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Perception paysanne de la variabilité climatique en milieu montagnard.vas de la localité de bagam(ouest-cameroun)


par Udice Mabelle Peteptiatsop
Université de Dschang - Master II en Géographie-Aménagement-Environnement 2019
  

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II.1.2. Mise en évidence de la perception de la variabilité climatique

Cette partie consiste à évaluer les indicateurs dans le temps passé et le temps présent afin de retracer l'évolution du climat et ces effets. Comme tel, ces perceptions sont de plusieurs ordres:

II.1.2.1. Perceptions paysannes des variations dans le régime des précipitations et des températures

Nous entendons ici dégager les indices passé et actuel issu des perceptions paysannes pouvant conduire à tracer l'évolution de la pluviométrie et de la température dans la localité de Bagam.

II.1.2.1.1. La pluviométrie

Lors de notre enquête sur le terrain, nos résultats par rapport aux précipitations étaient plus axés sur le retour des pluies car il détermine le point focal des objectifs annuels fixé par le paysan.

a-Le retour des pluies ou le « kouh mbun »

Le « Kouh mbun » ou retour des pluies en opposition avec le « ghouh mbun » est une étape de la saison de pluie qui varie d'une année à une autre. Au Niger, le démarrage de la saison des pluies se fait de plus en plus tardivement par rapport à la période d'avant 1970, puis elles sont de faibles quantités et inégalement réparties dans le temps et l'espace TIDJANI A.D et al (2016). Comme tel, les perceptions paysannes à Bagam sera examinées dans le passé et le présent.

Avant Actuelle

97%

3%

ceux qui pensent que les pluies revenaient en Mars

26

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure9: Réponse de la population par rapport au retour dans des pluies.

26%

25%

4% 5%

40%

5jours 7jours 14jours 21jours

27

La figure 9 parle du retour des pluies. Ainsi il ressort que 97% contre 3% des paysans affirment qu'avant les pluies revenaient en Mars notamment le 15 Mars. En effet à cette période ils n'y'avait pas de difficulté dans la maitrise du climat. Bagam étant qualifié comme une zone à dominance agricole, les paysans savaient qu'en fin Février chacun devrait déjà labourer sa parcelle puis apprêter les semences pour ensuite semer vers les 13 et 14 Mars et attendre les pluies le 15 Mars. Dans cette posture l'expérience vécue avait toujours marché jusqu'à ce que cette modification du climat s'installe. C'est à travers ceci que nous allons nous pencher sur le retour actuel du climat.

Dans le temps actuelle, le diagramme portant sur le retour actuel des pluies dans la zone de Bagam nous montre que 96% contre 4% de la population sont d'accord du fait que maintenant les pluies reviennent plutôt en Février en ce sens que depuis ces dernières années on note une perpétuelle variation du retour des pluies, tantôt en Février, tantôt en Mars. C'est ce que l'un de nos informateurs au nom de Fometio, un retraité agriculteur nous a révélé le 2 avril 2019 à Mengoh. Ce dernier nous a fait savoir qu'en 2017, les pluies sont revenues le 07 Mars alors que personne n'était pas préparé en avance qu'il devait pleuvoir ce jour. De même qu'en 2018, c'est plutôt le 10 Février qu'on reçoit les premières pluies au lieu du mois de Mars habituel. En 2019, c'était en fin Janvier. De tout ceci, nous comprenons que le retour actuel des pluies ne respecte plus le retour normal qui était initialement prévu chaque 15 Mars. Au regard de tout ceci, nous disons que ces résultats de notre zone d'étude épousent la situation des retours des pluies au Niger Tidjani D et al (2016).

b- Les séquences mensuelles des pluies

Les journées successives des pluies étaient plus représentatives dans le temps par rapport à maintenant. De ce fait l'enquête de terrain a montré qu'avant les séquences hebdomadaires des pluies étaient plus nombreuse. La figure 3 nous indiquera les différentes séquences mensuelles des pluies.

Passé Actuelle

28

Source : Enquête de terrain 2019

Figure10: Réponse des paysans sur les Séquences mensuelles des pluies

Par rapport aux statistiques mensuelle des pluies dans le passé de la figure 10, nous disons que 40% contre 2% de personnes pensent qu'avant ils avaient une séquence de 14jours de pluies ce qui leur permettaient d'exercer leurs activités en particulier l'agriculture dans le but d'avoir un haut rendement. On note aussi que 26% de paysans pensent qu'avant les séquences de pluies étaient supérieur à 21 jours, puis 25% estiment que c'étaient plutôt une séquence de 21 jours de pluies. Enfin 5% des paysans qui pensent que ces séquences étaient de 7 jours.

Contrairement au temps passé, 70% contre 9% de paysans pensent qu'actuellement les séquences de pluies sont les séquences de trois jours de pluie. Pour 21% de paysans avec les séquences de cinq jours de pluies. Tout compte fait à travers les différentes prises de position dans le passé et le présent, nous notons qu'à Bagam les séquences passées des pluies étaient successives sur une période de 14 et 21 jours. Plus de 21 jours, c'était normale et importante pour la croissance normale de la plante. Or actuellement on note plutôt les séquences de 3jours, 5 jours et 7 jours. Ceci démontre les plaintes des paysans sur le fait qu'ils ont une insuffisance d'eaux dans le sol ce qui ralentie la croissance des plantes.

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