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Perception paysanne de la variabilité climatique en milieu montagnard: cas de la localité de Bagam (Ouest-Cameroun)


par Udice Mabelle Peteptiatsop
Université de Dschang - Master II en Géographie  2019
  

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Conclusion partielle

En définitive, il était question dans ce chapitre d'établir une corrélation entre le climat perçu de l'oeil avec les aléas climatique. Il ressort que le climat perçu par les paysans est approximativement liée à celui de la station météo notamment les irrégularités pluviométriques qu'il évoque a été analysé au niveau de la variabilité interannuelle des pluies issu de la station météo mais également la chaleur, la sècheresse agricole qu'ils ont évoquée ont été approuvés par les anomalies mensuelles des températures de la station. Tout compte fait certains indices soulevés par le paysan ne sont pas pris en compte par la station météo

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CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES

Au demeurant, il ressort qu'à l'état actuel de la question de la Variabilité climatique au Cameroun, il ne fait aucun doute que cette question est réellement préoccupante au regard des différents avis recueillis dans plusieurs communautés notamment de la localité de Bagam. Ces populations ne cessent de vivre cette hausse de chaleur et ces irrégularités pluviométriques depuis ces dernières années. Il faut rappeler qu'avant les paysans étaient satisfait du climat ; par contre, actuellement ils ont un penchant négatif sur cette notion. Il était donc question pour nous dans la réalisation de cette étude de comprendre dans quelle mesure les perceptions paysannes sur la Variabilité climatique influencent les activités sociales et spatiales en milieu montagnard. Ce qui nous a conduits à quatre hypothèses suite aux quelles les résultats ont été vérifiés.

La première hypothèse stipulait que les facteurs physiques et humains sont favorables dans l'étude de la perception paysanne de la variabilité climatique où notre objectif principal était de présenter les éléments physiques et humains qui permettent l'étude de la perception par les paysans. Au sortir de ces résultats, nous avons énuméré comme élément physique, le climat, le relief, le sol, la végétation et l'hydrographie tout comme les éléments humains nous font part de la démographie, le peuplement ainsi que les activités économiques prédominantes de la localité comme l'agriculture et l'élevage. On note donc que tous ces éléments subissent de l'influence climatique perçu par les paysans.

La deuxième hypothèse nous renseigne sur l'impact de la perception paysanne sur leurs activités sociales et spatiales. En effet, il a été question pour nous de faire un état de lieu sur la Variabilité climatique où nous avons constaté que cette notion est une réalité à Bagam. Comme résultat nous notons que 92% contre 3% des paysans ont estimé qu'il y'a variabilité climatique à Bagam. Certain l'attribuant à un phénomène naturel, d'autres voyant plutôt la sorcellerie ou une conséquence de la colère de Dieu comme explication à ce phénomène. Dans la poursuite de la mise en évidence de ces perceptions locales de la variabilité climatique, il ressort également qu'avant, le retour des pluies étaient en Mars notamment chaque 15 Mars (97% contre 3% des paysans l'ont affirmé), puis on enregistrait 14 séquences journalières de pluies ; par contre, actuellement, ce retour des pluies est plus remarqué en Février (96% contre 4% des paysans l'ont affirmé) avec les séquences pluvieuses de trois à cinq jours. Il ressort aussi qu'avant la température était modéré (61% des paysans l'ont attesté), accompagné de deux jours de séquences sèches tandis qu'actuellement on a une hausse de température (96% des paysans ont attesté) avec une séquence de 14 jours de sècheresses. On note aussi que l'érosion a toujours existée dans le temps et l'espace puis le glissement de terrain dans le temps et l'espace n'est pas trop pris en compte, l'état de la végétation montre que certaines espèces de plantes ont disparu au

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fil des temps à l'instar de la pastèque ; mais également les oiseaux migrateurs qui ont toujours migré au début de la saison sèche. Les espèces d'insectes dans le temps par rapport à ce jour ont disparu comme le grillon, l'caneton alors qu'actuellement on note la présence des chenilles, les termites. Il ressort que l'abondance d'eau conduit à l'inondation ou tarissement des cours d'eau alors que le déficit favorise plutôt l'assèchement de certain cours d'eau.

La troisième hypothèse stipulait sur l'opérationnalité des pratiques et croyances des paysans face à la Variabilité climatique. Il ressort qu'en réponse à cette Variabilité climatique de la température et des précipitations, les populations font recours à des pratiques d'adaptation dans presque tous les domaines de production. Bien que certains de ces pratiques soient efficaces, leurs adaptations restent limitées par des contraintes matérielles, financières et techniques. Ces contraintes sont aussi liées à l'accès à l'information des paysans.

La quatrième hypothèse attestait qu'il y'a un lien direct entre le climat perçu et les aléas climatiques. Elle vise à faire une corrélation entre les perceptions paysannes et les aléas climatiques. Les résultats obtenus montrent qu'il y'a un lien direct notamment entre le retour de pluie des paysans et les irrégularités pluviométriques de la station météo, la chaleur qu'accuse les paysans et les anomalies de température de la météo mais aussi au niveau de l'abondance et déficit d'eau en liaison avec la variation mensuelle des températures. La nécessité de rendre plus accessible et facilement réalisable ces stratégies d'adaptation contribueront certainement à rendre plus durable les effets de ces pratiques d'une part et d'autres part faciliterait leur diffusion sur l'étendue du territoire. L'insécurité alimentaire dans certains ménages pourrait être améliorée

Pour résoudre le problème soulevé par notre thématique, nous avons relevé un certain nombre de perspectives sur divers plans dans le but de faciliter une bonne compréhension du climat dans la localité de Bagam. Ces perspectives pourront à l'avenir permettre la prise en compte de tous les intervenants dans la chaine climatique avec un impact positive sur différentes activités. Il s'agit de quelques perspectives sur le plan politique, économique et technique.

Au plan politique

? L'adaptation à la variabilité climatique doit se faire localement et doit se baser sur les connaissances et les pratiques locales. Il s'agit d'associer les villageois à l'élaboration de la politique d'adaptation afin que celles-ci intègrent davantage dans les moeurs locales.

? Pour mieux perfectionner les perceptions paysannes dans les campagnes, la création d'une station météorologique dans la localité serait profitable pour tous dans l'enregistrement des données.

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> Le service de gestion des catastrophes naturelles aujourd'hui encastré au ministère de l'administration territoriale doit aussi s'intéresser aux champs agricoles ravagés par les oiseaux granivores ou autres mollusques comme les chenilles désolatrices. Ce service doit être isolé de ce ministère pour que son action soit de plus en plus visible particulièrement dans la localité.

> Les campagnes de sensibilisation doivent être menées auprès des paysans sur la réduction de l'utilisation des pesticides pour réduire les risques de dégradation du sol.

Au plan économique

> Nous avons constaté la non implication des chercheurs ou spécialistes du climat dans le développement rural. Nous invitons donc les pouvoirs publics à soutenir la recherche dans le domaine afin d'encourager ceux-ci à s'investir davantage dans ce plan de développement.

> Au regard des coûts élevés des intrants et les produits phytosanitaires sur le marché, nous implorons l'Etat à subventionner ces produits qui pourra soulager la plupart des paysans aux abois dans la localité. Il s'agit précisément de ceux spécialisés dans le vivrier mais aussi le maricher.

> L'amélioration des prix des denrées et une quête de stabilisation par l'Etat fera la fierté des agriculteurs et leurs motivera davantage à mieux investir dans le domaine.

Au plan technique

> Il faut modifier le calendrier agricole. Les semis doivent être mis au sol durant le mois où les pluies sont régulières et le mois d'Avril semble approprier pour ce changement de calendrier ; il s'agit d'harmoniser le calendrier agricole qui doit être accepté par tous à travers une forte sensibilisation.

> Faire une reforme semencière. L'on voit là une refonte des semis et une redistribution aux paysans des semences résistantes aux maladies cryptogamiques.

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