EPIGRAPHES
« Il n'est de richesse que
d'hommes.»
Jean Bodin (1577)
DEDICACE
A mon père BOTENDI IYENI Mardochée ;
A ma mère TUBUKU MEDI Sarah ;
A mes frères : Anicet BOTENDI, Joseph BOTENDI,
Mardochée BOTENDI ;
A mes soeurs : Jaël BOTENDI, Medi BOTENDI, Sharon
BOTENDI.
Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS
Nous remercions Dieu le tout puissant de nous avoir
donné la santé et la volonté d'entamer et de terminer ce
mémoire.
La réalisation de ce mémoire a été
possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je
voudrais témoigner toute ma gratitude.
Nous voudrons tout d'abord adresser toute notre reconnaissance
aux encadreurs de ce mémoire, notamment, le professeur Jacques
LOMEMBE et le chef de travaux Patrick KEBELA, pour
leurs patiences, leurs disponibilités, et sur leurs judicieux conseils,
qui ont contribué à alimenter notre réflexion.
Nous désirons aussi remercier les professeurs de
l'Université de Kinshasa, notamment, le professeur Daniel
MUKOKO et le professeur Séraphin MVUDI, qui
nous ont fourni les outils nécessaires à la réussite de
nos études universitaires.
Nous voudrons exprimer notre reconnaissance envers nos
collègues qui nous ont apporté leur soutien moral et intellectuel
tout long de notre démarche, notamment,Alvin
MUSUASUABénie MBUTA,Cécile
MUSWAMBA,Clément SALUMU,Cynthia
KITOSO,Déborah BOWA, Doxy ANGOY, Gracia MAYOKA, Horeb
MBAYA,Marleine ANEKOMBA, Miguel LOMEKA, Nathan MUKUNA, Noëlla
MUSHIYA,Plamedi NTALAJA, Séphora NGOZAet Tommy
NZAMA.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tous les étudiants de la deuxième année de licence du
département des sciences économiques en général, et
de la deuxième année de licence de l'option
économie-mathématique en particulier (2021-2022).
Nous ne saurons clôturer cette page sans remercier nos
amis et connaissances qui nous ont aidés d'une autre manière
à atteindre cet objectif, notamment,Anne-marie KADI, Anthony
LELO, Armand DIAO, Ben MUNGABA, Benjamin LUBAKI, Béni MANDULA,
Bénie BASOSILA, Bienvenue MOPENDO, Cantona TAZI, Claudel IFULANKOM,
Christian MAKANDA, Daniel KWETE, Darwin SIMETI, Dodi MOMBINDO, François
LUENDU, Gauthier IPOMA,Gaëtan NZALE, Gracia MBWASE,Hénock OKOTA,
Hénock WINGI,Indji LUEMBA,Jeancy KOLAKULA, Jean-Noël
BABUEDIANDI,Jérémie NAKAHUSA, Jérémie KUMING, Jodi
BOLEKELA, Joël MBALA, Jonathan LELE, Jonathan MAPANDA, Josué
MINDU,Juguel BOLOMBELO, King MBUMBA,Lepere MANKOSO,Martin KAKELA, Nathan
BONGWANE, Norbert MUKADI,Oschea LUKOKI, Pierrot LOKOLA, Prify BOKISILA,
René MWANA,Roger TSHISANGA, Rosdi NKIALULENDO, Suzy KABASELE, Thalles
BALENDA.
A toutes les personnes omises, nos remerciements tendent vers
vous également.
BOTENDI MOKOMBE Abdallah
Sigles et abréviations
ADF : AugmentedDickey-fuller
AIC : Akaike Information Criteria
APD : Aide publique au
développement
AR : Autoregressive
ARDL : AutoregressiveDistributedLag
AZ : Andrews et Zivot
BCC : Banque Centrale du Congo
BM : Banque Mondiale
CAD : Comité d'aide publique au
développement
DL : DistributedLag
DS : Differencystationnary
ECM : Error correction model
FBCF : Formation brute de capital
fixe
FMI : Fonds Monétaire
International
HQ : Hannan-Quin
ICH : Indice de capital humain
KPSS :
Kwiakowski-Phillips-Schmidt-Shin
MCE : Model correction error
MCO : Moindres carrés
ordinaire
OCDE : Organisation de
coopération de développement économique
PIB : Produit intérieur brut
PIBHAB : Produit intérieur brut
par habitant
PP : Phillips-Perron
PW : Penn Word
RDC : République
Démocratique du Congo
SIC : Schwartz information criteria
TBSS : Taux brut de scolarité
secondaire
TS : Trend stationnary
UNICEF : Fonds de nations unies pour
l'enfant
VAR : VectorAutoregressive
Tableaux et figures
Tableaux :
Tableau 1 : Variables des modèles
économétriques 38
Tableau 2 : Statistiques descriptives
40
Tableau 3 : Matrice de corrélation simple
entre variables 41
Tableau 4 : Etude la stationnarité
42
Tableau 5 : Statistiques de diagnostic du
modèle 44
Tableau 6 : Résultats du test de
cointégration de pesaran et al. (2001) 45
Tableau 7 : Résultats d'estimation des
coefficients de court terme 46
Tableau 8 : Résultats d'estimation des
coefficients de long terme 48
Figures :
Figure 1 : Indice de capital humain de 1970
à 2021 22
Figure 2 : Indice de capital humain de 1970 à
1982 23
Figure 3 : Indice de capital humain de 1983 à
1995 24
Figure 4 : Indice de capital humain de 1996 à
2008 25
Figure 5 : Indice de capital humain de 2009 à
2021 26
Figure 6 : Produit intérieur brut par
habitant de 1970 à 2021 27
Figure 7 : Produit intérieur brut par
habitant de 1970 à 1982 28
Figure 8 : Produit intérieur brut par
habitant de 1983 à 1995 29
Figure 9 : Produit intérieur brut par
habitant de 1996 à 2008 30
Figure 10 : Produit intérieur brut par
habitant de 2009 à 2021 30
Figure 11 : Sélection du modèle
optimal AIC 43
Figure 12 : Test de stabilité des
paramètres 44
RESUME
CAPITAL HUMAIN ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC DE 1970
A 2021
Cette étude contribue au débat sur l'influence
des variables éducatives sur les variables macroéconomiques. Des
études théoriques et empiriques montrent que la relation entre
ces variables est controversée. L'enjeu de ce travail est de
vérifier empiriquement, sur le cas de la RDC pour une période
allant de 1970 à 2021, l'effet du capital humain sur la croissance
économique. Pour ce faire, il est utilisé le modèle
Autorégressif à retard échelonné (ou ARDL :
AutoregressivedistributedLag). Les principales conclusions sont les
suivantes : i) le capital humain n'exerce aucun effet sur la croissance
économique à court terme ; ii) le capital humain exerce un
effet négatif et statistiquement significatif sur la croissance
économique à long terme.
Mots-clés : Capital humain,
Croissance économique, Modèle Autorégressif à
retard échelonné (ARDL), RDC.
ABSTRACT
This studycontributes to the debate on the influence of
educational variables on macroeconomics variables. The theoretical and
empiricalstudies show that the relationshipbetweenthese variables
iscontroversial. The challenge of thisworkis to empiricalverify, in the case of
the DRC for a periodfrom 1970 to 2021, the effect of human capital on
economicgrowth. To do this, the autoregressive model withdistributedlag (or
ARDL : Autoregressivedistributedlag) isused. The main finding are :
i) human capital has no effect on short-termeconomicgrowth ; ii) human
capital exerts a negative and statisticallysignificanteffect in the long
runeconomicgrowth.
Keyswords : Human capital,
Economicgrowth, Autoregressivedistributedlag model (ARDL model), DRC
INTRODUCTION :
1. PROBLEMATIQUE DU
TRAVAIL
Le rôle que joue le capital humain dans le processus de
la croissance économique suscite encore de nombreuses réactions
et conduit quotidiennement les scientifiques à mener des recherches pour
en déterminer l'impact. Le capital humain est donc un facteur essentiel
pour favoriser la croissance économique d'un pays, en augmentant la
productivité et la compétitivité des agents
économiques.
Cependant, la croissance économique ne dépend
pas seulement du capital humain, mais aussi d'autres éléments qui
peuvent l'influencer positivement ou négativement. Ainsi, il est
nécessaire d'examiner les autres déterminants et les contraintes
de la croissance économique en République Démocratique du
Congo (RDC).Depuis 1970, la croissance économique en RDC a
été impactée par plusieurs facteurs liés à
l'environnement externe (le choc pétrolier, la baisse du prix des
matières premières,) et interne (les politiques
économiques incohérentes, des décennies de corruption...).
En outre, ces facteurs n'ont pas épargné le secteur de
l'éducation.
Pour besoin d'illustration, selon l'UNICEF, en 2003, la RDC
faisait partie des cinq pays du monde ayant le plus grand nombre d'enfants non
scolarisés. Cette agence de Nations Unies estimait au cours de la
même année qu'environ 50% d'enfants en âge d'aller à
l'école primaire étaient complètement exclus du
système éducatif. En outre, la fédération
internationale de la Croix Rouge estimait que 70% d'enfants n'avaient pas
accès à l'éducation dans l'EST (zone des guerres). Les
données de l'enquête MICS2 de l'UNICEF montrent que le tiers (32%)
de la population congolaise âgée de 15 ans et plus ne sait ni
lire, ni écrire et ni calculer. Alors que dans les années 60,
l'école congolaise avait connu un développement spectaculaire
aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif. Cependant, à partir
de la décennie 70 et particulièrement à partir
d'étatisation des écoles, l'école congolaise a
été et demeure jusqu'à lors rongée par une crise
profonde dont les indices s'apparentent amplement à ceux relevés
par Hallak (1996) pour des systèmes éducatifs de plusieurs pays
en développement (MASOKA W., 2007).
Par ailleurs, durant la décennie 90, l'Etat congolais a
consacré à l'éducation moins de 1% du budget national
(UNICEF, 2001). Ce fait a occasionné une détérioration du
secteur éducatif ; lequel a enregistré un rythme galopant du
taux d'analphabétisation. Quant aux infrastructures scolaires, à
l'heure actuelle, les structures d'accueil sont saturées et les
infrastructures sont dans un état de délabrement
avancé.
Il y a lieu de noter que l'action d'éducation ne
s'exerce que sur l'homme ; qui en constitue son unique champ
d'application, lequel consiste en la transformation de cette personne humaine
en lui dotant de connaissances utiles et appropriées qui forgent ses
capacités, ses aptitudes, ses compétences et le rend plus
productif. Ainsi, l'accumulation du capital humain est impérative pour
la croissance et le développement.C'est dans cette optique que disait J.
Bodin (1577), « qu'il n'est de richesse que
d'hommes » ; plus l'individu acquiert de la connaissance, plus
il sera à mesure de comprendre et d'utiliser efficacement la technique
de production et d'améliorer donc sa productivité. Les
connaissances et les compétences que possèdent les individus
accroissent directement la productivité et augmentent l'aptitude d'une
économie à développer et à adopter de nouvelles
technologies.
De tout ce qui précède, il est question dans ce
travail d'examiner l'effet du capital humain sur la croissance
économique en RDC. En d'autres termes, il s'agit de répondre
à la question ci-après:
v Quelle est la contribution du capital humain dans le
processus de développement économique, notamment dans la
promotion de la croissance économique en RDC ?
2. HYPHOTESES DU
TRAVAIL
Dans ce travail, il est question de vérifier
l'hypothèse selon laquelle: Le capital humain a une
influence positive et significativesur la croissance économique en
RDC.
3. OBJECTIFS DU
TRAVAIL
Ce travail a pour objectif de mesurer la contribution du
capital humain sur la croissance économique en RDC. De manière
spécifique, il s'agit de (d') :
v Faire une description de l'économie
congolaise ;
v Evaluer l'impact du capital humain sur la croissance
économique en RDC.
4. INTERET DU
SUJET
L'intérêt de cette étude est de trois
ordres à savoir : l'intérêt personnel,
l'intérêt scientifique, et l'intérêt social.
4.1. Intérêt
personnel
L'intérêt personnel de cette étude est de
développer nos compétences en recherche, et devaloriser notre
cursus académique.
4.2. Intérêt
scientifique et social
L'intérêt scientifique de cette étude est
de combler une lacune dans la littérature existante ; de tester une
hypothèse originale ou innovante ; de proposer une nouvelle
méthode ou un nouveau modèle d'analyse ; ou de fournir des
recommandations pertinentes pour les décideurs politiques ou les acteurs
sociaux.L'intérêt social d'une telle étude peut être
de sensibiliser les décideurs politiques, les acteurs du
développement et le grand public sur l'importance d'investir dans le
capital humain pour favoriser la croissance économique et le
bien-être de la population.
5. METHODES ET
TECHNIQUES
5.1. METHODES
UTILISE
La méthodologie est un discours sur la valeur
heuristique ou la portée explicative de la méthode
utilisée (Kabeya Tshikuku, 2019). Afin de déterminer les impacts
de court et de long terme du capital humain sur la croissance
économique. Nous utilisons les méthodes descriptives et la
méthode déductive. Parmi ces méthodes descriptives, nous
utiliserons essentiellement la méthode statistique ainsi que la
méthode économétrique.
Les méthodes descriptives permettent
d'analyser un phénomène et de présenter convenablement les
éléments qui le composent. Comme méthodes descriptives,
nous utilisons premièrement la méthode
statistique, étudie le réel sous les aspects mesurables
de ses manifestations, elle consiste à collecter, traiter, analyser et
présenter les données primaires ou secondaires relatives à
notre thématique sous la forme des tableaux et graphiques afin de les
rendre appréhensibles. Deuxièmement nous allons utiliser
la méthode économétrique qui va nous
permettre de modéliser la relation entre le capital humain et la
croissance économique ainsi que les variables de contrôle
considérées. Avec l'approche économétrique, nous
allons utiliser le modèle autorégressif à retards
échelonnés (Auto RegressiveDistributedLag) ARDL en sigle. C'est
un modèle dynamique qui va nous permettre de mesurer l'impact du capital
humainsur la croissance économique, et nous donne la possibilité
d'évaluer les effets à court et à long terme du capital
humain sur la croissance économique.
La méthode déductive consiste
à expliquer un phénomène en partant d'un sujet ou d'une
hypothèse sur un phénomène. Elle va nous permettre de
trouver l'explication de l'impact du capital humain sur la croissance
économique en RD Congo à partir des différentes
théories économiques appliquées et résultats
empiriques obtenus dans d'autres travaux à travers le monde.
5.2. TECHNIQUES ET
OUTILS
S'agissant des techniques, il est utilisé la
technique documentaire, la recherche avancée sur
internet et l'outil informatique. La première
nous a permis d'avoir les données statistiques à travers les
rapports de la BM et de la BCC, de rassembler les différents travaux
réalisés en rapport avec notre thématique. La
deuxième nous a facilité l'accessibilité de trouver
certains documents difficiles à retrouver plus rapidement. L'outil
informatique notamment avec le logiciel Eviews 10nous a permis de
réaliser le traitement statistique et l'analyse
économétrique.
6. DELIMITATION SPATIO
TEMPORELLE
La rigueur scientifique exige que tout travail scientifique
soit délimité dans l'espace et dans le temps :
ü Dans l'espace, cette étude porte sur la RDC.
ü Dans le temps, elle couvre la période allant de
1970 à 2021.
7. OSSATURE DU
TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail comprend
quatre chapitres :
ü Le premier chapitre porte sur la revue de la
littérature théorique et empirique ;
ü Le deuxième chapitreprésente la
description de l'évolution du capital humain et de la croissance
économique en RDC de 1970 à 2021 ;
ü Le troisième chapitre porte sur la
modélisation économétrique utilisée ;
ü Le quatrième chapitre porte sur l'estimation de
l'effet du capital humain sur la croissance économique en RDC.
CHAPITRE 1 : REVUE DE
LA LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE
Ce chapitre a pour objectif de présenter le cadre
théorique et empirique de cette étude sur le capital humain et la
croissance économique. Il se compose de deux sections principales : la
première expose les définitions etles notions clés
relative au capital humain et à la croissance économique, ainsi
que les principales théories qui les relient ; la deuxième
section propose une revue critique de la littérature empirique sur
l'effet du capital humain sur la croissance économique, en mettant en
évidence les points de convergence et de divergences entre les
différentes études.
Section 1 : Revue
théorique
Cette section présente quelques notions sur les
concepts clés utilisés dans l'étude dans le souci
d'enlever l'ambiguïté que pourrait avoir le lecteur de ce travail.
Ainsi, de prime abord, il est explicité le capital humain dont
l'indicateur capté reste l' « Indice de capital
humain ». Ensuite, en dernier lieu il est analysé la
« croissance économique », et enfin les principales
théories qui les relient.
1.1. Capital
humain
a) Définition du
capital humain
Le capital humain est l'ensemble
des connaissances,
aptitudes,
expériences,
talents, et
qualités accumulées par une personne, une équipe, une
organisation, ou un groupe d'organisations, et qui déterminent en partie
leur capacité à travailler ou à produire pour
eux-mêmes ou pour les autres.
b) Définitions du
capital humain selon quelques auteurs
Selon Becker (1964), le capital humain désigne les
capacités intellectuelles et professionnelles d'un individu qui lui
assurent des revenus monétaires futurs.
Stiglitz& Walsh, (2007) Définit le capital humain
comme « l'ensemble des compétences et de l'expérience
accumulées qui ont pour effet de rendre les salariés plus
productifs ».
Selon la définition de l'OCDE(2001), le capital humain
recouvre « l'ensemble des connaissances, qualifications,
compétences et caractéristiques individuelles qui facilitent la
création du bien-être personnel, social et économique.
» Tandis que la Banque mondiale (1998)définit le capital humain
comme « l'ensemble des connaissances, compétences et données
d'expérience que possèdent les individus et les rendent
économiquement productifs. »
c) Les composantes du
capital humain
Selon la théorie du capital humain, il existe trois
composantes principales qui forment le capital humain d'un individu : les
compétences, les expériences et les savoirs.
Ces composantes
influencent la capacité de l'individu à travailler et à
produire de la valeur.
Les principales composantes du capital humain sont :
v Les compétences : il s'agit de l'ensemble des
aptitudes et des capacités d'un individu à réaliser une
tâche ou une activité. Les compétences peuvent être
acquises par l'éducation, la formation, l'expérience ou
l'auto-apprentissage.
v Les expériences : il s'agit de l'ensemble des
situations vécues par un individu qui lui ont permis de
développer ses compétences, ses connaissances et son
savoir-faire. Les expériences peuvent être professionnelles,
personnelles, culturelles ou sociales.
v Les savoirs : il s'agit de l'ensemble des connaissances
théoriques ou pratiques d'un individu sur un domaine ou un sujet. Les
savoirs peuvent être scientifiques, techniques, artistiques,
linguistiques ou généraux.
Ces facteurs du capital
humain influencent la productivité, la créativité et
l'innovation d'un individu, ainsi que sa capacité à s'adapter aux
changements et aux opportunités.
d) Les sources de
l'accumulation du capital humain
Les sources de l'accumulation du capital humain sont les
facteurs qui contribuent à améliorer les compétences, les
connaissances, la santé et la productivité des individus et des
sociétés. Selon le site Investopedia, les sources de
l'accumulation du capital humain comprennent l'éducation, la formation,
l'expérience professionnelle, la santé et le bien-être,
ainsi que l'innovation et la créativité. Le capital humain est
considéré comme un élément clé du
développement économique et social.
Les sources de l'accumulation du capital humain sont les
suivantes:
v L'éducation: elle permet d'acquérir des
connaissances et des compétences formelles et informelles qui augmentent
la capacité des individus à produire et à innover.
Selon
l'OCDE, l'éducation est le principal déterminant du capital
humain et de la croissance économique.
v La formation: elle permet de développer ou de
renforcer des compétences spécifiques liées à un
métier ou à une activité. La formation peut être
initiale ou continue, et elle favorise l'adaptation aux changements
technologiques et organisationnels.
v L'expérience professionnelle: elle permet d'accumuler
du savoir-faire pratique et tacite qui améliore la performance et la
productivité des travailleurs. L'expérience professionnelle peut
aussi faciliter l'apprentissage par l'observation et l'imitation.
v La santé et le bien-être: ils influencent la
capacité des individus à participer au marché du travail
et à utiliser efficacement leurs compétences. Une bonne
santé physique et mentale augmente la motivation, la satisfaction et la
créativité des travailleurs.
v L'innovation et la créativité: elles sont le
résultat de l'utilisation combinée des connaissances, des
compétences et de l'expérience pour créer de nouveaux
produits, services ou procédés. L'innovation et la
créativité stimulent la croissance économique.
e) Les mesures de capital
humain
Nous pouvons nous référer à l'indice de
capital humain (ICH) développé par la Banque mondiale (2018). Cet
indice vise à mesurer la qualité et la quantité du capital
humain que possède un enfant né aujourd'hui s'il
bénéficie d'une éducation complète et d'une bonne
santé tout au long de sa vie. Il permet également de comparer les
pays entre eux et d'évaluer l'impact du capital humain sur la croissance
économique.
L'ICH agrège les mesures des différentes
dimensions du capital humain : la santé (survie des enfants, retard
de croissance, l'espérance de vie à l'âge adulte) de
même que la quantité et la qualité de la scolarisation
(années de scolarité escomptées et acquis scolaires). Il
exprime le pourcentage du revenu potentiel qu'un enfant né aujourd'hui
peut espérer atteindre à l'âge de 18 ans par rapport
à un enfant qui bénéficierait d'une éducation
complète et d'une santé maximale. Plus l'indice est proche de
100%, plus le capital humain est élevé et plus la croissance
économique est favorisée.
ICH=0.85P× (1-M) ×L×Q×A?
Où :
v P est la probabilité de survie des enfants
jusqu'à l'âge de cinq ans
v M est le taux de retard de croissance des enfants de moins
de cinq ans
v L est l'espérance de vie à l'âge
adulte
v Q est le taux d'achèvement du cycle primaire
v A est le score moyen des élèves aux tests
internationaux d'évaluation des acquis scolaires
Le dénominateur 0.85 correspond au revenu potentiel
maximal qu'un enfant peut atteindre à l'âge de 18 ans s'il
bénéficie d'une éducation complète et d'une
santé optimale. Il s'agit d'un facteur de normalisation qui permet de
comparer les pays entre eux.
f) La théorie du
capital humain et ses limites
Le concept de capital humain est formulé pour la
première fois en 1961 par l'économiste Schultz puis
spécifié par Becker (1964). Selon Schultz (1961), le savoir,
l'expérience, les talents ou encore l'aptitude des individus à
résister aux maladies constituent un capital dans la mesure où
les investissements qu'ils réalisent engendrent un retour sur
investissement mesurable.
En 1964, Becker à travers la théorie du capital
humain précise le concept. Il élargit le champ de l'analyse
économique aux comportements sociaux. Cette théorie naît
à la suite de la prise de conscience que la seule augmentation du
capital physique ne suffit pas à expliquer la croissance de la nation.
Ainsi, de nouvelles variables sont introduites comme le changement
technologique ou le capital humain. Becker (2002) compare alors le capital
humain au capital financier et physique en considérant les trois comme
des formes de capitaux dans la mesure où ils représentent des
actifs qui génèrent des revenus et autres outputs. Pour Becker
(1964), le capital humain comprend de nombreux éléments tels que
le niveau d'études, la formation professionnelle, la santé, etc.
Il s'acquiert par l'éducation, se préserve et se développe
par la formation continue, la médecine ou encore la prévention et
engendre un retour sur investissement visible à travers l'augmentation
de la productivité. En effet, les économistes ont associé
de nombreux éléments au capital humain, la plupart s'accordent
sur le fait qu'il comprenne les compétences, les expériences et
les connaissances.
Chaque individu possède un stock de capital humain qui
peut s'accumuler ou s'user (Becker, 1964). Ce stock de connaissances,
compétences, santé ou encore de valeurs est inséparable de
l'individu (Becker, 1964). Il se distingue néanmoins d'autres formes de
capitaux de l'entreprise, car il est inaliénable, il ne peut être
vendu (Savall et Zardet, 2010) et il n'est pas « appropriable ».
L'entreprise ne peut en effet pas l'acquérir et ne dispose pas de droits
de propriété bien qu'elle ait pu investir dessus (Becker, 1964).
Ainsi, la singularité du capital humain résulte du fait que les
individus ne peuvent être séparés de leurs connaissances,
compétences, santé ou valeurs alors qu'ils peuvent l'être
de leurs actifs financiers et physiques (Becker, 2008).
À travers cette théorie, la question centrale
est liée à la façon dont les individus font des choix en
matière d'investissement dans leur capital humain en comparant les
avantages et les coûts. Ainsi, en est-il de la formation et de
l'éducation que l'individu réalise de manière rationnelle
afin d'obtenir un retour sur investissement.
Selon Becker (1964), deux moyens permettent d'acquérir
de nouvelles connaissances : la formation dans l'emploi et la formation
initiale réalisée durant la scolarité. La formation
proposée dans l'entreprise permet d'augmenter le stock de capital humain
et par conséquent la productivité et peut être
générale ou spécifique. La première a pour objectif
d'améliorer la productivité de l'individu, quel que soit l'emploi
occupé tandis que la seconde vise l'adaptation à un poste
particulier. Becker (1964) considère que dans le cas d'une formation
générale, l'entreprise ne doit pas a priori supporter de
coûts puisqu'ils le sont par les individus. Ce type de formation
développe des connaissances transférables qui peuvent conduire
l'organisation à un risque de perte d'investissement puisqu'elles
peuvent être utilisées dans d'autres contextes professionnels.
Le capital humain s'est donc enraciné dans les sciences
économiques avec la question suivante : « Comment le capital humain
contribue-t-il à la richesse des nations ? ». Pour évaluer
le retour sur investissement de l'éducation, les économistes ont
dans un premier temps essayé de mesurer le coût de la formation.
Les différences d'investissements en capital humain expliquent alors les
écarts de productivité entre les individus. Les agents sont
rationnels et les marchés du travail et de la formation purement
concurrentiels. Les individus adoptent des comportements optimaux afin
d'obtenir un retour sur investissement (Becker, 1964).
Ainsi, selon cette théorie les moins
diplômés ont plus de difficultés à intégrer
le marché du travail, considérés de fait comme
dotés d'une plus faible capacité productive, et ont aussi une
plus forte substituabilité de leur capital (Becker, 1964). Les individus
vont donc en investissant dans les études et la formation augmenter leur
capital humain c'est-à-dire leurs aptitudes et leurs connaissances. Ils
pourront alors occuper des emplois à des salaires plus
élevés, et réduire les risques de chômage (Becker,
1964).
Toutefois, cette théorie présente aussi des
limites, notamment :
v Elle néglige les aspects sociaux, culturels et
politiques qui influencent le développement du capital humain, tels que
les inégalités, et les discriminations ;
v Elle suppose que le capital humain est homogène et
interchangeable, sans tenir compte des spécificités, ou des
externalités positives ou négatives entre les différents
types de compétences ;
v Elle ignore les effets pervers ou indésirables que
peut avoir l'accumulation du capital humain, tels que la surqualification, le
chômage, la précarité ou
l'obsolescence des compétences.
1.2. Croissance
économique
a) Définitions de la croissance économique
Il existe des nombreuses définitions sur la croissance
économique, mais les définitions que nousavons trouvées
intéressantes et qui ont retenu notre attention sont celles de Robert
Solow (1956), et François Perroux (1961).
Selon Robert Solow (1956), la croissance économique
désigne l'augmentation du revenu par tête qui résulte de
l'augmentation du capital physique et du capital humain par tête et du
progrès technique.
Et pour François Perroux (1961), la croissance
économique correspond à l'augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une
nation, le produit global net en termes réels.
b) Mesure de la croissance économique
L'économie d'une nation a plusieurs activités
qui se font simultanément mais il est possible à travers les
théories économiques de la résumer en une mesure unique
pendant une périodedonnée, et généralement une
année. Cette mesure unique traduite par le Produit Intérieur brut
(PIB) ou soit le Produit National Brut (PNB). Le PIB est la mesure la plus
utilisée pour saisir la croissance économique.
1. Produit Intérieur Brut
Le PIB une mesure de l'output produit par les facteurs de
production dans une économie domestique, quelle que soit la
nationalité des propriétaires de ces facteurs (Mukoko, 2019). Il
est un agrégat qui mesure la valeur monétaire de tous les biens
et services produits sur un territoire, et généralement pendant
une année (Bofoya, 2013).
La comptabilité nationale nous donne deux variantes du
PIB pour calculer la richesse créée dans une économie, il
s'agit du PIB en volume qui est résultante d'un effet quantitatif et le
PIB en valeur résultant d'un effet prix. Il se calcule selon 3
optiques :
v Selon l'optique
« Production » : c'est la valeur
monétaire des biens et services produits par les firmes. Il est
calculé comme la somme des valeurs ajoutées brutes, à
laquelle on ajoute les impôts sur les produits moins les subventions sur
les produits.
v Selon l'optique
« Revenu » : c'est la valeur monétaire
des facteurs de production fournis par les ménages. Il est
calculé comme la somme de tous les revenus distribués pendant et
après la production (salaires, profits, impôts sur la production
et sur les importations des biens et services, les impôts étant
diminués des subventions d'exploitation allouées par l'Etat aux
secteurs productifs).
v Selon l'optique
« Demande » : c'est la valeur
monétaire des biens et services achetés par les ménages.
Il est calculé comme étant la somme des emplois finals
intérieurs (consommation finale, formation brute de capital fixe,
variation des stocks), augmentée des exportations, moins les
importations.
Il convient de noter que sa variation d'une année
à l'autre est utilisée pour mesurer la croissance
économique.
c) Théories de la croissance
Tous les pays du monde aspirent à la croissance
économique. L'importance de cette dernière au
développement a envoyé les économistes en quête de
ses déterminants, lesquels ils ont cherché à mieux
comprendre à travers les théories diverses dont nous allons
discuter ci-dessous de quelques-unes les plus exploitées.
1. Modèle de Solow
Le modèle de Solow (1956) constitue un modèle de
référence dans l'analyse de la croissanceéconomique. Il
est d'inspiration néoclassique, Solow fonde le modèle sur une
fonction de production à deux facteurs (la capital K et le travail L).
Où Y désigne la production, K : facteur
capital, L : facteur travail et A : facteur technologique
exogène.
a) Hypothèses du modèle
· H1 : la concurrence est pure et parfaite :
les agents sont pricetackers
· H2 : les pays ne produisent et ne consomment qu'un
seul bien, et utilisent deux facteurs de production (K et L). ce qui suppose
qu'il n y a pas de commerce international, car les membres des
différents pays n'ont pas d'intérêt à
échanger les biens identiques. L'économie étant
fermée, la production est égale à la quantité
consommée et investie. Y= C+I
· H3 : il y a équilibre sur le marché
des capitaux : I=S. Les décisions d'épargne et
d'investissement coïncident. Le problème de coordination des agents
privés est d'emblée résolu et le plein emploi des facteurs
de production obtenu.
· H4 : le taux d'épargne est
exogène : S = sY. Le taux d'épargne est constant au cours du
temps. En économie fermée, l'investissement est par
définition la fraction du non consommée de la production
(c'est-à-dire l'épargne).
· H5 : l'investissement permet d'accroitre au fil du
temps le stock du capital. I implique K=. A long terme, le capital s'use et
donc son stock se déprécie au taux
(amortissement). Ainsi, l'accroissement net du capital est :
. Et comme il y a équilibre sur le marché des capitaux, on
obtient (en économie fermée) la relation :
· H6 : la population croit à un taux
exogène constant
· H7 : le progrès technique est neutre au
sens de Harrod. C'est-à-dire qu'il augmente l'efficacité du
travail: F (K, AL). Cela implique que le travail et le progrès technique
jouent un rôle similaire. Et comme l'augmentation du progrès
technique implique l'augmentation implicite de nombre de travailleurs.
b) Enseignements du modèle
Avec toutes les hypothèses qui respectent le courant
néoclassique, Solow aboutit à 3 conclusions dans son
modèle qui sont :
v Il prédit la convergence des économies dans
une situation de concurrence pure et parfaite, vers le niveau de long terme. En
d'autres termes, les pays pauvres auront un taux de croissance plus
élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital, et connaissent de ce fait des rendements décroissants plus
faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une
augmentation de la production plus forte que dans les pays riches.
v Augmenter la quantité du capital (c'est-à-dire
investir) augmente la croissance économique : avec un capital plus
important, la main d'oeuvre augmente sa productivité. Ainsi, lorsque le
capital est petit, l'écart entre l'investissement et le
déclassement est positif et donc le capital augmente (parce qu'il est
plus rentable d'investir). Par contre, lorsque le capital est grand
(c'est-à-dire supérieur à son niveau d'équilibre de
long terme), l'investissement inférieur au déclassement et le
capital décroît. Il y a donc convergence des économies vers
le niveau du capital de long terme, qui permet le rattrapage des
économies développées par les économies en
développement. Et cela parce qu'une économie qui dispose d'un
capital par tête va converger vers l'état régulier k*, en
accumulant du capital.
v L'économie finira par atteindre un état
stationnaire de plus en plus on accumule le capital. C'est-à-dire un
point où l'augmentation des facteurs de production n'engendre plus
l'augmentation de la production. Cela en vertu de la loi des rendements
marginaux décroissants.
Le modèle de Solow souffre toutefois de plusieurs
limites : Il suppose que l'épargne est favorable à la croissance.
Or, à court terme, comme le soulignent les keynésiens, une hausse
de l'épargne (donc une baisse des dépenses) est susceptible de
faire basculer l'économie dans la récession et d'entraîner
une hausse du chômage. Selon la logique keynésienne, c'est au
contraire la perspective d'une forte demande qui incite les entreprises
à investir. Le modèle de Solow met en évidence
l'importance du progrès technique pour la croissance à long
terme, mais il ne parvient pas à expliquer celui-ci. Le progrès
technique est « exogène » dans son modèle,
c'est-à-dire indépendant du comportement des agents.
Paradoxalement, selon Solow, la croissance dépend de quelque chose dont
il ne connaît pas l'origine. Le progrès technique apparaît
comme une « manne » dans son modèle : il « tombe du ciel
». Il faut donc que de nouvelles théories parviennent à
expliquer d'où provient le progrès technique (chose que feront
les théories de la croissance endogène dans les années
quatre-vingt).
2. Modèles de croissance endogène
Les modèles de croissance exogène n'ont pas pu
expliquer l'origine de la croissance économique. Ce faisant, les
économistes ont tenté de trouver l'existence d'une croissance
auto-entretenue à partir des années 1980, avec l'essoufflement de
la croissance dans les pays industrialisés, et le manque de rattrapage
des pays en voie de développement.
Ces modèles se fondent sur l'hypothèse que la
croissance génère par elle-même le progrès
technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité de rendements
décroissants : la croissance engendre un progrès technique
qui permet que les rendements demeurent constants. En générant du
progrès technique, la croissance n'a donc plus de limite et constitue un
processus qui s'auto-entretient.
Les modèles de référence dans la
théorie de croissance endogène sont :
· le modèle de ROMER (1986) et REBELO
(1991) : capital privé, moteur de la croissance ;
· le modèle de LUCAS (1988) : capital humain,
moteur de la croissance ;
· le modèle de BARRO (1990) : capital public,
moteur de la croissance ;
· le modèle de ROMER (1990) : capital
technologique, moteur de la croissance.
La croissance engendre du progrès technique par trois
mécanismes :
v le learning by doing : plus on produit, plus on apprend
à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en
particulier de l'expérience, qui accroît la
productivité.
v la croissance favorise l'accumulation du capital humain,
c'est-à-dire les compétences possédées par la main
d'oeuvre et donc dépend de sa productivité. En effet, plus la
croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau
d'instruction de la main d'oeuvre, en investissant dans le système
éducatif. D'une manière générale, la hausse du
niveau d'éducation de la population par des moyens publics et/ou
privés est bénéfique.
v La croissance permet de financer des infrastructures qui la
stimulent. La création de réseaux de communication efficaces
favorise l'activité productive.
3. Modèle de
croissance chez les classiques
Les théories classiques de la croissance sont
plutôt pessimistes. Ricardo, Malthus ou encore Mill estiment qu'à
long terme l'économie va atteindre un état stationnaire : la
croissance va ralentir, pour finalement atteindre zéro. A cet
état stationnaire, la production n'augmente plus.
a) Ricardo et les rendements
décroissants
David Ricardo (1772-1823) considérait, comme les autres
économistes classiques, que l'investissement était essentiel
à la croissance économique. Annotations Les capitalistes
utilisent leur épargne pour investir. La croissance dépend donc
de la répartition des revenus : plus les capitalistes reçoivent
une part importante du profit, plus ils investiront, plus la croissance sera
importante. Or, selon Ricardo, la répartition des revenus risque
d'être de moins en moins favorable à l'investissement en raison
des rendements décroissants de la terre. Les classiques raisonnaient en
termes de classes sociales. Selon Ricardo, le revenu national est
partagé entre trois classes sociales : les propriétaires (qui
reçoivent la rente pour l'exploitation de la terre), les travailleurs
(qui reçoivent un salaire) et les capitalistes (qui reçoivent le
profit et qui utilisent ce dernier pour investir). La rente que reçoit
un propriétaire est déterminée par la différence
entre le rendement de sa terre et le rendement de la terre la moins fertile.
Par conséquent, le propriétaire de la terre la plus fertile
reçoit la plus forte rente, tandis que le propriétaire de la
terre la moins fertile ne reçoit aucune rente. Avec l'augmentation de la
population, il faut exploiter de plus en plus de terres, mais les nouvelles
terres mises en culture sont de moins en moins fertiles. C'est la loi des
rendements décroissants : le rendement d'une terre est plus faible que
le rendement des terres qui ont précédemment été
mises en culture. D'une part, les propriétaires obtiennent des rentes de
plus en plus importantes. D'autre part, le prix du blé augmente car le
coût de production augmente. Comme le prix des produits agricoles
augmente, les travailleurs exigent des salaires de plus en plus
élevés pour pouvoir se les procurer. Puisque les capitalistes
reçoivent le revenu qui n'a été distribué ni aux
rentiers, ni aux travailleurs, alors ils voient peu à peu leurs profits
diminuer. Puisqu'ils disposent de moins d'argent, les capitalistes investissent
de en moins mois, donc la production augmente de moins en moins. Lorsque
l'investissement atteint zéro, la production n'augmente plus et stagne :
l'économie atteint un état stationnaire. Le déclin de la
croissance est inéluctable. Mais il est possible de retarder l'instant
où l'économie se retrouve à l'état stationnaire en
ouvrant les frontières et en important du blé. Comme la
quantité de blé disponible dans l'économie anglaise
augmente, il devient moins urgent de mettre de nouvelles terres en culture. Par
conséquent, la hausse des prix agricoles et des salaires ralentit, ce
qui permet de ralentir le déclin de l'investissement. Ricardo doit alors
justifier le libre-échange, ce qui l'amènera à formuler la
théorie des avantages comparatifs (cf. théories du commerce
international).
b) Malthus et la loi de la population
L'économiste classique Thomas Robert Malthus
(1766-1834) se montre très pessimiste en ce qui concerne la
soutenabilité de la croissance à long terme. Comme Ricardo, il
considère que la croissance économique tend à ralentir et
que l'économie converge vers un état stationnaire. Malthus
explique cet état stationnaire à travers la « loi de la
population ». Selon celle-ci, la population (et donc ses besoins
nutritifs) augmente selon une suite géométrique (1, 2, 4, 8, 16,
32, etc.), alors que les ressources de substance (notamment alimentaires)
progressent selon une suite arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.).
Puisque les ressources tendent à être insuffisantes pour nourrir
la population, il y a une tendance à la surpopulation. Malthus
préconise la « contrainte morale » (chasteté avant le
mariage et mariage tardif) pour limiter le nombre de naissances. On parle
notamment de « politiques malthusiennes » aujourd'hui pour qualifier
les politiques visant à réduire le nombre de naissances, comme
celles qui furent adoptées en Chine il y a quelques décennies (la
politique de l'« enfant unique »).
4. Modèle de
croissance chez les keynésiens
Pour les keynésiens, la demande joue un rôle dans
la croissance économique. Dans la Théorie générale,
Keynes (1936) ne s'est focalisé que sur le court terme ; il n'a pas
construit une théorie de la croissance économique à long
terme. Roy Forbes Harrod (1939) et EvseyDomar (1947), deux économistes
inspirés par les théories keynésiennes, ont chacun de leur
côté contribué à construire une telle
théorie. Ils arrivent tous d'eux aux mêmes conclusions. Leur
première conclusion est que la croissance est
déséquilibrée. L'investissement est à la fois une
composante de l'offre et une composante de la demande. D'une part, en
investissant, les entreprises augmentent leurs capacités de production
(l'offre tend à augmenter). D'autre part, si une entreprise investit,
c'est qu'elle achète par définition des machines ou autres moyens
de production à d'autres entreprises (la demande tend à
augmenter). Si l'augmentation de l'offre correspond à l'augmentation de
la demande, alors la croissance sera équilibrée, mais rien
n'assure que ce sera effectivement le cas. Selon Harrod et Domar, la croissance
risque d'être déséquilibrée, instable. Deux
situations sont alors possibles. Si l'offre est supérieure à la
demande, alors l'économie se retrouve en surproduction, elle
s'éloigne du plein emploi et elle risque de connaître une
déflation. Inversement, Si la demande est supérieure à
l'offre, l'économie subit alors des tensions inflationnistes. Leur
deuxième conclusion est que les déséquilibres sont
cumulatifs. Si la demande est supérieure à l'offre (cas
inflationniste), les entreprises vont chercher à accroître leurs
capacités de production pour répondre à l'excès de
demande. Or, en investissant, elles créent une demande
supplémentaire. Il est alors probable que l'excès de demande
s'intensifie au lieu de se réduire. Inversement, si l'offre est
supérieure à la demande (cas de surproduction), les entreprises
risquent de réduire leurs dépenses d'investissement, donc de
réduire plus amplement la demande. Dans tous les cas, un simple
déséquilibre risque de s'amplifier au cours du temps : la
croissance est « sur le fil du rasoir » selon Harrod. Keynes avait
démontré que l'Etat doit intervenir à court terme pour
sortir l'économie du sous-emploi. Harrod et Domar montrent que les
autorités publiques ont un rôle à jouer dans la croissance
à long terme en veillant à ce qu'elle soit
équilibrée. En assouplissant et resserrant ses politiques
conjoncturelles, l'Etat va ajuster la demande globale de manière
à ce qu'elle s'équilibre avec l'offre globale.
1.3. Relation entre
capital humain et croissance économique
Le capital humain désigne les compétences, les
connaissances et les aptitudes des individus. La croissance économique
désigne l'augmentation du niveau de production et de revenu d'un pays.
La relation entre ces deux concepts est étudiée par
différents courants économiques : les économistes
classiques, les pionniers du capital humain, les théoriciens de la
croissance endogène et les auteurs qui se focalisent sur des contextes
spécifiques.
Les économistes classiques comme Smith (1776), Ricardo
(1817) ou Malthus (1920), qui ont considéré que la qualité
de la main d'oeuvre joue un rôle important dans la
compétitivité et la croissance à long terme. Selon eux, le
capital humain se manifeste par le niveau de qualification, de santé et
de mortalité des travailleurs, qui influencent leur productivité
et leur épargne. Ils ont également souligné les effets
positifs de l'éducation sur la diffusion des connaissances, la division
du travail et l'innovation.
Les pionniers du concept de capital humain comme Schultz
(1961), et Becker (1964), qui ont considéré que le capital humain
est comme le capital physique et qu'on peut investir dans ce secteur par le
biais de l'éducation, la santé et la formation afin d'augmenter
la production et contribuer à la croissance économique. Selon
eux, le capital humain est une forme de capital immatériel qui
génère un rendement positif pour les individus et pour la
société. Ils ont développé des modèles
microéconomiques pour analyser les choix d'investissement en capital
humain des agents, en tenant compte des coûts et des
bénéfices attendus.
Les théoriciens de la croissance endogène comme
Romer (1986 ; 1990), Lucas (1988), Grossman et Helpman (1990), Mankiw et
al (1992), Barro (2001), Aghion et Howit (1998) ou Pissarides (1997), qui ont
développé des modèles plus élaborés pour
analyser l'impact du capital humain sur la croissance à long terme, en
mettant en évidence le rôle du progrès technique, de
l'innovation, du transfert technologique et de la participation de la
main-d'oeuvre.
Selon eux, le capital humain est un facteur clé de la
croissance endogène, car il permet d'accroitre le stock de connaissances
disponibles dans l'économie, d'améliorer l'efficacité de
l'allocation des ressources et d'accélérer la convergence entre
les pays.
Les auteurs qui se sont intéressés à
l'impact du capital humain sur la croissance économique dans des
contextes spécifiques, comme Fogel (2004) ou Bergheim (2005) pour les
pays développés, ou Diagne et Diene (2019) pour les pays de
l'UEMOA. Selon eux, le capital humain a des effets différenciés
selon le niveau de développement, le secteur d'activité, le genre
ou l'âge des individus. Ils ont utilisés des méthodes
empiriques pour mesurer l'impact du capital humain sur la croissance
économique à partir de données statistiques ou d'indices
synthétiques.
Parmi les modèles théoriques existants, on peut
distinguer deux types de modèles selon qu'ils considèrent le
capital humain comme homogène ou hétérogène. Les
modèles de capital humain homogène supposent que tous les
individus ont le même niveau de capital humain, qui dépend
uniquement du nombre d'années d'éducation. Ces modèles
sont plus simples à analyser, mais ils ne tiennent pas compte de la
diversité des compétences, des qualités et des domaines de
formation des individus. Par exemple, le modèle de Mankiw et al (1992)
considère que le capital humain est proportionnel au niveau
d'éducation moyen de la population active.
Les modèles de capital humain
hétérogène supposent que les individus ont des niveaux de
capital humain différents, qui dépendent non seulement du nombre
d'années d'éducation, mais aussi de la qualité de
l'éducation, du type de formation, de l'expérience
professionnelle, de la santé ou des capacités cognitives. Ces
modèles sont plus réalistes, mais ils sont plus complexes
à analyser et à mesurer. Par exemple, le modèle de
Pissarides (1997) considère que le capital humain est composé de
deux types : le capital humain général, qui est
transférable entre les emplois, et le capital humain spécifique,
qui est lié à un emploi particulier.
En somme, on peut dire que le capital humain est un concept
qui a connu une évolution théorique importante au cours du temps,
et qui a permis d'expliquer l'impact des compétences et des
connaissances sur la croissance économique. Toutefois, il existe encore
des débats et des limites sur la définition, la mesure et
l'évaluation du capital humain, ainsi que sur les politiques publiques
à mettre en oeuvre pour favoriser son développement.Afin
d'approfondir cette analyse, nous allons nous intéresser à la
littérature empirique qui a testé empiriquement l'impact du
capital humain sur la croissance économique. Nous allons
présenter les principales études qui ont utilisé
différentes méthodes et données pour répondre
à cette question. Nous allons ensuite formuler nos propres questions de
recherche et hypothèses que nous allons vérifier à partir
d'un échantillon de pays africains, dont la RDC.
Section 2 : Revue de
la littérature empirique
Cette section recense les différents travaux empiriques
réalisés par les auteurs à travers le monde sur l'impact
du capital humain sur la croissance économique. Nous allons commencer
par les travaux de Mankiw et al. (1992), dans cette étude, les auteurs
ont pour objectif de tester l'impact du capital humain sur la croissance
économique à partir du modèle de Solow augmenté. Ce
modèle intègre le capital humain comme un facteur de production
supplémentaire par rapport au modèle de Solow classique. Le
capital humain est mesuré par le niveau moyen d'éducation de la
population active. Les auteurs utilisent une fonction de production
Cobb-Douglas qui relie la production au travail physique, au capital et au
capital humain. Ils estiment les paramètres du modèle par la
méthode des moindres carrés ordinaires sur un échantillon
de 121 pays sur la période 1960-1985. Les résultats montrent que
le capital humain joue un rôle important dans l'explication des
différences de revenus entre les pays. Ils montrent également que
le taux d'épargne et la croissance démographique affectent le
niveau de revenu par tête. Enfin, ils mettent en évidence une
relation positive entre l'investissement dans le capital humain et la
croissance économique.
Bloom et al. (2004) ont pour objectif d'analyser l'impact du
capital humain sur la croissance économique en prenant en compte
à la fois la dimension éducative et sanitaire du capital humain.
Ils utilisent un modèle de croissance endogène qui intègre
la scolarisation et l'espérance de vie comme des indicateurs du capital
humain. Ils estiment le modèle sur un panel de 92 pays sur la
période 1965-1990. Les résultats indiquent que le capital humain
a un effet positif et significatif sur la croissance économique. Ils
montrent que la scolarisation et l'espérance de vie ont des effets
directs et indirects sur la croissance, à travers leur impact sur le
niveau de technologie, le taux d'épargne et la fertilité.
Musbau
et Rasak (2005) ont étudié la relation de long terme entre
l'investissement dans l'éducation et la croissance économique au
Nigeria, en utilisant des données annuelles de 1970 à 2001.
Leurs objectifs étaient de tester l'impact du capital humain sur la
croissance économique et d'examiner les canaux par lesquels
l'éducation affecte la croissance économique.Ils ont
utilisé un modèle de cointégration à correction
d'erreur (ECM) pour estimer la relation de long terme entre les variables. Les
variables utilisées étaient le produit intérieur brut
(PIB) réel par habitant comme indicateur de la croissance
économique, le taux d'alphabétisation des adultes comme
indicateur du capital humain, le taux d'investissement brut comme indicateur du
capital physique, et le taux d'ouverture commerciale comme indicateur du
progrès technologique.Leurs résultats ont montré qu'il
existe une relation de cointégration entre les variables, ce qui
implique qu'il existe une relation de long terme entre l'investissement dans
l'éducation et la croissance économique au Nigeria. Ils ont
également trouvé que le capital humain affecte la croissance
économique à travers deux canaux: directement, en tant que
facteur explicatif de la croissance; et indirectement, en tant que facteur qui
facilite le progrès technologique. Ils ont conclu que le gouvernement
nigérian devrait accorder plus d'attention à
l'amélioration de la qualité et de la quantité de
l'éducation dans le pays.
Plusieurs études (Krueger et Lindahl, 2001 ; Bassanini
et Scarpetta, 2002 ; Engelbrecht, 2003) ont examiné l'influence du
capital humain sur la croissance économique dans les pays de l'OCDE, en
tenant compte des spécificités de chaque pays et des effets
à long terme. Elles ont utilisé comme variables le niveau et la
qualité de l'éducation, le taux de croissance du PIB par
habitant, le taux d'investissement, le taux d'ouverture, la taille du secteur
public, la réglementation du marché du travail et la
stabilité macroéconomique. Elles ont estimé un
modèle à effets fixes avec une correction pour la
non-stationnarité des variables et l'endogénéité du
capital humain, sur un panel de 21 pays de l'OCDE sur la période
1971-1998. Les résultats montrent que le capital humain a un effet
positif et significatif sur la croissance économique, mais que cet effet
varie selon les pays et dépend de la qualité de
l'éducation. Les auteurs recommandent que les politiques
éducatives soient adaptées au contexte institutionnel et culturel
de chaque pays pour optimiser leur impact sur la croissance.
Banhabib et Spiegel (1994) ont examiné l'impact du
capital humain sur la croissance économique dans un échantillon
de 78 pays sur la période 1960-1985. Ils ont utilisé deux mesures
du capital humain : le taux d'alphabétisation et le nombre moyen
d'années à l'école. Ils ont estimé un modèle
de croissance endogène avec des effets fixes et aléatoires.
Ils ont
trouvé que le capital humain n'avait pas d'effet direct significatif sur
la croissance, mais qu'il avait un effet indirect positif à travers
l'innovation technologique.
Pritchett (2001) a analysé les données de 127
pays sur la période 1960-1990. Il a mesuré le capital humain par
le nombre moyen d'années de scolarisation. Il a estimé un
modèle de croissance néoclassique avec des variables de
contrôle telles que l'investissement, la population, le commerce
extérieur et la qualité des institutions. Il a trouvé que
le capital humain n'avait pas d'effet significatif sur la croissance, et que
dans certains cas il avait même un effet négatif.
Il a
avancé trois explications possibles : l'éducation
n'améliore pas les compétences productives des travailleurs,
l'éducation n'est pas adaptée aux besoins du marché, ou
l'éducation est détournée à des fins politiques ou
sociales.
En somme, ces études soulignent l'absence de relation
entre croissance et éducation, et remettent en question
l'hypothèse selon laquelle le capital humain est un facteur clé
de la croissance économique.
Armer et Liu (1993) ont utilisé un modèle
économétrique de type Cobb-Douglas pour analyser la contribution
de l'éducation, mesurée par le nombre de personnes ayant
achevé différents niveaux d'éducation, à la
croissance économique de Taiwan, un pays qui a connu un
développement rapide en quelques décennies, et ont trouvé
que seuls l'enseignement primaire et secondaire avaient un effet positif et
significatif, contrairement à l'enseignement supérieur, moins
accessible et moins adapté aux besoins du marché du travail,
tandis que le progrès technique jouait un rôle important.
Duma (2007), étudie les sources de croissance au Sri
Lanka à l'aide des données annuelles de 1980 à 2006. Il a
employé la fonction de production Cobb-Douglas augmentée qui
considère la croissance de la production comme variable
dépendante tandis que la croissance du facteur travail, la croissance du
capital physique, la croissance du capital humain sont
considérées comme des variables explicatives. La
productivité totale des facteurs (PTF) est le résidu de
l'équation qui capture toutes les variations inexpliquées dans la
croissance de la production. Sur la période étudiée (1980
à 2006), l'auteur a trouvé une faible contribution du capital
humain à la croissance environ (10%) par rapport au capital physique et
la force de travail qui contribuent respectivement à 17% et 27%. La
principale contribution à la croissance a été celle de la
PTF qui a contribué pour environ 46%. L'auteur a expliqué ses
résultats par le fait qu'à partir des années 1980, il y
avait un ralentissement dans les produits à forte intensité de
main-d'oeuvre et une croissance rapide des industries à forte
intensité de capital et au niveau de productivité plus
élevé.
Abbas et Foreman-Peck (2007), utilisent les techniques de
cointégration pour estimer l'incidence du capital humain sur la
croissance économique du Pakistan dans la période allant de 1961
à 2003. Dans cette étude, les auteurs ont déterminé
deux indicateurs du capital humain qui ont un impact sur la croissance
économique à savoir le stock du capital humain, les
dépenses de santé en pourcentage du PIB.Les résultats
trouvés sont que le capital humain a un effet positif et significatif
sur la croissance économique du Pakistan, tant en termes de niveau que
de qualité. Les auteurs suggèrent que le Pakistan devrait
investir davantage dans l'éducation et la santé pour
accroître son potentiel de croissance.
Gherbi Fatima et Ghazlilamia (2021) analysent l'effet du
capital humain sur la croissance économique en Algérie à
l'aide du modèle vecteur auto régressif (VAR). Ils
considèrent comme variables le produit intérieur brut par
habitant (PIBH) ; les variables éducatives telles que : les
effectifs scolarisés au cycle fondamental (primaire et secondaire), les
effectifs scolarisés dans le secondaire, le nombre d'étudiants
dans l'enseignement supérieur ; la formation brute du capital
fixe ; le taux de croissance de la population. Ils concluent que le
capital humain, saisi par les variables éducatives peuvent-être un
point essentiel qui influencent positivement sur la croissance
économique.
Dans la même optique, BeyaKupa Erick (2021) a
mené une étude sur l'effet du capital humain sur la croissance
économique en République Démocratique du Congo. Il a
utilisé le modèle autorégressif à retards
échelonnés (ARDL) et pris en compte plusieurs variables :
les dépenses publiques en éducation, le taux brut de
scolarisation secondaire, le taux d'ouverture, les investissements directs
étrangers et le taux de croissance de la population. Son étude
montre que le capital humain, mesuré par les dépenses publiques
en éducation et le taux brut de scolarisation secondaire, influence
positivement la croissance économique. Toutefois, seul le taux brut de
scolarisation secondaire est statiquement significatif.
En somme, les résultats des études empiriques
sur le capital humain et la croissance économique sont mitigés et
parfois contradictoires. Certains travaux trouvent un effet positif et
significatif du capital humain sur la croissance économique, tandis que
d'autres ne trouvent pas d'effet ou un effet négatif. Ces divergences
peuvent s'expliquer par plusieurs facteurs, tels que la qualité des
données, la spécification des modèles, la prise en compte
des effets de seuil, de complémentarité ou de causalité
inverse.
Conclusion partielle
Ce chapitre avait pour objectif de présenter le cadre
théorique et empirique. Nous avons retenu la définition du
concept de « capital humain » proposée parGary Becker (1964),
le capital humain désigne les capacités intellectuelles et
professionnelles d'un individu qui lui assurent des revenus monétaires
futurs. La croissance économique, quant à elle, correspond
à une
«
augmentation du revenu par tête qui résulte d'une augmentation du
capital physique et humain par tête et du progrès technique
».
Par ailleurs, à travers les travaux
réalisés par des chercheurs qui ont précédé
notre analyse, nous avons constaté que la relation entre le capital
humain et la croissance économique est très controversée.
Le capital humain peut avoir un effet positif, négatif ou nul sur la
dynamique de la croissance économique. Ce chapitre nous a permis de
disposer d'une base solide pour mieux cerner le cadre théorique de la
thématique examinée et de comprendre les liens théoriques
existant entre le capital humain et la croissance économique. Le
chapitre suivant portera sur la description de l'évolution du capital
humain et de la croissance économique en RDC.
CHAPITRE 2 :
DESCRIPTION DE L'EVOLUTION DU CAPITAL HUMAIN ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN
RDC DE 1970 à 2021
L'objectif de ce chapitre est de présenter les
évolutions du capital humain et de la croissance économique, en
utilisant des données en séries temporelles. Nous observons
comment ces variables ont varié au cours du temps, en considérant
les décennies comme unité d'analyse, ainsi que les facteurs et
les effets des chocs qu'elles ont connus. Ce chapitre se divise en deux
sections : la première décrit l'évolution du capital
humain ; la deuxième examine l'évolution de la croissance
économique.
Section 1 :
L'évolution du capital humain
Cette section a pour objectif d'analyser l'évolution du
capital humain mesuré par l'indice de capital humain, qui nous sert
d'indicateur pour cette variable. Pour faciliter la compréhension de
cette variable, nous la décomposons en deux sous-sections. Le premier
décrit l'évolution globale sur toute la période
d'étude et le deuxième examine les évolutions
séquentielles.
Sous-section 1 :
Evolution globale de l'indice de capital humain
Le graphique ci-dessous présente l'évolution de
l'indice de capital humain en RDC, de 1970 à 2021.
Figure 1 : Evolution de l'indice de capital humain
de 1970 à 2021
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le graphique illustre l'évolution de l'indice de
capital humain de la RDC qui a connu des fluctuations au cours des cinquante
dernières années, avec des phases de croissance et de
déclin. Ces fluctuations sont liées au contexte
économique, social et politique du pays, qui a connu des
décennies de conflits, d'instabilité et de fragilité. Ces
facteurs ont affecté le développement et la fourniture des
services publics essentiels comme l'éducation, la santé, l'eau et
l'électricité. Ils ont également eu un impact sur la
survie des enfants, la qualité de l'éducation, la situation des
femmes et le respect des droits humains. Le graphique présente quelques
pics qui correspondent à des chocs ou à des
événements marquants dans l'histoire du pays. Pour besoin
d'illustration, le pic observé en 1974 correspond notamment à
deux évènements, le choc pétrolier sur le plan
international et la nationalisation des entreprises privées
(zaïrianisation) sur le plan national. Cette période a
été marquée par une croissance économique soutenue
grâce aux revenus du cuivre et du pétrole, mais aussi par une
corruption généralisée, une répression politique et
une détérioration des services publics.
Sous-section 2 :
Evolution séquentielle de l'indice de capital humain
Notre étude vise à analyser les
évolutions de l'indice de capital humain et leurs conséquences
sur l'économie, en adoptant différents angles temporels. Nous
avons divisé les graphiques en quatre périodes : de 1970 à
1982, de 1983 à 1995, de 1996 à 2008 et de 2009 à 2021.
Ainsi, nous pourrons décrire les variations de l'indice de capital
humain et les facteurs qui les ont déterminées.
Figure 2 : Evolutionde l'indice de capital humain
de 1970 à 1982
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
L'indice de capital humain de la RDC a connu une progression
modeste et régulière entre 1970 et 1982, passant de 1,12 à
1,21. Ce mouvement peut refléter une amélioration relative des
conditions de vie et d'accès aux services sociaux de base pendant cette
période. Les variations sont très faibles et ne semblent pas
corrélées à des événements historiques
majeurs. On peut toutefois signaler un fait notable qui a eu lieu pendant cette
période, sans que son effet soit perceptible sur le graphique :
· La guerre du Shaba (ou Katanga) en 1977 et 1978, qui a
opposé les forces armées zaïroises (ancien nom du Congo)
à des rebelles soutenus par l'Angola. Ce conflit a entraîné
des pertes humaines et matérielles, ainsi que des
déséquilibres économiques et sociaux dans la région
du Shaba.
Figure 3 : Evolution de l'indice de capital humain
de 1983 à 1995
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le graphique montre que le capital humain en RDC suit une
tendance similaire à celle du point précédent. Cela
pourrait résulter de la continuité des efforts de
développement social et économique du pays pendant cette
période, malgré les difficultés politiques et les tensions
régionales. Le capital humain ne varie pas de manière
significative d'une année à l'autre. Toutefois, certains
événements historiques ont pu influencer le capital humain, tels
que :
· La conférence nationale souveraine (1990), qui a
initié le processus démocratique et a favorisé une plus
grande participation politique et sociale des citoyens.
Figure 4 : Evolution de l'indice de capital humain
de 1996 à 2008
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le graphique indique que le capital humain en RDC suit une
tendance similaire à celle du point précédent. Cela
pourrait traduire la reprise progressive du développement social et
économique du pays après la fin des guerres du Congo, qui ont
détruit les infrastructures et les services sociaux, et causé des
millions de morts et de déplacés. Les variations du capital
humain sont très faibles d'une année à
l'autre. Néanmoins, on peut supposer que certains
événements historiques ont eu un impact sur le capital humain,
tels que :
· La deuxième guerre du Congo (1998-2003), qui a
opposé plusieurs pays africains et a été surnommée
la « première guerre mondiale africaine ».
· L'assassinat du président
Laurent-Désiré Kabila en 2001, qui a provoqué une crise
politique et une transition difficile vers son fils Joseph Kabila, qui a
signé les accords de paix de Sun City en 2002 et a organisé les
premières élections démocratiques en 2006.
Figure 5 : Evolution de l'indice de capital humain
de 2009 à 2021
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le graphique montre que la tendance du capital humain reste
similaire au point précèdent. Cela peut s'expliquer par une
consolidation du processus démocratique et une amélioration des
indicateurs sociaux et économiques dans le pays. Les fluctuations sont
très faibles et ne semblent pas liées à des
événements historiques majeurs. On peut toutefois mentionner deux
faits marquants qui ont pu avoir une influence sur le capital humain,
même si leur impact n'est pas visible sur le graphique :
· La révision constitutionnelle en 2011, qui a
modifié le mode d'élection du président au scrutin
uninominal majoritaire à un tour, au lieu du scrutin uninominal
majoritaire à deux tours. Cela a pu affecter la
représentativité et la légitimité du pouvoir
politique, ainsi que la participation citoyenne.
· La deuxième élection
présidentielle en 2011, qui a été contestée par
l'opposition et a entraîné des violences post-électorales
et des violations des droits de l'homme.Cela a pu nuire à la
stabilité et à la sécurité du pays, ainsi
qu'à la confiance des populations dans les institutions.
Section 2 : l'évolution de la croissance
économique
Cette section a pour objectif d'analyser l'évolution de
la croissance économiquemesurée par le produit intérieur
brut par habitant, qui nous sert d'indicateur pour cette variable. Pour
faciliter la compréhension de cette variable, nous la décomposons
en deux sous-sections. Le premier décrit l'évolution globale sur
toute la période d'étude et le deuxième examine les
évolutions séquentielles.
Sous-section 1 :
Evolution globale du produit intérieur brut par habitant
Le graphique ci-dessous présente l'évolution du
produit intérieur brut par habitant en RDC, de 1970 à 2021.
Figure 6 : Evolution du produit intérieur
brut par habitant de 1970 à 2021
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
D'après ce graphique, on peut observer que le PIB par
habitant de la RDC a connu des fluctuations importantes au cours des cinquante
dernières années, avec des périodes de croissance et de
récession.
Ces variations peuvent s'expliquer par le contexte
économique et social de la RDC, qui a été marqué
par des périodes de crise politique, de conflit armé, de
sanctions internationales, de chute des prix des matières
premières, de dévaluation monétaire, de réformes
structurelles et de pandémie de Covid-19.
Par exemple, le pic de 1974 correspond à l'année
où le président Mobutu a nationalisé les entreprises
étrangères et lancé la politique du zaïrianisation,
qui visait à promouvoir l'identité nationale et l'autosuffisance
économique. Le creux de 1994 coïncide avec la période du
génocide au Rwanda voisin, qui a entrainé un afflux massif de
réfugiés et une instabilité régionale.Le pic de
2008 reflète la croissance économique soutenue par la demande
mondiale en minerais, notamment, le cuivre et le cobalt. Le creux de 2016
résulte de la baisse des cours des matières premières, de
la dépréciation du franc congolais et de la crise politique
liée au report des élections présidentielles. Le pic de
2014 correspond à l'année où le PIB par habitant de la RDC
a atteint son niveau le plus élevé depuis l'indépendance,
avec environ 425 dollars. Le creux de 2021 s'explique par les effets
négatifs de la pandémie du Covid-19 sur l'économie
congolaise, qui a subi une contraction de -2,4% en 2020.
Ces données montrent que le PIB par habitant de la RDC
est très sensible aux chocs externes et internes, et qu'il n'a pas
permis d'améliorer significativement le niveau de vie de la population,
qui reste parmi les plus pauvres du monde.
Figure 7 :Evolution duproduit intérieur
brut par habitant de 1970 à 1982
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le PIB par habitant de la RDC a évolué de
manière irrégulière au cours de cette période, avec
des augmentations en 1974, 1976 et 1981, et des diminutions en 1971, 1978 et
1982. Ces évolutions peuvent s'expliquer par différents facteurs
économiques, sociaux et politiques qui ont influencé le pays.
Parmi ces facteurs, on peut mentionner :
· Le choc pétrolier de 1973-1974, qui a
modifié les termes de l'échange et la demande mondiale pour les
produits d'exportation de la RDC, tels que le cuivre, le cobalt et le
café.
· La nationalisation des entreprises
étrangères et la création des sociétés
d'État par le président Mobutu Sese Seko en 1974-1975, qui ont
changé la structure du secteur privé et son efficience.
· Le conflit au Shaba (ancien Katanga) en 1977-1978, qui
a perturbé l'activité minière et agricole, ainsi que les
dépenses publiques.
· La dévaluation du zaïre (monnaie nationale)
en 1979-1980, qui a provoqué une hausse du niveau général
des prix et une baisse du revenu réel de la population.
· L'assistance financière et technique
accordée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque
mondiale à partir de 1980, qui a contribué à stabiliser la
situation macroéconomique et à stimuler la croissance.
· Le deuxième choc pétrolier de 1981-1982,
qui a à nouveau réduit les recettes d'exportation et
creusé le déficit budgétaire.
Figure 8 :Evolution duproduit intérieur
brut par habitant de 1983 à 1995
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le PIB par habitant de la RDC a évolué de
manière négative au cours de cette période, avec des
diminutions importantes en 1986, 1991 et 1994. Ces évolutions peuvent
s'expliquer par différents facteurs économiques, sociaux et
politiques qui ont influencé le pays.
Parmi ces facteurs, on peut mentionner :
· La variation des prix mondiaux des matières
premières, notamment le cuivre et le pétrole, qui ont
modifié les termes de l'échange et la croissance
économique.
· La gestion économique et financière du
régime de Mobutu Sese Seko, qui a entraîné une corruption
généralisée, une fuite des capitaux, une dette
extérieure insoutenable et une inflation élevée.
· Les changements politiques et sociaux liés
à la fin de la guerre froide, à la pression internationale pour
la démocratisation et à la montée des revendications
régionalistes et ethniques.
· Les conflits armés dans les pays voisins,
notamment l'Angola, le Rwanda et l'Ouganda, qui ont affecté la
sécurité régionale et provoqué des afflux de
réfugiés.
· Le génocide au Rwanda en 1994, qui a
entraîné la première guerre du Congo en 1996-1997,
impliquant plusieurs pays africains et mettant fin au pouvoir de Mobutu.
Figure 9 :Evolution du produit intérieur
brut par habitant de 1996 à 2008
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le PIB par habitant de la RDC suit une tendance similaire
à celle du taux de croissance économique. Plusieurs facteurs
économiques, sociaux et politiques ont influencé cette
évolution. Parmi ces facteurs, on peut mentionner :
· La première guerre du Congo de 1996-1997, qui a
mis fin au régime de Mobutu Sese Seko et installé
Laurent-Désiré Kabila au pouvoir, avec l'appui du Rwanda, de
l'Ouganda et du Burundi.
· La deuxième guerre du Congo de 1998-2003, qui a
opposé le gouvernement de Kabila à une rébellion
appuyée par le Rwanda et l'Ouganda, ainsi qu'à plusieurs pays
africains intervenus dans le conflit.
· Le décès de Kabila en 2001 et son
remplacement par son fils Joseph Kabila, qui a initié un processus de
dialogue et de transition politique avec les acteurs du conflit.
· Les accords de paix signés en 2002-2003, qui ont
mis fin à la guerre et ont permis la mise en place d'un gouvernement
d'union nationale et l'organisation d'élections démocratiques en
2006.
· La persistance des violences dans l'est du pays
à partir de 2004, impliquant des groupes armés locaux et
étrangers, ainsi que l'armée nationale et les forces
onusiennes.
Figure 10 :Evolution duproduit intérieur
brut par habitant de 2009 à 2021
Source : graphique obtenu à partir d'eviews
10
Le PIB par habitant de la RDC a suivi une tendance à la
hausse au cours de cette période, avec des fluctuations en fonction des
années. Plusieurs facteurs économiques, sociaux et politiques ont
influencé cette évolution. Parmi ces facteurs, on peut mentionner
:
· La fin de la deuxième guerre du Congo en 2003,
qui a facilité une reprise partielle de l'activité
économique, notamment dans les secteurs minier, agricole et des
services.
· La mise en oeuvre des réformes
macroéconomiques et structurelles appuyées par le Fonds
monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, qui ont
contribué à la stabilité monétaire, à la
réduction de la dette extérieure et à
l'amélioration du climat des affaires.
· La croissance démographique rapide, qui a
accéléré la demande intérieure et le potentiel de
développement humain.
· La variation des cours mondiaux des matières
premières, notamment le cuivre, le cobalt et l'or, qui ont
influencé les exportations et les investissements étrangers.
· Les crises politiques et sécuritaires
liées au report des élections présidentielles en
2016-2018, qui ont provoqué des tensions sociales, des violences et des
sanctions internationales.
· La pandémie de Covid-19 en 2020-2021, qui a
affecté la santé publique, l'activité économique et
les finances publiques.
Conclusion partielle
Le chapitre avait pour objectif de présenter les
évolutions du capital humain et de la croissance économique, en
utilisant des données en séries temporelles. Ainsi, il en
découle de notre analyse qu'au regarde de l'indice de capital humain et
du produit intérieur brut par habitant de manière globale que la
RDC aconnu des décennies de conflits, d'instabilité et de
fragilité qui sont expliquées par plusieurs facteurs notamment,
la guerre, la corruption généralisée, la mauvaise gestion
publique, l'insécurité etc. Le pays a toutefois réussi
à améliorer son capital humain et son niveau d'investissement, ce
qui lui a permis de préserver un certain potentiel de
développement.
A présent nous avons vu la description des
différentes évolutions du capital humain et de la croissance
économique qui nous ont permis de voir certains faits marquants qui ont
eu de l'influence sur le capital humain et la croissance
économiquependant la période de l'étude, le prochain
chapitre porte sur le modèle économétrique utilisé
afin d'estimer l'effet du capital sur la croissance économique en
RDC.
CHAPITRE 3 :
MODELISATION ECONOMETRIQUE UTILISEE
Le présent chapitre a pour objectif deprésenter
l'approche économétrique à laquelle le travail a recouru
pour atteindre l'objectif principal. Il comporte deux sections : la
première présente le modèle ARDL, tandis que la
deuxième décrit les variables utilisées dans ces
modèles.
Section 1 :
Présentation du modèle ARDL et spécification des
modèles
A ce niveau, nous construisons un modèle ARDL
(AutoregressiveDistributedLag) pour vérifier empiriquement la relation
entre le capital humain et la croissance économique. Nous
spécifions donc un modèle qui permet de saisir l'impact du
capital humainsur la croissance économique. Ceci dans le but d'atteindre
les objectifs spécifiques exposés dans l'introduction
générale.
M'Amanja et Morrissey (2005), Akpan (2011), ainsi que
Govindaraju et al. (2011) ont également recouru à cette approche
économétrique moderne, respectivement pour les cas du Kenya, du
Nigéria et de la Malaisie. La forme générale du
modèle qui est appliqué dans cette étude est la
suivante :
Yt =
a1
+...+
+
+...+
+et
(1)
Dans ce modèle nous avons une partie où la
variable dépendante est expliquée par ses propres valeurs
décalées. Un tel modèle est appelé modèle
autorégressif (AR) dont voici la forme générale :
Yt =
a1
+...+
+
... (2)
Et une autre partie où la variable endogène est
expliquée par la variable (Xt) et leurs valeurs
décalées dans le temps
. Il s'agit ici des modèles à retards
échelonnés (DL) et qui peuvent s'écrire :
Yt =
+
+...+
+zt
Yt =
+
Où «
» traduit l'effet à court terme de Xt sur
Yt. Ce faisant ; l'effet à long terme de Xt
sur Yt « soit ?» sera obtenu en partant de la
relation de long terme suivant :
Yt = k+
Xt+u
Ainsi, nous écrirons :
=?????/ (1 - ?????)
Il sied de préciser, comme l'a montré Kibala
(2018) que ces genres de modèles dynamiques sont souvent butés
à des problèmes d'autocorrélation des erreurs dû
à la présence de la variable endogène
décalée comme variable explicative à cause de la partie AR
du modèle et de multi-colinéarité dû au choix des
variables exogènes contenues la partie DL du modèle.
Le modèle de la forme fonctionnelle que nous allons
estimer, va nous permettre de saisir l'effet du capital humain sur la dynamique
de la croissance.
Dans le cadre de ce modèle, il est estimé la
fonction suivante :
lpibhab= f (lich, lfbcf, lapd)(4)
La représentation ARDL de cette fonction qui va nous
permettre de saisir les effets de court et ceux de long terme des variables
explicatives ci-dessus sera :
??Lpibhabt = ??0+
Ó??1ipi= 1 ??Lpibhabt-i +
Ó??2iqi = 0??Licht-i +
Ó??3i??i = 0??Lfbcft-i +
Ó??4i??i = 0??Lapdt-i +
b1Lpibhabt-1 + b2Licht-1 +
b3Lfbcft-1 + b4Lapdt-1 +
et(5)
?? est l'opérateur de différence première ;
??0 est la constante ; ??1...??4 sont des
effets à court terme ; b1......b4la
dynamique de long terme du modèle ; et~ iid (0,
??) terme d'erreur (bruit blanc).
Les modèles dynamiques posent un problème sur le
niveau de décalages. Ce faisant, pour palier à ce
problème, nous allons nous servir des critères d'information
(Akaike-AIC, Shwarz-SIC et Hannan-Quin) pour déterminer les
décalages optimaux (p,q) du modèle ARDL.
L'application d'un modèle ARDL écrit ci-dessus
suppose que les variables soient Co- intégrées, cette relation de
cointégration conditionne l'estimation des coefficients de long terme de
ces variables. La littérature économétrique fournit
plusieurs tests de cointégration dont celui de Engel et Granger (1987),
celui de Johansen (1988,1991), Johansen et Juselius (1990), celui de Pesaran et
al. (1996), Pesaran et Shin (1995) et pesaran et al. (2001). Le test de
cointégration de Engel et Granger (1991) fondé sur la
modélisation à correction d'erreur, n'est applicable que pour
deux variables intégrées de même ordre (soit ordre
d'integration =1), il est donc moins efficace pour le cas multivarié.
Bien que le test de Johansen pallie à ce souci, il est utilisé
pour le cas mutivariés pour les variables intégrées de
même ordre, soit d'ordre d'intégration égale à
l'unité (1) ; il est fondé sur la modélisation
vectorielle à correction d'erreur (VECM), il est ainsi moins efficace
pour les variables intégrées d'ordre différent.
Dans le cadre de cette étude, nous allons recourir au
test de cointégrationPesaran et al. (2001) appelé
« test de cointégration aux bornes » ou
« bounds test to coingration », ce test est applicable pour
le cas multivarié, et pour les variables intégrées d'ordre
différent (soit ordre d'intégration =0 et 1). (Kibala, 2018).
Avant d'en arriver là, nous avons testé l'ordre
d'intégration de nos variables pour pouvoir valider l'estimation du
modèle ARDL. Dans le cadre de ce travail, nous recourons aux tests de la
racine unitaire développés par Dickey et Fuller ainsi que Andrews
et Zivot (AZ) en vue de déterminer l'ordre d'intégration de nos
séries temporelles.
Pour déterminer si une série chronologique
comporte une racine unitaire, Dickey et Fuller (1981) proposent l'estimation
par les MCO des modèles suivants :
Où ? désigne l'opérateur de
différence, Xt la série dont on teste la
stationnarité, åt le terme d'erreur et
è ainsi que ?j les paramètres
à estimer. La valeur de p est déterminée en
minimisant l'un des critères d'information, notamment le critère
bayésien de Schwarz (1978), en vertu du principe de parcimonie.
Tout d'abord, on mène le test classique de Student sur
le coefficient b dans le modèle
En cas de rejet de l'hypothèse nulle, on conclut que le
processus est non-stationnaire car la tendance linéaire dans le
modèle est déterministe. Le processus {Xt}
est donc un processus TS (Trend Stationnary). La méthode
appropriée de stationnarisation dans ce cas est l'écart à
la tendance. Il sera question pour ce faire de régresser
Xt sur le temps, i.e.
, puis récupérer la série des résidus de
cette régression, i.e.
, laquelle sera stationnaire.
Par contre, si l'hypothèse nulle n'est pas
rejetée, alors la tendance n'est pas significative. Il y a donc lieu de
la retirer du modèle, ce qui nous permet de basculer au modèle.
Dès lors, on mène encore le test classique de Student mais sur le
coefficient c cette fois-ci :
Si l'on rejette l'hypothèse nulle, alors le processus
admet une dérive (drift, en anglais) car la constante dans le
modèle est significative. Alternativement, le non-rejet de
l'hypothèse nulle signifie que le processus est sans drift, le terme
constant étant statistiquement non significatif. Ainsi, le retrait de la
constante nous permettra de passer au modèle.
Il s'agira maintenant de comparer la statistique empirique du
test (ADF, AugmentedDickey-Fuller) à la statistique théorique de
MacKinnon (VCM, Valeur Critique de MacKinnon). Si ADF < VCM, alors on ne
rejette pas l'hypothèse nulle : le processus
{Xt} contient donc une racine unitaire, i.e. le processus
est non-stationnaire.
Alternativement, si ADF > VCM, alors on rejette
l'hypothèse nulle : le processus {Xt} ne
contient pas donc une racine unitaire, i.e. le processus est stationnaire.
Le test d'Andrews et Zivot (AZ), quant à lui, poursuit
le même objectif que le test Dickey-Fuller présenté
ci-dessus, à savoir la détermination de l'ordre
d'intégration d'une série temporelle ainsi que la bonne
méthode de stationnarisation pour une série qui accuse une
rupture de structure ou un changement de régime identifié de
façon endogène.
Cependant, à l'issue de ces différents tests de
stationnarité, rien ne garantit que les variables du modèle
seront toutes à la fois stationnaires en niveau ou
intégrées du même ordre, étant donné leur
nombre élevé. Face à cela, il sied de les
différencier autant de fois jusqu'à ce qu'elles deviennent
stationnaires. Or, l'application du filtre aux différences à une
série temporelle fait perdre d'importantes informations en niveau
pourtant indispensables dans l'explication de la dynamique de cette
série (Gebhard - Wolters, 2007). En d'autres termes, la
stationnarisation par la différenciation retranche à la
série de départ ses propriétés de long terme, la
nouvelle série ne captant désormais que la dynamique de court
terme. Pour pallier à ce sérieux obstacle, il sera utile
d'estimer un modèle à correction d'erreurs (MCE) pour pouvoir
prendre en compte la dynamique de long terme. Avec cette procédure de
Pesaran et al. (2001), un modèle à correction d'erreur peut aider
à confirmer l'existence ou non de la cointégration entre
variables. Dans le cadre de notre étude ces modèles auront les
formes suivantes :
??LPibhabt = á0 +
Ó??1ipi =1 ??LPibhabt-i +
Ó??2iqi = 0??Licht-i +
Ó??3iqi = 0??Lfbcft-i +
Ó??4iqi = 0??Lapdt-i + ?ut-1
+ et (9)
Cette relation fera l'objet d'estimations. Cependant, nous allons
avant tout :
v déterminer le degré d'intégration des
valeurs (test de stationnarité) : le test d'Andrews et Zivot
(AZ)
v tester l'éventuelle existence d'une relation de
coïntégration entre les variables : test de Pesaran et al.
(2001) ou le test de cointegration aux bornes.
Il y a deux étapes pour appliquer le test de test de
coïntégration aux bornes dans un modèle ARDL
« approach to cointegrating »
v Premièrement, il faut déterminer le
décalage optimal (AIC, SIC HQ) ;
v Deuxièmement, implémenter le test de Fisher
pour vérifier les hypothèses suivantes :
(i)
:
= Existence de la relation de cointégration
(ii)
:
= Absence d'une relation de cointégration
La procédure du test est telle que l'on devra comparer
les valeurs de Fisher obtenues aux valeurs critiques (bornes) simulées
pour plusieurs cas et différents seuils par Pesaran et al. L'on notera
des valeurs critiques que la borne supérieure (2ème
ensemble) reprend les valeurs pour lesquelles les variables sont
intégrées d'ordre 1 I(1) et la borne inférieure
(1er ensemble) concernent les variables I(0).
Si Fisher > borne supérieure :
Cointégration existe
Si Fisher < borne inférieure :
Cointégration n'existe pas
Si borne < Fisher < borne supérieure : pas
de conclusion
Nous venons de présenter le modèle
économétrique utilisé dans le cadre de ce travail. Dans la
section suivante, nous décrirons les variables qui ont été
retenues pour la vérification empirique dans le cas spécifique de
l'économie congolaise.
Section 2 :
Descriptions des variables
Cette section décrit les variables auxquelles nous
avons recourues en vue d'atteindre nos objectifs de recherche. Elles
proviennent principalement de trois sources à savoir : de la Banque
Mondiale (world developmentindicators), de la Banque Centrale du Congo, et de
pennword. Elles couvrent la période allant de 1970-2021.
Il sied de noter que nos variables se regroupent en deux
catégories : les variables d'intérêt et les variables
de contrôle.
2.1. Variables
d'intérêt
Les variables
d'intérêt sont celles qui se rapportent au capital humain ainsi
qu'à l'activité économique. Nous avons retenu pour cela
l'indice de capital humain comme proxy du capital humain (ICH)et le Produit
Intérieur Brut par habitant (PIBHAB) comme proxy de l'activité
économique.
a) Produit
intérieur brut par habitant :
Le produit intérieur brut par habitant est un
indicateur du niveau d'activité économique d'un pays. C'est la
valeur du PIB divisée par le nombre d'habitants d'un pays. Le PIB par
habitant permet de comparer le niveau de richesse des pays, mais il ne tient
pas compte des inégalités sociales ni du bien-être des
populations.
b) Indice de capital
humain :
Gary Becker (1964), définit l'indice de capital humain
comme une mesure du stock de connaissances et de compétences
accumulées par les individus au cours de leur vie. Il dépend des
investissements en éducation, en formation et en santé que les
individus et les sociétés réalisent pour augmenter leur
productivité et leur bien-être.
2.2. Variables de
contrôle
Les variables de contrôle sont celles qui ne se
rapportent pas directement ni au capital humain, ni à l'activité
économique. Elles ne sont introduites que dans le modèle en vue
de réduire le risque de biais dans l'estimation des coefficients du
modèle, d'augmenter également la précision et la
robustesse des résultats. Elles ont été
sélectionnées en référence à la
littérature théorique et empirique existante, telle
qu'exposée au niveau du premier chapitre de cette étude.
a) Formation brute de
capital fixe :
La formation brute de capital fixe (FBCF) est un concept
macroéconomique qui mesure l'investissement en capital fixe des
producteurs résidents.
b) Aide publique au
développement :
Selon le comité d'aide au développement (CAD) de
l'OCDE, l'aide publique au développement (APD), est l'ensemble des
ressources fournies par les ETATS industrialisés dans le but
exprès de promouvoir le développement économique et
d'améliorer les conditions de vie de la population dans les pays en
développement.
Le tableau 1 ci-dessous présente les variables
utilisées dans le modèle, leurs indicateurs et les sources des
données correspondantes.
Tableau 1 : Variables des modèles
économétriques
Variables
|
Descriptions
|
Nature
|
Effets attendus
|
Sources
|
PIBHAB
|
Produit intérieur brut par habitant
|
Endogène
|
|
Banque Mondiale (BM)
|
ICH
|
Indice de capital humain
|
Exogène
|
+
|
Penn Word (PW)
|
FBCF
|
Formation brute de capital fixe
|
Exogène
|
+
|
Banque Centrale du Congo (BCC)
|
APD
|
Aide publique au développement
|
Exogène
|
+
|
Banque Mondiale (BM)
|
Source : auteur
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, nous avons exposé la
méthodologie économétrique que nous avons adoptée
pour cette étude, inspirée de la définition d'un
modèle économique donnée par E. Malinvaud
(1980). Notre choix s'est portés sur le modèle ARDL, que
nous avons présenté et spécifié en détail,
après avoir traité et analysé les données.
Notre objectif est de saisir l'impact du capital humain sur la
croissance économique en RD Congo, en utilisant comme variables
d'intérêt le Produit Intérieur Brut par habitant et
l'indice de capital humain. Nous avons également pris en compte des
variables de contrôle, comme la formation brute de capital fixe et l'aide
publique au développement, qui sont essentielles et importantes pour
améliorer les résultats. Ainsi, nous avons exposé les
fondements théoriques et empiriques de notre démarche, ainsi que
les outils statistiques et économétriques nécessaires
à son application. Dans le chapitre suivant, nous
présenterons les résultats de l'estimation de l'effet du capital
humain sur la croissance économique en RDC. Nous verrons alors si
nos hypothèses sont confirmées ou infirmées par les
données, et quelles sont les implications de nos résultats pour
la politique économique et sociale du pays. Nous
nous interrogerons également sur les limites de notre étude et
les perspectives d'amélioration possibles.
CHAPITRE 4 :
L'ESTIMATION DE L'EFFET DU CAPITAL HUMAIN SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC
DE 1970 A 2021.
Ce chapitre a pour objectif d'estimer l'effet du capital
humainsur la croissance économique en RD Congo (traitement des
données et présentation de différents résultats
empiriques). Il se divise en deux sections. La première porte sur
l'analyse exploratoire des variables des séries. La deuxième
expose les estimations du modèle
économétriquementionnés et discute les résultats.
Section 1 : Analyse
exploratoire des séries
Statistiques descriptives
des variables de l'étude
A ce stade nous calculons quelques statistiques descriptives,
et présentons la matrice de corrélation des variables de
l'étude.
1.1.
Caractéristiques descriptives des variables de
l'étude
Les caractéristiques de tendance centrale et de
dispersion des variables sont présentées dans le tableau 2
ci-dessous :
Tableau 2 : Statistiques descriptives
|
PIBHAB
|
ICH
|
FBCF
|
APD
|
Moyenne
|
712.5954
|
1.426154
|
19.87865
|
1.51E+09
|
Médiane
|
509.7750
|
1.485000
|
22.07500
|
9.63E+08
|
Maximum
|
1372.460
|
1.680000
|
55.40000
|
7.08E+09
|
Minimum
|
334.0200
|
1.120000
|
5.870000
|
1.82E+08
|
Ecart-type
|
344.4878
|
0.199678
|
9.708309
|
1.34E+09
|
Skewness
|
0.538094
|
-0.271784
|
0.642135
|
1.914479
|
Kurtosis
|
1.767267
|
1.458577
|
4.800363
|
7.824320
|
Jarque-Bera
|
5.801929
|
5.788141
|
10.59641
|
82.19246
|
Probabilités
|
0.054970
|
0.055350
|
0.005001
|
0.000000
|
Observations
|
52
|
52
|
52
|
52
|
Source : Résultats obtenus à l'aide
du logiciel Eviews10.
Le PIB par habitant (PIBHAB) a connu une croissance moyenne de
712.5954 points durant la période étudiée, mais avec une
forte dispersion autour de cette moyenne et une asymétrie positive (une
distribution asymétrique à droite). L'indice de capital humain a
atteint en moyenne 1.426154 points, avec une faible dispersion et une
asymétrie négative (une distribution asymétrique à
gauche). Nos deux variables de contrôle, quant à elles, ont
évolué positivement durant la période, avec des moyennes
respectives de 19.87865% et 1.51E+09%, mais avec des faibles dispersions et des
asymétries positives (des distributions asymétriques à
droite).
Par ailleurs, selon le test de Jarque-Bera, le PIB par
habitant et l'indice de capital humain suivent une loi normale au seuil de 5%,
tandis que nos deux variables de contrôle ne sont pas normalement
distribuées à ce seuil, car la probabilité Jarque-Bera est
inférieure à 5%. L'analyse de la corrélation
linéaire entre ces variables sera présentée dans le point
suivant.
1.2. Corrélation
entre les variables
Tableau 3 : Matrice de corrélation simple
entre variables
|
LPIBHAB
|
LICH
|
LFBCF
|
LAPD
|
LPIBHAB
|
1.000000
|
|
|
|
LICH
|
-0.934453
(0.0000)
|
1.000000
|
|
|
LFBCF
|
0.527171
(0.0001)
|
-0.242739
(0.0829)
|
1.000000
|
|
LAPD
|
-0.215896
(0.1242)
|
0.396111
(0.0037)
|
0.559518
(0.0000)
|
1.000000
|
Source : auteur (nos calculs sur Eviews
10)
L'analyse du tableau ci-dessus montre que le PIB par habitant
(PIBHAB) est fortement et négativement corrélé à
l'indice de capital humain (-93,4 %), mais qu'il existe une corrélation
négative plus faible avec l'aide publique au développement (-21,5
%). L'indice de capital humain présente une faible corrélation
négative avec la formation brute de capital fixe (-24,2 %), mais une
corrélation positive plus faible avec l'aide publique au
développement (39,6 %). Par ailleurs, la formation brute de capital fixe
est positivement corrélée à l'aide publique au
développement (55,9 %).
Analyse de la
stationnarité des variables
Il est important d'identifier la nature du non
stationnarité d'une série avant de la rendre stationnaire, car
une procédure de stationnarisation inadéquate peut engendrer des
perturbations artificielles. D'où la nécessité d'effectuer
des tests de racine unitaire permettant de détecter l'existence d'une
non stationnarité mais aussi la nature de celle-ci (processus TS ou
DS).
Il existe un grand nombre de tests de racine unitaire. Les
travaux pionniers en la matière sont ceux de Dickey et Fuller. Les tests
de Dickey-Fuller (DF) sont des tests paramétriques reposant sur
l'estimation d'un processus autorégressif. Ces tests sont les plus
utilisés en raison de leur grande simplicité. Les tests de Dickey
et Fuller simples ont été élargis pour prendre en compte
le problème d'autocorrélation des erreurs. On les appelle
« tests de Dickey et Fuller Augmentés (ADF :
AugmentedDickey-Fuller) », mais ils souffrent également d'un
certain nombre de critiques. Celles-ci ont conduit à
l'élaboration d'autres tests de racine unitaire dont notamment ceux de
Phillips et Perron (PP), Zivot et Andrews (AZ), Kwiatkowski, Phillips, Schmidt
et Shin (KPSS). De tous ces tests, les deux premiers sont faciles d'application
et couramment utilisés. En fait, le PP est adapté en
présence d'hétéroscédasticité, et le test AZ
est utilisé pour une série qui accuse une rupture de structure ou
changement de régime identifié de façon endogène.
Dans cette étude, nous avons fait recours au test AZ. L'hypothèse
nulle (Ho) de ce test est la non-stationnarité, elle
est rejetée si P-value < 0.05. Les
résultats sont donnés comme suit (les statistiques
calculées sont de t de student) :
Tableau 4 : Etude la
stationnarité
Variables
|
Niveau
|
Différence 1ère
|
Constat
|
AZ
|
AZ
|
Lpibhab
|
-5.747507
(0.01)
|
_________________
|
I(0)
|
Lich
|
-5.070624
(0.01)
|
_________________
|
I(0)
|
Lfbcf
|
-1.385097
(0.99)
|
-8.926593
(0.01)
|
I(1)
|
Lapd
|
-3.684649
(0.2901)
|
-7.562723
(0.01)
|
I(1)
|
Source : auteur (nos estimations sur Eviews
10)
L'on note que la formation brute de capital fixe et l'aide
publique au développement sont intégrées d'ordre 1
(stationnaire après la première différence), alors que le
produit intérieur brut par habitant et l'indice de capital humain
restent stationnaires à niveau (sans différenciation). Les
séries sont ainsi intégrées à des ordres
différents, ce qui rend inefficace le test de cointégration de
Engel et Granger (cas bivarié) et celui de Johansen (cas
multivarié), et rend opportun le test de cointégration aux bornes
(Pesaran et al, 2001).
Section 2 :
Estimations du modèle économétrique et discussions des
résultats
Dans cette section, nous présentons et discutons les
principaux résultats de nos analyses empiriques en les comparants avec
ceux obtenus par d'autres chercheurs. Nous nous focalisons en particulier sur
l'effet du capital humain sur la croissance économique en RDC.Nous
allons maintenant présenter la spécification économique de
la fonction :
lpibhab = f (lich, lfbcf, lapd)(4)
Une fois vérifiée la stationnarité des
variables pour éviter les régressions fallacieuses, nous estimons
le modèle ARDL dont l'équation est donnée par (4). Nous
utilisons la méthode robuste de Newey et West (1987) pour corriger les
écarts-type de l'estimation. Le tableau suivant présente les
résultats obtenus.
a) Décalage
optimal
Nous avons utilisé le critère de Akaike (AIC) pour
choisir le modèle ARDL optimal, c'est-à-dire celui qui
présente des résultats statistiquement significatifs et les plus
simples.
Figure 11 :Sélection du modèle
optimal AIC
Le critère d'Akaike (AIC) nous donne le décalage
optimal compatible avec la série des variables. Le modèle ARDL
(2, 0, 3, 4) est plus optimal parmi le top 20 des modèles
proposés, car il offre la plus petite valeur de AIC. Les
résultats de la régression de modèle montrent que le
pouvoir explicatif du modèle est élevé avec un coefficient
de détermination de 0.99, ceci veut dire que 99% des fluctuations de la
croissance économique s'expliquent par les variables exogènes du
modèle c'est-à-dire l'ajustement de notre modèle ARDL
s'avère de très bonne qualité. Cette hypothèse sera
rigoureusement testée dans l'une des prochaines sous-sections au niveau
de l'analyse de robustesse du modèle.
b) Diagnostic du
modèle
Tableau 5 : Statistiques de diagnostic du
modèle
Hypothèses du test
|
Tests
|
Valeurs (probabilités)
|
Autocorrélation
|
Breusch-Godfrey
|
1.338294 (0.5121)
|
Hétéroscédasticité
|
Breusch-Pagan-Godfrey
|
7.820349 (0.7990)
|
Normalité
|
Jarque-Bera
|
0.394898 (0.820822)
|
Spécification
|
Ramsey (Fisher)
|
0.219320 (0.6425)
|
Source : auteur (nos estimations sur Eviews
10)
Le test de Breusch-Godfrey, basé sur la statistique de
Fisher, révèle que les erreurs ne sont pas
auto-corrélées, laprobabilité critique étant
supérieures à 5%. Le test Breusch-pagan-Godfrey, quant à
lui, renseigne que les erreurs sont homoscédastiques, au regard des
probabilités critiques associées aussi bien à la
statistique de Fisher. Enfin, le test de Jarque-Berra indique que les erreurs
sont distribuées selon la loi normale, vu que la probabilité
critique (p-value) dépasse le seuil de 5%. Le modèle
ARDL (2, 0, 3, 4) estimé est globalement bon et expliquent à
99.6% la dynamique du PIB par tête en RDC, durant la période
allant de 1970 à 2021 et le modèle est bien
spécifié confirme le test de spécification de Ramsey.
Figure 12 : Test de stabilité des
paramètres
En observant les figures ci-dessus nous remarquons que la
courbe ne coupe pas le corridor. Par conséquent, le modèle est
ponctuellement et structurellement stable durant la période sous
analyse.
c) Test de
cointégration aux bornes
Ce test nous facilite la vérification d'une existence
de la relation de cointégration entre les séries
sous-études, c'est-à-dire, il nous permet de vérifier si
les variables étudiées entretiennent des relations à long
terme. La statistique du test est celle de Fisher, elle est comparée aux
valeurs critiques, qui forment des bornes (inférieures et
supérieures) ;
Si Fisher > borne supérieure:
cointégrationéxiste
Si Fisher < borne inférieure:
cointégration n'éxiste pas
Si borne inférieure < Fisher <borne
supérieure: pas de conclusion
Tableau 6 : Résultats du test de
cointégration de pesaran et al. (2001)
Variables
|
Lpibhab, Lich, Lfbc, Lapd
|
F-stat calculée
|
6.017002
|
Seuil critique
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1%
5%
10%
|
3.65
2.79
2.37
|
4.66
3.67
3.2
|
Source : auteur (nos estimations sur Eviews
10)
Dans le tableau ci-haut, les résultats du test sont
tels que la valeur de F-stat est supérieure à celle de la borne
supérieure, il y a donc l'existence de la cointégration entre les
variables sous étude, donnant ainsi accès à l'estimation
d'une relation de long terme pour saisir lesdits effets de l'indice de capital
humain, de la formation brute de capital fixe, et de l'aide publique au
développement sur la croissance économique.
d) Coefficients de long
terme et la dynamique à court terme
1. Coefficients de court
terme
Le modèle ARDL nous a permis d'évaluer les
effets dynamiques des variables exogènes sur la variable endogène
au cours du temps. Le modèle ECM associé nous permet
d'évaluer les effets à court terme des variables
indépendantes sur la variable dépendante. Les résultats
sont présentés dans le tableau 7 ci-dessous. Comme on peut le
voir dans ce tableau, le coefficient d'ajustement ou force de rappel mesure la
vitesse à laquelle la variable dépendante revient à son
niveau d'équilibre de long terme après un choc. Et est
statistiquement significatif ; il est négatif et compris entre
zéro et un (en valeur absolue). Ce qui garantit un mécanisme de
correction d'erreur et donc l'existence d'une relation de long terme
(cointégration) entre les variables.
Tableau 7 : Résultats d'estimation des
coefficients de court terme
Variable dépendante D(LPIBHAB)
|
Variables exogènes
|
Coefficients
|
Ecart-type de coefficients
|
t-Statistic
|
Probabilités
|
D(LPIBHAB(-1))
|
0.669863
|
0.083631
|
8.009740
|
0.0000
|
D(LFBCF)
|
0.067785
|
0.021459
|
3.158886
|
0.0033
|
D(LFBCF(-1))
|
-0.059816
|
0.024847
|
-2.407374
|
0.0215
|
D(LFBCF(-2))
|
-0.064111
|
0.023333
|
-2.747650
|
0.0094
|
D(LAPD)
|
0.006235
|
0.009635
|
0.647156
|
0.5218
|
D(LAPD(-1))
|
-0.005024
|
0.009926
|
-0.506169
|
0.6159
|
D(LAPD(-2))
|
0.012923
|
0.009916
|
1.303322
|
0.2010
|
D(LAPD(-3))
|
-0.025001
|
0.009209
|
-2.714896
|
0.0102
|
CointEq(-1)*
|
-0.265151
|
0.045795
|
-5.789931
|
0.0000
|
Source : Résultats obtenus à l'aide du
logiciel Eviews10
Les coefficients des variables indépendantes mesurent
les effets à court terme de ces variables sur la variable
dépendante. On peut interpréter les résultats comme suit
:
v Une augmentation de 1% du taux de croissance du PIBHAB au
retard 1 entraîne une augmentation de 0.67% du taux de croissance du
PIBHAB au temps courant, toutes choses égales par ailleurs. Ce
résultat est significatif au seuil de 1%.
Ces résultats suggèrent que la croissance
économique en RDC est fortement influencée par la dynamique de la
croissance passée. En effet, une augmentation du taux de croissance du
PIBHAB au retard 1 se traduit par une augmentation du taux de croissance du
PIBHAB au temps courant, ce qui indique un effet d'entraînement positif
de la croissance. Ce résultat est conforme à la théorie de
la convergence conditionnelle, selon laquelle les pays ayant un niveau initial
de revenu par habitant plus faible tendent à croître plus
rapidement que les pays plus riches, en rattrapant leur retard de
développement. Ce résultat est également cohérent
avec les études empiriques qui ont mis en évidence l'existence
d'un effet de persistance de la croissance dans les pays en
développement, notamment en Afrique subsaharienne (Barro et
Sala-i-Martin, 1995 ; Ndulu et O'Connell, 2008 ; Fosu, 2015).
v Une augmentation de 1% du taux de croissance de la FBCF au
temps courant entraîne une augmentation de 0.07% du taux de croissance du
PIBHAB au temps courant, toutes choses égales par ailleurs. Ce
résultat est significatif au seuil de 1%.
Ces résultats suggèrent que la croissance de la
formation brute de capital fixe (FBCF) a un effet positif et significatif sur
la croissance du produit intérieur brut par habitant (PIBHAB) en RDC. En
effet, une augmentation du taux de croissance de la FBCF au temps courant se
traduit par une augmentation du taux de croissance du PIBHAB au temps courant,
ce qui reflète l'impact de l'investissement sur la productivité.
Ce résultat est conforme à la théorie endogène de
la croissance, selon laquelle l'accumulation du capital physique est un facteur
de progrès technique et d'innovation. Ce résultat est
également en accord avec les études empiriques qui ont mis en
évidence le rôle positif de l'investissement dans la stimulation
de la croissance dans les pays en développement, notamment en Afrique
subsaharienne (De Long et Summers, 1993 ; Levine et Renelt, 1992 ; Mankiw et
al. 1992).
v Une augmentation de 1% du taux de croissance de la FBCFde
manière cumulée entraîne une diminution de 0.123% du taux
de croissance du PIBHAB au temps courant, toutes choses égales par
ailleurs. Ce résultat est significatif au seuil de 5%.
Ces résultats indiquent que la croissance de la
formation brute de capital fixe (FBCF) a un effet négatif et
significatif sur la croissance du produit intérieur brut par habitant
(PIBHAB) en RDC. En effet, une augmentation du taux de croissance de la FBCF de
manière cumulée se traduit par une diminution du taux de
croissance du PIBHAB au temps courant, ce qui reflète un effet de
déplacement de la production. Ce résultat est contraire à
la théorie néoclassique et endogène de la croissance,
selon lesquelles l'accumulation du capital physique est un facteur positif de
la croissance économique. Ce résultat est également en
contradiction avec les études empiriques qui ont souligné le
rôle positif de l'investissement dans la promotion de la croissance dans
les pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne (De Long
et Summers, 1993 ; Levine et Renelt, 1992 ; Mankiw et al. 1992). Une possible
explication de ce résultat paradoxal est que la FBCF en RDC est
inefficace ou mal allouée, en raison de problèmes
institutionnels, politiques ou infrastructurels.
v Une augmentation de 1% du taux de croissance de l'APDau
retard 3 entraîne une diminution de 0.025% du taux de croissance du
PIBHAB au temps courant, toutes choses égales par ailleurs. Ce
résultat est significatif au seuil de 1%.
Ces résultats suggèrent que la croissance de
l'aide publique au développement (APD) a un effet négatif et
significatif sur la croissance du produit intérieur brut par habitant
(PIBHAB) en RDC. En effet, une augmentation du taux de croissance de l'APD au
retard 3 se traduit par une diminution du taux de croissance du PIBHAB au temps
courant, ce qui reflète un effet de substitution de l'aide à
l'effort national. Ce résultat est conforme à la théorie
de la malédiction de l'aide, selon laquelle l'APD peut avoir des effets
pervers sur la croissance économique, en réduisant les
incitations à la bonne gouvernance, à la mobilisation des
ressources internes et à la diversification des exportations. Ce
résultat est également cohérent avec les études
empiriques qui ont mis en évidence l'existence d'un seuil critique d'APD
au-delà duquel l'aide devient contre-productive pour la croissance dans
les pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne (Easterly
et al. 2004 ; Rajan et Subramanian, 2008 ; Minoiu et Reddy, 2010).
v Le taux de croissance de l'indice de capital humain n'exerce
pas d'effet sur le taux de croissance du PIBHAB en RDC.
L'indice de capital humain (ICH) ne semble pas influencer la
croissance du produit intérieur brut par habitant (PIBHAB) en RDC. Cette
conclusion rejoint celle de Pritchett (2001) qui a étudié 127
pays entre 1960 et 1990. Selon lui, le capital humain, mesuré par le
nombre moyen d'années de scolarisation, n'a pas d'effet positif sur la
croissance, et parfois même un effet négatif. Il propose trois
raisons : l'éducation ne rend pas les travailleurs plus productifs,
l'éducation ne correspond pas aux besoins du marché, ou
l'éducation est utilisée à des fins non
économiques. Le capital humain intervient cependant dans le processus
d'ajustement à long terme en cas de déséquilibre à
court terme.
2. Coefficients de long
terme
Le coefficient de correction d'erreur étant négatif
et statistiquement significatif, il est possible d'estimer la relation de long
terme. Il s'agit en fait de régresser l'équation (9) à
laquelle nous sommes parvenus dans le troisième chapitre. Les
résultats sont les suivants :
Tableau 8 : Résultats d'estimation des
coefficients de long terme
Variable dépendante D(LPIBHAB)
|
Variables exogènes
|
Coefficients
|
Ecart-type de coefficients
|
t-Statistic
|
Probabilités
|
LICH
|
-2.567397
|
0.183132
|
-14.01938
|
0.0000
|
LFBCF
|
0.308032
|
0.059018
|
5.219272
|
0.0000
|
LAPD
|
0.006908
|
0.053303
|
0.129607
|
0.8976
|
C
|
6.313956
|
0.943482
|
6.692184
|
0.0000
|
Source : Résultats obtenus à l'aide du
logiciel Eviews10
Les coefficients des variables indépendantes mesurent
les effets marginaux de ces variables sur la croissance économique. On
peut interpréter les résultats comme suit :
Une augmentation de 1% du taux de croissance de l'ICH
entraîne une diminution de 2.57% du taux de croissance du PIBHAB, toutes
choses égales par ailleurs. Ce résultat est significatif au seuil
de 1%.
Ces résultats indiquent que l'indice de capital humain
(ICH) a un effet négatif et significatif sur la croissance
économique en RDC. En effet, une augmentation du taux de croissance de
l'ICH entraîne une diminution de la croissance économique, ce qui
reflète l'impact négatif de la faible qualité de
l'éducation et de la santé sur la productivité et
l'innovation. Ce résultat est contraire à la théorie de la
croissance endogène, selon laquelle le capital humain est un facteur
positif de la croissance économique, en favorisant le
développement des compétences, la diffusion du savoir et la
création de nouvelles technologies. Ce résultat est
également en contradiction avec les études empiriques qui ont mis
en évidence le rôle positif du capital humain sur la croissance
dans les pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne
(Barro, 1991 ; Mankiw et al. 1992 ; Benhabib et Spiegel, 1994). Une possible
explication de ce résultat paradoxal est que l'ICH en RDC est mal
mesuré ou mal utilisé, en raison de problèmes
institutionnels, politiques ou infrastructurels.
Une augmentation de 1% du taux de croissance de la FBCF
entraîne une augmentation de 0.31% du taux de croissance du PIBHAB,
toutes choses égales par ailleurs. Ce résultat est significatif
au seuil de 1%.
Ces résultats indiquent que la formation brute de
capital fixe (FBCF) a un effet positif et significatif sur la croissance du
produit intérieur brut par habitant (PIBHAB) en RDC. En effet, une
augmentation du taux de croissance de la FBCF entraîne une augmentation
du taux de croissance du PIBHAB, ce qui reflète l'impact de
l'investissement sur la productivité et l'innovation. Ce résultat
est conforme à la théorie endogène de la croissance, selon
laquelle l'accumulation du capital physique est un facteur de progrès
technique et d'innovation. Ce résultat est également en accord
avec les études empiriques qui ont mis en évidence le rôle
positif de l'investissement dans la stimulation de la croissance dans les pays
en développement, notamment en Afrique subsaharienne (De Long et
Summers, 1993 ; Levine et Renelt, 1992 ; Mankiw et al. 1992).
Conclusion partielle
Ce chapitre a exposé les résultats de l'analyse
empirique de l'effet du capital humain sur la croissance économique en
RD Congo, sur la période de 1970 à 2021. À partir d'un
modèle économétrique ARDL, nous avons estimé les
effets à court et à long terme du capital humain sur la
croissance économique. Nous avons observé que le capital humain
n'a pas d'effet significatif sur la croissance à court terme, mais qu'il
a un effet négatif et significatif à long terme. La formation
brute de capital fixe et l'aide publique au développement ont
également des effets contrastés selon l'horizon temporel
considéré. Ces résultats confirment en partie ceux de la
littérature existante, mais ils posent aussi des questions sur les
causes et les conséquences de la faible contribution du capital humain
à la croissance économique en RD Congo. Quels sont les facteurs
qui expliquent le faible rendement du capital humain dans ce pays ? Quelles
sont les politiques publiques à mettre en place pour renforcer le
capital humain et favoriser la croissance économique ? Ces questions
ouvrent des perspectives de recherche pour de futures études sur le
sujet.
CONCLUSION GENERALE
Ce travail s'est proposé d'évaluer l'impact qu'a
le capital humain sur la croissance économique en République
Démocratique du Congo. En d'autres termes, il a été
question de mesurer l'impact de court terme et de long terme du capital humain
sur la dynamique de la croissance en République Démocratique du
Congo durant la période 1970 - 2021. Ainsi, l'hypothèse à
vérifier est : le capital humain a une influence positive et
significative sur la croissance économique en RDC.
Pour ce faire, il est décrit préalablement
l'évolution du capital humain et de la croissance économiqueen
termes des variables macroéconomiques d'intérêt ; ``Le
capital humain'' approchépar l'indice de capital humain; ainsi que ``La
croissance économique'' approchée par le produit intérieur
brut par habitant.
Conformément à la littérature
économique, la relation entre le capital humain et la croissance
économique reste encore plus controversée. Cependant, une bonne
qualité et/ou quantité du capital humain influence toujours
positivement la dynamique de la croissance économique et améliore
l'efficacité des individus et seront beaucoup plus productifs. Ainsi,
comme fait mention ci-haut, à l'aide du modèle ARDL, il est
analysé cette relation dans l'économie congolaise.
A l'issue de cette analyse empirique, les résultats des
estimations suggèrent que le capital humain n'exerce aucun effet sur la
croissance économique à court terme. Par ailleurs, son effet
à long terme est négatif et statistiquement significatif. Au
regard de ces résultats, nous avons infirmé notre
hypothèse selon laquelle le capital humain exercerait un effet positif
et significatif sur la dynamique de la croissance économique.
Par conséquent, la situation de la RD Congo montre une
forme d'incapacité innée de l'État congolais à
mettre en oeuvre les politiques publiques nécessaires. Toutefois, ces
résultats sont conformes avec les études
précédentes réalisées par d'autres chercheurs.
Ainsi, nous suggéronsaux autorités politiques du pays pour une RD
Congo émergente :
v Investir davantage dans l'éducation : la RDC
devrait augmenter ses investissements dans l'éducation, en veillant
à ce que tous les enfants aient accès à une
éducation de qualité. Les programmes d'éducation doivent
être adaptés aux besoins des apprenants et être en
adéquation avec les exigences du marché de l'emploi ;
v Renforcer le système de santé : le
gouvernement devrait investir dans la santé pour améliorer
l'accès aux soins de santé de qualité pour tous les
citoyens. Cela comprendrait la construction d'infrastructures de santé
adéquates, la formation du personnel de santé ;
l'approvisionnement en médicaments et en équipements
médicaux ;
v Encourager l'investissement : les agents publics
(l'ETAT, les collectivités territoriales) ou les agents privés
(les entreprises, ménages) devraient encourager l'investissement car
celui-ci est un facteur déterminant de la croissance économique
et permet d'augmenter la qualité et la quantité du capital
physique, capital humain et du capital technologique disponible dans un
pays.
Ces recommandations ne sont pas exhaustives, mais elles
peuvent aider la RDC à améliorer son indice de capital humain
négatif et à favoriser un développement économique
durable.
Cependant, loin de nous la prétention d'être le
pionnier autour de cette thématique, ce n'est que dans le souci de
participer au débat que cette étude vient s'ajouter dans la
littérature déjà existante. Également, nous sommes
conscients que nous n'avons puisé tous les aspects liés à
ce sujet ; néanmoins nous avons la nette conviction d'avoir
développé l'essentiel. À nos lecteurs, nous sollicitons
l'indulgence pour les éventuelles imperfections que cette oeuvre humaine
pourrait contenir, en dépit de toute notre attention.
REFERENCES
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ANNEXES
Annexe 1 : Base des données
Années
|
pibhab2015
(en $ constant de 2015)
|
ICH
|
fbcf
(en % du PIB)
|
apdnet2018
(en $ constant 2018)
|
1970
|
1290.75
|
1.12
|
20.04
|
615049987.79
|
1971
|
1331.46
|
1.12
|
22.05
|
685739990.23
|
1972
|
1298.29
|
1.13
|
22.10
|
685270019.53
|
1973
|
1367.10
|
1.13
|
24.62
|
662619995.12
|
1974
|
1372.46
|
1.14
|
25.56
|
760280029.30
|
1975
|
1268.70
|
1.15
|
23.98
|
934020019.53
|
1976
|
1167.85
|
1.15
|
22.21
|
687950012.21
|
1977
|
1143.32
|
1.16
|
22.47
|
840289978.03
|
1978
|
1051.53
|
1.17
|
20.60
|
864710021.97
|
1979
|
1026.96
|
1.18
|
20.75
|
1015030029.3
|
1980
|
1021.81
|
1.19
|
21.50
|
962320007.32
|
1981
|
1019.47
|
1.20
|
22.28
|
981750000.00
|
1982
|
990.02
|
1.21
|
22.12
|
911849975.59
|
1983
|
979.73
|
1.22
|
22.59
|
858380004.88
|
1984
|
1008.60
|
1.23
|
24.32
|
869229980.47
|
1985
|
987.49
|
1.25
|
24.47
|
844330017.09
|
1986
|
1007.03
|
1.27
|
25.86
|
928710021.97
|
1987
|
1006.27
|
1.29
|
26.64
|
1230069946.2
|
1988
|
982.48
|
1.31
|
26.77
|
964150024.41
|
1989
|
940.45
|
1.33
|
26.40
|
1243670043.9
|
1990
|
849.55
|
1.35
|
24.36
|
1332170043.9
|
1991
|
749.93
|
1.38
|
21.49
|
701239990.23
|
1992
|
645.55
|
1.40
|
17.49
|
379649993.90
|
1993
|
537.28
|
1.43
|
6.76
|
255460006.71
|
1994
|
497.89
|
1.45
|
7.10
|
332279998.78
|
1995
|
485.42
|
1.48
|
6.92
|
236639999.39
|
1996
|
467.18
|
1.49
|
6.27
|
210080001.83
|
1997
|
430.17
|
1.51
|
5.87
|
221389999.39
|
1998
|
413.54
|
1.52
|
5.92
|
181699996.95
|
1999
|
386.66
|
1.54
|
6.59
|
195919998.17
|
2000
|
350.87
|
1.55
|
6.28
|
282220001.22
|
2001
|
334.12
|
1.56
|
6.88
|
396529998.78
|
2002
|
334.02
|
1.57
|
9.87
|
1736849975.5
|
2003
|
341.99
|
1.58
|
9.65
|
7084160156.2
|
2004
|
353.73
|
1.59
|
8.47
|
2211610107.4
|
2005
|
363.67
|
1.59
|
9.31
|
2107139892.5
|
2006
|
370.89
|
1.60
|
10.53
|
2530020019.5
|
2007
|
381.46
|
1.61
|
11.13
|
1363189941.4
|
2008
|
392.07
|
1.61
|
11.15
|
1706680053.7
|
2009
|
390.11
|
1.62
|
18.02
|
2384070068.3
|
2010
|
404.15
|
1.62
|
19.14
|
3480169921.8
|
2011
|
417.76
|
1.63
|
30.11
|
5346370117.1
|
2012
|
432.68
|
1.63
|
28.94
|
2788919921.8
|
2013
|
454.00
|
1.64
|
26.47
|
2489389892.5
|
2014
|
480.77
|
1.65
|
25.48
|
2308399902.3
|
2015
|
497.32
|
1.65
|
21.59
|
2769810058.5
|
2016
|
492.80
|
1.66
|
23.29
|
2254199951.1
|
2017
|
494.78
|
1.67
|
27.68
|
2416800048.8
|
2018
|
506.96
|
1.67
|
29.52
|
2539239990.2
|
2019
|
512.59
|
1.68
|
29.88
|
2885399902.3
|
2020
|
505.35
|
1.64
|
38.80
|
3377360107.4
|
2021
|
517.93
|
1.64
|
55.40
|
2694600000.0
|
Annexe 2 : Statistiques descriptives
Annexe 2 : Corrélation entre les
variables
Annexe 3 : Analyse de la stationnarité des
variables
LPIBHA : à niveau
LICH : à niveau
LFBCF : à niveau
LFBCF : 1ère
différence
LAPD : à niveau
LAPD : 1ère
différence
Annexe 4 : Estimation du modèle
économétrique
Sélection du modèle optimal
AIC
Annexe 5 : Analyse de robustesse (diagnostic du
modèle)
Autocorrélation
Hétéroscédasticité
Normalité
Spécification
Stabilité des paramètres
Annexe 6 : Test de
cointégration
Annexe 7 : Coefficient de long terme et dynamique
de court terme
Coefficient de court terme
Coefficient de long terme
Table des matières
EPIGRAPHES
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
Sigles et abréviations
iv
Tableaux et figures
vi
RESUME
vii
INTRODUCTION :
1
1. PROBLEMATIQUE DU
TRAVAIL
1
2. HYPHOTESES DU
TRAVAIL
2
3. OBJECTIFS DU
TRAVAIL
2
4. INTERET DU
SUJET
2
4.1.
Intérêt personnel
2
4.2.
Intérêt scientifique et social
2
5. METHODES ET
TECHNIQUES
2
5.1. METHODES
UTILISE
2
5.2. TECHNIQUES ET
OUTILS
3
6. DELIMITATION
SPATIO TEMPORELLE
3
7. OSSATURE DU
TRAVAIL
3
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE
THEORIQUE ET EMPIRIQUE
5
Section 1 : Revue
théorique
5
1.1. Capital
humain
5
a)
Définition du capital humain
5
b)
Définitions du capital humain selon quelques
auteurs
5
c) Les composantes
du capital humain
6
d) Les sources de
l'accumulation du capital humain
6
e) Les mesures de
capital humain
7
f) La
théorie du capital humain et ces limites
7
1.2. Croissance
économique
9
3. Modèle de
croissance chez les classiques
13
4. Modèle de
croissance chez les keynésiens
14
1.3. Relation entre
capital humain et croissance économique
15
Section 2 : Revue de la
littérature empirique
16
Conclusion partielle
19
CHAPITRE 2 : DESCRIPTION DE
L'EVOLUTION DU CAPITAL HUMAIN ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC DE 1970
à 2021
20
Section 1 : L'évolution du
capital humain
20
Sous-section 1 : Evolution globale de
l'indice de capital humain
20
Sous-section 2 : Evolution
séquentielle de l'indice de capital humain
21
Sous-section 1 : Evolution globale du
produit intérieur brut par habitant
24
Conclusion partielle
28
CHAPITRE 3 : MODELISATION
ECONOMETRIQUE UTILISEE
30
Section 1 : Présentation du
modèle ARDL et spécification des modèles
30
Section 2 : Descriptions des
variables
33
2.1. Variables
d'intérêt
34
a) Produit
intérieur brut par habitant :
34
b) Indice de
capital humain :
34
2.2. Variables de
contrôle
34
a) Formation brute
de capital fixe :
34
b) Aide publique au
développement :
34
Conclusion partielle
35
CHAPITRE 4 : L'ESTIMATION DE L'EFFET
DU CAPITAL HUMAIN SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC DE 1970 A
2021.
36
Section 1 : Analyse exploratoire des
séries
36
Statistiques descriptives des variables de
l'étude
36
1.1.
Caractéristiques descriptives des variables de
l'étude
36
1.2.
Corrélation entre les variables
37
Analyse de la stationnarité des
variables
37
Section 2 : Estimations du
modèle économétrique et discussions des
résultats
38
a) Décalage
optimal
38
b) Diagnostic du
modèle
39
c) Test de
cointégration aux bornes
40
d) Coefficients de
long terme et la dynamique à court terme
41
1. Coefficients de
court terme
41
2. Coefficients de
long terme
44
Conclusion partielle
45
CONCLUSION GENERALE
46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
48
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