3.3.8 : Le département de résidence.
La discontinuité est significativement associée
au département de résidence de la femme. Nous avons
constaté au niveau bivarié une discontinuité
différentielle selon le département dans lequel réside la
femme. En effet, au seuil de 1%, la discontinuité des soins
obstétricaux dans le département de l'Atacora (43,3 %) est
d'environ six fois plus élevée que dans le département de
l'Atlantique (7,4 %) et près de quatre fois plus élevé
que dans le département de l'Ouémé (11,4 %). Pour les
autres départements, la discontinuité des soins
obstétricaux est respectivement de 27,4 %, 31,4 % et 23,9 % dans les
départements du Borgou, du Mono et du Zou. La résidence dans un
département plutôt que dans un autre serait donc un facteur
d'aggravation ou d'atténuation de la discontinuité des soins
obstétricaux. Ce résultat conforte le fait que les
départements du Bénin sont inégalement pourvus en
infrastructures et en personnel qualifié de santé.
Figure 3.6 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon le
département de résidence.
3.3.9 : La qualité des services
obstétricaux.
La qualité des services obstétricaux est
significativement associée à la discontinuité des soins
obstétricaux. L'analyse bivariée révèle que la
discontinuité des soins obstétricaux diminue lorsque la
qualité des services obstétricaux augmente. En effet, au seuil de
1 %, la discontinuité des soins obstétricaux est de 23,5 %
lorsque les services obstétricaux sont de mauvaise qualité et
d'environ 11 % lorsqu'elles sont de bonne qualité. Augmenter la
qualité des services obstétricaux serait donc un moyen de lutter
efficacement contre la discontinuité des soins obstétricaux.
Figure 3.7 : Fréquence
de la discontinuité des soins obstétricaux selon la
qualité des services.
3.3.10 : L'accessibilité géographique.
La distance qui sépare le lieu d'habitation de la femme
et le service de SMI le plus proche constitue un des facteurs qui stimulent ou
qui dissuadent la femme à fréquenter les services de soins
obstétricaux. Notre étude révèle au niveau
bivarié une association très significative entre la distance qui
sépare le lieu d'habitation de la femme et le centre de SMI le plus
proche et la discontinuité des soins obstétricaux. Ainsi, nous
constatons qu'au seuil de signification de 1 %, la discontinuité des
soins obstétricaux augmente avec la distance séparant le lieu
d'habitation de la femme et le centre de SMI le plus proche. En effet, la
discontinuité des soins obstétricaux est de 6,2 % lorsque le
centre de SMI est sur place et de 7,1 % lorsqu'il se situe à moins de 5
km du lieu d'habitation de le femme contre environ 35 % lorsque le centre de
SMI est situé à plus de 15 km du lieu d'habitation de la femme.
En d'autres termes, la discontinuité des soins obstétricaux est
plus de cinq fois plus élevée lorsque le centre de SMI est
situé à plus de 15 km du lieu d'habitation de la femme que
lorsqu'il est situé sur place.
Un autre moyen de réduire la discontinuité des
soins obstétricaux serait donc de promouvoir la proximité entre
les femmes et les services de SMI à défaut d'avoir des routes
bien tracées et bien entretenues et des moyens de transport
adéquats et sûrs.
Figure 3.8 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon
l'accessibilité géographique.
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