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Contribution aux stratégies de communication pour l'éradication de l'infanticide rituel en milieu Baatonu de Bori, commune de N'Dali

( Télécharger le fichier original )
par Y. Vitalien Raoul ADOUKONOU
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maîtrise 2007
  

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II-2- Méthode d'étude

II-2-1- Type d'étude

Notre étude est à la fois descriptive et analytique.

· Descriptive, parce qu'elle décrit à travers l'étude socio communautaire les causes et les manifestations de la pratique, de même que les stratégies d'action des structures qui luttent contre l'infanticide.

· Analytique, parce que l'étude établit des liens entre plusieurs éléments. D'une part entre les besoins de la communauté et les actions des structures en charge de la protection des enfants sorciers ; d'autre part entre les stratégies mises en oeuvre par les structures luttant contre la pratique et l'impact de ces actions sur les populations afin d'en dégager les forces et les faiblesses.

II-2-2- Population d'étude

La population de l'étude comporte les responsables de structures qui interviennent dans la lutte contre l'infanticide à Bori,  et un échantillon des potentiels bénéficiaires de leurs actions ainsi que les tenants de la tradition à Bori.

Les cibles primaires

Les garants de la tradition (les chefs de famille, les sages de Bori) et les responsables de structure constituent les cibles primaires de notre étude.

Les cibles secondaires

Pour mieux appréhender le problème, nous avons opté pour une recherche qui prenne en compte toute la population. En dehors des cibles primaires sus citées notre étude a atteint :

- les femmes ;

- les jeunes de Bori ;

- les élèves et étudiants de Bori ;

- les religieux ;

- les élus locaux ;

- les enseignants.

II-2-3- Site de l'étude

Notre étude s'est prioritairement déroulée dans le village de Bori, une zone à haut risque d'infanticide et à Marégourou un village situé à 7 km de Bori.

II-2-4- Echantillonnage

Le problème de l'infanticide touche toute la population de Bori. Compte tenu des moyens limités, nous avons interrogé au total 313 personnes réparties comme suit :

- 10 principaux responsables des structures qui interviennent contre la pratique à Bori ;

- 15 sages ;

- 45 chefs de ménages ;

- 60 femmes ;

- 60 jeunes élèves et étudiants ;

- 40 jeunes paysans ;

- 12 enseignants (soit 7 au collège et 5 instituteurs) ;

- 5 agents de santé ;

- 2 responsables religieux (le curé de Bori et l'Imam de Bori) ;

- 4 élus locaux (dont le maire de N'Dali).

En dehors de ces personnes, le fait d'avoir séjourné dans la localité nous a permis de discuter du sujet avec beaucoup d'autres personnes sans les soumettre à des séances de question-réponse.

Tableau 1 : Répartition de l'échantillon selon les ethnies

Publics

Ethnies

Elus locaux

Responsables structures de lutte

Sages/chefs de ménages

Femmes

Jeunes élèves

Jeunes paysans

Autres (agents de santé, enseignants, religieux)

Baatonu

3

(75%)

8

(80%)

40

(88,88%)

54

(90%)

48 (80%)

36

(90%)

11

(57,89%)

Peulh

1

(25%)

1

(10%)

5

(11,12%)

6

(10%)

6

(10%)

-

-

Autres

-

1

(10%)

-

-

6

(10%)

4

(10%)

8

(42,10%)

La majorité des personnes approchées au cours de cette enquête est baatonu. Cela se justifie par le fait que c'est le groupe socio linguistique qui est directement concerné par la pratique.

Tableau 2 : Répartition de l'échantillon selon le niveau d'instruction

Publics

Niveau d'instruction

Elus locaux

Responsables structures de lutte

Sages/chefs de ménages

Femmes

Jeunes élèves

Jeunes paysans

Autres (agents de santé, enseignants, religieux)

Supérieur

3

(75%)

8

(80%)

-

-

6

(10%)

-

11

(57,89%)

Secondaire

1

(25%)

2

(20%)

5

(11,11%)

-

48

(80%)

-

5

(36,84%)

Primaire

-

-

10

(10,22%)

6

(10%)

6

(10%)

8

(20%)

-

Aucun

-

-

30

(66,66%)

54

(90%)

-

32

(80%)

1

(5,26%)

Alphabétisation

-

-

23

(51,11%)

35

(58,33%)

-

16

(40%)

-

La plupart des enquêtés notamment les sages, les femmes et les jeunes paysans n'ont pas été à l'école. Certains parmi eux suivent cependant des cours d'alphabétisation.

Tableau 3 : Répartition de l'échantillon selon la religion

Publics

Religion

Elus locaux

Responsables structures de lutte

Sages/chefs de ménages

Femmes

Jeunes élèves

Jeunes paysans

Autres (agents de santé, enseignants, religieux)

Traditionnelle

0%

0%

25

(55,55%)

7

(11,66%)

24

(40%)

18

(45%)

2

(10,52%)

Islam

3

(75%)

6

(60%)

15

(33,33%)

30

(50%)

18

(30%)

10

(25%)

6

(31,57%)

Christianisme

1

(25%)

4

(40%)

5

(11,11%)

17

(28,33%)

6

(10%)

10

(25%)

9

(47,36%)

Athée

0%

0%

0%

6

(10%)

12

(20%)

2

(5%)

2

(10,52%)

La religion la plus pratiquée à Bori est la religion traditionnelle. Cependant les populations se convertissent aux religions révélées notamment l'Islam et le Christianisme. Il faut signaler que ces données sont fidèles aux propos des enquêtés même si la réalité montre qu'il y a un fort syncrétisme religieux à tous les niveaux.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon