Introduction
Avec la montée de la mondialisation, les
économies nationales vont devoir faire face à une ouverture
totale des frontières, qui accentuera de plus en plus la concurrence
internationale. Ce phénomène conduira, selon la majorité
des économistes, à la disparition du tiers des entreprises du
monde, le deuxième tiers est amené à appliquer une mise
à niveau pour se préparer à l'échéance.
Le secteur financier et bancaire n'échappe pas à
cette situation et connaîtra les mêmes mutations. Ceci explique la
grande vague de fusion, d'absorption et de rapprochement que connaît le
secteur de part le monde, car les banques vont devoir se livrer à une
concurrence acharnée et féroce.
C'est dans ce souci de mondialisation qu'apparaît le
rôle essentiel pour la survie et le développement que joue le
marketing bancaire.
Au Maroc et pendant de nombreuses années, les banques
sont restées à l'écart de toute dynamique
stratégique. Cette absence de comportement stratégique trouve son
explication dans la nature du système bancaire marocain, qui a pour
longtemps été un marché de nature anticoncurrentiel,
fortement réglementé et relevant de l'essentiel de la puissance
publique, aussi bien en termes de détention du capital qu'en terme de
fixation des règles de fonctionnement du marché, notamment en ce
qui concerne les taux débiteurs et créditeurs, le prix des
services bancaires, les quantités de crédits distribuées,
l'entrée dans le secteur, le choix des clients...etc. Ces conditions
permettaient d'assurer aux acteurs bancaires des revenus
appréciables.
Historiquement, le système bancaire marocain est
passé par trois phases importantes qui ont marqué la
configuration du paysage bancaire national depuis
l'indépendance :
· Une phase qui s'étale de 1956 à 1966,
qui marque la libération de l'héritage colonial et la mise en
place de structures fondamentales de bases : création de la Banque
du Maroc (1959), création de la monnaie nationale (1959) et d'un certain
nombre d'organisations bancaires BNDE (1959), BMCE (1959), CPM (1961)...
· Une phase comprise entre 1967 et 1985
caractérisée par l'organisation du système bancaire avec
la première loi bancaire (1967) et l'introduction de groupes marocains
dans le capital des banques existantes grâce au Dahir de
marocanisation.
· Une phase de 1986 à nos jours, marquée
par l'application du PAS et le lancement des grandes réformes bancaires
et financières qui vont aboutir en 1991 à la levée de
l'encadrement du crédit, la libéralisation des taux
d'intérêt, le décloisonnement des structures et la
promulgation de la nouvelle loi bancaire en juillet 1993.
A l'heure actuelle, la déréglementation du
secteur et les conditions de mise en place de la concurrence à
présent réunies, conduisent progressivement à
l'émergence d'un paysage bancaire nouveau. Confronter depuis peu
à cette mutation de leur environnement, les banques marocaines cherchent
à fournir des réponses stratégiques appropriées
susceptibles de leur offrir les meilleures perspectives de rentabilité
et de croissance.
Cependant, le système bancaire national a connu une
déréglementation, qui bien qu'encore très
inachevée, s'est traduite par l'apparition de mécanismes nouveaux
de concurrence. Les banques pour y faire face font appel de plus en plus aux
techniques du marketing bancaire, ceci se traduit bien dans notre vie
quotidienne par l'apparition successive de nouvelles offres de services et de
facilitations d'accès à la banque.
Cette nouvelle méthode de dialoguer, nous fait oublier
cette perception qu'avait le citoyen de la banque : Une institution
réservée aux privilégiés et aux riches, et qui
véhiculait une image arrogante vis-à-vis des détenteurs de
revenus faibles et moyens.
Aujourd'hui, les banques vont vers cette clientèle et
déploient tous leurs moyens en vue d'accroître leurs parts de
marché.
La recherche de l'information pertinente,
l'amélioration de la qualité de service, la prise en compte des
attentes des clients, deviennent les fondements de la
compétitivité de la banque.
En effet, la prise en compte des modes de comportement du
client et de ses réactions face à la multitude des banques
commerciales et leurs offres de produits et de services, la perception qu'a ce
consommateur du système bancaire tout entier, et des banques une par une
constituent une source d'information très intéressante et une
base de donnée à partir de laquelle doivent être
établies les stratégies d'offre et de communication des banques.
Le marketing bancaire a atteint sa maturité ainsi que
les stratégies bancaires et leurs interrelations se sont tout
naturellement établies et stabilisées.
Au cours des dernières années, le marketing
bancaire a trouvé sa légitimité et sa reconnaissance au
niveau des banques marocaines.
Plan
Partie 1 : Les stratégies marketing
Chapitre 1 : Le comportement, la satisfaction et la
fidélisation.
Chapitre 2 : La segmentation
Chapitre 3 : Le positionnement
Partie 2 : Les politiques marketing
Chapitre 4 : La politique de produit et de prix
Chapitre 5 : La politique de distribution et de
communication
Partie 1 :
Les stratégies marketing
Chapitre 1 : Le comportement, la satisfaction et la
fidélisation.
Le marketing stratégique bancaire apporte des solutions
dans le but d'éviter que des décisions opérationnelles
soient prises hâtivement sans réflexion préalable
suffisante concernant leur bien-fondé et les conséquences
qu'elles risquent d'avoir à court, moyen et long terme au niveau des
marchés.
I Le comportement du consommateur bancaire.
La cause de l'action des individus réside dans les
besoins, qui sont des manques physiques et psychiques. L'intensité de
l'action dépend de l'intensité du manque. Ces principaux besoins
sont présentés dans la célèbre Pyramide de
Maslow qui cite la liste des besoins selon un sens d'évolution
progressif :
Le consommateur bancaire présente une
particularité, son comportement vis-à-vis de la banque passe par
trois étapes :
a. Décider d'être
bancarisé :
C'est une étape de préparation de l'acte
d'ouverture d'un compte, elle obéit le plus souvent à un besoin
qui diffère d'une personne à une autre et du particulier à
l'entreprise. Ce besoin peut prendre plusieurs formes :
- La recherche de la sécurité :
C'est le cas pour un individu qui souhaite sécuriser son argent en la
transformant de l'espèce en monnaie scripturale. Ce besoin au Maroc est
exprimé souvent par les clients du monde rural et les commerçants
jadis très méfiant à l'égard des banques.
- La recherche de l'estime de soi : En effet
ouvrir un compte bancaire et être détenteur d'une carte de guichet
représente un plus dans la perception des gens, surtout au Maroc
où la banalisation du produit bancaire reste loin encore avec seulement
20% de la population bancarisée. C'est donc un besoin d'estime et
d'appartenance à un groupe restreint, ce besoin peut également
résulter de la pression sociale des proches, famille ou entourage
professionnel.
- Une nécessité : C'est un besoin
qui émane d'un stimulus individuel et social. En effet, l'ouverture d'un
compte bancaire est devenue une nécessité pour les citadins
détenteurs et, de plus en plus également, non-détenteurs
de revenus. Cette nécessité peut apparaître aussi chez le
futur acquéreur d'un logement, voiture ou simple crédit de
consommation en quête de financement.
- Une exigence : Pour les entreprises, c'est
une exigence d'avoir un compte courant, voir plusieurs, pour la bonne conduite
des opérations commerciales et le financement de l'activité.
L'ouverture d'un compte peut être également une exigence pour les
particuliers, c'est le cas des demandeurs de visas pour l'étranger ou
encore tout simplement pour un abonnement de téléphonie mobile,
ici le compte bancaire est considéré comme une garantie.
- Un investissement : C'est le cas des clients,
particuliers ou entreprises, qui désirent faire fructifier leur capital
liquide en le déposant dans des comptes bloqués (épargne
ou dépôt à terme) en contrepartie d'un intérêt
après une durée déterminée.
Cette envie d'ouverture de compte peut également
être stimulée par une offre promotionnelle (par exemple une
promotion de cartes bancaires pour jeunes) ou par les recommandations et les
conseils des proches.
b. Le choix d'une banque :
Après la reconnaissance du besoin, le consommateur peut
s'engager dans la recherche d'informations sur les moyens de satisfaire ce
besoin, cette recherche peut être interne et/ou externe.
- La recherche interne : Elle est
activée en premier lieu, juste après la reconnaissance du besoin.
Cette recherche porte en fait sur la mémoire à long terme dans
laquelle le consommateur tend à répertorier toutes les
informations pertinentes pour le sujet traité. Cette recherche de
connaissance dépend des qualités de l'individu et de son
expérience, elle s'articule sur le cumul d'informations et
d'expériences détenues en matière des services bancaires,
des enseignes, des publicités, de l'image de marque des banques,
...Souvent, cette recherche orientera le consommateur envers la banque la plus
proche dans sa mémoire vers laquelle il dégage une sympathie
spéciale, et il évitera les banques à scandales financiers
ou beaucoup trop prestigieuses ou encore dont l'avenir est incertain à
son point de vue. Pour nous familiariser avec ce phénomène, nous
pouvons donner l'exemple d'un particulier qui désire ouvrir un compte,
s'il est supporter du WAC1(*), il rejoindra la BCP et s'il suit l'actualité
il évitera la WAFABANK qui est entrain de fusionner (disparaître)
avec la BCM.
- La recherche externe : C'est une recherche
préalable à l'achat, elle résulte d'un désir
d'effectuer les meilleurs choix de consommation. Cette recherche est variable
et conditionnée par la personnalité du consommateur, la nature du
produit désiré, le coût de l'information, l'avantage
procuré et le risque encouru. Le consommateur a tendance à
vouloir profiter de l'expérience de son entourage voir même des
spécialistes (des employés de banques). Le consommateur peut
aller même dans une agence pour une collecte d'informations
complémentaires et d'explications.
Après la recherche de l'information, le consommateur
passe à une étape d'évaluation des solutions
préalables à l'achat.
c. Le choix des produits et services à
souscrire :
Pour préciser le cadre général de
définition des comportements des clients bancaires, surtout
particuliers, il faut introduire les différentes dimensions tenant
à l'acte d'achat ou aux multiples facettes du client bancaire.
i. Les dimensions de l'acte de
l'achat.
Lorsque les intentions d'achat deviennent achat, pour les
achats de services, apparaissent diverses formes d'achat :
· L'achat totalement programmé,
qui conduit à définir à l'avance deux composantes majeures
de l'acte : le type de produit et le lieu d'achat, par exemple pour
l'ouverture d'un type de compte défini dans une banque choisie.
· L'achat partiellement
programmé, qui consiste à définir la banque ou le
service souhaité et à choisir ensuite l'autre composante. Par
exemple, le touriste qui souhaite convertir ses devises peut choisir une banque
au hasard ou un le client qui souhaite effectuer un placement contacte sa
banque et choisit avec son interlocuteur le type de placement.
En effet, toutes les décisions d'achat ne comportent
pas les mêmes degrés de complexité. Leur diversité
peut aller d'une forte complexité à une faible complexité.
Et suivant cette complexité, le client exprimera une période
aléatoire préparatoire de l'acte d'achat. Par exemple, un client
accordera plus d'intérêt et consacrera beaucoup de temps et
d'énergie à la préparation de son achat pour un produit
qui présente un grand risque d'erreur comme un crédit
immobilier. Au contraire, il considérera comme routinier la demande d'un
prêt à court terme comme un crédit de consommation.
Enfin le consommateur, particulier ou entreprise, se comporte
face à l'offre qui lui est destinée de façon attentive, il
cherche à avoir le plus d'informations sur les différents
produits, mais son choix se fera en fonction de ses besoins.
ii. Les différents segments de la
clientèle bancaire.
D'autres caractéristiques sociologiques et
environnementales qui intéressent les consommateurs bancaires sont
à prendre en considération dans le comportement
général du client. Ces caractéristiques ont
été déjà présentées dans le premier
chapitre de la première partie (la segmentation stratégique).
II La satisfaction du consommateur bancaire.
La satisfaction des clients est, dans toute activité,
assurée grâce à une offre bien adaptée, mais, dans
le domaine de la banque et des services en général, la question
de la prise en compte des attentes suscite une attention spécifique.
d. Les attentes, la qualité et la satisfaction
en matière de services bancaires.
Les attentes du consommateur sont des croyances relatives
à un produit, avant l'achat, qui servent de standards ou de points de
référence auxquels les performances du produit sont
comparées. Le jugement de la qualité du produit résulte
d'une comparaison des attentes de service à la performance actuelle. Le
modèle de satisfaction est illustré dans la figure
ci-après :
Le modèle de
satisfaction
Attentes
confirmation
Satisfaction
Performances
Source : M. Zollinger, Marketing et
Stratégie de la banque, p 74
e. Les attentes à l'égard de la
banque :
La nature même de la matière première de
l'activité bancaire est à l'origine d'une conception
spécifique de sa politique de produit : la possibilité de
création de produits nouveaux est, potentiellement illimitée
mais, parallèlement, placée sous étroite surveillance du
fait des risques pour l'économie nationale (inflation, loi de la
concurrence...).
Les attentes des consommateurs à l'égard de
leurs banques prennent deux formes essentielles :
i. Les attentes du lancement de nouveaux
produits financiers.
Le lancement de tout nouveau produit bancaire peut
résulter de deux approches : d'une approche technicienne ou d'une
approche commerciale. Ces deux démarches doivent être
associées. Une conception uniquement commerciale peut conduire à
ignorer les contraintes de faisabilité. A l'inverse, une création
essentiellement technicienne aboutit au lancement d'un nouveau produit pas
nécessairement adapté aux attentes du marché.
Cette attente en matière de nouveaux produits est
motivée par la concurrence qui oppose les différentes banques.
Par exemple, un client qui souhaite un crédit immobilier avec un taux
d'intérêt bas, ce qu'il peut trouver dans une autre banque,
émettra, bien sur, le souhait que sa banque lance un nouveau produit qui
correspond à ses attentes.
ii. Les attentes et l'information.
Confrontés à la multiplication des offres
bancaires, les clients expriment une attente considérable en
matière d'informations économiques et financières. Si les
trois quarts2(*) des clients
trouvent qu'ils disposent des informations nécessaires pour leur
permettre de choisir la solution la mieux adaptée à leurs besoins
en matière de gestion de leur argent et de crédits, seuls 30%
s'estiment tout à fait bien informés et plus d'un sur deux se
reconnaît de plus en plus perplexe devant la complexité des
différentes formes de produits et services financiers.
III La fidélisation du consommateur bancaire.
Les bouleversements apportés par les nouveaux canaux de
distribution et la déréglementation ont contribué à
une prise de conscience de la place du client dans les stratégies
marketing des banques. La longue période d'austérité et la
mobilité accrue ont modifié le cycle de vie du client :
chômage, rupture de carrière, changements sociaux ou familiaux,
séjours à l'étranger sont devenus autant d'occasions de
nourrir la dé-fidélisation. Parallèlement, la
multiplication des entrants sur le marché des particuliers brouille
quelque peu les cartes d'un jeu qui semblait gagné de longue date par
les réseaux traditionnels. Ces perspectives ont contraint les
établissements à utiliser de nouveaux outils de
fidélisation et à redéfinir leur stratégie de
communication.
Les clients de banques se déclarent, en
général, fidèles à leur établissement. Pour
autant, les particuliers omettent de préciser qu'ils contractent des
crédits dans un grand magasin, achètent leur automobile à
crédit auprès d'une société de financement et
contractent des assurances auprès de sociétés
d'assurance.
Les stratégies marketing mises en
oeuvre par les établissements pour répondre à ces enjeux
sont de trois ordres :
- Perfectionnement du ciblage des particuliers
(micro-segments) et développement du marketing relationnel :
datamining3(*) et
le `one to one'4(*), rôle de conseil accru pour les conseillers
en agence, campagnes de communication orientées clientèle.
- Développement et enrichissement d'une gamme de
produits et de services fidélisants : multi-détention de contrats
d'assurances, crédit revolving5(*) et crédit immobilier, packages à
valeur ajoutée, programmes de fidélisation et produits
extra-bancaires.
- Elargissement et interconnexion en temps réel des
canaux de distribution : agences, centres d'appels, serveurs vocaux, Internet,
télévision interactive6(*), WAP, bornes interactives.
Les cartes jeunes permettent aux banques d'attirer un nombre
de futurs consommateurs bancaires et de les fidéliser en les
accompagnant pendant leur adolescence et leur jeunesse.
Chapitre 2 : La segmentation en marketing
bancaire
I Le concept de segmentation en marketing bancaire
Dans un secteur très dynamique comme le secteur
bancaire, il faut souligner un développement des nouvelles offres et une
segmentation croissante.
Le marketing bancaire7(*) est un marketing des services8(*), même s'il présente
des spécificités bien établies, emprunte un bon nombre
d'outils et de schémas d'analyse de portée plus
générale, donc de théorie du marketing fondamental, tous
ces éléments vont de pair : La saturation du marché
exige une diversification et une segmentation.
La segmentation est l'art et la science de diviser les
populations en groupes distincts. L'idéal est que chaque groupe se
différencie des autres et que tous soient représentés. Les
groupes doivent être homogènes, les individus sont plus ou moins
similaires dans chaque groupe, et à l'inverse ils se démarquent
clairement de ceux des autres sous-ensembles.
La segmentation peut être établie à partir
du comportement des consommateurs, du profil d'utilisateurs types, de besoins,
de problème à résoudre...
Les segments peuvent être composés d'individus,
de foyers, d'entreprises, de villes, de régions...
La difficulté est de pouvoir segmenter de la
manière la plus pertinente, chaque groupe doit être affiné
le plus possible pour créer une adéquation entre l'offre et les
attentes, mais aussi de prévoir les nouvelles offres.
Depuis quelques années, la banque cherche à
prendre réellement en considération les goûts et les
besoins des consommateurs financiers, particuliers ou entreprise, et leur
accorde de plus en plus fréquemment la priorité sur les
désirs techniciens de la banque.
L'une des particularités de l'activité bancaire
est la structure double de son marché si l'on distingue : le
marché amont des prêteurs, des déposants véritables
fournisseurs de matière première ; et le marché aval,
celui des emprunteurs, c'est-à-dire des consommateurs de produits
fabriqués par le processus de transformation bancaire.
Ces deux types du marché bancaire consomment des
produits clairement distincts mais inscrivent leur comportement dans un
même processus de décision et sont influencer par des facteurs
similaires déterminant leurs choix.
II Les critères de segmentation
En marketing bancaire, on peut percevoir plusieurs types de
segmentations, mais la segmentation la plus apparente est celles d'un
classement par tranches de revenus ou types d'activité. Cette
segmentation nous conduit à différencier entre :
Particuliers, PME, Grandes entreprises...
Il existe également une segmentation par le risque
perçu avant l'achat de services. Le développement de
l'étude du risque perçu a révélé cinq types
de risques selon la nature des conséquences : risque financier, de
performance, physique, social ou psychologique9(*).
La segmentation par type de client bancaire nous conduit
à déterminer trois dimensions :
- Le client-consommateur :
c'est le client qui consomme et développe des besoins de
trésorerie, d'épargne, de retraite, de constitution de
patrimoine. Son comportement est analysé selon ses besoins. Pour
répondre à ses attentes la banque structure son offre de
manière à constituer des familles différenciées de
produits et de services.
- Le client-prospecteur :
c'est le client qui veut savoir où acheter et non ce qu'il faut acheter
et donc arbitrera entre plusieurs points de vente. Son comportement est
étudié selon ses processus de choix d'un point de vente, il
apparaît ainsi deux formes de
clients-prospecteurs :
- le client flux : qui effectue son choix en raison de
la proximité du point de vente ou de sa facilité
d'accès.
- le client trafic, qui effectue son choix pour des raisons
autres que la proximité : bouche à oreille, image de
l'enseigne, habitudes familiales, recherche de compétences
spécifiques.
- Le client-acheteur : c'est
le client qui achète et dont il faut connaître les processus
d'achat et les comportements face aux divers espaces de vente et face aux
divers produits. Son comportement est analysé pour détecter,
parmi les différents types de produits, ceux qui font l'objet d'achats
spontanés et ceux qui déclenchent un processus de décision
plus complet. L'existence ou non d'une phase préalable à l'achat
plus ou moins développée est un précieux indicateur pour
l'organisation de l'activité du point de vente et permet notamment de
définir : le temps consacré à chaque type d'achat,
l'information nécessaire, le degré d'autonomie souhaité
par le client, le degré de confidentialité souhaité,
etc.
L'explication des motivations et du comportement du
consommateur face aux produits et services bancaires réside, comme pour
tout autre produit, dans deux types de facteurs : quantitatifs et
qualitatifs. Les premiers sont mesurables et clairement identifiables, par
exemple, le revenu, l'âge, etc.
Les seconds, qualitatifs, sont détectés par
l'analyse psychologique ou sociologique. Ces variables individuelles sont
sources de différenciation des attitudes et donc de segmentation des
attentes du marché.
1. Les caractéristiques
sociodémographiques :
Elles sont souvent utilisées dans les segmentations de
clientèle. En effet elles présentent toutes l'avantage
d'être mesurables en étant à la fois objectives et
quantifiables. L'âge, le sexe, la situation familiale, la zone d'habitat,
le statut professionnel, le revenu, le niveau d'éducation sont les
variables les plus exploitées.
L'âge, le revenu disponible et le temps disponible sont
les variables les plus importantes dans le domaine bancaire pour
déterminer les cibles les plus disposées à acquérir
certains services financiers.
L'âge est une caractéristique importante aux yeux
des responsables de marketing dans la mesure où cette variable
présente une relation forte et significative avec le comportement
d'achat :
- La clientèle des jeunes, que les banques souhaitent
attirer puis fidéliser, a fait l'objet d'actions marketing
spécifiques à des âges de plus en plus précoces.
- Le segment des 34-49 ans, est celui qui dispose du revenu
le plus élevé et du moindre temps. Ce segment est
vraisemblablement intéressé par la gestion de portefeuille.
- Les masters (50-59 ans), à fort revenu disponible,
gros consommateurs et disposant de temps libres mais en quantité
modérée.
- Les libérés (60-74 ans), à revenu
disponible maximal (désendettement total) et disposant du plus de temps
libre.
- Les retirés (75 ans et plus), à pouvoir
d'achat et appétit de consommation plus faibles, tant
économiquement que psychologiquement, et disposant de beaucoup de temps
libre.
2. Les influences sociales.
a) Les classes sociales.
De nombreuses études ont montré que la demande
de services financiers émanant des différentes classes sociales
diffère davantage par l'intensité d'usage selon les
différentes classes qu'au sein des classes elles-mêmes. Cependant,
les classes les plus modestes ont tendance, par exemple, à emprunter
davantage pour satisfaire des besoins personnels tandis que les classes les
plus aisées empruntent surtout pour des motifs autres que la
consommation : pour les besoins de leurs activités professionnelles
ou pour des achats et travaux immobiliers.
Les différentes classes ont également des
attitudes différentes face au recours au crédit. Les classes les
plus favorisées, en termes de niveau d'éducation et de statut
économique, ont des attitudes plus favorables au crédit et
utilisent davantage les cartes de crédits. En matière
d'épargne, les classes sociales les plus favorisées
représentent les plus fortes proportions à épargner.
Tous ces résultats témoignent de l'importance de
la classe sociale dans l'explication des comportements financiers et de son
utilisation comme critère de segmentation et donc de conception d'offres
différenciées.
b) Les groupes sociaux.
Au-delà de la classe sociale, les groupes sociaux
exercent leur influence sur l'individu par le biais de relations
interpersonnelles. Ces influences se manifestent dans la phase préalable
à la décision d'achat, sont particulièrement importantes
dans le domaine financier.
Si l'information fournie au consommateur par la banque est en
accord avec celle donnée par le groupe de référence, son
attitude à l'égard du service ou de l'enseigne sera plus
favorable. Dans le cas contraire, s'il y a contradiction, le consommateur
développe une attitude défavorable.
Ces conclusions confirment le poids de l'influence des groupes
sociaux dans l'évaluation de l'information donnée par le
fournisseur financier. Il devra donc y faire référence dans ces
campagnes et cibler chaques segments de clientèle.
c) La famille.
Dans une dimension plus restreinte, la famille exerce une
influence déterminante et la plus directe sur l'individu. Son action est
souvent conjuguée avec celle du groupe social qui peut être
convergente ou au contraire rivale. Les recherches ont montré que, pour
l'ouverture du premier compte en banque, l'influence parentale est d'autant
plus forte que le contractant est jeune. Et la probabilité qu'il
choisisse la banque des parents est très grande. En revanche l'influence
parentale n'intervient qu'en deuxième position pour le choix de
l'agence.
Les interrelations familiales doivent être prises en
compte pour capturer la clientèle des jeunes, en agissant sur
l'influence exercée par leurs parents.
Tous ces facteurs d'environnement, déterminant du
comportement bancaire doivent être intégrés à la
démarche marketing de la banque.
3. Les caractères psychologiques.
Cette segmentation s'intéresse aux facteurs
d'influence sociaux, historiques et culturels sur le comportement. La
perception de l'argent à travers des relations morales et psychologiques
est fortement différenciée selon la culture d'appartenance de
l'individu.
Dans des pays, comme le Maroc, à l'heure d'un
anti-américanisme accru, l'identité américaine ou
britannique (citybank) d'une banque sera très mal perçue par la
clientèle. Ceci implique la prise en compte du caractère
religieux spirituel et ethnique, on peut donner l'exemple de la perception du
taux d'intérêt par la religion de l'Islam ou encore les freins
psychologiques causés par l'analphabétisme ce qui explique un
taux de bancarisation de 20% au Maroc10(*).
4. Les caractéristiques
psychographiques.
La segmentation psychographique utilise surtout, dans le
domaine bancaire, les différences de style de vie des consommateurs.
Cette segmentation a pour but de permettre aux banques d'offrir des produits
personnalisés pour répondre à la diversité des
clientèles.
Les recherches sur les sociostyles ont regroupé en six
familles les styles de vie :
a) Les matérialistes.
Ils ont un âge moyen, peu diplômés, peu
cultivés, appartiennent aux classes moyennes ou modestes. Ils ont une
vie rendu difficile par l'évolution du monde moderne :
chômage...Leurs besoins sont l'aide et l'assistance financière.
Ils attendent de leurs banques une prise en charge affective. Ils n'apportent
donc à leurs banques qu'une faible solvabilité et
rentabilité.
b) Les rigoristes.
Ils sont issus de la bourgeoisie traditionaliste et
conservatrice. Ce groupe est constitué de patrons de PME, de gros
agriculteurs, de professions libérales, de cadres supérieurs qui
adoptent une attitude financière centrée sur le patrimoine pour
sa constitution et sa protection. Ce sont de forts consommateurs d'assurance et
attendent d'une banque des conseils, une relation personnelle et une garantie
du secret bancaire.
c) Les cooners.
Ils sont âgés de 25 à 40ans, jeunes
couples ou familles, sont de niveau moyen ou modeste. Ils ont pour objectif
l'accès à la propriété. Leur principale attente est
liée au besoin de crédit, immobilier surtout. Leur budget
limité les rend vulnérables et difficiles à
fidéliser pour les banques.
d) Les nouveaux notables.
Ils constituent une cible particulièrement
intéressante par leurs avoirs financiers importants. Ces patrons, cadres
supérieurs, très diplômés et qualifiés, sont
d'âge jeune ou moyen et hyperactifs. Ce sont des leaders d'opinion. Ils
veulent une banque puissante et moderne et savent être d'abord des
clients
exigeants puis, lorsque leur confiance est acquise,
très fidèles. Les talents qu'ils recherchent ne se trouvent que
dans une banque d'affaire, mais une grande enseigne peut les attirer à
condition de leur offrir un interlocuteur à leur niveau. Ce segment est
très rentable et mérite la conception d'offre de services de
qualité, qu'il est prêt à payer.
e) Les switcheurs.
Ils sont âgés de moins de 35 ans, ils sont
étudiants, enseignants, cadres, travailleurs sociaux. Ce sont des
intellectuels cultivés, ils représentent une cible
intéressante pour les banques dans la mesure où ils ont des
revenus importants. Leur mentalité de « renard » les rend
très exigeants dans leur comportement financier. Ils sont en relation
avec de multiples opérateurs financiers, et sont très peu
attachés à la proximité et peu fidèles. Cette
clientèle de joueurs et d'aventuriers reste toujours difficile à
capter.
f) Les performeurs.
Ce sont des jeunes plutôt modestes, vivant dans les
grandes villes. Quel que soit leur niveau socioculturel, leur ambition est de
gagner de l'argent, signe de statut social, et de le dépenser. Ils sont
peu attirés par l'épargne et davantage consommateurs de
crédit revolving11(*). Avec l'âge ils se rapprochent des rigoristes,
soucieux de leur patrimoine.
Les cibles de clientèle sont désormais
définies de manière toujours plus fine, afin de guider toutes les
adaptations de l'offre nécessaires pour attirer et conserver une
clientèle soumise aux tentations de multibancarisation, mais aussi pour
maximiser le taux de bancarisation.
En marketing bancaire, on peut percevoir plusieurs types de
segmentations, mais la segmentation la plus apparente est celles d'un
classement par tranches de revenus ou types d'activité. Cette
segmentation nous conduit à différencier entre :
Particuliers, PME, Grandes entreprises...
Il existe également une segmentation par le risque
perçu avant l'achat de services. Le développement de
l'étude du risque perçu a révélé cinq types
de risques selon la nature des conséquences : risque financier, de
performance, physique, social ou psychologique12(*).
La segmentation par type de client bancaire nous conduit
à déterminer trois dimensions :
- Le client-consommateur :
c'est le client qui consomme et développe des besoins de
trésorerie, d'épargne, de retraite, de constitution de
patrimoine. Son comportement est analysé selon ses besoins. Pour
répondre à ses attentes la banque structure son offre de
manière à constituer des familles différenciées de
produits et de services.
- Le client-prospecteur :
c'est le client qui veut savoir où acheter et non ce qu'il faut acheter
et donc arbitrera entre plusieurs points de vente. Son comportement est
étudié selon ses processus de choix d'un point de vente, il
apparaît ainsi deux formes de
clients-prospecteurs :
- le client flux : qui effectue son choix en raison de
la proximité du point de vente ou de sa facilité
d'accès.
- le client trafic, qui effectue son choix pour des raisons
autres que la proximité : bouche à oreille, image de
l'enseigne, habitudes familiales, recherche de compétences
spécifiques.
- Le client-acheteur : c'est
le client qui achète et dont il faut connaître les processus
d'achat et les comportements face aux divers espaces de vente et face aux
divers produits. Son comportement est analysé pour détecter,
parmi les différents types de produits, ceux qui font l'objet d'achats
spontanés et ceux qui déclenchent un processus de décision
plus complet. L'existence ou non d'une phase préalable à l'achat
plus ou moins développée est un précieux indicateur pour
l'organisation de l'activité du point de vente et permet notamment de
définir : le temps consacré à chaque type d'achat,
l'information nécessaire, le degré d'autonomie souhaité
par le client, le degré de confidentialité souhaité,
etc.
L'explication des motivations et du comportement du
consommateur face aux produits et services bancaires réside, comme pour
tout autre produit, dans deux types de facteurs : quantitatifs et
qualitatifs. Les premiers sont mesurables et clairement identifiables, par
exemple, le revenu, l'âge, etc.
Les seconds, qualitatifs, sont détectés par
l'analyse psychologique ou sociologique. Ces variables individuelles sont
sources de différenciation des attitudes et donc de segmentation des
attentes du marché.
Etude de cas :
La SGMB : Société
Générale Marocaine de Banques.
La SGMB adopte cette même segmentation
«classique», ceci se manifeste dans son offre de produits.
Grâce à des entretiens réalisés
avec des cadres de la banque, nous avons pu faire le constat que la SGMB est
une banque très sélective en matière de clients, la banque
s'intéresse aux particuliers fortunés et avec un revenu plus ou
moins élevé (> à 5000 Dhs), aux jeunes
spécialement enfants des clients, aux entreprises, sous contrainte du
contrôle du risque, la banque privilégie les PME.
D'après une observation des deux produits les plus
médiatisés actuellement au niveau de cette banque, on peut
s'apercevoir que la SGMB s'intéresse aux :
- Jeunes : à travers
l'offre BANKY13(*). Cette offre nous permet de faire une
distinction entre deux sous-groupes au sein du segment Jeune,
à savoir un ensemble qui comprend les Jeunes sans revenu de 15
à 20 ans : Lycéens, Etudiants ; et un
autre ensemble qui regroupe les Jeunes plus âgés et
même actifs de 21 à 29 ans.
- Particuliers :
et plus précisément la famille,
à travers l'offre VITAL14(*), qui est une gamme de produits
d'assurance. On remarque donc que la banque prend en compte la famille comme un
segment entier. En effet les produits offerts pour ce segment, à part
les produits classiques, sont orientés vers les besoins de la
famille : crédit logement, crédit automobile et
assurances.
- MRE : La SGMB étant une
filiale du Groupe Société Générale de France, cible
en premier lieu les MRE en France et plus spécialement ceux clients de
Société Générale. La SGMB est présente en
France à travers 5 agences (Paris, Lyon, Marseille, Nanterre et
Villemomble). L'offre dédiée aux MRE intéresse en
particulier les produits de transferts de devises comme le service Western
Union et Cash-One.
- Entreprises, la SGMB
s'intéresse plus particulièrement aux PME-PMI et les grandes
entreprises performantes. En fait, la SGMB se veut une banque qui vend ses
services à cette clientèle sans pour autant s'immiscer dans leur
gestion, ce constat est confirmé par le volume de prêts
accordés aux entreprises.
- Institutionnels, la SGMB à
travers ces filiales cible cette catégorie d'institutions publiques,
c'est ainsi que suite à un appel d'offre lancé par la
CIMR15(*), la filiale
GESTAR a été sélectionnée pour assurer, pour le
compte de la CIMR, la gestion d'un fonds obligataire de plus de 500 millions de
Dirhams. Le contrat signé confère à GESTAR la gestion
financière complète de ce fonds.
Autre approche chez la filiale de Société
Générale. Le privilège accordé de plus en plus
à la signature de conventions avec les entreprises. Les salariés
de ces dernières profitent non seulement des multiples produits de la
banque, mais aussi de ceux de ces filiales, spécialement EQDOM et la
MAROCAINE-VIE. C'est ainsi que les salariés d'une société
qui signe cette convention, profitent d'un taux préférentiel pour
les crédits à la consommation. C'est un taux de 8% auquel il leur
est accordé un crédit contre un taux effectif global de 15,44%
applicable à la clientèle normale. Ce taux se veut aussi
inférieur aux taux de base bancaire toujours pratiqués par la
concurrence.
Chapitre 3 : La stratégie de positionnement
en marketing bancaire
I Concept de positionnement en marketing bancaire
Le positionnement d'une organisation, d'une marque, d'un
produit, d'un service,...se définit comme «la place
occupée par l'organisation, la marque,...dans l'esprit du
consommateur». Le positionnement est donc une notion subjective, mais
sur laquelle une organisation peut agir en modifiant les croyances
déterminantes (ensemble des composantes cognitives et affectives) et
élargissant l'ensemble évoqué (ensemble des
considérations et alternatives que le consommateur prend en compte lors
de son acte d'achat.).
La construction du positionnement est une stratégie
marketing qui a pour but de modeler les croyances du consommateur pour que
celui-ci différencie une marque de celles de ses rivaux ou
concurrents.
I. Le positionnement dans le domaine bancaire
« ...pour une banque qui consent des prêts aux
entreprises ou individus, la commercialisation et la vente sont essentielles
dans l'acquisition d'un avantage concurrentiel qui dépend de
l'efficacité des intermédiaires, du mode de présentation
du prêt et de son prix. » 16(*)
1. Classification des banques basée sur le
positionnement par la nature du métier.
Cette classification fait distinction entre les banques
généralistes, les banques spécialistes, les banques
mutualistes et les banques d'affaires.
a) Les banques
généralistes : Cette catégorie regroupe les
établissements présents sur tous les créneaux de
l'activité bancaire ainsi que sur tous les métiers, qui disposent
d'un réseau de guichets leur permettant d'assurer une activité de
dépôts et dont le positionnement se caractérise par une
forte présence internationale. Pour cette raison, ils peuvent être
désignés comme des `établissements
généralistes'.
Ils effectuent une activité de
banque commerciale classique qui s'exprime par l'octroi de
crédits (comprenant les contrats de crédit-bail et de location
financière) en direction de tous les types de clientèle. Ils
assurent en outre une fonction de gestion des moyens de paiement qui permet
à leur clientèle de consulter périodiquement l'état
des ses comptes et de réaliser de manière automatisée des
opérations de paiement.
Ces établissements effectuent de plus une
activité sur le marché pour leur compte propre dans le cadre
plus général de la gestion de leurs actifs et de leurs passifs
mais aussi pour celui de leur clientèle d'entreprises. Celle-ci
s'exprime à travers une offre de prestations de conseil, une gestion de
trésorerie ou une aide à l'apport en fonds propres dans le cadre
d'opérations d'augmentation de capital. Ils sont également
présents sur le créneau de la gestion collective de
l'épargne en proposant à leurs clients une gamme de produits de
capitalisation ou de gestion de l'épargne mais aussi sur le
créneau de la gestion privée pour le compte d'une
clientèle de particuliers `haut de gamme', d'entreprises ou
d'institutionnels.
Ils sont enfin présents sur le créneau de la
banque d'investissement, offrant des services de conseil en
matière d'ingénierie financière et de fusion-acquisition.
Ils font donc également un positionnement de banque d'affaires.
b) Les banques
spécialistes : Cette classe regroupe les banques
spécialisées sur un métier principal, ce qui s'exprime le
plus souvent par une orientation de l'offre en direction d'un type particulier
de clientèle. Nous retrouvons cette catégorie de banques au
Maroc souvent parmi les banques d'affaires privées ou certaines banques
publiques tel que la BNDE17(*), Bank Al Amal18(*). Ce type de banques, avec les évolutions de
ces dernières années, a tendance à s'ouvrir de plus en
plus vers d'autres métiers et d'élargir son portefeuille
clientèle, nous pouvons citer l'exemple de la CNCA19(*) et du CIH20(*).
c) Les banques
mutualistes : Les banques mutualistes assurent, en
cohérence avec leur vocation originelle, une activité de banque
commerciale classique qui s'exprime par l'octroi de financements
(crédits bonifiés ou non, crédit-bail matériel,
location financière,...) destinés à une clientèle
de particuliers, de professionnels (artisans, commerçants, agriculteurs,
profession libérales), de petites et moyennes entreprises, d'agents
institutionnels et d'associations. Elles exercent également une
activité de banque de dépôts et de gestion des moyens de
paiement (à travers l'offre de cartes bancaires et des services
télématiques caractéristiques de la banque à
distance).
Bien que traditionnellement moins
orientées que les établissements généralistes, vers
le métier des activités de marché, le poids de celui-ci -
sous l'impulsion de la sophistication des besoins de la clientèle
observée depuis la déréglementation - est en croissance
sensible.
Au Maroc le Groupe Banques Populaires est le
seul établissement de ce type.
d) Les banques
d'affaires : La banque d'affaires, quant à elle, est
essentiellement tournée vers les entreprises industrielles et
commerciales de taille importante dont elles assurent le financement et
auxquelles elles peuvent proposer un certain nombre de prestations de conseil
découlant en particulier, du montage d'opérations de
restructuration. Son champ d'activité peut aussi intégrer la
gestion d'un portefeuille de titres de participation pour son propre compte.
2. Le positionnement par la différenciation et
l'identification :
« Aucun groupe n'a plus la prétention
d'être une banque universelle. Désormais les stratégies se
fondent sur les opportunités offertes par les marchés en forte
expansion, le ciblage fin des clients et des métiers, la
proximité géographique ou culturelle. »21(*)
Le positionnement est le choix par
l'entreprise de traits saillants et distinctifs qui permettent au public de
situer l'offre dans l'univers des produits comparables et de la distinguer des
autres. En d'autres termes, c'est le choix d'une représentation
simplifiée, réductrice, comparative et distinctive de l'offre.
Les banques, comme toutes les entreprises, optent chacune de
sa part pour un positionnement spécifique. Comme pour la segmentation,
le positionnement ciblera des segments du public et se
désintéressera d'autres.
Chaque banque se positionne d'une manière distincte,
nous avons présenté dans la première partie de ce
chapitre le positionnement par métiers qui fait distinction entre les
banques généralistes, les banques spécialistes et les
banques mutualistes.
Les banques ne se contentent pas de cette
différenciation et oeuvrent pour dresser des stratégies pour
identifier leur positionnement. Ces stratégies sont basées sur
une identification par le point de vente, la communication, le produit et son
prix, les nouvelles technologies, la solidarité et action sociale.
3. Le positionnement par synergies
opérationnelles.
Lorsque l'entreprise s'oriente vers un secteur
d'activité requérant des compétences ou des actifs
similaires à ceux de son activité d'origine, elle peut en retirer
un avantage économique. En d'autres termes, elle peut
générer des synergies.
En effet, quand de telles similitudes donnent lieu à un
partage d'actifs, il lui est possible d'enregistrer des économies de
gamme du fait de l'amortissement de ces derniers sur une quantité de
production supérieure. Il en découle que le coût total
qu'elle supporte excède la somme de celui que supporterait chacune des
activités si elles étaient le fait d'entreprises
spécialisées.
Les synergies peuvent résulter d'un transfert de
compétences. Ainsi, lorsqu'une activité transmet une partie de
son savoir-faire à une autre unité de l'entreprise, elle le fait
moyennant un prix de cession. Ceci lui permet d'étaler ses coûts
sur une quantité de production supérieure.
Etude de cas :
La Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE
Bank) :
La Banque Marocaine du Commerce Extérieur
et depuis sa privatisation en 1995, s'est affirmée comme
étant une prestigieuse banque qui relie entre deux stratégies. La
première, visant une croissance interne, alors que la seconde guette les
opportunités externes. D'ailleurs les résultats
enregistrés ces trois dernières années confirment
amplement, ce nouveau positionnement de la banque.
BMCE Bank a été créée par les
Pouvoirs Publics en 1959. La mission essentielle confiée alors à
cette banque, outre une activité bancaire dite classique, était
de contribuer au développement du commerce extérieur du Maroc.
Elle est la première banque marocaine à être
privatisée, BMCE Bank a déployé un ensemble d'actions
visant au renforcement de sa dimension internationale, à travers un
élargissement de son actionnariat international.
L'expérience internationale de la banque est
également renforcée par une présence en Europe (en France
depuis 1973 à travers une succursale et un réseau d'agences et de
bureaux de représentations, en Espagne à travers une filiale de
droit espagnol instituée en 1993, au Royaume-Uni, en Allemagne, en
Belgique, en Italie et même en Chine).
La BMCE Bank axe son positionnement sur les points
suivants :
- Un Groupe Financier multimétiers
Leader :
La BMCE se veut une banque généraliste, c'est
la première banque privée marocaine en termes de Total Actif,
avec un réseau de 210 agences et 184 Guichets Automatiques
Bancaires.
- La banque de Proximité des Particuliers et
Entreprises, au Maroc et à l'étranger :
La BMCE se positionne comme une banque qui présente
une large gamme de produits et services adaptés aux besoins
spécifiques de chaque catégorie de clientèle. Elle est
leader dans les domaines de la monétique et de la bancassurance, acteur
majeur dans la réalisation des plus importants projets d'investissement
au Maroc et également acteur incontournable du commerce extérieur
marocain et principal banquier des plus importantes sociétés
importatrices et exportatrices du pays. Elle se définit comme
l'interlocuteur privilégié des investisseurs étrangers.
- Un Intervenant de référence sur les
marchés des capitaux :
La BMCE se positionne comme un leader sur les marchés
des capitaux par le biais de ses filiales :
a) BMCE Capital Markets, leader sur
les marchés de change et monétaire ;
b) BMCE Capital Gestion, leader sur
le marché des OPCVM obligataires et monétaires et 2ème
gestionnaire d'actifs du marché ;
c) BMCE Capital Bourse, leader sur
le marché Actions avec 20% de parts de marché ;
d) BMCE Capital Titres, leader sur
son marché avec 20% de parts de marché et plus de 40 milliards de
dirhams d'actifs en conservation ;
e) BMCE Capital Emissions,
intervenant actif sur le marché des Emissions.
- Une valeur phare du
marché :
La BMCE se positionne parmi les plus importantes
capitalisations de la Bourse de Casablanca et une valeur active jouant un
rôle capital dans l'animation du marché boursier national. Elle
est également la première banque marocaine cotée à
la Bourse de Londres à travers son action GDR «Global Depositary
Receipt».
- Un Groupe citoyen :
La BMCE se veut un Groupe engagé à travers la
Fondation BMCE Bank dans l'éducation, le développement
communautaire rural (programme MEDERSAT.COM) et l'environnement.
- Une Société du Troisième
Millénaire :
La BMCE se voit, pour le futur, comme une
"Société des Réseaux" : Réseau en tant que
Maillage serré de liens technologiques, mais au-delà,
Réseau en tant que maillage serré de l'interdépendance
irréversible entre les économies.
La vision pour les Années 2000 est celle d'une BMCE
Bank au carrefour d'une série de Réseaux.
Une Banque des Réseaux de distribution et de
commercialisation pour l'ensemble des produits du Groupe, grâce à
un Réseau renforcé et diversifié que constituent les
Agences BMCE Bank. L'opération d'acquisition des compagnies d'assurance
Al Wataniya et l'Alliance Africaine permet, dans cette perspective,
l'élargissement des opportunités de commercialisation des
produits d'assurance et par-là, l'amélioration d'un des
indicateurs de développement économique d'un pays que constitue
le taux de pénétration de l'assurance.
BMCE Bank des années 2000 se veut également
être la Banque des Réseaux de clientèles, segmentées
entre les Grandes Entreprises, les PME et les Particuliers, proposant une gamme
de produits et services riches, variés et adaptés aux besoins
propres de chaque catégorie de clientèle. Elle se positionne pour
être la Banque des Réseaux de Télécommunications, se
voulant au coeur du processus d'éclosion de la Cyber-Economie au Maroc,
avec le développement progressif du E-Commerce des services bancaires et
financiers.
Parallèlement, BMCE Bank continuera d'être la
Banque des alliances internationales, en explorant de nouveaux horizons de
coopération avec ses partenaires et en renforçant sa
présence à l'étranger.
Enfin, elle se veut être la Banque des Réseaux de
solidarité et de co-responsabilité sociale d'entreprise, aux
côtés des pouvoirs Publics et d'autres acteurs de la
société civile, et ce, à travers les deux axes d'actions
que sont l'Education et l'Environnement.
- Une Synergie dégagée à partir
de cinq Pôles distincts :
La BMCE comme les autres établissements bancaires de la
place, compte sur son expérience pour créer une synergie à
partir de ses filiales :
1. La Banque de Distribution :
(c'est à dire le réseau d'agences). Elle commercialise l'ensemble
des produits et services développés au sein du Groupe, afin
qu'elle soit une banque de proximité, du service des particuliers et des
entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises.
2. La Banque Corporate &
d'Investissement adresse les entreprises structurées d'une
certaine taille au service desquelles sont développées des
activités de financement et celles liées à la Banque
d'affaires,
3. BMCE Internationale dont
l'ossature est représentée par la présence en Europe,
à travers la Succursale de Paris - en cours de filialisation - la
filiale de Madrid et l'ensemble des bureaux de représentation.
4. Le Pôle d'administration des ressources non
financières de la Banque, dénommé Capital
Humain & Technologies est érigé autour de
l'entité en charge des ressources humaines et de la gouvernance de la
Banque, à savoir le Secrétariat Général - qui
fédère la communication, le marketing stratégique, les
moyens généraux et le juridique -, et auxquels sont adjointes les
Directions fonctionnelles de support, l'informatique, l'organisation et la
production bancaire
5. Le Pôle Financier
représente un contrepoids, un censeur, un teneur de comptes qui s'assure
de l'orthodoxie et du respect des procédures budgétaires, de
l'élaboration et de la fiabilité des outils de pilotage pour
l'ensemble du Groupe BMCE Bank.
En définitive, l'ensemble de ces axes se doit de
permettre à BMCE Bank d'être une Banque créatrice de
valeurs, non seulement de valeurs financières mais également de
valeurs intangibles que résument les termes de "Performances,
Transparence, Synergie, Mobilité, Relève, en somme l'Excellence".
Mobilisée autour d'un projet d'entreprise qui incarne
des valeurs fédératrices telles que l'excellence, la transparence
et la qualité, BMCE Bank est au coeur d'un Groupe financier
multimétiers, visant le leadership sur le marché national et
régional.
Partie 2 :
Les politiques marketing dans le domaine bancaire
Chapitre 4 : La politique de produit
Le produit bancaire est un service qui a pour objectif de
répondre aux besoins de la clientèle bancaire. La banque joue
deux rôles distincts, un rôle d'intermédiaire financier
entre demandeurs et offreurs de fonds et un rôle de producteur de
services aux emprunteurs et aux déposants.
En effet, le métier de la banque lui affecte une
particularité en matière de produits et services, cette
particularité est due en premier lieu à la
spécificité qui caractérise les services et en
deuxième lieu au conditionnement du produit bancaire.
I Le concept de la politique produit dans le domaine
bancaire.
1. Les caractéristiques du produit
bancaire.
La littérature marketing a établi quatre
caractéristiques majeurs qui distingue le service, ces
caractéristiques sont également valables pour les produits
bancaires :
- L'intangibilité des
services : Elle tient à leur nature : ils sont actes, efforts
ou performances, tandis que les produits sont des objets. Le service ne peut
pas être perçu sensoriellement avant l'achat, il doit être
testé et essayé pour être apprécié.
- L'inséparabilité de la
production et de la consommation des services renvoie à la
chronologie des opérations : le service est d'abord vendu puis
produit et consommé simultanément.
-
L'hétérogénéité traduit une
différence potentielle entre deux transactions successives, une absence
de régularité qualitative, qui peut être combattue dans la
production de biens et non dans celle de services.
- La périssabilité des
services est liée à leur caractère non stockable, ils ne
peuvent pas être produits à l'avance et conservés.
2. Le conditionnement.
Le conditionnement de la production bancaire met en jeux trois
variables qui participent à la différenciation des banques les
unes des autres. Ces trois variables sont le support physique, le personnel en
contact et la gestion de la participation du client dans l'acte d'achat.
a) Le support physique :
Ses rôles sont multiples, il est l'instrument du
conditionnement des services, de l'amélioration du processus de
services, de la socialisation des clients et des employés dans leurs
rôles respectifs, et enfin de la différenciation des concurrents.
On retient le caractère d'inséparabilité du service
bancaire, ce qui donne toute son importance au lieu d'achat dans une politique
produit. En effet, le support physique joue un rôle symbolique, un signal
de qualité, un générateur d'image, donc la production
bancaire est effectuée en réponse à la segmentation et au
positionnement adoptés. Par exemple, on ne peut vendre un produit de
crédit pour logement de vacance dans une agence dont l'architecture et
l'emplacement désignent son orientation vers un public de masse.
b) Le personnel en contact :
Le personnel en contact constitue également un atout
pour appuyer la politique de produit. En effet, on ne peut vendre un produit
sans des vendeurs qualifiés et préparés pour
répondre à toutes les interrogations de la clientèle. La
formation est donc le meilleur moyen pour constituer, pour chaque banque, une
équipe commerciale forte capable de convaincre et de fidéliser
les clients.
L'importance des employés tient au rôle
d'interface qu'ils jouent entre l'environnement extérieur et
l'organisation interne, le personnel incarne la banque toute entière aux
yeux du client, si une confiance est installée, les commerciaux pourront
influencer le comportement du consommateur en matière de décision
d'achat : d'où l'importance de la sélection de ce
personnel.
c) La gestion de la participation des
clients :
Dans une agence, le temps passé par un client est
très déterminant en matière de satisfaction et de
fidélisation de ce même client. En effet, un client voit d'un
mauvais oeil le temps où il reste inactif pendant son attente en plus
d'un climat social qui le met mal à l'aise, ce-ci peut provoquer son
insatisfaction ce qui constitue un frein psychologique pour la consommation et
une dégradation de l'image de la banque, ceci met en péril toute
la politique de produit axée sur le client.
Pour y remédier, la gestion de la participation du
client fait appel à deux solutions :
- La gestion des files
d'attente : Elle repose sur la qualité d'accueil et de
réception à l'intérieur des agences. Pour éviter
les longues files d'attentes, les agences mettent le nombre adéquat de
guichets à la disposition de la clientèle, cette gestion prend en
compte les périodes de forte influence comme la fin du mois et la veille
des fêtes religieuses et des vacances. Pour réduire le
degré de mécontentement du consommateur, les agences installent
également des salles d'attente équipées de chaises (BMCE
et CNCA)*(*) ou de
fauteuils (SGMB, BCM et BMCI)* ou tout simplement d'accoudoirs (GBP)*. Les
banques ont aussi recours à la mise en place des prospectus et
dépliants des différents produits et services pour faire
patienter les clients en cas de retard.
- La gestion de la participation du
client : Elle repose tout d'abord sur la socialisation des
relations entre employés et clients, ceci installe un climat de
confiance et de bonne entente. Ainsi, le client va sentir une appartenance au
groupe et involontairement va réagir comme un commercial de la banque,
il sera impliqué dans une communication favorable à
l'établissement, ce qui est profitable en matière de politique de
produit, c'est qu'il poussera son environnement à consommer plus de
produits bancaires et en plus, il donnera lui-même l'exemple en
multipliant les achats de produits et de services auprès de sa banque,
tout cela dans un esprit de complaisance. Cette gestion de la participation du
client présente des avantages, ainsi le service sera mieux adapté
aux attentes du consommateur, plus rapidement obtenu et à moindre
coût pour la banque (moins d'efforts de fidélisation). Autre
illustration de la participation du client, c'est l'utilisation des guichets
automatiques et des nouvelles technologies comme la banque à domicile,
là les banques ont tout intérêt en premier d'initier leurs
clientèles à ce genre de service, deuxièmement, ces
services devront se caractériser par la facilité d'utilisation et
d'accès et par la sécurisation, les banques se doivent
également de veiller à l'entretien (la propreté pour les
GAB) et la fonctionnalité de ces réseaux de vente.
II La politique de gamme et de marque.
1. La politique de gamme :
Dans la production bancaire, on peut constater une
modélisation ou standardisation de l'offre de produits et de service,
ça veut dire que chaque banque offre les mêmes services que les
autres (ce phénomène prend encore plus d'ampleur au Maroc avec la
libéralisation du secteur, ce qui a permis à des banques
spécialistes de devenir des banques universelles comme le CAM et CIH),
ceci à cause de l'absence de protection de l'innovation.
L'offre des produits bancaires est très
diversifiée, dont on cite quelques principaux modèles :
·L'offre de Packages : Conçue comme une offre
groupée comprenant au moins deux produits ou services, elle conduit
à une réduction du coût marginal de chacun des produits ou
services et à un développement des coûts
partagés.
·L'offre envers les PPPL : L'offre bancaire vers ces
segments est souvent très diversifiée, elle répond
essentiellement aux besoins exprimés par cette clientèle.
2. La politique de marque :
La relation bancaire concerne un produit particulier,
l'argent. L'établissement doit donc donner l'image d'un professionnel
sérieux qui sait utiliser les fonds qui lui sont confiés et qui
est là pour servir sa clientèle et lui facilité
l'accès à ses besoins.
La marque est un signe ou un ensemble de signes qui permettent
de distinguer les produits ou services d'une entreprise de ceux de la
concurrence.
Le rôle de la marque est primordial en marketing car
c'est l'élément qui donne une personnalité et une
identité unique au produit. Elle sert à identifier, à
différencier; elle a pour but d'indiquer au consommateur que tel produit
à telle origine et donc que des garanties existent à son
propos.
En effet, on remarque que les produits bancaires offerts sur
le marché marocain sont identifiés par le logo et le nom de la
banque, à titre d'exemple : pour EQDOM, qui propose des
crédits pour la consommation, toutes ses affiches publicitaires portent
le nom de la SGMB, même cas pour SALAFIN avec la BMCE Bank, ceci est
valable aussi pour les assurances. Cette identification est perçue par
le client comme un signe d'assurance quant au sérieux de ces offres mais
aussi un facteur de fidélisation.
Les marques se composent généralement de deux
éléments: un signe verbal (qui peut s'écrire ou se
prononcer) et un signe figuratif (un logo, un graphisme), ils doivent faciliter
la reconnaissance de la marque et être cohérentes avec l'image de
marque de la banque. L'offre pour jeunes de la SGMB, BANKY est un bon
exemple, avec un signe verbal «BANKY», facile à
prononcer et à retenir, il veut dire Ma Banque en arabe, et un
signe figuratif sous forme de casquette pour jeunes, c'est un signe de la
jeunesse branchée et moderne. Donc on remarque ici un mixage entre
culture arabe, d'où le nom, et une culture moderne (européenne ou
américaine), d'où le logo, ceci est une stratégie de
marque avec pour objectif de toucher la plus grande tranche de cette
clientèle. On remarque également pour les autres banques,
l'utilisation de nom de plus en plus tirés de l'Arabe (Crédit
SARII, Crédit Mahal de CDM, Crédit YOUSR,
Crédit MOUJOUD, Crédit MOUNASSIB du GBP,
SALAF RAHA de la BMCE...) ce qui est un indicateur de la nouvelle
orientation des banques vers la grande masse des consommateurs. Les signes sont
également très diversifiés et ont le plus souvent un
attachement au positionnement choisi par chaque banque, par exemple sur le
créneau du crédit immobilier on peut s'apercevoir de la
segmentation pratiquée par les banques à travers ces
signes : une maison simple pour l'offre crédit DOUIRA du
GBP et la nouvelle offre de la SGMB de crédit logement par
téléphone22(*) avec une grande villa sur l'affiche publicitaire.
Chapitre 5 : La politique de prix
Traditionnellement, le marketing Mix de toute entreprise est
présenté dans ces quatre grandes composantes : produit,
prix, distribution et communication. Dans le cas de la banque, ces quatre
variables ont longtemps joué des rôles d'inégale
importance. La politique de prix, notamment, considérée dans ces
valeurs réelles ou telles qu'elles sont perçues par l'opinion,
peut apparaître comme un outil marketing de peu d'intérêt
jusqu'aux récentes mesures d'activation de la concurrence avec la
libéralisation du taux d'intérêt.
Dans l'attachement des clients à leur banque, le
rôle des services apparaît comme particulièrement important
surtout en matière de qualité et de relationnel. Le prix, est
souvent, interpréter par les clients comme un indice de qualité
du produit ou service.
Plusieurs motifs ont fait que le prix à lui seul ne
fait pas la différence entre les banques :
Premièrement on explique le rôle souvent
considéré comme mineur de la variable prix par le fait qu'il faut
souligner les liens étroits qui existent entre la politique
monétaire de l'Etat et les tarifs pratiqués pour les produits
bancaires. En effet de crainte d'effet d'inflation par la demande ou par les
prix, les pouvoirs publics contrôlent la tarification des produits
bancaires, ainsi sont établis des taux maximum et minimum et des lois
sur la concurrence dans le domaine financier, ceci réduit la marge de
manoeuvre des banques en matière de prix.
Deuxièmement, le public a tendance à ne pas
différencier les enseignes bancaires par les prix qu'elles pratiquent,
alors que cette diversification peut être perçue entre les
entreprises dans d'autres activités de services. De plus, le public nie
ou ignore très fréquemment l'existence d'une réelle
concurrence entre les banques et avance même l'idée d'une
«cartellisation» occulte de l'offre bancaire.
Troisièmement, le caractère du marché
bancaire de type oligopolistique. Sur ces marchés, si l'un des
concurrents immédiats procède à une modification de prix,
les autres doivent au plus vite réajuster leurs prix dans le même
sens.
Quatrièmement, les pratiques des banques en
matière d'information de leurs clientèles des tarifs
pratiqués. Même si la loi exige que les établissements
bancaires informe leurs clients, ils n'en fassent pas moins un argument de
vente, en pratique les banques affichent une grille des tarifs et des taux.
Seul exception, où les banques valorisent le prix dans leur
communication, la gratuité d'un service facturé chez les
concurrents.
Enfin, les tarifs des produits et services des banques
marocaines en place sont très proches à des exceptions
près. Et même ces exceptions sont justifiées par le fait de
pratique de stratégies de segmentation et de positionnement.
Si une banque se veut haut de gamme, elle pratiquera les plus
hauts tarifs. En général, les tarifs ne sont pas loin de la
moyenne constatée sur le marché.
Chapitre 6 : La politique de distribution
Comme dans n'importe quel marché concurrentiel
où s'exerce l'élasticité prix du produit pour le
consommateur, la question de l'efficacité de la distribution se pose.
« Au sens large, la distribution est l'ensemble des
activités qui ont pour objectif de mettre les produits de l'entreprise
à disposition des consommateurs »23(*).
La densité du réseau bancaire a
constitué, la principale force des banques dans le cadre du
développement de leurs activités.
Les banques ont donc bénéficié de la
puissance de leur réseau. Le coût du réseau et
d'acquisition de la clientèle a été minoré. Ceci
leur a ainsi permis d'offrir des produits plus compétitifs en termes de
prix.
En revanche, la commercialisation de nouveaux produits
nécessite la mise en place de nouvelles procédures, de les faire
appliquer par l'ensemble du réseau et de faire acquérir une
formation adaptée au personnel.
Comme toutes les activités de service,
l'activité bancaire est caractérisée par le rôle
important tenu par les relations humaines directes entre le personnel de
l'entreprise et ses clients. Cette place prépondérante du contact
personnel est due au caractère immatériel de
l'activité.
Les entreprises de services sont en contact direct avec le
client, contrairement à l'entreprise industrielle où le client
n'a de contact qu'avec la publicité et l'article acheté.
L'immatérialité de l'objet de la dépense
génère un risque qui ne peut être réduit que par la
perception d'autres éléments matériels relatifs à
la production du service : l'entreprise de service c'est à dire le
support physique (bâtiment, décor, équipements...) et le
personnel en contact avec le public.
La politique de distribution, liée à la seule
partie «visible» de la banque, revêt une grande importance dans
le marketing-mix.
La densité du réseau doit être
adaptée à la complexité du service offert et y être
inversement proportionnelle c'est à dire un service simple pour un
réseau dense.
Il est donc important pour la banque de veiller à une
qualité du service offert à la clientèle.
Les banques ont ainsi dû former leur personnel de
manière à conseiller et à orienter le choix des clients
potentiels.
En effet, l'efficacité d'une politique de distribution
passe aussi par l'accroissement constant du professionnalisme des
réseaux.
Dans un environnement où les institutions bancaires
doivent anticiper au mieux les évolutions des marchés et adapter
rapidement son organisation, la politique de distribution doit donc viser en
outre à accroître la réactivité et la
cohésion du couple formé par le réseau et la
clientèle. Il faut donc donner au réseau les moyens de
l'adaptation nécessaire.
Le développement du personnel plus proche de la
clientèle constitue non seulement un élément important de
la politique de distribution mais aussi un bon support de la politique de
communication.
I Le choix des canaux de distribution :
Le choix des canaux de distribution peut procurer un avantage
concurrentiel durable car il constitue le seul élément
réel de différentiation enseignes dans un secteur
caractérisé par la banalisation des produits et par une
concurrence des prix encore émergente. Les déterminant de la
politique de distribution sont définis par l'analyse du marché
servi, qui peut être reclassé en deux grandes
catégories : le marché de masse et
le marché individuel. Le premier demande des produits simples
mais présente des exigences particulières en termes de
coûts et de performance. Il requiert aussi une décentralisation
géographique de l'offre, des services standardisés et attractifs
ainsi qu'un investissement publicitaire important. Le second, le marché
individuel, est composé de demandes peu nombreuses mais de volumes
suffisamment importants pour justifier un traitement personnalisé et une
offre de services et de conseils « sur mesure ».
1. L'importance de la distribution :
Dans le secteur bancaire, la variable distribution a
été longtemps marquée par l'exclusive traditionnelle du
circuit que constitue le réseau d'agences de chaque
établissement. Cette exclusivité incontestée jusqu'aux
récentes évolutions est cependant remise en cause par les
nouvelles formes de distributions et, surtout, par l'incursion de nouveaux
concurrents non-banquiers.
Dans un premier temps, après les mesures de
libéralisation des conditions d'ouverture des nouvelles agences, cette
variable distribution a constitué, par obligation concurrentielle, le
moteur de toute l'activité bancaire. La logique de cette politique
était fondée sur l'accumulation : davantage d'agences, plus
de clients, plus de comptes et plus de personnel- la politique de distribution
va de pair avec les objectifs de production et avec le financement et la
gestion des ressources humaines.
Ces pratiques de course à l'ouverture des guichets,
maintenant dépassées, ont révélé leurs
effets négatifs dès que la saturation du marché à
été atteinte : par les problèmes de
productivité et de rentabilité qui ont conduit progressivement
à des fermetures d'agences dans le cadre de restructuration des
réseaux.
Les méthodes de distribution, d'organisation
commerciale et de vente ont également été
profondément modifiées. De relations proches de la vente
forcée et génératrices de milliers de comptes inactifs,
les techniques actuelles sont devenues plus marquées par le conseil et
de l'information.
Les choix de distribution sont également
étroitement liés à la diversification recherchée
par les principales enseignes :
· Le développement de libre-service bancaire
au-delà du seul GAB ;
· La création d'agences
spécialisées ;
· La réduction du linéaire guichet qui
privilégie la «relation assise» ;
· La création de réseaux de
prescripteurs ;
· Et la multiplication des formes de banque directe.
Toutes ces évolutions des modalités de
distribution sont en relation avec la modification de la structure des
effectifs dans l'affectation du personnel aux agences et aux services centraux.
Le personnel le plus proche de la clientèle constitue non seulement un
élément important de la politique de distribution mais aussi un
bon support de la politique de communication.
Le développement des rôles assurés par les
banques et de leur offre de produits et de services, de complexité
croissante, place les différentes enseignes dans une situation
paradoxale en terme de distribution physique : elles doivent continuer
à entretenir un réseau d'agences pesant lourdement sur leur
rentabilité et proposer en même temps des réseaux
numériques sans cesse plus performants.
2. Les différents modes de distribution :
Les canaux de distribution bancaires doivent être
conçus comme des moyens d'accroître de la disponibilité et
d'adapter les services afin de satisfaire les clients actuels et de
développer leur utilisation pour les nouveaux clients.
A l'issue de l'étude des attentes des cibles
visées, la définition du marketing-mix à mettre en oeuvre
est confrontée à des contraintes relativement à la
variable distribution, contraintes à la fois managériales et
techniques.
Tableau : les contraintes des choix de distribution.
Contraintes managériales
|
|
Contraintes techniques
|
Coûts
Aptitude du personnel
Attitude des dirigeants
Acceptabilité pour la clientèle
|
|
Disponibilité des coûts informatiques
Fiabilité
Sécurité
Comptabilité
|
Contraintes des choix de distribution
Ces contraintes sont particulièrement sensibles en
matière de nouveaux canaux de distributions : DAB, GAB, services
vocaux, Internet, etc.
II Le choix des relations de distribution.
1. Le choix des relations de distribution.
Dans la relation banque-client, la question clé de la
distribution semble porter sur le choix d'un dosage, adapté à
chaque segment de clientèle et à chaque type de produit, entre
une relation physique et une relation automatisée. Il s'agit alors de
définir et de maîtriser de façon optimale les relations
avec la clientèle d'arbitrer entre les configurations de banque
relationnelle et de banque transactionnelle, et de tirer profit des nouvelles
technologies pour soutenir la fonction de distribution.
Le choix des structures de distribution, qui peut être
déterminé par la dimension privilégiée dans les
contacts avec la clientèle, relationnelle ou transactionnelles, est
également influencé par la nature de la clientèle et le
positionnement stratégique de la banque.
|
Personnes
|
Matériel
|
Personnes
|
Contact et distribution en agence
|
Proposition et installation de logiciels24(*)
|
Matériel
|
Guichets automatiques, libres services bancaires
|
Transmission électronique d'informations
|
2. La dimension banque relationnelle.
La dimension relationnelle est développée par
les banques spécialisées mais également par des banques
grand public.
a) Dans les banques
spécialisées.
Pour celles-ci, la clientèle est essentiellement de
haut de gamme : celle éligible à la gestion de patrimoine,
les grandes entreprises certaines PME et quelques professionnels. A ce segment
s'adressent des produits et services à forte valeur ajoutée,
assortis de conseils dont la sophistication rend le contact obligatoire. Pour
répondre à cette attente, les banques ont
développé, à coté des agences traditionnelles, des
agences spécialisées dédiées à des clients
spécifiques : entreprise, exportateur, MRE. Cette
spécialisation par segment entraîne, de fait, une
spécialisation relativement aux produits et aux services.
Une autre forme de distribution est adoptée par les
banques spécialisées dans une dimension relationnelle : la
force de vente debout, c'est-à-dire l'affection, de certains
chargés d'affaires à un nombre restreint de clients auxquels ils
offrent un contact de qualité et une disponibilité permanente.
b) Dans les banques grand public.
Celles-ci peuvent également développer la
dimension relationnelle pour une large clientèle, dans le cadre de leur
réseau traditionnel, mais avec des procédures simplifiées
telles que les guichets rapides pour les opérations courantes, et des
espaces dédiés à une offre limitée à des
produits et services de base. Pour optimiser cette relation banque-client,
l'aménagement des agences doit obéir à quelques principes
directeurs :
- L'agence doit disposer un service financier 24 heures sur
24, en particulier les retraits d'espèces et les relevés de
comptes ;
- Durant les horaires d'ouverture prolongés,
c'est-à-dire dépassant la durée légale du travail
dans l'agence, la clientèle doit avoir accès aux transactions sur
ses comptes de dépôt (retrait, virement, etc.) ;
- Le personnel doit disposer de toutes les données
bancaires et d'assurance sur chaque client permettant de définir son
profil ;
- Les services de conseil doivent être bien
séparés des services de transaction puisqu'ils exigent une
attention toute particulière de la part du personnel ;
- L'agence doit refléter le fait que les clients ne
soient pas tous semblables mais qu'ils représentent un éventail
d'expérience, de moyen et d'aspiration.
3. La dimension banque transactionnelle.
La banque transactionnelle a pour finalité de fournir
à tout client (haut de gamme ou grand public), dans les conditions qui
lui conviennent le mieux, même en dehors des heures d'ouverture des
agences, l'ensemble des services liés aux différents produits
qu'il détient et, éventuellement, de lui en proposer d'autres. Ce
concept fait donc référence à la réalisation des
opérations les plus courantes par les clients eux-mêmes, au moyen
d'automates bancaires situé dans ou hors des agences bancaires ou
grâce à la transmission d'informations ainsi qu'à la vente
à distance. Dans cette perspective, le client apparaît comme un
véritable acteur de la prestation reçue.
Etude de cas : Banque Marocaine pour le Commerce et
l'Industrie (BMCI).
La BMCI cherche à avoir une part de marché
étendue sur plusieurs segments d'activité, un réseau de
distribution important et une organisation efficiente et un portefeuille
assaini comme le démontre un taux de couverture de plus de 80% à
fin juin 2003. Cette expansion est, selon les analystes, le fruit d'une
stratégie de «choc», caractérisée sur le plan
commercial par une offensive sur les marchés porteurs des PME-PMI et des
particuliers, mais aussi par une forte dynamique sur le segment des grandes
entreprises. «Cette même stratégie devrait permettre à
la banque de préserver ses positions commerciales et d'assurer un rythme
de croissance positif mais modéré».
En faisant de la proximité le fondement de sa
démarche commerciale, la BMCI a mis en place le concept de 'Banque
Assise', une politique qui privilégie l'accueil, la
convivialité et favorise des relations personnalisées avec ses
clients. Elle a également développé son réseau qui
compte à fin décembre 2003, 138 agences au Maroc et 2
bureaux de représentations à l'étranger (Paris et
Amsterdam). La répartition des agences sur le Royaume est comme
suite :
Aujourd'hui, la BMCI dispose d'un parc de 139 guichets
automatiques bancaires pour un réseau de 138 agences, la BMCI conforte
sa place de leader dans ce créneau avec plus de GAB que d'agence. Ainsi,
toutes les nouvelles agences BMCI récemment ouvertes ont
été équipées d'un GAB. Il s'agit de Casa Aïn
Sebaâ, Casa 2mars Méchouar, Casa Palmiers, Rabat Souissi, Rabat
Tour Hassan, Rabat 16novembre, Rabat Allal Ben Abdellah et
Tanger Mohammed V.
La BMCI dispose de 6 filiales oeuvrants dans des domaines
d'activités différentes. Ces filiales sont :
- ARVAL PHH
Maroc : spécialisée dans la
Location Longue Durée et gestion de véhicules
d'entreprise.
- BMCI GESTION : a comme
activité la Gestion d'actifs.
- BMCI LEASING : Financement
en leasing de biens mobiliers et immobiliers.
- BMCI BOURSE.
- BMCI FINANCE : Banque
d'affaires.
- BMCI SALAF : Le
réseau de BMCI SALAF compte cinq agences en plus du réseau
d'agences de la BMCI et des bureaux de poste Barid Al Maghrib. (BMCI Salaf
Casablanca, BMCI Salaf Marrakech, BMCI Rabat, BMCI Kénitra et BMCI
Agadir). Spécialisé dans les Crédits à la
consommation.
- BMCI BANQUE
OFFSHORE.
La BMCI, dans un esprit de modernité a
été l'un des précurseurs en matière de e-banking,
la banque dispose du meilleur site Internet BMCI Net
comparée aux autres banques en place. En effet,
Maroc Télécommerce25(*) à mis à la disposition de
BMCI une infrastructure technologique sécurisée lui permettant de
vendre ses produits et services via Internet, au Maroc et dans le monde
entier.
Ce site Internet permet d'autre part aux clients de BMCI de
consulter leurs comptes bancaires et d'effectuer des opérations
immédiates sans déplacement.
BMCI Net, propose des services
télématiques d'informations bancaires et financières,
permet de consulter des comptes bancaires et la passation d'ordres de banque et
de bourse. Il est accessible par le réseau Internet et BMCI
WAP (informations sur téléphone mobile).
Dans le cadre de sa stratégie de développement
de la Banque A Distance, la BMCI a lancé, en
partenariat avec Maroc Télécom, BMCI
WAP. Ce service innovant permet, par le biais de la
téléphonie mobile, de disposer d'informations bancaires (solde
des comptes, historique des opérations, informations boursières,
etc).
Chapitre 7 : La politique de communication
La politique de communication à mettre en oeuvre
obéit aux principes qui caractérisent en général
toute activité de services. Cette communication doit viser deux
cibles : l'une externe, l'autre interne.
La cible externe est composée de clients actuels et
potentiels. La cible interne comprend l'ensemble des unités du
réseau.
Cette communication à double voie revêt
également un double aspect. Elle peut être institutionnelle, c'est
à dire avoir pour objectif l'amélioration de l'image de marque de
l'entreprise. Cet aspect est très important pour une entreprise de
services comme la banque.
La communication peut également être informative
c'est à dire informer les clients de la création ou l'existence
de services nouveaux ou améliorés. Pour chacun de ces types de
communication, il semble important que les messages soient
véhiculés vers les deux cibles : interne et externe.
La spécificité de la politique de communication
bancaire, interne ou externe, repose essentiellement sur la qualité des
relations de la banque avec ses clients.
En terme de communication, les banques ont tenu compte des
attentes de la clientèle : plus de simplicité, de
clarté et de transparence.
Depuis plusieurs années, les banques poursuivent
l'ambition de devenir une banque tournée vers le client.
Ce désir de se mettre à la portée du
client permet à la banque de construire une communication externe lui
permettant d'une part de gagner en clarté et en efficacité et
d'autre part d'établir une relation de confiance et de proximité,
de valoriser le service rendu et ainsi de mieux faire accepter la valeur du
conseil et le prix du service.
L'efficacité d'une campagne de communication externe
est souvent due à la préparation préalable d'une bonne
politique de communication interne.
L'intégration de l'ensemble du personnel de la banque,
depuis le siège jusqu'aux agences, constitue une condition indispensable
pour réaliser une bonne communication vers le public.
Afin de parvenir à ce but, plusieurs moyens peuvent
être mis en oeuvre au sein d'une banque :
- Renforcer chez le personnel le sentiment d'appartenance
à l'entreprise (collecte de suggestions du personnel, journaux
d'entreprise...).
- Motiver les cadres pour être des relais de
communication (formation spécifique des cadres à la
communication, réunions régulières d'information...).
- Communiquer avec le réseau (réunions avec les
responsables des points de vente).
La cohérence est la condition nécessaire pour
assurer une efficacité et une synergie à l'ensemble du processus
de communication.
De tous les moyens de communication de la banque, comme de
toute entreprise, la publicité est le plus répandu et pour lequel
on a développé le plus de méthodes et de techniques.
La communication des banques, dont le but est de s'identifier
mais aussi de faire connaître, de fidéliser et de mettre en
confiance les partenaires, ne passe pas uniquement par le biais des
publicités médiatisées. Les institutions
financières, comme toutes les grandes sociétés, s'appuient
sur d'autres atouts en parallèle des supports médias.
I La communication des compétences internes.
Si la communication concerne l'ensemble du personnel et du
monde extérieur de la société, elle est la
responsabilité fonctionnelle et le fait de quelques-uns.
Le PDG d'une banque bénéficie,
généralement, d'un monopole extraordinaire : il est l'unique
porte-parole généraliste de l'institution. Il s'adresse aussi
bien au personnel qu'à la presse et aux milieux financiers et
d'affaires. Par là même sa personne, ses discours rejaillissent
sur l'image de la banque. Les PDG de banques font toujours l'objet d'une
starification, qui révèle leurs parcours, leurs réussites
ou échecs, leurs visions de l'actualité et même leurs vies
privées.
L'actionnariat joue également un rôle très
important dans l'élaboration de l'image de la banque. Ainsi, si la
banque compte dans son tour de table de grands noms de la finance (personnes
physiques ou morales), cela augmente considérablement la
crédibilité de l'institution financière vis-à-vis
des clients et des partenaires.
Les résultats financiers constituent également
un pivot de la communication externe, ceux-ci doivent refléter la bonne
santé de la banque. Ils sont perçus comme un
élément majeur de différentiation. En effet la perception
que les différents opérateurs ont de la banque influe sur les
fluctuations de son titre en bourse. La communication financière sert
à bâtir une forte image qui doit être vraie et harmonieuse.
II La communication par les logotypes et systèmes
d'identification visuelle.
Le logotype représente une personnalité, une
identité par l'intermédiaire d'un symbole ou d'une forme. Une
société vie avec son logo, c'est une preuve de son existence, un
signe de reconnaissance et un moyen de distinguer. Le logo est la
première manifestation extérieure de la banque, c'est un effet
évocateur et un symbole durable. Un logo est jugé à partir
de quatre critères :
- Perception : Qu'il se distingue des autres
références visuelles ;
- Compréhension : Que sa signification
soit claire ;
- Mémorisation : Qu'un observateur
extérieur s'en souvienne ;
- Attribution : Qu'il s'associe à la
société.
Etude de cas :
Le Groupe Banques Populaires.
Le GBP est une banque très dynamique en matière
de communication, son statut de leader du secteur bancaire marocain, la pousse
à aller toujours de l'avant.
Concernant la communication interne, le GBP organise chaque
année plusieurs séminaires de formation des cadres sur le plan
national mais aussi sur le plan régional. La banque met à la
disposition de son personnel des résidences pour vacances dans plusieurs
villes marocaines (Tanger, Tétouan, Agadir...) pour faciliter la
rencontre et la création de relations fraternelles entre ces cadres.
Pour créer encore plus de liens avec son personnel, le
GBP publie un bulletin de communication interne nommé
Crépo Flash.
En matière de communication externe, le GBP
développe divers modes de communication.
On distingue une communication d'information envers sa
clientèle d'entreprises et celle des MRE. Le GBP publie mensuellement le
Carnet de Bord de Conjoncture (CBC) et chaque
semestre l'Enquette de Conjoncture, ce sont des
supports incontournables pour tous les opérateurs économiques qui
ont besoin de connaître régulièrement les principaux
indicateurs macro-économiques, chiffres et commentaires. Pour les MRE,
la banque publie une lettre trimestrielle, contenant l'actualité du
groupe et des informations spécifiques, nommée
Rissalat Al Bank Chaabi. La banque a également
distribué gratuitement, pendant la période estivale , un guide
pour les jeunes MRE nommé Le passeport
vacances Passeport vacances offrant un ensemble d'informations
alternant aspects pratiques et culturels (carnet d'adresse, festivals).
L'objectif étant d'être un véritable guide devant faciliter
et animer le séjour des MRE.
En plus de cette communication d'information, le GBP
communique également les produits et services bancaires et parabancaires
offerts par la BCP et autres filiales.
Durant la période qui s'étend de décembre
2003 à avril 2004, nous avons pu constater la promotion de plusieurs
produits bancaires, dont nous citons :
La nouvelle carte bancaire pour jeunes
C'POP, le crédit à la consommation
Crédit MOUJOUD et les crédits
immobiliers Crédit DOUIRA et SALAF
MABROUK, dont les campagnes promotionnelles ont été
axées sur l'affichage urbain, la presse, la radio et les
dépliants et affiches au sein des agences de la banque populaire.
La promotion d'autres produits comme ceux de l'assurance, de
prévoyance et d'assistance tel que AL INJAD
CHAABI ou encore des services tel que CHAABI
MOBILE, est pratiquée seulement via les dépliants
disponibles dans les agences de la banque.
Dernière campagne lancée par la banque,
c'est celle du crédit revolving Crédit YOUSR. Cette campagne est
basée essentiellement sur la presse et les dépliants et affiches
au sein des agences de la banque populaire.
Autres promotions faites par le Groupe Banques Populaires,
celles concernantes les filiales ASSALAF CHAABI ET CHAABI LEASING. Cette
publicité repose sur la presse et l'affichage urbain. A noter une forte
présence de CHAABI LEASING via l'affichage urbain dans la capitale
économique : Casablanca26(*).
Autre mode de communication pratiqué par la banque,
dans un but d'augmenter sa notoriété, celui de l'action sociale
et de la solidarité à travers la Fondation Banque Populaire pour
l'Education et la Culture.
En effet, outre la création d'école pilotes
à Agadir et à Tanger destinées aux enfants des
ressortissants marocains à l'étranger, la Fondation Banque
Populaire pour l'Education et la Culture organise des rencontres et des
échanges à caractère éducative te culturel comme la
promotion et l'encouragement de jeunes peintres marocains, l'édition de
disques de musique comme celui du luthiste Saïd Chraïbi, la
publication d'ouvrages d'art et de culture comme celui de Mémoire du
Maroc de Mohamed Sijelmassi, ainsi que l'organisation de festivités
artistiques au Maroc et à l'étranger, notamment au profit des
MRE.
Le GBP sponsorise également les sections football et
cyclisme de l'équipe du Wydad de Casablanca, une équipe du rallye
féminin du Trophée Aicha des Gazelles et organise le
Trophée Golf Banque Populaire.
Concernant le logo du Groupe Banques Populaires, il incarne
par le «Cheval» le leadership (le cheval en
tête de course), la puissance, l'offensif, la noblesse et la tradition
chevaleresque marocaine (importance du cheval dans la religion islamique et les
traditions). Les couleurs symbolisent la force et la terre pour le marron, et
le mélange, le mariage et la richesse par l'orange. Ces couleurs
incarnent le positionnement de la banque, son caractère
coopératif et de solidarité qui prennent naissance des traditions
marocaines et marie ces traditions à la modernité.
BIBLIOGRAPHIE :
- Ouvrages :
1- Alain Jolibert et Pierre-Louis Dubois, Le
marketing : Fondements et pratiques, édition Economica,
1998
2- Badoc, Lavayssière et Copin, Marketing de la
banque et de l'assurance, édition d'Organisation, 1998
3- Bernard Laget, Les nouveaux outils financiers,
édition Top, 1990
4- Claude Demeur, Marketing, édition Serey,
1999
5- Collectif, Dictionnaire du marketing,
édition Hatier, Paris, 1998
6- Collectif, L'art du marketing, édition
Financial Times Limited et Village mondial, Paris, 1999
7- Eric Vernette, L'essentiel du marketing,
édition d'Organisation, 2002
8- El Khoutabi Adil, La pratique du marketing dans les banques
marocaines, Mémoire de fin d'étude, 2004
9- Lendrevie, Lévy et Lindon, Mercator,
7ème édition, édition Dalloz, Paris, 2003
10- Marie-Hélène Westphalen,
Communicator, édition Dunod, Paris, 1998
11- Monique Zollinger et Eric Lamarque, Marketing et
stratégie de la banque, édition Dunod, Paris 1999
12- Philipe Kotler et Bernard Dubois, Marketing
Management, édition Publication, 2000
13- Serge Coussergues, Gestion de la banque,
édition Dunod, Paris, 1999
* 1 WAC : Wydad
Athlétique Club Omnisports de Casablanca qui est sponsorisé par
la BCP.
* 2 Source : publication de
l'association professionnelle des banques du Maroc (APBM)
* 3 Datamining :
Base de données des informations sur les clients pour connaître et
anticiper leurs besoins.
* 4 One to One :
Marketing relationnel, chaque client est traité d'une façon
spécifique.
* 5 Crédit
revolving : Stratégie du crédit tournant pour les
crédits à court terme, c'est à dire qu'à chaque
fois que le client arrive à l'échéance de sa dette, la
banque doit s'activer pour que le client s'endette à nouveau.
* 6 Télévision
interactive : Chaîne télévisée
conçue par et pour la banque, qui contribue à sa communication et
la promotion de ses produits. Exemple : Crédit Agricole en France
ou Deutsche Bank en Allemagne.
* 7 Marketing bancaire :
* 8 Marketing de
service :
* 9 Voire l'annexe
1 pour les définitions des différents risques.
* 10 source : BUSINESS
MAGAZINE- n°7 - décembre 2002
* 11 Crédit
revolving : Stratégie du crédit tournant pour les
crédits à court terme, c'est à dire qu'à chaque
fois que le client arrive à l'échéance de sa dette, la
banque doit s'activer pour que le client s'endette à nouveau.
* 12 Voire l'annexe
1 pour les définitions des différents risques.
* 13 La carte BANKY :
Carte prépayée et rechargeable, réservée aux jeunes
de 15 à 20.
* 14 Offre Vital
Sécurité : Assurance qui couvre les accidents de la
vie : accidents de la circulation, de la rue, à la maison ou
à l'école.
* 15 CIMR : la caisse
marocaine de la retraite.
* 16
M. Porter, MBA Marketing (1986), collection MBA, p : 57
* 17 BNDE : Banque
Nationale pour le Développement de l'Economie.
* 18 Bank AL AMAL :
Banque spécialisée dans le financement des projets au Maroc des
MRE.
* 19 CNCA : Caisse
Nationale du Crédit Agricole.
* 20 CIH : Crédit
Immobilier et Hôtelier.
* 21 Mustapha Zouaoui (2001),
magazine La Vérité, n°14.
* * Ce constat a
été effectué suite à nos déplacements
à quelques agences de ces banques.
* 22 C'est une nouvelle offre
dont le nom n'a pas été dévoilé, c'est un
crédit logement par téléphone en appelant au 022 48 60
60
* 23 L'essentiel du marketing,
de Jean-François LEGUAY, aux éditions Makila.
2 DAB (distributeur automatique de billets) : Appareil
permettant le retrait d'argent au moyen d'une carte bancaire et d'un code
confidentiel individuel. Les sommes ainsi retirées (dans la limite d'un
plafond hebdomadaire) sont ensuite portées au débit du compte du
client.
* 24 Les banques peuvent
assurer la formation de leurs clients pour l'utilisation de certains logiciels
comme la gestion de trésorerie.
* 25 Voir en annexe une
présentation de la société Maroc
Télécommerce fondée par des banques marocaines.
* 26 Ce constat a
été fait suite à notre déplacement à
Casablanca pendant le mois d'Avril.
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