WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact des fluctuations pluviométriques sur la production agricole dans la région de Thionck- Essyl en Basse Casamance

( Télécharger le fichier original )
par Idrissa DIATTA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Certificat d'aptitude à l'enseignement moyen (CAEM) 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre I : Présentation de la zone d'étude

La région de Thionck- Essyl est située à l'ouest du département de Bignona, par 12° 47 de latitude Nord et 16° 30 de longitude ouest. Elle se trouve dans le l'arrondissement de Tendouck appelé aussi « Blouf » et est limité au nord par les C.R. de Mlomp et Kartiack, au sud par le département d'Oussouye, à l'est par la C.R. de Balingore, au nord- est par la C.R. de Diégoune, au sud- est par la C.R. de Mangangoulack et à l'ouest par la C.R. de Kafountine. (Voir figure 2)

Le village de Thionck- Essyl, devenu une commune depuis 1990 par le décret n° 90 1135 du 08 octobre 1990, est distant à 42 km de Bignona, chef lieu de département et à 72 km de Ziguinchor, capitale régionale.

Il est constitué de quatre grands quartiers divisés eux- mêmes en sous- quartiers :

- le quartier de Daga situé au Nord- Est, le plus vaste comporte quatre sous- quartiers : Bougotir, Kabalane, Gandong et Tangam;

- le quartier de Niaganane situé au Sud est divisé en quatre sous- quartiers : Dialine, Bouteum, Djiweut et Kaffanta;

- le quartier de Kamanar au nord- ouest de Thionck- Essyl compte trois sous- quartiers : Kamanar Yamaak, Baroncol, et Boulou;

- le quartier de Batine situé à l'ouest entre Kamanar et Niaganane est composé de trois sous- quartiers : Batine Bah, Balankine et Élogogne.

Il s'agira de donner dans cette étude une vision globale des spécificités du domaine, tant au point de vue physique, humain qu'économique.

Océan Atlantique

Figure 1 : Carte administrative du Sénégal

Gambie

Guinée Bissau

Guinée

Mali

Mauritanie

Océan Atlantique

Dakar

Thiès

Diourbel

Fatick

Kaolack

Thionck-essyl

Ziguinchor

Kolda

Tambacounda

Matam

Louga

Saint- Louis

Légende

limite d'État

limite de région

limite de département

limite d'arrondissement

Chef- lieu de région

Source : www.au-senegal.com

Figure 2 : Carte administrative de la région de Ziguinchor (Basse Casamance)

Thionck- Essyl

Tendouck

Niamone

Tenghory

Balinghore

Bignona

Diégoune

Mlomp

Suelle

Kartiack

Sindian

Kafountine

Oulampane

Djiniaki

Djibidione

Diouloulou

0 10 20 30 40km

Mangagoulack

Loudia Ouolof

Tendouck

Mlomp

Oussouye

Cabrousse

Thionck- Essyl

République de Gambie

Kolda

République de Guinée Bissau

de

Atlantique

Région

Océan

0 10 20 30 40km

Santhiaba Manjaque

Niaguis

Oussouye

Niassia

Loudia ouolof

Énampor

Diembering

Cabrousse

Mlomp

Ziguinchor

Adéane

Boutoupa Camaracounda

Coubalan

Mangagoulack

Ouonck

Niassia

Énampor

Niaguis

Coubalan

Tenghori

Ouonck

Niamone

Mangagoulack

Bignona

Tendouck

Thionck-Essyl

Mlomp

Balinghore

Diégoune

Kartiack

Kafountine

Oulampane

Sidian

Suelle

Djiniaki

Djibidione

Diouloulou

Balinghore

Diembering

Santhiaba Manjaque

Tenghory

Niamone

Boutoupa camaracounda

Adéane

Ziguinchor

Énampor

Niassia

Coubalan

Ouonck

Bignona

Mlomp

Diégoune

Kartiack

Suelle

Kafountine

Djiniaki

Oulampane

Sindian

Djibidione

Diouloulou

Santhiaba manjaque

Cabrousse

Diembering

Légende

Chef- lieu de région limite d'État

Chef- lieu de département limite de région

Chef- lieu d'arrondissement limite de département

Commune limite d'arrondissement

Chef- lieu de C R limite de C R

Source : DAT Projet PNUD- ONUDDES- SEN 87/ 011 PNAT, Mars 1988

I- 1- Les Caractères édaphiques

Le cadre physique de la région naturelle de la Casamance, est de nos jours l'objet de plusieurs travaux de recherches, de synthèses réalisés par différents bureaux d'étude et universitaires. Les résultats de ces études dans les domaines aussi variés que sont la géologie et la géomorphologie, les sols, la végétation, l'hydrologie, etc., ont pour une bonne part, contribué à une meilleure connaissance de cette région à haute vocation agricole.

I- 1- 2 Le relief et les ressources pédologiques

Le relief de la région de Thionck- Essyl, à l'instar du reste de la Basse Casamance, se caractérise par sa monotonie. L'altitude varie entre 0m dans les bas- fonds et 20m au niveau du plateau. Le niveau le plus bas dans le plateau par rapport aux bas- fonds est à 4m. On note une pente faible le long du quartier de Daga au nord- est, plus accusée en avant du quartier de Niaganane au sud et plus nette au niveau des quartiers de Batine à l'ouest et Kamanar au nord- ouest. La courbe de niveau de 15m passe au nord- est du quartier de Daga et celle de 20m se situe au centre de la forêt classée (forêt de Tendouck). Cette faible pente ralentit l'écoulement des eaux pluviales et favorise son évaporation, mais il y a des risques d'inondation en période de fortes pluies.

En fonction des différentes composantes du relief, on distingue plusieurs types de sol dans la région de Thionck- Essyl (typologie fait par J. Vieillefon, 1975) :

- les sols ferrallitiques ou sols rouges développés sur des formations gréso- argileuses kaolinisées profondes sur le plateau;

- les sols peu évolués hydromorphes sur terrasses sableuses et colluvions;

- les sols peu évolués hydromorphes sur vases argileuses peu organiques et peu pyriteuses;

- les sols halomorphes salins, acidifiés sur argiles qui sont les caractéristiques des tannes;

- les sols hydromorphes organiques tourbeux eutrophes sur vases argileuses très humifères et pyriteuses;

- les sols hydromorphes humiques à gley, salés, faciès légèrement acidifiés sur vases argileuses;

- les sols hydromorphes, minéraux à gley d'ensemble sur terrasses argileuses;

- Les sols hydromorphes, minéraux à gley salés sur sables;

- les sols hydromorphes, minéraux à pseudo gley;

Ces différents types de sol sont diversement utilisés. Les sols hydromorphes organiques tourbeux sur lesquels occupent la mangrove et une partie des sols halomorphes salins (tanne nu) sont non utilisés et n'offre pas de possibilités d'aménagement du fait de leur forte acidité.

Les sols peu évolués hydromorphes sur terrasses sableuses et colluvions, et les sols hydromorphes à gley et à pseudo- gley sont assez intensément utilisés pour la riziculture soit en riz pluvial, soit en riz inondé. Ils présentent, cependant, un risque sérieux de salure ou d'acidification.

Les sols peu évolués hydromorphes sur vases argileuses, une partie des sols hydromorphes salins (tannes herbus) et les sols hydromorphes humiques à gley salés sont en général peu utilisés. Ces sols sont naturellement ou potentiellement acides et présentent, cependant, des risques d'acidification et de salure.

Les sols ferrallitiques, quant eux, ont une valeur agricole élevée. Dans ces sols se développent les cultures sèches : mil, « riz de montagne », mais, sorgho, arachide, etc.

I-1- 4- Les ressources hydriques

La région de Thionck-Essyl est très bien arrosée par des marigots ou Bolong. Le bolong de Diouloulou, en plus de ses ramifications traverse la région. Celle- ci est arrosée par certains marigots affluents de la Casamance. Il s'agit des marigots Badiapour et Elandianboul et leurs ramifications (Patabou, Kourigeum...).

Le régime de submersion par les marées est biquotidien toute l'année en bordure des marigots, dans la mangrove à Rhizophora (« gamak »). Il devient moins fréquent se produisant principalement en marées de vives eaux dans la mangrove intermédiaire à Avicennia (« gabedj »). Dans la zone interne des tannes, l'alternance de la submersion et du dessèchement est annuelle, à l'exception de l'incursion de quelques marées d'équinoxe. Là, le sol est submergée d'une manière continue pendant l'hivernage et une partie de la saison sèche et assèche ensuite progressivement; la baisse de la nappe atteint au maximum un mètre au centre de la dépression (J. Vieillefon, 1961)

La région de Thionck- Essyl possède également d'importantes ressources en eaux souterraines, au niveau de trois types de nappes aquifères : la nappe phréatique entre 10 et 15m, la nappe semi- profonde (40 - 100m) et profonde (100 et 200m) et enfin la nappe mæstrichtienne (400 et 600m).

I-1-3- Les formation végétales

L'influence édaphique dans la région de Thionck- Essyl est primordiale pour la répartition des formations végétales. En fonction de la nature du sol, du régime hydrique et de la qualité des eaux, divers groupements de végétaux peuvent être distingués.

Ainsi, vers l'est se succèdent deux formations végétales sur les plateaux et surfaces pénéplanées :

- une savane arborée (zone cultivée) où dominent les espèces Elaeis guineensis (palmier à huile), Parkia biglobosa (néré ou bu gilay), Icacina senegalensis (fu raban), Andraopogon gayanus (é buk), Cymbopogon giganteus (éput), Guiera senegalensis (ngère ou bu fatikay), Combretum micranthum (kinkéliba ou butik), etc.

- une forêt secondaire de type soudano- guinéen caractérisée par une taille des arbres variant entre 10 et 20m de hauteur. Dans cette forêt dominent les espèces Danniellia oliveri (santan ou bu baline), Ceiba pentandra (fromager ou bu saana), Erythropheum guineense (bu rem), etc.

Vers l'ouest sur les dépôts marins récents, c'est le domaine de la mangrove (Rhizophora racemosa et Avicennia africana ou palétuvier) et d'un cortège d'espèces sur les vasières et tannes herbeux : Philoxerus vermicularis (amarante bord de mer ou é nal), Heleocharis mutata (fu pepe), Sesuvium portula castrum (pourpier de mer), etc.

I- 2- Populations et occupation de l'espace

I- 2- 1- La mise en place du peuplement

Le village de Thionck- Essyl existe d'après la tradition depuis une dizaine de siècles. Sa population est diola (ethnie majoritaire de la Basse Casamance) à 99%. On y retrouve, cependant aujourd'hui une minorité de peul qui représentent 1% de la population totale.

D'après la tradition, les ancêtres des actuels habitants de Thionck- Essyl seraient venus de « Bandial » dans le département de Ziguinchor, plus particulièrement dans l'arrondissement de Niassia, du village de Essyl. Mais certaines traditions poussent plus loin l'origine du peuple essyliens. Pour eux, les essyliens sont originaire de « Bourofaye », localité qui se trouve au sud de la commune de Ziguinchor. Elles soutiennent que c'est de ce village que des populations ont migré dans le « Bandial » où elles fondèrent le village de « Essyl ». De cette localité, d'autres populations migrent vers la rive gauche du fleuve Casamance, au nord de « Bandial » où elles fondèrent le village d'Affiniam. Une partie des migrants continue l'aventure vers le nord où ils créèrent un autre village appelé Thionck- Essyl qui signifie pour certains « s'accroupir pour cuisinier » ou « ou thiong nou sil » : thiong = s'accroupir et essyl = cuisinier. Pour d'autres, le nom de ce village signifie « A Thiong d'origine d'Essyl » ou « A Thiong hara Essyl » car pour eux le premier habitant s'appelle A Thiong.

L'objectif de toutes ces migrations est, d'après la tradition, la recherche de terre rizicoles et la pêche. Cependant, la tradition orale n'est pas précise sur l'identité des fondateurs du village. Ce qui est confirmée en revanche, par toutes nos sources, c'est que les deux lignages fondateurs du village de Thionck sont les Badji et les Diatta.

I- 2- 2- Les données démographiques

Du point démographique, Thionck-Essyl fut l'un des plus gros villages du Sénégal, ce qui lui a valu d'être hissé à l'échelle de commune en 1990.

En effet, le RGPH de 1976 et celui de 1988 estiment sa population respectivement à 5296 habitants et 6467 habitants. À l'issue du dernier RGPH (2002), la région comptait 9001 habitants. Le taux de croissance annuel est de 1,7%. Il est très faible comparé à la moyenne nationale qui est de 2,7%. Ainsi, la région arrive à peine à garder sa population additionnelle issue de l'accroissement naturel. Thionck-Essyl, comme toutes les autres régions de la Basse Casamance est touchée par le phénomène d'exode rural qui touche plus les jeunes et surtout les jeunes filles.

En tenant compte des migrations saisonnières, les enquêtes de ménage menées par la municipalité de Thionck- Essyl, estiment la population de la région à plus de 13000 habitants en 2005.

La structure par âge de la population se présente comme suit : les moins de 20 ans représentent 40%, 20- 40 ans 45% et plus de 40 ans 15%. Les femmes représentent 65% de la population et les hommes 35%. La population active est estimée entre 75 et 80%. Les musulmans représentent 98% et les chrétiens 2%.

I- 3- Les activités et les formes de mise en valeur

Elles concernent principalement l'agriculture, l'arboriculture, l'élevage, la pêche, le commerce et l'artisanat.

I- 3- 1- L'agriculture

Elle occupe la quasi totalité de la population (98% des actifs). La riziculture est l'activité dominante. Elle constitue une pratique ancestrale à laquelle toutes les forces vives participent. Les paysans essyliens disposent de trois types de rizières en fonction de leur profondeur, de leur inondation et la nature de leur sol. Ainsi, nous avons : les rizières hautes non salées, éloignées des cours d'eau et situées au nord- est autour du quartier de Daga, les rizières profondes ou basses ou de bas- fonds dans la zone à mangrove ou le lit majeur des marigots, les rizières moyennes qui se situent entre les types de rizières précitées.

À côté de la riziculture, des cultures de rente ont été introduites du fait, à la fois, d'influences endogènes. L'une des principales cultures de rente est l'arachide.

En plus du riz et de l'arachide, les paysans essyliens s'adonnent aussi, quoique dans une moindre mesure, à la culture du mil, maïs, sorgho, niébé, bissap, etc. Ils s'adonnent aussi, surtout les femmes, au maraîchage avec, notamment, la culture de la tomate, du gombo, du « diakhato » ou Aubergine, piment, etc.

L'instrument de culture utilisé par les paysans essyliens est le « Kadiandou », un outil agricole typiquement diola. De forme rectiligne, il se compose d'une longue manche, d'un versoir et d'un soc de fer, adapté aux terres lourdes. La traction animale y est absente du fait des considérations socio- culturelles.

Les hommes labourent les champs d'arachides, de mil et de maïs et s'occupent des pépinières du riz, du labour, du suivi des rizières, de la gestion de l'eau et de l'érection des digues. Les femmes, quant à elles, s'occupent de l'épandage, du repiquage et la récolte du riz.

I- 3- 3- L'élevage

L'élevage, surtout le bétail, est aussi une vieille activité pratiquée par les paysans essyliens. C'est un élevage de type extensif. Il constitue une activité complémentaire à l'agriculture.

L'élevage dans la région de Thionck- Essyl présente les carctéristiques suivantes :

- les bovins : le taurin de la race « Ndama » très trypanotolérante, prolifique et riche en viande peuple cette région ;

- les petits ruminants : c'est la race Djalonké qui y est élevé. Elle est de petit format, très prolifique, trypanotolérante ;

- L'élevage porcin conserve en grande partie son aspect traditionnel avec une faible amélioration sur le plan génétique, des problèmes sanitaires (peste porcine africaine) et une alimentation défectueuse qui entavent son réel développement. Il est pratiqué par la population chrétienne ;

- L'aviculture est de type traditionnel. Celle moderne se trouve sérieusement entravé par des difficultés d'approvisionnement en poussins d'un jour et la cherté des aliments ;

- L'apiculture : la qualité et la quantité de flore mellifère existante, font Thionck- Essyl, une zone à vocation apicole ;

- Les équidés (ânes et chevaux) sont en nombre très réduit et concernent seulement les ânes. Les chevaux n'étant pas élevé à Thionck- Essyl. Les ânes sont essentiellement utilisées pour le transport.

Du fait du mode d'élevage extensif, la principale source d'alimentation des animaux est constituée par le pâturage naturel. L'abreuvement du cheptel ne pose aucun problème pendant l'hivernage du fait que durant cette saison on note une régénération de plusieurs points d'eau naturels. Mais en saison sèche l'abreuvement s'opère au niveau des puits.

L'intégration agriculture- élevage est jusqu'à présent resté au stade des bonnes intentions. En effet, les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont assez fréquents et leurs causes sont diverses. Celles- ci se rapprochent à l'intolérance, le défaut d'application d'une politique rigoureuse en matière de parcours du bétail et de pâturage, la négligence de la part de certains éleveurs, la mauvaise application du système de mise en fourrière des animaux en divagation, etc.

I- 3- 4- La pêche

Bien que traditionnelle riziculteurs, les habitants de Thionck-Essyl pratiquent aussi la pêche. Activité de contre- saison agricole, limité aux eaux intérieurs plus calmes des nombreux marigots ou bolong et des bas- fonds, la pêche et la cueillette des mollusques en particulier les huîtres ont, de tout temps, été une source essentielle de protéines animales et localement, un produit de troc de première importance. Elle se fait par le moyen du harpon, et plus récemment à l'épervier introduit au début du XIX° siècle par les pêcheurs Nyominka. Les embarcations des pêcheurs sont des pirogues monoxyles creusées dans le bois du fromager, de 5 à 10m long et 50 à 80cm de profondeur (M.C. Cormier, 1985). Elles sont propulsées à la rame ou à la voile. Les pirogues à moteurs sont intruites vers les années 70.

D'autres formes de pêches sont aussi pratiquées par les femmes. Il s'agit de la pêche appelée « jasax » qui consiste à barrer une partie du cours d'eau pendant la marée haute et lorsque survient la marée basse, les poissons sont prisonniers et la pêche appelée « jasef », ici les femmes traînent des nasses en fibres de rônier (ganama) ou de petits filets avec lesquels, elles capturent des carpes et de petits mulets. Cette pêche se pratique dans les chenaux à marée haute.

La pêche maritime, sur le modèle des pêcheurs étrangers (Nyominka, les Nguet- Ndariens) est aussi pratiquée.

I- 3 -5- Les autres activités

Il s'agit d'activités de moins importance telles que l'arboriculture, l'artisanat, le commerce, la chasse et la cueillette.

L'arboriculture est une activité qui prend de plus en plus d'ampleur dans la région de Thionck-Essyl. Elle concerne surtout les plante suivantes : manguiers, orangers et tout récemment l'anacardier. L'arboriculture constitue à ce jour l'une des premières sources de revenus pour les populations. La production de mangues et d'oranges est estimée par la municipalité de Thionck- Essyl à 800 tonnes par an.

Les artisans locaux (forgerons, cordonniers, vanniers, menuisiers, tailleurs, etc.) produisent plus pour satisfaire un besoin immédiat que pour mener une activité typiquement économique génératrice de revenus monétaires.

Le commerce est une activité menée surtout par les peul et maures qui ne se livrent qu'au commerce des produits manufacturés. Les populations autochtones ne l'exercent qu'en période de fruits mûrs (oranges, mangues, etc.). Le commerce de mangue et d'oranges constitue une source de revenus très importante.

La chasse et la cueillette sont longtemps demeurées des activités économiques de subsistances. C'est toujours d'ailleurs le cas pour la chasse. Quant à la cueillette, elle est entrain d'évoluer, au fil de ces dernières années, vers un secteur économique hautement générateur de revenus monétaires. Elle est essentiellement pratiquée par les jeunes et surtout les femmes et concerne des produits tels que le « solom » (Dialium guineense), « guy » (Andansonia digitata), le « ditah » ( Detarium senegalense), les palmistes (Elaeis guineensis), le « néré » ou « « égilay » (Parkia biglobosa), etc. Certains de ces produits sont cueillis et vendus sur place à des revendeurs, d'autres sont transformés avant d'être acheminés vers centre urbains du pays : Bignona, Ziguinchor, Kaolack, et surtout Dakar.

En somme, cette première partie a permis de dégager les principales caractéristiques du milieu géographique de la région de Thionck- Essyl. Ce milieu présente connaît une certaine diversité du point de vue physique. Les facteurs du milieu physique, succinctement analysés n'agissent pas séparément, mais se conjuguent pour favoriser ou inhiber telle ou telle activité biologique. Ils présentent des caractéristiques propices à l'implantation des hommes. C'est ce qui justifie l'occupation lointaine de cette région par des populations venues du sud de la Basse- Casamance, dont la civilisation reposait sur les activités agricoles et autres activités économiques.

Ces paysages qui forment l'espace géographique de la région de Thionck- Essyl sont, d'une manière ou d'une autre sous l'influence ou influencent le climat dont il convient à présent d'étudier les manifestations et les principales caractéristiques.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault