ORGANISME INTER-ETATIQUE
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN.
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ II
INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE DÉMOGRAPHIQUES.
Année académique 2003-2004.
FACTEURS EXPLICATIFS DE LA DISCONTINUITÉ DES
SOINS OBSTÉTRICAUX EN AFRIQUE : CAS DU BÉNIN.
Mémoire de fin d'études, en vue de l'obtention
du
DIPLÔME D'ETUDES SUPÉRIEURES
SPÉCIALISÉES EN DÉMOGRAPHIE (DESSD)
Option : Collecte et analyse des données.
Par Appolinaire TOLLEGBE
Sous la direction de
Gervais BENINGUISSE, Ph.D
Lecteur : Dr. Ondoua OWOUTOU.
Yaoundé, Décembre 2004.
Dédicaces.
A mon père TOLLEGBE Bernard et à ma mère
KORA Bana Yanki pour tant d'investissements et de sacrifices.
A toutes les femmes qui sont mortes en voulant donner la
vie !
Remerciements.
Au terme de cette étude, qu'il nous soit permis
d'adresser nos sincères remerciements,
A la Coopération française pour avoir
accepté de financer notre formation, Mr. Dominique RICHARD, Mme
RICHARD et Mme Alida NAVASSART du SCAC1(*) Cotonou d'une part et d'autre part Mme MALLET
et Mr. Marc PAWLAK du SCAC Yaoundé.
Aux autorités administratives de l'IFORD en
l'occurrence, le Professeur AKOTO ELIWO Mandjale (Directeur), le Professeur
EVINA Akam (Directeur des études).
A l'équipe d'encadrement du mémoire
composée de BENINGUISSE Gervais, Ph.D (Directeur du mémoire) et
le Dr. ONDOUA Owoutou (Lecteur).
Aux doctorants de l'IFORD, à l'endroit de mes
collègues de la 24è promotion en l'occurrence Mr. IMOROU Zacharie
(Bénin), Mlle AHAMIDE Armelle (Bénin), Mr. ADIHO Joseph
(Bénin), Mme BAKENDA Jeannine Laure (Gabon), Mr. PENDI PENDI Jean Bruno
(Gabon), Mlle NIANG Fatou Bintou (Sénégal), Mr. SENE Pape Ibrahim
(Sénégal) et Mr. DJOKE Kossi Agbeviade Gustave (Togo) et à
tous les étudiants de la 23è et de la 25è promotion.
Qu'il me soit également permis de remercier toutes les
secrétaires de Direction (Administration et Etudes), pour l'accueil
convivial à nous réservé chaque fois que nous les
sollicitions, les chauffeurs, les bibliothécaires et le personnel
d'entretien de l'IFORD.
Table des
matières.
Dédicaces.
i
Remerciements.
ii
Table des matières.
iii
Liste des tableaux.
v
Liste des figures.
v
Liste des abréviations.
vii
SUMMARY.
viii
Introduction générale
1
Chapitre1 : Contexte et cadre théorique
de l'étude.
6
1.1- Présentation du contexte
béninois.
6
1.1.1-Situation géographique et
administrative
6
1.1.2- Caractéristiques
socio-démographiques et culturelles.
6
1.1.3- Situation économique.
7
1.1.4- Organisation du système de
santé du Bénin.
8
1.1.5- Politique de santé.
10
1.2 : Revue de la littérature.
14
1.2.1 : Facteurs prédisposants.
15
1.2.2 : Facteurs facilitants.
20
1.3 : Cadre conceptuel.
23
1.3.1: Schéma conceptuel.
24
1.3.2 : Hypothèses de recherche.
25
1.3.3 : Définition des principaux
concepts.
27
Chapitre2 : Aspects méthodologiques.
34
2.1- Présentation des données.
36
2.2- Justification de l'approche retenue.
38
2.3- Evaluation de la qualité des
données.
39
2.3.1- Examen des taux de réponse des
principales variables.
39
2.3.2 -Evaluation de la qualité des
données sur l'âge.
41
2.4- Méthodes d'analyse.
45
2.4.1- Méthodes descriptives.
45
2.4.2- Méthodes explicatives.
45
2.5- Méthodologie de construction des
principaux indicateurs.
47
2.5.1 : Qualité de la visite
prénatale.
47
2.5.2 : Education sanitaire.
48
2.5.3 : Qualité des services
obstétricaux.
48
2.5.4 : Indicateur combiné de niveau de
vie.
48
Chapitre3 : Recours aux soins prénatals
et discontinuité des soins obstétricaux au Bénin :
Niveaux et différentiels.
50
3.1- Le recours aux consultations
prénatales.
50
3.1.1: L'âge à l'accouchement.
50
3.1.2: La parité.
53
3.1.3 : L'ethnie.
53
3.1.4: Le milieu de socialisation.
53
3.1.5 : Le niveau de vie.
54
3.1.6 : Le niveau d'instruction.
54
3.1.7 : Le milieu de résidence.
54
3.1.8 : Le département de
résidence.
55
3.1.9 : La qualité des services
obstétricaux.
55
3.1.10 : L'accessibilité
géographique.
56
3.2- La qualité de l'assistance lors de
l'accouchement.
56
3.2.1 : La parité.
56
3.2.2 : Les antécédents de
césariennes.
56
3.2.3 : L'ethnie.
57
3.2.4 : Le milieu de socialisation.
57
3.2.5 : Le niveau de vie.
57
3.2.6 : Le niveau d'instruction.
57
3.2.7 : Le milieu de résidence.
58
3.2.8 : Le département de
résidence.
58
3.2.9 : La qualité des services
obstétricaux.
58
3.2.10 : L'accessibilité
géographique.
58
3.3- La discontinuité des soins
obstétricaux.
60
3.3.1 : La parité.
60
3.3.2 : Les antécédents de
césariennes.
60
3.3.3 :L'ethnie.
60
3.3.4 : Le milieu de socialisation.
61
3.3.5 : Le niveau de vie.
61
3.3.6 : Le niveau d'instruction.
62
3.3.7: Le milieu de résidence.
63
3.3.8 : Le département de
résidence.
64
3.3.9 : La qualité des services
obstétricaux.
64
3.3.10 : L'accessibilité
géographique.
65
3.4 : Profil des femmes dont les soins
obstétricaux sont discontinus.
66
3.6 : Synthèse du chapitre.
68
Chapitre4: Recherche des déterminants du
recours aux soins prénatals et de la discontinuité des soins
obstétricaux au Bénin.
73
4.1 : Déterminants du recours aux soins
prénatals.
76
4.1.1- Effets bruts des différentes variables
explicatives sur le recours aux soins prénatals.
76
4.1.2-Effets nets des différentes variables
explicatives sur le recours aux soins prénatals
77
4.2- Effets bruts des différentes variables
explicatives sur la discontinuité des soins obstétricaux.
78
4.2.1 : Facteurs prédisposants.
78
4.2.2- Les facteurs facilitants
79
4.3- Effets nets des différentes variables
explicatives sur la discontinuité des soins obstétricaux.
81
4.3.1 : L'appartenance ethnique.
81
4.3.2 : Le niveau de vie du ménage.
83
4.3.3 : Le niveau d'instruction de la
femme.
84
4.3.4 : La qualité des services
obstétricaux.
85
4.3.5: L'accessibilité
géographique.
87
4.4 : Synthèse du chapitre.
89
Conclusion et recommandations.
90
Références bibliographiques.
94
Annexes.
I
Liste des tableaux.
Tableau 2.1 : Taux de réponse des
différentes variables.
39
Tableau 2.2 : Tableau récapitulatif des
valeurs des indices de Whipple et de Myers selon le sexe et pour l'ensemble de
la population.
44
Tableau 3.1 : Qualité de la consultation
prénatale, lieu d'accouchement, qualité de l'assistance pendant
l'accouchement et discontinuité des soins obstétricaux selon
l'âge de la mère à l'accouchement, la parité, les
antécédents de césariennes, l'ethnie, le milieu de
socialisation et le niveau de vie du ménage.
51
Tableau 3.2 : Qualité de la consultation
prénatale, lieu d'accouchement, qualité de l'assistance pendant
l'accouchement et discontinuité des soins obstétricaux selon le
niveau d'instruction de la femme, son milieu de résidence, le
département de résidence, la qualité des services
obstétricaux et l'accessibilité géographique des services
de SMI.
52
Tableau 3.3 : Dictionnaire des variables de
l'AFCM.
68
Tableau 3.4: Tableau récapitulatif de la
qualité de la représentation, de la part de l'inertie et des
coordonnées factorielles des différentes variables sur les
axes.
70
Tableau 3.5 : Tableau récapitulatif des
variables selon leur position sur le plan factoriel.
71
Tableau 4 : Risques relatifs de
discontinuité des soins obstétricaux pour la dernière
naissance selon les facteurs prédisposants et les facteurs
facilitants
74
Tableau A1 : Proportion de discontinuité
des soins obstétricaux selon le nombre de consultations
prénatales dans quelques pays africains.
I
Tableau A2 : Coût de quelques prestations
obstétricales au CNHU de Cotonou.
II
Liste des figures.
Figure0 : Tableau comparatif des naissances
assistées par un personnel qualifié et de la mortalité
maternelle dans quelques pays en développement.
3
Figure2.1 : Courbe des effectifs par âge
et par sexe.
42
Figure 2.2 : Pyramide des âges de la
population des ménages enquêtés lors de l'EDSB-II.
42
Figure 3.1 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon la parité.
59
Figure3.2 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon l'ethnie.
60
Figure3.3 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon le niveau de vie.
61
Figure 3.4 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon le niveau
d'instruction.
62
Figure 3.5 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon le milieu de
résidence.
62
Figure 3.6 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon le département
de résidence.
63
Figure 3.7 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon la qualité des
services.
64
Figure 3.8 : Fréquence de la
discontinuité des soins obstétricaux selon l'accessibilité
géographique.
65
Figure 3.9 : Plan factoriel.
69
Liste des
abréviations.
ADDAD : Association pour le Développement et la
Diffusion de l'Analyse des Données.
CCS : Centre Communal de Santé.
CHD : Centre Hospitalier Départemental.
CIPD : Conférence Internationale sur la Population et
le Développement.
CNHU : Centre National Hospitalier et Universitaire.
CPN : Consultation Prénatale.
CRDI : Centre de Recherche pour le Développement
International.
DDSP : Direction Départementale de la Santé
Publique.
DEPOLIPO: Déclaration de Politique de Population.
DSRP : Document de Stratégies de Réduction de
la Pauvreté.
EDS : Enquête Démographique et de
Santé.
EDSB : Enquête Démographique et de Santé
du Bénin.
IDH : Indicateur de Développement Humain.
INED : Institut National d'Etudes Démographiques
(France)
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique.
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
PEV : Programme Elargi de Vaccination
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement.
PRB : Population Reference Bureau.
REP : Rapport national sur l'Etat de la Population.
RGPH : Recensement Général de la Population et
de l'Habitation.
RNDH : Rapport National sur le Développement
Humain.
SMI : Santé Maternelle et Infantile.
UNFPA: United Nations Population Fund.
UNICEF: United Nations Children Fund.
UVS : Unité Villageoise de Santé.
VAT : Vaccination Antitétanique.
WHO: World Health Organization.
SUMMARY.
According to Kofi Anan, «the biggest
enemy of health in the developing countries is poverty», (WHO, 2002). The
World Health Organisation's studies revealed that 99% of the maternal and child
mortality occurs in the developing countries, (UNFPA, 2004).
So, it is important to understand why, despite all the
political directives and strategies developed by African countries to overcome
maternal and child mortality, its level remains so high in the continent.
Since most of the maternal mortality occur during delivery and
the near post-partum, it is therefore important that women do carryout the
required2(*) number of
antenatal visits and professionally assisted during delivery in order to
prevent or quickly detect complications that may occur during delivery.
This study entitled: Studying the explanatory
factors of the discontinuity of obstetrical care in Africa: The case study of
Benin, helps to contribute to better understand the discontinuity of
obstetrical care using an integrated offer-demand approach in order to help the
government to better fight against maternal and child mortality. In this study,
a woman is said to have a discontinuous obstetrical care as she was not
professionally assisted during delivery, after having made at least one
antenatal visit. The Demographic and Health Survey (DHS) data sources clearly
show that the discontinuity of obstetrical care is still a major problem in
Africa with some extremes in countries such as Rwanda, Ivory Coast, Ghana and
Niger.
The theorical approach of the study concerns the whole Africa
and takes into account the Benin's second DHS database for year 2001. The
conceptual chart of the study is an adaptation of the Andersen and Newmann
(1972) formalization of the process that leads to the use of health care
facilities.
Our main theory is therefore that the process
which leads a woman to use health care facilities during pregnancy and delivery
depends on one hand, on the predisposing factors such as her own
characteristics (age at delivery, education, foregoing caesarean), the
characteristics of the household in which she is living (living standard of the
household or its poverty level) and the cultural behaviour she shares with the
other members of her family or her childhood place of residence and on the
other hand, the enabling factors such as the availability, the geographical and
financial accessibility of obstetrical care and the quality of the obstetrical
services.
Our main theory assumes that the process
which leads to the discontinuity of obstetrical care include: firstly, the
woman has to be predisposed to search and receive obstetrical care. Secondly,
health facilities have to be available, accessible and the maternal and child
health professionals have to be highly qualified. Finally, if all these two
conditions are satisfied, that woman will have a continuous obstetrical care.
But this will not be possible if one of the two conditions is not satisfied. In
order to test this theory, we have used the Benin second DHS database for year
2001.
The unit of analysis for this study is the women who have had
at least one antenatal visit and the discontinuity concerns the most recent
birth in the five years preceding the survey.
The analysis is first descriptive bivariate with the
chi-square statistic, and then multivariate descriptive with the Multiple
Correspondence Factors Analysis (AFCM). The step by step logistic regression
was used for the multivariate explanatory analysis.
The descriptive bivariate analysis showed a
significant variation of the discontinuity of obstetrical care by the parity,
education, the ethnic group, the foregoing caesarean, the de jure place of
residence, the department of residence, the accessibility and the quality of
obstetrical services.
The Multiple Correspondence Factors Analysis,
showed that in Benin, the women whose obstetrical care were discontinuous, are
those who were socialised and living in rural areas: belonging to the Adja,
Bariba, Dendi, Yoa and Lopka, Betamaribe and Peulh ethnic groups, living in the
department of Atacora, Borgou, Mono and Zou and have made less than four
antenatal visits; as they lives very far from the obstetrical health
facilities centres (between 5 and 15 km or 15 km and more), and also with a low
standard of living. Their ages were 35 years or more and having five or more
children with no educational background.
The multivariate explanatory analysis
revealed that the determinants factors of the discontinuity of obstetrical care
are the ethnic group, the standards of living and the accessibility of
obstetrical services. The refinement of the analysis by place of residence
shows that in urban areas, only the ethnic group, the parity, education and the
geographical accessibility and the quality of obstetrical services explain the
discontinuity of obstetrical care whereas, in rural areas, it is explained by
the childhood place of residence, the ethnic group, the parity, education and
the accessibility and the quality of obstetrical services.
The step by step logistic regression showed
that the women belonging to Bariba and Betamaribe ethnic groups were more
likely to have a discontinuous obstetrical care, when living in urban areas
than in rural ones. This result confirms our main theory which presumes that,
before a woman searches for obstetrical care, she has to be predisposed for it,
if not, despite all the facilities she will be offered; she will have a
discontinuous obstetrical care. We also found that the standard of living did
influence the discontinuity of obstetrical care through the accessibility and
the quality of obstetrical services.
Keys words: Explanatory factors,
discontinuity, obstetrical care, accessibility and quality, Africa, Benin.
Introduction
généraleIntroduction générale.
L'Afrique est le continent où la
mortalité maternelle est la plus élevée dans le
monde.
La Conférence internationale sur la Maternité
sans risque tenue à Nairobi (1987), la Conférence internationale
sur la population et le développement du Caire (1994), la
4è Conférence mondiale sur les femmes de Beijing
(1995) et la Consultation technique sur la Maternité sans Risque
à Colombo (1997) ont permis d'attirer l'attention de la
communauté internationale sur la nécessité d'intensifier
les mesures prises pour réduire de moitié la mortalité
maternelle conformément à l'objectif fixé lors du Sommet
mondial pour les enfants (New York, 1990) et de trois quarts entre 1990 et 2015
comme prévu lors du Sommet du Millénaire (New York, 2000)
précisément dans l'objectif 6 des Objectifs du Millénaire
pour le Développement. On ne saurait oublier les Conférences de
Dakar N'gor (1992) et l'Initiative de Bamako (1999) qui ont insisté sur
la promotion des soins de santé primaires.
Seulement, force est de constater que dans le monde,
près de 600 000 femmes âgées de 15 à 49 ans meurent
chaque année de complications de la grossesse et de l'accouchement et
chaque minute une femme en meurt (OMS, 1999). Ce qui est tragique c'est que ces
femmes meurent, non pas de maladie, mais alors qu'elles sont en train de donner
la vie. Selon les chiffres les plus récents de l'OMS, qui publie des
estimations des taux mondiaux de mortalité révisés tous
les cinq ans, une femme sur treize meurt pour des causes liées
à la grossesse en Afrique subsaharienne contre une femme sur 4085 dans
les pays industrialisés (UNFPA, 2002). Le rapport de
mortalité maternelle dans les pays en développement (440
décès maternels pour 100 000 naissances vivantes) est environ 21
fois plus élevé que dans les pays industrialisés (21 pour
100000). Le taux de mortalité infantile dans les pays en
développement (59%o) est 7 fois plus élevé que celui des
pays industrialisés (8%o) (UNFPA, 2002). Ces données
traduisent l'importance du fossé entre les pays développés
et les pays en développement dans le domaine de la santé
maternelle et infantile. Par ailleurs, selon l'UNICEF (2003), avec un
rapport de mortalité maternelle de 1100
00/0003(*),
L'Afrique subsaharienne est la région du monde où la
mortalité maternelle est la plus élevée avec de rapports
de mortalité maternelle atteignant 2300 00/000 au
Rwanda, 2100 00/000 au Soudan et en Sierra Leone et 1800
00/000 en Ethiopie.
Le Bénin n'échappe pas à
cette réalité...
Malgré les efforts soutenus entrepris dans la mise en
oeuvre des politiques et programmes de santé reproductive issus de la
CIPD et la ratification de l'initiative de Bamako (visant la promotion des
soins de santé primaires), les niveaux de mortalité maternelle et
infantile demeurent élevés au Bénin. Au cours de
l'année 2002, le rapport de mortalité maternelle du Bénin
est de 880 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Ce
rapport est 7 fois plus élevé que celui de la Libye, 12 fois plus
élevé que celui de la Tunisie, 42 fois plus élevé
que celui des pays développés et 440 fois plus
élevé que celui de la Grèce (5
00/000), (UNFPA, 2002). Depuis une décennie, le
niveau de mortalité maternelle n'a cessé d'augmenter au
Bénin. Le taux de mortalité maternelle est passé de 473
00/000 en 1992 à 500 00/000
en 1999 ce qui traduit une augmentation du risque de mortalité
maternelle au Bénin, susceptible de remettre en question l'objectif
gouvernemental, inscrite dans la Déclaration nationale de politique de
population (DEPOLIPO), qui est de ramener ce niveau à 390
00/000 en 2016, ou ceux des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD, Objectif n°5) visant
à le diminuer de trois quarts entre 1990 et 2015. Quant à la
mortalité infantile, elle a amorcé une baisse quoique lente mais
non négligeable depuis les années 90. Cette baisse pourrait
provenir des nombreux efforts de l'Etat béninois notamment dans le
domaine de la vaccination (PEV), de la lutte contre le paludisme et de la
vulgarisation des soins de santé primaires. Cependant le niveau actuel
de mortalité infantile au Bénin (89 0/00 en
2001) demeure encore très élevé comparativement à
celui de la Tunisie (26 0/00), du Sénégal
(57 0/00) et du Japon (3 0/00) au
cours de la même année (UNFPA, 2002).
Ces décès maternels et infantiles
auraient pourtant pu être évités par un suivi
prénatal et un accouchement de qualité...
Les sources de données et les statistiques mondiales
montrent que c'est non seulement en Afrique que le niveau de mortalité
maternelle est le plus élevé mais c'est aussi le continent
où la proportion de femmes qui n'effectuent pas leurs visites
prénatales ou qui accouchent avec l'aide d'un personnel non
qualifié est le plus élevé (67 % en moyenne selon le
Population Reference Bureau (2002) contre une moyenne de 1% pour les pays
développés). La figure0 dessous met en évidence une
relation négative entre la proportion d'accouchements effectués
avec l'aide d'un personnel qualifié et le niveau de mortalité
maternelle. En effet, le niveau de mortalité maternelle diminue avec
l'augmentation de la proportion d'accouchements assistés par une
personne qualifiée. La situation du Niger, où seulement 18%
des femmes ont accouché avec l'aide d'un personnel qualifié et
dont le rapport de mortalité maternelle est de 920
00/000, contraste remarquablement avec celle de la
Tunisie, où 84% des femmes ont accouché avec l'aide d'un
personnel qualifié avec comme conséquence un rapport de
mortalité maternelle de 70 00/000.
Figure0 : Tableau comparatif
des naissances assistées par un personnel qualifié et de la
mortalité maternelle dans quelques pays en développement.
Recours aux soins prénatals
Source : PRB (2002).
Source : PRB (2002)
Les programmes de santé maternelle qui ont fait leurs
preuves montrent qu'une grande partie de ces décès maternels
pourrait être évitée si toutes les femmes sont
assistées lors de la grossesse et de l'accouchement par un agent de
santé qualifié et si elles ont accès à des soins
obstétricaux d'urgence en cas de complications (OMS, 2003). En effet,
lorsque les femmes consultent régulièrement un médecin,
une infirmière ou une sage-femme pendant leur grossesse, les agents de
santé peuvent les vacciner contre le tétanos, les inciter
à observer une nutrition, une hygiène et un repos
adéquats et détecter des complications potentielles. Les
données montrent que la situation de l'Afrique en matière de
recours aux soins obstétricaux est très préoccupante. En
Afrique subsaharienne, seulement 64% des femmes ont été suivies
au moins une fois par un médecin, une infirmière ou une
sage-femme durant la grossesse en 2001 contre 98% dans les pays
industrialisés (UNICEF, 2001). De plus en dix ans, entre 1990 et 2000,
la proportion de femmes ayant effectué au moins une visite
prénatale ne s'est accru que de 5% en Afrique subsaharienne contre 31%
en Asie (sans la Chine) (ibid.).
Comme pour les soins prénatals, le recours aux soins
adéquats à l'accouchement en Afrique subsaharienne est
très mauvais. Les accouchements à domicile ou les accouchements
effectués sans l'aide d'un personnel qualifié sont de plus en
plus nombreux avec tous les risques qui en découlent quant à la
santé de la mère et de l'enfant. Les études de l'UNICEF
(2001) indiquent qu'à l'exception de l'Afrique subsaharienne, les soins
à l'accouchement se sont considérablement
améliorés dans toutes les régions du monde.
Ces résultats montrent que la situation de l'Afrique en
matière d'accès aux soins obstétricaux est
particulièrement préoccupante. Mais plus grave encore, c'est que
parmi le nombre restreint de femmes qui effectuent au moins une visite
prénatale en milieu biomédical, une très forte proportion
n'y revient pas pour l'accouchement, c'est ce que nous qualifions de
discontinuité des soins obstétricaux. On observe ainsi un
écart très important entre la proportion des femmes qui ont
recours aux visites prénatales et celle des femmes qui, au terme de leur
grossesse, accouchent dans les services de santé. Or les études
montrent qu'une femme qui accouche en dehors du système sanitaire
biomédical court un risque plus élevé de mourir lors
d'éventuelles complications pendant l'accouchement et surtout lorsque
les conditions d'hygiène ne sont pas bonnes. Selon l'OMS (1999), environ
80% des décès maternels résultent directement des
complications à l'accouchement ou aux suites de couches. La
discontinuité des soins obstétricaux apparaît donc comme un
des principaux obstacles à la réduction de la mortalité
maternelle en Afrique mais ce phénomène est très peu
documenté. Examinons brièvement son ampleur.
En Côte d'Ivoire, environ 43% seulement des femmes
ayant effectué entre une et trois consultations prénatales ont
bénéficié d'une assistance qualifiée pendant
l'accouchement contre 71% environ pour celles ayant effectué quatre
visites ou plus. Ce qui correspond à des niveaux respectifs de
discontinuité de 57% et 29% environ. La discontinuité des soins
obstétricaux est encore plus problématique au Ghana, au Niger et
au Rwanda avec des niveaux respectifs de discontinuité de (78,9% et
41,2%), (65,2% et 48,1%) et (69,4% et 50,2%) respectivement pour les femmes
ayant effectué un à trois visites et celles ayant effectué
quatre visites ou plus. (Voir tableau A1 en annexe).
La situation du Bénin est tout aussi préoccupante.
En effet, selon l'EDS4(*)-Bénin (2001), la proportion de femmes ayant
reçu au moins une consultation prénatale est passée de 80%
en 1990 à 86%5(*) en
2001. Parmi les 80% qui ont effectué au moins une visite
prénatale en 1996, 64% ont accouché dans un établissement
de santé contre 78% en 2001. En 2001, la discontinuité des
soins obstétricaux au Bénin est de 21,9% pour la
dernière naissance.
La présente recherche considère l'importance de
la continuité des soins obstétricaux pour la lutte contre la
mortalité maternelle et le caractère peu documenté du
phénomène de discontinuité. Elle vise à
appréhender et à comprendre la discontinuité des soins
obstétricaux dans le contexte du Bénin.
De façon spécifique, il s'agira :
- de mesurer son ampleur ;
- d'identifier ses facteurs explicatifs ;
- de dégager des recommandations pertinentes pour
l'amélioration de la continuité des soins obstétricaux.
A travers cette recherche, nous espérons apporter une
contribution à la promotion de la «maternité à
moindre risque » en mettant à la disposition des acteurs du
domaine, un ensemble d'informations pouvant leur permettre de mieux orienter
leurs politiques et programmes de santé et particulièrement ceux
ayant pour but de favoriser l'utilisation des services de soins
obstétricaux.
Ce travail comprend essentiellement quatre chapitres :
Le premier chapitre intitulé «contexte et
cadre théorique de l'étude », nous permettra de
présenter le contexte de l'étude, de faire la synthèse de
la littérature et de présenter le cadre théorique de cette
recherche ;
Le deuxième chapitre intitulé
« méthodologie », contient la
présentation des données de base de cette étude, la
méthodologie de construction des principaux indicateurs et le
schéma d'analyse ;
Le troisième chapitre intitulé «Recours
aux soins prénatals et discontinuité des soins
obstétricaux au Bénin : niveaux et
différentiels», décrit les niveaux et
différentiels du recours aux soins prénatals et de la
discontinuité des soins obstétricaux.
Enfin, le quatrième chapitre intitulé
Déterminants de la discontinuité des soins
obstétricaux, examine les principaux facteurs explicatifs de la
discontinuité des soins obstétricaux et leurs mécanismes
d'action.
Chapitre1 : Contexte et
cadre théorique de l'étude.
Chapitre1 : Contexte et cadre théorique de
l'étude.
1.1-
Présentation du contexte béninois.
1.1.1-Situation géographique et administrative
Situé en Afrique de l'Ouest, le Bénin couvre une
superficie de 114 763 kilomètres carrés avec une population de
6 769 914 habitants au recensement de février 2002. Il est
limité au nord par le Burkina-Faso et le Niger, à l'est par le
Nigéria, à l'ouest par le Togo et au sud par l'Océan
Atlantique avec une façade maritime de 120 kilomètres. Peu
accidenté sur le plan géographique, son relief est
constitué d'une bande côtière sablonneuse suivie des deux
zones de plateau massif de l'Atacora au Nord où tous les fleuves
prennent leur source.
On y observe deux types de climat :
Au sud, un climat subéquatorial
caractérisé par deux saisons des pluies (avril à juillet
et
octobre à novembre) et par deux saisons sèches
(août à septembre et décembre à mars), et
au nord, un climat tropical, peu humide, avec une saison des
pluies (mai à octobre) et une
saison sèche (novembre à avril).
Deux grands bassins irriguent le Bénin. Il s'agit du
bassin du Niger et du bassin côtier. Le bassin du Niger est arrosé
par trois fleuves : le Mékrou, la Sota et l'Alibori. Quant au bassin
côtier, il est beaucoup plus arrosé, notamment par les fleuves
Ouémé, Couffo et Mono. Tous les fleuves du bassin côtier se
jettent dans la mer. Le plus long des trois fleuves qui irriguent le pays est
l'Ouémé.
Sur le plan administratif, le Bénin compte 12
départements depuis le 15 janvier 1999. Ce sont : l'Atacora, la Donga,
le Borgou, l'Alibori, l'Atlantique, le Littoral, le Mono, le Couffo,
l'Ouémé, le Plateau, le Zou et les Collines. Ces
départements sont divisés en 77 communes et villes à
statut particulier. Ces dernières sont subdivisées en 566
arrondissements comportant des villages et des quartiers de ville.
1.1.2-
Caractéristiques socio-démographiques et culturelles.
La population béninoise demeure relativement jeune avec
près de la moitié (48 %) âgée de moins de 15 ans, et
seulement 6 % des personnes sont âgées de 60 ans ou plus. Les
ménages comptent en moyenne 5,2 personnes, et pour un ménage sur
cinq (21 %), le chef est de sexe féminin (RGPH, 2002).
La population béninoise se caractérise par une
pluralité d'ethnies et de langues (une cinquantaine d'ethnies environ)
réparties sur des aires géographiques bien
déterminées. Le français reste la langue de travail. Les
principales groupes ethniques sont les fon et apparentés (39,2 %), les
adja et apparentés (15,2 %), les yorouba et apparentés (12,3 %)
et les bariba et apparentés (9,2 %). Les principales religions sont le
catholicisme (27,1 %), l'islam (24,4 %) et le vodoun (17,3 %) (RGPH, 2002).
1.1.3-
Situation économique.
Avec un Indicateur de développement humain (IDH) de
0,411 en 2001 (PNUD, 2003), le Bénin fait partie des pays à
faible développement humain dans le monde au 159ème
rang juste après le Rwanda (IDH=0,422) et devant la Tanzanie
(IDH=0,400). Par ailleurs, malgré les efforts notables qui ont conduit
au rétablissement des grands équilibres macroéconomiques
et à une croissance accrue du PIB de l'ordre de 5,2 % sur la
période 1996-2000, un tiers (1/3 de la population du Bénin vit en
dessous du seuil de pauvreté (Common country assessment6(*), 2002). Sur la base des
données provenant des EDSB 1996 et 2001, l'incidence de la
pauvreté non monétaire est passée de 43,4 % en 1996
à 49,0 % en 2001 et à 43,1 % en 20027(*). Ce qui signifie que près
de la moitié de la population du Bénin continue de subir une
privation de la satisfaction d'un certain nombre de besoins essentiels dont
l'éducation et la santé. (DSRP8(*), 2002)
L'analyse de l'Indicateur de pauvreté non
monétaire (IPNM) au niveau des départements montre que c'est le
département du Borgou qui présente le taux de pauvreté non
monétaire le plus élevé (54 %). Les départements du
Borgou et de l'Atacora qui présentent les niveaux de pauvreté les
plus élevés (54,0 % et53,0 % respectivement), sont aussi ceux qui
présentent les proportions d'enfants malnutris les plus
élevées au Bénin (respectivement 34,9 % et 32,3 %) contre
24,3 % dans le département de l'Atlantique dont le niveau de
pauvreté on monétaire est de 27,0 %. (RNDH, 2001). Ces
disparités s'observent également entre le milieu urbain et le
milieu rural et le milieu urbain avec des incidences de pauvreté
respectivement de 59,0 % et 34,7 %. (DSRP, 2002).
Ce bilan pas reluisant de la situation économique du
Bénin et le niveau de pauvreté grandissant dans la population
sont de nature à avoir un impact négatif sur le recours et la
continuité des soins obstétricaux.
1.1.4- Organisation du
système de santé du Bénin9(*).
Le système de santé au Bénin a une
structure pyramidale calquée sur le découpage administratif. Il
comprend trois niveaux différents :
ü Le niveau central ou national, le niveau
intermédiaire ou départemental et le niveau
périphérique.
Les Directions Départementales de la Santé
Publique (DDSP) sont au nombre de six (6) à raison d'une par
département selon l'ancien découpage territorial. Elles sont
chargées de la mise en oeuvre de la politique sanitaire définie
par le gouvernement, de la planification et de la coordination de toutes les
activités des services de santé, et d'assurer la surveillance
épidémiologique dans le département.
La zone sanitaire représente l'entité
opérationnelle la plus décentralisée du système de
santé. Elle est constituée d'un réseau de services
publics de premier contact appuyé par un hôpital de
première référence public ou privé, le tout
desservant une aire qui abrite entre 100.000 et 200.000 habitants. En 2002 une
trentaine de zones sanitaires étaient fonctionnelles à des
degrés divers ou sont au moins régulièrement
délimitées, avec leurs hôpitaux de référence
en réhabilitation pour jouer pleinement leur rôle.
Le pays compte 20 hôpitaux de zone fonctionnels et 10
dont les études de faisabilité sont achevées et les
arrêtés de création signés. Les différents
types d'infrastructures observés dans le secteur public sont :
ü Le Centre National Hospitalier et Universitaire au
niveau national ou central,
ü Le Centre Hospitalier Départemental (CHD) au
niveau intermédiaire,
ü L'Hôpital de zone,
ü Les Centres de Santé de Sous-préfecture
ou de Circonscription Urbaine (CS-SP/CU) dont certains comprennent des
unités d'hospitalisation, le complexe communal de santé (CCS) et
l'Unité Villageoise de Santé (UVS) au niveau
périphérique.
ü Il existe également des infrastructures
privées (privées confessionnelles et privées à but
lucratif). Ces dernières n'ont pas été typées mais
on distingue particulièrement : Les hôpitaux, les cliniques, les
cabinets médicaux et d'accouchement, les cabinets de soins infirmiers.
ü Le Centre National hospitalier et Universitaire de
Cotonou (CNHU-C) est le centre de référence national. Il a pour
mission de faire les investigations et les examens concourant à un
diagnostic difficile et de traiter les cas médicaux les plus complexes.
Sa capacité est de 598 lits au 31 décembre 2000, avec 18
différents services.
ü Les Centres Hospitaliers Départementaux (CHD)
sont au nombre de cinq (5) et sont localisés dans les anciens
chefs-lieux des départements de l'Ouémé/Plateau, du
Borgou/Atlantique, de l'Atacora /Donga, du Zou/Collines, et du Mono/Couffo.
Seuls les départements de l'Atlantique/Littoral en sont
dépourvus10(*).
Au niveau périphérique, on distingue :
ü Les zones sanitaires composée chacune d'un
certain nombre de centre de santé de Sous-Préfectures ou de
Circonscription Urbaines ;
ü Les Centres de santé de Sous-Préfectures
ou de Circonscriptions Urbaines qui ont pour tâche d'assurer les soins
curatifs, préventifs et promotionnels, sans oublier les actes de petite
chirurgie ;
ü Les hôpitaux privés
confessionnels ;
ü Les Complexes Communaux de Santé qui assurent
les soins curatifs, préventifs et promotionnels ;
ü Les dispensaires et les maternités isolés
publics et privés ;
ü Les Unités Villageoises de Santé qui
assurent les premiers soins dans les localités.
Cette organisation pyramidale du système de
santé permet sur le plan administratif, une meilleure coordination des
activités des différents niveaux de la hiérarchie
sanitaire. Cependant, elle comporte des insuffisances qui peuvent constituer
des menaces pour la continuité des soins. En effet, la plupart des
infrastructures et le personnel pouvant procurer des soins obstétricaux
d'urgence sont concentrés au sommet de la pyramide, c'est-à-dire
au niveau départemental. Or l'expérience montre que la plupart
des cas de complications surviennent à la périphérie
surtout en milieu rural. Dans ce milieu, se pose le problème crucial
d'accessibilité géographique et financière des soins de
santé qui empêche cette frange de la population, la plus
nombreuse, de mieux profiter des facilités sanitaires. Parfois, les
femmes rurales renoncent à effectuer certains examens, ou certaines
opérations vitales parcequ'elles ne disposent pas non seulement des
moyens pour se rendre au chef lieu de département où se trouvent
les structures appropriées mais parcequ'elles n'ont aussi pas les
moyens de payer les prestations médicales.
En somme, malgré les politiques de santé mises
en oeuvre pour promouvoir les soins de santé en général et
la maternité à moindre risque en particulier, la situation reste
toujours préoccupante.
|
1.1.5- Politique de
santé11(*).
La politique sanitaire du Bénin est
élaborée par le Ministère de la Santé Publique qui
définit les grandes orientations du secteur, les actions à mener
et la mobilisation des ressources nécessaires.
Depuis 1960, plusieurs plans et programmes ont
été ainsi mis en oeuvre. Ces plans et programmes visent
l'amélioration des conditions socio-sanitaires des populations. Ainsi,
entre 1989 et 1993, la politique sanitaire nationale mise en oeuvre par le
Gouvernement béninois a mis l'accent sur le renforcement des
activités préventives (vaccination, santé maternelle et
infantile, planification familiale, hygiène et assainissement,
information et éducation), les activités curatives avec la mise
en place d'une politique pharmaceutique de médicaments essentiels
génériques, la réhabilitation et la construction
d'infrastructures sanitaires, et la prévention et la lutte contre les
maladies sexuellement transmissibles.
Cependant, tous les espoirs n'ont pas été
comblés. À la table ronde qui s'est tenue en janvier 1995 sur le
secteur de la santé, le Gouvernement a décidé de recentrer
sa politique sanitaire et de l'adapter au processus de décentralisation
en cours. Ainsi, la politique sanitaire de la période 1997-2001 a pris
en compte les axes prioritaires antérieurement définis et a mis
l'accent sur l'amélioration des conditions socio-sanitaires des
familles à travers deux principaux objectifs :
ü améliorer la qualité et
l'accessibilité des prestations de soins et des services de santé
;
ü améliorer la participation communautaire et
l'utilisation des services de santé par les populations.
Ces objectifs ont pour finalité :
ü l'amélioration de la couverture sanitaire et de
l'organisation de la pyramide sanitaire basée notamment sur la
décentralisation de l'organisation du système de
santé ;
ü la moralisation et l'amélioration de la gestion
du secteur de la santé
ü l'amélioration du financement du secteur de la
santé ;
ü l'amélioration de la prise en charge des
malades ;
ü l'amélioration des conditions de vie de la
mère et de l'enfant sur la base de programme visant à promouvoir
la santé de la reproduction et la santé maternelle et
infantile.
Pour mettre en oeuvre cette politique, 24 programmes ont
été retenus. Au nombre de ces
programmes figurent :
ü la réorganisation du niveau
périphérique de la pyramide sanitaire en créant
progressivement 36 zones sanitaires à la base de la pyramide, soit 3
tranches de 12 zones sanitaires ;
ü le développement des ressources humaines,
l'objectif étant de mieux maîtriser et d'améliorer la
gestion des ressources humaines du secteur en cherchant à en assurer une
utilisation rationnelle et une répartition équitable et à
relever le niveau de qualification et de conscience professionnelle du
personnel de santé ;
ü l'amélioration de la santé de la
reproduction. Les objectifs du Gouvernement dans ce domaine pour la
période 1997-2001 étaient essentiellement de :
· porter le taux de prévalence contraceptive
de 3 à 10 % ;
· prendre en charge 100 % des grossesses à
risque dépistées au niveau des maternités,
· porter de 54 à 80 % les taux des
accouchements assistés ;
· porter de 27 à 50 % le taux d'utilisation
des services postnatals ;
· dépister systématiquement et prendre
en charge les cas de cancer du sein et du col utérin
chez les femmes de 30 ans et plus ;
· traiter au niveau des centres de
référence et des hôpitaux les cas d'infertilité
diagnostiqués dans les maternités et obtenir l'adhésion
des hommes au programme de la santé de la reproduction.
ü l'amélioration des conditions d'hygiène
et d'assainissement. Il s'agit d'actualiser la politique nationale
d'assainissement de base et de construire et de promouvoir des ouvrages
sanitaires dans les lieux publics ;
ü la lutte contre le paludisme par la réduction de
son incidence moyenne chez les enfants de moins de 1 an de 32 000 à 20
000 pour 100 000 enfants au cours de la période
considérée, et la réduction de 25 % de la
létalité en ce qui concerne cette maladie ;
ü En ce qui concerne le Programme Élargi de
Vaccination : la lutte contre les maladies et les grandes
épidémies par le maintien à 90 % de la couverture
vaccinale dans tout le pays (BCG, DTCoq, et VAR à 1 an)12(*), l'éradication de la
poliomyélite, l'élimination du tétanos néonatal,
l'intensification de la vaccination des femmes en âge de procréer
contre le tétanos et la réduction de l'incidence de la rougeole
;
la lutte contre les maladies diarrhéiques, notamment
chez les enfants de 0 à 5 ans. À ce sujet, la politique
prévoit la réduction de la mortalité et de la
morbidité au sein de cette tranche d'âges par la diminution de
l'incidence de la morbidité et du taux de mortalité des enfants
de moins de 5 ans.
ü le développement du système des zones
sanitaires et l'amélioration de la couverture sanitaire ;
La réalité est pourtant tout autre...
En effet, l'examen de la répartition des
infrastructures sanitaires révèle que le taux de couverture du
Bénin en services sanitaires de base reste très insuffisant au
Bénin. Un recensement des centres de santé publics en 2000 a
permis de constater l'existence de 465 centres communaux de santé (CCS)
dont 34 % environ sont en mauvais état. Cette lacune du secteur public
dans son rôle de garant de la santé des populations a
favorisé l'émergence et la prolifération de centres
privés de santé. Les études montrent que de nos jours, le
secteur privé contribue pour beaucoup à la promotion de la
santé des populations en réduisant la distance entre les
populations et les centres de santé. Cependant sur les 887
infrastructures sanitaires privées recensées en 1998, 57 % sont
concentrées dans le seul département de l'Atlantique. (REP, 2001)
Il existe donc en plus de l'insuffisance des infrastructures sanitaires, une
inégale répartition de ces dernières entre les
départements ce qui entraîne de fortes disparités au niveau
de la couverture sanitaire et donc de la disponibilité de services de
soins de santé offerts aux populations et ceci malgré les
différentes programmations que connaît le secteur de la
santé depuis 1990. (REP, 2001)
Par ailleurs, si au niveau national les populations
bénéficient d'une meilleure13(*) couverture sanitaire en professionnels de
santé (6590 habitants/médecin, 1553 FAP14(*)/sage-femme), l'on constate
néanmoins l'existence de disparités de l'offre selon les
départements. En effet, on observe en 1999 dans le département de
l'Atlantique un ratio de 1 médecin pour 2099 habitants contre 1
médecin pour 36743 habitants dans le département de l'Atacora et
1 médecin pour 21311 habitants dans le département du Borgou,
ratios qui sont très loin des normes fixées par l'OMS. (REP,
2001).
En plus de cette insuffisance en infrastructures sanitaires et
des disparités urbain-rural concernant la disponibilité des
centres de santé et du personnel de santé, subsiste
également le problème de l'accessibilité
géographique et financière des soins obstétricaux. Au
niveau national, l'accessibilité aux établissements de
santé constitue le principal problème cité en premier lieu
dans 43 %15(*) des cas par
les femmes (EDSB, 2001). En effet, au Bénin, surtout en milieu rural,
les centres de soins sont souvent très éloignés des
populations. Selon l'EDSB (2001), environ 16 % des femmes doivent parcourir
30 kilomètres ou plus pour accéder à un dispensaire ou un
centre de santé maternelle et infantile (SMI), pourcentage qui est de
20% en milieu rural et 6% en milieu urbain. Cet éloignement des centres
de SMI est aggravé par un manque crucial de moyens de transport
adéquat et sûrs. Pour atteindre l'établissement le plus
proche fournissant des services de santé maternelle et infantile, 33%
des femmes rurales contre 52% des femmes urbaines ont moins de 31 minutes de
déplacement. Parmi les femmes rurales, 24 % doivent effectuer un trajet
supérieur à une heure avant de pouvoir bénéficier
de services de SMI contre 4,3% seulement pour celles résidant en
milieu urbain et même 0% pour les femmes résidant à Cotonou
(ibid.).
L'inaccessibilité financière des services de SMI
est l'autre problème crucial que rencontrent les femmes
béninoises dans la recherche des soins obstétricaux. C'est un des
facteurs les plus importants des déterminants de la demande de soins
obstétricaux. En effet, 42 % des femmes citent le coût
élevé des médicaments et 16 % le coût
élevé des consultations comme problème fréquemment
rencontré lorsqu'il s'agit de chercher des soins (idem.). Lorsque l'on
sait qu'une échographie obstétricale coûte 6000 FCFA (soit
environ 22 % du salaire minimum16(*)) et que le coût d'une césarienne
(94 500 FCFA) représente environ plus du triple du même
salaire minimum (voir tableau A2 en annexe), l'on peut comprendre les raisons
pour lesquelles les femmes préfèrent parfois recourir aux
consultations divinatoires dont le coût leur est plus accessible voire
selon Beninguisse (2003), souvent symbolique17(*).
En conclusion, la politique de santé du Bénin
dispose de très bonnes directives en matière de promotion de la
santé maternelle et infantile. Cependant, les insuffisances en
matière d'infrastructures sanitaires, de personnel de santé, de
moyens financiers ajoutés au faible niveau de vie des populations et
à leurs réalités culturelles posent des problèmes
de disponibilité, d'accessibilité et de qualité des soins
de SMI qui sont des plus préoccupants. Les éléments
ci-dessus énumérés constituent à n'en point douter
des facteurs néfastes à la fréquentation des services de
santé en général et de soins obstétricaux en
particulier, toute choses qui peuvent constituer le creuset d'une
discontinuité des soins obstétricaux.
1.2 : Revue de la littérature.
Les études montrent que le recours aux soins
prénatals et à un accouchement de qualité dépend
des caractéristiques sociales, démographiques et
économiques des femmes et aussi de l'environnement institutionnel dans
lequel elles vivent.
Selon Fourn L. et collaborateurs (1999), deux grands types de
facteurs déterminent le comportement des mères vis-à-vis
du recours aux soins obstétricaux, l'auteur distingue d'une part les
facteurs prédisposants (milieu de résidence,
éducation de la femme, âge de la femme, rang de la naissance) et
d'autre part, les facteurs facilitants (accessibilité aux
services de santé, disponibilité des services et qualité
des soins obstétricaux). Zoungrana (1993) distingue deux types de
facteurs qui en fait rejoignent un peu les deux premiers, notamment, les
facteurs affectant l'offre de soins (accessibilité, coût
et qualité des services) et les facteurs affectant la demande de
soins qui comprennent d'une part les facteurs simples (statut
socio-économique du ménage, l'éducation de la femme,
l'activité de la femme, son statut migratoire, les facteurs
socioculturels, l'âge et la parité de la femme, son état
matrimonial) et d'autre part, les facteurs de susceptibilité (le sexe de
l'enfant, le type de naissance et l'état de santé de la femme).
La plupart des études visant à expliquer les
comportements des femmes vis-à-vis des soins obstétricaux, se
focalisent sur la demande de soins. Or, les femmes africaines sont en
général soumises à certaines contraintes notamment
l'éloignement des centres de santé par rapport à leur
domicile, le manque de personnel qualifié en nombre suffisant, le sous
équipement des centres de santé (en cas de complications), les
files d'attente insupportables et parfois le mauvais accueil du personnel
médical pour ne citer que ceux-là, qui peuvent les dissuader
même si elles en avaient la volonté, à recourir aux soins
obstétricaux. L'Afrique est le continent où le nombre d'habitants
par sage-femme ou par médecin est le plus élevé. Selon
l'OMS (1998), dans certaines régions d'Afrique et d'Asie, on trouve des
ratios allant jusqu'à 300 000 habitants par sage-femme (soit une
sage-femme pour 15 000 naissances). Cette situation est surtout propre au
milieu rural en raison sa faible concentration des infrastructures sanitaires
et du personnel de santé qualifié comparativement au milieu
urbain. Au Kenya, 56 % de tous les agents de santé, y compris les
infirmières/sages-femmes, travaillent dans les zones urbaines, avec un
pourcentage de 25% uniquement à Nairobi. (OMS, 1998). En Ouganda,
30 % seulement des postes de santé des zones rurales assurent des
services d'accouchement, et il faudrait 7000 agents professionnels
supplémentaires pour arriver à la proportion personnel/patients
préconisée pour ces services (Ibid.). Avec un ratio de 1
médecin pour 11 472 habitants, 1 infirmier pour 3759 habitants et une
sage-femme pour 10 945 en 1997 (RMDH, 2001), la situation du Bénin,
est aussi problématique que celle des pays ci-dessus
évoqués. C'est dans cet ordre d'idées que
Beninguisse (2003) recommande une approche intégrée
offre-demande qui tient compte à fois des facteurs relatifs à
l'offre et ceux concernant la demande afin de mieux expliquer le
phénomène et ne pas tomber dans une explication partielle voire
parcellaire du phénomène.
Il ressort de toute cette analyse que d'une part, les niveaux
de mortalité maternelle et infantile en Afrique demeurent les plus
élevés du monde et que d'autre part, il existe un énorme
écart entre le recours aux visites prénatales et le recours
à un accouchement médicalement assisté qui est observable
dans tous les pays africains. Cette discontinuité nuit à la
qualité des soins et, par conséquent, constitue un obstacle
majeur à la lutte contre la mortalité maternelle. Malheureusement
les facteurs explicatifs et leur mécanisme d'action sont peu
documentés dans le contexte africain. En effet, malgré les
énormes ressources financières investies dans la promotion de la
maternité sans risque ou à moindre risque dans un contexte
africain caractérisé par la raréfaction des ressources
financières (en témoigne la maigreur des budgets alloués
à la santé dans les pays africains18(*)), la continuité des
soins obstétricaux n'est pas assurée. Par ce travail, nous
voulons apporter notre contribution à la compréhension du
phénomène de discontinuité au Bénin et à
l'identification des stratégies adéquates visant à
promouvoir la continuité des soins obstétricaux.
De manière générale, les études
montrent que l'utilisation par les femmes des services de soins
obstétricaux pendant la grossesse et l'accouchement est
influencée par deux grands groupes de facteurs : D'un
côté il y a les facteurs prédisposants et de l'autre, les
facteurs facilitants. Selon la terminologie de Andersen et Newman
(1972 :105) cités par Zoungrana (1993 :25) l'on parlera de
« predisposing factors » et de « enabling
factors ».
1.2.1 : Facteurs prédisposants.
Les facteurs prédisposants comprennent entre autres,
les facteurs démographiques (âge, parité atteinte, les
caractéristiques du ménage dans lequel vit la femme, et le niveau
d'instruction de la femme).
L'âge est l'un des déterminants
classiques des comportements humains. Son influence sur le recours aux soins
obstétricaux a été notamment mise en évidence dans
les travaux de G. Beninguisse (2003), P. Rakotondrabe (2001), F. Saladiakanda
(1999) et C Zoungrana (1993) (pour ne citer que ceux-là). En effet, pour
G. Beninguisse (2003), « partout où les
inégalités sont importantes, à la maternité tardive
(plus de 34 ans) et surtout précoce (moins de 20 ans), est
associée une propension plus faible à recourir aux services
obstétricaux et à respecter les règles de
prévention. » D'après Rakotondrabe (2001)
« le risque pour une femme de ne pas se faire consulter pendant la
période de grossesse est réduit de moitié lorsqu'elle est
âgée d'au moins 35 ans ». Pour F. Saladiakanda (1999),
« les femmes jeunes sont plus susceptibles de recourir aux soins
pendant la grossesse, l'accouchement et le post-partum que les femmes
âgées, ceci en raison du faible poids des valeurs traditionnelles
plus pesantes sur ces dernières ». Pour Zoungrana (1993),
les jeunes femmes (moins de 20 ans) et celles plus âgées (plus de
35 ans), ont tendance à recevoir des soins prénataux
inadéquats.
Les résultats de l'EDSB-II corroborent ces
résultats dans le cas du Bénin. En effet, le rapport final de
l'EDSB-II montre que 62,3 % des mères âgées de moins de 20
ans ont accouché avec l'aide dune sage femme ou d'une infirmière
contre 58,4 % pour les mères âgées de 35-49.
Ces résultats montrent que l'adolescence constitue un
facteur de continuité des soins obstétricaux alors que la
maturité en est un obstacle.
Nous nous attendons donc dans le cadre de notre étude
à ce que la discontinuité des soins obstétricaux augmente
avec l'âge de la femme.
La parité atteinte influence également
le recours aux soins obstétricaux. En effet, les femmes ayant peu
d'expérience génésique peuvent être, toutes choses
égales par ailleurs19(*), en général plus enclines à
rechercher une assistance médicale.
Selon Zoungrana (1993 : 44), la plupart des études
ont révélé une relation inverse et linéaire entre
la parité et l'utilisation des services de santé maternelle et
infantile. Ce résultat conforte celui de Diallo. B. et collègues
(1999) qui a abouti pour le cas de la Guinée à la conclusion
qu'en Basse Guinée et en Guinée forestière respectivement
65,48 % et 55,88 % des multipares (2 à 4 enfants) et les grandes
multipares (5 enfants ou plus) accouchent à domicile contre
respectivement 13,09 % et 25,00 % pour les primipares. L'habitude et
l'expérience acquises lors des accouchements antérieurs semblent
les pousser à se passer des structures sanitaires. Le rapport
final de l'EDSB-II (2001) montre que parmi les femmes ayant 6 enfants ou plus,
29,6 % environ ont accouché à domicile contre 15,1 % environ pour
les femmes primipares et pour ce qui concerne la naissance la plus
récente, 4,2 % environ des femmes de 6 enfants ou plus ont
consulté une matrone contre 0,7 % des femmes primipares.
Les résultats de l'influence de la parité sur la
discontinuité des soins obstétricaux corroborent ceux de
l'influence de l'âge sur la discontinuité puisque les deux
évoluent dans le même sens. En d'autres termes, nous pensons que
la discontinuité des soins obstétricaux augmente avec l'âge
des femmes.
Le niveau d'instruction est un des principaux
facteurs explicatifs des comportements humains. Pour J. Vallin et al. (2002),
« L'une des premières richesses susceptible de favoriser
l'adoption de comportements favorables à la santé est
évidemment le savoir.» Suivant leurs niveau et qualité
d'études scolaires, les individus observeront des comportements
différents vis-à-vis des phénomènes
démographiques et sanitaires. Plusieurs études ont mis en
évidence l'influence de l'instruction sur la fréquentation des
services de soins en général et des services de soins
obstétricaux en particulier. D'une manière
générale, les études montrent que plus le niveau
d'instruction augmente, plus les femmes ont une propension plus grande à
utiliser les services de soins obstétricaux. Pour Hobcraft
(1993) et Joshi (1994) cités par Rakotondrabe (1999),
« L'instruction est l'une des variables considérées
importantes dans la détermination des comportements des mères.
Elle implique des changements dans les comportements, les attitudes et la
manière de penser, se traduisant par une meilleure utilisation des
services de santé moderne et des meilleures pratiques de santé
dans le ménage. L'instruction offre une plus grande ouverture de la
femme au monde extérieur lui permettant de rompre facilement avec les
comportements traditionnels néfastes à sa santé et
à celle des enfants ». Selon Diallo F. B. et collaborateurs.
(1999), plus la femme est instruite, mieux elle est informée des risques
liés à la gravido-puerpéralité et des mesures
préventives dont l'accouchement médicalement assisté. Par
ailleurs, les auteurs ont observé dans leur étude que la
totalité des femmes ayant accouché à domicile n'ont aucun
niveau d'instruction. Le rapport final de l'EDSB-II (2001) indique qu'au
Bénin, parmi les femmes sans niveau d'instruction, 27,5 % ont
accouché à la maison contre seulement 1,0 % pour les femmes de
niveau secondaire ou plus.
En tant que facteur de changement social et de modernisation,
l'instruction offre à la femme les aptitudes à comprendre les
messages de sensibilisation et le bien fondé des soins médicaux
pendant la grossesse et l'accouchement dans un processus de continuité.
Nous nous attendons donc à ce que la
discontinuité des soins obstétricaux diminue lorsque le niveau
d'instruction de la femme augmente.
La structure du ménage, plus précisément
le lien de parenté avec le chef de ménage peut aussi
influencer le recours aux soins obstétricaux. En effet, selon le
statut20(*) de la femme
dans le ménage, son comportement sera favorable ou néfaste
à l'utilisation des services de soins obstétricaux. Selon
Beninguisse (2003), « les caractéristiques du ménage
tels que son caractère nucléaire ou étendu et le sexe du
chef de ménage ainsi que le lien de parenté avec le chef de
ménage, peuvent agir seules ou en synergie avec d'autres facteurs sur la
position qu'occupe la femme dans l'échelle des pouvoirs et de prise de
décision au sein du ménage, en lui conférant ou pas un
certain nombre de privilèges et/ou en l'astreignant à certaines
normes et conduites bénéfiques ou néfastes à la
santé ». Les études de Echari Càrnovas J., 1994
et A. J. GAGE et al., 1996, confortent l'influence des structures familiales
sur le recours des femmes aux soins obstétricaux. Pour GAGE (1996),
«children from laterally extended household tend to be more likely to have
been taken to health facility for treatment or advice for the diarrhoea and
children from elementary families are least likely to receive such
consultation. In Rwanda and Zambia, children from elementary households are
least likely and those from three generational households are most likely to
receive consultations.»
Au nombre des facteurs prédisposants figurent aussi
l'appartenance ethnique de la femme et sa religion.
L'ethnie comme la religion à travers
les mythes, les croyances, les normes et les valeurs et les pratiques qui en
résultent, sont deux facteurs qui sont susceptibles d'influencer les
perceptions, les attitudes et les comportements des femmes concernant le
recours à la prise en charge médicale de la grossesse.
Au Bénin, les femmes de la tribu
« Bariba » doivent être stoïques pendant le
travail et l'accouchement et l'on estime beaucoup la femme qui sait accoucher
sans demander de l'aide (Sargent, 1985)21(*) cité par M. Post (1997). Les femmes qui
endurent le travail et l'accouchement seules et en silence s'assurent le
respect de la société. Ainsi, beaucoup de femmes qui auraient pu
être sauvées meurent de complications consécutives
à l'accouchement. Dans certaines régions du Ghana, un travail
obstétrical prolongé est interprété comme un signe
d'infidélité. Cette croyance retarde la fourniture des soins
d'urgence car la femme doit avouer son infidélité afin d'apaiser
les dieux avant de pouvoir accoucher. Cette croyance est tellement
enracinée que certaines femmes vont jusqu'à avouer, même si
elles n'ont commis aucune infidélité (Saladiakanda F., 1999). La
préférence de certaines femmes pour les prestataires masculins
est aussi un autre problème d'ordre culturel. En effet, dans certaines
cultures, il arrive que les femmes ne soient pas disposées à
recevoir des soins prodigués par un prestataire masculin, le manque de
prestataire féminin étant dès lors susceptible de limiter
l'accès des femmes aux services (PRB, 2002).
Sur la base de cette pratique culturelle de stoïcisme
pendant la grossesse et l'accouchement, nous pensons éprouver dans le
cadre de notre étude, l'hypothèse que la discontinuité des
soins obstétricaux serait plus forte chez les femmes de l'ethnie
« bariba » que chez les femmes des autres ethnies.
A côté des facteurs ci-dessus mentionnés,
le degré d'urbanité de la femme et son milieu de
socialisation pendant l'enfance sont également susceptibles de
modeler et de modifier son comportement envers la prise en charge
médicale de la grossesse et de l'accouchement. Pour Beninguisse (2003),
le degré d'urbanité ou encore le degré de socialisation
urbaine de la femme, qui n'est rien d'autre que l'intensité de son
contact avec la ville est susceptible de modifier ses comportements en
matière de soins de santé en favorisant l'adoption de
comportements nouveaux dits modernes et l'abandon relatif des comportements
traditionnels.
Le milieu de socialisation pendant l'enfance est ce milieu
dans lequel l'enfant dès sa naissance fait ses premiers pas et peut
à ce titre modeler ou façonner ses manières de penser et
d'agir et de surcroît ses perceptions vis-à-vis des soins
obstétricaux.
On ne saurait occulter le niveau de vie du ménage dans
lequel vit la femme pour ce qui concerne la de prise de décision de
recourir aux soins en général et aux services obstétricaux
en particulier. En effet, le niveau de vie du ménage
détermine sa capacité de mobilisation des ressources pour la
santé de ses membres et ce faisant, la nature et la qualité de
leur prise en charge médicale. Pour Akoto et coll. (2002), le
constat qui se dégage clairement c'est que le recours à la
médecine traditionnelle et à l'automédication est
dicté principalement par les considérations financières et
dans une moindre mesure par les croyances étiologiques relatives aux
origines et symptômes de la maladie. Cette idée est
confortée par les travaux de Beninguisse (2003). Cet auteur affirme
bien que « L'amélioration du niveau de vie se traduit par
un recours plus intense à la prise en charge médicale de la
grossesse et de l'accouchement. De même, la détérioration
du niveau de vie se traduit par un abandon du système sanitaire moderne
au profit du système traditionnel. ». Pour conclure ce
paragraphe nous convenons avec l'OMS (2000) que « Le non accès
à des services de santé de base est essentiellement lié
à la pauvreté qui est la pire des malédictions dont
souffre l'humanité ».
Cependant, la femme aura beau avoir les prédispositions
nécessaires à l'utilisation des services de soins
obstétricaux, si les centres de santé sont inexistants ou s'ils
sont très éloignés du lieu d'habitation des femmes pendant
que ces dernières ne disposent pas des moyens de transport ou les moyens
financiers nécessaires pour payer le transport, et si les centres de
santé sont sous équipés en personnel qualifié et en
équipements, le recours à la prise en charge médicale de
la grossesse ne sera pas assuré. Cette idée est confortée
par J. Vallin et coll. (2002) qui estiment qu' « Il ne suffit pas
d'être attentionné à la santé ni d'être
instruit des moyens d'agir, ni même de disposer d'assez de ressources
pour s'en procurer. Encore faut-il que les services soient
disponibles. », d'où l'importance des facteurs facilitants.
1.2.2 : Facteurs facilitants.
Les facteurs facilitants encore appelés les facteurs de
l'offre, comprennent la disponibilité, l'accessibilité et la
qualité des soins. Ces facteurs sont une conséquence du cadre
institutionnel mis en place pour assurer la fourniture des soins
obstétricaux.
D'après la loi économique des marchés,
l'offre crée sa propre demande. Dans le domaine de la santé,
cette offre doit répondre aux besoins de santé définis non
seulement dans la perspective du professionnel de santé (besoins et
objectifs) mais aussi dans la perspective du consommateur
(préférences et attentes). Pour C. Berthoud (2000), si la femme
peut accéder à une maternité, mais qu'elle y est mal
accueillie, elle s'abstient des visites prénatales et
préfère accoucher chez elle au mépris de toute
règle de sécurité». Selon A. Prual (1997), les
relations sages-femmes femmes enceintes sont souvent déplorables en
Afrique de l'Ouest. En Zambie par exemple, la présence d'une personne de
la famille était interdite au moment de l'accouchement, les femmes
étaient forcées comme dans la plupart des structures sanitaires
en Afrique, de s'installer en position gynécologique, position que les
femmes n'aiment pas adopter et préférant accoucher dans la
position naturelle, accroupie. Or, selon l'OMS (1998), des services de
santé maternelle de qualité doivent entre autres critères,
être dotés d'agents de santé qui soignent les patientes en
les respectant, sans porter de jugement et en fonction des besoins des femmes.
Ce qui apparaît des travaux ci-dessus cités, c'est que pour tirer
la demande, l'offre de soins doit avoir les caractéristiques
suivantes : être disponible et accessible, être de bonne
qualité et surtout respecter les coutumes des femmes. Or, ce que l'on
constate en Afrique, c'est que non seulement les soins obstétricaux ne
sont généralement pas de bonne qualité mais qu'aussi, les
préférences et les coutumes des femmes qui viennent consulter
n'est souvent pas respectée, ce qui les rend réticentes à
demander des soins obstétricaux pendant la grossesse et l'accouchement.
Cette réticence constitue un des éléments de ce que les
experts de l'OMS appellent les « trois retards22(*) ». Ces retards,
d'après ces experts, résument les causes sous-jacentes de la
mortalité maternelle (UNFPA, 2004).
L'offre de soins si elle existe donc doit s'exprimer non
seulement en nombre de centres de santé construits et bien
équipés en personnel et en équipements techniques
essentiels mais aussi en qualité des prestations. Malheureusement, l'on
constate que dans la plupart des pays africains que les centres de santé
sont en nombre insuffisant par rapport à la demande potentielle
existante et inégalement répartis, avec une forte concentration
urbaine des établissements sanitaires. Ces centres de santé sont
également sous-équipés et la qualité des
prestations est déficiente sans compter que, très souvent, elles
n'intègrent pas les attentes et préférences des
consommateurs. Aujourd'hui dans le monde, beaucoup de femmes accouchent
à domicile parceque les établissements sanitaires se trouvent
à plusieurs kilomètres de l'endroit où ils habitent. Selon
une étude du CRDI23(*) (2003)
« Les gens devraient pouvoir recevoir des soins
de qualité près du lieu où ils habitent. Or, les centres
de santé sont souvent mal répartis tandis que le personnel de
santé et les ressources financières sont habituellement
concentrés dans les hôpitaux urbains (Banque mondiale, 1993 ;
Atai-Okei, 1994). Dans les régions rurales, où vivent la
majorité des femmes des pays en développement, les services de
santé adéquats sont plus rares. Dans une étude de
390 femmes ayant fait l'objet d'un suivi après s'être
présentées à une clinique prénatale au centre de
santé de Nankumba, dans le district de Mangochi, au Malawi (Lule et
Ssembatya, 1995), l'éloignement du centre de santé était
la première raison donnée pour expliquer pourquoi moins du quart
des femmes avaient accouché au centre de santé alors que
près que 90 % en avaient l'intention. Les chercheurs ont noté que
le nombre de femmes qui avaient accouché au centre de santé
était lié en proportion indirecte à la distance en
kilomètres du centre, allant de 90 % pour celles qui habitaient à
1 km du centre jusqu'à 10 % pour celles qui habitaient à plus de
20 km. De même, l'éloignement du centre de santé avait une
forte influence sur le nombre de mères qui s'y sont
présentées au deuxième et au troisième trimestre de
leur grossesse. »
Au nombre des facteurs facilitants figurent aussi
l'accessibilité et la qualité des soins. En effet, il est
très important pour éviter la discontinuité des soins
qu'à chaque demande de soins corresponde une offre adéquate
c'est-à-dire appropriée et qualifiée et qui soit
accessible géographiquement et financièrement à la femme.
Selon L'UNFPA (2004), « La qualité importe dans les programmes
de santé maternelle, de même que dans les programmes de
planification familiale, et peut inciter les femmes qui affrontent des urgences
obstétricales à se rendre le plus souvent dans les centres de
santé pour y recevoir des soins salvateurs. » Or, les
études situationnelles ont montré (voir Betbout et al., 1998)
et autres études dans d'autres pays africains que dans la plupart des
pays africains, non seulement les soins obstétricaux ne sont souvent pas
de bonne qualité, mais elles ne sont aussi pas accessibles ni
géographiquement, ni financièrement parlant. En effet, selon
l'OMS (1998), « le fait que les services de
santé maternelle soient payants freine leur utilisation et empêche
des millions de femmes d'accoucher à l'hôpital ou de se faire
soigner en cas de complications. Même lorsque les tarifs officiels
sont peu élevés ou lorsque les services gratuits, le monnayage
frauduleux des soins est légion, limitant ainsi l'utilisation des
services. A côté des tarifs officiels, viennent souvent se greffer
le coût du transport, des médicaments ainsi que de la nourriture
et du logement de la femme ou des parents qui s'occupent d'elle à
l'hôpital. A Zaria (Nigéria), une étude a montré que
le passage des services gratuits aux services payants pour les soins
obstétricaux faisait reculer le nombre d'hospitalisations et augmenter
nettement le nombre des situations d'urgence; le nombre de décès
maternels augmentait en conséquence (K. Harrison, 1997). Plus les femmes
sont pauvres, plus l'introduction de services payants risque de compromettre
l'utilisation des services de santé. Des études en Côte
d'Ivoire (P. J. Gertler et J. van der Gaag, 1988) et au Pérou (P. J.
Gertler, 1988) indiquent que, si des services payants sont dissuasifs pour tout
le monde, ils le sont plus encore pour les femmes pauvres. »
Après ce tour de la littérature, il convient de
savoir pourquoi malgré les politiques mises en oeuvre dans le cadre de
la lutte contre la mortalité maternelle et infantile au Bénin,
les niveaux de discontinuité des soins obstétricaux sont encore
préoccupants.
De façon spécifique,
i) Quelles sont les caractéristiques des femmes dont
les soins obstétricaux sont discontinus ?
ii) Pourquoi certaines femmes enceintes ayant effectué
au moins une consultation prénatale accouchent-elles sans assistance
médicale?
iii) Quelle est la place des facteurs institutionnels
(disponibilité, accessibilité et qualité des services de
soins obstétricaux) dans l'explication de la discontinuité des
soins obstétricaux ?
iv) Comment les facteurs relatifs à
l'accessibilité et à la qualité des soins
interagissent-elles avec les caractéristiques individuelles des femmes
et celles de leur ménage dans l'explication de la discontinuité
des soins obstétricaux ?
1.3 : Cadre
conceptuel.
Le cadre conceptuel est un schéma cohérent
mettant en relation les concepts. Il représente la
« fondation » du travail de recherche et le point de
départ de la vérification empirique de la théorie
principale par la théorie auxiliaire. Ce cadre peut être
emprunté aux théories déjà existantes et
adapté au contexte de l'étude ou nouvellement construit en
fonction des spécificités de l'étude et des insuffisances
des cadres déjà existants.
Nous anticipons que la discontinuité des soins
obstétricaux dépend des caractéristiques individuelles
des femmes, de la situation financière du ménage dans lequel
réside la femme, de ses valeurs culturelles et de la qualité des
soins obstétricaux offerts dans les établissements sanitaires.
Selon notre théorie, le processus qui conduit à la
discontinuité des soins obstétricaux est le suivant : Il
faut au prime abord que la femme soit prédisposée à
chercher et à recevoir des soins des soins obstétricaux pendant
la grossesse et l'accouchement, ensuite il faut que les structures sanitaires
soient disponibles, accessibles (économiquement,
géographiquement) et que le personnel de santé soit capable de
lui offrir des soins de qualité. Lorsque que ces conditions sont
remplies, il y aura continuité des soins et lorsqu'elles ne seront pas
remplies, on assistera inévitablement à une discontinuité
des soins.
Le cadre conceptuel de cette étude a été
adapté de celui de (Andersen et Newman, 1972) sur les
déterminants individuels de l'utilisation des services de santé.
Ce cadre est tiré de Zoungrana (1993, p 24-25). Notre schéma
conceptuel se schématise ainsi comme suit :
1.3.1: Schéma
conceptuel24(*).
Contexte
Caractéristiques du ménage
Modèle culturel
Caractéristiques individuelles
Accessibilité et qualité des services
obstétricaux
Discontinuité des soins obstétricaux
Facteurs facilitants
Recours aux soins prénatals
Facteurs prédisposants
1.3.2 : Hypothèses
de recherche.
Les hypothèses que nous voulons éprouver dans cette
étude sont les suivantes :
Hypothèse principale.
En nous inspirant de cette revue de la littérature
que nous venons de faire, l'hypothèse fondamentale de ce travail c'est
que la discontinuité des soins obstétricaux est le
résultat d'un certain nombre de contraintes ou obstacles liés
aux caractéristiques des ménages, aux caractéristiques
individuelles des femmes (caractéristiques démographiques,
sociales, économiques et culturelles), à l'accessibilité
et à qualité des services obstétricaux.
Hypothèses spécifiques.
Les hypothèses spécifiques qui découlent
de cette hypothèse principale sont les suivantes, toujours en nous
inspirant de la littérature.
@ H1 : Nous supposons que la
discontinuité des services obstétricaux est fortement
déterminée par la résidence et une socialisation en milieu
rural. Les femmes résidant en milieu rural et socialisées en
milieu rural auront une discontinuité plus grande des soins
obstétricaux que les femmes résidant en milieu urbain quelque
soit leur milieu de socialisation.
@ H2 : Les soins
obstétricaux sont plus discontinus en milieu rural qu'en milieu urbain
parceque la qualité des soins est meilleure en milieu urbain qu'en
milieu rural.
@ H3 : Les femmes multipares auront une
discontinuité plus élevée des soins obstétricaux
que les primipares. Toutefois, cette discontinuité sera encore plus
marquée si ces femmes résident en milieu rural.
En d'autres termes, nous nous attendons à ce que les
femmes multipares du milieu rural aient une discontinuité plus grande
des soins obstétricaux que leurs homologues du milieu urbain.
@ H4 : Les femmes vivant dans des
ménages pauvres auront une discontinuité plus
élevée des soins obstétricaux que les femmes vivant dans
des ménages de niveau de vie élevée.
@ H5 : En raison des pesanteurs
culturelles prônant en milieu bariba le stoïcisme25(*) pendant l'accouchement, nous
nous attendons à une variabilité ethnique de la
discontinuité des soins obstétricaux. Cette discontinuité
sera plus forte si ces femmes résident en milieu rural en raison des
pesanteurs socioculturelles plus fortes en milieu rural qu'en milieu urbain.
@ H6 : Les statistiques nationales
montrent que le département de l'Atlantique est de loin celui dans
lequel l'offre sanitaire est la plus élevée. Nous nous attendons
donc à ce que la discontinuité des soins obstétricaux
varie selon les départements.
Compte tenu des problèmes d'accessibilité
géographique qui se posent aux femmes dans le processus qui mène
à la demande de soins obstétricaux, nous pensons que :
@ H7 : La discontinuité des soins
obstétricaux augmentera avec l'éloignement des centres de
SMI.
1.3.3 : Définition
des principaux concepts.
Les principaux concepts utilisés dans ce travail
sont :
J Soins obstétricaux
J Recours aux soins prénatals
J Discontinuité des soins obstétricaux
J Caractéristiques propres des femmes,
J caractéristiques du ménage
J modèle culturel.
J Accessibilité et qualité des services
obstétricaux
J Contexte.
1.3.3.1 : Soins
obstétricaux.
De manière générale, selon l'OMS qui
constitue la référence en matière de définition des
concepts relatifs à la santé maternelle et infantile, les soins
obstétricaux comprennent généralement les soins
dispensés à la femme ou à la future mère (les
adolescentes) avant la conception, les soins dispensés pendant la
grossesse (soins prénatals) et les soins dispensés pendant et
après l'accouchement (soins post-partum). On y ajoute les soins aux
nouveaux-nés (soins postnatals), la planification familiale, les soins
en cas d'avortement et la prévention des maladies sexuellement
transmissibles dont l'infection à VIH/Sida.
Par soins obstétricaux, nous entendons les soins
prénatals et à l'accouchement. Il s'agit des soins que l'OMS
(1991) appelle « les soins obstétricaux essentiels de base et
les soins obstétricaux complets »
Avant la conception, il est nécessaire de faire aux
adolescentes une éducation sexuelle ou en planification familiale afin
de les amener à respecter leur corps et la vie et à mieux prendre
conscience de leurs responsabilités. Cela leur permettra non seulement
d'éviter les grossesses non désirées, les avortements et
les MST/Sida mais aussi d'avoir une bonne alimentation afin de
prévenir les risques d'anémie pendant leurs futures
grossesses.
Les soins prénatals constituent tous les soins
dispensés durant la grossesse. Ces soins sont sensés
répondre aux besoins psychologiques et médicaux de la femme
enceinte. En effet, selon l'OMS (1997), des visites de contrôle
prénatals sont nécessaires pour établir un lien de
confiance entre la femme et le pourvoyeur de soins, pour personnaliser les
messages de promotion de la santé, pour identifier et prendre en charge
tout risque de complications. Les visites prénatales constituent
l'occasion de fournir des services essentiels pour toute femme enceinte,
notamment, la vaccination à l'anatoxine antitétanique, la
prévention de l'anémie par une éducation à la
nutrition et la fourniture de cachets de fer ou d'acide folique. Selon l'OMS,
dans les pays en développement, les soins prénatals comportent
quatre composantes principales ;
Le dépistage des risques pour connaître les
femmes qui sont les plus exposées à une issue défavorable
de la grossesse et de l'accouchement et leur prise en charge
appropriée ;
Le dépistage et le traitement des affections
connexes ;
La protection de la nutrition et de la santé de la
mère ;
L'éducation sanitaire concernant l'accouchement sans
risque et la reconnaissance précoce et le traitement des complications.
En effet, c'est très souvent pendant les consultations
prénatales, notamment durant la première, que les femmes
reçoivent une éducation sanitaire qui, entre autres, met en
évidence l'importance de la continuité des soins.
En ce qui concerne les soins à l'accouchement, elles
doivent être selon l'OMS, avant tout sûrs et hygiéniques.
L'OMS recommande en outre de veiller pendant l'accouchement, à
l'hygiène personnelle de la femme qui accouche et du personnel soignant
ainsi qu'à la propreté de l'environnement et des objets
utilisés durant l'accouchement, d'où la nécessité
de la promotion des programmes visant les « trois propres »
(mains, région périnéale et ombilicale). Par ailleurs,
certaines mesures particulières devraient être prises pendant
l'accouchement pour prévenir toute infection de la patiente et du
personnel soignant dans les régions à forte prévalence
des virus du Sida, de l'hépatite B et C. Les soins à
l'accouchement permettent ainsi de vite dépister les éventuelles
complications à l'accouchement et leur meilleure prise en charge. La
plupart des décès maternels et une grande partie de la
morbidité chronique résultant de l'accouchement sont dus à
l'impossibilité d'obtenir en temps opportun l'aide acquise en cas de
complications pendant l'accouchement. Selon l'OMS (1998),
« Près de la moitié des décès pendant le
post-partum surviennent dans la journée qui suit l'accouchement et 70 %
dans la semaine qui suit (Abou Zahr, 1997). ...Dans les zones rurales de
Tanzanie, 84 % des femmes ayant donnée naissance à un enfant chez
elles avaient l'intention d'accoucher dans un centre de santé mais elles
ne l'ont pas fait à cause de la distance et de l'absence de moyens de
transport (G. Biego et collaborateurs, 1995) » Dans le même
ordre d'idées, selon l'UNICEF (2001), « Women are most in
need of skilled care during delivery and the immediate postpartum period, when
roughly three quarters of all maternal deaths occur26(*). »
Dans le cadre de ce mémoire, lorsque nous parlerons de
soins obstétricaux, nous voulons signifier tous les
soins que reçoit une femme pendant la grossesse et l'accouchement et qui
concernent sa grossesse ou qui en résultent. Lorsque ces soins sont
dispensés par un personnel qualifié (médecin, sage-femme
ou infirmière), elles seront dites de bonne qualité, et lorsque
les soins reçus ne sont dispensés par aucun de ces agents, les
soins seront considérés comme de mauvaise qualité.
Il faut préciser que la qualité des soins
obstétricaux, renvoie de manière plus détaillée
aussi à tous les soins dont une femme doit bénéficier pour
avoir un accouchement normal et sans beaucoup de risques de complications.
1.3.3.2 : Recours aux soins
prénatals.
Ce concept désigne le fait pour une femme d'avoir
effectué ou pas au moins une consultation prénatale pendant sa
dernière grossesse.
Pour le «recours aux soins
prénatals » nous utiliserons une variable à
deux modalités :
i) le fait pour une femme de n'avoir effectué aucune
consultation prénatale,
ii) le fait pour une femme d'avoir effectué au moins
une consultation prénatale27(*).
1.3.3.3 : Discontinuité des soins
obstétricaux.
La discontinuité s'oppose à la
continuité. En planification familiale, la continuité exprime le
fait qu'un individu puisse obtenir le contraceptif et/ou le service dont il a
besoin à tout moment et en tout lieu. La continuité de soins est
une séquence logique des soins observés soit par rapport à
un même prestataire (le patient consulte le même médecin) ou
par rapport à un type de soins particulier (par exemple, les soins
prénatals doivent déboucher sur des soins adéquats
à l'accouchement).
A l'opposé, la discontinuité est une rupture
dans le processus d'acquisition des soins obstétricaux définis
par les normes médicales en vigueur.
Ainsi, nous parlerons de discontinuité des soins
obstétricaux pour désigner la rupture dans le processus de la
prise en charge médicale de la grossesse et de l'accouchement
(Beninguisse, 2004, à venir), peu importe la durée de la
grossesse à la survenance de cette rupture. En d'autres termes, la
discontinuité des soins renvoie par exemple à une femme qui n'a
pas effectué le nombre minimal requis de visites prénatales avant
l'accouchement. La discontinuité des soins renvoie aussi à une
femme qui a commencé ses visites prénatales et qui par la suite
n'est plus revenue accoucher dans un établissement sanitaire. Nous
voyons bien que dans les deux cas, la femme court un risque élevé
de morbidité et de mortalité maternelles. Que ce soit la femme
qui a effectué ses visites normalement mais qui n'est pas revenue
accoucher dans un établissement sanitaire ou celle qui n'a pas
effectué normalement les visites prénatales et qui fini par
accoucher dans un centre de santé, le risque de complications existe,
à la différence que la nature et le degré de
gravité de la complication seront différentes. Selon l'OMS
(1997), « Une grossesse n'est jamais sans risque : toute femme
enceinte même si elle est bien nourrie et instruite, peut connaître
des complications soudaines et très graves qui nécessitent des
soins obstétricaux de haute qualité. Des tentatives pour
prévoir ces problèmes avant qu'ils ne surviennent n'ont pas
été très fructueuses, puisque la plupart des femmes
connaissant des problèmes n'entrent dans aucune des catégories
à hauts risques. Par conséquent, les programmes de santé
maternelle doivent chercher à assurer à toutes les femmes
l'accès aux services essentiels.».
Pour la « discontinuité entre soins
prénatals et soins à l'accouchement » nous
utiliserons également une variable à deux
modalités :
i) le fait pour une femme d'avoir effectué au moins une
visite prénatale et d'avoir accouché avec l'aide d'un personnel
qualifié. (continuité) ;
ii) le fait pour une femme d'avoir effectué au moins
une visite prénatale et d'avoir accouché sans l'aide de
personnel qualifié. (discontinuité).
1.3.3.4 : Caractéristiques propres ou
individuelles des femmes.
Ce concept renvoie aux caractéristiques
intrinsèques des femmes notamment, l'âge, la
parité atteinte, le niveau d'instruction.
On peut y ajouter les antécédents médicaux
qui font partie de ce que Beninguisse (2003) appelle « le
capital santé » notamment la nature (bonne ou
mauvaise) de la fréquentation passée des services de
santé, le comportement de la femme lors des grossesses
antérieures et les cas d'avortement éventuels effectués
par cette femme dans le passé. Nous appréhendons les
antécédents obstétricaux dans ce travail par les
antécédents de césariennes.
1.3.3.5 : Caractéristiques du
ménage.
Les caractéristiques du ménage renvoient non
seulement au statut de la femme dans le ménage (lien de parenté
avec le chef de ménage, activité de la femme), mais aussi aux
moyens matériels et financiers du ménage. Dans cette
étude, les caractéristiques du ménage seront
appréhendées par le niveau de vie du ménage28(*).
1.3.3.6 : Modèle
culturel.
Le modèle culturel désigne l'ensemble des
valeurs traditionnelles, culturelles et ancestrales auxquelles s'identifie la
femme et qui fondent ses croyances, ses comportements et sa vision des choses.
L'ethnie, le milieu de socialisation
pendant l'enfance, la religion sont les principales variables
qui peuvent permettre d'appréhender le modèle culturel auquel
s'identifie un individu. Dans cette étude, le modèle culturel
sera apprécié à l'aide de l'ethnie et du milieu de
socialisation de la femme pendant l'enfance.
1.3.3.7 : Accessibilité et qualité
des services obstétricaux.
L'accessibilité des soins renvoie à tout ce qui
peut permettre à la femme d'obtenir facilement les soins
obstétricaux en tout temps et en tout lieu. Ce concept renvoie
généralement à deux autres : l'accessibilité
financière qui se rapporte au coût en argent des soins
obstétricaux pour la femme et l'accessibilité géographique
qui se rapporte à la distance et aux obstacles naturels parfois
rivières, montagnes ou pistes accidentées que doit parcourir la
femme avant de pouvoir obtenir les soins obstétricaux.
Dans le cadre de notre travail, nous considèrerons
la distance qui sépare le lieu d'habitation de la femme et le centre de
santé maternelle et infantile (SMI) le plus proche29(*) pour appréhender
l'accessibilité géographique.
La qualité des soins obstétricaux quant à
lui renvoie à la qualité du personnel (disponibilité de
médecins, de sages-femmes et d'infirmiers qualifiés), à la
qualité des équipements (médicaments essentiels, salle
d'accouchement bien équipé, kit de césarienne etc....) et
aux relations interpersonnelles entre les prestataires de soins
obstétricaux et les femmes.
Faute de données appropriées pour
appréhender la qualité des services de façon
adéquate, nous parlerons de qualité des services dans ce travail
pour désigner le fait qu'une femme enceinte s'est faite consulter et/ou
accoucher par un personnel qualifié de santé.
La variable de mesure de la qualité de la
visite prénatale : elle est issue d'une variable
comportant deux modalités
i) le fait que la femme ait subit au cours de la visite :
une prise du poids, de la taille, de sang ; une mesure de la tension
artérielle ; le test d'urine et l'administration du VAT ; une
éducation sanitaire30(*) (bonne visite).
ii) le fait que la femme n'ait subi aucun des
éléments ci-dessus énumérés
(mauvaise visite)
La variable d'accessibilité
géographique des services de soins obstétricaux
se mesure à l'aide de la distance qui sépare le lieu d'habitation
de la femme et le centre de santé maternelle et infantile le plus
proche : elle comprend quatre modalités
i) Centre de santé se trouve sur place
ii) Centre de santé situé à une distance
5 km ;
iii) Centre de santé situé à une distance
comprise entre 5 et 15 km ;
iv) Centre de santé situé à une distance
15 km.
1.3.3.8 : Contexte.
Dans cette étude, ce concept renvoie au milieu de
résidence ou au département de résidence.
1.3.4 : Schéma d'analyse.
? Milieu de résidence ?
Département de résidence
AccessibilContexte
alité des services
obstétricModèle culturel
aux
résidence
? Distance entre domicile et centre de SMI le plus proche
? Qualité des services obstétricaux
Discontinuité des soins obstétricaux
Niveau de vie du ménage
? Appartenance ethnique
? Milieu de socialisation
urel
eu de socialisation
.
? Age
? Parité
? Antécédent de césarienne
? Niveau d'instruction
Facteurs
prédisposants
Facteurs
facilitants
Contexte
Nombre de CPN effectuées
Dans le prochain chapitre, nous présenterons dans un
premier temps les sources de données que nous envisageons d'utiliser
pour falsifier notre théorie principale, puis nous évaluerons
dans un second temps la qualité de ces données pour finir par la
présentation des méthodes d'analyse retenues pour
l'étude.
Chapitre2 : Aspects
méthodologiques.
Chapitre2 : Aspects méthodologiques.
2.1-
Présentation des données.
Les données de base de cette étude proviennent
de la deuxième enquête démographique et de santé du
Bénin (EDSB-II) réalisée par l'Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) du Ministère du
Chargé de la Coordination de l'Action Gouvernementale, de la Prospective
et du Développement avec l'assistance technique de Macro
International.
L'Enquête Démographique et de Santé au
Bénin (EDSB-II, 2001) est une enquête nationale
réalisée par sondage. L'EDSB-II fournit des informations
détaillées sur entre autres la fécondité, la
planification familiale, la mortalité des enfants de moins de cinq ans,
la santé de la mère et de l'enfant (soins prénatals,
assistance à l'accouchement, vaccination des enfants, maladies
infantiles) ainsi que l'allaitement et l'alimentation des enfants, l'iodation
du sel, la prévalence de l'anémie et l'état nutritionnel
des enfants et des mères. Les résultats de l'EDSB-II concernent
également les infections sexuellement transmissibles et le sida,
l'excision et, enfin, la disponibilité des services communautaires
économiques et sanitaires. Ces informations sont significatives au
niveau national, au niveau du milieu de résidence (urbain et rural)
ainsi qu'au niveau des départements suivants : Atacora/Donga,
Atlantique, Cotonou, Borgou/Alibori, Mono/Couffo, Ouémé/Plateau
et Zou/Collines. Dans ce document, lorsqu'on cite l'Atacora, il s'agit
de l'Atacora et de la Donga ; l'Atlantique, de l'Atlantique sans
Cotonou ; le Borgou, du Borgou et de l'Alibori ; le Mono, du
Mono et du Couffo ; l'Ouémé, de l'Ouémé et
du Plateau ; le Zou, du Zou et des Collines. Au cours de
l'enquête, réalisée sur le terrain du 2 août au 13
novembre 2001, 5 769 ménages, 6 219 femmes âgées de 15-49
ans et 2 709 hommes âgés de 15-64 ans ont été
interviewés avec succès. En outre, des informations sur la
disponibilité des services communautaires ont été
collectées dans chacune des 247 grappes de l'échantillon.
Dans le cadre de l'EDSB-II, quatre différents
questionnaires ont été utilisées :
a) Le questionnaire ménage ;
b) Le questionnaire individuel femme ;
c) Le questionnaire individuel homme ;
d) Le questionnaire communautaire.
Les questionnaires ménage et individuel ont
été adaptés à partir du questionnaire modèle
(modèle B) du programme MEASURE DHS+ pour les pays à faible
prévalence contraceptive.
Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé
le questionnaire individuel femme.
Parmi les neufs sections de ce questionnaire, seuls les
sections1 (Caractéristiques socio-démographiques de
l'enquêtée) et sections 4a (Grossesse, soins prénatals et
allaitement) nous ont intéressés.
Dans la section 4a (Grossesse, soins prénatals et
allaitement), figurent les questions sur la santé des enfants mis au
monde par chaque femme pendant les cinq dernières années ayant
précédé l'enquête. Nous nous intéresserons
parmi ces naissances à la dernière naissance.
Pour ce qui concerne la dernière naissance, parmi les
questions qui ont été posées à la femme, celles qui
nous permettrons d'appréhender la discontinuité des soins et la
qualité des services sont les suivantes:
Q407: Pour cette grossesse avez-vous reçu des soins
prénatals ? Si oui, qui avez-vous consulté ?
Q408: De combien de mois étiez-vous enceinte lors de
votre première consultation prénatale ?
Q409: Combien de fois avez-vous été en
consultation durant cette grossesse ?
Q411: De combien de mois étiez-vous enceinte la
dernière fois que vous avez passé une visite
prénatale ?
Q412: Durant cette grossesse, avez-vous eu les examens
suivants au moins une fois ? (Avez-vous été
pesée ? vous-a-t-on mesurée ? vous-a-t-on pris la
tension ? avez-vous donné un échantillon d'urine ?
avez-vous donné du sang ? vous-a-t-on fait une
radiographie ?
Q415 : Durant cette grossesse, vous-a-t-on fait une
injection dans le bras pour éviter au bébé d'avoir le
tétanos, c'est-à-dire des convulsions après la
naissance ?
Q416: Durant cette grossesse, combien de fois avez-vous
reçu cette injection ?
Q416A : Combien de semaines avant l'accouchement
avez-vous reçu la dernière injection ?
Q426: Qui vous a assisté pendant
l'accouchement ?
Q428: Avez-vous accouché par
césarienne ?
2.2- Justification de
l'approche retenue.
Il existe sur le plan opérationnel, deux
méthodes permettant d'étudier la fréquentation des
services obstétricaux : l'approche par les naissances selon que
l'unité d'analyse est constituée par les naissances et l'approche
par les femmes selon que l'unité d'analyse est constituée par les
femmes.
L'approche par les naissances ou birth-based approch,
consiste à effectuer l'étude avec un fichier constitué par
les naissances survenues au cours des trois ou cinq dernières
années précédent l'enquête. Cette approche est plus
pertinente dans le cadre d'une étude visant la santé des enfants.
Du fait qu'elle porte sur un échantillon de grande taille, elle permet
de limiter les erreurs aléatoires dues aux petits nombres. Cependant,
cette approche suppose une indépendance entre les naissances d'une
même femme, ce qui n'est pas le cas dans la réalité. En
effet, une femme qui a eu le recours à l'appareil médical pour la
surveillance de sa première grossesse peut observer le même
comportement pour les autres grossesses Beninguisse (2003), comme elle
peut aussi ne pas en observer. Cette approche ne permet donc pas de mettre en
relation les comportements sanitaires des femmes et les risques de
complications ou de décès pouvant survenir suite à un
comportement sanitaire inadéquat.
L'approche par les femmes ou women-based approch
porte quant à elle sur les femmes. Cette approche contrairement à
celle par les naissances, permet d'identifier les femmes qui, suite à
comportement sanitaire inadéquat, sont susceptibles d'éprouver
une issue défavorable de grossesse Beninguisse (2003). C'est donc
l'approche la plus appropriée pour notre étude. En effet, la
discontinuité des soins obstétricaux et les risques qui en
découlent pour la santé de la mère et de l'enfant
dépendent des comportements de la femme pendant la grossesse et
l'accouchement. L'échantillon final de notre étude est
constitué de 3127 femmes ayant effectué au moins une consultation
prénatale.
2.3- Evaluation de la
qualité des données.
Avant toute analyse, il est important d'évaluer la
qualité des données. L'évaluation de qualité des
données permet d'apprécier la cohérence interne des
données et même leur cohérence externe. En effet, pour la
fiabilité des résultats issus des analyses, les données
à utiliser doivent être de bonne qualité. Pour être
acceptables, les données à utiliser doivent avoir un taux de
non-réponse inférieur à 10 %.
Pour évaluer la qualité des données dans
le cadre de ce travail, nous examinerons dans un premier temps les taux de
réponse des différentes variables et dans un second temps nous
évaluerons la qualité des données sur l'âge.
2.3.1-
Examen des taux de réponse des principales variables.
Tableau 2.1 : Taux de
réponse des différentes variables.
Variables
|
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentages de réponse
|
Qualité de la visite prénatale
|
Mesure du poids
Mesure de la taille
Prise de la tension artérielle
Test d'urine
Prise de sang
Vaccination antitétanique (VAT)
Césariennes
|
3095
2938
3050
2642
918
2563
138
|
99,7
99,7
99,6
99,7
99,6
99,6
100,0
|
Assistance lors des visites prénatales
|
Médecin
Sage femme/infirmier
Sage femme auxiliaire
Accoucheuse traditionnelle
Matrone
Aucune assistance
Autre
|
179
2303
703
10
100
347
10
|
99,7
99,7
99,7
99,6
99,6
99,6
99,6
|
Sage femme/infirmier
Accoucheuse traditionnelle
Matrone
Parents, amis
Agent villageois
Aucune assistance
Autre
|
179
2303
703
82
135
455
36
333
8
|
99,7
99,7
99,7
99,7
99,7
99,7
99,7
99,7
99,7
|
|
Nombre de visites prénatales
|
Aucune visite
1 visite
2 visites
3 visites
4 visites ou plus
|
347
173
267
529
2158
|
99,6
|
Parité
|
0 enfant
1 enfant
2 à 4 enfants
5 à 9 enfants
10 enfants et plus
|
1607
835
1921
1672
184
|
100,0
|
Niveau d'instruction de la femme
|
Sans niveau
Primaire
Secondaire et plus
|
4039
1346
834
|
100,0
|
Niveau d'instruction du conjoint
|
Sans niveau
Primaire
Secondaire et plus
|
2436
1151
965
|
99,6
|
Milieu de résidence
|
Urbain
Rural
|
2295
3729
|
100,0
|
Milieu de socialisation
|
Capitales, grandes villes
Petites villes
Rural
|
756
2000
2891
|
99,8
|
Département de résidence
|
Atacora
Atlantique
Borgou
Mono
Ouémé
Zou
|
733
1532
957
809
1010
983
|
100,0
|
Ethnie
|
Adja
Bariba
Dendi
Fon
Yoa et Lokpa
Bètamaribè
peulh
Yorouba
|
1035
513
165
2720
240
342
243
679
|
100,0
|
Activité de la femme
|
Ne travaille pas
Professions libérales
Administration
Commerce
service
Travail manuel
Ménage et domestique
Agriculture
|
1115
90
45
2500
154
474
154
1766
|
99,9
|
Activité du conjoint
|
Professions libérales
Administration
Commerce
services
Travail manuel
Agriculture
|
361
56
261
84
1296
2638
|
99,4
|
Approvisionnement en eau
|
Eau courante dans le logement
Eau courante ailleurs
Robinet public
Forage
Puits protégé
Puits non protégé
Rivière/source
Eau de pluie
|
756
1223
754
739
324
1274
570
296
|
100,0
|
Type de toilettes
|
Toilettes à chasse
Toilettes ventilées
Toilettes non ventilées
Nature
|
176
959
954
3884
|
100,0
|
Type de sol
|
Terre/sable
Bouse, bois, palme, bambou
Carreaux
Ciment
|
2236
88
109
3577
|
100,0
|
Electricité
|
Oui
Non
|
4516
1498
|
99,8
|
Ce tableau montre que dans l'ensemble, les données
concernant les variables de notre étude autres que l'âge sont de
bonne qualité.
2.3.2
-Evaluation de la qualité des données sur l'âge.
Pour évaluer la qualité des données sur
l'âge, nous aurons recours à deux méthodes pour
évaluer la qualité données sur l'âge : la
méthode graphique la méthode statistique.
2.3.2.1- Méthode graphique.
Cette méthode consiste à construire la pyramide
des âges à l'aide de la répartition par âge et par
sexe des individus des ménages enquêtés et à
observer si l'allure de la pyramide est régulière ou
pas.
Mais avant de construire la pyramide des âges, il
convient d'examiner la courbe des effectifs par âge et par sexe. Cette
courbe, comme l'indique le graphique ci-dessous montre de fortes
irrégularités dans la déclaration de l'âge, surtout
au niveau des âges ronds, en témoignent les pics qui sont plus
élevés au niveau des âges terminés par 0 ou 5. Ce
graphique montre par ailleurs qu'entre 15 et 45 ans, les pics sont plus
élevés pour les individus de sexe féminin, ce qui pourrait
traduire une mauvaise déclaration des âges de ces derniers.
Figure2.1 : Courbe des
effectifs par âge et par sexe.
En procédant à un regroupement en groupes
d'âges quinquennaux des âges, on parvient à réduire
les effets néfastes de cette mauvaise déclaration de l'âge.
Cette opération a abouti à la construction de la pyramide des
âges ci-dessous.
Figure 2.2 : Pyramide des
âges de la population des ménages enquêtés lors de
l'EDSB-II.
Hommes
Femmes
Il ressort clairement de ce graphique que cette pyramide
présente une allure quasi-régulière en forme triangulaire
(base large et sommet rétrécit) caractéristique des pays
à forte fécondité et mortalité, ce qui permet de
penser que les données sur l'âge sont de qualité
acceptable.
Cette pyramide traduit également la jeunesse de la
population béninoise et la primauté des effectifs des individus
de sexe féminin par rapport à ceux de sexe masculin.
Comme nous l'avons dit plus haut, la pyramide des âges
corrige certaines irrégularités au niveau de la
déclaration de l'âge du fait du regroupement des effectifs en
groupes d'âges quinquennaux, ce qui empêche de les observer sur le
graphique.
Les méthodes statistiques permettent de corriger ce
biais.
2.3.2.2-Les méthodes statistiques.
Ces méthodes font recours à certains indices
pour évaluer l'attraction ou la répulsion observés dans la
déclaration de certains âges. Il s'agit notamment des indices de
Whipple, de Myers, de Bachi et de l'indice combiné des Nations unis.
Dans le cadre de notre étude nous utiliserons les indices de Whipple et
de Myers.
L'indice de Whipple (Iw) permet de mettre en
évidence les distorsions dans la déclaration de l'âge
provenant de l'attraction pour les chiffres 0 et 5 au sein du groupe
d'âge 23-62 ans.
Si Iw=0, il y a répulsion totale du 0 et du
5 ; si Iw1, il y a répulsion pour le 0 et le 5 ; si
Iw=1, il n'y a aucune préférence ; si
1Iw5, il y a attraction et cette attraction est d'autant plus forte
que Iw est voisin de 5 ; si Iw=5, tous les
âges enregistrés se terminent par 0 et 5 (Roger G. et
collaborateurs, 1981).
Quant à l'indice de Myers (Im), il ne
mesure l'attraction ou la répulsion pour les âges terminés
par les chiffres allant de 0 à 9. (Ibid.)
L'indice de Myers varie entre 0 et 180. Si Im=0, il
n'y a aucune distorsion sur les âges tandis que si Im=180,
cela signifie que tous les individus ont un âge terminé par le
même chiffre. (Idem)
Les résultats du calcul de ces deux indices
effectué à l'aide la procédure SINGAGE du logiciel PAS,
sont consignés dans le tableau suivant.
Tableau 2.2 : Tableau
récapitulatif des valeurs des indices de Whipple et de Myers selon le
sexe et pour l'ensemble de la population.
Indices
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensemble
|
Whipple
|
1,91
|
1,84
|
1,87
|
Myers
|
30,7
|
33,7
|
32,3
|
Chiffre terminal (Myers)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
|
8,2
-3,1
1,6
-2,1
-3,1
5,3
-2,4
-1,7
0,4
-2,9
|
7,5
-3,0
1,8
-1,5
-3,6
6,5
-2,5
-2,5
1,0
-3,8
|
7,8
-3,0
1,7
-1,8
3,4
6,0
-2,4
2,2
0,7
-3,4
|
Les calculs ont conduit comme l'indique le tableau ci-dessus,
à des indices de Whipple de 1,91, 1,84 et 1,87 respectivement pour les
individus de sexe masculin, ceux de sexe féminin et pour l'ensemble.
Nous constatons que quelque soit le sexe, l'indice de Whipple est compris
entre 1 et 5. Il y a donc attraction pour les chiffres 0 et 5 et cette
attraction est plus forte chez les individus de sexe masculin que chez ceux de
sexe féminin. Néanmoins, le fait que cet indice soit plus proche
de 1 que de 5 permet de penser qu'en dépit des
irrégularités qui pourraient exister au niveau de la
déclaration de l'âge, cette dernière est acceptable.
Les indices de Myers obtenus par sexe et pour l'ensemble
sont respectivement de 30,7 et 33,7 pour les individus de sexe masculin et ceux
de sexe féminin et de 32,3 pour l'ensemble. Ces indices sont plus
proches de 0 que 180, ce qui conforte la conclusion tirée ci-dessus
quant à la nature acceptable des données sur l'âge.
Cependant, ces indices permettent d'affiner davantage l'analyse par rapport
à l'indice de Whipple. En effet, bien que l'attraction pour les
âges terminés par les chiffres 0 et 5 soit confirmée,
l'indice de Myers permet de constater que les individus de sexe masculin ont un
attrait plus marqué pour les âges terminés par le chiffre 0
alors que ceux de sexe féminin sont plus attirés par les
âges terminés par le chiffre 5. Par ailleurs, l'indice de Myers
fait ressortir une répulsion pour les âges terminés par les
chiffres 1 ; 4 et 9.
Dans l'ensemble, bien que nous puissions déplorer la
nature très grossière31(*) des données sur l'âge, nous pensons que
ces dernières sont quand même acceptables et n'entraveront pas
significativement les résultats de nos analyses.
2.4- Méthodes d'analyse.
Pour tester notre théorie principale, nous utiliserons
deux méthodes d'analyse : Dans un premier temps, nous ferons une
analyse descriptive, puis dans un second temps, une analyse explicative.
2.4.1-
Méthodes descriptives.
Ces méthodes d'analyse nous permettront de faire
ressortir l'ampleur du recours aux soins prénatals et de la
discontinuité des soins obstétricaux selon les différentes
caractéristiques individuelles des femmes, le modèle culturel,
l'accessibilité et la qualité des services obstétricaux.
A l'aide de tableaux croisés et des statistiques du
khi-deux rattachées à chaque tableau, nous mettrons en
évidence les associations des variables deux à deux pour faire
ressortir les variables qui sont significativement associés à la
discontinuité des soins obstétricaux. Cela permettra aussi de
déceler le problème de la multicolinéarité entre
les variables s'il existe. Pour résoudre le problème de
multicolinéarité, nous aurons recours à la construction
d'indicateurs composites. La technique d'analyse factorielle des
correspondances multiples (AFCM) sera utilisée pour mettre en
évidence les caractéristiques générales des femmes
pour lesquelles on observe une discontinuité des soins
obstétricaux.
2.4.2-
Méthodes explicatives.
L'objectif de cette étude étant la mise en
évidence des facteurs explicatifs de la discontinuité des soins
obstétricaux, et compte tenu de la nature dichotomique de notre variable
dépendante (discontinuité ou continuité), nous aurons
recours à la méthode de régression
logistique.
Principes de la méthode.
Les principes de base de l'utilisation de cette méthode
de régression sont les suivantes:
ü La variable dépendante doit être une
variable qualitative et dichotomique (ayant deux modalités : 0 et
1) comme le cas de notre variable dépendante. En effet pour une
femme ayant effectué au moins une consultation prénatale pour sa
dernière naissance, deux cas de figure peuvent se
présenter : soit les soins obstétricaux de cette
dernière naissance seront continus (discont=0) ou ne le seront pas
(discont=1).
ü Les variables indépendantes peuvent être
quantitatives ou catégorielles, mais toutes les modalités de ces
variables doivent être dichotomisées avant leur introduction dans
le modèle. La modalité de référence ne doit pas
être introduite dans le modèle. Si P est la probabilité
pour que l'événement (discontinuité des soins
obstétricaux) se réalise, 1-P est la probabilité pour que
cet événement ne réalise pas (c'est à dire
continuité des soins).
- Le modèle de régression logistique permet de
mettre l'équation:
· Sous la forme linéaire ;
· ou bien sous la forme multiplicative
La statistique = Odds ratio ou « rapport de chances ».
La régression logistique fournit, entre autres, le
nombre d'observations, la probabilité du Khi2 associée
au modèle, le pouvoir prédictif du modèle (pseudo
R2), les rapports de chances (odds ratios) le seuil de signification
(P>|z|) des paramètres (coefficients â ou odds ratios), et
enfin l'intervalle de confiance des paramètres pour chacune des
modalités des variables introduites dans le modèle. Ces
différents paramètres facilitent l'interprétation des
résultats.
L'interprétation des résultats se fait
comme suit :
La probabilité du Khi² associée au
modèle permet de se prononcer sur l'adéquation du modèle
utilisé.
Dans le cas de la présente étude, le
modèle sera jugé adéquat lorsque la probabilité
associée au Khi² sera inférieure à 5% voire 10%. Le
pseudo R² détermine le pouvoir prédictif du modèle,
c'est-à-dire la contribution du modèle dans l'explication de la
discontinuité des soins obstétricaux. Par ailleurs, en ce qui
concerne le risque de discontinuité de soins, le modèle de
régression logistique fournit pour chaque variable introduite dans
l'équation une probabilité (P > | t |) qui indique la
probabilité de signification du paramètre relatif à la
modalité considérée. Lorsque cette probabilité est
inférieure 5%, nous considérons qu'il existe une
discontinuité différentielle des soins significative entre les
femmes présentant la caractéristique de la modalité
considérée et celles de la modalité de
référence. L'écart de risque est calculé à
partir des rapports de chance (Odds ratio ou OR). Lorsque le rapport de chance
est inférieur à 1, les femmes ayant la caractéristique de
la modalité considérée de la variable explicative ont ((1
- OR)*100) % moins de risque (ou de chance) que leurs homologues de la
modalité de référence de réaliser
l'événement. Lorsque le rapport de risque est supérieur
à 1, cela signifie que les femmes appartenant à la
modalité considérée de la variable explicative courent OR
fois plus le risque de subir l'évènement discontinuité ou
((OR - 1)*100) % fois moins le risque de subir cet évènement.
2.5-
Méthodologie de construction des principaux indicateurs.
2.5.1 : Qualité de la visite prénatale.
Cet indicateur a pour but de caractériser la visite
prénatale effectuée par une femme pour son dernier enfant, selon
certaines caractéristiques comme la prise du poids, de la taille, le
test d'urine, la prise de la tension artérielle, le
prélèvement du sang et la vaccination antitétanique (VAT).
Lorsque la femme a subi une prise du poids, de la tension, de l'urine, du sang
et a reçu au moins une dose de VAT, la visite est qualifiée de
bonne.
Lorsque la femme n'a subi qu'un seul des examens ci-dessus
cités et n'a reçu aucune dose de VAT, la visite prénatale
est qualifiée de mauvaise.
Enfin, lorsque la femme a subi au moins deux des examens et a
reçu au moins une dose de VAT, la visite est qualifiée de
moyenne.
2.5.2 : Education sanitaire.
Cette variable désigne le fait que la femme soit
informée pendant la grossesse sur les éventuelles complications
qui peuvent survenir et sur l'endroit où elle peut aller en cas de
complications. Elle renferme également, le fait que la femme soit
informée et sensibilisée sur les comportements à adopter,
les comportements à éviter notamment sur le plan physique et
alimentaire afin d'avoir une grossesse normale et un accouchement à
moindres risques.
En fonction des données dont nous disposons, lorsque la
femme a été informée lors de ses visites prénatales
sur les éventuelles complications qui pourraient survenir pendant la
grossesse et l'accouchement et sur l'endroit où elle pourrait aller en
cas de complications, alors, cela signifie qu'elle a reçu une
éducation sanitaire. Au cas où elle n'aurait reçu qu'une
des deux informations, alors nous supposons qu'aucune éducation
sanitaire ne lui a été donnée.
2.5.3 : Qualité des services
obstétricaux32(*).
Nous avons combiné les indicateurs de qualité de
la visite prénatale et d'éducation sanitaire pour construire
l'indicateur de qualité des services obstétricaux. Ainsi, lorsque
la femme a effectué une mauvaise visite prénatale, qu'elle ait
reçu une éducation sanitaire ou pas, alors la qualité des
services obstétricaux est « mauvaise ». Lorsque la
femme a effectué une visite prénatale de qualité moyenne
et n'a reçu aucune éducation sanitaire, alors les services
obstétricaux sont de qualité « acceptable ».
Par contre lorsque la femme a effectué une visite prénatale de
qualité moyenne et qu'elle a reçu une éducation sanitaire
ou lorsqu'elle a reçu une bonne visite prénatale et qu'elle n'a
reçu aucune éducation sanitaire, alors la qualité des
services obstétricaux est «plutôt acceptable». Enfin,
lorsque la femme a effectué une bonne visite prénatale et a
reçu une éducation sanitaire, alors les services
obstétricaux sont de «bonne» qualité.
2.5.4 : Indicateur combiné de niveau de vie.
Le niveau de vie est un élément de
différentiation des individus. A ce titre, il permet d'expliquer bon
nombre de comportements et d'attitudes des individus. Traditionnellement, le
niveau de vie se mesure à partir du revenu. L'on définit ainsi
des tranches de revenus qui permettent de catégoriser les individus
selon leur niveau de revenu (c'est l'approche monétaire). Nous voyons
bien que cette classification nécessite que l'on dispose d'une variable
qui indique le revenu de chaque individu. La difficulté de pouvoir
disposer d'une telle variable dans les pays en développement
amène souvent à utiliser les caractéristiques des
logements et la possession de certains biens (approche non monétaire),
plus faciles à obtenir.
Dans le cadre de cette étude, nous avons donc
opté pour l'approche non monétaire. Pour ce faire, nous avons
retenu parmi les caractéristiques des logements, la nature du sol, le
type de toilettes et la source d'approvisionnement en eau. Nous avons
ajouté à ces variables la possession de certains biens tels que
le réfrigérateur, le téléphone, la voiture, la moto
et le poste téléviseur. Chacune des modalités de ces
variables a été dichotomisée et introduite dans la
procédure FACTOR du logiciel STATA. Cela nous permis d'obtenir cinq
quintiles de niveau de vie. Dans le souci de pouvoir regrouper ces quintiles en
trois classes et de leur attribuer des étiquettes, nous avons
effectué une AFCM à l'aide de ces quintiles, des variables qui
ont permis de les obtenir auxquelles nous avons ajouté l'activité
de la femme et du conjoint. L'AFCM effectuée à l'aide de la
procédure ANCORR du logiciel ADDAD, a permis d'obtenir trois groupes de
femmes selon la nature des biens possédés. Ce regroupement a
été obtenu au niveau du premier plan factoriel constitué
par les deux premiers facteurs, facteurs qui expliquent à eux seuls 21 %
de l'inertie totale contre 18 % pour les 1er et
3ème facteurs et 11 % pour les 2ème et
3ème facteurs.
Un groupe comprend les femmes du dernier quintile, vivant dans
des appartements dont le sol est cimenté, exerçant une profession
libérale ou effectuant un travail manuel et vivant dans un ménage
possédant une voiture, le téléphone, un
réfrigérateur, un poste téléviseur. Nous avons
qualifié ce groupe de « niveau de vie
élevé».
Un autre groupe comprend les femmes des trois premiers
quintiles, qui exercent une activité commerciale ou travaillent avec
leur conjoint dans le secteur agricole, vivent dans des logements dont le sol
est en terre en sable ou en bois, boivent l'eau de puits et ne possèdent
ni de moto, ni de voiture, ni de télévision, ni de
téléphone et ni réfrigérateur. Ce groupe a
été qualifié de « faible niveau de
vie ». Le troisième groupe qui comprend les femmes du
quatrième quintile a été considéré comme une
classe intermédiaire et qualifié de « niveau de vie
moyen ».
Le prochain chapitre présente les niveaux et les
facteurs associés au recours aux soins prénatals et à la
discontinuité des soins obstétricaux dans une approche
descriptive..
Chapitre3 : Recours aux
soins prénatals et discontinuité des soins obstétricaux au
Bénin : Niveaux et différentiels.
Chapitre3 : Recours aux soins prénatals et
discontinuité des soins obstétricaux au Bénin :
Niveau et différentiels.
Dans ce chapitre, nous examinons les caractéristiques
du recours aux soins pendant la grossesse et l'accouchement, mesurons les
niveaux et différentiels de la discontinuité des soins
obstétricaux dans la sous-population des femmes ayant effectué
pour leur dernière naissance au moins une visite prénatale.
Le recours aux consultations prénatales et la nature de
l'assistance lors de la grossesse et de l'accouchement sont les
éléments clés de la discontinuité.
3.1- Le
recours aux consultations prénatales.
Le tableau3.1 récapitule les résultats du
contrôle des consultations prénatales et les différents
facteurs prédisposants c'est-à-dire l'âge de la mère
à l'accouchement, la parité, les antécédents de
césarienne, l'ethnie, le milieu de socialisation et le niveau de vie du
ménage.
3.1.1:
L'âge à l'accouchement.
L'âge de la mère à l'accouchement n'est
pas significativement associé à la qualité des
consultations prénatales. Cela pourrait résulter comme nous
l'avons constaté plus haut, de la mauvaise déclaration de
l'âge des mères à l'accouchement.
Cependant, compte tenu de la pertinence de l'âge dans
l'étude des comportements des femmes vis-à-vis des soins
obstétricaux, nous l'utiliserons dans les modèles
multivariés à venir, comme une variable de contrôle.
Tableau 3.1 : Recours aux soins
prénatals, assistance médicale pendant l'accouchement et
discontinuité des soins obstétricaux selon l'âge de la
mère à l'accouchement, la parité, les
antécédents de césariennes, l'ethnie, le milieu de
socialisation et le niveau de vie du ménage.
Variables et
Modalités
|
Consultations prénatales
|
Qualité de l'assistance lors de l'accouchement
|
Discontinuité
|
Aucune consultation
|
Au moins une consultation
|
effectifs
|
Bonne assistance
(%)
|
effectifs
|
Discontinuité
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
effectifs
|
Moins de 4 (%)
|
4 ou plus
(%)
|
Age à l'accouchement
15-24
25-34
35+
Parité
Primipares
Multipares
Gdes multipares
Césariennes
Non
Oui
Ethnie
Adja
Bariba
Dendi
Fon
Yoa et Lopka
Bètamaribè
Peulh
Yorouba
Milieu de socialisation
Grandes villes
Villes moyennes
Rural
Niveau de vie
Faible
Moyen
Elevé
|
ns
953
1651
870
***
694
1517
1263
ns
1707
31
***
549
309
95
1485
162
225
178
329
***
343
1055
1752
***
2050
489
589
|
9,3
9,8
11,2
7,6
8,0
13,7
12,3
3,2
12,6
13,3
29,5
1,7
13,6
12,9
53,9
6,4
0,9
9,0
13,0
15,6
1,4
2,0
|
ns
864
1490
773
***
641
1396
1090
(ns)
1322
30
***
480
268
67
1460
140
196
82
308
***
340
960
1525
***
1731
482
577
|
32,5
31,4
28,6
22,9
29,7
37,4
35,7
33,3
34,6
31,4
49,3
24,9
40,7
64,3
47,6
24,7
19,1
27,4
36,8
36,1
20,1
25,8
|
67,5
68,6
71,4
77,1
70,3
62,6
64,3
66,7
65,4
68,7
50,8
75,1
59,3
37,5
52,4
75,3
80,9
72,6
63,2
63,9
79,9
74,2
|
(ns)
863
1489
770
***
638
1395
1089
**
1321
30
***
480
267
67
1458
139
195
82
308
***
339
959
1522
***
1727
482
576
|
78,1
78,7
76,8
84,5
78,7
73,5
74,4
93,3
73,1
72,7
70,1
86,8
68,3
48,7
46,3
81,8
92,9
80,7
73,5
68,6
91,9
91,0
|
(ns)
863
1489
770
***
638
1395
1089
**
1321
30
***
480
267
67
1458
139
195
82
308
***
339
959
1522
***
1727
482
576
|
21,9
21,3
23,3
15,5
21,3
26,5
25,6
6,7
26,9
27,3
30,0
13,2
31,7
51,3
53,7
18,2
7,1
19,3
26,5
31,4
8,1
9,0
|
Total
|
3474
|
10,0
|
3127
|
31,0
|
69,0
|
3122
|
78,1
|
3122
|
21,9
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; Seuil de référence : prob
=0,05Tableau 3.2 : Recours aux soins
prénatals, assistance médicale pendant l'accouchement et
discontinuité des soins obstétricaux selon le niveau
d'instruction de la femme, son milieu de résidence, le
département de résidence, la qualité des services
obstétricaux et l'accessibilité géographique des services
de SMI.
Variables et
Modalités
|
Consultations prénatales (CPN) (%)
|
Qualité de l'assistance lors de l'accouchement
|
Discontinuité
|
Aucune consultation
|
Au moins une consultation
|
Effectifs
|
Assistance qualifiée
(%)
|
effectifs
|
Discontinuité
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
effectifs
|
Moins de 4 (%)
|
4 ou plus
(%)
|
Niveau d'instruction
Sans niveau
primaire
secondaire ou plus
milieu de résidence
urbain
rural
Département
Atacora
Atlantique
Borgou
Mono
Ouémé
Zou
34(*)Qualité des
services
mauvaise
acceptable
plutôt acceptable
bonne
accessibilité géograph.
Sur place
5 km
5-15 km
15 km
|
***
2535
665
274
***
1038
2330
***
490
727
581
463
520
587
***
365
603
794
1222
|
12,7
3,8
0,4
7,1
11,2
18,6
1,2
23,9
14,7
2,1
2,9
2,7
3,8
14,2
15,2
|
***
2214
640
273
***
964
2065
***
399
714
442
395
509
570
***
681
1019
816
138
***
355
580
681
1036
|
35,2
25,8
8,8
21,4
35,7
53,1
22,3
31,7
38,2
25,5
26,5
39,2
30,2
22,2
16,7
22,5
17,8
33,5
43,3
|
64,8
74,2
91,2
78,6
64,3
46,9
77,7
68,3
61,8
74,5
73,5
60,8
69,8
77,8
83,3
77,5
82,2
66,5
56,7
|
***
2211
639
272
***
961
2064
***
397
713
441
395
451
434
***
680
1018
814
138
***
353
579
679
1036
|
74,4
83,6
95,2
87,9
73,5
56,7
92,6
72,6
68,6
88,6
76,1
76,5
79,6
81,9
89,1
93,8
92,9
76,1
63,4
|
***
2211
639
272
***
961
2064
***
397
713
441
395
509
570
***
680
1018
814
138
***
353
579
679
1036
|
25,6
16,4
4,8
12,1
26,6
43,3
7,4
27,4
31,4
11,4
23,9
23,5
20,4
18,1
10,9
6,2
7,1
23,9
34,7
|
Total
|
3474
|
10,0
|
3127
|
31,0
|
69,0
|
3122
|
78,1
|
3122
|
21,9
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; Seuil de référence : prob
=0,05
3.1.2:
La parité.
La parité influence significativement le recours aux
soins prénatals. Nous constatons qu'au seuil de 1%, la proportion de
femmes n'ayant effectué aucune consultation prénatale augmente
avec la parité. En effet, environ 14 % des grandes multipares n'ont
effectué aucune CPN contre 8 % environ pour les primipares.
La même tendance s'observe parmi les femmes ayant
effectué au moins une CPN. Dans ce groupe, la proportion de femmes ayant
effectué moins de quatre CPN augmente aussi avec la parité. En
effet, 23 % environ des femmes primipares ont effectué moins de quatre
CPN contre 34 % pour les grandes multipares. La multiparité
constituerait de facto un frein à un recours de qualité aux soins
prénatals. En effet, les femmes multipares fréquentent moins les
services de soins obstétricaux parceque les expériences des
grossesses antérieures les font penser qu'elles peuvent désormais
s'en passer. Or les études montrent que ces femmes sont aussi
vulnérables que les primipares pour ce qui concerne la grossesse et
l'accouchement.
3.1.3 : L'ethnie.
Nous constatons qu'il existe significativement un recours
différentiel aux soins prénatals selon l'ethnie.
Le tableau3.1 fait montre que plus de la moitié (53,9
%) des femmes de l'ethnie peulh n'ont effectué aucune CPN contre
respectivement 29,5 % et 13,3 % pour les femmes des ethnies dendi et bariba et
seulement 1,7 % pour les femmes appartenant à l'ethnie fon.
Parmi les femmes ayant effectué au moins une CPN, les
femmes issues de l'ethnie « bètamaribè » sont
les plus nombreuses à effectuer une mauvaise visite prénatale. En
effet, près de deux tiers (64,3 %) des femmes de cette ethnie ont
effectué un mauvais recours aux soins prénatals (moins de 4
visites). A l'inverse, les femmes des ethnies fon et yorouba
sont les moins nombreuses à effectuer un mauvais recours aux soins
prénatals (respectivement 24,9 % et 24,7 %).
3.1.4:
Le milieu de socialisation.
Le milieu de socialisation est significativement
associé au recours aux soins prénatals. Le tableau 3.1 fait
ressortir une nette différence entre les femmes socialisées dans
les grandes villes et les femmes socialisées en milieu rural. En effet,
seulement 1% environ des femmes socialisées dans les grandes villes ont
effectué n'ont effectué aucune consultation prénatale
contre 13 % pour les femmes socialisées en milieu rural.
On observe la même tendance parmi les femmes ayant
effectué au moins une consultation. Au seuil de 1%, près de 37%
des femmes socialisées en milieu rural ont effectué un mauvais
recours aux soins prénatals. Cette proportion est de 19% pour les
femmes socialisées dans les grandes villes et d'environ 27 % pour celles
qui ont été socialisées dans les villes moyennes.
3.1.5 : Le niveau de vie.
Au seuil de 1%, la proportion de femmes n'ayant
effectué aucune CPN diminue au fur et à mesure que le niveau de
vie augmente. En effet, environ 16 % des femmes de faible niveau de vie n'ont
effectué aucune CPN contre respectivement 1,4 % et 2,0 % pour les femmes
de niveau de vie moyen et de niveau de vie élevé. De même,
parmi les femmes ayant effectué au moins une CPN, environ 36 % de
celles dont le niveau de vie est faible ont effectué moins de quatre CPN
contre 26 % pour celles dont le niveau de vie est élevé. Cela
confirme la forte association positive entre le niveau de vie et la
fréquentation des services obstétricaux.
3.1.6 : Le niveau d'instruction.
Comme nous le pensions au départ, le niveau
d'instruction de la femme confirme son influence très significative sur
le recours aux soins prénatals. Au seuil de 1%, environ 13 % des femmes
sans niveau n'ont effectué aucune consultation prénatale lors de
leur dernière grossesse contre seulement 0,4 % pour les femmes de niveau
secondaire ou plus.
Parmi les femmes ayant effectué au moins une
consultation prénatale, environ 35 % et 26 % respectivement des femmes
sans niveau et celles de niveau primaire ont effectué un nombre de
visites prénatales inférieur aux recommandations en vigueur,
contre environ 9 % pour les femmes de niveau secondaire ou plus.
L'éducation de la femme apparaît donc comme un moyen de l'amener
à effectuer un recours de qualité aux soins prénatals.
3.1.7 : Le milieu de résidence.
Au niveau bivarié, environ 7 % des femmes
résidant en milieu urbain n'ont effectué aucune CPN pour leur
dernière naissance contre 11 % environ pour les femmes résidant
en milieu rural et ces différences sont significatives au seuil de 1 %.
Parmi les femmes ayant effectué au moins une
consultation, environ 36 % des femmes résidant en milieu rural ont
effectué moins de quatre CPN contre 21 % environ pour les femmes
résidant en milieu urbain.
3.1.8 : Le département de résidence.
Le département dans lequel réside la femme
pendant sa dernière grossesse est très fortement associé
au nombre de CPN effectuées. Nous constatons qu'au seuil de 1 %, il
existe une variation différentielle de la qualité du recours aux
soins prénatals selon le département de résidence. En
effet, concernant les femmes n'ayant effectué aucune CPN, deux groupes
de départements se dégagent : D'un côté, les
départements de l'Atlantique, de l'Ouémé et du Zou dans
lesquels les proportions de femmes n'ayant effectué aucune CPN pour
leur dernière grossesse sont les moins élevées,
respectivement 1,2 %, 2,1 % et 2,9 % et de l'autre, les départements du
Borgou, de l'Atacora et du Mono qui enregistrent les plus fortes proportions
de femmes n'ayant effectué aucune visite prénatale pour leur
dernière naissance, respectivement 24 %, 19 % et 15 % environ.
Parmi les femmes ayant effectué au moins une
consultation prénatale, plus de la moitié (53 % environ) des
femmes résidant dans le département de l'Atacora ont
effectué une moins de quatre CPN pour leur dernière grossesse
contre moins du quart (22 % environ) pour les femmes résidant dans le
département de l'Atlantique. Ces proportions sont respectivement de 32
%, 38 %, 26 % et 27 % environ pour les femmes résidant respectivement
dans les départements de du Borgou du Mono, de l'Ouémé et
du Zou. Le département de résidence serait donc un facteur de
discrimination pour le recours aux soins prénatals.
3.1.9 : La qualité des services
obstétricaux.
Comme on pouvait s'y attendre35(*), la qualité des services obstétricaux
est très significativement associée au nombre de visites
prénatales effectué. Nous constatons qu'au seuil de 1 %, la
proportion de femmes ayant effectué moins de quatre consultations
prénatales diminue lorsque la qualité des services augmente. En
effet, parmi les femmes ayant effectué au moins une CPN, 39 % environ
des femmes ayant obtenu des services obstétricaux de mauvaise
qualité, ont effectué un mauvais recours aux CPN (moins de quatre
visites prénatales) tandis que 17 % environ des femmes ayant obtenu des
services obstétricaux de bonne qualité ont effectué une
mauvaise consultation prénatale pendant leur dernière grossesse.
Il apparaît donc clairement que plus la qualité des services
augmente, plus le nombre de visites prénatales a tendance à
augmenter. La qualité des services obstétricaux semble donc
être un stimulant à la demande de soins prénatals.
3.1.10 :
L'accessibilité géographique.
La distance qui sépare le lieu d'habitation de la femme
et le centre de SMI est très significativement associée au nombre
de visites prénatales effectuées. La proportion de femmes n'ayant
effectué aucune consultation prénatale augmente avec la distance
séparant le lieu d'habitation de la femme et le centre de SMI le plus
proche. En effet, environ 3 % des femmes dont le lieu d'habitation se situe
près du centre de SMI n'ont effectué aucune consultation
prénatale contre 15 % environ pour les femmes qui habitent à plus
de 15 km du centre de SMI le plus proche. La même tendance s'observe avec
les femmes ayant effectué au moins une CPN.
En effet, parmi ces dernières, 18 % environ les femmes
qui habitent à moins de 5 kilomètres des centres de SMI, ont
effectué moins de quatre CPN contre 34 % environ pour les femmes
habitant entre 5 et 15 km du centre de SMI le plus proche et 43 % environ pour
les femmes habitant à plus de 15 kilomètres des services de
santé maternelle et infantile. Ainsi, plus la distance augmente, plus
les chances de la femme d'effectuer un recours de qualité aux soins
prénatals auraient tendance à diminuer.
3.2-
36(*)La qualité de
l'assistance lors de l'accouchement.
3.2.1 : La parité.
La parité est très significativement
associée à la qualité de l'assistance pendant
l'accouchement. En effet, au seuil de 1 %, environ 85 % des femmes primipares
ont bénéficié d'une assistance qualifiée contre
environ 74 % pour les grandes multipares.
3.2.2 : Les antécédents de
césariennes.
Les antécédents de césariennes sont
associés au seuil de 5 % à la qualité de l'assistance lors
de l'accouchement. En effet, parmi les femmes ayant accouché par
césariennes pendant leur avant dernière naissance, 94 % ont
bénéficié d'une assistance qualifiée contre 74 %
environ pour les femmes n'ayant pas accouché par césariennes. Ces
résultats ne sont pas surprenants dans la mesure où la pratique
d'une césarienne nécessite une certaine qualification et doit
à ce titre se faire par du personnel qualifié.
3.2.3 : L'ethnie.
L'ethnie est très significativement associée
à la qualité de l'assistance lors de l'accouchement. En effet,
pendant que moins de la moitié des femmes des ethnies peulh (46,3 %) et
bètamaribè (48,7 %) a bénéficié d'une
assistance qualifiée pendant leur dernier accouchement, elles sont
environ 87 % environ de femmes de l'ethnie fon à avoir
bénéficié d'une assistance qualifiée pendant
l'accouchement. Ces proportions sont de 73 % environ pour les femmes de
l'ethnie bariba et 82 % environ pour les femmes de l'ethnie yorouba.
3.2.4 : Le milieu de socialisation.
La qualité de l'assistance pendant l'accouchement
diminue très significativement au seuil de 1 % lorsque l'on passe de la
socialisation dans les grandes villes ou à Cotonou, à la
socialisation rurale. En effet, 93 % environ des femmes socialisées
dans les grandes villes ont bénéficié d'une assistance
qualifiée pendant leur dernier accouchement contre 73 % pour les femmes
socialisées en milieu rural et 80 % pour les femmes socialisées
dans les villes moyennes.
3.2.5 : Le niveau de vie.
Le niveau de vie est très significativement
associé à la qualité de l'assistance pendant
l'accouchement. Les femmes de niveau de vie moyen et celles de niveau de vie
élevé37(*)
ont bénéficié d'une assistance qualifiée pendant
leur dernier accouchement dans respectivement 92 % et 91 % environ des cas,
contre 69 % environ pour les femmes de niveau de vie faible.
3.2.6 : Le niveau d'instruction.
Le niveau d'instruction est très significativement
associé à la qualité de l'assistance pendant
l'accouchement. En effet, l'analyse bivariée révèle que
plus le niveau d'instruction augmente, plus les femmes sont susceptibles
d'accoucher avec l'assistance d'un personnel qualifié. Pendant
qu'environ 74 % des femmes sans niveau d'instruction ont accouché avec
l'aide d'un personnel qualifié, ce sont 95 % environ des femmes de
niveau secondaire ou plus ont accouché avec l'aide d'un personnel
qualifié.
3.2.7 : Le milieu de résidence.
Le milieu de résidence est associé au seuil de 1
% à la qualité de l'assistance lors de l'accouchement. En effet,
environ 88 % des femmes résidant en milieu urbain ont
bénéficié d'une assistance qualifiée pendant leur
dernier accouchement contre 73 % pour les femmes résidant en milieu
rural. Ces résultats confortent le fait que non seulement le milieu
urbain est généralement plus pourvu en personnel qualifié
que le milieu rural mais les femmes de ce milieu sont également plus
sensibilisées que celles du milieu rural.
3.2.8 : Le département de résidence.
La qualité de l'assistance pendant l'accouchement est
aussi fortement associée au département de résidence. En
effet au seuil de 1 %, les femmes résidant dans le département de
l'Atlantique ont bénéficié d'une assistance
qualifiée pendant leur dernier accouchement dans environ 93 % des cas
contre 57 % pour les femmes résidant dans le département de
l'Atacora et 73 % pour les femmes résidant dans le département du
Borgou. Le fait donc de résider dans un département donné
plutôt que dans l'autre, serait donc un facteur de discrimination non
seulement pour la qualité du recours aux soins prénatals mais
aussi pour la qualité de l'assistance médicale de
l'accouchement.
3.2.9 : La qualité des services
obstétricaux.
Comme les consultations prénatales, la qualité
des services obstétricaux dépend de la qualité de
l'assistance pendant l'accouchement. Ce lien est confirmé par la forte
association qu'il existe entre la qualité des services
obstétricaux et la qualité de l'assistance pendant
l'accouchement. En effet, au seuil de 1 %, la proportion de femmes ayant
bénéficié d'une assistance qualifiée pendant
l'accouchement augmente avec la qualité des services
obstétricaux. Ainsi, 76 % environ des femmes ayant reçu des
services obstétricaux de mauvaise qualité ont
bénéficié d'une assistance qualifiée pendant leur
dernier accouchement contre 89 % pour celles ayant reçu des services de
bonne qualité. Nous nous attendons néanmoins à ce que la
majorité des femmes ayant reçu des services obstétricaux
de bonne qualité accouchent avec l'aide d'un personnel qualifié,
ce qui n'est pas le cas. Ce résultat pourrait donc provenir de la
discontinuité des soins obstétricaux.
3.2.10 : L'accessibilité géographique.
La qualité de l'assistance pendant l'accouchement est
très significativement associée à la distance qui
sépare le lieu d'habitation de la femme et le centre de SMI. Nous
constatons que la proportion de femmes ayant bénéficié
d'une assistance qualifiée pendant leur dernière grossesse
diminue au fur et à mesure que le centre de SMI s'éloigne du lieu
d'habitation de la femme. Les femmes dont le centre de SMI est proche ou
situé à moins de 5 km de leur domicile sont plus susceptibles de
bénéficier d'une assistance qualifiée lors de
l'accouchement que celles qui habitent à plus de 15 km des centres de
SMI. En effet, les femmes pour lesquelles le centre de SMI est situé
sur place38(*) ou à
moins de 5 km de leur lieu d'habitation sont respectivement 94 % et 93 %
environ à avoir bénéficié d'une assistance
qualifiée contre 63 % environ pour les femmes habitant à plus de
15 kilomètres du centre de SMI le plus proche. Plus la femme est proche
d'un centre de SMI, plus elle aurait donc de chances d'être
médicalement assistée pendant l'accouchement.
3.3- La
discontinuité des soins obstétricaux.
3.3.1 : La parité.
La discontinuité des soins obstétricaux est
significativement associée à la parité. Nous constatons
qu'au seuil de 1%, la discontinuité des soins obstétricaux
augmente avec la parité. En effet la discontinuité des soins
obstétricaux est de 16 % environ pour les femmes primipares contre 21 %
pour les multipares et 27 % environ pour les grandes multipares.
Figure 3.1 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon la
parité.
3.3.2 : Les antécédents de
césariennes.
Les antécédents de césariennes ont une
influence significative sur la discontinuité des soins
obstétricaux. Ainsi, au seuil de 5 %, la discontinuité des soins
est 7 % environ pour les femmes ayant accouché leur avant dernier enfant
par césariennes contre 26 % pour les femmes n'ayant pas accouché
par césariennes.
3.3.3 :L'ethnie.
Comme annoncé dans la littérature, l'ethnie fait
partie des variables qui sont susceptibles d'influencer les attitudes et les
comportements de la femme vis-à-vis des soins obstétricaux. Ces
résultats sont confortés en partie par notre étude, dans
la mesure où nous avons constaté qu'au niveau bivarié, la
discontinuité des soins obstétricaux est très
significativement associée à l'ethnie. Les niveaux les plus
élevés de discontinuité s'observent chez les femmes des
ethnies peulh et bètamaribè (respectivement 53,7 % et 51,3 %) et
les niveaux les plus bas sont observés auprès des femmes des
ethnies fon et yorouba (respectivement 13,2 % et 18,2 %). En d'autres termes,
la discontinuité des soins obstétricaux chez les femmes des
ethnies peulh et bètamaribè est environ quatre fois plus
élevée que chez les femmes de l'ethnie fon et environ trois fois
plus que chez les femmes de l'ethnie yorouba. Les femmes de l'ethnie bariba
enregistrent une discontinuité des soins obstétricaux de 27 %
environ et celles de l'ethnie dendi, une discontinuité de 30 %.
Figure3.2 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon l'ethnie.
3.3.4 : Le milieu de socialisation.
La discontinuité des soins obstétricaux est
très significativement associée au milieu de socialisation. Au
seuil de 1 %, nous constatons que, la discontinuité augmente
considérablement lorsqu'on passe de la socialisation dans les grandes
villes à la socialisation rurale. En effet, la discontinuité des
soins obstétricaux pour les femmes socialisées en milieu rural
(26,5 %) est près de quatre fois plus élevée que la
discontinuité des soins pour les femmes socialisées dans les
grandes villes. La socialisation rurale d'une femme serait donc un facteur de
discontinuité des soins obstétricaux.
3.3.5 : Le niveau de vie.
Le niveau de vie fait partie des variables qui influencent
beaucoup de phénomènes démographiques et sociaux. Son
influence sur la demande de soins a été établie et
confirmée par de nombreux travaux dont le nôtre ne fait pas
exception. En effet, l'analyse bivariée montre une association
très significative entre le niveau de vie et la discontinuité des
soins obstétricaux. Ainsi, nous avons constaté que la
discontinuité des soins obstétricaux chez les femmes de faible
niveau de vie (31,4 %) est près de quatre fois plus élevée
que chez les femmes de niveau de vie élevé (9,0 %).
L'augmentation du niveau de vie du ménage dans lequel
vit la femme serait donc un moyen de réduire la discontinuité des
soins obstétricaux. Ce résultat montre bien l'apport de cette
étude pour l'élaboration de politiques visant à
réduire la discontinuité des soins obstétricaux par le
biais d'une réduction de la pauvreté.
Figure3.3 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon le niveau de
vie.
3.3.6 : Le niveau d'instruction.
Au niveau bivarié, le niveau d'instruction est
significativement associé à la discontinuité des soins
obstétricaux. Au seuil de 1%, la discontinuité des soins
obstétricaux diminue au fur et à mesure que le niveau
d'instruction augmente. Ainsi, la discontinuité des soins
obstétricaux est de 26 % environ pour les femmes sans niveau
d'instruction contre 16 % pour les femmes de niveau primaire et 5 % environ
pour les femmes de niveau secondaire et plus.
Donc, plus le niveau d'instruction de la femme augmente, plus
la discontinuité des soins obstétricaux diminue. A défaut
d'avoir un niveau d'instruction très élevé,
l'éducation de la femme notamment l'éducation de base serait donc
un moyen de réduire la discontinuité des soins
obstétricaux. D'où l'importance que revêtent les politiques
en faveur de l'éducation des femmes à la base.
Figure 3.4 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon le niveau
d'instruction.
3.3.7:
Le milieu de résidence.
Le milieu de résidence fait partie des facteurs
associés à l'offre de soins et à ce titre son influence
sur la demande de soins obstétricaux en particulier est très
manifeste. Pour ce qui concerne notre étude, nous avons constaté
l'existence d'une association très significative entre le milieu de
résidence et la discontinuité des soins obstétricaux. En
effet, au seuil de 1 %, la discontinuité des soins obstétricaux
pour les femmes résidant en milieu urbain est de 12 % environ contre 27
% environ pour les femmes résidant en milieu rural. En d'autres termes,
les soins obstétricaux sont plus de deux fois plus discontinus en milieu
rural qu'en milieu urbain.
Figure 3.5 : Fréquence
de la discontinuité des soins obstétricaux selon le milieu de
résidence.
3.3.8 : Le département de résidence.
La discontinuité est significativement associée
au département de résidence de la femme. Nous avons
constaté au niveau bivarié une discontinuité
différentielle selon le département dans lequel réside la
femme. En effet, au seuil de 1%, la discontinuité des soins
obstétricaux dans le département de l'Atacora (43,3 %) est
d'environ six fois plus élevée que dans le département de
l'Atlantique (7,4 %) et près de quatre fois plus élevé
que dans le département de l'Ouémé (11,4 %). Pour les
autres départements, la discontinuité des soins
obstétricaux est respectivement de 27,4 %, 31,4 % et 23,9 % dans les
départements du Borgou, du Mono et du Zou. La résidence dans un
département plutôt que dans un autre serait donc un facteur
d'aggravation ou d'atténuation de la discontinuité des soins
obstétricaux. Ce résultat conforte le fait que les
départements du Bénin sont inégalement pourvus en
infrastructures et en personnel qualifié de santé.
Figure 3.6 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon le
département de résidence.
3.3.9 : La qualité des services
obstétricaux.
La qualité des services obstétricaux est
significativement associée à la discontinuité des soins
obstétricaux. L'analyse bivariée révèle que la
discontinuité des soins obstétricaux diminue lorsque la
qualité des services obstétricaux augmente. En effet, au seuil de
1 %, la discontinuité des soins obstétricaux est de 23,5 %
lorsque les services obstétricaux sont de mauvaise qualité et
d'environ 11 % lorsqu'elles sont de bonne qualité. Augmenter la
qualité des services obstétricaux serait donc un moyen de lutter
efficacement contre la discontinuité des soins obstétricaux.
Figure 3.7 : Fréquence
de la discontinuité des soins obstétricaux selon la
qualité des services.
3.3.10 : L'accessibilité géographique.
La distance qui sépare le lieu d'habitation de la femme
et le service de SMI le plus proche constitue un des facteurs qui stimulent ou
qui dissuadent la femme à fréquenter les services de soins
obstétricaux. Notre étude révèle au niveau
bivarié une association très significative entre la distance qui
sépare le lieu d'habitation de la femme et le centre de SMI le plus
proche et la discontinuité des soins obstétricaux. Ainsi, nous
constatons qu'au seuil de signification de 1 %, la discontinuité des
soins obstétricaux augmente avec la distance séparant le lieu
d'habitation de la femme et le centre de SMI le plus proche. En effet, la
discontinuité des soins obstétricaux est de 6,2 % lorsque le
centre de SMI est sur place et de 7,1 % lorsqu'il se situe à moins de 5
km du lieu d'habitation de le femme contre environ 35 % lorsque le centre de
SMI est situé à plus de 15 km du lieu d'habitation de la femme.
En d'autres termes, la discontinuité des soins obstétricaux est
plus de cinq fois plus élevée lorsque le centre de SMI est
situé à plus de 15 km du lieu d'habitation de la femme que
lorsqu'il est situé sur place.
Un autre moyen de réduire la discontinuité des
soins obstétricaux serait donc de promouvoir la proximité entre
les femmes et les services de SMI à défaut d'avoir des routes
bien tracées et bien entretenues et des moyens de transport
adéquats et sûrs.
Figure 3.8 : Fréquence de
la discontinuité des soins obstétricaux selon
l'accessibilité géographique.
3.4 : Profil des femmes dont les soins
obstétricaux sont discontinus.
Contrairement à l'analyse bivariée qui ne permet
de mettre en relation que deux variables, l'analyse factorielle des
correspondances multiples (AFCM), permet de voir les interrelations entre
plusieurs variables en les regroupant ou en les positionnant sur les
différentes parties des axes selon leurs ressemblances et selon leur
corrélation avec les axes.
Dans le cas de cette étude, l'AFCM a été
utilisée dans le but de déterminer les profils des femmes dont
les soins obstétricaux sont discontinus.
Les modalités qui contribuent le plus au positionnement
d'un axe sont ceux qui permettent de caractériser cet axe.
Dans notre cas, les modalités ayant le plus
contribué39(*)
à l'axe 1 (l'axe horizontal) sont RES1 (51), RES2 (23), SOC1 (57), ETN4
(47), ETN6 (42), DEP1 (56), DEP2 (96), DEP3 (23), DTC2 (60), DTC4 (60), DIS2
(52), VIS1 (27), NIV1 (82), NIV2 (82) et NIV3 (44). Parmi ces modalités,
ce sont les facteurs facilitants (milieu de résidence,
département de résidence et accessibilité
géographique) qui ont la plus forte contribution (CTR=369) contre 354
pour les facteurs prédisposants. L'axe1 est donc l'axe des
facteurs facilitants.
Les modalités ayant le plus contribué à
l'axe2 (axe vertical) sont RES1 (63), RES2 (33), ETN1 (32), ETN2 (45), ETN4
(61), DEP3 (53), DEP5 (88), DTC2 (42), NIV1 (30), NIV2 (34), NIV3 (66), QLT1
(34), QLT2 (27), QLT3 (67), PAR1 (73), PAR3 (45), AGE1 (37) et AGE3 (34). Parmi
ces facteurs, ce sont les facteurs prédisposants (l'âge à
l'accouchement, la parité, l'ethnie et le niveau de vie du
ménage) qui ont la plus forte contribution (CTR=457) contre 407 pour les
facteurs facilitants. L'axe2 est donc l'axe des facteurs
prédisposants.
Dans la partie positive de l'axe1 on retrouve les femmes
résidant dans les grandes villes et socialisées dans les grandes
villes ou les villes moyennes, appartenant aux ethnies fon et yorouba,
résidant dans les départements de l'Atlantique et de
l'Ouémé et dont les soins ne sont pas discontinus. Ces femmes
ont effectué une bonne visite prénatale, résident à
côté des centres de SMI (sur place) ou à moins de 5 km
d'eux et ont un niveau de vie moyen ou élevé. Elles
appartiennent aux générations de 15-34 ans, sont primipares ou
multipares et de niveau primaire ou secondaire et plus.
Dans la partie négative de l'axe1 se trouvent les
femmes résidant en milieu rural et socialisées en milieu rural,
appartenant aux ethnies adja, bariba, dendi, yoa et lopka,
bètamaribè et peulh, résidant dans les départements
de l'Atacora, du Borgou, du Mono ou du Zou et dont les soins sont
discontinus. Ces femmes ont effectué une mauvaise visite
prénatale40(*),
habitent loin des centres de SMI (entre 5 et 15 km ou à plus de 15 km
des SMI) et ont un faible niveau de vie.
Elles appartiennent aux générations de 35 ans et
plus, sont grandes multipares et sont sans niveau d'instruction.
L'axe 1 oppose donc les femmes dont les soins
ne sont pas discontinus aux femmes dont les soins sont discontinus. Cet axe
met en évidence les groupes de femmes dont les soins sont discontinus et
leurs caractéristiques principales, puis les oppose aux femmes dont les
soins ne sont pas discontinus.
L'axe2 oppose les femmes de niveau de vie
élevé, qui sont primipares ou multipares, appartenant aux
générations de 15-24 ans et sont de niveau primaire ou secondaire
et plus aux femmes de niveau de vie faible ou moyen, qui sont grandes
multipares, appartiennent aux générations de 25 ans et plus et
sont sans niveau d'instruction.
3.6 : Synthèse du chapitre.
Il ressort de ce chapitre que, parmi les facteurs
prédisposants, les variables significativement associées à
la discontinuité des soins obstétricaux sont la parité,
l'ethnie, le milieu de socialisation et le niveau de vie du ménage
tandis que tous les facteurs facilitants notamment le milieu de
résidence, le département de résidence, la qualité
et l'accessibilité des services obstétricaux sont
significativement associés à la discontinuité des soins
obstétricaux
Au niveau multivarié descriptif, l'AFCM, nous a permis
de mettre en évidence les principales caractéristiques des femmes
dont les soins sont discontinus : Elles résident en milieu rural et
ont été socialisées en milieu rural. Elles appartiennent
aux ethnies adja, bariba, dendi, yoa et lopka, bètamaribè et
peulh et résident dans les départements de l'Atacora, du Borgou,
du Mono ou du Zou. Elles ont effectué une mauvaise visite
prénatale41(*) et
habitent loin des centres de SMI (entre 5 et 15 km ou à plus de 15 km
des SMI). Elles ont un faible niveau de vie, appartiennent aux
générations de 35 ans et plus, sont grandes multipares et sont
sans niveau d'instruction.
Tableau 3.3 : Dictionnaire des
variables de l'AFCM.
Variables et modalités
|
Libellés des modalités
|
Milieu de résidence.
RES1
RES2
Milieu de socialisation
SOC1
SOC2
SOC3
Ethnie
ETN1
ETN2
ETN3
ETN4
ETN5
ETN6
ETN7
ETN8
Département de résidence
DEP1
DEP2
DEP3
DEP4
DEP5
DEP6
Discontinuité des soins
obstétricaux
DIS1
DIS2
Qualité de la visite
prénatale
VIS1
VIS2
Distance
DTC1
DTC2
DTC3
DTC4
Niveau de vie
NIV1
NIV2
NIV3
Qualité des services
obstétricaux
QLT1
QLT2
QLT3
QLT4
Parité
PAR1
PAR2
PAR3
Age
AGE1
AGE2
AGE3
Antécédents de
césariennes
CSA1
CSA2
Niveau d'instruction de la femme
EDF1
EDF2
EDF3
|
Urbain
Rural
Grandes villes
Villes moyennes
Rural
Adja
Bariba
Dendi
Fon
Yoa et Lopka
Bètamaribè
Peulh
Yorouba
Atacora
Atlantique
Borgou
Mono
Ouémé
Zou
Non
Oui
Moins de quatre visites
Quatre visites ou plus
Sur place
Moins de 5 km
5-15 km
15 km ou plus
faible
moyen
élevé
mauvaise
acceptable
plutôt acceptable
bonne
primipares
multipares
grandes multipares
15-24 ans
25-34 ans
35 ans +
non
oui
sans niveau
primaire
secondaire ou plus
|
Figure 3.9 : Plan factoriel.
1AXE HORIZONTAL( 1)--AXE VERTICAL( 2)--TITRE:INTERDEPENDANCE
GLOBALE (BENIN)
NOMBRE DE POINTS : 45
==ECHELLE : 4 CARACTERE(S) = .154 1 LIGNE = .064
+-----------------------------------+---------------DEP5----------------+
! !
!
! !
!
! ! NIV3
!
! !
!
! !
!
! !
!
! QLT1
!
! PAR3AGE3! ETN4
!
! DEP6QLT2
!
! ! DTC1
!
! RES2CSA1!
!
! ! ETN8
!
! VIS1SOC3 !
!
! DTC3 ! EDF3
!
! DTC4 EDF2AGE2
!
+-----------DIS2--------------------EDF1PAR2DIS1--------------------DEP2+
! ! SOC2VIS2
!
ETN6 !
!
! ETN5 !
!
! ETN7 !
!
! DEP1 NIV1 !
!
! !
!
! ! CSA2
!
! DEP4 ! AGE1
SOC1!
! !
!
! ETN1 ! RES1
DTC2NIV2!
! ! QLT3
!
! !
!
! DEP3 ! PAR1
!
! !
!
! !
!
! ETN2 !
!
! !
!
! !
!
! !
!
! ETN3 !
!
+-----------------------------------+-----------------------------------+
NOMBRE DE POINTS SUPERPOSES : 1
QLT4(QLT3)
Tableau 3.4: Tableau
récapitulatif de la qualité de la représentation, de la
part de l'inertie et des coordonnées factorielles des différentes
variables sur les axes.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
! J1 ! QLT POID INR! 1#F COR CTR! 2#F COR CTR! 3#F COR
CTR!
---------------------------------------------------------------------
1!RES1! 456 26 21! 731 240 51! -639 183 63! 273 33
12!
2!RES2! 431 56 10! -333 215 23! 314 191 33! -112 24
4!
3!SOC1! 265 9 27! 1296 205 57! -559 38 17! -431 23
11!
4!SOC2! 86 26 21! 124 7 1! -67 2 1! 416 77
28!
5!SOC3! 178 41 15! -371 132 21! 173 29 7! -132 17
4!
6!ETN1! 719 13 25! -323 19 5! -642 76 32!-1839 624
274!
7!ETN2! 226 7 27! -762 56 16!-1020 100 45! 860 71
34!
8!ETN3! 68 2 29! -576 7 2!-1277 36 18! 1040 24
12!
9!ETN4! 502 40 16! 566 276 47! 511 225 61! 14 0
0!
10!ETN5! 127 4 29!-1011 47 14! -210 2 1! 1298 78
40!
11!ETN6! 196 5 28!-1465 145 42! -152 2 1! 860 50
25!
12!ETN7! 60 2 29!-1209 40 12! -297 2 1! 802 18
9!
13!ETN8! 53 8 28! 370 15 4! 221 5 2! 556 33
16!
14!DEP1! 401 11 26!-1189 208 56! -334 16 7! 1098 177
81!
15!DEP2! 421 19 23! 1163 403 96! -17 0 0! -244 18
7!
16!DEP3! 299 12 26! -723 87 23! -867 126 53! 716 86
38!
17!DEP4! 722 11 26! -741 82 22! -524 41 17!-2009 600
270!
18!DEP5! 307 14 26! 595 66 18! 1039 201 88! 465 40
19!
19!DEP6! 40 15 25! -53 1 0! 419 39 16! 16 0
0!
20!DIS1! 229 66 7! 258 228 16! -4 0 0! 19 1
0!
21!DIS2! 212 19 24! -872 212 52! 11 0 0! -36 0
0!
22!VIS1! 141 26 21! -528 126 27! 182 15 5! 4 0
0!
23!VIS2! 152 58 10! 251 136 14! -85 16 3! 11 0
0!
24!DTC1! 78 10 27! 478 29 8! 371 18 8! 498 32
15!
25!DTC2! 345 16 25! 1021 238 60! -671 103 42! 143 5
2!
26!DTC3! 45 18 24! -285 23 6! 80 2 1! 274 21
9!
27!DTC4! 343 28 20! -760 292 60! 23 0 0! -318 51
18!
28!NIV1! 734 47 13! -690 598 82! -329 136 30! 6 0
0!
29!NIV2! 396 13 26! 1303 301 82! -662 78 34! -307 17
8!
30!NIV3! 339 16 24! 872 174 44! 846 163 66! 98 2
1!
31!QLT1! 91 18 23! 4 0 0! 556 88 34! -110 3
1!
32!QLT2! 93 28 20! 151 11 2! 409 81 27! 42 1
0!
33!QLT3! 200 22 22! 162 9 2! -715 181 67! -169 10
4!
34!QLT4! 33 4 29! 167 1 0! -755 26 13! -346 6
3!
35!PAR1! 249 17 25! 412 41 11! -841 172 73! 382 36
16!
36!PAR2! 16 38 17! 109 10 2! -16 0 0! -85 6
2!
37!PAR3! 212 29 20! -355 68 14! 509 140 45! -90 4
1!
38!AGE1! 165 23 22! 79 2 1! -517 99 37! 413 64
25!
39!AGE2! 30 40 16! 80 6 1! 25 1 0! -163 24
7!
40!AGE3! 107 21 23! -203 14 3! 521 89 34! -112 4
2!
41!CSA1! 93 36 16! -180 26 4! 287 65 17! -60 3
1!
42!CSA2! 7 1 29! 521 3 1! -458 2 1! -490 2
1!
43!EDF1! 2 60 9! -10 0 0! -29 2 0! -7 0
0!
44!EDF2! 2 17 24! 17 0 0! 38 0 0! 66 1
0!
45!EDF3! 4 7 27! 149 2 1! 122 1 1! 3 0
0!
---------------------------------------------------------------------
! ! 1000! 1000! 1000!
1000!
---------------------------------------------------------------------
Chapitre4: Recherche des
déterminants du recours aux soins prénatals et de la
discontinuité des soins obstétricaux au Bénin.
Chapitre4: Recherche des déterminants du recours
aux soins prénatals et de la discontinuité des soins
obstétricaux au Bénin.
Le chapitre précédent nous a permis de faire
l'état des lieux en ce qui concerne la discontinuité des soins
obstétricaux et les variables explicatives que nous avons retenues. Ce
chapitre a mis en évidence le degré d'association des
différentes variables explicatives avec le phénomène de
discontinuité. Cependant, cela ne permet pas de dégager les
déterminants de la discontinuité et leurs mécanismes
d'action.
L'objet de ce chapitre c'est donc non seulement de
dégager parmi les différentes variables explicatives celles qui
sont les plus déterminantes pour la discontinuité des soins
obstétricaux mais aussi de mettre en évidence comment les
variables interagissent pour favoriser ou contribuer à la
discontinuité.
Compte tenu de la nature dichotomique de notre variable
dépendante, nous avons eu recours à la méthode de
régression logistique. Les étapes de notre démarche sont
les suivantes :
Dans un premier temps, nous avons mis en relation chacune des
variables explicatives avec la variable dépendante. Cela nous a permis
de dégager les valeurs brutes de chacune des variables explicatives
(Pseudo R2) et les risques relatifs bruts (odds ratios bruts) des
modalités des différentes variables explicatives par rapport
à la modalité de référence.
Dans un deuxième temps, comme en réalité
aucune variable n'agit seule sur un phénomène, nous avons
introduit en bloc toutes les variables dans un modèle global. Cela nous
a permis de mettre en évidence les effets nets (odds ratios nets) des
différentes variables explicatives sur la discontinuité en
tenant compte des effets éventuels des autres variables.
Enfin, nous avons recouru à la méthode de
régression pas à pas afin de voir si l'effet d'une variable
préalablement introduite dans le modèle s'annule ou s'amplifie du
fait de l'introduction d'une nouvelle variable. Cela permet de voir si le
pouvoir explicatif d'un groupe de variables s'exerce à travers d'autres
groupes.
Pour ce faire, chacun des grands groupes de variables
(caractéristiques individuelles, modèle culturel,
caractéristiques du ménage, accessibilité et
qualité des services puis milieu de résidence et
département de résidence) ont été introduit en
bloc. L'ordre suivi est : modèle culturel caractéristiques
du ménagecaractéristiques individuellesmilieu de résidence
et département de résidenceaccessibilité qualité
des services obstétricaux.
Les résultats sont consignés dans le tableau
suivant dans lequel M0 et M5 (modèle saturé) fournissent
respectivement les effets bruts et les effets nets des différentes
variables explicatives et M1, M2, M3 et M4 sont les modèles
intermédiaires.
Tableau 4 : Chances relatives
d'effectuer un recours de qualité aux soins prénatals et risques
relatifs de discontinuité des soins obstétricaux pour la
dernière naissance selon les facteurs prédisposants et les
facteurs facilitants
Variables et modalités
|
Modèle
brut
|
Modèles pas à pas
|
Déterminants du recours aux soins prénatals
|
Déterminants de la discontinuité des soins
obstétricaux
|
M0 (odds ratios bruts)
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
(odds ratios bruts)
|
(odds ratios nets)
|
M5 (odds ratios nets)
|
M5 par milieu de résidence
|
Urbain
|
Rural
|
Milieu de socialisation
Grandes villes
Petites villes
Rural
Pseudo R2=2,62 %
Ethnie
Adja
Bariba
Dendi
Fon
Yoa et Lopka
Bètamaribè
Peulh
Yorouba
Pseudo R2 =6,84 %
Niveau de vie
Faible
Moyen
Elevé
Pseudo R2 =7,25 %
Parité
Primipares
Multipares
Gdes multipares
Pseudo R2 = 0,91 %
Césariennes
Non
Oui
Pseudo R2 =0,47 %
|
***
0,21
0,66
1,00
***
2,42***
2,48***
2,81***
1,00
3,05***
6,94***
7,63***
1,47**
***
1,00
0,19***
0,22***
***
0,68***
1,00
1,34***
***
1,00
0,21**
|
0,32***
0,78**
1,00
2,63***
2,28***
2,99***
1,00
2,47***
6,01***
7,19***
1,44ns
|
0,42***
0,78**
1,00
1,67***
1,26ns
1,69ns
1,00
1,44ns
3,30***
4,17***
1,03ns
1,00
0,33***
0,34***
|
0,84ns
1,00ns
1,00
1,62**
1,56ns
1,85ns
1,00
1,52ns
4,56***
4,91***
1,22ns
1,00
0,33***
0,34***
FC
1,00
1,25ns
1,00
0,40ns
|
1,09ns
1,36ns
1,00
1,80ns
3,36**
3,76**
1,00
1,48ns
5,18***
6,88***
1,43ns
1,00
0,64ns
1,32ns
FC
1,00
1,22ns
1,00
0,42ns
|
***
16,87***
1,50***
1,00
R2=3,23%
***
0,12***
0,11***
0,04***
1,00
0,11***
0,12***
0,01***
0,25***
R2=19,80%
***
1,00
12,69***
8,86***
R2=8,37%
***
1,41***
1,00
0,70***
R2=1,09%
***
1,00
1,11ns
R2=0,00%
|
0,82ns
0,98ns
1,00
0,11***
0,12***
0,06***
1,00
0,18***
0,20***
0,02***
0,54ns
1,00
FC
1,68ns
FC
1,00
0,64ns
1,00
FC
|
0,66ns
1,50ns
1,00
2,09**
3,06***
1,25ns
1,00
2,44ns
6,30***
8,16***
1,20ns
1,00
0,24ns
0,44**
FC
1,00
1,50ns
1,00
0,56ns
|
0,70ns
0,80ns
1,00
6,64ns
21,03**
7,37ns
1,00
7,14ns
41,12**
100,71**
8,97ns
1,00
2,97ns
6,61ns
FC
1,00
8,17***
1,00
-
|
0,57ns
1,77**
1,00
1,97**
3,00***
0,93ns
1,00
3,66*
5,50***
7,98***
0,49ns
1,00
FC
0,30***
FC
1,00
1,20ns
1,00
0,62ns
|
Suite du tableau précédent.
Variables et
Modalités
|
Modèle
brut
|
Modèles pas à pas
|
Déterminants du
recours aux soins
prénatals
|
Déterminants de la discontinuité des soins
obstétricaux
|
M0 (odds ratios bruts)
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
(odds ratios bruts)
|
(odds ratios nets)
|
M5 (odds ratios nets)
|
M5 par milieu de résidence
|
Urbain
|
Rural
|
Niveau d'instruction
Sans niveau
Primaire
Secondaire ou plus
Pseudo R2=2,82 %
Département
Atacora
Atlantique
Borgou
Mono
Ouémé
Zou
Pseudo R2 =8,36
%
Milieu de
résidence
urbain
rural
Pseudo R2 =2,73 %
Accessibilité
géog.
Sur place
5km
5-15 km
15 km
Pseudo R2 =8,94
%
Qualité des services
Mauvaise
Acceptable
plutôt acceptable
Bonne
Pseudo R2 =0,58 %
|
***
1,00
0,57***
0,15***
***
9,52***
1,00
4,71***
5,70***
1,60***
3,90***
***
0,38***
1,00
***
0,13***
0,14***
0,59***
1,00
***
1,00
0,84ns
0,72***
0,40 ***
|
|
|
1,00
0,83ns
0,12***
|
1,00
0,97ns
0,15**
4,96ns
1,00
2,07ns
3,99ns
0,79ns
3,79ns
0,47***
1,00
|
***
1,00
3,71***
39,58***
R2=4,63%
ns
0,97ns
1,00
1,23ns
1,05ns
0,91ns
0,19ns
R2=0,16%
***
1,67***
1,00
R2 =0,69%
***
6,37***
4,53***
1,08ns
1,00
R2 =5,01%
***
|
1,00
2,07ns
FC
0,47**
1,00
3,66**
4,28***
1,29ns
1,00
|
1,00
0,83ns
0,08**
0,96ns
1,00
0,11***
0,21***
0,67ns
1,00
1,00
0,88ns
0,91ns
0,20***
|
1,00
0,09**
0,24ns
0,04**
0,04**
0,47ns
1,00
1,00
0,86ns
0,97ns
0,45ns
|
1,00
1,43ns
FC
FC
0,83ns
0,58ns
1,00
1,00
0,98ns
0,91ns
0,11***
|
Signification du modèle
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
Pseudo R2 du modèle (%)
|
|
8,63
|
10,95
|
14,25
|
16,86
|
|
20,07
|
22,89
|
43,06
|
15,24
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; (FC) forte colinéarité ; ()
multicolinéarité.
Seuil de référence : 5%
4.1 : Déterminants du recours aux soins
prénatals.
Avant de prétendre bénéficier de soins de
bonne qualité pendant la grossesse et d'une assistance médicale
lors de l'accouchement, la femme doit au préalable manifester une
demande de soins en recourant aux services obstétricaux. Le recours aux
soins apparaît donc comme un des éléments clés de la
discontinuité des soins obstétricaux. D'où
l'intérêt que revêt la connaissance des déterminants
du recours aux soins prénatals.
4.1.1- Effets bruts des
différentes variables explicatives sur le recours aux soins
prénatals.
Au niveau brut, ce sont l'appartenance ethnique, le niveau de
vie et l'accessibilité géographique qui possèdent les
pouvoirs explicatifs les plus élevés avec respectivement 19,80%,
8,37% et 5,01% de la variance expliquée du recours aux soins
prénatals. Par contre le milieu de résidence et la parité
enregistrent les pouvoirs explicatifs les moins élevés (0,69% et
1,09% respectivement). Le niveau d'instruction et le milieu de socialisation
provoquent respectivement 4,63% et 3,23% de la variance du recours aux soins
prénatals, alors que les antécédents de césariennes
et le département de résidence n'expliquent nullement le recours
aux soins prénatals. Tous ces résultats sont significatifs au
seuil de 1%.
Ainsi, au niveau brut, les femmes appartenant aux ethnies
adja, bariba, yoa et lopka et bètamaribè ont environ 88% moins
de chances d'effectuer au moins une CPN que leurs homologues de l'ethnie fon.
Quant aux femmes des ethnies dendi et peulh, elles ont environ 100% moins de
chances que celles appartenant à l'ethnie fon d'effectuer au moins une
CPN.
Les femmes de niveau de vie moyen ont plus de douze fois
(or=12,69) plus de chances que celles de faible niveau de vie d'effectuer au
moins une CPN.
Pour ce concerne l'accessibilité géographique,
il ressort des modèles bruts que les femmes résidant près
des centre de SMI et celles qui habitent à moins de 5km desdits centres
ont respectivement 6,37 et 4,53 fois plus de chances que leurs homologues
résidant à plus de 15km des centres de SMI d'effectuer au moins
une CPN. Par contre il n'y a pas de différence significative entre les
chances des femmes habitant entre 5 et 15km des centre de SMI et leurs
homologues habitant à plus de 15km de recourir au moins une fois aux
soins prénatals.
En fonction de leur niveau d'instruction, les femmes ont
également des chances différentielles de recourir aux soins
prénatals. Ainsi, au niveau brut, les femmes de niveau secondaire et
plus ont plus de 39 fois (or=39,58) plus de chances d'effectuer moins une
consultation prénatale que leurs homologues sans niveau d'instruction.
Les femmes socialisées dans les grandes villes ont
près de 17 fois (or=16,87) plus de chances que celles socialisées
en milieu rural d'effectuer au moins une CPN.
4.1.2-Effets nets des
différentes variables explicatives sur le recours aux soins
prénatals
Le modèle saturé permet non seulement de
connaître les effets nets des différentes variables, mais aussi de
dégager les facteurs les plus déterminants dans l'explication du
phénomène étudié.
Les résultats montrent que les facteurs les plus
déterminants dans l'explication du recours aux soins prénatals
sont l'appartenance ethnique, le milieu de résidence et
l'accessibilité géographique et dans une moindre42(*) mesure la
parité et le niveau d'instruction. Ce modèle explique 20,05% de
la variance du recours aux soins prénatals.
Ainsi, toutes choses égales par ailleurs les femmes
appartenant aux ethnies adja et bariba ont environ 88% moins de chances que
leurs homologues de l'ethnie fon d'effectuer au moins une consultation
prénatale. Les femmes des ethnies dendi et peulh ont quant à
elles près de 100% moins de chances que celles de l'ethnie fon
d'effectuer au moins une CPN, toutes choses égales par ailleurs. Les
femmes appartenant aux ethnies yoa et lopka et bètamaribè ont
respectivement 82% et 80% moins de chances que leurs homologues de l'ethnie fon
d'effectuer au moins une CPN tandis qu'il n'y a pas de différence
significative entre les femmes yorouba et les femmes fon en matière de
recours aux soins prénatals, toutes choses égales par
ailleurs.
Les femmes habitant près des centres de SMI et celles
habitant à moins de 5km de ces derniers, ont toutes choses égales
par ailleurs, respectivement 3,66 fois et 4,28 fois plus de chances que leurs
homologues habitant à plus de 15km des centre de SMI d'effectuer au
moins une CPN.
Les femmes résidant en milieu urbain ont 53% moins de
chances que celles résidant en milieu rural d'effectuer au moins une
CPN, toutes choses égales par ailleurs. Ce résultat inattendu et
incohérent, serait probablement dû non seulement à la forte
représentativité des femmes du milieu rural dans
l'échantillon mais aussi à la faiblesse des effectifs du
modèle saturé suite au rejet43(*) de certaines variables par la procédure
utilisée.
4.2- Effets bruts des
différentes variables explicatives sur la discontinuité des soins
obstétricaux.
4.2.1 : Facteurs prédisposants.
Au nombre des facteurs prédisposants nous avons les
caractéristiques individuelles (l'âge à l'accouchement, la
parité, le niveau d'instruction de la femme et les
antécédents de césarienne), le modèle culturel
(l'ethnie et le milieu de socialisation) et les caractéristiques du
ménage (le niveau de vie du ménage).
Tous les facteurs prédisposants ont une influence
significative au niveau brut sur la discontinuité des soins
obstétricaux. L'appartenance ethnique de la femme et le niveau de vie du
ménage sont les variables qui ont les pouvoirs explicatifs les plus
élevés respectivement 6,8 % et 7,3 % de la variance totale de la
discontinuité44(*).
Le milieu de socialisation explique 2,6 % environ de la variance de la
discontinuité tandis que la parité et les
antécédents de césariennes expliquent chacune moins de 1%
de la discontinuité des soins obstétricaux (respectivement 0,9 %
et 0,5 %).
F Au niveau brut, les femmes primipares courent 32 % moins le
risque de discontinuité que les femmes multipares tandis que les grandes
multipares courent 1,34 fois le risque de discontinuité que les femmes
multipares.
F Concernant les antécédents de
césariennes, nous constatons qu'au niveau brut les
femmes ayant accouché leur avant dernier enfant par
césariennes courent 79 % moins le risque de discontinuité pour
leur dernière naissance que les femmes n'ayant pas accouché par
césariennes.
F Concernant l'appartenance ethnique, trois grandes tendances
se dégagent au niveau brut: d'un côté se trouvent les
femmes qui courent près de 7 à environ 8 fois plus le risque de
discontinuité que leurs homologues fon (ethnies bètamaribè
et peulh), de l'autre, celle qui courent près de trois fois plus le
risque de discontinuité (ethnie yoa et lopka et ethnie dendi) puis
celles qui courent 2,4 fois plus le risque de discontinuité que leurs
homologues de l'ethnie fon, en l'occurrence les femmes des ethnies adja et
bariba.
F Au niveau brut, les femmes socialisées dans les
grandes villes ou à Cotonou et dans
les villes moyennes, courent respectivement 79 % et 34 % moins
le risque de discontinuité des soins obstétricaux pendant leur
dernière grossesse que leurs homologues socialisées en milieu
rural.
F En qui concerne le niveau de vie du ménage, les
résultats montrent qu'au niveau brut,
les femmes vivant dans des ménages de niveau de vie
élevé courent 78 % moins le risque de discontinuité des
soins obstétricaux que leurs homologues vivant dans des ménages
de faible niveau de vie.
F Au niveau brut, nous constatons que le risque de
discontinuité des soins obstétricaux diminue lorsque le niveau
d'instruction augmente. En effet, les femmes de niveau primaire courent 43 %
moins le risque de discontinuité des soins obstétricaux que leurs
homologues sans niveau d'instruction alors que les femmes de niveau secondaire
ou plus courent 85 % moins le risque de discontinuité que les femmes
sans niveau
4.2.2-
Les facteurs facilitants
Les facteurs facilitants comprennent le milieu de
résidence et le département de résidence d'une part et la
qualité des services obstétricaux et l'accessibilité
géographique des centres de SMI d'autre part.
Au niveau brut, tous les facteurs prédisposants
influencent significativement la discontinuité des soins
obstétricaux.
Parmi les facteurs prédisposants, le département
de résidence et l'accessibilité géographique qui ont les
pouvoirs explicatifs les plus élevés, respectivement environ 8,4
% et 8,9 %. Le milieu de résidence a un pouvoir explicatif de 2,7 %
environ tandis que la qualité des services obstétricaux explique
moins de 1 % de la variance de la discontinuité des soins
obstétricaux (0,6 % environ).
F Pour ce qui concerne le milieu de résidence, au
niveau brut, les femmes résidant en
milieu urbain courent 62 % moins le risque de
discontinuité des soins obstétricaux que les femmes
résidant en milieu rural.
F Selon le département de résidence, les femmes
résidant dans le département de
l'Atacora courent environ 9,5 fois plus le risque de
discontinuité que leurs homologues résidant dans le
département de l'Atlantique. De même, comparativement aux femmes
résidant dans le département de l'Atlantique, celles
résidant dans les départements du Borgou et du Mono courent
respectivement 4,7 fois environ et 5,7 fois plus le risque d'avoir des soins
obstétricaux discontinus pour leur dernière naissance.
Les femmes résidant dans le département de
l'Ouémé courent quant à elles, 1,6 fois le risque de
discontinuité des soins obstétricaux que leurs homologues de
l'Atlantique.
F Pour ce qui concerne la qualité des services
obstétricaux, nous constatons qu'au niveau brut la discontinuité
des soins obstétricaux diminue lorsque la qualité des services
augmente. En effet, les femme ayant obtenu des services de qualité
plutôt acceptable courent 28 % moins le risque de discontinuité
des soins obstétricaux que les femmes ayant reçu des services de
mauvaise qualité. Celles ayant reçu des services
obstétricaux de bonne qualité pour leur dernière grossesse
courent 60 % moins le risque de discontinuité que leurs homologues ayant
reçu des services de mauvaise qualité.
F Nous constatons au niveau brut que le risque de
discontinuité des soins obstétricaux augmente avec la distance
qui sépare le lieu d'habitation de la femme avec le centre de SMI le
plus proche. Ainsi, les femmes qui habitent près d'un centre de SMI
courent 87 % moins le risque de discontinuité que celles qui habitent
à plus de 15 km du centre de SMI le plus proche. Les femmes
résidant à moins de 5 km et entre 5 et 15 km du centre de SMI le
plus proche courent respectivement 86 % et 41 % moins le risque de
discontinuité que leurs habitant à plus de 15 km du centre de
SMI le plus proche.
4.3-
Effets nets des différentes variables explicatives sur la
discontinuité des soins obstétricaux.
Les résultats des analyses qui suivent se trouvent dans
le tableau4.
Au niveau net, seuls l'ethnie, le niveau de vie, le niveau
d'instruction de la femme l'accessibilité et la qualité des
services obstétricaux ont une influence significative sur la
discontinuité des soins obstétricaux. Le modèle global
obtenu explique 22,9 % de la discontinuité des soins obstétricaux
et ce modèle est très significatif au seuil de 1 %.
4.3.1 : L'appartenance ethnique.
L'influence très significative de l'appartenance
ethnique de la femme sur la discontinuité observée au niveau brut
persiste au niveau net. Cependant, il convient de souligner que les si les
rapports de risque de discontinuité se sont accrues pour certaines
ethnies (bariba et peulh) et diminué pour d'autres (adja et
bètamaribè), les différences en termes de risque de
discontinuité se sont estompées entre les femmes appartenant aux
ethnies dendi, yoa et lopka et yorouba et les femmes appartenant à
l'ethnie fon prise comme référence. Ainsi, toutes choses
égales par ailleurs, le risque de discontinuité des soins
obstétricaux pour les femmes appartenant aux ethnies adja et
bètamaribè est respectivement deux fois (or=2,1)45(*) et plus de six fois (or=6,3)
plus élevé que chez leurs homologues de l'ethnie fon. Les femmes
appartenant aux ethnies bariba et peulh courent respectivement trois fois et
huit fois plus le risque de discontinuité des soins obstétricaux
que les femmes fon.
Si les différences se sont estompées au niveau
net entre les femmes appartenant aux ethnies dendi, yoa et lopka et yorouba et
les femmes fon, il n'en est pas de même au niveau des modèles
intermédiaires. En effet, les différences entre les femmes
yoroubas et les femmes fon se sont annulé après le
contrôle du milieu de socialisation et persistent même après
l'introduction des autres facteurs prédisposants et des facteurs
facilitants. Cela signifie que les différences observées au
niveau brut entre les femmes fon et les femmes yoroubas étaient dues au
milieu de socialisation. Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que
les yorouba sont en général des commerçants et pour mieux
développer leurs activités commerciales, elles résident
pour la plupart dans les grandes villes où le marché est
supposé être plus vaste et le pouvoir d'achat plus
élevé. Ce faisant, elles sont plus en contact avec
l'environnement urbain, partagent non seulement les moeurs et les valeurs de ce
milieu qui est le plus souvent occidentalisé et donc favorable à
la fréquentation des services obstétricaux mais
bénéficient aussi des facilités sanitaires et
obstétricales offertes par la ville.
Les différences de discontinuité entre les
femmes dendi, yoa et lopka et femmes fon se sont estompées après
avoir contrôlé le niveau de vie du ménage et ce dernier
influence significativement la discontinuité. C'est donc le niveau de
vie qui permet de différencier les femmes dendi, yoa et lopka et les
femmes fon en termes de discontinuité et non leur appartenance ethnique.
Cela est d'autant plus vraisemblable que les dendi, les yoa et lopka comme les
yorouba sont également de grands commerçants et résident
pour la plupart dans le septentrion béninois dans les grandes villes
comme Parakou, Djougou, Kandi et Malanville.
Une analyse selon la distinction urbaine/rurale
révèle que les risques de discontinuité des femmes bariba
et bètamaribè par rapport aux femmes fon sont sept fois plus
élevés en milieu urbain qu'en milieu rural
(or=21/or= 3 pour les bariba et or=41,1/or=8,0 pour les
bètamaribè). Ce résultat pourrait provenir du fait que
les femmes de ces ethnies ne sont probablement pas prédisposées
à recevoir des soins en milieu urbain.
Ce résultat montre l'importance des facteurs
prédisposants dans la demande de services obstétricaux. En
effet, nous nous attendions à ce que le fait de résider en milieu
urbain diminue les risques de discontinuité par rapport au milieu rural
parceque le contexte béninois montre que le milieu urbain est de
très loin plus pourvu en infrastructures et en équipements
médico-sanitaires que le milieu rural. C'est donc le lieu de conclure
que si la femme n'est pas prédisposée à demander des
services obstétricaux, même si l'environnement dans lequel elle
vit lui offre toutes les meilleures facilités possibles, elle ne
manifestera pas sa demande. Elle préfèrera quel que soit son
milieu de résidence se conformer à ses pratiques traditionnelles
et culturelles en la matière. Chez certains bariba, comme dans d'autres
ethnies du Bénin, une pratique culturelle veut que lorsque la grossesse
d'une femme enceinte atteint la phase de maturité, cette dernière
rejoigne ses parents au village pour l'accouchement et ne revient en ville
auprès de son mari que lorsque l'enfant commence par marcher. A
défaut de cela, un parent de la femme46(*) (sa mère, sa soeur ou sa tante) la rejoint en
ville afin de l'assister après la naissance de l'enfant. En d'autres
termes, cela montre que la femme peut être influencée par son
modèle culturel quelque soit le milieu où elle réside.
La discontinuité est chez les femmes peulh
comparés aux femmes fon est d'environ treize fois plus
élevée en milieu urbain qu'en milieu rural. En dehors de
l'explication ci-dessus faite, il convient de préciser que les peulhs
sont traditionnellement47(*) des nomades et voyagent de village en village en
quête de bons pâturages pour leur bétail au gré des
saisons et du climat. Cela peut les conduire à accoucher en cours de
déplacement dans un endroit où elles n'ont aucune chance de
bénéficier d'une assistance qualifiée.
Comparées aux femmes fon, il n'y a pas de
différence significative des risques de discontinuité pour les
femmes appartenant aux ethnies dendi, yoa et lopka et yorouba selon le milieu
de résidence.
4.3.2 : Le niveau de vie du ménage.
Sur le plan niveau national, le niveau de vie influence
significativement au niveau net la discontinuité des soins
obstétricaux. Cette influence persiste jusqu'à l'introduction des
caractéristiques individuelles (parité, antécédents
de césariennes et niveau d'instruction) puis s'estompe après
avoir contrôlé le département de résidence et le
milieu de résidence. Le niveau de vie devient à nouveau
significatif après l'introduction de l'accessibilité et de la
qualité des services obstétricaux. Ainsi toutes choses
égales par ailleurs, les femmes de niveau de vie élevé
courent 56 % moins le risque de discontinuité des soins
obstétricaux que les femmes de faible niveau de vie. Il ressort de ces
résultats qu'en réalité le niveau de vie n'agit pas
directement sur les risques de discontinuité mais que son influence sur
ce dernier passe par l'accessibilité et la qualité des services
obstétricaux. En effet, les femmes de niveau de vie élevé
de part leur statut, possèdent les moyens de se payer les services
obstétricaux de qualité meilleure par rapport à celles de
faible niveau de vie. Ces résultats confortent ceux de BENINGUISSE
(2003). D'après cet auteur, « ... la
vulnérabilité de la femme rurale de niveau de vie moyen
comparée à sa congénère de la classe aisée,
s'explique particulièrement par une accessibilité
problématique des services obstétricaux... »
Le fait que le niveau de vie n'a plus d'influence
significative sur la discontinuité des soins après l'introduction
du département de résidence et du milieu de résidence
signifie que les différences observées au préalable entre
les femmes de niveau de vie élevé et celles de faible niveau de
vie étaient dues en partie au fait que ces femmes résident dans
des milieux différents. En effet, résider en milieu urbain offre
plus de facilités d'accès aux services obstétricaux que la
résidence en milieu rural. De plus la qualité des services
obstétricaux est meilleure en milieu urbain qu'en milieu rural en raison
de la forte concentration des infrastructures, des équipements et du
personnel sanitaire les plus qualifiés en milieu urbain.
Une analyse selon la distinction urbain/rural montre que le
niveau de vie n'influence pas significativement la discontinuité des
soins obstétricaux en milieu urbain alors qu'en milieu rural, il a une
influence très significative sur cette dernière. Cela confirme
notre précédente conclusion à savoir que le fait
même de résider en milieu urbain ou dans un département
donné, offre à la femme des avantages en termes
d'accessibilité et de qualité des services quelque soit son
niveau de vie. Alors qu'en milieu rural, en raison du nombre insuffisant de
personnel qualifié et d'équipements sanitaires de qualité,
seules les personnes de niveau de vie élevé sont en mesure de
s'offrir certains services obstétricaux. Parfois même, en milieu
rural certaines femmes de faible niveau de vie préfèrent recourir
aux méthodes traditionnelles pendant la grossesse et l'accouchement
parceque ne possédant même pas le minimum qu'il faut pour payer
les consultations. Selon l'OMS (1998), «le fait que les services de
santé maternelle soient payants freine leur utilisation et empêche
des millions de femmes d'accoucher à l'hôpital ou de se faire
soigner même en cas de complications même lorsque officiellement
les tarifs sont peu élevés ou les services gratuits, il peut y
avoir des redevances "officieuses" ou dessous de table ou encore d'autres
dépenses qui empêchent que les femmes utilisent les services. Ce
peut être notamment le coût du transport, des médicaments
ainsi que de la nourriture et du logement de la femme ou des parents qui
s'occupent d'elle à l'hôpital.» Souvent, ces
femmes sont obligées de parcourir des kilomètres avant
d'atteindre le centre de santé le plus proche. Ainsi, le manque de moyen
de transport adéquat dissuade certaines à aller accoucher avec
l'aide de personnel qualifié. Pour celles qui sont courageuses et qui
décident d'y aller à pied ou à vélo, il leur arrive
parfois d'accoucher en cours de chemin.
4.3.3 : Le niveau d'instruction de la femme.
Le niveau d'instruction confirme au niveau net son influence
significative observée au niveau brut sur la discontinuité des
soins obstétricaux. Ainsi, au niveau national, toutes choses
égales par ailleurs, comparés aux femmes sans niveau, les femmes
de niveau secondaire ou plus ne courent pratiquement aucun risque de
discontinuité des soins obstétricaux. Les résultats
montrent l'absence de différence significative entre les risques de
discontinuité des femmes sans niveau et celles de niveau primaire.
Après l'introduction de l'accessibilité et de la qualité
des services dans le modèle, les rapports de risque de
discontinuité entre les femmes sans niveau et celles de niveau
secondaire ou plus a diminué de près de 47 % passant de or=0,15
à or=0,08. Cela traduit le fait que les femmes les plus instruites
disposent en général des niveaux de revenus plus
élevés, elles sont plus informées sur le bien fondé
des soins obstétricaux et exigeront probablement des soins de bonne
qualité pendant les CPN.
En milieu urbain, nous trouvons qu'il n'y a plus de
différence significative entre les risques de discontinuité des
femmes de niveau secondaire et plus et celles sans niveau. Ce résultat
conforte une fois encore notre conclusion selon laquelle, le simple fait de
résider en milieu urbain offre des avantages en termes de
disponibilité, d'accessibilité et de qualité des services
indépendamment de certaines caractéristiques individuelles dont
notamment le niveau d'instruction. En milieu rural par contre, le niveau
d'instruction n'a pas d'influence significative sur la discontinuité des
soins obstétricaux. Cela pourrait provenir du fait que la
majorité des femmes enquêtées en milieu rural est sans
niveau d'instruction.
4.3.4 : La qualité des services
obstétricaux.
Au niveau net, la qualité des services
obstétricaux influence très significativement la
discontinuité des services obstétricaux. Les femmes ayant
reçu des services obstétricaux de bonne qualité courent 80
% moins de risque de discontinuité que leurs homologues ayant
reçu des services de mauvaise qualité. Il n'y a par contre pas
de différence significative entre les risques de discontinuité
des femmes ayant reçu des services obstétricaux de qualité
acceptable ou plutôt acceptable et celles ayant reçu des services
de mauvaise qualité. Le fait de recevoir des services
obstétricaux de bonne qualité donne une certaine confiance
à la femme vis-à-vis du dispositif médico-sanitaire et
peut donc l'encourager à y avoir recours pendant l'accouchement. Par
contre, une femme ayant reçu des services obstétricaux de
mauvaise qualité pourrait ne pas réitérer sa confiance au
prestataire lors des consultations ultérieures ou de l'accouchement.
Nous rappelons que la qualité des services dépend aussi du
comportement et de l'attitude de la femme au début de la grossesse car
avant de prétendre obtenir certains services obstétricaux, il
faut au préalable qu'elle en manifeste la demande. Ainsi, une femme qui
consulte un prestataire de soins obstétricaux pendant la grossesse
éprouve un début de confiance à ce prestataire.
Pour A. Prual (1999), «À la Jamaïque, une
étude a montré que 68 % des décès maternels
survenus entre 1981 et 1984 avaient une ou plusieurs causes évitables
dont 58 % de la faute des personnel de santé. En Tanzanie, sur une
série de 80 décès maternels survenus à
l'hôpital, 30 étaient dus au manque de prise en charge des
facteurs de risque pourtant dépistés, 9 à des facteurs
liés au personnel, 9 à des pathologies graves mal ou non prises
en charge, 2 à l'administration de plantes locales, les autres
étant dus au manque de matériel ou de sang. Dans une étude
similaire menée au Niger, des résultats semblables ont
été trouvés : de nombreux facteurs de risque
n'étaient pas recherchés bien que le dossier de CPN clair et
opérationnel ait été conçu pour que les personnels
pratiquant la CPN quelle que soit leur qualification les identifient et
identifient les femmes à risque. Chez près de la moitié
des femmes enceintes examinées par les sages-femmes lors d'une
enquête sur la qualité des soins prénatals, la taille et la
pression artérielle n'étaient pas mesurées, les
oedèmes et un saignement vaginal pas recherchées. La
parité, l'âge, les antécédents de césarienne,
des antécédents de fausses couches n'étaient pas
recherchés chez environ 15 % des consultantes. De même dans
l'étude burkinabè, lorsqu'un facteur de risque était
dépisté, les actions n'étaient pas systématiquement
entreprises ; lorsqu'elles l'étaient, elles ne correspondaient pas
systématiquement aux besoins... »
Cette confiance mérite cependant d'être
entretenue par un bon accueil, des temps d'attente relativement courts et des
services de bonne qualité. Ce sont ces éléments qui
peuvent amener la femme à revenir vers le prestataire en cas
d'accouchement. Dans le cadre de notre étude, ne disposant pas de tous
les éléments nécessaires pour appréhender la
qualité des services dans toutes ses dimensions, nous avons
supposé que le fait pour une femme d'avoir effectué normalement
ses visites prénatales, d'avoir subi tous les tests et les examens
nécessaires pendant la grossesse et d'avoir reçue une
éducation sanitaire, signifie qu'elle a reçu des services de
bonne qualité. En accouchant avec l'aide d'un personnel qualifié
après avoir effectué normalement ses consultations
prénatales, en dehors de la routine, cela prouve que la femme a fait
confiance au système de santé du début jusqu'à la
fin du processus, d'où la continuité des soins.
Une analyse selon la distinction urbain/rural montre qu'en
milieu urbain, la qualité des services ne permet de différencier
les femmes en termes de discontinuité alors qu'en milieu rural, elle
constitue un facteur de différenciation. En milieu rural, toutes choses
égales par ailleurs, les femmes ayant reçu des services
obstétricaux de bonne qualité courent 89 % moins de risque de
discontinuité que les femmes ayant reçu des services de mauvaise
qualité. Ces différences sont dues au fait que la qualité
des services obstétricaux est bonne en milieu urbain si bien qu'elle ne
constitue pas un facteur de différenciation ce qui n'est pas le cas en
milieu rural. En effet, malgré, les mesures mises en oeuvre au
Bénin pour inciter le personnel qualifié de santé à
aller exercer en milieu rural, beaucoup d'agents de santé surtout les
plus qualifiés, sont parfois réticents à y aller. Certains
agents qualifiés de santé préfèrent exercer leur
profession en milieu urbain parceque le fait d'y résider leur permet
d'exercer de façon privée leur profession de médecin,
d'infirmier ou de sage-femme en créant une clinique privée.
L'avantage de la résidence urbaine, dans ce cas de figure, c'est qu'elle
permet d'être en contact avec une clientèle nombreuse qui non
seulement possède la culture de la fréquentation des services de
santé48(*), et se
caractérise donc par une forte demande de services de santé de
toutes sortes, mais possède également un pouvoir d'achat
élevé. Cela permet aux professionnels de santé de gagner
des revenus supplémentaires indépendamment du salaire qu'ils
perçoivent auprès de l'administration publique. Cet état
des choses s'est amplifié avec la libéralisation du secteur de
santé et l'autorisation de la création de cliniques
privées dont la majorité est d'ailleurs concentrée en
milieu urbain en raison des arguments ci-dessus évoquées. Cette
situation n'est pas de nature à favoriser l'amélioration de la
qualité des services en milieu rural. Au contraire, ce sont parfois les
personnels de santé les moins qualifiés que « l'on
envoie49(*) »
dans certains milieux ruraux parceque les mieux qualifiés n'acceptent
pas d'y aller de peur de perdre les avantages qu'ils obtiennent en
exerçant en milieu urbain.
4.3.5:
L'accessibilité géographique.
L'accessibilité géographique influence
significativement au niveau net la discontinuité des services
obstétricaux. Les risques de discontinuité augmentent au fur et
à mesure que le domicile de la femme s'éloigne du centre de SMI
le plus proche. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, les femmes qui
habitent près des centre de SMI et celles qui habitent à moins de
5km ces derniers, courent respectivement 89 % et 79 % moins le risque de
discontinuité que leurs homologues qui habitent à plus de 15 km
du centre de SMI le plus proche. Ce résultat est valable sur le plan
national.
En distinguant les effets nets selon le milieu de
résidence, il ressort qu'en milieu urbain, les femmes habitant
près des centre de SMI et celles habitant à moins de 5 km, ne
courent pratiquement aucun risque de discontinuité (or=0,04) par rapport
à leurs homologues qui habitent à plus de 15 km du centre de SMI
le plus proche. Par contre en milieu rural, les différences ne sont pas
significatives. Ce résultat concernant le milieu rural qui du reste
nous surprend pourrait s'expliquer par la faiblesse des effectifs du
modèle saturé du fait de l'analyse selon la typologie
urbain/rural. Cela pourrait aussi provenir la multicolinéarité
entre certaines modalités des variables explicatives et une
modalité de la variable expliquée. En effet, la commande
logistic du logiciel Stata que nous avons
utilisé, a automatiquement rejeté50(*) la modalité « centre de SMI
situé sur place » de l'accessibilité
géographique lors de l'établissement du modèle
saturé pour le milieu rural à cause d'une forte
colinéarité avec la modalité « discont=0
c'est-à-dire absence de discontinuité » de notre
variable expliquée. En raison de la nature plus préoccupante des
problèmes d'accessibilité géographique en milieu rural,
nous nous attendions à ce que la tendance observée au niveau
national se confirme avec plus d'acuité en milieu rural qu'en milieu
urbain. Selon l'OMS (1998), «Dans la plupart des zones rurales, une
femme sur trois doit faire plus de cinq kilomètres pour atteindre le
service de santé le plus proche et le pourcentage est de 80 % pour
l'hôpital le plus proche. Le manque de véhicules, surtout dans les
zones reculées, et le mauvais état des routes font que les femmes
ont énormément de difficultés à atteindre des
centres même relativement proches. La marche est le principal mode de
transport, même pour une femme chez laquelle le travail a
commencé. » Ce résultat est conforté
par Beninguisse (2003) pour qui « Toutes choses égales par
ailleurs, les chances de recourir à l'appareil médical et de se
conformer aux règles préventives en vigueur, diminuent
considérablement au fur et à mesure que la distance par rapport
au service obstétrical le plus proche augmente. Cette relation causale
est plus perceptible en milieu rural. »
4.4 : Synthèse du chapitre.
Ce chapitre nous à permis d'établir que sur le
plan national, parmi les facteurs prédisposants, l'ethnie, le niveau
d'instruction de la femme et le niveau de vie sont déterminants dans
l'explication de la discontinuité des soins obstétricaux tandis
que parmi les facteurs facilitants, les déterminants de la
discontinuité des soins obstétricaux sont le département
de résidence, l'accessibilité et la qualité des services
obstétricaux. Cependant, les facteurs les plus pertinents en faisant
l'analyse sur l'ensemble de la population ne le sont pas nécessairement
selon la distinction urbain/rural.
Nous avons ainsi constaté qu'en milieu rural, ce sont
le milieu de socialisation, l'ethnie, le niveau de vie, l'accessibilité
et la qualité des services obstétricaux qui ont une influence
significative sur la discontinuité des soins obstétricaux. En
milieu urbain par contre, ce sont l'ethnie, la parité, le niveau
d'instruction et l'accessibilité géographique qui influencent
significativement la discontinuité des soins obstétricaux.
Conclusion et
recommandations.Conclusion générale.
Face à la mortalité materno-infantile encore
élevée dans la plupart des pays africains en
général et au Bénin en particulier, une attention
particulière mérite d'être accordée aux causes de ce
phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur et qui est
pourtant évitable ou peut tout au moins être amoindri. Pour A.
Prual (1999), « Une étude réalisée en 1985 par
l'OMS avait montré que 99 % des décès maternels survenant
dans les PVD étaient évitables, même dans le contexte
actuel.». En effet, ces décès maternels peuvent être
évitées par un suivi de la grossesse depuis la conception
jusqu'à l'accouchement et surtout dans le post-partum
immédiat51(*).
D'où l'intérêt de promouvoir la continuité des soins
obstétricaux. Or les statistiques disponibles montrent une
discontinuité de plus en plus préoccupante des soins
obstétricaux en Afrique et au Bénin en particulier. Par
ailleurs, la plupart des études concernant les soins
obstétricaux, se sont focalisées sur les disparités
offre/demande, urbain/rural en la matière. Seulement, il est
indispensable d'aller au-delà de cette problématique afin de
comprendre les causes des « déperditions
obstétricales » notamment les raisons pour lesquelles
certaines femmes ayant effectué au moins une consultation
prénatale ne bénéficient pas d'une assistance
qualifiée pendant l'accouchement. Le manque au niveau africain de
documents de référence sur la discontinuité des soins
obstétricaux constitue une des difficultés que nous avons
rencontrées dans cette étude. Cette étude vient donc en
partie combler cette lacune. La question fondamentale de recherche c'est de
savoir quels sont les facteurs explicatifs de la discontinuité des soins
obstétricaux au Bénin.
Les objectifs poursuivis étant de :
· Décrire des comportements des femmes relatifs
du recours aux soins pendant la grossesse et l'accouchement en fonction de
leurs caractéristiques socioculturelles, démographiques et
économiques ;
· Mettre en évidence les facteurs les plus
pertinents dans l'explication de la discontinuité des soins
obstétricaux ;
· Contribuer à une explication plus fine de la
discontinuité des soins obstétricaux en prenant en compte non
seulement les facteurs relatifs à la demande mais aussi ceux relatifs
à l'offre ;
· Proposer des approches de solution pour accroître
l'efficacité des politiques et des programmes mis en oeuvre en vue de
limiter voire éradiquer la discontinuité des soins
obstétricaux et faire en sorte que les femmes qui commencent leurs
visites prénatales les terminent et accouchent normalement sous
assistance qualifiée.
Les analyses descriptives ont révélé en
dehors de l'âge à l'accouchement, une association très
significative entre les facteurs prédisposants notamment la
parité, le niveau d'instruction, les antécédents de
césariennes, l'ethnie, le milieu de socialisation de la femme d'une
part, les facteurs facilitants en l'occurrence le département de
résidence, le milieu de résidence, l'accessibilité et la
qualité des services obstétricaux d'autre part et la
discontinuité des soins obstétricaux d'autre part.
Au niveau multivarié descriptif, nous constatons qu'au
Bénin les femmes dont les soins obstétricaux sont discontinus
résident en milieu rural et ont été socialisées en
milieu rural. Elles appartiennent aux ethnies adja, bariba, dendi, yoa et
lopka, bètamaribè et peulh et résident dans les
départements de l'Atacora, du Borgou, du Mono ou du Zou. Elles ont
effectué une mauvaise visite prénatale52(*) et habitent loin des centres
de SMI (entre 5 et 15 km ou à plus de 15 km des SMI). Elles ont un
faible niveau de vie, appartiennent aux générations de 35 ans et
plus, sont grandes multipares53(*) et sont sans niveau d'instruction.
Au niveau multivarié explicatif, les variables
déterminantes dans l'explication de la discontinuité des soins
obstétricaux sont l'ethnie, le niveau de vie du ménage,
l'accessibilité et la qualité des services obstétricaux.
L'affinement des analyses par milieu de résidence nous a permis de
constater qu'en milieu urbain, seuls l'ethnie, la parité, le niveau
d'instruction et l'accessibilité géographique expliquent la
discontinuité des soins obstétricaux tandis qu'en milieu rural ce
sont ce sont le milieu de socialisation, l'ethnie, le niveau de vie,
l'accessibilité et la qualité des services obstétricaux
qui ont une influence significative sur la discontinuité des soins
obstétricaux.
Les mécanismes d'action des différentes
variables ont été mises en évidence par la
régression logistique pas à pas. Il en ressort que pour les
femmes appartenant aux ethnies bariba et bètamaribè, les risques
de discontinuité sont plus élevés en milieu urbain qu'en
milieu rural. Ce qui conforte notre cadre théorique à savoir
qu'avant de demander des soins obstétricaux, la femme devra au
préalable y être prédisposée. Sinon, quelles que
soient les facilités qui lui seront offertes on assistera
inévitablement à une discontinuité des soins. Nous avons
aussi trouvé entre autres que le niveau de vie agit sur la
discontinuité des soins obstétricaux à travers
l'accessibilité et la qualité des services
obstétricaux.
Les hypothèses vérifiées sont les
suivantes :
H1 : C'est moins le milieu de socialisation qui explique
les disparités urbain/rural en termes de discontinuité que le
fait de résider en milieu urbain.
H3 : Les femmes multipares auront une
discontinuité plus élevée des soins obstétricaux
que les primipares. Cette hypothèse est en partie vérifiée
dans la mesure où la parité n'influence pas significativement la
discontinuité des soins obstétricaux en milieu rural, ce qui
empêche de faire toute comparaison entre milieux urbain et rural.
H4 : Les femmes vivant dans des ménages de niveau
de faible niveau de vie auront une discontinuité plus
élevée que les femmes vivant dans des ménages
aisés.
H6 : Les femmes vivant dans le département de
l'Atlantique ont une discontinuité plus faible que celle des femmes
vivant dans les autres départements.
H7 : Plus éloigné est le centre de SMI le
plus proche, plus élevé sera la discontinuité des soins
obstétricaux.
Ce travail comme tout oeuvre humaine comporte des limites
notamment :
La nature des données n'as ne nous a pas permis de bien
opérationnaliser certains de nos indicateurs composites en l'occurrence
l'indicateur de qualité des services et l'indicateur de niveau de
vie.
Il aurait été intéressant de coupler
notre base de données avec celle provenant d'une enquête
qualitative ; cela aurait permis de mieux affiner les analyses surtout
pour ce qui concerne les mécanismes d'action des différentes
variables sur la discontinuité et surtout de comprendre les fondements
sociales et culturelles des pratiques conduisant à la
discontinuité des soins obstétricaux.
Recommandations.
@ Pour ce fait, nous recommandons vivement l'organisation
d'enquêtes spécifiques à l'instar de l'EDS et de l'EMF
visant à collecter des données détaillés et
approfondies sur les variables susceptibles de contribuer à la
discontinuité des soins obstétricaux. Ceci, dans le but de mieux
comprendre le phénomène et donc de le combattre efficacement. Ces
données si elles sont collectées à une échelle
régionale ou sous-régionale serviront en même temps
à mener des études comparatives entre différents pays
africains ou entre diverses régions du monde.
Pour ce qui concerne les actions ciblées, nous avons
formulé les recommandations suivantes :
@ Considérer les femmes qui effectuent leur
première consultation et les grandes multipares comme une cible
particulière qu'il faut sensibiliser dans le but de les fidéliser
à l'appareil médical. Ceci consistera à montrer à
la femme les avantages d'effectuer une bonne CPN et de bénéficier
de soins de qualité et les inconvénients en cas de non
compliance, tout en ayant soin de leur dire que le risque zéro n'existe
pas mais que l'on pourrait s'en rapprocher avec leur collaboration.
@ Sur le plan national, organiser des campagnes de
sensibilisation à l'instar de ce qui fait pour les campagnes de lutte
contre les IST/Sida en ciblant les groupes les plus touchés par la
discontinuité afin de leur montrer le bien fondé des
consultations prénatales et d'un accouchement médicalement
assisté.
@ Pour le milieu rural, contribuer à la production d'un
film documentaire ou d'un court métrage faisant ressortir d'un
côté les avantages d'effectuer normalement les CPN et d'accoucher
à l'aide d'une assistance qualifiée et de l'autre, les risques
encourus en cas de non compliance aux règles obstétricales en
vigueur. Ce film sera projeté lors d'une campagne nationale dans des
villages ou des quartiers et aura l'avantage plus que des paroles, de susciter
l'émotion, la joie ou la douleur auprès des populations qui
l'auront suivi et ceci dans leur dialecte afin qu'indépendamment de
leurs obédiences culturelles ou religieuses, elles comprennent une fois
pour toutes le bien fondé des soins obstétricaux.
Pour les études à venir, nous recommandons
vivement que le domaine soit approfondi par une étude comparative de la
discontinuité des soins obstétricaux entre plusieurs pays
africains. En effet, bien que certains facteurs explicatifs soient communs
à la plupart des pays africains, chaque pays comporte des
spécificités qui peuvent être à l'origine de la
discontinuité des soins obstétricaux.
Références
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population mondiale 2002 : population, pauvretés,
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population mondiale 2004 : Le consensus du Caire, dix ans
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reproduction et l'effort mondial pour éliminer la
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«Déterminants socio-économiques de l'utilisation des
services de santé maternelle et infantile à Bamako
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Université de Montréal, 214p.
Annexes.
Tableau A1 : Proportion de
discontinuité des soins obstétricaux selon le nombre de
consultations prénatales dans quelques pays africains.
Pays et année
de l'enquête
|
Consultations
Prénatales
|
Accouchements
assistés par un
personnel qualifié (%)
(a)
|
Discontinuité (%)
100%-(a)
|
Sénégal
1999
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
36,7%
59,7%
|
63,3%
40,3%
|
Egypte
2000
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
56,2%
85,0%
|
43,8%
15,0%
|
Burkina
1998/99
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
42,7%
55,2%
|
57,3%
44,8%
|
Cameroun
1998
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
59,2%
76,7%
|
40,8%
23,3%
|
Côte d'Ivoire
1988/99
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
43,1%
70,5%
|
56,9%
29,5%
|
Maroc
1995
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
56,0%
88,7%
|
44,0%
11,3%
|
Niger
1998
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
34,8%
51,9%
|
65,2%
48,1%
|
Rwanda
2000
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
30,6%
49,8%
|
69,4%
50,2%
|
Ghana
1998
|
1-3 visites
4 visites ou plus
|
21,1%
58,8%
|
78,9%
41,2%
|
Tableau A2 : Coût de
quelques prestations obstétricales au CNHU55(*) de Cotonou.
Prestations
|
Coût de la prestation56(*)
|
Observation
|
Consultations prénatales ou
Gynécologiques
|
2 400 FCFA ou 3000 FCFA57(*)
|
----
|
Echographie obstétricale ou gynécologique
|
6 000 FCFA
|
----
|
Hospitalisation en néonatologie
|
3 600 FCFA par jour
|
Seuls les nouveaux-nés de moins de 2h de vie en
Bénéficient
|
Accouchement normal
|
4 500 FCFA
|
Coût majoré des frais
d'hospitalisation
|
Accouchement dirigé par perfusion
D'ocytocique
|
11 000 FCFA
|
Coût majoré des frais
d'hospitalisation
|
Curetage
|
31 500
|
Coût majoré des frais
d'hospitalisation
|
Hospitalisation pour soins obstétricaux
|
3 500 à 12 000 FCFA
|
Variable selon la catégorie et la durée du
séjour
|
Césarienne
|
94 500 FCFA
|
Variable selon la catégorie et la durée du
séjour
|
Source : Ministère de la Santé Publique
(2001) ; CNHU de Cotonou.
Figure A1 : Carte administrative du Bénin
après le nouveau découpage.
Légende de la carte.
ALIBORI
Karimama Malanville Banikoara Kandi Segbana Gogounou
|
ATACORA
Bukoumbé Cobli Kouandé Kérou Matéri Natitingou Pehunco Tanguieta Toucountouna
|
ATLANTIQUE
Abomey-Calavi Allada Zè Kpomassè Ouidah So-Ava Toffo Tori-Bossito
|
BORGOU
Bembèrèkè Chaourou Kalalé Ndali Nikki Parakou Perere Sinendé
|
COLLINES
Banté Dassa-Zoumè Glazoué Ouèssè Savalou Savè
|
|
COUFFO
Aplahoué Klouékanmè Lalo Toviklin Djakotomey Dogbo
|
DONGA
Bassila Copargo Djougou Ouaké
|
LITTORAL
Cotonou
|
MONO
Athiémé Bopa Comè Grand-Popo Houeyogbe Lokossa
|
OUÉMÉ
Adjara Adjohoun Aguegue Akpro-Misserete Avrankou Bonou Dangbo Porto-Novo Sèmè-Kpodji
|
PLATEAU
Adja-Ouèrè Ifangni Kétou Pobè Sakété
|
ZOU
Abomey Agbangnizoun Bohicon Covè Djidja Ouinhi Za-Kpota Zangnanado Zogbodomey
|
Résultats bruts des modèles de la
régression logistique pas à pas effectuée à l'aide
du logiciel STATA.
Modèle M1.
logistic discont age1 age3 etn1 etn2 etn3 etn5 etn6 etn7 etn8
soc1 soc2
Logit estimates Number of obs
= 2773
LR chi2(11)
= 251.04
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -1329.1633 Pseudo R2
= 0.0863
------------------------------------------------------------------------------
discont | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
age1 | .9213068 .108419 -0.70 0.486
.7315353 1.160308
age3 | 1.052894 .1241888 0.44 0.662
.8355752 1.326734
etn1 | 2.633413 .357938 7.12 0.000
2.01754 3.437287
etn2 | 2.280928 .3700856 5.08 0.000
1.659595 3.13488
etn3 | 2.989902 .8513866 3.85 0.000
1.711094 5.224443
etn5 | 2.471769 .5314334 4.21 0.000
1.621805 3.767188
etn6 | 6.007163 1.016614 10.59 0.000
4.311392 8.36992
etn7 | 7.189112 1.732198 8.19 0.000
4.483121 11.52843
etn8 | 1.440477 .2690061 1.95 0.051
.9989557 2.077143
soc1 | .3172139 .0715519 -5.09 0.000
.2038695 .4935739
soc2 | .7823262 .0835929 -2.30 0.022
.6345057 .9645843
------------------------------------------------------------------------------
Modèle
M2.
. logistic discont age1 age3 etn1 etn2 etn3 etn5 etn6 etn7 etn8
soc1 soc2 niv2 niv3
Logit estimates Number of obs
= 2469
LR chi2(13)
= 290.57
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -1181.4972 Pseudo R2
= 0.1095
------------------------------------------------------------------------------
discont | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
age1 | .9528623 .1176633 -0.39 0.696
.7480323 1.21378
age3 | 1.05942 .1326095 0.46 0.645
.8289376 1.353988
etn1 | 1.668998 .2598972 3.29 0.001
1.230004 2.264673
etn2 | 1.262592 .23002 1.28 0.201
.8834669 1.804411
etn3 | 1.694301 .5023221 1.78 0.075
.9476071 3.029372
etn5 | 1.440346 .3326667 1.58 0.114
.915948 2.264973
etn6 | 3.298799 .6226831 6.32 0.000
2.278676 4.775613
etn7 | 4.168722 1.077017 5.53 0.000
2.512403 6.916981
etn8 | 1.034363 .2216193 0.16 0.875
.6796682 1.574159
soc1 | .4186041 .1053447 -3.46 0.001
.2556187 .6855108
soc2 | .7776965 .0877855 -2.23 0.026
.6233435 .9702705
niv2 | .3329571 .0711219 -5.15 0.000
.2190614 .5060703
niv3 | .3425898 .0631122 -5.81 0.000
.238762 .491568
------------------------------------------------------------------------------
Modèle M3.
. logistic discont age1 age3 par1 par3 csa2 etn1 etn2 etn3 etn5
etn6 etn7 etn8 soc1 soc2
> niv2 niv3 edf2 edf3
note: par1 dropped due to collinearity
Logit estimates Number of obs
= 1056
LR chi2(17)
= 175.23
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -527.19097 Pseudo R2
= 0.1425
------------------------------------------------------------------------------
discont | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
age1 | 1.077057 .1969003 0.41 0.685
.7527102 1.541167
age3 | 1.007767 .1875012 0.04 0.967
.6998237 1.451213
par3 | 1.252747 .194405 1.45 0.146
.9242118 1.698069
csa2 | .400229 .3121206 -1.17 0.240
.086795 1.845535
etn1 | 1.623117 .3887267 2.02 0.043
1.015061 2.595419
etn2 | 1.563372 .417162 1.67 0.094
.9266849 2.6375
etn3 | 1.845415 .7575285 1.49 0.136
.8254338 4.125776
etn5 | 1.521378 .5324066 1.20 0.230
.7662294 3.020754
etn6 | 4.564763 1.279551 5.42 0.000
2.635224 7.907131
etn7 | 4.913484 1.879433 4.16 0.000
2.32167 10.39869
etn8 | 1.219754 .3986902 0.61 0.543
.6427582 2.314712
soc1 | .8426099 .3063342 -0.47 0.638
.4132082 1.718242
soc2 | 1.007283 .1715967 0.04 0.966
.7213474 1.406562
niv2 | .3315035 .1103639 -3.32 0.001
.1726263 .6366041
niv3 | .3368684 .0953814 -3.84 0.000
.193397 .5867738
edf2 | .8254609 .1902175 -0.83 0.405
.5254694 1.296718
edf3 | .1161831 .0853657 -2.93 0.003
.0275246 .4904162
------------------------------------------------------------------------------
Modèle M4.
. logistic discont age1 age3 par1 par3 csa2 etn1 etn2 etn3 etn5
etn6 etn7 etn8 soc1 soc
> 2 niv2 niv3 edf2 edf3 res1 dep1 dep3 dep4 dep5 dep6
note: par1 dropped due to collinearity
Logit estimates Number of obs
= 1027
LR chi2(23)
= 202.17
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -498.62518 Pseudo R2
= 0.1686
------------------------------------------------------------------------------
discont | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
age1 | 1.05825 .200161 0.30 0.765
.7304472 1.533159
age3 | 1.062714 .2035748 0.32 0.751
.7300614 1.546941
par3 | 1.217392 .1942325 1.23 0.218
.8904774 1.664324
csa2 | .4214026 .3449747 -1.06 0.291
.0846982 2.096622
etn1 | 1.796973 .872167 1.21 0.227
.6940775 4.65238
etn2 | 3.361573 1.949392 2.09 0.037
1.078765 10.4751
etn3 | 3.755177 2.44835 2.03 0.042
1.046292 13.47746
etn5 | 1.477096 .923736 0.62 0.533
.4336009 5.031845
etn6 | 5.175987 3.054133 2.79 0.005
1.628301 16.45324
etn7 | 6.880754 4.136621 3.21 0.001
2.117896 22.35463
etn8 | 1.430411 .5242529 0.98 0.329
.6974152 2.9338
soc1 | 1.092661 .4284246 0.23 0.821
.5066818 2.356327
soc2 | 1.355901 .2544406 1.62 0.105
.9386342 1.958662
niv2 | .6406438 .2500543 -1.14 0.254
.298111 1.37675
niv3 | 1.318972 1.214961 0.30 0.764
.216849 8.022568
edf2 | .9729783 .2382013 -0.11 0.911
.6021641 1.572141
edf3 | .1481191 .1106516 -2.56 0.011
.0342551 .6404669
res1 | .4650722 .1092147 -3.26 0.001
.2935144 .7369047
dep1 | 4.959769 4.907278 1.62 0.106
.7132938 34.48692
dep3 | 2.074414 2.057837 0.74 0.462
.2968219 14.49756
dep4 | 3.994908 3.692296 1.50 0.134
.6528046 24.44727
dep5 | .7927037 .6416843 -0.29 0.774
.1622084 3.873901
dep6 | 3.797185 3.254416 1.56 0.120
.7078331 20.37008
------------------------------------------------------------------------------
Modèle M5 (modèle saturé pour
l'ensemble des femmes58(*)).
logistic discont age1 age3 par1 par3 csa2 etn1 etn2 etn3 etn5
etn6 etn7 etn8 soc1 soc
> 2 niv2 niv3 edf2 edf3 res1 dtc1 dtc2 dtc3 qlt2 qlt3 qlt4
note: par1 dropped due to collinearity
Logit estimates Number of obs
= 700
LR chi2(24)
= 182.15
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -306.89215 Pseudo R2
= 0.2289
------------------------------------------------------------------------------
discont | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
age1 | .9374316 .2328926 -0.26 0.795
.5760626 1.52549
age3 | .748347 .1816971 -1.19 0.232
.4649787 1.204406
par3 | 1.498585 .311028 1.95 0.051
.9977376 2.250849
csa2 | .5629685 .5235963 -0.62 0.537
.0909521 3.484619
etn1 | 2.086173 .6301534 2.43 0.015
1.154077 3.771081
etn2 | 3.062983 1.040261 3.30 0.001
1.574188 5.959812
etn3 | 1.249187 .7441366 0.37 0.709
.3886597 4.014999
etn5 | 2.442981 1.362944 1.60 0.109
.8185271 7.291337
etn6 | 6.299286 2.586821 4.48 0.000
2.816715 14.08769
etn7 | 8.161894 4.077031 4.20 0.000
3.066187 21.72618
etn8 | 1.196794 .5288191 0.41 0.684
.50339 2.845338
soc1 | .6623595 .3873383 -0.70 0.481
.2105346 2.083839
soc2 | 1.498595 .3688552 1.64 0.100
.9250705 2.427694
niv2 | .2427483 .2587597 -1.33 0.184
.0300477 1.96111
niv3 | .4382437 .1735833 -2.08 0.037
.2016344 .952504
edf2 | .8268681 .2584535 -0.61 0.543
.448102 1.525793
edf3 | .0800447 .083906 -2.41 0.016
.0102581 .6245915
res1 | .9561897 .3211293 -0.13 0.894
.4950787 1.846774
dtc1 | .1058559 .0718692 -3.31 0.001
.0279772 .4005211
dtc2 | .2112793 .1034404 -3.18 0.001
.0809313 .551566
dtc3 | .6719885 .1740214 -1.54 0.125
.4045113 1.116331
qlt2 | .8847337 .2218359 -0.49 0.625
.5412332 1.446241
qlt3 | .91257 .2412671 -0.35 0.729
.5435303 1.532176
qlt4 | .2021847 .121381 -2.66 0.008
.062335 .6557896
------------------------------------------------------------------------------
Modèle M6 (modèle saturé pour les
femmes résidant en milieu urbain).
. logistic discont age1 age3 par1 par3 etn1 etn2 etn3 etn5 etn6
etn7 etn8 soc1 soc2 niv2
> niv3 csa2 dtc1 dtc2 dtc3 qlt2 qlt3 qlt4 edf2 edf3
note: csa2~=0 predicts failure perfectly
csa2 dropped and 11 obs not used
note: par1 dropped due to collinearity
Logit estimates Number of obs
= 205
LR chi2(22)
= 71.96
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -47.581609 Pseudo R2
= 0.4306
------------------------------------------------------------------------------
discont | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
age1 | 2.232302 1.784347 1.00 0.315
.465974 10.6941
age3 | .3442274 .2433446 -1.51 0.131
.0861203 1.375895
par3 | 8.169756 5.515144 3.11 0.002
2.175655 30.67809
etn1 | 6.644601 9.163562 1.37 0.170
.4452232 99.16537
etn2 | 21.03393 27.88485 2.30 0.022
1.564861 282.7256
etn3 | 7.372016 11.18247 1.32 0.188
.3770642 144.1309
etn5 | 7.146315 10.9439 1.28 0.199
.3552617 143.7526
etn6 | 41.11791 64.90243 2.35 0.019
1.864038 907.0001
etn7 | 100.7059 205.1418 2.26 0.024
1.858342 5457.384
etn8 | 8.967693 10.44032 1.88 0.060
.9155874 87.8338
soc1 | .7036019 1.033795 -0.24 0.811
.0395062 12.53108
soc2 | .7965762 .5441858 -0.33 0.739
.2087969 3.039
niv2 | 2.973981 4.717584 0.69 0.492
.1327667 66.61734
niv3 | 6.60902 9.111279 1.37 0.171
.4432613 98.54041
dtc1 | .0431352 .056375 -2.41 0.016
.0033294 .5588564
dtc2 | .0418986 .0547999 -2.43 0.015
.0032277 .5438763
dtc3 | .4685596 .5070682 -0.70 0.484
.0561833 3.907711
qlt2 | .8580417 .7549119 -0.17 0.862
.1529729 4.812849
qlt3 | .9734129 .7966954 -0.03 0.974
.195716 4.841366
qlt4 | .4499276 .7409732 -0.48 0.628
.017837 11.34913
edf2 | .0920867 .1070082 -2.05 0.040
.0094421 .8981006
edf3 | .2434113 .3193608 -1.08 0.281
.0186014 3.185188
------------------------------------------------------------------------------
Modèle M7 (modèle saturé pour les
femmes résidant en milieu rural).
logistic discont age1 age3 par1 par3 etn1 etn2 etn3 etn5 etn6
etn7 etn8 soc1 soc2 niv2
> niv3 csa2 dtc1 dtc2 dtc3 qlt2 qlt3 qlt4 edf2 edf3
note: niv2~=0 predicts failure perfectly
niv2 dropped and 7 obs not used
note: dtc1~=0 predicts failure perfectly
dtc1 dropped and 33 obs not used
note: edf3~=0 predicts failure perfectly
edf3 dropped and 15 obs not used
note: par1 dropped due to collinearity
Logit estimates Number of obs
= 429
LR chi2(20)
= 84.61
Prob > chi2
= 0.0000
Log likelihood = -235.35521 Pseudo R2
= 0.1524
------------------------------------------------------------------------------
discont | Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
age1 | .8521904 .2372958 -0.57 0.566
.4937603 1.470812
age3 | .7742863 .2170716 -0.91 0.362
.446958 1.341332
par3 | 1.198433 .2806304 0.77 0.440
.7573432 1.896422
etn1 | 1.968592 .6337412 2.10 0.035
1.047446 3.699812
etn2 | 3.004073 1.157136 2.86 0.004
1.412008 6.391223
etn3 | .9258424 .6938842 -0.10 0.918
.2131049 4.022358
etn5 | 3.661227 2.805705 1.69 0.090
.8153162 16.44096
etn6 | 5.499031 2.424 3.87 0.000
2.31778 13.04668
etn7 | 7.975528 4.385235 3.78 0.000
2.714801 23.43047
etn8 | .4911219 .3067946 -1.14 0.255
.1443643 1.670779
soc1 | .5655426 .3844178 -0.84 0.402
.1492368 2.143161
soc2 | 1.767368 .4981577 2.02 0.043
1.017194 3.07079
niv3 | .3002122 .1333114 -2.71 0.007
.1257321 .7168205
csa2 | .6185107 .6447835 -0.46 0.645
.0801657 4.772057
dtc2 | .8288373 .5133235 -0.30 0.762
.2462039 2.790254
dtc3 | .5839143 .1732744 -1.81 0.070
.3264061 1.044576
qlt2 | .9806782 .2730986 -0.07 0.944
.5681781 1.692655
qlt3 | .9056905 .2756043 -0.33 0.745
.4988347 1.644383
qlt4 | .109575 .0874278 -2.77 0.006
.0229379 .5234425
edf2 | 1.425616 .5220625 0.97 0.333
.6954911 2.922226
------------------------------------------------------------------------------.
******************************************
* *
* B I B L I O T H E Q U E A D D A D *
* *
* MICRO (VERSION 89.1) *
* *
* 17/09/89 *
* 06-23-04 15:13:38 *
******************************************
A D D A D - 89 -
ANALYSE DES CORRESPONDANCES (ANCORR)
D'APRES : YAGOLNITZER ET TABET
INS. 1 - TITRE : CONSTRUCTION DE L'INDICATEUR
COMBINÉ DE NIVEAU DE VIE.
INS. 2 - PARAM (PARAMETRES GENERAUX) :
NI,NJ,NF,NI2,NJ2,LECIJ,STFI,STFJ
PARAM NI=6219 NI2=0 NJ=45 NJ2=0 NF=3 LECIJ=1
STFI=1 STFJ=1;
INS. 3 - OPTIONS : IOUT,IMPVP,IMPFI,IMPFJ,NGR
OPTIONS IOUT=0 IMPVP=1 IMPFI=0 IMPFJ=1 NGR=3;
INS. 5 - GRAPHE (NGR DEMANDES DE GRAPHIQUES) :
X,Y,GI,GJ,NCHAR,OPT,NPAGE,CADRE
GRAPHE X=1 Y=2 GI=0 GJ=1;
GRAPHE X=1 Y=3 GI=0 GJ=1;
GRAPHE X=2 Y=3 GI=0 GJ=1;
INS. 6 - LISTE (LECTURE DU TABLEAU DES DONNEES - A,F) :
LISTE IDEN(1,1)
TLV1(2,1) TLV2(3,1) FRI1(4,1) FRI2(5,1)
MTO1(6,1) MTO2(7,1)
CAR1(8,1) CAR2(9,1) PHO1(10,1) PHO2(11,1)
SOL1(12,1) SOL2(13,1) SOL3(14,1) SOL4(15,1)
EAU1(16,1) EAU2(17,1)
EAU3(18,1) EAU4(19,1) EAU5(20,1) EAU6(21,1)
EAU7(22,1) EAU8(23,1)
TOI1(24,1) TOI2(25,1) TOI3(26,1) TOI4(27,1)
ACF1(28,1) ACF2(29,1)
ACF3(30,1) ACF4(31,1) ACF5(32,1) ACF6(33,1)
ACF7(34,1) ACF8(35,1)
ACC1(36,1) ACC2(37,1) ACC3(38,1) ACC4(39,1)
ACC5(40,1) ACC6(41,1)
NIV1(42,1) NIV2(43,1) NIV3(44,1) NIV4(45,1)
NIV5(46,1);
LES POIDS DES LIGNES ET DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 **
-2
------------------------------------------------------------------------------
NOMJ(J)! TLV1 TLV2 FRI1 FRI2 MTO1 MTO2 CAR1 CAR2 PHO1
PHO2 SOL1
------------------------------------------------------------------------------
PJ(J) ! 48 12 55 5 40 20 56 4 57
3 22 647
------------------------------------------------------------------------------
LES POIDS DES LIGNES ET DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 **
-2
------------------------------------------------------------------------------
NOMJ(J)! SOL2 SOL3 SOL4 EAU1 EAU2 EAU3 EAU4 EAU5 EAU6
EAU7 EAU8
------------------------------------------------------------------------------
PJ(J) ! 1 1 36 8 12 8 7 3 13
6 3 647
------------------------------------------------------------------------------
LES POIDS DES LIGNES ET DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 **
-2
------------------------------------------------------------------------------
NOMJ(J)! TOI1 TOI2 TOI3 TOI4 ACF1 ACF2 ACF3 ACF4 ACF5
ACF6 ACF7
------------------------------------------------------------------------------
PJ(J) ! 2 10 10 39 11 1 0 25 18
0 2 647
------------------------------------------------------------------------------
LES POIDS DES LIGNES ET DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 **
-2
------------------------------------------------------------------------------
NOMJ(J)! ACF8 ACC1 ACC2 ACC3 ACC4 ACC5 ACC6 NIV1 NIV2
NIV3 NIV4
------------------------------------------------------------------------------
PJ(J) ! 5 4 1 3 26 1 13 14 12
11 11 647
------------------------------------------------------------------------------
LES POIDS DES LIGNES ET DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 **
-2
------------------
NOMJ(J)! NIV5
------------------
PJ(J) ! 12 647
------------------
1
TABLEAU DES VALEURS PROPRES ET DES VECTEURS PROPRES
---------------------------------------------------------------------
NUMERO ! VAL PROPRE 1 ! VAL PROPRE 2 ! VAL PROPRE 3 ! VAL
PROPRE 4 !
---------------------------------------------------------------------
! 1.00001 ! .49180 ! .23957 !
.14042 !
---------------------------------------------------------------------
OBJET 1! -.27175 ! .15099 ! -.00797 !
.03566 !
OBJET 2! -.13786 ! -.30990 ! .02214 !
-.07938 !
OBJET 3! -.29192 ! .08182 ! -.05260 !
-.01022 !
OBJET 4! -.08714 ! -.29215 ! .18664 !
.01984 !
OBJET 5! -.24993 ! .10473 ! .05779 !
-.11955 !
OBJET 6! -.17459 ! -.15922 ! -.07835 !
.16714 !
OBJET 7! -.29468 ! .05653 ! -.04127 !
-.03658 !
OBJET 8! -.07766 ! -.23605 ! .16569 !
.12657 !
OBJET 9! -.29618 ! .05990 ! -.05172 !
-.02601 !
OBJET 10! -.07155 ! -.27129 ! .22683 !
.09062 !
OBJET 11! -.18596 ! .19073 ! .25213 !
-.18573 !
OBJET 12! -.03689 ! .03245 ! .02638 !
.08826 !
OBJET 13! -.04106 ! -.18134 ! .24267 !
.13856 !
OBJET 14! -.23520 ! -.12921 ! -.24405 !
.10315 !
OBJET 15! -.10813 ! -.29247 ! .13373 !
-.06354 !
OBJET 16! -.13753 ! -.08465 ! -.25753 !
-.12150 !
OBJET 17! -.10798 ! .06376 ! .00409 !
.10157 !
OBJET 18! -.10690 ! .07926 ! .06534 !
.00848 !
OBJET 19! -.07079 ! .02770 ! -.02028 !
.26611 !
OBJET 20! -.14037 ! .08103 ! .01403 !
-.03891 !
OBJET 21! -.09389 ! .10230 ! .17587 !
-.18289 !
OBJET 22! -.06766 ! .03933 ! -.04481 !
.22610 !
OBJET 23! -.05217 ! -.22767 ! .28622 !
.18273 !
OBJET 24! -.12178 ! -.19102 ! -.10776 !
-.25985 !
OBJET 25! -.12146 ! -.08458 ! -.24043 !
-.05757 !
OBJET 26! -.24506 ! .17980 ! .11656 !
.11664 !
OBJET 27! -.13131 ! -.10986 ! -.00980 !
-.41937 !
OBJET 28! -.03731 ! -.09809 ! .03079 !
.05884 !
OBJET 29! -.02638 ! -.08122 ! .05293 !
.05691 !
OBJET 30! -.19663 ! -.00506 ! -.16501 !
.12364 !
OBJET 31! -.16526 ! .16434 ! .21513 !
.07124 !
OBJET 32! -.02696 ! -.09523 ! .11214 !
.09669 !
OBJET 33! -.04880 ! -.05766 ! -.07622 !
-.06463 !
OBJET 34! -.08562 ! -.03341 ! -.08268 !
.03760 !
OBJET 35! -.07472 ! -.11790 ! -.04690 !
-.01265 !
OBJET 36! -.02943 ! -.04539 ! -.01083 !
.07165 !
OBJET 37! -.06353 ! -.05966 ! -.04366 !
-.00356 !
OBJET 38! -.20198 ! .17949 ! .18671 !
.07721 !
OBJET 39! -.03604 ! -.01897 ! -.02933 !
-.03534 !
OBJET 40! -.14157 ! -.02973 ! -.23067 !
.03645 !
OBJET 41! -.14508 ! .17244 ! .27917 !
-.31233 !
OBJET 42! -.13560 ! .11062 ! .05376 !
.15065 !
OBJET 43! -.12761 ! .05569 ! -.10534 !
.41466 !
OBJET 44! -.12912 ! -.03605 ! -.32902 !
-.09848 !
OBJET 45! -.13347 ! -.33361 ! .05914 !
-.11754 !
1
LES VALEURS PROPRES VAL(1)= 1.00001
------------------------------------------------------------------------------
!NUM ! VAL PROPRE ! POURC.! CUMUL !VARIAT.!*! HISTOGRAMME DES
VALEURS PROPRES
------------------------------------------------------------------------------
! 2 ! .49180 ! 14.382!
14.382!*******!*!***************!***************!
! 3 ! .23957 ! 7.006! 21.388! 7.376!*!***************!
! 4 ! .14042 ! 4.106! 25.494! 2.899!*!*********
! 5 ! .13633 ! 3.987! 29.481! .120!*!********
! 6 ! .13030 ! 3.810! 33.291! .176!*!********
! 7 ! .12026 ! 3.517! 36.808! .294!*!*******
! 8 ! .11523 ! 3.370! 40.178! .147!*!*******
! 9 ! .11321 ! 3.311! 43.489! .059!*!*******
! 10 ! .11184 ! 3.270! 46.759! .040!*!*******
! 11 ! .11009 ! 3.219! 49.978! .051!*!*******
! 12 ! .10391 ! 3.039! 53.017! .181!*!******
! 13 ! .10079 ! 2.947! 55.964! .091!*!******
! 14 ! .09930 ! 2.904! 58.868! .043!*!******
! 15 ! .09812 ! 2.870! 61.738! .034!*!******
! 16 ! .09739 ! 2.848! 64.586! .021!*!******
! 17 ! .09389 ! 2.746! 67.332! .102!*!******
! 18 ! .09295 ! 2.718! 70.050! .028!*!******
! 19 ! .09157 ! 2.678! 72.728! .040!*!******
! 20 ! .09080 ! 2.655! 75.383! .023!*!******
! 21 ! .08528 ! 2.494! 77.877! .162!*!*****
! 22 ! .08154 ! 2.385! 80.262! .109!*!*****
! 23 ! .07710 ! 2.255! 82.516! .130!*!*****
! 24 ! .07056 ! 2.063! 84.579! .191!*!****
! 25 ! .06586 ! 1.926! 86.506! .137!*!****
! 26 ! .06171 ! 1.805! 88.310! .121!*!****
! 27 ! .05952 ! 1.740! 90.051! .064!*!****
! 28 ! .05800 ! 1.696! 91.747! .044!*!****
! 29 ! .05212 ! 1.524! 93.271! .172!*!***
! 30 ! .04507 ! 1.318! 94.589! .206!*!***
! 31 ! .04445 ! 1.300! 95.889! .018!*!***
! 32 ! .03738 ! 1.093! 96.982! .207!*!**
! 33 ! .03286 ! .961! 97.943! .132!*!**
! 34 ! .02749 ! .804! 98.747! .157!*!**
! 35 ! .02122 ! .621! 99.368! .183!*!*
! 36 ! .01025 ! .300! 99.667! .321!*!*
! 37 ! .00530 ! .155! 99.822! .145!*!
! 38 ! .00281 ! .082! 99.904! .073!*!
! 39 ! .00118 ! .035! 99.939! .048!*!
! 40 ! .00109 ! .032! 99.971! .003!*!
! 41 ! .00057 ! .017! 99.988! .015!*!
! 42 ! .00033 ! .010! 99.997! .007!*!
! 43 ! .00006 ! .002! 99.999! .008!*!
! 44 ! .00003 ! .001!100.000! .001!*!
! 45 ! .00001 ! .000!100.000! .001!*!
1---------------------------------------------------------------------
! J1 ! QLT POID INR! 1#F COR CTR! 2#F COR CTR! 3#F COR
CTR!
---------------------------------------------------------------------
1!TLV1! 585 74 6! 390 575 23! -14 1 0! 49 9
1!
2!TLV2! 630 19 22!-1576 617 96! 79 2 0! -216 12
6!
3!FRI1! 477 85 2! 197 395 7! -88 80 3! -13 2
0!
4!FRI2! 566 8 26!-2351 472 85! 1048 94 35! 85 1
0!
5!MTO1! 262 62 9! 294 172 11! 113 26 3! -179 64
14!
6!MTO2! 280 30 19! -640 195 25! -220 23 6! 359 61
28!
7!CAR1! 313 87 2! 135 227 3! -69 59 2! -47 27
1!
8!CAR2! 403 6 26!-2132 305 56! 1044 73 27! 611 25
16!
9!PHO1! 424 88 2! 142 299 4! -85 109 3! -33 16
1!
10!PHO2! 541 5 27!-2659 394 74! 1552 134 51! 475 13
8!
11!SOL1! 644 35 17! 719 304 36! 664 259 64! -374 82
34!
12!SOL2! 20 1 26! 617 6 1! 350 2 1! 897 12
8!
13!SOL3! 347 2 28!-3097 170 33! 2893 148 59! 1265 28
19!
14!SOL4! 617 55 11! -385 211 17! -508 367 60! 164 38
11!
15!EAU1! 556 12 25!-1897 499 86! 605 51 18! -220 7
4!
16!EAU2! 285 19 22! -432 47 7! -917 210 66! -331 27
15!
17!EAU3! 42 12 24! 414 25 4! 19 0 0! 352 18
10!
18!EAU4! 50 11 24! 520 38 6! 299 13 4! 30 0
0!
19!EAU5! 118 5 26! 274 4 1! -140 1 0! 1409 113
71!
20!EAU6! 48 20 21! 405 44 7! 49 1 0! -104 3
2!
21!EAU7! 206 9 25! 764 61 10! 917 88 31! -730 56
33!
22!EAU8! 95 5 26! 408 9 2! -324 5 2! 1252 81
51!
23!TOI1! 527 3 28!-3060 270 52! 2685 208 82! 1312 50
33!
24!TOI2! 376 15 23!-1100 223 36! -433 35 12! -800 118
68!
25!TOI3! 225 15 23! -488 44 7! -969 175 58! -178 6
3!
26!TOI4! 635 60 10! 515 479 32! 233 98 14! 178 58
14!
27!ACF1! 256 17 35! -587 50 12! -37 0 0!-1197 206
176!
28!ACF2! 51 1 31!-1844 44 10! 404 2 1! 591 5
3!
29!ACF3! 43 1 30!-2159 32 7! 982 7 3! 808 4
3!
30!ACF4! 123 39 21! -18 0 0! -411 93 27! 236 31
15!
31!ACF5! 347 27 21! 697 184 27! 637 153 46! 162 10
5!
32!ACF6! 89 1 29!-2477 45 9! 2036 31 13! 1344 13
9!
33!ACF7! 34 2 32! -829 15 3! -764 13 6! -496 5
4!
34!ACF8! 22 7 31! -274 5 1! -473 15 7! 165 2
1!
35!ACC1! 69 6 31!-1107 64 14! -307 5 2! -63 0
0!
36!ACC2! 18 1 28!-1082 10 2! -180 0 0! 912 7
5!
37!ACC3! 23 4 28! -659 18 4! -336 5 2! -21 0
0!
38!ACC4! 420 41 17! 623 266 32! 452 140 35! 143 14
6!
39!ACC5! 6 1 29! -369 2 0! -398 2 1! -367 2
1!
40!ACC6! 153 20 26! -147 5 1! -797 145 53! 96 2
1!
41!NIV1! 661 21 21! 834 206 30! 942 263 78! -807 193
98!
42!NIV2! 134 18 22! 572 81 12! 194 9 3! 416 43
23!
43!NIV3! 371 16 22! 306 20 3! -404 35 11! 1218 316
172!
44!NIV4! 363 17 23! -196 8 1!-1247 337 108! -286 18
10!
45!NIV5! 743 18 23!-1753 707 111! 217 11 3! -330 25
14!
---------------------------------------------------------------------
! ! 1000! 1000! 1000!
1000!
---------------------------------------------------------------------
1AXE HORIZONTAL( 1)--AXE VERTICAL( 2)--TITRE:CARACTERISATION DES
FEMMES MARIEES
NOMBRE DE POINTS : 45
==ECHELLE : 4 CARACTERE(S) = .218 1 LIGNE = .091
SOL3----------------------------------------------------+---------------+ 0
01
! !
! 0 01
TOI1 !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! ACF6 !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! PHO2 !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! FRI2CAR2 !
! 0 01
! ACF3 !
EAU7! 1 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
SOL1! 1 01
! EAU1 !
! 0 01
! !
ACC4! 0 01
! ACF2 !
SOL2! 0 01
! !
EAU4 ! 0 01
! NIV5 !
TOI4 ! 1 01
! TLV2 ! MTO1
! 0 01
+-------------------------------------------------------+---TLV1EAU3----+ 1
01
! ACF1 CAR1FRI1
! 1 01
! ACC2 ! EAU5
! 0 01
! MTO2 !
! 0 01
! ACC1 ACC3 !
EAU8 ! 0 01
! TOI2 ACF8 ACF4NIV3
! 1 01
! SOL4 !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! ACF7 ACC6!
! 0 01
! EAU2 !
! 0 01
! TOI3 !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! NIV4!
! 0 01
+-------------------------------------------------------+---------------+ 0
01
NOMBRE DE POINTS SUPERPOSES : 6
NIV1(EAU7) ACF5(SOL1) NIV2(TOI4) EAU6(EAU3) PHO1(CAR1)
ACC5(ACF8)
Dictionnaire des variables utilisées dans l'AFCM pour la
construction de l'indicateur composite de niveau de vie.
Variables et modalités
|
Libellés
|
Source d'approvisionnement en eau
eau1
eau2
eau3
eau4
eau5
eau6
eau7
eau8
Nature du sol
sol1
sol2
sol3
sol4
Possession de voiture
car1
car2
Possession de réfrigérateur
fri1
fri2
Possession de téléphone
pho1
pho2
Possession d'un poste
téléviseur
tlv1
tlv2
Type de toilette
toi1
toi2
toi3
toi4
Activité de la femme
acf1
acf2
acf3
acf4
acf5
acf6
acf7
acf8
Activité du conjoint
acc1
acc2
acc3
acc4
acc5
acc6
Quintiles de niveau de vie
niv1
niv2
niv3
niv4
niv5
|
eau de pluie
rivière/source/cours d'eau
puits non protégé
puits protégé
forage
robinet public
eau courante ailleurs
eau courante dans le logement
terre/sable
bouse, palme, bois, bambou
ciment
carreaux
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
nature
toilette non ventilée
toilette ventilée
toilette avec chasse
ne travaille pas
professions libérales
administration
commerce
agriculture
ménages et domestique
services
travail manuel
professions libérales
administration
commerce
agriculture
services
travail manuel
1er quintile
2è quintile
3è quintile
4è quintile
5è quintile
|
1.3.2 : Explication du
schéma.
Notre schéma conceptuel comporte trois principaux
niveaux :
Au premier niveau nous avons, les facteurs
prédisposants qui incluent ceux qui existaient avant le début de
la grossesse notamment les caractéristiques individuelles, les
caractéristiques du ménage et le modèle culturel que la
femme partage avec les autres membres de la famille ou du ménage dans
lequel elle vit. Notons que notre schéma conceptuel montre bien que le
modèle culturel comme les caractéristiques du ménage
peuvent influencer les caractéristiques individuelles de la femme et vis
versa.
Au second niveau, se trouvent les facteurs facilitants
notamment les caractéristiques de l'environnement institutionnel qui
déterminent la disponibilité, l'accessibilité et la
qualité des soins offerts à la femme.
Le troisième niveau comprend la décision finale,
c'est-à-dire l'utilisation des services obstétricaux à
travers le recours aux soins prénatals, avec pour conséquence
soit la continuité ou la discontinuité des soins
obstétricaux. Tout ceci se déroulant dans un contexte bien
précis.
Il faut préciser cependant que ce modèle
comporte des insuffisances. En effet, ce modèle ne rend pas compte de la
complexité du comportement en matière d'utilisation des services
de santé notamment les interactions entre les différents niveaux
de déterminants. (Zoungrana, 1993)
Tableau 3.5 : Tableau
récapitulatif des variables selon leur position sur le plan
factoriel.
Premier axe factoriel (Horizontal)
|
Deuxième axe factoriel (Vertical)
|
+
|
-
|
+
|
-
|
RES1 SOC1 SOC2
ETN4 ETN8 DEP2 DEP5
DIS1 VIS2
DTC1 DTC2 NIV2 NIV3 QLT1
QLT2 QTL3 QLT4 PAR1 PAR2 AGE1 AGE2 CSA2
EDF2 EDF3
|
RES3 SOC3 ETN1 ETN2 ETN3 ETN5 ETN6 ETN7
DEP1 DEP3 DEP4 DEP6 DIS2
VIS1 DTC3 DTC4 NIV1 PAR3
AGE3 CSA1 EDF1
|
RES2 SOC3 ETN4 ETN8 DEP2
DEP5 DEP6 DIS2 VIS1 DTC1 DTC3 DTC4 NIV1
NIV2 QLT1 QLT2
PAR3 AGE2 AGE3 CSA1 EDF2 EDF3
|
RES1 SOC1 SOC2 ETN1
ETN2 ETN3 ETN5 ETN6 ETN7 DEP1 DEP2 DEP3 DEP4
DIS1 VIS2 DTC2 NIV3 QLT3
QLT4 PAR1 PAR2 AGE1 CSA2 EDF1
|
* 1 Service de
Coopération et d'Action Culturelle.
* 2 The WHO recommends at least
four (4) antenatal visits during pregnancy.
* 3 Un rapport de
mortalité maternelle de 1100 00/000
signifie qu'il est survenu au cours de l'année de
référence, 1100 décès maternels pour 100 000
naissances vivantes.
* 4 Enquête
Démographique et de Santé du Bénin
* 5 Le fait que ces
proportions concernent les naissances des trois dernières années
ayant précédé l'enquête amène à
relativiser ces pourcentages. En effet, si l'on devait considérer
uniquement les dernières naissances ces pourcentages seraient nettement
inférieurs à ceux obtenus actuellement. En effet, dans l'espace
de 3 ou 5 ans, une femme peut avoir deux enfants et il se pourrait qu'elle
effectue des visites pour l'un sans en effectuer pour l'autre.
* 6 Bilan commun de pays
* 7 Recensement
Général de la Population et de l'Habitation (RGPH), 2002.
* 8 Document de
Stratégies de Réduction de la Pauvreté
* 9 Source : Ambassade de
France au Bénin (2002).
* 10 Le CNHU-C, en plus de
son rôle de référence national, assure les fonctions de CHD
pour ce dernier département.
* 11 Source : EDS
Bénin (2001).
* 12 BCB (Bacille Camille et
Guérin), DTCoq (Diphtérie et Coqueluche), VAR (Vaccin contre la
variole).
* 13 Selon la classification
internationale des maladies de l'OMS, il faut 1 médecin pour 10.000
habitants, 1 infirmier pour 5000 habitants et 1 sage-femme pour 5000
habitants.
* 14 Femmes en Age de
Procréer.
* 15 Dont 23 % pour
l'inexistence d'établissements et 20 % pour leur éloignement.
* 16 Le salaire minimum (SMIG)
est de 27 500 FCFA au Bénin.
* 17 Certains devins acceptent
même des paiements en nature à l'aide de vivres, de noix de cola
et même du bétail, ce qui n'est pas le cas de la médecine
moderne.
* 18 Dans la plupart des pays
africains, le budget de la santé est inférieur à de
moitié au pourcentage de 5% du PIB exigé par l'OMS. Par exemple
les dépenses publiques de santé en % du PIB en 2000 sont de 1,8%
au Bénin, 1,0% en Côte d'Ivoire, 2,4% au Kenya et 1,0% au Cameroun
(PNUD, 2003).
* 19 Il est important de
préciser que l'effet de la parité sur le recours aux soins
dépend aussi de certaines caractéristiques individuelles de la
femme notamment celles économiques, culturelles et sociales.
* 20 Selon Beninguisse G. et
Bakass F. (2001) « la direction féminine du ménage
augmente la demande de contraception et la fréquentation des services
obstétricaux ».
* 21 C. Sargent, "Obstetrical
Choice Among Urban Women in Benin", Social Science and Medicine
20:287-292, 1985.
* 22 Ces trois retards
sont : 1-Retard dans la décision de chercher des soins
médicaux ; 2-Retard dans l'arrivée au lieu où sont
délivrés ces soins ; 3-Retard dans la délivrance de
soins au centre médical.
* 23 Centre canadien pour la
Recherche et le Développement International.
* 24 Note : Les traits
en pointillés désignent des relations qui existent, mais qui ne
seront pas éprouvées dans le cadre de cette étude faute de
données appropriées.
* 25 Selon M. Post (1997), les
femmes de la tribu bariba doivent être stoïques en ne demandant pas
de l'aide pendant l'accouchement.
* 26 Notre traduction :
Les femmes ont le plus besoin de soins de qualité pendant
l'accouchement et durant les tous premiers jours du post-partum,
période au cours de laquelle survient environ ¾ des
décès maternels.
* 27 Pour cette
modalité, nous avons distingué deux sous modalités
notamment i) le fait pour une femme d'avoir effectué au moins une CPN
sans atteindre les 4 consultations recommandées par l'OMS et ii) le fait
pour une femme d'avoir effectué au moins les 4 consultations
recommandées.
* 28 Indicateur composite qui
sera construit à partir des caractéristiques
socio-économiques des logements, la possession de certains biens
matériels et de l'activité de la femme et du conjoint.
* 29 Valable surtout en milieu
rural car en milieu rural il existe rarement plus d'un centre de SMI alors
qu'en milieu urbain, le fait qu'il existe souvent plusieurs centres de SMI peut
pousser la femme à choisir de fréquenter un centre autre que
celui le plus proche de son lieu d'habitation peut-être parce que ce
dernier fournit des services obstétricaux de meilleure qualité ou
pour des raisons de convenance personnelles.
* 30 Désigne le fait que
pendant la grossesse du dernier enfant, la femme ait été
informée sur les complications de grossesse et sur l'endroit où
elle peut aller en cas de complications.
* 31 Selon Roger G. et
collaborateurs (1981), on trouve dans l'annuaire démographique des
Nations-Unies 1955 que lorsque l'indice de Whipple 1,75 alors les
données sur l'âge sont qualifiées de très
grossières.
* 32 Le concept de
qualité ci-dussus défini est une appréciation subjective
qui ne découle pas d'une évaluation clinique ou normative (
c'est-à-dire selon les standards en vigueur).
* 33 Les fréquences
concernant la modalité « aucune visite
prénatale », ont été
générées en considérant l'ensemble des
femmes
* 34 L'indicateur composite de
qualité des services a été construit pour les femmes ayant
effectué au moins une CPN. Pour les femmes n'ayant effectué
aucune CPN, la qualité des services est d'office
considérée comme mauvaise.
* 35 La qualité de
services obstétricaux dépend de la qualité de la visite
prénatale car il faut que la femme enceinte effectue normalement ses
visites prénatales avant de pouvoir bénéficier de services
de bonne qualité (nombre adéquat de doses de VAT et certains
tests ou examens indispensables).
* 36 Les commentaires qui
suivent concernent les femmes ayant effectué au moins une consultation
prénatale alors que les précédents concernaient toutes les
femmes.
* 37 Ces deux classes ont des
comportements très voisins si bien qu'on aurait même pu distinguer
deux classes de niveau de vie : faible niveau de vie et niveau de vie
élevé.
* 38 C'est-à-dire
à quelques minutes de marche ou près de leur lieu
d'habitation.
* 39 Le chiffre entre
parenthèses représente la contribution de chaque modalité
au positionnement de l'axe. Les modalités retenues sont celles dont la
contribution est supérieure à la contribution moyenne qui est de
1000/45=22,22 soit 23.
* 40 Moins de 4 visites
prénatales
* 41 Moins de 4 visites
prénatales
* 42 Ces résultats sont
significatifs au seuil de 10% alors que notre seuil de référence
est de 5%.
* 43 La commande LOGISTIC du
logiciel STATA rejette systématiquement toutes les observations se
rapportant à la modalité d'une variable non prise en compte
à cause de sa forte colinéarité soit avec une ou plusieurs
des variables explicatives ou avec une des modalités de la variable
expliquée.
* 44 Nous rappelons que la
discontinuité des soins obstétricaux désigne le fait
qu'une femme ait effectué au moins une CPN et n'ait pas accouché
sous une assistance qualifiée
* 45 Odds ratios ou rapport de
risque=2,1
* 46 Dans certains cas, il
s'agit d'un parent du conjoint ou parfois des deux.
* 47 Bien que depuis quelques
années quelques uns se sont sédentarisés.
* 48 Selon A. Prual (1999),
« ... les bas taux de fréquentation des services de
santé en milieu rural témoignent à la fois des
difficultés d'accès liés à la géographie, de
difficultés d'accès liés à l'environnement social
et culturel et peut-être d'une moindre perception par les femmes rurales
de l'utilité des services offerts par les structures
sanitaires ».
* 49 C'est ce que pense le
commun des villageois et qui parfois s'avère être vrai.
* 50 Ce rejet a
empêché l'utilisation de 33 observations, ce qui pourrait affecter
la nature des résultats obtenus.
* 51 Les études ont
montré la plupart des décès maternels surviennent dans
cette période.
* 52 Moins de 4 visites
prénatales
* 53 Femmes ayant plus de
quatre enfants nés vivants.
* 54 Centre de Recherche pour
le Développement International (Canada).
* 55 Centre National
Hospitalier et Universitaire.
* 56 La plupart des coûts
sont entre autres dispositions régis par le Décret
N° 2000 -164 du 29 mars 2000.
* 57 Le coût de la
consultation est de 2400 FCFA lorsque la prestation est fournie par un
médecin spécialiste ou un assistant et de 3000 FCFA lorsqu'elle
est fournie par un Professeur.
* 58 Nous rappelons qu'il
s'agit des femmes ayant effectué au moins une CPN.