CHAPITRE II LA PROBLEMATIQUE DES ARCHIVES EN DEHORS DES
MEDIAS: ETAT DE LA QUESTION AU NIVEAU INSTITUTIONNEL
La problématique de l'archivage audiovisuel public ne
s'observe pas qu'au niveau des médias de masse. Au niveau
institutionnel, c'est aussi une préoccupation, quoique timide dans
l'exécution. Dans cette partie, notre analyse prendra exemple sur deux
institutions. Il s'agit de la HAAC, la Haute Autorité de l'Audiovisuel
et de la Communication et des Archives nationales.
I- La Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la
communication (HAAC) dans la problématique de l'archivage
A côté des médias, la Haute Autorité
de l'audiovisuel et de la communication au terme de la loi sur la
libéralisation de l'espace audiovisuel s'investit par conviction propre
dans l'archivage audiovisuel. Bien que cette tâche ne relève pas
de sa mission principale qu'est la régulation des médias, la HAAC
s'investit depuis 1994 dans ce mouvement d'archivage, même si la conduite
du travail permet de constater des imperfections. Le soin dû aux archives
a varié dans le temps. Au cours de la première mandature de
l'institution (1994-1999), un travail rigoureux d'archivage s'est
observé. Ces dernières années, la tendance s'est
inversée résolument.
1- Les problèmes identifiés
L'observation et l'analyse révèlent que
l'archivage n'est pas des plus aisés à la HAAC. Les conditions de
stockage pose le plus grand problème. Les programmes journaliers
enregistrés sur support K7 AUDIO pour la radio et VHS pour la
télévision ne sont pas bien conservés. Les supports se
dégradent constamment. En l'absence d'une gestion professionnelle
indispensable, se déclinent du coup des difficultés diverses. Si
les fiches d'émissions existent avec des numéros correspondants,
rien ne garantit l'identification physique des matériels, faute d'un
stockage sérieux. Mieux, la documentation écrite qui devrait
accompagner les matériels est éparpillée. L'absence d'une
structure de documentation centrale crée une promiscuité
permanente entre la paperasse et les agents de la HAAC qui se disputent les
bureaux déjà exigus. Du coup, on perd parfois toute idée
de la situation spatiale des fiches d'émissions, avec pour
conséquences directes l'impossibilité d'avoir une statistique
correcte sur le nombre de matériels et de fiches archivés.
L'autre difficulté saisissante de la gestion des
matériels d'archives est celle du classement. C'est la
conséquence directe d'un défaut de stockage professionnel. La
HAAC, en raison de son travail de suivi de l'ensemble des médias devait
mettre en place un mode de classement d'émissions par médias. Au
regard de l'état actuel de conservation des matériels, ceci peut
ressembler à une prétention. L'exiguïté du local qui
fait actuellement office de magasin et le manque de personnel de conservation
constitue le talon d'Achille de l'institution qui peine à bien rationner
dans l'espace ses documents d'archives audiovisuelles.
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