entraîne le développement mental et physique et accroît la
vulnérabilité aux infections ».
Au total, après une analyse des conditions de vie des
femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar à travers leur
logement, leur santé, leur travail, leur habillement et enfin leur
nourriture, il importe dès lors de proposer des suggestions et
recommandations en vue d'améliorer leur vécu quotidien pour
terminer avec le rôle du travailleur social dans cette entreprise.
- 3 / Suggestions et recommandations
Après avoir étudié les conditions de vie
des femmes de demandeuses d'asile vivant à Dakar ; il importe de
retenir qu'un seul mot résume leur situation : la
précarité. Dés lors, il s'avère urgent de mettre en
place des stratégies pour permettre aux demandeuses d'asile
d'améliorer leur vécu quotidien ; ensuite favoriser leur
autonomie et enfin préciser la place que le travailleur social aura
à occuper pour la bonne marche de ce dispositif.
3 - 3 -1 -Stratégies
permettant une amélioration des conditions de vie des demandeuses
d'asile
Il s'agit de faire des propositions de solutions dans les
domaines les plus urgents à savoir : le logement, la santé,
la nourriture, le travail, et l'éducation des enfants. Quant à
l'habillement, il est plutôt secondaire par rapport à la
satisfaction des autres besoins.
a/ Le logement
Il constitue un problème crucial pour les demandeuses
d'asile d'autant plus qu'il n'existe pas de camps de réfugiés
classiques à Dakar. A ce titre, l'Etat, dans le cadre de sa politique
sociale doit penser en partenariat avec le H CR et organismes de défense
des droits de l'homme à créer des centres pouvant accueillir
à titre transitoire les demandeuses d'asile en attendant que le statut
de réfugié leur soit délivré ou non. De ce fait, il
sera plus facile pour les services de sécurité d'exercer un
meilleur contrôle sur elles. Avec le problème d'espace qui se pose
à Dakar, ces centres seront décentralisés à
l'intérieur du pays.
b/ La santé
Dans ce domaine, il est nécessaire de procéder
à des contrôles de santé à toute personne provenant
d'une zone de conflit et voulant chercher l'asile au Sénégal
à titre préventif. Il sera aussi poursuivi les interventions des
techniciens de la santé, du HCR, de la croix rouge, de l'Etat ou de tout
autre organisme humanitaire dans ces centres d'accueil à créer.
Les techniciens de la santé vont travailler en étroite
collaboration avec des psychologues, sociologues et travailleurs sociaux pour
une prise en charge psychosociale de ces femmes et leurs enfants.
Une attention particulière sera accordée aux
victimes d'infection sexuellement transmissibles.
Il sera mis à contribution les services de la Direction
de l'Action Sociale pour aider les femmes âgées ou
handicapées mais aussi les services de la Direction de
l'éducation Surveillée et de la Protection Sociale pour une
intervention auprès des enfants ou des adolescents.
c/ La nourriture
Elle demeure un facteur essentiel dans la prévention
des maladies mais aussi contribue grandement à accroître les
rendements au travail. Pour cela, il y a lieu dès leur enregistrement au
niveau de la C. N. E R de tenir compte de ces femmes dans la distribution de
ces vivres qui sont réservés aux nécessiteux par la
Direction de la Solidarité Nationale ou celle de l'Action Sociale avec
la contribution du HCR, des organismes humanitaires de défense des
Droits de l'Homme.
D'ailleurs, il est nécessaire que le HCR crée en
son sein une structure qui sera chargée uniquement des demandeuses ou
demandeurs d'asile et qui aura un fonctionnement souple car exigent des
interventions urgentes et rapides.
Aussi, il faut sans cesse rappeler à ces
bénéficiaires de cette aide alimentaire, son caractère
transitoire d'où la nécessité de réfléchir
dès à présent sur des solutions de prise en charge par
elles - mêmes de leur nourriture.
d/ Le travail
La plupart des femmes demandeuses d'asile vivant à
Dakar ont des niveaux d'instruction assez appréciables et ont eu
à exercer des activités professionnelles au niveau de leurs pays
d'origine. Donc, il devient intéressant de faire profiter au
Sénégal de leurs compétences. Pour cela, le
recépissé de dépôt de demande d'asile
délivré par la C.N.E.R.pourrait être reconnu comme valable
et permettrait à son détenteur ou détentrice de pouvoir
conclure un contrat de travail comme n'importe quel autre
Sénégalais.
Aussi les Centres Départementaux d'Assistance et de
Formation pour la Femme (C.D.A.F.F.) déjà existantes ou à
créer pourraient être mises à contribution pour organiser
ces femmes et les orienter vers les sources de financement disponibles. De
même, dans le cadre de la politique de décentralisation, les
collectivités locales par des actions de sensibilisation et
d'information pourront être d'un apport matériel, financier ou
technique non négligeable.
De ce fait, ces femmes demandeuses d'asile pourront largement
contribuer au développement de beaucoup de secteurs d'activités
économiques à travers leur savoir et savoir - faire qu'elles ont
acquis depuis leurs pays d'origine comme c'est le cas des
réfugiés Rwandais de Bukavu au Congo RDC qui, par leur
ingéniosité ont contribué au développement de la
région à travers le commerce, l'agriculture et le transport selon
Karimumuryango (2001)
e/ L'éducation des enfants
L'éducation reste un facteur de paix, de progrès
et de développement. A ce titre, celle des enfants des femmes
demandeuses d'asile mérite une attention particulière de la part
de tous les acteurs qui s'intéressent à cette couche de la
population.
Ainsi, il importe dans un premier temps de les faire accepter
dans les écoles Sénégalaises à partir du
récépissé de dépôt de la demande d'asile des
parents. Cela en vertu de deux principes : D'abord la lutte contre les
enfants de la rue mais aussi l'objectif de la scolarisation universelle ;
toutes des politiques initiées par le gouvernement. Une politique de
plaidoyer s'avère nécessaire à ce niveau.
Pour régler le problème de la langue
française, il est intéressant d'initier des cours de renforcement
par petits groupes d'enfants d'un même niveau. Ces cours peuvent
être dispensés par des femmes demandeuses d'asile ayant une
maîtrise parfaite du français essayant au moins à exercer
par le passé le métier d'enseignant.
Quant aux fournitures scolaires, en dehors de l'appui
reçu par certains de la part des organisations, tout le monde pourrait
bénéficier de la politique de gratuité des fournitures
scolaires initiées par le gouvernement du sénégal dans le
cadre du Programme Décennal de l'Education et de la Formation
(P.D.E.F.)
Enfin, il serait utile de mener une politique d'information en
direction des enseignants, des élèves et de la population toute
entière sur la situation difficile que vivent ces personnes.
Le maître ou la maîtresse dans ses enseignements
pourra se servir de l'enfant demandeur d'asile comme prétexte pour
inculquer chez ses élèves l'esprit de paix, de tolérance,
de compréhension, de droit à la différence, etc.
Autant de valeurs dont notre monde a besoin pour franchir les
obstacles qui freinent l'accès au bien être individuel et
collectif. En ce sens, il devient en lui-même un symbole et non plus un
objet de quolibets.
3-3-2-Le rôle du travailleur
social
Dans cette vaste entreprise visant à redonner un
souffle nouveau à ces femmes, le travailleur social a un grand
rôle à jouer. Il s'agit entre autres à partir des objectifs
d'intervention communautaire, de favoriser d'abord la reconstruction de
l'identité collective de ces groupes vulnérables par les deux
aspects contradictoires de l'identité à savoir la
différence en ce qu'ils constituent une population à part avec
des problèmes spécifiques mais aussi la similitude parce qu'ils
sont des êtres humains qui ne valent pas moins que les autres.
Ensuite, il doit se charger du renforcement des liens de
solidarité déjà existants à travers les
associations de femmes demandeuses d'asile et réfugiées des
différentes nationalités par la multiplication des occasions de
rencontres et d'échanges à partir de l'organisation
régulière de cérémonies culturelles et autres
manifestations. Il doit aussi veiller à l'insertion des personnes
isolées dans ces réseaux de solidarité par la reliance. Ce
qui à terme aboutirait à la naissance d'une communauté de
situation appelée encore solidarité de classe selon la
théorie marxiste.
Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il devient
intéressant d'aborder la question du développement entendu ici au
sens de transformation d'une société ; il doit mener
à une amélioration des conditions de vie et à une
répartition des richesses plus équitable.
Dés lors, le travailleur social se doit de
privilégier dans un premier temps une intervention auprès des
différents associations de femmes demandeuses d'asile et
réfugiées des différentes nationalités.
Ainsi, il peut utiliser le modèle de
réciprocité préconisé par William Schwartz qui a
pour but la réalisation de soi par la réalisation du groupe. Le
travailleur social dans ce modèle a un rôle de médiateur
chargé de négocier les transactions troublées entre les
femmes demandeuses d'asile et les divers systèmes utilisés dans
ses relations avec la société : la C. N .E .R, les
écoles, l'Etat à travers ses organes d'aide aux
nécessiteux, le H. C.R, les organisations de défense des droits
de l'Homme, etc.
Ce n'est qu'après tout ce travail que l'intervenant
social s'attachera à faire coordonner l'ensemble des activités de
ces groupes primaires au niveau du comité des femmes
réfugiées et demandeuses d'asile qui se chargera d'apporter les
problèmes les plus récurrents tels l'octroi du statut de
réfugié à toute personne qui en remplit les
critères à un niveau plus élevé. Dés lors,
il pourra utiliser le marketing social ou modèle pour parvenir à
ses fins. Il est important de rappeler à ce titre que toutes les actions
qu'il aura à entreprendre doivent respecter les quatre étapes de
la démarche du changement planifié : le diagnostic de la
situation insatisfaisante, la planification de l'action, l'exécution de
l'action et l'évaluation de l'action.
Le diagnostic consiste à collecter les données
sur la situation, à les analyser, puis à mettre en relief les
éléments les plus révélateurs et les plus
significatifs.
La planification définit les objectifs, élabore
des stratégies, choisit des moyens d'action, identifie les acteurs
concernés, établit un plan d'actions, conçoit et
prépare les outils nécessaires à l'action.
L'exécution est le moment où on met en oeuvre le
plan d'action qu'on s'est tracé.
Quant à l'évaluation, elle permet de
décrire les résultats obtenus, à les mettre en relation
avec les objectifs qu'on s'était fixés et à chercher les
facteurs ou les phénomènes qui expliquent ces
résultats.
Conclusion Générale
La situation des réfugiés et demandeurs d'asile
pose un véritable fléau pour toute l'humanité et
entraîne des conséquences sociales dramatiques surtout au niveau
des couches de la population les plus vulnérables comme les femmes et
les enfants. L'Afrique reste le continent le plus touché par ce
phénomène. Le Sénégal n'est pas en reste aussi du
fait de sa position géographique et de sa stabilité politique, il
demeure le quatrième pays d'accueil pour les réfugies en Afrique
de l'ouest (RADDHO, 2005)
Ainsi dans cette étude, l'objectif de recherche
utilisée a été l'analyse des conditions de vie des femmes
demandeuses d'asile âgées de 25 à 50ans dans la ville de
Dakar.
Pour ce qui est de la méthodologie, la méthode
de recherche utilisée a été qualitative et de type
descriptif. La technique d'échantillonnage utilisée est
l'échantillon de volontaires avec 13 sujets enquêtés.
Les résultats de la recherche nous ont permis de
découvrir que les femmes demandeuses d'asile vivant à Dakar
vivent des conditions dures tant au niveau du logement, de la santé, de
l'éducation de leurs enfants, de leurs conditions de travail, de leur
habillement que de leur nourriture.
D'abord au niveau du logement, elles sont confrontées
à la cherté de celui-ci, à la promiscuité,
l'inconfort, l'intolérance du voisinage et le manque de
compréhension des propriétaires de maison. Toutes choses qui les
exposent à une insécurité totale.
La santé aussi n'est pas en reste avec l'absence
d'accompagnement psychosocial chez des personnes qui ont vécu beaucoup
d'horreurs avant d'échapper in extremis à la mort. S'y ajoute que
leur manque de moyens financiers pour se faire soigner dans les structures
sanitaires du pays les rend encore plus vulnérables. Pour survivre, la
prostitution à laquelle certaines d'entre elles se livrent demeure un
problème de santé publique (propagation des IST) auquel il faut
mettre un terme.
L'éducation des enfants aussi reste un goulot
d'étranglement à faire face avec la non acceptation de ces
derniers dans les établissements d'enseignement publique, la
cherté des écoles privées, le problème de la langue
française chez les anglophones et les arabophones, la stigmatisation
dont ces enfants font l'objet dans les écoles, etc.
Il en est de même pour le travail avec l'absence du
statut de réfugié qui les empêche de conclure des contrats
de travail au Sénégal. Et pourtant il y a en beaucoup parmi elles
qui regorgent de compétences dont le pays a besoin. La
conséquence est la tentation pour certaines d'entre elles de se lancer
dans la prostitution clandestine avec les risques dont nous avons cités
ci-dessus.
L'habillement pour ces femmes constitue un problème
moindre par rapport aux autres. Même si leurs préférences
vont à l'endroit du mode d'habillement du pays d'origine, la situation
difficile à laquelle elles font face les obligent à se tourner du
côté du mode d'habillement local avec les vêtements qui
coûtent moins chers au niveau des marchés hebdomadaires de Dakar.
Pour améliorer le vécu quotidien de ces femmes,
un ensemble de suggestions et de recommandations ont été
proposées dans les différents secteurs étudiés avec
le rôle du travailleur social bien défini dans la mise en oeuvre
de ces propositions de solutions.
De la même façon des modèles comme les
objectifs spécifiques d'intervention communautaire et le modèle
de réciprocité nous sont d'une grande utilité.
Au total, la question des femmes demandeuses d'asile demeure
complexe. C'est pourquoi, elle mérite une réflexion plus
poussée sur d'autres domaines les intéressant comme par exemple
leur degré d'adaptation par rapport à la culture
Sénégalaise, la perception qu'elles ont de la
société Sénégalaise
Bibliographie
1 - Ouvrages
a - ouvrages généraux
- Fortin M, F, Le processus de recherche : de la
conception à la réalisation,
Décarie, Québec, 1995, 353 pages
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illustré, Paris, 1993, 1.784 pages
- Dictionnaire encyclopédique, Le Robert, Paris 1994,
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Dalloz, Paris
1986, 381 pages
- Yameogo, H, Repenser l'Etat africain, ses dimensions, ses
prérogatives,
L'Harmattan, Paris, 1994, 235 pages
b - Ouvrages spécifiques
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concernant les réfugiés et les personnes
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directeurs concernant la protection
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Région de Bukavu Congo RDC, La survie du réfugié dans les
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1963, 168pages
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2001, 234pages
2 - Mémoires
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élèves des écoles coraniques de yeumbeul à Dakar,
ENAES, 1993, 46pages.
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HCR / OFADEC ; périmètre de Dagana bis, ENTSS, 1994, 39
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d'Amnesty International, Paris, 1997, 147Pages
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Décembre 1987, 28 pages
- HCR, Réfugiés au Sénégal, Dakar,
2002, 09 pages.
- Rapport trimestriel des jeunes défenseurs des droits
de l'homme de la RADDHO, La protection et la promotion des droits des
réfugiés et demandeurs d'asile à Dakar
(Sénégal), 2002, 09 pages
- Réfugiés, femmes au nom de l'éthique,
Volume 1, Numéro 126, HCR, Genève, 2002, 31 pages
- Réfugiés, Que sont- ils devenus ? Les
réfugiés Hongrois, 50 ans plus tard, Volume 3, Numéro 144,
HCR, Genève, 2006, 31 pages
- Réfugiés, Soudan ; La crise du Darfour,
Volume 3, Numéro 136 HCR, Genève, 2006, 31 pages
Webographie
HCR :
http://www.unchcr.ch
HCR refmonde :
http://www.un.org
NATIONS UNIES : http:// www.un.org
* 1 Le premier numéro est
affecté à la répondante et le second correspond à
la page de l'analyse verticale.
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