CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Les gouvernements procurent une multitude de biens et services
à leur population, afin d'atteindre différents objectifs
économiques et sociaux. L'efficience avec laquelle ces biens et services
sont fournis est importante, pas uniquement dans le débat sur le
rôle du secteur public par rapport au secteur privé ; mais
aussi dans la stabilité macroéconomique et la croissance
économique. Les résultats obtenus après estimation des
scores d'efficience des dépenses militaires indiquent qu'en moyenne, les
gouvernements africains sont très peu efficients en ce qui concerne les
services de défense. Toutefois, les résultats indiquent aussi que
les inefficiences observées en Afrique ne sont pas liées au
niveau des dépenses allouées, mais plutôt sont la
résultante de l'allocation sous-optimale des ressources dans les
dépenses publiques. Ce résultat rejoint celui de Tanzi et
Schuknecht (1997) qui mesurent l'impact croissant des dépenses publiques
sur les indicateurs économiques et sociaux (par exemple le taux de
croissance réel et le taux de mortalité) dans les pays
industrialisés. A partir d'une comparaison des indicateurs sociaux dans
les pays à des niveaux différents de revenus, les auteurs
concluent que des dépenses publiques élevées
n'améliorent pas significativement le bien-être social. Le message
central de cette partie est qu'augmenter les allocations budgétaires
pour la défense n'est pas le moyen le plus efficace pour accroître
les outputs économiques et sociaux en Afrique, et qu'une attention plus
soutenue doit être accordée à améliorer l'efficience
des dépenses militaires.
deuxieme partie :
gouvernance et efficience des depenses militaires
INTRODUCTION A LA DEUXIEME PARTIE
La fin de la guerre froide a ouvert des perspectives nouvelles
en déplaçant les centres d'intérêt des questions
géopolitiques et idéologiques vers des préoccupations plus
tournées vers l'économie comme l'efficacité et à la
viabilité des efforts de développement. On s'accorde de plus en
plus sur le plan international à estimer qu'un cadre politique et
institutionnel solide est indispensable pour un développement
économique et social durable. Notamment pour les pays en
développement, certains auteurs ont montré que les pays à
faible niveau de dépenses publiques par rapport au PIB ont tendance
à atteindre une meilleure efficience (Afonso et al, 2003). Nous avons en
particulier montré dans la première partie que ce ne sont pas les
pays qui dépensent le plus qui soient nécessairement les plus
performants dans la prestation des services publics qu'ils sont censés
financer. L'autre conclusion à laquelle nous sommes arrivés est
qu'il existe des facteurs qui agissent sur l'efficience des dépenses
publiques et notamment la gouvernance qui est, selon Romdhane (2006), l'un des
plus importants.
Les échecs largement observés en
matière de développement dans la quasi-totalité des
États africains ont poussé à s'interroger sur les causes
qui ont entraîné la considérable régression
socioéconomique. C'est ainsi qu'on est arrivé à se
focaliser non plus sur les techniques de préparation des plans de
développement et leurs défaillances, mais sur la nature des
systèmes socioéconomiques en place et la logique de leur
fonctionnement, sources de corruption, d'inégalités, etc. et
présentement appréhendés comme facteurs principaux de
blocage, sinon de paralysie, des économies nationales (Boutaleb 2004).
C'est ce qui explique sans doute pourquoi l'accent est mis sur la bonne
gouvernance comme facteur déterminant du développement
économique et social. En effet, depuis environ deux décennies, la
bonne gouvernance est devenu un concept dominant, voire incontournable, de la
gestion des affaires publiques. Toutefois, si, sur le plan théorique, un
très grand accord s'est déjà dessiné pour
reconnaître les effets bénéfiques de la bonne gouvernance
sur les PVD, c'est sur le plan pratique que se présentent les
difficultés, à savoir la mise en oeuvre d'un programme de bonne
gouvernance.
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