II.1.2. Mise en évidence de la perception de la
variabilité climatique
Cette partie consiste à évaluer les indicateurs
dans le temps passé et le temps présent afin de retracer
l'évolution du climat et ces effets. Comme tel, ces perceptions sont de
plusieurs ordres:
II.1.2.1. Perceptions paysannes des variations dans le
régime des précipitations et des températures
Nous entendons ici dégager les indices passé et
actuel issu des perceptions paysannes pouvant conduire à tracer
l'évolution de la pluviométrie et de la température dans
la localité de Bagam.
II.1.2.1.1. La pluviométrie
Lors de notre enquête sur le terrain, nos résultats
par rapport aux précipitations étaient plus axés sur le
retour des pluies car il détermine le point focal des objectifs annuels
fixé par le paysan.
a-Le retour des pluies ou le « kouh mbun
»
Le « Kouh mbun » ou retour des pluies en
opposition avec le « ghouh mbun » est une
étape de la saison de pluie qui varie d'une année à une
autre. Au Niger, le démarrage de la saison des pluies se fait de plus en
plus tardivement par rapport à la période d'avant 1970, puis
elles sont de faibles quantités et inégalement réparties
dans le temps et l'espace TIDJANI A.D et al (2016). Comme tel, les perceptions
paysannes à Bagam sera examinées dans le passé et le
présent.
Avant Actuelle
97%
3%
ceux qui pensent que les pluies revenaient en Mars
26
Source : Enquête de terrain
2019.
Figure9: Réponse de la population par
rapport au retour dans des pluies.
26%
25%
4% 5%
40%
5jours 7jours 14jours 21jours
27
La figure 9 parle du retour des pluies. Ainsi il ressort que
97% contre 3% des paysans affirment qu'avant les pluies revenaient en Mars
notamment le 15 Mars. En effet à cette période ils n'y'avait pas
de difficulté dans la maitrise du climat. Bagam étant
qualifié comme une zone à dominance agricole, les paysans
savaient qu'en fin Février chacun devrait déjà labourer sa
parcelle puis apprêter les semences pour ensuite semer vers les 13 et 14
Mars et attendre les pluies le 15 Mars. Dans cette posture l'expérience
vécue avait toujours marché jusqu'à ce que cette
modification du climat s'installe. C'est à travers ceci que nous allons
nous pencher sur le retour actuel du climat.
Dans le temps actuelle, le diagramme portant sur le retour
actuel des pluies dans la zone de Bagam nous montre que 96% contre 4% de la
population sont d'accord du fait que maintenant les pluies reviennent
plutôt en Février en ce sens que depuis ces dernières
années on note une perpétuelle variation du retour des pluies,
tantôt en Février, tantôt en Mars. C'est ce que l'un de nos
informateurs au nom de Fometio, un retraité agriculteur nous a
révélé le 2 avril 2019 à Mengoh. Ce dernier nous a
fait savoir qu'en 2017, les pluies sont revenues le 07 Mars alors que personne
n'était pas préparé en avance qu'il devait pleuvoir ce
jour. De même qu'en 2018, c'est plutôt le 10 Février qu'on
reçoit les premières pluies au lieu du mois de Mars habituel. En
2019, c'était en fin Janvier. De tout ceci, nous comprenons que le
retour actuel des pluies ne respecte plus le retour normal qui était
initialement prévu chaque 15 Mars. Au regard de tout ceci, nous disons
que ces résultats de notre zone d'étude épousent la
situation des retours des pluies au Niger Tidjani D et al (2016).
b- Les séquences mensuelles des pluies
Les journées successives des pluies étaient plus
représentatives dans le temps par rapport à maintenant. De ce
fait l'enquête de terrain a montré qu'avant les séquences
hebdomadaires des pluies étaient plus nombreuse. La figure 3 nous
indiquera les différentes séquences mensuelles des pluies.
Passé Actuelle
28
Source : Enquête de terrain
2019
Figure10: Réponse des paysans sur les
Séquences mensuelles des pluies
Par rapport aux statistiques mensuelle des pluies dans le
passé de la figure 10, nous disons que 40% contre 2% de personnes
pensent qu'avant ils avaient une séquence de 14jours de pluies ce qui
leur permettaient d'exercer leurs activités en particulier l'agriculture
dans le but d'avoir un haut rendement. On note aussi que 26% de paysans pensent
qu'avant les séquences de pluies étaient supérieur
à 21 jours, puis 25% estiment que c'étaient plutôt une
séquence de 21 jours de pluies. Enfin 5% des paysans qui pensent que ces
séquences étaient de 7 jours.
Contrairement au temps passé, 70% contre 9% de paysans
pensent qu'actuellement les séquences de pluies sont les
séquences de trois jours de pluie. Pour 21% de paysans avec les
séquences de cinq jours de pluies. Tout compte fait à travers les
différentes prises de position dans le passé et le
présent, nous notons qu'à Bagam les séquences
passées des pluies étaient successives sur une période de
14 et 21 jours. Plus de 21 jours, c'était normale et importante pour la
croissance normale de la plante. Or actuellement on note plutôt les
séquences de 3jours, 5 jours et 7 jours. Ceci démontre les
plaintes des paysans sur le fait qu'ils ont une insuffisance d'eaux dans le sol
ce qui ralentie la croissance des plantes.
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