Amandine AUBRY
MEMOIRE
THEME DU MEMOIRE
Risque crédit client : le subir ou le
gérer ?
PROMOTION 2008
MASTER Ingénierie Financière
GROUPE WESFORD - 6 boulevard Gambetta - 38000 GRENOBLE
Remerciements
J'adresse mes plus sincères remerciements à
toutes les personnes qui ont pu m'aider au cours de l'élaboration de ce
mémoire. Notamment à toute l'équipe du crédit
client de Schneider Electric France, mais plus précisément
à :
- Jérémie Yao,
- Natacha Blondin,
- Agnès Iteprat,
- Bertrand Mazuir,
- Isabelle Meih et Marc Sorci (de Gras Savoye
Crédit)
Vous m'avez tous accompagnés dans l'apprentissage du
métier de crédit manager, et je suis consciente que ça n'a
pas été évident au quotidien. Mais grâce à
vous j'ai découvert un métier extraordinaire, qui j'espère
sera au centre de ma carrière.
Je tiens également à saluer ma famille, dont
Mathieu Quetu, qui ont su me coacher durant mes 5 années
d'études. Sans ce soutient, je ne serais peut être pas
arrivée à ce niveau là.
Mais avant toute chose, je dédie ce mémoire
à mon papa, Daniel Aubry.
Abréviations
ABS
|
Significations
|
BDF
|
Banque de France
|
AMF
|
Autorités des Marchés financiers
|
SFAC
|
Syndicat français des assureurs crédits
|
AFDCC
|
Association Française des crédits manager
|
SVP
|
Special Purpose Company
|
FRNG
|
Fond de roulement net global
|
BFR
|
Besoin en fonds de roulement
|
BFRHE
|
Besoin en fonds de roulements hors exploitation
|
TRESO
|
Trésorerie
|
CA
|
Chiffre d'affaires
|
REX
|
Résultat d'exploitation
|
RCAI
|
Résultat courant avant impôt
|
RN
|
Résultat Net
|
VA
|
Valeur ajoutée
|
EENE
|
Effets escomptés non échus
|
SIG
|
Solde Intermédiaire de gestion
|
HT
|
Hors Taxe
|
EBE
|
Excédent brut d'exploitation
|
DAAP
|
Dotation aux amortissements et provisions
|
CAF
|
Capacité d'autofinancement
|
Tx
|
Taux
|
PME
|
Petite et Moyenne entreprise
|
COSO
|
Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway
Commission
|
LSF
|
Loi de la sécurité financière
|
NRE
|
Nouvelle régulation économique
|
Sommaire
Table des abréviations
..........................................................................
5
Sommaire
.........................................................................................
6
Introduction
.....................................................................................
7
Chapitre 1 : La gestion du risque et son cadre
légale .......................................... 10
I. Notion de risque
..............................................................................
11
1. Présentation des différents risques
................................................... 11
2. Les principaux acteurs
......................................................... 14
II. Les cadres légaux
.............................................................................
21
1. Dispositif de Bâle 2
.................................................................. 21
2. Critiques de Bâle II et son impact sur les entreprises
........................... 29
3. Loi de la sécurité financière
........................................................ 31
4. Loi nouvelle régulation économique
............................................. 31
Conclusion partielle
.....................................................................................................
32
Chapitre 2 : Détection et évaluation du risque
client ............................................ 33
I. Etude globale de l'entreprise sur son marché
................................................... . 34
1. Forme juridique de l'entreprise
........................................................ 34
2. Analyse du secteur d'activité (tendance sectorielle)
............................... 37
3. Détecter les risques via une étude des comptes
sociaux .......................... 38
4. Fraudes sur les états financiers
....................................................... 43
II. Analyse financière
.................................................................................
45
1. Analyse du risque de l'activité
............................................................ 45
2. Etudes des ressources et des besoins de
l'entreprise : approche fonctionnelle . 48
3. Autre approche de l'équilibre des besoins et des
ressources ...................... 52
4. Risque lié à une structure
déséquilibrée
............................................. 53
5. Analyse du risque lié à la politique
d'investissement, de financement ........ 55
6. La prévision des difficultés des entreprises par
le scoring .......................... 64
7. Outils financiers proposés par l'union
européenne ............................... 65
Conclusion partielle
..............................................................................................................
66
Chapitre 3 : Le crédit management pour diminuer le
risque client ......................... . 67
I. Gestion du risque client via des méthodes internes
........................................ . 68
II. Gestion du risque des clients via des méthodes
externes ............................................ 79
1. Recouvrement
................................................................................................
79
2. Transfert des créances et du risque client
......................................... 80
III. Les méthodes de réduction de risque des
établissements de crédit ....................... 84
1. Limiter les prêts bancaires
............................................................... 84
2. Les garanties : les hypothèques
........................................................ 85
3. La titrisation
.............................................................................
85
4. Episodes de « Stress tests »
........................................................... 89
IV. Ethique et limite du crédit management
.................................................... 90
1. L'éthique de la gestion du risque
........................................................... 90
2. Les limites du crédit management
.................................................... 91
Conclusion partielle
.........................................................................................................
92
Conclusion générale
....................................................................................
93
Bibliographie
.............................................................................................
..... 99
Annexes
................................................................................................... .......
100
Introduction
Depuis plusieurs décennies l'occident et plus
particulièrement la France tente de développer une
économie libéraliste, un modèle économique qui fait
naître de nombreux risques pour les entreprises. En effet
l'internationalisation, l'accroissement de la concurrence, l'instabilité
des marchés financiers (notamment des matières premières),
l'interdépendance des économies (France et Etats-Unis) et des
systèmes bancaires engendrent pour les entreprises des risques de
défaillance considérables. Afin de minimiser cette
instabilité, des systèmes d'assurance et des modes de gestion
particuliers se sont mis en place dès l'après guerre en 1950.
Jusqu'à ce jour, afin de se développer sereinement, les
entreprises se couvrent systématiquement via des assurances pour
être indemnisées en cas d'impayés, de dégâts
dus aux aléas climatiques, ou d'un crash boursier, ou d'une hausse des
matières premières...
Tel que le décrit François Ewald1(*), c'est l'émergence d'une
« société assurantielle ». L'assurance
devient alors un outil de gestion à part entière, elle n'est plus
un simple moyen de couverture.
Dans une période économique où le risque
de défaillance des acteurs commerciaux est faible, la
« sur-assurance » des entreprises ne présente pas
trop de risque. Il n'y aura pas de crise du système bancaire, les
assureurs auront assez de liquidité pour assumer leurs engagements en
termes d'indemnisations. De plus, les entreprises préserveront leur
trésorerie car le nombre de clients douteux ne sera pas significatif.
En revanche, le dernier crash de 2001 (crise de la bulle
internet, attentat de 2001, crise en Argentine) démontre qu'en cas de
crise économique, les sinistres (taux d'impayés) sont très
élevés et ils peuvent fragiliser l'économie mondiale.
Malheureusement cette année 2008 s'annonce très risquée
pour les entreprises, les causes sont multiples :
- crise bancaire dû aux Subprimes (récession
probable de l'économie Américaine)
- chute du dollar, hausse des matières
premières,
- l'évolution du cadre réglementaire du
système bancaire.
Une forte augmentation des taux de défaillance est
alors à prévoir, avec toutes les conséquences que cela
peut engendrer. C'est d'ailleurs ce qu'annonce la COFACE2(*) dans son communiqué de
presse, le 22 mai 2008 :
« COFACE constate une nette dégradation
du comportement de paiement des entreprises : les incidents de paiements
des entreprises augmentent de 45 % sur les 4 premiers mois de l'année
2008 comparé à la même période de l'année
2007. C'est très clairement l'indice du début d'une crise de
crédit, même si cet indicateur, assis sur les déclarations
des assurés de Coface dans ses 65 pays de présence,
sur-réagit classiquement au démarrage d'une
crise ».
Ainsi les assureurs font appel à la prudence des
entreprises dans le choix de leurs clients, et la plupart des agréments
accordés jusqu'alors sont réduits, voire annulés. Les
assureurs se désengagent doucement mais sûrement. Cette situation
peut mettre en danger une entreprise qui a de nombreux clients douteux. En
effet, certaines entreprises profitent des assurances pour travailler avec des
entreprises à risque. Il est évident que sans assurance, ce type
d'entrepreneur n'aurait pas le réflexe de livrer un client qui a des
difficultés financières.
Dans ces moments de crise, les dirigeants
français se demandent comment gérer leur risque sans faire appel
systématiquement aux assureurs crédits ?
A l'heure actuelle, comme la France est constituée
majoritairement de PME, le principal risque encouru par les entités est
le risque d'impayé. Au vu de la conjoncture, il est donc
impératif pour ces sociétés (et les autres
également, notamment les fournisseurs de petites structures) d'apprendre
à gérer leur risque sans dépendre des assureurs
crédit. Pour ce faire, il existe des spécialistes : les
crédits managers, qui proposent des procédures autres que les
assurances crédits. Car comme l'énonce Rudyard Kipling, l'unique
moyen qu'est l'assurance n'est pas suffisant pour gérer un risque
important :
« Il
faut
toujours
prendre
le
maximum
de
risques
avec le
maximum
de
précautions. »
Ainsi, ils procèdent en deux étapes :
- Détection et d'évaluation du niveau de
risque client qu'encours la société ; cela consiste à
étudier la probabilité de défaillance de chaque client
- Négociation de garanties différentes de
l'assurance crédit, proposition de nouvelles modalités de
paiement, diminution de l'encours, recouvrement...
Souvent un manque d'éthique est reproché au
crédit management, mais au contraire, c'est le maillon entre le
développement commercial et la rentabilité. Le crédit
manager ne privilégie pas la livraison de certains clients au
détriment d'autres, il apporte des conditions de paiement
adaptées à chaque entité. Cela permet à
l'économie toute entière de développer sa croissance de
manière équilibrée.
Le crédit management n'est pas une science exacte, il
a aussi ses limites. Le manque d'information est souvent ce qui rend difficile
l'analyse de certains clients. Raison pour laquelle l'entreprise doit
travailler en collaboration avec les assureurs crédits et tous les
services de l'entreprise. Grâce à un travail en commun les
assureurs et les entreprises se développeront en toute
sérénité
Chapitre Premier :
La gestion du risque et de son cadre légale
I. Notion de risque
1. Présentation des différents
risques
Mon mémoire porte sur l'étude des risques
clients, mais il me paraît nécessaire de qualifier les nombreux
risques qu'il existe afin de bien cerner la gestion du risque dans sa
globalité. Il existe autant de définition qu'il y a de
risque-manager, les divergences viennent principalement des différentes
approches que l'on décide d'adopter pour analyser un risque. Afin qu'il
n'y ait pas d'ambigüité j'ai basé mon étude sur les
termes suivants :
1.1. Risque de crédit
Le
risque
de crédit, est le
risque
qu'un tiers ne paye pas sa
dette
à temps.
1.2. Risque de solvabilité ou de contrepartie
C'est le
risque
pour un créancier de perdre définitivement sa créance dans
la mesure où le débiteur ne peut pas, même en liquidant
l'ensemble de ses avoirs, rembourser la totalité de ses engagements. Les
traders parlent de
risque
de contrepartie. Au vu de l'instabilité de la conjoncture
économique et de l'augmentation du nombre de défaillance en
France, le crédit management prend tout son sens.
Le niveau de risque de contrepartie dépend de trois
paramètres :
- du montant de la créance,
- de la probabilité de défaillance de
l'entreprise
- de la proportion de la créance qui sera
recouvrée par l'assureur en cas de défaut
1.3. Risque de liquidité
C'est le
risque
de ne pouvoir vendre à son prix réel un
titre
financier. Il peut se traduire, soit par une impossibilité effective
de le vendre, soit par une
décote
dite d'insolvabilité.
1.4. Risque de change
Une baisse des cours de change peut entraîner une perte
de
valeur
d'avoirs libellés en devises étrangères. De même, la
hausse des taux de change peut entraîner une hausse de
valeur
en monnaie nationale d'engagements libellés en devises
étrangères.
Les taux de change peuvent avoir des conséquences
financières importantes lors d'investissement en devise
étrangère. Les entreprises travaillant à l'international y
sont donc particulièrement soumises.
1.5. Risque de marché
C'est l'ensemble des risques correspondant à
l'évolution défavorable des prix, des taux d'intérêt
et le cours des matières premières ou des actions. Le risque de
marché est de plus en plus courant à cause de la
libéralisation des marchés, l'état providence n'est plus
là pour ajuster les paramètres du marché, cela
entraîne parfois des perturbations.
1.6. Risque politique, réglementaire et
légal
Ce sont les risques qui impactent l'environnement
immédiat de l'entreprise. Ils modifient substantiellement
l'environnement concurrentiel, le cadre légal, les acteurs
présents sur le marché. Ce risque dépend de chaque pays
car le système politique et la législation dépend de
chaque nation.
Le risque pays peut être évalué par des
méthodes de rating. Chaque pays a une note basée sur des
éléments qualitatifs (interprétation des dires, par les
agences de rating) et quantitatifs (données officielles) qui permettent
de classer les entreprises d'un risque très élevée
à un risque très faible. Les études sont basées sur
un risque politique, un risque économique et un risque financier. Les
méthodes de notation diffèrent selon les établissements,
en revanche la nature et le type de critères utilisés dans le
rating sont sensiblement les mêmes. (CF Annexe n°1)
Ces notations peuvent aider les départements
« export » et « import » pour s'assurer
de la fiabilité des clients.
1.7. Risque opérationnel
Les risques opérationnels sont les risques de pertes
qui proviennent des erreurs et des fraudes du personnel au sens large, des
systèmes ou des processus, ou des évènements externes,
tels que les risques de détérioration de l'outil
industriel,
les risques technologiques, les risques climatiques, les risques
environnementaux...
Les autorités et les entreprises prennent de plus en
plus ce phénomène en compte dans leurs politiques, car parfois
les erreurs commises en interne peuvent être dramatique. L'exemple le
plus parlant au jour d'aujourd'hui, est le scandale financier de la
Société Générale (Février 2008).
Pour illustrer la forme que peut prendre le risque
opérationnel en entreprise, je présenterai l'exemple de la
Société Générale. Certains parlent d'erreurs
professionnelles, d'autres de fraudes, peu importe, les deux cas sont pris en
compte dans la notion de risque opérationnel.
Dans les faits, la Société
Générale a découvert une position frauduleuse de 50
milliards d'euros qu'elle a directement liquidé sur le marché
boursier après avoir informé le directeur de la Banque de France
et le président de l'Autorité des Marchés Financiers. Sans
même juger la décision des directeurs, les spécialistes
reconnaissent que de toute manière le maintien de ces 50 milliards
d'euros de position risquée pour une banque dont les fonds propres sont
de 35 milliard d'euros aurait été fatal dans tous les cas. Nombre
de banquiers ne cachent pas aujourd'hui que les règles de contrôle
de la liquidité sont largement inopérantes et que, Bâle II,
destinée à mieux appréhender les risques du métier,
est déjà dépassée.
Dans cet exemple, on remarque que, quelque soient les risques,
ils doivent êtres d'une part chiffrés, et d'autre part pris en
compte dans la politique générale de l'entreprise.
2. Les principaux acteurs
Un crédit manager ne travaille pas seul, il est
entouré d'acteurs qui contrôlent et qui apportent des
renseignements sur les entreprises. Il est important de connaître les
différents organes afin de les utiliser à bon escient.
2.1. Assureurs crédits : les principaux
acteurs du crédit management
Les assureurs crédits proposent des assurances aux
entreprises pour gérer et prévenir les risques de contrepartie et
les risques pays. En effet, ils garantissent aux assurés :
-La prévention du risque : en évaluant la
situation financière des clients de l'assuré et en l'informant
régulièrement sur les différentes évolutions du
client.
-Le recouvrement des impayés : l'assureur a des
équipes spécialisées dans le recouvrement pour assurer le
paiement à échéance des créances des
assurés.
-L'indemnisation des créances non
recouvrés : les pertes sur les créances commerciales
impayées couvertes par des polices du groupe sont indemnisées. En
principe, l'indemnisation représente 90% du montant hors taxe de la
créance.
Cette couverture de risque est très prisée par
les entreprises car elle permet de travailler en « open
account ». Les entreprises n'ont plus besoin de sélectionner
leurs clients en fonction de leur situation financière, car de toute
manière, elles seront indemnisées en cas de non paiement. De ce
fait, la croissance de leur chiffre d'affaires est plus conséquente
(mais qu'en est-il de leur trésorerie ?). Même si les
dirigeants considèrent le rapport qualité/prix comme bon,
l'assurance crédit représente un coût puisque l'assureur
propose des garanties contre le paiement d'une prime et d'autres frais annexes.
Il est vrai que notre société capitalistique
pousse les entreprises à croître au maximum, donc à
développer coûte que coûte leur chiffre d'affaires, mais
est-ce réellement responsable de vendre et de livrer du matériel
à des entreprises insolvable ? La réponse est non, raison
pour laquelle une législation se met petit à petit en place afin
de responsabiliser davantage la gouvernance d'entreprise. L'assurance est un
moyen de couverture ce n'est pas un moyen de déresponsabilisation.
Pour information il y a 6 principaux assureurs crédits
sur le marché Français :
- EULER-HERMES-SFAC - ATRADIUS - GROUPAMA ASSURANCE CREDIT
- SACREN - COFACE-SCRL - AXA ASSURCREDIT
2.2. Agence de notation financière
Les agences de notation sont des acteurs très
présents dans le milieu de la gestion du risque. Ainsi j'ai
souhaité revenir sur leur mode de fonctionnement. Afin d'utiliser
à bon escient les notes produites par ces agences, il me paraît
nécessaire d'étudier les indicateurs et les méthodes
financières qu'elles utilisent.
2.2.1. Définition de la notation
financière
Une agence de rating porte à un instant t, un
avis sur la capacité d'une entreprise, d'un pays ou d'un titre à
faire face, en temps voulu, à ses engagements financiers. Les agences
ont trois grands rôles :
- analyser une entreprise ou des titres, en tentant de
définir sa capacité à rembourser ses dettes
- analyser un pays, en étudiant le risque de
défaillance des entreprises dans ce dernier.
En fonction des analyses effectuées, une note est
attribuée à chaque cas, ce qui permet de classer les entreprises
et les titres financiers en fonction de leur solvabilité. Cela aide les
dirigeants dans leurs prises de décisions, en mesurant le niveau moyen
de risque d'impayé.
Les notations attribuées par les agences ont des
conséquences sur l'économie en générale :
- La note obtenue par une entreprise a de lourdes
conséquences sur ses conditions de financement auprès des
établissements de crédit.
- La plupart des professionnels considèrent les
notations comme un outil d'aide à la décision pour
l'établissement des lignes de crédit accordées. Les
fournisseurs utilisent également ces notes pour fixer leurs conditions
de paiement.
- La législation encadrant la gestion du risque, impose
aux entreprises d'utiliser les notations des agences de rating.
Au vu de leur importance, les agences de notation sont
supervisées par des autorités de régulation.
2.2.2. La naissance des agences de notation
financières
Elles sont reconnues par des organises externes
d'évaluation de crédit, ils vérifient qu'elles
répondent à certains critères :
- Utilisation de méthodes objectives pour noter les
entreprises
- L'agence n'a aucune influence politique, ni de contrainte
économique qui peuvent affecter ses évaluations.
- L'agence de notation publie ses méthodes de notation
de manière fiable et transparente
- Elle met en place des tables de correspondance de notation
avec les notes des autres agences de notations3(*).
Tous ces critères sont des conditions sinéquanon
afin qu'un organisme puisse obtenir l'agrément d'agence de notation. Au
10/06/2007 la commission bancaire à reconnu 7 organismes comme des
agences de notation : « la Banque de France », la
« Coface », la « Dominion Bond Rating
Services », « Fitch Rating », « Japan
Credit Rating Agency », « Moody's Investor
Services » et « Mc Graw Hill as Standars &
Poor's ».
2.2.3. Processus de notation
Le processus de notation peut varier selon les agences de
rating, mais il est fondé sur les grandes étapes
suivantes :
- Une entreprise démarche ou se fait démarcher
par une agence afin d'être notée.
- Les acteurs se rencontrent pour échanger des
documents : ceux provenant du domaine public, comme les états
financiers (les 5 derniers rapports annuels et tous les documents de
communication externe diffusés par l'entreprise) ou des documents
propres au secteur d'activité (étude sectorielle), et ceux qui
sont confidentiels (rapports internes de gestion, chiffres
prévisionnels, les stratégies).
- Un analyste spécialiste du secteur étudie le
dossier. Il se base sur les éléments suivants :
- Etude marketing déterminant sa position sur son
secteur d'activité.
- Analyse des ratios financiers et comptables. Les ratios
changent selon le secteur d'activité
- Structure et stratégie financière de
l'entreprise.
Ce dernier point fait souvent l'objet d'entretiens avec
l'entreprise au cours desquels les dirigeants expliquent la façon dont
ils envisagent leur politique de financement et de distribution des
résultats au cours des mois suivants et l'évolution de leur
structure capitalistique.
Ces analyses s'appuient sur des éléments
quantitatifs et qualitatifs, voici une liste non exhaustive des critères
utilisés.
Facteurs quantitatifs :
|
Facteurs qualitatifs :
|
- Chiffre d'affaires,
- Taux de croissance,
- Ratio de rentabilité,
- Ratios de levier financier et de couverture,
- Ratio de capitalisation,
- Cash-flow disponible,
- Ratio de liquidité,
- Variation du fond de roulement,
- Dépenses d'investissement (maintien du niveau et
évolution),
- Eléments exceptionnels,
- Flux de financement, y compris dividendes,
- La profitabilité de la société par
rapport aux autres sociétés du même secteur
d'activité,
- Structure du capital.
|
- Secteur(s) d'activité,
- Position(s) sur les marchés,
- Type du portefeuille d'activité,
- Diversification géographique,
- Stratégie commerciale,
- Taille de la société,
- Barrière à l'entrée,
- Avantages concurrentiels,
- Opportunités de croissance,
- Qualité de gestion,
- Aspects structurels,
- Structure juridique,
- Structure d'actionnariat,
- Gouvernement d'entreprise et cadre réglementaire,
- Risque du pays,
- Concurrents,
- Type de produit,
- La stratégie et la compétence du management.
|
2.2.4. Signification des notations
Quelles que soient les méthodes de notation,
l'échelle des notes s'étend de triple A, caractéristique
de l'excellence, à D, représentatif du risque. Ainsi il existe
deux catégories d'entreprises ou de titres : les investissements,
regroupant tous les titres de qualité et les spéculatifs, qui
sont les titres les plus risqués. Des notes intermédiaires
permettent d'affiner la notation et d'être plus précis mais cela
reste des indicateurs qui indiquent une probabilité de
défaillance. En effet, les notes constituent une synthèse du
profil du risque de crédit d'un débiteur, mais elles n'ont pas
vocation à indiquer si par la suite il fera défaut. D'un point de
vue logique, les entreprises bénéficiant d'une mauvaise note
feront en moyenne plus fréquemment défaut que celles
bénéficiant d'une notation élevée. Mais la notation
ne donne aucune précision sur le taux de défaut, ainsi il faut
être prudent dans la lecture des notes.
En Annexe n° 3, la signification de chaque notation est
détaillée.
2.2.5. Critiques des agences de
notation
Plusieurs polémiques sont nées autour des agences
de notations :
- Certains remettent en cause la véracité des
notes, en effet, la notation reste subjective, c'est avant tout une opinion
malgré l'approbation par la commission bancaire de la qualité des
notes.
- Les agences ne sont pas responsables des conséquences
que peuvent avoir leurs notes. Or les investisseurs basent leurs
décisions en fonction de ces notations. Pour illustrer et
légitimer ce doute on peut prendre l'exemple de l'affaire Enron, les
agences ont maintenu une bonne notation allant de la zone AAA à AA,
quatre jours avant la faillite.
- L'association française des trésoriers
d'entreprises et l'Association Nationale des directeurs financiers et des
contrôleurs de gestion reprochent un manque de transparence sur les
méthodes d'évaluation des entreprises et sur la justification de
certains critères.
- Les agences sont accusées d'avoir des « a
priori » sur certains secteurs d'activité (elles se
défendent en rappelant que les analyses sont basées
obligatoirement sur des données officielles).
Malgré les critiques faites sur les agences de rating,
elles ont tout de même un rôle central dans la gestion du risque.
Ce n'est pas les seuls acteurs importants, mais eux sont inévitables.
Pour un entrepreneur il est important de savoir à quelle note sa
société est évaluée, car pour la demande de
financement ou la recherche d'associés c'est un critère
très important. On comprend alors toute la nécessité de
collaborer avec ces agences, plus les entreprises donnent des informations plus
l'évaluation pourra être juste ; parfois des
établissements se voient mal notés car ils ne veulent pas publier
leurs comptes, ou ils refusent de rentrer en contact avec les agences ...
2.3. Les autorités de
contrôle
Plusieurs organismes encadrent et aident à
l'élaboration des techniques du crédit management. La plus part
du temps ils réglementent la profession, et exercent des contrôles
sur le respect de la législation.
2.3.1. Autorité des Marchés
Financiers (AMF)
Elle intervient avant tout sur les marchés financiers
et sur les entreprises cotées en bourse
L'AMF va réaliser des études et des
contrôles afin d'encadrer l'application de la législation
financière. Elle veillera à l'application des normes et aux
publications obligatoires concernant la gestion de risque
- Réglementer,
- Autoriser,
- Surveiller,
- Sanctionner.
D'un point de vue général, l'AMF
réglemente les opérations financières et l'information
diffusée par les sociétés cotées. Ces
sociétés ont l'obligation d'informer le public de leurs
activités, de leurs résultats et de leurs opérations
financières. L'AMF supervise et contrôle l'information
délivrée, en veillant à ce qu'elle soit précise,
sincère, exacte et diffusée à l'ensemble de la
communauté financière.
E Intérêts
Pour les crédits managers, l'AMF est une grande source
d'information, son site Internet donne accès à une base de
donnée immense d'informations financières, juridique...
NB : Le site de l'AMF est :
www.amf-france.org
2.3.2. Banque de France (BDF) et Banque centrale
Européenne
§ Légifère la profession du
crédit management
Le rôle de la Banque de France et de la Banque
Européenne est proche des missions de l'AMF, sauf qu'elles ne sont pas
spécialisées dans les marchés financiers. La BDF est
« la banque des banques », elle a tout d'abord un
rôle considérable sur la politique monétaire et
économique de notre pays. Elle va avoir une influence sur le droit
d'accès, sur le coût des prêts accordés aux
entreprises.
La banque européenne participe à
l'édification de lois financières (par exemple, la directive
européenne sur la transparence des informations comptables...).
Ainsi elle élabore des outils juridiques participant
indirectement à la normalisation du crédit management.
§ Apporte des informations sur les
entreprises :
Les renseignements4(*) que la BDF peut fournir sont nombreux, mais je
souhaiterais insister sur les notes attribuées aux entreprises et aux
dirigeants qui ont des conséquences importantes sur la gestion du
risque.
Ces notations sont très utilisées par les
assureurs crédits et les banques, ainsi un crédit manager
négociera plus difficilement une assurance pour une entreprise dont le
dirigeant a une bonne notation. De plus, cela peut être un indicateur de
risque à prendre en compte dans l'analyse de solvabilité.
§ La commission bancaire
Organe présidé par le gouverneur de la BDF, a
pour mission de veiller à la veiller à la sécurité
des dépôts du public et plus généralement à
celle des banques. C'est un organe de contrôle qui permet d'assurer la
fiabilité et la rentabilité du système bancaire
français.
Site internet :
www.banque-france.fr
2.4. Les autorités de
conseil
L' Institut National de la Statistique et d'Etudes
Economiques (INSEE)
L'INSEE est sûrement un des partenaires
privilégiés du crédit manageur, car il présente des
études statistiques par secteur d'activité. L'INSEE donne
accès à des données qui permettent de comparer plusieurs
entreprises sur un même secteur.
Les analyses financières des crédits managers
sont alors plus fiables, et permettent d'avoir une vue d'ensemble sur la
conjoncture économique dans laquelle l'entreprise évolue.
Cet organisme n'impact pas directement la profession du
crédit management, mais elle collecte des renseignements essentiels pour
la gestion du risque.
Site Internet :
www.insee.fr
II. Les cadres légaux
Depuis plusieurs décennies, la législation
encadre de plus en plus les techniques de détection et de gestion du
risque. La prise de conscience est internationale, les réformes n'ont
pas de frontières, elles sont françaises, européennes et
anglo-saxonnes... Ces dispositions concernent les risques en
général, elles ne ciblent pas un risque en particulier.
Dans cette partie je présenterais les principales
normes qui encadrent le crédit management, c'est-à-dire : le
dispositif de Bâle 2, la directive européenne et les normes IAS 32
et 39.
L'aspect légal me paraît important car il oblige
les entreprises à gérer elle-même leur risque et il
renforce la responsabilité des dirigeants, ainsi l'enjeu est de taille.
De plus l'idée de ne plus transmettre le risque seulement auprès
des assureurs crédits est d'actualité.
1. Dispositif de Bâle 2
A la fin de 1974, les plus grands gouverneurs des banques
centrales mettent en place le « Comité des règles et des
pratiques de contrôle des opérations bancaires », qui donnera
naissance au dispositif de Bâle. L'objectif est de sécuriser le
système bancaire et de minimiser les risques encourus par les
établissements financiers.
L'enjeu d'un système bancaire fiable est international,
notamment avec la mondialisation et la libéralisation qui complexifie
les opérations financières, ce qui génère du risque
pour toute l'économie (particuliers et entreprises). Ce
phénomène s'amplifie à cause de la dépendance du
système interbancaire, où tous les acteurs sont tous
dépendants les uns des autres, ce qui créer une
vulnérabilité générale. En effet, si un
établissement financier fait faillite, les pertes pour l'économie
et pour les autres acteurs financiers sont lourdes voir inestimables. La crise
financière des Subprimes aux Etats-Unis montre la
nécessité d'un système bancaire sain.
Le dispositif de Bâle II concerne tous les acteurs du
secteur bancaire :
- institutions financières (assurances, organismes de
crédit...)
- compagnies financières (holdings).
Cette législation a évoluée dans le
temps, de nombreuses réformes se sont suivies pour s'adapter à
l'évolution du système bancaire et des risques nouveaux.
2001
1ère version de Bâle 2
2003
Ratio Mc Donough
2004
Directive Européenne
2006
1ère application Mc Donough
1988
Ratio Cooke
2007
Abandon du ratio Cooke
2008
Cas Société Générale : risque
opérationnel
Cas des Subprime : risque d'insolvabilité
Les accords de Bâle II ont pour objectif de renforcer le
système bancaire à tous les niveaux, pour ce faire ils imposent
aux banques des normes financières et des obligations de transparence.
Ainsi, les réformes se caractérisent par trois piliers :
Nouveau dispositif : Bâle II
PILIER I
- Montant minimal des fonds propres au titre du risque de
crédit
- Montant minimal des fonds propres au titre du risque
opérationnel (nouveau)
PILIER II
Plus d'autorité et de contrôle des organes de
surveillance (commission bancaire)
PILIER III
Plus de transparence dans les publications des institutions
financières (moyens pour gérer le risque...)
A la différence du dispositif de Bâle 1 (en
1998), les réformes de Bâle 2 sont obligatoires depuis 2006, les
banques doivent prendre en considération les ratios et les normes
imposées par Bâle II dans leurs politiques financières. Ces
exigences vont fortement impacter tous les systèmes de gestion des
établissements de crédit, et leurs relations avec les
entreprises.
Afin de comprendre à partir de quels ratios Bâle
2 va se mettre en place, je vais présenter :
- Pilier 1 = Concerne le niveau des fonds propres
- Pilier 2 = Concerne le processus de surveillance
prudentielle
- Pilier 3 = Concerne la publication des rapports financiers
1.1. Pilier I du dispositif de Bâle 2:
Exigences minimales de fonds propres
D'après le droit bancaire, une banque a le droit
d'utiliser les fonds reçus du public pour son propre compte, mais elle
a l'obligation de les restituer. A tout moment, une banque doit être en
mesure de redonner tous les dépôts à vue à ses
clients, ce qui peut représenter des sommes colossales.
L'établissement financier doit avoir la capacité à court
terme de rembourser tous ses clients, de plus se sont des institutions qui sont
en général très endettées, elles doivent donc
également assurer le remboursement des dettes à long terme. Les
besoins en fonds de roulement sont très importants. Si ces fonds de
roulements de ne sont pas assez conséquent pour supporter
l'activité, le risque d'insolvabilité5(*) est majeur.
La crise de la banque Northem Rock6(*) en Angleterre
illustre bien qu'en cas de crise une banque ne peut pas
forcement assurer tous les remboursements des dépôts à vue,
car cela représente beaucoup de liquidité. C'est à cause
de ces risques que les autorités de tutelle, imposent dans le cadre du
pilier I, le ratio Mc Donough qui assure un certain équilibre financier
entre les ressources (fonds de roulement) de la banque, et ses engagements.
Le ratio Mc Donough se présente comme ci :
Fonds propres
réglementaires = 8%
(Risque de crédit + risque de marché + risque
opérationnel)
Il définit le niveau minimal de fonds propres requis
que doit posséder une banque pour être solvable. Il part du
principe que l'entreprise doit financer une partie de son actif circulant par
d'autres moyens que les créances payées dans
l'année ; cet autre moyen est le capital. Ce ratio tente de rendre
cohérent le montant des fonds propres avec les risques encourus par les
institutions (FRNG > BFR)7(*). Cette théorie financière ne s'applique
pas qu'aux banques mais elle a un caractère obligatoire pour ces
dernières.
1.1.1. Pour les fonds propres
réglementaires
Fonds propres réglementaires = Fonds propres de base +
Fonds propres dits complémentaires (capital social assimilé,
résultat de l'exercice non distribué, et réserves
consolidées).
On mesure le poids des fonds propres par rapport aux
principaux risques subit par les banques.
1.1.2. Pour le risque
d'insolvabilité
Le risque qu'un débiteur fasse défaut à
cause de difficulté de trésorerie ou d'un redressement judiciaire
(ou autres cas) doit représenter au maximum 75 % des 8% du ratio Mc
Donough, c'est le plus important.
L'encours accordé à tous ces débiteurs
(créances, prêts des entreprises, des particuliers,
dépôts...) doit être précisément
calculé car il impactera la gestion financière de
l'établissement. Un portefeuille de créance risqué
pèse d'avantage dans l'actif qu'une créance qui ne l'est pas, il
faut donc identifier la typologie des clients8(*).
Pour déterminer le risque de contrepartie il existe
trois méthodes :
- Méthode SA, dite standard qui consiste à
utiliser des systèmes de notation et d'évaluation du risque
réalisés par des organismes externes (tous les acteurs vu en
première partie).
- Méthode FIRB9(*) : (Internal Ratings Based- Fondation) qui
implique des méthodes internes au sein de l'établissement de
crédit pour mesurer : la probabilité de défaillance
et le taux de perte en cas de défaut sur la ligne de crédit
accordé.
C'est la banque qui par ses propres moyens évalue les
risques. Tous les autres indicateurs sont fournis par les organes
régulateurs.
- Méthode IRB Avancé : Internal
Ratings Based-Avancé. Elle utilise également les systèmes
de notation internes pour mesurer toutes les composantes imposées par
Bâle II. C'est une technique très sophistiquée qui
demande des spécialistes au sein de l'établissement.
- Approche standard pour déterminer le risque
d'instabilité :
Chaque créance est réévaluée en
fonction de son risque :
Montant des créances réévaluées =
Montant d'origine de la créance * (1 + Pourcentage de
pondération)
Les pondérations sont faites selon plusieurs
critères tels que le secteur d'activité, la taille de
l'entreprise (TPE, PME et groupe), il est bien évident qu'un état
souverain ne représente pas de risque en comparaison à une TPE
dans le secteur du transport... Tous les indicateurs utilisés pour les
notations et les pondérations ont été
présentés en annexe.
- Méthode interne FIRB pour déterminer le risque
d'insolvabilité :
Dans cette méthode d'évaluation du risque
crédit, ce sont les banques elles même qui apprécient leurs
risques. Mais elle doit tout de même se baser sur trois
éléments principaux :
§ Les paramètres d'appréciation du risque
(la probabilité de défaillance, le montant de la perte en cas de
défaillance, etc.),
§ Déterminer les calculs des pondérations,
chaque pondération doit être justifiée.
Les résultats obtenus doivent être
approuvés par la hiérarchie et les critères
d'évaluation et de notation doivent être certifiés conforme
par les organes de contrôle10(*).
- La méthode IRB avancé pour
déterminer le risque d'insolvabilité :
§ L'emprunteur est noté (c'est la banque qui
définit sa notation à la place des agences de notation) sur sa
probabilité à faire défaillance dans les 12 mois à
venir11(*).
§ La perte est évaluée en fonction du
crédit octroyé, des garanties et des conditions du
crédit.
§ Une prévision du moment de la
défaillance.
Illustration de l'évaluation du risque
d'insolvabilité :
Les valeurs sont fictives, elles illustrent juste l'importance
de la pondération.
Cas n°1
Créance non
réévaluée
|
Cas n°2
Créance
réévaluée
|
Valeur origine = 100 €
Notation : B - : risque fort de
défaillance
Pas de réévaluation
Ratio Mc Donough : 1000/100 = 10 %
L'entreprise a assez de fonds propres (Minimum 8 %)
|
Fonds propres de 1000 €
Valeur origine = 100 €
Notation : B - : risque fort de
défaillance
Valeur réévaluée : 100 x (1+0,150) =
115
Ratio Mc Donough : 1000/115 = 8,69 %
L'entreprise n'a presque pas assez de fonds propres (Minimum
8%)
|
Grâce au système de pondération, on
remarque que l'entreprise doit bientôt procéder à une
augmentation de capital pour couvrir son risque. Sans le calcul de la
pondération, l'institution financière pense avoir de la marge par
rapport au risque qu'elle encourt, alors que ce n'est pas le cas.
Même si les critères des agences de notation sont
parfois critiqués, ils donnent tout de même aux entreprises des
indicateurs afin d'adapter et d'ajuster leurs engagements et leur politique
financière.
1.1.3. Pour le risque de
marché
Dans le cadre de Bâle II le risque de marché est
un terme global définissant :
- Le risque généré par les produits
financiers et les actions, c'est en fait le portefeuille des traders, avec les
obligations, les actions, les VMP...
- Les risques de taux de change
- Risque sur les matières premières
Ce risque n'était pas inclut dans le ratio Cooke,
désormais il représente 5 % des 8 % du ratio Mc Donough. Afin de
le calculer il existe une méthode SA, mais l'établissement peut
également utiliser des process internes.
Risque de marché = Montant des Titres, des matières
premières, des positions des devises [...] * (1+ pourcentage de
pondération)
Les pondérations pour le risque de marché sont
présentées en Annexe n°5.
1.1.4. Pour le risque opérationnel 12(*)
Auparavant ce risque n'était pas
considéré dans l'ancien ratio du dispositif de Bâle (Ratio
Cooke), mais désormais il représente 20% du ratio Mc Donough.,
car les autorités se sont aperçu que les erreurs ou les fraudes
(contrôle interne) pouvaient engendrer du risque.
Deux méthodes permettent de quantifier le risque
opérationnel :
- L'approche Standard (SA) fondée sur le produit net
bancaire de l'établissement
- Les mesures internes basées sur des données
historiques de l'établissement
- Approche standard pour calculer le risque
opérationnel :
Dans l'approche standard il y a quatre étapes afin de
détecter le risque, de le mesurer et de suivre son évolution.
1 ère étape : Pondération des
activités
L'objectif est de recalculer le revenu des activités de
la banque en incorporant le critère du risque. Se sont les organismes
externes qui ont établit ces coefficients de pondérations.
Risqué opérationnel = Produits nets bancaires
métiers affectés de pondérations
2ième étape : Evaluation
des pertes potentielles liées
L'établissement doit chiffrer le montant des pertes
causées par le risque.
Il est difficile de rapprocher des pertes au risque
opérationnel, mais cette évaluation peut être faite
à l'aide du service de contrôle interne et de qualité.
3ième étape :
Définition d'indicateurs pertinents de suivi des risques
Dans l'approche standard, l'entreprise doit développer
des moyens pour suivre ses risques, elle doit mettre des outils en place pour
les gérer.
4ième étape : Collecte
des données d'incidents
Toutes les erreurs engendrant des pertes ou des incidents
doivent être répertoriés dans des bases de données,
afin de suivre leurs évolutions et leurs nombres.
- Approche avancée pour calculer le risque
opérationnel :
C'est un complément de l'approche standard, il faut
donc dans un premier temps intégrer les éléments standard
puis incorporer les éléments suivants :
1 - La banque possède un département
spécifique à la gestion du risque et à
l'élaboration des procédures de contrôle. Ce service se
base sur des données historiques, ou sur des expériences
vécues au sein de l'entreprise.
2 - Obligation d'utilisation de données externes
(études des assureurs crédits et des agences de notation)
à l'établissement pour les risques dits
« extrêmes »,
3 - Calcul des fonds propres à mobiliser s'il y a
réalisation des incidents relevés
1.2. Pilier II du dispositif de Bâle 2 :
Processus de surveillance
Grâce au pilier II, l'établissement financier
doit compléter l'analyse des risques faite dans le cadre du Pilier I
:
ð Analyse et recensement des autres risques non couverts
par le pilier I : Risque de taux, de liquidité, de concentration,
de change.... (Ce sont tous les risques vus dans la partie des
définitions)
ð Mise en place d'actions pour couvrir ces autres
risques :
ü Augmentation des fonds propres complémentaires,
ü Augmentation des provisions,
ü Mise en place d'un contrôle interne et d'un
audit,
ü Mise en place d'outils de gestion de risque.
Ce pilier introduit également une notion de
contrôle des autorités financières sur les modes
d'évaluation et de gestion de risque utilisée par les
institutions financières :
ð Le contrôleur bancaire (Commission bancaire)
confronte sa propre analyse du profil de risque de la banque avec celles
conduites par la banque. Le contrôleur peut ainsi voir si le montant
minimal des fonds propres est respecté, si des actions
particulières sont menées pour réduire et suivre ce
risque.
1.3. Pilier III : Transparence des
informations financières
Les établissements sont tenus de publier des
informations complètes et véridiques sur la nature, le volume et
les méthodes de gestion de leurs risques ainsi que sur
l'adéquation de leurs fonds propre
Cette notion de transparence est renforcée par la
directive européenne, aujourd'hui le secret bancaire est levé,
les établissements de crédit ont un devoir d'information.
La notion de transparence est respectée, on peut voir
sur le site internet de la Société Générale qu'une
page explique au grand public les méthodes pour maîtriser et le
suivre le risque.13(*)
2. Critiques de Bâle II et son impact sur les
entreprises ...
2.1. Les vides juridiques de Bâle
2
Bâle II a le mérite d'imposer
- Un calcul précis des probabilités de
défaillances de chaque client
- De mesurer le montant de pertes en cas de
- De prendre en compte des techniques de réduction des
risques14(*).
Désormais, les établissements financiers savent
réellement le niveau des risques encourus, la responsabilité des
dirigeants peut être alors engagée.
En revanche, Bâle II ne permet pas de provisionner les
pertes attendues (et non encore avérées). C'est un frein au
développement du crédit management, car avant tout, la provision
est un moyen de prévoir le risque. Mais les normes comptables actuelles
empêchent le provisionnement d'une perte si elle n'est pas réelle
et avérée
2.2. Exigence minimale des fonds propres impose une
sélection des clients
Pour mieux apprécier les risques qu'elles prennent, les
banques ont l'obligation de noter leurs clients. La notation consiste, à
évaluer, si le client peut faire face à ses engagements
financiers. La note est attribuée en fonction de ratios comptables, de
données bancaires, de l'organisation de l'entreprise, de la
qualité et de la réalisation des prévisionnels, du risque
environnementaux, et du niveau des créances douteuses. Cela engendre une
sélection de la clientèle, si le client est trop risqué la
banque peut refuser de faire affaire avec lui.
Au vu de cette nouvelle législation, les relations
commerciales entreprises - banques pourront devenir tendues.
2.3. Modification des taux
d'intérêts
Du fait que le montant des fonds propres dépend du
niveau des risques, les institutions financières vont réduire au
maximum leur prise de risque. Notamment sur les créances clients. Cette
nouvelle nécessité va alors engendrer une limite de crédit
et une hausse des taux d'intérêts pour les clients dit à
risque. Cette norme bouleverse les négociations et les pratiques
habituelles pour les emprunts.
Une entreprise qui a une structure financière
déséquilibré, aura des difficultés à obtenir
un concours bancaire ou un emprunt. Cela aura des répercussions sur
l'économie générale, notamment sur les petites structures
telles que les PME, qui recourent souvent au financement externe pour augmenter
leurs capitaux.
Bâle 2 entraîne une différenciation du
droit d'accès et du coût des crédits accordé aux
petites structures.
2.4. Naissance d'astuces
financières
Cette législation a fait naître des
« astuces financières » pour sortir les actifs du
bilan (risquées ou non risquées). En effet, les augmentations de
capitaux ne sont pas toujours réalisables au moment ou les
créances croient, alors il faut trouver d'autres moyens pour diminuer la
prise de risque.
Pour les établissements de crédit, la technique
la plus courante depuis les années 1970 est la titrisation15(*). Pour les entreprises, c'est
l'assurance crédit qui est utilisée.
La titrisation est prisée par toutes les institutions
financières depuis des décennies, puisque par ce biais elles
transfèrent en totalité leur risque. Mais l'abus des
systèmes de titrisation est une des causes de la crise financière
aux Etats-Unis.
Intérêts du crédit management :
A la lecture de ces propos nous comprenons aisément
qu'il devient indispensable, pour les entreprises et pour les
établissements de crédit, de mettre en oeuvre un management des
risques. Les objectifs sont multiples :
- Assainir le poste client,
- Diminuer les impayés et les retards de paiement,
- Préserver la trésorerie de l'entreprise,
- Améliorer la cotation des agences de notation,
- S'assurer à long terme un accès aux
prêts bancaires.
- Préserver une stabilité de l'économie
mondiale.
3. Loi de la Sécurité
Financière (LSF)
La loi de la sécurité financière
s'adresse à toutes les sociétés anonymes et aux filiales
des groupes. Voté en 2003 à la suite du scandale financier Enron,
cette vise en plusieurs points à :
- Renforcer la responsabilité de la gouvernance,
- Assurer une transparence des informations
financières,
- Renforcer l'indépendance des commissaires aux
comptes,
- Le Conseil d'Administration et de surveillance sont plus
impliqués dans la gestion d'entreprise notamment dans des rôles de
contrôle,
- Renforce la nécessité du contrôle
interne.
Le tout est de fiabiliser les informations et d'engager la
responsabilité des dirigeants sur la véracité de
celles-ci. Cette loi renforce la nécessité d'une politique de
gestion du risque en interne. Les procédures du contrôle interne
et les dirigeants vont tendance à privilégier la mise en place du
crédit management pour répondre aux obligations légales.
4. Loi nouvelle régulation
économique
Elle s'appuie sur la loi de la sécurité
financière en renforçant la notion de transparence des
méthodes de gestion et des informations financières.
De plus, elle modernise les délais de paiement, c'est
un outil clé pour le crédit management16(*).
La législation tend à renforcer les obligations
et les responsabilités des entreprises en modifiants les outils
comptables, tout cela dans un seul objectif : prévenir le risque de
défaillance.
Conclusion partielle : Première
partie
Nos sociétés étant de plus en plus
complexes, les risques sont de plus en plus nombreux. Ils se comptent au nombre
de 7, ceux qui sont le plus d'actualité sont :
- Le risque de contrepartie
- Le risque de marché
- Le risque opérationnel.
Les risques n'ont pas de frontière, c'est
l'économie mondiale qui doit faire face à ce nouveau challenge.
Il est évident que la prise de conscience est internationale et
s'étend à tous les niveaux : les autorités, les
dirigeants, les petites entreprises, les assureurs crédits, les
établissements financiers et les multinationales mettent en place des
procédures de risque management.
Subséquemment, la nécessité de la gestion
du risque et le besoin de transparence dans les informations financières
ont amené les autorités de tutelle à
légiférer cette profession.
On distingue la législation applicable aux
établissements de crédits (Bâle II), et celle
destinée aux entreprises. Il est évident que la notion de risque
est appréhendée réellement depuis peu de temps ce qui rend
l'application difficile. Par exemple les normes IFRS et le contrôle
interne ont du mal à être adopté par les petites
entreprises.
Les autorités de contrôle sont assez nombreuses
pour s'assurer du respect de ces normes et il existe également des
autorités de conseil qui aide à la mise en place du risque
management. Tous ces acteurs sont importants car ils participent au
développement de la gestion du risque en entreprise. Certains acteurs
sont davantage sollicités tel que les assureurs crédits, car
c'est un moyen rapide et complet pour répondre aux obligations
légales en termes de gestion de risque. En revanche les entreprises
doivent utilisées l'assurance comme un moyen et non comme l'unique
solution ! Si une entreprise ne développe pas son propre mode de
gestion de risque elle sera dépendante de son assureur crédit, et
elle aura un moindre pouvoir de négociation envers celui-ci.
Pour répondre à ces besoins, je présente
dans une seconde partie les outils qui permettent aux entrepreneurs de
détecter leurs clients à risque.
Chapitre Deuxième :
Détection et évaluation
du risque de défaillance
L'entreprise fait face à de nombreux risques, je me
concentre sur le risque de défaillance des débiteurs (dit le
risque de contrepartie). Pour mesurer la probabilité
d'insolvabilité, les indicateurs financiers sont divers et
variés, ainsi j'ai sélectionné ceux qui me semblent d'une
part les plus pertinents et ceux qui sont le plus utilisés dans le
milieu du crédit management. Dans cette partie je
présenterai :
- des indicateurs permettant une analyse globale de
l'entreprise sur son marché
- des ratios pour étudier le mode de fonctionnement de
l'exploitation et de s'assurer de sa rentabilité.
- une étude visant à cerner le risque dû
à la politique d'investissement, de financement et d'endettement.
I. Etude globale de l'entreprise sur son
marché
1. Forme juridique de l'entreprise
Si l'on n'observe pas une entreprise dans son environnement,
on ne peut pas anticiper les menaces et les opportunités qui se
présentent à elle. Pour découvrir les risques potentiels,
il faut comprendre son mode de fonctionnement, alors il convient de
considérer son secteur d'activité, sa structure juridique, sa
croissance [...].
1.1. Statut et taille
Selon la forme juridique de l'entreprise, le risque de
défaillance n'est pas le même. En effet, certains clients comme
l'Etat, les administrations, les sociétés nationalisées,
ne présentent aucun risque de défaillance17(*). Par contre, certaines
sociétés telles que les SARL, représentent un risque
élevé, car se sont des petites structures où les
dirigeants ont une responsabilité limitée. De plus, ce type de
statut est caractéristique d'entreprise familiale, les fonds propres
sont en principe assez faibles, ce qui fragilise la structure
financière.
Les grands groupes ont fréquemment des lignes de
crédits illimitées, cela tient à leur
notoriété, et à leur surface financière, et peut
être aussi à la difficulté d'évaluer le risque de
telles entreprises. Pourtant de grandes forteresses industrielles (Moulinex)
ont disparu entraînant avec elles de nombreux fournisseurs, il ne faut
donc pas avoir d'a priori sur les groupes.
NB : Risque d'une filiale
Il est couramment admis que l'appartenance à un groupe
minimise le risque de défaillance d'une filiale. Mais cette règle
se vérifie si les filiales sont des sociétés en nom
collectif, ce qui rend la mère solidairement et indéfiniment
responsable, en revanche si la filiale est une société de
capitaux, la société mère ne sera responsable qu'à
hauteur de ses apports. Si la filiale est indépendante de la
mère, le crédit manager peut demander une lettre de caution ou
d'intention auprès de la mère afin de se couvrir.
1.2. Date de création
En France, une entreprise sur deux ayant moins de 5 ans
dépose le bilan, soit parce que les dirigeants décident de cesser
l'activité soit à cause de problème de rentabilité.
Le risque majeur se situe entre 2 et 5 ans, c'est dans cette période que
le risque de défaillance est le plus élevé.
Risque de défaillance de la génération
de 1989
Pourcentage de défaillance
35%
30%
25%
20%
15
10
5
Même 1 an 2ans 3ans 4ans 5ans 6ans 7
ans 8 ans 9ans
Année après après après
après après après après après
après
Source : Banque de France décimal n° 1997
Août 199918(*)
1.3. Côte du dirigeant
Les dirigeants sont notés par la banque de France, les
cotations (notamment les mauvaises) influencent fortement les comportements des
assureurs crédits (tente de réduire le montant des
agréments) et des institutions financières (limite l'accès
aux concours bancaires). Un crédit manager devra prendre en
considération cette côte dans son analyse de risque, car il lui
sera plus difficile d'obtenir des assurances ou des garanties avec ce type
d'individu.
Voici un tableau synthétisant les différentes
les critères de notation :
Note
|
Critères de notation
|
000
|
C'est la meilleure note, il n'y a aucune remarque
particulière sur le dirigeant, il n'est impliqué dans aucune
procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire)
|
040
|
- Le dirigeant a exercé une fonction de
représentant légal dans une société en liquidation
judiciaire depuis moins de trois ans ou dans deux sociétés au
moins dont la cote de crédit est 9
- Le dirigeant est un entrepreneur individuel dont
l'entreprise a une cote de crédit de 4+, 4 ou 8
Ces cotes sont des notations d'entreprises
|
050
|
- Le dirigeant a exercé une fonction de
représentant légal dans deux sociétés en
liquidation judiciaire depuis moins de cinq ans
- Le dirigeant a des cautions sur des dettes d'une
société, (peu importe le montant de la dette, le dirigeant sera
classé 050)
- Le dirigeant est un entrepreneur individuel dont
l'entreprise à une cote de crédit de 5+, 5 ou 9.
|
060
|
- Le dirigeant a exercé une fonction de
représentant légal dans trois sociétés au moins en
liquidation judiciaire depuis moins de cinq ans ou il a fait l'objet, à
titre personnel, d'une décision judiciaire.
- Le dirigeant est un entrepreneur individuel dont
l'entreprise à une cote de crédit de 6 ou plus
|
2. Analyse du secteur d'activité (tendance
sectorielle)
2.1. Les tendances sectorielles de
2007
Les principaux secteurs qui ont subi des défaillances
sont les suivants :
Secteur d'activité
|
Nombre de défaillances
|
Services
|
29370
|
Bâtiments et Travaux Public
|
11947
|
Commerce
|
11383
|
Les principaux secteurs qui ont connu une grande variation des
défaillances sont :
Secteur d'activité
|
Variation du nombre de défaillance
|
Transports
|
20.2 %
|
Industrie manufacturière
|
10.1 %
|
Biens
de consommation
|
10 %
|
Toutes les défaillances par secteur d'activité
sont détaillées en Annexe n° 7.
2.2. Perspectives 2008
En 2008 voici les secteurs qui seront à
risque :
- Automobile
Constructeurs doivent faire face à un marché
très concurrentiel. Ils devront diversifier leurs sources de profits,
poursuivre leur internationalisation (Asie, Russie, Amérique du Sud).
Des investissements industriels lourds sont donc à prévoir. De
plus, le coût des matières est très pénalisant, avec
la pression sur les prix des constructeurs qui est de plus en plus forte. La
politique d'investissement et d'internationalisation sera déterminante
pour ces entreprises.
- L'industrie agroalimentaire
Secteur qui souffre de la hausse des matières
premières (blé, viande, lait...) et de la pression de la grande
distribution qui souhaite maintenir des prix bas pour les consommateurs.
- L'industrie textile, habillement
L'industrie textile et de l'habillement poursuit sa
lente agonie depuis plusieurs années avec la concurrence des pays
low-cost.
- Imprimerie
La défaillance toute récente d'un des plus grands
acteurs mondiaux de l'imprimerie (Quebecor) est l'illustration que ce secteur
souffre. Internet en est la principale cause, de plus il y a beaucoup d'acteurs
(catalogues de VPC par exemple).
- Bâtiments et Travaux Public
Après quatre années de très forte
croissance, que faut-il attendre de 2008 ?
Inutile de rappeler la crise américaine, mais, plus
près de nous, l'Espagne commence une crise du bâtiment qui risque
d'impacter toute son économie, ce qui engendrera un ralentissement
Européen Une légère croissance d'activité est
encore attendue pour 2008, mais le secteur arrive en phase de maturité.
3. Détecter les risques via une étude
des comptes sociaux
Certains flux du compte de résultat ou du bilan peuvent
être révélateurs de risque. Quand les postes
évoluent (augmentation, stagnation ou diminution) il faut en comprendre
la cause, et s'assurer que cela n'engendre pas un risque de défaillance.
Par exemple une très forte croissance des créances client peut
à la fois démontrer un développement de
l'activité ; mais cela peut également cacher un grand nombre
de clients douteux.
Afin de faciliter l'étude du compte de résultat
et du bilan, j'ai crée un tableau qui recense pour chaque
postes :
- Les causes possibles de l'augmentation, de la stagnation ou
de la diminution des postes,
- Suite à ces évolutions il faut vérifier
un certain nombre d'élément pour s'assurer qu'il n'y ait pas de
risque de défaillance,
- L'évolution des postes engendre une modification de
la structure de l'entreprise, il faut donc s'assurer que par la suite que cela
ne créer pas une situation d'insolvabilité.
Le but de ce tableau est d'avoir une vue d'ensemble sur la
situation et l'évolution de l'entreprise. Ainsi, le crédit
manager s'assure que le développement de l'activité est
structuré et équilibré. Il permet également de
découvrir certaines fraudes ou des difficultés, par exemple une
entreprise qui commande de manière inhabituelle chez son fournisseur
alors que son chiffre d'affaire diminue, montre que l'entreprise réalise
du stock inutilement.
3.1. Risque lié aux flux du compte de
résultat
Chiffre d'affaires
Taux
évolution
|
Causes possibles
|
Eléments à contrôler
pour détecter un éventuel risque
|
Questions à se poser
|
|
- Volume d'activité
- Augmentation prix vente
- Acquisition de filiale
|
- Evolution marge commerciale
- Augmentation du BFR
- Croissance de l'activité
|
- Trésorerie suffisante ?
- Amélioration de la rentabilité ?
- Position des actionnaires pour financer la croissance ?
- Cause de l'accroissement activité (Part de
marché, perte d'un concurrent, augmentation de la demande,
législation favorisant le marché ...).
|
?
|
- Stagnation sur volume et/ou prix
- Augmentation volume mais baisse des prix
- Augmentation prix mais baisse des volumes
|
- Marge commerciale
- Résultat exploitation
- EBE
- Vérifier taux de Remise, Ristourne, Rabais (politique de
prix)
|
- Rentabilité ?
- CA moyen par rapport au secteur ?
- Les produits correspondent-ils à la demande ou sont-ils
devenus obsolètes ?
- Trésorerie et fonds propres suffisants ?
- Stratégie de positionnement marketing (bas de gamme,
haut de gamme...), la stratégie doit être en cohérence avec
le produit et la marque au risque de perdre des ventes
|
|
- Volume d'activité
- Prix de vente
- Cession de filiale
|
- Evolution marge commerciale
|
- Comment à été déterminé le
prix de vente ? (calcul de coût)
- Rentabilité ?
- Evolution de la trésorerie ?
- Position de la concurrence ?
- Besoin de restructurer l'entreprise ?
- Suivi des stocks ?
|
Risque lié à la croissance
Taux de croissance : (CA année N+1)- (CA
année N-1) / (CA année N-1)
Taux de croissance : (Résultat Net année N+1)-
(Résultat Net année N-1) / (Résultat Net N-1)
=> Vérifier que le
résultat évolue en fonction du chiffre d'affaires
|
Amortissements
?
|
- Investissements
- Réévaluation
|
- Type d'immobilisations acquises
|
- Equilibre du fond de roulement ?
- Incident sur le résultat d'exploitation et le
résultat de l'exercice ?
|
?
|
- Renouvellement du matériel usagé
-Vente des immobilisations
|
|
- Financement pour payer le matériel ?
- Pourquoi le matériel est vendu ?
- Comment seront utilisés les produits de cessions
d'actifs ?
|
|
- Plus d'investissements
|
|
- Evolution de la société ?
(cessation ?)
|
Risque lié aux amortissements :
Poids des amortissements l'activité commerciale=
(Dotation aux amortissements /CA) * 100
|
Achats consommés (matières
premières et marchandises
|
- Volume d'activité
- Coût d'achat
|
- Croissance CA / Achats
- Marge commerciale.
|
- Trésorerie suffisante ?
- Quelles conditions de vente ?
- Délais de paiement des fournisseurs ?
- Escompte habituelle ?
|
?
|
- Volume et les coûts restent stables
- Volume diminue & coûts augmentent
|
- Marge commerciale
|
- Une diminution des volumes d'achats impacte la
production ? Comment la structure va s'adapter ?
- Rentabilité ?
- Répercussion sur le prix de vente ?
|
|
- Volume augmente mais les coûts diminuent
- Volume diminue
- Coût diminue
|
- Marge commerciale
- Evolution du chiffre d'affaires
- Diminution de la marge en pourcentage
|
- Trésorerie suffisante ?
- Augmentation de la rentabilité ?
- La baisse coût est temporaire (subvention) ou
définitive (nouveau fournisseur) ?
- Si il y a une augmentation du volume, la structure est-elle
adaptée ?
|
Charges sociales
|
- Nombre d'embauche
- Augmentation des salaires
- Augmentation d'heures supplémentaires ou
d'intérimaire
|
- L'effectif / structure de l'entreprise.
- Niveau des salaires par rapport au marché (salaire
moyen)
- Croissance de l'activité
|
- Productivité ?
- Rentabilité ?
- Le nombre d'effectif doit être cohérent avec
l'activité. (variation saisonnière, une entreprise qui a une
chute d'activité ne doit pas voir son personnel trop augmenter...)
- Trésorerie ?
|
?
|
Coûts de personnel restent stables
|
Salaire moyen
|
- Rentabilité ?
- Risque de grève ?
|
|
- Licenciement
- Diminution des salaires
|
- Cause des licenciements (licenciement
économique ?)
- Salaire moyen
|
- Difficulté de trésorerie ?
- Effectif actuels peut-il soutenir l'activité ? Il y
a-t-il une baisse de l'activité ?
- Risque de grève ?
- Plan social ?
- Restructuration (qui a été licencié ?
comptable ? pour détournement de fonds ? ...)
|
Risque lié aux charges du personnel
Poids du personnel = Frais de personnel / VA
L'entreprise doit être située au dessous des 70%
sinon il y a un danger.
|
3.2. Risques liés aux bilans
Immobilisations incorporelles et
corporelles
|
- Acquisition d'immobilisations
- Réévaluation
|
- Méthodes d'amortissement
- Méthodes de financement
- Meilleure productivité
|
- Autonomie financière ?
- Rentabilité ?
- Investissement utile ou obsolète ?
- Répercussion attendue sur le CA
- Amélioration de la valeur ajoutée ?
- Equilibre BFR et FRNG ?
|
|
- Ventes ou amortissements compensés par des
investissements
- Réévaluation
|
- Equilibre Ressource stable par rapport aux immobilisations
- Usure des immobilisations
|
- Quelle est la nature des nouveaux
réinvestissements ?
- Plan de financement
|
|
- Ventes
- Amortissements
|
- Plus ou moins value effectuée
- Trésorerie dégagée
|
- Comment est utilisée la trésorerie
dégagée ? (dividendes ou CAF ?)
- Vétusté du matériel ?
|
Capitaux propres
|
- Résultat non distribué
- Augmentation capital
- Subvention d'investissement
- Report à nouveau
|
- Trésorerie
- Augmentation du fond de roulement
- Nature du capital apporté (nature ou
numéraire)
|
- Utilisation des fonds ?
- Autonomie financière ?
- Pourquoi il y a augmentation de capital ? Soutenir un
accroissement d'activité, ou palier à une augmentation du
BFR (dû à des clients douteux)
|
|
- Résultat nul
- Distribution des résultats
|
- Pourquoi résultat nul
- Distribution des dividendes
|
- Influence sur la trésorerie ?
- Capacité d'endettement ?
- Indépendance financière ?
|
|
- Pertes sur l'exercice ou les exercices antérieurs
|
- Report à nouveau
- Rentabilité exploitation
- Gestion des coûts
- Equilibre des ressources et des besoins
|
- Si report à nouveau négatif = cumul de
résultats négatifs = baisse des capitaux propres = danger
- Quel financement utilisé pour palier le manque de
capitaux propres ?
- Pourquoi pertes ?
- Risques d'insolvabilité ?
|
Fournisseurs (FRNS)
|
- Activité en hausse
- Hausse dette frns
-Hausse coût achat
|
- Chiffre d'affaires
- Rotation fournisseur
- Compte de résultat
|
- Trésorerie
- Hausse coût achat temporaire ?
- Nouveau délai de paiement ?
|
?
|
- Maintient de activité
- Baisse coûts mais hausse volume
- Baisse volume mais augmentation coûts
|
- Chiffre d'affaires
- Compte de résultat
|
- Rentabilité
- Prix de vente
- Nature d'augmentation des coûts (est-ce un
problème du secteur ou une augmentation des prix du
fournisseur ?)
|
|
- Activité en baisse
- Baisse coûts achats
- Réduction des délais
|
- Chiffre d'affaires
- Rotation fournisseurs
- Compte de résultat
|
- Rentabilité (modification ventes) ?
- Réduction des coûts ou forte perte
d'activité ?
|
Risque lié aux fournisseurs
- Délai de paiement des fournisseurs =
Dettes fournisseurs / (Achats matière première et
marchandises TTC + charges externes) * 360
- Encours de l'entreprise / Fournisseurs
On évalue la part qu'occupe l'entreprise dans l'encours
fournisseur du client. Si l'entreprise dépasse 25% du poste fournisseur
elle est le fournisseur principal, risque élevé.
|
Emprunts
|
- Investissements, et financement du cycle exploitation
- Apports en comptes courants
|
- Concours bancaire
- Dépendance des établissements de crédit
|
- Destination des fonds ?
- Trésorerie ?
- Poids des charges financières ?
- Indépendance financière ?
|
?
|
- Renouvellement des emprunts
|
|
- Pourquoi est-ce que les emprunts sont
renouvelés ?
|
|
- Remboursements des emprunts et comptes courants
|
|
- Trésorerie ?
- Vétusté du matériel ?
- Autonomie financière ?
|
Stocks
|
- Augmentation de l'activité
- Baisse des ventes
-Augmentation prix
|
- Chiffre d'affaires
- Compte de résultat
|
- Financement utilisé ?
- Gestion des achats et des stocks ?
- Est-ce que l'activité requiert un stock ?
- Prix de vente ? et la demande ?
|
?
|
- Maintient activité
-Dépréciation stocks
|
- Chiffre d'affaires
|
- Bonne gestion ?
- Manque de vente ?
|
|
- Activité en baisse
- Dépréciation forte
- Modifications des ventes
|
- Chiffre d'affaires
- Disponibilité
- Contrôler le compte de résultat
|
- Trésorerie ?
- Gestion achat ?
- Changement fournisseurs ?
|
Risque lié au stock
- Stock Moyen = (stock final- stock initial) /2 )
- Délai écoulement stock = [stock moyen / cout
achat matière consommée (achat + variation des stocks)]* 360
- Rotation des stocks = Coût achat / stock moyen
|
Clients
|
- Augmentation de l'activité
- Création ou reprise d'une filiale
- Accroissement crédit client
- Augmentation du prix des produits
|
- Evolution chiffre d'affaires
- Rotation du compte (pour déceler les clients douteux)
- Trésorerie
- Prix de vente
|
- Financement utilisé ?
- Nouvelle clientèle ?
- Nouveaux marchés ?
- Evaluation du risque des clients douteux ?
- Délais de règlement des clients ?
|
?
|
- Maintient de l'activité
- Baisse du CA mais allongement des délais de paiement
|
- Chiffre d'affaires
- Rotation compte client
- Allongement des conditions de paiement (pour ne pas confondre
avec des retards)
|
- Marges constantes ?
- Trésorerie supplémentaire ?
- Contrôle interne pour vérifier recouvrement des
créances ?
- Contrôle des conditions de paiement ?
|
|
- Chiffre d'affaire en baisse
- Réduction des délais
|
- Chiffre d'affaires
- Politique des conditions de paiement
|
-Escomptes accordés ?
- Réduction de délai de paiement
- Mage commerciale ?
|
Risque lié aux délais de
paiement
Délai du crédit client = (Créance client
+ EENE / CA TTC) * 360
|
4. Fraudes sur les états
financiers
Les états financiers sont la représentation de
la structure d'une entreprise, de sa valeur liquidative [...], les dirigeants
ont donc tendance à les améliorer, c'est le rôle des
crédit manager de s'assurer de la véracité des comptes.
Pour ce faire, il faut vérifier la cohérence entres certains
paramètres.
4.1. Saisonnalité des ventes
Une entreprise saisonnière aura tendance à
arrêter son bilan en pleine saison, lorsque l'entreprise dégage
beaucoup de chiffre d'affaires. Le crédit manager doit alors prendre en
compte les effets et les risques dus aux saisonnalités.
4.2. Masquer le découvert
bancaire
Un découvert bancaire peut être réduit, si le
dirigeant réalise un chèque (du montant du découvert) au
nom de l'entreprise le 31/12/N, cela annule les débits à la
banque. En revanche le découvert existe toujours, car l'entreprise doit
cette créance au dirigeant. Afin de découvrir la fraude, il
suffit de regarder la cohérence entre les intérêts et le
poste des concours bancaires pour voir si il y a eu fraude ou pas.
4.3. Diminuer le poste
fournisseurs
A la clôture du bilan, il faut vérifier que les
factures enregistrées correspondent bien au matériel reçu,
car l'entreprise peut être tentée de diminuer le poste
fournisseurs si elle a un manque de trésorerie. Ainsi elle n'enregistre
pas tout de suite les factures du matériel reçu, elle les passe
dans les comptes de l'année suivante. Cela fausse l'importance des
dettes fournisseurs, donc de ses engagements à court terme ...
4.4. Stocks
Certaines entreprises utilisent les inventaires de stocks pour
influencer leur résultat, à la hausse ou à la baisse selon
leurs besoins. En effet, comme la variation de stock est
considérée comme une charge, elle impacte directement le
résultat en le diminuant. Dans ce cas l'entreprise pourra
réaliser une économie d'impôt. A l'inverse, quand le
résultat de l'exercice n'est pas très bon, une réduction
du montant des stocks permet de l'améliorer. Cela permet donc de
présenter de meilleurs états financiers auprès des
partenaires.
4.5. Cautions
Une personne morale qui est garante de plusieurs
créances d'une entreprise insolvable est un risque majeur... Le
crédit manager doit vérifier :
- le montant des cautions
- quelle est la société que cautionne notre
client.
L'information se trouve en annexe, on ne peut pas la voir
directement dans les comptes car pour qu'une caution soit provisionnée
elle doit être avérée.
4.6. Contrôles fiscaux et
audit
Si l'entreprise a été contrôlée
soit par un commissaire aux comptes ou par un auditeur, il faut acquérir
les rapports d'étude afin de détecter d'éventuels fraudes
dans les comptes.
4.7. Provisions
L'entreprise peut constater une dépréciation
fictive pour minimiser l'impôt, ou à l'inverse ne pas constater un
risque réel qui impactera fortement le résultat et qui
entraînera une dévaluation de l'entreprise. L'omission de
dépréciation des provisions est souvent utilisée dans le
cadre de fusion, d'augmentation de capital ou de privatisation. Dans ces cas
de figure l'entreprise a tout intérêt à sur évaluer
sa valeur donc à maximiser son résultat plutôt que
l'inverse.
C'est ce qu'a fait la société Rhône
Poulenc quand elle a filialisé sa branche chimie qui devient Rhodia. Les
dirigeants n'ont pas provisionné de façon suffisante un certain
nombre de passifs, notamment des sites industriels à dépolluer,
ainsi que les retraites de certains salariés afin de sur évaluer
la valeur nominal de l'entreprise.
II. Analyse financière
1. Analyse du risque de l'activité
L'activité étant l'origine de la création
de valeur dans l'entreprise, elle se doit d'être rentable... Le
résultat d'exploitation et la trésorerie doivent être les
deux paramètres privilégiés du crédit manager.
1.1. Solde Intermédiaire de
Gestion (SIG) :
Cet outil qui permet de distinguer la rentabilité
générée directement à partir de l'activité
(REX), de la rentabilité dégagée grâce aux produits
financiers (RCAI, RE). Les deux types de rentabilité sont
indispensables, mais tout d'abord on vérifie que l'entreprise
gère correctement son activité et dans un deuxième temps
on prend en compte les effets de la politique de financement et
d'investissement. J'insiste sur cette différence car certaines
entreprises dégagent des bénéfices grâce à
des cessions d'actifs et non pas directement via leur activité, ce qui
est signe de vulnérabilité.
J'ai détaillé la structure complète du
SIG en annexe°8, et j'ai sélectionné un certain nombre des
postes du SIG que doit utiliser le crédit manager afin de
détecter le risque de son client.
1.1.1. Le chiffre d'affaires
On a déjà calculé le taux de croissance,
maintenant on peut comparer l'entreprise sur son marché afin de savoir
si elle a une position de leader ou si c'est une petite structure.
Source : COFACE (2007)
|
Secteur d'activité
|
CA Moyen
|
Agriculture
|
2,95 MEUR
|
Agro-Alimentaire
|
5,43 MEUR
|
Automobiles/ aéronautique et autres
|
9,17 MEUR
|
Banques assurance
|
2,94 MEUR
|
Bâtiments et travaux publics
|
2,07 MEUR
|
Biens de consommation
|
1,70 MEUR
|
Bois papier , carton
|
4,06 MEUR
|
Chimie pharmacie plastiques
|
16,62 MEUR
|
Distribution généraliste
|
9,15 MEUR
|
Edition imprimerie et reproduction
|
2,67 MEUR
|
Electrique électronique informatique
|
9,60 MEUR
|
Energie - services collectifs
|
27,39 MEUR
|
Equipement du foyer
|
3,33 MEUR
|
Machines - outils équipements
|
5,37 MEUR
|
Métallurgie et travail des métaux
|
5,98 MEUR
|
Services aux entreprises
|
2,10 MEUR
|
Services aux particuliers
|
0,93 MEUR
|
Technologie de l'information
|
6,34 MEUR
|
Textile habillement cuir
|
2,31 MEUR
|
Transports et logistique
|
5,86 MEUR
|
1.1.2. Analyse de la valeur
ajoutée (VA)
C'est la richesse créée et constituée par
le travail du personnel et par l'entreprise elle-même.
- Taux de la VA
VA / CA HT
Ici on voit si l'entreprise fait appel à de la
sous-traitance, ou si c'est elle qui participe entièrement à
l'oeuvre de production. Plus le ratio est élevé, plus
l'entreprise produit elle-même. Dans le cadre d'une PME c'est
intéressant de voir le niveau de dépendance des sous-traitants.
Un taux faible sera caractéristique des activités commerciale de
négoce.
Source: COFACE (2007)
|
Secteur d'activité
|
Taux VA 2007
|
Agriculture
|
37,59%
|
Agro-Alimentaire
|
31,99%
|
Automobiles/ aéronautique et autres
|
31,72%
|
Banques assurance
|
66,19%
|
Bâtiments et travaux publics
|
48,27%
|
Biens de consommation
|
33,06%
|
Bois papier, carton
|
44,73%
|
Chimie pharmacie plastiques
|
30,60%
|
Distribution généraliste
|
25,96%
|
Edition imprimerie et reproduction
|
44,70%
|
Electrique électronique informatique
|
40,59%
|
Energie - services collectifs
|
34,34%
|
Equipement du foyer
|
31,99%
|
Machines - outils équipements
|
35,07%
|
Métallurgie et travail des métaux
|
48,17%
|
Services aux entreprises
|
61,58%
|
Services aux particuliers
|
51,59%
|
Technologie de l'information
|
55,18%
|
Textile habillement cuir
|
31,86%
|
Transports et logistique
|
45,83%
|
1.1.3. Analyse de l'Excédent Brut
d'Exploitation (EBE)
L'excédent brut d'exploitation est la part de la valeur
ajoutée qui revient à l'entreprise et aux actionnaires. Il
indique le flux potentiel de trésorerie généré par
l'exploitation, indépendamment de la politique d'investissement et du
mode de financement qu'utilise l'entreprise. C'est un indicateur important qui
permet de comparer les performances de plusieurs entreprises d'un même
secteur sans tenir compte de leur politique d'investissement et de financement.
Plus il est élevé, plus l'entreprise est performante dans son
secteur. Si l'EBE est négatif cela est dû à une
insuffisance d'exploitation, c'est le signe d'une très mauvaise
santé de l'entreprise. Il faut vérifier si elle n'est pas
positionnée sur un produit en phase de maturité.
- Poids des emprunts sur l'excédent brut
d'exploitation :
Charges d'intérêts /EBE
Plus le ration s'approche de 1 plus l'EBE est consacré
au remboursement des charges d'intérêts. Cet indicateur permet de
mesurer le coût du financement externe dans le résultat issu de la
production (REX). Le crédit manager peut mesurer si la
rentabilité de l'entreprise permet de financer les frais financiers
engendré par les emprunts, une entreprise qui a trop de charges
d'intérêts par rapport à son activité est en risque
de défaillance.
Intérêt pour détecter le risque
Vérifier que l'activité génère de
la trésorerie et que cette rentabilité n'est pas destinée
au simple remboursement des charges financières.
1.1.4. Analyse des Résultats
Le SIG permet de mettre en exergue les différents
résultats, celui qui est le plus important est le résultat
d'exploitation.
- Exploitation (REX)
Dans ce cas de figure, on mesure le résultat
directement issu de l'activité de l'entreprise, on cherche à voir
si l'exploitation est viable. On mesure l'efficience de l'appareil productif
(puissance de la combinaison du capital et du travail).
Elément clé pour détecter le risque
Une entreprise dont l'activité n'est pas rentable a une
grande probabilité de défaillance à court terme.
- Résultat Courant Avant Impôt
On obtient le RCAI en majorant le résultat
d'exploitation des produits financiers et en le diminuant des charges
financières, ce qui permet d'étudier l'incidence de la politique
financière de l'entreprise.
- Résultats exceptionnels
Il faut vérifier que le résultat net, n'est pas
obtenu grâce à un produit exceptionnel.
On peut voir également la politique d'investissement de
l'entreprise si les cessions des immobilisations sont significatives. On
regarde la gestion des immobilisations.
Elément clé pour détecter le risque
On vérifier que les bénéfices ne sont pas
eux aussi exceptionnels ...
2. Etudes des ressources et des besoins de
l'entreprise : approche fonctionnelle
Si les ressources dont dispose l'entreprise, ne permettent pas
de financer les besoins générés par l'exploitation, elle
aura un manque de disponibilité. Cette situation est une des principales
causes des cessations de paiement. Ainsi, le crédit manger doit
s'assurer que cet équilibre existe et s'il y a un manque de
trésorerie il faut l'estimer.
2.1. Bilan fonctionnel
L'analyse fonctionnelle du bilan permet de vérifier que
les emplois sont financés par les ressources stables. Cette approche est
intéressante pour comprendre les trois principales fonctions que sont
l'exploitation, le financement et l'investissement.
Actif
|
Passif
|
|
BRUT
|
DAAP
|
NET
|
|
EMPLOIS STABLES
Actifs immobilisés retraités
|
|
|
|
RESSOURCES STABLES
Capitaux propres
Dettes à long terme
Amortissements et provisions
|
EMPLOIS TRANSITOIRES
Actifs d'exploitation
Actifs hors exploitation
Trésorerie active
|
|
|
|
RESSOURCES TRANSITOIRES
Dettes d'exploitation
Trésorerie passive
|
C'est à partir de ce bilan que le crédit manager
doit évaluer les besoins et les ressources :
2.2. Pour les besoins en fonds de roulement
(BFR)
L'activité de l'entreprise engendre des besoins de
financement (stock, créances...) et des ressources de financement (dette
fournisseurs, impôts et taxes...). Le solde entre les besoins et les
ressources représente le besoin en fonds de roulement.
Ce besoin peut être traité
différemment :
- BFR d'exploitation (BFRE)
- BFR hors exploitation (BFRHE)
BFR GLOBAL = BFRE + BFRHE
L'intérêt de scinder le BFR en exploitation et
hors exploitation est d'isoler les éléments qui ne sont pas
récurrents (non reproductibles), comme par exemple une dette sur
immobilisation, et donc n'ayant pas besoin d'un financement stable.
Etude du BFR exploitation
BFRE = Emplois d'exploitation - Ressources d'exploitation
Emplois d'exploitation
|
Ressources d'exploitation
|
Stocks et encours
Avances et acomptes versés sur commandes
Créances d'exploitation :
3.2 Clients et comptes rattachés
3.3 Autres créances
3.4 Charges constatées d'avance
|
Avances et acomptes reçus sur commandes
Dettes d'exploitation
3.5 Dettes fournisseurs et comptes rattachés
3.6 Dettes fiscales et sociales
3.7 Autres dettes
3.8 Produits constatés d'avance
|
Etude du BFR Hors-Exploitation
BFRHE = Emplois hors exploitation - Ressources hors
exploitation
Emplois hors exploitation
|
Ressources hors exploitation
|
- Créances hors exploitation (valeurs brutes) :
- Impôts sur les bénéfices
- Autres créances ne concernant pas le cycle
- d'exploitation
- Charges constatées d'avance hors
exploitation
- Valeurs mobilières de placement
|
- Dettes hors exploitation
- Dettes sur immobilisations
- Dettes fiscales (impôts sur les
bénéfices)
- Autres dettes diverses
- Produits constatés d'avance (si hors
exploitation)
|
Risque lié aux besoins d'exploitation
Afin de détecter le risque lié au BFR il faut
étudier les variations des besoins dans le temps
Si il y a une très forte augmentation des besoins, il
faut comprendre pourquoi. Les risques peuvent se trouver dans les postes
suivants :
- Dettes fournisseurs : les fournisseurs veulent se
désengager, ils réduisent les délais de paiement, il y a
des retards de paiement qui apparaissent...
- Clients : si le poste client s'alourdit trop fortement
on peut supposer qu'il y a des créances douteuses. En effet, si les
clients retardent les règlements, ou si ils tentent de repousser
systématiquement les conditions de paiement c'est peut être qu'ils
sont insolvables...
- Une forte hausse des charges constatés d'avances
correspond à un transfert d'une période à l'autre d'une
partie des charges qui n'ont pas été consommées ou
comptabilisé d'avance
- Les stocks : ils varient selon le secteur
d'activité, par exemple un restaurant qui a des stocks croissants c'est
mauvais signe, par contre un vignoble c'est caractéristique d'une cave
conséquente. Il faut rapprocher le poste au secteur d'activité.
2.3. Pour le Fond de roulement
(FRNG)
C'est grâce au fonds de roulement que l'entreprise
couvre son cycle d'investissement (ses ressources stables), et une partie de
son cycle d'exploitation (son BFR). Sans fonds de roulement l'entreprise n'a
pas de trésorerie, elle n'est donc pas en mesure de faire face à
ses obligations court terme, elle doit utiliser le découvert bancaire =
risque de liquidité.
FRNG = Ressources stables - Emplois stables
Ce montant doit financer l'intégralité des
emplois stables et si il est suffisamment conséquent il permet de
couvrir une partie (la plus grande possible) le BFR. Cette situation permettra
de dégager une trésorerie positive (à vérifier dans
le cadre d'une analyse de gestion de risque)
ð Liquidité générale
Ratio de fonds de roulement = Actif circulant / Dettes à
court terme
En pratique, on considère qu'une valeur de 2 pour ce
ratio est raisonnable, en tous les cas il doit être supérieur
à 1. Plus le ratio est élevé, plus la marge de
sécurité est grande ce qui permettra de couvrir une forte
augmentation des besoins court terme.
Ce ratio est très utilisé en analyse
financière, mais il a certaines limites :
- Il montre un équilibre financier à un instant
t, lors de la clôture du bilan. Or souvent les entreprises
« maquillent » leurs bilans en fin d'exercice, donc ce
ratio peut être biaisé.
- Les stocks et les encours ont un degré de
liquidité variable selon la nature des produits, l'actif circulant peut
être alors surévalué à cause des stocks.
- Ce ratio n'inclut pas les lignes de crédit
accordées par les établissements financiers ou les fournisseurs.
Or se sont des possibilités de crédit qui alimentent la
liquidité.
Mais pour contourner les limites de ce ratio on peut calculer
la liquidité réduite, que nous traiterons plus loin lorsque je
développerai l'étude de la liquidité (page 52).
2.4. Analyse de la
trésorerie
La trésorerie joue un rôle
prépondérant pour l'entreprise puisqu'elle lui permet de financer
son activité et d'assurer sa pérennité. C'est un
indicateur clé de solvabilité et de flexibilité
financière, notamment avec le dispositif de Bâle 2 qui engendrera
une limitation des concours bancaires. Les assureurs crédits sont
très attentifs à l'excédent trésorerie d'une
entreprise, car sans disponibilités le risque d'impayé est
élevé, et l'assureur devra les prendre en charge.
La trésorerie correspond grossièrement au solde
bancaire de l'entreprise. Lorsqu'elle est positive l'entreprise dispose de
disponibilités, lorsqu'elle est négative elle
bénéficie de concours bancaires si la banque le lui autorise.
- Elle se calcule de trois manières
différentes :
Trésorerie = Valeur Mobilière de Placement +
Disponibilités - concours bancaires
Trésorerie = Trésorerie active -
Trésorerie passive
Trésorerie = Fonds de roulement net global - Besoin en
Fonds de Roulement Global
Risque lié au manque de trésorerie
Le manque ou l'absence de disponibilité est le premier
facteur de retard de paiement ou d'impayé, il est donc indispensable de
vérifier cet indicateur dans le cadre d'une gestion de risque.
3. Autre approche de l'équilibre des besoins
et des ressources
Une autre approche existe pour calculer le BFR et le FRNG, il
est utilisé par certain crédit manger, notamment dans le domaine
bancaire.
3.1. Le Bilan financier
Pour analyser le risque de défaillance d'une
entreprise, il convient de retraiter le bilan en bilan financier. Ce type de
retraitement permet de savoir la valeur réelle ou la valeur liquidative
d'une entreprise. La notion de « réelle » est
importante, car tous les postes seront pris en valeur nette. En effet le bilan
comptable nous apporte une valeur économique de l'entreprise alors que
le bilan financier nous apporte une valeur en cas de revente subite.
Le bilan financier consiste à retraiter les postes de
manière binaire, soit les postes sont à échéance
à plus d'un an et ils passent dans les emplois et les ressources
stables, soit ils sont inférieurs à moins d'un an et ils sont
affectés aux emplois et ressources circulantes.
Actif
|
Passif
|
|
Brut
|
Amortissement - provision
|
NET
|
|
Immobilisations
Stocks
Créances
|
|
|
|
Capitaux propres Provisions pour risques et charges
Autres dettes
|
Immobilisations financières
Stocks
Créances
Disponibilités
|
|
|
|
Dettes (- 1an)
....
|
+ 1 an
- 1 an
A la suite du bilan financier on calculera les mêmes
indicateurs que ceux calculés à partir du bilan
fonctionnel :
FR permanent = Capitaux permanents - Actifs
Immobilisés
BFR Global = (Stock + réalisables) - Dettes à
court terme
Trésorerie = FR permanent - BFR Global
Dans une entreprise un crédit manager utilise davantage
l'analyse fonctionnelle, car elle permet de comprendre le fonctionnement et les
besoins de l'entreprise ; dans une institution bancaire c'est le bilan
financier qui est plus le utilisé car il permet d'évaluer la
valeur liquidative de l'entreprise, mais l'objectif est identique.
4. Risque lié à une structure
déséquilibrée
Quelque soit l'approche, l'intérêt de calculer
les besoins et les ressources d'une entreprise est de voir si la structure est
équilibrée, c'est-à-dire si il n'y a pas un manque de
trésorerie.
Quand la trésorerie devient négative,
l'entreprise peut avoir recourt au découvert bancaire ou à
l'escompte, mais cela traduit en principe :
- Une insuffisance des ressources stables par rapport au
BFR
- Le BFRE qui augmente plus vite que le FRNG
- L'entreprise dans sa politique de financement
privilégie l'autofinancement par rapport à l'emprunt. Les
emprunts pourraient compléter la structure du FRNG, mais ce point reste
à vérifier notamment par une analyse de l'endettement. Car il se
peut qu'une entreprise ne puisse plus faire appel à l'emprunt pour
consolider sa structure, car les banques ne souhaitent plus s'engager.
En théorie le FRNG doit financer au moins 50% du
BFR :
FRNG / BFR
Ce ratio doit être supérieur à 0,50
Voici les différentes situations auxquelles un
crédit manager peut être confronté :
- Situation optimale :
Les ressources permanentes permettent à elles seules de
dégager assez de trésorerie afin de couvrir tous les besoins
(stocks, créances...). Ces situations sont caractéristiques du
secteur de la grande distribution, qui ont des délais fournisseurs
très longs, des paiements comptants, et des besoins d'exploitation
relativement faibles.
- Structure stable :
Le fonds de roulement généré par
l'importance des capitaux propres couvre largement les cycles d'exploitation,
on a même un excédent de trésorerie.
- Forte croissance :
Une croissance de l'activité engendre une augmentation
des besoins, et dans l'attente d'un résultat plus important ou d'une
augmentation du capital, la trésorerie est négative. Bien souvent
ce besoin de liquidité est assuré par le concours bancaire si
l'entreprise peut l'utiliser. Ainsi l'entreprise se finance à la fois
grâce à ses propres ressources et grâce aux banques.
- Situation risquée :
Dans cette situation l'entreprise doit réagir, elle n'a
plus de liquidité pour assurer son exploitation, elle doit refinancer le
FRNG pour rétablir un équilibre. Se sont les concours bancaires
qui couvrent une partie des actifs circulants.
Si les banques stoppent l'accès au découvert, la
situation est très risquée, notamment pour les fournisseurs qui
verront le paiement des créances retardé.
- Situation d'insolvabilité :
Dans ce type de structure la situation devient très
risquée. Une restructuration s'impose rapidement. Une partie des
immobilisations est financée grâce à des ressources
bancaires, ce qui est source de grande vulnérabilité si la banque
décide de se désengager.
5. Analyse du risque lié à la politique
d'investissement, de financement
Il se peut que l'entreprise est une activité rentable,
mais que la politique de financement ou d'investissement vienne dégrader
le résultat.
5.1. Analyse de la liquidité
Comme la notion de liquidité est primordiale dans la
détection du risque de contrepartie, je souhaite accentuer l'analyse des
disponibilités ; car rappelons qu'un manque de liquidité
peut générer du risque pour différents acteurs :
- l'entreprise elle-même : elle peut limiter sa
croissance et dégrader sa rentabilité. En effet, l'entreprise ne
peut plus acheter ses matières premières en grande
quantité et donc de bénéficier de prix intéressants
(grâce à un escompte)...
- les créanciers : cela peut entraîner des
retards de paiement, des pertes partielles de créance = risque de
contrepartie
- les clients : les conditions de crédit peuvent
être modifiées. D'ailleurs lorsqu'un fournisseur change ses
conditions standards de paiement cela peut bouleverser la liquidité de
certaines entreprises. En effet une entreprise qui a peu de trésorerie
mais qui joue sur des délais fournisseurs très longs, peut
devenir risquée si cet équilibre est rompu = risque
d'augmentation du BFR et d'une baisse de trésorerie.
Précédemment j'ai développé les
limites du ratio de liquidité générale, ainsi je propose
le ratio de liquidité réduite qui est plus
révélateur :
Ratio de liquidité réduite
(Actif circulant - Stock) / Dettes court terme
Dans ce ratio les stocks sont retranchés à
l'actif circulant, car les stocks ne sont pas de la trésorerie
immédiatement disponible, ils doivent être vendus (en tenant
compte du délai de règlement des clients).
Capacité de remboursement des dettes court
terme
EBE / Dettes à court terme
On mesure combien de fois les dettes à court terme sont
couvertes par les flux générés de l'exploitation.
Risque lié à une incapacité de
remboursement
Le crédit manger s'assure que les créances court
terme pourront être payées
Poids de l'endettement sur la CAF
Emprunts courts termes / CAF
Les emprunts ne doivent jamais excéder 4 à 5
années de la CAF.
Risque lié à un endettement court terme
Un endettement à court terme élevé est
très risqué si l'environnement et les contrats changent. Par
exemple :
- les crédits fournisseurs peuvent diminuer leurs
délais de paiement rapidement => risque de crédit
- les crédits des banques ne sont pas
définitifs, ils peuvent être réduits en cas d'encadrement
de crédit ou si l'entreprise devient trop risquée => manque de
trésorerie, risque de contrepartie.
5.2. Capacité d'Autofinancement
(CAF)
Quel est le flux de trésorerie qui reste à
l'entreprise après son exploitation ?
Outil clé pour le crédit manageur
Le calcul de la CAF vient compléter l'analyse de
liquidité.
Au cours de son activité l'entreprise a
différents flux de trésorerie, ceux d'une part qu'elle
décaisse afin de financer ses charges et ceux d'autre part qu'elle
encaisse grâce au produit de ses ventes. Le solde de ces mouvements
représente la trésorerie générée par
l'entreprise à la suite de son exercice, en outre c'est ce qu'on appelle
sa capacité d'autofinancement :
Produits encaissables - Charges décaissables
Il y a deux manières différentes pour la
calculer :
Par la méthode soustractive :
Dans cette approche on part de l'EBE et on retranche les
différentes charges et on ajoute les produits, ce qui nous donne au
final le cash-flow. Je préfère la méthode
soustractive car on voit bien l'incidence de la politique d'exploitation
et de financement.
EBE
+ Transfert de charges d'exploitation
Exploitation
+ Autres produits d'exploitation
- Autres charges d'exploitation
- /+ Quote- part des résultats sur opérations
faites en commun
+ Produits financiers
Investissement
Financement
+ Produits exceptionnels sur opération de gestion
- Charges financières (=intérêts, charges
assimilées, différence
Négative de change)
- Charges exceptionnelles sur opérations de gestion
- Participations des salariés
- Impôt sur les bénéfices
Plus la CAF est grande, plus l'entreprise est en mesure de
faire face à ses besoins de financement.
Calcul de la CAF par la méthode additive
Son objectif est identique à la méthode
soustractive mis à part que le point de départ pour calculer le
cash-flow, est le résultat net de l'exercice.
Risque lié à un manque de capacité
d'autofinancement
Si l'entreprise n'a pas un flux de trésorerie suffisant
pour couvrir les besoins de son activité elle devra automatiquement
faire appel à d'autres modalités de financement. Il faut regarder
lesquelles sont privilégiées, est-ce les emprunts long terme ou
le découvert bancaire, ou encore les fournisseurs...
Une entreprise peut tenter d'allonger ses délais de
paiement fournisseurs si elle a un manque de financement ; alors le risque
repose en totalité sur les fournisseurs.
5.3. Analyse de l'endettement
L'endettement pèse sur la rentabilité de
l'entreprise donc a priori sur sa capacité à être solvable.
Il convient donc au crédit manager de s'assurer que l'entreprise n'est
pas asphyxiée par ces emprunts.
Taux d'endettement long terme
La mesure du taux d'endettement à long terme traduit le
degré de dépendance de l'entreprise vis-à-vis de ses
créanciers.
Dettes à long et moyen terme / Capitaux propres
Plus ce taux est élevé plus le risque est grand.
Ce ratio varie selon les secteurs, mais on peut considérer que la norme
est inférieur à 0, 50. S'il est supérieur à 1 on
considère que l'entreprise n'a plus de marge de manoeuvre en termes de
financement externe.
Capacité de remboursement
Ici on calcul le nombre d'année nécessaire pour
rembourser la totalité des capitaux empruntés, en supposant que
la CAF soit totalement dédiée au remboursement des dettes (ce qui
n'est pas réel).
Capitaux empruntés à long terme / Capacité
d'autofinancement
Capacité
d'endettement (indépendance financière)
En cas de nécessité l'entreprise peut-elle
solliciter les banques ?
Capacité d'endettement = Capitaux propres / Capitaux
permanents19(*)
Ce ratio doit être supérieur ou égale
à 1 pour avoir une capacité d'endettement correct, si le ratio
est inférieur ou égal à 0,50 cela signifie que les
possibilités d'endettement sont très faibles.
Risque lié à un manque d'indépendance
financière
- Dans le cas de figure où une entreprise dépend
de ses créanciers, si un jour l'un d'eux décide de se
désengager (réduction d'une ligne d'encours, d'une ligne de
concours bancaires...) elle aura à terme des problèmes de
financement et à court terme une importante dégradation de sa
trésorerie.
- Une entreprise qui n'a pas de trésorerie qui ne peut
pas faire appel aux banques est risqué
Variation des frais financiers
D'une année sur l'autre les frais financiers peuvent
varier selon le niveau d'endettement de l'entreprise et selon le type des
emprunts. En effet, une entreprise qui privilégie les concours bancaires
aura des frais financiers beaucoup plus important qu'une entreprise qui a
négocié ses emprunts à long terme.
Les frais financiers peuvent également croître
subitement si l'entreprise à d'important retard auprès de ses
fournisseurs et que ces derniers lui facture des pénalités de
retard.
Outil clé pour le crédit manager
Ainsi on peut contrôler si le niveau d'engagement des
banques. Si les frais financiers baissent brutalement, c'est que les
instituions financières ne souhaitent plus s'engager dans cette
société.
Les comptes courants d'associés
Ces comptes peuvent être un indicateur de
vulnérabilité si ils augmentent trop fortement :
- l'entreprise ne peut plus emprunter auprès de sa
banque
- c'est un moyen de continuer à distribuer des
dividendes malgré que le résultat soit déficitaire (car
les comptes sont rémunérés)
Les concours bancaires
Est-ce que l'entreprise fait appel aux concours bancaires ou
non ? Si oui dans quelle proportion, il faut savoir si c'est sont
principal financement ou si c'est juste pour palier à des manques de
trésorerie temporaire.
5.4. Analyse de la
rentabilité
D'un premier abord la croissance est signe de
développement, mais elle peut ne pas être rentable, c'est dans ce
cas que le risque d'insolvabilité est majeur. En effet, la croissance
est le processus d'accroissement de la taille de l'entreprise (augmentation CA
HT, niveau des stocks...), mais elle n'est pas toujours signe de
rentabilité.
La croissance ne suffit pas, faut-il encore que
l'activité permette à l'entreprise de dégager des profits.
Souvent une croissance trop rapide peut entrainer un manque de
rentabilité, à cause des dépenses qui croient plus vite
que l'encaissement des ventes.
Ratio de profitabilité générale
(rentabilité nette)
Résultat net / CA HT
De plus on peut comparer la rentabilité de l'entreprise
avec les tendances par secteurs
Source : Coface (2007)
|
Secteur d'activité
|
Résultat net / CA
|
Secteur
|
|
Agriculture
|
3,75%
|
Agro- Alimentaire
|
2,71%
|
Automobiles/ aéronautique et autres
|
2,75%
|
Banques assurance
|
15,72%
|
Bâtiments et travaux publics
|
5,96%
|
Biens de consommation
|
3,20%
|
Bois papier , carton
|
4,90%
|
Chimie pharmacie plastiques
|
3,61%
|
Distribution généraliste
|
2,83%
|
Edition imprimerie et reproduction
|
3,04%
|
Electrique électronique informatique
|
4,15%
|
Energie - services collectifs
|
5,05%
|
Equipement du foyer
|
2,20%
|
Machines - outils équipements
|
4,15%
|
Métallurgie et travail des métaux
|
4,32%
|
Services aux entreprises
|
10,09%
|
Services aux particuliers
|
3,50%
|
Technologie de l'information
|
6,00%
|
Textile habillement cuir
|
2,36%
|
Transports et logistique
|
3,95%
|
Taux de marge commerciale
C'est l'aptitude d'une entreprise à réaliser un
bénéfice et à résister à la concurrence
Taux de marge = (Marge commerciale / Chiffre d'affaires HT) *
100
Exemple : 100 / 1000 = 0,1. Quand l'entreprise vend 1000
€, elle gagne 10 % donc 100€
Outil clé pour le crédit manager
Le taux de marge permet de juger l'efficacité de la
politique commerciale, une entreprise ne peut pas être rentable si elle
n'a pas une marge commerciale suffisante pour couvrir
l'intégralité de ses charges (mis à part l'achat des
marchandises).
Il faut comparer le taux de marge par rapport aux normes du
secteur d'activité :
Source Insee 2006
|
Secteur d'activité
|
Taux marge
|
Alimentation générale, petite surface et
supérette (y c. produits surgelés)
|
29,5
|
Alimentation générale de GMS
|
14,3
|
Grands magasins et autres magasins non alimentaires non
spécialisés
|
36,3
|
Commerce de détail alimentaire en magasin
spécialisé (y c. tabac)
|
34,7
|
Produits pharmaceutiques et articles médicaux
|
28,6
|
Habillement et chaussures
|
47,1
|
Autres équipements de la personne (hors habillement et
chaussures)
|
49,8
|
Culture, loisirs, sport
|
32,2
|
Equipement du foyer
|
35,0
|
Aménagement de l'habitat
|
38,6
|
Commerce de détail de produits non alimentaires
|
32,2
|
Vente par correspondance et à distance
|
45,7
|
Vente par correspondance
|
50,3
|
Commerce de détail
|
27,5
|
Commerce de véhicules automobiles
|
11,1
|
Entretien et réparation de véhicules autos
|
18,7
|
Commerce (de gros et de détail) d'équipements
automobiles
|
27,9
|
Commerce et réparation de motocycles
|
19,2
|
Commerce de carburants
|
18,3
|
Commerce e t réparation automobile
|
13,7
|
Taux de marge brute d'exploitation
Marge brute d'autofinancement = (EBE / CA HT)
C'est la trésorerie que l'entreprise
génère à partir de son activité industrielle et
commerciale. Cette marge doit être d'autant plus élevée si
l'entreprise appartient à un secteur qui requiert des équipements
demandant des investissements lourds. Si ce ratio tend à diminuer cela
signifie généralement que la rentabilité est moins grande,
et si la baisse est importante, la situation financière se
dégradera.
Pour avoir une vision plus précise de la situation on
peut comparer le résultat par rapport aux normes du secteur.
Source : COFACE (2007)
|
Secteur d'activité
|
Performance économique
|
Agriculture
|
10,26%
|
Agro- Alimentaire
|
5,74%
|
Automobiles/ aéronautique
|
5,98%
|
Banques assurance
|
18,57%
|
Bâtiments et travaux publics
|
13,04%
|
Biens de consommation
|
6,51%
|
Bois papier , carton
|
9,60%
|
Chimie pharmacie plastiques
|
6,71%
|
Distribution généraliste
|
5,27%
|
Edition, imprimerie, reproduction
|
8,02%
|
Electrique électronique informatique
|
7,19%
|
Energie - services collectifs
|
10,79%
|
Equipement du foyer
|
4,44%
|
Machines - outils équipements
|
6,86%
|
Métallurgie et travail des métaux
|
8,26%
|
Services aux entreprises
|
13,15%
|
Services aux particuliers
|
9,34%
|
Technologie de l'information
|
11,87%
|
Textile habillement cuir
|
4,72%
|
Transports et logistique
|
8,28%
|
Taux de croissance des capitaux propres
Taux de croissance des capitaux propres =
Bénéfices mis en réserves / Capitaux propres
La croissance des capitaux propres dans le temps est
indispensable si l'entreprise veut se développer de manière
équilibrée et soutenir une croissance forte...
Ce ratio indique les possibilités de croissance des
bénéfices, sans qu'il soit nécessaire de recourir au
financement externe.
Intérêts de vérifier la croissance des
capitaux propres pour le crédit manager
Si l'entreprise a une forte croissance sur plusieurs
années, il faut vérifier que les capitaux propres croient assez
pour soutenir l'activité, sinon à terme il y aura des
problèmes de trésorerie.
La performance financière
On mesure la rentabilité dégagée par
rapport au chiffre d'affaires réalisé. Plus ce ratio est
élevé plus la rentabilité de l'entreprise est importante.
RCAI / CA
Il est intéressant de comparer cet indicateur aux
moyennes des secteurs d'activités.
Source COFACE (2007)
|
Secteur d'activité
|
Résultat courant / CA
|
Agriculture
|
3,28%
|
Agro-Alimentaire
|
2,98%
|
Automobiles/ aéronautique et autres
|
3,03%
|
Banques assurance
|
19,43%
|
Bâtiments et travaux publics
|
7,20%
|
Biens de consommation
|
3,55%
|
Bois papier, carton
|
5,70%
|
Chimie pharmacie plastiques
|
4,38%
|
Distribution généraliste
|
3,19%
|
Edition imprimerie et reproduction
|
3,64%
|
Electrique électronique informatique
|
5,15%
|
Energie - services collectifs
|
6,11%
|
Equipement du foyer
|
2,35%
|
Machines - outils équipements
|
5,25%
|
Métallurgie et travail des métaux
|
5,40%
|
Services aux entreprises
|
12,11%
|
Services aux particuliers
|
3,77%
|
Technologie de l'information
|
7,03%
|
Textile habillement cuir
|
2,52%
|
Transports et logistique
|
3,96%
|
6. La prévision des difficultés des
entreprises par le scoring
Il existe de nombreuses méthodes de Scoring, leurs buts
est de déterminer des tendances de risque. Les fonctions de la banque de
France et de Holder, Loeb et Portier sont difficiles à mettre en
application dans les entreprises, car elles demandent des informations souvent
difficiles à trouver. Ainsi je propose la méthode des scores de
l'AFDCC qui évitent ces contraintes puisqu'elle se base sur les 4
premières pages de la liasse fiscale.
Le scoring AFDCC prévoit la probabilité de
risque de défaillance dans les 2 années suivant l'étude.
Le taux de risque est déterminé par la fonction
suivante :
Bornes score AFDCC : Constante + ? (Coefficient*Ratio
Borné)
|
Ratios
|
Coefficients
|
Borne inférieure
|
Borne supérieur
|
|
Constante
|
0,57
|
-
|
-
|
R1
|
Frais financiers / EBE
|
- 0,0635
|
0
|
100
|
R2
|
(Créances + Disponibilité)/EBE
|
0,0183
|
0
|
200
|
R3
|
Capitaux Permanents/Passifs
|
0,0471
|
- 25
|
100
|
R4
|
VA / CA
|
- 0,0246
|
0
|
100
|
R5
|
Trésorerie/CA
|
0,0115
|
- 100
|
100
|
R6
|
Fonds de Roulement / CA
|
- 0,0096
|
- 100
|
150
|
Les ratios sont des calculs financiers, lorsque leurs
résultats dépassent la limite (borne inférieure ou
supérieure), c'est la valeur des bornes qui est utilisée. Un
exemple est présenté en annexe afin de mieux expliciter le
processus.
Niveau de risque d'insolvabilité :
Bornes score AFDCC
|
Probabilité de défaillances
associées (%)
|
Niveau de risque
|
S < - 4,01
|
12.70
|
Risque très élevé
|
- 4.01< S < -2.57
|
6
|
Risque élevé
|
- 2.57 < S < - 1.00
|
4.96
|
Risque moyen élevé
|
- 1< S < 0.28
|
3.29
|
Risque moyen
|
0.28 < S < 1.26
|
2.15
|
Risque moyen faible
|
1.26 < S < 2.10
|
1.57
|
Risque faible
|
2.10 < S < 2.86
|
1.06
|
Risque très faible
|
2.86 < S < 3.68
|
0.64
|
Risque très très faible
|
3.68 < S < 4.83
|
0.38
|
Risque presque nul
|
S > 4.83
|
0.42
|
Risque nul
|
Outils clé pour le crédit manager
La fonction score de l'AFDCC convient totalement aux
problématiques des crédits manager comme elle a été
inventé par des crédits manager.
7. Outils financiers proposés par l'union
européenne
Il existe beaucoup d'autres ratios que l'Union
Européenne préconise. Elle segmente l'analyse financière
en 6 parties qui sont approximativement les mêmes que celles
développée ci-dessus mais avec des ratios
différents :
- Coût, Revenu, Rentabilité,
- Besoin en Fonds de Roulement,
- Produits financiers et Charges financières,
- Structure de l'actif,
- Structure du passif.
Tous les ratios sont précisés en annexe
n°9, l'union Européenne suggère également de les
comparer à des références sectorielles afin d'avoir une
vision globale.
Conclusion partielle : Deuxième
partie
Avant de vouloir gérer un risque éventuel, il
convient à l'entreprise de savoir si elle encourt ou non du risque. Il
se peut qu'une entreprise ait une majorité de clients publics, dans ce
cas son risque est nul et elle n'a pas besoin de mettre en place du
crédit management. En revanche pour les autres, il faut qu'elles
apprennent à détecter leurs risques et pour ce faire certains
outils financiers permettent de déterminer la situation
financière de leurs clients. L'analyse financière étant un
domaine très large avec des outils très variés, j'ai
sélectionné ceux qui me paraissaient le plus pertinent :
- Trésorerie
- Profitabilité générale
- Indépendance financière
- Liquidité réduite
- Délai de paiement client et fournisseur
- Taux de croissance
Pour la plus part des ratios il existe des normes
financières, mais je préconise de comparer ces ratios aux
tendances sectorielles (si possible) car les normes sont statiques, elles
n'évoluent pas en fonction de la conjoncture économique.
Le principal objectif à travers cette analyse est de
détecter si oui ou non l'entreprise et risquée et si elle l'est,
de mesurer le niveau du risque. Cela permettra aux crédits managers de
mettre en place des solutions pour tenter de minimiser ce risque. En revanche
cette évaluation du risque doit être annuelle et les
crédits managers doivent surveiller l'évolution de leurs
clients.
Dans la dernière partie je présenterai des
outils et des moyens qui permettent de gérer le risque en interne.
Ceux-ci sont souvent simples à mettre en place mais de nombreuses
entreprises négligent cet aspect car elles savent que de toute
manière elles seront indemnisées en cas de sinistre par les
assureurs crédits. Ainsi elles se déchargent de leurs
responsabilités, mais avec le durcissement du cadre règlementaire
les dirigeants prennent conscience de l'intérêt du crédit
management.
Chapitre Troisième :
Le crédit management
pour diminuer
le risque client
Le risque d'impayé étant de plus en plus courant
et le cadre réglementaire étant de plus en plus contraignant
oblige les dirigeants à réduire leurs risques. C'est pour cela
que la troisième partie de ce mémoire développe des
options qui permettent une réduction des encours et des risques clients.
I. Gestion du risque client via des méthodes
internes
1. Les outils du crédit
manager
1. Scoring
Le fichier d'entreprise est un outil indispensable pour tous
les services de l'entreprise, mais particulièrement pour le
crédit management, il permet de savoir avec qui on travaille (client,
fournisseurs...). L'archive de certaines informations est indispensable, elle
permet de garder un historique du client. La fiche client est constituée
d'une part de l'identification du client et d'autre part de toutes les
informations concernant le risque.
1.1.1. Fiche d'identification
Cet outil doit être rempli avec précision, c'est
un moyen de transmettre les informations au service commercial et aux autres
personnes concernés.
Par ce biais on peut aussi déterminer le profil payeur
d'un client : bon, moyen et mauvais payeur. Cette fiche est
compétée par les gestionnaires du recouvrement.
IDENTIFICATION
N° compte Date d'ouverture
Raison sociale N° TVA
Adresse RIB
Téléphone/ Fax
Mail
SIREN Activité
INFORMATIONS COMMERCIALES :
Encours :
- Montant échu de 0 à 30 jours
- Montant échu de 30 à 60 jours
- Montant échu de 60 à 90 jours
- Montant échu de plus de 90 jours
Montant de l'impayé :
Date d'échéance le :
Conditions de paiement :
- Délai de règlement
- Escompte accordé
INFORMATIONS QUALITATIVES
Elles proviennent de tous les services confondus
1.1.2. Fiche des risques
Dans cette fiche, on associe les informations
financières aux renseignements qualitatifs, afin d'exprimer une tendance
globale du risque.
v Evaluation du niveau de risque
La fiche est créée à partir de la
méthode des points risques que propose l'AFDCC :
Cette méthode, consiste à attribuer un
coefficient à chaque critère, pour déterminer une note de
risque globale :
Risque = (Nombre de critère * coefficient)
Nombre de critère
On détermine la note de chaque critère en
fonction des normes développées dans le tableau ci-joint. Par
exemple, le client est un artisan, la note correspondant à ce
critère est 5, car c'est un statut très risqué.
J'ai complété la notation suggérée
par l'AFDCC, en associant certains indicateurs à des coefficients moyen
(5,5 ; 1,5 ; 2,5...).
Ce calcul nous amène à un ratio permettant de
déterminer le niveau de risque de l'entreprise
étudiée :
Risque de : 0 < Taux < 1 => Risque nul ou
quasi-nul
1 < Taux < 3 => Risque modéré
3 < Taux < 5 => Risque majeur
Il est évident que le choix des critères et les
notes attribuées, détermine l'efficacité et la pertinence
de la méthode.
Le scoring offre de nombreux avantages au crédit
manager
- Donne une vision globale et synthétique du risque
- Permet d'avoir un historique pour chaque client
- Permet de communiquer sa politique de crédit de
manière quantitative, non ambiguë
- Permet d'adapter l'offre commerciale,
- Permet d'adapter les conditions de paiement,
- Permet de gérer les limites de crédits
accordés,
- Permet de prévenir d'éventuels impayés
ou contentieux,
- Permet d'engager des actions recouvrement,
- de suivre l'évolution du risque dans le temps.
La fiche des risques doit être réalisée
avec précision et mise à jour constamment. Pour être au
fait de tous les renseignements d'entreprise, les assureurs crédits et
les agences de notation proposent un service de surveillance. Cela permet de
recevoir des informations tout au long de l'année, le crédit
manager ne se base plus que sur les comptes sociaux.
v Le stress testing outil complémentaire pour la fiche
risque
Le scoring peut être complété par des
simulations de stress test qui permettent d'anticiper et de simuler les
probabilités de risque de défaillance, en cas de crise
macro-économique. Le but est de faire subir au portefeuille client des
situations de risque (ralentissement de l'économie par exemple), qui
engendre une augmentation du nombre de contentieux.
Ces méthodes sont très utilisées par le
système bancaire pour anticiper le risque de marché, mais je
préconise d'utiliser cet outil pour prévoir la probabilité
d'une augmentation du risque de défaillance de certains clients.
Les clients les plus risqués devront être suivis
de plus près par les crédits managers et le recouvrement.
Je préconise en cette année 2008 de
réaliser des scénarios de stress tests.
Critères d'évaluation
|
Coefficients
|
Méthodes des points de risque
|
0
|
0,5
|
1
|
2
|
2,5
|
3
|
4
|
4,5
|
5
|
Date de création
|
|
< 8 ans
|
|
|
< 6 ans
|
|
|
< 5 ans
|
|
Cote du dirigeant à la BDF
|
|
000
|
|
|
040
|
|
050
|
|
060
|
Taille (Nombre de salarié)
|
> 5000
|
|
> 2500
|
> 1000
|
|
>500
|
> 20
|
|
< 20
|
Statut de l'entreprise
|
Public
|
Groupe20(*)
|
|
|
SA
|
|
|
SARL
|
EI
|
Secteur d'activité
(Statistique du nombre d'entreprise défaillante)
|
- Industrie automobile et biens d'équipements
- Services financiers
|
- Industrie des biens intermédiaires et énergie
- Industries agricoles et alimentaires
- Transport
|
- Service aux personnes & entreprises
- Bâtiment et travaux public
- Immobilier
- Commerce
|
Chiffre d'affaires
|
CA > 15 M€
|
CA > 5 M€
|
|
CA < 5 M€
|
CA< 2
M€
|
CA < 1M€
|
CA < 0,5M€
|
CA < 0,25 M€
|
Autres
|
Variation du REX
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux marge / secteur
|
|
>secteur
|
|
|
= secteur
|
|
|
< secteur
|
|
Performance économique
|
|
> 20 %
|
> 13 %
|
8< Tx <13
|
|
6 < Tx < 8
|
|
|
< 5 %
|
Trésorerie
|
|
Positive
|
|
|
|
|
|
Nulle
|
Négative
|
Liquidité réduite
|
|
Taux > 2
|
|
|
Taux > 1
|
|
|
Taux < 1
|
|
Délai de paiement des fournisseurs
|
Comptant
|
|
30 jours acompte de 40 %
|
30 jours fin de mois
|
|
60 jours fin de mois
|
90 jours fin de mois
|
|
90 jours fin de mois le 10
|
Délai de règlement des clients
|
Comptant
|
|
30 jours acompte de 40 %
|
30 jours fin de mois
|
|
60 jours fin de mois
|
90 jours fin de mois
|
|
90 jours fin de mois le 10
|
Endettement long terme
|
Aucun
|
Tx < 0,50
|
|
|
Taux > 1
|
|
|
Taux > 1
|
|
Autonomie financière
|
Tx > 1
|
|
|
|
Tx > 0.5 %
|
|
|
Tx < 0.5 %
|
|
Rentabilité générale
|
|
> 8 %
|
|
|
2 < Tx <4
|
|
|
< 2 %
|
|
Score AFDCC
|
0 < Taux < 1
|
1 < Taux < 3
|
3 < Taux < 5
|
Notation agence de rating
(cotation)
|
AAA
AA
|
|
A +
A -
|
BBB +
BB -
|
|
BB +
B -
|
B -
|
|
Non côté
|
Pourcentage de couverture par l'assureur
|
100 %
|
|
90 %
|
70%
|
|
50%
|
50 %
|
|
Pas de couverture
|
Garanties Obtenues
|
Caution bancaire
|
|
Caution du dirigeant
|
|
Nantissement
|
|
Réserve de propriété
|
|
Pas de garantie
|
Privilèges (en euros) / contentieux
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
Retard de règlement
(en nombre de jour)
|
0
|
|
15
|
20
|
|
30
|
40
|
|
+ de 50
|
Chiffre d'affaires réalisé avec l'entreprise
|
|
Gros client
|
|
|
Petit client
|
|
|
Nouveau client
|
|
Tendance des risques : 0 < Taux <
1 => Risque nul ou quasi-nul
1 < Taux < 3 => Risque modéré
3 < Taux < 5 => Risque majeur
Taux > 5 => Risque extrême
Tendance des risques en situation de stress
tests :
D'après les sources du Syndicat Français des
Assureurs Crédits les impayés augmentent en
moyenne de 20 % en cas de crise. Ainsi tous les coefficients
doivent être augmentés de 1.20, si une crise est annoncée
(comme c'est le cas en 2008). Un autre coefficient de stress test peut
être déterminé par le crédit manager.
Ce qui nous donne =>
Méthodes des points de risque
|
0
|
0,6
|
1,2
|
2,4
|
3
|
3,6
|
4,8
|
5,4
|
6
|
J'insiste sur la nécessité de cette méthode
comme nous sommes en période de crise de crédit
inter-entreprise.
2. Ranking
C'est une technique qui vise à classer, en termes de
risque, un client par rapport à l'ensemble des débiteurs de
l'entreprise (du moins risqué au plus risqué).
Le Ranking permet de relativiser le risque d'un client,
notamment en période de conjoncture économique
défavorable, car le risque de défaillance a tendance à
augmenter d'une manière générale pour toutes les
entreprises. Il est également possible qu'un secteur en particulier
connaisse des difficultés, ainsi toutes les sociétés de ce
secteur verront leurs risques augmenter. A l'inverse, en cas de
développement économique favorable, un client dont le risque de
défaillance continue à augmenter est signe de fragilité.
Cet outil est utile pour les commerciaux, ils savent à
quel rang se situe leur client.
E Intérêts pour le crédit manager
Dans une conjoncture économique difficile les assureurs
crédits tentent de réduire systématiquement toutes leurs
garanties (avis de réduction ou de résiliation), l'entreprise
n'étant plus totalement couvert doit alors gérer son risque en
interne.
3. Diminution des délais de paiement
Plus les délais de paiement des clients sont courts,
moins le risque est important, raison pour laquelle la loi des Nouvelles
Réglementations Economiques a été votée. Le but est
de réduire le montant des crédits interentreprises. Cette norme
vise à :
- Imposer un délai maximum de paiement à 60
jours nets de la date de la facture ou 45 jours fin de mois. Certains secteurs
d'activités pourront continuer à négocier des
délais de paiement plus longs.
- Renforcer le mécanisme des pénalités
de retard21(*), qui sont
dues par l'entreprise qui paye en retard sans qu'un rappel soit
nécessaire après le 61ième jour.
Ainsi d'une manière générale, les
délais de paiement doivent être au maximum de 60 jours date de
facture Les clients risqués et ceux qui ont des retards, doivent payer
à la commande, avant la livraison du matériel
.
Si une entreprise à l'habitude d'accorder des
délais de paiement longs, elle doit les réduire petit à
petit au fil du temps (de toute façon elle en aura l'obligation avec la
loi NRE).
Tous les paiements à 90 jours fin de mois doivent
être diminués au moins à 60 jours fin de mois, cela
permettra de générer de la trésorerie et de minimiser le
risque du poste client.
Dans ce tableau figure les conditions que je préconise
d'accorder en fonction des structures juridiques :
Statuts juridiques
|
Délais de paiement minimum préconisés
|
Client avec risque majeur
|
Virement bancaire à la commande
|
Client avec risque modéré
|
30 % de la créance à la commande, 50 % à
la livraison et 20% en fin de mois.
|
Artisan
|
30 jours date de facture et un acompte de 30% à la
commande
|
Distributeur
|
A 60 jours calendaires
|
Public
|
30 ou 45 jours date de facture
|
PME PMI
|
45 jours fin de mois ou date de facture
|
Revendeur
|
45 jours fin de mois ou date de facture
|
Nouveau client
|
30 jours date de facture avec acompte 30 %
|
D'après la banque de France voici les délais de
paiement moyen en 2006 en fonction de la taille des entreprises :
Nombre de salarié
|
< 20
|
< 250
|
< 500
|
>= 500
|
Nombre de jours
|
45.3
|
63
|
65.4
|
63.8
|
L'entreprise peut se baser sur cette moyenne française
et sur la loi NRE pour tenter de réduire ses encours clients.
4. Etablissement et révision
périodique des lignes de crédit accordées
Certaines doctrines pensent qu'il ne faut pas définir
une limite de crédit pour gérer le poste client, la politique
étant d'accorder ou non du crédit sans se préoccuper de le
limiter. Personnellement je soutiens l'avis de l'Association des Crédit
Manager de France qui à l'inverse établit une limite de
crédit pour chacun des clients.
Les limites de crédit servent d'indicateurs d'alerte.
Il est impossible d'étudier chaque commande des clients pour
décider de livrer ou de ne pas livrer. Grâce aux limites de
crédit, il est possible d'automatiser le traitement des commandes. Quand
un client passe des commandes, si il est au dessous de son encours
autorisé il sera livré sans délai, en revanche si la
commande entraîne un dépassement d'encours, le crédit
manager devra statuer et éventuellement revoir le dossier pour accepter
ou non de livrer22(*).
Eléments permettant de déterminer une ligne
de crédit
- Incident de paiement
- Régularisé de paiement
- Chiffre d'affaires réalisé avec
l'entreprise
- Marge réalisée l'année
précédente
- Analyse financière (Tous les indicateurs vus dans la
deuxième partie)
- Profil de risque du client (Via la fiche risque)
· Conditions de paiement
· Garanties disponible
· Pourcentage de couverture de l'assureur
crédit...
On reprend tous les éléments
énumérés et étudiés dans la fiche risque du
client.
NB : Toutes les décisions de crédit et les
nouvelles conditions de paiement (escompte, garanties obligatoires, mode de
règlement...) doivent être communiquées aux commerciaux.
Ils pourront alors présenter leurs nouvelles offres commerciales avec
les conditions de vente adéquates à la politique de
crédit.
Même si c'est un travail long et fastidieux, tous les
clients doivent être revus au moins une fois par an. Pour les clients
risqués, une révision plus fréquente est indispensable. La
périodicité dépend alors de l'information disponible et du
risque estimé.
Risque
Encours
|
nul ou quasi-nul
|
modéré
|
majeur
|
< à 20K€
|
1 an
|
1 an
|
3 mois
|
20 - 50K€
|
1 an
|
6 mois
|
3 mois
|
50 - 100K€
|
1 an
|
6 mois
|
3 mois
|
> 100k€
|
6 mois
|
6 mois
|
1 mois
|
Il se peut qu'un certain nombre d'événements
remettent en cause l'appréciation du risque subitement du crédit
manager, dans ce cas une révision imprévue peut être
organisée.
5. Suivi des clients à risque
Une ligne de crédit prédéfinie impose un
suivi des clients qui sont en dépassement d'encours. Quotidiennement les
clients qui ont un encours supérieur à la ligne de crédit
autorisée, doivent être revus par les crédits managers.
Tout dépassement doit être traité et réduit par les
moyens suivants :
- demander un acompte à la commande
- demander un paiement par anticipation des commandes
déjà livrées avec un escompte.
- si il y a des retards dans le compte : paiement
à vue des retards
- si le crédit est limité à cause d'un
manque d'information (pas de bilan), il faut demander au client les comptes
sociaux.
- demander une caution bancaire ou du groupe si il s'agit
d'une filiale
- demander un agrément supérieur à
l'assureur crédit.
Selon le profil de risque et l'historique du client, les
moyens de réduction de l'encours seront différents.
6. Formation auprès des
commerciaux
Une vente honorée alors que le débiteur n'est
pas solvable engendre des impayés qui coûtent très
chères à l'entreprise. Il est nécessaire que les
commerciaux en prennent conscience.
Combien coûte un impayé ?
Grâce à des simulations, il est possible de
chiffrer la perte exacte d'un impayé.
Par exemple une entreprise réalisant un chiffre
d'affaires de 1 000 000 € qui a une perte de 10 000 €,
doit réaliser un CA supplémentaire de :
990 000 euros si l'entreprise à 1% de marge
nette
490 000 euros si l'entreprise à 2 % de marge
nette
190 000 euros si l'entreprise à 5 % de marge
nette
90 000 euros si l'entreprise à 10 % de marge
nette
56 667 euros si l'entreprise à 15 % de marge
nette
(Source : site de la banque populaire)
Sans la collaboration des commerciaux, le crédit
management n'est pas efficace, les commandes sont livrées alors qu'elles
ne le devraient pas, les conditions de paiement ne sont pas adaptées au
profil de risque du client...
Les objectifs de la direction financière et ceux de la
direction commerciale sont divergents, d'une part les financiers veulent
assurer la solvabilité de leurs créances (quitte à
réduire le niveau des ventes) alors que les commerciaux tentent
d'augmenter sans cesse le chiffre d'affaires. Il faut donc que les deux
services trouvent des arrangements afin de minimiser le risque tout en
développant les ventes. Une formation auprès des commerciaux pour
leur démontrer l'efficacité et la nécessité de la
gestion du risque client est indispensable.
La communication entre le service commercial et du
crédit client doit être transparente et continue.
7. Contrôle interne : soutient &
contrôle le crédit management
Le contrôle interne vise à mettre en place des
techniques assurant une gestion vigoureuse et efficace du risque en
général. Elle peut donc s'appliquer aux processus de la gestion
du risque client en entreprise.
C'est un organe de contrôle des procédures de
management des risques, cela permet d'avoir une critique sur les outils
utilisés en interne.
Source : Modèle COSO 2 de
www.aicpa.org
Le contrôle interne quantifie également les gains
obtenus grâce à la gestion du risque, cela permet de s'assurer que
toutes les procédures mises en pratique sont rentables.
Poids des impayés dans le CA
Valeur d'un impayé / CA
Exemple : 2500/ 100000 = 2,5 %
Il y a 2,5% du chiffre d'affaires qui est impayé.
Proportion des créances douteuses par rapport au
nombre de client
Nombre d'impayé / Nombre de client
8. Réserve de
propriété
C'est une garantie mis en place par le fournisseur, dans
laquelle il conserve la propriété des biens jusqu'au paiement
intégral des créances. Cette réserve donne le droit au
fournisseur de reprendre son matériel si les créances sont
impayées, en revanche elle ne garantie pas de l'état des biens.
Le matériel peut être usagé ou
détérioré [...], dans ce cas la valeur de la
réserve de propriété est nulle car l'entreprise ne pourra
pas revendre ce matériel.
9. Augmentation de capital
Comme le dispositif de Bâle II le préconise une
augmentation de capital peut-être réalisée afin de diminuer
le déséquilibre engendré par un impayé.
L'augmentation de capital est un moyen de consolider sa propre structure
financière pour être moins vulnérable s'il y a des
sinistres.
Il est évident qu'une augmentation de capital ne doit
pas être systématique lorsque le l'encours client évolue.
Il est préférable que l'entreprise maîtrise ses encours, ce
n'est pas parce qu'une entreprise à une forte structure
financière qu'elle doit minimiser son risque.
II. Gestion du risque client via des
méthodes externes
1. Recouvrement
Lorsque le paiement ne se fait pas au comptant, il faut
recouvrer la créance c'est-à-dire relancer le client pour
s'assurer qu'il paye à échéance.
Le recouvrement a de multiples avantages, il :
- définit le profil payeur du client,
- détecte des éventuelles difficultés de
trésorerie,
- détecte des litiges,
- assure le recouvrement des créances en temps et en
heure.
Ci-dessous j'ai schématisé les passerelles qu'il
doit exister entre le recouvrement et le crédit client, pour une gestion
du risque optimal.
Mise en demeure
Pénalité de retard
Remise en contentieux
Pré - relance => relance avant
échéance
Relance amiable => plusieurs relances après
échéance
Recouvrement contentieux
Contrat d'un moratoire avec les crédits managers :
- nouvelles garanties (caution...)
- prorogation des échéances sur courte
durée
- pénalités de retard facturées
Remise en contentieux
Alerte les crédits managers pour bloquer commande si non
paiement des retards
2. Transfert des créances et du risque
client auprès d'autres organismes
Il existe des techniques qui consistent à
transférer le risque en le vendant à des sociétés
spécialisées. Il s'agit des assureurs crédits et les
factors.
2.1. Affacturage
L'affacturage consiste à céder une
créance à un tiers qui s'occupe de son recouvrement. L'entreprise
qui y recourt est immédiatement (en 24 ou 48 heures) payée par le
Factor.
Le Factor a trois grands rôles :
- il rachète la créance et la paye par
anticipation (avant que la facture soit échue),
- il assure, pour son propre compte, le recouvrement des
nouvelles créances,
- il gère les comptes des clients concernés.
A travers ces actions, la société d'affacturage
prend le risque de racheter des créances insolvables. Il y a donc un
transfert de risque total entre le Factor qui assure à son tour 100 % du
risque client et l'entreprise qui elle, n'est pas redevable en cas
d'impayé. Cette prise de risque se rémunère par ce que
l'on appel les commissions d'affacturages, qui en règle
général représente entre 0,5 et 2,5 % du montant TTC des
factures cédées au Factor. Malgré une forte
rémunération les factors sont très réticents au
risque, c'est un inconvénient majeur pour une entreprise qui souhaite
utiliser le factoring pour liquider des créances douteuses.
Factor
PME
Client
Le factor paie la créance
en 24 ou 48 heures
Société d'affacturage acquiert L'entreprise
détient
la créance une créance
Les sociétés d'affacturage n'acceptent pas le
paiement des créances risquées mais elles proposent un service
d'assurance, le Maturity Factoring. Il couvre les créances douteuses.
En fin de compte, c'est une manière d'externaliser la gestion du risque
du crédit client, et de se garantir contre d'éventuels
impayés. C'est un moyen de transférer son risque.
2.2. Assurances
Ce n'est plus l'entreprise qui supporte à elle seule
les impayés, l'assurance permet d'effectuer un transfert du risque de
l'entreprise à l'assureur. L'assurance est un moyen de couverture, il
soutient la politique de gestion du risque.
2.2.1. Assurance crédit
Comme je l'ai développé en première
partie, les crédits managers travaillent avec de nombreux prestataires
de services et l'assurance crédit en est un.
L'assurance crédit permet d'assurer les créances
clients au cas où les créanciers seraient en cessation de
paiement. Il existe 3 types de contrats qui offrent des services
différents selon le degré d'implication de l'entreprise dans sa
gestion du risque. En effet si l'entreprise n'a pas les personnes
compétentes, ni les procédures adaptées, elle a meilleur
temps de souscrire une assurance classique qui a un grand taux de couverture. A
l'inverse, si elle dispose d'un service et d'un système de gestion
spécialisé dans ce domaine, elle devra s'orienter vers des
contrats concertés ou catastrophes qui offrent moins voir presque pas de
couverture. L'avantage de ces derniers est le coût qui est moindre par
rapport aux assurances classiques, où l'assureur est
rémunéré par un pourcentage du chiffre d'affaires et
d'autres frais annexes.
Les assureurs recouvrent entre 75% et 90 % des créances
hors taxe impayées, le pourcentage varie selon chaque assuré.
Sachant que si l'entreprise gère efficacement son risque, elle
bénéficie d'une « participation
bénéficiaire », c'est-à-dire que l'assureur
reverse une prime pour bonne conduite à l'assuré. Mais pour cela,
il faut que le montant des primes payées à l'assureur soit
supérieur au montant des indemnisations.
Outils clé pour le crédit manager
L'assurance crédit est un très bon suport la
gestion du risque. D'ailleurs, il est tellement alléchant que les
entreprises en oublient même d'anticiper leur propre risque. Les
assureurs tentent tout de même d'inverser cette tendance et poussent les
entreprises à adopter des comportements de prudence. En effet, les
participations bénéficiaires stimulent les entreprises, à
éviter le nombre de contentieux.
L'assurance permet également aux assurés
d'être toujours informés en direct des renseignements concernant
les entreprises. Dans le cas de figure où la situation d'un client est
ambiguë, un crédit manager peut échanger son opinion avec un
arbitre financier afin d'éclaircir la problématique.
L'assurance est un moyen de soutient, si il est utilisé
à bon escient son rapport qualité/prix est convenable et sa
couverture assure un développement commerciale en toute
sérénité. En revanche si c'est le seul outil mise en
place, cela peut à terme porter préjudice à
l'entreprise :
- Le coût de l'assurance devient très
élevé, cela réduit la rentabilité
financière
- L'entreprise développe son portefeuille de client
douteux, si l'assurance retire son agrément petit à petit sur
cette clientèle, l'entreprise supporte à elle seule un
très gros risque d'insolvabilité. Ainsi son niveau de
dépendance est extrême.
- Si le taux d'impayé est élevé, le poste
client pèse sur la rentabilité et la trésorerie, les
banques et les fournisseurs vont se désengager. L'entreprise court un
risque de liquidité.
2.2.2. Assurance Homme-clé
Dans de petite structure du type PME, PMI, l'évolution
de l'entreprise dépend totalement du dirigeant, en cas de
décès de celui-ci, les conséquences peuvent être
graves. On peut prendre l'exemple de la mort subite de Bernard Loiseau en 2003,
le groupe a subi une importante baisse du chiffre d'affaires et du
résultat. Ainsi dans un souci de gestion du risque, le dirigeant peut
souscrire une assurance Homme-clé qui permet de faire face aux
difficultés financières en cas de problème. Cela peut
également rassurer les banques, les fournisseurs qui s'engagent à
long terme.
2.3. Les garanties
2.3.1. Les garanties via les sûretés
personnelles
· La caution
C'est une convention par laquelle une personne physique (le
client ou un tiers) ou morale (une filiale, une banque...) s'engage à
payer à un créancier les dettes d'un débiteur en cas de
défaillance de celui-ci.
Selon le type de cautionnement les responsabilités
qui incombent la personne physique ou morale ne sont pas les même :
Cautionnement solidaire : dans ce cas le tiers qui a
cautionné est tenu de payer l'intégralité de toutes les
dettes. Il n'a aucun recourt juridique possible pour décliner ses
obligations.
Cautionnement simple : dans ce type de caution, le tiers
responsable peut invoquer le bénéfice de division
c'est-à-dire exiger que le créancier divise sa créance
entre toutes les cautions existantes à part égales ou alors
invoqué le bénéfice de la discussion (il conteste la
créance).
Lorsque le cautionnement est donné par une personne
physique, il est préférable d'opter pour une caution solidaire
(on se couvre réellement à 100%) ; alors que si elle est
donnée par une personne morale, un cautionnement simple peut-être
accepté. En revanche il faut s'assurer que la caution est
été préalablement autorisée par le conseil
d'administration pour être valable.
Dans une démarche de transfert du risque, il faut
s'assurer de la fiabilité des garanties. Une entreprise insolvable peut
très bien se porter caution d'autre entité. Un crédit
manager doit toujours vérifier la liquidité de la personne qui se
porte caution.
Par exemple, une personne physique peut cautionner
solidairement un autre tiers pour plusieurs centaines de milliers d'euros, mais
si elle-même n'a pas assez de liquidité pour rembourser les
échéances, le risque d'impayé est identique. Un recours
auprès de la justice est toujours possible, mais l'impayé n'aura
pas été évité.
· La caution bancaire
Dans ce cas précis c'est la banque qui se porte
caution. L'entreprise n'a pas le risque d'insolvabilité du garant.
· L'aval des effets de commerce
« L'aval est un engagement pris par une personne
physique ou moral de payer à l'échéance tout ou partie
d'un effet de commerce dans les mêmes conditions que le souscripteur si
celui-ci est défaillant ». Cet aval peut être
donné par le dirigeant à titre personnel, par une banque, une
société d'affacturage (voir plus loin pour de plus ample
explication) ou par un tiers.
Cet outil est très utilisé par les entreprises,
la plus part du temps les effets sont avalisés par la banque du
débiteur.
2.3.2. Les garanties via les sûretés
réelles
En entreprise ce type de garantie est moins utilisé,
les hypothèques et les nantissements sont par contre très
prisés par le secteur bancaire.
· Le nantissement
Le code civil définit le nantissement par l'article
2071 : « C'est un contrat par lequel un débiteur remet
une chose à son créancier pour sûreté de la dette et
sans le déposséder ».
Le nantissement confère le droit au
bénéficiaire, de se faire payer avant tout les autres
créanciers grâce à la vente du
« bien ».
Il existe différents contrats de nantissement, ils sont
tous constatés par actes notariés ou sous seing
privé :
- le nantissement sur fonds de commerce (Loi 17 mars 1909) -
le nantissement sur outillage et matériel d'équipement (Loi 18
janvier 1951) - le nantissement sur effets de commerce - le
nantissement sur titres sociaux (parts sociales ou actions...)
- le nantissement sur créances
Le nantissement permet de diminuer le risque car en cas de non
paiement des créances dues, le créancier peut, procéder
à la vente publique des titres donnés en gage, dans un
délai de 8 jours après notification au débiteur et aux
tiers.
Le nantissement permet d'obtenir des liquidités qui
permettent de combler les impayés, mais il faut s'assurer au
préalable que la revente du bien nanti couvre le solde de la
créance.
NB : Des garanties spécifiques existent pour
certains secteurs d'activité, se sont les warrants.
Se sont des droits d'achat sur des matières
premières, des actions ou des obligations, à un prix
déterminé à l'avance lors de la signature du contrat. Une
banque peut avoir un warrant sur la production agricole d'un client agriculteur
très endetté.
Il y a des warrants agricoles (Loi du 3 avril 1906),
hôteliers (Loi du 8 août 1913) et pétroliers.
III. Les méthodes de réduction de
risque des établissements de crédits
Les banques ont un rôle central dans notre
économie, donc elles doivent également réduire leurs
risques clients. Les méthodes qu'elles utilisent ont des
conséquences sur l'économie en générale et plus
précisément sur les entreprises. L'accès au crédit
est plus difficile et les négociations commerciales avec les banques
sont plus tendues.
1. Limiter les prêts
bancaires
Une banque peut limiter ces créances afin de
réduire son risque. C'est d'ailleurs la tendance ces dernières
années, l'accès au crédit est plus difficile. Toute
entreprise qui n'a pas une structure financière stable à
difficilement recourt au financement externe. Cela peut conduire certain
entreprise en état de cessation de paiement, mais c'est une mesure qui
permet la stabilité du système bancaire.
Dans le cas ou une entreprise a un manque de liquidité,
le crédit manager doit s'assurer qu'elle peut faire appelle aux banques.
Si ce n'est pas le cas le risque de défaillance est imminent.
2. Les garanties : les
hypothèques
L'hypothèque est un outil surtout utilisé par
les banques, les entreprises l'utilisent très rarement car elle impose
un formalisme et des frais juridiques lourds.
D'après l'association des Crédit Manager de
France, une hypothèque est un droit accordé à un
créancier (surtout un établissement de crédit), sur un
immeuble (ou sur un meuble assimilable à un immeuble, comme un navire)
pour garantir une dette, sans que le propriétaire du bien en soit
dépossédé. En cas de non remboursement de la dette, la
banque a le droit de saisir le bien immobilier pour le vendre.
Le crédit manager doit s'assurer que la valeur de
l'hypothèque soit fiable et réelle. Il se peut que certaines
entreprises fraudent pour avoir accès à un crédit plus
important, en faisant appel à des experts qui surévaluent les
immeubles. Lors de la vente (notamment en cas de procédure collective),
le bien n'est pas vendu à la valeur estimée lors de la signature
du contrat hypothécaire, il y a une perte de valeur et la créance
ne peut pas être soldée en totalité.
C'est le cas des Subprimes aux Etat-Unis, toutes les
hypothèques couvrant les contrats de prêts hypothécaires
sont surévaluées, ainsi les établissements de
crédit n'arrivent pas à solder leurs créances clients. Il
y a donc des impayés qui entraînent des milliards de pertes...
Outils pour le crédit manager
Les hypothèques et les nantissements sont à la
fois une garantie pour le créancier qui les possède (la banque),
mais il représente également un risque pour les autres
créanciers (fournisseurs par exemple). En cas de faillite le
créancier propriétaire de l'hypothèque pourra vendre sa
garantie, qui couvrira le montant de la créance. En effet, quand une
immobilisation, ou un fond de commerce [...] est nanti et saisi par un
créancier, cela réduit la valeur de l'actif, ce qui
pénalise les autres créanciers qui espèrent le
remboursement de leurs créances à titre chirographaire et non en
tant que privilégié. C'est un élément à
prendre en considération dans l'analyse d'un risque de
défaillance.
3. La titrisation
C'est une technique financière qui consiste pour une
société détentrice d'actifs peu liquides
(appelés : les cédants), à les vendre à une
société intermédiaire (appelé : Special Purpose
Company), qui finance cet achat en empruntant à des investisseurs sur le
marché financier. Ainsi le cédant transforme des actifs en
liquidité.
Les actifs sont alors transformés en titres émis
sur le marché financier, et ils appartiennent désormais à
la SVP et plus au cédant.
La particularité de ces titres est qu'ils
présentent un risque du fait qu'ils soient peu liquide et qu'ils soient
sur du long terme. Pour gérer et réduire ce risque, des
mécanismes propres à la titrisation sont mis en place avant la
vente :
- Les titres font l'objet d'une évaluation
d'insolvabilité par les établissements de crédits et par
au moins deux agences de notations (les méthodes varient selon la
politique de l'établissement de crédit).
- La somme d'argent équivalente aux titres
risqués est mobilisée sur d'autres titres non risqués. En
cas d'impayé, la rentabilité des titres non risqués permet
de compenser la perte encourue par les titres risqués. Ce processus de
compensation entre créances risquées et des non risquées
est possible car les portefeuilles de titres sont constitués de
plusieurs classes d'obligations, il y a des classes supérieures
dîtes de bonne qualité (ou «senior» en anglais) et des
classes subordonnées qui sont de moins bonnes qualités (mezzanine
et equity). L'objectif est de réduire le coût global des tranches
les plus risquées.
- Afin d'améliorer la solvabilité et la
qualité du portefeuille, les agences de notation demandent aux
établissements de crédit une
« réserve » financière pour couvrir les
pertes des titres mezzanine ou equity en cas d'insolvabilité. Cette
réserve n'est pas obligatoire, elle permet juste à la banque
d'avoir une meilleure notation de ses titres. Par exemple, ci-dessous il cinq
tranches d'actifs où le cédant apporte différents
pourcentages de réserve selon le risque.
Certains actifs qui parfois ne sont pas notés du fait
de leur risque trop élevé, sont classés BBB grâce
à la réserve.
La titrisation peut être également
utilisée dans un simple but de transfert de risque. A la
différence de la cession d'actif c'est un mécanisme un peu
particulier, on appel cela une titrisation synthétique. Les titres ne
sont pas vendus, c'est une opération synthétique où
l'actif n'est pas transféré physiquement, c'est seulement le
risque de non paiement qui est transmis à la SVP, grâce à
un instrument financier : le dérivé de crédit. Ce
dérivé de crédit est une forme d'assurance (qui pour des
raisons juridique n'est pas apparenté à un contrat d'assurance)
assurant le paiement des créances, en cas de défaut du
débiteur.
La SVP va tout de même émettre des titres
(CDO23(*)) financiers sur
le marché de capitaux, ce qui lui servira à indemniser le
cédant en cas de défaut du débiteur. Pendant toute la
durée du contrat le vendeur de protection (la SVP) s'engage à
couvrir les créances du débiteur si celui ne peut plus le faire.
'
Dans le cadre d'un transfert de risque lorsque les titres sont
vendus ce n'est plus l'établissement financier qui va supporter le
risque, il touchera la valeur de ses titres en liquide et le problème du
risque d'insolvabilité va être assumé par la SVP. La
titrisation est alors la solution pour les banques elles peuvent obtenir
rapidement des liquidités sans risque.
La titrisation permet de gérer le bilan en maitrisant
le gonflement des actifs. En effet, en refinançant le portefeuille de
crédit, un cédant libère des fonds. Il peut alors
accroître son activité ou générer de nouveaux actifs
tout en maintenant son bilan à un niveau maîtrisé. Les
banques ont utilisé massivement la titrisation comme outil de gestion du
capital réglementaire imposé par le ratio MC Donough dans le
cadre des recommandations du Comité de Bâle.
NB : La SVP peut être un nouveau risque pour la
banque si elle n'a pas la surface financière pour assumer
l'indemnisation des créances litigieuses. Le choix de l'institution de
protection est alors très stratégique.
L'équivalence de la titrisation pour les entreprises
est l'assurance crédit, les effets pervers d'une sur-titrisation sont
identiques à la sur-assurance. Les banques ne sélectionnent plus
leurs clients en fonction de leur capacité de remboursement, elles
privilégient la croissance de leurs chiffres d'affaires sans prendre en
considération la probabilité de défaillance des clients.
C'est ce phénomène qui est malheureusement à l'origine de
la crise des Subprimes. Les banques ont été attiré par un
marché prometteur, qui consistait à vendre des contrats
hypothécaires à taux supérieurs aux taux du marché.
Pour se prémunir du risque elles ont liquidité leurs
portefeuilles risqués aux SVP.
Risque pour le crédit manager
Les banques ont omis d'évaluer les risques
engendrés par ces clients douteux puisqu'elles transféraient ce
risque à des sociétés extérieures. Les banques ont
abusé de ce système car elles n'encouraient pas directement les
risques. Elles en ont profité pour vendre à n'importe quel
créancier des contrats de prêts, sans même vérifier
leur solvabilité à long terme. La conséquence est une
crise financière mondiale, avec des milliards de pertes et des millions
de ménages sans abri et surendettés. Les banques n'ont pas
répondu à leurs obligations, elles ont négligé
l'évaluation du risque client en le transférant.
Les entreprises ne doivent pas adopter la même attitude
avec les assureurs crédits, au risque d'une crise de crédit. Les
crédit manager doivent filtrer le risque avant de le transférer.
4. Episodes de « Stress
tests »
Les établissements de crédits réduisent
leur niveau de risque et maîtrise leur développement commercial
grâce à des méthodes de stress testing, ces dispositifs ont
un caractère obligatoire depuis le dispositif de Bâle II.
Cela permet d'étudier les risques encourus sur un
portefeuille ou sur une entreprise, en cas d'événements de crises
exceptionnels (mais plausibles), tel qu'une dépréciation subite
des marchés financiers, d'une crise financière, une loi
s'appliquant à un secteur d'activité en particulier...
Cette procédure vise à créer des
simulations de crise à travers des scénarios de stress, ils sont
de nature variés. Soit les crédits manager se basent sur des
faits historiques, soit les scenarios sont hypothétiques c'est-a-dire
qu'ils se basent sur des événements qu'ils jugent possible
à l'avenir (augmentation du prix du pétrole, grèves
nationales..).
Il existe également des tests de sensibilité
dont le plus connu consiste à augmenter ou à dégrader
instantanément des paramètres définis de risque afin
d'observer la l'évolution de la tendance des risques.
Outils clé pour le crédit manager
Cette méthode utilisée majoritairement par les
établissements de crédit mais le crédit manager en
entreprise doit également l'appliquer. Le stress testing peut être
envisagé une fois par an en comité risque lors de la
révision des lignes de crédit, ou exceptionnellement en cas de
crise.
Une étude de la SFAC montre qu'en cas de crise le
nombre de contentieux augmentent généralement de 30%, il convient
donc d'appliquer cette probabilité de
« sur-défaillance » à certain client à
risque. C'est ce que je propose dans la simulation de stress testing via la
« fiche de risque »
Les scénarios de stress tests sont
réalisés de manière collégiale (commerciaux,
recouvrement, courtier en assurance...) pour que les crédits manageurs
est un maximum d'information sur les clients étudiés.
IV. Ethique et limite du crédit management
1. L'éthique de la gestion du
risque
Il me semble important de revenir sur l'éthique du
crédit management, quelles sont les valeurs de cette profession ?
Souvent les financiers sont accusés de
privilégier les groupes aux petites structures, ou de favoriser les
entreprises qui ont une bonne structure financière au détriment
des autres. Le blocage de compte est perçu comme de la discrimination et
comme un frein au développement de l'économie...
Souvent des frustrations naissent à l'égard du
crédit client, à cause d'un manque d'information sur les
pratiques et les objectifs de ce service. L'intérêt de la gestion
du risque doit être communiqué auprès des salariés
de l'entreprise, et le crédit manager doit même les impliquer afin
de les faire adhérer à la politique risque.
Souvent une rencontre entre le crédit manager et le
commercial facilite le travail d'équipe, chacun exprime ces objectifs et
ils tentent de trouver un commun accord.
La politique de gestion du risque peut être agressive,
mais elle peut également permettre aux vendeurs de s'imposer dans les
négociations commerciales. De plus d'un point de vue purement financier
une entreprise qui a des difficultés financières doit maitriser
ses dettes à court terme ainsi elle comprendra les conditions
imposées par le crédit management. Si elle ne les accepte pas
cela signifie qu'elle exerce une mauvaise gestion de ses coûts.
Du moment que le crédit management justifie sa
politique, cela n'est pas contraire à l'éthique.
Le crédit manager travaille en collaboration avec les
autres services de l'entreprise, et surtout avec le client. Il négocie
avec tout le monde afin de trouver un commun accord. La difficulté est
de fidéliser le consommateur, tout en restant cohérent avec la
politique risque de l'entreprise. Le crédit manageur doit être
avant tout ouvert d'esprit, afin d'entendre les problématiques de son
client, et il se doit d'être réactif pour apporter une solution.
2. Les limites du crédit
management
Le crédit management n'est pas une science universelle,
elle comprend certaines limites :
- L'appréciation du risque reste avant tout
personnelle.
- Le crédit manager peut manquer d'information (parfois
essentiel).
- Le crédit management n'empêche pas la
probabilité de défaillance, il la détecte et permet de
l'anticiper.
- Plus le nombre de client est important, plus la gestion du
risque est complexe. La quantité d'information à traiter est
lourde à gérer au quotidien et demande un suivit minutieux.
Raison pour laquelle il faut utiliser des outils simples à mettre en
application.
- Cela représente un coût (frais de personnel,
assurance, administratifs...), il faut s'assurer que le service du
crédit management soit rentable.
- Les outils utilisés par le crédit management
peuvent devenir obsolètes dans le temps, (notamment pour les
méthodes de scoring). Il faut s'assurer que les indicateurs
utilisés soient toujours aussi pertinent dans le temps.
L'évolution de la conjoncture économique engendre une
modification des normes, il est alors nécessaire de mettre à jour
les procédures risque.
- Une mauvaise coordination entre le service commercial et le
crédit management peut réduire l'efficacité de la gestion
du risque et détériorer les relations commerciales entre le
client et l'entreprise. Par exemple, le commercial négocie dans un
premier temps une livraison avec des conditions de paiement à 90 jours
fin de mois avec une ristourne de 3 %. Mais il n'a pas pris contact avec le
crédit client, qui lui impose des conditions à 45 jours fin de
mois avec un acompte de 20% à la commande. Le client n'acceptera pas les
conditions du crédit client, et l'entreprise donne une mauvaise image de
marque.
- Un politique risque trop rigoureuse peut freiner le
développement commercial de l'entreprise. Le crédit management
assure une sécurité financière de la croissance, il n'est
pas là pour la limiter.
Conclusion partielle : Troisième
partie
De nombreux outils existent pour gérer et diminuer le
risque, le tout est de les mettre en place au sein de l'entreprise. L'assurance
et la titrisation sont souvent les seuls moyens utilisés par les
entreprises et les établissements de crédit, mais il
représente un coût et n'empêche la probabilité de
défaillance.
La première étape dans la gestion du risque est
de sélectionner la clientèle, il faut s'assurer que les clients
pourront payer. Si le crédit manager à un doute sur sa
solvabilité il peut réduire les délais de paiement afin de
minimiser l'encours, demander des acomptes à la commande, accorder des
escomptes en cas de paiement avant échéance. Si l'entreprise n'a
pas assez de liquidité pour avancer de l'argent, il peut demander une
caution ou encore une autre garantie. Je ne préconise pas la
réserve de propriété, qui est un gage sur stock, car on ne
sait pas les conditions de conservation du matériel. Le crédit
manager doit veiller à ce que les garanties soient valables
juridiquement.
La collaboration entre le service commercial et le
crédit management permet une cohérence dans la politique
générale d'entreprise. Si ces services répondent tous deux
à des objectifs différents, ils auront du mal à
s'accorder. Le crédit manager peut également faire appel au
contrôle interne pour mieux gérer son risque en interne, cela
permet de valider et de s'assurer de l'efficacité des procédures
mises en place.
Il est bien évident que le crédit management
n'est pas une science universelle, elle garde un caractère subjectif.
Les décisions peuvent parfois être bafouées par un manque
d'information, raison pour laquelle un partenariat avec un assureur
crédit permet d'être au fait de tous les renseignements. De plus,
les assureurs et les agences de notation permettent de comparer certaines
analyses faites en interne.
Le crédit management ne doit pas freiner ni
pénaliser le développement commercial mais le sécuriser en
diminuant le nombre de client douteux.
Tous ces outils prouvent que le crédit management peut
éviter un transfert total et systématique du risque auprès
des assureurs crédits. Certes cela demande une organisation et des
spécialistes, mais c'est à ce prix que l'entreprise se
développe en toute sérénité.
Conclusion générale
La tendance économique pousse les entreprises à
privilégier leur développement commercial (accroissement des
parts de marché, conquête de nouveaux secteurs...), parfois au
détriment de leur stabilité financière. Une entreprise
peut avoir une croissance forte mais déséquilibrée, ce qui
à terme ne lui sera pas profitable. Ainsi, elle doit s'assurer que son
développement ne comporte pas de risque et notamment que le paiement de
ses ventes soit bien honoré en temps et en heure. En effet, les
impayés ont un coût important et ils peuvent engendrer des
tensions de trésorerie mettant l'entreprise elle-même en
difficulté. Pour éviter ce risque, elles font appel en
majorité à l'assurance crédit. Ils proposent la
prévention des risques et l'indemnisation des créances douteuses
en cas de sinistre. Privilégiant une politique assurantielle, les
entreprises se retrouvent totalement dépendantes des assureurs et
ceux-ci voient leurs montants d'agrément explosés (notamment en
cas de crise économique, comme il est question cette année).
Cette situation créer une tension économique qui peut engendrer
une crise de crédit inter-entreprise. Les entreprises doivent alors
utiliser l'assurance crédit comme un moyen de couverture et non comme
une fin. La législation renforce cette idée, en imposant des
procédures aux établissements de crédit (Bâle II) et
aux entreprises (NRE). Même le contrôle interne évolue en
tenant compte de la notion de risque.
Pour gérer le risque de contrepartie, les
crédits manager réalisent au préalable une étude de
solvabilité des clients de l'entreprise. Chaque client, ou tout du moins
les grands comptes doivent faire l'objet d'une analyse financière afin
d'évaluer le niveau de risque. Les outils financiers sont nombreux mais
les indicateurs clés restent sommaires : la trésorerie, le
niveau des fonds propres (donc l'indépendance financière) et la
rentabilité de l'exploitation. Les autres indicateurs sont
complémentaires et nécessaires pour percevoir l'entreprise dans
sa globalité, car parfois les risques sont maquillés et passent
inaperçus dans une analyse globale. Tous les grands scandales financiers
(Enron, Parmalat, Société Générale, Subprime...)
illustrent ce phénomène. Ces sociétés
présentaient de bons résultats par le biais d'erreurs ou de
fraudes comptables. Dans le crédit management, une étude
approfondie s'impose pour découvrir les clients douteux.
Le simple fait de détecter une présence de
risque ne suffit pas, l'entreprise doit inventer des processus pour tenter de
le minimiser. Elle peut sous-traiter ce service par le biais des assureurs
crédits ou le prendre en charge via un service interne crédit
client.
Du fait de la simplicité de certaines
procédures, les petites structures peuvent également mettre en
place le crédit management. Le seul critère de qualité
qu'elles doivent respecter est la réactivité. L'entreprise doit
toujours se tenir informée des changements que peuvent subir ces
clients. Raison pour laquelle, l'entreprise doit conserver un historique des
relations commerciales et suivre l'évolution de ces clients dans le
temps.
Afin que le crédit management soit efficace il y a 3
procédures fondamentales à retenir :
- Etablir une limite de crédit,
- Réduire les délais de paiement client,
- Coordonner le service commercial et le service crédit
management pour plus d'efficacité.
Ces outils peuvent être complétés par
l'assurance crédit qui assure un soutient et permet de limiter les
pertes engendrées par un impayé.
Les assureurs prennent en compte le fait qu'une entreprise
gère en interne ces clients douteux, car elle aura un taux
d'impayé forcement moins important, ainsi elle lui accordera des
contrats plus avantageux. L'assurance est un moyen et non une fin, c'est pour
cela qu'il existe des outils financiers (crédit management) permettant
de prévenir le risque.
Les entreprises ont tout intérêt à
gérer tout ou partie du risque client via le crédit management
pour ne pas le transférer systématiquement auprès des
assureurs crédits. Elle limitera son taux d'impayé, elle
renforcera son pouvoir de négociation face à ses partenaires
(assureur, actionnaires et banques), et elle développera son
acticité commerciale en pérennisant sa trésorerie. Le
crédit management est au centre de la rentabilité et de la
performance.
Bibliographie
Source Internet :
www.banque-france.fr
www.amf-france.org
www.insee.fr
www.afdcc.com
www.banquepopulaire.fr
www.societegenerale.fr
www.vernimmen.net/
www.coface.fr
www.cofacerating.fr
http://fr.wikipedia.org
www.lesechos.fr
www.lefigaro.fr
https://eolis.eulerhermes.com
www.finances.gouv.fr
www.ort.fr
www.legifrance.gouv.fr
www.finmarket.com
Livres
Crédit management Gérer le risque client A.
Labadie, O. Rousseau par Economica
Rapports CNRS
Analyse Financière de J. Peyrard par Vuibert
gestion
Comptabilité et gestion des organisations par Hachette
Education
Audit Interne de E. Bertin par Eyrolles
Contrôle de gestion, Analyse financière,
Comptabilité des sociétés de Hachette Education
Sources primaires
Entreprises et associations : Schneider Electric, AFDCC,
Banque National de Paris, SFAC, Gras Savoye crédit.
Cours d'ingénierie financière de Mr ZGA
(professeur à Wesford)
Cours de Comptabilité de Mr Duparc (professeur à
l'IPAC)
Annexes
ANNEXE N° 1 (page 12)
Evaluation du risque pays
Source : Rapport de Yasmine Guessoum docteur au CNRS.
Février 2004
Les études sont basées sur un risque politique,
un risque économique et un risque financier.
Les composantes utilisées par les agences de rating
sont les suivantes :
- Compte courant et balance des paiements
- Niveau d'endettement
- Niveau de déficit
- Structure et croissance économique
- Taux de change et convertibilité des devises
- PIB et PIB par tête
- Coût du facteur travail et productivité
- Niveau des réserves
- Taux d'intérêt
- Accès aux marchés des capitaux
- Niveau des liquidités
- Marché parallèle
- Taux d'inflation
- Comportements et anticipations des agents
- Environnement politique
- Accords internationaux ethnies et religions
- Niveau de corruption et flexibilité des lois
- Taux de criminalité et sécurité
militaire
- Législation
- Nationalisation
- Politiques régionales
- Gestion des infrastructures et des collectivités
locales
- Régimes coercitifs et conformité des lois
Ces analyses sont généralement
précédées d'études de marché, qui prennent
en compte la démographie, le marché de l'emploi, le niveau de
production, le poids du secteur privé, l'équilibre de l'offre et
de la demande, la croissance...
ANNEXE N° 2 (page 16)
Table de correspondance des notations
des agences de rating
Source : Rapport de l'Autorité des
marchés financiers du 17 Janvier 2008
ANNEXE N°3 (page 17)
Signification des notes de rating
Source : Standard and Poor's
Tableau 1 : Échelle de notation à long
terme - FITCH
AAA Qualité de crédit
extrêmement élevée ; créances dont la
sécurité est exceptionnelle.
AA Qualité de crédit
très élevée.
A Qualité de crédit
élevée.
BBB Bonne qualité de
crédit.
BB Spéculatif : développement
d'un risque de crédit possible, en particulier comme résultat de
changements économiques dans le temps.
B Hautement spéculatif :
présence d'un risque de crédit, mais une marge de survie
existe.
CCC / CC / C Haut risque de défaut.
Capacité à remplir les obligations seulement si la situation
économique est favorable et le reste. « CC » implique que le
défaut est probable, « C » qu'il est imminent.
DDD / DD / D Défaut. Les titres
« DDD » ont le plus grand taux de recouvrement (entre 90 et 100 %),
pour les « DD » ce taux de recouvrement est compris entre 50 et 90 %
et enfin pour les obligations `D' le taux de recouvrement est inférieur
à 50 %.
Tableau 2 : Échelle de notation à long
terme - Standard and Poor's
AAA L'aptitude à payer les
intérêts et à rembourser le capital est extrêmement
forte.
AA L'aptitude à faire face au
paiement des intérêts et du capital reste très forte et ne
diffère que dans une faible mesure de celle de la catégorie
«AAA ».
A Forte capacité au paiement des
intérêts et du capital, mais une certaine sensibilité aux
effets défavorables des changements de circonstances ou de conditions
économiques.
BBB Capacité encore suffisante au
paiement des intérêts et du capital, mais des conditions
économiques défavorables ou une modification des circonstances
sont davantage susceptibles d'affecter l'aptitude au service normal de la
dette.
BB Le paiement à
l'échéance présente une incertitude du fait de la
vulnérabilité de l'émetteur à des conditions
défavorables sur les plans économique et financier.
B La vulnérabilité de
l'émetteur à des conditions défavorables sur les plans
économiques et financiers est plus importante que pour la
catégorie « BB »; l'émetteur peut néanmoins
toujours faire face à ses engagements.
CCC Le paiement à
l'échéance est douteux et dépend de conditions favorables
sur les plans économique et financier.
CC Le paiement à
l'échéance est extrêmement douteux et très
dépendant de conditions économiques et financières
favorables.
C Idem CC.
D Déjà en défaut de
paiement des intérêts ou du principal, sauf si, un délai de
grâce étant prévu, le règlement avant expiration de
ce délai est probable. L'attribution d'un « D » indique que le
défaut sera général ou du moins substantiel. L'attribution
d'un « SD » indique que le défaut constaté ne remet pas
en cause le service normal d'autres engagements.
Tableau 3 : Échelle de notation à long
terme - Moody's
Aaa Obligations de tout premier ordre.
Aa Obligations de haute qualité, mais
il peut exister des facteurs pouvant rendre le risque à long terme
légèrement plus important.
A Obligations présentant de nombreux
aspects attractifs, et protection du capital et des intérêts
convenables.
Baa Obligations considérées
comme étant de qualité moyenne, et protection du capital et des
intérêts satisfaisant au moment présent. Mais certains
facteurs peuvent s'avérer intrinsèquement peu fiables à
long terme.
Ba Obligations présentant certains
facteurs spéculatifs, et couverture du capital et des
intérêts souvent très modérée.
B Obligations dont la sécurité
de paiement des intérêts et du capital peut être faible sur
une longue période.
Caa Obligations de qualité
médiocre, qui peuvent s'avérer défaillantes.
Ca Obligations à caractère
hautement spéculatif et souvent défaillantes.
C Obligations ayant peu de chance
d'atteindre un niveau propice à l'investissement.
D Défaut.
Tableau 4 : Notation à court terme Standard
& Poor's
A-1+ Très forte aptitude au service
normal de la dette.
A-1 Forte aptitude au service normal de la
dette.
A-2 Aptitude satisfaisante au service normal de
la dette.
A-3 La capacité de paiement à
l'échéance reste acceptable. Il existe cependant une plus grande
sensibilité à des changements défavorables de
circonstances que pour les metteurs ou créances
bénéficiant d'une meilleure note.
B Un certain caractère spéculatif
quant au paiement à l'échéance.
C Le paiement à l'échéance
est douteux.
D Défaut
Tableau 5 : Notation à court terme
Fitch-Ibca
F1 Qualité de crédit la plus
élevée.
F2 Bonne qualité de crédit.
F3 Qualité de crédit correcte.
B Caractère spéculatif.
C Risque important de défaut.
D Défaut.
Tableau 6 : Notation à court terme
Moody's
P1 Qualité de crédit très
forte.
P2 Forte qualité de crédit.
P3 Qualité de crédit correcte.
B Caractère spéculatif.
C Risque important de défaut.
D Défaut.
ANNEXE N° 4 (page 23)
Crise de la banque Northem Rock
Source :
http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/279396.FR.php
(c) Libération
Comment Northern Rock a frôlé la ruine ?
Des clients font la queue devant une agence de la Northern
Rock à Kingston, dans le sud de l'Angleterre. (Reuters)
Vu son profil, la banque britannique a subi de plein
fouet la crise des subprimes.
Par NICOLAS CORI
QUOTIDIEN : mercredi 19 septembre 2007
Pour Northern Rock, le pire semble être passé.
Après trois jours de panique totale, les clients étaient moins
nombreux hier à se presser devant les agences de la banque britannique
pour retirer leurs avoirs. La quasi-nationalisation de fait
opérée par le gouvernement britannique - Alistair Darling, le
ministre des Finances, s'est engagé lundi à garantir tous les
dépôts de l'établissement en quasi-faillite - a fini par
rassurer les épargnants. Pourtant, cet épisode soudain - qui
rappelle le Wall Street d'après le Jeudi noir de 1929 - ne peut
être interprété comme une simple panique. La crise
née en août des défauts de paiement sur les crédits
à risque, rôde toujours. Retour sur cette quasi-faillite.
Une victime idéale ?
Ce n'est pas une coïncidence si Northern Rock a
été le premier établissement britannique touché.
C'est en fait le plus fragile. Avec 6 000 employés, l'entreprise
est une petite banque, non adossée à un grand groupe. Issus des
building societies, ces établissements mutualistes datant de
l'époque victorienne, et offrant des prêts immobiliers attractifs
aux particuliers, Northern Rock a profité des réformes des
ères Thatcher et Blair pour s'adapter à l'évolution du
secteur financier. En prenant le statut de Public Limited Company
en 1997, elle est devenue une société anonyme cotée
en Bourse. Et s'est mise à offrir la gamme traditionnelle des services
bancaires (cartes de crédit, assurances...).
Seulement, elle a gardé un visage spécifique :
77 % de ses actifs sont toujours constitués de prêts immobiliers,
dont la moitié proviennent de particuliers. Pour alimenter sa
stratégie de croissance, très agressive, elle a dû chercher
d'autres sources de financement, basés sur les emprunts immobiliers. Ces
montages portent le doux nom de titrisation, d'émission de covered
bonds (obligations couvertes), etc. Rien que du classique pour un
banquier, sauf l'utilisation massive qu'en a faite Northern Rock. 75 % de son
financement était en effet assuré par un recours au
marché. Elle a donc été touchée de plein fouet
quand la crise des subprimes a éclaté.
A qui la faute ?
Depuis un mois, les places financières n'ont qu'un mot
à la bouche : opacité. En attendant la publication des comptes
trimestriels, chacun en est réduit à spéculer sur qui a
perdu de l'argent dans la crise des subprimes. Résultat, la
méfiance règne, et les banques font plus attention avant de
se prêter entre elles. Le marché interbancaire en est
affecté. Il s'agit pourtant d'une source de financement traditionnel,
utile pour couvrir tout type d'opération - prêts, emprunts,
couverture, arbitrage... Depuis la crise des subprimes, le taux de
prêt interbancaire à trois mois est ainsi passé en
GrandeBretagne, à un point supérieur à celui des taux
directeurs (à 5,75 %). Pour Northern Rock, la situation était
devenue intenable.
La France est-elle à l'abri ?
Comme le nuage de Tchernobyl s'était
arrêté aux frontières de l'Hexagone, en 1986, la crise
bancaire ne devrait pas, selon les autorités françaises,
traverser la Manche. Une catastrophe similaire est «totalement
hypothétique», a noté hier Christine Lagarde, car
«le système bancaire français n'a pas
d'établissement aussi spécialisé» que Northern
Rock, et le marché immobilier en France est «extrêmement
formalisé». Pas de chance pour la ministre, le Crédit
agricole a révélé hier soir qu'une position
«anormalement élevée» sur «certains
indices du marché du crédit» allait coûter
250 millions d'euros à CaLyon, une de ses filiales. La contagion
est donc une hypothèse toujours probable. Mais les autorités
peuvent-elles tenir un autre discours que celui de la réassurance
à tout va ?
ANNEXE N° 5 (page 27)
Evaluation du risque de marché
Source :
www.finmarket.com
Pour le risque de marché :
Voici les pondérations à effectuer pour le
risque de marché :
ANNEXE N°6 (page29)
Société Générale explique
ses procédures
de gestion de risque au grand public
Source : site
http://www.socgen.com/rse/developpement_durable/gestion-risques.html
(Site officiel de la société
générale)
Le groupe Société Générale cherche
en permanence avec des moyens importants, à adapter son dispositif de
maîtrise des risques à la diversification de ses activités.
Des aménagements ont été opérés dans le
respect de deux principes fondamentaux de la gestion des risques bancaires,
formalisés par les règlements 1997-02, 2001-01 et 2004-02 du
Comité de la réglementation bancaire et
financière :
- une stricte indépendance de la filière risque
par rapport aux hiérarchies opérationnelles,
- une approche homogène et un suivi consolidé
des risques à l'échelle du Groupe.
La filière risques du groupe Société
Générale rassemble environ 2 700 personnes
dédiées aux activités de maîtrise des risques. La
Direction des risques de la Société Générale
Personne Morale comprend près de 700 personnes. 2 000
collaborateurs se consacrent également au contrôle et à la
maîtrise des risques dans le Réseau France dans les filiales. La
Direction des risques, indépendante des entités commerciales est
rattachée directement à la Direction générale. Elle
a pour mission de contribuer au développement et à la
rentabilité du Groupe en garantissant que le dispositif de
maîtrise des risques en place est solide et efficace. Elle regroupe et
intègre des équipes diverses, spécialistes de la gestion
opérationnelle du risque de crédit, du risque de marché
ainsi que des équipes de modélisation des risques, de
maîtrise d'ouvrage informatique, d'ingénieurs-conseils et
d'économistes. Cette Direction :
- définit ou valide les méthodes et
procédures d'analyse, de mesure, d'approbation et de suivi des risques
de crédit, risques-pays, risques de marché et risques
opérationnels ;
- réalise une analyse critique des stratégies
commerciales dont la dimension risques est significative et s'attache à
améliorer constamment la capacité d'anticipation et de pilotage
des risques transversaux ;
- contribue à l'appréciation indépendante
en validant les opérations de risques de crédit, en prenant
position sur les opérations de contrepartie proposées par les
responsables commerciaux ;
- assure le recensement de l'ensemble des risques du Groupe
ainsi que l'adéquation et la cohérence des systèmes
d'information risques.
Une revue systématique des principaux enjeux de gestion
des risques de la banque est organisée à l'occasion d'un
comité des risques mensuel réunissant les membres du
comitéexécutif, des responsables de lignes-métiers et les
responsables de la Direction des risques.
Ce comité se prononce en tant que de besoin sur les
principaux enjeux stratégiques : politiques de prise de risque,
méthodologies de mesure, moyens matériels et humains, analyses de
portefeuille et du coût du risque, limites de marché et limites de
concentration crédit (par produit, pays, secteur, région, etc.),
gestion de crise.
Il est de la responsabilité de chaque direction (client
ou métier) de soumettre toute activité nouvelle, tout produit
inédit ou en cours de développement, au comité nouveau
produit de la Branche concernée. Ce comité nouveau produit a pour
mission de s'assurer, qu'avant tout lancement, l'ensemble des risques
attachés à cette activité ou à ce produit soient
dûment compris, mesurés, approuvés et soumis à des
procédures et des contrôles adéquats, reposant sur des
systèmes d'information et des chaînes de traitement
appropriés.
Principaux risques bancaires
- Le risque de crédit (incluant le risque pays) :
risque de perte dû à l'incapacité des clients, souverains
et autres contreparties de la banque, de faire face à leurs obligations
financières. - Le risque de marché : risque de perte
dû aux changements dans les prix et taux de marché, les
corrélations entre eux et leurs niveaux de volatilité. - Les
risques structurels : risque de pertes ou de dépréciations
résiduelles sur les postes du bilan en cas de mouvement des taux
d'intérêt ou des taux de change. - Le risque de
liquidité : risque pour le Groupe de ne pouvoir faire face à
ses engagements suivant leur échéance. - Le risque
opérationnel (incluant, entre autres, les risques de
non-conformité, y compris juridiques et déontologiques, les
risques comptables, environnementaux ou de réputation : risque de perte
ou de fraude, d'informations comptables ou financières erronées,
et résultant de l'inadaptation ou de la défaillance de
procédures, personnes, systèmes internes ou
d'événements extérieurs.
Des méthodologies et des systèmes
adaptés
Société Générale consacre des
ressources importantes à l'adaptation des moyens de gestion et de suivi
des risques du Groupe. En particulier, les systèmes d'information sont
continuellement adaptés aux évolutions des produits
traités et des techniques de gestion du risque associées, tant au
niveau local (entités bancaires) qu'au niveau central Direction des
risques)
En matière de risque de contrepartie sur produits de
marché, les méthodes actuelles de mesure d'exposition sont
complétées par des mesures fondées sur des
scénarios de risque maximal de manière à renforcer encore
la sélectivité des opérations. S'agissant des risques de
marché, le dispositif mis en place a permis d'obtenir la validation par
la Commission bancaire du modèle interne (VaR) sur la
quasi-totalité des opérations concernées. En
matière de risque de crédit et de risque opérationnel, les
procédures d'approbation et de suivi des risques ont été
renforcées et adaptées pour tenir compte des exigences
réglementaires liées à la mis en oeuvre de
Bâle 2. L'année 2007 a contitué une étape importante
dans les validations IRBA (Internal Rating Based Advanced) et AMA
(Advanced Measurement Approach) du Groupe. Les principaux portefeuilles
ainsi que le dispositif de suivi du risque opérationnel ont fait l'objet
d'une revue approfondie par la Commission Bancaire. L'ensemble des
préconisations formulées par le superviseur à l'issue de
ces audits a été traité dans les délais, ce qui a
permis au Groupe d'obtenir ses validations IRBA et AMA à compter du 1er
janvier 2008. Pour le risque de crédit, la réalisation des
travaux de modélisation s'est accompagnée de la mise en oeuvre
des processus pérennes dans le Groupe permettant la collecte des
données nécessaires. Cette approche vient compléter
les indicateurs de capital économique, de rentabilité
ajustée du risque (RAROC) et de valeur ajoutée économique
(EVA) introduits dans le Groupe au cours des dernières années.
Cette adaptation des méthodes requiert la mobilisation de ressources
importantes, afin de modéliser toutes les activités et d'adapter
les systèmes d'information. Ces modèles constituent un outil
d'aide à la décision en matière d'octroi et de
tarification des crédits et serviront de base au calcul des exigences de
fonds propres au titre du risque de crédit dans le cadre de la
réglementation bâloise. Pour le risque opérationnel, le
dispositif est à présent entré en phase de prodution.
L'intégration dans le système AMA de collecte de pertes internes
et d'analyses de scenarii permet de présenter
régulièrement des simulations de calcul des exigences en fonds
propres réglementaires alloués au risque opérationnel en
Comité des Risques afin de suivre les principales évolutions du
Capital Groupe.
Chiffres clés sur la gestion des
risques :
Encours 2007 sur clientèle non bancaire du Groupe (y
compris particuliers, bilan, hors bilan, hors opérations de prise en
pension) : 461 Md EUR 84 % sur des grands pays
industrialisés (sur les 15 % restant , 9% des engagements sont sur
l'Europe de l'Est) 29 % d'engagements hors bilan
Charge du risque 2007 : 905 M EUR (soit,
rapportée aux encours pondérés : 25 points de base)
Encours non performant : 3,5 % des crédits à la
clientèle, couvert par provisions à hauteur de 59 %VaR de
trading moyenne sur année 2007 : - 46 M EUR2 700
collaborateurs sont dédiés à la maîtrise et au
contrôle permanent des risques
VaR : Value at Risk. Estimation de la perte maximale
qu'un portefeuille d'actifs peut subir, dans un intervalle de temps et avec une
probabilité donnés, à partir de l'étude des
variations historiques des paramètres de marché (taux, change,
actions...)
ANNEXE N°7 (page 37)
Nombre de défaillance par secteur
d'activité
Source : Assureur Crédit : Heuler Hermes
SFAC Novembre 2007
|
Météo
|
Production
|
Défaillances
|
Budget
|
Poids
|
Volume
|
Prix
|
Valeur
|
NBRE
Nov 2007
|
Variat°
12 mois
|
|
2006 (mds E courants)
|
%
|
2007
|
2008
|
2009
|
2007
|
2008
|
2009
|
2007
|
2008
|
2009
|
Agriculture
|
|
76 221
|
2%
|
-1,3%
|
0,3%
|
0,6%
|
6,6%
|
3,5%
|
2,0%
|
5,2%
|
3,9%
|
2,6%
|
1465
|
-3,0%
|
Industries
Agro Alimentaires (EB)
|
|
121 886
|
4%
|
0,9%
|
0,7%
|
1,1%
|
2,1%
|
3,1%
|
2,0%
|
3,0%
|
3,8%
|
3,2%
|
1216
|
6,3%
|
Industrie manufacturière (EC...EF)
|
|
646 450
|
20%
|
1,6%
|
1,6%
|
1,9%
|
1,4%
|
1,1%
|
1,2%
|
3,0%
|
2,7%
|
3,2%
|
3780
|
-10,1%
|
Biens
de consommation (EC)
|
|
124 941
|
4%
|
1,6%
|
1,3%
|
1,3%
|
0,5%
|
0,0%
|
1,2%
|
2,0%
|
1,3%
|
2,5%
|
1487
|
-10,0%
|
Automobile
(ED)
|
|
87 555
|
3%
|
-1,3%
|
1,0%
|
0,7%
|
-1,4%
|
0,7%
|
0,4%
|
-2,7%
|
1,7%
|
1,1%
|
40
|
-39,4%
|
Biens
d'équipement (EE)
|
|
163 515
|
5%
|
3,2%
|
3,1%
|
3,3%
|
1,0%
|
0,4%
|
0,3%
|
4,3%
|
3,5%
|
3,6%
|
1062
|
-0,7%
|
Biens
intermédiaires (EF)
|
|
270 438
|
8%
|
1,4%
|
0,9%
|
1,8%
|
2,9%
|
2,2%
|
2,0%
|
4,4%
|
3,1%
|
3,8%
|
1191
|
-16,0%
|
Energie
(EG)
|
|
137 241
|
4%
|
1,1%
|
1,8%
|
0,2%
|
-0,6%
|
3,7%
|
2,1%
|
0,4%
|
5,6%
|
2,4%
|
15
|
50,0%
|
Industrie (EB...EG)
|
|
905 576
|
28%
|
1,4%
|
1,5%
|
1,6%
|
1,2%
|
1,7%
|
1,4%
|
2,6%
|
3,2%
|
3,0%
|
5011
|
-6,5%
|
BTP
|
|
225 116
|
7%
|
3,1%
|
2,5%
|
2,7%
|
4,5%
|
3,3%
|
3,7%
|
7,7%
|
5,9%
|
6,5%
|
11947
|
11,1%
|
Commerce
|
|
323 460
|
10%
|
3,1%
|
2,5%
|
2,0%
|
0,0%
|
1,5%
|
1,3%
|
3,1%
|
4,0%
|
3,3%
|
11383
|
-1,0%
|
Transports
|
|
147 293
|
5%
|
2,7%
|
2,4%
|
2,6%
|
0,8%
|
1,4%
|
1,9%
|
3,5%
|
3,8%
|
4,6%
|
1410
|
-20,2%
|
Services financiers
|
|
163 954
|
5%
|
4,4%
|
3,4%
|
2,4%
|
3,1%
|
2,2%
|
2,0%
|
7,6%
|
5,6%
|
4,5%
|
245
|
-3,9%
|
Services immobiliers
|
|
273 371
|
8%
|
2,6%
|
2,4%
|
2,0%
|
3,1%
|
2,2%
|
2,0%
|
5,7%
|
4,7%
|
4,1%
|
1435
|
3,8%
|
Services
aux entreprises
|
|
487 869
|
15%
|
3,1%
|
2,5%
|
3,1%
|
1,0%
|
1,8%
|
2,0%
|
4,1%
|
4,4%
|
5,1%
|
6500
|
3,4%
|
Services aux particuliers
|
|
168 632
|
5%
|
1,3%
|
1,6%
|
2,0%
|
3,1%
|
2,2%
|
2,0%
|
4,4%
|
3,9%
|
4,1%
|
6986
|
1,6%
|
Services
|
|
2 256 688
|
70%
|
2,6%
|
2,3%
|
2,4%
|
1,9%
|
2,0%
|
2,1%
|
4,6%
|
4,4%
|
4,5%
|
29370
|
0,7%
|
Production totale
|
|
3 238 486
|
100%
|
2,1%
|
1,9%
|
2,1%
|
1,8%
|
2,1%
|
1,9%
|
4,0%
|
4,0%
|
4,1%
|
48904
|
2,7%
|
ANNEXE N°8 (page 45)
Solde Intermédiaire de Gestion
Source : Cours de Mr ZGA, Ingénierie
financière
SIG
|
N
|
N-1
|
Variation
|
Ventes de marchandises
|
|
|
|
- Coût d'achat des marchandises vendues dans
l'exercice
|
|
|
|
o Achat de marchandises vendues
|
|
|
|
o + Variation de stocks de marchandises vendues
|
|
|
|
Total Marge Commerciale =
|
|
|
|
+ Production vendue
|
|
|
|
+ Production stockée
|
|
|
|
+ Production immobilisée
|
|
|
|
- Déstockage de production
|
|
|
|
Total Production =
|
|
|
|
+ Marge commerciale
|
|
|
|
+ Production de l'exercice
|
|
|
|
- Consommation de l'exercice en provenance de tiers
|
|
|
|
o Achats de matières premières
|
|
|
|
o + Ou - variation de stocks de matières
premières
|
|
|
|
o + Autres achats et charges externes
|
|
|
|
Total VA =
|
|
|
|
+ Valeur ajoutée
|
|
|
|
+ Subventions d'exploitation
|
|
|
|
- Impôts taxes et versements assimiles
|
|
|
|
- Charges de personnel
|
|
|
|
o Salaires et traitements
|
|
|
|
o Charges Sociales
|
|
|
|
Total EBE =
|
|
|
|
+ EBE
|
|
|
|
+ Reprises sur amortissements et provisions et transferts de
charges
|
|
|
|
+ Autres produits
|
|
|
|
- Insuffisance brute d'exploitation
|
|
|
|
- Dotations aux amortissements et aux provisions
|
|
|
|
- Autres charges
|
|
|
|
Total Résultat Exploitation (REX )=
|
|
|
|
+ Résultat d exploitation
|
|
|
|
+ Quotes-parts de résultat sur opérations faites
en commun
|
|
|
|
+ Produits financiers
|
|
|
|
- Charges financières
|
|
|
|
Total Résultat Courant Avant Impôt (RCAI) =
|
|
|
|
+ Produits exceptionnels
|
|
|
|
- Charges exceptionnelles
|
|
|
|
Total Résultat Exceptionnel =
|
|
|
|
+ Résultat courant avant impôts
(Bénéfice)
|
|
|
|
+ Résultat exceptionnel (Bénéfice)
|
|
|
|
- Résultat courant Avants Impôts (Perte)
|
|
|
|
- Résultat exceptionnel (Perte)
|
|
|
|
- Participation des salaries
|
|
|
|
- Impôts sur les bénéfices
|
|
|
|
Total Résultat de l'Exercice (RE) =
|
|
|
|
+ Produits des cessions des éléments d`actif
|
|
|
|
- Valeur comptable des éléments
cédés
|
|
|
|
Total plus ou moins value =
|
|
|
|
ANNEXE N°9 (page 65)
Ratios utilisés par l'union européenne
Source : Banque de France
Actuellement, la base de données des
Références Sectorielles européennes permet l'analyse des
28 ratios suivants :
#
|
Ratio
|
R01
|
Valeur ajoutée / Chiffre d'affaires net
|
R02
|
Frais de personnel / Chiffre d'affaires net
|
R03
|
Résultat brut d'exploitation (EBITDA) / Chiffre
d'affaires net
|
R04
|
Résultat brut d'exploitation (EBITDA) / Dettes nettes
totales
|
R05
|
Résultat net d'exploitation (EBIT) / Chiffre d'affaires
net
|
R16
|
Chiffre d'affaires net / Total du bilan
|
R10
|
Résultat net d'exploitation (EBIT) / Total du bilan
|
R11
|
Résultat net avant impôts / Capitaux propres
|
R12
|
Résultat net de l'exercice / Capitaux propres
|
Besoins en fonds de roulement
|
R17
|
Stocks / Chiffre d'affaires net
|
R18
|
Créances clients et comptes rattachés / Chiffre
d'affaires net
|
R19
|
Dettes fournisseurs et comptes rattachés / Chiffre
d'affaires net
|
R20
|
Besoins en fonds de roulement / Chiffre d'affaires net
|
Produits financiers et charges
financières
|
R07
|
Intérêts et charges financières
assimilées / Chiffre d'affaires net
|
R06
|
Intérêts et charges financières
assimilées / Résultat brut d'exploitation (EBITDA)
|
R09
|
Produits financiers nets / Chiffre d'affaires net
|
R08
|
Produits financiers nets / Résultat brut d'exploitation
(EBITDA)
|
Structure de l'actif
|
R13
|
Actifs financiers immobilisés / Total du bilan
|
R14
|
Actifs corporels immobilisés / Total du bilan
|
R15
|
Actifs circulants / Total du bilan
|
R21
|
Liquidités / Total du bilan
|
Structure du passif
|
R22
|
Capitaux propres / Total du bilan
|
R23
|
Provisions / Total du bilan
|
R24
|
Dettes bancaires / Total du bilan
|
R25
|
Dettes bancaires à moyen et long terme / Total du bilan
|
R26
|
Dettes bancaires à court terme / Total du bilan
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R27
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Dettes à moyen et long terme / Total du bilan
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R28
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Dettes à court terme / Total du bilan
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Table des matières
Table des abréviations
..........................................................................
5
Sommaire
.........................................................................................
6
Introduction
.....................................................................................
7
Chapitre 1 : La gestion du risque et son cadre
légale .......................................... 10
I. Notion de risque
..............................................................................
11
1. Présentation des différents risques
................................................... 11
1.1. Risque de crédit
......................................................... 11
1.2. Risque de solvabilité ou de contrepartie
............................. 11
1.3. Risque de liquidité
...................................................... 11
1.4. Risque de change
......................................................... 11
1.5. Risque de marché
...................................................... 12
1.6. Risque politique, réglementaire et légal
.............................. 12
1.7. Risque opérationnel
...................................................... 12
2. Les principaux acteurs
......................................................... 14
2.1. Assureurs crédits : les principaux acteurs du
crédit management . 14
2.2. Agence de notation financière
........................................ 15
2.2.1. Définition de la notation financière
...................... 15
2.2.2. La naissance des agences de notation financière
........ 15
2.2.3. Processus de notation
........................................ 16
2.2.4. Signification des notations
................................. 17
2.2.5. Critiques des agences de notation
........................... 17
2.3. Les autorités de contrôle
............................................... 18
2.3.1. Autorité des Marchés Financiers
........................... 18
2.3.2. Banque de France et Banque centrale Européenne
......... 19
2.4 Les autorités de conseil
.................................................................. 20
II. Les cadres légaux
.............................................................................
21
1. Dispositif de Bâle 2
.................................................................. 21
1.1. Pilier I du dispositif de Bâle 2: Exigences
minimales de fonds propres 23
1.1.1. Pour les fonds propres réglementaires
.................... 24
1.1.2. Pour le risque d'insolvabilité
.............................. 24
1.1.3. Pour le risque de marché
.................................. 27
1.1.4. Pour le risque opérationnel
.................................. 28
1.2. Pilier II du dispositif de Bâle 2 : Processus de
surveillance ......... 28
1.3. Pilier III : Transparence des informations
financières ............. 29
2. Critiques de Bâle II et son impact sur les entreprises
........................... 29
2.1. Les vides juridiques de Bâle 2
............................................. 29
2.2. Exigence minimale des fonds propres impose une
sélection des clients 30
2.3. Modification des taux d'intérêts
.......................................... 30
2.4. Naissance d'astuces financières
.......................................... 30
3. Loi de la sécurité financière
........................................................ 31
4. Loi nouvelle régulation économique
............................................. 31
Conclusion partielle
.....................................................................................................
32Chapitre 2 : Détection et évaluation du risque client
........................................... 33
I. Etude globale de l'entreprise sur son marché
................................................... 34
1. Forme juridique de l'entreprise
....................................................... 34
1.1. Statut et taille
.............................................................. 34
1.2. Date de création
............................................................... 35
1.3. Côte du dirigeant
.............................................................. 36
2. Analyse du secteur d'activité (tendance sectorielle)
.............................. 37
2.1. Les tendances sectorielles de 2007
......................................... 37
2.2. Perspectives 2008
........................................................... 37
3. Détecter les risques via une étude des comptes
sociaux .......................... 38
3.1. Risque lié aux flux du compte de résultat
.............................. 39
3.2. Risques liés au bilan
......................................................... 41
4. Fraudes sur les états financiers
....................................................... 43
4.1. Saisonnalité des ventes
...................................................... 43
4.2. Masquer le découvert bancaire
............................................ 43
4.3. Diminuer le poste fournisseur
............................................ 43
4.4. Stocks
......................................................................... 43
4.5. Cautions
......................................................................... 44
4.6. Contrôles fiscaux et audit
.................................................... 44
4.7. Provisions
...................................................................... 44
II. Analyse financière
.................................................................................
45
1. Analyse du risque de l'activité
.................................................................... 45
1.1. Solde Intermédiaire de Gestion
............................................ 45
1.1.1. Le chiffre d'affaires
....................................................... 45
1.1.2. Analyse de la valeur ajoutée
..................................... 46
1.1.3. Analyse de l'Excédent Brut d'Exploitation
................... 47
1.1.4. Analyse des Résultats
............................................. 47
2. Etudes des ressources et des besoins de
l'entreprise : approche fonctionnelle . 48
2.1. Bilan fonctionnel
........................................................... 48
2.2. Pour les besoins en fonds de roulement
................................. 48
2.3. Pour le Fond de roulement
................................................ 50
2.4. Analyse de la trésorerie
.................................................... 51
3. Autre approche de l'équilibre des besoins et des
ressources ...................... 52
3.1. Le Bilan financier
........................................................... 52
4. Risque lié à une structure
déséquilibrée
............................................. 53
5. Analyse du risque lié à la politique
d'investissement, de financement ........ 55
5.1. Analyse de la liquidité
....................................................... 55
5.2. Capacité d'Autofinancement
................................................ 57
5.3. Analyse de l'endettement
.................................................... 58
5.4. Analyse de la rentabilité
.................................................... 60
6. La prévision des difficultés des entreprises par
le scoring .......................... 64
7. Outils financiers proposés par l'union
européenne ............................... 65
Conclusion partielle
..............................................................................................................
66
Chapitre 3 : Le crédit management pour diminuer le
risque client ......................... 67
I. Gestion du risque client via des méthodes internes
....................................... 68
1. Scoring
........................................................................ 68
1.1.1. Fiche d'identification
........................................... 68
1.1.2. Fiche des risques
............................................... 69
2. Ranking
........................................................................ 73
3. Diminution des délais de paiement
.......................................... 73
4. Etablissement et révision périodique des lignes
de crédit accordées .... 74
5. Suivi des clients à risque
................................................... 76
6. Formation auprès des commerciaux
........................................ 76
7. Contrôle interne : soutient & contrôle le
crédit management ............ 77
8. Réserve de propriété
.......................................................... 78
9. Augmentation de capital
................................................... 78
II. Gestion du risque des clients via des méthodes
externes ........................................... 79
1. Recouvrement
...............................................................................................
79
2. Transfert des créances et du risque client
......................................... 80
2.1. Affacturage
.................................................................. 80
2.2. Assurances
.................................................................. 81
2.2.1. Assurance crédit
................................................ 81
2.2.2. Assurance Homme-clé
......................................... 81
2.3. Les garanties
.................................................................. 82
2.3.1. Les garanties via les sûretés personnelles
................... 82
2.3.2. Les garanties via les sûretés réelles
.............................. 83
III. Les méthodes de réduction de risque des
établissements de crédit ....................... 84
1. Limiter les prêts bancaires
............................................................... 84
2. Les garanties : les hypothèques
........................................................ 85
3. La titrisation
.............................................................................
85
4. Episodes de « Stress tests »
........................................................... 89
IV. Ethique et limite du crédit management
.................................................... 90
1. L'éthique de la gestion du risque
........................................................... 90
2. Les limites du crédit management
.................................................... 91
Conclusion partielle
.........................................................................................................
92
Conclusion générale
....................................................................................
93
Bibliographie
................................................................................................
99
Annexe
................................................................................................... .......
100
En France, le montant du crédit interentreprises, soit
les créances non encore réglées par les clients,
s'élève à plus de 300 milliards d'euros. Un montant
supérieur au budget de l'Etat. Cet encours client représente en
moyenne 41 % des actifs d'une entreprise, avec des délais de paiement
moyen de 67 jours. Cette organisation réduit fortement le cash-flow des
entreprises. De plus, en Europe, les impayés sont à l'origine
d'une défaillance d'entreprise sur quatre....
Ces quelques chiffres montrent l'enjeu financier d'une bonne
gestion du crédit émis par le biais de la facturation à
terme. Les crédits managers répondent à cette
nécessité. En concertation avec les équipes commerciales,
juridiques, comptables et logistiques, il va déterminer des
procédures afin de :
- limiter les risques d'impayés en
appréciant la probabilité de défaillance des partenaires
commerciaux,
- assurer le développement commercial tout en
pérennisant la situation financière. En gérant
son risque en interne, l'entreprise ne limite plus son chiffre d'affaires au
montant des garanties données par l'assureur crédit,
- augmenter les flux de trésorerie et la
marge, par le management des processus de facturation, de relance et
de résolution des litiges.
Le crédit management répond aux objectifs de
rentabilité et de performance de l'entreprise.
In France, the amount of debt consumer (unpaid debt), is
estimated at more than €300 billion. The debt consumer represents,
approximately, 41 % of the assets of a given company with a term of payment
fixed at 67 days. This organisation decreases the cash flow of enterprises.
More over, in Europe, the voluntary liquidation come from the unpaid...
Thos few numbers show the financial stake of a good credit
management. In contact with sales, legal, logistics and accounting services,
the credit manager makes a decision about different sorts (types) of processes
like:
- limiting the risk of unpaid by assessing the probability
of voluntary liquidation from customers,
- Ensuring the commercial development of the company's
turnover. The amount of guarantee, provided by the credit insurer, does not
constitute a barrier to the development of the company's turnover anymore,
- Increasing the cash flow and the margin with the
management of billing, collection and resolution of contentious.
The credit management is the answer to the goals of an
enterprise's profitability and performance.
* 1 François Ewald est
directeur de l'
École
nationale d'assurances et il est fondateur de la revue
Risques
* 2 La COFACE est un assureur
crédit et une agence de notation financière
* 3 CF Annexe 2 : Table
de correspondance des notes des agences de rating
* 4 Divers textes de loi,
Ratios, analyses économiques ....
* 5 La solvabilité
d'une institution financière est sa capacité à rembourser
l'intégralité de ces engagements (réels ou potentiels) en
cas de liquidation judiciaire. D'un point de vue théorique lors d'une
faillite, ce qui permet à un établissement de couvrir ses
débits c'est l'ensemble de ses actifs ; et plus
particulièrement cela dépend de la qualité et de la
liquidité de ses actifs. Plus les débits sont importants et
risqués, plus les actifs devront être importants et de
qualité. D'où l'importance d'avoir des créances clients
solvable.
* 6 CF Annexe n°
4 : Crise de la banque Northem Rock
* 7 Fonds de Roulement Net
global et Besoin en Fond de Roulement sont expliqués dans la seconde
partie. CF page 48 & 50
* 8 Toute la deuxième
partie de ce mémoire propose des techniques financières
permettant de déterminer le risque d'un client.
* 9 Les risques sont
évalués par l'entreprise en interne il y a donc un fort risque
opérationnel.
* 10 J'ai
développé les différents organes de contrôle dans le
début de la première partie page 15, dans ce cas de figure on
parle de la commission bancaire
* 11 Nous verrons dans le
chapitre 2 (page 33) des outils financiers permettant de mesurer la
solvabilité d'une entreprise
* 12 Rappel : Le risque
opérationnel est le risque de perte lié à des processus
opérationnels, des systèmes inadéquats ou
défaillants des organisations, à des procédures, au
personnel, aux systèmes internes, ou à des
événements externes
* 13 CF Annexe n°
6 : Société Générale explique ses
procédures de gestion de risque
* 14 CF Chapitre n° 3
page 67
* 15 CF Chapitre n°3
titrisation page 82
* 16 Point
développé dans le Chapitre 3 page 70
* 17 Les
collectivités locales ne sont pas des organismes sans risque, car elles
n'ont aucune garantie de l'Etat.
* 18 Je n'ai pas pu trouver
de données plus récentes, mais tous les textes que j'ai pu lire
restent unanimes, le risque est plus important pour les entreprises ayant moins
de 5 ans.
* 19 Capitaux permanents = ?
(fonds propres + provisions + impôts différés + dettes
à long terme)
* 20 L'entreprise est une
filiale et son statut est une SNC = pas de risque
La filiale possède une garantie de la
société mère, cette dernière se porte caution =
risque moyen, si le groupe ne se porte pas caution = risque
élevé
* 21 Taux de
pénalité unique fixé au taux Banque Centrale
Européenne + 10 points (14% actuellement).
* 22 Un contrôle
manuel d'un dépassement ou non de l'encours autorisé est lourd
à gérer, mais possible, cela dépend du système
d'information de l'entreprise. Par exemple, il suffit de faire une extraction
quotidienne des clients qui ont un encours supérieur à la limite
de crédit autorisé.
* 23 CDO :
Collateralised Debt Obligation : adossé à des dettes diverses
(groupe les CBO et CLO)
CBO : Collateralised Bond Obligation :
adossé à des obligations
CLO : Collateralised Loan Obligation :
adossé à des crédits à des entreprises
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