Mémoire Master 1
information-communication
UNIVERSITE PARIS XIII - VILLETANEUSE
UFR DES SCIENCES DE LA COMMUNICATION
Mémoire de Master 1 Information-Communication
Les maires face aux journaux municipaux
par Leïla Mokeddem
Sous la direction de Mme Elisabeth CAZENAVE, Maître de
Conférences en sciences de l'Information et de la Communication à
l'Université de Paris XIII
Remerciements à :
Madame Elisabeth CAZENAVE, pour sa disponibilité et sa
bienveillance.
Mes remerciements vont aussi à tous ceux et celles qui
ont participé, de près ou de loin, à l'élaboration
du présent travail. Merci également pour la collaboration des
mairies de Tremblay-en-France et de Villepinte (service du recensement,
observatoire social, service communication, service infographie, service
imprimerie et service journalisme)
Table des matières
Introduction générale
Motivations
Objectifs
Hypothèses
Problématique
Méthodologie
I: Communication politique et journaux municipaux
A/ La communication politique
B/ L'importance de l'image en politique
C/ Le journal municipal: un vecteur essentiel
II: Présentation des villes
étudiées
A/ La population
B/ L'économie
C/ L'urbanisme
D/ Culture et politique de ville
E/ La politique
III: L'image des maires
A/ Le Tremblay Magazine
1/ Présentation générale
2/ Analyse formelle et visuelle
3/ Interview de Nadine Lionnet, attachée et adjointe
administrative au service communication de la mairie de Tremblay
4/ L'image du maire de Tremblay-en-France
B/ Le Villepinte Magazine
1/ Présentation générale
2/ Analyse formelle et visuelle
3/ Interview de Guillaume Huet, rédacteur en chef au
service communication de la mairie de Villepinte
4/ L'image du maire de Villepinte
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Introduction générale
Le travail mené doit permettre d'analyser si les maires
présentés dans cette étude (villes de Tremblay-en-France
et de Villepinte) ont une conception plutôt proche ou totalement
différente des rôles que peut et doit jouer le journal municipal.
La structure générale de l'étude
présente de façon comparative les deux villes et met en
évidence les caractéristiques communes ou contraires des deux
journaux municipaux comparés.
Le choix de ce thème est dû à l'importance
des influences politiques via les outils de communication - en l'occurrence,
les journaux municipaux- et l'image véhiculée par les hommes
politiques -ici, les maires-.
Motivations
Le groupe que forment les journaux municipaux
se place en tête de la presse française. Ce média
est un levier politique puissant, que gèrent au plus
près les maires et leurs équipes. Quelques 12 millions de
journaux municipaux par mois pour un total d'environ 15 millions de foyers,
soit un taux de couverture nationale de 80 % et plus des
ménages.
De plus, avec l'avènement des moyens de communication
de masse, un tournant nouveau s'offre aux praticiens de la politique. En effet,
la multiplication des moyens d'information et le développement des
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication modifient
foncièrement les rapports aux discours et pratiques symboliques
liés à la politique.
C'est dans cette perspective qu'il serait intéressant
d'étudier le rôle des journaux municipaux pour les maires, ainsi
que l'utilisation qu'ils en font.
Objectifs
L'objet d'étude qui constitue ce mémoire est
l'analyse de la communication des maires face aux journaux municipaux.
Nous désirons au travers ce mémoire mettre en
lumière la communication de deux maires (Mme Valleton et M.. Asensi) de
villes voisines qui ont des caractéristiques communes comme leur
territoire, leur population, ou encore leur économie. Il nous est apparu
particulièrement intéressant d'analyser la communication de ces
maires qui n'appartiennent pas au même parti politique: le Parti
communiste pour M. Asensi, et l'UMP pour Mme Valleton.
La communication de ces maires s'étend sur l'ensemble
des moyens qu'ils ont à leur disposition, ainsi que d'un média:
le journal municipal. Celui-ci repose sur des stratégies alliant les
aspects visuels et formels, le tout formant une mécanique bien
huilée basée sur l'action, le dynamisme, la séduction,
l'image et enfin la politique.
Ce mémoire ne se veut en aucun cas une simple analyse
du discours de ces maires à travers le journal municipal, mais
également l'étude du journal en tentant de décrypter tout
ce qu'il se passe autour, et les enjeux qui s'y cachent.
Hypothèses
Face à l'attrait de l'image et du sensationnel, l'homme
politique est appelé, de plus en plus, à verser dans
l'émotionnel et dans la mise en scène. De ce fait, il a tendance
à basculer dans la « société du spectacle »
(Debord 1992), et apparaît, de moins en moins, comme un individu dont il
faut partager les idées, mais plutôt comme un leader qu'il faut
aimer. Il ne se contente plus, dès lors, de convaincre, mais doit
s'attacher à plaire et à séduire. Plaire et séduire
par son discours, certes, mais aussi par sa physionomie, sa mine, et sa
démarche, en somme par l'image idéale de soi qu'il projette.
Ainsi, la principale hypothèse est la suivante: La
réussite carriériste d'un homme politique se construit de plus
en plus par son image, sa séduction, sa vie privée, et non plus
vraiment à travers son programme politique, ses valeurs, et ses
convictions.
Problématique
Sans pour autant nier l'importance de l'argumentation
rationnelle, nous pensons que la différence, de plus en plus, se fait au
niveau de l'émotionnel. La conviction cédant le terrain à
la séduction, la compréhension, voire même à
l'émerveillement, l'analyse à la contemplation, la critique
à l'adoration. Une rhétorique émotionnelle qui emprunte,
entre autres, les chemins d'une image de soi à la fois
présentée et représentée.
La problématique soulevée par le mémoire
est la suivante: Quel rôle jouent désormais les journaux
municipaux auprès des maires : celui d'informer ou celui
d'émouvoir ?
Méthodologie
Ce mémoire est composé de trois parties:
Pour mieux appréhender les ressorts et les enjeux de la
communication politique nous avons, dans une première partie,
décrit la communication politique sous un angle assez global mais en
s'attachant particulièrement à la place de l'image. Nous avons
également étudié le rôle des journaux municipaux en
règle générale.
Cela nous a ensuite permis de décortiquer les deux
journaux municipaux dont il est question et lesquels constituent notre objet
d'étude.
La deuxième partie est consacrée à la
présentation des deux villes étudiées afin
d'établir une sorte "d'état des lieux" au sens large du terme,
pour montrer à la fois les points convergents et les points divergents
des villes concernées. Nous avons abordé également dans
cette partie, la personnalité des deux maires au travers de portraits
complets (formation, parcours politique, carrière locale,
parlementaire...)ainsi que leur communication au quotidien en tant que maire.
Dans la troisième partie, nous avons
étudié les journaux municipaux des villes de Villepinte et de
Tremblay respectivement, en s'appuyant notamment sur les aspects visuels et
formels. Enfin, nous avons analysé l'image des maires à travers
leur propre journal municipal.
Pour mieux comprendre ce processus et cette relation
qu'entretiennent les maires avec leur journal municipal, nous avons
traité la façon dont ils apparaissent et la façon dont ils
choisissent leur présence et leur intervention dans chacun des
numéros, grâce entre autres aux entretiens avec le
rédacteur en chef au service communication de la mairie de Villepinte,
et avec l'attachée et adjointe administrative au service communication
de la mairie de Tremblay.
Toutefois, nous avons mis en place un micro trottoir dans les
deux villes étudiées afin d'interroger les habitants lambdas sur
la perception qu'ils ont de leur maire à travers le journal municipal.
Nous nous sommes rapidement rendu compte que les réponses se
ressemblaient, et surtout que les avis n'étaient pas assez
justifiés, ni argumentés.
De nombreuses lectures des journaux concernés et de
nombreux textes d'auteurs, spécialistes de la communication politique et
de l'image en politique, nous ont permis d'analyser le rôle du journal
municipal au service du maire.
Partie I
Communication politique et journaux municipaux
Cette première partie s'appuie principalement sur trois
ouvrages d'auteurs qui sont spécialistes de la communication politique,
ainsi qu'un article de presse en ligne:
- Jean-Paul Gourévitch, expert international il
travaille depuis une vingtaine d'années sur l'image : image politique,
image publicitaire, illustrations pour enfants, spécialiste de
l'imagerie en politique, professeur à l'université Paris XII,
auteur de « L'Image en politique. ».
· Stéphane Baumont, maître de
conférences à l'université de Toulouse-I, il enseigne le
droit constitutionnel et la science politique, auteur de l'ouvrage
« Le jeu politique ».
- Jacques Gerstlé, professeur au département de
science politique de l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il
est membre du Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne et responsable du
Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en
communication Politique et Sociale. Il est l'auteur de « La
communication politique ».
· Mireille Pinsseau, journaliste
spécialisée dans la communication, elle a écrit l'article
"Les journaux municipaux" paru le 14/02/2005 dans Caractère
(journal en ligne).
A/ La communication politique
Une première conception réduisait la
communication politique à la propagande ou à la communication
électorale des partis politiques. Dans cette perspective, la
communication politique se perçoit plus en terme de messages et
d'attitudes que les politiques déploient en direction des citoyens.
Le développement des moyens de communication de masse,
de techniques de mesures de l'opinion, une plus grande part est
accordée, non pas seulement aux messages délivrés, mais
aussi et surtout à leur réception, en terme d'appropriation,
d'indifférence ou de rejet. Dès lors, à côté
de l'acteur politique, s'affirment de plus en plus, d'autres acteurs, comme les
médias et le citoyen, à travers le concept d'opinion publique,
mais aussi les spécialistes de disciplines diverses dont le rôle
est, soit de mesurer l'opinion, à travers des sondages, soit d'orienter
l'opinion publique dans un sens bien défini (spécialistes de la
communication et du marketing politique).
Nous tenterons, sur la base d`une analyse sommaire du concept
d`image politique auquel la communication politique s'appuie fortement, et
d'éléments d`explication des termes
« communication » et « politique », de
définir ce qu'est la communication politique.
Tout d'abord, définissons séparément les
deux termes : « communication » et
« politique »
Communication vient du latin communicare qui
signifie mettre en commun, partager. Mais cette conception première va
évoluer pour prendre en compte la notion de diffusion de l'information,
notamment avec l'apparition de supports de diffusion à large spectre.
C'est ainsi que nous distinguons deux formes principales de communication.
D'une part, nous avons la communication directe ou interpersonnelle, qui
renvoie au sens premier de partage, et concerne l'échange direct
d'informations entre au moins deux individus. D'autre part, nous avons la
communication « médiatée » qui s'appuie sur
des supports afin de véhiculer l'information. Dominique Wolton utilise
les expressions « communication normative » et
« communication fonctionnelle » (Wolton 1997) pour
désigner ces deux formes de communication. L'une des premières
tentatives de description assez complète de la communication nous est
fournie, à travers la formulation d'un « schéma de la
communication » (Jakobson 1963 : 214). Ce schéma
intervient, certes, après celui de Shannon et Wiever, mais a le
mérite de tenter d'organiser les différents pools de la
communication que seraient le destinataire, le destinateur, le contexte, le
message, le contact et le code, autour de 6 fonctions à savoir la
fonction émotive, la fonction référentielle, la fonction
conative, la fonction poétique, la fonction phatique et la fonction
métalinguistique.
Le terme « politique » vient de la
racine grecque polis, « la cité ».
De nombreuses approches définissent la politique comme
l'organisation du pouvoir dans l'État. Mais le lien entre politique et
État n'est pas si évident, cette acception est relativement
récente.
La politique au sens plus large est donc la structure et le
fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d'une
communauté, d'une société. La politique concerne les
actions, l'équilibre, le développement interne ou externe de
cette société, ses rapports internes et ses rapports à
d'autres ensembles.
La politique donc est principalement ce qui a trait au
collectif, à une somme d'individualités et/ou de
multiplicités.
Toute personne qui ne s'intéresse pas qu'à
soi-même, pratique donc, de fait, la politique.
Par ailleurs, dans un sens beaucoup plus restreint, le terme
politique renvoie à des luttes de pouvoirs et de
représentativité entre hommes et femmes de pouvoir et les
différents partis politiques auxquels ils appartiennent.
« La politique est un cercle dont le centre est partout
et la circonférence nulle part. La politique est une recherche de
contrat entre des professionnels qui réclament un accord de l'opinion
sur le cap à suivre quitte à en fixer le meilleur mode de
navigation, et cette opinion qui leur en délègue bon gré
mal gré la détermination des modalités et du tempo tout en
suivant ou en contrôlant les péripéties du
parcours. »(J-P. Gourévitch)
En ce qui concerne la communication
politique :
Comme le décrit Jean Paul Gourévitch, la
communication politique est de par son histoire, sa géographie, et son
langage « un fait de culture et un fait de
société ». De par son influence sur la vie politique,
le marketing politique bouleverse profondément la communication
politique.
Dans l'ouvrage « L'image en politique »,
il propose et rappelle plusieurs définitions de la communication
politique: (p.67)
- André Gosselin élabore une cartographie
habermassienne selon deux grands axes que sont les "arènes" (lieux de
théâtre) et les "territoires" (échelle locale, nationale,
internationale), ou plus simplement la relation qui va de l'émission
à la réception.
- Dominique Wolton situe la communication politique à
l'intersection de l'espace public, de l'espace communicationnel, et de l'espace
politique où s'échangent les discours des hommes politiques, des
journalistes, et de l'opinion publique à travers les sondages :
- J-P. Gourévitch parle de communication politique car
selon lui, le récepteur est actif et réactif face aux messages
politiques qu'il reçoit. Les gens sont aujourd'hui dotés d'une
culture politique, ce qui n'était pas le cas auparavant. De plus, J-P.
Gourévitch évoque quatre formulations auxquelles l'image et la
politique sont étroitement liées: la persuasion politique, la
publicité politique, le marketing politique et bien sûr la
communication politique.
On s'aperçoit alors que la politique est fortement
liée au commerce, l'auteur utilise même l'expression "d'entreprise
politique" où il compare le fonctionnement de la communication politique
à une entreprise économique (p.87).
- Voici la définition de P. Bourdieu concernant la
notion de communication politique :
« Au départ, la communication politique a
désigné l'étude de la communication du gouvernement vers
l'électorat, puis l'échange des discours politiques
entre la majorité et l'opposition. Ensuite le
domaine s'est élargi à l'étude du rôle des
médias dans la formation de l'opinion publique, puis à
l'influence des sondages sur la vie politique. Aujourd'hui, elle englobe
l'étude du rôle de la communication dans la vie politique au sens
large en intégrant aussi bien les médias que les sondages,
le marketing politique et la publicité avec un
intérêt particulier pour les périodes électorales. A
la limite, la communication politique désigne toute communication qui a
pour objet la politique!... Cette définition, trop
extensive, a cependant l'avantage de prendre en compte les deux
grandes caractéristiques de la politique contemporaine:
l'élargissement de la sphère politique et la place croissante
accordée à la communication, avec le poids des médias et
de l'opinion publique à travers des
sondages. »
Après cet ensemble de définitions successives,
nous pouvons alors étayer la définition suivante :
La communication politique, comme nous venons de le constater,
embrasse le vaste champ de la production des messages, de ses modes, à
la fois de conception, de diffusion et d'interprétation, mais aussi des
techniques de sondage et d'enquête d'opinion. Elle est indissociable du
concept d'espace public.
Dès lors, nous pouvons définir la communication
politique par l'ensemble des pratiques et techniques,
représentationnelles et discursives, par lesquelles s'instaurent un
échange et une interaction dans et entre les principales
catégories de la société, à savoir les acteurs
politiques, les citoyens et les intermédiaires issus de l'univers
médiatique, des sondages d'opinion et des firmes chargées de
gérer l'image des hommes politiques.
B/ L'importance de l'image en politique
La notion et l'utilisation de l'image en politique est
aujourd'hui, plus qu'hier, primordiale pour qu'un homme politique
réussisse son parcours. On parle désormais de
« communication politique », de « marketing
politique » et « d'image politique ». De quoi
cela s'agit-il ?
On peut dire que l'image en politique relève du domaine
de la séduction, l'homme politique cherche à charmer ses
électeurs à travers de beaux discours, des prestations
télévisées, radiophoniques, etc. réussies et dans
lesquelles il apparaît comme quelqu'un de sympathique, ayant de la
répartie sur des sujets variés (pas seulement politiques).
L'homme politique moderne doit avant tout soigner et travailler son image, et
ne plus s'attarder en priorité sur les idées qu'il veut faire
passer.
La séduction est de l'ordre du superficiel.
Séduire, c'est l'art de faire de beaux discours, c'est la volonté
de charmer son auditoire grâce à des atouts parfois non
fondés, même irrationnels. Séduire n'est pas convaincre.
Convaincre, au contraire, c'est argumenter de manière rationnelle en vue
de faire ressortir la vérité des faits.
(cf. Sous l'antiquité, les sophistes qui
séduisaient à travers la rhétorique, en opposition avec
Platon et Socrate.)
Les hommes politiques séduisent de plus en plus, leur
but étant surtout de plaire.
« Plaire par une image de soi (ethos), attrayante,
qui ne répugne ni au vernissage, ni au lissage par des moyens non plus
discursifs uniquement, mais aussi, par un paraître, une gestuelle, voire
une mise en scène à grande échelle permettant
d'intégrer la nouvelle « société du
spectacle » (Debord 1999)
Nous pouvons d'ailleurs illustrer nos propos par des exemples
frappants et très actuels en France :
Dominique De Villepin qui donne une conférence de
presse chaque mois et qui la médiatise.
Nicolas Sarkozy, le champion de la communication entre ses
apparitions à la télévisions, ses petites phrases
assassines, ses provocations, sa médiatisation lors de sa garden-party,
ses rassemblements UMP façon show à l'américaine, etc.`
C/ Le journal municipal : un vecteur essentiel
Le développement de la presse communale a pris toute
son ampleur dans les années quatre-vingt avec
l'apparition de la formule « magazine ». Pendant
cette décennie où la communication s'est développée
tous azimuts en France et dans le monde, les journaux municipaux
se sont multipliés de façon spectaculaire, en même
temps qu'ils ont pris du galon en devenant attractifs et
agréables à feuilleter, y compris pour ceux qui n'habitent pas
les lieux concernés.
Les journaux municipaux ont comme principale vocation
d'informer les habitants sur des événements qui ont eu lieu dans
la ville. Ils ont aussi un rôle politique, puisque le journal sert le
maire qui est élu. C'est à travers son journal que le maire fait
passer ses idées, mais surtout - et nous avons vu à quel point
cela est important- c'est là que le maire construit, développe,
renforce, rajeunit, dynamise, etc. son image.
Le maire s'exprime toujours, et de façon constante,
dans son journal. Il le fait parfois de manière explicite
(l'éditorial du maire par exemple), et souvent de manière
implicite (en mettant bien en avant les points positifs comme la construction
d'une nouvelle école, la venue d'une célébrité qui
va faire un spectacle dans la ville, etc.)
Il semble que cette communication implicite est efficace, car
elle améliore l'image du maire. Souvent, à travers cette forme de
communication non voulue, non calculée, les habitants se sentent
écoutés, et se disent satisfaits de leur maire. L'image est donc
un facteur important dans le journal.
Dans l'article de Martine Pinsseau, celle-ci parle de
« levier politique puissant » en ce qui concerne la place
des journaux municipaux dans la société actuelle. En effet, la
société dans laquelle nous vivons est une société
d'information, les gens réclament et sont très friands
d'information, et notamment d'information politique.
Les gens veulent savoir ce qu'il se passe dans leur ville, ils
se sentent concernés par bon nombre d'événements. Ils
font, ce que l'on appelle, une lecture active du journal municipal. Une
enquête réalisée de juillet à octobre 2002
auprès d'un échantillon de 429 communes, représentatif des
1849 communes de plus de 5 000 habitants a d'ailleurs
révélé que beaucoup de gens lisaient même les
journaux municipaux d'autres villes que la leur, notamment les journaux des
villes voisines. Quelles seraient alors leurs motivations ? Nous pouvons
supposer que ces gens trouvent ces journaux agréables à lire,
intéressants, et peut-être aiment-ils à comparer les
journaux et les événements qui ont lieu dans leur ville et ceux
des villes voisines...
NB : distinction entre «ville» et
«commune»
La difficulté de la définition de la ville
tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais
également des fonctions diverses. Pour Pierre Georges
(géographe), la ville « c'est un groupement de populations
agglomérées défini par un effectif de population et par
une forme d'organisation économique et sociale ».
On fait aussi souvent la distinction entre ville et village
uniquement par rapport aux activités dominantes, sans tenir compte de la
population : la ville n'a pas une activité essentiellement
agricole, contrairement au village. Avec cette définition, une ville
peut être plus petite qu'un grand village.
Le critère du minimum de population :
Le seuil est un indicateur de la conception de la ville et
pose la question des représentations de la ville selon les pays.
Ce critère varie beaucoup selon les pays. Les
statistiques des Nations unies sur cette question montrent les
différences de seuil entre les instituts nationaux de statistiques (il
en existe presque 200 à travers le monde).
En France, le seuil est de 2 000 habitants
agglomérés. Les Nations unies se réfèrent quant
à elles au seuil de 20 000 habitants. (définition
wikipédia)
Une commune est une division administrative, formée
d'une zone clairement définie, qui se réfère
généralement à une ville ou un village. Dans la plupart
des pays, c'est la plus petite subdivision administrative qui est régie
par des représentants élus.
La commune est la plus petite subdivision administrative
française mais c'est aussi la plus ancienne, puisqu'elle a
succédé aux villes et paroisses du Moyen Âge. Elle a
été instituée en 1789 avant de connaître un
début d'autonomie avec la loi du 5 avril 1884, véritable charte
communale.
Le maire est l'exécutif de la commune qu'il
représente et dont il gère le budget. Il est l'employeur du
personnel communal et exerce les compétences de proximité
(écoles, urbanisme, action sociale, voirie, transports scolaires,
ramassage des ordures ménagères, assainissement ...).
Il est également agent de l'Etat pour les fonctions
d'état civil, d'ordre public, d'organisation des élections et de
délivrance de titres réglementaires.
Au 1er janvier 2005 on comptait 36 684 communes, dont 36 571
en métropole.(définition INSEE)
Partie II
Présentation des villes
étudiées
Nous présentons dans cette partie les villes de
Tremblay-en-France et de Villepinte et détaillons les aspects
démographiques, économiques, géographiques, culturels, et
politiques.
Voici les principaux outils qui m'ont permis de parvenir à
cette présentation :
- les résultats du recensement de la population 1990 et
1999.
- les guides municipaux des deux villes.
- les sites internet www.tremblay-en-france.fr et
www.ville-villepinte.fr
/ La population
Les données sur la population des deux villes sont
très proches.
Le nombre total d'habitants est de 33 782 pour Villepinte et de
33 885 pour Tremblay-en-France.
Pour aller un peu plus loin, il faut comparer les
caractéristiques liées à la démographie telles que
la tranche d'âge de la population, la nationalité, le nombre de
ménages, les catégories socioprofessionnelles, ou encore le
niveau de diplôme.
Tranche d'âge de la
population
|
Villepinte
|
Tremblay-en-France
|
0-14 ans (en nombre d'habitants)
|
7899
|
7243
|
0-14 ans (en % du total)
|
23%
|
21%
|
15-29 ans (en nombre d'habitants)
|
8700
|
7240
|
0-29 ans (en % du total)
|
49%
|
43%
|
30-39 ans (en nombre d'habitants)
|
5133
|
5485
|
40-59 ans (en nombre d'habitants)
|
8914
|
9135
|
15-59 ans (en % du total)
|
67%
|
65%
|
60 ans et plus (en nombre d'habitants)
|
3149
|
4749
|
60 ans et plus (en % du total)
|
9%
|
14%
|
|
Source INSEE - recensement de la population 1990 et 1999
Globalement, les chiffres sont très proches. On
observe que la population jeune de Villepinte est légèrement
supérieure à celle de Tremblay. A contrario, la population des +
de 60 ans est supérieure à Tremblay.
Nationalité
|
Villepinte
|
Tremblay-en-France
|
Français (en nombre d'habitants)
|
29 066
|
29 497
|
Français (en % de la population totale)
|
86%
|
87%
|
Etrangers (en nombre d'habitants)
|
4729
|
4355
|
Etrangers (en % de la population totale)
|
14%
|
13%
|
|
Source INSEE - recensement de la population 1990 et 1999
A 1% près, les résultats sont les
mêmes pour les deux villes. 1% de plus concernant les habitants de
nationalité française à Tremblay par rapport à
Villepinte, et 1% de plus d'étrangers à Villepinte.
Nombre de ménages
|
Villepinte
|
Tremblay-en-France
|
Nombre de ménages
|
10 467
|
11 663
|
Dont:
|
|
|
Propriétaires (en nombre de ménages)
|
5754
|
6975
|
Propriétaires (en % du nombre total de
ménages)
|
55%
|
60%
|
Locataires (en nombre de ménages)
|
4409
|
4311
|
Locataires (en % du nombre total de ménages)
|
42%
|
37%
|
Locataires HLM (en nombre de ménages)
|
2990
|
2828
|
HLM (en % de locataires)
|
68%
|
66%
|
HLM (en % du nombre total de ménages)
|
29%
|
24%
|
Logés gratuitement (en nombre de ménages)
|
304
|
377
|
Logés gratuitement (en %du nb total de
ménages)
|
3%
|
3%
|
|
Source INSEE - recensement de la population 1999
Le nombre de ménages est un peu supérieur
à Tremblay, de même que le nombre de ménages
propriétaires de leurs habitations. Plus de ménages locataires
à Villepinte, mais le même pourcentage de ménages
logés gratuitement dans les deux villes.
Catégories
socioprofessionnelles
|
Villepinte
|
Tremblay-en-France
|
Population inactive (en nombre d'individus)
|
7428
|
5786
|
Population inactive (en % de la p° totale CSP)
|
29%
|
22%
|
Nombre de retraités (en nombre d'individus)
|
2736
|
4224
|
Pourcentage de retraités (en % de la p° totale
CSP)
|
11%
|
16%
|
Nombre d'ouvriers (en nombre d'individus)
|
4252
|
4240
|
Pourcentage d'ouvriers (en % de la p° totale CSP)
|
16%
|
16%
|
Nombre d'employés (en nombre d'individus)
|
5856
|
6028
|
Pourcentage d'employés(en % de la p° totale CSP)
|
23%
|
23%
|
Nombre de "professions intermédiaires"
|
3808
|
4088
|
Pourcentage de prof. intermédiaires
|
15%
|
15%
|
Nombre de "cadres, prof. intellectuelles supérieures"
|
1216
|
1412
|
Pourcentage de "cadres, prof.intel.sup."
|
5%
|
5%
|
Nombre d'"artisans, commerçants, chefs d'entreprise,
agriculteurs"
|
716
|
820
|
|
Source INSEE - recensement de la population 1999
Ici, les chiffres sont extrêmement proches. Il y a
un moins de population inactive à Tremblay, et plus de retraités
également à Tremblay. Le nombre d'ouvriers, d'employés, de
professions intermédiaires, et de cadres/professions intellectuelles
supérieures est à pourcentage égal dans chacune des deux
villes.
Niveau de diplôme (population de
15 ans et +)
|
Villepinte
|
Tremblay-en-France
|
Population âgée de 15 ans et + (nombre
d'indiv.)
|
25 896
|
26 609
|
Population âgée de 15 ans et + (en %)
|
77%
|
79%
|
dont:
|
|
|
sans diplôme (en nombre d'indiv. de 15 ans et +)
|
4884
|
4905
|
sans diplôme (en % de la p° des 15 ans et +)
|
19%
|
18%
|
possédant un CAP ou BEP ou niveau équivalent (en
nombre d'individus)
|
11 166
|
12 452
|
possédant un Bac ou Bac pro (en nombre d'indiv.)
|
2835
|
2957
|
possédant un Bac +2 et plus (en nombre d'indiv.)
|
3024
|
3176
|
possédant un Bac et plus (en % de la p° des 15 ans
et plus)
|
23%
|
23%
|
études en cours (en nombre d'individus)
|
3987
|
3119
|
|
Source INSEE - recensement de la population 1999
Le niveau de diplôme est quasi-égal dans les
deux villes, les chiffres se ressemblent beaucoup avec notamment 23% de jeunes
possédant un Bac et plus.
/ L'économie
Les deux villes sont voisines, et situées
géographiquement proches des mêmes bassins d'emplois. Elles
bénéficient d'une situation optimale, à proximité
de Paris et de l'aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle. Un réseau
routier et autoroutier dense avec les nationales 2 et 3, les autoroutes A1 A3
et A104 qui longent ou traversent les villes; la ligne B du RER et les lignes
de bus complètent ces infrastructures de transports.
Trois grandes zones d'activité économique
représentent l'essentiel des emplois.
A Tremblay-en-France...
Le bassin d'emplois sur le territoire de Tremblay-en-France se
caractérise par 1960 établissements qui emploient 25 000
salariés. 55% dans les zones d'activités du Nord et 45% en zone
urbaine. Le secteur Commerce et artisanat compte plus de 500 entreprises.
Les entreprises de Tremblay-en-France dans les 3 grandes
zones d'activités
Zone d'activité
|
Nombre d'entreprises
|
Nombre d'emplois
|
Aéroport CDG
Paris-Nord 2
ZAC Tremblay CDG
|
650
150
130
|
45 000
5500
4000
|
Total
|
930
|
54 500
|
|
A Villepinte...
Tout comme pour Tremblay, la ville de Villepinte
possède un tissu économique local riche et varié. Riche
d'un millier d'entreprises, de la très petite structure aux
sièges sociaux de grandes multinationales (l'Oréal depuis peu),
Villepinte est équipée de trois zones d'activités
principales:
Central Parc et les Merisiers qui sont dotés d'une
centaine d'entreprises principalement tournées vers le commerce de gros,
les transports, la construction et le service aux entreprises.
Paris Nord 2 qui compte plus de 400 entreprises et 18 000,
dont la moitié sur la commune. Les activités du commerce, de la
distribution et des services aux entreprises, notamment dans le domaine de la
haute technologie, y sont dominantes.
Les entreprises de services sont dominantes, elles
représentent 34%. Une société de services sur 4
développe une activité de transports. Le commerce occupe plus de
20% des entreprises. Enfin, le secteur bâtiments-travaux publics
représente plus de 10% du tissu économique.
Les secteurs d'activités des entreprises
villepintoises
Industries
BTP Construction
Transport
Commerce de détail
Commerce de gros
Services
Autres
|
8%
10%
13%
11%
13%
34%
11%
|
|
On constate donc que l'aspect économique des deux villes
est assez semblable. Les deux communes bénéficient de nombreux
atouts: les axes routiers et autoroutiers, les transports, et surtout les trois
grandes zones d'activités qu'elles ont respectivement.
C/ L'urbanisme
A Tremblay-en-France
La ville est divisée en cinq quartiers: le
centre-ville, les Cottages, le Vert-Galant, le Vieux-Pays et le
Bois-Saint-Denis.
Le territoire de la commune est marqué par des formes
d'urbanisation très différentes. Les quartiers sont
séparés physiquement les uns des autres par les terres agricoles,
des autoroutes, les voies SNCF-RER, le Canal de l'Ourcq et des espaces
boisés.
>Le centre-ville
C'est le quartier le plus récent. Au coeur de l'espace
boisé, il est composé de 4000 logements en habitat collectif.
C'est également le quartier le plus peuplé et le
plus (près des trois quarts des habitants ont moins de 40 ans) avec 12
171 habitants au total.
>Les Cottages
Un quartier pavillonnaire (1929) entre les terres agricoles du
nord et le centre de la ville.
Ce quartier compte 5312 habitants.
>Le Vert-Galant
Le quartier pavillonnaire le plus ancien (1925) et le plus
peuplé. Au sud du Canal de l'Ourcq.
Ce quartier compte 9401 habitants.
>Le Vieux-Pays
Il s'agit du quartier historique de la ville. Dernier bourg
rural de Seine-Saint-Denis. Le quartier le plus proche de l'aéroport
Charles-De-Gaulle.
Le Vieux-Pays compte 1540 habitants.
>Le Bois-Saint-Denis
Un quartier pavillonnaire (1929).
5234 habitants vivent au Bois-Saint-Denis.
A Villepinte
Près de 23% du territoire de Villepinte est
occupés par des espaces verts. Au sud, le bois de la Tussion et le Parc
forestier sont traversés par le canal de l'Ourcq dont les berges
aménagées offrent un lieu agréable de promenade aux
amateurs de vélo et de randonnées.
Si le vieux pays a gardé son aspect pittoresque avec la
survivance de bâtiments d'anciennes fermes, des quartiers pavillonnaires
les plus anciens côtoient les quartiers résidentiels et
d'habitats collectifs plus modernes.
>Au Nord
Les Mousseaux est un quartier pavillonnaire doté
également d'immeubles d'habitation. Ce quartier pavillonnaire datant des
années 70.
La Haie-Bertrand est un quartier pavillonnaire se situant
près de la mairie , du centre Technique Municipal et la gare de
Villepinte datant de la fin du début des années 80.
Le Vieux-Pays est un quartier où se dressent les plus
anciennes habitations de la ville, avec quelques commerces de
proximité.
La zone Paris-Nord 2 est le quartier commercial de la ville,
à proximité de l'aéroport Charles-De-Gaulle et du Parc des
Expositions.
>Au Sud
Le Parc de la Noue est un quartier HLM situé
près du pont de l'A 104 menant au centre-ville. En face du quartier se
trouve le complexe sportif, avec le stade et la piscine municipale.
Le Clos-Montceleux et son marché est un quartier
pavillonnaire composé de petites maisons ainsi qu'une petite zone HLM
appelée la Cité Solaire.
Les quartiers de Pasteur et de la Fontaine-Mallet sont les
quartiers sensibles de la ville, composés pour la Fontaine Mallet
d'immeubles HLM entre 6 et 8 étages, et pour le quartier Pasteur d'une
partie exclusivement "grands immeubles", et d'une autre "Petits immeubles" et
pavillons.
Les Merisiers, les Trilogies ainsi que les Quatre Tours sont
également des quartiers HLM assez sensibles.
Le Vert-Galant est le quartier le plus apprécié
de la ville, calme, avec de nombreux commerces, une gare et la proximité
de Tremblay-en-France, Sevran (par le bois de la Tussion) et Vaujours.
Le quartier Marie-Laurencin est le plus récent de la
ville, situé près de la maison d'arrêt. Il est
composé de petits pavillons.
Finalement, nous constatons que les deux villes se ressemblent
beaucoup de par la population, l'économie, et ici, les quartiers qui
sont à la fois très anciens puisque les deux villes ont un
"village", elles possèdent aussi des cités HLM près du
centre-ville, ainsi que des zones pavillonnaires plus ex-centrées.
D/ Culture et politique de la ville
En France, la notion de politique de la ville est née
au début des années 80 alors que les inégalités
entre les territoires apparaissaient au grand jour.
>La commune de Villepinte a souhaité mettre en
oeuvre une politique de la ville afin d'éviter "tout processus de
ghettoïsation" selon les dire du maire: "Si le renforcement de la
sécurité reste aujourd'hui une priorité de l'équipe
municipale, avec la création du Conseil Local de Sécurité
et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), d'autres actions en
faveur du développement économique, de l'emploi, de l'insertion
et de la formation ou encore de l'éducation, de la citoyenneté et
de la rénovation urbaine sont également menées."
L'accès à la culture est également mis en
place avec des structures adaptées qui répondent aux besoins de
chacun.
La bibliothèque municipale, une salle de concerts, une
dizaine d'associations éducatives, des associations sportives, une
maison des jeunes, etc. Autant de structures et d'organismes qui favorisent
l'accès au sport, aux loisirs, à la découverte.
Toutefois, cette politique de la ville est quelque peu
ciblée pour une population de type populaire, mais plutôt
"vieille" (40-60ans), on peut le constater avec les projets, les spectacles, et
les artistes qui viennent dans la ville (Michel Sardou, Concerts de jazz entre
autres). Le maire parle de la politique de la ville pour prévenir de la
délinquance.
>A Tremblay-en-France, par contre, la politique de la ville
a pour but premier de "renforcer l'offre de formation en faveur des personnes
en ayant le plus besoin, et la maîtrise de l'alphabétisation ainsi
que la lutte contre l'illettrisme". D'autres sujets tels que restaurer le lien
social avec les fêtes de quartier, les partenariats avec les associations
et les habitants.
En ce qui concerne la culture, il s'agit avant tout d'apporter
la culture au plus près des habitants.
Les activités sont très diverses et s'adaptent
aux publics à la fois jeune et vieux. La pratique culturelle est
accessible pour tous, notamment grâce à une politique de tarifs
adaptés au service rendu et aux ressources des familles (a contrario, le
quotient familial ne se pratique pas à Villepinte). Les structures sont
également nombreuses -environ le nombre qu'à Villepinte- le
cinéma, les centres culturels, les associations, un
théâtre, etc. Mais les projets et les spectacles sont pour tous
les goûts de façon quasi-équitable (spectacle de danse
hip-hop, Dany Brillant par exemple).
/ La politique
Un point qui oppose radicalement Villepinte et
Tremblay-en-France: les courants politiques des maires et de ce fait, des
instances municipales.
A
Tremblay-en-France, le député-maire Monsieur François
Asensi, dirige la ville depuis juin 1995 et a été
réélu en mars 2001 avec 59,11% des voix. Il appartient au groupe
politique du P.C.F (Parti Communiste Français). La ville a un
passé politique de gauche traditionnellement communiste avec l'ancien
maire George Prudhomme qui a lui aussi remporté deux mandats successifs
ou encore Gilbert Berger qui fut un maire résistant sous l'occupation.
(on peut noter que François Asensi était
auparavant conseiller municipal à Villepinte.)
M. Asensi est dessinateur industriel de profession intiale, et
il a derrière lui une longue carrière politique:
Mandats électifs actuels:
Député de Sevran/Tremblay/Villepinte
Maire de Tremblay-en-France (93) depuis Avril 1991
Mandats électifs passés :
Conseiller municipal d'Aubervilliers,
délégué à la jeunesse de 1971 à 1977
Député suppléant de Robert Ballanger de
mars 1978 à janvier 1981.
Proclamé élu député d'Aulnay sous
Bois, Blanc-Mesnil, Sevran, Tremblay, Villepinte
en janvier 1981.
Conseiller municipal d'Aulnay sous Bois de 1983 à 1989.
Conseiller municipal de Villepinte de 1989 à 1991.
Réélu député 1986, 1988, 1993,
1997 et 2002.
Autres fonctions :
Président du SEAPFA Syndicat d'Equipement et
d'Aménagement des Pays-de-France et de l'Aulnoye des villes
d'Aulnay-sous-Bois, le Blanc-Mesnil, Drancy, Sevran, Tremblay, Villepinte.
Président du Centre Hospitalier Intercommunal
Robert-BALLANGER.
Membre de la Commission des Finances à
l'Assemblée Nationale.
Président du groupe d'amitié France / Nicaragua.
Rapporteur pour avis sur le budget de l'aviation civile sous
la précédente législature (1997-2002)
Auteur d'un rapport pour une réforme des statuts des
fédérations sportives (avril 2000).
Autres mandats :
Secrétaire national des Jeunesses Communistes de 1972
à 1974
Premier Secrétaire de la Fédération du
PCF du 93 de 1979 à 1985.
Membre du Comité Central du PCF de 1982 à 1985,
dont il a été déchargé de ses fonctions en 1985 au
25ème Congrès, lors du débat sur la rénovation du
PCF.
Responsable national du PCF de 2000 à 2002.
A
Villepinte, Martine Valleton, a été élue Maire UMP de
Villepinte en mars 2001 avec 46, 88 % des voix. Elle est également
conseillère régionale d'Ile-de-France.
Elle appartient à la trentaine de femmes qui dirigent
une grande ville de France. Dès 1983, Martine Valleton siège
comme conseillère municipale à Villepinte, et elle est
nommée rapporteur du budget jusqu'en 1989, date à laquelle elle
devient Maire Adjointe chargée des Affaires Economiques.
Son parcours:
Elle est conseillère municipale d'opposition entre
1995-2001, avant de remporter les dernières élections municipales
en mars 2001.
Dès 1983, Martine Valleton siège comme
Conseiller municipal à Villepinte, et elle est nommée rapporteur
du budget jusqu'en 1989, date à laquelle elle devient Maire Adjoint
chargé des Affaires Economiques.
Elle est conseiller municipal d'opposition entre 1995-2001,
avant de remporter les dernières élections municipales en mars
2001. En 1985, elle créé le Club Informatique UVMI -
Villepinte dans le but de sensibiliser les jeunes à la
micro-informatique et d'aider à la Formation professionnelle des
demandeurs d'emploi. Aujourd'hui, ce club participe à
l'accessibilité aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication auprès des personnes en difficulté.
Diplômée d'une Maîtrise de Droit à Paris-II et de
l'Institut d'Etudes Politique de Paris, Martine Valleton a
réalisé l'ensemble de sa carrière à la Direction
des Affaires juridiques du Ministère de l'Economie et des Finances.
Avant d'être choisie par les Villepintois, elle
exerçait comme Chef de bureau du Contentieux civil au Ministère
des Finances à Bercy.
NB: Bref rappel sur les grandes lignes politiques actuels du
PCF et de l'UMP.
Le PCF
Le Parti communiste français (PCF) est un parti
politique français de gauche, fondé en 1920 au Congrès de
Tours, lors de la scission de la SFIO. L'organe officiel du Parti a longtemps
été le journal L'Humanité qui lui est désormais
structurellement indépendant. Son siège est situé place du
Colonel-Fabien à Paris, dans un bâtiment de béton du
célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer.
Suite aux résultats catastrophiques du PCF
enregistrés lors des élections présidentielle (3,37 %) et
dans une moindre mesure législatives en 2002 (4,82 %), un début
de redressement s'est fait sentir, notamment lors des élections
régionales en 2004, et lors des élections partielles
organisées depuis, ainsi qu'aux européennes.
Les « tendances » liées à l'actuelle
majorité
· Les partisans de la ligne politique de Marie-George
Buffet ou « Buffistes » : ils dirigent le parti et défendent
le principe d'une autonomie par rapport au Parti socialiste, tout en en faisant
un allié potentiel, au même titre que les autres forces de gauche
(LCR, Verts, alternatifs), que les altermondialistes (ATTAC...) ainsi que
toutes les composantes du mouvement social.
· Les partisans de la ligne politique de Robert Hue ou
« Huistes » : ils défendent le principe d'une alliance
privilégiée avec le Parti socialiste dans le cadre de la «
Gauche plurielle ». Le rôle du PCF serait d'influer sur
l'orientation de la « Gauche plurielle », pour une meilleure
représentation du monde du travail.
· Les « refondateurs » («
rénovateurs ») proches de Patrick Braouezec et Roger Martelli,
alliés critiques de la direction Buffet, souhaitent un
dépassement de la forme-parti, et une réflexion sur de nouvelles
logiques d'organisation fondées sur le mouvement social.
Ces trois premiers groupes forment la majorité du
Parti.
Le parti de l'UMP
L'Union pour un Mouvement Populaire (UMP) est un groupe de
partis politiques français, nommé à sa création
Union pour la Majorité Présidentielle, en vue de soutenir la
candidature du président Jacques Chirac à sa propre succession en
2002. Il est membre du Parti populaire
européen, ainsi que de l'Union démocratique internationale, forum
des partis conservateurs à l'échelle mondiale.
Regroupant le RPR et Démocratie libérale, l'UMP
a été rejoint par deux tiers des membres de l'UDF.
La doctrine de l'UMP déclare qu'il faut laisser libre
cours au « destin individuel de la personne » qui dépasse le
« déterminisme social ». L'UMP « rejette "les
systèmes qui étouffent la liberté économique en
cherchant à tout encadrer », ce qui peut être compris comme
un attaque directe envers les politiques de gauche. Le travail, le
mérite et l'innovation doivent être encouragés, afin de
mener la France vers la reprise de la croissance et la baisse du chômage.
L'UMP affirme sa fierté pour la nation
française, tout en définissant son horizon dans la construction
européenne, synonyme de « paix » mais aussi d'«
élargissement des perspectives». L'Europe ne doit pas se
réduire à la seule coopération économique : Elle
doit « permettre à ses membres d'avoir plus de poids » dans le
contexte de la mondialisation, tout en faisant en sorte que « chaque pays
conserve son identité ».
Partie III
Présentation des journaux municipaux des deux
villes:
Cette dernière partie porte sur l'analyse de la
communication des maires de Villepinte et de Tremblay-en-France à
travers le journal municipal.
Le travail élaboré auparavant permet de mieux
appréhender les enjeux de leur communication politique, les techniques
utilisées, et l'environnement qui les entoure..
Ce travail d'analyse n'a été possible qu'au travers
de lectures et d'analyses visuelles et formelles des journaux municipaux, et
grâce aussi aux entretiens donnés par les intervenants dans la
communication de chacun des maires. De plus, les ouvrages et les articles ont
permis une meilleure théorisation de la situation communicationnelle:
/ Le Tremblay Magazine
1/ Présentation générale
Le journal municipal "Tremblay Magazine" constitue une
activité régulière et continue pour le service
communication, puisque celui-ci paraît à chaque début de
mois, et est tiré à 18 000 exemplaires. Le journal existe depuis
les années 70, et il a changé de formule en l'an 2000. Sa mise en
page plus moderne et plus colorée a eu pour but premier d'élargir
la cible (le journal était surtout lu par les + de 40 ans) et de rendre
la communication plus dynamique et moins politique. L'ancien journal avait un
papier glacé, tandis que le nouveau a un papier de type papier journal
qui fait directement référence à l'actualité.
Le "Tremblay Magazine" est avant tout un magazine
d'informations locales. Il est ainsi distribué et mis à
disposition du public à titre gratuit.
Les sujets abordés concernent tout ce qu'il se passe
dans la ville: événements sportifs, problèmes d'urbanisme,
travaux, etc. L'objectif principal étant d'informer les habitants sur
l'actualité de leur commune.
Il n'y a pas de sommaire détaillé, mais des
rubriques:
· "Toute la vie", "La ville en image", "Economie",
"N'oubliez pas que...", "Les petites
annonces gratuites".
· Ensuite, il y a la partie "TM Détente"
où paraissent les sports, le cinéma, les livres, et les
loisirs.
Il faut savoir que la page de couverture est toujours en
rapport avec le sujet principal du journal.
En ce qui concerne les sujets à aborder, le
rédacteur en chef propose un sommaire au maire qui valide, émet
parfois des propositions, ou rejette (rarement) les sujets. L'éditorial
du maire paraît dans chaque numéro et se rapporte à un
sujet d'actualité qu'il souhaite mettre en avant. L'éditorial est
rédigé par le directeur du service communication, puis
validé par le maire.
Les acteurs:
Le service communication qui s'occupe de la réalisation
du journal (voir organigramme) est composé d'une dizaine de personnes
-dont entre autres: les journalistes, les infographistes, les photographes,
l'imprimerie municipale-. La participation des photographes est
nécessaire pour couvrir les événements dits
d'actualité. Les images et les photographies sont prises dans le fond
d'images que possède le service communication, sinon elles sont
achetées à des agences, ou le plus souvent prises par les
photographes pigistes du service.
Selon Nadine Lionnet, attachée au service communication
"Notre rôle est de donner un sens à chaque action qui a lieu dans
la ville. Nous renseignons et informons les habitants sur toutes ces actions
(travaux, fêtes, réunions, etc.).
Toujours selon ses dires, le "Tremblay Magazine" est en
quelque sorte l'outil de communication principal du maire, puisque ce dernier
donne une orientation et un avis sur chaque numéro. L'image qu'il
véhicule est revendicative, active, mais toujours liée à
un souci social. Sa politique se place en totale opposition avec celle du
gouvernement actuel.
Organigramme du département communication de
Tremblay-en-France
Député Maire
François ASENSI
Secrétaire générale
Francette Le Gall
Secrétaire générale adjointe de
l'organisation des services
Mireille FAURE
Directeur de la communication
Philippe MARTINIE
Service Information Infographie Service
imprimerie Rédacteur en chef
Michel JACOB, chef d'atelier Philippe
BOISADAN Tremblay Magazine
Jessica BOCCIARELLI ouvriers
Loïc MAGNOLON
Évelyne BATTISTUTA,
Ludovic BEDE,
Infographistes
journaliste
photographes pigistes
Service communication
Christophe AUDEBRAND,
Webmaster
Nadine LIONNET, attachée et
adjointe administrative :
(relation avec les habitants, interface
avec le service infographie, gestion
budgétaire des services communication
et infographie)
(interface avec le service imprimerie,
chargée de la communication sur les
travaux et de diverses recherches)
Bruno BLOT, colleur municipal
Les différentes étapes:
- Proposition du sommaire au début de chaque mois.
- Préparation et rédaction des articles durant
le long du mois.
- Le bouclage a lieu autour du 20 de chaque mois.
- Ensuite, la maquette est déposée à
l'imprimerie (sous-traitance par une imprimerie privée, car l'imprimerie
municipale ne dispose pas du matériel nécessaire).
- Etape d'impression en offset.
- Distribution entre le 3 et le 6 de chaque mois
(sous-traitance par une entreprise, car des problèmes de distribution
sont survenus avec La Poste).
Détails techniques du "Tremblay Magazine":
- Format 24,5 * 34,5 cm
- Papier journal
- 38 pages
- Les pages sont agrafées entre elles
- Quadrichromie
Recettes publicitaires:
La place des annonceurs dans le journal municipal est
très importante, car les entreprises de la ville et des villes voisines
qui ont leur publicité paient un espace et rapportent ainsi des recettes
qui sont ensuite reversées et qui servent à l'ensemble des
budgets des services de la mairie.
Recettes publicitaires du Tremblay Magazine
(2005)
Elles sont constituées par la part de la ville sur la
vente des espaces publicitaires dans le journal. Cette part est de 60% hors
taxe.
(en euro)
Janvier 3 689
Février 2 836
Mars 3 521
Avril 3 259
Mai 3 752
Juin 3 353
Juillet/Août 3 060
Septembre 3 403
Octobre 3 563
Total 30 436
Prévisions:
Novembre 4 375
Décembre 1 894
Total 6 269
Total annuel: 36 705 euros
A signaler que l'objectif à atteindre, en matière
de recettes publicitaires était de 22 000 euros, soit un
dépassement de 14 705 euros (67%).
Le budget:
D'un point de vue budgétaire, la publication du journal
représente un coût considérable. En 2005, le crédit
attribué était de 163 120 euros/an. Toutefois au 1er octobre 2005
seulement
80 328 euros du crédit a été
réalisé. Ainsi, il restait 51% (82 792 euros) des crédits
pour quatre numéros.
Le numéro coûte entre 8 500 et 9 000 euros.
2/ L'analyse du point de vue formel et visuel
L'évolution du journal:
Depuis sa création dans les années 70, le
journal municipal de Tremblay a connu de nombreux changements dans sa
présentation visuelle. La première forme du journal était
plus fruste et plus austère que le format actuel: le nom du journal
était alors "Tremblay-les-Gonesse* Aujourd'hui Demain". Le journal
était présenté sous la forme d'un magazine d'une trentaine
de pages, et accompagné de petits livrets consacrés à
l'économie, à l'actualité, à la politique, et au
sport. Il était tiré à 14 000 exemplaires (contre 18 000
aujourd'hui). Ensuite, en 1992 une nouvelle formule apparaît. Il s'agit
d'un journal qui ressemble de près à l'actuel journal de
Villepinte sous fourme d'un magazine en papier glacé comportant 43 pages
avec des illustrations, des couleurs et -ce qui ne figure plus
désormais- des petites caricatures humoristiques en rapport avec le
sujet. Le nom est alors le Tremblay Magazine. Le dernier format du journal
date quant à lui de l'an 2000.
*Par le décret du 16 août 1989, Journal officiel
du 19 août 1989 et effet au 20 août 1989,
Tremblay-lès-Gonesse devient Tremblay-en-France.
Le format:
Le format du "Tremblay Magazine" est quelque peu comparable
à celui d'un journal quotidien de par son papier qui est de type papier
journal mais plus épais -80 grammes- que le papier utilisé
généralement pour les journaux. Ce type de papier permet aux
lecteurs de considérer le "Tremblay Magazine" comme un journal à
part entière, donc garant et signe de sérieux et de
qualité. De plus, le lecteur est habitué à ce type de
papier pour effectuer une telle lecture. En effet, la lecture des journaux
municipaux est assez particulière puisqu'il s'agit pour le lecteur de
lire des informations brèves mais néanmoins importantes selon le
cas, de lire parfois en diagonale, de lire en sélectionnant seulement
quelques pages. Ainsi, le format du journal doit permettre une lecture rapide,
efficace, mais avant tout agréable.
Le format du "Tremblay Magazine" est plus grand que celui du
"Villepinte Magazine" avec respectivement 24,5 cm * 34,5 cm pour Tremblay et un
format A4 classique (21 cm * 29,7 cm) pour Villepinte. Le "Tremblay Magazine"
comporte 38 pages alors que le journal de Villepinte en comporte seulement 20.
D'un point de vue pratique, le journal de Villepinte est plus
maniable que celui de Tremblay il facilite la lecture avec un aspect qui
s'approche d'un magazine. (cf. analyse du "Villepinte Magazine"). Le journal de
Tremblay est plus encombrant, il est plus rigide, et le fait que les pages
soient agrafées entre elles n'y arrange rien.
Notons que le format du "Tremblay Magazine" a changé en
l'an 2000. Auparavant, il ressemblait beaucoup à celui du "Villepinte
Magazine" avec un papier glacé. Ce changement est dû à la
volonté du maire et des communicants de dynamiser l'aspect du journal:
Le papier journal référant directement à
l'actualité.
La mise en page:
"La mise en page du Tremblay Magazine est aérée,
dynamique, très actuelle et dans l'air du temps", selon Philippe
Boisadan le chef de l'imprimerie municipale. La mise en page s'effectue par les
infographistes du service communication. Ils utilisent une maquette
prédéfinie et ils n'ont plus qu'à modifier les titres, les
textes, tout le contenu. Les infographistes se servent pour cela du logiciel
QuartXPress.
Il y a toutefois une certaine logique et une certaine rigueur
dans le choix de cette mise en page. Les rubriques sérieuses
-économie, urbanisme, actualité- se situent au début du
journal avec une mise en page sans excès ni dans les couleurs, ni dans
la typographie notamment. Ensuite, les rubriques dites intermédiaires
-associations, événements dans la ville- suivent avec un ton un
peu plus léger et agréable. Les couleurs et les photos sont plus
présentes. Puis, les rubriques classiques de type administratives
-conseil municipal, état-civil, etc- sont totalement neutres dans leur
mise en page (absence de couleurs, absence de photos, aucune fantaisie). Enfin,
la rubrique "TM détente" très colorée. Ainsi, on voit bien
que le choix des couleurs, des éléments typographiques, d'une
certaine mise en page se fait en fonction du thème des rubriques, donc
du contenu.
Les titres en gras, en majuscule, et une police classique -tel
que des titres de journaux quotidiens nationaux cf. journal "Le Parisien" voir
partie suivante- tout au long du journal, change soudainement à partir
de la rubrique "TM détente" en fin de journal. Sous cette rubrique la
mise en page est plus originale et plus vivante avec notamment la
présence de photographies, ou encore de couleurs plus vives.
Les couleurs et les illustrations photographiques:
Comparé au "Villepinte Magazine", le journal de
Tremblay est plus coloré. On observe que dans chaque numéro du
journal, les couleurs sont omniprésentes, elles égayent la
lecture. Il y a une volonté explicite, de la part des communicants, de
faire du journal municipal un outil jeune, convivial et agréable qui
permet ainsi de toucher un lectorat très large (ce qui, nous le verrons,
n'est pas forcément le cas à Villepinte).
En page de couverture, le logo "TMagazine" est mis en avant en
haut au centre de la page, avec comme couleurs dominantes le bleu, le blanc et
l'orange. La présence des couleurs s'explique également par le
fait que des photographies en couleurs apparaissent à chaque page du
journal. Ces photographies occupent un espace très important: les
trois-quarts, voire même parfois une page entière. Il existe
d'ailleurs une rubrique consacrée aux photographies "La ville en
images", qui retracent à travers des photographies les grands
événements du mois passé (spectacles, réunions,
rencontres sportives, etc.).
Quant au choix des photographies, il s'explique ainsi: "Nous
avons un fond de photographies très important qui proviennent
essentiellement du travail des photographes qui travaillent pour le Tremblay
Magazine. Les photographies sont soit commandées auprès de ces
photographes pour un événement précis, soit choisies par
les infographistes et les journalistes en fonction du sujet traité.
Lorsqu'une photo n'est pas disponible, c'est-à-dire qu'elle est
protégée et qu'elle ne nous appartient donc pas, nous contactons
le photographe ou l'agence détentrice afin d'acheter la photographie.
Parfois nous abandonnons car les prix sont trop élevés par
rapport à notre budget", selon le chef d'atelier infographie, Michel
Jacob.
Les couleurs ne servent pas toujours à égayer le
journal, mais parfois aussi à séparer des parties, des rubriques.
D'autres fois, les couleurs permettent de repérer et d'identifier la
rubrique. Certaines rubriques sont déterminées par une couleur:
par exemple, la rubrique "Du côté des assoc's" qui présente
les diverses actions organisées par les associations de la ville est
caractérisée par la couleur jaune. Pourquoi le jaune? Le jaune
est une couleur vive, les actions sont plus facilement repérables ainsi,
d'après l'une des infographistes.
La seconde partie du journal intitulé TM détente
-qui présente les événements dits de loisirs, et de
détente comme son nom l'indique- voit le fond de couleur des pages
devenir orange afin de bien montrer la coupure entre la première partie
du journal sérieuse où le fond des pages est blanc et la seconde
plus détendue donc moins stricte d'un point de vue formel et visuel.
Le Tremblay Magazine comparable au journal "Le Parisien":
En ce qui concerne l'aspect visuel, le "Tremblay Magazine"
ressemble à certains points au quotidien national "Le Parisien". En
effet, "Le Parisien" se veut être un journal plutôt coloré,
agréable par rapport à d'autres comme "Le Figaro", "Le Monde" qui
sont plus sobres et plus austères dans la présentation de leur
mise en page. Cela s'explique peut-être principalement par le type de
lectorat que chacun d'entre eux souhaite toucher. "Le Parisien" a une image de
journal populaire avec une cible de lecteurs tout autant populaires (ouvriers),
tandis que les deux autres quotidiens visent un lectorat différent, de
par la catégorie socioprofessionnelle (employés, cadres) ou les
sensibilités politiques (Le Monde à droite / Le Figaro à
gauche).
Le "Tremblay Magazine", à moindre impact, a
également cette vocation de journal accessible à tous qui visent
un lectorat divers, populaire: c'est-à-dire des lecteurs de tous
milieux, de tous âges. L'aspect visuel est assez ressemblant via les
couleurs, les photos, les télé-trottoirs sur un sujet posé
aux français (dans Le Parisien), et les mini-portraits qui mettent en
avant des habitants
sur un sujet précis (dans le Tremblay Magazine).
3/ Entretien avec Nadine Lionnet, attachée et
adjointe administrative au service communication de la mairie de
Tremblay-en-France
Le 10 avril 2006, à son bureau, au service
communication de la mairie de Tremblay
Durée de l'entretien: 40 minutes
L.M: Leila Mokeddem: Comment se déroule la
réalisation du journal municipal?
N.L: Nadine Lionnet: Tout d'abord, il faut
savoir qu'un planning prévisionnel est édité chaque
année, et il permet au service communication de se repérer pour
des manifestations qui ont lieu tous les ans. Ainsi, le déroulement
concernant la réalisation du journal est assez rigoureuse et elle suit
plusieurs étapes bien établies:
Au début de chaque mois le chef du service
communication et le rédacteur en chef proposent une trame au maire sur
le numéro du mois. Ensuite, le maire donne son accord, et peut
émettre un désaccord sur un sujet ou sur la façon de
traiter un sujet. Suite à cela, les étapes de rédaction,
de prises de photos, de recherches d'informations, etc. peuvent alors
commencer. Une fois cette phase terminée, les infographistes s'occupent
de la pagination, et ils finalisent le journal. Le bouclage a lieu autour du
20/22 de chaque fin de mois, et tout est envoyé à l'imprimerie.
Enfin, la distribution a lieu généralement entre le 3 et le 6 de
chaque mois.
L.M: Pourquoi la formule du journal a-t-elle
changé en l'an 2000?
N.L: Pourquoi l'an 2000? Je ne sais pas
vraiment. Certainement pour marquer le coup. Par contre, le changement de
formule est plutôt bienvenue, avec une mise en page plus moderne et plus
colorée. Ce changement a eu pour but d'élargir la cible:
Auparavant, le journal était surtout lu par les + de 40 ans. Cette
nouvelle formule a également permis de rendre la communication plus
dynamique, plus générale, et moins politique.
L.M: Selon vous, quel est le rôle principal du
Tremblay Magazine?
N.L: Le Tremblay Magazine a pour vocation de
renseigner et d'informer les habitants sur toutes les actions de la ville
(travaux, fêtes, réunions, etc.). Au service communication, notre
principal rôle est de donner un sens à chaque action qui a lieu
dans la ville.
L.M: Le rôle du maire est-il
important dans la publication du journal?
N.L: Oui, son rôle est
déterminant dans les étapes pré et post-publication. Il
donne son avis sur les sujets, la façon de les traiter. De plus, il
gère directement son éditorial en soumettant une ligne directrice
au directeur du service communication. Concrètement, si le maire
souhaite parler des écoles, avec par exemple le fonctionnement de la
cantine, c'est alors le directeur du service communication qui rédigera
l'éditorial et le fera approuver par le maire. En effet, le maire et le
directeur du service communication travaillent en étroite collaboration,
le directeur du service communication est en quelque sorte le "garant" de
l'image véhiculée par le maire.
L.M: Justement, quelle est cette image
véhiculée?
N.L: C'est une image qui correspond à
son étiquette politique -d'ailleurs tous les maires font cela-. Il
s'agit pour Monsieur Asensi de montrer une image dynamique, proche des
habitants, proche de tous les habitants jeunes et moins jeunes. L'image qu'il
véhicule est revendicative, active, mais toujours liée à
un souci social, et sa politique qui se place en opposition avec celle du
gouvernement actuel est visible dans beaucoup de sujets (dernièrement le
CPE). Il met également en avant le fait d'encourager des initiatives et
des manifestations de tout ordre (expositions, spectacles, etc.). On remarque
cela à travers les photographies diffusées dans le Tremblay
Magazine sur lesquelles le maire apparaît lorsqu'il assiste à des
manifestations (du type spectacles des écoles, réunions
d'associations, commémorations,...). Le rôle du Tremblay Magazine
c'est aussi cela. Le journal municipal est un outil politique et un outil de
communication qui sert le maire durant son mandat.
L.M: Le maire a-t-il des exigences concernant son
image?
N.L: Pas vraiment. Il fait attention, depuis
certaines années, aux photographies sur lesquelles il apparaît. Le
maire qui exerce sa fonction depuis 1991 a pris quelques années de plus,
et il veut que les photographies soient à son avantage.
L.M: Qui s'occupe des photographies?
N.L: Nous travaillons depuis longtemps avec
quatre photographes pigistes. Ils font du très bon travail. Sinon, il
faut savoir que nous disposons d'un fond d'images photos très important
et pour certains sujets nous réutilisons des photos qui ont
déjà servies.
L.M: Où est imprimé le
journal?
N.L: Auparavant c'était l'imprimerie
municipale qui s'occupait de l'impression du journal, mais par manque de temps
(car l'imprimerie municipale imprime toutes sortes de documents pour la ville
dont le programme du cinéma), et par manque de moyens (l'imprimerie ne
dispose que d'une machine offset quadrichromie) nous avons fait appel à
un prestataire. C'est l'agence Actis.
L.M: D'un point de vue budgétaire, quel est le
coût d'un numéro? Quel est le budget alloué au service
communication? Et à quoi servent les recettes issues de la
publicité?
N.L: L'aspect budgétaire pour un
service tel que celui-ci est important. Le coût d'un numéro
s'élève environ à 8 500 / 9 000 euros. Le budget, quant
à lui, est prévu d'une année à une autre. Pour le
service communication, c'est l'adjointe administrative - donc moi-même -
qui est chargée d'établir le budget à partir des
événements planifiés par avance. Je propose le budget au
service financier et au maire, qui peut refuser (et cela arrive souvent)
certains points du budget. Enfin, les recettes publicitaires qui avoisinent les
35 000 euros chaque année, sont redistribuées entre tous les
budgets de tous les services de la mairie. En général nous
l'intégrons à notre budget pour investir dans nos
équipements, et pour la maintenance et l'évolution du site
internet de la ville.
Résumé et analyse de
l'entretien:
Nadine Lionnet nous explique le fonctionnement du journal
municipal, les étapes, les acteurs qui y participent, les coûts,
les conditions, et le rôle du maire dans la publication.
Il est intéressant de voir que l'attachée et
adjointe administrative du service communication de la mairie de
Tremblay-en-France communique assez ouvertement et assez objectivement sur la
communication du maire.
Selon Nadine Lionnet, le maire prête une certaine
attention à son image à travers le journal municipal, les
photographies et les propos qui y paraissent. Elle considère aussi que
le maire de Tremblay n'est pas le seul homme politique à être
attentif à son image et à sa communication.
Enfin, elle communique également sur les chiffres
(recettes publicitaires, budget, et coût d'un numéro).
D'après elle, la mairie se doit de communiquer - à tous ceux qui
le demandent - les informations qui concernent directement les habitants de la
ville. Le journal municipal étant pour elle le premier outil de
communication du maire (émetteur), et des habitants
(récepteurs).
4/ L'image du maire de Tremblay-en-France
Nous assistons, par le biais du journal municipal, à
une tentative de conditionnement du public au profit du maire M.
François Asensi. Plusieurs éléments en attestent.
D`abord, le passage consacré à
l'éditorial du maire en début de chaque numéro, notamment,
avec ses grandes phrases et sa photographie. Le choix des mots met l'accent sur
les performances à accomplir: "Je vous appelle, avec moi, à
exiger le retrait du contrat premier emploi" (éditorial du Tremblay
Magazine du mois de février 2006). Le maire tient ici une place de
leader, de dirigeant "tout-puissant" mais néanmoins sympathique et
disponible, comme en témoignent d'autres articles où le maire
apparaît comme une homme simple et proche de ses habitants.
Le maire est très présent dans le journal, que
ce soit à travers les photographies, les citations, etc. Notons
également que même de façon indirecte, la présence
et l'influence du maire sont ont un rôle constant dans le journal:
Exemple, avec cet extrait d'un article paru dans le
numéro du mois d'avril 2006:
"Lors du débat François Asensi
a rappelé quelques faits : l'avenue Charles de Gaulle voit passer 25 000
véhicules / jour, le boulevard Charles Vaillant 4850. La vitesse moyenne
sur ces axes est comprise entre 30 et 50 km/h. Une étude va
être entamée avec un cabinet d'experts sur l'organisation de la
circulation au Vert-Galant. François Asensi a
annoncé qu'un groupe de réflexion devait se mettre en place avec
les élus, les techniciens et les habitants.[...].
François Asensi a rencontré le
président du Conseil général très récemment,
la question de l'aménagement d'un nouveau franchissement du canal fut
à l'ordre du jour de la discussion."
Ici, le nom de François Asensi est repris à
trois reprises en l'espace de quelques phrases. L'article, d'environ une page,
cite une dizaine de fois le nom du maire, ce qui montre que même à
travers un article qui concerne une réunion d'habitants, le maire est
omniprésent.
De plus, nous avons vu que le maire soigne et travaille son
image visuelle (dans le choix des photos), et son image morale si l'on peut
dire (à travers les citations qui lui modèlent une image
valorisante).
Les grands points de son image morale:
- homme politique dynamique
- " " sympathique
- " " proche des gens, des
habitants
- " " simple
- " " revendicatif, qui prône
l'action
Autre élément qui influe sur l'image du maire:
la ligne éditoriale.
Dans chaque numéro du Tremblay Magazine paraît
"l'édito" du maire. Il s'agit, à travers cet éditorial, de
résumer les grands problèmes, les grands projets, et
l'actualité de la ville, mais aussi du pays. Le maire s'y exprime de
façon assez simple et convaincante. Il s'adresse directement aux
habitants, aux lecteurs en employant le "Vous". Il utilise également le
"Je" et le "Nous" pour s'exprimer. Le pronom personnel "Je" montre son
implication directe aux événements: "J'ai proposé au
conseil municipal..."; il positionne le maire en tant qu'acteur concerné
et actif dans les décisions. Il assume ces décisions à
travers l'emploi du "Je".
Ensuite, le terme "Notre ville" et le pronom "Nous" sont
récurrents. "Nous" est le pronom personnel le plus employé dans
l'éditorial. Ce pronom englobe le maire et son équipe, ainsi que
les habitants. "Ne sommes pas concernés..." ou "Notre ville..."; la
volonté -via les mots- d'impliquer les habitants dans l'action est une
stratégie efficace. Le lecteur se sent concerné et il est
censé se reconnaître dans les propos du maire.
La ligne éditoriale du Tremblay Magazine est la
suivante:
Le Tremblay Magazine a pour ligne éditoriale la
promotion des actions qui ont lieu dans la ville, pour cela le journal doit:
- Fournir une information de proximité axée
surtout sur les actions culturelles et la politique de la ville.
- Répondre aux préoccupations des habitants.
- Journal d'informations au style direct et dynamique.
/ Le Villepinte Magazine
1/Présentation générale
Le Villepinte Magazine existe depuis le début des
années 80. C'est au sein du service communication que le journal est
réalisé. Un rédacteur et un rédacteur en chef
prennent en charge la rédaction des articles, ainsi que la prise des
photographies. Deux infographistes sont chargés de la mise en page sur
PAO (Poste Assisté par Ordinateur), et une chargée de
communication qui récolte les informations nécessaires à
l'élaboration de quelques sujets, et qui fournit certains documents aux
rédacteurs.
Le journal est un bimestriel qui est diffusé à
14 000 exemplaires et distribué dans les boîtes aux lettres des
habitants, et déposés dans les accueils des structures de la
ville telles que les associations, ou encore dans les salles d'attentes des
cabinets médicaux.
Le journal est structuré de la façon
suivante:
· Un sommaire, l'éditorial du maire sous
le titre suivant "Edito de votre maire" , et des rubriques qui ne changent pas
d'un numéro à un autre:
· "Dans notre ville", cette rubrique reprend
les événements divers qui ont eu lieu dans la ville, et ceux qui
sont à venir. Ensuite, la rubrique "Dossier" qui évoque un sujet
général (exemple: le sport à Villepinte, ou la
rentrée scolaire à Villepinte), mais qui est traitée de
manière complète en trois ou quatre pages.
· Viennent ensuite les rubriques liées
à l'économie "Vie économique", à la ville en images
"Grand Angle", à la culture "Culture et loisirs", au sport "Sports et
performances", aux associations "Vie associatives", à la politique
"Conseil municipal" et "Expression libre", et enfin les rubriques
dédiées directement aux habitants "Courrier des lecteurs",
"Petites annonces", et "Infos utiles".
Les images et les photographies sont prises dans le fond du
service infographie, ou sinon elles sont directement prises par les
rédacteurs selon leurs besoins pour des articles.
Les acteurs:
Le service communication qui s'occupe du Villepinte Magazine
est composé de cinq personnes (cf. voir organigramme). Un
rédacteur et un rédacteur en chef qui s'occupent de la
rédaction et des photographies. Deux infographistes qui travaillent sur
PAO et sont chargés de la pagination du journal. Une chargée de
communication qui récolte les informations et s'occupent
également des photographies. Une sixième personne intervient: la
directrice de la publication qui est représentée par le maire.
Les différentes étapes:
- Proposition du sommaire au début du mois (un mois
sur deux) par le rédacteur en chef.
- Préparation, rédaction, prise des
photographies durant environ un mois et demi.
- Le bouclage a lieu la quinzaine qui précède
la parution du journal.
- La maquette est ensuite déposée à
l'imprimerie prestataire (PLB Communication).
- Etape d'impression en offset.
- Distribution en début de mois (distribution par
sous-traitance, car des problèmes sont
survenus avec La Poste).
Détails techniques:
- Format A4
- Papier glacé
- 20 pages
- Les pages sont agrafées entre elles
- Quadrichromie
Recettes publicitaires:
Le Villepinte Magazine ne comprend aucune publicité, et
ne bénéficie de surcroît d'aucune recette provenant de
publicités.
Le budget:
Le coût d'un numéro revient à 5 300 euros
T.T.C avec distribution et mise sous blister incluse.
Organigramme du département communication de
Villepinte
Directeur de la publication
Martine VALLETON, maire de Villepinte
Rédacteur en chef Villepinte Magazine
Guillaume HUET
Photographies
Rédaction Service PAO
Guillaume Huet Guillaume Huet
Sophie Puch-Herrantz
Maud Pourpoint Michel Le Meur
Clarisse Vallée
Hugo Delfrate
Imprimerie
PLB Communication
2/ L'analyse du point de vue formel et visuel
L'évolution du journal:
Le Villepinte Magazine existe depuis le début des
années 80.
Le format:
Le format du Villepinte Magazine est tel que celui d'un
magazine avec du papier glacé, des sujets organisés avec rigueur
selon une charte graphique: l'éditorial en bleu, le vert sapin pour la
rubrique "Dans notre ville" et "Environnement", le vert pâle pour la
rubrique consacrée à l'économie, le rouge foncé
pour la culture et les loisirs, le vert clair pour les sports, et enfin le bleu
foncé pour la rubrique "Expression Libre". Des titres, un sommaire, un
éditorial du maire (tout comme dans le Tremblay Magazine), tous ces
ingrédients font quasiment de ce journal municipal un magazine de
société. Le format A4 et le papier glacé donnent un aspect
esthétiquement réussi, ainsi qu'une grande facilité dans
la manipulation du journal. Toutefois, le volume du magazine de Villepinte est
nettement mois important que celui de Tremblay-en-France (20 pages à
Villepinte contre 38 pages à Tremblay).
La mise en page:
D'un point de vue global, la mise en page est
structurée, et plus ordonnée que dans le Tremblay Magazine. Il
n'y a pas de fantaisie, que ce soit dans la typographie, la
présentation, etc. Les sujets présentés dans le Villepinte
Magazine sont sobres (cf. voir les pages du Villepinte Magazine et celles du
Tremblay Magazine). Il y a un ordre défini dans les sujets :
Actualité dans la ville, un Dossier sur un thème précis,
la rubrique Economie, la rubrique "Grand Angle" qui reprend les
événements en images, et à la fin les rubriques Culture et
Loisirs, Sports, Vie associative, Politique, et enfin la partie Infos utiles
avec les petites annonces, l'état-civil, etc. Nous pouvons
également observer un certain équilibre, un aspect presque
géométrique dans la mise en page des sujets. Chaque sujet est
clairement séparé par des traits, ou un changement de couleur et
de caractère d'écriture.
Les couleurs et les illustrations photographiques:
En ce qui concerne les couleurs, la charte graphique
régit en quelque sorte la présence de celles-ci. Dans le Tremblay
Magazine la charte graphique existe également, mais elle semble moins
appliquée, ou du moins, moins rigoureusement et officiellement
appliquée. Dans le Villepinte Magazine les couleurs ont plusieurs
fonctions: elles servent avant tout à dissocier les rubriques les unes
des autres, elles servent ainsi à aider les lecteurs pour repérer
ces dites rubriques. Enfin, la présence de ces couleurs valorise
l'aspect ordonné donné au magazine.
L'aspect ordonné est-il ici un avantage ou un
inconvénient? Au contraire, ne vaut-il pas mieux avoir une mise en page
originale et colorée comme dans le Tremblay Magazine?
Dans le cadre d'un journal municipal, il n'y a pas de mise en
page officielle. Les deux journaux étudiés ont quelques points
communs (des rubriques, des photographies), mais nous l'avons vu dans la mise
en page (via les couleurs, la disposition) est totalement différente.
3/ Entretien avec Guillaume Huet, rédacteur en chef
du Villepinte Magazine
Le 07 avril 2006, à son bureau, au service
communication de la mairie de Villepinte
Durée de l'entretien: 25 minutes
L.M: Leila Mokeddem: Depuis quand le Villepinte
Magazine existe-t-il?
G.H: Guillaume Huet: La nouvelle formule
existe depuis janvier 2003. Mais la création du journal en
lui-même remonte aux années 80. L'ancienne formule est assez
ressemblante de la nouvelle, à la seule différence que l'ancienne
était un peu moins structurée. Le nom du journal a aussi
changé: le premier journal était connu sous le nom du "Villepinte
Avenir", puis le "Villepinte Info" jusqu'en 2003, et aujourd'hui le "Villepinte
Magazine"
L.M: Quelles sont les personnes qui travaillent au
service communication?
G.H: Le service communication est
composé de deux infographistes qui travaillent sur PAO, d'un
rédacteur et d'un rédacteur en chef (moi-même). Nous
n'avons pas de photographes nous faisons les photos nous-même. Si besoin
est, nous pouvons faire appel à des photographes prestataires pour
certains événements, pour des commémorations ou des
soirées spéciales. Cela reste très rare, c'est seulement
quand nous ne pouvons pas nous déplacer par manque de temps. Depuis que
nous sommes équipés en matériel numérique, cela
nous a facilité le travail et raccourci les délais. Il y a
également une attachée de communication qui récolte des
informations pour les articles et elle prend aussi les photographies. Enfin, il
y a la directrice de la publication en la personne du maire.
lL.M: Comment faites-vous si vous avez besoin de
publier une photographie extérieure protégée?
G.H: Le service PAO est doté d'un fond
important de cd-rom libres de droits, nous n'avons pas encore fait appel
à des sociétés extérieures pour obtenir une
photographie.
L.M: Comment se passe l'impression du
journal?
G.H: Nous travaillons avec une imprimerie
extérieure (donc prestataire), qui travaille avec nous depuis quelques
années déjà et tout se passe bien. Le journal nous est
remis en temps et en heure, et la qualité de l'impression est tout
à fait satisfaisante.
L.M: Quelles sont les différentes étapes
pour la réalisation du journal au sein du service
communication?
G.H: Au début du mois, je fais une
proposition au cabinet du maire, sur l'ensemble du journal à venir.
C'est à ce moment-là que je fais des ajustements, et ensuite je
passe à la rédaction et je prends les photographies
nécessaires. A partir de là, nous procédons à une
première sortie imprimante que l'on peaufine et que l'on remet à
la directrice de la publication (Madame le maire). Celle-ci effectue une
relecture et procède éventuellement à des corrections,
notamment sur des sujets sensibles. Le bouclage a généralement
lieu la quinzaine qui précède la parution, ce n'est jamais
très fixe et la date peut changer en fonction des difficultés
rencontrées.
L.M: Pourquoi le choix d'un journal
bimestriel?
G.H: Le journal paraît depuis toujours
en bimestriel. Nous avons continué sur la lancée du
marché, mais je pense que c'est un journal qui va évoluer.
L.M: A combien d'exemplaires le Villepinte Magazine
paraît-il?
G.H: Le journal paraît à 14 000
exemplaires qui sont distribués dans les boîtes aux lettres des
habitants par un distributeur privé et non plus par La Poste avec qui la
distribution n'était pas satisfaisante (tous les journaux
n'étaient pas forcément distribués). Il y a une
quantité d'exemplaires qui est réservée aux accueils des
différentes structures de la ville (associations, centres
aérés,etc.) et aux salles d'attentes.
L.M: Quel doit-être, selon vous, le rôle
d'un journal municipal?
G.H: Un journal municipal doit permettre de
répondre aux attentes des habitants. Il y a plusieurs types de demandes:
loisirs, politiques, etc. Le journal doit informer, et rendre visible les
points importants de l'actualité de la ville.
L.M: Est-ce le cas avec le Villepinte
Magazine?
G.H: Oui je pense que le Villepinte Magazine
répond à bon nombre d'attentes des habitants, enfin du moins je
l'espère. Notre journal est assez complet et il traite de tous types
d'informations. Nous recueillons les opinions des habitants à travers
certains sujets, nous diffusons des informations à venir
(réunions, manifestations culturelles, etc.) et nous rendons compte de
ce qu'il s'est passé durant le mois et demi passé.
L.M:Quel est le rôle du maire dans à la
parution du journal?
G.H: Madame le maire est la directrice de la
publication, elle est responsable de la parution. Elle a toujours son accord
à donner avant la parution, on ne fait rien paraître sans qu'elle
soit consultée. Il y a forcément une influence politique qui se
retrouve dans le journal. Cette influence est bien sûr voulue par le
maire, lorsque les actions municipales sont mises en avant par exemple. Selon
moi, son intervention dans le journal est bien dosée, elle n'intervient
ni trop, ni pas assez. Ses interventions évoluent en fonction des
périodes, ou en fonction des projets en cours.
L.M: Ce rôle était-il le semblable pour
le maire précédent?
G.H: Je ne sais pas, je suis arrivée
il y a trois ans juste après son élection. Tout était
nouveau: le maire et son équipe, ainsi que le journal qui a
changé de format à ce moment.
L.M: D'un point de vue du budget, des recettes
publicitaires...
G.H: Il n'y a pas de recettes publicitaires,
mais là aussi cela va évoluer. Concernant le budget, je ne suis
pas sûr que l'on puisse vous le communiquer. Tout ce que je peux vous
dire c'est le coût d'un numéro: 5 300 TTC avec distribution, et
mise sous blister comprise.
Résumé et analyse de
l'entretien:
Il nous est apparu intéressant de questionner le
rédacteur en chef du Villepinte Magazine pour qu'il puisse nous
renseigner sur la réalisation et sur le fonctionnement du journal.
Pour Guillaume Huet, le rôle du journal municipal est
d'informer les habitants sur les événements, sur les travaux, et
sur les projets de la ville.
Quant au rôle du maire dans le journal, Guillaume Huet
pense que celui-ci est important: le maire émet son accord, ou son
désaccord sur les sujets et sur la façon de les traiter. Selon
lui, elle intervient de façon raisonnable lors des différentes
étapes de la réalisation du journal, ni trop, ni pas assez.
En ce qui concerne les chiffres, le rédacteur en chef
ne souhaite pas communiquer dessus. Il ne souhaite pas non plus diffuser la
maquette du journal, selon lui le maire et la politique de communication voulue
au sein de la ville est peu ne sont pas pour une coopération et une
divulgation de leurs informations (pourtant pas secrètes) sur le
Villepinte Magazine.
4/ L'image du maire de Villepinte
Le maire de Villepinte est également très
regardant en ce qui concerne son image dans le Villepinte Magazine.
L'éditorial du maire avec la photographie, et les grandes lignes
à suivre qui sont parfois un peu caricaturales en fin de texte: "Nous
sommes là pour vous garantir un avenir meilleur".
Elle est assez directrice dans les choix de la publication des
sujets en général, et dans le choix de la publication la
concernant directement (photos, citations, apparitions en public). Elle
souhaite conserver une image sobre mais toutefois efficace. Contrairement au
maire de Tremblay-en-France, Martine Valleton se donne une image un peu plus
distante vis-à-vis de ses apparitions dans le journal, bien que sa
communication externe soit bien établie via internet, et même les
sms. Dans le Villepinte Magazine, elle apparaît comme un maire dynamique,
sérieux, et soucieux de sa ville et de ses habitants. Elle y
apparaît sympathique, et détendue, mais pas autant que M.
Asensi.
Elle est souvent citée, mais en terne d'image
photographique elle n'apparaît que deux à trois fois dans chacun
des numéros. Nous constatons qu'elle souhaite parfois garder un certaine
distance. Elle répond régulièrement dans le Villepinte
Magazine à trois questions:
Trois questions à Martine
Valleton
Villepinte Magazine : Pourquoi mettre en place un
nouveau Conseil ? Martine Valleton : Il faut bien
reconnaître que les Conseils Communaux de Prévention de la
Délinquance (CCPD), étaient souvent « virtuels » car
ils s'accordaient mal, coordonnaient difficilement avec les instances de suivi
du Contrat Local de Sécurité. En ce sens, la création des
CLSPD peut représenter un réel progrès. Une seule instance
pourra coordonner, adapter et faire évoluer les actions de l'ensemble
des partenaires participant aux politiques de prévention et de
sécurité.
Villepinte Magazine : Pourquoi le CLSPD est-il
présidé par le Maire ? Martine Valleton : Le fait
que ce Conseil soit placé sous la responsabilité du Maire est une
bonne chose : la présidence unique permet une meilleure
réactivité et une plus grande efficacité. Il y a
légitimité à ce qu'un élu local porteur et garant
des projets sur un territoire communal ou intercommunal, soit en mesure de
piloter les actions liées à ces problématiques en lien
avec tous les autres processus dans lesquels nous sommes engagés. Je
pense à la politique de la ville dont j'ai confié la conduite
à Dalila Oudia, Maire-adjoint chargé de la politique de la ville
et des anciens combattants, aux contrats enfance, jeunesse, sport, aux contrats
éducatifs locaux...
Villepinte Magazine : quelles seront les autres
priorités du CLSPD ? Martine Valleton : La
prévention et la sécurité routière sont des axes
sur lesquels nous pouvons avancer pour modifier des comportements, sensibiliser
les usagers au respect des règles et bien entendu éviter des
morts et des blessés. Enfin, je crois que nous devrons prendre en compte
l'accès aux droits, le traitement des violences conjugales, et plus
globalement l'aide aux victimes.
Nous voyons bien ici que le maire instaure un climat de
sérieux, et un contexte préétabli à travers ces
trois questions. Cette rubrique lui permet de s'exprimer sur des sujets
importants qui concernent la ville, et elle lui permet aussi de formater ses
réponses de manière réfléchie et
conventionnelle.
Elle adopte très certainement ce type de rubrique en
vue de véhiculer une image rassurante.
Les points forts de son image:
- une femme politique sérieuse
- " " rassurante
- " " présente dans sa
ville et pour ses habitants
- " " réfléchie et
rationnelle dans ses propos
Tout comme pour le journal de Tremblay, la ligne
éditoriale du magazine de Villepinte joue un rôle majeur pour
l'image du maire. Le maire de Villepinte utilise les mêmes "ruses" que
celui de Tremblay en ce qui concerne l'usage de l'éditorial. Dans le
journal de Villepinte, l'éditorial paraît sous le nom de "Edito de
votre maire", le maire donne ici son avis sur l'actualité de la ville et
de la France (exemple lors du CPE). Martine Valleton s'exprime de
manière plus distante avec ses lecteurs, elle établit conne une
sorte de hiérarchie entre elle et les habitants. En effet, elle utilise
le pronom "Nous" de façon moins systématique que pour le maire de
Tremblay. Elle plante le décor généralement avec des
phrases telles que "Votre journal municipal vous présente dans son
dossier..."; elle se place comme un maire paternaliste avec des expressions
comme "Nous sommes là pour vous garantir un avenir meilleur".
La ligne éditorial du Villepinte Magazine:
Le Villepinte Magazine répond à un besoin
d'informations variées et utiles aux habitants, à travers:
- Des rubriques axées sur la diversité des
informations de la ville.
- Des sujets qui répondent aux attentes des habitants,
qui portent notamment sur la sécurité et sur la famille.
- Journal au style rigoureux et au ton sérieux.
Conclusion
Les journaux municipaux des villes de Tremblay-en-France et de
Villepinte constituent un enjeu politique influent et efficace. C'est
véritablement lors de la parution de ces journaux que l'on constate la
stratégie mise en oeuvre en vue de communiquer de façon voyante
et non-voyante à travers les articles. Les prestations de chacun des
maires, malgré leur grande présence sont tout de même
à relativiser. Il faut bien avoir à l'esprit que communication
politique ne rime pas forcément avec popularité, et avec
élection à la clef.
Et comme l'a très justement souligné Pierre
Giacometti, la popularité d'un homme politique ne signifie pas qu'elle
se transformera forcément un jour en vote.
Malgré tout, il est indéniable qu'au cours de
ces dernières années, la manière de faire de la
communication politique par l'intermédiaire du journal municipal est
surprenante et très novatrice.
La "technique" et la stratégie de communiquer des
maires dans leur journal municipal pour convaincre et surtout pour
séduire, n'est pas nouvelle en soit, elle ne fait qu'intégrer le
phénomène de personnalisation de la vie publique et
d'accélération médiatique de la vie politique
française.
Leur manière de faire, à la fois
différente dans les techniques utilisées, mais très
proches pour autant, nous amène à nous poser plusieurs
questions.
Tout d'abord à savoir si cette stratégie «
d'ultraparution» peut réussir sur le long terme?
Jacques Pilhan, ancien conseiller en communication de
François Mitterrand avait théorisé le fait qu'il faille
instaurer des moments de silence dans la communication politique afin
d'éviter la banalisation de celui qui parle.
Comme Thoveron l'a décrit, on sait que le média
« use » et cette stratégie de surexposition peut être
perçu comme une stratégie de communication de court terme.
Les maires ont d'ailleurs opté pour une
stratégie de séduction par l'image visuelle et l'image morale.
Les maires ont bâti leur stratégie de
séduction sur la présentation d'une image de soi valorisante en
renforçant distinctement, pour cela, leurs côtés positifs.
On constate réellement cela par le biais du choix de la publication.
Rien ne sort sans le consentement du maire.
Le maire a un statut particulier, il est un acteur
indispensable de la vie locale. De plus, il bénéficie d'une
certaine indépendance, bien qu'il adhère à un certain
parti. Et c'est cette espèce de décentralisation qui lui permet
d'instaurer une image de décideur, de leader incontestable de la
scène politique locale. Le maire dispose de ressources et de moyens
considérables -cela dépend de l'importance de la ville ou de la
commune- qui lui permettent de développer son image et de jouer son
rôle de façon légitime.
Ainsi, comme l'affirme Martine Pinsseau dans son article sur
le fonctionnement des journaux municipaux: "Faire connaître les projets,
expliquer ses réflexions, poser des questions, solliciter l'avis de ses
concitoyens sont devenus les moyens de la nouvelle gouvernance. Les maires ont
bien compris la portée et l'efficacité de ce média."
Bibliographie
ALBOUY Serge, Marketing et communication politique,
2000, Broché
AMOSSY Ruth, Images de soi dans le discours, 1999,
Delachaux et Niestlé
BAUMONT Stéphane, Le jeu politique, 1997,
Editions Milan
CHAMPAGNE Patrick, Faire l'opinion. Le nouveau jeu
politique, 1990, Minuit
GARRAUD Philippe, Profession: homme politique. La
carrière politique des maires, 1989, L'Harmattan, Logiques
sociales.
GERSTLÉ Jacques, La communication politique,
2004, Armand Colin
GOUVERITCH Jean Paul, L'image en politique: De Luther
à internet et de l'affiche au clip , 1998, Hachette
Littératures
GOUREVITCH Jean Paul, La politique et ses images,
1986, Theatrales
LE BART Christian, Le discours politique, 1998,
PUF
PLATON, Gorgias, 1993, Garnier Flammarion /
Philosophie
PLATONE François, Les partis politiques en France,
2003, Editions Milan
THOVERON Gabriel, La communication politique
aujourd'hui, 1992, Broché
VOGUET Emmanuel, SOUBRANNE Lilian, PoliticART:
Abécédaire des secrets de la communication politique, 2000,
Broché
WOLTON Dominique, Penser la communication, 1997,
Flammarion
Sources Internet
http://www.ville-villepinte.fr
http://www.tremblay-en-france.fr
Sources articles
De Dominique Wolton, Pas de démocratie sans
communication politique, Le Monde, le 04 juin 2005.
De Martine Pinsseau, Les journaux municipaux,
Caractère, le 14 février 2005.
D'Olivier Lebraud, Les figures multiples du maire, Pouvoirs
locaux, mars 2004
De Bertrand Duraud, La politique de l'image sur antenne 2:
l'ère du marketing, L'Humanité, le 22 mars 1990.
TDC-Magazine, Lire la presse: L'information sur mesure,
n°711 paru du 1er au 15 mars 1996
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