Introduction.
S
elon le groupe multidisciplinaire de la corruption du conseil
de l'Europe, la corruption consiste en une rétribution illicite ou tout
autre comportement à l'égard de personnes investies de
responsabilités dans le secteur public ou privé qui
contreviennent aux devoirs qu'elles ont en vertu de leur statut d'agent de
l'Etat, d'employé du secteur privé, d'agent indépendant ou
d'un autre rapport de cette nature et qui vise à procurer des avantages
indus de quelque nature qu'ils soient, pour eux-mêmes ou pour des
tiers.
Le phénomène gangrène et vérole
tous les secteurs d'activités y compris la santé.
La corruption passive en milieu hospitalier se définit
comme celle qui consiste pour un agent de santé, de prendre l'initiative
unilatéralement pour exiger ou de réclamer un avantage de quelque
nature qu'il soit en contrepartie de sa prestation de soins. Activité
tournée vers l'allègement des souffrances, la guérison et
la restauration de la dignité humaine, le secteur sanitaire est par
essence celui dans lequel la corruption devrait être absente dans la
mesure où elle est incompatible avec le rôle social que doivent
jouer les structures de soins. Malheureusement la corruption tend à y
devenir une norme de conduite souvent sur l'initiative même des
professionnels de santé. Les hôpitaux sont particulièrement
vulnérables. La lutte contre ce fléau requière au
préalable la connaissance des facteurs qui l'explique. C'est dans cette
optique que s'inscrit la présente étude dont le thème
est : « Etude des déterminants de la corruption
passive». Elle aura pour cadre le Centre Hospitalier Régional de
Dedougou (CHR-DDG). Dans son contenu, elle se construit autour des six (06)
chapitres suivants :
- Chapitre I- Problématique.
- Chapitre II- Revue de littérature et
cadre de référence.
- Chapitre III- Méthodologie de
l'étude.
- Chapitre IV- Présentation des
résultats de l'étude.
- Chapitre V- Discussion et synthèse
des résultats.
- Chapitre VI- recommandations.
Chapitre I - Problématique
1.1. Enoncé du problème.
L
a pratique de la corruption représente une menace
très sérieuse qui pèse sur les établissements
hospitaliers, entravant de ce fait l'accès aux soins de
référence par les populations. Le phénomène de la
corruption sévit et tue à travers le monde.
En effet, le rapport mondial 2006 de Transparency
International révèle qu'une très grande fraction des trois
milliards de dollars us dépensés annuellement en services de
santé, est détournée par les pratiques de la fraude et de
la corruption. Aux Etats Unis, le coût des abus dans les hôpitaux
et les services de soins est estimé entre 11,9 et 23,2 milliards de
dollars us par an1(*). En
Europe, les représentants des organisations de soins de santé ont
estimé une perte d'environ 30 milliards d'Euro induite par la fraude et
la corruption2(*).
En Afrique, le problème se pose avec acuité. Il
touche aussi bien les prestations des services de santé, la chaîne
pharmaceutique ainsi que l'administration sanitaire. Selon Doya
Akunyili3(*), la
mortalité imputable à la corruption et à la
contrefaçon des produits pharmaceutiques est élevée au
Nigeria. Mas (2005) et MEDARD (2002) ont relevé les effets
dévastateurs de la corruption dans les hôpitaux en
République Démocratique du Congo et au Cameroun où des
femmes incapables de payer 3000FCFA ou 5000FCFA meurent lors de l'accouchement.
Enfin au Sénégal, une enquête menée par Fall et
Guèye en 2004, atteste que les pratiques de corruption dans les
hôpitaux finissent par se généraliser et se
banaliser4(*).
Le Burkina Faso, selon l'indice de perception de la corruption
2005, se classe 70è sur133 pays concernés. Plus
spécifiquement, le rapport 2004 du Réseau National de Lutte
anti- Corruption (REN-LAC) constate que les services de santé sont des
foyers de transactions diverses. Ils seraient devenus des lieux où se
développent des idées mercantiles.
La corruption dans la région sanitaire de la boucle du
Mouhoun est en nette progression. Selon les investigations du REN- LAC,
seulement 2% des personnes enquêtées trouvent qu'elle est en
régression dans la région et seulement 1% pense qu'elle est
inexistante. La santé dans cette région occupe la 5ème
place parmi les dix secteurs classés en 2005.
Le centre hospitalier régional de Dedougou (CHR-DDG ),
est sans doute atteint par le fléau nonobstant l'inexistence de
données. Il n'est pas exagéré d'affirmer qu'il n'y a pas
de service de santé qui soit épargné des pratiques
corruptrices5(*) . En
outre, notre stage ( 1er avril au 31 mai 2006) au CHR-DDG nous a
permis, grâce à l'observation et au témoignage des agents,
de constater l'existence de consultations directes, vente illicite de
médicaments, détournement de kits, délivrance de fausses
exonérations et d'attestations...
Les conséquences de telles attitudes dans le CHR sont
très préjudiciables. Ce sont entre autres,
l'inégalité d'accès aux soins, la déshumanisation
de la prestation des soins de santé, la dérégulation du
fonctionnement de l'hôpital, la détérioration de la
qualité des soins, la dégradation de la capacité
opérationnelle des services et des plateaux techniques, la
réduction de la mobilisation des ressources propres, l'aggravation de
l'impunité etc.
Tout ceci peut avoir une répercussion négative
sur la mortalité au sein des populations.
Pour juguler le phénomène, le CHR-DDG, en plus
des actions menées au plan national et au sein des ONG, a adopté
une politique de lutte anti-corruption. Elle consiste à la
sensibilisation du personnel, à la mise en place d'un nouveau circuit du
malade pour éviter que les prestataires aient un contact direct avec le
système de paiement et de l'institution d'un tableau de bord de suivi
mensuel des recouvrements par service.
En dépit de ces actions, la corruption connaît
toujours une persistante progression dans les services cliniques. Les causes
pourraient être : le délitement des valeurs morales,
l'impunité, l'ignorance, l'inefficacité du système de
contrôle, le dysfonctionnement de l'administration, la faible motivation
du personnel.
Les enjeux d'une éradication de ce fléau
pourraient être énormes. Les hôpitaux
débarrassés de toute forme de corruption deviendraient plus
performants et joueraient réellement leur fonction sociale en offrant
des prestations de qualité. En plus les gains financiers pourraient
être efficacement affectés dans les investissements hospitaliers,
la motivation et l'amélioration des conditions de travail du
personnel.
Est-on en mesure de mener efficacement la lutte
anti-corruption si on ne cerne pas les tenants et les aboutissants de la
corruption ? C'est dans cette optique que s'inscrit la présente
étude. Mais avant, qu'est ce qui a justifié cette
recherche ?
1.2. Justification de l'étude.
La corruption est une des grandes entraves à
l'accès aux soins par les populations. Mais paradoxalement elle est en
passe de devenir une pratique « normale » dans nos centres
de santé sans que des actions vigoureuses ne soient entreprises pour
l'éradiquer. Même s'il est difficile de le constater, on pourrait
imaginer aisément combien sont ceux là qui ont perdu la vie faute
de n'avoir pas eu un billet pour « motiver » un personnel
de santé ou faute de ne pas connaître une personne influente. En
outre la rareté des études en la matière traduit sans
doute le refus ou la peur de se lancer sur un terrain aussi sensible. Cela est
bien compréhensible à tout égard dans le contexte actuel
des choses. Mais faut-il se rendre complice de cette inaction et de ce
silence ? En décidant de mener cette étude pionnière
à l'ENSP, nous attendons donner le « coup d'envoie »
et ainsi participer à la lutte anti-corruption. Cette lutte passe
nécessairement par la connaissance des facteurs ou déterminants
de la corruption passive qui, selon les conclusions du séminaire
international sur la corruption, représente 90% de la corruption
publique. Nous restons pleinement persuadés que si cette lutte
aboutissait, elle produirait inéluctablement des effets positifs
colossaux en terme d'amélioration de l'accessibilité et de la
qualité des soins et aussi de la mobilisation des ressources propres des
services de santé en général et des hôpitaux en
particulier au sein desquels nous serons appelés à exercer.
1.3. Question de recherche.
Quels sont les déterminants de la corruption passive
au CHR de Dedougou ?
1.4. Hypothèses de recherche.
H1- Le faible niveau des salaires explique la corruption
passive au CHR-DDG.
H2- L'impunité influence significativement la
corruption passive au CHR-DDG.
H3- L'asymétrie d'informations est un facteur
explicatif de la corruption passive au CHR-DDG.
1.5. But de l'étude.
Contribuer à la lutte contre la corruption au
CHR-DDG.
1.6. Objectifs de l'étude.
1.6.1. Objectif
général.
Etudier les déterminants de la corruption passive et de
son incidence sur la qualité des soins.
1.6.2. Objectifs
spécifiques.
- Analyser l'indice de perception de la corruption passive
dans le cadre du CHR-DDG en s'inspirant de celui de TI ;
- Classer les services cliniques du CHR-DDG selon le niveau de
corruption passive.
- Analyser les facteurs déterminant la corruption
passive dans le CHR- DDG,
- Déterminer les incidences de la corruption passive
sur la qualité des prestations des soins de santé,
- Faire des recommandations pour lutter contre la corruption
dans le CHR DDG particulièrement et dans le système de
santé de façon général.
Chapitre II- Revue de la littérature
et
Cadre de référence.
2.1 Revue de la littérature.
L
a revue de la littérature vise à faire
l'état des connaissances dans notre domaine d'étude. Elle se
structure autour de sept (07) points :
2.1.1 Définition de la corruption.
Les contours de la corruption restent flous. Ce qui rend
difficile la définition de celle-ci. Historiquement, le concept de
corruption a été appliqué à la fois aux
comportements politiques et aux attitudes sexuelles ( kassoum KAMBOU,1997). A
l'instar du terme latin « corruptus », le mot corruption
évoque toute une série d'images du mal. Il renvoie aux facteurs
de destructions de ce qui est sain. Le mot a une résonance morale. Parmi
les écrits que nous avons visités, nous avons retenu les
définitions suivantes.
- La première définition est celle
proposée par J.J. Senturia (1931) et qui définit la corruption
comme « le mésusage de la puissance publique à son
profit personnel ».
- Pour TI, est corruption tout abus de pouvoirs publics
à des fins personnelles.
- Le groupe multidisciplinaire de la corruption du conseil de
l'Europe, en juin 1994 a donné une définition plus
large : « la corruption consiste en une rétribution
illicite ou tout autre comportement à l'égard de personnes
investies de responsabilités dans le secteur public ou privé qui
contreviennent aux devoirs qu'elles ont en vertu de leur statut d'agent de
l'Etat, d'employé du secteur privé, d'agent indépendant ou
d'un autre rapport de cette nature et qui vise à procurer des avantages
indus de quelque nature qu'ils soient, pour eux mêmes ou pour des
tiers ».
- Selon Jean yado TOE7(*), la définition de la corruption requière
la prise en compte de trois (03) éléments : Les personnes (
le corrompu et le corrupteur), les choses reçues, demandées ou
offertes et le but recherché (accomplissement d'actes
déterminés ou abstention d'accomplir un acte).
- Aux termes de son article 156, le code pénal
définit la corruption comme : « le fait pour tout
fonctionnaire de l'ordre administratif ou judiciaire, tout militaire ou
assimilé, tout agent ou préposé de l'administration, toute
personne investie d'un mandat électif qui agrée des offres ou des
promesses, qui reçoit des dons ou présents, pour faire un acte de
ses fonctions ou de son emploi, même juste, mais non sujet à
salaire...ou s'abstient de faire un acte qui entre dans l'ordre de ses
devoirs ». A ces personnes s'ajoutent les arbitres ou experts dans
les affaires judiciaires, les médecins, les chirurgiens dentistes, les
sages-femmes, les maïeuticiens et tout autre agent de santé.
Cette définition à l'instar de celle
donnée par TI, à notre avis, souffre d'insuffisances dans la
mesure où elle occulte la corruption dans le secteur privé. En
outre elle ne prend pas en compte certaines pratiques illicites telles que les
extorsions, fraudes, malversations....
Après avoir exploré les définitions de la
littérature relative à la corruption dans sa pluralité, il
sied d'établir sa typologie.
2.1.2 Typologie de la corruption dans les
hôpitaux.
La typologie de la corruption hospitalière peut
s'établir principalement au regard de trois critères :
l'initiateur, l'importance de l'avantage et le secteur de l'activité.
- Selon l'initiateur.
On distinguera ici la corruption passive de la corruption dite
active. La corruption passive est le fait d'exiger ou de demander un avantage.
Elle se traduit à l'hôpital par le fait qu'un praticien exige de
la part de son patient un avantage indu contre sa prestation. L'initiateur est
donc le soignant. Par contre, la corruption active est une situation où
le patient lui-même prend l'initiative d'offrir ou de donner un bien, de
l'argent ou des promesses dans le but de bénéficier d'une
prestation sans que le soignant n'en lui réclame. Il peut en outre
s'agir d'un pourvoire offert après les soins.
- Selon l'importance de l'avantage reçu.
A ce niveau le qualificatif de « petit »
est conféré à un type de corruption engageant de modestes
sommes ou avantages. C'est l'exemple d'un infirmier qui se fait régler
directement le prix d'une consultation pour son propre compte. D'aucuns
qualifient cette forme de « corruption alimentaire ». C'est
la forme la plus fréquemment pratiquée en milieu hospitalier. La
grande corruption concerne des montants élevés. Elle s'observe
généralement lors des passations des marchés publics de
l'hôpital. L'inexistence d'un seuil rend floues les frontières
entre les deux catégories de corruption. A partir de quel montant une
corruption sera dite grande ou petite ?
- Selon le secteur d'activité.
On a la corruption publique et la corruption privée. La
corruption publique au Burkina Faso, est celle généralement
pratiquée dans les hôpitaux ou services de santé publics.
En revanche, on nommera corruption privée celle qui s'observe dans les
cliniques, les cabinets de soins privés, les officines et même
dans le secteur sanitaire traditionnel.
Au demeurant, on notera que d'autres catégorisations
sont utilisées. Nous examinerons à présent le cadre
institutionnel et politique dans lequel s'inscrit la corruption au Burkina
Faso.
2.1.3 Cadre institutionnel en matière de
corruption au Burkina
Faso.
2.1.3.1 Législation en matière de
corruption.
Le texte législatif auquel nous ferons cas est le code
pénal tel qu'il résulte de la loi n°043/96/ADP du 13
novembre 1996. Les dispositions répriment les prises illégales
d'intérêts (art 161 et 162), la concussion (art 155), la
corruption (art 156 à 159), la soustraction et le détournement de
biens publics ( art 154), l'enrichissement illicite ( art 160), le faux et
l'usage de faux (art 250 à 298) et les fraudes aux examens et concours
publics ( art 308 à 312). De multiples dispositions
réglementaires et légales dans des domaines spécifiques
viennent compléter ou préciser le code pénal.
Au-delà du cadre national, le Burkina a signé et
ratifié des conventions à l'échelle internationale.
2.1.3.2 Les conventions en matière de
corruption.
On dénombre principalement trois conventions :
- La convention de l'Unité Africaine sur la
prévention et la lutte contre la corruption ratifiée en mars
2005,
- La convention des Nations Unies contre la corruption,
signée en décembre 2003 mais non encore ratifiée et
- La convention des Nations Unies contre le crime
transnational organisé, ratifiée en mai 2002.
2.1.3.3 Politique nationale de lutte anti-
corruption.
Le Burkina Faso dispose d'une politique nationale de lutte
anti-corruption dont la transcription opérationnelle est confinée
dans un plan quinquennal. Elle s'articule autour de deux grands
points :
- l'état des lieux de la corruption au Burkina Faso
comprenant d'une part les pratiques, les causes et les conséquences du
phénomène, d'autre part, le dispositif de lutte anti-corruption
et ses insuffisances ;
- La proposition de politique nationale de lutte
anti-corruption consacrée aux justifications d'une telle politique,
à sa vision, aux principes généraux, à l'objectif
général ( éradiquer à terme le
phénomène de la corruption avec l'atteinte dans un délai
intermédiaire de cinq ans du niveau de tolérance zéro) et
aux objectifs spécifiques ( affirmer le leadership et la volonté
politique, améliorer la participation citoyenne, renforcer le dispositif
légal et réglementaire, rendre plus efficace l'action de
l'appareil judiciaire, rendre plus efficace et indépendant le
système de contrôle, rendre plus efficace et transparent le
service public et renforcer la coopération internationale en
matière de lutte contre la corruption), au plan d'actions et aux
conditions de succès. On remarquera que le contenu actuel de cette
politique ne trouve pas l'assentiment des partenaires techniques et
financiers.
En s'intéressant
particulièrement à la corruption dans le domaine sanitaire, nous
examinerons dans le paragraphe suivant sa dynamique à la lumière
des rapports annuels du REN LAC .
2.1.4 Evolution de la corruption dans le secteur de
la santé au Burkina Faso.
Le tableau ci dessous retrace la dynamique de la corruption
dans le système de santé de 2000 à 2005 selon les rapports
annuels du REN LAC. Un rang élevé indique un bon état de
corruption. Par exemple en 2000 le secteur sanitaire était celui
où la corruption était moindre comparativement aux neuf autres
secteurs.
Tableau I : Evolution de
l'état de la corruption dans le secteur de la santé parmi 10
secteurs.
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Rang
|
10
|
9
|
5
|
2
|
6
|
5
|
Source : rapport 2005 du REN LAC
2.1.5 Formes de la corruption dans les centres
hospitaliers.
Le rapport mondial de TI fait ressortir cinq (05) types de
corruption :
- Le détournement et le vol de médicaments et de
matériel médical,
- Le trucage des marchés publics par les
autorités d'attribution,
-La corruption qui touche le système de paiement,
- La corruption qui intervient dans les prestations de
soins.
Les formes de corruption susmentionnées ont
été éclatées par le REN LAC dans son rapport 2004
spécialement focalisé sur le secteur de la santé au
Burkina. En effet il s'agit :
- des rackets qui prennent source dans l'intimidation du
patient, de l'urgence du mal et des fausses réclamations.
- des pots de vin des auxiliaires de médecins ;
l'offre de soins étant faible des fils d'attente se créent les
malades pour ne pas trop attendre, soudoient les infirmiers pour bouleverser
l'ordre d'arrivée afin de se faire soigner plus rapidement.
- des ventes de médicaments, certains agents disposent
par-devers eux des médicaments de sources illicites ( camouflage du
reste des kit ou échantillon gratuit). D'autres achètent des
médicaments dans les officines pour les revendre aux malades avec une
marge bénéficiaire.
- de la spéculation sur les lits d'hospitalisation et
des exonérations de frais, le rapport lits d'hospitalisation/ habitant
étant très faible, cela donne lieu à des
spéculations.
- des détournements de malades vers les cliniques
privées,
- de l 'absentéisme du personnel,
- des surfacturations sur des achats de fournitures et les
passations de marchés truqués,
- des détournements et vols de biens
médicaux,
- des rétributions financières autres que les
salaires ou les rétributions sociales.
2.1.6 Vulnérabilité des centres
hospitaliers.
William.D. SAVEDAFF et Karen HUSSMAN8(*) pensent que les hôpitaux
sont très vulnérables à la corruption à cause de
l'incertitude, de l'asymétrie d'informations et des acteurs nombreux et
dispersés qu'ils regorgent. En effet l'incertitude est un
élément essentiel du secteur de la santé qui a de graves
implications de fraudes et de corruption. Comme l'a expliqué KENNETH
Arrow9(*), les incertitudes
( qui tombera malade ? Quand est ce que la maladie frappera ? Quelles
sont les maladies que les gens attraperont ? Quelle est
l'efficacité du traitement ?) rendent difficile la détection
des abus. Le tandem d'auteurs suscité souligne en outre que
l'asymétrie de l'information qui met un malade analphabète en
face d'un médecin mieux informé crée un
déséquilibre informationnel qui favorise la corruption passive.
Enfin ces auteurs constatent que les hôpitaux sont
prédisposés en raison du nombre disparate du personnel et de la
complexité de leurs interactions.
2.1.7 Evaluation de la corruption et de son
incidence sur la qualité des soins.
Depuis 1995, L'ONG TI publie chaque année un
indice de perception de la corruption (IPC) classant les pays
selon le degré de corruption perçu. L'indice est
élaboré à l'aide d'enquêtes réalisées
auprès d'hommes d'affaires, d'analystes de risques et d'universitaires
résidant dans le pays ou à l'étranger.
L'IPC est un indice composite, agrégeant des
données d'enquêtes et d'agences de notation. Le score de 10
indique l'absence de demandes de pots-de-vin et celui de 0 une corruption
systématique.
En s'inspirant du principe de base du calcul de l'IPC, nous
concevrons un indice de perception pondérée de la corruption
(IPPC) que nous décrirons ultérieurement.
- Enquête et sondage.
La première série d'enquêtes diagnostiques
en profondeur sur la gouvernance et la corruption menée auprès
des fonctionnaires des entreprises et des citoyens fut organisée en
Albanie, en Géorgie et en Lettonie en 1988 ( VINOD Thomas et al
2002).
Plus récemment, des versions étendues et
affinées de ces enquêtes ont été
réalisées dans d'autres pays afin d'évaluer certains
aspects plus complexes de la corruption. Au Burkina Faso, tous les organes de
lutte contre la corruption (REN-LAC, CNE, HACLC...) procèdent par des
enquêtes, des entretiens et des sondages d'opinions.
- Méthodes économétriques d'estimation de
l'incidence de la corruption.
Omar AZFAR et Tugral GURGUR ont recueilli des données
en 2000 aux philippines et montré que la corruption nuit à la
prestation des services de santé. Par le biais des régressions
économétriques, ils affirment par exemple qu'une augmentation de
l'écart type de 10% de la corruption réduit le taux
d'immunisation d'environ 10 à 20%, accroît jusqu'à 30% le
temps d'attente dans les hôpitaux et réduit la satisfaction des
usagers de 30%.
On notera avec le rapport TI 2006 qu'aucune étude n'a
permis jusque là à évaluer avec exactitude le montant de
la corruption dans la mesure où elle se pratique sous « les
draps des hôpitaux ».
2.2.Cadre de référence.
Ce cadre de référence est conceptuel et nous a
été inspiré par les rapports TI 2006, REN LAC 2004 et CNE
2003. Sans être exhaustif, il propose sept grandes variables
exogènes qui influencent significativement la variable dépendante
qu'est la corruption en milieu hospitalier.
- Les causes économiques sont celles issues de
l'insatisfaction matérielle et pécuniaire des agents de
santé. Ce sont entre autres les mauvaises conditions de travail dues
à la vétusté du matériel, au bas salaire, à
la pauvreté et à la faiblesse des ristournes et primes
redistribuées.
- La perte de valeurs morales est consécutive à
l'insatisfaction matérielle. Elle se caractérise par la
malhonnêteté, la mauvaise foi, le gain facile, la cupidité
et l'incivisme.
On note que les causes économiques peuvent être
source de la perte des valeurs morales.
- Le dysfonctionnement des hôpitaux se traduit
par l'inorganisation des services, le manque de personnel et
l'insuffisance de communication entre la Direction et les services
cliniques.
- L'asymétrie de l'information : l'ignorance et
l'analphabétisme des malades et accompagnateurs, la non-fluidité
de l'information, l'inefficacité des services d'accueil et de
renseignement, la résignation des patients et l'absence de panneaux
indicateurs sont des éléments constitutifs de l'asymétrie
d'informations.
- L'impunité est le manque de sanctions
qui pourrait se justifier par le faible niveau de contrôle et par
l'inefficacité de l'IGSS, des ordres, des associations et des syndicats
des professionnels de santé.
- Effet d'imitation : la corruption des autorités
centrales, la corruption des autorités hospitalières et la
corruption des autres agents de santé peuvent inciter un agent probe
à pratiquer lui aussi la corruption.
- Relations sociales : En partant de la définition
de TI qui considère la corruption comme un abus d'un pouvoir public
à des fins personnels, nous pensons que le fait de soigner gratuitement
un parent, un ami ou une autre connaissance représente une forme de
corruption en ce sens que même si l'agent ne tire pas
d'intérêt matériel, il reçoit au moins une
satisfaction morale et une appréciation sociale.
Effet d'imitation :
- Corruption des autorités centrales,
- Corruption des autorités hospitalières
- Corruption des autres agents de santé
LA CORRUPTION PASSIVE EN MILIEU
HOSPITALIER
Perte des valeurs morales :
- Malhonnête
- Mauvaise foi
- Gain facile
- Cupidité
- incivisme
Asymétrie de
l'information :
- Ignorance et analphabétisme des malades et
accompagnateurs
- Non-fluidité de l'information
- inefficacité des services d'accueil et de
renseignement
- résignation des patients
- Absence de panneaux indicateurs
Impunité :
- Absence de sanctions
-Faible contrôle des agents
-Inefficacité de l'IGSS
-Inefficacité des ordres, associations et syndicats des
professionnels
Dysfonctionnement des
hôpitaux :
- Inorganisation des services
- Manque de personnel
- Manque de communication entre la Direction et les services
cliniques
Causes économiques :
- Mauvaises conditions de travail
- Bas niveau des salaires
- Pauvreté
- Faiblesse ou inexistence des primes et des ristournes
QUALITE DE LA PRESTATION DES
SOINS :
- Réduction de l'accessibilité financière
aux soins
- Mauvaise qualité des prescriptions,
- Manque de motivation
- Discrimination de l'offre des soins
- Manque d'application dans la dispense des soins.
Relations sociales :
Parents, amis et autres connaissances
Chapitre III- Méthodologie de
l'étude.
3.1 Cadre d'étude.
3.1.1 Quelques statistiques sur le Burkina Faso.
- une superficie de 274 200 km²
- une population estimée à 13.730.258
habitants1(*)0.
- Le taux brut de scolarisation dans l'enseignement de base
est de 40,90% pour l'année 1997-1998.
- Les religions sont dominées par l'islam (52%), le
christianisme (24,3%) et l'animisme (23,3%).
- 45,3 % de la population vit en dessous du seuil absolu
national de pauvreté.
- Le taux brut de natalité est estimé à
46,1/1000;
- Le taux de mortalité générale est de
15,2 /1000
- L'espérance de vie à la naissance de 53,8
ans.
- La morbidité générale de la population
du Burkina Faso est élevée : 15,8% en
1995.
- Le taux de mortalité infantile était de 105,3
pour mille en 1998.
- Le taux de mortalité infanto-juvenile était de
219,1 pour mille.
- La mortalité maternelle était de 484 pour 100
000 naissances vivantes en 1998.
3.1.2 Organisation et fonctionnement du système de
santé 1(*)1
3.1.2.1 Organisation administrative
Sur le plan administratif, le système de santé
comprend trois (3) niveaux :
- Le niveau central qui est organisé autour du Cabinet
du ministre et du Secrétariat général.
- Le niveau intermédiaire qui comprend les Directions
Régionales de la Santé (DRS). Elles ont pour mission de mettre
en oeuvre la politique du gouvernement dans les régions sanitaires.
- Le niveau périphérique qui est
représenté par les districts sanitaires, entités
opérationnelles les plus décentralisées du système
national de santé.
3.1.2.2 Organisation et fonctionnement des structures de
soins
a) Secteur sanitaire public
Les structures publiques de soins sont organisées en
trois niveaux qui assurent des soins primaires, secondaires et tertiaires.
Cette organisation prend une forme pyramidale.
Le premier niveau est constitué par le district
sanitaire qui comprend deux échelons :
- le premier échelon de soins est le Centre de
Santé et de Promotion Sociale (CSPS), structure de base du
système de santé ;
- le deuxième échelon de soins du district est
le Centre Médical avec Antenne chirurgicale (CMA). Il sert de
référence pour les formations sanitaires du district.
Certains districts sanitaires sont centrés sur des CHR.
C'est le cas des six districts de la région sanitaire de la boucle du
Mouhoun.
Le deuxième niveau est représenté par le
Centre Hospitalier Régional (CHR). Il sert de référence et
de recours aux CMA.
Le troisième niveau est constitué par le Centre
Hospitalier Universitaire (CHU) qui est le niveau de référence le
plus élevé pour les soins spécialisés. Il sert
également de cadre de formation des différentes catégories
de personnels et de recherche.
b) Secteur sanitaire privé
A l'exception des dépôts de médicaments
qui peuvent être gérés par des non professionnels du
médicament, l'exploitation des structures sanitaires privées,
surtout à but lucratif, se fait individuellement et est un monopole des
professionnels de la santé au regard des textes en vigueur. A
côté des exploitations individuelles, les associations et les
Organisations Non Gouvernementales (ONG) ouvrent de plus en plus des
établissements sanitaires privés.
c) Secteur sanitaire traditionnel
La médecine et la pharmacopée traditionnelles
ont été reconnues par la loi n° 23/94/ADP du 19/5/94 portant
Code de la Santé Publique.
3.1.3- Présentation générale de la
région sanitaire de le boucle du Mouhoun.1(*)2
3.1.3.1- Données
géographiques
La région sanitaire de la boucle du Mouhoun est
située dans la partie Nord-Ouest du Burkina Faso. Avec une superficie de
34.153 km², elle représente environ 12.45% du territoire national
et est limitée :
- au nord par la région Sanitaire du Nord (
Ouahigouya)
- à l'est par la région sanitaire du Centre-
Ouest ( Koudougou).
- au Sud par les régions sanitaires des Hauts- Bassins
( Bobo-Dioulasso) et du Sud-Ouest (Gaoua).
- A l'Ouest par la république du Mali.
Le climat de la région est de type
soudano-sahélien, les précipitations sont comprises entre 600 et
900 mm par an. La végétation naturelle va de la savane
arborée dans le Sud à la savane arbustive dans le Nord. Les
reliefs s'élèvent rarement au-dessus de 400 m. Ces
élévations se retrouvent surtout à l'Ouest de la
région, le long de la frontière malienne. Le pic de Konkoliko (
Province des Balés) qui constitue le plus haut sommet de la
région culmine à 621 mètres d'altitude.
Sur le plan hydrologique, la région compte quelques
cours d'eau permanents : le Mouhoun, le Sourou et le Voun-hou. Les nappes
souterraines sont relativement fréquentes et abondantes.
3.1.3.2- Données
démographiques
La population totale de la région sanitaire pour
l'année 2005 est estimée à 1 485 207 habitants. La
densité est de 44 habitants au Km². La région connaît
une forte immigration de populations venant essentiellement du plateau mossi (
Yatenga, Passoré, Bam, Boulkiemdé...). La répartition par
district et par tranche d'âge est la suivante :
Tableau II :
Répartition de la population par district et par tranche
d'âge.
Districts Sanitaires
|
Population
Totale
|
0-11 mois (4,21%)
|
0-59 mois
(18,78 %)
|
6-59 mois
(16.61%)
|
FAP
(22,8%)
|
15 ans et plus
( 54,29%)
|
Boromo
|
201017
|
8463
|
37751
|
33389
|
45832
|
109132
|
Dédougou
|
313 787
|
13210
|
58929
|
52120
|
71543
|
170355
|
Nouna
|
288 478
|
12145
|
54176
|
47916
|
65773
|
156615
|
Solenzo
|
282 916
|
11911
|
53132
|
46992
|
64505
|
153595
|
Toma
|
175 755
|
7399
|
33007
|
29193
|
38943
|
92728
|
Tougan
|
223 254
|
9399
|
41927
|
37082
|
50902
|
121204
|
Région
|
1 485 207
|
62527
|
278922
|
246692
|
337498
|
803629
|
Source : plan d'action 2006 du CHR-DDG
3.1.3.3- Données
socio-économiques
L'activité économique est dominée par
l'agriculture et l'élevage. Le sud et l'Ouest de la région sont
réputés pour la production de coton qui génère des
revenus substantiels pour les ménages. En dehors des cultures pluviales
( sorgho, mil, maïs, coton, arachides), on note un développement de
la culture irriguée dans la vallée du Sourou. La pêche et
le commerce sont également pratiqués à un moindre
degré.
3.1.3.4- Données
socioculturelles
Sur le plan ethnolinguistique, la région se
caractérise par une grande diversité. Les ethnies les plus
couramment rencontrées sont : les bobos, les markas, les samos, les
dioulas, les mossis et les peulhs. Le christianisme, l'islam et l'animisme sont
les principales religions pratiquées. Sur le plan culturel, on assiste
à un regain de vitalité dans la région se traduisant par
l'organisation de festivals de masques, danses et luttes traditionnelles. Les
plus importants sont : le LUMASAN ( Luttes et Masques en pays San)
à Toma et le FESTIMA ( Festival des Masques) à Dédougou.
De nombreux tradipraticiens exercent dans la région sans une
collaboration formelle avec les services de santé.
3.1.3.5- Données
administratives.
La région sanitaire de la Boucle du Mouhoun couvre six
(6) districts situés dans six (6) provinces selon le dernier
découpage administratif : Balés, Banwa, Kossi, Mouhoun,
Nayala, Sourou. Depuis le 18 décembre 2004, la région est
administrée par un Gouverneur. Les limites de la région sanitaire
et des districts sanitaires correspondent exactement au découpage
administratif en région et province. L'ensemble de ces provinces se
subdivise en 47 départements, 1 139 villages et 6 communes de plein
exercice comme indiqué dans le tableau ci-dessous.
Tableau III : Le
découpage administratif et sanitaire de la région
Provinces
|
Nombre de Départements
|
Nombre de Villages
|
Nombres de Communes de plein exercice
|
Nombre de Districts
|
Balés
|
10
|
172
|
1
|
1
|
Banwa
|
6
|
212
|
1
|
1
|
Kossi
|
10
|
274
|
1
|
1
|
Mouhoun
|
7
|
188
|
1
|
1
|
Nayala
|
6
|
125
|
1
|
1
|
Sourou
|
8
|
168
|
1
|
1
|
TOTAL
|
47
|
1 139
|
6
|
6
|
Source : plan d'action 2006 du CHR-DDG
3.1.3. 6 - Partenaires intervenant dans le domaine
de la santé.
La DRS bénéficie de l'appui de plusieurs
partenaires pour l'exécution de ses missions.
Tableau IV : Les partenaires
et leurs domaines d'intervention.
PARTENAIRES
|
DOMAINES D'INTERVENTION
|
OBSERVATIONS
|
Etat ( Ministère de la Santé et autres secteurs
ministériels)
|
Tous les domaines
|
|
Projet de Renforcement des Services de Santé
|
Interventions non ciblées
|
Couvre 03 régions du pays dont la nôtre
|
Programme d'Appui au Développement Sanitaire
|
Interventions non ciblées
|
Intervient dans tout le pays
|
Programme Santé sexuelle VIH/SIDA/GTZ
|
Planification Familiale, lutte contre le VIH/SIDA
|
Appui technique.
Phase de consolidation
|
Service Allemand de Développement ( DED)
|
Maintenance biomédicale Gestion financière
|
Appui technique
|
GTZ / IP maintenance
|
Promotion de la maintenance des équipements
biomédicaux
|
Finira en 2005
|
ONG ( Terre des Hommes, AMCTM, PDLO...)
|
- Activités nutritionnelles
- Réalisation d'infrastructures
de santé de base
|
Interviennent dans certains districts
|
Réseau d'Associations
|
PF, lutte contre le VIH/SIDA et la tuberculose
|
|
Communautés religieuses et 06 radios locales
|
Information et éducation des populations
|
Mise à disposition d'heures d'antenne
|
Communauté ( COGES)
|
Mobilisation sociale, Sensibilisation
|
|
PADSEA ( projet d'appui au développement du secteur eau
assainissement)
|
Eau, Hygiène assainissement
|
Démarrage à compter de 2005
|
Source : plan d'action 2006 du CHR-DDG
3.1.4- Présentation du CHR de Dédougou
Implanté dans un périmètre de 698
mètres, le CHR de Dédougou est situé dans ladite ville.
Son aire de responsabilité correspond à celle de la région
sanitaire de la boucle du Mouhoun avec laquelle, il partage alors les
mêmes données socio-démographiques, économiques et
culturelles. Il est le centre de référence des six districts
sanitaires que compte la région. C'est un hôpital de type
pavillonnaire qui compte au 31 décembre 2005, 147 lits.
3.1.4.1 Historique du CHR
Né de la mutation du Centre médical colonial de
Dédougou, les premiers bâtiments du CHR ont été
construits dans les années 1951-1952. Depuis 1982 l'hôpital
connaît des transformations successives qui tendent à lui
faciliter son rôle de centre de référence notamment en
termes d'infrastructures et d'équipements. Ainsi en 1984 le bloc
opératoire a été construit. En 1989 le centre
médical de Dédougou devient Centre Hospitalier régional
(CHR). En 1991, le Kiti n° AN VII 322/FP/SAN-AS du 18 mai 1990
confère au CHR de Dédougou le statut d'Etablissement Public
Administratif (EPA) doté d'une personnalité morale et d'une
autonomie financière et de gestion pour lui permettre de mieux assurer
ses missions. En 2004 ; il est devenu un Etablissement Public de
Santé (EPS).
3.1.4.2 Missions et relations du CHR de
Dédougou
Comme tous les autres centres hospitaliers le CHR de
Dédougou a pour missions :
Ø D'assurer le diagnostic, le traitement et la
surveillance des malades, des blessés, et des femmes enceintes tout en
tenant compte de leurs états psychologiques et socio
économiques,
Ø D'assurer leur hébergement,
Ø De participer de concert avec les autres structures
compétentes, aux actions de formation et de recherche.
Ø De participer également aux activités
de santé publique, notamment aux actions de communication pour le
changement de comportement, de prévention et à toute
activité médico-sociale coordonnée.
Sous la double tutelle technique du Ministère de la
santé et de celui des Finances et du Budget, le CHR de Dédougou
entretient des relations de coopération avec l'hôpital
« EMILE Roux » du Puy-en-Velay de France.
3.1.4.3 Organisation administrative du CHR
Administré par un conseil d'administration qui exerce
une autorité et un contrôle sur l'ensemble de ses organes, le CHR
de Dédougou comprend des services administratifs, médicaux et
médico-techniques, des cadres de concertation et des organes de
consultation.
3.1.4.4 Les ressources humaines.
A la date du 02 mai de l'année 2007 le CHR comptait
170 agents toutes catégories confondues. Ce personnel comprend des
agents publics de l'Etat, des agents provinciaux et des contractuels de
l'hôpital. Il est composé de 56 femmes contre 114 hommes.
L'effectif du personnel soignant est de 131 avec 11 SUS/SUT. Il est
renforcé par des agents de la coopération Sud - Sud dont des
nigérians et des cubains.
3.2. Champ de l'étude.
Notre étude a eu pour champ d'étude, les
services cliniques du CHR-DDG. En clair, la délimitation de
l'étude a concerné les services suivants : La chirurgie, la
radiologie, l'échographie, la maternité, l'ORL, le laboratoire,
la gynécologie, la pédiatrie, les urgences médicales, le
CREN et le service de Médecine hospitalière.
3.3. Type d'étude.
Notre étude est transversale à visée
descriptive. Elle se propose d'identifier et de décrire l'existence de
liens de causalité entre la corruption passive et un certain nombre de
variables exogènes susceptibles de l'expliquer. Elle recueille
également les incidences que la corruption engendre sur la
qualité de la prestation des agents.
3.4.Population d'étude.
Elle se compose :
- Du personnel soignant du CHR des services cliniques.
- Des surveillants d'unité de soins (SUS) et des
surveillants d'unité technique (SUT).
3.5. Critères d'inclusion/ d'exclusion
Sont pris en compte dans notre échantillon le personnel
des services cliniques et techniques c'est à dire donc que les
personnels médical, paramédical et médico-techniques. Les
autres personnels de la direction, de la maintenance, de la cuisine et le
personnel de soutien (chauffeurs, gardiens...) sont exclus donc de
l'étude. Aussi on notera que seules les personnes présentes lors
de l'enquête ont été incluses.
N.B : Nous avons été instruits et soutenus
tout au long de l'étude par un technicien de laboratoire. Nous l'avons
donc automatiquement exclus de l'échantillon.
3.6. Echantillonnage- Echantillon
3.6.1
Echantillonnage.
Nous avons opté pour un échantillonnage
exhaustif au niveau des deux populations d'étude (personnel soignant et
SUS/SUT).
3.6.2
Echantillon.
La taille de l'échantillon est de 119 pour le personnel
soignant. Elle est de 11 pour les SUS/SUT.
3.7. Méthode, techniques et
instruments de collecte des données.
3.7.1 Méthode de collecte
des données
La méthode utilisée a été
essentiellement l'enquête.
3.7.2 Techniques de collecte des
données.
Deux techniques ont permis de collecter les informations
requises. Ce sont :
- Le questionnaire auto-administré,
- L'entretien semi- structuré.
3.7.3 Instruments de collecte des
données.
Pour recueillir des informations à même
d'atteindre les objectifs fixés par la présente étude,
nous avons adressé un questionnaire auto-administré au personnel
soignant et un guide d'entretien adressé aux SUS et SUT. Les
caractéristiques que nous avons recherchées lors de la conception
de ces instruments ont été la validité et la
fidélité afin de collecter des données fiables.
a- Le questionnaire.
Le questionnaire a été adressé au
personnel soignant. Il compte 36 items composés de questions
fermées, de questions semi- ouvertes et de questions ouvertes.
b- Le guide d'entretien.
Ce guide a été soumis aux SUS et aux SUT dans
le but de recueillir d'une part leurs opinions et leurs appréciations
sur l'état de la corruption dans leur service de responsabilité
et d'autre part d'appréhender les mesures spécifiques prises pour
prévenir, détecter et réprimer les actes y
afférent.
3.8. Le déroulement de
l'enquête.
3.8.1. La demande d'autorisation.
Nous avons obtenu l'autorisation d'enquête le 11 janvier
2007 grâce à la demande adressée par M. le Directeur
Générale de l'ENSP à M le Directeur Général
du CHR-DDG le 26 décembre 2006.
3.8.2 -Validation des instruments.
La validation de nos instruments a été faite
par :
- La méthode des juges.
- Le pré- test.
Les instructions de notre Conseiller, de notre Directeur de
mémoire et d'un technicien de laboratoire travaillant au CHR-DDG ainsi
que le pré-test réalisé du 22 au 23 avril 2007 au CMA du
secteur 30 ont permis de reformuler, de supprimer et d'ajouter des questions
aux instruments initiaux.
3.8.3 Considérations éthiques de
l'étude.
Tout au long de l'enquête, nous avons garanti
l'anonymat, la liberté de répondre et la confidentialité
des réponses. A chaque sujet est attribué un identifiant
numérique.
3.8.4. Déroulement de l'enquête
proprement dite.
L'enquête s'est déroulée du 02 au 12 mai
2007 au CHR- DDG. Les différents instruments ont été
administrés par un gestionnaire des hôpitaux et nous même
appuyés par un technicien de laboratoire et le Directeur des soins
infirmiers et obstétricaux.
3.8.5 Contrôle des
biais.
Nous avons recherché tout au long de l'enquête
à éviter les biais de réponses. C'est ainsi que certains
agents ont reçu le questionnaire pendant la garde dans la nuit et
d'autres en dehors même du CHR. En plus, avec la collaboration des Chefs
de services, nous avons favorisé la réception groupée des
réponses. Cela a sans doute permis de minimiser la probabilité
d'être identifié à travers les réponses
données.
3.8.5. Les contraintes et difficultés
rencontrées.
Les difficultés et les contraintes sont celles
traditionnellement rencontrées. Il s'agit :
- du retrait difficile des questionnaires auto-
administrés auprès des agents que nous avons perdus de vue,
- du refus délibéré de certains agents
de répondre, motivé sans doute par la crainte d'être
reconnus quoique nous leur avions garanti l'anonymat,
- de l'indisponibilité de certains SUS et SUT
- de l'insuffisance de ressources financière et
temporelle pour prendre en compte la corruption active qui, nous aurait permis
nulle doute d'avoir l'avis des malades et des accompagnateurs.
3.8.6. Limites de l'étude.
Compte tenu de la sensibilité du sujet traité,
il apparaît nécessairement des limites dans l'étude.
Nonobstant le contrôle des biais, de réponses biaisées ou
systématiques peuvent se constater. En effet certains items du
questionnaire
(Question II.5 et II.6) s'intéressant directement aux
pratiques corruptrices du répondant peuvent donner lieu à des
fausses réponses.
3.9. Identification, Définition
opérationnelle des variables.
Les variables dans cette étude sont :
- La corruption en milieu hospitalier qui est la variable
dépendante ou endogène ou encore expliquée. C'est une
variable qualitative qui donne l'ampleur de la corruption au CHR-DDG. Ici nous
examinons essentiellement la corruption passive.
- Le niveau de salaire, l'impunité, l'asymétrie
d'informations, les relations sociales et l'effet d'imitation sont les
variables indépendantes ou exogènes ou encore
explicatives1(*)3. Ce sont
ces variables qui influent sur la corruption en milieu hospitalier. Nous
considérons dans le cadre de cette étude qu'elles sont tous
binaires.
3.10. Présentation des méthodes de calcul de
l'IPPC et de l'estimation du modèle économétrique.
- Principe de calcul de l'IPPC.
Nous partons du principe de calcul de l'IPC de TI qui prend
des valeurs comprises entre 0 et 10. L'indice 0 indique une corruption
systématique c'est à dire grave et l'indice 10 caractérise
une situation idéale sans corruption. Il est calculé au moyen des
données d'enquête et de sondage dans la zone géographique
d'un pays. Pour notre part, nous calculerons un indice similaire mais
uniquement dans le cadre du CHR-DDG. Pour ce faire l'appréciation de la
corruption au CHR-DDG comporte six modalités ( Grave- très
répandue- répandue- peu répandue et inexistant). La
notation sera faite selon l'échelle suivante.
0 2.5 5
7.5 10
Grave Très repandue
Répandue Peu Répandue Inexistante
L'IPPC = Moyenne arithmétique des notes
pondérées du nombre d'années d'expérience de
l'agent.
NB : Nous avons adopté pour une pondération
sur le nombre d'années d'expérience dans le CHR DDG parce que
nous posons l'hypothèse qu'un agent plus ancien est mieux
habilité à donner une appréciation juste qu'un autre agent
disposant d'une expérience plus courte. Attribuer un poids identique
à tous les agents, sera alors incorrect.
3.11. Analyse et traitement des
données.
Le traitement des données s'est effectué au
moyen du tableur Excel, des logiciels Epi. Info version 3.2 et Word 2000 pour
la production matérielle.
Les résultats ont été
présentés sous forme tabulaire, graphique et textuelle
Au terme de ce chapitre sur la méthodologie de
l'étude, nous présenterons dans le chapitre suivant les
résultats par thématique.
Chapitre IV : Présentation
des
résultats de l'étude
4.1. Réalisation de l'enquête.
Tableau V :
Réalisation de l'enquête.
Populations
|
Personnel soignant
|
SUS et SUT
|
Taille de l'échantillon
|
119
|
11
|
Nombre d'individus effectivement
enquêtés
|
87
|
9
|
Taux de réalisation de
l'enquête
|
73,11%
|
81,81%
|
On a 73.11% et 81.81% de taux de réalisation
respectivement pour le personnel soignant et pour les SUS/SUT.
4.2. Caractéristiques du personnel soignant.
Ø Selon le sexe.
Le graphique ci dessus montre que l'échantillon est
constitué de 33,33% de femmes contre 66.67% d'hommes.
Ø Selon la qualification professionnelle.
Tableau VI :
Répartition par catégorie professionnelle.
N= 87
Qualification
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Accoucheuses Auxiliaires
|
3
|
3,45
|
Attachés de santé
|
16
|
18,39
|
Infirmiers brevetés
|
29
|
33,33
|
Infirmiers d'Etat
|
21
|
24,14
|
Techniciens de laboratoire
|
5
|
5,75
|
Garçons et filles de salle
|
7
|
8,046
|
Médecins
|
4
|
4,59
|
Manipulateurs d'Etat
|
2
|
2,3
|
TOTAL
|
87
|
100
|
Dans l'échantillon on a 33.33% d'infirmiers
brevetés, 24.14% d'infirmiers d'Etats, 2.3% de manipulateurs d'Etat en
pharmacie...
Ø Selon l'expérience professionnelle.
Graphique 02: Distribution du personnel soignant
selon l'expérience professionnelle (en année).
Le graphique 02 fait ressortir que :
- 52 agents soit 59,77% ont une expérience
professionnelle inférieure à 5 ans.
- 29 agents soit 33,33% ont une expérience comprise
entre 5 et 10.
- 6 agents soit 6,9% ont une expérience
supérieure à 10 ans
4.3. Caractéristiques des SUS et
SUT.
Ø Selon le sexe.
Tous les SUS et SUT qui ont été
enquêtés sont de sexe masculin.
Ø Selon la qualification professionnelle.
Tableau VIII : Distribution
des SUS et SUT par catégorie professionnelle.
N=9
Qualification
|
Infirmiers d'Etat
|
Manipulateur d'Etat
|
Technicien de Laboratoire
|
Attaché de santé
|
TOTAL
|
Effectif
|
5
|
1
|
1
|
2
|
9
|
4.4.Présentation des résultats
relatifs à l'état de la corruption dans le CHR.
4.4.1. La connaissance des agents en matière
de corruption.
56 enquêtés sur 87 soit 64,37% affirment avoir
une connaissance claire sur le concept de la corruption. Par contre 35.63% ne
cerne pas clairement les contours de la corruption.
4.4.2. La présomption des agents sur le
niveau de corruption dans la pyramide sanitaire du Burkina
Faso.
En demandant au personnel soignant d'indiquer à titre
présomptif laquelle parmi les structures de santé la corruption
est plus répandue, 95.40% d'entre eux citent les CHU, 3.45% les CHR et
1.15% les CSPS.
4.4.3. L'appréciation des agents sur le
niveau de corruption dans le CHR- DDG.
Tableau IX : Appréciation
de l'ampleur de la corruption au CHR- DDG.
N= 87
Appréciation
|
Inexistante
|
Peu répandue
|
Répandue
|
Très répandue
|
Grave
|
Non répondu
|
TOTAL
|
Effectif
|
4
|
32
|
36
|
3
|
2
|
10
|
87
|
Pourcentage (%)
|
4.6
|
36.78
|
41.38
|
3.45
|
2.3
|
11.49
|
100
|
- 36 agents enquêtés soit 41.38% trouvent que la
corruption est répandue au CHR.
- 2 agents soit seulement 2.3% pensent qu'elle est Grave.
- 4 agents soit 4.6% nient l'existence de la corruption au
CHR.
4.5. La classification des services cliniques du
CHR selon le degré de Corruption.
Graphique 03:Classification des
services par degré de corruption.
Le graphique ci dessus montre que selon les agents
interrogés, le service de Chirurgie est le plus corrompu du CHR. Le
service des urgences vient en seconde position puis l'administration, le
laboratoire et enfin le service post opéré.
NB : On remarquera que quoique l'administration ne
faisant pas partie de notre cadre d'étude, certains
enquêtés (21.84%) ont tenu à la designer comme le service
le plus corrompu.
4.6. Résultats relatifs
à la pratique de la corruption par les agents
enquêtés.
Tableau X : La pratique de la
corruption par les agents.
N= 87
|
Témoin de corruption
|
Sujet de corruption
|
|
Oui
|
Non
|
Non répondu
|
Oui
|
Non
|
Non répondu
|
Effectif
|
49
|
31
|
7
|
61
|
15
|
11
|
Pourcentage(%)
|
56.32
|
35.63
|
8.05
|
70.11
|
17.24
|
12.65
|
|
Le tableau fait ressortir que 56.32% ont une fois au moins
été témoin de corruption et 70.11% affirment avoir
été personnellement impliqués une fois au moins dans une
pratique corruptrice.
4.7.La pratique des pourboires.
- 71 agents enquêtés soit 81.61% disent avoir
déjà reçu un présent de la part d'un patient
guéri.
- 14 agents enquêtés affirment qu'ils n'ont pas
encore reçu un cadeau de la part d'un patient.
4.8. Présentation des résultats relatifs
aux déterminants de la corruption passive.
4.8.1. Le niveau de salaire.
Tableau XI : Le niveau de
salaire comme facteur de corruption passive.
N= 87
Niveau de salaire
|
Explique la corruption passive
|
N'explique pas la corruption
|
TOTAL
|
Effectif
|
51
|
36
|
87
|
Pourcentage (%)
|
58.62
|
41.38
|
100
|
|
58.62 % pensent que le faible niveau du salaire est un
facteur explicatif de la corruption et 41.38% pensent le contraire.
4.8.2. L'effet
d'imitation.
- 52 agents interrogés soit 59.77% affirment qu'un
agent est corrompu parce que son supérieur est corrompu.
- 49 agents enquêtés soit 56.32% pensent que la
corruption pratiquée par ses collègues de travail pousse un agent
à en faire autant.
- 73 agents enquêtés soit 83.90% estiment que
c'est la corruption pratiquée par les autorités du
Ministère qui incitent le personnel soignant à la corruption.
4.8.3. Les relations
sociales.
100% des agents enquêtés reconnaissent avoir
déjà soigné un parent ou un ami.
Parmi eux, 63 sur 87 soit 72.414% disent l'avoir fait
gratuitement c'est à dire sans faire payer la prestation offerte.
4.8.4. L'asymétrie de
l'information.
On notera que seulement 23 agents soit 26.43% pensent que la
plus part des patients qu'ils reçoivent sont bien informés sur
les tarifs.
Les données contenues dans le tableau suivant montrent
que 77 agents soit 88.5% trouvent que l'analphabétisme des patients est
un facteur explicatif de la corruption. 71 agents enquêtés soit
81.61% pensent que le manque d'informations des patients favorise la
corruption.
Tableau Xii : Le manque
d'informations et l'analphabétisme comme facteurs de la corruption
passive. N=
87
Asymétrie
|
Oui
|
Non
|
Non répondu
|
La plupart des patients connaissent les tarifs
|
23
|
64
|
0
|
L'analphabétisme du patient explique la corruption
|
77
|
10
|
0
|
Le manque d'informations du patient favorise la corruption
des agents
|
71
|
11
|
5
|
|
4.8.5.
Impunité.
Graphique 04: opinion des
enquêtés sur l'impunité.
Selon le graphique précédent, 59.77% des
personnes interrogées trouvent que le manque de sanctions à
l'endroit des agents reconnus auteurs de pratiques corruptrices peut inciter
les autres à la pratiquer et 40.23% estiment le contraire.
4.9. Classification des
différents facteurs.
Graghiphe 05: Classification des
déterminants de la corruption passive.
- 34 sur 87 agents soit 39.08% placent le niveau de salaire
comme le facteur le plus explicatif de la corruption.
- 17 sur 87 soit 19.54% pensent que c'est l'asymétrie
d'information qui explique plus la corruption.
- 25 sur 87 soit 28.73% estiment que l'impunité
favorise plus la corruption au CHR. Ces résultats sont confinés
dans le graphique ci dessus.
4.10.Résultats relatifs à l'incidence
de la corruption sur la prestation des agents Selon 56.32% des
agents enquêtés, la pratique de la corruption les motive dans la
prestation de leurs soins.
Ø 70.11% estiment que la corruption facilite
l'accès rapide aux soins.
Ø 36.78% trouvent que la corruption facilite la vente
des produits à moindre coût.
Ø 59.77% affirment qu'ils ne soignent pas mieux un
patient qui les corrompt par rapport à celui qui ne corrompt pas.
4.11.Présentation des résultats
relatifs à la lutte contre la corruption.
Ø 51.7% des enquêtés trouvent que la
corruption au CHR ne peut pas être éradiquer.
Ø 83 sur 87 soit 95.4 % estiment que la direction ne
dispose pas de moyens nécessaires pour la lutte anti-corruption.
L'étude menée sur la corruption passive des
agents de santé du CHR-DDG pour identifier les déterminants de la
corruption a permis de recueillir certaines données qui, après
présentation nécessitent d'être discutées. Cette
discussion vise à mettre en relief les aspects essentiels des
résultats, de leur donner une signification et de les confronter si
possible avec des résultats de certaines études
antérieures.
Chapitre V : Discussion et synthèse
des
résultats de l'étude
5.1. Discussion des
résultats
5.1.1.Caractéristiques du personnel
soignant.
Ø Le sexe.
Dans la population du personnel soignant enquêté
on note plus d'hommes que de femmes. La supériorité masculine est
à l'image de la répartition des sexes dans le CHR (32.94% de
femmes et de 67.06% d'hommes). Au niveau national et principalement dans toutes
les organisations, les femmes sont moins nombreuses que les hommes.
Ø l'expérience professionnelle.
L'expérience professionnelle moyenne est de 5.24 ans.
Cette moyenne est dû au fait que plus de 59.77% ont une expérience
au plus 5 ans. Cela traduit sans doute la jeunesse du personnel du CHR.
5.1.2. Analyse des résultats sur
l'état de la corruption au CHR.
Ø La connaissance des agents en matière de
corruption.
Près des 2/3 des personnes enquêtées ont
une connaissance claire du concept de la corruption. En revanche 35.63%
méconnaissent les contours de ce concept. Si l'on sait que la corruption
est un phénomène d'actualité et qui se parle au quotient,
le nombre des personnes qui ne la connaissent pas clairement est
problématique. Cette méconnaissance pourrait provenir de la
disparité et la multiplicité des acteurs et des actes qu'elle
recouvre. Ainsi YONABA Salif (1997) soulignait:
« La corruption reste un concept
entouré d'un relatif flou qui ne permet pas toujours de
l'appréhender avec toute la précision voulue ; la variation
terminologique qui l'affecte est suffisamment révélatrice des
difficultés pratiques de réduire cette réalité
à un concept unique ».
Ø La présomption des agents sur le niveau de la
corruption dans les structures de soins.
Selon la plupart des enquêtés (95.4%) les CHU
sont les plus touchés par la corruption. En effet une étude
menée par Tyran (2006) corrobore cette opinion en établissant une
corrélation entre la taille de la structure de soins et sa
vulnérabilité à la corruption. Selon cet auteur, les
grands hôpitaux sont particulièrement vulnérables compte
tenu du nombre élevé et disparate du personnel et de la
complexité de leurs interactions. Néanmoins on notera dans le
cadre de cette étude que les CSPS, selon les agents, sont plus corrompus
que les CMA. Cela est peut être justifié par le risque très
faible d'être pris au niveau de ces services de soins.
5.1.3- L'appréciation du niveau de la
corruption au CHR- DDG.
Les résultats attestent à hauteur de 95.4 % des
enquêtés que la corruption est présente au CHR-DDG. La
majorité trouve qu'elle est répandue. L'IPPC calculé est
de 3.21. Cet indice est très proche de celui calculer par TI au BF en
2003. IL s'interprète comme un niveau de corruption se situant entre
répandue et très répandue ( voir l'échelle de
notation P.40). Ces résultats sont également confirmés par
l'enquête du REN LAC 2005 qui avait révélé que la
corruption d'une manière générale était en
progression dans la région (98% des enquêtés l'ont
souligné) et que la santé se classait 5ème sur
10 secteurs. Or le CHR-DDG est le seul centre de référence des
six districts que compte la région.
5.1.4. La classification des services du CHR par
niveau de corruption.
La chirurgie serait le service du CHR-DDG le plus sensible
à la corruption. L'analyse ici pourrait se faire autour du
critère de gain. En effet les actes offerts au niveau de ce service sont
généralement très coûteux or on sait bien qu'il y a
une corrélation positive entre le volume du gain et le niveau de
corruption. Plus le gain est élevé plus on est enclin à
s'adonner aux pratiques corruptrices.
Après le service de chirurgie, le second service
corrompu est celui des urgences. On peut comprendre donc que face à
l'urgence, l'accompagnateur ou le malade se trouve en position de faiblesse qui
l'oblige à céder aux sollicitations du soignant afin de lever
rapidement l'urgence. Dans son rapport 2003 sur le développement humain,
le PNUD décrit l'ampleur de la corruption dans ces services1(*)4.
5.1.5. Interprétation des résultats
relatifs aux déterminants de la corruption.
Ø Le niveau de salaire.
Plus de la moitié (58.62%) affirme que le niveau de
salaire expliquerait la pratique de la corruption par le personnel soignant.
Mais en même temps on remarque que 78.16% estiment que le doublement du
salaire par l'Etat ne pourrait pas effacer la corruption au CHR-DDG. En
confrontant ces deux opinions nous sommes amenés à dire que le
niveau du salaire ne justifierait pas significativement la corruption passive.
Cette conclusion ne partage pas les résultats d'une réflexion de
Hyacinthe SARASSORO (1997)1(*)5. En effet selon ce dernier « la
nécessité de l'augmentation des salaires s'avère
très urgente. En effet, l'éradication de la corruption des agents
publics dépend à 99% de cette augmentation ». Au
demeurant, si l'on s'accorde sur la cupidité de l'être humain et
de l'insatisfaction qui caractérise sa nature ( théorie de
Maslow) ainsi que sur le constat que « tous les pauvres ne sont pas
corrompus et que le riche n'est pas incorruptible », il ne serait pas
erroné de dire que le niveau de salaire n'est pas un déterminant
direct de la corruption. En établissant le lien étroit entre la
corruption et la motivation, cette conclusion peut être rapprochée
à la théorie de motivation de Frédéric HERZBERG
(1959). Cet auteur avance que les facteurs d'ambiance dont le salaire ne
constituent pas des sources de motivation mais plutôt les facteurs de
valorisation.
Ø L'effet d'imitation.
Un agent de santé peut être conduit à
pratiquer la corruption parce que ses collègues, son supérieur ou
les hautes autorités du Ministère sont corrompus. Les
résultats de la présente étude révèlent
qu'en moyenne 66.66% des agents enquêtés partagent cette opinion.
Mais on soulignera que la corruption pratiquée par les autorités
du Ministère est particulièrement plus incitatrice. Comme
l'explique J Adams dans la théorie de l'équité, le
fondement du comportement de l'individu dans une organisation, est la
comparaison du soi avec l'autre. Ainsi les individus s'influencent mutuellement
dans leurs façons d'agir et aussi par l'environnement dans lequel ils se
trouvent.
Ø Les relations sociales.
Dans notre étude, 100% des agents reconnaissent avoir
fait bénéficier un parent et/ou un ami de leur propre prestation.
Parmi eux, 72.42% affirment l'avoir fait gratuitement. De ce fait on pourrait
dire que la relation sociale favorise la corruption car il faut le rappeler,
même si l'agent ne bénéficie pas d'un gain financier et/ou
matériel, il retire au moins une satisfaction morale et/ou une
considération sociale. L'importance des soins gratuits offerts aux
proches s'explique aussi par la taille et le niveau de développement
économique de la ville qui fait que populations et soignants se
côtoient quotidiennement.
Ø L'asymétrie de
l'information.
Des résultats de l'enquête, il ressort que la
plus part des patients ignorent les tarifs appliqués par le CHR-DDG.
Cela se justifie certainement par l'absence d'activités de
sensibilisation et d'informations. En plus, le CHR ne dispose pas d'un service
d'accueil ou d'orientation qui pourrait offrir des renseignements aux patients,
accompagnateurs et visiteurs. Par conséquent, il se crée un
déséquilibre informationnel favorable au praticien qui pourra
abuser du patient. Une étude menée par William D. SAVEDOFF et
Karen HUSSMANN pour le compte de TI en 2006 a conclut que l'information n'est
pas partagée équitablement entre les acteurs et cela a des
répercussions sur l'efficience de tout système de santé et
sur sa vulnérabilité à la corruption.
Ø L'impunité.
Plus de la moitié des enquêtés trouve que
le manque de sanctions vis à vis des agents corrompus peut contribuer
à expliquer le niveau de la corruption dans le CHR. A propos de ce
déterminant, une étude commanditée par la Banque
interaméricaine de développement et mené par Di TELLA a
fait ressortir que la probabilité d'être découvert est
relativement faible dans 35 hôpitaux publics en Amérique latine.
Pis, il a constaté que le risque d'être puni était
généralement peu élevé. Il concluait :
« l'impunité est sans doute le principal facteur qui aggrave
la corruption dans les hôpitaux publics ». Au Burkina, la
situation politico-judiciaire actuelle au plan national pourrait contribuer
aussi à l'impunité donc à la corruption. En effet
certaines hautes autorités ayant été coupable de
corruption sont restées impunies. Il y a une corrélation entre
impunité et imitation.
5.1.6. Synthèse des résultats sur l'incidence
de la corruption sur la prestation des agents.
Les avantages de la corruption sur la prestation des soins de
santé :
Ø Facilite une prise en charge rapide de la personne
qui corrompt ;
Ø Crée pour le soignant une obligation de
résultat ;
Ø Crée de nouvelles relations d'amitié
entre corrompu-corrupteur ;
Ø Motive l'agent de santé.
Les inconvénients de la corruption sur la
prestation :
Ø Provoque une inadéquation entre les produits
prescrits et la maladie à soigner ( le praticien serait enclin
à prescrire les produits dont lui ou son collègue dispose);
Ø Réduit considérablement la
qualité de l'acte posé car il est fait hâtivement ;
Ø Provoque l'angoisse et la peur d'être
détecter par le supérieur ;
Ø Provoque des soins de mauvaise
qualité ;
Ø Engendre un malaise psychologique (remords) ;
Ø Une discrimination négative vis à vis
des personnes très pauvres.
Ø Instaure un climat de méfiance entre soignant-
soigné ;
En somme la corruption passive même si elle comporte
certains avantages, détériore considérablement la
qualité de la prestation des soins. Pour mesurer la qualité, la
quantité et l'accessibilité des services de soins, Omar AZFAR et
Tugrul GURGUR (2000) ont recueilli des données auprès de 80
municipalités. Les résultats ont clairement montré que la
corruption nuit à la prestation des soins1(*)6.
Conscients de ses effets néfastes, les agents et les
SUS/SUT ont formulé des suggestions dont nous ferons la
synthèse.
5.1.7 Synthèse des suggestions faites par
les agents pour lutter contre la corruption passive dans le
CHR.
Ø Appliquer des sanctions ;
Ø Informer les patients et les accompagnateurs sur les
tarifs pratiqués au CHR ;
Ø Superviser et contrôler les agents ;
Ø Sensibiliser les patients ;
Ø Améliorer les salaires ;
Ø Réduire le coût cher de la vie d'une
façon générale ;
Ø Sensibiliser les agents sur les conséquences
néfastes de la corruption ;
Ø Impliquer les agents dans la lutte
anti-corruption ;
Ø Assurer une bonne gestion dans la
transparence ;
Ø Augmenter les ristournes ;
Ø Instaurer les primes de rendement ;
Ø Améliorer les conditions de travail ;
Ø Créer un service de recouvrement
performant ;
Ø Motiver le personnel ;
Ø Cultiver la conscience professionnelle ;
Ø Encourager les malades à dénoncer.
5.2. Synthèse générale des
résultats.
Notre étude sur les déterminants de la
corruption passive et de son incidence sur la qualité de la prestation
des soins de santé avait pour but de contribuer à la lutte contre
la corruption dans le CHR-DDG. A son terme, elle nous a permis de
déceler des points forts et des insuffisances en matière de cette
lutte.
Au titre des points forts, on
notera :
Ø La prise de conscience de l'existence du
phénomène à tous les niveaux ;
Ø L'existence d'une volonté manifeste de lutter
contre la pratique à travers la mise en place d'une politique
interne ;
Ø La responsabilisation de chaque service par la mise
en place d'un tableau de bord permettant à chacun de s'auto-
évaluer sur la base des recettes mensuelles recouvrées ;
Ø Le renouvellement du système de recouvrement
par la mise en place d'un nouveau circuit du malade qui vise à
éloigner le praticien du circuit de paiement.
Il apparaît toutefois des points faibles qui sont des
insuffisances à pallier pour lutter plus efficacement contre le
problème de corruption au CHR.
Ces points faibles
sont :
Ø La faiblesse des avantages pécuniaires des
agents ;
Ø Le manque de supervisions et de
contrôle ;
Ø La quasi-absence d'actions de prévention
à l'instar des sensibilisations ;
Ø La faiblesse des moyens de répression
caractérisée par l'impunité ;
Ø La faible capacité de
détection des actes de corruption;
Ø L'inexistence d'un service d'accueil pour informer
les malades ;
Ø L'insuffisance de la communication interne ;
Ø L'inexistence de cadres de concertation sur les
questions d'éthique ;
5.3. Validation des hypothèses.
La discussion des résultats nous conduit à
infirmer l'hypothèse H1. En revanche, H2, H3 et H4 sont
confirmées.
Rappel des hypothèses
H1- Le faible niveau des salaires explique la corruption
passive au CHR-DDG.
H2- L'impunité influence significativement la
corruption passive au CHR-DDG.
H3- L'asymétrie d'informations est un facteur
explicatif de la corruption passive au CHR-DDG.
H4- La corruption passive a des effets négatifs sur la
qualité des prestations de soins.
Au regard de ces insuffisances suscitées et en prenant
en compte les résultats atteints par la présente étude,
nous avons formulé des recommandations.
Chapitre VI : Recommandations
6- Recommandations.
6.1. Au CHR-DDG.
A court terme
- Organiser périodiquement des séances de
sensibilisation et de formations au profit du personnel sur les
thèmes de corruption;
- Implanter des panneaux de renseignement à
l'intérieur du CHR ;
- Publier la liste des actes et des tarifs appliqués
par le CHR dans la presse locale ou sur un tableau consultable par
tous;
- Sensibiliser, informer par le biais des émissions
radio sur les modes de paiement ;
- Favoriser un grand rapprochement entre l'administration et
les services cliniques ;
- Inciter les patients à dénoncer ;
- Développer des initiatives de motivation du
personnel.
A moyen terme.
- Promouvoir la mise en place des mutuelles de
santé ;
- Mettre en place un service d'accueil pour informer et
orienter les patients et les accompagnateurs ;
- Créer un cadre de concertation sur les questions
d'éthique ;
6.2. Au Ministère de la
santé.
A court terme
- Commanditer des audits externes et indépendants pour
faire l'état des lieux ;
- OEuvrer davantage aux supervisions et aux contrôles
dans les hôpitaux en renforçant le pouvoir d'action de
l'IGSS ;
- Organiser des formations relatives à la corruption au
profit des responsables des hôpitaux et des services centraux.
- Instituer une enquête de moralité dans le
recrutement des agents.
A moyen terme
- Informatiser le système de recouvrement des recettes
propres comme les caisses enregistreuses au Kenya ;
- Mettre en place un service interne dans chaque
hôpital, dont les attributions seront la prévention, la
détection et la répression de la corruption.
- Instituer la déclaration des biens par tout
responsable du secteur ayant au moins le rang de chef de service ;
- Créer un corps d'inspecteurs de
santé ;
6.3. A l'ENSP et à l'Université de
Ouagadougou.
- Instaurer le thème de la corruption dans les
programmes d'enseignement ;
- Renforcer et dispenser le cours de déontologie
à toutes les sections.
- Organiser des conférences autour des questions de
corruption.
Conclusion.
L
a présente étude s'est fixé pour objectif
général d'étudier les déterminants de la
corruption passive et son incidence sur la qualité des prestations de
soins dans les services de soins du CHR-DDG afin de contribuer à lutter
efficacement contre ce phénomène. A son terme, des
résultats significatifs ont été atteints. En plus de nous
avoir permis de mesurer l'ampleur de la corruption au sein du CHR-DDG,
l'étude a révélé que l'impunité, les
relations sociales, l'imitation et l'asymétrie de l'information sont des
déterminants significatifs qui expliqueraient les pratiques corruptrices
des agents de santé. En revanche et contrairement aux résultats
de nombreuses études, le niveau de salaire ne détermine pas
directement la corruption passive. Il influe plutôt sur le
délitement des valeurs morales qui sont sources de corruption. Cette
étude a permis également d'identifier des insuffisances dans le
dispositif anti- corruption du CHR-DDG.
En dépit des limites de l'étude, nous pensons
que la mise en oeuvre des recommandations formulées (à l'endroit
du CHR, du Ministère de la santé de l'ENSP et de l'Unité
de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé) pourraient
contribuer à pallier ces insuffisances.
Pionnière qu'est cette étude à l'ENSP, il
serait convenable que des études ultérieures puissent la
renforcer. Ainsi ces études pourraient se pencher sur les facteurs de la
corruption dans sa globalité en intégrant la corruption active ou
en élargissant le champ aux services administratifs et
généraux
( utilisation d'un modèle économétrique).
Aussi, une autre étude pourrait chercher à évaluer les
effets induits par la corruption sur la performance financière des
hôpitaux.
Bibliographie.
Ouvrages et Mémoire.
1- KLIGAARD Robert, (2002)
Combattre la corruption, Paris, Nouveaux Horizons,
2002 p32 à p63
2- Pierres LASCOUMES, (1999)
Corruptions, Paris, Presses de la
fondation nationale des sciences pol, 1999, 163p.
3- YATASSAYE K (2003),
« La répression de la corruption
au Burkina Faso », Mémoire USF/SJP,
Ouagadougou,2003.
Rapports.
4 - Rapport du séminaire international sur
la corruption, FIDH, Ouagadougou, du 03 au 07 nov. 1997.
5- Rapport sur le développement humain
durable, PNUD, 2003.
6- Rapport annuel,
COMITE NATIONAL D'ETHIQUE, , Ouagadougou, mars 2003
7- Document cadre de la politique nationale de la
lutte contre la corruption HACLC, Ouagadougou, 2004
8- Rapport des conférences du
médiateur du Faso sur la gestion du patrimoine public.
MEDIATEUR DU FASO, Ouagadougou, 2004
9- Rapport annuel 2003 Etat de
la corruption au Burkina Faso
REN LAC, Ouagadougou, 2004.
10- Rapport annuel 2004 Etat de
la corruption au Burkina Faso
REN LAC, Ouagadougou, 2005
11- Rapport annuel 2005 Etat
de la corruption au Burkina Faso
REN LAC, Ouagadougou, 2006
12- Rapport mondial sur la corruption
2006,TRANSPARENCY INTERNATIONAL, Paris, Karthala, 2006
Sites Visités.
1-
WWW.ehfcn.org/events.
2-
www.sante.gov.bf
3-
www.renlac.org
4- apad.revues.org
5-
www.liberationafrique.org/spip.php
6-
www.algeria.watch.de/fr/aw
7-
www.lepays.bf/quotidien/nation2.php
8-
www.africatime.com/burkina/nouvelle
9-www.transparency.org/publications/
10-www.fidh.org/article.php3
* 1 D. Becker et al, 2005 p24
* 2 Conclusion de la
conférence européenne sur la corruption et la fraude tenue les 6
et 7 octobre 2005 en Slovaquie,
* 3 Directrice de
l'administration nigériane des aliments et des médicaments,
lauréate du prix de l'intégrité 2003 de TI
* 4
www.lesoleil.sn.
* 5 mémorandum
adressé au président du Faso par le REN LAC
* 7 cf conférence
donnée lors du séminaire international sur la corruption
organisée par l'UIDH du 3 au nov 1997
* 8 cf P.4 du rapport TI 2006
disponible au Ren- lac
* 9 in « uncertainty
and the welfare Econmics of medical care » revue économique
américaine 53, 1963
* 10 résultats
préliminaires du RGPH 2006
* 11 cf. PNDS 2001-2010 ou
www.sante.gov.bf
* 12 cf. Plan d'action 2006 du
CHR-DDG
* 13 Les contenus de ces
variables sont explicités dans le cadre conceptuel.
* 14 Rapport sur le
développement humain- Burkina Faso 2003 p.90
* 15 Présentée
lors du séminaire international sur la corruption organisé par
l'UIDH à Ouagadougou du 03 au 07 nov 1997
* 16 Rapport mondial sur la
corruption TI, 2006 P47
|