II-2- Méthode d'étude
II-2-1- Type d'étude
Notre étude est à la fois descriptive et
analytique.
· Descriptive, parce qu'elle décrit à
travers l'étude socio communautaire les causes et les manifestations de
la pratique, de même que les stratégies d'action des structures
qui luttent contre l'infanticide.
· Analytique, parce que l'étude établit des
liens entre plusieurs éléments. D'une part entre les besoins de
la communauté et les actions des structures en charge de la protection
des enfants sorciers ; d'autre part entre les stratégies mises en
oeuvre par les structures luttant contre la pratique et l'impact de ces actions
sur les populations afin d'en dégager les forces et les faiblesses.
II-2-2- Population d'étude
La population de l'étude comporte les responsables de
structures qui interviennent dans la lutte contre l'infanticide à
Bori, et un échantillon des potentiels bénéficiaires
de leurs actions ainsi que les tenants de la tradition à Bori.
Les cibles primaires
Les garants de la tradition (les chefs de famille, les sages
de Bori) et les responsables de structure constituent les cibles primaires de
notre étude.
Les cibles secondaires
Pour mieux appréhender le problème, nous avons
opté pour une recherche qui prenne en compte toute la population. En
dehors des cibles primaires sus citées notre étude a
atteint :
- les femmes ;
- les jeunes de Bori ;
- les élèves et étudiants de
Bori ;
- les religieux ;
- les élus locaux ;
- les enseignants.
II-2-3- Site de l'étude
Notre étude s'est prioritairement
déroulée dans le village de Bori, une zone à haut risque
d'infanticide et à Marégourou un village situé à 7
km de Bori.
II-2-4- Echantillonnage
Le problème de l'infanticide touche toute la population
de Bori. Compte tenu des moyens limités, nous avons interrogé au
total 313 personnes réparties comme suit :
- 10 principaux responsables des structures qui interviennent
contre la pratique à Bori ;
- 15 sages ;
- 45 chefs de ménages ;
- 60 femmes ;
- 60 jeunes élèves et étudiants ;
- 40 jeunes paysans ;
- 12 enseignants (soit 7 au collège et 5
instituteurs) ;
- 5 agents de santé ;
- 2 responsables religieux (le curé de Bori et l'Imam
de Bori) ;
- 4 élus locaux (dont le maire de N'Dali).
En dehors de ces personnes, le fait d'avoir
séjourné dans la localité nous a permis de discuter du
sujet avec beaucoup d'autres personnes sans les soumettre à des
séances de question-réponse.
Tableau 1 : Répartition de
l'échantillon selon les ethnies
Publics
Ethnies
|
Elus locaux
|
Responsables structures de lutte
|
Sages/chefs de ménages
|
Femmes
|
Jeunes élèves
|
Jeunes paysans
|
Autres (agents de santé, enseignants,
religieux)
|
Baatonu
|
3
(75%)
|
8
(80%)
|
40
(88,88%)
|
54
(90%)
|
48 (80%)
|
36
(90%)
|
11
(57,89%)
|
Peulh
|
1
(25%)
|
1
(10%)
|
5
(11,12%)
|
6
(10%)
|
6
(10%)
|
-
|
-
|
Autres
|
-
|
1
(10%)
|
-
|
-
|
6
(10%)
|
4
(10%)
|
8
(42,10%)
|
La majorité des personnes approchées au cours de
cette enquête est baatonu. Cela se justifie par le fait que c'est le
groupe socio linguistique qui est directement concerné par la pratique.
Tableau 2 : Répartition de
l'échantillon selon le niveau d'instruction
Publics
Niveau d'instruction
|
Elus locaux
|
Responsables structures de lutte
|
Sages/chefs de ménages
|
Femmes
|
Jeunes élèves
|
Jeunes paysans
|
Autres (agents de santé, enseignants,
religieux)
|
Supérieur
|
3
(75%)
|
8
(80%)
|
-
|
-
|
6
(10%)
|
-
|
11
(57,89%)
|
Secondaire
|
1
(25%)
|
2
(20%)
|
5
(11,11%)
|
-
|
48
(80%)
|
-
|
5
(36,84%)
|
Primaire
|
-
|
-
|
10
(10,22%)
|
6
(10%)
|
6
(10%)
|
8
(20%)
|
-
|
Aucun
|
-
|
-
|
30
(66,66%)
|
54
(90%)
|
-
|
32
(80%)
|
1
(5,26%)
|
Alphabétisation
|
-
|
-
|
23
(51,11%)
|
35
(58,33%)
|
-
|
16
(40%)
|
-
|
La plupart des enquêtés notamment les sages, les
femmes et les jeunes paysans n'ont pas été à
l'école. Certains parmi eux suivent cependant des cours
d'alphabétisation.
Tableau 3 : Répartition de
l'échantillon selon la religion
Publics
Religion
|
Elus locaux
|
Responsables structures de lutte
|
Sages/chefs de ménages
|
Femmes
|
Jeunes élèves
|
Jeunes paysans
|
Autres (agents de santé, enseignants,
religieux)
|
Traditionnelle
|
0%
|
0%
|
25
(55,55%)
|
7
(11,66%)
|
24
(40%)
|
18
(45%)
|
2
(10,52%)
|
Islam
|
3
(75%)
|
6
(60%)
|
15
(33,33%)
|
30
(50%)
|
18
(30%)
|
10
(25%)
|
6
(31,57%)
|
Christianisme
|
1
(25%)
|
4
(40%)
|
5
(11,11%)
|
17
(28,33%)
|
6
(10%)
|
10
(25%)
|
9
(47,36%)
|
Athée
|
0%
|
0%
|
0%
|
6
(10%)
|
12
(20%)
|
2
(5%)
|
2
(10,52%)
|
La religion la plus pratiquée à Bori est la
religion traditionnelle. Cependant les populations se convertissent aux
religions révélées notamment l'Islam et le Christianisme.
Il faut signaler que ces données sont fidèles aux propos des
enquêtés même si la réalité montre qu'il y a
un fort syncrétisme religieux à tous les niveaux.
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