L'influence du milieu criminogène sur la personnalité du délinquant: L'exemple de la ville de Dschang( Télécharger le fichier original )par Edmond Rostand Nsheuko Université de Dschang - Maitrise en droit et carrières judiciaires 1998 |
Section 2: L'influence du milieu occasionnel.Etant le milieu des premières contacts sociaux, il englobe le milieu scolaire, le milieu d'orientation professionnelle et le milieu du service militaire dans les pays où il est obligatoire. De ces trois milieux, nous nous intéresserons plus aux milieux scolaires et d'orientation professionnelle qui en eux-mêmes ne sont pas des milieux criminogène. Bien au contraire, ils poursuivent un but éducatif. C'est plutôt l'inadaptation de certains sujets à ces milieux et le fait qu'ils tentent d'échapper à son influence et de brûler les étapes conduisant à une vie indépendante qui est criminogène. Nous verrons ainsi l'influence du milieu scolaire dans un premier temps (Paragraphe 1) et dans un second l'influence des milieux d'orientation professionnelle (Paragraphe 2). Paragraphe1 : L'influence du milieu scolaire.L'inadaptation scolaire en ce qui concerne les éléments de notre groupe, peut justifier leur niveau de scolarisation assez faible tel qu'il ressort du tableau suivant:
Tableau 14Tableau 14 : Niveau d'étude des délinquants Il parait nécessaire au préalable de préciser que parmi les délinquants sans diplôme, (49,2% soit 32 cas ). 6 d'entre eux soit 9,2% affirment n'avoir jamais été à l'école. Cette faiblesse du niveau scolaire peut s'expliquer par le fait que les enfants précocement inadaptés à cause de la mauvaise atmosphère familiale auront tendance à avoir une activité scolaire plus turbulente que studieuse. L'inadaptation scolaire est dans certains cas un facteur de comportements antisociaux ultérieurs, car les échecs scolaires ferment les débouchés, découragent, révoltent parfois et exposent davantage aux incidences du chômage et au jeu des autres facteurs criminogènes d'ordre économique30(*). Les échecs scolaires étant des alertes révélatrices de la présence des facteurs criminogènes, nous avons essayé de déterminer son ampleur dans notre groupe d'étude. Mis à part les 6 individus qui n'ont jamais été à l'école et en supposant l'âge de 6 ans comme celle à laquelle commence l'éducation primaire, nous avons essayé de calculer le retard accumulé par les délinquants du groupe durant leurs parcours scolaires. Il en résulte le tableau ci-après:
Tableau 15 : Retard accumulé dans la scolarisation
Ces chiffres montrent une proportion assez élevée d'échecs scolaires dans la carrière des délinquants (3 à 5 ans 55,9%, 6 à 9 ans 27,1 %) et permettent d'affirmer que dans la ville de Dschang, les échecs scolaires ont une incidence criminogène. Mais elle pourrait s'expliquer dans la mesure où l'école étant le premier milieu où l'enfant est obligé de s'adapter à des règles de conduite appliquées par des autorités non familiales. Le contraste entre l'atmosphère familiale et les conditions de vie dans ce milieu (entrave d'horaire, discipline imposée ) rend l'adaptation scolaire assez difficile. Ce contraste permet aux causes familiales d'inadaptation scolaire qui jusque là étaient restées cachées de se dévoiler. Les problèmes qu'impliquent les échecs scolaires à travers la succession des déceptions personnelles, les réprobations familiales, la perte de l'estime du maître entraînent parfois chez l'enfant un dégoût et une hostilité pour le milieu scolaire et ce faisant, prépare mal à subir les épreuves d'adaptation à d'autres milieux tel que le milieu d'orientation professionnelle. * 30 Raymond GASSIN, op.cit, p. 422. |
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