AVANT PROPOS
Ce document n'est pas à proprement parler une
étude sur le Blouf. Nous avons voulu partir de la Départementale
200 autrement appelée Boucle du Blouf pour y insérer le cadre,
c'est-à-dire l'espace que traverse cette route. C'est d'ailleurs ce qui
explique cette approche sommaire dans la présentation du cadre
d'étude.
Ce travail, difficile certes parce qu'il a
nécessité des efforts physiques et intellectuels, des moyens
financiers (modestes), mais exaltant, a été réalisé
grâce à l'assistance de beaucoup de personnes que nous tenons
à remercier vivement. Ce sont plus particulièrement :
- Madame Kane, professeur de
Géographie à la FASTEF qui a bien voulu accepter ce sujet et nous
encadrer ;
- Monsieur Joseph Sarr, responsable de la
Coordination Nationale de la Formation Continuée et tout le personnel de
la CN pour le soutien matériel et surtout pédagogique qu'ils nous
ont apporté ainsi que leur hospitalité ;
- Abdoulaye Djiba, notable et ancien
président de la Communauté Rurale de Thionck-Essyl .Nous
devons à cet homme une grande partie de l'histoire que nous avons
relatée dans ce document ; un homme qui garde encore intacts
certains souvenirs de l'histoire coloniale du Blouf malgré sa
vieillesse ;
- Ibrahima Sagna, chef du Centre d'Expansion
Rurale Polyvalent (C.E.R.P.) de Tendouck, qui nous a décrit les
activités économiques du Blouf et qui est en train de terminer sa
monographie sur le Blouf ;
- Idrissa Diatta, élève
professeur en section C, LHG qui nous a réalisé une enquête
sur les données climatologiques auprès du Service
Départemental du Développement Rural de Bignona ;
- Ibrahima Khaliloulaye Ndiaye,
élève professeur en section C, LHG qui nous a aidés
à imprimer ce document ;
- Abbas Wade, chargé de la
surveillance des travaux d'aménagement de la Boucle du Blouf à
l'A.A.T.R. (Agence Autonome des Travaux Routiers) ;
- M. Diatta (originaire de Tendouck), en
service à l'Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie ;
- Malick Badji, ancien chauffeur et chef de
la gare routière de Thionck-Essyl ;
- Bocar Coly, guichetier à la gare
routière de Bignona ;
- Amadou Sadio, maire de la Commune de
Thionck-Essyl.
- Oumy Sadio, pour l'aide matérielle
qu'elle nous a apportée
Nous associons à ces remerciements tous ceux, de
près ou de loin, ont contribué à la réalisation de
ce dossier.
DEDICACES
Ce document est le fruit d'un travail de recherche que j'ai
mené avec l'aide de beaucoup de personnes. Je le dédie à
mes parents : à mon père, à ma défunte
mère, à mes frères et soeurs de la famille Mané,
à ma femme et mes très chers enfants (Maman, Moustapha, Mariama,
Oumy, Ramatoulaye).
Je le dédie aussi à mon frère Amadou qui m'a
hébergé et soutenu tout au long de mon stage, à ma soeur
Oumy qui m'a prêté son bureau pour mes recherches et la saisie de
mes documents, le CPN d'HISTOIRE et Géographie Hamidou Watt pour ses
précieux conseils et cours à la CN ; à mon ami et
frère Sény Sambou (qui a partagé avec moi tous les
malheurs et bonheurs de la formation).
Je dédie enfin ce document à tous mes
collègues stagiaires de la section F1C2 LHG de la promotion 2008.
PLAN
PREMIERE PARTIE :
Présentation du cadre d'étude
A- Situation et localisation du Blouf
1- Carte (fig1 et 2)
2- Situation et localisation
B- Le cadre physique
1- Le relief
2- Le climat
3- La végétation
4- L'hydrographie
C-Le cadre humain
1- Population : origines,
évolution et répartition
2- Population : ethnies, langues et
religions
D- Les activités économiques
1- Les activités traditionnelles
a- Les cultures vivrières
b- La cueillette
c- La pêche artisanale
d- L'élevage
2- Les activités modernes
3- Le commerce
DEUXIEME PARTIE : Histoire
et tracé de la Boucle du Blouf
A- Histoire de la route du Blouf
1-Avant la colonisation
2-La colonisation et les prémices* de la Boucle du
Blouf
B- Le tracé actuel de la Boucle du
Blouf
1- Carte
2- Description du tracé
TROISIEME PARTIE :
L'importance de la Boucle du Blouf
A- Dans l'organisation de l'espace
B- Dans le développement
socio-économique
QUATRIEME PARTIE : La Boucle du Blouf :
contraintes et perspectives
A- Les contraintes
B- Perspectives : le Projet
d'Aménagement de la Boucle du Blouf
CONCLUSION
SEQUENCE PEDAGOGIQUE : Réalisation d'une
fiche sur la leçon 9 de Géographie, classe de
troisième : Les formes et problèmes de
communication
Conclusion générale
Bibliographie commentée
Dictionnaires :
*LE LAROUSSE ILLUSTRE, édition de 1995
*LAROUSSE POCHE, dictionnaire de poche, 2008
DICTIONNAIRE ENCYCLOPEDIQUE ALPHA
,1984
Manuel de Géographie Terminales L /
ES / S programme 1998, Collection J.- R. PITTE, Nathan Avril
1998, pages 204, 205.
Sujet traité : Le rôle du Rhin dans
l'organisation de l'espace allemand. La lecture de ces deux pages a permis de
comprendre l'importance d'une voie de communication dans l'organisation de
l'espace ; une ressemblance avec la Départementale 200 par rapport
à l'espace du Blouf
Géographie 2e, Les hommes et la
Terre, sous la direction de Michel Hagnerelle, Collection Magnard
Lycées, 1997. Pages 204-205.
Sujet traité : La dynamique des réseaux
(des réseaux de communication.
Géographie Terminales ES - L - S, sous la
direction d'Alain Joyeux, Hachette 2004. Pages 38 - 39.
Sujet traité : « Les réseaux de
transport dans le monde » sous forme de sujet d'examen au Bac avec un
corrigé qui propose un plan, une introduction et une conclusion.
Géographie 2e Collection J.- R.
PITTE, Nathan 1993. Pages 156 - 157.
Sujet traité : La route de l'espoir en
Mauritanie.On évoque là l'importance de la route dans le
développement d'une région, d'un pays.
Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie : Le réseau routier du Sénégal
1960 - 1980, édition de 1984
Sujet traité : La classification des routes en
routes nationales (RN), en routes régionales et en
départementales (comme la route du Blouf appelée D200)
Service Régional de la Prévision et de
la Statistique (Ziguinchor) : Situation économique et sociale
régionale, édition 2004.
Sujet : ce document a permis de compléter
l'étude économique notamment la pêche avec les
différentes ressources et les variétés de poissons, etc.
Direction de la Prévision et de la
Statistique : Estimations de la population du Sénégal de
2005 à 2015 édition 2006
Sujet : les estimations de la population de
l'arrondissement de Tendouck sous forme de tableau
Journal Le Soleil du 30 Janvier 1987, page
10.
Sujet : Bignona doléances :
l'amélioration des pistes de production souhaitée
Programmes de Géographie 1998 et 2006
(les programmes dans le Moyen)
Direction des Archives Nationales
Codes : 11D1/0150 : dossiers sur
Thionck-Essyl ; 11D1/0182 : Abdou Diatta dernier chef de canton de
Djigouttes Nord ; 11D1/150 : dossiers sur Djigouttes Sud.
Sites web
www.professeurphifix.net/eveil/voie %20 de %20
communications
Wikipedia.org/wiki/Tendouck
Wikipedia.org/wiki/Arrondissement de
Tendouck
Enquêtes, entretiens et visites de
terrain
-Enquêtes :
*Malick Badji ancien chauffeur le long de la Boucle du Blouf
et chef de gare à Thionck-Essyl.
*Sibaly Diatta , boutiquier à Mlomp.
*Bocar Coly, guichetier à la gare routière de
Bignona.
*Ibrahima Sagna, chef du C.E.R.P. de Tendouck.
-Entretiens :
*Abdoulaye Djiba, notable à Thionck-Essyl, ancien
président de la communauté rurale de Thionck-Essyl.
*M. Diouf, sous-préfet de Tendouck.
*Abdoulaye Niassy, facilitateur intervenant pour Mamadou Dia
dans le commerce de produits de plantation.
*Le chef du Service départemental des Eaux et
Forêts de Bignona.
*Abbas Wade, chargé de la mission de contrôle des
travaux de la Boucle du Blouf, A.A.T.R.
*Martin Diatta, Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie.
-Visites de terrain
* Visite à Tendième où étaient
stationnés des engins et du matériel de l'entreprise SINCO
(Août 2007).
*Kagnobon près du cantonnement militaire (fin septembre
2007).
*Au pont de Tendouck en construction avec le photographe
Sékou Mané (gare routière de Thionck-Essyl) en Août,
puis septembre 2007.
*Balingore (dans les rizières qui sépare ce
village de Tendimane).
*Ponts de Thionck-Essyl, puis à Ediountou (près
de Mlomp) avec prise de photos (septembre 2007).
*Forêt classée de Diégoune entre Djimande
et Tendouck et entre Tendouck et Bagaya.
INTRODUCTION GENERALE
La route est une voie de communication (une voie terrestre)
qui permet le développement des transports qui à leur tour
favorisent la réduction des distances entre les lieux, entre
les producteurs et les consommateurs.
La Départementale200 ou
encore Boucle du Blouf, qui n'est pas à
proprement parler une route sinon une piste de production, joue ce rôle
de rapprochement dans les relations ville /campagne.
La Boucle du Blouf est une route départementale
descendant à partir de Tendième (village à quelque 2.5km
au Nord de Bignona) et qui traverse la quasi-totalité des villages du
Blouf, puis revient vers Bignona par Tendimane (un autre village de
l'Arrondissement de Tenghory mais situé au Nord-Ouest de la Commune de
Bignona) décrivant ainsi une boucle ; c'est-à-dire une sorte
de parcours circulaire, d'où le nom de Boucle du
Blouf.
Le Blouf ou encore
Boulouf (selon la prononciation) est le
territoire qui correspond aux anciens cantons des
Djigouttes
Nord et Djigouttes Sud, puis
à l'Arrondissement de Tendouck.
L'étude de cette route revêt un triple
intérêt.
D'abord, parce qu'elle permet de saisir l'importance de la
route dans l'organisation et la mise en valeur d'un espace.
Ensuite, cette étude qui peut être abordée
dans les classes de sixième (organisation de l'espace :
leçon5) et troisième (les formes et problèmes de
communication : leçon 9), permet également aux
élèves d'acquérir certaines notions sur les voies et
moyens de communication, la connaissance de certaines localités.
L'autre intérêt de cette étude est de
faire connaître le cadre d'étude ; c'est-à-dire le
Blouf avec son milieu naturel, les hommes qui y habitent et leurs
activités économiques.
Au-delà de cet intérêt, cette étude
est en quelque sorte un SOS face à la dégradation de la route du
Blouf qui aggrave l'enclavement de la région ; une situation qui a
pour conséquences la difficulté d'écoulement des produits
agricoles et halieutiques, sans compter les difficultés
d'évacuation des malades vers Bignona ou Ziguinchor.
La réalisation de ce dossier pédagogique s'est
faite à travers une recherche documentaire ( Agence Nationale de
la Statistique et de la Démographie , Direction de l'Aménagement
du Territoire , Agence Autonome des Travaux Routiers ,Sous-préfecture de
Tendouck , Centre d'Expansion Rurale Polyvalent de Tendouck , Direction des
Archives Nationales , Bibliothèque de la FASTEF , Mairie de
Thionck-Essyl ) , enquêtes auprès de personnes
intervenant dans le transport , des commerçants , des visites et
observations sur le terrain avec des prises de photos l'Internet ; mais
aussi et surtout grâce aux conseils et orientations de Madame Kane ,
professeur de Géographie à la FASTEF .
Notre étude s'articulera autour de quatre thèmes
principaux : situation , localisation et sens du mot Blouf , ( à
travers une présentation physique , humaine , économique ) , le
tracé de la Boucle du Blouf , l'importance de la Boucle du Blouf dans le
développement socio-économique de la région , enfin la
séquence pédagogique .
PROBLEMATIQUE
La Boucle du Blouf ou D200 est une voie de communication qui
assure la desserte des villages de l'Arrondissement de Tendouck ; une
route qui intéresse plus de quarante mille habitants avec des
productions fruitières importantes.
Le choix de ce thème s'explique non seulement par un
désir de faire mieux connaître notre terroir à ceux qui ne
le connaissent pas assez (donc l'intérêt de ce sujet pour
nous) ; ce choix est aussi guidé par l'importance politique et
sociale ainsi que l'actualité du sujet (c'est face à la
dégradation de cette voie et ses effets que la route du Blouf a fait
l'objet d'un traitement médiatique important au cours de ces
dernières années).
Enfin, le choix de ce sujet entre dans le cadre de
l'application de la recherche documentaire, un volet important dans la
carrière d'un enseignant. Par ailleurs, l'étude des voies et
moyens de communication est abordée à presque tous les niveaux du
cycle moyen en Géographie ; ce qui constitue une autre source de
motivation pour nous.
Pour réaliser ce dossier, nous avons
procédé par une recherche documentaire à travers la
construction d'une bibliographie dont les outils sont :
- des dictionnaires généraux ;
- une encyclopédie ;
- des ouvrages généraux et
spécifiques ;
- des sources Internet ;
- un quotidien ;
- des archives.
Cette bibliographie a été
complétée par des enquêtes, des visites sur le terrain, des
entretiens.
C'est par ces procédés que nous avons pu
collecter des données qui sont à la base du document que nous
soumettons à votre appréciation.
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
Introduction
La Départementale 200 ou Boucle du Blouf traverse une
région aux caractères physiques et humains monotones. Sur le plan
physique le Blouf qui correspond administrativement à l'Arrondissement
de Tendouck, a des caractères subguinéens (selon les
données fournies par le Service Départemental de l'Agriculture de
Bignona).Du point de vue humain, c'est une région
homogène exclusivement habitée par des diola. Les
activités économiques sont pour l'essentiel agricoles avec une
prédominance d'activités traditionnelles.
Situation et localisation du Blouf
1. Carte : le Blouf dans la région de
Ziguinchor
Carte no1

2. Situation et localisation
Le Blouf est une partie du département de Bignona
(à l'Ouest de Bignona). Cette région correspond à
l'Arrondissement de Tendouck. Elle est limitée au Nord par le
Baako*(dans le Diouloulou), au Sud par le département de Ziguinchor,
à l'est par la commune de Bignona
et à l'Ouest par un ensemble d'estuaires* qui
débouchent un peu plus loin sur l'Océan Atlantique.
k
Le Blouf correspond aussi aux anciens cantons des Djigouttes
Nord et Djigouttes Sud (d'après les archives : code
11D1/0150). Aujourd'hui le Blouf comprend vingt villages et une
commune rurale ; cinq communautés rurales : Affiniam , Bagaya
, Balingor , Bessire , Bodé ( Ebouck ) , Boutégol , Bouteum ,
Dianki , Diatock , Diégoune Djimande , Ediamath , Elana , Kagnobon ,
Kartiack , Mandégane , Mangagoulack , Mlomp , Tendouck , Thiobon et la
commune rurale de Thionck-Essyl
La traduction du mot Blouf paraît complexe parce qu'elle
ne fait pas l'unanimité d'un village à l'autre. D'après
certains habitants du Blouf même, ce nom serait dérivé de
« oulouf» c'est-à-dire les non initiés. C'est
à partir de ce nom qu'on parle de la Boucle du Blouf comme on dirait la
route du Baol ou la route du Fouta
B. Le cadre physique
1. Le relief
Sur le plan structural le Blouf est une région qui se
caractérise par de bas plateaux atteignant rarement dix (10)
mètres d'altitude, des plaines, de nombreuses vallées
arrosées par une multitude de cours d'eau pour la plupart saisonniers
(d'après le Service Départemental de l'Agriculture de
Bignona) ; sauf les cours d'eau envahis par la mer. La partie haute (ici
la notion de est relative) du Blouf correspond à l'Est notamment
Diégoune, Djimande, Kagnobon jusqu'à Kartiack ; une zone
caractérisée par l'importance de la latérite.
La zone basse est une sorte de corniche* allant de Thiobon
à Affiniam ; donc l'Ouest du Blouf qui est la zone des sols
hydromorphes* principalement.
2. Le climat
Dans le Blouf le climat est dans son ensemble
subguinéen. Cependant on note quelques variations entre l'Est chaud et
moins humide (c'est la zone continentale avec Diégoune, Djimande,
Dianki, Bessire, etc.) et l'Ouest plus humide et moins chaud (la bande de
terre depuis Thiobon jusqu'à Affiniam).
Les températures moyennes en période de chaleur
varient entre 26°c le matin et 34°c dans la zone côtière
alors que dans la zone continentale elles sont de l'ordre de 28°c et
36°c. En période de froid on constate que l'Est est plus frais le
matin et la nuit mais en début d'après-midi on note des
températures qui peuvent monter jusqu'à plus de 30°
(d'après le Service Départemental du
Développement Rural de Bignona)
Les cumuls pluviométriques
d'après les données de certaines stations comme celle de
Tendouck, peuvent aller jusqu'à 1059mm en moyenne.
Cependant, on note des différences entre les années. En 1994 les
cumuls à Tendouck ont donné 1445mm contre 692mm en 1983 une
année de sécheresse (voir tableau ci-après)
TABLEAU 1 : Pluviométrie
à la station de Tendouck (1980 à 2006)
Année
|
Cumuls en mm
|
Année
|
Cumuls en mm
|
1980
|
716,1
|
1994
|
1445,2
|
1981
|
1025
|
1995
|
1237,6
|
1982
|
942,2
|
1996
|
889,3
|
1983
|
692,8
|
1997
|
1002,4
|
1984
|
864,9
|
1998
|
1080,5
|
1985
|
1144,2
|
1999
|
1379,4
|
1986
|
1060,4
|
2000
|
1206,3
|
1987
|
1303,3
|
2001
|
1153,3
|
1988
|
1166,0
|
2002
|
819,0
|
1989
|
1359 ,9
|
2003
|
1165,3
|
1990
|
1071,6
|
2004
|
749,0
|
1991
|
996,1
|
2005
|
1079,2
|
1992
|
809,7
|
2006
|
1130,0
|
1993
|
1104,0
|
Moyenne
|
1059,1
|
|
Source : Service
Départemental du Développement Rural de Bignon, janvier
2007
3. La végétation
Photo 1 :( Sékou
Mané).

Forêt galerie au pont de Thionck-Essyl
(septembre 2007)
En raison des conditions climatiques plus ou moins favorables
et de l'hydrographie, on note une végétation abondante dans le
Blouf. Selon le Service Départemental des Eaux
et Forêts, on rencontre principalement deux formations
végétales dans le Blouf : la savane
arborée à l'Est et la forêt
secondaire à l'Ouest. Les espèces ou essences y
sont variée ; des arbustes aux grands arbres : elaeis
guinéensis (palmier à huile) sous forme de
forêt galerie* depuis Thiobon jusqu'à
Affiniam, parkia biglobosa (néré) un peu partout mais
qui connaît aujourd'hui les effets de la sécheresse surtout dans
les zones moins humides, daniellia oliveri (baline en diola) avec sa
sève qui est récoltée pour en faire de l'encens, ceiba
pentendra (le fromager), dialium senegalensis (solom),
detarium senegalensis (ditakh), etc.
La mangrove*est représentée par
des espèces comme le rhizophora racemosa et avicennia africana.
Les arbustes sont représentés par combretum micrantum
(kinkéliba), guiera senegalensis (nguer), icacina
senegalensis.
L'herbe y existe abondamment, notamment andropogon
gayanus.
Des espèces comme carapa procera (touloucouno
en mandingue et boukounoum en diola), pterocarpus erinaceus
(vèn) sont en voie de disparition.
Les forêts, en raison de leur importance et de
l'exploitation abusive qu'elles subissent, sont protégées
à travers l'érection de certaines en forêts
classées* ; c'est le cas de la forêt entre
Tendouck et Bagaya (source : Service Départemental des
Eaux et Forêts de Bignona ; données obtenues par
enquête)
4. L'hydrographie
Photo 2 (Sékou
Mané)

Nouveau pont de Tendouck (septembre
2007)
Le réseau hydrographique du Blouf est composé
essentiellement de rivières, de mares, de marigots et pas de fleuve. Ce
réseau est assez dense pendant l'hivernage contribuant ainsi à
l'irrigation des nombreuses rizières dont certaines sont conquises dans
la mangrove. De nombreux cours d'eau, du fait des changements climatiques ont
disparu en laissant survivre une végétation abondante de palmiers
à huile. La plupart des ponts (Tendouck, Thionck-Essyl, Ediountou*) sont
le fait de la présence de ces cours d'eau. D'autres cours d'eau sont
envahies par la mer et pour éviter la remontée de la langue
salée dans les terres de culture, des digues sont
aménagées dans les villages concernés.
(Données fournies par le service départemental de
l'agriculture)
C. Le cadre humain
1- Population : origines, évolution et
évolution
Selon des récits oraux racontés dans chaque
village, les populations qui occupent la terre du Blouf seraient venues
d'ailleurs (pour la majorité). Cependant il est difficile d'identifier
les populations authentiques de cette région. A titre d'exemple, les
populations d'Affiniam, de Bouteum, du hameau* de Djilapaho et
de Thionck-Essyl seraient originaires de Bandial* dans le département de
Ziguinchor. Les autres indiquent vaguement l'Est qui d'après certains
correspondrait au Gaabou où cohabitaient diola et autres ethnies qui
peuplent la Casamance.
A part Djilapaho qui est rattaché à Affiniam,
Boutégol, Ediamath et Bodé le reste du Blouf est constitué
de gros villages dont la moyenne dépasse 1000 habitants. Selon
les estimations de la Direction de la Statistique et de la
Prévision, la population de l'Arrondissement de Tendouck
(sans la Commune de Thionck-Essyl) était de 39461 habitants au 31
décembre 2005 et les projections donnent 43404 habitants en
2015. D'après le Service Régional de la
Prévision et de la Statistique la population de Tendouck était
de 30173 h en 2004 pour une superficie de 902 km2 et 8806 h pour la Commune de
Thionck-Essyl ; soit un total pour le Blouf de 38979 h. Le dernier
recensement dont les résultats ont été corrigés et
publiés en 2007 donne une population totale de 38164 h pour tout le
Blouf dont 19524 femmes.
La densité de population tourne autour de
43 h/km2 (cf. Répartition de la population selon la
circonscription administrative page 8, Direction de la Statistique et de la
Prévision, année 2005).
Mais ce chiffre cache les disparités dans l'occupation
de l'espace. Le centre, occupé par des forêts, est presque vide.
La petite Boucle depuis Diégoune (ancien Djigouttes Nord) est la partie
des gros villages alors que dans la partie Sud c'est seulement Tendouck et
Balingor qui font office de gros villages.
Après une période de forte émigration
vers les années 1973 en raison de la grave sécheresse qui a
sévi dans la région, on assiste de nos jours à un
début de rurbanisation*qui concerne surtout
les retraités et des jeunes qui ont perdu tout espoir de trouver un
emploi en ville. Même si l'émigration des jeunes filles continue,
elle n'est pas aussi importante qu'autrefois car la plupart des jeunes filles
sont élèves ou étudiantes et de plus en plus certaines
s'intéressent au maraîchage.
Tableau 2 :
Estimations de la population de Tendouck de 2005 à 2015 :
(tableau simplifié)
Unité administrative
|
31.12.2005
|
31.12.2006
|
--
|
--
|
--
|
31.12.2015
|
Arr. de Tendouck
|
39461
|
39880
|
--
|
--
|
--
|
43404
|
C.R. Diégoune
|
7294
|
7371
|
--
|
--
|
---
|
8023
|
C.R. Kartiack
|
7125
|
7201
|
---
|
----
|
--
|
7837
|
C.R. Mangagoulack
|
8690
|
8782
|
--
|
--
|
--
|
9558
|
C.R. Mlomp
|
1016
|
1026
|
----
|
--
|
--
|
1177
|
C.R. Balingor
|
6191
|
6257
|
--
|
--
|
--
|
6809
|
NB. C.R. : communauté rurale
Source : Direction de la
Prévision et de la Statistique janvier 2006.
2. Population : ethnies, langues,
religions
Le Blouf est presque exclusivement habité par
des diola (plus de 99%). Une minorité de peulh, surtout des
commerçants et des bergers, est notée dans presque tous les
villages. Quelques familles mandingues existent à Kartiack et à
Thiobon et de plus en plus, ces peuples allogènes* s'intègrent au
milieu culturel diola.
Le diola est la langue parlée au
Blouf. Cependant cette langue a des variantes ; donc des
dialectes* et même dans ces dialectes on note des accents en fonction des
origines de la population et du voisinage. C'est ainsi que Tendouck,
Boutégol, Elana, Bodé, Mangagoulack, Bagaya, Diatock (voisins)
ont à peu près le même accent. Bessire, Dianki et Kartiack
sont linguistiquement proches du Baako (dans l'arrondissement de Diouloulou).
Thionck-Essyl, bien que distant de Affiniam, Bouteum, et Djilapaho, leur est
très proche sur le plan linguistique à cause de leurs origines.
Kagnobon, Diégoune et Djimande d'une part et d'autre part Balingor et
Mandégane ont leur accent. Thiobon et Ediamath se rapprochent avec
l'introduction de beaucoup de termes mandingues dans leur dialecte. Mlomp
constitue une particularité ; son dialecte ne s'apparente qu'au
karone* dans le Kafountine*
Malgré toutes ces différences, ces peuples
partagent la même culture. A titre d'illustration, l'initiation
(« boukout») qui permet au garçon d'acquérir
certaines aptitudes, est un trait commun à ces villages.
Sur le plan religieux, le Blouf est majoritairement
musulman. Aujourd'hui il n'y a presque plus d'animistes dans la
région. L'animisme a disparu avec sa pratique qui est
le fétichisme ; même si on peut noter ça et là
des processions* de femmes menées par des prêtresses* en temps de
malheur.
Le christianisme est présent à
Thionck-Essyl, Boutégol, Tendouck, Mangagoulack, Elana
(à plus de 99%), Affiniam, Bouteum, Kartiack. Des villages comme
Mandégane, Diégoune, Djimande, Kagnobon, Bagaya, Diatock, Thiobon
n'ont pas de chrétiens.
Le Blouf est une terre composée de villages.
Malgré les efforts de modernisation (électrification, adduction
d'eau), on n'y trouve aucune ville même
s'il y a la commune rurale de Thionck-Essyl qui est en voie d'urbanisation.
D. Les activités
économiques
1. Les activités traditionnelles
a. Les cultures vivrières
Par la durée que prennent les travaux champêtres
consacrés au riz (depuis le semis jusqu'à la récolte)
ainsi que l'importance de cette céréale dans l'alimentation (le
riz est un véritable produit de civilisation en milieu diola), la
riziculture est de loin la première activité traditionnelle,
sinon la première activité économique du Blouf. Il est
très difficile de donner des chiffres sur la production de riz du fait
de certaines pesanteurs socioculturelles (le cultivateur n'aime pas qu'on parle
de sa richesse de peur qu'on lui jette un mauvais sort) mais aussi des
difficultés des services compétents en la matière (les
services de l'agriculture) à recenser les productions.
Cependant il faut noter que le riz « nourrit son
homme ». Il n'est pas rare de voir certaines familles couvrir leurs
besoins alimentaires (le riz se mange au petit déjeuner, au
déjeuner et au dîné) à partir de leurs propres
productions en bonne année pluvieuse. On se permet parfois de vendre du
riz à la boutique pour des dépenses. Le Général
Economique et Commercial, une grande boutique à Thionck-Essyl,
créée par des ressortissants de Thlonck-Essyl en France, agit
dans ce sens en achetant le riz produit localement pour le revendre moins cher
aux populations pendant l'hivernage.
Le riz se cultive exclusivement pendant la saison des pluies
dans les bas-fonds* inondés et dans des zones non inondés (le riz
de plateau de plus en plus abandonné à cause de la divagation des
bêtes). La variété la plus cultivée est oryza
glaberina mais aussi oryza sativa (riz asiatique) qui
connaît une forte spéculation du fait de son cycle
végétatif court
Le mil, longtemps laissé pour compte, a fait une
percée extraordinaire dans le Blouf, surtout le mil
sanio. En raison de son cycle végétatif
court et de ses exigences hydriques modestes, le mil est en train de changer
les habitudes alimentaires des populations du Blouf. Le plat de riz au matin
est peu à peu remplacé par la bouillie de mil appelée
« moni ». Ici la production ne se calcule pas en poids ou
volume mais en bottes de mil. Comme c'est une céréale qui n'est
pas suffisamment intégrée dans les habitudes alimentaires, la
production couvre souvent les besoins des populations.
Le mais y existe mais en jardin de case ; ce qu'il
n'occupe pas de grandes surfaces. Aujourd'hui il fait l'objet d'une grande
spéculation agricole avec l'introduction de la variété
hybride plus productive. Dans les jardins de case on trouve aussi du haricot
dont la principale zone de culture est l'espace compris entre Kartiack, Dianki
et Bessire ; la patate douce, le taro, le manioc et un peu d'igname
complètent le tableau des cultures vivrières.
b. La cueillette
En raison des conditions climatiques favorables, la
végétation est abondante. Les forets offrent non seulement leur
bois de chauffe et d'oeuvre, mais aussi et surtout des fruits sauvages
très prisés des populations locales et des citadins. Ainsi
le detarium (ou ditakh en wolof) cueilli à
Mlomp, Thiobon principalement à partir d'octobre jusqu'en janvier, en
fonction de la période de maturité, est transporté par
camion et vendu à Bignona, à Ziguinchor, à Dakar.
Le « madd » ou saba
senegalensis le « troll » (sifemb en diola) ou andolfia
sont cueillis en grande quantité entre Diégoune,
Djimande, Kagnobon, Bessire, Dianki jusqu'à Thlonck-Essyl ; dans
presque tous les villages du Blouf. Les villages de Dianki et Bessire sont les
principaux domaine de dialium guineense (solom en wolof). Le fruit
de « touloucouno » (carapa procera) est
récolté pour être transformé en une huile
utilisée dans les soins de certaines maladies respiratoires comme la
toux, l'asthme ; les courbatures, le rhumatisme, etc. Cette huile est
vendue très chère (plus de 5000f le litre dans le Blouf)
Le palmier à huile donne l'huile de
palme, des balais à partir des
feuilles, des chevrons pour la confection des toits
des maisons. Aujourd'hui la production d'huile de palme a beaucoup
baissé à cause de la diminution du volume pluviométrique
et feux de brousse qui détruisent chaque année une partie des
palmeraies.
La foret offre aussi le gibier qui est composé
de rongeurs dont le lièvre, de
ruminants comme l'antilope,
d'oiseaux (surtout la perdrix).
En mer le ramassage de coquillages ainsi que la récolte
des huîtres dans les estuaires*depuis Thiobon jusqu'à Affiniam
alimente un commerce largement tourné vers l'extérieur (Bignona,
Ziguinchor, Dakar)
c. La pêche artisanale
Dans le Blouf, il est rare de voir un village sans
pêcheur ; mais c'est principalement l'extrême Ouest, plus
poissonneux qui concentre le plus grand nombre de pêcheurs. Dans cette
zone, d' après un document de la Direction de
la Prévision et de la Statistique sur la région de Ziguinchor en
2005, sont capturés des barracudas,
des capitaines, des carangues (saka), des
ethmoloses (obo), des machoirons
(Kong), des grondeurs perroquets (sompattes).
La carpe (avec toutes ses
variétés) ainsi que le mulet sont les
espèces les plus représentées et les plus
consommées dans le Blouf.
Des captures importantes sont réalisées ici et
varient selon les périodes ou saisons. En période de froid le
poisson descend dans les mers profondes et le produit est difficile à
trouver même pour la consommation locale (constat que nous
avons fait à l'occasion de nos
enquêtes).Passée cette période, on ne va plus
au débarcadère ; ce sont les pêcheurs ou les
« bana bana » qui passent de maison en maison pour
écouler leur produit.
De loin Thiobon dépasse les autres
débarcadères du Blouf. Malgré l'utilisation de moteurs
hors-bord*, de plus grandes pirogues et la tentative de modernisation
initiée par le Projet de Développement de la
Pêche Artisanale dans la région de Ziguinchor
(PAMEZ), le secteur de la pêche reste encore
artisanal ; c'est une des principales causes de la faiblesse des prises
car le matériel et les méthodes de pêche n'ont presque pas
changé depuis des décennies.
d. L'élevage
L'activité pastorale reste essentiellement
traditionnelle et extensive.
L'espèce bovine qu'on y élève est
le taurin* qui résiste à la
trypanosomiase et à certains insectes vecteurs de maladies tropicales.
Les troupeaux de bovins appartiennent à des familles et il est rare de
voir une famille sans bêtes. Mais ce
« trésor » est gardé longtemps secret ;
ce sont les funérailles et surtout l'initiation* qui le
révéleront. Dans cette zone les populations craignent plus la
destruction des cultures par les bovins que l'insuffisance des pluies.
L'élevage concerne aussi et surtout les petits
ruminants comme les chèvres (caprins),
les ovins ainsi que les
volailles. L'âne, utilisé
dans le transport, s'y adapte mais pas le cheval.
Comme chez le peulh, l'élevage en pays diola (le Blouf
ici) est une activité de prestige sentimental. On est satisfait d'avoir
des un grand troupeau mais il est rare tuer une bête pour
améliorer son alimentation, sauf quand elle agonise ou quand elle est
vieille. Les rares occasions de mise en valeur de l'élevage sont les
funérailles et l'initiation.
2. Les activités modernes
C'est principalement dans l'agriculture, notamment
les plantations et le
maraîchage que le Blouf a beaucoup réussi. Chaque
année des tonnes de mangues de diverses variétés
(mongo Tendouck, ket, Kent, diourou, saralion, etc.)
depuis la plus hâtive (saralion) jusqu'à
la plus tardive (ket), sont récoltées.
En Casamance le Blouf fait partie des plus grands producteurs de mangues.
La production d'agrumes (orange, citron,
mandarine, pamplemousse) est en net recul en faveur de
l'arrondissement de Diouloulou, en raison de la diminution des pluies.
La banane existe, mais en faible
quantité. Un fait important à signaler, les G.I.E. de femmes qui
auparavant s'occupaient de maraîchage seulement, s'investissent
désormais dans les plantations. En 2001 par exemple, la seule vente de
mangues a permis au G.I.E. des femmes de Kaffanta (un sous-quartier de la
commune de Thionck-Essyl) de gagner 1500000f et depuis cette date elles n'ont
jamais gagné moins d'un million sauf en cas d'attaque de la
mouche blanche. A Mlomp, le G.I.E. des femmes de Balokir (un
quartier de ce village) produit chaque année plus de 2 tonnes d'oignon
(le violet de galmi*) sans compter une importante
production de tomate. Le G.I.E. Banga de Bougotir, un autre sous-quartier de
Thionck-Essyl qui a gagné le deuxième prix du chef de
l'Etat pour la promotion de la femme en 2003, puis un
prix d'honneur en 2004, évolue dans un grand verger
où il y a des arbres fruitiers et des produits maraîchers.
L'arachide est cultivée dans
cette région mais non seulement elle occupe de petites surfaces, ses
productions sont faibles. En effet, cette culture qui aurait pu se
développer dans cette zone est confrontée à la divagation
du bétail, mais aussi et surtout les singes qui sont très friands
d'arachide, sans compter les rats et les perdrix. Dans ces conditions, tous
ceux qui cultivent l'arachide la récoltent au prix de beaucoup de
sacrifices.
Le mais, autrefois culture vivrière, est en train de
faire une percée dans le Blouf avec l'utilisation de nouvelles
variétés (le mais hybride*)
Malgré l'utilisation de ces nouvelles
variétés et le développement de la plantation,
l'agriculture reste dans son ensemble traditionnelle. Le tracteur n'est pas
encore connu au Blouf alors que la traction animale est faiblement
introduite.
3. Le commerce
En raison de l'importance des autres activités
économiques, le Blouf est une région dynamique en matière
de commerce. Cette activité fait vivre beaucoup de familles.
Les produits d'exportation de la zone sont
les produits agricoles, notamment les produits de plantation comme les
mangues, les oranges, les citrons ; les produits maraîchers
(surtout la tomate) ; les produits de la cueillette comme le
« madd », le produit de parkia biglobosa
(néré et nététou), l'huile de palme, l'huile de
carapa procera (touloucouno), les balais. Ces produits sont
vendus dans les villes comme Bignona, Ziguinchor, Dakar et sont
transportés par camion à travers la Départementale 200 ou
Boucle du Blouf qui fait l'objet de la présente étude ou par
pirogue jusqu'à Ziguinchor (à partir de Thionck-Essyl, Elana,
Bouteum, Affiniam).
En retour le Blouf reçoit des marchandises
diverses (matériaux de construction,
denrées et autres produits de consommation courante)
sous forme d'importations. Ces produits sont vendus principalement dans
des boutiques existant au Blouf principalement le long de la Boucle du
Blouf. A part Thionck-Essyl qui a un petit marché qui ne fait
même pas 200 m2, on n'en trouve pas d'autre dans la région ;
il n'y a pas de marché hebdomadaire sauf que des marchands ambulants
(des baol baol) passent d'un village à l'autre.
De plus en plus, de jeunes commerçants du Blouf
achètent des produits locaux qu'ils revendent à Ziguinchor,
à Dakar ou ailleurs. Or, pendant des décennies ce commerce
était dominé par des étrangers venus pour la plupart de
Dakar ; des commerçants très connus dans le Blouf :
Alla Bèye, Thioune, Mamadou Dia etc.qui fréquentent cette partie
du département de Bignona en fonction de la récolte des oranges,
des mangues tant que le Blouf est accessible, c'est-à-dire quand la
route du Blouf est praticable
Conclusion
L'étude de la région du Blouf a permis de
décrire ses principales activités économiques ;
surtout dans le domaine de l'arboriculture, un secteur très dynamique
malgré la modestie des moyens de production. Mais il faut noter que la
survie de ces activités et même des populations de cette
région dépend largement de l'existence de voies de communication
adéquates car la clientèle est en dehors même du
Blouf ; d'où l'importance de la route dans le développement
socioéconomique.
DEUXIEME PARTIE : Histoire et tracé de La
Boucle du Blouf
Introduction
C'est à la fin des
« années80 » qu'on donna à la
Départementale 200 le nom de Boucle du Blouf ; cette route qui fait
le tour du Blouf. Cette route était au départ un ensemble de
sentiers reliant différents villages. Au cours de l'histoire, elle
s'agrandira et aujourd'hui, longue de 94km, la Boucle du Blouf est au centre
des préoccupations des populations et des autorités.
A. Histoire de la Boucle du Blouf
1. Avant la colonisation
Les différentes localités du Blouf
étaient reliées par une multitude de voies, surtout des
raccourcis qui traversaient forêts et champs ; en un mot des
sentiers. Beaucoup de ces sentiers existent encore de nos jours parce que
permettant d'aller d'un village à un autre plus rapidement pour
éviter les nids de poule ou autres dégradations de la D200 qui
fait perdre beaucoup de temps. A titre d'illustration : par la D200, le
village de Dianki est à 15km de Thionck-Essyl. On y accède par
car en passant par Mlomp, Kartiack ou par Mlomp, Thiobon, Kartiack (plus
long). Or, en empruntant le sentier, on accède directement à
Dianki (moins de 5km). Cependant, ces chemins sont tellement étroits
qu'il était parfois difficile à des motocyclistes de s'y
rencontrer en roulant. Aussi, pendant une partie de l'hivernage ils sont
envahis par l'herbe et des arbustes si bien qu'en les empruntant le matin en
période de brouillard ou de rosée on est trempé.
Plus tard les besoins des populations en matière de
transport de bagages évoluant, puis avec l'arrivée de la
colonisation, des voies plus larges et plus praticables apparaissent.
2. La colonisation et les prémices de la route
du Blouf.
Comme partout en Casamance, la colonisation du Blouf est venue
tard. C'est vers le début du XXe siècle qu'on nota
réellement la présence française. A cette époque,
selon Abdoulaye Djiba (notable et ancien président de la
Communauté Rurale de Thionck-Essyl), le Blouf, une partie de
l'arrondissement de Sindian et une autre partie de l'arrondissement de
Diouloulou étaient réunis dans un vaste canton appelé
Djigouttes sous l'autorité de Demba Soumaré, établi
à Ebouck (Bodé). Demba Soumaré, ancien chasseur avait
été nommé à la tête de ce canton pour freiner
la progression de Fodé Kaba qui venait d'installer un camp dans le
Bignona au début du XXe siècle.
Par la suite, des réformes de l'administration
coloniale aboutiront à la création d'un canton qui ne couvrait
que la province du Blouf mais divisé en en deux parties :
Djigouttes Nord et Djigouttes Sud vers 1920.
D'après plusieurs sources, c'est surtout Baboucar Sagna
plus connu sous le nom de Sagna Sagna qui a donné à la route du
Blouf sa première configuration ; Arfang Sonko (Arfang Bessire),
devenu lui aussi chef de canton de Djigouttes Nord en 1943, n'a fait que
continuer son oeuvre.
Sagna Sagna, originaire de Diégoune, a fait une bonne
partie de ses humanités à Thionck-Essyl comme berger ; puis
au cours de sa jeunesse il a fait des voyages au Nord du Sénégal,
à Dakar principalement. Ces voyages ont beaucoup guidé son action
à la tête des Djigouttes. Non seulement il a construit des pistes
entre les villages, mais aussi il a foré des puits (pour permettre aux
populations de s'alimenter en eau potable au lieu de puiser dans les mares ou
marigots) ; il a édifié des ponts en bois aux endroits
où les routes sont coupées par des cours d'eau. Jusqu'aux
années « 80 », la partie Sud de la route du Blouf
était la voie principale de passage vers Bignona ou de Bignona vers le
Blouf (Bignona -Tendimane-Balingor-Mandégane, jusqu'à
Tendouck).
Cette voie d'environ 50km va perdre de son importance avec le
projet d'amélioration des pistes de production en 1987 entrepris par
l'Etat du Sénégal et qui a donné au Sud de la Boucle
(l'axe Diégoune-Kagnobon-Bessire, jusqu'à Thionck-Essyl) un
nouveau souffle. C'est ainsi que sur les 10 à 20 cars qui quittent
quotidiennement Bignona pour le Blouf, les 7 à 15 empruntent
« la petite boucle » (de Diégoune à
Thionck-Essyl).
B- Le tracé actuel de la Boucle du
Blouf.
Carte 2 : plan de situation de la
Boucle

1. Description du tracé de la Boucle du
Blouf
L'entrée au Blouf peut se faire soit à partir du
village de Koutenghor au Nord-Ouest de la commune de Bignona et à
environ 2km de Tendième, puis Tendimane, Balingor, etc. ; soit
à partir de Tendième. On peut ainsi entrer par Koutenghor, faire
un tour de 94km et revenir par Tendième. L'entrée du Blouf, comme
le montre la carte, ressemble à un cul de sac.
La Boucle du Blouf passe par tous les villages du Blouf
à l'exception de Djimande, village le plus au centre et le plus
continental (car n'ayant pas de mer) ; mais ce village n'est pas
enclavé parce qu'il est relié à Diégoune et
à Tendouck par l'une des meilleures pistes avant le projet de la Boucle
du Blouf (qui est en cours) et à Thionck-Essyl par un sentier
emprunté même par des camions jusqu'au début de l'hivernage
Conclusion
C'est probablement Baboucar Sagna ou Sagna Sagna, ancien chef
de canton de Djigouttes Nord qui a donné à la route du Blouf sa
première forme ; une route de grande importance qui passe par tous
les villages du Blouf à l'exception de Djimande qui est cependant
relié à Tendouck et Diégoune par une autre piste de
production et même à Thionck-Essyl par un sentier.
TROISIEME PARTIE : L'importance de la Boucle du
Blouf dans le développement socio-économique de la
région
Introduction
Le Blouf est une région accessible par la mer dans sa
partie Ouest. Mais la part du transport maritime dans le déplacement des
populations et de leurs biens est faible ; ce qui fait que la voie
routière est la plus fréquentée. C'est cette importance
qui donne à la Boucle du Blouf la place qu'elle occupe dans le
développement socioéconomique de la région.
1. Dans l'organisation de l'espace
En observant l'espace ou le paysage du Blouf on constate que
la majorité de la population de cette région occupe pour la
plupart un flanc de la route. En entrant par Tendième, on note une
disposition des villages sur le flanc droit ; parfois la route passe au
milieu d'un village. Le centre du Blouf est vide et si une telle disposition
existe, c'est parce que les populations ont toujours cherché à
occuper un espace accessible qui leur permet non seulement d'être en
relation avec les autres régions, mais aussi de pouvoir écouler
les produits de leurs activités économiques.
Or, on ne peut pas envisager un développement
quelconque sans infrastructures de communication.
Les populations en général, leurs chefs en
particulier (surtout Sagna Sagna et Arfang Bessire) l'ont compris. Durant la
période coloniale beaucoup d'hommes et de femmes ont été
bastonnés parfois à mort au moment de la construction des routes
parce qu'ils ont manqué à l'appel. On raconta l'histoire de cette
femme enceinte que Sagna Sagna fit bastonner (qui a par la suite rendu
l'âme) lors de la construction du tronçon
Diégoune-Balingor ; ce qui a d'ailleurs précipité la
chute de ce chef.
Dans presque tous les villages du Blouf les quartiers proches
de la route sont plus densément peuplés que les autres. A Thiobon
les populations d'un quartier plus à l'intérieur réclament
le passage de la nouvelle route en construction (le projet
d'amélioration de la Boucle du Blouf) dans sa périphérie.
2. Dans le développement
socio-économique.
Des villages comme Tendimane, Balingor Mandégane
étaient dynamiques depuis l'époque coloniale jusqu'au
début des années « 80 » parce que la route du
Blouf était praticable à ces endroits.
De grandes boutiques y existaient et attiraient une
clientèle de presque tout le Blouf. A cette période Balingor
était le centre du Blouf (durant le règne du chef de canton Alpha
Bodian).
Aujourd'hui c'est l'autre côté, l'axe
Diégoune-Kagnobon jusqu'à Thionck-Essyl, Tendouck. Des cars, par
cette voie déversent des centaines de voyageurs, des marchandises, des
produits agricoles. Tous les villages situés le long de cet axe sont
approvisionnés en denrées de première
nécessité à partir de Bignona ou Ziguinchor ou encore de
Dakar (les cars du jeudi et du samedi). C'est par là aussi que passent
pour la plupart les produits de la cueillette (madd, toll, balais), les
mangues, les oranges, etc.
C'est par la route que l'on évacue les malades vers
Bignona et Ziguinchor.
Les récoltes de mangues, d'oranges permettent aux
populations de couvrir une partie importante de leurs besoins alimentaires.
Vers les années 2003-2004, quand la Boucle du Blouf était
très dégradée, les populations ont beaucoup souffert,
surtout pendant l'hivernage. Des mangues ont pourri parce qu'il n'y avait pas
d'acquéreurs du fait de la non praticabilité de la route.
D'après le commerçant Mamadou Dia, quand la
production est abondante il peut remplir plus de 10 camions de 16 tonnes
d'oranges, jusqu'à 20 camions de mangues de toutes
variétés. Or, il n'est pas seul à intervenir dans ce
commerce ; ils sont nombreux dans ce secteur. Si cette importante
production devait être invendue à cause de l'état de la
route, ce serait une perte énorme pour les populations du Blouf. Dans la
quasi-totalité des villages du Blouf, c'est l'homme qui donne à
manger à toute la famille pendant l'hivernage (souvent depuis le
démarrage des travaux champêtres jusqu'à la récolte
du riz période où la femme prend le relais). Avec l'insuffisance
des pluies et la crise agricole qui en découle, ce système a
changé et compte beaucoup sur ses arbres fruitiers pour couvrir ses
besoins alimentaires. Pour cela, il faut toujours compter sur une bonne
production mais surtout sur la praticabilité de la route.
La route a aussi un impact dans la santé des
populations du Blouf. Dans cette région les infrastructures sanitaires,
jusqu'à l'ouverture il y a deux ans du Centre de Santé de
Thionck-Essyl, se limitaient aux soins de santé primaires et pour les
cas graves les malades sont évacués à Bignona ou à
Ziguinchor. Dans beaucoup de ces cas d'évacuation le échappait
difficilement à la mort. En 2002 par exemple, on a assisté
à des évènements insolites à Thionck-Essyl :
deux femmes du quartier de Niaganane sont décédées
à la suite de leur évacuation à Ziguinchor ; elles
ont été enterrées la même heure dans le même
cimetière avec toute l'émotion que cela a provoqué. La
même année les vieux Mamadou Bassène Sambou et Ayi Le
Colonel Badji sont morts en cours de route sans arriver à Ziguinchor
où on les évacuait.
Parallèlement à cette situation le prix du riz a
connu une hausse. Le sac de riz qui coûtait 9500f à Bignona
était vendu à plus de 12000f dans certains villages surtout ceux
du centre qui n'avaient de débouché que Bignona. Pendant ce
temps, la voie maritime (Thionck-Essyl - Ziguinchor, Elana - Ziguinchor,
Bouteum - Ziguinchor, Affiniam - Ziguinchor) se développait, mais ne
pouvait même pas faire le quart de la route du Blouf.
Les populations excédées, ont agi par des
correspondances, des cris de détresse au cours des tournées des
autorités administratives, des politiciens ; par des marches dont
celle de Mars 2005 du Blouf à Bignona.
Comme on le constate, la Boucle du Blouf est à l'image
de « la route de l'espoir » en Mauritanie, et comme le Rhin
en Allemagne elle organise l'espace du Blouf.
Conclusion
Sans voies et moyens de communication il est difficile de
développer une région, voire y vivre. Le Blouf n'échappe
pas à cette logique au moment où nous vivons la mondialisation
dont le socle réside dans le développement des communications.
QUATRIEME PARTIE : LA BOUCLE DU BLOUF :
CONTRAINTES
ET PERSPECTIVES
Introduction
Malgré les différents projets de
réhabilitation, la route du Blouf était jusqu'à une
période récente une route difficile avec des ponts
affaissés, des nids de poule qui rendaient la circulation quasiment
impossible quand il pleut ; une situation qui a provoqué le
désespoir chez les habitants du Blouf et tous ceux qui empruntent cette
voie. Le Projet d'Aménagement de la Boucle du Blouf (en cours) est en
train de ramener l'espoir.
A. Les contraintes
Photo 4 : érosion marine au pont de
Tendouck (Sékou Mané en Octobre 2007)
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Les contraintes dans la route du Blouf sont de deux ordres
essentiellement : des contraintes naturelles et des
contraintes technico-économiques.
Sur le plan naturel, il faut retenir que le
Blouf, appartenant à la Basse Casamance, est une région
pluvieuse. C'est ce qui explique les nombreux cours d'eau saisonniers qui ont
nécessité la construction de ponts ou ouvrages
d'évacuation des eaux de ruissellement (pas moins de 30 ouvrages sur les
43km de la petite Boucle). Aussi la dénivellation est parfois forte
à certains endroits favorisant une importante érosion
linéaire*.
Pour éviter cette
dégradation de la route il fallait construire des canaux latéraux
qui permettent d'évacuer les eaux vers les rizières. Ce
phénomène d'érosion lié aux eaux se manifeste
à tous les niveaux, surtout à la descente de Tendième, au
niveau de la forêt de tecks de Diégoune, entre Kagnobon et le pont
qui le sépare de Bessire. L'autre phénomène est
l'érosion marine qui se produit au niveau des
ponts de Tendouck, Thionck-Essyl, Ediountou ; Kagnobon. Récemment
(septembre 2007), après la déviation réalisée par
remblaiement* au moment de la reconstruction du pont de Tendouck, l'eau de mer
au cours d'une période de dilatation, a coupé la route qui n'a pu
être remise que quelques jours après.
Sur le plan technique, il faut noter que le matériau
utilisé pour construire cette route n'est pas solide. La latérite
qui a jusqu'ici servi à la construction de la route du Blouf, se
dégrade vite. D'ailleurs la partie qui vient à peine d'être
réalisée dans le Projet d'Aménagement de la
Boucle du Blouf (on en parlera dans les perspectives) ressemble
à une route construite il y a cinq ans ; surtout le long de la
forêt de tecks de Diégoune.
On peut enfin citer la contrainte économique, la plus
importante en effet. Les populations du Blouf ont toujours
réclamé aux différents pouvoirs (depuis le règne de
Senghor) le bitumage de cette route. Mais les difficultés à
trouver des moyens financiers suffisants ont souvent poussé à
opter pour la solution la moins coûteuse. Jamais la Boucle du Blouf n'a
été réalisée entièrement, même en
latérite.
La preuve, dans le projet en cours, rien que 43km sur les 94,
de Tendième à Thionck-Essyl (comme le montre la carte
réalisée par l'A.A.T.R.) sont pris en compte ; le reste
attend un complément de financement
B. Perspectives : le Projet
d'Aménagement de la Boucle du Blouf
Répondant aux sollicitations, aux complaintes et aux
pressions (menaces de ne pas voter, de vote sanction, de barrer la route),
l'Etat du Sénégal entreprit en 2005 la réhabilitation de
la Boucle du Blouf. Ainsi, grâce à l'entreprise
ARESKI, une partie de cette route partant de la Nationale
5 (route Bignona-Séléty) à partir du village de
Koutenghor, puis Tendimane, Balingor jusqu'à Tendouck (50km) a
été réhabilitée. De l'autre coté,
c'est-à-dire de Tendième à Diégoune, Kagnobon, le
projet sera stoppé net par l'arrivée de l'hivernage et
principalement la protestation des populations qui voyaient là une fuite
en avant de l'Etat. Les populations commençaient à
désespérer et dans les cars le long de cette route c'était
le sujet le plus discuté (parfois avec beaucoup de passion) de telle
sorte que le début des travaux concernant le nouveau projet est
passé presque inaperçu.
Le Projet d'Aménagement de la Boucle du
Blouf a démarré à la fin de l'année
2006.Comme annoncé dans son préambule, « Dans le cadre
d'aménagement d'infrastructures et d'amélioration des conditions
de vie des habitants du Département de Bignona dans le gouvernorat de
Ziguinchor et dans le but d'intégrer l'impact économique et
environnemental, le Gouvernement Sénégalais a obtenu de la Banque
Islamique de Développement (B.I.D.) un crédit pour financer ce
projet à 87,4% et le complément restant de 12,6% est
financé par le Budget de Consolidation et d'Investissement (B.C.I.)un
organe de l'Etat du Sénégal ». Ce projet ne concerne
qu'une partie de la route du Blouf. « Les travaux concernent
l'aménagement de la Boucle du Blouf section
Tendième?Thionck-Essyl 43km »
« Il s'agit d'une construction d'une chaussée
neuve ayant 6m de large revêtue en enrobés
denses* et un accotement* de 1,5m .Ce
projet sera protégé contre les inondations par des ouvrages
hydrauliques adéquats et un profil en long rehaussé par rapport
au terrain naturel et une signalisation verticale et horizontale
réglementaire ». Les intervenants dans ce projet sont :
l'Etat du Sénégal à travers le Ministère de
l'Equipement et des Transports Terrestres et l'A.A.T.R. (maître
d'ouvrage) et les travaux sont confiés à un groupement
d'entreprises Elhajji Abdellah-SINCO SPA.
Le coût initial du projet de
réhabilitation de la Boucle du Blouf est d'environ 7milliards (il est
difficile de connaître le montant exact du projet du fait que l'AATR,
pour des raisons que nous ignorons, ne nous l'a pas donné)
Le Projet d'Aménagement de la Boucle du Blouf, comme
on le voit ne couvre que 43km depuis la N5 à partir de Tendième
jusqu'à Thionck-Essyl. C'est peu par rapport à l'attente des
populations du Blouf, mais on peut noter une nette amélioration dans la
liaison Bignona?Blouf. Aujourd'hui, il est possible de faire le trajet
Thionck-Essyl?Bignona en moins d'une heure ; ce qui était
impossible il y a seulement trois mois. L'espoir est en train de
renaître, mais des dos d'âne réalisés de façon
incontrôlée par les populations, pour semble-t-il éviter
les accidents, risquent de créer d'autres problèmes. En effet,
à l'intérieur des villages les maisons sont très proches
de la route (elles sont à moins de 10m de la route).
Le type de route annoncé dans ce nouveau projet est
aussi une avancée notable car il prend en compte le danger que constitue
l'érosion liée aux eaux de ruissellement (la réalisation
d'un accotement de 1,5m ainsi que des ouvrages hydrauliques adéquats
entrent dans ce cadre).
Photo 5 : (AFID
Consultance août 2007)

Travaux de construction des Ouvrages
hydrauliques
Conclusion
Après les difficultés nées de la
dégradation de la Boucle du Blouf qui a plongé les populations
dans le désarroi, la lueur d'espoir est venue à la fin de 2006
avec le Projet d'Aménagement de la Boucle du Blouf. Aujourd'hui, les
travaux de terrassement et d'installation de la première couche
permettent de quitter le Blouf et arriver en un temps court à Bignona et
les arboriculteurs seront moins angoissés. La satisfaction dans les
villages traversés par le nouveau projet, la désolation pour le
reste (les 51km restants) ; ce sont là les sentiments
qu'éprouvent les populations du Blouf
PARTIE PEDAGOGIQUE
Déterminations
initiales :
Intérêt du
thème
Le thème (L'importance de la route dans le
développement socioéconomique d'une région : exemple
de la Départementale200 ou Boucle du Blouf) est assez
intéressant pour plusieurs raisons.
D'abord pour l'intérêt que nous portons à
notre terroir et le faire connaître aux autres, par le souci d'apprendre
à faire des recherches. Par rapport à la documentation ce
thème touche plusieurs parties du programme actuel de Géographie
(celui d'octobre 2006) notamment les activités économiques, la
population, le cadre physique. En outre, ce thème qui nous permet
d'aborder les relations ville/campagne, est d'actualité face à ce
qu'on appelle la mondialisation des échanges ou de l'économie
dont la route ou tout simplement les communications sont un des piliers.
A travers ce document, il est possible de tirer des
informations pour la réalisation de certaines leçons du programme
de Géographie du premier cycle :
- pour la classe de sixième, il s'agit
des leçons 2, 3, 4, 5, 6 du thème Etude d'un
écosystème humide (la Casamance) ;
- pour la classe de cinquième :
leçons 5, 6, 8, 14, 16, 19 ;
- enfin pour la classe de troisième, la
leçon 9.
Pour la réalisation de la séquence
pédagogique, nous avons choisi la leçon 9 du programme de
Géographie de la classe de troisième intitulée
« Les formes et problèmes de communication ». Notre
choix pour cette leçon est guidé par notre souci de montrer que
la route est un moyen indispensable au développement, mais aussi de
montrer les enjeux de la mondialisation à travers les communications. En
effet, la croissance rapide ainsi que l'augmentation du volume des
échanges ont nécessité une véritable
révolution des communications qui se manifeste par la création
d'un système de transport multimodal qui connecte la voie d'eau, la
route, le rail et l'aéroport.
Projet pédagogique
Année académique : ........
Date : ...................
Heure : ..............
Crédit horaire : 2 heures......
Etablissent : .................
Site : ....................
Classe : ..............
Effectifs : ........
Discipline : Géographie
Thème : Chapitre IV : La Terre, une
planète solidaire
Leçon 9 : Les formes et problèmes de
communication.
Pré-requis : leçon 8 : La
coopération multilatérale.
Documentation :
- Rémy Knafou, Le nouveau
système-monde, Terminale ABCD ,1992 pages 62 à 65.
- Hagnerelle M. 1997 : Les hommes et la Terre,
Collection Magnard Lycées, classe de 2e pp. 204
à207.
- Dupâquier J. - Prévôt V.1983 :
Le monde actuel en question, Collection Espaces et Temps, manuel des classes
terminales pp. 378 à 385.
- Programme de géographie, Octobre 2006, page
21.
- Dictionnaire Larousse, dictionnaire de poche 2008.
- Internet.
Supports :
-Support 1 : un texte tiré du net intitulé
« Les modes de transport »
-Support 2 : une carte 1 : les réseaux de
transports terrestres.
-Support 3 : un texte intitulé « Les
télécommunications » (tiré du net).
Support 4 : une carte 2 : principaux réseaux et
grands carrefours aériens.
Support 5 : un texte : Inégale densité
des réseaux dans le monde
Objectifs
Objectif général de savoir :
Au terme de la leçon intitulée « les formes et
problèmes de communication », les élèves doivent
être capables de définir des formes de communication.
Objectifs spécifiques de savoir :
-Citer :
.les transports terrestres
.les transports maritimes
.les transports aériens
-distinguer les réseaux d'information
-identifier certains problèmes de communication dans le
monde
-montrer l'importance des communications dans la mise en place du
système-monde.
Plan
Introduction
I. Les formes de communication dans le monde.
A. Les transports
1. Les transports terrestres
2. Les transports maritimes
3. Les transports aériens.
B. Les réseaux d'information
1. Les réseaux traditionnels
2. Les réseaux modernes.
II. Les problèmes de communication
A. Dans les pays développés
B. Dans les pays en développement
C. L'importance des communications dans la mise en place du
système-monde.
Conclusion.
Stratégie.
Le cours qui se déroulera en deux heures se fera à
travers des consignes, des questions du professeur avec des observations et des
propositions de réponses des élèves qui s'appuieront sur
les supports produits par le professeur. Chaque grande partie de la
leçon aura un support (un texte ou une carte). A la fin de chaque partie
il y aura une évaluation.
Déroulement de la leçon (voir tableau des
activités d'apprentissage).
Evaluation
|
|
|
Traces écrites
|
|
Voir résumé en annexe 2
|
Activités des élèves
|
La coopération bilatérale concerne deux partenaires
alors que la coopération multilatérale met en relation plusieurs
partenaires. Toutes les deux sont une forme de solidarité entre
partenaires
|
Propose des réponses :
1. La route, la mer, le rail, la voie aérienne.
2. Ce sont des voies de communication
Puis les élèves, avec l'aide du professeur
proposent un titre à la leçon
|
Activités du professeur
|
1. Comparer la coopération
multilatérale à la coopération bilatérale.
|
Pose des questions :
1. Par quelles voies peut-on
voyager ?
2. Que constitue l'ensemble de ces
voies ?
|
Plan
|
Révision
|
Entrée et introduction
|
Support
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Questions
|
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Chrono-gramme
|
5mn
|
10mn
|
Lire en annexe 2
Voir en annexe 2
Après lecture les élèves dégagent
les idées du texte.
Réponses attendues :
1. terrestres, maritimes, aériens.
2. En fonction des voies de communication.
3. Voie ferrée, voie routière,
voie aérienne, voie maritime.
4. Des modes de transport combinés
Réponse
Avec l'aide du professeur, les élèves proposent
un résumé
Le professeur après distribution du texte1 (à
chaque élève) donne une consigne de lecture silencieuse.
Questions :
1. Citez les types de transport
d'après le texte.
2. Comment sont classifiés les modes
de transport ?
3. Rappelez ces voies de communication
.4. Expliquez « le transport
multimodal »
Consigne
Récapitulons ce que nous venons de voir
ensembleI.
A.
1-2-3.
Support 1 : texte 1
25mn
|
|
|
Lire en annexe 2
|
Voir en annexe 2
|
1. Lecture des élèves qui
proposent :
Les télécommunications sont une transmission
à distance d'informations avec des moyens à base
d'électronique et d'informatique
Réponses.
Les signaux de fumée et le tambour.
2. Meucci, Graham, Marconi
3. Téléphone fixe ou mobile, la
radio, la télé, l'ordinateur qui utilisent des équipements
électroniques avec des réseaux analogiques ou
numériques
Récapitulation
|
Consigne du professeur
1. Lecture silencieuse du texte no 2, puis
définir les télécommunications
Questions
1. Quels sont les moyens traditionnels de
communication qui ont précédé le téléphone
et le télégraphe ?
2. Qui a inventé le
téléphone, le télégraphe, la radio ?
3. Quels sont les outils des
télécommunications modernes ?
Récapitulons
|
I.
B.
1.-2.
|
Support 3 : texte2
|
25mn
|
|
|
I.
B.
1-2
|
Support 3 : texte
|
25mn
|
|
Lire en annexe 2
|
Voir résumé en annexe 2
|
Commentaires
La carte montre une inégale densité des
réseaux de transport
Réponses
1. Dans les pays développés
2. Dans les pays pauvres.
Réponse : Concorde fait par
exemple 3h entre Paris et New York alors que le brésilien fait 2 jours
pour aller du Nord au Sud de son pays
Réponse : les embouteillages, la
saturation des réseaux, la dégradation des routes, etc.
|
Consigne 1:
Observez et commentez la carte 1
Questions
1. Dans quelle partie du monde trouve-t-on
les réseaux denses ?
2. Et les réseaux incomplets ?
Consigne2 : Lisez le texte 3 et montrez
qu'il est plus aisé de se déplacer dans les pays riches que dans
les pays pauvres.
Citez quelques problèmes de
communication dans les pays pauvres et dans les pays riches
|
II.
A.
B.
|
Support 2 : carte.
Support 5
|
15mn
|
Lire en annexe 2
|
Voir en annexe 2
|
Réponse : il s'agit des
carrefours de réseaux aériens qui touchent le monde entier.
Réponses :
1. Ils favorisent les échanges et le
rapprochement des hommes
2. C'est la révolution des
communications qui a permis la mondialisation des échanges.
Récapitulation
|
Observez la carte 2 et dites d'abord quel
type de voie de communication est représenté, puis dites les
régions concernées.
Questions
1. Quelle importance ont ces réseaux
de même que les autres formes de communication dans le monde ?
2. Peut-on parler de mondialisation sans les
communications ?
Récapitulons
|
II.
C.
|
Support 4 : carte 2
|
20mn
|
|
Lire en annexe 2
|
Voir en annexe 2
|
Réponses
1. Sous deux grandes formes : les
communications matérielles (terrestres, maritimes et aériens),
les communications immatériels (les télécommunications)
2. Elle est inégale.
3. C'est grâce aux communications que
le monde est devenu un village planétaire.
|
Questions
1. Au total, sous quelles formes se
présentent les communications ?
2 Que peut-on dire de leur
répartition ?
3. Quelle place occupent-elles dans le
système-monde ?
Fin de leçon.
|
Conclusion
|
-
|
6mn
|
8mn
Evaluation
|
Annexe 1 : support
Texte 1 : Les modes de transport
Les modes de transport sont
généralement classifiés selon les voies de communication
utilisées.
Ce sont les transports terrestres (routiers et ferroviaires ou
guidés), les transports maritimes, les transports par voies d'eau
(fleuves et canaux), les transports aérospatiaux (aériens et
spatiaux), individuels ou collectifs.
Pour transporter d'un point à un autre (ou pour
déplacer, s'il s'agit d'un déplacement simple), il est souvent
nécessaire de combiner ces différents modes de transport. Il
s'agit alors de transport multimodal, ou intermodal, ou plurimodal, ou
combiné.
Source : Internet :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transport
Texte 2 : Les
télécommunications
Les télécommunications sont définies
comme la transmission à distance d'informations avec des moyens à
base
d'électronique
et
d'informatique. Ce
terme a un sens plus large que son acception équivalente officielle
«
communication
électronique ». Elles se distinguent ainsi de la
poste qui transmet des
informations ou des objets sous forme physique.
Dans les débuts des télécommunications
modernes, des inventeurs comme
Antonio Meucci,
Alexander Graham
Bell ou
Guglielmo Marconi
ont mis au point des dispositifs de communication comme le
télégraphe,
le
téléphone
ou la
radio. Ceux-ci ont
révolutionné les moyens traditionnels tels que les signaux de
fumée ou le tambour.
A l'époque actuelle, les
télécommunications concernent généralement
l'utilisation d'équipements électroniques associés
à des réseaux analogiques ou numériques comme le
téléphone fixe ou mobile, la radio, la
télévision
ou l'
ordinateur. Celles-ci
sont également une partie importante de l'économie et font
l'objet de régulations au niveau mondial.
Source : Internet :
www.fr.wikipedia.org/Norme_de_telecommunication
Texte 3 : L'inégale
densité des réseaux dans le monde.
Dans le domaine des transports, les nombreux progrès
techniques n'ont pas provoqué une contraction uniforme de la Terre. En
effet, les réseaux mis en place dans le Monde n'ont ni le même
maillage ni les mêmes performances : ainsi, à
l'échelle française, on se rend plus rapidement de Paris à
Lyon (460 km) en T.G.V. que de Clermont-Ferrand à Limoges (180 km) en
train ; à l'échelle internationale, Concorde joint Paris
à New York en trois heures et demie, alors qu'un brésilien peut
mettre deux jours pour traverser son pays du Nord au Sud en avion.
Source : Rémy Knafou, le nouveau
système-monde, 1992 p.70
Annexe1 (suite) : support 2 : carte 1
Source : HAGNERELLE M. 1997, Les hommes et la
Terre, page 205

Annexe1 : support4 : carte 2 :
principaux réseaux et grands carrefours aériens

Source : Rémy Knafou, Le nouveau
système-monde 1992, page 67
Annexe 2 : RESUME
Introduction
Longtemps, les communications se sont effectuées sur la
surface de la terre ou de la mer. Le XXe siècle a vu le
développement rapide des communications aériennes et spatiales et
surtout les télécommunications.
Mais ces communications sont mal réparties à
travers le monde et leurs problèmes différents d'un milieu
à l'autre et leur développement a contribué à la
mondialisation.
I. Les formes de communication.
A. Les transports.
1. Les transports terrestres.
Ils concernent principalement les transports routiers, les
chemins de fer, les transports par canaux.
-Les transports routiers n'ont connu
une grande expansion que dans les pays d'économie marchande. Ceux-ci
possèdent la plus grande longueur de routes à forte
densité de circulation (autoroutes, voies rapides, etc.)et ont le
meilleur parc routier ; alors que dans les pays pauvres les réseaux
sont moins denses. La route continue de jouer un rôle important dans le
transport de marchandises (surtout à de courtes distances) et de
personnes.
-Le rail qui a permis de
réaliser la révolution industrielle européenne, est
aujourd'hui spécialisé dans le transport de produits
pondéreux (lourds) comme les mines, des marchandises diverses. Dans le
transport de voyageurs, il existe des tramways, des trains à grande
vitesse (T.G.V.).
-Le développement important des
conduites (oléoducs et gazoducs) s'explique par leur
sûreté, leur rapidité, leur puissance (un oléoduc
peut débiter jusqu'à 50 millions de tonnes par an), etc.
2. Les transports maritimes.
Ils ont connu un grand essor dans la deuxième
moitié du XXe siècle avec l'accroissement de la capacité
des navires (pétroliers, méthaniers, vraquiers, etc.). Dans ce
domaine, ce sont encore les pays riches (Pays-Bas, Etats-Unis, Chine, Russie,
etc.) qui dominent. En 1990, le transport maritime a atteint un nouveau record
avec 3975 millions de tonnes. Le transport maritime concerne aussi les
passagers avec des ferries, des bâteaux-hotels, etc.
3. Les transports aériens.
Dans le transport aérien il y a l'avion pour le transport
de marchandises et de passagers (surtout), les fusées pour les voyages
d'études dans l'espace et l'installation de satellites.
Aujourd'hui, l'avion dessert presque tous les espaces
habités de la planète mais les trafics majeurs demeurent
essentiellement dans les pays riches où on note les plus grands
aéroports du monde.
B. Les réseaux d'information.
1. Les réseaux traditionnels.
Les télécommunications ont commencé avec des
signaux de fumée, des tambours à une période où les
techniques n'étaient pas développées. Par la suite, dans
la deuxième moitié du XIXe siècle, avec Marconi, Graham,
le téléphone et le télégraphe apparaissent.
2. Les réseaux modernes
La deuxième moitié du XXe siècle correspond
à une véritable révolution dans le domaine des
télécommunications avec la communication par satellite,
l'ordinateur, le téléphone portable, etc. :c'est
l'utilisation d'équipements électroniques associés
à des réseaux analogiques ou numériques.
II. Les problèmes de communication.
A. Dans les pays développés
Dans les pays développés, les réseaux de
communication sont assez denses et de qualité meilleure mais de nombreux
problèmes peuvent surgir. Ce sont surtout les encombrements ou
embouteillages surtout les week end et en période de vacances. A cela on
peut ajouter la saturation des réseaux ainsi que le coup
élevé de leur entretien.
B. Dans les pays pauvres
Dans les pays pauvres, on peut citer entre autres la mauvaise
qualité des communications (des réseaux incomplets, beaucoup plus
de pistes que de routes), les nombreux encombrements surtout dans les villes
qui font perdre énormément de temps et d'argent aux populations.
Ces pays ont des difficultés pour entretenir leurs communications.
C. L'importance des communications
dans la mise en place du système monde.
L'amélioration des réseaux et du matériel,
la spécialisation des fonctions ont accru la rapidité des
transports continentaux. La généralisation des conteneurs permet
aussi des gains considérables ; la même charge passant du
bateau au train ou au camion. Les progrès des transports aériens,
l'essor des télécommunications, en particulier par satellite,
permettent enfin une circulation rapide des hommes et de l'information ;
donc la mondialisation.
Conclusion
Les communications, qu'elles soient matérielles ou
immatérielles sont inégalement réparties à travers
le monde. Aujourd'hui avec leur développement spectaculaire, les hommes
et les informations circulent plus vite comme dans un village.
Annexe 2 : EVALUATION
EXERCICE 1 ; Indiquez par une flèche
le mode de transport auquel correspondent les moyens de transport dans les 2
colonnes :
le bateau voie aérienne
le tramway
l'aéroglisseur voie terrestre
le t.g.v.
le Boeing 747 voie maritime
la péniche
.....................................................................................
Dissertation
Sujet : Montrez que les communications sont importantes pour
le développement.
CONCLUSION GENERALE
La route est une voie de communication qui assure le transport
des marchandises et des personnes. Elle unit les localités entre elles,
les habitants des villes et des campagnes et permet aux usines de s'installer
aux abords des villes. C'est cette fonction de relais, de rapprochement qu'a la
Boucle du Blouf. Sans cette infrastructure le développement du Blouf est
quasiment impossible. Sa dégradation ces dernières années
a été vécue comme une véritable odyssée.
Aujourd'hui le Projet d'Aménagement de la Boucle du Blouf (en cours) est
en train de faire renaître l'espoir dans une région où les
autres voies de communication ne sont pas ou sont très faiblement
développées.
Comme précisé tout au début de notre
étude, le thème du Blouf n'a été qu'un
prétexte pour montrer comment une voie de communication peut organiser
ou modifier un espace. L'exemple des Etats-Unis est là pour le
confirmer ; un espace immense avec de longues distances entre l'Est et
l'Ouest et entre le Nord et le Sud, mais des contraintes
atténuées par l'existence de voies de communications
adéquates.
A Dakar, on parle presque quotidiennement des dommages
économiques causés par les embouteillages ; cela montre
encore une fois l'importance de la route dans le développement
économique d'un milieu.
La réalisation de ce dossier nous a permis
d'appréhender la documentation et on voit qu'il est possible de
construire un cours sans copier ou plagier des manuels et surtout quand il
s'agit d'enseigner le milieu proche.
LEXIQUE
Accotement (nom) : partie de la
route se situant entre la chaussée et le fossé (les bordures de
la chaussée).
Allogènes (des
peuples) : ce sont les peuples qui ont une origine autre que celle des
autochtones (des étrangers).
Baako : c'est un ensemble
socioculturel composé par des villages voisins dont le centre est
Kabiline dans l'arrondissement de Diouloulou.
Bandial : c'est un ensemble de
villages du département de Ziguinchor (certains sont insulaires) dont
Enampore, Eloubalir, Etama, etc.
Bas-fonds :
les fonds de vallée qui peuvent être submergés pendant une
partie de l'année.
Corniche : route en surplomb
d'une paroi.
Dialectes (pl) : ce sont les
variétés régionales d'une langue. Pour le Blouf il s'agit
des différents accents de la langue diola.
Ediountou : le pont qui
traverse une petite rivière entre Mlomp et Thionck-Essyl.
Enrobé (nom) : un
revêtement de sol fait d'un mélange de granulat et de liant
bitumineux.
Erosion linéaire : la
perte de sol due à l'eau qui arrache et transporte la terre vers un lieu
de dépôt.
Estuaire : une embouchure d'un
fleuve envahie par la mer.
Forêt classée :
c'est la partie du domaine forestier national ayant fait l'objet d'un acte de
classement. Le domaine forestier classé du Sénégal
comprend les forêts naturelles, les périmètres de
protection et les périmètres de reboisement.
Forêt galerie : bande
forestière humide longeant les cours d'eau continentaux.
Karones : c'est un ensemble
d » îles à l'Ouest de l'arrondissement de Diouloulou. Le
peuple y habitant porte le même nom. Le principal centre du Karone est
Kafountine (qui n'est pas une île comme d'ailleurs d'autres villages
karones)
Moteurs
hors-bord : un engin ou un
système de propulsion utilisé sur une pirogue ou un bateau.
Mas hybride : mas issu du
croisement d'espèces différentes.
Sols hydromorphes : des sols
imbibés d'eau (surtout dans les bas-fonds).
Initiation : c'est une
cérémonie rituelle qui consacre le passage du jeune garçon
à la génération adulte en milieu diola. Elle est
appelée improprement « circoncision ».
Procession : c'est une un
cérémonie de prières (sous une forme traditionnelle)
organisée par des femmes à travers les villages avec des chants
et danses sacrés pour conjurer le mauvais sort en cas
d'épidémie ou de disette.
Prêtresses : ce sont des
femmes dotées d'un pouvoir surnaturel qui dirigent souvent les
processions, mais aussi des voyantes.