CONCLUSION GENERALE
La région de Thionck- Essyl est un milieu
géographique relativement homogène. L'analyse des
caractères édaphiques, à travers l'étude succincte
du relief, des ressources pédologiques, hydriques et des formations
végétales, a permis de mettre en évidence les
caractéristiques du milieu naturel. Ces différents
éléments géographiques, par leur nature et leur
évolution sont très liés les uns aux autres et
entretiennent des rapports très étroits avec le climat qui les
influence d'ailleurs fortement. Ce milieu physique est très favorable
à l'implantation humaine. C'est la raison pour laquelle la région
de Thionck- Essyl a fait très l'objet d'une occupation humaine
relativement importante. Le caractère du milieu naturel, propice
à l'implantation des établissements humains, relève en
partie du climat relativement favorable de la région.
L'analyse de la pluviométrie révèle une
diminution des totaux pluviométriques et leur inégale
répartition spatio- temporelle. Cette situation montre que la Basse
Casamance, une des régions les plus pluvieuses du Sénégal,
n'est pas épargné par la tendance générale à
la baisse des précipitations observée à l'échelle
ouest africaine.
La comparaison des productions agricoles aux variations
pluviométriques, fait apparaître une relative dépendance de
la production céréalière aux aléas climatiques. Par
contre, la production arachidière continue de progresser (de
manière timide) malgré la tendance à la baisse de la
pluviométrie.
Cependant, il faut noter que la coïncidence
d'années de déficits pluviométriques avec des
années de hausse de productions agricole, montre que toute la variation
de la production agricole n'est pas imputable au seul facteur
pluviométrique. Les productions agricoles sont déterminées
aussi par les facteurs liés aux techniques et exploitations agricoles
(travail, fertilisation, traitement phytosanitaire, utilisation de
variétés améliorées...), au domaine socio-
économique (régime foncier, rémunération, circuits
de commercialisation...), etc.
À notre niveau d'étude, le facteur pluie
annuelle et mensuelle s'avère être discriminant et l'analyse des
deux types de productions agricoles retenues (productions
céréalières et celles de cultures de rente) montre que
l'impact des fluctuations pluviométriques se manifeste beaucoup plus
dans le cas des systèmes extensifs d'exploitations. Pour atténuer
les effets des fluctuations pluviométriques et limiter la
généralisation des contraintes liées au substrat, il
serait vital de modifier les techniques d'exploitation pour les adapter
davantage à la situation actuelle du milieu.
Dans cette perspective, des efforts doivent être
consentis pour soutenir les productions céréalières afin
de réduire le déficit vivrier actuel. Comme stratégie, on
peut noter :
- la mise au point des variétés de semences
adaptées à la durée de plus en plus courte de l'hivernage
:
* pour le mil et le maïs, des variétés
à cycle court (60 à 70jours), à épi plus long, plus
granuleux avec au moins de feuille et une meilleure qualité de farine
doivent être mises au pont (IBV 8004, IBV 8402, ISMI 9101 ou 9102 pour le
mil et pour le maïs JDB, BDS, CP75 et Synthétic C);
* pour le riz des variétés plus rustiques et
présentant des niveaux de rendement assez élevés (DJ 11-
509 et TOS 728 - 1), à cycle très court adaptées aux
conditions de submersion faible (ITA 212, TOS 103) et celles ayant une bonne
tolérance à la salinité et à l'acidité (War
1, War 77 et War 8) doivent être mises au point pour permettre de
cultiver les rizières frappées par la salinisation et
l'ensablement.
- des solutions techniques telles que : dotations des
populations d'un matériel génétique performant et d'un
équipement agricole de base 'charrue par exemple), fumure, lutte anti-
érosive, économie de l'eau, pratiques agro- forestières,
éprouvées expérimentalement et déjà
divulguées ne sont pas révélées à la hauteur
des résultats escomptés. En effet, elles ne sont pas suffisamment
intégrées dans les préoccupations paysannes ni
adaptées à leurs moyens. Une convergence entre ces solutions
techniques et les pratiques paysannes devrait permettre d'améliorer la
situation actuelle caractérisée par un déficit vivrier ou
tant au moins limiter les effets de la contrainte écologique. Ces
actions contribueraient au relèvement du niveau technique des
producteurs qui est encore très bas.
Par ailleurs, il faut noter que la participation effective des
populations devra être requise puisque l'essentiel des actions
énoncées plus haut se situent dans la perspective d'une
nécessaire adaptation des systèmes de production traditionnels
à un contexte nouveau.
Les relations significatives entre les fluctuations
pluviométriques et les productions agricoles ne doivent pas occulter les
liens entre ces situations de crise agricole et le système
économique international.
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