Université de Yaoundé II
The University of Yaoundé II
Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
Faculty of Economics and Management
Programme de formation en gestion de la politique
économique
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Cameroun - Tel : 237 223 84 36 - Fax : 237 223
84 28 - Mail :
gpe@univ-yde2.org
Conséquences socioéconomiques de la
hausse des prix des produits pétroliers sur les
ménages ?
Expérience de la RDC
NSUNDA NGINDU Jules
Auditeur GPE 9
Sous la supervision
du professeur TSAFACK
NANFOSSO Roger
Juin 2008
SOMMAIRE
Introduction
- Problématique
- Revue de l'existant
- Objectifs
· Objectif Général
· Objectifs spécifiques
- Hypothèses
Chapitre I : Les conséquences
microéconomiques de la hausse des prix du pétrole
Section 1 : Situation sociale des ménages
congolais
Section 2 : Situation Economique des ménages
congolais
Chapitre II : Les conséquences
macroéconomiques de la hausse des prix du pétrole
Section 1 : Effet de la hausse des prix du
pétrole sur l'économie nationale
Section 2 : le pétrole et l'inflation
Conclusion et Recommandation
INTRODUCTION
Le pétrole est une ressource non renouvelable, donc
épuisable. Cette définition, confère à l'offre de
pétrole un caractère particulier puisque les pays producteurs de
cette ressource doivent prendre en compte le fait qu'extraire un baril
aujourd'hui c'est renoncer à l'extraire demain.
Ainsi, les pays producteurs du pétrole doivent choisir
une stratégie de contrôle de la production permettant de
gérer la durée d'exploitation de cette ressource.
En effet, le pétrole est une énergie
indispensable pour le bon fonctionnement de l'économie. C'est ainsi
qu'aucun pays au monde ne peut se passer de cette énergie.
Ainsi, le commerce du pétrole est le plus important de
la planète, en valeur comme en volume. Or, l'évolution de son
prix sur le marché mondial ne cesse d'augmenter et fait
l'actualité. Elle suscite non seulement des commentaires divers mais
également d'inquiétude chez les pouvoirs publics, les entreprises
et les ménages.
En RDC par exemple, à l'espace de moins de 6 mois, les
prix de l'essence et d'autres produits pétroliers ont connu une hausse
de près de près de 50 %. La toute dernière hausse a
surpris tous les usagers et consommateurs congolais, car elle est intervenue un
matin à la suite d'un communiqué lapidaire du Ministère de
l'Economie et du Commerce Extérieur lu la veille sur les ondes de
certaines chaînes de télévision et comme
l'électricité est devenue une denrée rare dans la capitale
et même dans les quartiers les plus modernes, cette information n'a pas
circulé. Il va sans dire que le transport en commun a connu des
sérieuses perturbations dans la capitale Kinshasa.
Pour justifier sa position, le Ministère de l'Economie
Nationale et du Commerce Extérieur se fonde sur la flambée du
prix du baril de pétrole sur les marchés internationaux qui a
dépassé le seuil fatidique de 100 dollars Us, se situant
maintenant à 130 Dollars Us le baril.
La hausse des prix des produits pétroliers touche le
panier de la ménagère qui s'amincit davantage. Ainsi, dans un
pays où le pouvoir d'achat est très faible avec un taux de
chômage le plus élevé de la sous - région, la hausse
des prix du pétrole a des effets négatifs sur les ménages
car elle a des répercussion sur le prix de revient des autres produits,
notamment produits de première nécessité, rendant ainsi la
vie de la population intenable. De l'autre côté, les importateurs
en RDC ne se gênent pas de procéder sans vergogne au
réajustement des prix surtout que ceux-ci sont fixés en dollars
Us.
Par ailleurs, la hausse des prix du pétrole constitue
un véritable danger pour la RDC et les conséquences sont
perceptibles même au niveau des entreprises qui par la suite chercheront
à réduire les effectifs et envoyer des nombreuses familles dans
le chômage. Dans cette situation, l'Etat congolais verra ses recettes
grignotées et sa croissance freinée.
Aussi, des perspectives d'emplois aléatoires et des
taux d'inflation élevés affectent déjà le pouvoir
d'achat des populations démunies, et par ricochet, aura des effets
multiplicateurs sur l'économie entière. Evidemment, la hausse des
prix du pétrole fait accroître les coûts de transport de la
population.
Dans les pays en voie de développement, à
l'instar de la RDC, la hausse des prix du pétrole signifie moins
d'éclairage et moins d'aliments chauds, car le pétrole est
souvent la seule source d'énergie domestique disponible, à cause
de délestage intempestif du courant électrique.
Le pétrole est utilisé dans toutes les
industries mécanisées comme énergie de base, ses
dérivés chimiques servent à la fabrication de toutes
sortes de produits, qu'ils soient hygiéniques (shampooing),
alimentaires, de protection, de contenant (matière plastique), tissus,
etc. Ce faisant, le pétrole est devenu indispensable et par
conséquent très sensible stratégiquement dans
l'économies actuelle.
Face à la hausse des prix du pétrole, les
automobilistes congolais ont développé, une technique
inédite de conduire : Le principe est simple, Il consiste à
lancer la voiture puis à couper le moteur. La voiture est alors en
route libre, exploitant les lois de la gravité et de l'inertie pour
parcourir le plus de chemin possible sans l'intervention du moteur.
La RDC, en dépit de ses ressources hydrauliques,
minières, forestières et pétrolières, le
marché local, lui, représente près de 60 millions
d'habitants et plus de 80% de l'économie relève du secteur
informel.
Le présent travail voudrait comprendre les
conséquences microéconomiques et macroéconomiques de la
hausse des prix du pétrole sur les ménages afin de proposer de
mesures des économiques appropriée.
Ainsi, à la lumière de tout ce qui
précède, l'on se demande si la hausse des prix du
pétrole déprime le pouvoir d'achat de la population ?
A cette question, pour juguler la crise, l'Etat congolais par
le canal du C.N.T1(*) pense
résoudre le problème de la cherté de la vie par
l'augmentation de SMIG2(*)
de 1 à 3 dollars US par jour échelonné en deux
tranches.
Selon le C.N.T, la première tranche est payable
à partir du 1er juillet 2008, tandis que la deuxième à
partir du 1er janvier 2009.
Aussi, notre étude repose sur les fondements
microéconomiques et macroéconomiques.
En outre, elle fait référence aux revues des
résultats des travaux antérieurs les plus anciens aux plus
récents.
Par ailleurs, l'objectif général assigné
dans le cadre de cette étude est de mesurer l'impact de la hausse des
prix du pétrole sur l'économie nationale et sur le pouvoir
d'achat des ménages, alors que les objectifs spécifiques sont
notamment de :
v Mesurer les effets microéconomiques de la hausse des
prix du pétrole sur les ménages ;
v Mesurer les effets macroéconomiques de la hausse des
prix du pétrole dans l'économie.
En ce qui concerne la méthodologie, le présent
travail n'a pas été facile. En effet, non seulement son champ est
vaste et complexe, mais encore il a posé un problème sur la
récolte de certaines données utiles pour sa réalisation
notamment les données chiffrées et les statistiques. Une autre
difficulté sur laquelle nous sommes buté est celle des
divergences des données chiffrées selon les services
contactés et même à l'intérieur des mêmes
services, pour des raisons inconnues.
Quant aux résultats escomptés, le présent
travail a un impact immédiat et visible sur le pouvoir d'achat des
ménages.
S'agissant de nos hypothèses de travail, nous en avons
retenus deux :
Hypothèse n°1 : La hausse des prix du
pétrole effrite le pouvoir d'achat des ménages
Hypothèse n°2 : La hausse des prix du
pétrole déprime la croissance économie.
CHAPITRE I : LES CONSEQUENCES
MICROECONOMIQUE DE LA HAUSSE
DES PRIX DU PETROLE
Le présent chapitre analyse les conséquences
socioéconomiques de la hausse des prix du pétrole sur la
population. D'une part, il fait une relation entre les revenus des
ménages et la dépenses de consommation des ménages, et
d'autre part, il compare la hausse des prix du pétrole par rapport aux
exportations.
Tant les économies occidentales, les économies
émergentes que les économies en développement sont toutes
organisées autour du pétrole, qui en constitue une composante
déterminante. La hausse sans cesse des prix du pétrole
enregistrée depuis près d'un an ne peut donc être neutre.
Il convient donc d'analyser avec finesse les différents effets de la
hausse du prix du pétrole et ses conséquences
microéconomiques et macro économiques. Selon certaines analyses,
une hausse durable du baril pourrait coûter plus d'un demi-point de
croissance à l'Afrique en général et les PPTE3(*), la RDC peut en souffrir
davantage car les effets négatifs pourraient mettre des années
à se dissiper dans l'économie.
D'un point de vue microéconomique, cette envolée
des prix a des conséquences négatives directes sur le pouvoir
d'achat des ménages qui ipso facto réduit la productivité
des entreprises.
Section 1 : Situation sociale
des ménages congolais
§1 : Répartition
de revenu national
La R.D.C, immense pays au coeur de l'Afrique (2.345.000
km2) et qualifié de scandale géologique pour ses
nombreuses richesses du sol et du sous-sol, connaît paradoxalement une
pauvreté persistante et une situation économique de moins en
moins performante. De la 51éme place en 1973, la R.D.C
occupe en 2006 la 180éme en terme de niveau de vie
devançant seulement l'Ethiopie et le Burundi.
La RDC est un pays où sévissent d'importantes
inégalités. Plusieurs études ont montré que le
Congo-Kinshasa connaît une mauvaise répartition des ressources
produites. A la suite de ces études, le PMURR4(*) avait confirmé que 5% de
la population congolaise disposent de plus ou moins 50% du revenu national.
Entre 1958 et 1993, la population ayant triplé, la production par
habitant a diminué partant de 65% en valeur réelle.
Consécutivement, le PIB par habitant est passé de Usd 377 en 1956
à 170 en 1989, à 120 en 1992, à 117 en 1993, à 96,8
en 1997 et 68,3 en 2000, soit finalement à Usd 5,7 par tête et par
mois, équivalent à Usd 0,20 (soit 90 Fc au taux de change de 450
Fc le dollar) par personne et par jour.
Malgré des efforts et des résultats obtenus dans
le cadre des programmes soutenus par les partenaires extérieurs depuis
2001, le Gouvernement de la RDC a reconnu en novembre dernier que la crise
sociale reste très aiguë, et les chances de la RDC d'atteindre les
objectifs de développement pour le millénaire d'ici 2015, sont
sérieusement compromises. En d'autres termes, la RDC ne parviendra pas
à réduire de moitié la pauvreté à l'horizon
2015.
En effet, la répartition de la richesse nationale est
inégale, sur une population estimée à 60 millions
d'habitants, 20 % détiennent la totalité de la richesse
alors que 80% vivent sous le seuil de pauvreté.
La précarité de l'emploi n'est plus à
démontrer. En effet, près de 70% de la population active est au
chômage. Dans le contexte actuel, il serait important aux pouvoirs
publics d'accorder une attention particulière à
l'accélération de la croissance économique pendant une
période prolongée tout en veillant à une réduction
progressive des inégalités tant sociales qu'en termes des revenus
observés en RDC.
§2 : le pouvoir d'achat
et le budget des ménages
En économie, le pouvoir d'achat d'un revenu
donné est la capacité d'achat en termes de biens et services que
permet ce revenu. En particulier, le pouvoir d'achat d'un ménage est la
capacité d'achat que lui permet l'intégralité de ses
revenus. Il dépend donc de la somme en question et du prix des biens et
services.
A Kinshasa, la grogne sociale est perceptible. Elle est
caractérisée par des revendications sociales de plus en plus
nombreuses : des arrêts de travail débouchant sur des
grèves qui paralysent plusieurs secteurs de la vie nationale, en
particulier l'enseignement et la santé.
Pendant ce temps, l'on a l'impression que le gouvernement
tergiverse ne sachant quoi faire et, il est sans doute dans la
difficulté de l'élaboration d'une politique salariale
réaliste susceptible de permettre au travailleur de satisfaire leurs
besoins élémentaires. C'est dans cette situation précaire,
sans pouvoir d'achat, que la RDC affronte les causes externes de la vie
chère. Allusion faite aux prix des produits pétroliers qui
influent sur tous les secteurs de la vie nationale, particulièrement sur
les prix des denrées alimentaires qui prennent de l'ascenseur. La
récente augmentation de plus de 20 % du prix de l'essence pèse
douloureusement sur une population déjà éprouvée
par la dureté de la vie.
Concernant les salaires des agents et fonctionnaires de l'Etat
(enseignants d'université, des instituts supérieurs et des
écoles, les magistrats, les médecins, etc.) censés
garantir un minimum de besoins vitaux de l'individu qui travaille, ils n'ont
pas à leur tour évolué avec l'indice des prix.
Et, aujourd'hui, faute d'anticipations correctes de la part
des pouvoirs publics, la sanction populaire réapparaît au travers
de la grogne des agents et fonctionnaires de l'Etat qui, conscients de cette
réalité, ont compris qu'ils ne pouvaient pas demeurer sous
l'illusion monétaire. La tension sociale qui monte peu à peu avec
les mouvements de grève aux effets boule de neige n'en est qu'une des
manifestations externes. Cependant, la grande équation aujourd'hui se
situe au niveau de la conciliation de la réponse à donner aux
revendications populaires et la préservation du cadre
macroéconomique qui est un gage important pour arriver au point
d'achèvement de l'initiative PPTE.
C'est ainsi qu'à l'heure actuelle, la donne
supplémentaire que la gestion de la politique économique
congolaise devra surtout interner demeure le fait que les ménages
congolais ont finalement internalisé la notion de l'« illusion
monétaire »5(*).
Tableau N°
I.1.1 : Evolution de revenus des ménages et de la consommation des ménages en RDC
(1996 - 2007)
Années
|
Log Ct
|
Log Yt
|
1996
|
8.666938
|
8.887473
|
1997
|
8.719513
|
8.780050
|
1998
|
8.457995
|
8.467351
|
1999
|
8.274612
|
8.370710
|
2000
|
8.313730
|
8.366998
|
2001
|
8.508596
|
8.547354
|
2002
|
8.566593
|
8.619551
|
2003
|
8.539894
|
8.644795
|
2004
|
8.694016
|
8.785585
|
2005
|
8.844942
|
8.867216
|
2006
|
9.022178
|
9.052903
|
2007
|
9.051579
|
9.099777
|
Source : INS, enquêtes 1-2-3, Calculé par
nous
Deux raisons justifient l'utilisation du logarithme :
1. Ajustement de
l'échelle de représentation de nos deux séries
2. Effet taille pour une
bonne visualisation de l'évolution de séries.
Le coefficient du
modèle s'interprète comme des élasticités
§3 : Le coût de la
vie et le budget des ménages
Le coût de la vie se définie par rapport à
l'indice des prix, ces indices ont aujourd'hui une importance tout à
fait considérable : ils sont par exemple directement
utilisés dans les négociations salariales ou juger
rétrospectivement de conséquences d'une période
inflationniste dur le bien-être des ménages.
Le coût de la vie augmente tandis que le pouvoir d'achat
lui diminue. Les ménages congolais tentent d'adapter leurs revenus, et
les perspectives pour le mois avenirs ne sont pas très bonne à
cause de la crise alimentaire généralisée et la
flambée des prix du pétrole. La B.C.C6(*) malheureusement ne donne aucune
prévision sur l'évolution de l'activité
économique.
En dépit de l'augmentation des salaires
interprofessionnels garantie (SMIG) passant de 14300 Fc à 23600 Fc soit
65%, le coût de la vie en RDC est très élevé et donc
la vie est intenable, l'inflation galopante n'est ni maîtrisée ni
contrôlée et la monnaie nationale ne cesse de se
déprécier continuellement. Or, l'évolution du pouvoir
d'achat est liée à celle des prix et des salaires. Si les prix
des biens et des services augmentent alors que le niveau des salaires reste
inchangé, il est évident que le pouvoir d'achat diminue, de
même si les prix augmentent et qu'en même temps l'Etat augmente les
salaires, la situation sociale des ménages va s'améliorer, par
contre même si l'on augmente le salaire et qu'alors l'inflation n'est pas
maîtrisée, l'augmentation des salaires dans ce cas ne sera
pas perceptible par les ménages.
D'après l'enquête de l'I.N.S7(*), commentée par nous,
l'on relève sur une période de 1996 - 2007, le pouvoir d'achat
des ménages en R.D.C a diminué très sensiblement par an en
moyenne. En même temps, sur la même période, l'on observe
que le niveau de vie qui est un indicateur différent s'est sensiblement
détérioré.
Rendus vulnérables à la soudaine hausse des prix
des biens de première nécessité combinée avec la
hausse des prix du pétrole, les ménages congolais, voient les
prix prennent dangereusement de l'ascenseur alors que l'Etat congolais attend
d'abord les manifestations de rue pour, ensuite, accuser des manipulateurs
imaginaires.
En effet, à Kinshasa, le litre d'essence à la
pompe ne cesse de grimper sur le marché congolais. A moins d'une
année, le prix de l'essence est passé d'abord de 490 Fc à
510 Fc, puis de 580 Fc à 675 Fc pour se situer finalement à 705
Fc, soit une variation globale de 43,87%. C'est un cinquième
réajustement en moins de six mois. Face à ces
réajustements intempestifs, dont l'incidence négative sur les
prix de transport et des biens de première nécessité, la
RDC est assise sur une bombe.
Section
2 : Situation Economique des ménages congolais
Il n'est pas possible d'acheter aujourd'hui autant avec un
Franc Congolais qu'il y a cinq ans : le coût de pratiquement toute
chose a augmenté8(*).
Cette hausse du niveau général des prix s'appelle inflation.
La théorie microéconomique nous explique que
lorsque le prix d'un bien augmente, cela entraîne deux effets pour les
consommateurs, l'effet de substitution9(*) et l'effet de revenu. Ces deux effets,
résultent de l'arbitrage d'un agent économique, selon son
coût d'opportunité entre deux situations.
La variation du prix du pétrole entraîne
automatiquement chez les ménages deux effets : il y a d'une une
modification du taux auquel les ménages échange ce bien contre un
autre et, d'autre part, une variation du pouvoir d'achat ou de
préférence que représente le revenu de ces
ménages.
§1 : L'effet de substitution
L'objet de ce paragraphe est d'étudier l'impact de la
variation du prix des produits pétroliers sur le choix des
ménages.
Pour les entreprises, elles vont d'abord opérer des
substitutions entre produits énergétiques au détriment des
produits pétroliers qui ne peuvent malgré tout annuler la hausse
du prix moyen de l'énergie. Cette hausse va diminuer leur consommation
d'énergie et augmenter tous les autres facteurs (emploi, investissement,
R&D) pour un niveau de production donnée.
Notons que pour l'investissement et la R&D, l'effet de
substitution dû au prix de l'énergie va être renforcé
à court et moyen terme par l'effet de la baisse du taux
d'intérêt réel (qui est favorable à
l'investissement).
Nous mettons l'accent plus sur effet de substitution selon
Hicks10(*). Le
pétrole étant un produit non substituable à court terme,
les ménages ont du mal à le substituer.
X2
B nouveau choix
A choix initial
Pétrole
Ainsi, nous remarquons dans ce graphique ci-dessus que le
pétrole n'étant pas un bien substituable à court terme, il
est difficile au consommateur de le substituer. Par ailleurs, le, passage de A
à B est appelé l'effet de substitution. Il indique de combien
l'individu " Substituer " un bien à l'autre quand son prix se modifie,
mais que le pouvoir d'achat reste constant.11(*) Le pétrole étant un bien peu
substituable à court terme, sa demande est donc inélastique.
§2 : L'effet de revenu et la demande
Les entreprises
vont tenter de préserver leurs profits en essayant de répercuter
dans les prix le coût des produits pétroliers mais
également d'autres facteurs (comme le travail) qui vont aussi augmenter
en raison d'une certaine indexation des salaires sur les prix. Le succès
de cette tentative va dépendre du « pouvoir de
marché » de l'entreprise ou du secteur.
Les ménages vont tenter de préserver leur
pouvoir d'achat en essayant d'obtenir une revalorisation de leur salaire. Le
phénomène est traduit dans le modèle
économétrique en annexe par l'équation déterminant
le revenu et la consommation par la variable d'indexation sur l'indice des
prix à la consommation. Cette indexation n'est que partielle à
court terme, ce qui fait que le choc pétrolier diminue le pouvoir
d'achat des ménages dans le court terme. A long terme, une hausse de 1%
de revenus entraîne une augmentation de 97% de la consommation des
ménages12(*).
La hausse des prix des produits pétroliers
réduit en même temps la quantité de litre à
consommer par les automobilistes, mais également joue
négativement sur le pouvoir d'achat des ménages. Cette
réduction du revenu modifie la consommation du produit, ça veut
dire que la hausse des prix du pétrole a un impact négatif sur le
revenu des ménages dans la mesure où elle entraîne une
diminution de la quantité à consommer.
§3 : Notion des élasticités
Les élasticités-revenu sont nettement plus
faibles pour le pétrole résiduel, dont la demande a baissé
d'un tiers entre 1973 et 2007 au plan mondial (environ 10 Mb/j aujourd'hui, sur
une demande totale de 85 Mb/j), sous l'effet des substitutions pour la
production d'électricité, alors qu'elle a doublé pour les
autres usages.
Aussi, faut- il souligner que l'augmentation des prix des
produits pétroliers a été beaucoup plus faible que celle
du pétrole brut, mais dont les conséquences socio
économiques sont aussi néfastes que le brut. Pour les pays hors
OCDE, l'élasticité-prix est souvent faible parce qu'ils peuvent
très difficilement se passer du pétrole, car leur croissance
économique est vigoureuse, leur élasticités-revenu est
forte et/ou parce que leurs prix pétroliers internes sont très
bas (subventions).
Tableau N° I.3.1: Evolution des exportations et
des importations RDC (1998 - 2008)
|
1998
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008(p)
|
|
en % du PIB
|
% de variation en volume
|
|
FBC
|
17,8
|
14,2
|
8,2
|
26,3
|
29,2
|
Publique
|
0,1
|
3,7
|
9
|
30
|
28
|
Privée
|
17,7
|
10,5
|
7,9
|
25
|
30
|
|
|
|
|
|
|
Cons Finale
|
89,3
|
93,55
|
9,2
|
3,4
|
3,8
|
Publique
|
8,2
|
8,3
|
2,5
|
6,9
|
6,8
|
Privée
|
75,1
|
85,3
|
7,9
|
2,9
|
3,4
|
|
|
|
|
|
|
Solde Extérieur
|
-1,2
|
-7,7
|
-
|
-
|
-
|
Exportations
|
27,3
|
31,6
|
13,8
|
7,8
|
7,8
|
Importations
|
-28,3
|
-39,9
|
25,1
|
4,3
|
4,3
|
Source :
Données du FMI, calcul de l'auteur pour les prévisions P
Graphique I.3.1 :
Evolution des exportations et des importations 1998 - 2008
Le Constat que nous
pouvons faire est que le prix courant du pétrole augmente ne veut en
soi rien dire puisque l'inflation mondiale touche tous les produits et
revenus. Pour un pays importateur de pétrole13(*), la vraie question c'est de
savoir si les prix du pétrole augmentent plus vite ou plus
lentement que celui de ses exportations. La hausse des prix du pétrole
n'a de conséquence négative qu'à partir du moment
où elle est plus rapide que celle des prix des marchandises qu'un
pays exporte lui-même, c'est-à-dire, la source de ses
revenus sur le marché mondial. Que lui importe de payer le
pétrole 20% plus cher s'il peut simultanément
augmenter le prix de ses propres exportations d'autant.
Le graphique I.3.1, nous montre que les exportations sont en
baisses depuis 2006, cela est bien à craindre pour l'économie
congolaise. Et les conséquences de la hausse des prix du pétrole
a des effets négatifs sur l'économie congolaise, mais
également sur les ménages.
CHAPITRE II : LES
CONSEQUENCES MACROECONOMIQUE DE LA HAUSSE
DES PRIX DU PETROLE
D'un point de vue macroéconomique certaines analyses
démontrent qu'une hausse des cours du pétrole de 10 dollars par
baril pourrait réduire la croissance du commerce mondial de 1,5
%. En effet, l'augmentation du prix des produits
pétroliers se traduit généralement par un effet
dépressif sur l'activité et le commerce mondial.
Quant à l'économie congolaise qui est extravertie, elle
soufrerait davantage de cette flambée des prix du pétrole
étant entendu que le pays consomme le pétrole qu'il ne produit
pas.
Section 1 : Effet de la hausse des prix du pétrole
sur l'économie nationale
La hausse du prix du pétrole constitue un facteur
aggravant de la crise actuelle. Mais, contrairement à ce que
prétend la propagande des médias, elle n'a été
qu'un facteur aggravant et non la cause, ni même une cause importante de
la crise économique. L'évolution des exportations et des
importations constitue la principale cause de la crise en RDC.
§1 Effets de la hausse des prix du pétrole
sur le P.I.B
En 2007, selon le cadre macroéconomique
révisé, l'économie congolaise enregistrerait une
croissance moins forte par rapport aux prévisions initiales, qui
proviendrait principalement de la révision à la baisse de la
production pétrolière et des perspectives de croissance du
secteur non pétrolier. La baisse d'activité prévisionnelle
dans le secteur non pétrolier (particulièrement dans les branches
exploitation forestière, industries manufacturières,
électricité, gaz et eau, transports) refléterait, d'une
part, les retards enregistrés dans la mise en oeuvre des investissements
dans les secteurs public.
Sur cette base, le PIB à prix courants
s'établirait 3 772,4 milliards contre 3 875,1 milliards en 2006 selon
les prévisions révisées. Le taux de croissance réel
s'élevait à 4,0 % (au lieu de 5,2 % prévu
précédemment) contre 6,6 % en 2006 (selon les estimations
actualisées), entraînant une hausse du revenu nominal par habitant
de 1,4 % (2 101,0 dollars contre 2 184,8 dollars prévus initialement et
2 137,2 dollars en 2006). Les tensions inflationnistes devraient persister,
avec une progression de l'indice des prix à la consommation d'environ
21,5 % en moyenne annuelle au lieu de 8 % prévu initialement contre 21,4
% en 2006, à la suite notamment des problèmes récurrents
du trafic ferroviaire et des incidences négatives sur les prix des
matériaux de construction.
La RDC se trouve dans une zone de turbulence
caractérisée par l'implosion du cadre macroéconomique et
les hésitations de la croissance économique. Dans un contexte de
hausse des prix du pétrole et la forte appréciation de l'euro par
rapport au dollar américain sur le marché mondial, depuis fin de
2007 et 2008, l'économie congolaise ne devrait pas se
réveillé bientôt. La hausse des prix du pétrole
n'est pas bénéficiaire pour la croissance économique de la
RDC étant donné qu'elle évolue plus rapidement que les
exportations primaires de la RDC.
* 1 Conseil National du
Travail
* 2 Salaire Minimum
Interprofessionnel Garanti
* 3 Pays Pauvres et Très
Endettés
* 4 Programme Multisectoriel
d'Urgence de Reconstruction et de Réhabilitation
* 5 Salaires amplement
gonflés, mais, en réalité de misère et
dénoués de tout pouvoir d'achat réel.
* 6 Banque Centrale du Congo
* 7 Institut National de
Statistique, enquête 1-2-3 (2004).
* 8 Gregory N Mankiw,
Macroéconomie P37
* 9 Deux biens sont
substituables lorsque leurs élasticités donnent 0, pour le
pétrole, il n'a pas de substitut parfait à court terme.
* 10 Effet de substitution de
Hicks, est intéressant parce qu'il maintient constant l'utilité
du consommateur plutôt que le pouvoir d'achat. Ce qui n'est pas le cas
pour l'effet de substitution de Slutscky.
* 11 Effet de substitution
selon Slutscky
* 12 En annexe vous trouverez
les détails.
* 13 A l'instar de la R D
Congo.
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