WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La participation de la femme à la vie politique au Tchad:1933-2003

( Télécharger le fichier original )
par Eugène Le-yotha Ngartebaye
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Sciences Sociales option Sciences Juridiques et Politiques 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

S II - FEMME, ACTRICE DE LA VIE POLITIQUE

Parler de la présence des tchadiennes dans les hautes instances de décision étatique ne relève plus de l'ordre des spéculations aujourd'hui. Toutefois cette présence rencontre des obstacles qui limitent la participation (§2). Encore faut-il vérifier l'effectivité de la participation (§1).

§1 - La présence effective des femmes dans les hautes instances de l'État

Par hautes instances étatiques, nous désignons l'exécutif, à savoir le gouvernement (A) d'une part, le législatif ou le parlement de l'autre (B).

A - Au niveau du gouvernement

Si le Cameroun a connu, juste dix (10) ans après son indépendance, une femme dans le gouvernement70(*) , au Tchad, il a fallu attendre 14 ans après l'indépendance pour qu'une femme, Fatimé KIMTO entre dans le gouvernement au poste de secrétaire d'État au Travail et à la promotion féminine, puis Ministre des Affaires Sociales et de la Promotion Féminine. L'amorce du processus de démocratisation vint aider les femmes à être plus participatives.

En effet, après la Conférence Nationale Souveraine, le Tchad entre dans une période de transition qui verra deux femmes occuper des postes ministériels ; celui des affaires sociales et de la promotion féminine et celui du secrétariat d'État à la fonction publique.

Pendant toute la période transitoire le ministère de l'action sociale et de la famille resta l'apanage des femmes. Par ailleurs, il faut noter aussi que les femmes ont accédé à des postes jusque là jamais accordés à une femme : c'est le cas du ministère de la fonction publique, du secrétariat général du gouvernement. Malheureusement, le nombre des femmes n'a jamais dépassé deux (02).

Après la période transitoire, avec la vie politique normale qui a repris après les élections présidentielles et législatives de 1996, plusieurs femmes ont été appelées au gouvernement comme ministres comme secrétaires d'État.

Durant la période 1996-2003, le ministère de l'action sociale et de la promotion a été occupé 13 fois par des femmes. A cela s'ajoutent les cinq (5) mandats de la période transitoire soit 18 fois dans l'intervalle de 10 ans. Par contre aucun portefeuille de souveraineté n'a été attribué aux femmes pendant la décennie 1993-2003 ; toutefois elles eurent à diriger de grands ministères tels : la santé, les postes et télécommunication, le développement touristique, l'environnement et l'eau, la fonction publique, la jeunesse, la culture et sport.

De 1993-2003, le Tchad a connu six premiers ministres, sans qu'aucune femme ne soit du nombre; ces gouvernements successifs au Tchad connurent une participation de 535 personnes dont 35 femmes soit 6%71(*). Les femmes arrivèrent tant bien que mal à se partager les postes ministériels avec les hommes; mais en sera- t-il de même à l'Assemblée nationale ?

B - Au niveau du législatif

La participation féminine à l'assemblée nationale dont il est question concerne le conseil supérieur de la transition (CST) (parlement provisoire issu de la conférence nationale souveraine qui a duré pendant la période de transition) et les deux législatures à savoir celles de 1997 et de 2002.

Si les couloirs du parlement au Tchad ont très tôt été fréquentés par les femmes, c'est-à-dire depuis les élections législatives de 1959, ces couloirs se refermèrent aussi assez vite compte tenu de l'enlisement politique qui avait cours au Tchad pendant une trentaine d'années. IL a fallu attendre l'année 1989 pour revoir les femmes à l'hémicycle, cette réapparition, fût elle aussi brève, compte tenu du renversement de l'ancien président HISSEIN HABRE.

Depuis l'instauration du multipartisme et après la conférence nationale souveraine, le Tchad renoua avec les consultations électorales. A la fin de la Conférence Nationale Souveraine, un parlement provisoire fut mis sur pied, les membres étaient élus par les conférenciers. Neuf (09) femmes furent élues conseillères, (l'appellation donnée au député pendant la période de transition).

Après la transition, les élections furent organisées, et trois femmes : Koumandial Nanalbaye Marie, Eldjima Abdramane, Dina Balingar accédèrent à l'hémicycle. Ces députés femmes appartenaient toutes à des partis de l'opposition ; respectivement à l'Union pour le Renouveau et la Démocratie (UDR), l'Union Nationale pour la Démocratie et le Renouveau (UNDR) et l'Union pour le Renouveau Démocratique (URD).

Aucun député femme n'a été enregistré pour le compte du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti au pouvoir.

La législature de 2001 connut une participation plus nombreuse de femmes72(*).Dix (10) d'entre elles briguèrent le mandat législatif.

La législature a favorise l'avènement l'âge d'or des tchadiennes, par l'élection des femmes au Bureau de l'Assemblée. Le poste de la 2ème vice-présidente est occupée par Madame Loum Elise née Ndoadoumngué Nelouseï ; le poste de questeur adjoint revint a Madame Dénéram Miantamaré, et Madame Fatmé Tchombi fut nommée présidente de la Commission Affaires Sociales et Droit de l'Enfant. Le poste de rapporteur adjoint de la commission économie, développement et plan fut confie à Madame Khadidja Hassaballah.

Parlant de la responsabilité pendant la législature de 1997, Marie Koumandial a été désignée présidente de la commission des affaires sociales et de la condition féminine.

Au parlement provisoire, les femmes furent nommées successivement aux postes des rapporteurs adjoints, rapporteurs générales, secrétaire général adjoint.

Au constat de cette participation, il nous faut reconnaître qu'il y a eu une embellie pour la femme tchadienne, cependant il subsiste encore des réticences et des résistances sociales à confier ou à partager la gestion de la nation avec les citoyennes ; leur participation à l'action politique reste encore bien limitée.

* 70 ZANG NGUELE R. « la marginalisation des femmes camerounaises dans les instances nationales »IN EKABOUMA M.C (SOUS Dir.) Pouvoir & Politique, Yaoundé, fondation Friedrich Ebert Stiftung 1997, p. 3

* 71 Les données figurant dans l'analyse ci-dessus ont été calculées grâce aux archives fournies par le service de la documentation du Secrétariat Général du Gouvernement Adjoint (SASGGA)

* 72 Compte tenu des difficultés d'accès aux archives de la Commission Electorale Nationale Indépendante, nous ne sommes pas à mesure de donner avec exactitude le nombre de femmes candidates aux législatures.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"