Chapitre I : Présentation de la zone
d'étude
La région de Thionck- Essyl est située à
l'ouest du département de Bignona, par 12° 47 de latitude Nord et
16° 30 de longitude ouest. Elle se trouve dans le l'arrondissement de
Tendouck appelé aussi « Blouf » et est limité
au nord par les C.R. de Mlomp et Kartiack, au sud par le département
d'Oussouye, à l'est par la C.R. de Balingore, au nord- est par la C.R.
de Diégoune, au sud- est par la C.R. de Mangangoulack et à
l'ouest par la C.R. de Kafountine. (Voir figure 2)
Le village de Thionck- Essyl, devenu une commune depuis 1990
par le décret n° 90 1135 du 08 octobre 1990, est distant à
42 km de Bignona, chef lieu de département et à 72 km de
Ziguinchor, capitale régionale.
Il est constitué de quatre grands quartiers
divisés eux- mêmes en sous- quartiers :
- le quartier de Daga situé au Nord- Est, le plus vaste
comporte quatre sous- quartiers : Bougotir, Kabalane, Gandong et Tangam;
- le quartier de Niaganane situé au Sud est
divisé en quatre sous- quartiers : Dialine, Bouteum, Djiweut et
Kaffanta;
- le quartier de Kamanar au nord- ouest de Thionck- Essyl
compte trois sous- quartiers : Kamanar Yamaak, Baroncol, et Boulou;
- le quartier de Batine situé à l'ouest entre
Kamanar et Niaganane est composé de trois sous- quartiers : Batine Bah,
Balankine et Élogogne.
Il s'agira de donner dans cette étude une vision
globale des spécificités du domaine, tant au point de vue
physique, humain qu'économique.
Océan Atlantique
Figure 1 : Carte administrative du
Sénégal
Gambie
Guinée Bissau
Guinée
Mali
Mauritanie
Océan Atlantique
Dakar
Thiès
Diourbel
Fatick
Kaolack
Thionck-essyl
Ziguinchor
Kolda
Tambacounda
Matam
Louga
Saint- Louis
Légende
limite d'État
limite de région
limite de département
limite d'arrondissement
Chef- lieu de région
Source : www.au-senegal.com
Figure 2 : Carte administrative de la
région de Ziguinchor (Basse Casamance)
Thionck- Essyl
Tendouck
Niamone
Tenghory
Balinghore
Bignona
Diégoune
Mlomp
Suelle
Kartiack
Sindian
Kafountine
Oulampane
Djiniaki
Djibidione
Diouloulou
0 10 20 30 40km
Mangagoulack
Loudia Ouolof
Tendouck
Mlomp
Oussouye
Cabrousse
Thionck- Essyl
République de Gambie
Kolda
République de Guinée Bissau
de
Atlantique
Région
Océan
0 10 20 30 40km
Santhiaba Manjaque
Niaguis
Oussouye
Niassia
Loudia ouolof
Énampor
Diembering
Cabrousse
Mlomp
Ziguinchor
Adéane
Boutoupa Camaracounda
Coubalan
Mangagoulack
Ouonck
Niassia
Énampor
Niaguis
Coubalan
Tenghori
Ouonck
Niamone
Mangagoulack
Bignona
Tendouck
Thionck-Essyl
Mlomp
Balinghore
Diégoune
Kartiack
Kafountine
Oulampane
Sidian
Suelle
Djiniaki
Djibidione
Diouloulou
Balinghore
Diembering
Santhiaba Manjaque
Tenghory
Niamone
Boutoupa camaracounda
Adéane
Ziguinchor
Énampor
Niassia
Coubalan
Ouonck
Bignona
Mlomp
Diégoune
Kartiack
Suelle
Kafountine
Djiniaki
Oulampane
Sindian
Djibidione
Diouloulou
Santhiaba manjaque
Cabrousse
Diembering
Légende
Chef- lieu de région
limite d'État
Chef- lieu de département
limite de région
Chef- lieu d'arrondissement
limite de département
Commune
limite d'arrondissement
Chef- lieu de C R
limite de C R
Source : DAT Projet PNUD- ONUDDES- SEN
87/ 011 PNAT, Mars 1988
I- 1- Les Caractères
édaphiques
Le cadre physique de la région naturelle de la
Casamance, est de nos jours l'objet de plusieurs travaux de recherches, de
synthèses réalisés par différents bureaux
d'étude et universitaires. Les résultats de ces études
dans les domaines aussi variés que sont la géologie et la
géomorphologie, les sols, la végétation, l'hydrologie,
etc., ont pour une bonne part, contribué à une meilleure
connaissance de cette région à haute vocation agricole.
I- 1- 2 Le relief et les ressources
pédologiques
Le relief de la région de Thionck- Essyl, à
l'instar du reste de la Basse Casamance, se caractérise par sa
monotonie. L'altitude varie entre 0m dans les bas- fonds et 20m au niveau du
plateau. Le niveau le plus bas dans le plateau par rapport aux bas- fonds est
à 4m. On note une pente faible le long du quartier de Daga au nord- est,
plus accusée en avant du quartier de Niaganane au sud et plus nette au
niveau des quartiers de Batine à l'ouest et Kamanar au nord- ouest. La
courbe de niveau de 15m passe au nord- est du quartier de Daga et celle de 20m
se situe au centre de la forêt classée (forêt de Tendouck).
Cette faible pente ralentit l'écoulement des eaux pluviales et favorise
son évaporation, mais il y a des risques d'inondation en période
de fortes pluies.
En fonction des différentes composantes du relief, on
distingue plusieurs types de sol dans la région de Thionck- Essyl
(typologie fait par J. Vieillefon, 1975) :
- les sols ferrallitiques ou sols rouges
développés sur des formations gréso- argileuses
kaolinisées profondes sur le plateau;
- les sols peu évolués hydromorphes sur
terrasses sableuses et colluvions;
- les sols peu évolués hydromorphes sur vases
argileuses peu organiques et peu pyriteuses;
- les sols halomorphes salins, acidifiés sur argiles
qui sont les caractéristiques des tannes;
- les sols hydromorphes organiques tourbeux eutrophes sur
vases argileuses très humifères et pyriteuses;
- les sols hydromorphes humiques à gley, salés,
faciès légèrement acidifiés sur vases
argileuses;
- les sols hydromorphes, minéraux à gley
d'ensemble sur terrasses argileuses;
- Les sols hydromorphes, minéraux à gley
salés sur sables;
- les sols hydromorphes, minéraux à pseudo
gley;
Ces différents types de sol sont diversement
utilisés. Les sols hydromorphes organiques tourbeux sur lesquels
occupent la mangrove et une partie des sols halomorphes salins (tanne nu) sont
non utilisés et n'offre pas de possibilités d'aménagement
du fait de leur forte acidité.
Les sols peu évolués hydromorphes sur terrasses
sableuses et colluvions, et les sols hydromorphes à gley et à
pseudo- gley sont assez intensément utilisés pour la riziculture
soit en riz pluvial, soit en riz inondé. Ils présentent,
cependant, un risque sérieux de salure ou d'acidification.
Les sols peu évolués hydromorphes sur vases
argileuses, une partie des sols hydromorphes salins (tannes herbus) et les sols
hydromorphes humiques à gley salés sont en général
peu utilisés. Ces sols sont naturellement ou potentiellement acides et
présentent, cependant, des risques d'acidification et de salure.
Les sols ferrallitiques, quant eux, ont une valeur agricole
élevée. Dans ces sols se développent les cultures
sèches : mil, « riz de montagne », mais, sorgho,
arachide, etc.
I-1- 4- Les ressources hydriques
La région de Thionck-Essyl est très bien
arrosée par des marigots ou Bolong. Le bolong de Diouloulou, en plus de
ses ramifications traverse la région. Celle- ci est arrosée par
certains marigots affluents de la Casamance. Il s'agit des marigots Badiapour
et Elandianboul et leurs ramifications (Patabou, Kourigeum...).
Le régime de submersion par les marées est
biquotidien toute l'année en bordure des marigots, dans la mangrove
à Rhizophora (« gamak »). Il devient moins
fréquent se produisant principalement en marées de vives eaux
dans la mangrove intermédiaire à Avicennia
(« gabedj »). Dans la zone interne des tannes,
l'alternance de la submersion et du dessèchement est annuelle, à
l'exception de l'incursion de quelques marées d'équinoxe.
Là, le sol est submergée d'une manière continue pendant
l'hivernage et une partie de la saison sèche et assèche ensuite
progressivement; la baisse de la nappe atteint au maximum un mètre au
centre de la dépression (J. Vieillefon, 1961)
La région de Thionck- Essyl possède
également d'importantes ressources en eaux souterraines, au niveau de
trois types de nappes aquifères : la nappe phréatique entre 10 et
15m, la nappe semi- profonde (40 - 100m) et profonde (100 et 200m) et enfin la
nappe mæstrichtienne (400 et 600m).
I-1-3- Les formation
végétales
L'influence édaphique dans la région de Thionck-
Essyl est primordiale pour la répartition des formations
végétales. En fonction de la nature du sol, du régime
hydrique et de la qualité des eaux, divers groupements de
végétaux peuvent être distingués.
Ainsi, vers l'est se succèdent deux formations
végétales sur les plateaux et surfaces
pénéplanées :
- une savane arborée (zone cultivée) où
dominent les espèces Elaeis guineensis (palmier à
huile), Parkia biglobosa (néré ou bu gilay), Icacina
senegalensis (fu raban), Andraopogon gayanus (é
buk), Cymbopogon giganteus (éput), Guiera senegalensis
(ngère ou bu fatikay), Combretum micranthum (kinkéliba
ou butik), etc.
- une forêt secondaire de type soudano- guinéen
caractérisée par une taille des arbres variant entre 10 et 20m de
hauteur. Dans cette forêt dominent les espèces Danniellia
oliveri (santan ou bu baline), Ceiba pentandra (fromager ou bu
saana), Erythropheum guineense (bu rem), etc.
Vers l'ouest sur les dépôts marins
récents, c'est le domaine de la mangrove (Rhizophora
racemosa et Avicennia africana ou palétuvier) et d'un
cortège d'espèces sur les vasières et tannes herbeux :
Philoxerus vermicularis (amarante bord de mer ou é nal),
Heleocharis mutata (fu pepe), Sesuvium portula castrum
(pourpier de mer), etc.
I- 2- Populations et occupation de
l'espace
I- 2- 1- La mise en place du peuplement
Le village de Thionck- Essyl existe d'après la
tradition depuis une dizaine de siècles. Sa population est diola (ethnie
majoritaire de la Basse Casamance) à 99%. On y retrouve, cependant
aujourd'hui une minorité de peul qui représentent 1% de la
population totale.
D'après la tradition, les ancêtres des actuels
habitants de Thionck- Essyl seraient venus de
« Bandial » dans le département de
Ziguinchor, plus particulièrement dans l'arrondissement de Niassia, du
village de Essyl. Mais certaines traditions poussent plus loin l'origine du
peuple essyliens. Pour eux, les essyliens sont originaire de
« Bourofaye », localité qui se
trouve au sud de la commune de Ziguinchor. Elles soutiennent que c'est de ce
village que des populations ont migré dans le
« Bandial » où elles
fondèrent le village de « Essyl ».
De cette localité, d'autres populations migrent vers la rive gauche du
fleuve Casamance, au nord de « Bandial » où elles
fondèrent le village d'Affiniam. Une partie des
migrants continue l'aventure vers le nord où ils créèrent
un autre village appelé Thionck- Essyl qui signifie pour certains
« s'accroupir pour cuisinier » ou « ou
thiong nou sil » : thiong = s'accroupir et
essyl = cuisinier. Pour d'autres, le nom de ce village
signifie « A Thiong d'origine d'Essyl » ou
« A Thiong hara Essyl »
car pour eux le premier habitant s'appelle A Thiong.
L'objectif de toutes ces migrations est, d'après la
tradition, la recherche de terre rizicoles et la pêche. Cependant, la
tradition orale n'est pas précise sur l'identité des fondateurs
du village. Ce qui est confirmée en revanche, par toutes nos sources,
c'est que les deux lignages fondateurs du village de Thionck sont les Badji et
les Diatta.
I- 2- 2- Les données
démographiques
Du point démographique, Thionck-Essyl fut l'un des plus
gros villages du Sénégal, ce qui lui a valu d'être
hissé à l'échelle de commune en 1990.
En effet, le RGPH de 1976 et celui de 1988 estiment sa
population respectivement à 5296 habitants et 6467 habitants. À
l'issue du dernier RGPH (2002), la région comptait 9001 habitants. Le
taux de croissance annuel est de 1,7%. Il est très faible comparé
à la moyenne nationale qui est de 2,7%. Ainsi, la région arrive
à peine à garder sa population additionnelle issue de
l'accroissement naturel. Thionck-Essyl, comme toutes les autres régions
de la Basse Casamance est touchée par le phénomène d'exode
rural qui touche plus les jeunes et surtout les jeunes filles.
En tenant compte des migrations saisonnières, les
enquêtes de ménage menées par la municipalité de
Thionck- Essyl, estiment la population de la région à plus de
13000 habitants en 2005.
La structure par âge de la population se présente
comme suit : les moins de 20 ans représentent 40%, 20- 40 ans 45% et
plus de 40 ans 15%. Les femmes représentent 65% de la population et les
hommes 35%. La population active est estimée entre 75 et 80%. Les
musulmans représentent 98% et les chrétiens 2%.
I- 3- Les activités et les formes de mise en
valeur
Elles concernent principalement l'agriculture,
l'arboriculture, l'élevage, la pêche, le commerce et
l'artisanat.
I- 3- 1- L'agriculture
Elle occupe la quasi totalité de la population (98% des
actifs). La riziculture est l'activité dominante. Elle constitue une
pratique ancestrale à laquelle toutes les forces vives participent. Les
paysans essyliens disposent de trois types de rizières en fonction de
leur profondeur, de leur inondation et la nature de leur sol. Ainsi, nous avons
: les rizières hautes non salées, éloignées des
cours d'eau et situées au nord- est autour du quartier de Daga, les
rizières profondes ou basses ou de bas- fonds dans la zone à
mangrove ou le lit majeur des marigots, les rizières moyennes qui se
situent entre les types de rizières précitées.
À côté de la riziculture, des cultures de
rente ont été introduites du fait, à la fois, d'influences
endogènes. L'une des principales cultures de rente est l'arachide.
En plus du riz et de l'arachide, les paysans essyliens
s'adonnent aussi, quoique dans une moindre mesure, à la culture du mil,
maïs, sorgho, niébé, bissap, etc. Ils s'adonnent aussi,
surtout les femmes, au maraîchage avec, notamment, la culture de la
tomate, du gombo, du « diakhato » ou Aubergine, piment,
etc.
L'instrument de culture utilisé par les paysans
essyliens est le « Kadiandou », un outil
agricole typiquement diola. De forme rectiligne, il se compose d'une longue
manche, d'un versoir et d'un soc de fer, adapté aux terres lourdes. La
traction animale y est absente du fait des considérations socio-
culturelles.
Les hommes labourent les champs d'arachides, de mil et de
maïs et s'occupent des pépinières du riz, du labour, du
suivi des rizières, de la gestion de l'eau et de l'érection des
digues. Les femmes, quant à elles, s'occupent de l'épandage, du
repiquage et la récolte du riz.
I- 3- 3- L'élevage
L'élevage, surtout le bétail, est aussi une
vieille activité pratiquée par les paysans essyliens. C'est un
élevage de type extensif. Il constitue une activité
complémentaire à l'agriculture.
L'élevage dans la région de Thionck- Essyl
présente les carctéristiques suivantes :
- les bovins : le taurin de la
race « Ndama » très trypanotolérante,
prolifique et riche en viande peuple cette région ;
- les petits ruminants : c'est la race Djalonké
qui y est élevé. Elle est de petit format, très
prolifique, trypanotolérante ;
- L'élevage porcin conserve en grande partie son
aspect traditionnel avec une faible amélioration sur le plan
génétique, des problèmes sanitaires (peste porcine
africaine) et une alimentation défectueuse qui entavent son réel
développement. Il est pratiqué par la population
chrétienne ;
- L'aviculture est de type traditionnel. Celle moderne se
trouve sérieusement entravé par des difficultés
d'approvisionnement en poussins d'un jour et la cherté des
aliments ;
- L'apiculture : la qualité et la quantité
de flore mellifère existante, font Thionck- Essyl, une zone à
vocation apicole ;
- Les équidés (ânes et chevaux) sont en
nombre très réduit et concernent seulement les ânes. Les
chevaux n'étant pas élevé à Thionck- Essyl. Les
ânes sont essentiellement utilisées pour le transport.
Du fait du mode d'élevage extensif, la principale
source d'alimentation des animaux est constituée par le pâturage
naturel. L'abreuvement du cheptel ne pose aucun problème pendant
l'hivernage du fait que durant cette saison on note une
régénération de plusieurs points d'eau naturels. Mais en
saison sèche l'abreuvement s'opère au niveau des puits.
L'intégration agriculture- élevage est
jusqu'à présent resté au stade des bonnes intentions. En
effet, les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont assez
fréquents et leurs causes sont diverses. Celles- ci se rapprochent
à l'intolérance, le défaut d'application d'une politique
rigoureuse en matière de parcours du bétail et de pâturage,
la négligence de la part de certains éleveurs, la mauvaise
application du système de mise en fourrière des animaux en
divagation, etc.
I- 3- 4- La pêche
Bien que traditionnelle riziculteurs, les habitants de
Thionck-Essyl pratiquent aussi la pêche. Activité de contre-
saison agricole, limité aux eaux intérieurs plus calmes des
nombreux marigots ou bolong et des bas- fonds, la pêche et la cueillette
des mollusques en particulier les huîtres ont, de tout temps,
été une source essentielle de protéines animales et
localement, un produit de troc de première importance. Elle se fait par
le moyen du harpon, et plus récemment à l'épervier
introduit au début du XIX° siècle par les pêcheurs
Nyominka. Les embarcations des pêcheurs sont des pirogues monoxyles
creusées dans le bois du fromager, de 5 à 10m long et 50 à
80cm de profondeur (M.C. Cormier, 1985). Elles sont propulsées à
la rame ou à la voile. Les pirogues à moteurs sont intruites vers
les années 70.
D'autres formes de pêches sont aussi pratiquées
par les femmes. Il s'agit de la pêche appelée
« jasax » qui consiste à barrer une
partie du cours d'eau pendant la marée haute et lorsque survient la
marée basse, les poissons sont prisonniers et la pêche
appelée « jasef », ici les femmes
traînent des nasses en fibres de rônier (ganama)
ou de petits filets avec lesquels, elles capturent des carpes et de petits
mulets. Cette pêche se pratique dans les chenaux à marée
haute.
La pêche maritime, sur le modèle des
pêcheurs étrangers (Nyominka, les Nguet- Ndariens) est aussi
pratiquée.
I- 3 -5- Les autres activités
Il s'agit d'activités de moins importance telles que
l'arboriculture, l'artisanat, le commerce, la chasse et la cueillette.
L'arboriculture est une activité qui
prend de plus en plus d'ampleur dans la région de Thionck-Essyl. Elle
concerne surtout les plante suivantes : manguiers, orangers et tout
récemment l'anacardier. L'arboriculture constitue à ce jour l'une
des premières sources de revenus pour les populations. La production de
mangues et d'oranges est estimée par la municipalité de Thionck-
Essyl à 800 tonnes par an.
Les artisans locaux (forgerons, cordonniers, vanniers,
menuisiers, tailleurs, etc.) produisent plus pour satisfaire un besoin
immédiat que pour mener une activité typiquement
économique génératrice de revenus monétaires.
Le commerce est une activité menée surtout par
les peul et maures qui ne se livrent qu'au commerce des produits
manufacturés. Les populations autochtones ne l'exercent qu'en
période de fruits mûrs (oranges, mangues, etc.). Le commerce de
mangue et d'oranges constitue une source de revenus très importante.
La chasse et la cueillette sont longtemps demeurées
des activités économiques de subsistances. C'est toujours
d'ailleurs le cas pour la chasse. Quant à la cueillette, elle est
entrain d'évoluer, au fil de ces dernières années, vers un
secteur économique hautement générateur de revenus
monétaires. Elle est essentiellement pratiquée par les jeunes et
surtout les femmes et concerne des produits tels que le
« solom » (Dialium guineense),
« guy » (Andansonia digitata), le
« ditah » ( Detarium senegalense), les
palmistes (Elaeis guineensis), le
« néré » ou
« « égilay » (Parkia biglobosa),
etc. Certains de ces produits sont cueillis et vendus sur place à des
revendeurs, d'autres sont transformés avant d'être
acheminés vers centre urbains du pays : Bignona, Ziguinchor, Kaolack, et
surtout Dakar.
En somme, cette première partie a permis de
dégager les principales caractéristiques du milieu
géographique de la région de Thionck- Essyl. Ce milieu
présente connaît une certaine diversité du point de vue
physique. Les facteurs du milieu physique, succinctement analysés
n'agissent pas séparément, mais se conjuguent pour favoriser ou
inhiber telle ou telle activité biologique. Ils présentent des
caractéristiques propices à l'implantation des hommes. C'est ce
qui justifie l'occupation lointaine de cette région par des populations
venues du sud de la Basse- Casamance, dont la civilisation reposait sur les
activités agricoles et autres activités économiques.
Ces paysages qui forment l'espace géographique de la
région de Thionck- Essyl sont, d'une manière ou d'une autre sous
l'influence ou influencent le climat dont il convient à présent
d'étudier les manifestations et les principales
caractéristiques.
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