II- Exploitation de l'expertise nationale et
internationale
Dans l'environnement international des archives, l'expertise
est un élément majeur, indispensable à l'aboutissement de
tout projet. Pour permettre au Bénin de se positionner
définitivement sur ce marché et profiter des possibilités
qu'offrent les outils techniques et technologiques modernes de gestion,
l'expertise et la technicité sont à explorer sérieusement.
Elles donneront au Bénin les habilitations nécessaires à
toute action. L'expertise nationale à ce jour n'est pas assez
élevée et ne permettra pas au Bénin de s'imposer et
d'occuper une place de choix dans l'environnement. Le renfort décisif de
l'expertise internationale est d'une extrême nécessité.
Poursuivre les efforts d'appui aux pays africains
en matière de gestion des archives
Pendant longtemps, l'INA s'est engagé aux
côtés des pays africains à la préservation et
à la conservation de leurs archives. Les archives pré
indépendance et post-indépendance de nombre de pays africains ont
pour la plupart traversé les magasins de l'INA avant de revenir à
la faveur de moult revendications à plusieurs pays dans le cadre d'un
considérable mouvement de retour. En dépit de cela, des archives
des pays africains sont encore détenues par l'INA, notamment dans le
fonds radio. Quels que soient les avis réprobateurs de l'époque
et les contradictions qui ont encore cours par rapport à cette position
occupée par l'INA vis-à-vis des archives audiovisuelles
d'Afrique, il reste une lapalissade que cela a permis dans certains
d'espérer encore. Car n'eût été cette
récupération momentanée, ces archives en raison de
l'indifférence affichée par les pays à leur égard
seraient passées dans l'oubli complet.
Aujourd'hui, l'expertise de l'INA en matière de
l'archivage audiovisuel dans le monde est un élément
indémontrable qui doit profiter aux pays qui ont encore des
difficultés à mettre en place des structures idoines. C'est pour
cette raison que les pays africains doivent renforcer leur partenariat avec
l'institution. Le choix des partenariats dépendra des pays en fonction
de leurs priorités en matière d'archivage audiovisuel.
Aujourd'hui, c'est l'histoire des peuples africains qui
s'écroulent par défaut de conservation de leurs archives. Si la
tendance n'est pas rapidement inversée, c'est une partie de la
mémoire des pays qui finira pas disparaître. Avec cette donne peu
reluisante, l'INA à l'instar du programme « Afghanistan
»51 peut impulser des actions dans les pays africains
par l'encouragement des programmes ou des projets d'archivages dans les
médias aussi bien publics que privés.
51 Le programme « Afghanistan » a permis
de sauver une partie considérable des archives afghanes après la
guerre entre 2001 et 2002. Des actions de taille ont été
menées grâce à l'expertise de l'INA surtout en
matière de conservation, sauvegarde et valorisation du patrimoine
afghane qui était voué à un programme de disparition.
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