7.5/- Synthèse Des
Résultats
L'objet de ce chapitre, rappelons-le, est de proposer la mesure
du risque de taux d'intérêt qui soit complémentaire des
mesures de volume et de marge utilisées par la BOAD. A cet effet, nous
avons opté pour la mesure de valeur de risque de taux
d'intérêt par l'utilisation de la VAN et de la duration pour
analyser l'impact d'une évolution des taux sur la valeur patrimoniale et
les fonds propres de la Banque. Nous en sommes parvenus aux résultats
suivants pour une anticipation à la baisse des taux
d'intérêt de 0.50%:
- Impact sur la valeur patrimoniale : la
duration de l'Actif (3,52 mois soit 0.293 année) est supérieure
à celle du Passif du bilan (2,70 mois soit 0.225 année) ce qui
signifie que l'Actif est plus sensible que le Passif aux variations de taux
d'intérêt. On en conclut que l'Actif se dépréciant
plus vite que le Passif, la VAN du bilan se dégrade en cas de hausse des
taux d'intérêt et elle s'améliore avec leur baisse. Par
ailleurs, La sensibilité de la VAN est de 0.01%. Cela veut dire que la
valeur patrimoniale de la Banque se renforcerait de 0.01% si les anticipations
de baisse des taux d'intérêt se confirmaient. Par contre, la
valeur patrimoniale serait détruite dans la même proportion si ces
anticipations s'avéraient fausses.
- Impact sur les fonds propres : La
sensibilité des fonds propres étant de 0.26%, cela signifie qu'en
cas de baisse confirmée des taux d'intérêt de 0.50%, les
fonds propres croîtraient de 0.26%. Par contre, en cas de hausse des taux
dans la même proportion, les fonds propres diminueraient de 0.26%.
Ces deux résultats sont non seulement cohérents
entre eux, mais ils le sont avec l a mesure de marge faite par la BOAD.
Rappelons que d'après cette mesure, et si les anticipations se
confirmaient, il en ressortirait une baisse de la rentabilité de 541.9 M
FCFA en 2005 ce qui est signe d'une amélioration du profil du bilan. En
effet les simulations identiques à fin Décembre 2003 se
traduisaient par une diminution du PNB de 573 M FCFA en 2004. En outre, le PNB
de 2004 était de 13 159 M FCFA et la baisse de la
rentabilité de 514.9 M FCFA en 2005 représente 3.91% de ce PNB.
Le seuil d'intervention de 10% du PNB de 2004 n'étant pas franchi, une
intervention de la Banque pour des actions de couverture ne se justifiait
pas.
7.6/- Que faire de ces
résultats ?
L'aiguillon du risk manager doit
être qu'il ne faut pas s'adonner à des calculs juste pour le
l'amour de l'algèbre, encore que les mêmes résultats
peuvent être générés par un bon programme
informatique. Le plus important est l'interprétation et l'utilité
de tels calculs pour la gestion du risque. C'est pourquoi, après avoir
vérifié la cohérence, l'exactitude et la fiabilité
des résultats obtenus, le gestionnaire de risque doit répondre
à un certains nombre de questions et engager les actions correctrices
que nécessite sa façon de mesurer et de couvrir les risques
encourus par la Banque. Il doit prendre soin également d'indiquer les
mesures d'accompagnement à initier.
En termes de mesure du risque :
- les risques ont-ils été mesurés avec
les instruments adéquats ? Sinon, que faire ?
- quelle est l'exposition, de façon
détaillée et globale de la Banque au risque ?
- à quelles menaces fait-on face si aucune mesure de
couverture n'est prise ?
En termes de couverture du risque :
- quelles actions de couvertures ont déjà
été engagées et quelle est leur
efficacité ?
- doit-on les remplacer par de nouvelles actions ?
- Si oui par quelles autres actions peut on raisonnablement
les remplacer ?
- quels sont les avantages et les inconvénients
différentiels de ces nouvelles actions ?
- quel est le plan d'exécution de ces mesures :
quand, qui, comment, où, coût ?
- comment en contrôler l'efficacité ?
En termes de mesures
d'accompagnement :
- quelles mesures d'accompagnement sont
nécessaires ?
- quel est le plan d'exécution de ces mesures :
quand, qui, comment, où, coût ?
- comment en contrôler l'efficacité ?
La mesure de valeur que nous proposons, parce qu'elle est
cohérente avec ce qui est déjà fait à la BOAD, ne
donne pas lieu à la mise en place d'actions de couverture. Les mesures
d'accompagnement sont proposées au chapitre suivant sous forme de
recommandations, même si notre travail mérite encore d'être
approfondi.
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