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Perception paysanne de la variabilité climatique en milieu montagnard.vas de la localité de bagam(ouest-cameroun)


par Udice Mabelle Peteptiatsop
Université de Dschang - Master II en Géographie-Aménagement-Environnement 2019
  

Disponible en mode multipage

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DÉDICACE

Je dédie ce travail,

À mon époux, LONGMENE FOPA Arnaud, fidèle compagnon et proche conseillé, pour tous
ses efforts consentis, son soutien sur tous les plans ;

À mes Parents, papa TIATSOP Paul et Maman DJEUDEUNE Valérie, modèle éducateurs
pour les efforts consentis et la confiance placée en ma modeste personne ;

II

REMMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail n'a été possible que grâce au concours de plusieurs personnes. Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements :

À notre directeur de mémoire, le Pr TSALEFAC Maurice qui a bien voulu nous encadrer ce travail malgré ses multiples responsabilités. Au Dr JULIUS TATA NFOR qui a accepté nous suivre dans la réalisation ;

Aux enseignants du Département de Géographie de l'Université de Dschang, les Pr KUETE Martin, NGAPGUE Jean Noël, YEMMAFOUO Aristide, les Dr NDOKI Désiré, TCHEKOTÉ Hervé, ÉTAME Soné, DONFACK Oliver, NGOUANET Chrétien, LÉMOUOGUE Joséphine, ainsi que les enseignants missionnaires, Pr FOTSING Jean-Marie, Mrs TIENTCHEU Clément, Mrs UMARU Hassan, NGOU NJOU, KAMKUMO ; donc les cours ainsi que les conseils nous ont été capitaux pour l'accomplissement de ce travail. Dans une atmosphère empreinte de convivialité et de proximité, ils ont su, à travers leurs conseils, leurs critiques et leurs encouragements, guider nos premiers pas sur le chemin exigeant de la recherche ;

Au Dr MOYÉ Eric pour sa proximité, sa sympathie, ses conseils et surtout son soutien à notre endroit dans le traitement des données récoltées sur le terrain ;

Au délégué d'Arrondissement de l'Agriculture et Développement Rural de Galim ainsi qu'aux responsables chargés de la météorologie à la station de Bamendjing qui ont mis à notre disposition les données et les informations fiables pour la réalisation de cette étude.

Aux chefs traditionnels, les majestés MBEGHANG Samuel et KETSOBOP Martin pour les informations qu'ils nous ont fourni, sans oublier le chasseur des pluies Papa VEKOP David pour avoir partagé ses connaissances et pratiques avec nous.

Aux Cartographes, Gimfack Sadio Stanis, Moyap Kevin dont les différentes interventions nous ont permis d'avoir les différentes cartes de la localité.

À mes Beaux-frères, belles-soeurs et belles-mères respectivement, Papa JOU FOPA Jean Ricard, Maman FOPA Esther, maman MAYEMFO FOPA Mireille et MASSOUANFO SEGNING Sandrine, qui restent très présent dans ma vie ;

À mes frères et soeurs, amis et proches, respectivement TAFOR Berlin, Romeo, Vannelle, Bescherelle ainsi qu'à tous nos camarades de promotion pour leur soutien moral, le partage d'expérience et de matériel pour la réalisation de cette étude.

III

RÉSUMÉ

La localité de Bagam est de nos jours une cible de la variabilité climatique. Elle figure parmi les localités de l'arrondissement de Galim, situé au versant Sud des monts Bamboutos (Ouest-Cameroun). Dominée par les pratiques agricoles, les perceptions paysannes de cette localité affectent au quotidien leurs activités. Ces étant notamment liées aux irrégularités pluviométriques mais aussi à une hausse de température. Cette problématique nous amène à nous interroger sur la question de l'influence des perceptions paysannes sur les pratiques et les croyances sociales et spatiales d'où l'hypothèse selon laquelle leurs activités dépendent de leurs perceptions par rapport à la variabilité climatique. L'objectif de cette étude vise à montrer en quoi les perceptions paysannes de la variabilité climatique impactent les activités en milieu montagnard. Pour mieux apprécier les perceptions paysannes de la variabilité climatique et les influences sur leurs activités, une enquête semi-structurée à concerner cent personnes réparties dans dix villages du groupement Bagam. Pour arriver à ces résultats, nous avons fait appel à une méthodologie qui a pris en compte quelques approches et techniques. Selon l'approche qualitative et quantitative, le traitement et l'illustration des données se sont effectués par les logiciels SPSS, Word, Excel, Map info et Arcgis. L'effet de cette approche est lié à l'augmentation de la température, et aux irrégularités pluviométriques dont la population de Bagam approuve aujourd'hui par rapport au temps passé que la variabilité climatique est une réalité dans leur zone par exemple en février 2018, la pluviométrie était de 91,8mm, 2012 la pluviométrie était de 80,7mm et une hausse de température qui sévit depuis 2016 à 2018. Outre, les effets de cette perception de la variabilité climatique ont poussé ces paysans à faire des pratiques pouvant leurs aider à surmonter leurs difficultés. Nous pouvons citer entre autre chasser ou dévier les pluies ; les prières collectives de demande des pluies à travers les rites traditionnels, modification des dates de semis, la transhumance, l'utilisation des pesticides, utilisation des semences résistantes aux mauvaises conditions climatiques, plantation des avocats greffés. La nécessité de rendre plus accessible et facilement réalisable les pratiques et croyances contribueront certainement à rendre durable les effets de ces pratiques d'une part et d'autres part faciliterait leur diffusion sur l'étendue du territoire. La sensibilisation des villageois sur la notion du climat contribuerait aussi à réduire l'implication de ces derniers dans la modification du climat.

Mots clés : Perception paysanne, Variabilité climatique, Bagam

XII

ABSTRAT

The locality of Bagam is nowadays a target of climatic variability. It is amongst the localities of Galim Sub Division located on the southern flank of Mount Bamboutos, West Region of Cameroon. Dominated by agricultural practices, this zone has witnessed difficulties related to the harsh climatic conditions. These difficulties are not only inherent in time and space, but also in the identification of peasant strategies to face these climatic problems. This problem has pushed us to the question of taking into account the perceptions of the village communities in the study of climate from which the hypothesis according to which climatic variability can also be studied without the intervention of the measured data, that is to say reporting the figures of the meteorological situation. The objective of this study is to document the perceptions of village communities on the notion of climatic variability. To better appreciate the perceptions of climate variability and the adaptation strategies put in place, a semi-structured survey involving 100 people distributed in the 10 villages of Bagam was used. To arrive at the results, we used a methodology that took into account some approaches and techniques. According to the qualitative and quantitative approach, the processing and illustration of the data were carried out using SPSS, Word, Excel, Map Info and Arcgis software. The effects of this approach is related to the increase of temperature and rainfall irregularities thereby influencing the population of Bagam to conclude that climatic variability is a reality especially when compared to the past. For instance, in 2018 rainfall was 91.8mm, 2012 rainfall was 80.7mm as well increase temperatures since 2016-2018. The effects of this perceptions to climatic variability has influence these peasants to put in place adaptation strategies such as to hunt or deviate the rains, a collective traditional rites for the returns of rain, modification of the planting season, transhumance, the use of pesticides, the use of resistant seeds on bad climatic conditions. In view of the persistent negative effects of climate variability, we estimated that that these strategies are insufficient to combat the effects of climatic variability in the locality. The need to make these strategies more accessible and easily implemented will certainly contribute in making the effects of these practices sustainable on one hand, to facilitate their dissemination over the vast territory. Food insecurity in some households could be improved.

Key words: Perception, Climate Variability, Peasant Adaptation, Bagam.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'étude climatique à l'usage des savoirs vécus demeure de nos jours une préoccupation majeure pour l'avenir de l'humanité. Les perceptions qu'avaient les paysans dans le passé ne sont plus les mêmes dans le temps actuel, particulièrement dans la localité de Bagam.

Néanmoins, les paysans se sont vus imposé un rythme non habituel du climat avec des conséquences dans divers domaines de la vie rurale d'où la question principale est celle de savoir quelle perception la population locale de Bagam a de la variabilité climatique en milieu montagnard ? Cette question nous conduit à examiner l'objectif général qui est celui de documenter les perceptions locales de la variabilité climatique dans la localité de Bagam. L'hypothèse générale de cette étude est que les perceptions paysannes sur la variabilité climatique impacte leurs activités du quotidien. Ce qui nous a amené à identifier quatre hypothèses spécifiques vérifiables sur le terrain.

De ce qui précède, il est question pour nous dans la première partie de faire un état de lieux sur la variabilité climatique dans la zone d'étude, ce qui nous amène à présenter en premier temps les facteurs physiques et humains favorables à l'étude de la perception climatique puis présenter en second temps les perceptions locales de la variabilité climatique. Ensuite, la deuxième partie portera sur l'opérationnalité des pratiques mise en place par les paysans pour faire face à la variabilité climatique ainsi qu'une confrontation entre le climat perçu des paysans de Bagam et les données mesurées de la station météorologique de Bamendjin.

I- CONTEXTE DE RECHERCHE

1- Définition du sujet

La notion de perception climatique est mondiale à nos jours suite aux multiples perturbations du climat, soit par augmentation de la température soit par sa régression, soit par une abondance ou un déficit des pluies mais aussi les irrégularités pluviométriques bref les phénomènes climatiques. De ce fait chaque communauté à sa façon de percevoir cette péjoration climatique à travers les stations météos pour certains et la perception de l'oeil pour d'autres. Ainsi nous avons des groupes internationaux, continentaux, nationaux, régionaux et locaux qui font face à la variabilité climatique puis se mobilisent afin de limiter ces aléas à l'échelle globale.

À l'échelle internationale nous avons la publication du rapport spécial commandé au Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) lors de la Conférence des Nations Unies de décembre 2015 en France (COP21) qui a accouché de l'accord de Paris sur le climat stipulant une hausse de 1,5°C des températures. Ce groupement scientifique a pour but de

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gérer sereinement les controverses sur la science, d'établir les consensus ou dissensus sur les questions données et d'informer les États membres sur l'état de la recherche sur ces sujets.

L'Union Africaine pense que le continent africain est le plus vulnérable face à ces phénomènes de variabilité et de changement climatique. Cette vulnérabilité s'observe d'une part à travers sa forte dépendance à l'agriculture pluviale et d'autre part par le mauvais rendement dont souffre un certain nombre de pays subsahariens.

Au niveau national, le ministère de l'agriculture et le développement rural du Cameroun stipule que le climat est un facteur indispensable de production agricole. Ainsi une pluviométrie peu abondante et des températures extrêmes peuvent entraver ou stimuler le développement des plantes. C'est le cas par exemple des régions de l'Extrême-Nord et du Nord qui entre 2001 et 2007 étaient considérées comme les régions les plus pauvres avec une baisse importante du régime pluvial mais aussi à un dessèchement des cours d'eau : cas du Lac Tchad. Ceci influence sur les performances agricoles.

Nous avons aussi le comice agropastoral de 2011 à Ébolowa où l'État camerounais soulignait l'importance de l'agriculture rappelant que l'agriculture de deuxième génération devrait contribuer à l'émergence du Cameroun à l'horizon 2035. Cependant la maitrise des impacts négatifs du climat reste un véritable problème. L'échelle régionale nous ramène sur des nombreuses études qui ont été faites dans le cadre de la variabilité climatique et la dynamique des milieux agraires sur les hauts plateaux de l'Ouest. C'est l'exemple de Tsalefac (1999) qui a fait un penchant sur la quantité annuelle et interannuelle des pluies en montrant que la répartition des pluies a un impact sur l'activité agricole. Ce canal nous amène directement dans la localité de Bagam où nous nous sommes engagés d'analyser l'idée qu'ont les paysans sur le climat local de Bagam depuis plusieurs années.

2- Justification

Le climat n'est pas qu'une série de chiffres mais bien une impression qui est ressentie. Le village Bagam est à cet effet une zone à dominance agricole (culture vivrière, maraichers, de rente, l'élevage porcine, élevage des chèvres...). Deux raisons nous ont conduits au choix de notre sujet à savoir les raisons économiques et scientifiques.

Sur le plan économique, il faut rappeler que le village Bagam est bien connu comme une zone de forte production agricole. Qui dit production agricole dit équilibre climatique et une bonne maitrise de la variabilité climatique. Notre souci est donc de mesurer le rôle du climat, ou mieux de comprendre l'effet de la perception paysanne de la variabilité climatique sur la productivité, le système animal et végétal.

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Sur le plan scientifique, il s'agit pour nous d'un élément de curiosité afin d'accomplir une mission dans la recherche scientifique étant donné notre proximité avec le village Bagam pour y avoir grandi, j'ai eu cette envie d'y faire des recherches sur les perceptions climatiques en m'inscrivant dans la filière géographie à l'Université de Dschang. Ce sujet présente divers intérêts à savoir l'intérêt économique, climatique et environnement, social et politique

L'intérêt climatique et environnemental réside au fait qu'il est judicieux de dire que l'étude du climat local du village Bagam permettra à une prise en compte des suggestions des paysans et de leurs stratégies. Aussi, le respect des normes environnementales serait profitable si on sensibilise la population locale dans le cadre de la lutte contre la dégradation du cadre de vie en limitant la déforestation, les feux de brousse qui contribuent d'une manière ou d'une autre à la variabilité climatique locale.

Sur le plan économique, ce sujet a une portée économique parce que à partir du moment il y'aura sensibilisation de la population à une adaptation face à la péjoration climatique et au calendrier des activités mais aussi une amélioration des rendements dans différents secteur d'agriculture, ceci contribuera à l'augmentation du PIB tant à l'échelle d'arrondissement, départementale que nationale.

Sur le plan socioculturel, il est tout à fait clair que ce sujet est intéressant dans la mesure où lorsqu'il y'aura une sensibilisation efficace, la société profitera des méthodes mises en place pour étudier le climat sans l`intervention des données issues de la station météorologique autrement dit l'apport des techniques paysannes dans l'adaptation à la variabilité climatique. De ce point de vue, la population locale se sentira motiver d'être l'un des acteurs contribuant à la mise en place des stratégies pour faire face à la variabilité climatique.

Sur le plan politique, ce sujet a une portée politique dans la mesure où la lutte contre la variabilité climatique locale par cette population contribue à la lutte contre les changements climatiques à l'échelle nationale puis démontre l'efficacité des politiques étatiques face au climat.

2-Délimitation spatiotemporelle

a-Délimitation spatiale

L'espace concerné par notre étude est celui qui couvre le groupement Bagam. Cette localité est en effet située dans l'Arrondissement de Galim, département des Bamboutos, Région de l'Ouest. C'est un Groupement de 107 chefferies de troisième degré, couvrant environ 291 km2 de superficie et qui partage ses frontières avec plusieurs chefferies des Régions de l'Ouest notamment les chefferies Bamessingué, Bamenyam, Bamendjing, Bati, Bamesso, Bamendjida et Bamenkoumbo et du Nord-Ouest parmi lesquelles Baligam, Baligashu, Balikumbat, Bafandji). Son profil démographique, socio-économique et environnemental montre un potentiel important

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en ressources naturelles (ressources en eau, ressources halieutiques, minières, agricoles, touristiques, etc.), mais une détérioration continue des conditions culturelles, socio-économiques et environnementales (Plan de Développement Local de Bagam)

Sur le plan géographique, Bagam s'étend entre 10°15'0» et 10°25' 0» de longitude Est ; et entre 5° 25' 0» et 5° 40' 0» de latitude Nord. D'après les points cardinaux, Bagam est limité au Nord par Ngoketundja, au Sud par Bamenkoumbo, à l'Ouest par Bamenyam enfin à l'Est par Bamendjing (Plan de Développement de Local de Bagam)

b-Délimitation temporelle

La période de notre étude va du passé au temps présent ; c'est-à-dire de 1960 à 2018. Pour mener à bien notre étude nous nous sommes rapprochés à la station météorologique de Bamendjing afin d'entrer en possession des données factuelles. En effet les données que nous avons obtenues sont des données pluviométriques, les températures Maxima et Minima, les données d'évaporation et d'évapotranspiration allant de 2007 à 2018. Outre nos données sont constitués en fonction du temps, c'est-à-dire nous nous sommes documentés auprès de la délégation départementale d'agriculture des Bamboutos puis nous avons eu les rapports trimestriels des activités de la DDADER de Galim notamment des années 2012, 2016, 2017 et 2018. Donc les données pouvant permettre la réalisation de cette étude se situe entre 2007 à 2018.

II- PROBLÉMATIQUE

L'étude du climat avec les chiffres donne l'impression que les savoirs locaux c'est-à-dire les paysans avec diverses indicateurs ne peuvent pas via les expériences du passé, faire ressortir la connaissance et l'évolution du climat dans les zones montagnards. Depuis plusieurs décennies le Cameroun fait face à la variabilité climatique. Face à cet état de chose, nous nous sommes penchés dans le village Bagam afin de comprendre la perception des populations face à cette notion de « variabilité climatique » ; mais le constat fait est qu'avant les paysans de Bagam avaient une pensée positive sur le climat, de nos jours leurs intervention sont négatives.

La pensée négative qu'à la population de Bagam face au climat se traduit ici par les pratiques sociales et spatiales. Ceci dit, le réel problème de cette recherche est que les perceptions que la population de Bagam a du climat influence les activités sociales et spatiales. Autrement dit le regard porté par les paysans sur l'évolution du climat impacte sur leurs pratiques et leurs croyances.

Pour mesurer le degré des savoirs locaux sur la variabilité climatique nous nous sommes posé comme question principale celle de savoir : Quelle est l'influence des perceptions paysannes de la variabilité climatique sur les pratiques sociales et spatiales en milieu montagnard ?

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En d'autres termes dans quelle mesure les perceptions paysannes sur l'évolution du climat ont une influence sur leurs pratiques et leurs croyances au quotidien ?

Après cette question principale découle plusieurs questions spécifiques :

- Quels sont les facteurs physiques et humains permettant d'étudier le climat de cette localité ?

- Quelles perceptions ont les paysans sur la variabilité climatique dans la localité de Bagam ? - Quel est l'opérationnalité des pratiques et les croyances paysannes face à la variabilité climatique?

- Quel est le rapport du climat perçu avec les aléas climatiques ?

III- REVUE DE LA LITTÉRATURE

Dans le cadre de ce travail, plusieurs ouvrages, articles et mémoires scientifiques ont été consulté.

1-Percetion paysanne

Parlant des perceptions des paysans sur cette notion de variabilité climatique, TIDJANI et AL (2016) ont réalisé une recherche sur les « Perceptions de la variabilité climatique et les stratégies d'adaptation dans le système Oasien de Gouré au Sud-Est du Niger » où il ressort les perceptions au niveau des précipitations et températures en montrant ces effets sur les ressources végétales, ressources en sol et enfin les stratégies d'adaptation. Il faut relever que cet auteur à certains points de convergences avec notre travail et des points de divergences. Les points de divergences notamment au niveau des éléments qui favorise l'étude des perceptions locales de la variabilité climatique, mais aussi la confrontation de ces perceptions aux données météorologiques afin d'évaluer leur niveau de corrélations.

En 2013 à Paris, lors d'une conférence le BGRM a organisé une journée scientifique portant sur « la perception du changement climatique » il pense que les sciences sociales sur la perception du changement du climatique et ses impacts tels que perçus à l'échelle individuelle mettent en évidence des différences en fonction des contextes socioéconomiques et culturels.

Les études d'AXA/IPSOS en 2012 stipulent que pour mieux comprendre la perception mondiale des risques liés au changement climatique, AXA a sollicité l'Institut IPSOS, afin de mettre en place une étude d'opinion internationale sur les risques climatiques. En interrogeant par internet plus de 13000 personnes âgées de 18 ans et plus résidant dans 13 pays du monde sur 3 continents.

DOUMBIA et DEPLEU (2013) ont travaillé sur « Perception paysanne du changement climatique et les stratégies d'adaptation en riziculture pluviale dans le centre ouest de la côte d'Ivoire » où ils analysent la compréhension du paysan de la notion du changement climatique

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dans la production du riz dans le département de Daloa. Ils révèlent que l'impact le plus net en riziculture pluviale est rattaché à la forte variation interannuelle et la faiblesse des rendements obtenues.

La perception des perceptions des effets de l'érosion, FOTSING JM (1993) a travaillé sur l' « Érosion des terres cultivées et propositions de gestion conservatoire des sols en pays Bamiléké » où il souligne que la pluie est le principal agent qui menace de plus en plus les terres agricoles du pays Bamiléké. Ce travail se situe dans les exemples d'érosion enregistrés à Bagam où l'origine est liée est forte pluie du passé

JEAN BOSCO et Al (2016) ont travaillé sur l' «Agriculture paysanne et stratégies d'adaptation au changement climatique au Nord-Benin » l'étude de ces travaux s'intéressent à la compréhension des stratégies développées par les producteurs en situation de changement climatique, de ses effets perceptibles dans le paysage agraire et les mesures mises au point pour y faire face. Il ressort que l'utilisation des moyens de productions est raisonnée pour tenir compte des risques mais aussi une autre voie d'adaptation explorée par les producteurs est basée sur le développement de nouvelles activités agricoles pour tenter de répartir les risques et/ou s'adapter aux nouvelles conditions de productions, pratique de l'élevage par les agriculteurs.

DENANGAN et Djibril (2016) ont mené des études sur la « variabilité climacique et les stratégies d'adaptation en zone pastorale au Sénégal : Expérience de la ferme agricole de Guelakh-Peulh » au sortir de cette étude, les changements climatiques étant un fait réel partout dans le monde, les populations de Guelakh-Peulh ont mis sur pied plusieurs stratégies notamment la construction des puits modernes pour la disponibilité permanente à l'eau, la culture fourragère pour le bétail, l'agroforesterie et l'utilisation du compost pour restaurer la fertilité des sols.

TIDJANI et AKPONIKPE (2012) ont réalisé un travail sur « Évaluation des stratégies paysannes d'adaptation aux changements climatiques : Cas de la production du maïs au Nord-Benin ». Pour eux, l'évaluation sous ces scénarios des méthodes paysannes d'adaptation aux changements climatiques sélectionnées permet de recommander l'adoption des variétés améliorés à un cycle court de maïs et déconseiller : la pratique de semis tardifs à la fois pour la variété locale et améliorée de maïs et la réduction de la densité de semis tous scénarios confondus, les densités appliquées étant déjà propices pour faire face aux variations climatiques actuelles dans la commune.

2- La variabilité climatique mesurée en milieu montagnard

Sur la question de la variabilité climatique, YUFENYUY (2016) a travaillé sur « le rôle des variabilités climatiques dans l'émergence du paludisme et autres pathologies dans la localité de

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Kumbo au Nord-Ouest du Cameroun ». Dans ce travail, il perçoit la variabilité climatique dans le Kumbo comme celui qui contribue à la croissance de l'épidémie du paludisme. Il met en évidence le rôle de la variabilité du climat et d'autres pathologies dans le Kumbo. Aussi le rapport de l'hôpital Baptiste de Banso (HBB) en 2014 montrait que plus de 30% des patients est dû au paludisme particulièrement les enfants et les femmes, mais les femmes sont les plus affecté par cette pathologie.

Dans la recherche de FONING (2016) portant « variabilité climatique et impact sur les exploitations agricoles paysannes : le versant Est des monts Bamboutos (Babadjou) », il montre qu'à partir des années 2000, on a assisté à une baisse sensible de la production dû à la variabilité climatique. Il se justifie en ceci que pour certains, la variabilité du climat se manifeste en l'occurrence de nombreux séquences sèches qui s'étendent parfois sur de très longues périodes à l'intérieur des périodes humides (périodes de culture). Il résulte que les cultures s'assèchent et que les paysans sont obligés de ressemer parfois. De même, on observe un prolongement inhabituel des pluies qui est à l'origine de la pourriture des récoltes. Pour d'autres, les saisons sèches sont anormalement longues ou courtes, perturbant ainsi le calendrier agricole. Il stipule aussi que pour les paysans, ces perturbations sont attribuées à des faits maléfiques, ou non-respect de la coutume ; d'où de nombreuses cérémonies sacrées qui sont organisées pour implorer la pitié des dieux.

En milieu tropical d'altitude, plusieurs associations internationales et gouvernementales se sont réunies autour de cette question. Ainsi le GIEC (2007) estime que l'Afrique est le continent le plus vulnérable à la variabilité climatique et la situation est croissante à travers la combinaison de plusieurs stress à différents niveaux de L'UA en 2014 pense par rapport à ses prévisions relatives à la variabilité et au changement climatique que le monde connaitra une augmentation de 2°c au cours des deux prochaines décennies (2011-2020) et (2020-2030). Il stipule aussi que l'Afrique connaitra très probablement un réchauffement au cours de ce siècle et il sera susceptible d'être plus fort que le réchauffement global en toute saison avec le réchauffement des régions sèches subtropicales plus humides.

IV- CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE

Cette revue de littérature nous oblige à sortir des approches générales et englobantes pour une étude spécifique. La pertinence de ce sujet mérite une explication des concepts comme perception et variabilité climatique.

1-Perception

La perception est l'action de saisir, de comprendre, de représenter ou d'interpréter des phénomènes par l'esprit ou par le sens. La perception paysanne des phénomènes climatiques peut

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être définie donc comme la façon des paysans de comprendre, de représenter ou d'interpréter les changements du climat qu'ils observent.

Ce concept tire son origine du vocable latin « perceptio » et se rapporte à l'action et à l'effet de percevoir (recevoir au moyen de l'un des sens les images, les impressions ou les sensations externes, ou comprendre et connaitre quelque chose).

Elle désigne aussi l'ensemble des mécanismes et des processus par lesquels l'organisme prend connaissance du monde et de son environnement sur la base des informations élaborées

par ses sens, elle a généralement une fonction cognitive d'interprétation des informations

sensorielles. Le Dictionnaire Larousse, définit la perception comme l'action de percevoir par les organes de sens. C'est aussi l'idée, la compréhension plus ou moins nette de quelque chose. Les

théories de la perception s'organisent en fonction des réponses qu'elles apportent à trois grandes questions bipolaires : La question de l'inné et de l'acquis, la question du rationalisme ou de l'empirisme, la question du globalisme ou de l'élémentarisme.

Plusieurs auteurs ont utilisé ces théories. Ainsi, Pour des auteurs comme JOHN L, WILLIAM J, GEORGE B, DAVID H, CLARK ou Donald H, les perceptions sont apprises et

résultent de l'expérience et d'apprentissages. Pour d'autres comme BARUCH S, EMMANUEL K, EWALD H, JOSEPH M, les gestaltistes ou GIBSON, elles sont essentiellement automatiques et résultent de capacités innées. Pour beaucoup de ces derniers, la perception est une réponse passive, qui reflète plus ou moins directement la structure de la stimulation.

Selon MERLEAU-PONTY, PASCAL D (2007), la perception désigne un « contact naïf avec le monde » que la philosophie à la tâche de « réveiller », en remontant en déca des

constructions, et des idéalisations de la science, en déca même des convictions de l'attitude naturelle, afin de critiquer, de rectifier, de refonder les significations fondamentales qui régissent notre intelligence de l'être et même l'accès à notre propre être.

La théorie proposée par DAVID M. distingue trois ordres de représentations extraites des informations sensorielles : l'esquisse primitive, la représentation à 2,1 /2, la représentation 3D. Seule cette dernière implique un accès à la signification des objets.

L'esquisse d'une conception de la perception comme traitement de l'information Les informations extraites par les mécanismes sensoriels sont spécifiques de quelques caractéristiques de la stimulation et par là restent fractionnées.

Tableau 1: Schéma conceptuel de la perception

CONCEPT

DIMENSION

COMPOSANTE

INDICATEUR

 
 

Géomorphologique

-Erosion

-Glissement de terrain

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PERCEPTION

 

PHYSIQUE

Biogéographique

-Extinction de certaines espèces végétales

-Apparition de certaines espèces d'insectes et les espèces de plantes -Développement de certaines maladies liées aux animaux

Hydrologique

-Fréquence de sècheresse agricole -Fréquence de sècheresse météorologique

-Fréquence des inondations -Fréquences de sècheresse hydrologique

ANTHROPOGENIQUE

Anthropologique/ Culturelle

-Changement de système ou technique ancestral de culture -Migration ou mobilité -Offrande aux dieux avec les sacrifices des animaux -financement des rites par la communauté villageoise

Socioéconomique

-Perturbation du calendrier agricole -Réduction des rendements -Augmentation de la productivité à travers les pesticides

-Réduction des revenues de production

-Fluctuation des prix de certains produits agricoles sur le marché -Taux de production en tonne par kg dans le temps et l'espace -Nombre de non-migrants climatique dans le temps et l'espace

2- Le concept de « variabilité climatique »

Le climat désigne l'ensemble des phénomènes météorologiques qui se produisent au-dessus d'un lieu dans leur succession habituelle. Cette définition s'apparente à celle du climatologue Max Sorre qui le définit comme étant l'ambiance atmosphérique au-dessus d'un lieu dans leur

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succession habituelle. Le climat se distingue également selon ces régions (équatoriale, tropicale, tempéré). De nos jours à cette notion de « Climat » s'est ajouté à celle « Variabilité » et de « Variabilité climatique ».

La variabilité d'un phénomène désigne le changement de celui-ci. Cette variabilité est souvent prévisible ou connue à l'avance. La variabilité climatique se définit comme étant la variation de l'état moyen du climat à des échelles temporelles et spatiales. Autrement dit, c'est la variation naturelle intra et interannuelle du climat. Elle est une caractéristique inhérente du climat qui se manifeste par les différentes entre les statistiques de long de terme des éléments climatiques (pluies, température, humidité, durées des saisons) calculées pour des périodes différentes. La variabilité du climat est souvent perçue à travers l'irrégularité des paramètres climatiques dans leur évolution.

De nombreux auteurs se sont prononcés sur ce terme. Il s'agit de l'OMM (2013), Besant et Al (2007), AMANI M, MENDANCA(2004) et le GIEC (2007) qui pensent la variabilité climatique est une fluctuation saisonnière et interannuelle du climat parfois péjorative qui se manifeste par un retard de pluies et le prolongement de la saison sèche ou souvent par le prolongement de la saison des pluies et le raccourcissement de la saison sèche.

Ce concept a été vite perçu par la majorité des paysans lors de l'enquête de terrain ceci dû au fait qu'ils connaissent des perturbations au niveau des retours de pluies et la température qui devient de plus en plus élevé pendant la saison pluvieuse conséquence terme variabilité climatique certains l'attribuant à la sorcellerie et d'autres à un phénomène naturel.

Tableau 2: Schéma conceptuel de la variabilité climatique

CONCEPT

DIMENSION

COMPOSANTE

INDICATEUR

VARIABILITÉ CLIMATIQUE

Spatiale

Mauvaise répartition des

pluies

-Variabilité du nombre de jours

pluvieux

-variabilité des séquences pluvieuses

Intensification zonale des

températures extrêmes

-Variabilité des Séquences sèches -Variabilité des saisons

Temporelle

Pluviométrie

-Les pluies journalières

-Ecart pluviométrique mensuel -Ecart pluviométrique annuel -Ecart Pluviométrique inter annuel

-Ecart pluviométrique intra et inter
saison

Température

-Température journalière

-Ecart mensuel des températures -Ecart annuel des températures -Ecart inter annuel des températures

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Différents modes d'interprétation de la

 

Socioculturelle

Perceptions paysannes

variabilité climatique par les paysans

3-Pratique paysanne

Les activités agricoles, spécialement les productions végétales, assurent une part prépondérante de l'alimentation et des revenus des membres de l'exploitation. Une analyse de la gestion des parcelles de culture par les personnes vivant dans les unités de production permet de comprendre les pratiques agricoles actuelles. Au Sénégal par exemple plusieurs facteurs concomitants sont intervenus de manière décisive dans les évolutions des pratiques agricoles par les paysans notamment la généralisation de la culture attelée dans l'ensemble du Sénégal et plus globalement l'incidence du programme agricole et de la nouvelle politique agricole ; la détérioration des conditions pluviométriques durant les vingt dernières années ; la pression foncière liée au croit démographique ...Dans la poursuite, les principaux changements intervenus dans les pratiques agricoles depuis la fin des années soixante intègrent non seulement l'évolution des techniques et de l'organisation du travail, mais ils s'évaluent également en fonction de la productivité du travail et de la terre ainsi que des indicateurs d'évolution du milieu. Cette mise en perspective apprécie la capacité d'adaptation et d'innovation de la population agricole et pastorale, dans un contexte difficile. Etant donné que la variabilité climatique est visible partout dans le monde particulièrement en Afrique et surtout à Bagam, les paysans pratiquent au quotidien des techniques visant à atténuer les effets de celle-ci.

Tableau 3: Schéma conceptuel des pratiques et croyances paysannes

CONCEPT

DIMENSION

COMPOSANTE

INDICATEUR

PRATIQUES ET CROYANCES PAYSANNES

Climatique

Excès de pluies

Faire appel à un chasseur de pluies

Excès de chaleur

S'abriter à l'ombre

Socioéconomique

Pratique paysanne

Exécution des rituelles par des danses et les chansons dans les lieux sacrés

Matériel du rituel

Financement des rites par la communauté villageoise

Culturelle

Croyances ancestrales

-Collecte des semences par les chefs traditionnels

-Interdiction de semer avant les rituels

-L'arrivé des pluies après le rite exécuté

Adoration des lieux

sacrés

-offrandes aux dieux (sacrifices des animaux)

-Exécution des danses
traditionnelles

Anthropique

Migration/

-Transhumance

12

 
 

Mobilité

-raison d'étude

Espace

Espace de culture

-l'irrigation des champs -Drainages des parcelles

Temps

Température

-Usage des engrais apportant un surplus d'eau suite à un stress hydrique

Précipitations

Utilisation des produits

phytosanitaires

Planifié

Production agricole

-Planification des activités

agricoles en fonction de l'offre climatique

-La pratique des cultures contre saison

Programme

-Modification du calendrier

agricole

-Choix des cultures résistantes aux conditions du milieu

VI-OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

1-Objectif principal

Notre objectif général de recherche est de montrer en quoi les perceptions paysannes de la

variabilité climatique influencent les pratiques sociales et spatiales en milieu montagnard

2- Objectif spécifique

Nous en déclinons plusieurs objectifs spécifiques :

- Etayer les facteurs physiques et humains permettant d'étudier les perceptions climatiques à

Bagam

- Comprendre les perceptions paysannes sur l'évolution du climat de Bagam

- Montrer l'opérationnalité de ces pratiques et croyances dans la localité de Bagam

- Montrer que le climat perçu à Bagam est en lien avec les aléas climatiques

VII-HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE

1-Hypothèse principale

Les pratiques ou des activités sociales et spatiales dépendent des perceptions paysannes de la

variabilité climatique

2-Hypothèse spécifiques

- Il existe plusieurs facteurs physiques et humains ayant permis l'étude de la perception

climatique.

- Le climat perçu par les paysans a un impact sur leurs activités au quotidien.

- Face à cette péjoration climatique certaines pratiques et croyances paysannes sont

opérationnelles

- Le climat perçu par les paysans à Bagam est lié aux aléas climatiques

13

VIII-MÉTHODOLOGIE

1-Enquête préliminaire et questionnaires

Notre enquête s'est basée sur des dimensions qualitatives et quantitatives, réalisé particulièrement pour les enquêtes préliminaires en novembre 2018, puis l'enquête par questionnaire en avril 2019 effectués au niveau de 10 villages du groupement Bagam à base d'un questionnaire semis structuré. Il est à noter que le choix des villages enquête s'est fait en tenant compte des réalités notamment dans les domaines social, agricole, écologique de Bagam. Cette démarche, nous ouvre la voie sur une perception des effets de la variabilité climatique et les mesures d'adaptation paysannes mise en place. Le site d'enquête effectué dans les villages sont illustrés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 4: Répartition de l'échantillon enquêté par Village

Village

Personnes enquêtés

Menfoung

10

Kiéneghang

11

Mbévé 2

10

Bagam chefferie

10

Galim centre

15

Tata

10

Menghoh

8

Tsinégark

8

Tsisap

10

Barfack

8

Le tableau 4 est un échantillonnage aléatoire de paysan enquêtés ce qui nous a permis à un moment donné d'aller vers les personnes cibles. Cependant le critère de choix a été appesanti sur l'âge, le sexe et l'activité socioprofessionnelle. Cet échantillon de 100 personnes est composé de 50% des agriculteurs, 20% des agriculteurs/éleveurs, 17% des traditionnalistes, 10% des éleveurs nomades et 3% des chasseurs de pluies. Dans cette étude la représentativité de la femme a été à l'ordre de 23% avec un âge moyen de 35 ans accompagné d'un taux d'instruction de 3%. L'ampleur observée dans chaque village nous a amené à choisir le ratio de 8, 10, 11 et 15 personnes partant d'un village à l'autre.

De même, il faut souligner qu'au niveau de l'étude de cette variabilité et ses stratégies, la tranche d'âge de personnes enquêtées concernait des personnes allant de 30 à 70 ans. Les raisons de ce choix sont que les personnes de la trentaine lors de l'étude, ont une idée par rapport à la pluviométrie et température du passé alors les personnes âgées entre 60 à 70 ans sont des personnes pouvant données de l'information claire aux changements environnementaux.

14

2- Les entretiens

Les entretiens ont été également une voie susceptible de nous aider dans la réalisation de cette recherche. Ces entretiens se sont tenus dans le groupement Bagam notamment avec le délégué d'arrondissement de l'agriculture et du développement rural de Galim, les chefs traditionnels et leurs notables, les grands exploitants, le chef de service de la météorologie de Bamendjing ainsi que les grands exploitants agricoles de Bagam. Les chasseurs des pluies, et les éleveurs nomades afin de mieux croiser les données recueillis et préciser les grandes périodes de rupture. Au sortit de ces entretiens, nous avons retenu que la variabilité climatique est une réalité de nos jours, au quotidien il adopte plusieurs mesures pour y faire face.

3-Traitement et représentations des données

Cette partie implique non seulement l'utilisation des logiciels tels que : Spss, Arcgis, Excel et Word, mais aussi l'utilisation de l'appareil photographique, les données sous formes de tableaux et graphiques à travers Excel et Word étaient également incontournables. Comme tel, l'ensemble des données recueillies sont élaborées dans les tableaux. Les statistiques de la population sont résumées sur les graphiques et les tableaux.

Pour calculer la corrélation entre la production agricole et les données climatiques telles que la température et la précipitation. Nous avons utilisé la corrélation de Pearson. Pour le faire, on procède par chercher les valeurs de Z pour X et Y.

X--Paramètres climatiques (température et précipitation) alors que Y-- à la production de maïs. La valeur Z est calculée à travers la formule suivante :

X : Paramètres climatiques

u : Moyenne

Ô : Ecart type

Après avoir calculé la variable Z, nous avons procédé par le calcul de la corrélation de

Pearson, qui est une corrélation entre deux variables quantitatives définit par :

N : nombre d'année considéré

r : varie entre 0 et 1

Remarque : lorsque la valeur r--1, c'est qu'il y'a forte corrélation entre les variables. Mais si r--0, cela prouve que la corrélation entre les variables est faible. Pour déterminer la contribution des variables climatiques dans le changement de production agricole, on a procédé par calculer la corrélation de détermination r2 d'où la proposition=r2*100.

15

4-Difficultés rencontrée et résolutions lors de la recherche

Au cours de nos investigations, nous nous sommes confrontés à un certain nombre de difficultés auxquelles nous avons cherché rapidement les voies de résolution.

-Lors de notre enquête sur le terrain, Bagam étant une localité encore enclavé, pendant nos séjours sur le terrain nous avons passé une semaine sans électricité avec des conséquences possibles sur l'utilisation de nos appareils ; ce qui a largement influencé nos enregistrements ainsi que les prises d'image.

- L'autre difficulté résidait au fait que la plupart des informateurs étaient réticent à répondre à nos question, estimant que nous étions des agents de l'État envoyés les espionner ; d'autres nous identifiaient aux services de renseignement travaillant pour l'armée étant donné la proximité de notre zone d'étude avec la région du Nord-Ouest en proie à l'insécurité. Pour pallier à cela nous avons insisté et expliquer à ces populations le bien fondé de notre enquête enquêtés l'importance de cette recherche.

- Nous avons aussi eu des difficultés d'ordre méthodologiques relatives à la collecte des données sur le terrain. À cet effet, nous avons eu du mal à avoir des rapports annuels ou semestriels de Bagam, au niveau de l'arrondissement et même à l'échelle départementale, au même titre que des photographies aériennes du passé et du présent ; ce qui ne nous a point aider lors de la réalisation des cartes.

5- Synthèse de l'étude

Tableau 5 : Synthèse de l'étude

THEME : PERCEPTION PAYSANNE DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE EN MILIEU MONTAGNARD DE LA LOCALITÉ DE BAGAM (OUEST-CAMEROUN)

PROBLÈME GÈNÉRAL

Les perceptions paysannes sur l'évolution du climat ont une influence sur les activités et les pratiques sociales et spatiales.

Question principale Quel est l'influence des perceptions paysannes de la variabilité climatique sur les pratiques sociales et spatiales en milieu montagnard ?

Objectif générale

Montrer en quoi les

perceptions paysannes de la variabilité climatique influencent sur les pratiques et les croyances sociales et spatiales en milieu montagnard

Hypothèse générale Les perceptions paysannes dépendent des pratiques sociales et spatiales

Question spécifique

Objectif spécifique

Hypothèse spécifique

16

1-Quels sont les facteurs physiques et humains permettant d'étudier le climat local de Bagam ?

-Etayer les facteurs physiques et humains ayant favorisés l'étude de la perception climatique de Bagam

-Il existe plusieurs facteurs qui nous permettant d'étudier la perception climatique de Bagam

2-Quel est la situation de la perception paysanne de la variabilité climatique à Bagam ?

-Comprendre les perceptions paysannes sur la variabilité climatique

- Le climat perçu par les paysans a un impact sur leurs activités du quotidien

3-Quel est l'opérationnalité de ces pratiques et croyances face à la variabilité climatique?

-Montrer les pratiques et croyances paysannes face à la variabilité climatique

-Face à cette péjoration climatique, les pratiques et les croyances sont opérationnelles

4-Quel est le rapport entre le climat perçu et les aléas climatiques ?

-Montrer que le climat perçu par les paysans est liés aux aléas climatiques

-Le climat perçu par le paysan est lié aux aléas climatiques

IX- RÉSULTATS DE LA RECHERCHE

Dans le cadre de cette recherche, le travail a été structuré en quatre chapitres ainsi qu'il suit : Le Premier chapitre examine les éléments physiques et humains qui favorisent l'étude de la perception climatique.

Le deuxième chapitre analyse les perceptions paysannes de la variabilité climatique dans la localité de Bagam. Cette partie consistera de voir le regard de la population locale de Bagam sur la variabilité climatique puis de faire une mise en évidence en insistant sur les indices passé et actuel du climat mais aussi en mesurant l'influence de ceci sur leurs activités

Le troisième chapitre porte sur l'opérationnalité des pratiques et croyances face à cette péjoration climatique

Le quatrième chapitre analyse les rapports entre le climat perçu avec les aléas climatiques. ll s'agit pour nous d'établir les liens entre ce qui est dit par les paysans et les données découlant de la station météorologique puis des données issues des archives

17

CHAPITRE I : LES FACTEURS PHYSIQUES ET HUMAINS FAVORISANT l'ÉTUDE DE LA PERCEPTION CLIMATIQUE DANS LA LOCALITÉ DE BAGAM Introduction

Situé dans l'arrondissement de Galim, Bagam est une zone où l'activité agricole est crucial en particulier le vivrier et le maraicher. Qui dit monde rural, dit monde agraire par conséquent une bonne maitrise des phénomènes climatiques. De nos jours, dans le groupement Bagam, on observe une perturbation des paramètres climatiques selon laquelle certains éléments des atouts physiques et humains favorisent l'étude des perceptions climatique de cette zone. Ce dérèglement climatique nous amène a déclaré à la première hypothèse que les facteurs physiques et humains sont favorables pour étudier les perceptions climatiques à Bagam. Il sera question pour nous dans ce chapitre d'insister sur les éléments qui permettent d'appréhender la notion de perception climatique. Les résultats obtenus sont les suivants.

I.1. Facteurs physiques de la localité de Bagam

Il s'agit ici de mettre en exergue les différents éléments physiques qui sont favorables dans l'étude des perceptions.

I.1.1. Situation de la zone d'étude

Administrativement, le Groupement Bagam est situé dans la Région de l'Ouest Cameroun, Département des Bamboutos, Arrondissement de Galim. Localisé au Nord-Ouest de la ville de Mbouda (chef-lieu du Département des Bamboutos), il couvre une superficie estimée à 291 km2 et partage ses frontières avec plusieurs Chefferies des Régions de l'Ouest (Bamessingué, Bamenyam, Bamendjing, Bati, Bamesso, Bamendjida et Bamenkoumbo) et du Nord-Ouest dont (Baligam, Baligashu, Balikumbat, Bafandji) (Plan de Développement Local de Bagam). Géographiquement, Bagam s'étend entre 10°15'0» et 10°25' 0» de longitude Est ; et entre5° 25' 0» et 5° 40' 0» de latitude Nord (Plan de Développement Local de Bagam) : figure18.

.

S
F
I.

18

D'après le PDL, Le climat de Bagam est du type camérounien d'altitude : une courte saison sèche de novembre à février et une longue saison de pluies de mars à novembre. La température moyenne annuelle est d'environ 20°C, ce climat est très influencé par la chaine des Monts Bamboutos qui culminent à 2740m. Ce qui amène le MINADER a déclaré que « Le climat est un facteur indispensable de production agricole ». D'après l'enquête de terrain la population de cette zone distingue en leur langue locale deux saisons climatique :

a-« Ghab mbun »ou saison pluvieuse

Le « Ghab mbun » est Caractérisé par une longue saison pluvieuse qui va de mi-mars à mi-novembre. Cette période constitue pour eux une période où le dur labeur commence c'est-à-dire chacun se bat pour ces activités champêtres afin d'être pleinement à l'aise pendant le «Ghab zièhkoukh » pour qualifier la saison de famine pour certains qui est généralement vécu au mois d'avril, mai, juin. Ce climat est très pluvieux par conséquent elle est qualifié d'un climat tropical humide. La pluviométrie est de l'ordre de 1700 à 2000 mm d'eau par an.

3000,00

R2 = 0,4468

y = 42,194x + 1684,8

2500,00

2000,00

1500,00

1000,00

500,00

0,00

19

Source : Station météo Bamendjing, 2019

Figure 2 : Précipitation interannuelle de Bagam (2007-2018)

La variation interannuelle observée sur la figure 19 (2007 à 2018) présente les différentes années de pluie. Il ressort qu'à Bagam la quantité de pluies reçues en 2017 est de 2484,89 mm tandis que 2007 avaient enregistrés une quantité de pluies de 1520,10 mm. Il faut aussi noter que de 2007 à 2018 la pluviométrie n'est pas médiocre, ce qui permettait une pratique agricole sans aucune difficulté, mais davantage on note ces variations annuelles de pluies. Nous allons nous intéresser sur les précipitations mensuelles des pluies de 2007 à 2018.

400

350

300

250

200

150

100

50

0

0 21

48

127,5

206,7

263 249,6

282

336,6

268,5

62

0

Source : Station météo Bamendjing, 2019 Figure 3 : Variation Mensuelle des précipitations en 2011 à Bagam

La figure 3 nous montre l'évolution mensuelle des pluies à Bagam en 2011. Suite à cela nous pouvons dire que les pluies varient de 0 à 336,6 mm/mois. De même la seconde observation est que ces pluies sont inégalement réparties en ce sens que les mois de Juin (263mm), Aout (282mm), Septembre (336,6mm) et Octobre (268,5mm) reçoivent assez de pluie par contre Février et Mars enregistrent une pluviométrie à quantité insuffisante de pluies.

b) « Ghab Né yob » ou saison sèche

20

Le « Ghab né yob» c'est-à-dire saison sèche est la saison la plus courte de l'année allant de mi-Novembre à mi-Mars donc elle dure 03mois. A Bagam cette période est consacrée pour eux au «pohk counk » (tapé le haricot), « kwah fack » (défrichage) et le «fack garden » (faire le garden notamment le maraichers).

30

25

20

R2

15 = 0,8041

10

0

5

y = -0,7965x + 26,369

Source : station météo Bamendjing 2019

Figure 4 : Évolution des températures mensuelles en 2011 à Bagam

.

Dans la figure 4, il ressort que de 2007 à 2018 la température annuelle varie entre 15 à 25°C.

On observe que Décembre est le mois de l'année qui détient une faible température égale à 15°c par contre Janvier regorge une température plus élevé égale à 25°C. De nos jours on constate que cette température est plutôt accrue.

I.1.3. Le relief et sol en plein dégradation

L'altitude moyenne est de 1.100 m. Le relief se compose principalement de plaines alluviales, de vallées hydro morphes et de montagnes arrondies. Les sols du Groupement Bagam sont pour la plupart d'origine volcanique et comptent parmi les plus fertiles du Département. Il existe aussi des sols ferralitiques de nature basaltique, des sols hydro morphes dans les bas-fonds couverts de raphia. Ces sols sont propices aux cultures maraichères, une activité à succès de ce groupement. Mais ce sol est exposé de nos jours à une dégradation.

21

FF

Source : Laboratoire de Cartographie, 2019 Figure 5 : Carte du relief et sol de Bagam

Au regard de la figure 5, il ressort que l'élévation des pentes du relief de Bagam varient entre 1127 à 1375m. On constate que la majorité espaces de cette zone est couvert de moyenne montagne, les zones de faible pente ou plaine sont représentatives à 30% alors que le relief est dominé par les pentes moyennes variant entre 1209 à 1292m ; c'est l'exemple de la couleur jaune, orange et rouge foncé présent sur la carte.

- L'hydrographie favorable à l'irrigation

Un dense réseau hydrographique parcoure le territoire avec comme principaux fleuves : Noun, Mifi, Mevobo, Megho, Menuzeu, Fondop, Mongalung et Montse Zegan. En rapport avec le thème de recherche, le relief de Bagam fait face depuis des décennies au glissement de terrain, l'érosion. Avec l'hydrographie, on observe le réseau de certain cours d'eau qui débordait le lit initial du cours d'eau pendant les mois d'abondances d'eau mais aussi l'assèchement d'autre cours d'eau en des mois avec déficit d'eau.

I.1.4. Végétation et faune sous l'emprise du climat et les cultures

Bagam fait partie du grand ensemble formé par la chaîne des monts Bamboutos, reconnu au niveau mondial comme zone clé de biodiversité en raison de sa richesse et de son fort taux d'endémisme floristique et faunistique. La végétation est constituée de formations sub-montagnardes associées à des savanes arbustives et herbacées, des forêts raphiales dans les bas-fonds, les forêts galeries autour des cours d'eaux et des forêts sacrés conservées depuis des

22

siècles grâce à la tradition. Cette végétation laisse place en majeure partie à des cultures vivrières. Les cultures de rente et pérennes, avec notamment le café, les arbres fruitiers et le kolatier, viennent enrichir cette végétation. La faune mammalienne est devenue très rares en raison de la forte poussée démographique.

Source : Laboratoire de Cartographie, 2019

Figure 6: Carte de l'hydrographie et de la végétation de Bagam

La figure 6 est la carte de la végétation et de l'hydrographie de Bagam. Force est de constater que l'hydrographie est bien présente dans la zone ceci à travers de multiples cours d'eaux qui tarissent en saison pluvieuse et s'assèchent en plein saison sèche. On remarque dès lors que la végétation est peu abondante mais permet toujours la satisfaction des paysans notamment les Bororos dans l'élevage bovine.

I.2. Facteurs humains favorisant l'étude des perceptions climatiques

On sous-entend ici les différents éléments anthropiques qui participent à l'analyse de la compréhension de la variabilité climatique depuis ces dernières années.

I.2.1. Population : cible première de la variabilité climatique

En tenant compte du dernier recensement général de la population et de l'habitat de 2005, du taux d'accroissement annuel de la population et du diagnostic récent conduit dans le cadre de l'actualisation du plan de développement local, la population de Bagam, peut être estimée à environ 50 000 âmes avec 48% d'hommes contre 52% de femme.

23

En rapport avec des personnes enquêtées sur le terrain, il ressort de la figure 7 que 70% d'hommes contre 30% de femmes ont été enquêtés. En fonction du niveau d'étude on note que 65% de personnes se sont arrêtés au cycle primaire, 30% au secondaire et 5% au supérieur. On note que la plupart des femmes (28%) ont fait que le cycle primaire.

I.2.2. Peuplement en rapport avec la migration climatique

Bagam, en raison de ses terres fertiles, de l'hospitalité légendaire de sa population accueille une diversité ethnique remarquable faisant de ce Groupement un Cameroun en miniature. Les Menghakas et les Bororos constituent les principaux groupes ethniques autochtones présents dans les villages de la commune. Ils cohabitent paisiblement avec de nombreuses autres populations venant de presque toutes les grandes aires culturelles du Cameroun. Ces Bororos ou éleveurs nomades installés dans à Bagam révèlent une perturbation climatique liée à l'élevage bovine dans cette localité.

I.2.3. Les principales activités sous les caprices climatiques

Parmi les activités récurrentes que l'on découvre Dans la localité de Bagam, nous en déclinons plusieurs selon la profession des paysans.

7%

26%

16%

8%

11%

32%

commerçant agriculteur eleveur agriculteur/eleveur benskineur fontionnaire

Source : Enquête de terrain 2019

Figure 7 : les principales activités de Bagam

L'on note à travers la figure 7 que Bagam regorge plusieurs activités dépendant des fonctions il s'agit des commerçant qui sont à l'ordre de 8%, les benskineurs avec 7%, les éleveurs estimés à 11% de personnes, les fonctionnaires, les agriculteurs, les agriculteur/éleveur. Cependant ce qui retient notre attention dans le cadre de ce travail est l'agriculture et l'élevage car ces éléments subissent au quotidien les effets du climat.

a- L'agriculture

Dans la région de l'Ouest en général et dans le Département des BAMBOUTOS en particulier le village Bagam est la destination rêvée pour la pratique de l'agriculture. Cette activité qui est pratiquée essentiellement de manière traditionnelle occupe la majeure partie de la population et représente la source principale du revenu familial.

24

L'agriculture périurbaine est surtout faite des cultures maraichères. Mais comme l'association des cultures est une pratique courante dans la région de l'Ouest, l'agriculture périurbaine est aussi faite de bananiers et des fruitiers qu'on plante derrière la maison ou un recoin de la cour Les cultures d'exportation sont représentées par les parcelles de caféiers,

b- L'élevage

L'élevage est essentiellement du type traditionnel. Des populations de la commune élèvent autour de leurs cases de la volaille des chèvres et moutons qui sont attachés dans les parcelles en jachère ou laissés en divagation.

Conclusion partielle

En somme, il était question pour nous dans ce chapitre de mettre en exergue les différents éléments qui subissent des influences liées au climat dans la localité de Bagam. Certes nous nous sommes appesantis sur les éléments physiques comme le climat, le relief, l'hydrographie, la végétation, la faune, le sol et la flore. Ensuite quelques aspects humains a tiré notre attention c'est l'instar de la population, les principales activités économiques (agriculture, élevage). Tout compte fait, il est à noter que le village Bagam à travers ces facteurs suscite une étude de la perception de la variabilité dans cette zone.

25

CHAPITRE II :

LES PERCEPTIONS LOCALES DE LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE À

BAGAM

Introduction

L'ambiance climatique est connue de nos jours dans des communautés villageoises. Cette ambiance est marquée par une série de fluctuations des paramètres climatiques ainsi que des multiples constats faites. La localité de Bagam est aussi une cible dans l'étude des phénomènes climatiques. De ce fait ce chapitre porte sur les perceptions locales de la variabilité climatique, il est donc question pour nous dans un premier temps de mesurer l'appréciation des populations face à la variabilité climatique. L'autre étape sera d'évoquer les perceptions de variations au régime de précipitation et de température avant de mettre en évidence l'effet de ces perceptions sur les activités paysannes en se basant notamment au niveau de quelques éléments géomorphologiques, biogéographiques, agricoles, élevages et les mutations sociales.

II.1. Savoirs locaux sur la variabilité climatique

Il s'agit pour nous d'évaluer le niveau de connaissance du paysan sur cette notion de variabilité climatique.

II.1.1. Regard des paysans par rapport à la variabilité climatique

Au regard de la figure 1, il en ressort que 92% contre 5% des paysans pensent qu'il y'a variabilité climatique dans le groupement Bagam. Certains estiment que c'est un phénomène naturel, d'autres par contre l'attribut au mysticisme, à la sorcellerie et à la colère des dieux ou des ancêtres. Cependant 5% des paysans pensent qu'il n'y'a pas variabilité climatique dans cette zone, ils évoquent que tout est comme avant à l'instar de la pluie, certains attestent qu'il pleut normalement puis la température n'a pas changé depuis des décennies jusqu'à nos jours, ils estiment que le retour des pluies a été toujours accompagné d'une hausse de températures tandis que d'autres affirment que tout va bien car ils n'ont jamais cessé de gagné leur pain quotidien, ces paysans sont des personnes exerçant pour la plupart un métier stable à l'instar des mécaniciens car ils ne nécessitent ni pluie, ni soleil pour vaquer à leur occupation.

On note également que 3% des paysans n'ont rien dit, ce silence est lié au niveau de connaissance dans le domaine. Ils concernent d'une part des personnes qui, par manque de moyen n'ont jamais été à l'école tout en privilégiant l'agriculture plus que tous pour des hommes et le mariage pour des femmes. On a aussi remarqué pour d'autres ce manque de confiance en soi de certains paysans en ce sens où ils estiment que c'est l'autre qui peut mieux nous répondre (Figure8)

5% 3%

pourcentage de ceux qui pensent qu'il ya variabilté climatique

92%

pourcentage de ceux qui pensent pas de reponse

qu'il n' ya pas

variabilté

l

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure8: Statistiques des points de vue par rapport à la variabilité climatique

II.1.2. Mise en évidence de la perception de la variabilité climatique

Cette partie consiste à évaluer les indicateurs dans le temps passé et le temps présent afin de retracer l'évolution du climat et ces effets. Comme tel, ces perceptions sont de plusieurs ordres:

II.1.2.1. Perceptions paysannes des variations dans le régime des précipitations et des températures

Nous entendons ici dégager les indices passé et actuel issu des perceptions paysannes pouvant conduire à tracer l'évolution de la pluviométrie et de la température dans la localité de Bagam.

II.1.2.1.1. La pluviométrie

Lors de notre enquête sur le terrain, nos résultats par rapport aux précipitations étaient plus axés sur le retour des pluies car il détermine le point focal des objectifs annuels fixé par le paysan.

a-Le retour des pluies ou le « kouh mbun »

Le « Kouh mbun » ou retour des pluies en opposition avec le « ghouh mbun » est une étape de la saison de pluie qui varie d'une année à une autre. Au Niger, le démarrage de la saison des pluies se fait de plus en plus tardivement par rapport à la période d'avant 1970, puis elles sont de faibles quantités et inégalement réparties dans le temps et l'espace TIDJANI A.D et al (2016). Comme tel, les perceptions paysannes à Bagam sera examinées dans le passé et le présent.

Avant Actuelle

97%

3%

ceux qui pensent que les pluies revenaient en Mars

26

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure9: Réponse de la population par rapport au retour dans des pluies.

26%

25%

4% 5%

40%

5jours 7jours 14jours 21jours

27

La figure 9 parle du retour des pluies. Ainsi il ressort que 97% contre 3% des paysans affirment qu'avant les pluies revenaient en Mars notamment le 15 Mars. En effet à cette période ils n'y'avait pas de difficulté dans la maitrise du climat. Bagam étant qualifié comme une zone à dominance agricole, les paysans savaient qu'en fin Février chacun devrait déjà labourer sa parcelle puis apprêter les semences pour ensuite semer vers les 13 et 14 Mars et attendre les pluies le 15 Mars. Dans cette posture l'expérience vécue avait toujours marché jusqu'à ce que cette modification du climat s'installe. C'est à travers ceci que nous allons nous pencher sur le retour actuel du climat.

Dans le temps actuelle, le diagramme portant sur le retour actuel des pluies dans la zone de Bagam nous montre que 96% contre 4% de la population sont d'accord du fait que maintenant les pluies reviennent plutôt en Février en ce sens que depuis ces dernières années on note une perpétuelle variation du retour des pluies, tantôt en Février, tantôt en Mars. C'est ce que l'un de nos informateurs au nom de Fometio, un retraité agriculteur nous a révélé le 2 avril 2019 à Mengoh. Ce dernier nous a fait savoir qu'en 2017, les pluies sont revenues le 07 Mars alors que personne n'était pas préparé en avance qu'il devait pleuvoir ce jour. De même qu'en 2018, c'est plutôt le 10 Février qu'on reçoit les premières pluies au lieu du mois de Mars habituel. En 2019, c'était en fin Janvier. De tout ceci, nous comprenons que le retour actuel des pluies ne respecte plus le retour normal qui était initialement prévu chaque 15 Mars. Au regard de tout ceci, nous disons que ces résultats de notre zone d'étude épousent la situation des retours des pluies au Niger Tidjani D et al (2016).

b- Les séquences mensuelles des pluies

Les journées successives des pluies étaient plus représentatives dans le temps par rapport à maintenant. De ce fait l'enquête de terrain a montré qu'avant les séquences hebdomadaires des pluies étaient plus nombreuse. La figure 3 nous indiquera les différentes séquences mensuelles des pluies.

Passé Actuelle

28

Source : Enquête de terrain 2019

Figure10: Réponse des paysans sur les Séquences mensuelles des pluies

Par rapport aux statistiques mensuelle des pluies dans le passé de la figure 10, nous disons que 40% contre 2% de personnes pensent qu'avant ils avaient une séquence de 14jours de pluies ce qui leur permettaient d'exercer leurs activités en particulier l'agriculture dans le but d'avoir un haut rendement. On note aussi que 26% de paysans pensent qu'avant les séquences de pluies étaient supérieur à 21 jours, puis 25% estiment que c'étaient plutôt une séquence de 21 jours de pluies. Enfin 5% des paysans qui pensent que ces séquences étaient de 7 jours.

Contrairement au temps passé, 70% contre 9% de paysans pensent qu'actuellement les séquences de pluies sont les séquences de trois jours de pluie. Pour 21% de paysans avec les séquences de cinq jours de pluies. Tout compte fait à travers les différentes prises de position dans le passé et le présent, nous notons qu'à Bagam les séquences passées des pluies étaient successives sur une période de 14 et 21 jours. Plus de 21 jours, c'était normale et importante pour la croissance normale de la plante. Or actuellement on note plutôt les séquences de 3jours, 5 jours et 7 jours. Ceci démontre les plaintes des paysans sur le fait qu'ils ont une insuffisance d'eaux dans le sol ce qui ralentie la croissance des plantes.

II.1.2.1.2- La température

La température est considérée dans le cadre de ce travail comme l'un des indicateurs qui doit être évalué dans le temps passé et actuel de la localité de Bagam.

Passé Actuelle

39%

61%

Ni chaud, Ni froid

Froid

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 11 : Réponse des paysans sur la température dans le temps passé à Bagam

La figure 11, fait allusion au pourcentage de personnes concernant la température dans. L'évidence a montré que 61% contre 39% pensent qu'ils faisaient plus froid à l'époque tandis que les 39% autres personnes estiment que tout tournait à la normale c'est-à-dire qu'il ne faisait ni chaud, ni froid. Il est donc à noter qu'avant on avait d'un côté la température qui était normale puis de l'autre coté la présence omniprésente du froid.

29

Concernant le diagramme Sur la température dans le présent, il ressort que 96% contre 04% de personnes ont déclaré que maintenant il fait chaud. Ce phénomène a été plus ressenti depuis ces 03 dernières années. On note donc que depuis le passé jusqu'au temps présent, la température à subit de perpétuelle modification. Cette idée épouse celui du GIEC qui stipulait à la conférence des nations unies en 2015, en France qu'il y'a une hausse de 1,5°C des températures.

II.1.2.1.3. Séquence de sècheresse

Dans cette rubrique nous pouvons dire que la population de Bagam par de différents points vus estime que les séquences de sècheresse dans le temps à changer par rapport au temps présent. (Figure12).

Passé Actuelle

30%

70%

2jours 3jours

Source : Enquête de terrain 2019

Figure12: Réponse des paysans par rapport à la séquence de sècheresse

La figure 12, présente les preuves émis par les paysans par rapport à la séquence sèche dans le temps. Il ressort de ce diagramme que 70% des paysans pensent qu'avant les séquences de sècheresse étaient de 2 jours tandis que 30% des paysans estiment plutôt que c'étaient les séquences de 3jours de sècheresse.

Il faut noter qu'à travers le diagramme du temps actuel, 48% contre 3% de paysans affirment qu'actuellement les séquences mensuelles de sècheresse est de 14 jours notamment au mois de Mars, Avril parfois le mois de Mai. Par contre 33% de Personnes estiment aussi qu'actuellement c'est une séquence de 21 jours de sècheresse c'est l'exemple de 2019 où au mois de Mars et Avril, on a enregistré 14 jours et plus de séquence de sècheresse. Nous avons également 16% de personnes qui attestent que c'est plutôt une séquence de 7 jours de sècheresse. En résumé les séquences de sècheresse dans le passé ont varié par rapport à celle de maintenant.

II.1.2.2. Perceptions liées aux calculs économiques

Au domaine économique la perception est plus tournée vers le « pabé » où près de 70% contre 30% de femmes exercent pendant la période du labour. En effet ces femmes laissent leurs champs en dépit du pabé pour après labourer le leurs après. L'entretien Fait à Menghoh le 17

30

Mars à 13h avec Maman ZEBOVE Jeanne nous a permis de comprendre qu'elle préfère faire du bapé afin d'entretenir son propre en retour ainsi que son ménage. De ce point de vue économique nous déclarons que, ce n'est pas seulement le climat qui dérègle mais aussi l'homme qui dérègle le climat en ce sens qu'en donnant du plus-value au pabé, l'on se retrouve toujours en retard par rapport aux autres.

II.2.1.Perception des effets de la variabilité climatique dans quelques domaines

Les effets de la variabilité sont perçus par les paysans notamment sur quelques éléments géomorphologiques, biogéographiques, hydrologiques et agricoles.

II.2.1.1. Perceptions des effets de la variabilité climatique sur quelques éléments
géomorphologiques

Cette étude permet de montrer comment certains éléments dits géomorphologique ont subi des mutations depuis plusieurs décennies. Nos résultats ont été plus regardants sur l'érosion et le glissement de terrain.

30%

70%

ceux qui pensent qu'il y'a érosion

ceux qui pensent qu'il n' y'a pas érosion

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure13: Réponse des paysans par rapport à l'érosion dans le temps et l'espace

Au regard de la figure 13, il ressort que 70% contre 30% des paysans pensent que depuis des décennies il y'a érosion dans le groupement Bagam. Ceci est une conséquence des espaces situés sur le passage du torrent en montagne comme dans les basses altitudes. Après de forte pluies torrentielles, les tissus écologiques pour la plupart sont attaqués progressivement et les eaux de ruissellement érode parfois jusqu'à la nappe ferralitique. Ces résultats se rapprochent de celui de J-M FOTSING (1993) qui estime que les fortes pluies sont la cause première de l'érosion sur des espaces cultivables en pays Bamiléké « La pluie est le principal agent d'érosion qui menaces à des degrés divers, les terres agricoles du pays Bamiléké ». Lors de note enquête de terrain plusieurs cas ont été enregistrés notamment à Barfack, à Menfoung sur l'itinéraire Maçan-Mbévé 2 puis à Kieneghang au fond de la Ferme pilote. D'après la figure les 60% de personnes qui pensent.

31

Source : Cliché Peteptiatsop Udice 2019.

Planche 1: Erosion enregistré au Bas-fonds de la ferme de Kiénéghang

La planche 1 illustre un exemple d'érosion dans la localité de Bagam notamment dans le village Kiénéghang. Il ressort de cette érosion de 5 à 7 m de profondeur, que ce phénomène s'était mis en place depuis plus d'une dizaine année. Cette dernière constitue un obstacle pour le paysan car au fur et à mesure que les années passent le regard est plus fixé sur l'avenir de l'espace agricole.

61%

39%

il n'y'a pas glissement

il y'a glissement

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure14: Réponse des paysans sur le glissement de terrain dans le temps et dans l'espace

La figure 14, est un diagramme illustrant le pourcentage de personnes par rapport au glissement de terrain dans le temps et dans l'espace. Comme tel 61% pensent qu'il n'y'a pas glissement à Bagam alors que 39% des paysans estiment qu'il y'a toujours eu glissement de terrain. Cependant autre perceptions se sont nées de notion du glissement de terrain certain l'attribuant aux totems et d'autre à la position d'un terrain par rapport à un cours comme l'atteste la figure suivante.

40%

12%

48%

présence abondante des herbes

l'existance de certains plantes

32

53% 52% 51% 50% 49% 48% 47% 46%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

les totèmes la position du terrain par

rapport à un cours d'eau

Source : Enquête de terrain 2019

Figure15 : Le Glissement de terrain et ses origines dans le temps et

l'espace .

La figure 15 est un histogramme mettant en relation le glissement de terrain et ses sous-concepts. Les résultats de cette étude montrent que 48% de paysans estiment que le glissement de terrain est liée au totems en ce sens que lorsque quelqu'un vend un terrain puis dans la posture de le reprendre utilise une stratégie d'aller s'installé à travers son totems et de faire écrouler la parcelle petit à petit jusqu'à ce que l'acheteur abandonne tandis que 52% de paysans pensent que le glissement de terrain à Bagam est plutôt liée à sa position par rapport à un cours en ceci que la quasi-totalité des parcelles situé près d'un cours d'eaux s'écroule toujours au fur et à mesure que les années passe, il se traduire aussi par le fait qu' après les pluies abondantes, les cours d'eaux tarissant fragilisent les abords de ces cours d'eaux par conséquent glissement de terrain.

II.2.1.2. Perceptions des effets de la variabilité climatique sur quelques éléments biogéographique.

Dans le cadre de notre recherche, nous avons noté que la variabilité climatique trouve aussi ces justifications dans le domaine biogéographique.

II.2.1.2.1. Variabilité de la végétation

L'analyse de la végétation naturelle nous permet d'évaluer son état dans le passé et dans le présent dans le but d'apporter une justification propre à cet indicateur.

Passé Actuelle

33

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure16 : Réponse de la population sur l'état de la végétation dans le passé à Bagam

La figure 16 révèle l'état de la végétation dans le passé. A l'analyse de cette figure, il ressort qu'avant 40% des paysans attestent que la végétation était constitué de Beaucoup d'herbes ce qui empêchait la transhumance remarquable dans certaines zones par contre 40% des paysans estiment qu'il y'avait l'existence de certaines plantes à l'instar de la pastèque sauvage. Mais on note aussi que 12% de personnes affirment qu'avant il y'avait beaucoup d'arbres qui protégeait le couvert végétal à une quelconque dégradation du sol.

Il ressort par contre qu'actuellement dans Bagam, 50% des paysans soulignent qu'il y'a présence de mauvais herbes dans la localité notamment pendant la période de Semis du haricot de la saison sèche ou le Gounh néyop. Ces mauvais herbes résistants à l'insecticide, constitue sur un certain type de sol une des causes à un mauvais rendement du haricot. 50% des paysans attestent qu'au fil du temps, l'on note la disparition de certains arbres. C'est l'exemple du Tsi-tsang c'est-à-dire l'arbre à poches d'eaux qui se transformait en fleur après quelques temps. En effet pour ceux qui avaient cet arbre sur leur espace savait qu'à partir du moment cet arbre fleurissait, c'est que la saison sèche s'annonce déjà. Ils notent aussi l'abatage remarquable des arbres comme l'eucalyptus qui est en pleine disparition dans cette zone par conséquent le couvert végétal est exposé à de multiples risques, la disparition de certaines plantes comme la pastèque sauvage mais également l'apparition de certaines plantes comme le Folon à Kieneghang, Mbévé 2. De tout ceci, le climat a eu un impact sur la végétation.

II.2.1.2.2. Le comportement des oiseaux dans le temps et l'espace

20%

5% il y'avait migration

des oiseaux

75%

il n' y'avait pas migration des oiseaux

Pas de reponse

Source : Enquête de terrain 2019

Figure17: Réponse de la population par rapport à la Migration des oiseaux dans le temps

et dans l'espace.

Il ressort de la figure 17 que 75% contre 5% de personnes estiment qu'il y'avait migration des oiseaux des oiseaux dans le temps et l'espace ; c'est le cas des Duidun ou hirondelle rustique qui migrait plus en saison de pluie. Actuellement nous avons la migration des pique-boeufs lors

34

de la saison sèche pour ne revenir qu'en saison de pluie. Enfaite, la migration des pique-boeufs est liée au fait que lors de la transhumance à la recherche de la pâture, les boeufs étant en déplacement, ces pique-boeufs migrent également pour ne revenir qu'en saison de pluie. Les 20% de personnes qui estiment qu'il n'y'a pas migrations d'oiseaux. Donc ces oiseaux migrateurs ont toujours migrés parce que sont les mauvaises conditions climatiques particulièrement tous les débuts de la saison.

II.2.1.2.3. Les types d'insectes dans le temps et l'espace

Passé Actuelle

100%

50%

0%

 

Chenilles vertes

Les termites

40%

30%

20%

10%

0%

Figure18: Réponse de la population concernant le type d'insectes dans le passé

Source : Enquête de terrain.

La présente figure 18 nous fait part du type d'insecte. Ainsi nous remarquons qu'avant on avait des espèces de fourmis tisserandes qu'il qualifiait de fchrètchrè (20% de personnes l'on certifiées) , 10% de personnes estiment qu'il y'avait les chenilles yaourts ou gégans puis 35% pensent qu'il y'avait le lélé encore appelé moumout c'est les moucherons, ensuite 15% qui pensent qu'il y'avait le Bounk ou l'anéton enfin 20% que estiment qu'il y'avait le métsé c'est-à-dire le grillon ils poursuivent en disant qu'avant il faisait de la sauce du grillon.

Outre nous voyons que la majorité d'insecte dans le temps a disparu au fil des années. Il ressort qu'actuellement il y'a deux types d'insectes qui est le plus ressenti dans cette zone. De ce fait 90% de personnes pensent que l'insecte de l'heure est la chenille verte en ceci qu'elle détruise les plants de maïs en cas de déficit d'eaux notamment ces trois dernières années par contre le reste de 10% estiment qu'il y'a aussi les termites qui rongent non seulement les tiges de maïs dans les espaces appelé Dounfounvh c'est-à-dire espace de pâture mais servant aussi à la pratique des denrées agricoles mais aussi vont jusqu'à entrer dans les maisons ceci a été plus observé à Mbévé2.

35

II.2.1.2.4. Perceptions des effets de la variabilité climatique dans l'évolution de l'eau

20%

7%

73%

il y'a inondation

il n'ya pas inondation

Pas de reponse

Source :

Enquête de terrain 2019.

Figure19 : Réponse des paysans par rapport à l'inondation dans le temps et l'espace

La figure 19 est le diagramme illustrant l'inondation dans le temps et l'espace. Apres analyse, nous constatons que 73% contre 7% de personnes pensent qu'il y'a inondation pour certains après chaque un an et pour d'autre, elle varie d'année en année, en ce sens que les zones située dans les Bas-fonds sont les plus exposées aux risques d'inondations après des fortes pluies pour certains, mais pour d'autres, cette inondation est liée à la sorcellerie, au mysticisme. C'est ce que tente de nous relater Feuko Martin (le 30 Mars à Kiéneghang). Ce dernier nous a fait part d'un cas d'inondation à Kieneghang nommé lac Monning en dessous de la colline Mont tsocpèh. Mais Il a noté que cette inondation se met en place chaque5 ans après conduisant parfois à un tarissement d'eau jusqu'au marché kieneghang.

25%

20%

15%

10%

0%

5%

Mars Avril Mai Juin Juillet Aout SEptembre Octobre

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure20 : Réponse des paysans sur les mois abondance ou déficit d'eau

La figure 20 montre les pourcentages de mois `abondance et déficit d'eaux. Ainsi, Il ressort que dans le passé, de Mars jusqu'en Juillet on avait une quantité suffisante en eau alors le mois d'Aout jusqu'en Octobre constitue les mois d'abondances en eau (notre enquêtes sur le terrain nous a affirmé). On constate qu'il n'y'avait pas déficit d'eau dans le passé.

On constate que dans le temps actuelle, les pluies peu abondantes au mois Mars, Avril et Mai ont un impact sur la quantité d'eau dans le présent. On note actuellement un grand déficit d'eau

36

notamment le mois de Mars et Avril parfois le mois de Mai alors que le mois d'Aout, Septembre et Octobre sont marqués par une abondance d'eau ce qui est à l'origine de l'assèchement de certains cours d'eaux, la sècheresse des plantes en Mars et Avril. Tout compte fait les quantités d'eaux dans le passé notamment en Mars et Avril ont subi des mutations négatives dans le présent.

II.2.1.3 Perceptions des effets de la variabilité climatique dans le domaine agricole

L'État Camerounais en 2011 à Ebolawa soulignait que « dans le domaine agricole, la maitrise des impacts négatifs du climat reste un véritable problème » alors que TSALEFAC (1999) pense plutôt que la répartition annuelle et interannuelle des pluies à un impact sur l'activité agricole. Ces pensées se rapportent aussi dans notre zone d'étude car ces phénomènes négatifs du climat se vit aussi à Bagam. Depuis des décennies l'agriculture à Bagam a subi beaucoup de mutation tant sur son calendrier que sur le rendement ainsi que le prix sur le marché parce ce que le climat à varié.

II.2.1.3.1. Perturbation du calendrier agricole

Le paysan est de nos jours troublé parce qu'il ne sait plus à quel sens se voué en raison de la perturbation du calendrier agricole.

Tableau6: Méthode culturale pour la planification de la production en maïs et du haricot

dans le passé

Les travaux du paysan

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Défrichage et nettoyage du champ

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Labourer

 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 

semer

 
 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 

Sarcler

 
 
 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 

Arracher l'herbe dans le champ

 
 
 
 
 

V'

V'

 
 
 
 
 

Recolter et sacler

 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

V'

 
 

Semer du haricot

 
 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

 
 

Recolter le haricot

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V'

Source : Enquête de terrain 2019.

Au regard du tableau 6, nous remarquons qu'avant, les agriculteurs défrichaient leurs champs entre le mois de Janvier à Février puis labouraient au mois de Février à Mars pour semer au mois de Mars-Avril. La récolte pouvait donc se faire aux mois d'Août, Septembre et Octobre.

37

De même, avant ils sarclaient de nouveau le champ pour semer du haricot pour enfin récolté au mois de Novembre- Décembre.

Tableau 6: Méthode cultural actuel pour la planification de la production en maïs et du

haricot

Les travaux du paysan

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Défrichage et nettoyage du champ

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Labourer

 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 

semer

 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 

fertiliser

 
 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 

Sarcler

 
 
 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 

Appliquer l'insecticide

 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

 
 
 

Récolter

 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

 

V'

 

Semer du haricot

 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

 

V'

 

Récolter le haricot

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

'

V'

Source : Enquête de terrain 2019.

Il ressort du tableau 7 que tout n'est plus comme avant en ce sens qu'actuellement à travers les pluies précoces de Février, les agriculteurs ne sèment qu'au mois de Février et Mars afin d'être parmi les premiers personnes a récolté. On a également constaté que les récoltes s'effectuait en Aout, septembre et Octobre par contre dans le temps actuel, elle est généralement consacrée au mois de juillet, Août. On remarque dès lors qu'actuellement on applique de l'insecticide au lieu de sarcler. Cependant l'enquête de terrain nous a aussi enseigné que la majorité des agriculteurs qui produisent du maïs utilisent le Lico- Maïs pour désherbés leurs champs estimant accroitre le rendement. Donc les aléas climatiques ont impacté le calendrier agricole.

II.2.1.3.2. Sècheresse agricole

Le manque d'eau dans le sol conduit à la sècheresse agricole. Cette situation varie d'année en année mais ces dernières décennies sont les plus marquantes pour les paysans.

38

Passé Actuelle

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure21: Réponse des paysans sur la sécheresse à Bagam

A l'issue de la figure 21, nous constatons que 80% contre 17% des paysans pensent qu'il y'avait pas sècheresse agricole dans le passé autrement dit le terme sècheresse agricole n'existait pas dans le passé.

On constate également qu'actuellement 94% contre 4% des paysans attestent qu'il y'a sècheresse agricole, c'est le vécu quotidien du paysan surtout au mois de Mars, Avril. Ce besoin en eau des plantes épouse celui d'Agridea (2013) qui pense que le maïs aime les climats chauds « le maïs a des besoins hydriques importants. Il consomme la moitié de l'eau nécessaire à sa croissance entre 3 semaines avant et 3 semaines après la floraison. Un manque d'eau durant cette période se traduit par une chute du rendement ». On peut donc comprendre pourquoi dans le présent, avec les pluies moins abondantes et les déficits d'eaux enregistrés, les paysans se plaignent de la sècheresse de ces plants.

II.2.1.3.3. Réductions des rendements agricoles

La production agricole dans le temps s'effectuait sans l'intervention des pesticides mais le rendement était favorable ; Au fil de plusieurs années 60% de ménages de Bagam ont constaté une baisse de rendement, ce qui leurs a poussé à se pencher vers l'utilisation des pesticides afin de booster leurs rendements agricoles malgré le cout élevé de ces engrais chimiques. Cependant certains attribuent cette baisse de rendement agricole au phénomène climatique tandis d'autre l'attribue à la pauvreté du sol car l'utilisation répétitif des insecticides notamment le gramozole déracine le sol de ces éléments nutritifs c'est l'exemple des ignames, le macabo où le rendement n'est plus comme dans le passé. Cependant L'inconvénient repéré sur le terrain est que le paysan ne se retrouve plus en termes de prix des denrées sur le marché, nous soulignons que malgré le cout élevé des intrants, la sècheresse agricole qui perdure, le prix de ces denrées ne satisfait plus le paysan.

il y'a baisse de

 
 
 
 
 
 

60%

rendement

 
 
 

ilnn'y'a pas baisse

 
 
 

de rendement

 
 

48%

pas de reponse

 
 

2%

1

2

3

0,8

0,6

0,4

0,2

0

39

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure22: Réponse des agriculteurs sur la basse des rendements à Bagam

De ce graphique (figure22), nous comprenons que 60% contre 2% des ménages estiment qu'actuellement par rapport au passé, il y'a baisse de rendement ce qui conduit à l'utilisation des pesticides afin d'augmenter la production tandis que l'autre franche des agriculteurs pensent qu'ils sont situés dans les Bas-fonds, donc l'effet de la teneur en eau du sol n'impacte pas considérablement les plantes.

pas de reponse

il n' y'a
baisse de
prix

il y'a baisse de prix

98%

2% 0%

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure23: Réponse des paysans sur la fluctuation des prix de denrées sur le marché.

La figure 23 nous indique que 98% contre 2% des paysans pensent que sous l'effet du climat et le coût élevé des engrais chimiques, les prix des denrées devraient être abordables. On constate qu'avant, au mois d'Avril et Mai, la cuvette de maïs était à 3000f alors qu'actuellement c'est plutôt à 1900F, 2000F, 2300F. Concernant le haricot, avant le prix étaient à 8000F, 10000F, 12000F maintenant elle est plutôt à 5000F, 6000F le paradoxe est qu'en mois d'Aout, Septembre, lorsque l'agriculteur veut s'en acheter encore la semence du haricot, on remarque plutôt le doublement des prix. Nous déduisons que la variabilité climatique influence de manière indirecte les prix des denrées agricoles.

Tableau 7 : Evolution de la production de maïs 2014-2018 d'un grand Exploitant

Année

2014

2015

2016

2017

2018

Production en (Kg)

6,18 tonnes

6,605 tonnes

5,253 tonnes

6,409tonnes

8,5 tonnes

Source : Enquête de terrain 2019.

40

Le tableau 8 nous fait part de l'évolution de la production en maïs de Fometio de 2014 à 2018 sur un (01) hectare et demi de champ. Lors de notre entretien nous avons remarqué que l'instabilité du climat impacte sur la variation des rendements des années 2014, 2015, 2017 et 2018. On souligne aussi qu'en 2016, le producteur n'avait pas une semence approprié (les composites) pour résister aux mauvaises conditions climatiques ; raison pour laquelle il n'a récolté que 5, 253 tonnes de kg de maïs. Par contre au regard des années précédentes, il s'est tourné vers l'hybride CH101 avec une bonne pluviométrie de 2018, il a pu atteint 8,5 tonnes. Donc l'impact de la variabilité climatique reste visible sur l'évolution du rendement agricole. Tableau 8 : de production en maïs à la ferme pilote de Kiéneghang

Année

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Production en kg

148,5 tonnes

165 tonnes

115,5 tonnes

148,5 tonnes

198 tonnes

198 tonnes

Source : Ferme de keinéghang 2019.

Le tableau 9 nous parle de la production en maïs de 2014 à 2019.Cependant on note qu'après un entretien avec NGUIVO Marthe, la représentante de la ferme pilote de Kiéneghang, pratiquant le maïs sur 33 hectares. Il s'est avéré que la variabilité climatique menace les exploitants de cette localité. Il ressort que l'année 2016 a été fortement frappé par l'excès de soleil d'où faible rendement de 115,5 tonnes de kg. Donc dans l'ensemble, l'excès de soleil est un obstacle à la croissance normale de la plante d'où les impacts sur le rendement.

II.1.3.4. Perceptions des effets de la variabilité climatique dans le domaine de l'élevage II.1.3.4.1. La présence des maladies liée aux animaux.

L'élevage étant considéré comme une activité que le paysan exerce au quotidien, elle a toujours subi l'influence liée au climat notamment au retour des pluies de Février, Mars mais également pendant le mois d'Août, Septembre.

40%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

il y'a il n' y'a

présence présence

des des
maladies maladies des animauxdes animaux

pas de reponse

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 24: Réponse du paysan sur la présence des maladies à Bagam

41

La figure 24 nous montre le pourcentage de réponse sur la présence des malades liée aux animaux en campagne. Dans la localité de Bagam on souligne qu'il y'a la peste porcine, les maladies des poules, enfin la maladie des chèvres. Au regard de la figure 28, il ressort que 60% contre 8% des paysans pensent qu'il existe les maladies liée aux poules, aux chèvres et aux Porcs au mois de Février et Mars 40% des ménages sont victimes de ces phénomènes certains enregistres 4 décès de porcs et 7 décès de poules tandis que d'autres dépassent une quinzaine de décès. La maladie liée aux chèvres est plus récurrente en saison pluvieuse notamment en Aout, Septembre mais l'on enregistre peu de décès dans les ménages.

Conclusion partielle

En somme, il était question pour nous dans ce chapitre de vérifier l'hypothèse selon laquelle il y'a variabilité climatique à Bagam. Il ressort qu'effectivement la variabilité climatique est de nos jours une réalité dans le vécu quotidien du paysan ceci se traduit par une hausse de température, et le retour précoces des pluies mais aussi aux calculs économiques avec le pabé. Certes les perceptions de ces effets s'observe sur la modification de la végétation, perturbation du calendrier agricole, la sècheresse agricole, baisse de rendement, transhumance. Face au regard porté par le paysan sur la variabilité climatique, il n'en demeure pour nous d'analyser l'opérationnalité des pratiques et croyances de ces paysans.

42

CHAPITRE III : OPÉRATIONALITÉ DES PRATIQUES ET CROYANCES FACE A LA PÉJORATION CLIMATIQUE

Introduction

La population de Bagam dans le passé avait les meilleures conditions climatiques qui aujourd'hui les mettent plutôt dans les conditions troubles et leur amènent parfois à craindre l'avenir. Cette zone connue d'ailleurs comme une zone où l'activité l'agricole (maraicher et vivrier) domine contraint les paysans à réfléchir sur comment faire pour ne pas être coincé par la variabilité climatique. De ce fait, il est question pour nous dans ce chapitre de présenter les pratiques et les croyances paysannes issu des effets perçu de la variabilité climatique afin de faire face à cette nouvelle donnée climatique Ensuite comprendre si c'est le climat qui dérègle l'homme ou c'est l'homme qui dérègle le climat.

III.1. Les Pratiques et croyances quotidienne du paysan

Plusieurs Pratiques et croyances sont effectuées par les paysans notamment dans le système climatique, agricole, anthropique, culturel et économique pour cette nouvelle donnée climatique.

III.1.1. Pratiques paysanne dans le système climatique

Nous examinons le degré du paysan sur comment il fait dans la mesure où il y'a l'excès de pluies ou l'excès de chaleur.

III.1.1.1. Lorsqu'il pleut excessivement

La figure 25 montre le pourcentage de réponse de la population par rapport au processus de
déviation ou chassé les pluies

.

28%

2%

70%

ceux qui pensent qu'on peut devier les pluies

ceux qui pensent qu'on ne peut pas devier les pluies

pas reponse

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 25 : Réponse de la population par rapport à la déviation ou chassé les pluies

La figure 25 fait recours au pourcentage de réponse sur le processus de déviation ou chassé les pluies à Bagam. Il en découle que 70% contre 2% des paysans estiment que c'est la meilleure pratique à adopter pour effectuer les récoltes en Août et en septembre ou pour faire une quelconque festivité dans le village. C'est l'exemple des funérailles organisé au mois de

43

novembre, les mariages, les congrès pendant les grandes vacances. Ceci nous rappelle une année où nous étions en vacance dans cette zone, le jour du congrès, ils étaient obligés de contacté le chasseur des pluies afin que la pluie ne met pas en péril ce festival.

L'autre franche de 28% des paysans pense que cette pratique n'est que du hasard, ils estiment que le chasseur de pluie n'est pas Dieu pour empêcher qu'il ne pleuve. Dans la poursuite des explications sans tenir compte du contexte scientifique, un entretien a été fait à Mbévé 2 avec un déviateur de pluie exerçant ce travail depuis une dizaine d'année. Comme tel VEKOP David, le 6 Avril 2019 à Mbévé 2 nous a confié qu'il dévie les pluies chaque année quand besoin se pose.

Au sortir de cet entretien, les étapes préalablement émises par notre chasseur de pluie stipule que tout ce don vient de Dieu, la pluie appartient à Dieu donc on devrait d'abord programmer cette tâche à temps afin d'être satisfait. Au prime abord plusieurs conditions doivent être respectées. Par exemple, l'on ne doit pas faire l'amour à la veille du jour où il veut chasser la pluie, lavé sa face le grand matin avec de l'eau tiède, utilisé les outils recommandés tel que la cendre, la tige du sisongo, l'aubergine sauvage (chjichji) et le cola pour dévier dans un sens bien précis. Par ailleurs on note qu'une déviation successive de plusieurs jours et dans tous les sens peut conduire à la mort du chasseur de pluie. Nous soulignons par contre que lorsque l'on parvient à respecter les ordres prescrits et à répondre aux attentes des paysans, l'on est davantage sollicité.

III.1.1.2. Lorsqu'il fait trop chaud

43%

20%

37%

se caché à l'ombre

supporte

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 26 : Réponse des paysans par rapport à la chaleur de Bagam

La figure 26 nous fait part des pourcentages de réponse sur la pratique exercée par le paysan pour faire face à la chaleur. Nous notons que 43% des paysans optent pour l'exécution des tâches en particulier champêtre aux heures fraiches en ce sens que psychologiquement préparé de l'ampleur du soleil et la chaleur qui survient vers midi en saison sèche et au mois de Mars et Avril de la saison pluvieuse, le paysan notamment les cultivateurs s'arrangent à aller au champ à 5h30 minutes puis rentre à la maison avant midi (12h) pour y retourner dans l'après-midi pour

44

la plupart. Au cas où la distance du champ est assez longue, ils préfèrent plutôt s'abriter à l'ombre (20% des paysans), notamment en bas des arbres pour continuer dans l'après-midi. De même la franche de 37% des paysans préfèrent supporter la chaleur dans la mesure où perdre quelques heures pénalise l'objectif par conséquent ils auront les difficultés à se rattraper.

III.1.2. Les pratiques paysannes au système culturel.

III.1.2.1. La collecte de semences dans des ménages pour la chefferie afin d'avoir un meilleur rendement.

Il ressort de la figure 27 que Bagam est une localité où la tradition est et demeure primordiale. Ce qui amène les chefs traditionnels et les notables de ce village à collecter les semences auprès des différents ménages afin d'implorer les dieux, faire les rites traditionnels pour enfin augmenter les rendements agricoles de chaque ménage car ces semences sont bénis par les ancêtres. On note que 53% des paysans trouvent satisfaction en cette stratégie. Par contre 26% de paysans estiment qu'ils donnent pour donner, qu'ils n'ont jamais vu d'effet sur le rendement. Concernant la franche de 21% des paysans qui attestent que donner ne servira à rien. On souligne qu'en effet un bon rendement dépend d'une bonne pluviométrie et d'une pression modérée du vent. Donc envoyer les semences manqué quoi faire (figur27).

0%

26%

53%

21%

ça ne sert à rien

c'est tès important

on donne que pour donner

Pas de réponse

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 27 : Réponse des paysans sur la collecte des semences par les notables et chef de

quartier

III.1.2.2 Le tsocyac ou Ouvrir le village

Le tsocyac est un processus qui consiste à chasser, à vider le village de mauvaise choses comme les totems, les démons, les sorciers qui peuvent empêcher qu'il ne pleuve. La figure 56, nous explique la stratégie de tsocyac. 62% contre 38% des paysans estiment que le tsocyac consistent à chasser les mauvais gens dans le village afin qu'il pleut à temps. Au cours de l'entretien avec le Chef Mbéghang, chef de 3ème degré rattaché à la chefferie supérieur de Bagam, il s'est avéré que c'est un processus où le chef et ses notables fait une sortie non avertie en avance à la population, aux heures tardives de la nuit afin de mettre main sur des sorciers qui hantent le village avec les mauvais sacs, les gris-gris pour soutirer dans le champ des autres. En

45

rapport avec le diagramme nous mentionnons que 62% des paysans croient à ce processus affirmant qu'ils ont vu certains sorciers rendre l'âme après cette exercice mais d'autres se rendent à la chefferie pour se confesser. On souligne aussi que d'autre à travers leurs subconscients parviennent à aller garder leurs mauvais sacs dans le village voisin dans le but d'être protégé par contre 38% des paysans ne croient pas à cela car le seigneur est le début, le commence et la fin de toute chose (figure 28).

38%

0%

62%

ceux qui croient au stocyack

ceux qui ne croient pas au stocyack

pas de réponse

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 28: Réponse des paysans par rapport au stocyac à Bagam

III.1.3. Les pratiques paysannes dans le système agricole

Nous allons énumérez plusieurs stratégies liées à l'agriculture à l'instar de la modification du calendrier agricole, l'irrigation, plantation des avocatiers greffés, l'utilisation des semences résistantes aux mauvaises conditions climatiques.

III.1.3.1. Modification de la date de semis

Face à ce dérèglement climatique, le paysan voué pour la plupart à l'activité agricole a modifié son calendrier agricole. Il ressort que 70% contre 28% ont attesté modifier le calendrier de la date des semis à chaque fois que le climat change. Cette situation leur impose de s'adapter aux diverses stratégies pouvant leurs aidé. Les plaintes des agriculteurs ont été toujours axées sur le retour des pluies en estimant que parfois c'est tôt, parfois c'est tard. Suite à ces perturbations ils ont préféré changé leurs méthodes d'avant. Le tableau 6 et 7 nous illustre le calendrier de planification de la production du maïs et du haricot. On laisse entrevoir qu'au fil des années les agriculteurs ont décidé de faire avec cette nouvelle donné climatique (figure29).

28%

2%

70%

ceux qui ont modifier le calenrier agricole

ceux qui n'ont pas changé le calendrier

pas de réponse

46

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 29 : Réponse des paysans sur la modification du calendrier de semis

Ainsi le paysan opte pour un nouveau calendrier afin de faire face à cette nouvelle donnée climatique. Actuellement le paysan connait qu'il peut semer en février tout dépend de l'arrivé des pluies. Nous illustrons le calendrier utilisé pour la plupart des paysans (tableau 11).

Tableau 11: Nouveau calendrier de production de maïs et du haricot

Les travaux du paysan

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Défrichage et nettoyage du champ

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Labourer

 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 

semer

 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 
 

fertiliser

 
 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 
 

Sarcler

 
 
 

V'

V'

 
 
 
 
 
 
 

Appliquer l'insecticide

 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

 
 
 

Récolter

 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

 

V'

 

Semer du haricot

 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

 

V'

 

Récolter le haricot

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V'

V'

Source : Enquête de terrain 2019.

47

III.1.3.1. L'utilisation des semences résistantes aux mauvaises conditions climatique

La figure 30 fait mention des pourcentages de réponse sur l'usage des semences résistantes aux mauvaises conditions climatiques. Il ressort que 62% des paysans utilisent les semences résistantes pendant que 36% des paysans utilisent plutôt les semences naturelles à cause de la déception en termes de rendement enregistrée suite à l'usage de l'hybride (maïs) TZEE-W SR, CMS 8806, CMS 9015 qui dure 85 à 95 jours. Face à ces conditions difficiles du climat, les agriculteurs pour la plupart des grands exploitants se sont penchés sur l'usage de l'hybride CHH 101, le Shaba avec un cycle de maturité de 130 jours. Il s'agit des semences dont leur système physiologique a été modifié. En dehors de leurs résistances au niveau du climat, on note aussi l'augmentation des rendements affirma certains producteurs lors de l'enquête sur le terrain.

36%

2%

62%

ceux qui utilisent les semences resistantes

ceux qui n' utilisent pas les semences resistantes

Source : Enquête de terrain 2019

Figure30 : Réponses paysannes sur l'utilisation des semences résistantes aux mauvaises Conditions climatiques

III.1.3.3. Le plant du maïs sur un sol non labouré

73%

3%

24%

Ceux qui plante sur un sol non labouré

ceux qui plante sur un sol labouré

pas de réponse

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 31 : Réponse de la population sur le type de sol approprié pour semer à Bagam

Nous pouvons observer à travers la figure 31 que 73% des paysans sèment sur des sols labourés ce qui prouve la sècheresse des plants de maïs, du haricot mais aussi le renversement de ces plants par la pression du vent, parfois par manque d'eau on obtient des faibles rendements. Par contre la franche de 24% des paysans sèment sur un sol non labouré car l'expérience montre

48

qu'un sol non labouré garde beaucoup d'humidité. Donc un sol compacte solidifie la tige de la plante et la protège contre le vent mais lorsque la plante atteint le niveau de sarclage, on applique le Lico-maïs pour désherbé le champ.

Source : Cliché Peteptiatsop Udice, 9 mars 2019.

Photos 1: Semis du maïs sur sol non labouré

La photo 1 nous amène sur le semis de maïs sur un sol non labouré. Cette stratégie est moins utilisé par les paysans en ce sens que l'habitude était qu'on doit labourer avant de semer donc le changement de stratégie devient un perd temps. Outre certains paysans trouvent pleinement satisfaction en cette stratégie en ce qui concerne cette nouvelle donnée climatique. Il ressort que le paysan défriche, puis sème le maïs, à 3 semaines, on désherbe la parcelle avec le Lico-Maïs.

III.1.3.4. L'irrigation

L'irrigation à Bagam s'effectuait dans le temps pour la plupart des cas en saison sèche mais de nos jours elle devient remarquable en saison pluvieuse notamment dans le domaine du maraicher.

29% 56%

15%

ceux qui irrigue

ceux qui n' irrigue pas

pas de réponse

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 32 : Réponse des paysans sur la technique d'irrigation à Bagam

Les résultats présentés à travers la figure 32 révèlent que près de 56% contre 15% des agriculteurs irriguent leurs champs. En effet, avant cette méthode n'était pas remarquée en saison pluvieuse mais actuellement, les agriculteurs pratiquant dans le maraicher et optent pour l'irragation par aspersion à travers les motopompes ; particulierement en saison pluvieuse au

49

mois de Mars et Avril où on note deficit d'eau pouvant impacté sur la croissance de la plante. c'est l'exemple de la culture du pastèque en ce sens que lorsqu'on sème après trois jours sans pluie, l'on est contraint de resemer. L'autre methode d'irrigation est celle par gravité qui consiste à élargir le sommet des bions afin de retenir de l'eau et la stabiliser. Donc l'obtention de la méthode d'irrigation par aspersion à travers le motopompe et par gravité restent meilleures pour certains agriculteurs. La franche de 29% des paysans pensent l'irrigation par aspersion et par gravité ne sont pas fiable en raison de la distance de la parcelle par rapport à un cours d'eaux.

Source : Cliché Peteptiatsop Udice, 9 mars 2019 à 8 h.

Planche 2 : Irrigation à Barfack

Il ressort de la planche 2 que nombreux sont les paysans qui optent pour l'irrigation par aspersion à travers les motopompes. Cette photo fait reference au champ de tomates et d'aubergines. En effet dans le temps cet irrigation favorise une bonne croissance de la plante en saison sèche mais aussi au les mois de Mars et Avril de la saison sèche

III.1.2.5. L'usage de la technique de semis dans les sions

100%

50%

0%

ceux qui
sème dans
les çions

ceux qui
sème sur
les bions

pas de reponse

Source : Enquête de terrain 2019

Figure 33 : Réponse des agriculteurs sur les méthode de semis à Bagam

La figure 33 nous montre les pourcentages des paysans sur la pratique de semis à Bagam. Il ressort de notre enquête de terrain que 13% des paysans sèment actuellement sur les sions que sur les bions alors que 84% des paysans ont toujours semer sur les bions parce que dépassé par la

50

sècheresse agricole. En effet, semer dans les sions pour certains paysan constituerait un moyen de lutte contre la sècheresse agricole dans la mesure où des fortes pluies s'accompagnaient d'une bonne quantité d'eau dans les sions. Ce qui permet à ce que la plante ne soit pas en manque d'eau même pendant les séquences de 7 à 10 jours de pluie car l'eau tariée dans les sions ne cesserait de faciliter la croissance normale de la plante. On note par consequent qu'au mois de Mai où les quantités de pluie sont suffisantes pour la plantes, les agriculteurs transforment ces sions en bions.

III.1.3.6. L'usage de l'insecticide après les pluies précoces

Cette stratégie est plus utilisée dans le domaine du maraicher en cas de pluie précoce. La Figure 34 nous renseigne sur le pourcentage des agriculteurs sur l'utilisation de l'insecticide après les pluies précoces de Février.

10%

90%

ceux qui applique l'insectide

ceux qui n'applique pas l'insectide

Source : Enquête de terrain 2019

Figure 34: Réponse des agriculteurs sur l'utilisation de l'insecticide

Il ressort de cette figure 34 que 90% contre 10% des agriculteurs pratiquant dans le maraicher applique de l'insecticide au lendemain des pluies précoces notamment au mois de février ce qui permet d'éviter les échecs lors de la récolte tel que la pourriture des tomates. Nous prenons l'exemple du DDADER de Bamboutos en 2018 dans lequel le village Bagam à enrégistré le flétrissement et les attaques des chenilles sur la tomate.

III.1.3.7. La plantation des avocatiers gréffés comme pratique paysanne

Pour pallier au problème de déforestion à Bagam, la majorité des paysans optent pour la plantation des avocats gréffés. Bagam doué d'une superficie de 291km2 avec beaucoup de terre non esploité par les paysans, plusieurs d'entre eux se tourne vers ce domaine pour les fins climatiques et commerciales.

40%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

pourcentage
de paysans
qui plante
l'avocat
gréffés

pourcentage de paysans qui ne plante pas l'avocat

gréffés

pas de réponse

51

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 35: Réponse des paysans sur la plantation des avocats gréffés à Bagam

Il réssort à la figure 35 que 52% contre 44% des paysans optent pour la plantation des avocats gréffés non seulement pour faire face à la variabilité climatique mais aussi pour le commerce en ce sens que Bagam fait face aujourd'hui à l'abbatage des arbres qui conduit à la deforestation par conséquent la présence de la chaleur dans cette localité. Donc la chaleur qui sévit dans Bagam dépuis ces année est aussi liée à la déforestation raison pour laquelle 52% des paysans plantent au quotidien les avocats gréffés.

Source : Cliché Peteptiatsop Udice, 10 mars 2019 à 8h Photos 2: Plantation des avocats gréffés à Ngoyock

La photo 2 nous renseigne sur la stratégie de plantation des avocats gréffés dans le village Ngoyock. Il ressort que cette plantation est étendue sur un hectare et demi. En effet ladite plantation est considéré comme source de commerce mais également un moyen de lutte contre le rechauffement climatique par les paysans.

III.1.3.8. Diversification des activités

Au regard de la diversification des activités utilisée comme moyen d'adaption par les paysan, il ressort que 60% contre 40% des paysans dans le temps présent diversifient leurs activités afin d'accroitre les rendements. Certains pratiquent le vivrié en saison pluvieuse puis en saison sèche, ils migrent pour le maraicher. On souligne que certains optent également pour la culture du maîs

52

et du haricot en deux cycle. Nous avons aussi constaté que la plupart des femmes pratiquent l'activité agricole puis la période de repos. c'està dire d'Octobre à Novembre, elles se livrent dans le commerce de rue ou le commerce de détail (figure36).

40%

60%

Diversification des activités

Pas de

diversications

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 36 : Réponse des paysans sur la diversification des activités

IV.1.4. La transhumance Bovine

L'élevage bovine à Bagam est très développé et diversité. Ce qui créait les conflits entre éleveurs et agriculteurs. Compte tenu du dérèglement climatique, beaucoup d'éleveurs nomades appelés Bororos sont obligés de quitter leurs zones de pâturage pour d'autres zones plus prometteuses pour la pâture en saison sèche.

100%

50%

0%

 

Il y'a il transhumance n' y'a pas bovine transhumance Pas bovine reponse

Source : Enquête de terrain 2019

Figure 37 : Pourcentage de Réponse sur la transhumance bovine à Bagam

.

La figure 37 nous amène sur le pourcentage de personnes sur la transhumance bovine. Il

découle du graphique que 95% contre 0% de personnes estiment que depuis longtemps il y'a transhumance des boeufs mais plutôt de petite quantité. Actuellement, accentué par les phénomènes climatiques, ils sont obligés de faire transhumer tous les boeufs en saison sèche dans les zones à pâture importante. On note aussi que toujours dans cette localité la majorité des éleveurs nomades quittent leurs destinations pour les zones comme Menfoung, Kiéneghang, Meloundoung, Fadamaré, même jusqu'au Noun.

53

III.1.5. La migration comme pratique paysanne

80% 60% 40% 20%

0%

 

il y'a migration climatique

il n y'apas
migration
climatique

pas de reponse

Source : Enquête de terrain 2019

Figure 38: Pourcentage de Réponse sur la migration climatique à Bagam

La figure 38 présente le pourcentage de réponse sur la migration climatique. Il ressort que 67% contre 30% des paysans estiment qu'il y'a pas de migration liée au climat depuis les longues années mais plutôt une migration saisonnière à la recherche du bien vivre de certain paysan estimant que le bonheur se trouve plutôt en ville notamment à Douala et Yaoundé mais aussi des jeunes qui migrent en ville universitaire pour les raisons d'étude. On constate aussi une polémique selon laquelle la migration climatique serait liée à la paresse parce que vue les nombreuses activités que regorge la zone rurale, l'on devrait s'adapter, supporter cette nouvelle donnée climatique au lieu de migrer. Cependant la migration climatique dans la localité de Bagam concerne plus les éleveurs nomades.

III.1.6. Les non-migrants climatiques

D'après la figure 67, l'on comprend qu'il y'a assez de non-migrants climatiques (67% contre 30% des paysans l'ont affirmé). A ce stade, d'après notre enquête de terrain, il ressort que beaucoup ne migrent pas parce qu'ils ont déjà une activité qui leur permet de s'épanouir. Pour d'autres, ce sont les pères de famille avec beaucoup d'enfants ; donc migrer pour eux c'est assez délicat parce qu'ils estiment que ce n'est pas la zone d'accueil qui sera saine. C'est-à-dire sans cette modification du climat car la variabilité climatique est générale.

III.1.7.Création des associations

Dans la localité de Bagam plusieurs associations ou Gic sont crées dans le but d'un intérêt commun. C'est l'exemple du Gic Ameb, Apmo, Aparo à Kiénéghang font dans la production du maîs et du haricot dans l'optique de d'augmenter les rendements. En 2018, au cours du semestre les activités se sont déroulées sans aucune difficultés majeures. Cependant les pluies précoces et violentes ont été à l'origine de l'anticipation des semailles. Il faut noter que les principales activités ont été le semis du maîs et du haricot du premier cycle, la fertilisation et l'entretien des

54

parcelles, raison pour laquelle ces associations réfléchissent ensemble et met sur pied des stratégies communes pour faire face au climat (DAADER).

III.1.8.Epargne et credit alloué par structure

Tableau 12 : financement des projets dans les postes agricoles

Structure

Crédit alloué(fcfa)

Engagement Au cours de

la période
considerée

Cumul Engagé (Fcfa)

Reliquat (Fcfa)

% de

réalisation

Observation

DAADER

840000

00

00

840000

0%

0% engagement

Tous les 7 PA

424000

00

00

2968000

0%

0% engagement

Source : DAADER de Bamboutos, 2019.

Au regard du tableau 12, nous notons que la DAADER a mis à la disposition de 7 postes agricoles de la localité une somme 424 000F dont le credit alloué 840 000F afin d'investir dans le domaine et le rendement agricole de la localité.

III.1.9. Le role de l'Etat et les société civiles dans la mise en place des stratégies -Subvention au paysan.

Tableau 13: Suivi des programmes/ projets prioritaires du document de stratégie de la réduction de la pauvreté (DRSP).

Programme s/

projets

Nombre d'encadreur

Indicateurs d'activités

Prévues

Réalisées

Réalisatio n

%

Observations

PNVRA

 
 
 
 
 
 

ACEFA

 

Nombre de projet financés

05

02

 

8500000

PAUEF2C

01

Quantité engrais reçue

 

10 sacs

 
 

Projets agropole riz pluvial

00

Quantité de riz produite

Mal connu

200ha

Mal connu

 

Source : DAADER de Bamboutos, 2019.

Le tableau 13 stipule que Le projet agropole riz pluviale dans la localité de Bagam a reçu un financement donc nous ignorons la nature et la hauteur. Il a mis en place 100 ha en 2013 et 2014, faute des difficultés liées au séchage, le gestionnaire a dû acheter un groupe électrogène donc la

55

consommation a été exorbitante pour faire fonctionner le système. Comme solution ; le projet a bénéficié d'un financement de l'État pour l'installation d'une ligne triphasée qui n'a jamais été réalisée. Il est à noter que la production de 2013 et 2014 a été bradé à UNVDA « Upper Noun Valleys Development Authorities » dans le Nord-Ouest de peur de perdre entièrement à cause de la moisissure (DAADER).

III.2. Les contraintes dans la pratique paysanne

Malgré les multiples pratiques effectuées par les paysans, nous relevons que ces dernières trouvent des insuffisances pour faire face au climat.

III.2.1. Insuffisance d'information sur l'évolution le climat

L'absence de la station météorologie dans la localité de Bagam constitue un frein dans l'étude du climat. Cependant les paysans les paysans ont cette difficulté de s'informer sur l'évolution de la température, la pluviométrie, l'évaporation et l'évapotranspiration.

30%

70%

la station météo a une place importante dans l'étude des perceptions

la station météo n'est pas importante dans l'étude des perceptions

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 39: Réponse des paysans sur l'importance de la station météo

Au regard de la figure 39, 70% des paysans estiment l'insuffisance de l'information sur le climat est dû au fait qu'il n'y'a pas de station météo dans la localité car la station météo occupe une place importante dans le perfectionnement du climat perçu. Cependant la franche de 30% des paysans pensent qu'ils sont assez informés sans la météo. Il ressort donc que les paysans ne sont pas suffisamment informés sur cette péjoration climatique.

III.2.2. Problème d'encadrement des postes agricoles

La campagne de Bagam est confrontés à plusieurs difficultés notamment le manque de moyens de locomotions pour certains CPA, les difficultés pour certains postes agricoles d'acquérir un site mais aussi le mauvais état des routes et des pistes de collecte. On constate qu'en dehors du climat, les postes agricoles de Bagam font face à des multiples problèmes.

56

Conclusion partielle

Dans ce chapitre, il était question de présenter l'opérationalité des pratiques et croyances paysannes dans le cadre de l'adaptation à la variabilité climatique. Il ressort que les paysans dans leurs pratiquent tentent de demontrer qu'ils font face à la variabilité climatique. Ces pratique sont notamment liées au système climatique, culturel, agricole. Certes, il faut noter que dans l'opérationnalité des pratiques, l'on se demande toujours si c'est le paysan qui dérègle le climat ou c'est le climat qui dérègle le paysan à Bagam.

57

CHAPITRE IV: LE CLIMAT PERCU AVEC LES ALEAS CLIMATIQUES Introduction

L'étude du climat avec les chiffres apporte une certaine précision dans plusieurs études climatologiques. Il sera question pour nous dans ce chapitre de vérifier l'hypothèse selon laquelle il y'a un lien entre le climat perçu et les aléas climatiques. Il consistera pour nous d'analyser les différents rapports qu'entretiennent le climat perçu de l'oeil par les paysans et celui des aléas climatiques. Il sera judicieux donc d'analyser les rapports climatiques, hydrologiques, biogéographiques et agricoles.

IV.1.Rapport climatique

Il s'agit ici de confronter la pluie et la chaleur perçu de l'oeil et ressenti par les paysans aux données météo afin d'analyser s'il y'a corrélation entre ce que les paysans ont dit et ce dont la météo dispose.

IV.1.1. Variabilité pluviométrique

Le regard du paysan :

Suite de la perception fait par le paysan, on remarque à la figure qu'avant les pluies
revenaient au mois de mars notamment chaque 15 Mars déclarent 97% contre 3% des paysan tandis que dans le présent la plupart des cas c'est en Février que les pluies reviennent ; affirma 96% contre 4% des paysans.

La station météo :

100

-20

40

80

60

20

0

11,5

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

0

13,1 18,9 21

80,7

6 0

35

0 0

91,8

Source : Station météo Bamendjing 2019

Figure 40 : Variation de pluie du mois de Février (2007-2018)

La figure 40 nous montre la variation interannuelle des pluies du mois de Février. Certes la présente figure malgré que nous n'avons pas eu les échéances des années en dessous de 2007, il ressort qu'en 2007, 2009,2010, 2011, 2012, 2013, 2015, 2018 on note la présence des pluies au mois de Février d'ailleurs qualifié de pluies précoces alors que 2008, 2014, 2016 et 2017 sont des années au mois sec comme l'indique l'Indice de Gaussen (p< 2t). On note également que

58

l'année 2018 regorge une pluviométrie élevée de 91,8 mm de pluie par contre en 2013 on a enregistré 6 mm. Au regard de tout ceci, l'évidence montre que les paysans ont raison de resté dans cette embrouille parce que la tradition était que les pluies revenaient qu'en Mars. Nous comprenons à ce stade qu'actuellement il y'a cette variation des retours des pluies.

250

200

150

100

50

0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

60,4

25,3

66,9

35,4

48 58

222

92,5 102,5

153,25

140,3

194,1

Source : Station météo Bamendjing 2019.

Figure 41: Variation interannuelle des pluies du mois de Mars (2007-2018)

La figure 41 fait part des variations de pluviométrie au mois de Mars. Il ressort que de 2007 à 2018, le mois de Mars a été marqué par la présence des pluies c'est l'instar de 2013 qui regorgeait une pluviométrie de 222 mm par contre 2007 avaient 25,3 mm de pluie en Mars. On comprend que pendant ces multiples années, la quantité des pluies reçu au mois de Mars varie d'une année à l'autre en ce sens qu'entre 2008 à 2012, la tendance était constante puis de 2012 à 2014, elle était croissante avant de décroitre jusqu'en 2015. Cette tendance connaitra une légère croissante en 2018.

Au regard de ce qui précède, nous pouvons dire que les données obtenues à la station météo montrent qu'il y'a retour des pluies au mois de Février notamment les années citées à la figure 41. Cependant on constate des variations et irrégularités pluviométriques observées pendant ces années écoulées. Tout compte fait le regard du paysan est en lien approximatif de celle de la station météo.

2500

2000

1500

1000

500

0

Pluviometrie Jour pluvieuse

180

160

140

120

100

59

Source : Station météo Bamendjing 2019.

Figure 42 : Relation interannuelle entre la pluviométrie et les jours pluvieux (2007-2018)

La figure 42 porte sur la relation entre la pluviométrie et le nombre de jours de pluies à Bagam. Il est à noter que la pluviométrie interannuelle varie de 1500 à 2500 mm tandis que le nombre de jours de pluie va de 140 à175 jours. Nous constatons que le nombre de jours pluvieux varie en fonction de la pluviométrie. C'est l'exemple de 2007 où la pluviométrie était à 1500 mm avec le nombre pluvieux de 140 jours. 2011 a enregistré près de 1800 mm de pluie avec 140 jours pluvieuse, ce qui peut se justifier avec les séquences mensuelles actuelle de 5 à 7 jours de pluie affirmé par le paysan tandis que pendant les années 2015, 2017 et 2018 leurs pluviométrie étaient conséquent du nombre de jours de pluie c'est-à-dire au fur et à mesure que la pluviométrie augmente, le nombre de jour pluvieuse augmente également dans cette localité. Au regard de tout ce qui précède nous disons que la pluviométrie et le nombre de jour pluvieuse sont inégalement répartie au fil des années.

IV.2.2.Variabilité de la température

Le regard du paysan :

D'après la figure 43 les paysans pensent que la température dans le temps était modéré affirme 61% contre 39% des paysans tandis que dans le temps présent la température connait plutôt une hausse attestent 96% contre 4% des paysans en soulignant qu'il fait plus chaud depuis ces 3 décennies.

60

La station météo stipule :

-0,5

-1,5

0,5

-1

-2

0

1

y = 0,0292x - 0,1848

R2 = 0,0164

Source : Station météo Bamendjing 2019.

Figure 43: Anomalie interannuelle de température (2007-2018)

La figure 43 nous montre les anomalies interannuelles de température à Bagam, Nous comprenons que 2008, 2009,2010, 2014 puis de 2016 à 2018 sont des années comportant les anomalies positives tandis que 2007, 2011, 2012, 2013 et 2015 ont des anomalies négatives.

Cependant il est à noter que entre 2008 à 2010, la température était élevé puis de 2011 à 2015, elle était faible ; et depuis 2016 à 2018, cette même température était élevée. Ce qui justifie la chaleur qu'accuse les paysans depuis ces 03 dernières années l'attribuant pour certain à la variabilité climatique et pour d'autre à un phénomène naturel en ce sens que le retour des pluies est marqué par la présence de la chaleur. Cette idée épouse celui du rapport de l'organisation météorologique (2019) qui stipule qu'il y'a une hausse de température à l'échelle globale entre 2016 à 2018.

23,5

22,5

21,5

20,5

19,5

18,5

23

22

21

20

19

y = -0,0592x + 21,956

R2 = 0,0544

2007

2011

30

25

20

15

10

0

5

y = -0,7965x + 26,369

R2 = 0,8041

2016

y = -0,1435x + 23,479

23

25

24

22

21

20

19

R2 = 0,2149

61

Source : Station météo Bamendjing 2019.

Figure 44 : Evolution des températures 2007, 2011 et 2016 à Bagam

La figure 44 Montre l'évolution de température de 2007, 2011 et 2016. De manière générale la température dans la localité de Bagam a des courbes évoluant en dent de scie dont les fluctuations sont marquées au mois de (Février, Mars et Avril). On note qu'en 2007 la température variant entre 20 à 22,66°C, était de 22,16°C en Février alors qu'en Mars elle était de 22,87°C puis 22,62°C en Avril. Cependant en 2011 variant entre 15 à 25°C, le mois de Février regorgeait 23,11°C, Mars enregistrait 23,82°C ; par contre, Avril enregistrait 23,68°C. En 2016 Variant entre 21 à 24,66°C, on note une augmentation de température en Février estimé à

22 ,69°C, en Mars elle était de 24,66°C puis en Avril était de 24,35°C. On constate que plus les années passent plus la température augmente à l'ordre de 1°C. Tout compte fait cette évolution est liée à la chaleur que vivent les paysans depuis ces dernières années notamment au mois de Février, Mars et Avril.

IV.2. Rapport hydrologique

62

Nous allons à ce niveau, mettre en relation les sècheresses hydrologiques, météorologiques perçu par les paysans en 1998, 2007, 2009, 2012 et 2015 aux variations interannuelles de précipitation de 2007 à 2018.

IV.2.1. L'inondation dans le temps et l'espace

Le regard du paysan :

L'inondation à Bagam est plus récurrente au mois d'Aout et Septembre dans les zones de Bas-fonds.

20%

7%

73%

il y'a inondation

il n'ya pas inondation

Pas de reponse

Source : Enquête de terrain 2019.

Figure 45 : Réponse de la population par rapport à l'inondation dans le temps et l'espace à Bagam.

D'après cette figure 45, 73% contre 20% des paysans estiment qu'il y'a inondation dans le temps et l'espace en particulier dans les Bas-fonds ceci après de forte pluie du mois d'Aout et Septembre.

IV.2.2. Sècheresse hydrologique et météorologique

La nature des cours d'eaux suite au regard des paysans démontre qu'en 1998, la notion de sècheresse hydrologique et météorologique n'était pas accentué. On a également constaté que cette situation est devenue préoccupante pendant les années 2007, 2009, 2012 et 2015 où cette sècheresse était bien visible. Il faut noter que cette visibilité est penchée sur le niveau du lit de certains cours d'eaux particulièrement au mois de Mars, Avril et Mai de la saison pluvieuse parfois accentué par des fortes sècheresses de Décembre et Janvier .

La station météo :

-200,00

-400,00

-600,00

400,00

600,00

200,00

0,00

-439,00

-244,10

63,70 2,30

-94,20

13,00

136,50

52,90

-1,70

-63,85

525,79

48,60

63

Source : Station météo Bamendjing, 2019

Figure 46: Variation interannuelle des précipitations à Bagam (2007-2018)

Au regard de la figure 46, Nous constatons que le paysan n'est pas loin de la réalité car la météo stipule que 2007, avec une pluviométrie de -439,00, 2008, 2011 et 2016 ont une tendance négatives par rapport à la normale car c'est une année déficitaires ; par conséquent ont fait face à la sécheresse hydrologique et météorologique. On remarque également que certaines années appartenant aux anomalies positives enregistrent les faibles quantités des pluies notamment 2009, 2012 et 2015.

350

300

250

200

150

100

50

0

y = 8,4822x + 108,12

R2 = 0,0693

Figure 47: Variabilité mensuelle de pluie à Bagam (2007-2018)

Source : Station météo Bamendjing, 2019.

La figure 47 porte sur la variabilité mensuelle de précipitation à Bagam, nous constatons que le mois de Juillet, Aout, Septembre et Octobre sont des mois exposé au risque d'inondation sur des espaces situé sur des basse altitudes notamment les Bas-fond. Donc ces données pluviométriques sont liées à l'inondation que vit certain paysan au mois d'Aout et septembre. IV.2.2. Le déficit d'eau dans le temps et l'espace

Le Regard du paysan :

Il ressort de la figure 48 qu'avant avec les pluies régulières, on assistait à une quantité suffisante en eau au mois de Mars, Avril et Mai, a une abondance en mois d'Aout, septembre et

64

Octobre. On note qu'actuellement que le mois de Mars, Avril parfois Mai connaissent un grand déficit d'eau.

La station météo :

-100

-150

-200

200

150

100

-50

50

0

Source : Station météo Bamendjing 2019

Figure 48: Anomalie Mensuelle des pluies à Bagam (2007-2018)

La figure 48 fait remarquer une perturbation mensuelle des pluies pendant ces années. On note qu'à travers les pluies, on a déficit d'eau pendant la saison des pluies au mois de Mars, Avril et Novembre. Ce qui conduit parfois à l'assèchement de certain cours d'eau. Par contre l'abondance d'eau surgit dans cette localité qu'en Juillet, Aout et Septembre traduisant le tarissement de certains cours d'eaux. Nous voyons que le déficit et l'abondance d'eau dont souligne le paysan est en lien avec les anomalies pluviométriques mensuelles de 2007 à 2018. IV.3. Rapport biogéographique

Il s'agit pour nous de mettre en relation l'évolution de la végétation perçu par les paysans et l'évolution de la carte de végétation des années 1998 et 2018.

IV.3.1. La variabilité au niveau de la végétation

Le regard du Paysan :

La présente figure 50 nous montre l'évolution de la végétation dans le temps et l'espace. Il ressort que la végétation naturelle dans le passé a subi de perpétuelle mutation tant sur la disparition de certains plantes mais aussi la présence de mauvais herbes. Donc le paysan affirme que la végétation a changé qu'il y'a des choses qui existaient avant mais qui n'existe plus aujourd'hui.

65

Source : Laboratoire de cartographie, 2019

Figure 50: Carte de la végétation et l'hydrographie de 1998

Source : Laboratoire de cartographie, 2019

Figure 51: Carte de la végétation et l'hydrographie de 2018.

Au regard de ce qui précède, la figures 50 et 51 nous fait part de l'évolution de la végétation de 1998 et 2018. Il ressort de ces deux cartes qu'en 1998, la végétation était très dense ce qui peut justifier le regard du paysan sur le fait qu'avant il existait beaucoup de plantes et d'arbres,

66

les zones de cultures étaient faiblement dense. Ceci concorde avec le PDL de Bagam qui stipule que cette « végétation est constituée de formations sub-montagnardes associées à des savanes arbustives et herbacées, des forêts raphiales dans les bas-fonds, les forêts galeries autour des cours d'eaux et des forêts sacrés conservées depuis des siècles grâce à la tradition » tandis qu'en 2018 on constate que sous l'effet du climat et les raisons agricoles la végétation est devenue peu dense en ce sens qu'on note la disparition de certains plantes et arbres. « Cette végétation laisse place en majeure partie à des cultures vivrières. Les cultures de rente et pérennes » PDL de Bagam. On note dès lors que la végétation a été impactée à travers le climat mais aussi l'agriculture.

IV.4. Rapport agricole

Nous allons nous focalisé sur le rapport entre la sècheresse agricole et les anomalies mensuelles des pluies mais aussi nous mettrons en exergue la baisse de rendement avec Agri stat et une corrélation entre les statistique agricole avec la pluviométrie et la température.

IV.4.1. La sècheresse agricole

Le regard du paysan

A travers cette figure 52 le paysan estiment qu'avant la notion de sècheresse agricole n'existait pas mais actuellement elle constitue un casse-tête pour le paysan.

La Station météo :

200

150

100

50

0

-50

-100

-150

-200

Source : Station météo

Bamendjing 2019

Figure 1: Anomalie mensuelle de pluviométrie à Bagam (2007-2018)

La figure 52 nous renseigne sur les anomalies pluviométriques à Bagam de 2007 à 2018. Il ressort qu'à travers une insuffisance de pluie enregistrée au mois de Mars et Avril, les plantes par déficit d'eau s'assèchent progressivement pour ne reprendre sa bonne croissance qu'au mois de Mai. Donc cette sècheresse qu'accuse le paysan concorde avec la station météo en ce sens qu'on observe de manière générale que le mois de mars et Avril enregistrent les anomalies pluviométriques négatives.

67

IV.4.2. Baisse de rendement

En rapport avec la figure 52, nous pouvons dire que le baisse de rendement apparait à partir du moment où par manque de pluie, situé sur des montagnes la plante perd sa croissance normale par conséquent il y'aura baisse de rendement.

Tableau 14 : Mise en place des cultures, pression parasitaire, incidence sur les cultures et prévisions de récoltes PA 2018.

Spéculation

Période de

mise en
place

Pression parasitaire observée

Superficie

Solutions prodiguées

Incidence sur les cultures et prévisions des récoltes

observation

Maïs

consommé

Février- Avril

Passage des

chenilles

(laves des
papillons

53 ha de pannar 12

Traitement

Baisse e

rendement

Avec les

pluies elles ont disparu

Tomate

Février- Mars

Flétrissement

et attaques
des chenilles

4,32ha

Jachère,

alterner les

produits de

traitement

Baisse de

rendement

 

Piment

 

Flétrissement

4,5ha

jachère

Baisse de

rendement

 

Source : DDADER de Bamboutos, Enquête de terrain 2019

Le tableau 14 nous renseigne par rapport à l'état d'avancement de la campagne en termes de la production en denrée agricole. Les résultats enregistrés nous montrent une baisse de rendement presque dans tous les différents types de cultures (Maïs, tomate et piment). Il en découle que cette baisse de rendement en 2018 est liée au fait que la rentrée des pluies a eu lieu en mi-Février ce qui a favorisé la bonne levée du maïs mais les vents ont occasionné la versée des plants de bananier sur la quasi-totalité du village. L'on note également la présence des chenilles qu'a fait mention le paysan qui ne cesse de perforer les plants par conséquent contribue d'une manière à une autre à une baisse de rendement.

-La corrélation de Pearson

Tableau 15: Corrélation de Pearson

Test des variables

Corrélation de

Pearson (r)

Coefficient de

détermination (r2)

Contribution dans le changement(%)

Pluviométrie (mm) et mais (tons)

0,71

0,504

50.41%

68

Température (°c) et

0,413

0,17

17.06%

mais(Tons)

 
 
 

Source: Agri stat et station météo Bamendjing 2019.

La corrélation de Pearson nous a permis de faire une corrélation entre la production agricole de 2000 à 2008 et les données climatiques de 2007 à 2018. Il ressort de ce tableau 11, que la pluviométrie à une forte influence sur la production agricole avec un taux de contribution de changement de 50,41% avec 0,504 comme coefficient de détermination alors que la température contribue à une faible influence d'ordre 17,06%. On note dès lors qu'il y'a d'autre facteurs influençant sur la production agricole comme le manque de fertilisant.

Conclusion partielle

En définitive, il était question dans ce chapitre d'établir une corrélation entre le climat perçu de l'oeil avec les aléas climatique. Il ressort que le climat perçu par les paysans est approximativement liée à celui de la station météo notamment les irrégularités pluviométriques qu'il évoque a été analysé au niveau de la variabilité interannuelle des pluies issu de la station météo mais également la chaleur, la sècheresse agricole qu'ils ont évoquée ont été approuvés par les anomalies mensuelles des températures de la station. Tout compte fait certains indices soulevés par le paysan ne sont pas pris en compte par la station météo

69

CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES

Au demeurant, il ressort qu'à l'état actuel de la question de la Variabilité climatique au Cameroun, il ne fait aucun doute que cette question est réellement préoccupante au regard des différents avis recueillis dans plusieurs communautés notamment de la localité de Bagam. Ces populations ne cessent de vivre cette hausse de chaleur et ces irrégularités pluviométriques depuis ces dernières années. Il faut rappeler qu'avant les paysans étaient satisfait du climat ; par contre, actuellement ils ont un penchant négatif sur cette notion. Il était donc question pour nous dans la réalisation de cette étude de comprendre dans quelle mesure les perceptions paysannes sur la Variabilité climatique influencent les activités sociales et spatiales en milieu montagnard. Ce qui nous a conduits à quatre hypothèses suite aux quelles les résultats ont été vérifiés.

La première hypothèse stipulait que les facteurs physiques et humains sont favorables dans l'étude de la perception paysanne de la variabilité climatique où notre objectif principal était de présenter les éléments physiques et humains qui permettent l'étude de la perception par les paysans. Au sortir de ces résultats, nous avons énuméré comme élément physique, le climat, le relief, le sol, la végétation et l'hydrographie tout comme les éléments humains nous font part de la démographie, le peuplement ainsi que les activités économiques prédominantes de la localité comme l'agriculture et l'élevage. On note donc que tous ces éléments subissent de l'influence climatique perçu par les paysans.

La deuxième hypothèse nous renseigne sur l'impact de la perception paysanne sur leurs activités sociales et spatiales. En effet, il a été question pour nous de faire un état de lieu sur la Variabilité climatique où nous avons constaté que cette notion est une réalité à Bagam. Comme résultat nous notons que 92% contre 3% des paysans ont estimé qu'il y'a variabilité climatique à Bagam. Certain l'attribuant à un phénomène naturel, d'autres voyant plutôt la sorcellerie ou une conséquence de la colère de Dieu comme explication à ce phénomène. Dans la poursuite de la mise en évidence de ces perceptions locales de la variabilité climatique, il ressort également qu'avant, le retour des pluies étaient en Mars notamment chaque 15 Mars (97% contre 3% des paysans l'ont affirmé), puis on enregistrait 14 séquences journalières de pluies ; par contre, actuellement, ce retour des pluies est plus remarqué en Février (96% contre 4% des paysans l'ont affirmé) avec les séquences pluvieuses de trois à cinq jours. Il ressort aussi qu'avant la température était modéré (61% des paysans l'ont attesté), accompagné de deux jours de séquences sèches tandis qu'actuellement on a une hausse de température (96% des paysans ont attesté) avec une séquence de 14 jours de sècheresses. On note aussi que l'érosion a toujours existée dans le temps et l'espace puis le glissement de terrain dans le temps et l'espace n'est pas trop pris en compte, l'état de la végétation montre que certaines espèces de plantes ont disparu au

70

fil des temps à l'instar de la pastèque ; mais également les oiseaux migrateurs qui ont toujours migré au début de la saison sèche. Les espèces d'insectes dans le temps par rapport à ce jour ont disparu comme le grillon, l'caneton alors qu'actuellement on note la présence des chenilles, les termites. Il ressort que l'abondance d'eau conduit à l'inondation ou tarissement des cours d'eau alors que le déficit favorise plutôt l'assèchement de certain cours d'eau.

La troisième hypothèse stipulait sur l'opérationnalité des pratiques et croyances des paysans face à la Variabilité climatique. Il ressort qu'en réponse à cette Variabilité climatique de la température et des précipitations, les populations font recours à des pratiques d'adaptation dans presque tous les domaines de production. Bien que certains de ces pratiques soient efficaces, leurs adaptations restent limitées par des contraintes matérielles, financières et techniques. Ces contraintes sont aussi liées à l'accès à l'information des paysans.

La quatrième hypothèse attestait qu'il y'a un lien direct entre le climat perçu et les aléas climatiques. Elle vise à faire une corrélation entre les perceptions paysannes et les aléas climatiques. Les résultats obtenus montrent qu'il y'a un lien direct notamment entre le retour de pluie des paysans et les irrégularités pluviométriques de la station météo, la chaleur qu'accuse les paysans et les anomalies de température de la météo mais aussi au niveau de l'abondance et déficit d'eau en liaison avec la variation mensuelle des températures. La nécessité de rendre plus accessible et facilement réalisable ces stratégies d'adaptation contribueront certainement à rendre plus durable les effets de ces pratiques d'une part et d'autres part faciliterait leur diffusion sur l'étendue du territoire. L'insécurité alimentaire dans certains ménages pourrait être améliorée

Pour résoudre le problème soulevé par notre thématique, nous avons relevé un certain nombre de perspectives sur divers plans dans le but de faciliter une bonne compréhension du climat dans la localité de Bagam. Ces perspectives pourront à l'avenir permettre la prise en compte de tous les intervenants dans la chaine climatique avec un impact positive sur différentes activités. Il s'agit de quelques perspectives sur le plan politique, économique et technique.

Au plan politique

? L'adaptation à la variabilité climatique doit se faire localement et doit se baser sur les connaissances et les pratiques locales. Il s'agit d'associer les villageois à l'élaboration de la politique d'adaptation afin que celles-ci intègrent davantage dans les moeurs locales.

? Pour mieux perfectionner les perceptions paysannes dans les campagnes, la création d'une station météorologique dans la localité serait profitable pour tous dans l'enregistrement des données.

71

> Le service de gestion des catastrophes naturelles aujourd'hui encastré au ministère de l'administration territoriale doit aussi s'intéresser aux champs agricoles ravagés par les oiseaux granivores ou autres mollusques comme les chenilles désolatrices. Ce service doit être isolé de ce ministère pour que son action soit de plus en plus visible particulièrement dans la localité.

> Les campagnes de sensibilisation doivent être menées auprès des paysans sur la réduction de l'utilisation des pesticides pour réduire les risques de dégradation du sol.

Au plan économique

> Nous avons constaté la non implication des chercheurs ou spécialistes du climat dans le développement rural. Nous invitons donc les pouvoirs publics à soutenir la recherche dans le domaine afin d'encourager ceux-ci à s'investir davantage dans ce plan de développement.

> Au regard des coûts élevés des intrants et les produits phytosanitaires sur le marché, nous implorons l'Etat à subventionner ces produits qui pourra soulager la plupart des paysans aux abois dans la localité. Il s'agit précisément de ceux spécialisés dans le vivrier mais aussi le maricher.

> L'amélioration des prix des denrées et une quête de stabilisation par l'Etat fera la fierté des agriculteurs et leurs motivera davantage à mieux investir dans le domaine.

Au plan technique

> Il faut modifier le calendrier agricole. Les semis doivent être mis au sol durant le mois où les pluies sont régulières et le mois d'Avril semble approprier pour ce changement de calendrier ; il s'agit d'harmoniser le calendrier agricole qui doit être accepté par tous à travers une forte sensibilisation.

> Faire une reforme semencière. L'on voit là une refonte des semis et une redistribution aux paysans des semences résistantes aux maladies cryptogamiques.

>

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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73

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75

ANNEXES

I-Identification

1 : Nom

2 : Prénom

3 : Age

4-Sexe : Masculin Féminin

5-Statut matrimonial : Marié Célibataire

Veuf /veuve Divorcé

6-Nombre d'enfant en charge

7-Activité Menant : Commerçant Cultivateur Eleveur

Benskineur Enseignant

Autres

8- Niveau d'étude : Primaire Secondaire

Supérieu

Autres

9-Diplôme le plus

élevé
II- Etats des lieux de la perception de la variabilité climatique par les paysans

10-D'après vous y'a-t-il variabilité climatique ? Oui Non

11- Si oui quelle preuve pouvez-vous apporté pour montrer qu'il y'a variabilité climatique ? -Excès de soleil

- Les pluies précoces

-Retard des pluies : -Excès de pluies -Excès de vents

Autres

12-Si non pourquoi n'y'at-il pas variabilité climatique ?

-Départ normal des pluies -retour normal des pluies : -Chaleur modéré

Autres
13-Combien de séquence hebdomadaire mensuelle de pluies avez-vous observé dans le passé ?

7jours

14jours

21jours 21 jours et plus

Autres

 
 
 
 
 
 

14-Combien de séquence hebdomadaire mensuelle de pluies avez-vous observé dans le présent ?

76

3 jours 5 jours 7 jours 14 jours

Autres
15-Combien de séquence mensuelle sèche avez-vous observé dans le passé ?

2jours 5jours 14jours

Autres
16-Combien de séquence mensuelle sèche avez-vous observé dans le présent ?

7jours 14jours 21jours

Autres

Domaine géomorphologique

17-Quel était l'état de l'érosion dans le passé par rapport à

maintenant ?
20-Y'a-t-il déjà eu glissement de terrain depuis des décennies jusqu'à maintenant ?

Oui Non

..

Autres

a) Si oui quelles sont des années qu'on a observé ces

phénomènes ?

b) A le phénomène de glissement de terrain est-il lié ? -Aux totems

- Position de la terre par rapport à un cours d'eaux

Autres
Domaine Biogéographique

21-Quel était l'état de la végétation dans le temps ?

-La présence de beaucoup d'arbre -L'existence de certaines plantes -Présence de beaucoup d'arbre

Autres

22- Quel est l'état actuel de la végétation ?

-Présence des mauvaises herbes

-Disparition de certaines plantes

23-y'avait-il migration de certains insectes à l'instar des oiseaux dans le temps par rapport à

maintenant ? Oui Non

Autres
24- Avez-vous connu l'apparition de certains espèces d'insectes et certaines espèces de plantes dans le temps par rapport à maintenant ?

77

25-Avez-vous eu tarissement ou assèchement des cours d'eaux dans le temps par rapport à maintenant ?

Oui Non

Autres
26-Avez-vous déjà eu un déficit ou une abondance de pluies ?

Oui Non

Autres
27-Si oui quels sont les années qui vous a le plus marquez par manque de pluie ou par abondance de pluie ?

-Année d'abondance de pluie

-Année des pluies déficitaires

28- Avez-vous déjà eu les cas d'inondations ? Oui Non

Autres

29- Si oui quel est le nombre de cours d'eaux intermittents et asséché que vous avez observez

depuis longtemps ?
-Domaine météorologique

30-Quel est l'état de la foudre c'est-à-dire le grondement d'éclairs, le coup de tonnerre dans

votre localité ?
31-Y'a-t-il eu des répercutions de cette dernière sur le tissu écologique ?

Oui Non

Autres
32-Est-ce que par moment il y'a eu changement de formes de précipitation ?

Oui Non Autres

33-Si oui comment peut-être les autres formes que vous avez

observé ?
34-Quel est le nombre de fréquence de grêle que vous avez observé dans le temps par rapport à

maintenant ?
35-Quel est le nombre de pluie d'averse ou torrentielle dans le passé et dans le présent ?

-Dans le passé

-Actuellement

IV- MILIEU ANTHROPOGENIQUE Domaine Anthropique/Culturel

78

36-Y'a-t-il changement des systèmes de cultures ou technique ancestrales dû à la variabilité climatique ?

Oui Non

Autres
37-Si oui qu'est-ce qui a changé ?

-Mode de vie : oui Non

-Offrande aux dieux par les animaux : oui Non

-Financements des rites : Oui Non Autres

38- Quel est la fréquence des années durement frappés par la famine parce que la variabilité

climatique ?

39- Quelles peuvent-être les différents changements d'habitude alimentaire que vous avez mis en place face à la

famine ?
-Domaine socio-économique

40-Quels sont les tendances migratoires au fil des années (nombre des migrants) dues à la

variabilité climatique
41-Quel est le nombre des Non-migrants au fil de ces

années ?
Pourquoi ces personnes n'ont-ils pas

migré ?
42-Comment était votre productivité en denrées agricoles dans le temps et l'espace ?

-Réduction des rendements : Oui Non

-Augmentation de la productivité: Oui Non

Autres
43- Quelle sont les fluctuations des prix des denrées agricoles observées sur le marché dans le temps et l'espace ?

-Cher : Oui non

Autres

-Moins cher : Oui Non

Autres
44-Comment diversifiez-vous les denrées en cas de moyen de subsistance ?

79

45-Quel est le taux de production (Haricot, Maïs, arachide...) en tonne de kg dans le temps et

l'espace ?
46-Quelle est l'évolution des revenues agricole dans les ménages dans le temps et

l'espace ?
47-Quels sont les stratégies que vous adoptez pour faire face à la variabilité du climat sans la

météo ?

-Adoration des dieux, des rites

. ?

-Les chansons

?

-Des danses traditionnelles

?

Autres

ENTRETIEN AVEC LES AUTORITÉS ADMINISTRATIVES -Commune de Galim

1) Quels sont les tendances climatiques à Bagam durant ces dernières années sans la

météo?

2) Y'a-t-il variabilité climatique dans cette

zone ?

3) Est-ce-que la population se plaint face au

climat ?

4) Quels sont les impacts observés après

étude ?

5) Quel Stratégie avez-vous mis à la disposition de la population afin de mieux étudier le climat

sans forcément intervention des données de la météo ?

-Chefferie supérieur de Bagam

1) Que dites-vous du climat de Galim notamment Bagam ? Autrement dit y'a-t-il ou pas

variabilité climatique ?

2) Quels sont les indicateurs du passé au climat actuel qui vous permettent de dire qu'il y'a

dérèglement climatique ?

3) Quels sont les stratégies mise en oeuvre par la chefferie Bagam afin d'offrir à sa population

une meilleure possibilité pour faire face au climat?

-Les chassons ?

-les danses traditionnelles ?

-les rites pour implorer les dieux pour les retours des pluies ?

80

-Le tsocyack 7

-Collecte des semences dans les ménages afin de leurs

bénir 7

-Financement des rites par la communauté villageoise 7

5) comment se qualifie les différentes saisons climatique en la langue locale 7

81

MEAN MONTHLY TEMPERATURE 2007-2019

YEARS

J

F

M A

 

M

J J A

 

S

O

N

D

2007

20,14

22,17

22,88

22,63

22,24

21,94

20,58

20,52

21,29

21,98

21,90

20,59

2008

21,83

21,56

24,14

22,61

22,48

21,97

21,48

20,82

20,92

21,92

21,86

21,22

2009

22,39

23,74

25,00

23,52

22,47

22,28

21,83

21,32

21,87

22,32

21,78

20,88

2010

22,02

24,17

24,12

24,62

23,90

22,83

21,61

21,78

22,15

22,57

22,40

20,65

2011

24,98

23,11

23,82

23,68

23,60

21,03

20,98

22,21

21,39

18,81

15,81

14,86

2012

15,36

18,50

23,84

24,40

23,27

22,93

21,95

21,42

21,20

23,04

21,69

21,28

2013

22,26

24,13

22,58

22,06

22,77

21,90

20,91

20,81

20,87

21,51

10,88

0,00

2014

0

0

10,29

23,05

22,09

22,37

22,68

21,79

22,84

20,17

20,71

21,22

2015

18,87

23,66

24,24

20,27

23,39

11,24

14,39

21,51

21,18

20,85

21,32

20,07

2016

21,32

22,69

24,67

24,35

23,45

22,48

21,90

22,07

22,14

22,50

22,02

20,96

2017

22,15

22,34

24,74

22,33

23,39

22,27

22,57

22,42

22,41

22,86

21,84

21,42

2018

20,54

24,02

24,33

24,19

23,71

22,88

22,20

22,30

22,44

22,54

22,19

21,24

2019

22,39

23,35

24,47

 
 
 
 
 
 
 
 
 

82

TABLE DES MATIÈRES

DÉDICACE i

REMMERCIEMENTS ii

LISTE DES TABLEAUX iii

LISTE DES FIGURES iv

LISTE DE PLANCHE ET PHOTOS v

LISTE DES ABRÉVIATIONS vi

ABSTRAT vii

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

I- CONTEXTE DE RECHERCHE 1

1- Définition du sujet 1

2- Justification 2

2-Délimitation spatiotemporelle 3

II- PROBLÉMATIQUE 4

III-QUESTION DE LA RECHERCHE Erreur ! Signet non défini.

1- Question principale Erreur ! Signet non défini.

2- Questions spécifiques Erreur ! Signet non défini.

IV- REVUE DE LA LITTÉRATURE 5

1-Percetion paysanne 5

2- La variabilité climatique mesurée en milieu montagnard 6

3-Adaptation paysanne de la variabilité climatique en milieu MontagnardErreur ! Signet non défini.

V- CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE 7

1-Perception 7

2- Le concept de « variabilité climatique » 9

3-Adaptation 11

VI-OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 12

1-Objectif principal 12

2- Objectif spécifique 12

VII-HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE 12

1-Hypothèse principale 12

2-Hypothèse spécifiques 12

VIII-MÉTHODOLOGIE 13

1-Enquête préliminaire et questionnaires 13

2- Les entretiens 14

3-Traitement et représentations des données 14

4-Difficultés rencontrée et résolutions lors de la recherche 15

5- Synthèse de l'étude 15

IX- RÉSULTATS DE LA RECHERCHE 16

PREMIÈRE PARTIE : Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE I : Erreur ! Signet non défini.

0. introduction Erreur ! Signet non défini.

I.1. Facteurs physiques de la localité de Bagam Erreur ! Signet non défini.

I.1.1. Situation de la zone d'étude Erreur ! Signet non défini.

83

I.1.2. un climat en perpétuelle changement Erreur ! Signet non défini.

I.1.3. Le relief et sol en plein dégradation Erreur ! Signet non défini.

I.1.4. Végétation et faune sous l'emprise du climat et les cultures Erreur ! Signet non défini.

II.2. Facteurs humains favorisant l'étude des perceptions climatiquesErreur ! Signet non défini.

II.2.1. Population : cible première de la variabilité climatique Erreur ! Signet non défini.

II.2.2. Peuplement en rapport avec la migration climatique Erreur ! Signet non défini.

II.2.3. Les principales activités sous les caprices climatiques Erreur ! Signet non défini.

Conclusion partielle Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE II : 24

LES PERCEPTIONS LOCALES DE LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE À BAGAM 25

00. Introduction 25

II.1. Savoirs locaux sur la variabilité climatique 25

II.1.1. Regard des paysans par rapport à la variabilité climatique 25

II.1.2. Mise en évidence de la perception de la variabilité climatique 26

II.1.2.1. Perceptions paysannes des variations dans le régime des précipitations et des

températures 26

II.1.2.1.1. La pluviométrie 26

II.1.2.1.3. Séquence de sècheresse 29

II.1.3.Perception des effets de la variabilité climatique dans quelques domaines 30

II.1.3.1. Perceptions des effets de la variabilité climatique sur quelques éléments

géomorphologiques 30
II.1.3.2. Perceptions des effets de la variabilité climatique sur quelques éléments

biogéographique. 32

II.1.3.2.1. Variabilité de la végétation 32

II.1.3.2.2. Le comportement des oiseaux dans le temps et l'espace 33

II.1.3.2.3. Les types d'insectes dans le temps et l'espace 34

II.1.2.4. Perceptions des effets de la variabilité climatique dans l'évolution de l'eau 35

II.1.3.3. Perceptions des effets de la variabilité climatique dans le domaine agricole 36

II.1.3.3.1. Perturbation du calendrier agricole 36

II.1.3.3.2. Sècheresse agricole 37

II.1.3.3.3. Réductions des rendements agricoles 38

II.1.3.4. Perceptions des effets de la variabilité climatique dans le domaine de l'élevage 40

II.1.3.4.1. La présence des maladies liée aux animaux. 40

Conclusion partielle 41

DEUXIÈME PARTIE : RAPPORT ENTRE LE CLIMAT PERCU ET LE CLIMAT MESURÉ AINSI QUE LES STRATÉGIES D'ADAPTATION PAYSANNESErreur ! Signet non défini.

CHAPITRE III: Erreur ! Signet non défini.

RAPPORT ENTRE LE CLIMAT PERCU ET LE CLIMAT MÉSURÉ 57

000. Introduction 57

III.1.Rapport climatique 57

III.1.1. Variabilité pluviométrique 57

III.2.2.Variabilité de la température 59

III.2. Rapport hydrologique 61

III.2.1. L'inondation dans le temps et l'espace 62

III.2.2. Sècheresse hydrologique et météorologique 62

84

III.2.2. Le déficit d'eau dans le temps et l'espace 63

III.3. Rapport biogéographique 64

III.3.1. La variabilité au niveau de la végétation 64

III.4. Rapport agricole 66

III.4.2. Baisse de rendement 67

Conclusion partielle 68

CHAPITRE IV: STRATÉGIES D'ADAPTARTION PAYSANNE FACE A LA PÉJORATION

CLIMATIQUE 42

0000. Introduction 42

IV.1. Les mesures d'adaptation mise en place par la population locale 42

IV.1.1. La stratégie d'adaptation dans le système climatique 42

IV.1.1.1. Lorsqu'il pleut excessivement 42

IV.1.1.2. Lorsqu'il fait trop chaud 43

IV.1.2. La stratégie d'adaptation au système culturelle. 44

IV.1.2.1. La collecte de semences dans des ménages pour la chefferie afin d'avoir un meilleur

rendement. 44

V.1.2.2 Le tsocyac ou Ouvrir le village 44

IV.1.3. La stratégie d'adaptation dans le système agricole 45

IV.1.3.1. Modification de la date de semis 45

IV.1.3.1. L'utilisation des semences résistantes aux mauvaises conditions climatique 47

IV.1.3.3. Le plant du maïs sur un sol non labouré 47

IV.1.3.4. L'irrigation 48

IV.1.2.5. L'usage de la technique de semis dans les sions 49

IV.1.3.6. L'usage de l'insecticide après les pluies précoces 50

IV.1.3.7. La plantation des avocatiers gréffés comme moyen d'adaptation 50

IV.1.3.8. Diversification des activités 51

IV.1.4. La transhumance Bovine 52

IV.1.5. La migration comme moyen d'adaptation 53

IV.1.6. Les non-migrants climatiques 53

IV.1.7.Création des associations 53

IV.1.8.Epargne et credit alloué par structure 54

IV.1.9. Le role de l'Etat et les société civiles dans la mise en place des stratégies 54

IV.2. Les contraintes d'adaptation paysanne 55

IV.2.1. Insuffisance d'information sur l'évolution le climat 55

IV.2.2. Problème d'encadrement des postes agricoles 55

Conclusion partielle 56

CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES 56

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 71

85






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme