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Impact des fluctuations pluviométriques sur la production agricole dans la région de Thionck- Essyl en Basse Casamance

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par Idrissa DIATTA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Certificat d'aptitude à l'enseignement moyen (CAEM) 2007
  

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CONCLUSION GENERALE

La région de Thionck- Essyl est un milieu géographique relativement homogène. L'analyse des caractères édaphiques, à travers l'étude succincte du relief, des ressources pédologiques, hydriques et des formations végétales, a permis de mettre en évidence les caractéristiques du milieu naturel. Ces différents éléments géographiques, par leur nature et leur évolution sont très liés les uns aux autres et entretiennent des rapports très étroits avec le climat qui les influence d'ailleurs fortement. Ce milieu physique est très favorable à l'implantation humaine. C'est la raison pour laquelle la région de Thionck- Essyl a fait très l'objet d'une occupation humaine relativement importante. Le caractère du milieu naturel, propice à l'implantation des établissements humains, relève en partie du climat relativement favorable de la région.

L'analyse de la pluviométrie révèle une diminution des totaux pluviométriques et leur inégale répartition spatio- temporelle. Cette situation montre que la Basse Casamance, une des régions les plus pluvieuses du Sénégal, n'est pas épargné par la tendance générale à la baisse des précipitations observée à l'échelle ouest africaine.

La comparaison des productions agricoles aux variations pluviométriques, fait apparaître une relative dépendance de la production céréalière aux aléas climatiques. Par contre, la production arachidière continue de progresser (de manière timide) malgré la tendance à la baisse de la pluviométrie.

Cependant, il faut noter que la coïncidence d'années de déficits pluviométriques avec des années de hausse de productions agricole, montre que toute la variation de la production agricole n'est pas imputable au seul facteur pluviométrique. Les productions agricoles sont déterminées aussi par les facteurs liés aux techniques et exploitations agricoles (travail, fertilisation, traitement phytosanitaire, utilisation de variétés améliorées...), au domaine socio- économique (régime foncier, rémunération, circuits de commercialisation...), etc.

À notre niveau d'étude, le facteur pluie annuelle et mensuelle s'avère être discriminant et l'analyse des deux types de productions agricoles retenues (productions céréalières et celles de cultures de rente) montre que l'impact des fluctuations pluviométriques se manifeste beaucoup plus dans le cas des systèmes extensifs d'exploitations. Pour atténuer les effets des fluctuations pluviométriques et limiter la généralisation des contraintes liées au substrat, il serait vital de modifier les techniques d'exploitation pour les adapter davantage à la situation actuelle du milieu.

Dans cette perspective, des efforts doivent être consentis pour soutenir les productions céréalières afin de réduire le déficit vivrier actuel. Comme stratégie, on peut noter :

- la mise au point des variétés de semences adaptées à la durée de plus en plus courte de l'hivernage :

* pour le mil et le maïs, des variétés à cycle court (60 à 70jours), à épi plus long, plus granuleux avec au moins de feuille et une meilleure qualité de farine doivent être mises au pont (IBV 8004, IBV 8402, ISMI 9101 ou 9102 pour le mil et pour le maïs JDB, BDS, CP75 et Synthétic C);

* pour le riz des variétés plus rustiques et présentant des niveaux de rendement assez élevés (DJ 11- 509 et TOS 728 - 1), à cycle très court adaptées aux conditions de submersion faible (ITA 212, TOS 103) et celles ayant une bonne tolérance à la salinité et à l'acidité (War 1, War 77 et War 8) doivent être mises au point pour permettre de cultiver les rizières frappées par la salinisation et l'ensablement.

- des solutions techniques telles que : dotations des populations d'un matériel génétique performant et d'un équipement agricole de base 'charrue par exemple), fumure, lutte anti- érosive, économie de l'eau, pratiques agro- forestières, éprouvées expérimentalement et déjà divulguées ne sont pas révélées à la hauteur des résultats escomptés. En effet, elles ne sont pas suffisamment intégrées dans les préoccupations paysannes ni adaptées à leurs moyens. Une convergence entre ces solutions techniques et les pratiques paysannes devrait permettre d'améliorer la situation actuelle caractérisée par un déficit vivrier ou tant au moins limiter les effets de la contrainte écologique. Ces actions contribueraient au relèvement du niveau technique des producteurs qui est encore très bas.

Par ailleurs, il faut noter que la participation effective des populations devra être requise puisque l'essentiel des actions énoncées plus haut se situent dans la perspective d'une nécessaire adaptation des systèmes de production traditionnels à un contexte nouveau.

Les relations significatives entre les fluctuations pluviométriques et les productions agricoles ne doivent pas occulter les liens entre ces situations de crise agricole et le système économique international.

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