Conclusion partielle
En définitive, il était question dans ce
chapitre d'établir une corrélation entre le climat perçu
de l'oeil avec les aléas climatique. Il ressort que le climat
perçu par les paysans est approximativement liée à celui
de la station météo notamment les irrégularités
pluviométriques qu'il évoque a été analysé
au niveau de la variabilité interannuelle des pluies issu de la station
météo mais également la chaleur, la sècheresse
agricole qu'ils ont évoquée ont été
approuvés par les anomalies mensuelles des températures de la
station. Tout compte fait certains indices soulevés par le paysan ne
sont pas pris en compte par la station météo
69
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES
Au demeurant, il ressort qu'à l'état actuel de
la question de la Variabilité climatique au Cameroun, il ne fait aucun
doute que cette question est réellement préoccupante au regard
des différents avis recueillis dans plusieurs communautés
notamment de la localité de Bagam. Ces populations ne cessent de vivre
cette hausse de chaleur et ces irrégularités
pluviométriques depuis ces dernières années. Il faut
rappeler qu'avant les paysans étaient satisfait du climat ; par contre,
actuellement ils ont un penchant négatif sur cette notion. Il
était donc question pour nous dans la réalisation de cette
étude de comprendre dans quelle mesure les perceptions paysannes sur la
Variabilité climatique influencent les activités sociales et
spatiales en milieu montagnard. Ce qui nous a conduits à quatre
hypothèses suite aux quelles les résultats ont été
vérifiés.
La première hypothèse stipulait que les facteurs
physiques et humains sont favorables dans l'étude de la perception
paysanne de la variabilité climatique où notre objectif principal
était de présenter les éléments physiques et
humains qui permettent l'étude de la perception par les paysans. Au
sortir de ces résultats, nous avons énuméré comme
élément physique, le climat, le relief, le sol, la
végétation et l'hydrographie tout comme les
éléments humains nous font part de la démographie, le
peuplement ainsi que les activités économiques
prédominantes de la localité comme l'agriculture et
l'élevage. On note donc que tous ces éléments subissent de
l'influence climatique perçu par les paysans.
La deuxième hypothèse nous renseigne sur
l'impact de la perception paysanne sur leurs activités sociales et
spatiales. En effet, il a été question pour nous de faire un
état de lieu sur la Variabilité climatique où nous avons
constaté que cette notion est une réalité à Bagam.
Comme résultat nous notons que 92% contre 3% des paysans ont
estimé qu'il y'a variabilité climatique à Bagam. Certain
l'attribuant à un phénomène naturel, d'autres voyant
plutôt la sorcellerie ou une conséquence de la colère de
Dieu comme explication à ce phénomène. Dans la poursuite
de la mise en évidence de ces perceptions locales de la
variabilité climatique, il ressort également qu'avant, le retour
des pluies étaient en Mars notamment chaque 15 Mars (97% contre 3% des
paysans l'ont affirmé), puis on enregistrait 14 séquences
journalières de pluies ; par contre, actuellement, ce retour des pluies
est plus remarqué en Février (96% contre 4% des paysans l'ont
affirmé) avec les séquences pluvieuses de trois à cinq
jours. Il ressort aussi qu'avant la température était
modéré (61% des paysans l'ont attesté), accompagné
de deux jours de séquences sèches tandis qu'actuellement on a une
hausse de température (96% des paysans ont attesté) avec une
séquence de 14 jours de sècheresses. On note aussi que
l'érosion a toujours existée dans le temps et l'espace puis le
glissement de terrain dans le temps et l'espace n'est pas trop pris en compte,
l'état de la végétation montre que certaines
espèces de plantes ont disparu au
70
fil des temps à l'instar de la pastèque ; mais
également les oiseaux migrateurs qui ont toujours migré au
début de la saison sèche. Les espèces d'insectes dans le
temps par rapport à ce jour ont disparu comme le grillon, l'caneton
alors qu'actuellement on note la présence des chenilles, les termites.
Il ressort que l'abondance d'eau conduit à l'inondation ou tarissement
des cours d'eau alors que le déficit favorise plutôt
l'assèchement de certain cours d'eau.
La troisième hypothèse stipulait sur
l'opérationnalité des pratiques et croyances des paysans face
à la Variabilité climatique. Il ressort qu'en réponse
à cette Variabilité climatique de la température et des
précipitations, les populations font recours à des pratiques
d'adaptation dans presque tous les domaines de production. Bien que certains de
ces pratiques soient efficaces, leurs adaptations restent limitées par
des contraintes matérielles, financières et techniques. Ces
contraintes sont aussi liées à l'accès à
l'information des paysans.
La quatrième hypothèse attestait qu'il y'a un
lien direct entre le climat perçu et les aléas climatiques. Elle
vise à faire une corrélation entre les perceptions paysannes et
les aléas climatiques. Les résultats obtenus montrent qu'il y'a
un lien direct notamment entre le retour de pluie des paysans et les
irrégularités pluviométriques de la station
météo, la chaleur qu'accuse les paysans et les anomalies de
température de la météo mais aussi au niveau de
l'abondance et déficit d'eau en liaison avec la variation mensuelle des
températures. La nécessité de rendre plus accessible et
facilement réalisable ces stratégies d'adaptation contribueront
certainement à rendre plus durable les effets de ces pratiques d'une
part et d'autres part faciliterait leur diffusion sur l'étendue du
territoire. L'insécurité alimentaire dans certains ménages
pourrait être améliorée
Pour résoudre le problème soulevé par
notre thématique, nous avons relevé un certain nombre de
perspectives sur divers plans dans le but de faciliter une bonne
compréhension du climat dans la localité de Bagam. Ces
perspectives pourront à l'avenir permettre la prise en compte de tous
les intervenants dans la chaine climatique avec un impact positive sur
différentes activités. Il s'agit de quelques perspectives sur le
plan politique, économique et technique.
Au plan politique
? L'adaptation à la variabilité climatique doit
se faire localement et doit se baser sur les connaissances et les pratiques
locales. Il s'agit d'associer les villageois à l'élaboration de
la politique d'adaptation afin que celles-ci intègrent davantage dans
les moeurs locales.
? Pour mieux perfectionner les perceptions paysannes dans les
campagnes, la création d'une station météorologique dans
la localité serait profitable pour tous dans l'enregistrement des
données.
71
> Le service de gestion des catastrophes naturelles
aujourd'hui encastré au ministère de l'administration
territoriale doit aussi s'intéresser aux champs agricoles ravagés
par les oiseaux granivores ou autres mollusques comme les chenilles
désolatrices. Ce service doit être isolé de ce
ministère pour que son action soit de plus en plus visible
particulièrement dans la localité.
> Les campagnes de sensibilisation doivent être
menées auprès des paysans sur la réduction de
l'utilisation des pesticides pour réduire les risques de
dégradation du sol.
Au plan économique
> Nous avons constaté la non implication des
chercheurs ou spécialistes du climat dans le développement rural.
Nous invitons donc les pouvoirs publics à soutenir la recherche dans le
domaine afin d'encourager ceux-ci à s'investir davantage dans ce plan de
développement.
> Au regard des coûts élevés des
intrants et les produits phytosanitaires sur le marché, nous implorons
l'Etat à subventionner ces produits qui pourra soulager la plupart des
paysans aux abois dans la localité. Il s'agit précisément
de ceux spécialisés dans le vivrier mais aussi le maricher.
> L'amélioration des prix des denrées et une
quête de stabilisation par l'Etat fera la fierté des agriculteurs
et leurs motivera davantage à mieux investir dans le domaine.
Au plan technique
> Il faut modifier le calendrier agricole. Les semis
doivent être mis au sol durant le mois où les pluies sont
régulières et le mois d'Avril semble approprier pour ce
changement de calendrier ; il s'agit d'harmoniser le calendrier agricole qui
doit être accepté par tous à travers une forte
sensibilisation.
> Faire une reforme semencière. L'on voit là
une refonte des semis et une redistribution aux paysans des semences
résistantes aux maladies cryptogamiques.
>
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