Chapitre 1 . A chacun sa qualité,
ou les divergences de perceptions de la qualité de l'eau
1. Rappel des
objectifs et méthodologie
Il s'agit de rappeler ici, les objectifs de la recherche ainsi
que la méthodologie utilisée pour y parvenir.
1.1 Objectifs
Dans la recherche des obstacles à la bonne
qualité de l'eau, une des hypothèses est l'existence de
perceptions différentes qui rendent difficile un accord, et
au-delà l'action nécessaire pour parvenir à la
« bonne qualité » de l'eau. L'angle d'entrée
choisi est de mettre en évidence ces perceptions de la qualité de
l'eau, et les représentations qu'elles véhiculent, par les
différents acteurs de l'eau et des usagers dans le bassin versant de
l'Azergues. Il s'agit de confronter ces perceptions entre les acteurs et
toujours par rapport aux données « objectives » de
la qualité de l'eau. Un deuxième niveau d'analyse consiste
à comparer nos résultats avec ceux issus de la thèse de
géographie d'Alexandre Brun (2001).
Le recueil de ces perceptions a pris en considération
trois éléments principaux :
· La perception stricte de la qualité de l'eau de
la rivière. Comment les individus évaluent-ils la qualité
sur une échelle allant de « mauvaise » à
« bonne » qualité. Cette question a
été abordée dans ses dimensions spatiales et temporelles.
Spatiales, car le recueil des perceptions a pris en considération la
localisation des personnes interrogées (secteur amont, médian,
aval du bassin versant). Temporelles, car en plus de faire le point sur les
perceptions actuelles, il était demandé aux personnes
interrogées de donner leur avis sur l'évolution passée et
future de la qualité de l'eau de l'Azergues.
· les critères utilisés pour évaluer
la qualité de l'eau.
· Les éléments qui font obstacle à
l'atteinte d'une « bonne » qualité de l'eau de la
rivière.
Le recueil des perceptions s'est effectué auprès
de divers acteurs. Ces acteurs sont impliqués dans la gestion de l'eau,
et plus particulièrement de la qualité, ou bien ils sont de
simples usagers de l'eau dans le bassin versant de l'Azergues.
Il est possible de distinguer trois grandes catégories
d'acteurs selon leur espace d'intervention et leur fonction :
· Les acteurs
« régionaux ». Il s'agit des acteurs dont
l'espace d'intervention n'est pas exclusivement celui du bassin versant de
l'Azergues. Ils sont concernés par l'Azergues dans le cadre de leurs
actions mais interviennent également dans d'autres bassins versants. Ce
sont, par exemple, les personnels des services déconcentrés de
l'Etat (DDAF, DIREN, CSP), d'établissements publics (Agence de l'Eau,
Chambre d'Agriculture), et d'organismes divers (Fédération
Départementale de Pêche, Syndicats mixte).
· Les acteurs « locaux ».
Leur espace d'intervention est essentiellement limité au bassin versant
de l'Azergues, ou à une partie. Ce sont les élus des communes et
des structures intercommunales (Communautés de Communes, Syndicats
mixtes...), les techniciens, les chargés de missions de structures de
gestion de l'eau (Syndicat porteur des contrats de rivières), des
représentants d'associations (pêche, protection de la nature), des
agents économiques (industriels, agriculteurs).
Toutes les personnes dénommées
« acteurs », avec lesquelles des entretiens ont
été réalisés, font partie du comité de
rivière du contrat de rivière Azergues.
· Les usagers. Inclus dans la catégorie
des « locaux » par l'inscription locale de leurs actions,
ils seront dénommés « usagers » pour les
distinguer des acteurs. Les usagers ne sont pas directement impliqués
dans des actions de gestion de l'eau, mais ils utilisent la rivière. Ce
sont les promeneurs, les habitants des communes riveraines de l'Azergues, les
pêcheurs.
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