Impact des fluctuations pluviométriques sur la
production agricole dans la région de Thionck- Essyl en Basse
Casamance
Présenté par :
Sous la direction de :
Idrissa DIATTA
Amadou CAMARA
Juin 2008
|
DEDICACES
Après avoir rendu grâce à Dieu et à
son prophète Mohamed (PSL) pour m'avoir donné la santé et
le courage de mener à terme ce dossier pédagogique, il importe
pour moi de dédier ce travail
- A mon père Mamadou DIATTA et ma mère Sarata
DJIBA pour les efforts sans égale qu'ils n'ont cessé de faire en
vue de ma réussite. Ce travail est le résultat de leur
sollicitude et de leur générosité.
- A ma tante Awa BARRY, elle qui m'a toujours soutenu pendant
les moments de bonheur comme de malheur.
Que Dieu leur donne une longue vie.
- Je dédie également ce dossier
pédagogique à ma mère Dieynaba Badji, à tous mes
frères et soeurs Ansoumana, Bacary, Aïssatou, Maïmouna, Oumy,
Néma, Malick DIATTA.
- A mes grands et conseillers :
Abdoulaye DJIBA, Alphousseyni BADJI, Ibrahima BADJI, Bassirou
DJIBA Ansou MANE.
- A mes Pape Mamadou DIEME, Kélountan dit Coly DJIBA,
Ibrahima MBALLO
- A l'ensemble de mes voisins de maison et de quartier et
à tous ceux qui de près ou de loin m'ont longtemps exprimé
leur affection.
- A tous ceux qui m'ont soutenu tout au long de mes
études
SOMMAIRE
BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre l- Présentation de la zone
d'étude
I- 1- Les caractères édaphiques
I- 1- 1- Le relief et les ressources pédologiques
I- 1- 2- Les ressources hydriques
I- 1- 3- Les formations végétales
I- 2- Population et occupation de l'espace
I- 2- 1- Mise en place du peuplement
I- 2- 2- Les données démographiques
I- 3- Les activités et les formes de production
Chapitre II : Les fluctuations
pluviométriques
II- 1- Le climat
II- 2- La pluviométrie
II- 2- 1- Variations interannuelles de la pluviométrie
II- 2- 2- Variation mensuelle de la pluviométrie
Chapitre III : L'impact des fluctuations
pluviométriques sur la production agricole
III- 1- Impact sur les productions
céréalières
III- 1- 1- Evolution de la production des cultures sèches
(mil, sorgho, maïs)
III- 1- 2- Evolution de la production des cultures
inondées (riz)
III- 2- Impact sur la production des cultures de rente
(arachide)
CONCLUSION GENERALE
TABLES DES SIGLES
ORSTOM : Office de Recherche Scientifique
pour les Territoires d'Outre Mer
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
ENEA : Ecole Nationale d'Economie
Appliquée
UCAD : Université Cheikh Anta Diop
de Dakar
FLSH : Faculté des Lettres et
Sciences Humaines
FASTEF : Faculté des Sciences et
Technologies de l'Education de la Formation
DMN : Direction de la
Météorologie Nationale
DAPS : Direction d'Analyse, de la
Prévision et de la Statistique
DAT : Direction de l'Aménagement du
Territoire
DPS : Direction de la Prévision et
de la Statistique
DRDR : Direction Régional de
Développement Rural
SDDR : Service Départemental de
Développement Rural
EDS : Enquête Démographique et
Santé
CR : Communauté Rurale
RGPH : Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
AVANT- PROPOS
La persistance de la période sèche actuelle dans
tous les pays du sahel et même de la zone soudanaise et son impact sur la
production agricole fait du titre de ce présent document :
« Impact des fluctuations pluviométriques sur la
production agricole dans la région de Thionck- Essyl en Basse
Casamance ». Il s'agit d'un thème d'actualité qui
préoccupe chercheurs, décideurs et populations locales.
La Basse Casamance, une des régions les plus pluvieuses
du Sénégal (1000mm de pluies en moyenne par an), n'est pas
épargnée de la tendance générale de la baisse de la
pluviométrie, observée à l'échelle ouest africaine,
voire même internationale. Or l'économie de la région est
étroitement liée à l'agriculture pluviale qui demeure une
activité vitale, pratiquée par la majeure partie des
populations.
Les fluctuations de la production agricole étant
étroitement dépendante des aléas climatiques, une
meilleure connaissance des mécanismes et l'évolution de la
pluviométrie s'impose.
C'est ainsi que de nombreuses recherches ont mis en
évidence la situation socioéconomique précaire du monde
rural. La réduction de la pauvreté, notamment en milieu rural par
la relance du secteur agricole, est devenue l'objectif de la politique de
l'Etat.
Ce présent document est ma modeste contribution qui
vise à mettre à la disposition des décideurs et
populations locales quelques informations leur permettant de prendre des
décisions en matière de développement. Il comporte deux
grandes parties : une partie documentaire qui est la présentation
des informations que nous avons obtenues à travers la lecture de divers
documents traitant la question et lors des enquêtes que nous avons
effectuées en août 2007août à Thionck-
Essyl ; une partie pédagogique dans laquelle nous avons
réalisé une fiche pédagogique.
Au terme de ce travail, j'adresse mes plus vifs remerciements
et ma profonde reconnaissance au Professeur Amadou Camara qui, par ses
suggestions, sa disponibilité et ses conseils, a dirigé de bout
en bout ce travail.
Que soient remerciées toutes les personnes qui m'ont
aidées dans l'avancement de ce travail. Nous pensons notamment à
Monsieur Joseph Sarr responsable de la Formation Continuée et à
tous ses collaborateurs qui nous ont aidés en mettant à notre
disposition du matériel informatique pour l'élaboration de notre
travail ainsi que l'encadrement qu'ils n'ont cessés de nous apporter.
Nos remerciements iront ensuite à l'endroit de mes
collègues Ansou Mané, Ibrahima Khaliloulay Ndiaye tous deux
stagiaires à la Fastef, Hamath Ndiaye étudiant en DEA au
département de géographie à l'UCAD, à Messieurs
Victor Diatta, employé à la Direction du Quotidien le Soleil,
Ibrahima Badji expert agronome, Babacar Diagne, formateur à la Fastef
pour leur conseil et leur soutient moral permanent.
Ma reconnaissance va également à Messieurs
Augustin Diémé, Aliou Badara Ly tous deux Cartographes à
l'Institut de Recherche et de Développement et à la Direction de
l'urbanisme qui nous ont aidé trouvé des informations relatives
à notre thème de recherche ; Aly Diédhiou qui nous a
aidé à imprimer ce travail ; Bourama Diatta, employé
à la DRDR de Ziguinchor, Ababacar Diouf ingénieur agronome et
Abdou Sagna, Sommet Baldé agents à la DAPS qui nous ont
aidé obtenir les données des productions agricoles du
département de Bignona ; Amadou Sadio, Maire de la commune de
Thionck- Essyl qui nous a mis à notre disposition des documents sur la
commune de Thionck- Essyl ; Minkayrou Djiba, Abdoulaye Diatta, Abdoulaye
Diallo, Kéba Maria qui nous ont aidé à obtenir les
données pluviométriques au niveau du Service départemental
de développement rural de Bignona.
Enfin que tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce dossier
pédagogique trouvent en ces lignes, l'expression de la profonde
gratitude.
Bibliographie commentée
Cormier- Salem M. C., De la pêche
paysanne à la pêche maritime : les Diola de la Basse Casamance
(Sénégal), in La pêche maritime, n° 1288- 1289,
Ed. ORSTOM, Dakar mars 1991, pp. 448 - 456.
Dans cet article, l'auteur fait une description des formes
traditionnelles diola d'exploitation du milieu amphibie ; ensuite, il a
abordé les facteurs qui ont amené les diola à pratiquer la
pêche maritime ; enfin les aspects actuels de la pêche diola.
Notons que la pêche traditionnelle diola se limite aux eaux
intérieures plus calmes des bolongs et des bas- fonds.
D'Almeida André, Évolution
de la pluviométrie dans la région de Saint- Louis et ses
conséquences sur la production agricole, in Annales de la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines, n° 26, pp. 159- 173,
1996.
Cet article tente, grâce aux chroniques des pluies
relevées dans diverses stations du nord du Sénégal et dont
la plus ancienne remonte à 1854, d'analyser les fluctuations des
précipitations à l'échelle annuelle. Les
conséquences de ces fluctuations sont analysées à travers
d'une part la diminution des pluies et d'autre part l'évolution des
productions agricoles de la région.
Diatta William, L'impact de la
dégradation de la mangrove sur les activités des
communautés paysannes de la région de Ziguinchor : le cas des
villages de Kagnobon et de Thionck- Essyl, département de Bignona,
arrondissement de Tendouck, mémoire de fin de formation, ENEA,
Dakar, 2001, 70 pages.
Dans ce mémoire, l'auteur note que la
dégradation de la mangrove est liée à des facteurs
naturels (déficit pluviométrique, salinisation...) et
anthropiques (exploitation anarchique de la mangrove à des fins
domestiques...). Il note que la dégradation de la mangrove a pour
conséquence la perte de la biodiversité qui à son tour,
aura des effets sur les activités humaines (cueillette des
fruits de mer : huîtres, crevettes, poissons...)
Grouzis M. et Albergel J., Environnement
et productions agricoles : cas du Burkina Faso, in La crise de
l'agriculture africaine, Édition Société- Espace- Temps
(SET), Dakar (Sénégal), 1992, pp. 74- 89.
Cet article tente à l'aide d'une étude de la
pluviométrie annuelle, de mettre en évidence les variations
climatiques récentes au Burkina Faso. Il montre l'impact de
l'évolution de la pluviométrie sur les productions
végétales (céréales, pâturage, coton) et
mesure ses conséquences sur le milieu compte tenu des pratiques
d'exploitation et de la croissance démographique.
Pélissier Paul, Les paysans du
Sénégal : les civilisations agraires du Cayor à la
Casamance, Saint- Yriex, Haute- Vienne : Imprimerie Faubrègue,
1966, 941 pages.
Le Sénégal offre un domaine trop vaste au
chercheur pour qu'il soit question d'étudier ses paysanneries dans leur
ensemble. C'est ainsi que l'auteur de cet ouvrage a senti
l'intérêt d'étudier les civilisations agraires de ce pays.
Cependant, il a laissé la vallée du fleuve Sénégal
en dehors de son champ d'investigation, s'attachant aux 2/3 de la population
installée du Cayor à la Casamance. Là, le milieu naturel
en se modifiant avec la latitude révèle trois grands
ensembles : le domaine sahélo- soudanienne qui va des
lisières méridionales du delta du Sénégal aux
abords de la vallée du Saloum : c'est le bassin de
l'arachide ; ensuite le domaine soudanien, entre le fleuve Saloum et le
Fleuve Gambie ; et le domaine subguinéen en Casamance où
l'unité naturelle contraste avec la diversité ethnique.
République du Sénégal,
Ministère de l'intérieur, Ministère chargé de la
décentralisation et la Direction de
l'aménagement du territoire : Rapport d'avant projet du
schéma régional d'aménagement du territoire de
Ziguinchor, Décembre 1993, 160 pages.
Dans ce rapport, plusieurs points importants ont
été développé : les caractéristiques
physiques, humaines, socio-économiques et les contraintes de
développement de la région de Ziguinchor. Il est en quelque sorte
une présentation générale de la région naturelle de
la Basse Casamance.
Sagna P. et Touré C.,
Variabilité de la mousson et des précipitations au
Sénégal de 1961 à 1996, in mélanges offerts au
Professeur Cheikh BA Dakar, UCAD, 1997, pp. 147- 164.
Dans cet article, les deux auteurs tentent, à l'aide
d'une étude de la pluviométrie annuelle, de montrer les
caractéristiques et l'évolution de la mousson d'une part et
d'autre part les relations entre ce flux et les précipitations au
Sénégal.
Sané Tidiane, Variabilité
climatique et ses conséquences sur l'environnement et les
activités humaines en Haute Casamance, Thèse de Doctorat de
Troisième, UCAD, FLSH, Département de géographie, Dakar,
2003, 367 pages.
Cette thèse soulève un aspect important du
développement rural et pose la problématique de la
dégradation des ressources naturelles et des systèmes
d'exploitation agricole au travers d'un des points sensibles de
l'évolution des paysages en milieu tropical. L'auteur évalue
aussi les contraintes d'ordre climatique qui pèsent non seulement sur le
fonctionnement des écosystèmes naturels mais également sur
les activités humaines, notamment sur l'agriculture et l'élevage
dans la mesure où les productions agricoles et la productivité
des activités pastorales dépendent largement des conditions
climatiques. Il note que la péjoration pluviométrique de ces
trente dernières années a profondément bouleversée
ces activités dont l'évolution chaotique s'est
répercutée sur le fonctionnement des sociétés qui
pour des questions de survie, ont développé des
stratégies, qui pour la plupart, menacent l'équilibre
environnemental.
Wébographie
www.memoireonline.com
Dans ce site, nous avons pu consulter le mémoire de
maîtrise de Insa Manga, étudiant à l'université de
Rouen (France). Ce mémoire, soutenu en décembre 2003, fait une
analyse de la crise agricole dans la zone de Goudomp en Moyenne Casamance, plus
particulièrement dans le département de Sédhiou. Selon,
l'auteur, les problèmes de développement agricole en Casamance,
notamment dans la localité de Goudomp, sont de nature diverse. Certains
ont trait aux facteurs écologiques (pluviométrie
aléatoire, sols pauvres, salinisation des terres...) tandis que d'autres
sont directement liés aux facteurs socio- économiques (poids
démographique, taille relativement faible des exploitations, faible
niveau de vie de la population, manque de crédit, etc.)
www.documentation-ird.fr
Ce site de l'Institut de Recherche pour le
Développement rassemble des publications des scientifiques de
l'institut, sous forme de papier ou numérique. Ainsi, nous avons pu
consulter diverses publications qui traitent des questions relatives à
notre thème de recherche. Parmi ces quelques publications que nous avons
consultées, nous pouvons noter :
- Birie- Habas Jean, Note sur la
riziculture casamançaise, République du
Sénégal, ministère du développement rural, Institut
de recherche agronomique tropicale, Dakar, avril 1968, pp. 95- 109.
Dans cet article, l'auteur a fait l'état des lieux de
la situation de la riziculture casamançaise depuis 1968. Il note que
cette riziculture est complexe dans la mesure où on rencontre plusieurs
types de rizières : les rizières basses, moyennes, et
hautes. Il ajoute que les résultats acquis en matière de
recherche rizicole en Basse Casamance présentent un tableau très
sombre parce que la riziculture casamançaise est confrontée
à des problèmes relatifs à l'absence d'une
intégration dans un système agricole évolué. Il
signale enfin qu'on peut augmenter la production rizicole de la Casamance par
deux procédés qui peuvent être employés
concurremment : intensification de la riziculture existante et
récupération des terres neuves.
- Bonnefond Ph., Développement
agricole et blocages techniques en Basse Casamance, Bulletin de liaison
(Économie en transition, secteur informel, développement agricole
et macroéconomique, anthropologie du développement), ORSTOM,
Paris, Mai 1987.
Dans cet article, l'auteur tente de faire l'état des
lieux des actions de développement rural en Basse et moyenne Casamance.
Il note que plusieurs organismes, notamment la Société de Mise en
Valeur Agricole de la Casamance (SOMIVAC), le Projet Intégré de
Développement Agricole de Basse Casamance (PIDAC), le Deuxième
Projet Rural de Sédhiou (PRS II) et la Mission agricole chinoise (MAC)
sont chargés de la mise en oeuvre de ce développement. Il
signale, par ailleurs que l'ensemble de ces organismes, qui
s'intéressent surtout à la riziculture (principale
activité agricole), souffre de la lenteur des procédures
administratives, ce qui retarde considérablement l'exécution des
programmes d'investissement et les approvisionnements en intrants.
Lahuc J.- P. et al., La saison des pluies
en Afrique de l'ouest soudano- sahélien, Norois, Poitiers, tome 39,
n° 155, 1992, pp. 255- 267.
Dans cet article, les auteurs ont effectué un suivi
qualificatif de l'hivernage 1991 en Afrique de l'ouest soudano-
sahélienne à partir de catalogues d'images. Celles-ci
représentent deux paramètres dérivés d'une image
infrarouge Météosat. Ils notent qu'à partir de ce suivi de
la saison des pluies de l'année 1991, il est possible de
déterminer, à l'échelle régionale, quelques
paramètres clés du déroulement de la saison des pluies
(date de début et de fin, durée des séquences
intermédiaires sèches, intensité relative des
précipitations...). Ils soutiennent enfin que la détermination
des paramètres clés du déroulement de la saison des pluies
est nécessaire pour la délimitation des zones dans lesquelles des
problèmes vivriers sont à prévoir, victimes d'une
arrivée des pluies trop tardives, de précipitations trop
irrégulièrement espacées, ou d'une installation trop
précoce de la saison sèche.
- Montoroi Jean- Pierre, Mise en valeur
des bas- fonds en Basse Casamance (Sénégal), in Agriculture
et développement : les bas- fonds au Sénégal, n°
10, juin 1996, pp. 61-73.
Les bas- fonds situés en zone soudano- guinéenne
africaine présentent des potentialités rizicoles
élevées. Les contraintes accrues au cours de la récente
période de sècheresse incitent les populations locales et la
recherche à imaginer des stratégies nouvelles, notamment la
réalisation de barrages anti- sel pour lutter contre la salinité
élevée des eaux de surface. Cet article fait le point sur la
politique d'aménagement hydro- agricole en Basse Casamance et sur les
apports de la recherche pour sécuriser la production rizicole dans un
contexte climatique contraignant.
Montoroi Jean- Pierre, Les sols et
l'agriculture dans le domaine estuarien de Basse Casamance, in Crepin et
al., Conservation et utilisation durable des ressources naturelles du bassin
hydrographique de la Casamance, Gland : UIGN, 1992, pp. 52- 59.
Cet article se propose de faire le bilan de l'état
actuel de la ressource sol du domaine estuarien de la Basse Casamance. L'auteur
de l'article a fait une analyse de l'évolution historique de la mise en
valeur des terres agricoles en Basse et une présentation succincte des
diverses réalisations ou projets en matière d'aménagement
hydro- agricole.
- Thiéba Daniel, Agriculture et
accumulation au Sénégal : le cas de la Basse Casamance,
Thèse de Doctorat de Troisième cycle, Université de Paris
I Panthéon- Sorbonne, sciences économiques - sciences politiques
- sciences juridiques, 1985.
Dans cette Thèse, l'auteur fait une analyse et une
évaluation critique de la politique d'auto suffisance alimentaire en
Basse Casamance. Il soutient que le discours sur l'auto suffisance alimentaire
fait jusqu'ici en Basse Casamance n'a pas pris en compte le facteur climat dans
l'explication des contraintes de l'agriculture. Il ajoute que la crise de
l'agriculture en Basse Casamance ne peut être comprise sans que l'on
tient compte de l'accumulation du capital et la division international du
travail, l'état de crise économique que traverse le
sénégal dès 1974 et aussi le facteur climat.
- Vieillefon J., Sur l'existence de
Bourrelets éoliens ou « Lunettes » dans les
mangroves de casamance, communication au VIième congrès
panafricain de préhistoire et d'études du Quaternaire, Dakar,
1961, 13 pages.
Les bourrelets ou lunette ont longtemps été
considéré comme des caractéristiques des zones à
climat semi- aride. Or les prospections menées par l'auteur en Casamance
où règne un climat tropical humide, l'ont amené à
reconnaître à ce phénomène une plus large
répartition. Dans cet article, l'auteur tente de mettre en
évidence les facteurs du milieu naturel qui ont conduit à la
manifestation du phénomène, la morphologie de la lunette ou
bourrelet, son processus de formation et ainsi que son évolution.
- Vieillefon J., Notice explicative de la
carte pédologique de la Basse Casamance (domaine fluvio- marin) à
1/100000, n°57, ORSTOM, 1975.
Dans cette notice, l'auteur a précisé les
raisons qui lui ont poussé à réaliser cette carte. En
effet, signale- t- il, « les sols des zones alluviales
représentent un potentiel économiques indéniable, en
particulier pour l'obtention de rendements vivriers, notamment grâce
à la riziculture, déjà largement développée
en Basse Casamance, mais qui pourraient être encore intensifiée
par l'emploi de technique d'aménagement adéquates. C'est pourquoi
une étude fondamentale et détaillée des sols du domaine
fluvio- marin était nécessaire. » Ainsi, l'auteur a
choisie l'échelle du 1/100000 pour la présentation de la carte
afin de prendre en compte le degré d'évolution et de
différenciation des sols de la Basse Casamance.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les pays soudano- sahéliens d'Afrique de l'ouest
souffrent depuis plus de 30 ans de la sècheresse dont les
conséquences se traduisent, entre autres, par l'amenuisement des cumuls
pluviométriques et de l'écoulement des grands cours d'eau. Dans
cette sous- région ouest- africaine, comme dans beaucoup d'autres de la
zone intertropicale, le régime pluviométrique est lié au
mouvement saisonnier de l'équateur météorologique. On
observe dans ces pays une seule saison des pluies appelées hivernage,
où est concentré l'essentiel des activités
économiques. Leur population vit essentiellement de l'agriculture qui
est très dépendante de la pluie, soit directement (culture
pluviale), soit indirectement (culture de décrue ou culture
maraîchère) et de l'élevage. Les précipitations
expliquent à plus de 60% la production agricole. Ainsi, elles
constituent un des éléments climatiques les plus importants de
ces pays où l'équilibre environnemental est très
fragile.
Le Sénégal fait partie de ces pays soudano-
sahéliens d'Afrique de l'ouest. Il est à cheval sur les domaines
climatiques sahéliens au nord avec une pluviométrie moyenne de
300 à 600mm par an; soudanien au centre où celle- ci varie entre
600 et 1000mm suivant le secteur nord soudanien ou sud soudanien; et
subguinéen au sud où on enregistre plus de 1000mm de pluie en
moyenne par an. En d'autres termes, le volume des précipitations
augmente suivant un gradient nord- sud, ainsi que la longueur des saisons des
pluies. Cette dernière varie de deux à trois mois au nord dans la
région de Saint- Louis à quatre ou cinq mois en Basse Casamance
(région de Ziguinchor) à l'extrême sud-ouest.
Au plan géopolitique, le Sénégal est
rattaché au sahel, bien que d'après la définition
géographique du terme, seuls environ 60% du territoire seraient couverts
par cette zone qui s'étend de l'atlantique à l'Éthiopie
entre les isohyètes 100 et 600mm.
Le sahel appartient à la zone tropicale sèche et
se caractérise, depuis plus de deux décennies, par une
pluviométrie aléatoire, marquée par une variabilité
spatio- temporelle entraînant des épisodes de sécheresse.
Les saisons des pluies sont devenues plus courtes et moins humides, les saisons
sèches plus prononcées. Un glissement vers le sud des
isohyètes et des régions climatiques s'en est suivi : la zone
d'influence du climat sahélien s'est élargie tandis que la
région sud- soudanienne s'est rétrécie. De nombreux
travaux ont tenté d'expliquer les causes de cette variabilité du
climat au sahel. De nombreux auteurs s'accordent à dire que la variation
de la pluviométrie au sahel est une manifestation de l'interaction
océan - atmosphère- terre de la large échelle. Il existe
de fortes corrélations entre la température de surface de
l'Atlantique tropical et la pluviométrie au sahel. On montre que lorsque
l'eau de surface de l'Atlantique équatorial est plus chaude, les
précipitations au sahel sont déficitaires. D'autre part, la
variation naturelle et / ou anthropique de la couverture du sol (couvert
végétal et humidité du sol) a un impact sur la circulation
atmosphérique de grande échelle. Zheng et Eltahis (1998) conclure
que la désertification serait responsable de la déficience
persistance de la pluviométrie tandis que la déforestation
tropicale devrait engendrer plutôt la variabilité à long
terme de la pluviométrie.
Les modifications du climat sahélien peuvent être
mieux appréhendées en analysant l'évolution de la
pluviométrie qui en est une des principales données en milieu
tropical pour ne pas dire la plus importante.
En d'autres termes, l'état de l'environnement (physique
et même humain) dépend dans une large mesure de la
pluviométrie dont les fluctuations actuelles ont eu des effets
néfastes sur les ressources et ont favorisé la
déstabilisation des systèmes de production.
L'intérêt que suscite ce thème aussi
important a largement contribué à notre choix.
En choisissant un thème de recherche sur
l'étude des fluctuations pluviométriques et de leur
impact sur la production agricole, nous avons voulu traduire une
double préoccupation :
- permettre aux populations locales et aux décideurs
politiques d'avoir un aperçu plus large de l'impact récent des
fluctuations pluviométriques sur la production agricole;
- s analyser les contraintes physiques et
socio-économiques qui en découlent, et suggérer au besoin
des solutions en vue d'une gestion des ressources plus adaptée à
la dynamique écologique actuelle.
Pour traiter le thème, nous avons retenu un terrain de
recherche digne d'intérêt du fait de ses riches
potentialités naturelles. Il s'agit de la région de Thionck-
Essyl. Cette localité se trouve dans le département de Bignona en
Basse Casamance. Elle se caractérise par ses importantes réserves
de terres aptes à la production céréalière (mil,
maïs et surtout riz), d'oléagineux (arachide) et d'agrumes. Elle
figure parmi les zones les plus forestières du pays, où vivent
encore quelques éléments de la grande faune terrestre
caractéristiques des régions de savane (antilopes,
panthères, hyènes etc.). Par conséquent, une étude
des fluctuations pluviométriques et leur impact sur la production
agricole de cette zone présente un intérêt certain pour la
mise en valeur judicieuse des ressources locales.
En outre, la Basse Casamance se particularise au plan humain
par le fait qu'elle abrite une population (composé de Diola, Manding,
Balante, Manjack, Mankagne, etc.) qui a fondé sa civilisation sur les
activités agricoles. Cette population pratique l'agriculture sous pluie
(la riziculture surtout) en association avec l'élevage. Cela veut dire
que la performance des systèmes de production locaux est fortement
dépendante des fluctuations de la pluviométrie.
Le travail s'articule autour de trois parties :
- La première est consacrée à la
présentation de la zone d'étude, pour permettre au lecteur de la
localiser et d'en saisir les spécificités ;
- La deuxième partie porte sur l'analyse des
fluctuations pluviométriques, en utilisant les données des
stations implantées dans l'aire d'étude ;
- Enfin, la troisième partie est axée sur
l'étude de l'impact des fluctuations pluviométriques sur la
production agricole de la zone d'étude.
Méthodologie
Pour atteindre les objectifs que nous sommes fixés,
nous avons adopté une méthodologie qui comporte trois axes : la
recherche documentaire et la collecte de données; le travail de terrain;
et le traitement des données suivi de la rédaction.
- La recherche documentaire et la collecte des
données
Pour réaliser une étude judicieuse de l'impact
des fluctuations pluviométrie sur la production agricole dans la
région de Thionck- Essyl, le recueil d'un certain nombre de
données a été nécessaire. Cela nous a permis de
cerner les contours de notre espace d'étude, tout en dégageant la
structure des caractéristiques des milieux physique et humain.
La documentation s'est déroulée tout au long de
l'étude à travers les différents sources de documentation
de l'UCAD (bibliothèque centrale, bibliothèque de la FASTEF, du
département de Géographie, de l'IFAN) et au niveau d'organismes
d'études et de recherche du Sénégal (IRD, DMN, DAPS,
CRAES, DAT, DPS, ENDA- TIERS MONDE, DRDR de Ziguinchor, SDDR de Bignona). En
plus de ces sources de documentation, nous avons tiré des informations
sur l'Internet. Des moteurs de recherche comme Google, Yahoo, ont
été utilisé.
Il s'agit d'une analyse globale de la zone à partir du
dépouillement de divers documents réalisés par des
étudiants ou chercheurs (rapports d'activités, études du
milieu, documents thématiques, rapports d'évaluation et de
programme) ou dans le cadre du plan d'aménagement du territoire (carte
des sols, du couvert végétal, recensement de la population).
- Le travail de terrain
Il s'est déroulé dans l'ensemble de la
région de Thionck- Essyl et a consisté en des observations,
visites, des enquêtes et des entretiens avec les personnes ressources.
Les objectifs assignés étaient entre autres de :
· déterminer les caractéristiques socio-
économiques de la région;
· cerner l'organisation sociale de la production
agricole;
· apprécier et quantifier les impacts des
variations pluviométriques sur la production agricole ;
Les enquêtes ont eu pour base un échantillon de
100 ménages répartis dans les quatre quartiers de Thionck- Essyl
: Daga (30), Niaganane (30), Batine (20) et Kamanar (20). Chaque ménage
est enquêté une seule fois.
À ce propos est considéré comme
ménage, tout couple marié ou adulte (marié ou
célibataire) indépendant du point de vue revenue que logement.
Tout individu hébergé gratuitement et/ ou assisté
financièrement est en revanche compté dépendant du
ménage d'accueil (définition du ménage par les
enquêtes EDS 1 et EDS 2, 1992).
La méthode d'échantillonnage probabiliste ou
sondage aléatoire a l'avantage de donner à tous les individus la
même chance de faire partie de l'échantillon. Ainsi, nous avons
opté pour cette technique d'enquête où le hasard va jouer
dans la désignation des ménages à enquêter.
Auprès des ménages enquêtés des
informations relatives à l'âge, le sexe et la qualification
professionnelle ont été recueillis.
Dans l'ensemble, 95% des chefs de ménage
enquêtés sont des hommes, mais on a rencontré des femmes
(veuves ou divorcées) qui ont ce statut. L'âge des personnes
enquêtées se situe entre 30 et 50 ans.
Les principales difficultés auxquelles nous nous sommes
confrontés sont diverses. Sur les questions relatives à la
production agricole ou au revenu agricole, nombre d'enquêtés n'a
pas pu ou su apporter une réponse satisfaisante. Par ailleurs, certains
chefs de ménage craignaient que l'enquête ne soit exploitée
par les services des impôts.
La mise en valeurs du terroir étant avant tout
l'affaire des paysans principaux bénéficiaires, nous avons
réalisé des enquêtes complémentaires auprès
de personnalités qui, du fait de leur âge ou de leur position
sociale ont pu voir évoluer la pluviométrie et les pratiques
paysannes. Cette enquête menée auprès des témoins
bien informés (notables, agents de la mairie, vieux paysans,
vulgarisateurs agricoles...) se fit sous forme d'entretiens très
ouverts.
- Le traitement des données
Il se résume au dépouillement des
résultats de la recherche documentaire, des enquêtes, des
entretiens et leur traitement informatique.
Chapitre I : Présentation de la zone
d'étude
La région de Thionck- Essyl est située à
l'ouest du département de Bignona, par 12° 47 de latitude Nord et
16° 30 de longitude ouest. Elle se trouve dans le l'arrondissement de
Tendouck appelé aussi « Blouf » et est limité
au nord par les C.R. de Mlomp et Kartiack, au sud par le département
d'Oussouye, à l'est par la C.R. de Balingore, au nord- est par la C.R.
de Diégoune, au sud- est par la C.R. de Mangangoulack et à
l'ouest par la C.R. de Kafountine. (Voir figure 2)
Le village de Thionck- Essyl, devenu une commune depuis 1990
par le décret n° 90 1135 du 08 octobre 1990, est distant à
42 km de Bignona, chef lieu de département et à 72 km de
Ziguinchor, capitale régionale.
Il est constitué de quatre grands quartiers
divisés eux- mêmes en sous- quartiers :
- le quartier de Daga situé au Nord- Est, le plus vaste
comporte quatre sous- quartiers : Bougotir, Kabalane, Gandong et Tangam;
- le quartier de Niaganane situé au Sud est
divisé en quatre sous- quartiers : Dialine, Bouteum, Djiweut et
Kaffanta;
- le quartier de Kamanar au nord- ouest de Thionck- Essyl
compte trois sous- quartiers : Kamanar Yamaak, Baroncol, et Boulou;
- le quartier de Batine situé à l'ouest entre
Kamanar et Niaganane est composé de trois sous- quartiers : Batine Bah,
Balankine et Élogogne.
Il s'agira de donner dans cette étude une vision
globale des spécificités du domaine, tant au point de vue
physique, humain qu'économique.
Océan Atlantique
Figure 1 : Carte administrative du
Sénégal
Gambie
Guinée Bissau
Guinée
Mali
Mauritanie
Océan Atlantique
Dakar
Thiès
Diourbel
Fatick
Kaolack
Thionck-essyl
Ziguinchor
Kolda
Tambacounda
Matam
Louga
Saint- Louis
Légende
limite d'État
limite de région
limite de département
limite d'arrondissement
Chef- lieu de région
Source : www.au-senegal.com
Figure 2 : Carte administrative de la
région de Ziguinchor (Basse Casamance)
Thionck- Essyl
Tendouck
Niamone
Tenghory
Balinghore
Bignona
Diégoune
Mlomp
Suelle
Kartiack
Sindian
Kafountine
Oulampane
Djiniaki
Djibidione
Diouloulou
0 10 20 30 40km
Mangagoulack
Loudia Ouolof
Tendouck
Mlomp
Oussouye
Cabrousse
Thionck- Essyl
République de Gambie
Kolda
République de Guinée Bissau
de
Atlantique
Région
Océan
0 10 20 30 40km
Santhiaba Manjaque
Niaguis
Oussouye
Niassia
Loudia ouolof
Énampor
Diembering
Cabrousse
Mlomp
Ziguinchor
Adéane
Boutoupa Camaracounda
Coubalan
Mangagoulack
Ouonck
Niassia
Énampor
Niaguis
Coubalan
Tenghori
Ouonck
Niamone
Mangagoulack
Bignona
Tendouck
Thionck-Essyl
Mlomp
Balinghore
Diégoune
Kartiack
Kafountine
Oulampane
Sidian
Suelle
Djiniaki
Djibidione
Diouloulou
Balinghore
Diembering
Santhiaba Manjaque
Tenghory
Niamone
Boutoupa camaracounda
Adéane
Ziguinchor
Énampor
Niassia
Coubalan
Ouonck
Bignona
Mlomp
Diégoune
Kartiack
Suelle
Kafountine
Djiniaki
Oulampane
Sindian
Djibidione
Diouloulou
Santhiaba manjaque
Cabrousse
Diembering
Légende
Chef- lieu de région
limite d'État
Chef- lieu de département
limite de région
Chef- lieu d'arrondissement
limite de département
Commune
limite d'arrondissement
Chef- lieu de C R
limite de C R
Source : DAT Projet PNUD- ONUDDES- SEN
87/ 011 PNAT, Mars 1988
I- 1- Les Caractères
édaphiques
Le cadre physique de la région naturelle de la
Casamance, est de nos jours l'objet de plusieurs travaux de recherches, de
synthèses réalisés par différents bureaux
d'étude et universitaires. Les résultats de ces études
dans les domaines aussi variés que sont la géologie et la
géomorphologie, les sols, la végétation, l'hydrologie,
etc., ont pour une bonne part, contribué à une meilleure
connaissance de cette région à haute vocation agricole.
I- 1- 2 Le relief et les ressources
pédologiques
Le relief de la région de Thionck- Essyl, à
l'instar du reste de la Basse Casamance, se caractérise par sa
monotonie. L'altitude varie entre 0m dans les bas- fonds et 20m au niveau du
plateau. Le niveau le plus bas dans le plateau par rapport aux bas- fonds est
à 4m. On note une pente faible le long du quartier de Daga au nord- est,
plus accusée en avant du quartier de Niaganane au sud et plus nette au
niveau des quartiers de Batine à l'ouest et Kamanar au nord- ouest. La
courbe de niveau de 15m passe au nord- est du quartier de Daga et celle de 20m
se situe au centre de la forêt classée (forêt de Tendouck).
Cette faible pente ralentit l'écoulement des eaux pluviales et favorise
son évaporation, mais il y a des risques d'inondation en période
de fortes pluies.
En fonction des différentes composantes du relief, on
distingue plusieurs types de sol dans la région de Thionck- Essyl
(typologie fait par J. Vieillefon, 1975) :
- les sols ferrallitiques ou sols rouges
développés sur des formations gréso- argileuses
kaolinisées profondes sur le plateau;
- les sols peu évolués hydromorphes sur
terrasses sableuses et colluvions;
- les sols peu évolués hydromorphes sur vases
argileuses peu organiques et peu pyriteuses;
- les sols halomorphes salins, acidifiés sur argiles
qui sont les caractéristiques des tannes;
- les sols hydromorphes organiques tourbeux eutrophes sur
vases argileuses très humifères et pyriteuses;
- les sols hydromorphes humiques à gley, salés,
faciès légèrement acidifiés sur vases
argileuses;
- les sols hydromorphes, minéraux à gley
d'ensemble sur terrasses argileuses;
- Les sols hydromorphes, minéraux à gley
salés sur sables;
- les sols hydromorphes, minéraux à pseudo
gley;
Ces différents types de sol sont diversement
utilisés. Les sols hydromorphes organiques tourbeux sur lesquels
occupent la mangrove et une partie des sols halomorphes salins (tanne nu) sont
non utilisés et n'offre pas de possibilités d'aménagement
du fait de leur forte acidité.
Les sols peu évolués hydromorphes sur terrasses
sableuses et colluvions, et les sols hydromorphes à gley et à
pseudo- gley sont assez intensément utilisés pour la riziculture
soit en riz pluvial, soit en riz inondé. Ils présentent,
cependant, un risque sérieux de salure ou d'acidification.
Les sols peu évolués hydromorphes sur vases
argileuses, une partie des sols hydromorphes salins (tannes herbus) et les sols
hydromorphes humiques à gley salés sont en général
peu utilisés. Ces sols sont naturellement ou potentiellement acides et
présentent, cependant, des risques d'acidification et de salure.
Les sols ferrallitiques, quant eux, ont une valeur agricole
élevée. Dans ces sols se développent les cultures
sèches : mil, « riz de montagne », mais, sorgho,
arachide, etc.
I-1- 4- Les ressources hydriques
La région de Thionck-Essyl est très bien
arrosée par des marigots ou Bolong. Le bolong de Diouloulou, en plus de
ses ramifications traverse la région. Celle- ci est arrosée par
certains marigots affluents de la Casamance. Il s'agit des marigots Badiapour
et Elandianboul et leurs ramifications (Patabou, Kourigeum...).
Le régime de submersion par les marées est
biquotidien toute l'année en bordure des marigots, dans la mangrove
à Rhizophora (« gamak »). Il devient moins
fréquent se produisant principalement en marées de vives eaux
dans la mangrove intermédiaire à Avicennia
(« gabedj »). Dans la zone interne des tannes,
l'alternance de la submersion et du dessèchement est annuelle, à
l'exception de l'incursion de quelques marées d'équinoxe.
Là, le sol est submergée d'une manière continue pendant
l'hivernage et une partie de la saison sèche et assèche ensuite
progressivement; la baisse de la nappe atteint au maximum un mètre au
centre de la dépression (J. Vieillefon, 1961)
La région de Thionck- Essyl possède
également d'importantes ressources en eaux souterraines, au niveau de
trois types de nappes aquifères : la nappe phréatique entre 10 et
15m, la nappe semi- profonde (40 - 100m) et profonde (100 et 200m) et enfin la
nappe mæstrichtienne (400 et 600m).
I-1-3- Les formation
végétales
L'influence édaphique dans la région de Thionck-
Essyl est primordiale pour la répartition des formations
végétales. En fonction de la nature du sol, du régime
hydrique et de la qualité des eaux, divers groupements de
végétaux peuvent être distingués.
Ainsi, vers l'est se succèdent deux formations
végétales sur les plateaux et surfaces
pénéplanées :
- une savane arborée (zone cultivée) où
dominent les espèces Elaeis guineensis (palmier à
huile), Parkia biglobosa (néré ou bu gilay), Icacina
senegalensis (fu raban), Andraopogon gayanus (é
buk), Cymbopogon giganteus (éput), Guiera senegalensis
(ngère ou bu fatikay), Combretum micranthum (kinkéliba
ou butik), etc.
- une forêt secondaire de type soudano- guinéen
caractérisée par une taille des arbres variant entre 10 et 20m de
hauteur. Dans cette forêt dominent les espèces Danniellia
oliveri (santan ou bu baline), Ceiba pentandra (fromager ou bu
saana), Erythropheum guineense (bu rem), etc.
Vers l'ouest sur les dépôts marins
récents, c'est le domaine de la mangrove (Rhizophora
racemosa et Avicennia africana ou palétuvier) et d'un
cortège d'espèces sur les vasières et tannes herbeux :
Philoxerus vermicularis (amarante bord de mer ou é nal),
Heleocharis mutata (fu pepe), Sesuvium portula castrum
(pourpier de mer), etc.
I- 2- Populations et occupation de
l'espace
I- 2- 1- La mise en place du peuplement
Le village de Thionck- Essyl existe d'après la
tradition depuis une dizaine de siècles. Sa population est diola (ethnie
majoritaire de la Basse Casamance) à 99%. On y retrouve, cependant
aujourd'hui une minorité de peul qui représentent 1% de la
population totale.
D'après la tradition, les ancêtres des actuels
habitants de Thionck- Essyl seraient venus de
« Bandial » dans le département de
Ziguinchor, plus particulièrement dans l'arrondissement de Niassia, du
village de Essyl. Mais certaines traditions poussent plus loin l'origine du
peuple essyliens. Pour eux, les essyliens sont originaire de
« Bourofaye », localité qui se
trouve au sud de la commune de Ziguinchor. Elles soutiennent que c'est de ce
village que des populations ont migré dans le
« Bandial » où elles
fondèrent le village de « Essyl ».
De cette localité, d'autres populations migrent vers la rive gauche du
fleuve Casamance, au nord de « Bandial » où elles
fondèrent le village d'Affiniam. Une partie des
migrants continue l'aventure vers le nord où ils créèrent
un autre village appelé Thionck- Essyl qui signifie pour certains
« s'accroupir pour cuisinier » ou « ou
thiong nou sil » : thiong = s'accroupir et
essyl = cuisinier. Pour d'autres, le nom de ce village
signifie « A Thiong d'origine d'Essyl » ou
« A Thiong hara Essyl »
car pour eux le premier habitant s'appelle A Thiong.
L'objectif de toutes ces migrations est, d'après la
tradition, la recherche de terre rizicoles et la pêche. Cependant, la
tradition orale n'est pas précise sur l'identité des fondateurs
du village. Ce qui est confirmée en revanche, par toutes nos sources,
c'est que les deux lignages fondateurs du village de Thionck sont les Badji et
les Diatta.
I- 2- 2- Les données
démographiques
Du point démographique, Thionck-Essyl fut l'un des plus
gros villages du Sénégal, ce qui lui a valu d'être
hissé à l'échelle de commune en 1990.
En effet, le RGPH de 1976 et celui de 1988 estiment sa
population respectivement à 5296 habitants et 6467 habitants. À
l'issue du dernier RGPH (2002), la région comptait 9001 habitants. Le
taux de croissance annuel est de 1,7%. Il est très faible comparé
à la moyenne nationale qui est de 2,7%. Ainsi, la région arrive
à peine à garder sa population additionnelle issue de
l'accroissement naturel. Thionck-Essyl, comme toutes les autres régions
de la Basse Casamance est touchée par le phénomène d'exode
rural qui touche plus les jeunes et surtout les jeunes filles.
En tenant compte des migrations saisonnières, les
enquêtes de ménage menées par la municipalité de
Thionck- Essyl, estiment la population de la région à plus de
13000 habitants en 2005.
La structure par âge de la population se présente
comme suit : les moins de 20 ans représentent 40%, 20- 40 ans 45% et
plus de 40 ans 15%. Les femmes représentent 65% de la population et les
hommes 35%. La population active est estimée entre 75 et 80%. Les
musulmans représentent 98% et les chrétiens 2%.
I- 3- Les activités et les formes de mise en
valeur
Elles concernent principalement l'agriculture,
l'arboriculture, l'élevage, la pêche, le commerce et
l'artisanat.
I- 3- 1- L'agriculture
Elle occupe la quasi totalité de la population (98% des
actifs). La riziculture est l'activité dominante. Elle constitue une
pratique ancestrale à laquelle toutes les forces vives participent. Les
paysans essyliens disposent de trois types de rizières en fonction de
leur profondeur, de leur inondation et la nature de leur sol. Ainsi, nous avons
: les rizières hautes non salées, éloignées des
cours d'eau et situées au nord- est autour du quartier de Daga, les
rizières profondes ou basses ou de bas- fonds dans la zone à
mangrove ou le lit majeur des marigots, les rizières moyennes qui se
situent entre les types de rizières précitées.
À côté de la riziculture, des cultures de
rente ont été introduites du fait, à la fois, d'influences
endogènes. L'une des principales cultures de rente est l'arachide.
En plus du riz et de l'arachide, les paysans essyliens
s'adonnent aussi, quoique dans une moindre mesure, à la culture du mil,
maïs, sorgho, niébé, bissap, etc. Ils s'adonnent aussi,
surtout les femmes, au maraîchage avec, notamment, la culture de la
tomate, du gombo, du « diakhato » ou Aubergine, piment,
etc.
L'instrument de culture utilisé par les paysans
essyliens est le « Kadiandou », un outil
agricole typiquement diola. De forme rectiligne, il se compose d'une longue
manche, d'un versoir et d'un soc de fer, adapté aux terres lourdes. La
traction animale y est absente du fait des considérations socio-
culturelles.
Les hommes labourent les champs d'arachides, de mil et de
maïs et s'occupent des pépinières du riz, du labour, du
suivi des rizières, de la gestion de l'eau et de l'érection des
digues. Les femmes, quant à elles, s'occupent de l'épandage, du
repiquage et la récolte du riz.
I- 3- 3- L'élevage
L'élevage, surtout le bétail, est aussi une
vieille activité pratiquée par les paysans essyliens. C'est un
élevage de type extensif. Il constitue une activité
complémentaire à l'agriculture.
L'élevage dans la région de Thionck- Essyl
présente les carctéristiques suivantes :
- les bovins : le taurin de la
race « Ndama » très trypanotolérante,
prolifique et riche en viande peuple cette région ;
- les petits ruminants : c'est la race Djalonké
qui y est élevé. Elle est de petit format, très
prolifique, trypanotolérante ;
- L'élevage porcin conserve en grande partie son
aspect traditionnel avec une faible amélioration sur le plan
génétique, des problèmes sanitaires (peste porcine
africaine) et une alimentation défectueuse qui entavent son réel
développement. Il est pratiqué par la population
chrétienne ;
- L'aviculture est de type traditionnel. Celle moderne se
trouve sérieusement entravé par des difficultés
d'approvisionnement en poussins d'un jour et la cherté des
aliments ;
- L'apiculture : la qualité et la quantité
de flore mellifère existante, font Thionck- Essyl, une zone à
vocation apicole ;
- Les équidés (ânes et chevaux) sont en
nombre très réduit et concernent seulement les ânes. Les
chevaux n'étant pas élevé à Thionck- Essyl. Les
ânes sont essentiellement utilisées pour le transport.
Du fait du mode d'élevage extensif, la principale
source d'alimentation des animaux est constituée par le pâturage
naturel. L'abreuvement du cheptel ne pose aucun problème pendant
l'hivernage du fait que durant cette saison on note une
régénération de plusieurs points d'eau naturels. Mais en
saison sèche l'abreuvement s'opère au niveau des puits.
L'intégration agriculture- élevage est
jusqu'à présent resté au stade des bonnes intentions. En
effet, les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont assez
fréquents et leurs causes sont diverses. Celles- ci se rapprochent
à l'intolérance, le défaut d'application d'une politique
rigoureuse en matière de parcours du bétail et de pâturage,
la négligence de la part de certains éleveurs, la mauvaise
application du système de mise en fourrière des animaux en
divagation, etc.
I- 3- 4- La pêche
Bien que traditionnelle riziculteurs, les habitants de
Thionck-Essyl pratiquent aussi la pêche. Activité de contre-
saison agricole, limité aux eaux intérieurs plus calmes des
nombreux marigots ou bolong et des bas- fonds, la pêche et la cueillette
des mollusques en particulier les huîtres ont, de tout temps,
été une source essentielle de protéines animales et
localement, un produit de troc de première importance. Elle se fait par
le moyen du harpon, et plus récemment à l'épervier
introduit au début du XIX° siècle par les pêcheurs
Nyominka. Les embarcations des pêcheurs sont des pirogues monoxyles
creusées dans le bois du fromager, de 5 à 10m long et 50 à
80cm de profondeur (M.C. Cormier, 1985). Elles sont propulsées à
la rame ou à la voile. Les pirogues à moteurs sont intruites vers
les années 70.
D'autres formes de pêches sont aussi pratiquées
par les femmes. Il s'agit de la pêche appelée
« jasax » qui consiste à barrer une
partie du cours d'eau pendant la marée haute et lorsque survient la
marée basse, les poissons sont prisonniers et la pêche
appelée « jasef », ici les femmes
traînent des nasses en fibres de rônier (ganama)
ou de petits filets avec lesquels, elles capturent des carpes et de petits
mulets. Cette pêche se pratique dans les chenaux à marée
haute.
La pêche maritime, sur le modèle des
pêcheurs étrangers (Nyominka, les Nguet- Ndariens) est aussi
pratiquée.
I- 3 -5- Les autres activités
Il s'agit d'activités de moins importance telles que
l'arboriculture, l'artisanat, le commerce, la chasse et la cueillette.
L'arboriculture est une activité qui
prend de plus en plus d'ampleur dans la région de Thionck-Essyl. Elle
concerne surtout les plante suivantes : manguiers, orangers et tout
récemment l'anacardier. L'arboriculture constitue à ce jour l'une
des premières sources de revenus pour les populations. La production de
mangues et d'oranges est estimée par la municipalité de Thionck-
Essyl à 800 tonnes par an.
Les artisans locaux (forgerons, cordonniers, vanniers,
menuisiers, tailleurs, etc.) produisent plus pour satisfaire un besoin
immédiat que pour mener une activité typiquement
économique génératrice de revenus monétaires.
Le commerce est une activité menée surtout par
les peul et maures qui ne se livrent qu'au commerce des produits
manufacturés. Les populations autochtones ne l'exercent qu'en
période de fruits mûrs (oranges, mangues, etc.). Le commerce de
mangue et d'oranges constitue une source de revenus très importante.
La chasse et la cueillette sont longtemps demeurées
des activités économiques de subsistances. C'est toujours
d'ailleurs le cas pour la chasse. Quant à la cueillette, elle est
entrain d'évoluer, au fil de ces dernières années, vers un
secteur économique hautement générateur de revenus
monétaires. Elle est essentiellement pratiquée par les jeunes et
surtout les femmes et concerne des produits tels que le
« solom » (Dialium guineense),
« guy » (Andansonia digitata), le
« ditah » ( Detarium senegalense), les
palmistes (Elaeis guineensis), le
« néré » ou
« « égilay » (Parkia biglobosa),
etc. Certains de ces produits sont cueillis et vendus sur place à des
revendeurs, d'autres sont transformés avant d'être
acheminés vers centre urbains du pays : Bignona, Ziguinchor, Kaolack, et
surtout Dakar.
En somme, cette première partie a permis de
dégager les principales caractéristiques du milieu
géographique de la région de Thionck- Essyl. Ce milieu
présente connaît une certaine diversité du point de vue
physique. Les facteurs du milieu physique, succinctement analysés
n'agissent pas séparément, mais se conjuguent pour favoriser ou
inhiber telle ou telle activité biologique. Ils présentent des
caractéristiques propices à l'implantation des hommes. C'est ce
qui justifie l'occupation lointaine de cette région par des populations
venues du sud de la Basse- Casamance, dont la civilisation reposait sur les
activités agricoles et autres activités économiques.
Ces paysages qui forment l'espace géographique de la
région de Thionck- Essyl sont, d'une manière ou d'une autre sous
l'influence ou influencent le climat dont il convient à présent
d'étudier les manifestations et les principales
caractéristiques.
Chapitre II : Les fluctuations
pluviométriques
Après avoir décrit les aspects physiques,
humains et économiques de la zone d'étude, cette deuxième
partie a pour objectif de montrer les fluctuations pluviométriques.
Ainsi, nous traiterons dans un premier lieu le climat de la région de
Thionck- Essyl et ensuite nous procéderons à une analyse des
données pluviométriques de la station de notre zone
d'étude (poste pluviométrique de Tendouck) recueillies au niveau
de la Direction de la Météorologie Nationale et au Service
Départemental de Développement Rural de Bignona.
II- 1- Le climat
Le climat de la région de Thionck- Essyl, comme celui
de la Basse en générale, est caractérisé par des
saisons très contrastées. On note une alternance d'une saison
sèche de novembre à mai et une saison humide ou hivernage de juin
à octobre. C'est un climat tropical de type subguinéen qui se
définit par des précipitations supérieures à
1000mm.
La température moyenne est de 26° 7 à
Ziguinchor. Le minimum a lieu en janvier, mais on observe souvent un minimum en
août, au milieu de la saison des pluies. La température moyenne
maximale a lieu en mars, juste avant le début de la saison des pluies et
en octobre en fin de saison des pluies.
L'humidité relative est élevée. Sa valeur
moyenne mensuelle ne descend jamais au- dessous de 60%.
La circulation générale de l'atmosphère
au- dessus de la région de Thionck- Essyl est régie par les
Hautes Pressions Tropicales (anticyclones des Açores, de Saint-
Hélène et la cellule maghrébine), dont les influences
alternatives entraînent les migrations saisonnières de
l'équateur météorologique qui déterminent des flux
et les types de temps qui en résultent (figure 3).
En hiver boréal, l'équateur
météorologique migre vers le sud, sous l'influence de
l'anticyclone des Açores et de la cellule maghrébine. Se mettent
alors en place deux circulations d'alizé (maritime et continental), aux
caractères différents et qui vont déterminer des types de
temps différents dans la zone soudanaise dont la région de
Thionck- Essyl fait partie intégrante.
Dans cette région, l'alizé maritime, de
direction ouest à nord- ouest, est issu de l'anticyclone des
Açores. Il y déverse fraîcheur et humidité
entraînant une baisse des températures et une diminution du
déficit hygrométrique et dépose brouillards et
rosées qui empêchent parfois l'alizé continental de se
faire sentir. Ce flux prédomine dans la région de Thionck- Essyl
de décembre à mars. Malgré son humidité, il est
inapte à engendrer des précipitations du fait de sa
stabilité.
À partir du mois de mars, prédomine l'harmattan
ou alizé continental. Issu de la cellule maghrébine, ce flux se
caractérise par une grande siccité avec des amplitudes thermiques
accusées : frais la nuit, chaud le jour. Il est parfois
accompagné de brumes sèches (lithométéores qui
correspondent à la phase de chute des particules de poussières
qui étaient en suspension dans l'air). L'alizé continental a un
grand pouvoir évaporant.
En été, le réchauffement de
l'hémisphère nord consécutif au mouvement zénithal
du soleil, entraîne l'affaiblissement de l'anticyclone des Açores
qui migre vers le nord et la disparition de la cellule maghrébine,
remplacée par une dépression thermique centrée sur le sud-
ouest algérien et qui aspire le Front intertropical. La circulation
aérienne s'inverse alors durant cette période. La région
de Thionck- Essyl passe progressivement du régime d'alizé au
régime de mousson. Issu de l'anticyclone de Saint- Hélène
ce vent est chaud et humide. De direction sud- ouest, il est surmonté
des vents d'est, le Jet d'Est Africain (JEA), dans les couches moyennes de la
troposphère et le Jet d'Est Tropical (JET), qui a son origine dans le
sud- est de l'Asie (d'Almeida, 1996 d'après Leborgne, 1988), dans la
haute troposphère.
Tableau 1 : Vents dont la proportion
excède 10% (D'après Jacques VIELLEFON, 1961)
Direction
|
Saison sèche
|
Saison des pluies
|
Nord- Est
|
39,6
|
10,3
|
Nord
|
13,3
|
|
Nord- Ouest
|
19,0
|
19,3
|
Ouest
|
21,3
|
38,2
|
Sud- Ouest
|
|
16,0
|
II- 2- Les précipitations
Les données pluviométriques, dont nous disposons
pour notre analyse, couvrent la période 1980- 2006. Une seule station a
été répertoriée : il s'agit du poste
pluviométrique de Tendouck. Celui- ci a été choisie du
fait de sa proximité de notre zone d'étude (Tendouck se situe
à 3 à 4 km de Thionck- Essyl) et du fait de l'absence de
données anciennes pour le poste pluviométrique de
Thionck-Essyl.)
Pour ne retenir que les pluies de mousson, les
hydrométéores recueillis en hiver boréal et liés
aux incursions polaires ne sont pas comptabilisés dans les totaux
annuels.
La pluviométrie de la région de Thionck-Essyl,
comme tout le reste de la Basse Casamance et les zones soudanaise et
sahélienne en général, est caractérisée par
une variabilité intra et interannuelle.
II-2- 1- Variations interannuelles des
précipitations
La pluviométrie d'une année est définie
par la somme de la hauteur des précipitations mensuelles. La mesure de
la variabilité de la pluviométrie sur une période
donnée peut être réalisée grâce à la
moyenne interannuelle. Celle- ci est une donnée évolutive dans le
temps, car elle est fonction des nouvelles observations. Elle schématise
l'instabilité des hauteurs annuelles des précipitations. Sans
traduire la réalité climatique, elle retient les aspects
essentiels des paramètres climatiques. Sa formule est la suivante
:
P = x1
n : nombre d'années de la
série
Xi : pluviométrie de la
série
La pluviométrie annuelle est inférieure à
la moyenne interannuelle dans le cas des précipitations
déficitaires et supérieure à cette moyenne pour des pluies
annuelles excédentaires.
En dehors de la moyenne interannuelle, il existe aussi
d'autres méthodes qui permettent de montrer la variabilité
interannuelle des précipitations. C'est le cas des écarts
à la moyenne interannuelle. Cette méthode permet
d'évaluer les excédents ou les déficits d'une année
quelconque par rapport à la moyenne de la série. Sa formule est
la suivante :
E M (valeurs absolues) = P1 - P ou
E M (valeurs relatives) = x
100
E.M. : écart à la moyenne
Pi : pluviométrie annuelle
P : moyenne pluviométrique
interannuelle de la période
Cette étude des précipitations annuelles
présente l'avantage de décrire et de caractériser leur
distribution dans le temps et dans l'espace. Elle permet également
d'apprécier l'ampleur des déficits et des excédents.
Tableau 2 : Pluviométrie
à la station de Tendouck (1980 - 2006)
Années
|
Cumul pluviométrie annuelle
|
Écart à la Moyenne
Valeurs absolues
|
Écart à la Moyenne
Valeurs relatives
|
1980
|
716,1
|
- 343
|
- 33,3%
|
1981
|
1025,8
|
- 33,3
|
- 3,1%
|
1982
|
942,2
|
- 116,9
|
- 11,1%
|
1983
|
692,8
|
- 366,3
|
- 34,6%
|
1984
|
864,9
|
- 194,2
|
- 18,3%
|
1985
|
1144,2
|
85,1
|
8,1%
|
1986
|
1060,4
|
1,3
|
0,1%
|
1987
|
1303,3
|
244,2
|
23,1%
|
1988
|
1166,0
|
106,9
|
10,1%
|
1989
|
1359,9
|
300,8
|
28,4%
|
1990
|
1071,6
|
12,5
|
1,2%
|
1991
|
996,1
|
- 63
|
- 5,6%
|
1992
|
809,7
|
- 249,4
|
- 23,5%
|
1993
|
1104,0
|
44,9
|
4,2%
|
1994
|
1445,2
|
386,1
|
36,4%
|
1995
|
1237,6
|
178,5
|
16,7%
|
1996
|
889,3
|
- 169,4
|
- 16,7%
|
1997
|
1002,4
|
- 56,7
|
- 5,3%
|
1998
|
1080,5
|
21,4
|
2,1%
|
1999
|
1379,4
|
320,3
|
30,2%
|
2000
|
1206,3
|
147,2
|
13,9%
|
2001
|
1153,3
|
94,2
|
8,9%
|
2002
|
819,0
|
- 240,1
|
- 22,7%
|
2003
|
1165,3
|
106,2
|
10,1%
|
2004
|
749,0
|
- 310,1
|
- 29,2%
|
2005
|
1079,2
|
20,1
|
1,9%
|
2006
|
1130,0
|
70,9
|
6,7%
|
Source : Service départemental de
développement rural de Bignona, 2007
Moyenne
Figure : 4
Le tableau ci- dessus présente respectivement la
variation interannuelle et les écarts à la moyenne (valeurs
absolues et valeurs relatives) de la pluviométrie à la station de
Tendouck sur la période 1980 - 2006. Les données des
écarts à la moyenne sont illustrées par la figure
4. Celle- ci montre que la variation de la pluviométrie d'une
année à l'autre est presque une règle.
Sur les 27 années d'analyses de la pluviométrie,
11 sont inférieures à la moyenne interannuelle (soit 40,8%) et 16
lui sont supérieures (soit 59,2%). Cette moyenne interannuelle
s'élève à 1059,1mm. Le minimum pluviométrique est
intervenu en 1983 (692,8mm) et en cette là, le déficit
était de - 366,3mm, soit - 34,6%. Le maximum, pour sa part est survenu
en 1994 avec un excédent de 386,1mm (soit 36,4%) par rapport à la
moyenne interannuelle.
De 1980 à 2006, sept séquences peuvent
être retenues :
- une période sèche de 1980 à 1984 dont
la moyenne pluviométrique est de 848,3mm et représentant un
déficit moyen de - 210,8, soit - 19,9% par rapport à la moyenne
interannuelle. Cependant, le déficit pluviométrique est
très creusé en 1983 (- 366,3mm, soit - 34,6%). Cette
période coïncide à la deuxième grande
sècheresse qui a lourdement frappé les zones soudanaise et
sahélienne au cours des quatre dernières décennies. La
première étant intervenue au début des années
1970 ;
- une période moyennement pluvieuse de 1985 à
l990. La moyenne des précipitations reçues pendant cette
période est de 1184,2mm, représentant un excédent de
125,1mm, soit 11,8% par rapport à la moyenne interannuelle. Cependant,
à l'intérieur de cette séquence, on note des années
moins pluvieuses : 1986 avec un excédent de 1,3mm et 1990
(12,5mm) ;
- une période sèche de 1991 à 1992,
représentant un déficit moyen de - 156,2mm (soit - 14,7%) par
rapport à la moyenne interannuelle.
- une période très pluvieuse de 1993 à
1995, qui représente un excédent moyen de 203,2mm (soit 19,2%).
C'est dans cette séquence, où l'on retrouve le maximum
pluviométrique de ces 27 dernières années : 1994 avec un
excédent de 386,1mm, soit 36,4% ;
- une autre période sèche de 1996 à 1997.
Le déficit pluviométrique moyen est de - 113,2mm (soit -
10,7%).
- une période pluvieuse de 1998 à 2001. La
moyenne pluviométrique est de 1204,9mm, représentant un
excédent moyen de 145,8mm, soit 13,8%.
- à partir de 2002, on note une alternance
d'années sèches et d'années pluvieuses.
II-2- 2- Variations mensuelles des
précipitations
L'analyse des précipitations mensuelles revêt une
importance capitale dans la mesure où elle permet de saisir
l'évolution de la pluviométrie au cours de l'année. En
effet, la connaissance du début et de la fin de la saison des pluies
constitue un fait majeur dans la planification du calendrier cultural. Cette
opération consiste à aider les agriculteurs à mieux faire
face aux caprices du climat notamment la déficience
pluviométrique qui rend le plus souvent aléatoire les productions
agricoles.
Tableau 3 : Variations de la
pluviométrie mensuelle à la station de Tendouck (1980 - 2006)
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
1980
|
|
|
|
|
15,6
|
46,6
|
165,5
|
97,7
|
397,3
|
9,0
|
|
|
716,1
|
1981
|
|
|
|
|
22,0
|
20,4
|
529,6
|
242,1
|
158,8
|
59,3
|
|
|
1025,8
|
1982
|
|
|
|
|
|
63,7
|
252,8
|
351,5
|
135,9
|
116,3
|
|
|
942,2
|
1983
|
|
|
|
|
|
104,5
|
202,6
|
200,2
|
176,6
|
8,9
|
|
|
692,8
|
1984
|
|
|
|
|
|
170,9
|
260,9
|
152,3
|
213,0
|
67,8
|
|
|
864,9
|
1985
|
|
|
|
|
|
91,8
|
327,0
|
347,3
|
312,5
|
65,6
|
|
|
1144,2
|
1986
|
|
|
|
|
|
26,7
|
203,8
|
382,9
|
353,9
|
93,1
|
|
|
1060,4
|
1987
|
|
|
|
|
|
161,8
|
224,2
|
545,6
|
228,4
|
143,3
|
|
|
1303,3
|
1988
|
|
|
|
|
16,0
|
98,9
|
214,8
|
499,6
|
275,2
|
61,5
|
|
|
1166,0
|
1989
|
|
|
|
|
0,5
|
169,2
|
283,5
|
444,7
|
313,0
|
149,0
|
|
|
1359,9
|
1990
|
|
|
|
|
|
123,4
|
298,6
|
311,9
|
266,8
|
70,9
|
|
|
1071,6
|
1991
|
|
|
|
|
|
12,8
|
218,6
|
384,1
|
233,4
|
147,2
|
|
|
996,1
|
1992
|
|
|
|
|
2,0
|
18,5
|
280,1
|
262,2
|
217,7
|
29,2
|
|
|
809,7
|
1993
|
|
|
|
|
|
69,7
|
301,9
|
394,1
|
262,8
|
75,5
|
|
|
1104,0
|
1994
|
|
|
|
|
5,6
|
123,2
|
341,6
|
256,2
|
533,6
|
173,1
|
11,9
|
|
1445,2
|
1995
|
|
|
|
|
7,3
|
48,2
|
330,6
|
382,2
|
339,0
|
130,3
|
|
|
1237,6
|
1996
|
|
|
|
|
5,4
|
45,0
|
335,9
|
240,8
|
231,2
|
31,0
|
|
|
889,3
|
1997
|
|
|
|
|
3,3
|
144,0
|
171,0
|
289,8
|
384,1
|
10,2
|
|
|
1002,4
|
1998
|
|
|
|
|
|
25,5
|
259,1
|
434,9
|
308,1
|
52,9
|
|
|
1080,5
|
1999
|
|
|
|
|
|
116,0
|
282,4
|
611,1
|
281,4
|
88,5
|
|
|
1379,4
|
2000
|
|
|
|
|
|
92,8
|
343,5
|
360,5
|
247,4
|
162,1
|
|
|
1206,3
|
2001
|
|
|
|
|
|
144,7
|
346,8
|
367,0
|
247,1
|
47,7
|
|
|
1153,3
|
2002
|
|
|
|
|
|
48,4
|
61,7
|
299,3
|
373,5
|
36,1
|
|
|
819,0
|
2003
|
|
|
|
|
|
114,5
|
371,2
|
360,1
|
230,9
|
88,6
|
|
|
1165,3
|
2004
|
|
|
|
|
|
58,7
|
216,5
|
212,5
|
223,6
|
37,7
|
|
|
749,0
|
2005
|
|
|
|
|
1,7
|
62,5
|
230,1
|
339,7
|
330,1
|
115,1
|
|
|
1079,2
|
2006
|
|
|
|
|
|
166,8
|
195,7
|
341,2
|
317,9
|
108,4
|
|
|
1130,0
|
moyenne
|
|
|
|
|
7,3
|
85,7
|
266,4
|
330,1
|
279,1
|
78,6
|
11,9
|
|
1059,1
|
Source : Service Départemental de Développement
Rural de Bignona, 2007
Les variations des précipitations mensuelles sont
illustrées par le tableau ci- dessus. Celui- ci montre que les
précipitations sont enregistrées dans la région de
Thionck- Essyl, comme partout ailleurs au Sénégal, pour
l'essentiel durant la période estivale boréale. Le reste de
l'année subit une indigence pluviométrique parfois interrompue
par des pluies hors saison. C'est ainsi que l'année climatique est
divisée en deux saisons principales selon le critère
pluviométrique : une saison sèche et une saison pluvieuse ou
hivernage.
- La saison sèche :
Durant cette saison, la Basse Casamance est sous la
prédominance du souffle des alizés maritime et continental, flux
inaptes à engendrer des précipitations. Toutefois, des pluies
dans une proportion faible sont souvent enregistrées. Ce sont les pluies
hors saison ou « heug ». Leur
mécanisme de formation est tout à fait différent des
pluies enregistrées en été dites
« pluies de mousson » ou d'hivernage.
Selon le Professeur Pascal Sagna, « pendant l'hiver de
l'hémisphère nord, l'air polaire est advecté le long de
thalwegs d'altitude jusque dans nos régions tropicales. Quand cet air
froid entre en conflit avec de l'air tropical ou équatorial chaud et
humide véhiculé par le Jet Subtropical généralement
orienté sud- ouest / nord- est, il se forme des systèmes nuageux
denses (à l'étage moyen et supérieur) qui
précipitent : ce sont des pluies hors saison ». (Pascal Sagna,
Cours de climatologie tropicale, 2006 non publié). Ces pluies
n'interviennent pas sur le calendrier agricole, mais elles participent à
l'atténuation des températures et limitent ainsi
l'évaporation excessive; ce qui est une chose importante pour les
organismes végétaux.
La durée de la saison sèche varie entre 6 et 7
mois selon les années (novembre à avril, 37,1% des observations
ou mai, 62,9% des observations).
Le mois de novembre, début de la saison sèche,
se comporte comme un mois de transition.
Les mois de décembre, janvier, février
constituent des mois sec et frais. Les températures sont moins
élevées du fait de l'influence de l'air polaire ou hiver
boréal.
Le mois de mars est le plus sec parce que durant cette
période, l'harmattan souffle sur toute la région.
Avril annonce le début de la saison des pluies suite
à la remontée de la trace au sol de l'équateur
météorologique qui couvre déjà une partie du
Sénégal oriental.
- La saison des pluies
C'est la période pendant laquelle se déroule
l'essentiel des activités agricoles puisque celles- ci dépendent
presque exclusivement de ce paramètre climatique.
La saison des pluies débute en Basse Casamance au mois
de mai avec l'arrivée de la mousson qui envahit progressivement le pays
(voir figure 3). C'est ainsi que du mois de mai à novembre, la Basse
Casamance passe progressivement du régime d'alizé au
régime de mousson.
La région de Thionck-Essyl reçoit ses
premières pluies dans le courant des mois de mai (37,1% des
observations) ou juin (62,9% des observations) selon les années.
La saison des pluies prend fin en octobre (96,2% des
observations) ou Novembre (3,8% des observations).
À partir de mai ou de juin, les pluies reçues
dans la région de Thionck-Essyl augmentent progressivement jusqu'au mois
d'août qui enregistre parfois la plus importante quantité de
pluies (59,2% des observations, voir tableau). À partir de septembre,
les précipitations amorcent une diminution progressive jusqu'à la
fin des pluies en octobre ou novembre selon les années.
L'analyse des moyennes pluviométriques mensuelles de la
période 1980 - 2006 montre un maximum pluviométrique intervenant
en août.
Tableau 4 : Pluviométrie
moyenne mensuelle à la station de Tendouk (1980 - 2006)
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
1980-2006
|
|
|
|
|
7,3
|
85,7
|
266,4
|
330,1
|
279,1
|
78,6
|
11,9
|
|
1059,1
|
%
|
|
|
|
|
0,7
|
8,1
|
25,2
|
31,2
|
26,3
|
7,4
|
1,1
|
|
100
|
Figure 5 : Pluviométrie
moyenne mensuelle à la station de Tendouck (1980- 2006)
À travers cette figure, on constate que les plus
importantes quantités pluviométriques moyennes mensuelles sont
réparties entre les mois de Juillet, Août et Septembre. Ces trois
mois concentrent l'essentiel du cumul saisonnier. Ils représentent 82,7%
du cumul pluviométrique.
Toutefois, l'évolution interannuelle de la
pluviométrie montre que la position du maximum pluviométrique
n'est pas toujours survenue au mois d'août (voir tableau annexe). A
travers cette même figure, on constate que le maximum de la
pluviométrie mensuelle est fonction de la durée de la saison des
pluies quelle que soit la période de son intervention entre ces trois
mois. La variation mensuelle des pluies étant plus quantitative que
temporelle. En effet, le mois du maximum pluviométrique qui est
généralement Août, garde une certaine stabilité.
Tableau 5 : Répartition
mensuelle des occurrences du maximum pluviométrique saisonnier à
la station de Tendouck (1980- 2006)
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Nombre de fois
|
6
|
16
|
5
|
% des occurrences
|
22,3
|
59,2
|
18,5
|
Figure 6 : Répartition
mensuelle des occurrences du maximum pluviométrique saisonnier à
la station de Tendouck (1980- 2006)
Cette variation interannuelle de la pluviométrie est
aussi étudiée à travers le tableau 6 qui
compare l'évolution des précipitations mensuelles au cours des
années extrêmes (1994 et 1983).
Tableau 6 : Variations de la
pluviométrie mensuelle au cours des années extrêmes
à la station de Tendouck (1994 et 1983)
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Totaux
|
1983
|
|
|
|
|
|
104,5
|
200,6
|
200,2
|
176,0
|
8,9
|
|
|
692,8
|
1994
|
|
|
|
|
5,6
|
123,2
|
341,6
|
256,2
|
533,6
|
173,1
|
11,9
|
|
1445,2
|
Figure 7 : Variations de la
pluviométrie mensuelle au cours des années extrêmes
à la station de Tendouck (1983 et 1994)
À travers cette figure, on se rend compte que
l'organisation de la saison des pluies a subi une perturbation. En effet, le
maximum pluviométrique saisonnier qui d'ordinaire survient en
août, est survenu en juillet pour l'année 1983 et en septembre
pour l'année 1994.
En 1983, le début de la saison des pluies est tardive
et sa fin précoce. L'hivernage en cette année là,
totalisant 5 mois (juin à octobre).
En 1994, la saison des pluies était de 7 mois. Son
début et sa fin sont normaux.
En somme, l'analyse des précipitations a montré
une irrégularité et un rétrécissement de la
longueur de la saison des pluies qui tourne autour de 5 à 6 mois et
atteint de façon exceptionnellement 7 mois, des périodes
relativement sèches (1980- 1984) et pluvieuses (1993- 1995). Ces
fluctuations pluviométriques n'ont- elles pas des impacts sur la
production agricole qui dépendent dans une très large mesure des
conditions climatiques?
Chapitre III : L'impact des fluctuations sur la
production agricole
Comme nous l'avons démontré
précédemment, la tendance de la pluviométrie est
globalement à la baisse dans la région de Thionck- Essyl. Or la
pluviométrie est un des déterminants de base des milieux naturels
et constitue aussi un facteur dont l'importance se lit bien par les
populations. En effet, l'impact des variations pluviométriques est
lié au fait qu'elles peuvent hypothéquer la réussite des
récoltes. On remarquera, par ailleurs, que la régularité
des précipitations est souvent la garantie d'une bonne récolte
plus que ne l'est le total de la pluviométrie.
Les statistiques agricoles que nous disposons pour l'analyse,
ont été recueillies, au niveau de la Direction d'analyse et de la
prévision statistiques (DAPS) et au Service Départemental de
Développement Rural de Bignona (SDDR). Elles couvrent la période
1980- 2006 et concernent les principales spéculations cultivées
dans la zone : le riz, le mil, le maïs, le sorgho et l'arachide.
Dans cette troisième partie, il s'agira pour nous de
mesurer l'impact des fluctuations pluviométriques sur la production
céréalière (mil, sorgho, maïs et riz) et sur la
production des cultures de rente (arachide surtout).
III- 1- Impact sur la production
céréalière
Constituées principalement par le riz, le mil, le
sorgho et le maïs, les céréales jouent un rôle
important, tant que réel que symbolique, dans le vécu quotidien
des populations. Est- il besoin de rappeler qu'ils constituent la base
alimentaire des populations de la Basse Casamance et du Sénégal
en général. C'est à cause de cette importance que le
développement des productions céréalières constitue
une question sensible dans nos régions caractérisées par
une forte variation de la pluviométrie souvent responsable du
déficit vivrier.
Les statistiques de productions de ces céréales
(voir Tableau 7) montrent une variation très nette de
ces spéculations en fonction des quantités de pluies. Cette
variation présente deux évolutions intéressantes : d'une
part celle des cultures sèches (mil, sorgho et maïs) et d'autre
part celle des cultures inondées (riz en particulier).
Tableau 7 : Évolution des
productions agricoles du département de Bignona (1980 - 2006)
Années
|
Riz
|
Mil
|
Sorgho
|
Maïs
|
Arachide
|
|
Sup (ha)
|
Prod (t)
|
Sup (ha)
|
Prod (t)
|
Sup (ha)
|
Prod (t)
|
Sup (ha)
|
Prod (t)
|
Sup (ha)
|
Prod (t)
|
1980/81
|
7302
|
2038
|
13381
|
5018
|
|
|
3785
|
1208
|
12286
|
2371
|
1981/82
|
11490
|
14563
|
8744
|
7922
|
|
|
4392
|
2575
|
12856
|
14746
|
1982/83
|
11385
|
14589
|
8313
|
5578
|
3291
|
1806
|
3347
|
3580
|
17416
|
20412
|
1983/84
|
3576
|
1618
|
5612
|
2278
|
2206
|
1152
|
1511
|
1314
|
13216
|
15238
|
1984/85
|
10044
|
10546
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1985/86
|
14977
|
15576
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1986/87
|
9868
|
10299
|
7596
|
7414
|
2647
|
2451
|
2645
|
2629
|
16000
|
20480
|
1987/88
|
14759
|
17270
|
3741
|
2342
|
2047
|
1472
|
2252
|
1927
|
23883
|
30093
|
1988/89
|
14372
|
15874
|
5071
|
3200
|
2084
|
1157
|
1490
|
1040
|
22621
|
22146
|
1989/90
|
15154
|
18884
|
7345
|
4928
|
1695
|
1181
|
915
|
910
|
20164
|
20870
|
1990/91
|
12649
|
13703
|
13041
|
11359
|
2587
|
2326
|
1648
|
2149
|
19307
|
21759
|
1991/92
|
7843
|
7451
|
10231
|
7162
|
3063
|
2450
|
1180
|
1062
|
11749
|
10104
|
1992/93
|
9010
|
10407
|
17403
|
11834
|
2698
|
1214
|
1532
|
1400
|
18383
|
16361
|
1993/94
|
9977
|
19904
|
12916
|
7775
|
1797
|
843
|
562
|
692
|
9959
|
16402
|
1994/95
|
12932
|
12712
|
17346
|
11761
|
1691
|
1163
|
2440
|
2577
|
12948
|
11174
|
1995/96
|
9951
|
15394
|
15344
|
11094
|
4967
|
3641
|
2647
|
2830
|
9396
|
9443
|
1996/97
|
14076
|
11795
|
15455
|
8469
|
2327
|
1678
|
1575
|
1405
|
14545
|
12494
|
1997/98
|
10088
|
12274
|
54653
|
20932
|
2834
|
2018
|
3155
|
2981
|
13714
|
13275
|
1998/99
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11000
|
9900
|
1999/00
|
15000
|
13500
|
11400
|
7182
|
2800
|
1820
|
3000
|
3000
|
11000
|
9900
|
2000/01
|
24147
|
30908
|
18339
|
13387
|
2658
|
2552
|
2706
|
3112
|
19440
|
22356
|
2001/02
|
21662
|
42241
|
15224
|
8130
|
1202
|
1202
|
1847
|
2309
|
20528
|
19337
|
2002/03
|
14080
|
9110
|
13390
|
10873
|
962
|
1001
|
1662
|
849
|
12317
|
5259
|
2003/04
|
21771
|
39275
|
17254
|
15011
|
1447
|
1230
|
6255
|
12510
|
11093
|
10549
|
2004/05
|
18600
|
17093
|
17064
|
8788
|
811
|
649
|
3457
|
8712
|
13268
|
15205
|
2005/06
|
22790
|
55015
|
24238
|
18760
|
991
|
976
|
3789
|
9548
|
17921
|
16398
|
Source : Direction de l'Analyse, de la Prévision
et de la Statistique (DAPS), 2007
Sup (ha) : superficie en hectare
Prod (t) : production en tonne
III- 1- 1- Évolution de la production des cultures
sèches
- Le mil et sorgho
Ils sont cultivés pour les besoins de consommation de
l'unité familiale et sont surtout consommés pendant le mois de
Ramadan ou le mois de Carême et au petit déjeuner. Le mil et le
sorgho sont cultivés soit seuls à proximité des
habitations, soit en rangs avec l'arachide dans les champs les plus
éloignés.
Le mil comprend une variété précoce ou
« Souna », nécessitant 150 jours pour sa maturation
et une variété tardive ou « Sanio ». La
tendance actuelle à la baisse de la pluviométrie oblige de plus
en plus les paysans à cultiver le mil précoce mieux adapté
aux conditions climatiques actuelles. Il a connu, au fil du temps, des
fluctuations de sa production, qui varient d'une année à l'autre
en raison des périodes sèches ayant marquées ces trois
décennies. Deux étapes s'observent dans l'évolution de
cette céréale (voir figure 8) :
· de 1980/81 à 1989/ 90, la production est
très faible en raison des superficie mises en cultures, mais aussi de la
tendance à la baisse de la pluviométrie observée durant
cette période (voir figure 4).
· de 1990/91 à 2005/06, la production augmente
considérablement avec son doublement en 1997/ 1998 (20932 tonnes) par
rapport à la production des années 1980. Cette situation est due
non seulement à une hausse des superficies emblavées, mais aussi
à un vif regain d'intérêt que les populations accordent
à cette spéculation du fait des conditions climatiques de plus en
plus défavorables à la riziculture (salinisation des
rizières basses ou profondes de la zone à mangrove).
En ce qui concerne le sorgho, les superficies cultivées
et la production de cette céréale au cours de ces 27
années sont relativement faibles dans l'ensemble. Cette situation
s'explique par le fait que le sorgho est sujet aux variations interannuelles de
la pluviométrie en raison de son cycle végétatif long et
de ses exigences en eau.
Figure 8
: Evolution des superficies cultivées et de la production en mil (1980-
2006)
Figure 9 : Evolution des superficies
cultivées et de la production en sorgho (1980- 2006)
- Le maïs
Les variétés synthétic C et ZM10 sont
utilisées actuellement à grande échelle. Cette culture ne
connaît pas un grand développement dans la zone
étudiée où elle est menée dans les champs de case
à des fins de consommation locale. C'est une culture dite de soudure car
elle est la première céréale récoltée dont
la grande partie est consommée en vert.
La production de maïs et superficies emblavées est
restée dans l'ensemble faible de 1980 à 2003. Leur
évolution est restée stationnaire durant cette période.
À partir de la campane agricole 2003/2004, on note une hausse de la
production. Celle- ci est à lier au regain d'intérêt que
les populations accordent de plus en plus à cette céréale
dite de « soudure ». La tendance à la baisse de la
pluviométrie a obligé les paysans à cultiver de plus en
plus le maïs moins exigeant en eau que le riz pour subvenir les besoins
alimentaires.
Figure 10: Evolution des
superficies cultivées et de la production agricole en Maïs (1980-
2006)
III- 1- 2- Évolution de la production des cultures
inondées (le riz)
La culture de riz est la principale activité agricole
dans la région de Thionck- Essyl, vu les superficies totales
emblavées (voir tableau 7) et les ressources qui lui
sont allouées. Le riz est un des principaux critères de richesse,
ce qui explique l'importance des superficies cultivées qui lui sont
alloué.
La riziculture est pratiquée traditionnellement dans
trois types de rizières : les rizières basses ou profondes, les
rizières moyennes et les rizières hautes, dites de
« plateau ». La riziculture pratiquée au niveau de
ces deux derniers types de rizières constitue l'activité la plus
importante dans le quartier de Daga au nord- est de Thionck-Essyl. Les
variétés de riz cultivées sont « Séni-
coli », « Barafita »,
« Bassite », « Ablaye Mano »,
« Manganafa », « Bilkissa »,
« Chinois », « Yaya »,
« Kassa, Koutouthie », etc.
Celle pratiquée au niveau des rizières
profondes, appelée aussi rizicultures « aquatique »,
tient une place primordiale dans le système de culture de la
région de Thionck-Essyl. En effet, le riz aquatique correspond au riz
repiqué et est localisé dans les zones qui restent
submergées durant une bonne partie de l'hivernage. D'après la
tradition c'est la culture la plus ancienne de la région de
Thionck-Essyl. Elle se pratique sur les sols de mangroves, les sols de tannes
herbacés et les plaines acides et connaît actuellement certains
problèmes tels que la remontée du sel et du fer qui sont
liés à la tendance à la baisse de la pluviométrie.
Ceci pourrait expliquer les faibles productions et surfaces emblavées
que l'on observe durant les années où le déficit
pluviométrique est très accentué :
- 1983/84, superficies cultivées (3576 hectares) et
production (1618 tonnes). C'est la plus mauvaise campagne agricole de toutes
ces 27 dernières années. Rappelons qu'en 1983, la région a
accusé le déficit pluviométrique le plus important : -
366,3mm;
- 1980/81, superficies cultivées (7302 hectares) et
production (2038 tonnes). Le déficit pluviométrique était
de - 343mm en 1980;
- 1991/92, superficies cultivées sont estimées
à 7843 hectares et la production agricole à 7451 tonnes.
Figure 11 : Evolution des
superficies cultivées et de la production en riz (1980- 2006)
I- 2- Impact sur la production des cultures de rente
(l'arachide)
L'arachide reste actuellement la seule culture de rente au
niveau de la région de Thionck- Essyl. Les enquêtes que nous avons
menées en septembre 2007, ont révélées qu'elle
constitue après le riz la deuxième culture par ordre
d'importance. Cela se vérifie sur les productions arachidières
que nous détenons (voir tableau 7). Les
variétés 69- 101, 28- 286 et « Bourkousse »
sont les plus répandues.
L'arachide est souvent cultivée en association avec le
mil et le sorgho. L'évolution de sa production durant les trois
dernières décennies présente un minimum à la
campagne agricole 1987/88. Les variations de sa production, plus
régulières que celles des céréales, montrent que
cette culture de rente semble plus résistante aux conditions climatiques
qui sont de plus en plus aléatoires. La figure ci- dessous (figure 12)
donne l'évolution des superficies et des productions de 1980/81 à
2005/06.
Figure 12 : Evolution des
superficies cultivées et de la production arachidière (1980-
2006)
Cependant, la coïncidence d'années de
déficit pluviométrique avec des périodes de hausse de
production agricole, montre que toute la variation de la production n'est pas
imputable au seul facteur pluviométrique. Comme exemples, 1996 et 1997
avec des déficits pluviométriques respectivement - 169,7mm et -
56,7mm, la production rizicole est passé de 11795 tonnes à 12274
tonnes (campagnes agricoles 1996/97 et 1997/98); 2004 avec un déficit
pluviométrique de - 310,1mm, la production rizicole a atteint 17093
tonnes (campagne agricole 2004/05), une supérieure à celle des
années très pluvieuses comme 1994 Campagne agricole 1994/95,
12712 tonnes).
CONCLUSION GENERALE
La région de Thionck- Essyl est un milieu
géographique relativement homogène. L'analyse des
caractères édaphiques, à travers l'étude succincte
du relief, des ressources pédologiques, hydriques et des formations
végétales, a permis de mettre en évidence les
caractéristiques du milieu naturel. Ces différents
éléments géographiques, par leur nature et leur
évolution sont très liés les uns aux autres et
entretiennent des rapports très étroits avec le climat qui les
influence d'ailleurs fortement. Ce milieu physique est très favorable
à l'implantation humaine. C'est la raison pour laquelle la région
de Thionck- Essyl a fait très l'objet d'une occupation humaine
relativement importante. Le caractère du milieu naturel, propice
à l'implantation des établissements humains, relève en
partie du climat relativement favorable de la région.
L'analyse de la pluviométrie révèle une
diminution des totaux pluviométriques et leur inégale
répartition spatio- temporelle. Cette situation montre que la Basse
Casamance, une des régions les plus pluvieuses du Sénégal,
n'est pas épargné par la tendance générale à
la baisse des précipitations observée à l'échelle
ouest africaine.
La comparaison des productions agricoles aux variations
pluviométriques, fait apparaître une relative dépendance de
la production céréalière aux aléas climatiques. Par
contre, la production arachidière continue de progresser (de
manière timide) malgré la tendance à la baisse de la
pluviométrie.
Cependant, il faut noter que la coïncidence
d'années de déficits pluviométriques avec des
années de hausse de productions agricole, montre que toute la variation
de la production agricole n'est pas imputable au seul facteur
pluviométrique. Les productions agricoles sont déterminées
aussi par les facteurs liés aux techniques et exploitations agricoles
(travail, fertilisation, traitement phytosanitaire, utilisation de
variétés améliorées...), au domaine socio-
économique (régime foncier, rémunération, circuits
de commercialisation...), etc.
À notre niveau d'étude, le facteur pluie
annuelle et mensuelle s'avère être discriminant et l'analyse des
deux types de productions agricoles retenues (productions
céréalières et celles de cultures de rente) montre que
l'impact des fluctuations pluviométriques se manifeste beaucoup plus
dans le cas des systèmes extensifs d'exploitations. Pour atténuer
les effets des fluctuations pluviométriques et limiter la
généralisation des contraintes liées au substrat, il
serait vital de modifier les techniques d'exploitation pour les adapter
davantage à la situation actuelle du milieu.
Dans cette perspective, des efforts doivent être
consentis pour soutenir les productions céréalières afin
de réduire le déficit vivrier actuel. Comme stratégie, on
peut noter :
- la mise au point des variétés de semences
adaptées à la durée de plus en plus courte de l'hivernage
:
* pour le mil et le maïs, des variétés
à cycle court (60 à 70jours), à épi plus long, plus
granuleux avec au moins de feuille et une meilleure qualité de farine
doivent être mises au pont (IBV 8004, IBV 8402, ISMI 9101 ou 9102 pour le
mil et pour le maïs JDB, BDS, CP75 et Synthétic C);
* pour le riz des variétés plus rustiques et
présentant des niveaux de rendement assez élevés (DJ 11-
509 et TOS 728 - 1), à cycle très court adaptées aux
conditions de submersion faible (ITA 212, TOS 103) et celles ayant une bonne
tolérance à la salinité et à l'acidité (War
1, War 77 et War 8) doivent être mises au point pour permettre de
cultiver les rizières frappées par la salinisation et
l'ensablement.
- des solutions techniques telles que : dotations des
populations d'un matériel génétique performant et d'un
équipement agricole de base 'charrue par exemple), fumure, lutte anti-
érosive, économie de l'eau, pratiques agro- forestières,
éprouvées expérimentalement et déjà
divulguées ne sont pas révélées à la hauteur
des résultats escomptés. En effet, elles ne sont pas suffisamment
intégrées dans les préoccupations paysannes ni
adaptées à leurs moyens. Une convergence entre ces solutions
techniques et les pratiques paysannes devrait permettre d'améliorer la
situation actuelle caractérisée par un déficit vivrier ou
tant au moins limiter les effets de la contrainte écologique. Ces
actions contribueraient au relèvement du niveau technique des
producteurs qui est encore très bas.
Par ailleurs, il faut noter que la participation effective des
populations devra être requise puisque l'essentiel des actions
énoncées plus haut se situent dans la perspective d'une
nécessaire adaptation des systèmes de production traditionnels
à un contexte nouveau.
Les relations significatives entre les fluctuations
pluviométriques et les productions agricoles ne doivent pas occulter les
liens entre ces situations de crise agricole et le système
économique international.
FICHE PEDAGOGIQUE
Thème : Les
effets des variations pluviométriques sur la production agricole dans la
région de Thionck- Essyl en Basse Casamance.
I- L'intérêt du thème
Le thème de ce dossier pédagogique
« les effets des variations pluviométriques sur
la production agricole » ne nous renvoie de façon
précise à aucune leçon du programme de géographie.
Il est une question qui préoccupe décideurs et populations
locales.
La Casamance, une des régions les plus pluvieuses du
Sénégal n'est pas épargnée aujourd'hui par la
tendance générale de la baisse de la pluviométrie,
observée à l'échelle ouest africaine, voire même
internationale. Ce qui fait que la comparaison des productions agricoles aux
variations pluviométriques dans la région de Thionck- Essyl, fait
apparaître une relative dépendance des productions des cultures
céréalières aux aléas climatiques. Or la
pluviométrie est un des déterminants de base des milieux naturels
et constitue aussi un facteur dont l'importance se lit bien par les
populations. L'impact des variations pluviométriques est lié au
fait qu'elles peuvent hypothéquer la réussite des
récoltes. La régularité de la pluviométrie
étant souvent la garantie d'une bonne récolte.
Compte tenue de l'ampleur des effets des variations
pluviométriques sur la production agricole de la région de
Thionck- Essyl, il s'avère judicieux d'intégrer ce thème
dans la deuxième leçon du chapitre cinq du programme de
géographie de la classe de sixième. Ce chapitre a pour
thème : La Casamance : Etude d'un écosystème
humide. La deuxième leçon de ce chapitre porte sur
l'étude des « conditions physiques (composantes
topographiques, climatiques, édaphiques, hydrographiques,
biogéographiques et leurs influences réciproques) de la
Casamance. »
Ce thème peut aussi nous permettre d'étudier
d'autres leçons du programme du premier cycle : les leçons
2, 3 du chapitre cinq du programme de la clase de sixième ;
leçon 4 du chapitre deux (La terre, une planète du système
solaire) de la classe de troisième.
II- Application
Leçon numéro 2 du chapitre V de la classe de
sixième du premier cycle.
a) Titre de la leçon
La Casamance : les conditions physiques
(composantes topographiques, climatiques, édaphiques, hydrographiques,
biogéographiques et leurs influences
réciproques).
b) Le crédit horaire de la leçon
Pour réaliser ce cours, deux heures seront
nécessaires. Car il s'agit d'amener les élèves à
comprendre les interactions entre les composantes du milieu physique de la
Casamance.
III- Documentation
Internet :
Ø
http://www.education.gouv.sn/ia/ziguinchor/IAZIG/pages/ziguinchor.htm
Ø
http://www.cse.sn/sid/biblioth/pnae/pnae/contex.htm
Ø
http://www.senegalaisement.com/senegal/geographie.html
Ouvrage consulté :
Ø Atlas Jeune Afrique 2007, Le Sénégal,
pp. 120- 123.
IV- Supports
ü support 1 : Carte de situation de la Casamance
ü support 2 : Carte 2 (le relief et la
pluviométrie au Sénégal)
ü support 3 : Carte 3 (les différents
domaines climatiques du Sénégal)
ü support 4 : Texte (les conditions bioclimatiques
de la Casamance)
V- Prérequis
La Casamance : étude de situation :
localisation- carte (notions d'orientation et de représentation).
VI- Objectifs pédagogiques de la
leçon
a) Objectifs généraux :
1- connaître les conditions physiques
de la Casamance ;
2- comprendre les interactions entre les
différentes composantes du milieu physique.
b) Objectifs spécifiques
1- décrire les composantes :
§ topographiques
§ hydrographiques
2- définir les conditions
bioclimatiques
3- expliquer les interactions entre les
composantes du milieu physique
VII- Plan de la leçon
Introduction
I- Le relief
II- L'hydrographie
III- Les conditions bioclimatiques
1- Le climat
2- Les sols
3- La végétation
Conclusion
Déroulement de la leçon
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Traces écrites
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La région naturelle de la Casamance a des limites qui
tiennent à la fois de la nature et de l'histoire. Elles sont à
l'ouest l'océan Atlantique, à l'est la rivière Koulountou,
au nord la Gambie et au sud les deux Guinée. Cette région
présente diverses caractéristiques physiques qui sont en
interaction entre elles.
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STRATEGIE
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Activités des élèves
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Les régions méridionales du Sénégal
sont : la région de Ziguinchor et la région de Kolda.
La Casamance
La carte de situation de la Casamance.
La Casamance est limitée à l'ouest par
l'océan atlantique, à l'est par la rivière Koulountou, au
nord par la Gambie et au sud par la Guinée Bissau et la Guinée
Conakry
Elle est appelée « écosystème
humide » à cause de son climat pluvieux, sa
végétation luxuriante, ses nombreux marigots.
On peut dire que la Casamance présente diverses
caractéristiques
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Activités du Professeur
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Quelles sont les régions méridionales du
Sénégal ?
Quel autre nom donne- t- on à ces deux
régions ?
Le professeur distribue une carte et donne une consigne. Observez
la carte et donnez son titre.
Quelles sont les limites de la Casamance ?
Ces limites tiennent à la fois de la nature et
l'histoire.
La Casamance est appelée
« écosystème humide ». pourquoi ce
nom ?
En se basant sur ces éléments
précités, qu'est- ce qu'on peut dire de la Casamance ?
Les conditions physiques
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Plan
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Révision et
Introduction
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Supports
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Objectifs spécifiques
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Munitage
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15 munites
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Il se caractérise par sa monotonie. L'altitude maximale
ne dépasse pas 50m. La région est composée de plateaux
découpés par un réseau de marigots. Ces plateaux
lacérés laissent place à des dépressions.
Les composantes du relief commandent l'organisation du
réseau hydrographique.
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Le relief de la Casamance est constitué de bas plateaux et
de terres basses.
Les bas plateaux se localisent à l'est de la Casamance,
tandis que les terres basses se localisent à l'ouest.
Ces plateaux sont découpés par un réseau de
marigots.
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ou les caractéristiques physiques (composantes
topographiques, climatiques, édaphiques, hydrographiques,
biogéographiques et leurs influences réciproques) de la Casamance
feront l'objet de la leçon du jour.
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Le professeur distribue une carte qui schématise le
relief, le réseau hydrographique et la pluviométrie du
Sénégal et donne une consigne
Consigne1 : Observez la carte.
Qu'est- ce que vous remarquez du relief de la
Casamance ?
Localisez sur la carte ces deux ensembles du relief de la
Casamance.
Quelle est la forme générale de ces
plateaux ?
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I- Le relief
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Support 2
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- décrie les composantes topographiques
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20 munites
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La région s'identifie par la présence du fleuve
Casamance. Ce fleuve marque bien son passage du plateau à la zone
maritime.
Sur le plateau à l'est, il connaît peu
d'embranchements avec le Soungrougrou comme véritable
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L'altitude maximale de ces plateaux est de 50m à
l'est.
L'altitude minimale est à 0m à l'ouest.
On peut dire que le relief de la Casamance est plat ou
monotone.
Ce sont des dépressions qui se localisent dans la zone
à mangrove.
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C'est le fleuve Casamance.
Ce fleuve a une direction ouest- est.
Le fleuve marque son passage de la zone maritime au
plateau.
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Quelle est l'altitude maximale de ces plateaux ?
Donnez l'altitude minimale.
Si l'altitude maximale est à 50m de haut, qu'est- ce
qu'on peut dire du relief de la Casamance ?
Comment appelle- t- on les espaces où l'altitude est
très faible (0m par exemple) ? et localisez sur la carte.
Ces composantes du relief commandement l'organisation du
réseau hydrographique.
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Quel est le fleuve qui traverse la région ?
Consigne 2 :
Observez la carte 2. Quelle est la direction de ce
fleuve ?
Quels sont donc les ensembles du relief traversés par
ce fleuve ?
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II- L'hydrographie
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- décrire les composantes hydrographiques
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20 munites
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affluent.
À l'ouest, juste après Ziguinchor, commence une
zone maraîcageuse et un réseau de marigots envahis par l'eau de
mer.
Ce dense réseau de marigots bénéficie des
conditions bioclimatiques favorables.
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Elles concernent le climat qui exerce une influence sur la
végétation.
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Un affluent est un cours qui se jette dans un autre.
Le fleuve n'a pas partout le même d'affluent. Parce
qu'à l'est sur le plateau il n'a qu'un seul affluent qui est le
Soungrougrou. Alors qu'à l'ouest, il a plusieurs affluents.
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Que signifie un affluent ?
Le fleuve a- t- il partout le même nombre
d'affluents ? et pourquoi ?
On peut dire que le fleuve Casamance connaît peu
d'embranchements ou ramifications à l'est avec le Soungrougrou comme
véritable. À l'ouest juste après Ziguinchor commence la
zone maraîcageuse et un réseau de marigots envahis par la mer.
Ce réseau dense de marigots bénéficie des
conditions bioclimatiques favorables.
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Quels sont les mots qui composent le terme
bioclimatique ? et donnez
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III- Les conditions bioclimatiques
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- définir les conditions bioclimatiques
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40 munites
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L'évolution de celle- ci dépend aussi de la
nature des sols.
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Il est caractérisé par des saisons très
contrastées. On note une saison sèche de novembre à mai et
une saison humide ou hivernage de juin à octobre.
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Nous avons : bio = biologie qui renvoie aux organismes
vivants animal et végétal ;
climatique = qui renvoie au climatique.
Influence du climat sur l'évolution des espèces
animales et végétales.
Les éléments concernés par ces conditions
bioclimatiques sont : le climat qu exerce une influence sur la
végétation. L'évolution de celle- ci dépend aussi
de la nature des sols.
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Il y a deux saisons : la saison des pluies et la saison
sèche.
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leur signification.
Que signifie donc le terme bioclimatique ?
L'évolution des espèces végétales
dépend aussi des sols.
Quels sont donc les éléments naturels
concernés par ces conditions bioclimatiques ?
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Il y a combien de saison en Casamance ?
Le professeur distribue un texte (les conditions
bioclimatiques de la Casamance et donne des
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1- Le climat
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Support 4
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La région est intéressée par trois grands
domaines climatiques : le domaine soudanien au nord- est, le domaine
soudano- guinéen au centre et le domaine sub- guinéen à
l'extrême sud- ouest.
Ainsi, la pluviométrie varie entre 1600 et 1000mm du
sud au nord.
Cette pluviométrie laisse son empreinte sur les types
de formations pédologiques et végétales de la
région.
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La durée de la saison des pluies en Casamance varie
entre 5 à 4 mois.
La durée de la saison sèche varie entre 7 et 8
mois.
Nous pouvons dire que le climat de la Casamance est
caractérisé par des saisons très contrastées.
Nous avons le climat soudanien au nord- est ; le climat
soudano- guinéen au centre ; le climat
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consignes.
Consigne 1 :
À partir du texte 1, donnez la
durée de la saison des pluies en Casamance.
Si la saison des pluies varie entre 5 et 4mois, quelle est
donc la durée de la saison sèche ?
En comparant la durée de ces deux saisons, qu'est- ce
que nous pouvons dire du climat de la Casamance ?
Le professeur distribue une carte qui schématise les
différents domaines climatiques du Sénégal et donne une
consigne.
Consigne 2 :
Observez la carte 3. Relevez les grands domaines climatiques
que l'on retrouve en Casamance.
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Support 3
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La nature des sols dépend des différentes
composantes du relief, la distance par rapport à la mer, la nature des
eaux qui les drainent.
On distingue ainsi :
- les sols ferrugineux (les sols gréseux et argileux)
dans le plateau ;
- les sols sablo- argileux et humifères dans les
parties les plus basses ;
- les sols halomorphes et
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Sub- guinéen à l'extrême sud- ouest.
Elles ne sont pas partout les mêmes parce qu'elles
varient du sud au nord en fonction des grands domaines climatiques. Elles
passent de 1600 à 1000mm de pluie du sud au nord.
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Les élèves lisent le texte et soulignent ces
facteurs.
Nous avons souligné : les différentes
composantes du relief, la distance par rapport à la mer, la nature des
eaux qui les drainent.
Nous avons les sols ferrugineux tropicaux, les sols
gréseux et argileux, les sols sablo- argileux et humifères, les
sols halomorphes (salés), les sols
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Les précipitations sont- elles partout les mêmes
en Casamance ? et pourquoi ?
Cette pluviométrie laisse son empreinte sur les types
de formations pédologiques et végétales rencontrés
dans la région.
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Lisez le texte 2 et soulignez les facteurs
qui commandent l'évolution des sols.
Qu'est- ce que vous avez souligné ?
À partir de ce même texte, relevez les types de
sols que l'on rencontre en Casamance.
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2- Les sols
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Hydromorphes dans les dépressions ou le long des
marigots.
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En fonction de la nature du sol, des composantes du relief, de
la qualité des eaux, divers groupement de végétaux peuvent
être distingués. Ainsi, nous avons de l'est à
l'ouest :
- la végétation des plateaux qui est
composée de la forêt compacte ou forêt demi- sèche
guinéenne le long de la frontière avec la Guinée
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hydromorphes.
Les sols gréseux et argileux ou ferrugineux couvrent le
plateau ;
Les sols sablo- argileux et humifères dans les parties
les plus basses ;
Les sols halomorphes, hydromorphes dans les dépressions
ou le long des cours d'eau.
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Nous avons la nature du sol, les composantes du relief, la
qualité des eaux.
Dans les plateaux, nous avons comme formation
végétales : la forêt compacte ou forêt demi-
sèche guinéenne, la forêt claire, les forêts
galeries.
Dans les terres basses, la végétation est
composée par la mangrove.
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Indiquez à partir du texte 2, les
zones où l'on retrouve ces différents types de sols.
La nature des sols est primordiale pour la répartition
des formations végétales.
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À partir du texte 3, relevez les
facteurs qui commandent le développement des formations
végétales.
Relevez dans ce même texte les différents types
de formations végétales que l'on retrouve dans les plateaux et
dans les basses.
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3- La végétation
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Bissau ; la forêt claire à sous- bois de
bambous, les forêts galeries le long des cours d'eau.
- la végétation des terres basses qui est le
domaine de la mangrove peuplée par les palétuviers.
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La Casamance connaît une certaine diversité du
point de vue physique. Les éléments du milieu naturel n'agissent
pas séparément. Ils sont en
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On retrouve la forêt compacte le long de la
frontière avec la Guinée Bissau ; la forêt claire
sous- bois de bambous, les forêts galeries le long des cours
d'eau.
La mangrove quant à elle s'étend sur les rives
des marigots, formant des forêts galeries.
Dans les plateaux, les espèces dominantes sont :
le caïlcédrat (Khaya senegalensis) et le palmier à huile
(elaeis guinensis)
Dans les terres basses, les espèces dominantes
sont : Rhizophora racemosa et Avicennia nitida.
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Indiquez les zones où l'on retrouve ces
différentes formations végétales.
Relevez à partir du texte 3, les
espèces végétales dominantes que l'on retrouve dans les
plateaux et les terres basses.
Rhizophora et Avicennia sont aussi appelé
palétuvier.
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Nous venons de noter que la Casamance connaît une
certaine diversité du point de vue physique. Est- ce que les
éléments du milieu naturel
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Conclusion
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10 munites
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interaction et présentent des caractéristiques
propices à l'implantation des hommes.
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Evaluation
1- Citez quelques composantes du relief de la
Casamance.
2- Pourquoi le réseau hydrographique est moins dense
à l'est qu'à l'ouest ?
3- Citez quelques facteurs qui commandement le
développement des formations végétales.
4- Donnez quelques influences du climat sur les autres
données physiques, notamment les sols, la végétation et
l'hydrographie ?
5- Citez quatre types de sols que l'on rencontre en Casamance.
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Ces éléments du milieu naturel n'agissent pas
séparément. Parce qu'ils sont en interaction entre eux.
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agissent- ils séparément ? Et
pourquoi ?
Ces éléments présentent des
caractéristiques propices à l'implantation des hommes.
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ANNEXE 1
Support 1 : Carte de situation de la
Casamance
Source :
http://www.kassoumay.com/casamance/index.html.
La CASAMANCE
ANNEXE 2
Support 2 : Le relief et la
pluviométrie au Sénégal
Source :
http://www.senegalaisement.com/senegal/geographie.html
ANNEXE 3
Support 3 : Les différents domaines
climatiques du Sénégal
Source :
http://www.senegalaisement.com/senegal/geographie.html
ANNEXE 4
Support 4 : Textes (Les conditions
bioclimatiques)
Texte 1
La région se situe dans la zone la plus pluvieuse du
Sénégal vu sa position géographique. Le climat est
caractérisé par des saisons contrastées. Par la latitude
elle est située dans la zone subguinéenne très tôt
atteinte par le front inter tropical. La région se situe entre les
isohyètes 1600 et 1400 mm du Sud au nord. Une bonne pluviométrie
qui s'étend de juin en octobre. D'où les importantes
possibilités rizicoles.
Texte 2 La nature des sols
dépend de trois choses: des différentes composantes du relief, la
distance par rapport à la mer et la nature des eaux qui les drainent.
Sur le plateau existent des sols gréseux et argileux avec parfois en
profondeur des concrétions de type latéritique. Ce sont lessols
ferrugineux tropicaux. Parfois on a dans les parties les plus basses, des sols
sablo - argileux et humifères très propices aux arbres fruitiers.
Dans les dépressions on trouve différents types de sols suivant
les qualités des eaux de drainage et l'organisation du système
hydrographique. Ainsi on a des sols halomorphes (salés) le long des
marigots remplis d'eau de mer toute l'année. Il y a aussi des sols
hydromorphes, argileux qu'on trouve le long des cours d'eau douce et les
dépressions isolées dans les plateaux. Ces sols inondés en
hivernage sont propices à la culture du riz. Texte
3
Avec une bonne pluviométrie la région
présente une végétation luxuriante
Les forêts sont partout présentes sur le plateau
et présentent différents paysages. Ainsi il y a la forêt
compacte, difficilement pénétrable (département
d'Oussouye, le long de la frontière avec la guinée Bissau). C'est
une forêt formée d'individus très puissants, très
gros, c'est la forêt demi - sèche guinéenne. Il y a la
forêt claire à sous - bois de bambous, les forêts galeries
le long des cours d'eau. Ces formations forestières comprennent
différentes espèces allant du caïlcédrat (khaya
senegalensis) au palmier à huile (élas guinensis). Autant
d'espèces donnant des fruits comestibles, du bois d'oeuvre ou de chauffe
qui font de la région une zone d'exploitation végétale
importante. La végétation des terres basses de l'estuaire et
des dépressions envahies par l'eau de mer présente au contraire
de celle des plateaux, une homogénéité et une
simplicité remarquable. Cette végétation est
composée de mangrove qui s'étend sur l'estuaire de la Casamance
et sur les rives des marigots, formant des forêts galeries. Ces
forêts de palétuviers sont d'une composition simple et comprennent
essentiellement deux espèces: rhizophora racemosa et avicennia
nitida.
Source:
http://www.education.gouv.sn/ia/ziguinchor/IAZIG/pages/ziguinchor.htm
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