WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMAC


par Yvan Nathanaël NOUBISSI
Université Yaoundé 2 Soa - Master 2 en science politique 2019
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

DEDICACE

A la Mission Internationale la Montagne Sainte,

A la grande famille Mboutchemi

REMERCIEMENTS

Que tous ceux qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à l'élaboration de ce travail trouvent dans sa réalisation ma profonde gratitude. Je remercie particulièrement :

Ø Dieu tout puissant au travers du Saint-Espritpour sa main puissance dans ma vie et de m'avoir donné la force nécessaire pour réaliser ce travail.

Ø Mon Directeur de mémoire le Prof. Mathias Eric OwonaNguinipour ses précieux conseils et enseignements qui ont donné forme et qualité à notre travail

Ø Mon encadreur le doctorant Bilongo Dominique Armand pour non seulement son encadrement scientifique mais également pour l'intérêt et la rigueur qu'il a apporté à la réalisation de ce travail.

Ø Mes ainés académiques Tsalamoise, AuxenceKoa,barnabéAyissi,Loumoupatrick pour leur différents apports scientifiques.

Ø Mes parents biologiquesOkono Philémon et Nono émilienne pour m'avoir mis au monde mais également pour avoir toujours cru en moi.

Ø Mes parents spirituels le couple prophétique Méyo pour leur apport multidimensionnelle (spirituel, matériel, financier, émotionnel et parfois intellectuel)

Ø Ma fiancéeNguedjoFotsocarelle pour son amour, son attention et sa motivation

Ø Ma maman Ngoyouodette pour m'avoir élevé et m'avoir soutenu jusquà ce jour

Ø Le couple Ondongo et le couple diffo pour leurs encouragements et leurs soutiens.

Ø Mes grands frères Mr Mvomtimothée et Mr mountapmbeme, respectivement directeur des ressources humaines au CEPAC et chef du cabinet du commissaire DERDS, commissioncemac pour leurs motivations et encouragements

Ø Le couple Ekotto pour m'avoir hébergé et avoir subvenu à mes besoins pendant mon séjour à kyé-ossi lors de mes enquêtes de terrains

Ø Mes camarades Andela junior, Emiangpatrick, Mbane martial, Audrey yakan, nogharuben, Benelecharles, Assakoandrina, Awa nansi, Mvondonelly, Kamwaraissa, Assanatoubakary, Dima, Mbida chanel, Mvodo Patrick et Belinda sidoine pour leur solidarité.

AVERTISSEMENT

L'université de Yaoundé 2 n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans les mémoires de recherches. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur

SIGLES ET ABREVIATIONS

UMA  : Union du Maghreb Arabe

CEEAC : Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale

CEMAC  : Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale

CEDEAO : Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

OUA  : Organisation de l'unité Africaine

SADC : Communauté de développement de l'Afrique Australe

COMESA : Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Australe

CEN- SAD : La communauté des Etats sahélo-sahariens

RESUME

La problématique de la construction de l'intégration régionale est souvent appréhendée à partir des dynamiques géopolitiques, géostratégiques, diplomatiques et politiques. La culture comme facteur structurant l'intégration régionale est marginalisée au niveau de l'action institutionnelle et gouvernementale, et dans les travaux scientifiques. Cependant certains travaux analyses la culture dans le processus d'intégration en Afrique uniquement sous le prisme des peuples frontières et de la religion. Dans le cadre de ce travail nous pensons que la culture est un facteur d'intégration qui s'inscrit dans une logique de tension entre dévalorisation et revalorisation. La culture comme dynamique d'intégration peut être appréhendée à travers les théories d'interdépendance, transnationalisme et réseaux. Ce travail a pour but de montrer que les dynamiques socioculturelles sont des facteurs énonciateurs et fondateurs de l'intégration régionale dans la mesure où elle est d'abord un travail cognitif, imaginaire et axiologique. Méritent ainsi d'être pris en compte au niveau communautaire. Pour dire que l'intégration ne peut s'organiser et s'implémenter sans prendre en compte les valeurs, idées, images et croyances qui conduisent les acteurs Etatiques intervenant dans la régionalisation et l'intégration en Afrique centrale en générale et l'espace cemac en particulier.

Mots clés : socioculturel-construction-intégration régionale

ABSTRACT

The issue of building regional integration is often understood from geopolitical, geostrategic, diplomatic and political dynamics. Culture as a factor structuring regional integration is marginalised at the level of institutional and governmental action, and in scientific work. However, some works analyse culture in the process of integration in Africa only under the prism of frontier peoples and religion. As part of this work, we believe that culture is a factor of integration that is part of a logic of tension between devaluation and revaluation. Culture as a dynamic of integration can be apprehended through theories of interdependence, transnationalism and networks. The purpose of this work is to show that socio-cultural dynamics are enunciative and foundational factors of regional integration, due to the fact that it is primarily cognitive, imaginary and axiological work. They deserve to be taken into account at Community level. That is to say that integration can not be organised and implemented without taking into account the values, ideas, images and beliefs that lead the state actors involved in regionalisation and integration in Central Africa in general and the cemac space in particular.

Keywords:sociocultural-construction-regionalintegration

SOMMAIRE

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

AVERTISSEMENT iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

RESUME v

ABSTRACT vi

SOMMAIRE vii

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : LA PERSPECTIVE INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE PREDOMINANTE DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES CONFIGURATIONS 29

CHAPITRE1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 32

SECTION I: LES CONFIGURATIONS POLITICO ETHIQUES DEVALORISANTES DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLE DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 33

SECTION 2 : LES CONFIGURATIONS POLITICO JURIDIQUES FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 43

CHAPITRE II : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 54

SECTION 1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ENTRAVANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DANS L'ESPACE CEMAC. 55

PARAGRAPHE2 : LES FRONTIERES COMME LEVIERS STRATEGIQUES DE DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION 59

SECTION2 : LES CONFIGURATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DEVALORISANTE LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN ZONE CEMAC. 62

DEUXIEME PARTIE : LA PERSPECTIVE RELATIONNELLE ET MONTANTE DE LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES FORMATIONS. 73

CHAPITRE 3: LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 76

SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 77

SECTION2 : LES FORMATIONS POLITICO-JURIDIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 87

CHAPITRE 4: LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE 96

SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 97

SECTION 2 : LES FORMATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 105

CONCLUSION GENERALE 113

BIBLIOGRAPHIE 117

ANNEXES 122

TABLE DES MATIERES 136

INTRODUCTION GENERALE

Une sociogenèse de l'intégration en Afrique

Au cours des quatre dernières décennies du 20ème siècle, les tentatives de coopération multilatérales sur une base régionale se sont multipliées dans le monde entier.

Le mouvement a été initié en 1957, en Europe avec la signature du traité de Rome organisant les relations économiques entre six Etats Européens autour du charbon et de l'acier. Depuis le vieux continent a fait des émules, notamment en Amérique latine, en Asie et sur le continent Africain qui éprouve un véritable engouement pour l'intégration économique régionale. En Afrique, la création de communautés régionales est largement antérieure aux politiques publiques internationales :le panafricanisme mouvement qui vise à regrouper l'ensemble des peuples africains au sein d'une même nation1(*). Le panafricanisme aurait été prononcé pour la première fois en 1900 lors d'une conférence à Westminster Hall2(*) à Londres convoquée par Henry Sylvester Williams, avocat de la Trinidad inscrit au barreau de Londres afin de protester contre la spoliation des terres coutumières d'Afrique Australe et la Gold Coast par les européens. L'arrivé du Dr.N'krumah dans les tribunes panafricaines marquait une étape fondamentale dans l'évolution du mouvement3(*). Le premier projet d'intégration régionale africaine est à mettre à l'actif des présidents Nkrumah du Ghana et Ahmed Sékou Touré de la république de Guinée qui ont signé en Avril 1959 « la déclaration de Conakry »4(*)engageant les deux pays à consolider l'union Guinée-Ghana et réaffirmant le soutien à la cause de l'unité africaine. A la même époque, les représentants du Sénégal, du Bénin,du soudan et de la haute volta (Burkina Faso actuel) décidèrent, le 17 janvier 1959, de se regrouper au sein de la fédération du Mali. Au lendemain de la conférence de Brazzaville la division idéologique du continent s'est cristallisée par formation de blocs opposés à savoir le groupe de Casablanca et celui de Monrovia.

Le groupe transsaharien courant révolutionnaire africain avec, comme noyau l'union Ghana-Guinée en 1958 par les leaders Nkwame Nkrumah et Ahmed Sékou Touré5(*). Cette union fut plus tard élargie au Mali pour donner l'union des Etats africains. Son objectif était de réaliser l'unité du cap à Bizerte et Accra à Zanzibar6(*). Une rencontre réunissant le 05 au07 janvier 1961 ces trois à d'autres Etats arabes au Maroc créa le groupe de Casablanca. Les participants à la conférence ont marqué leur solidarité par leur opposition radicale au colonialisme et par leur volonté de construire l'Afrique sur des bases institutionnelles révolutionnaires. Bien d'autres résolutions ont été adoptées et toutes consignées dans un document appelé « charte de Casablanca »7(*). La création du groupe de Casablanca a provoqué une réplique de la part des Etats modérés qui créèrent dès Mai 1961 le groupe de Monrovia8(*).

Le groupe de Monrovia est l'émanation du groupe de Brazzaville crée en décembre 1960. Il est composé de 12 Etats francophones indépendants. A ces 12 Etats se joignirent au printemps 1961 d'autres Etats non membres du groupe de Casablanca. Cette seconde d'Etats vague était composée du Liberia, Sierra Leone, du Nigéria, Togo, Somalie, Tunisie, Ethiopie et Libye. Formé à la conférence de Monrovia du 08 au 12 Mai 1961 sur l'initiative des chefs d'Etats de la cote d'ivoire, du Nigéria et de l'Ethiopie. Cette conférence avait pour but de réfléchir sur la crise congolaise et tracer les perspectives d'une unité d'action des Etats africains face aux problèmes internationaux9(*). Ce groupement politique était favorable aux anciennes puissances coloniales et pour ce fait préconisait une coopération égalitaire entre les Etats africains, le respect de l'intégrité territoriale des Etats, le rejet du panafricanisme et une volonté bienveillante à l'égard de l'occident10(*). Pour ce mouvement l'occident devait avoir un droit de regard pour ne pas dire une main mise dans les affaires question de mieux réguler leurs initiatives. Ce- ci parce que ces Etats venaient à peine d'obtenir le indépendance.

La conférence de Lagos de 1962 et les accords d'Evian consacrant la fin de la guerre d'Algérie vont contribuer à aplanir les contradictions entre les différents groupes. La conférence d'Addis-Abeba de Mai 1963 marque ainsi la création de l'OUA. Qui a pour ambition de renforcer la solidarité entre les Etats africains et Malgache et d'autre part, de coordonner leur coopération pour offrir de meilleures conditions d'existence aux peuples Africain11(*).plus tard le traité d'Abuja portant création de la communauté économique africaine (AEC) en 1991 favorisera ainsi l'avancée du processus d'intégration économique en Afrique. L'AEC a tenu le coup et elle forme aujourd'hui l'aile économique de l'union Africaine et elle s'appuie sur les piliers que représentent les communautés économiques régionales(CER). Il s'agit entre autre de : CEDEAO ; COMESA ; CEEAC ; UMA ; IGAD ; SADC ; CEN-SAD ; CAE ; CEMAC. On note tout de même à l'analyse de ses organisations une distance entre les objectifs fixés et les réalisations12(*). Dans le cadre de nos travaux il sera préférable d'élaborer notre thème (section1) et de l'insérer dans un cadre théorico-méthodologique (section2). Cet effort épistémologique nous permet d'éviter l'un des problèmes fondamentaux que rencontre la théorie de la perception du monde social, c'est celui du lien entre la pensée savante et la pensée commune. C'est dire que tout travail heuristique est confronté à un duel entre les catégories de perceptions qui orientent la connaissance scientifique des faits sociaux et celles qui orientent leur connaissance vulgaire ou profane13(*). L'effort de connaissance scientifique des phénomènes politiques n'est pas simple. Il est une entreprise dont la vitalité est soumise à l'observation d'un ensemble de démarches construites et raisonnées de l'esprit humain.

SECTION I : CONSTRUCTION DE L'OBJET D'ETUDE

La science ne traite pas seulement d'abstractions ; elle s'intéresse aussi des phénomènes qu'elle découpe dans le continuum des faits. La pratique scientifique consiste dans un premier temps à isoler les faits avant de les observer et de les analyser. Cette étape du raisonnement scientifique prend une importance toute particulière en science politique, où la construction n'est jamais acquise par avance et nécessite d'opérer plusieurs opérations dont les plus importantes sont : la contextualisation (paragraphe 1) et la problématisation (paragraphe 2)

Paragraphe1 : La contextualisation de l'objet d'étude

La contextualisation de l'objet d'étude est fondamentale dans le cadre d'un travail de recherche scientifique. Elle est structurée autour de quatre étapes : la mise en contexte (A), la délimitation du sujet (B), l'intérêt (C), et la définition des concepts (D).

A- La mise en contexte

Au lendemain de la guerre froide, la complexité grandissante des situations de crise en Afrique ainsi qu'un intérêt moins marqué de la communauté internationale ont conduit des Etats africains à prendre des initiatives pour trouver des solutions à leurs problèmes d'où la création d'organisations régionales et même sous régionales au travers le traité d'Abuja signé en 1991.

Né le 16 mars 1994 lors du sommet tenu en Ndjamena au Tchad, la CEMAC issu de la défunte UDEAC vient redonner une nouvelle dynamique aux échanges entre les pays de la sous- région Afrique centrale. Constitué de six(06) pays dont le Cameroun, Tchad, Gabon, Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo et la République Centrafricaine, elle a pour mission comme l'UDEAC, d'établir une union de plus en plus étroite entre les peuples des Etats membres pour raffermir leur solidarité géographique et humaine, promouvoir les marchés nationaux par élimination des entraves au commerce intercommunautaire , la coordination des programmes de développement, l'harmonisation des projets industriels, développer la solidarité des pays membres au profit des régions défavorisées14(*). Question de créer un véritable marché commun africain. Contrairement à celles qui l'ont précédé, la CEMAC va mettre l'accent sur des questions tels que, la démocratie, la bonne gouvernance, la paix et la sécurité qui sont devenues les préalables de l'intégration économique. Elle va de ce fait redynamiser certaines initiatives comme la banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), la commission bancaire de l'Afrique centrale(COBAC) et la création d'autres organes et institutions comme la cour de justice communautaire, le parlement sous régional, la commission de la surveillance du marché financier de l'Afrique centrale (COSUMAF), banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC)15(*). Conscient des initiatives et des efforts mobilisés par la CEMAC on note tout de même la résilience et même la persistance de certains comportements qui ont tendance à saper et même à ralentir le processus d'intégration. Entre autre nous pouvons mentionner : le déficit de bonne gouvernance et l'égoïsme des chefs d'Etats. Situation qui favorise un fossé entre les décisions prises et les réalisations16(*).

Prenant en compte tous ces paramètres, notre étude a pour principal objectif de valoriser l'apport que les dynamiques socioculturelles auraient dans la construction de l'intégration des pays de la zone CEMAC. L'aspect économique étant priorisé au détriment des autres aspects, ces travaux ont pour but de rompre avec ces analyses classiques en montrant et même en démontrant l'impact qu'auraient l'intégration par le bas17(*)caractérisée par les relations qu'entretiendraient les populations et non seulement se limiter à une intégration par le haut caractérisé par des relations qu'entretiendraient les politiques entre eux. Pour ainsi dire que l'aspect socioculturel pourrait être un catalyseur pour une intégration sous régionale solide des pays de la sous -région CEMAC.

B -Délimitation du sujet

Selon Gaston Bachelard « une connaissance qui n'a pas donné avec ses conditions de détermination précise n'est pas une connaissance scientifique »18(*).Notre travail par soucis de clarté et de pertinence mérite d'être situé dans le temps et dans l'espace.

Délimitation spatiale

La CEMAC est un territoire vaste avec une étendu de près de 03 millions km219(*)qui contient six pays : le Cameroun, le Gabon, la République Centrafricaine, le Congo, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Parmi ces pays le Cameroun joue le rôle d'interface avec l'espace ouest africain. Par ailleurs le Cameroun est considéré comme l'Afrique en miniature de par son climat, sa végétation, ses langues20(*) c'est indiqué pour apprécier la consistance des dynamiques culturelles dans l'intégration en sous-région CEMAC. A cet effet nous avons choisi la ville de Kyé-Ossi petite ville du Cameroun frontalière avec le Gabon et la Guinée Equatoriale, elle est au centre de nombreux échanges pas seulement économiques mais également culturels avec les différentes ethnies sortant des pays limitrophes. Cela n'empêche pour plus de qualité que des recherches soient menées au sein des différentes représentations diplomatiques des pays de la CEMAC au Cameroun.

Source : « les régions frontalières : un exemple d'intégration socio-spatiale de la politique en Afrique centrale ? », in éthique publique [en ligne] de Christian- YANA MESSE MBEGA

Délimitation temporelle

Le partage de valeurs culturelles entre les pays de la sous-région CEMAC a des origines extrêmement anciennes. Cependant par souci de faisabilité, il nous semble nécessaire de restreindre cette étude de la période allant du 16 mars 1994 date de la création de la CEMAC lors du sommet tenu en Ndjamena, au 31 octobre 2017 date du sommet tenu en république tchadienne qui eut pour effet marquant la signature de la Guinée Equatoriale et du Gabon autorisant la libre circulation des personnes et des biens.

C-Intérêt de l'étude

L'intérêt d'une étude est l'élément qui lui donne sa plus- value scientifique. Dans cette optique, les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration en Afrique centrale le cas de la CEMAC revêt un double intérêt : un intérêt scientifique et un intérêt pratique.


· Intérêt scientifique

L'essentiel des travaux menés dans le couloir de la sociologie des relations internationales concernant la question de l'intégration en Afrique Centrale CEMAC mettent plus l'accent sur les aspects économiqueset politiques quisont pour bon nombre le socle pour une intégration solide et durable.Ainsi, cette recherche contribue à faire de l'intégration par la culture un nouveau champ d'expérimentation scientifique. D'autre part, cette recherche aborde un champ dont l'intérêt et l'importance sont plus que d'actualité dans l'analyse des relations internationales. En fait, traiter de la problématique de la culture en générale et singulièrement de la problématique de la culture comme vecteur d'intégration revient à s'intéresser et à contribuer à la densification intellectuelle de l'ordre du jour des débats sur la mondialisation.


· Intérêt pratique

De manière concrète la prise en compte de nos travaux permettront l avancé du processus d'intégration dans la sous-région Afrique centrale CEMAC. Dans la mesure où ils permettront aux décideurs de l'institution sous régionale CEMAC de mieux saisir les enjeux et d'ajuster si nécessaire les politiques et mécanismes mis en oeuvre afin de les optimiser et atteindre les objectifs initialement fixés dans le but de permettre une intégration véritable et solide.

D- clarification conceptuelle

Pour mieux saisir le sens des termes et expressions utilisées, une clarification conceptuelle s'impose. Emile Durkheim précise d'ailleurs que le chercheur doit d'abord définir les choses21(*) dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. Les concepts à clarifier sont : intégration régionale ; régionalisme ; régionalisation ; culture et socioculturelles.


· Intégration régionale

Le Dr. Guy Mvelle dans intégration et coopération en Afrique : la difficile rencontrepossible entre les théories et les faits22(*) définit l'intégration comme un processus consistant à entrer dans un groupe d'Etats et de peuple pour adopter les mêmes comportements afin de réaliser les objectifs définis de commun accord et bénéficiant à tous. Outre cette approche l'intégration peut être appréhendée au plan économique, au plan politique et même sociologique.

Sur le plan économique

JACQUES PELKMARS définit l'intégration régionale comme une élimination des frontières économiques entre deux ou plusieurs économies. Ici la notion de frontière économique renvoie au démentiellement des obstacles pouvant exister entre deux ou plusieurs économies appartenant à un espace géographique plus ou moins délimité. Sur le plan politique

ERNST HASS définit l'intégration régionale comme un processus dans lequel les élites transfèrent leur loyauté et activité politique vers un nouveau centre donc les institutions procèdent et revendiquent les compétences supérieures à celles des Etats nations préexistants23(*). Ici le processus d'intégration dépossède les Etats nations membres d'un groupement régional d'un certain nombre de compétences essentielles au profit des instances communautaires qui en n'ont désormais la charge.

Sur le plan sociologique

Bertrand Badie, Guy Hermet, Pierre Birbaum et Philip Braud considèrent l'intégration comme un processus par lequel se tisse des liens multiples soit en Etat, soit directement entre communautés nationales, jusqu'à un seul, remettant en cause au moins partiellement le principe même de la souveraineté24(*).

Dans le cadre étude, l'intégration régionale revêtira le sens sociologue parce que mettant suffisamment en exergue les dynamiques socioculturelles.


· Régionalisme

Il fait spécifiquement référence aux idées ou idéologies, aux programmes, aux politiques et aux objectifs qui visent à transformer un espace social identifié en un projet régional25(*). Il postule la construction explicite d'une identité, en opposition à sa formation. Il renvoie à la mise en oeuvre d'un programme, voir à la définition d'une stratégie. Il peut s'agir de construction institutionnelle dans le cadre d'une organisation intergouvernementale mais aussi de la conclusion d'arrangements politico- juridiques bilatéraux26(*). De ce qui précède le régionalisme peut donc faire référence à une extrême diversité de registres, interétatique mais aussi infra étatiques, lorsque s'expriment des demandes autonomistes voir sécessionnistes.

Outre cette d effort de définition notons également que wilfriedlang conceptualise 03 types de régionalisme27(*) :

Le régionalisme national

Il est réalisé du bas vers le haut parce que trouvant ses sources en la population avant que cette ci soit impulsée à un niveau géographique beaucoup élevé.

Le régionalisme transfrontalier

Ce type de régionalisme est basé sur des échanges transfrontaliers entre territoires géographiquement définies.

Le régionalisme international

Il vise la coopération entre Etats avec des intérêts communs.

Dans le cadre de nos travaux le concept régionalisme arborera à la fois le sens international et transfrontalier dans la mesure ceux-ci mettent suffisamment en exergue l'idée que nous souhaitons développer.


· Régionalisation

La régionalisation renvoie à des processus. Ceux- ci peuvent être le fruit de la concrétisation de projets régionalistes. Elle peut également résulter de l'agrégation de stratégies individuelles, indépendantes de toute aspiration ou stratégie régionaliste identifiée28(*).le régionalisation se démarque du régionalisme par le fait qu'elle met plutôt en exergue « des transactions qui peuvent être licites et/ou illicites, formelles et/ou informelles interdites localement, mais autorisées au niveau international, ou inversement, acceptées localement mais fortement criminalisées à l'extérieur »29(*)..Nous fait appel à une typologie qui distingue plusieurs types de régionalisation30(*) :

Régionalisation incorporée

Il est le résultat de la création de l'Etat unitaire par l'union de plusieurs composantes qui gardent une certaine individualité.

Régionalisation diversifiée

Elle s'effectue avec des cadres régionaux établis selon le critère territorial et politique, mais aussi selon des critères comme la langue et la culture.

Régionalisation coopération

Les régions représentent des formes institutionnalisées de coopération entre les collectivités territoriales locales.

Le terme régionalisation prendra dans le cadre notre étude le sens de régionalisation diversifiée.


· Culture

Concept polysémique, la culture peut être appréhendée de plusieurs manières et même sous plusieurs angles. En effet outre la définition donnée par l'UNESCO qui l'a défini « dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considéré comme l'ensemble des traits distinctifs spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances »31(*), la culture peut également d'être défini sous l'aspect sociologique, ethnologique et anthropologique.

Sur le plan sociologique

Selon Guy Roche « la culture est un ensemble lié de manières de penser, de sentir et d'agir plus ou moins formalisées qui , étant apprises et partagées par une pluralité de personnes , servent d'une manière à la fois objective et symbolique, à constituer cespersonnes en une collectivité particulière distincte ». Ainsi, du point de vu sociologique chaque pratique culturelle serait étroitement liée aux représentations.

Sur le plan ethnologique

Edward B. Taylor définit la culture ainsi : «  la culture ou la civilisation, pris dans son sens ethnologique est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la société »32(*).Elle est de ce fait considérée comme résultante de la société au sein de laquelle l'individu vie.

Sur le plan anthropologique

Claude Lévi-Strauss déclare : « la culture est tout ce que nous tenons de la tradition externe, c'est l'ensemble des coutumes, des croyances, des institutions telles que l'art, le droit, la religion, les techniques de la vie matérielle, en un mot, toutes les habitudes et aptitudes apprises par l'homme en tant que membre d'une société »33(*). Ainsi, elle représente tout ce que l'individu ne peut apprendre seul mais qui lui est transmis par les autres membres de son espèce.

Dans le cadre de cette recherche le concept de culture prendra le sens sociologique tel que définit plus haut.


· Socioculturel

En 1990 le gouvernement de la république fédérale d'Allemagne défini la socioculturel comme suit : dans son acception courante, le socioculturel se distingue par des activités culturelles en tous genre, liées à des problématiques sociales ; des activités traversant les différentes couches sociales et générations, ayant pour mission première de promouvoir le processus de communication.

Il peut également être défini d'une part comme un ensemble d'évènements qui se rapportent à un groupe humain et à sa culture et d'autre part à la diffusion d'une culture dans un continent, un pays, une ville, un quartier et même un village.

Dans le cadre notre étude le terme prendra la signification de tout ce qui est diffusion de la culture.

Paragraphe 2 : la problématisation du sujet

Problématiser un objet, c'est faire l'état de la question (A), donner sa problématique (B) et ses hypothèses(C)

A- L'état de la question

Selon Lawrence olivier, Guy Bédard, Julie Ferron, « la revue de la littérature vise à identifier les auteurs et surtout les ouvrages et les articles scientifiques qui ont façonné la connaissance dans une discipline donnée sur un sujet précis »34(*)le but est problématiser ce qui a déjà été dit, du moins questionner la littérature existante sur le sujet. Dans cette perspective notre thème est traversé par deux courants : le courant de la valorisation des dynamiques socioculturelles et celui de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles.

a- Courant de la valorisation des dynamiques socioculturelles.

La principale orientation de ce courant est son très fort penchant pour la portée que la culture a sur l'intégration des Etats en générale et ceux de la zone CEMAC en particulier. En effet s'est une thèse se sont donnés de défendre des auteurs tel que : Come damien Georges Awoumou, Bienvenu Denis Nizete, Samson AngoMengue, Cheikh AntaDiop, BogumilJewseiwicki et leonard N'sandabu'Eli, OusseynouNdoye et Manuel Ruiz Perez

Come damienAwoumoudans son ouvrage lecouple Cameroun- Gabon au seinde la CEMAC35(*) il essaye de démontrer que la relation entre le Cameroun et le Gabon au sein de la cemac trouve ses origines dans ses fondements qui sont à la fois historiques et sociologiques36(*).la culture étant un élément qui témoignerait à suffisance de cet état de chose. En effet le nord du Gabon est peuplé de l'ethnie Fang qui se retrouve également dans le Sud du Cameroun. Ce dénominateur commun qu'ont ses deux pays qu'est la culture serait à l'origine de ce qui explique pour l'auteur la relation de qualité qu'ils entretiennent .cette relation très poussée entre les deux se retrouve également dans le secteur de l'éducation et de la formation professionnelle38(*).

Pour ce qui est de Bienvenu nizete dans son article intitulé : patrimoine culturel de l'Afrique centrale : fondement d'une intégration régionale véritable39(*).l'auteur essaye de présenter la zone Afrique centrale qu'il appelle encore le monde « bantou » comme ensemble soudé sur plan historique, géographique et culturel40(*)pour ce est de l'histoire il présente un peuple uni par la culture malgré la présence ou l'existence des frontières conséquence de la conférence de berlin 1984-1985. Sur le plan géographique il présente en mettant en évidence la similitude en ce qui concerne le relief et le climat41(*)des pays d'Afrique centrale qui pour la plus part sont similaire. Sur le plan culturel, il s'appuie sur la symbolique des masques présent à la fois au Cameroun en pays bamiléké plus précisément et ceux du Gabon et de la Guinée Equatoriale qui ont lamême porté et la même signification sur le plan traditionnel42(*) .

Les travaux de Samson AngoMengue dans son article intitulé : « relation transfrontalières entre les peuples du Cameroun et les autres pays de l'Afrique centrale :le cas de l'Est 43(*)» essaye au cours de cet article de présenter ou de caractériser le type de relation que les populations de l'Est Cameroun entretiennent avec les pays de l'Afrique centrale à savoir la république Centrafricaine, la république du Congo Brazzaville et le Tchad. En effet ces relations reposent sur le commerce, les relations de parenté et de culture, des migrations de travail et de santé44(*). Pour ce qui est des relations de parenté et de culture exclusivement, l'auteur démontre qu'il existait des des liens de parenté entre l'ethnie « les gbaya et les Mpyemo » de l'Est Cameroun et ceux de la République Centrafricaine45(*)qui auraient un ancêtre commun. Cette similitude entre ces deux ethnies de part et la république Centrafricaine se traduit également au niveau des sociétés secrètes, les rites d'intronisations à la chefferie46(*)et autres cultes voués aux esprits ancestraux. Nonobstant cet élément, on note également le facteur linguistique qui joue un rôle de catalyseur parce que permettant à ces différentes ethnies de communiquer ensemble.

En ce qui concerne les travaux de Cheikh AntaDiop dans son ouvrage intitulé

« L'unité culturelle de l'Afrique noire »,l'auteur met en évidence l'unité du continent tout en valorisant sa culture et ses valeurs. Ce que l'on a taxé d'africanité. Il exprime cette ambition à travers l'unification de l'histoire négro-Africaine à l'un des pôles de civilisation les plus anciens de l'humanité : l'Egypte pharaonique nègre.

Les travauxde OusseynouNdoye et Manuel Ruiz Perez dans l'article « commerce transfrontalier et intégration régionale en Afrique Centrale47(*) » démontrent que les produits forestiers non ligneux sont échangés entre le Cameroun et les pays de la sous-région CEMAC. La noix de cola est échangée entre le Cameroun et la république centrafricaine ;la mangue sauvage est échangée entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale ; le safoutier quant à lui est échangé entre le Cameroun, le Gabon et le Congo. Les raisons qui sous-tendent ce commerce sont de plusieurs ordres à savoir linguistique (culturelle), écologique et monétaire48(*). Pour ce qui est de la raison linguistique exclusivement les auteurs soulignent que les langues vernaculaires jouent u rôle déterminant dans la mesure le Cameroun, Gabon et Guinée Equatoriale ont en commun la langue Fang qui est très utilisée dans leur zone frontalière. A cet effet, la langue Fang présente dans le Nord du Gabon serait également parlée dans le sud du Cameroun. Ce qui favoriserait le commerce et les échanges entre ces pays.

Ce courant a le mérite de valoriser le volet culturel et même socioculturel dans l'intégration des pays de l'Afrique centrale CEMAC. Cependant ces travaux relèvent des limitent sur plusieurs plans. D'abords au niveau de la pertinence des idées. En effet il serait utopique de concevoir une intégration seulement sur la base ou sur des fondements essentiellement culturels. Ensuit admettons que cela soit possible cependant il serait encore inconcevable de penser que tous les pays de la sous régions CEMAC aient des mêmes valeurs culturelles. Pour deux pays de la même sous -région comme le Gabon et le Tchadne partageant pas nécessairement les cultures quelle serait le facteur qui leur permettrait de mieux collaborer à l'image du couple Cameroun- Gabon dans la CEMAC comme l'illustre DamienAwoumou dans ces travaux ? Pour dire en substance que le facteur culturelle à lui seul ne saurait donner une consistance et une importance à l'intégration des pays de l'Afrique centrale CEMAC. Ce que les auteurs de second courant essayent suffisamment de mettre en évidence.

b- Le courant de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles

Selon ce courant la culture peut être un vecteur de crise et même de conflits. Ce courant est marqué par des auteurs tel Marc louis Ropivia, Noel ObotelaRashidi, Marc Rwabahungu, Donatien DibweMwembu.

Les de travaux de Marc louis Ropivia dans l'ouvrage « la géopolitique de l'intégration en Afrique noire49(*) » ont pour ambition de démontrer que l'unité de l'Afrique serait une vue de l'esprit pour ne pas dire une réalité à relativiser. Ainsi s'attaquant aux travaux de cheikh AntaDiop il démontre qu'en réalité on ne saurait parler d'unité culture de l'Afrique dans la mesure où celui serait également traversé par des spécificités qu'il faudrait nécessairement prendre en considération. Il préconise de ce fait la prise en compte de la diversité dans le processus de construction de l'unité de l'Afrique.

Ensuit les travaux de Noel ObotelaRashidi dans son article « conflit identitaire en Ituri50(*) ». leIturi constitue l'un des quatre districts de la province de l'extrême nord de la RDC. Ses travaux ont pour objectifs de retracer dans leurs grandes lignes les phases essentielles des antagonismes identitaires. Initiative qu'il sectionne en quatre articulations à savoir : les causes et évolutions du conflit ; l'identification des principaux acteurs ; résultats des divers négociations identitaires ; les ressources économiques dans l'histoire de l'Ituri.

Pour ce qui est de façon spécifique des causes du conflit qui opposaient l'ethnie « lendu et Hema », il relève plusieurs entre autre : l'idée d'extermination mutuelle extrême par les deux communautés, l'explosion démographique engendrant la rareté des terres et une tension chronique agriculteurs/éleveurs, l'ethnicisassions du pouvoir politique et la militarisation des ethnies avec introduction d'armes de guerre au sein des communautés en conflit51(*). La rivalité « Hema et Lendu » parti de la confrontation paysan/ éleveurs a été ravalée par des conflits ethnico- politiques52(*). On note de manière substantiel que le facteur ethnique était un élément catalyseur de ce conflit.

Les travaux de Marc Rwabahungu dans son ouvrage «  Au coeur des crises nationales aux Rwanda et au Burundi »53(*), l'auteur éssaye de mettre en évidence la violence des régimes aux pouvoirs contre la population par ce que selon lui elle était déterminante dans les tueries de masse au Rwanda et au Burundi. Ainsi, il présente en premier ressort les mécanismes de haine qui prévalaient dans ces pays et leur implication dans sur violence qui y régnait54(*). Se basant sur ses propres expériences et sur la théorie de la haine ,il démontre comment différents niveaux et formes de haines( familiale, clanique,ethnique, fractionnelle, relevant de la jalousie de la polygamie...) interagissent. Pour l'auteur le conflit qui oppose « hutu-tutsi » a pour base le partage du pouvoir et la gestion équitable des ressources entre les communautés ethniques antagoniques. En second ressort, il met en évidence le fait que les relations entre « tutsi et hutu » ont commencé à se détériorer quand les éleveurs tutsi ont constaté que la démographie des agriculteurs hutu menaçait leur mode de subsistance55(*). Enfin en dernier ressort il présente l'impact que cette crise causa. Faisant principalement aux problèmes de migration. Ainsi, les migrations volontaires entre les deux pays Rwanda et Burundi vers les voisins (Ouganda, Tanzanie, RDC) ne donnèrent pas de solutions durables en raison des problèmes d'intégration56(*). Ainsi, bien que ces populations étaient le plus souvent bien installées et gagnaient honnêtement leur vie tout comme les autochtones des milieux d'accueil, leur stabilité et leur intégration connurent des bouleversements au gré des vicissitudes politiques57(*).

Enfin l'article de Donatien DibweMwembu dans « l'état sur la question du conflit katangais/kasaiens dans la province du katanga(1990-1994)58(*) » rend compte des débats autour du conflit au katanga au cour de la dernière décennie du 20ème siècle. Ainsi il commence par mettre en ligne le tribalisme qui constitue une variable non négligeable dans l'évolution politique de la république démocratique du Congo59(*). Dans ce sens l'ethnicité et le régionalisme se révèlent comme des stratégies identitaires pour un individu ou un groupe d'individus de même provenance pour accéder au pouvoir. Ainsi, il démontre que la période de 1990 marquée en principe par le passage du monopartisme au multipartisme sous l'ère du président Mobutu fut quelque peu un échec parce que mal abordé, ce- ci en rapport aux résurgences identitaires collectives à caractère tribales, ethniques et régionales. Cette situation identitaire déboucha sur des conflits interethniques sanglants un peu partout au Congo Kinshasa, notamment dans la province du Nord Kivu, sud Kivu, kasai orientale et du katanga. Pour ce qui est du conflit identitaire katanga, l'auteur souligne le fait qui eut pour origine la division du territoire national en entités juridiques60(*) l'objectif étant de circonscrire les limites ethniques c'est-à-dire regrouper les congolais par affinités tribales ou ethniques. Cette division fut à l'origine du conflit katanga/kasaien

Ce courant a le mérite de mettre en évidence les méfaits que la culture pourrait avoir du moins les dérives auxquelles elle pourrait conduire une société, un pays ou même un continent pour ne pas parler de manière globaliser au monde tout entière à l'image de ce que Samuel Huntington dans son ouvrage « le choc de civilisation »61(*) essaye quelque peu de mettre en exergue, ceci en s'opposant très farouchement à l'islam qu'il considère de ce fait comme un danger. Reconnaissant tout le caractère politique pour ne dire politisé de cet ouvrage, il faut de même reconnaitre que la culture en elle-même ne saurait être vectrice de conflit parce que pouvant être considéré comme ensemble de croyances, de langues, d'idées62(*). Cependant l'instrumentalisation de celle-ci à des fins subjectives pourrait être l'une des raisons qui conduiraient le plus souvent aux conflits.

c- Choix analytique

Apres présentation des différents courants qui constituent notre champ d'étude à savoir le courant de la valorisation et celui de la dévalorisation de la culture dans la construction de l'intégration, il est donc nécessaire pour nous de préciser à ce niveau que nos travaux s'inscriront dans le courant de la valorisation de la culture. Cependant étant conscient de la saturation épistémique dans ce couloir scientifique, notre étude aura pour ambition d'apporter une modeste contribution avec pour spécificité un souci de transposition de la variable socioculturelle dans le fonctionnement de la CEMAC.

B- La problématique

La problématique, c'est l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyse qui permettront de traiter le sujet choisi, c'est une composante essentielle dansle travailscientifique63(*). Laproblématique est liée à la revue de la littérature, c'est de la synthèse des travaux antérieurs que découle la question centrale et le point in confortant

De ce qui précède des thèses développées, nous retenons que tous ces travaux accordent une attention particulière à la culture et estiment que les Etats de la sous -région CEMAC entretiennent des relations plutôt conviviales parce que partageant pour la plus part les mêmes cultures ou mieux, ont des traits de similitudes trouvant ses origines bien avant les indépendances. En effet à travers cette thèse on a pu réaliser combien la langue, les ethnies et même le climat ont joué un rôle non négligeable dans les relations qu'entretiennent aujourd'hui les pays de la zone CEMAC. Bien que cette thèse fûtrelativisée, admettons tout de même que la culture joue un rôle d'intégration en zone CEMAC. Donc ce sujet pose le problème de l'impact des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration en Afrique centrale le cas des pays de la CEMAC. Dans la mesure où celles-ci peuvent être vectrices d'une intégration solide ou d'une intégration légère et superficielle. Ce qui nous amène à nous poser les questions suivantes :

Question centrale

*Comment convient-il d'étudier les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMAC ?

Question auxiliaire 1

*Comment convient-il d'analyser la perspective de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration en Afrique centrale CEMAC ?

Question auxiliaire 2

*Comment convient-il d'examiner la perspective de la revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMAC ?

C- Le bloc des hypothèses

L'hypothèse constitue, sous la forme d'un énoncé, la réponse que le chercheur apporte aux objections qu'il a lui-même formulées face aux études qui l'on précédé. C'est une partie très importante de la démarche de recherche, et peut- être même la plus importante, que le chercheur propose alors la thèse qu'il entend soumettre à la communauté scientifique. Il s'engage et prend parti dans le débat. Dans cette logique notre proposition de recherche est que :

Hypothèse centrale :

Il convient d'étudier les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique centrale compte tenu d'une perspective d'abord alternative à leur dévalorisation puis à leur revalorisation.

Hypothèse secondaire 1

Il convient d'analyser la perspective de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale, en mettant en évidence aussi bien les configurations ethniques et juridico-politiques que les configurations politico-stratégiques et économico-politique ce- ci en lien avec une optique institutionnelle et gouvernementale de l'intégration.

Hypothèse secondaire2

Il convient d'examiner les perspectives de la revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMAC. Ce -ci en mettant en exergue les formations politico-ethniques et juridico-politique que les formations politico-stratégiques et économico-politiques, en rapport avec une optique relationnelle et sociétale de l'intégration.

SECTION II - LA CONSTRUCTION DE LA DEMARCHE

La méthode fait partir des moyens de connaissance en sciences sociales. Les problèmes d'épistémologie et de logique posent constamment des questions de méthodes64(*). La construction de la démarche est composée de deux cadres : le cadre théorique (paragraphe 1) et le cadre méthodologique et des techniques (paragraphe 2).

Paragraphe I- Le cadre théorique

Il est d'une importance capitale pour le travail de recherche dans la mesure où il offre une d'analyse permettent de ranger le matériau empirique. C'est un dispositif permettant la réduction de complexité sur l'objet étudié en marquant les aspects particuliers qu'il convient d'examiner prioritairement.la théorie est une boite à outil dont le chercheur se sert pour expliquer et comprendre les faits sociaux internationalisés65(*). L'analyse des dynamiques socio-culturelles dans la construction de l'intégration tournera autour de trois(03) grilles théoriques : la théorie de l'interdépendance complexe (A), la théorie du transnationalisme (B) et la théorie de la configuration et des réseaux d'interdépendance (C)

A- La théorie de l'interdépendance complexe

Dans l'ouvrage publié en 1972, transnational relation and world politics66(*)Keohane et Nye affirment que les relations entre les nations ne peuvent plus se résumer aux seules relations diplomatico-stratégiques et doivent désormais être appréhendées à partir des niveaux différents d'analyse qui remettent en cause les hiérarchies traditionnelles fondées sur la toute-puissance de l'asphère publique. Selon cette théorie les Etats demeurent certes les acteurs centraux des relations internationales, mais leur capacité de contrôle est réduite dans les autres arènes ou des acteurs tiers tels que les firmes transnationales, les organisations non gouvernementales pour ne citer que ceux-là. keohane et Nye élaborent deux instruments67(*) de mesure à savoir la « sensivity » et la « vulnerability ».En effet par sensibilité ils décrivaient la vitesse et l'ampleur d'un changement par un premier Etat dans un second pays. Par le concept de vulnérabilité ils s'intéressaient au potentiel de l'acteur « B» de résister aux changements provoqués par l'acteur «A» et ces situations qui les amènent à parler d'interdépendance complexe.

Dans le cadre de l'intégration régionale en zone CEMAC, la théorie de l'interdépendance complexe nous permettra de montrer que l'intégration régionale de l'espace Cemac ne plus uniquement être pensée entre politique c'est-à-dire entre Etats parce que celle-ci est concurrencée par des paramètres ou éléments socioculturelles qui se nouent entre peuples et qui pourraient donner une qualité plus améliorée au processus d'intégration de l'espace Cemac. Elle nous permettra également de mettre en évidence l'interdépendance qui se crée entre les peuples de l'espace Cemac à partir de cette variable socioculturelle.

B- La théorie transnationaliste

En 1990 James rosenau publie « turbulence in world politics sous- titré Atheory of change and continuity » dans cet ouvrage l'auteur fait le constat selon lequel les paramètres issus des traités de westphalie, qui avaient été à l'origine des systèmes internationaux modernes fondés sur l'Etat sont révolus. La multiplication des acteurs agissant endehors du cadre de la souveraineté et la dispersion des identités qui ne peuvent plus s'incarner dans une allégeance unique envers l'Etat du fait de la fragmentation des solidarités, seraient à l'origine de ces turbulences. Pour jamesRosenau, l'Etat a perdu son hégémonie sur la scène internationale et il met cela en évidence en portant désormais son attention sur le paramètre individuel. A cet effet, il distingue (03) types d'acteurs individuels68(*) à savoir le citoyen, le responsable politique et l'acteur privé dont les initiatives influencent la scène internationale. Pour jenerosenau ces flux qui échappent au contrôle de l'Etat influencent tout de même le jeu sur la scène internationale.

Bertrand Badie et Marie claudeSmouts dans leur essai consacré au retournement du monde s'inscrivent dans une tradition et une ambition de proposer une nouvelle sociologie des relations internationales. Faisant le constat que l'Etat-nation ne suffit plus à prendre la mesure des ruptures et des recompositions du monde contemporain, les auteurs ont recours aux catégories de la sociologie politique pour analyser la concurrence entre souveraineté et individus69(*). Il va donc s'avérer que la perte d'hégémonie de l'acteur Etatique sur la scène internationale serait la conséquence de la diversification des acteurs et la multiplicité de leurs stratégies ainsi que leurs multiples allégeances.

Dans le cadre de notre étude la théorie transnationaliste permettra de mettre en évidence les mouvements qui sont effectués au niveau des frontières entre les populations en vue de se jouer des barrières institutionnelles établies par les Etats. Cette Théorie pourra de ce fait nous permettre de mobiliser les dynamiques socio-culturelles comme levier pouvant servir dans l'intégration régionale de l'espace Cemac.

C- La théorie de la configuration et des réseaux d'interdépendance

Dépasser l'opposition entre l'individu et la société telle est l'une des ambitions fondamentales de Norbert Elias, parmi les plus explicites et reconnues à travers le concept de « configuration ».Dans «qu'est-ce que la sociologie ? » Elias se borne à concevoir le concept comme un outil conceptuel maniable qui s'applique aussi bien aux groupes relativement restreints qu'aux sociétés formées par des milliers ou des millions d'êtres interdépendants et à l'aide duquel on peut dresser la contrainte sociale qui nous oblige à penser et à parler comme si l'individu et la société étaient deux figures différentes et surcroit antagonistes70(*). Il montre que tout observateur tant soit peu « réaliste » cette antithèse est un leurre qui plonge ses racines dans l'individualisme moderne. On peut donc comprendre que parler de la société ou de l'individu revient en définitive à parler de la même chosemais sous deux angles différents, deux points de vues complémentaires. D'un côté tout individu « dépend » dès avant sa naissance de ses relations à de nombreux autres individus. De l'autre la société, ses structures et ses institutions « dépendent » des actes imbriqués d'individus socialisés, le plus souvent de générations successives de tel individu. C'est ainsi qu'en 1987 il publie « la société et les individus »71(*). Selon Norbert Elias, les relations de dépendances réciproques entre les individus et la société se retrouvent à l'échelle planétaire dans l'interdépendance des Etats qui rapportés à l'échelle des individus, suscite le sentiment d'appartenance à une humanité globale72(*). Selon cette théorie, l'unité suprême de survie des hommes est désormais à l'échelle du monde. Appliquée à notre étude, cette théorie nous permettra de mettre en évidence le rapport dialectique entre l'Etat et sa population dans la construction de l'intégration régionale par la dynamique socioculturelle la nécessité de la portée globalisante et interdépendante qu'ont les dynamiques socioculturelles.

Paragraphe II - Méthodes et techniques de recherche

La méthode est une stratégie de recherche, un ensemble organisé d'opérations intellectuelles ayant pour but de cerner la vérité scientifique. Aussi les méthodes constituent-elles la logique de toute démarche scientifique. Elle nous fournit des cadres concrets de structuration dans l'organisation de la recherche. Fort de cela, la vérification de l'hypothèse apportée au questionnement de notre travail nous conduira vers le néo-institutionnalisme comme méthode (A) et l'analyse documentaire et des entretiens comme des méthodes de collecte des données (B)

A- Le cadre méthodologique

Le néo-institutionnalisme s'efforce d'expliquer le phénomène de l'homogénéité dans l'organisation et aussi l'influence de l'environnement institutionnel sur les organisations. Il se décline de se fait en trois approches :

Approche historique du néo-institutionnalisme est développée le plus explicitement en réaction aux béhavioristes et aux approches centrées. Cette approche est marquée par des auteurs comme ThedaSkocpol, Sven Steimo, Kathleen Thelen et Frank Longstret. L'argument principal de l'institutionnalisme historique est celui du « pathdependency » c'est-à-dire l'idée que les phénomènes sociopolitiques sont fortement conditionnés par des facteurs contextuels, exogènes aux acteurs dont beaucoup sont de nature institutionnelle. Cela dit les institutions une fois crées prennent vie et donnent lieu à des dynamiques et des situations qui n'étaient pas voulues ou prévues. Appliqué à notre champ d'étude, cette méthode nous permettra de mettre en évidence l'influence que les dynamiques socioculturelles auraient sur les relations qu'entretiennent les pays de sous-région dans l'institution CEMAC.

L'institutionnalisme du choix rationnel se concentre sur l'importance stratégique des institutions. Cette approche considère les institutions en fonction des contraintes et des occasions qu'elles offrent.

Le néo-institutionnalisme sociologique trouve ses racines dans la théorie des organisations73(*).l'idée qu'il développe est que les institutions incarnent et reflètent des symboles et des pratiques culturelles tenaces qui façonnent les perceptions des acteurs et informe la reproduction institutionnelle. Cette approche tente de lier la société aux institutions par le sens que ces dernières acquièrent et diffusent. Appliqué à notre étude, cette méthode nous permettra de mettre en évidence l'incarnation des valeurs socioculturelles dans les relations qu'entretiennent les Etats de l'Afrique centrale au sein de l'institution CEMAC.

B - Les techniques de collecte des données.

En sciences sociales, il existe deux grandes techniques de collecte de données à savoir les techniques mortes et les techniques vivantes. Dans le cadre de notre recherche, nous avons usé des deux techniques.

a. Les techniques non réactives : l'analyse documentaire

Pour mener à bien cette recherche, nous avons du recourir à la technique documentaire. En faisant le tour des bibliothèques (Fondation Paul ANGO ELLA, bibliothèque de l'université de Yaoundé II et la maison du politologue), nous avons lu une diversité d'ouvrages, d'articles et de revues dans les domaines divers de la science politique : la Sociologie politique, les Relations Internationales, l'Anthropologie politique, l'Intégration régionale. Nous avons également fait une excursion dans d'autres disciplines telles que le Droit, l'histoire et la sociologie, confirmant ainsi l'interdisciplinarité des sciences sociales. Les documents disponibles sur le web nous ont également permis d'obtenir des informations spécifiques concernant les peuples frontières Fang

.

b. Techniques réactives : les techniques qualitatives et quantitatives

Les techniques qualitatives et quantitatives sont deux méthodes de collecte des données en Sciences sociales. Chacune d'elles possèdent des instruments de collecte des données. Dans le cadre de nos travaux, nous nous sommes servis des deux techniques.

- Techniques qualitatives : les instruments de collecte usités

L'entretien semi-directif : Dans cette recherche nous avons usé de l'entretien semi-directif. C'est une forme d'entretien très utilisée en sciences sociales dans la mesure où l'interviewer conduit certes l'interview, mais peut tout de même laisser venir l'interviewé afin que de ses propres propos découle l'information. Néanmoins, l'interviewer dispose des questions guides74(*). Nous avons ainsi réalisé douze ( 14)entretiens avec des officiels et acteurs du bas de la ville de Kye-Ossi ( le sous- préfet de l'arrondissement de Kye-Ossi, les représentants du maire, du commandant de brigade, des commissaires de sécurité publique et de la police des frontières, le représentant du chef traditionnel de 3° degré dit cheftaine Fang car c'est une dame, les chefs des transporteurs par voiture et moto, le chef du bureau des douanes, un autochtone Fang gérant d'auberge et un leader du trafic d'ethnie Fang).

L'observation participante : C'est une observation visuelle de la réalité sociale. Elle confirme l'importance des enquêtes ethnologiques en sciences sociales. Ici, le chercheur est acteur de la société qu'il étudie. Dans cette perspective, Jean COPANS pense qu'il faut du « terrain avant toute chose »75(*).Stéphane BEAUD et Florence WEBER vont dans le même sens car selon eux, l'ethnologie rapproche la recherche de la vérité des populations et ne la limite plus aux seules élites76(*).Dans ce sens, nous avons effectué une enquête ethnographique dans la ville frontalière de Kye-Ossi. Elle s'est étendue sur une semaine, plus précisément du dimanche, 14 octobre 2018 au lundi 22 octobre 2018.

-Techniques quantitatives : les instruments de collecte usités

Le questionnaire : selon Raymond Quivy et Luc van Campenhoudt, l'enquête par questionnaire consiste à identifier une population représentative afin de poser « une série de questions relatives(...) à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un évènement ou d'un problème77(*). Généralement, la population soumise au questionnaire, choisit librement une réponse parmi toutes celles proposées par l'enquêteur. Dans le cadre de notre recherche, nous avons élaboré des questionnaires à l'endroit de différente catégorie de personnes question d'avoir le maximum d'informations pouvant donner plus de qualité et de densité en terme de données à notre travail. Ainsi nous avions élaboré un questionnaire à l'endroit du chef traditionnel de 3° dégré de kyéossi, un pour les enseignants, un autre pour les commerçants, un autre le maire de la localité, et enfin un autre pour la population.

Tableau des entretiens obtenus lors des enquêtes de terrain

1. Interrogés et fonctions respectives

Espaces d'entretiens

Dates, heures et durée d'entretien

2. Mr.mountapmbeme, chef du cabinet du commissaire DERDS ,commissioncemac

Toungouhôtel , Yaoundé

18/09/2018 ; 1heure30

3. Mr.tickylucien responsable à la représentation cemac du Cameroun

RepresentationCemac du cameroun, quartier Bastos

24/09/2018 ; 1heure

4. Mr. Wambombatkam, responsable cellule de la planification et de la coopération.

Ministère des arts et de la culture

09/10/2018 ; 45minutes

5. Mr. Ezoo serges responsable à la direction du patrimoine culturelle au ministère des arts et de la culture.

Ministère des arts et de la culture

09/10/2018 ; 1heure10minutes

6. Mr. Bikoroalain, maire de la localité de kyé-ossi

Mairie de kyé-ossi

15/10/2018 ;45minutes

7. Mme. Ada, chef traditionnel de 3èmedégré de kyé-ossi

Dans les locaux de la Chefferie traditionnel

17/10/2018 ;1heure25

8. Mr. Donfackeric, commerçant de kyé-ossi

Marché de kyé-ossi

16/10/2018, 1heure20

9. Mr. Ngamkamflorent commerçant de kyé-ossi

Marché de kyé-ossi

16/10/2018,1heure25

10. Mme.ekotto, aide-soignante au centre de santé mis

Centre de santé mis

15/10/2018, 1heure

11. Mr.bekalecharly, surveillant général du lycée bilingue de kyé-ossi

Lycée bilingue de kyé-ossi

18/10/2018 ;1heure 25mn

12. Mr.Zoa parfait alexis enseignant de mathématique au lycée bilingue de kyé-ossi

Lycée bilingue de kyé-ossi

18/10/2018 ;1heure 25mn

13. Mr .elonoelonoraphael surveillant de secteur

Lycée bilingue de kyé-ossi

18/10/2018 ;1heure20 mn

14. Mlle.Gina commerçante au marché kyé-ossi

Marché de kyé-ossi

16/10/2018 :30 minutes

C- Annonce du plan

Ce travail sur les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration en Afrique Centrale CEMAC est structuré selon un plan à deux parties : d'abord (partie1) la perspective institutionnelle et gouvernementale prédominante de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale : ses configurations. Ensuit (partie2) la perspective relationnelle et montante de la revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en AfriqueCentrale CEMAC : ses formations.

PREMIERE PARTIE : LA PERSPECTIVE INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE PREDOMINANTE DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES CONFIGURATIONS

L'intégration régionale peut s'opérer à partir soit du politique entendu par les Etats qui décident d'établir une coopération entre eux. Elle peut également s'effectuer à partir des économies, ceci en créant une communauté qui facilite les échanges commerciaux entre les Etats. Enfin, elle peut également s'opérer à partir des dynamiques socioculturelles qui renvoient à une intégration prenant en compte les valeurs ethniques, sociologiques et même anthropologique que partagent les Etats d'un espace géographique. Pour ce qui est des dynamiques socioculturelles comme truchement par lequel l'intégration de l'espace cemac peut véritablement construire ,il est à souligner que celui fait face à une double ou mieux un double mouvement d'une part valorisant et de l'autre dévalorisant. Par dynamique dévalorisantes nous entendons ici les éléments qui empêchent et qui freinent les dynamiques socioculturelles comme truchement pour l'intégration régionale de l'espace cemac. En effet celle-ci est ralentie par des perspectives à la fois institutionnelles et gouvernementales. Ainsi, ces configurations institutionnelles et gouvernementales sont des leviers sur lesquels la dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans le processus d'intégration de l'espace CEMAC peut explicitement se justifier.

La convocation de la théorie de la configuration et des réseaux d'interdépendance tel qu'énoncée par Norbert Elias pour qui on ne saurait prendre la société et l'individu séparément tout simplement78(*) parce que ceux interviennent à de différents niveaux mais dans le même objectif. D'où la configuration individus société qui crée en principe l'interdépendance entre les deux. Ainsi, cette théorie nous permettra de mettre en évidence la dévalorisation des dynamiques des dynamiques socioculturelles à deux niveaux. D'abord par les Etats à travers les institutions ce que l'on a taxé de dynamique du haut parce que renvoyant aux manoeuvres ou initiatives entreprises au niveau exécutif. Ensuit nous en ferons usage pour mettre en évidence les dynamiques du bas entendu comme les initiatives ou mieux des actes qui sont posés par les populations et qui entraves le processus d'intégration régionale de l'espace CEMAC. Ces entités opérant non de manières isolées mais de manière convergentes.

La présente partie va donc s'articuler autour de deux chapitres dont le premier intitulé les configurations polico-ethniques et juridico-politiques de dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans l'intégration régionale de l'espace CEMAC (chapitre1) qui va consister à la mobilisation des éléments politico-ethniques et juridiques qui entravent et freinent l'intégration régionale de l'espace CEMAC. Le deuxième intitulé, les configurations politico-stratégiques et économiques de dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans l'intégration régionale de l'espace CEMAC (chapitre2) qui va consister à mobiliser les éléments stratégiques et économiques qui entravent le processus d'intégration de l'espace CEMAC.

CHAPITRE1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.

Par là nous voulons dire que L'intégrationsous-régionale à partie des dynamiques socioculturelles de l'espace CEMAC est confrontée des obstaclesconfigurationels qui sont d'une part politico ethniques ,renvoyant aux réalités éthiques prévalant et entravant l'intégration dans cet espace(section1), qui renvoient au poids des autorités politiques aux niveaux national, institutionnel ou même communautaire dans la dévalorisation de ce processus de régionalisation (dynamique du haut), il sera également question de mettre en évidence à l'échelle locale le poids de l'ethnie et ses ramifications dans cette dévalorisation (dynamique du bas). D'autre part il s'agira de mettre en évidence des obstacles juridico politiques entendu comme l'ensemble des normes ou dispositifs normatifs qui freinent le processus d'intégration régionale (section2)

SECTION I: LES CONFIGURATIONS POLITICO ETHIQUES DEVALORISANTES DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLE DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.

L'Afrique centrale considéré auparavant comme un tout c'est-à-dire un bloc, généralement connu sous l'appellation Afrique équatoriale française(AEF) s'est disloqué après les indépendances ou chaque Etats avait désormais la responsabilité de s'administrer. En effet les territoires qui appartenaient au même espace se sont vu du jour au lendemain divisé. Cette division n'a point pris en compte les paramètres anthropologiques et même ethnologiques c'est-à-dire le lien que les peuples partageaient entre eux. Cette situation est quelque peu la raison qui explique la difficile intégration de l'espace cemac. En effet, les frontières constituent une entrave au processus d'intégration (paragraphe1) mais également le comportement irrédentiste de certaines populations (paragraphe2)

PARAGRAPHE 1 : LES FRONTIERES COMME BARRIERES ET SOURCES DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LES PEUPLES

Au début du 20ème siècle, la plupart des frontières de l'Afrique sont établies, annonçant la configuration des Etats à venir. Ces frontières tracées au gré des puissances coloniales ont fait fi des réalités ethniques, linguistiques, religieuses et politiques des peuples africains79(*). Ce qui explique qu'aujourd'hui L'intérêt porté aux frontières nous enseigne que ces structures spatiales forment une réalité complexe. Envisagée en tant que structure linéaire, la frontière correspond à une limite de souveraineté nationale, généralement représentée de façon symbolique sur la carte par une ligne continue formant l'enveloppe externe de l'Etat. En tant que réalité zonale, la frontière désigne un espace plus ou moins large entre deux territoires étatiques contigus, fortement soumis aux effets-frontière ; la nature de ces effets dépend du type de relations qu'entretiennent les deux Etats situés de part et d'autre de la ligne séparatrice ( Ratti, 1996). A la réalité les pays de l'espace cemac pour s'intégrer sont confrontés aux séquelles qu'a laissées l'imposition des frontières. En effet les frontières empêchent non seulement la mobilité des peuples (A) mais aussi est sujet de conflit foncier pour les populations(B)

A- LA FRONTIERE COMME BARRIERE ENTRE LES PEUPLES DE L'ESPACE CEMAC

Lors du partage de l'Afrique, à la conférence de Berlin les colonisateurs n'ont qu'exceptionnellement tenu compte des ensembles ethniques pour former des territoires appelés plus tard à devenir des Etats indépendants80(*). En effet le peuple fang présent au Gabon plus précisément au le nord dans la province du woleuntem. Il est également présent en guinée équatoriale avec une population à 80% fang81(*). Au Cameroun il est présent dans le grand sud. Ces barrières jouent le rôle d'entrave dans la mesure où elles séparent les familles et les terres de ce peuple autrefois unis.

Par séparation des terres et des familles nous voulons dire que les frontières ont favorisé la division des familles qui auparavant se rendaient visite sans devoir présenter un quelconque papier ou pièce d'identité. Elles empêchent de ce fait les peuples par exemple le peuple fang présent dans les trois espaces82(*) de se fréquenter sans quiétude. En effet les peuples fangs présents dans les trois espaces se voient quelque peu limités dans leurs échanges. C'est ainsi que lors de notre entretien avec le maire de la localité de kyéossi, celui-ci nous rapportait ce ci « la difficulté majeur qu'on les populations autochtones ou si vous voulez les fang ntumu est la frontière quand ceux-ci doivent rejoindre les leurs de part et d'autre »83(*) cette etat de chose est l'une des raisons qui constituent l'un des blocages aux dynamiques socioculturelles dans le processus d'intégration de l'espace frontalier Cameroun, Gabon et Guinée Equatoriale. Dans la mesure où ces groupes appartiennent à des mêmes familles par ce que ayant des ancêtres communs et de ce fait sont très souvent appelés à se rassembler pour des évènements malheureux comme heureux. C'est ce que le chef traditionnel lors de nos échanges essayait de nous faire comprendre lorsqu'elle disait « nous sommes tous de la même famille parce que quand il y a une cérémonie bonne ou mauvaise on doit assister. Les mariages comme les deuils ont doit se rassembler »84(*). Ainsi faire face aux frontières toutes les fois devient pour les fang une pénitence.

On peut donc comprendre que dans le processus d'intégration régionale par le canal socioculturel, les frontières jouent un rôle d'entrave dans la mesure celle réduisent les flux de part et d'autre des frontières.

Le fait que ses frontières ait été imposé a de ce fait favorisé certaines situations tel que les conflits fonciers entre familles de part et d'autre des frontières.

B- LA DELIMITATION DES FRONTIERES COMME VECTRICE DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LE PEUPLES FANG DE KYE-OSSI ET SES VOISINS.

Le fait que le partage du continent n'ait pas reposé sur des paramètres ethniques, sociologiques et même anthropologique a conduit à de perpétuel conflit. En effet le Cameroun et le Nigéria se sont opposés sur la gestion de bakassi, le Gabon et la Guinée Equatoriale sur la gestion des ilots de mbanié, conga et cocotiers85(*). Ces conflits ont également une dimension beaucoup plus réduite lorsqu'elles opposent des familles vivant de part et d'autre des frontières. En effet lors de nos enquêtes de terrains, nous nous sommes rendu compte de l'existence de certain conflit entre les populations autochtones de kyé- ossi et celle d'ebebiyin(1) et un autre opposant certaines familles de kyéossi et de meyo-kyé(2).

1- Conflit foncier entre population autochtone de kyé-ossi et celle d'ebebiyin comme facteur dévalorisant de la dynamique socioculturelle d'intégration.

La différence entre les populations de kyé-ossi et celle de meyo-kyé n'est pas très étanche dans la mesure où à une certaine constituaient un tout. Pour dire qu'à la base les espaces de par leur homogénéité culturelle, associée à leur proximité géographique sont le plus souvent amenés à se frotter. Comme nous le témoigne ce propos du chef recueilli pendant nos entretiens de kyé-ossi celle-ci affirma ce ci «  le plus souvent notre chefferie est sollicité pour des problèmes de terres. Il y en a des cas ou se sont nos populations entre elles et parfois nos populations ceux des villages des pays voisins comme ebebiyin et meyokyé. Il arrive dans la plus part des cas qu'en faisant les champs en brousse, ceux-ci traversent les limites établies »86(*). Cela dit, le tracé des frontières l'une des causes majeurs qui explique cette situation, en ce sens que ces deux localités étaient auparavant considéré comme un tout. Ainsi toujours pendant notre échange avec le chef lui demandant un peu plus de détails sur la question de ces conflits fonciers, elle s'attardé sur un cas atypique. En effet le village d'Esaben qui est situé à la sortie de la localité et qui mène au Gabon c'est-à-dire à meyo-kyé qui est le premier village que l'on rencontre lorsqu'on entre au gabon passant par kyé-ossi, était parcouru par une famille fang du nom de « OgandagaEssomba ». Avec le tracé des frontières ceux-ci ont de rester sur leur espace respectif sans pour autant prendre en compte la nouvelle : « les populations ou même les individus parlent en terme de famille mais à notre niveau nous parlons en terme d'Eta. Il n'est plus question d'ethnie fang mais de population gabonaise et population camerounaise87(*) ». Les petits fils de cette familles aujourd'hui de différente nationalité ne partagent pas le tracé légué par les colons et constamment se livrent à des conflits qui le plus souvent nécessite l'intervention du chef traditionnel en témoigne ce propos : « je rappelle que j'ai 26 ans de chefferie et lorsqu'on m'établissait j'ai été conduit en brousse pour me montrer les limites des terres. Raison pour laquelle malgré les frontières je gère ce type de problèmes. N'oubliez pas que nous sommes à la base une même famille parce que pour la petite histoire meyo-kyé et Esaben formaient un seul village » Ainsi, cela joue un rôle perturbateur dans les relations que ceux-ci entretiennent et par ricochet, cela nuit gravement au processus d'intégration dans cet espace. Cette situation est également similaire avec les voisins du côté de meyokyé.

2- Conflit foncier entre population autochtone de kyé-ossi et celle meyokyé comme facteur dévalorisant de la dynamique socioculturelle d'intégration.

Meyokyé est le premier village après la frontière Cameroun- Gabon. En allant au gabon c'est le premier village après la frontière. Les familles présentent sur cet espace ont tendance à se jouer des frontières. Ainsi lorsqu'ils font leur champs le plus souvent, ils dépassent les limites instaurées parce que prétextant que ces terres appartiennent à leur ancêtre. La récurrence de ces conflits concourent de ce fait à dévaloriser les dynamiques socioculturelles dans la mesure cela empiète sur l'intégration par le lien anthropologique qui est en principe cette homogénéité sur le plan culturel. Ainsi Lors de nos entretiens avec le chef traditionnel de la localité de kyé-ossi, celle-ci nous rapporta ce ci «  les problèmes de terres avec les populations de meyokyé sont très fréquent parce qu'ils revendiquent certaines terres qui ne leur reviennent pas »88(*). En effet les populations ces populations ont du mal à prendre en compte le tracé qui a été initié après la conférence de Berlin. Tracé qu'ils trouvent arbitraire. On peut donc voir que ces populations sont-elles mêmes responsables de la désintégration à partir de la dynamique socioculturelle de cet espace dans la mesure où le dénominateur commun qui est l'appartenance à une même ethnie devient plutôt un catalyseur de division.

Ainsi, on peut donc dire que dans la configuration politico ethnique de dévalorisation des dynamiques socioculturelles, les frontières jouent un double rôle, elles sont non seulement des barrières entre familles mais également vectrices de conflits entre familles. Apres explicitation de cet état de chose, il est important de souligner que la frontière ne saurait être seul responsable de cette dévalorisation dans la mesure où les populations en ont une part de responsabilité.

PARAGRAPHE 2 : LE COMPORTEMENT DE CERTAINES POPULATIONS COMME VECTEUR DE LA DEVALORISATION DE L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.

Par là nous voulons dire que qu'en dehors des frontières, le comportement de certaines populations constitue un obstacle ou même une entrave à l'intégration régionale par la dynamique socioculturelle. Très spécifiquement nous nous sommes attardés sur l'hostilité des populations Equato- guinéennes et gabonaise(A) vis-à-vis des étrangers et ensuit le refoulement des étrangers comme conséquence du sentiment d'hostilité(B).

A- L'HOSTILITE DES POPULATIONS EQUATO GUINEENNES ET GABONAISE VIS-A-VIS DES ETRANGERS

L'hostilité que développent ces deux pays à l'endroit des étrangers en général et pour les Camerounais peut s'expliquer par le fait de la découverte dans ses eaux territoriales de très importants gisements pétroliers89(*). Ainsi, cet hostilité va se manifester d'abord par le sentiment d'envahissement(1) ensuit par le sentiment d'insécurité(2)

1- Le sentiment d'envahissement comme source de l'hostilité des populations gabonaises et guinéennes.

Les camerounais présents au Gabon et en Guinée équatoriale constituent un fort potentiel en termes de main d'oeuvre. En effet ceux-ci sont présents par exemple au Gabon dans les secteurs de la restauration, du commerce des vivres frais, propriétaires des débits de boissons90(*). Cette situation favorise la monté d'un sentiment d'envahissement dans la mesure où ceux-ci ne se sentent plus maitre de certains domaines clés de leur société. En fait, on note une très forte présence étrangère dans ces secteurs d'activité et cela contribue au chômage des locaux ou nationaux qui n'ont plus d'espace pour se mouvoir sur le plan professionnel.

Cette situation est également justifiable du fait que ces deux pays sont tous d'abord reconnu pour leur très faible taux démographique91(*) et pour cette raison, la forte présence étrangère pourrait d'après eux favoriser une exploitation de leurs biens ou encore de la rente pétrolière dont ils sont producteurs92(*). Le Gabon pour sa part est considéré comme le pays d'Afrique centrale le plus mal loti au plan démographique et parallèlement comme un des plus nantis économiquement dans le concert des nations négro-africaines, ainsi il perçoit le phénomène migratoire comme une menace pour sa stabilité, voire sa survie en tant que nation93(*). Ainsi cette menace est appréhendée sous double forme : celle d'une totale submersion de la nation par un flot massif d'étrangers, d'une part et celle d'une rupture de l'équilibre ethno-démographique endogène94(*), corrélativement à une forte présence de populations originaires des pays frontaliers apparentées aux ethnies gabonaises d'autre part. Or le Cameroun compte plus de 22 millions d'habitants contre 2 millions pour le Gabon dont le tiers est apparenté aux fang du nord-Gabon. Cette double réalité explique de ce fait l'attachement pour des autorités gabonaises à une conception rigide et fermée de la frontière avec le Cameroun. Cette situation favorise donc le plus souvent la monté des comportements nationaliste et même xénophobe à l'endroit des camerounais en particuliers. On assiste dès lors à la montée de la xénophobie et des pratiques visant à décourager les migrants légaux ou pas parce qu'il arrive des situations ou même en cas de régularité ils trouvent quand même un moyen pour nuire aux étrangers en témoigne ces propos « j'avais la permanencia .c'était pour six mois !j'avais payé la permanencia à cent vingt mille francs. Quand ils me récupèrent, j'ai perdu mon passeport, la permanence a été déchirée. Et ce jour, j'ai compris, ces gens-là sont sauvages de nature. Parce que, que tu ais les pièces, que tu n'es pas les pièces, ils disent qu'ils ne veulent plus les étrangers chez eux ! » Les ressortissants des autres pays de la communauté en général et les camerounais en particuliers sont donc perçu comme des germes de destructions de leur pays et ce -ci peut être cerné par cette assertion : « le point d'orgue de ce voisinage sulfureux résulte bien évidement des facteurs économiques et accessoirement des relations émotionnelles. Dans la première rubrique, il faut citer la compétition de l'accès aux ressources naturelles, l'insolvabilité de malabo, la feymania des camerounais ; et dans la seconde rubrique, la peur quasi obsessionnelle du refugié considéré comme une épée de damoclès suspendue sur la tête des régimes en mal de légitimité95(*) ». Ainsi, l'intégration régionale au travers de ces propos se voit déconstruit par les populations elles même partageant à certains degrés des points communs tels la culture ethnique. Ce sentiment d'envahissement est également accompagné de celui d'insécurité tel que le proclame certains.

2- Le sentiment d'insécurité comme source de l'hostilité des populations Gabonaises et Equato guinéennes.

Ce sentiment vient de la trop forte présence des camerounais sur les sols gabonais et equato guinéens. Par ailleurs l'investissement des camerounais dans les activés criminelles a conduit à la structuration d'un discours officiel et d'une opinion publique96(*). En effet les camerounais sont accusés de banditisme et d'escroquerie en guinée équatoriale. Ainsi, le président équato guinéen dénonçait leur implication dans « la plus part des actes délictueux commis à malabo(...) les camerounais sont beaucoup malin, les feymen et autres multiplicateurs de faux billets de banque »97(*). En effet, l'étiquetage socio comportemental apparait comme une donnée constante de matrice de la lecture à travers laquelle toute communauté nationale perçoit les communautés nationales étrangères établies sur son sol. Cette situation favorise quelque l inculpations des étrangers en général et des camerounais en particuliers de tous maux dont ils peuvent être victime. Comme Au Gabon ce processus revêt la forme d'une campagne médiatique permanente, tant l'immigré africain y est régulièrement présenté à l'opinion comme le propagateur de fléaux sociaux98(*) . Les étrangers en général et les camerounais en particuliers sont reconnu pour leur implication dans des activités très nocives tel que la feymania99(*) ou encore l'arnaque dont ils ont réputation. En effet le phénomène du « calling-calling » qui consiste à appeler des inconnus au téléphone et leur proposer des produits ou encore leur faire croire qu'ils ont gagné des lots et qu'ils doivent rentrer en possession de ces dits lots ou produits moyennant une maudite somme d'argent. Le plus souvent après le dépôt d'argent la ligne du feyman ne fonctionne plus. Bien que soit un exemple parmi tant d'autres, les camerounais sont dans la plus part des cas indexés de responsable et même de coupable par les équato-guinéens ou gabonais. Ainsi la multiplication de ces phénomènes favorise le plus souvent la monté du sentiment d'insécurité ressenti par les populations et sponsorise par-là les expulsions question de nettoyer le territoire. Ainsi, les grandes vagues d'expulsions d'immigrants vécues au Gabon (1992 et 1995) et en Guinée Equatoriale (2004) ont été à chaque fois officiellement motivées par le besoin de faire baisser la criminalité100(*).

B- LE REFOULEMENT DES POPULATIONS ETRANGERES COMME FACTEUR DEVALORISANT DE L'INTEGRATION

Face à la trop forte présence des étrangers sur leur sol, les autorités Gabonaise et Guinéennes vont faire appel à la brimade et à l'intimidation comme mode d'action(1) pour ensuit les rapatrier sur leur territoire(2).

1- Les brimades et menaces comme mode d'action des gabonais et Guinéens

Les étrangers Africains en général et les camerounais en particulier présent sur les sols gabonais et équato guinéen sont pour la plus part du temps victimes de brimade et d'intimidation. En effet cette situation donne lieu à de nombre abus à l'encontre des migrants camerounais travaillants dans ces territoires. Pour ce qui est de leur traitement sur le sol guinéen, les abus sont quelque peu plus accentués comme nous le récit de l'un d'entre eux : « tu sais quoi, c'est un pays d'abord le gouvernement militaire. Pourquoi ? Parce que quand vous travaillez c'est au moment de la paye, le grand patron appelle la police. Donc, à l'heure où on est en train de vous payer, on est en train de diviser l'argent en deux pour donner à la police. Donc si on te paye deux cents milles la police est là à coté on t'arrête documentos ! documentos ! C'est le grand patron qui dit aussi aux policier le voici et c'est comme ça qu'on te prend101(*) ».ainsi le plus souvent lorsque ceux-ci travaillent ils sont victimes d'abus dans la mesure où ils ne rentrent pas dans la totalité de leur sur la base du chantage des autorités policières et même parfois des populations à en croire ce que nous un autre : « le jour où j'ai décidé que je m'en vais chez moi qu'il décharge mon salaire , c'est là où il est allé appeler les militaires après m'avoir payé. Dans le camion que j'avais loué, il y avait beaucoup de choses ils ont tout pris plus les pagnes, les bijoux, téléphones et vins rouges, ils ont tout prise et sont venu me jeter ici102(*) à kyé-ossi » ainsi, dans leur activité communes, les camerounais sont soumis à un chantage. Ainsi leur interpellation en Guinée équatoriale revêt toujours un caractère soudain parce qu'il surprend toujours les migrants. C'est ce que l'un d'entre eux raconte : « on était au chantier en train de travailler .mais les militaires sont arrivés, ils ont dit que tout le monde descende de la charpente. On descend alors !tout le monde même les aides maçons qui étaient là, tu sois camerounais ou que tu ne sois pas camerounais. Tous les étrangers. On arrive alors on nous si tu es camerounais tu entres dans la voiture. On nous amène à la police. On nous met en cellule ». Les migrants bien que déjà brimés sont interpelés dans leurs lieux de services sans qu'ils ne s'y attendent .les prenant de cours et au dépourvu, ils sont le plus souvent désemparés face à leur incapacité de récupérer leurs biens. Cette situation est quelque peu ce qui caractérise le vécu de ses populations et cela favorise véritablement la désintégration de l'espace cemac parce que impactant les relations entre ses Etats au sein de l'institution même. Cette situation conduit dans la plus part des cas aux rapatriements des dits populations.

2- Le rapatriement des étrangers comme facteur désintégrateur de l'espace CEMAC

Le refoulement est la conséquence du sentiment d'insécurité. Ainsi perçu comme une menace, pour les populations gabonaises et equato - guinéennes et ne pouvant parvenir à une totale étanchéité de leur différentes enveloppes frontalières, ils vont entreprendre d'appliquer vis-à-vis de l'immigration une méthode désormais largement éprouvée sur le continent à savoir le rapatriement des étrangers africains en général et les camerounais en particulier. En effet ces rappariements sont le plus souvent accompagnés de violence extrême comme le témoigne ce propos : « on nous a rapatrié comme ça là. Même la maison ou on louait, les militaires nous ait plus ramené la bas »103(*). 1995, 2004 et 2007 témoignent à titre illustratif de ce qui est considéré comme une grosse déshumanité pour l'avancée de l'intégration sous régionale en cemac. En 1995, une vaste opération de vérification des papiers de séjours est lancée et baptisée « opération tonnerre » qui conduisit à un rapatriement de prêt de 5000 étrangers parmi lesquels les camerounais104(*). Ils sont rapatriés parce que accusés de semeur de trouble. Ainsi, pendant ces mouvements les familles fondées sur les mariages entre nationaux et étrangers se trouvent le plus souvent déstabilisées et abandonnées à elle-même. Dans la même lancée, les relations entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale prirent en coup lors des expulsions de mars 2004. En effet cette situation fut à l'origine d'un Etat manqué par les mercenaires venu de l'Afrique du sud105(*). Les camerounais furent accusés d'avoir été une base de préparation de ce coup d'Etat. Ce qui a favorisé une riposte farouche des nationaux à l'endroit de ceux-ci. Les populations camerounaise furent donc rassemblées et même empaquetées dans leur ambassade à Malabo ou ils furent ensuit rapatrié au Cameroun plus précisément à kyéossi. Le même scénario s'est produit avec euphémisme en 2007, de nombreux camerounais fuyant les exactions perpétrées par les forces de sécurités et de défense Equato- guinéennes ont trouvé refuge dans les locaux du consulat du Cameroun à Bata (au moins 5000) et à l'ambassade du Cameroun à Malabo (au moins 3000). Lors de ces évènements on a enregistré des arrestations abusives, des scènes des violences physiques de toutes sortes, des pillages des demeures et des boutiques appartenant au Camerounais106(*). A l'origine de cette situation d'amalgame et de confusion, pire encore il y'a eu un braquage de deux établissements bancaires (la CCEI Bank ex- Afriland first bank) à Bata , le mercredi 05/12/2007 par les assaillants cagoulés venus du large et soupçonnés d'être d'origine camerounaise, après enquête il est établi que ceux-ci étaient constitués des ressortissants Equato- guinéens107(*) . Il est de ce fait claire que le plus souvent ces expulsions viennent des sous-entendus dans la mesure où étant considéré comme dangereux pour le territoire, les Camerounais sont souvent taxés de responsable des vols et d'arnaques sans preuve palpable.

A travers ces situations un climat de conflictualité et même de haine s'est installé entre les populations transfrontalières de ces deux pays. Ce qui a quelque peu entaché la fluidité au niveau des échanges qu'ils entretiennent. Ayant eu un entretien par téléphone avec un rapatrié celui se prononçant sur la question du rapatriement et des raisons qui pourrait expliquer cela dit ceci : « ils ont commencé à compliquer les papiers. C'est-à-dire, on te demandait et ton visa d'entrée, il fallait avoir un carnet de compte, et, ils demandaient trop de papiers, n'étaient pas vraiment pas possible pour un débrouillard d'avoir. Mieux encore, un commerçant mais un débrouillard ce n'était pas facile. Enfin sans vous mentir, le coût s'élevait à près de cinq cent mille francs. Vous voyez que même aux Etats-Unis ce n'est pas à ce coût qu'on fait une résidence. Puisque aujourd'hui, sans papiers, sans visa, on te demande près de 800000 franc cfa.qui est presque un 1 million pour faire une résidence d'un An. Tu vas travailler combien en un An pour pouvoir faire la résidence, c'est très difficile 108(*)»

On peut donc constater que, la logique intégrative tel énoncée ou même promulguée par le traité instituant la libre circulation est sapé par les intérêts égoïstes et rempli de rancoeur109(*) donc nourrissent certains Etats. Ainsi la dynamique socioculturelle au travers du lien ethnique que partagent ces pays et qui en principe devrait être un levier moteur pour une intégration que l'on a vu nulle part ailleurs se trouvent supplanté par ces logiques nationalistes.

SECTION 2 : LES CONFIGURATIONS POLITICO JURIDIQUES FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC

Par là nous voulons dire que, dans le processus d'intégration régional de l'espace cemac, les dynamiques socioculturelles sont confrontées à des obstacles qui ont une dimension normative entendu comme des règles qui tendent à freiner le processus d'intégration régionale(paragraphe1) et une dimension discursives et institutionnelles comprise comme le poids des discours xénophobes et les failles de la communauté dans la construction de l'intégration sous régionale(paragraphe2).

PARAGRAPHE1 : LA DIMENSION NORMATIVE ET INSTITUTIONNELLE FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.

L'une des étapes cruciales de l'intégration porte sur le transfert des loyautés du niveau national au niveau communautaire110(*). Ce transfert signifie que les populations en général et les élites en particulier obéissent de plus en plus à un ensemble de règles et de symboles. Ainsi le transfert de politique et institutionnel entendu comme un processus de connaissance et d'instruments attachés à l'action publique d'un système politique à un autre111(*), peuvent se faire de deux manières, elles peuvent être douce ou contraignantes. Parlant de mécanismes doux, il s'agit de celui qui s'appuie sur des normes non contraignantes en ce qu'il confère aux pays membre de la communauté d'avoir un libre arbitre. Dans le cadre de l'intégration de l'espace cemac, la communauté a opté pour des normes souples. Ainsi, l'absence et même les introuvables normes contraignantes au niveau communautaire (A) a conduit certains Etats pris individuellement à adopter des mécanismes et des normes souverainistes, protectionnistes ou même restrictives (B).

A- DES INTROUVABLES NORMES ET METHODES CONTRAIGNANTES AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE

Par là nous voulons dire qu'au sein de la communauté, il n'existe véritablement pas de normes qui puissent contraindre les membres en ce qui concerne par exemple le cas de la libre circulation à l'appliquer et même à l'accélérer. En effet vu la manière dont les choses se déroulent, on constate qu'il n'existe pas de méthodes coercitives pouvant imposer aux Etats sous forme de conditionnalités, soit d'imposition112(*). Ainsi le fait que la communauté ait optée pour les méthodes douces justifie quelque à des moments, des situations de ralentissements comme par exemple les situations de rapatriements et des brimades dont sont souvent victimes les populations étrangères dans certains pays tel le cas des camerounais au Gabon et même en guinée Equatoriale113(*). Cela dit, c'est cette situation qui poussent certains Etats à se comporter hostilement vis-à-vis des populations ressortissantes des Etats membres de la communauté peut être contournée et même réglée par l'adoption des normes qui ne permettent plus ce type de phénomènes. Dans la mesure où les vagues de rapatriements dont sont le plus souvent victimes certaines populations ressortissantes des pays membres de la communauté, elle ne se prononce pas très certainement parce que pris au piège par sa propre norme qui est muette concernant ce type de situations. En effet avec toutes les difficultés dont font face les étrangers camerounais particulièrement au Gabon et en Guinée équatoriale, en rapport avec la manière dont ils sont traités, la communauté doit penser des normes qui permettent le respect, la tolérance et l'acceptation des autres comme frères et non comme des adversaires, ennemis ou même des ravisseurs tel qu'ils sont le plus souvent caricaturés dans ces Etats. Dans ce sens le modèle européen peut être mobilisé comme exemple, dans le sens ou les normes qui sont pensées ou qui définissent le fonctionnement de cette institution ont une portée contraignante et par conséquent permettent aux Etats membres de véritablement viabiliser l'intégration de cet espace géographique. En effet si elle avait opté ou instituée des normes contraignantes au niveau communautaire on aurait certainement noté une nette avancé du processus d'intégration et cela nous aurait évité des scènes obscènes comme les expulsions des ressortissants des pays membres de la communauté.

En rapport avec les dynamiques socioculturelles, il n'existe nullement une norme au sein de la communauté qui contraint les membres à les mobiliser dans les relations qu'ils entretiennent entre eux. C'est ce que notre enquête nous rapporta lors de nos échanges sur la question de la culture et comment celle -ci est mobilisée au sein de l'institution il nous dits : « il n'existe de norme spécifiquement réservée à la culture, du moins qui contraint les pays membres de la communauté à la prendre en considération dans leur relation. C'est pour cela que je vous disais qu'il n'existe pas de politique culturelle dans notre institution 114(*)» Ainsi cet état de chose à souvent pousser certains Etats à adopter des mécanismes et normes souverainistes, protectionnistes ou même restrictives.

B- L'ADOPTION PAR LE GABON ET LA GUINEE EQUATORIALE DES NORMES SOUVERAINISTES, PROTECTIONNISTES ET MEME RESTRICTIVES

L'application discriminatoire des textes consiste pour les Etats de la CEMAC en général et le Gabon et la Guinée Equatoriale en particulier à n'appliquer que les textes ou les extraits qui leur sont favorables ou qui servent leurs intérêts. En outre la souveraineté des Etats115(*)qui constitue un frein à l'intégration régionale en ce sens que les pays redoutent l'émasculation d'une partie de leur souveraineté. Ainsi, Dans l'optique de véritablement consolider les liens qui unissent les pays de la communauté, le Gabon et la guinée Equatoriale ont décidé de favoriser tout en vulgarisant la libre circulation de ratifier l'acte additionnel n°01/13/cemac-07OU-CCE-SE du 25/06/2005 portant sur la libre circulation des personnes et des biens lors du sommet qui s'est tenu du 31 octobre au 2 novembre 2017 en Ndjamena au Tchad sur la base d'un certain nombre de conditions restrictives qu'il est méticuleux d'examiner après les avoir présenté .

Apres avoir ratifié l'accord sur la libre circulation en octobre 2017 en Ndjamena, la Guinée Equatoriale et le Gabon publient respectivement des communiqué officiels qui renseignent sur les conditions à remplir pour avoir accès sur leur sol. En effet en ce qui concerne le Gabon, il publie l'arrêté n°1034/MISPHPDDL/ MAPDN portant autorisation de la libre circulation des ressortissants des Etats membres de la cemac qui stipule en son article 2 de manière substantielle que l'accès sur le sol gabonais est par les ressortissants des Etats membres est soumis à la présentation d'un passeport biométrique116(*) ou diplomatique ou de service, d'une validité d'au moins trois mois. Rappelons que cette rencontre Fut en lien avec le règlement n°01/08-UEAC-042-CM-17 portant institution et conditions de gestions et de délivrance du passeport cemac mis en oeuvre le 16 mars 2010. La présentation du passeport biométrique à d'un visa est également la condition posée par la Guinée Equatoriale Pour que les ressortissants de la cemac puissent avoir accès sur son territoire.

Etant conscient de ce que l'ouverture de leur frontière respectives favorisera l'assaut des étrangers à la quête du gain, les autorités posent cette condition restrictive dans le but de limiter la présence des ressortissants de la cemac. Ainsi ils exigent le passeport biométrique sachant bien que celui n'est pas encore mis en circulation par les Etats membres. Pour dire que bien que cette résolution qui appelle les pays membres ayant ratifiés l'accord de pratiquer la circulation, ces deux pays de par leur stratégie ralentissent le processus d'intégration. Ils le ralentissent dans la mesure où exiger le passeport biométrique sachant bien évidemment qu'il n'est pas encore effectif du moins, en circulation c'est simplement ralentir tout en respectant la norme établie. Dans la mesure où les textes portant sur la libre circulation font références comme pièces à fournir le passeport biométrique. Ainsi le fait que jusqu'ici les pays de la communauté ne l'aient pas mis en circulation ou même ne se sont pas encore arrimés à cette norme leur donnent un alibi pour maitriser les entrées et sorties sur leur sol.

On peut donc comprendre que ces conditions qui semblent au premier regard caractériser une avancée significative de l'intégration sous régionale n'est rien d'autre que qu'une image. En effet les autorités Gabonaises et Guinéennes mobilisent ces conditions dans l'optique de maitriser les accès et sorti sur leur territoire. Ainsi ces normes restrictives impactent les dynamiques socioculturelles dans la mesure elles ne favorisent pas un brassage et échange entre les ressortissants des pays membres. Ceci dans la mesure où accélérer le processus d'intégration en rendant moins rigide les conditions d'accès sur leur sol favoriserai dans ce sens un véritable brassage de peuples et des cultures. Le cas des peuples frontaliers qui est un exemple que nous pouvons mobiliser pour expliciter combien le fait d'exiger un visa à défaut d'un passeport biométrique à un fang-ntumu résidant à kyéossi lorsque celui-ci va rendre visite à sa famille de l'autre côté de la frontière pour des cérémonies par exemples traditionnelles117(*) témoigne le degré de stagnation et de dévalorisation dont sont victime les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration de l'espace CEMAC.

PARAGRAPHE2 : LES DIMENSIONS DISCURSIVES ET INSTITUTIONNELLES DEVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC.

Par là nous voulons dire que les dynamiques socioculturelles sont freinées dans la construction de l'intégration régionale par le poids des discours xénophobes (A) et par l'intérêt mineur porté à la culture au niveau de la communauté (B).

A- LE POIDS DES DISCOURS XENOPHOBES DANS LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES

Par là nous voulons dire que, dans la déconstruction des dynamiques socioculturelles en zone CEMAC, les discours xénophobes jouent un grand rôle. En effet ces discours peuvent être de plusieurs ordres, soit formel (1) entendu comme ceux qui sont prononcés par des officiels tel que les chefs d'Etats. Ils peuvent également être informel (2), entendu comme ceux qui sont prononcés les populations ou par les médias. Les étrangers en général et les camerounais en particuliers sont le plus souvent victimes des discours xénophobes sur les sols Gabonais et Equato guinéens.

1- La contribution des discours formels dans la dévalorisation

Pour ce qui est du discours officiel on se rappel de celui tenu le 17 juillet 2000 par le président Equato Guinéen théodorObiangNguemaMbazoguo lors d'une fête de son parti politique qui disait en ces mots « faites attentions aux étrangers et surtout aux camerounais, car ces derniers ont eu l'argent du pétrole avant, et leur gisement du pétrole déjà épuisés, ils cherchent à nous envahir »118(*). Il tenu encore ce type de propos lors d'une interview ou il dit ceci : «le Cameroun est un grand pays auquel nous devons faire attention. Je ne parle pas du gouvernement de Yaoundé, mais des camerounais en tant que tels : ils sont très nombreux, ils émigrent partout en Afrique centrale, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, chez nous. Beaucoup sont sans papiers et nous devons être vigilants119(*).. » Les étrangers en général et les camerounais très spécifiquement sont perçu comme une menace pour la population Equato guinéenne. Ainsi, cette situation favorise une certaine psychose qui est créé dans le subconscients des populations et qui les amène à se comporter très hostilement vis-à-vis des étrangers. Ce langage xénophobe fut également tenu par l'ex-président de la république du Gabon Omar BongoOdimba lorsque celui-ci accédait à la magistrature suprême après le décès de son prédécesseur Léon Mba120(*) en 1967. En effet son prédécesseur était reproché d'entretenir des liens, relations et peut être même d'être parenté aux Camerounais, parce que appartenant à l'ethnie fang géographiquement présente à la fois dans le nord du Gabon plus précisément dans la province du Woleu-Ntem, dans le sud du Cameroun et aussi dans la partie équatoriale de la Guinée. En ce sens que sous son règne, la présence des camerounais était significative et surtout très consistance sur le sol gabonais. En effet, ceux-ci avaient une marge de manoeuvre qui leur permettait de se mouvoir comme ils le souhaitaient dans le sens ou, ils avaient de l'influence dans les domaines du commerce des vivres, dans la restauration et occupaient également certaines fonctions très honorables au sein de la société gabonaise. Cette situation qui a créé un sentiment de frustration chez les populations gabonaises et cela a développé de l'hostilité diffuse vis-à-vis des Camerounais très spécifiquement. Ainsi Omar Bongo Odimba s'inspira de cette réalité lors de son accession au pouvoir pour donner comme slogan : « le Gabon au gabonais d'abord ! » ce qui par la suite va de manière implicite amener les Gabonais à développer un sentiment de supériorité en devenant très hostile vis-à-vis des étrangers.

2- La contribution des discours informels

L'informalité vient du fait de la non officialité ou même de la non officialisation de ces propos. En effet le plus souvent ce sont les médias, c'est-à-dire les chaines de radios, de télévisions et même la presse qui sont instrumentalisées dans l'optique de véhiculer un message qui dans la plus part du temps n'est pas vérifié. Ainsi le pouvoir en place se rassure de s'appuyer sur ces leviers dans l'optique de créer la crainte vis-à-vis des étrangers et amener les populations à comprendre les difficultés face aux quelles elles sont confrontées en utilisant les étrangers pour responsable. Cela s'est très bien illustré dans le media Gabonais « le quotidien union » publie « les nigérians et les ghanéens(...) ont introduit le grand banditisme(...) les camerounais le vol à tire, les béninois et togolais, le trafic et l'exploitation d'enfants, les sénégalais et maliens le charlatanisme maraboutique »

A l'analyse de ces discours tout laisse entrevoir une réalité tout autre. En effet il s'agit par les autorités de construire une image de l'étranger. Celui est alors perçu comme un ennemi qui est mandaté dans l'optique de nous détruire. Ainsi, les discours proférés par le président de la guinée Equatoriale peuvent être compris comme un moyen pour lui de maintenir une influence sur ses populations tout en les mettent sur leur garde. Ainsi la personne de l'étranger est alors construite comme ennemi121(*) de l'intérêt national aux yeux des populations. Cela se confirme également lorsqu'on se rend compte de «  le quotidien l'union »est un média pro gouvernement gabonais, il est évident que qu'il est mobilisé comme levier pour passer un message du gouvernement à sa population du danger qu'elle court de par la présence des étrangers en général et des camerounais en particulier.

Ainsi, ces discours qu'ils soient officiel ou non ont un caractère dévalorisant dans la mesure où ils dénaturent la personne de l'étranger. Ils ne favorisent véritablement pas un mélange et une conjugaison de plusieurs cultures dans l'optique de créer une intégration régionale. En effet, le fait de toujours maintenir les populations sur leur garde au travers de ces discours xénophobes constituent une limite au brassage de peuples et même des cultures.

B- L'INTERET MINEUR POUR LA CULTURE AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION

Par là nous voulons dire que la communauté accorde moins d'intérêt ou alors marginalise l'aspect culturel dans la construction de l'intégration de l'espace CEMAC. En effet cela se matérialise par la sous-estimation des projets d'ordre socioculturel(1) et l'absence de financement de projets à caractère culturel(2).

1- La sous-estimation des projets d'ordre socioculturel au niveau communautaire

Le constat vient tout d'abord du fait qu'à la base, la CEMAC est une communauté économique et cela dit bien qu'elle vise l'intégration de l'espace Afrique central , elle priorise tout d'abord l'aspect économique au détriment du culturel dans la construction de l'intégration régionale de cet espace. Cela dit, bien qu'elle parraine des évènements comme la foire transfrontalière de kyéossi, elle n'est pas porteuse de projets initiés et portés comme figure de proue pour l'intégration par exemple par les peuples. Pour revenir sur le cas de la foire transfrontalière, pour l'édition 2016 la cemac n'a pas pu affecter les fonds comme a eu l'habitude de le faire en tant que parrain de l'évènement121(*). La raison étant la priorisation des projets structurant comme par exemple la construction d'un pont pouvant relier Bata à la ville de Douala. Ainsi, cette marginalisation de projets culturels favorise de ce fait la stagnation que connait l'intégration régionale au sein de la communauté. En ce sens que les éléments anthropologiques et même ethnologiques qui lient les pays de cet espace sont moins pris en considération bien que déterminant pour son effectivité et sa réussite. Cela dit, la marginalisation ou même la sous-estimation des projets à caractère culturel par l'institution communautaire témoigne sa part de responsabilité dans la lenteur ou même la difficile avancée que connais l'intégration sous-région dans cette zone.Cette réalité se justifie encore par l'absence de financement de projets à caractère culturel.

2- L'absence de financements et le manque de pertinence de projets socioculturels au niveau communautaire

Le plus souvent les projets initiés au niveau communautaire nécessitent l'adhésion des partenaires financiers qui décident d'investir des fonds. Ainsi l'investissement est souvent fonction de la pertinence du projet en question122(*). Il arrive souvent des cas ou les partenaires sont présents mais la communauté manque de projets pertinent pouvant amener les potentiels partenaires financiers à investir de leur argent. Ce manque de pertinence dont font parfois preuves les projets initiés peuvent se justifier à niveau. D'abord par le manque d'intérêt et ensuit par le manque d'expertise en la matière. Il n'existe pas un département spécifiquement chargé des questions culturelles au niveau communautaire mais plutôt un département chargé des questions de genre et de gouvernances. Alors que la culture est un levier qui peut être mobilisé dans la construction solide de l'intégration régionale de la communauté parce que l'espace cemac en Afrique centrale est présenté comme un espace socioculturel identique comme le souligne Denis Bienvenu Nizette en ces termes : « les études paléontologiques, historiques, géographiques, linguistiques disponibles concourent pour présenter l'Afrique centrale encore appelée monde Bantou- comme un grand ensemble territorial soudé par l'histoire et la géographie. De ce fait, l'apparente hétérogénéité des paysages naturels et culturels de cet espace masque en réalité une réelle unité fondée sur des grands traits communs, dont le climat, la faune, la flore, les sols, les industries lithiques, la famille linguistique, le langage ou les arts du feu constituent des éléments visibles123(*) ». L'absence d'un département spécifiquement chargé de la culture constitue de ce fait à la dévalorisation des dynamiques socioculturelles au plan institutionnel. En effet la communauté à plutôt en son sein le département chargé de la gouvernance et des questions de genres qui le plus souvent se prononce sur les questions de cultures. Ainsi le manque d'expert en la matière est également une raison qui explique cet état de chose. Pour dire que, le fait qu'il n'existe pas de personnes chargées spécifiquement des questions de cultures ayant de la compétence favorise cette non pertinence dont font preuve les projets qui sont pensés et même initiés au niveau communautaire. Cela s'est confirmé pendant nos enquêtes de terrain, du moins dans la collecte d'information auprès de l'institution communautaire qui nous a orientées vers le département de développement, gouvernance et des questions genres. La personne chargée de nous recevoir nous a fait marcher pendant plus de 30 jours pour par la suite décliner totalement notre offre bien que venant sous la recommandation de son supérieur hiérarchique, qui nous releva lors d'un entretien ceci : « je lui ai fait parvenir votre mail depuis plus de trois semaines ! je ne sais pas pourquoi elle ne réagit pas depuis !pourtant elle est ici à Yaoundé pour l'instant ! Certainement elle n'est pas très apte à répondre à vos questions ! 124(*)» . Cette situation témoigne du manque d'expertise dont font preuve ceux qui sont sensé initier et même penser des projets sur des questions culturelles au sein de l'instance communautaire. Ce qui témoigne une fois de plus l'intérêt qui est accordé aux questions culturelles ou même aux rôles que jouent les similarités et dans certains cas l'homogénéité culturelle dans la consolidation de l'intégration sous régionale de cet espace. Ainsi, le fait de l'absence d'un département chargé spécifiquement des questions socioculturelles contribue dans ce sens la dévalorisation des dynamiques socioculturelles et par ricochet impacte négativement le processus d'intégration sous régionale.

Pour ce qui est du financement de projet au niveau de la communauté, rappelons que la cemac est financée principalement par des contributions des Etats membres versées par le biais du mécanisme de financement autonome basé sur le TCI/P et alternativement par les autres modes de contribution prévues à l'article 29 de l'additif125(*). A côté des contributions des Etats membres, la cemac peut aussi se financer par des concours financiers versés par tout Etats tiers et toute organisation nationale ou internationale, ainsi que tout don et par des revenus de certaines prestations des organes de la communauté126(*). Le fait que la communauté dépende des cotisations des Etats et des dons crée de ce fait une focalisation sur des projets structurants et par conséquent la plus part des projets qui suscitent l'attrait des membres sont alors ceux taxés de projets structurants au détriment de ceux ayant une visé culturelle127(*). Cette priorisation des projets structurants à savoir la construction des routes ou des ponts témoigne dans une certaine mesure l'intérêt minime accordé à la culture comme canal pouvant faciliter l'intégration sous régionale des peuples de cet espace géographique. Ainsi en matière de fonds, l'institution se contente d'accompagner, parrainer des initiatives allant dans le sens la culture pour être plus explicite des mouvements et des évènements à caractère socioculturel. C'est ce qui s'est bien évidemment confirmé lors de notre entretien avec un des responsables de la représentation de l'institution qui nous dit ceci : «  Monsieur pour être honnête envers vous, j'aimerai vous avouer que la communauté a tout d'abord un objectif économique, cela dit les initiatives à caractères culturelles ne sont pas très pris en compte. C'est pour cette raison qu'elle se limite à accompagner et même à parrainer ! les fonds alloués à l'institution sont le plus souvent centrés sur des questions socioéconomiques et économico-politiques au Cameroun 128(*)» Ce qui par conséquent ne permet pas aux dynamiques socioculturelles de servir de truchement pour la création d'un espace intégré au sein de la communauté Cela témoigne également de la marginalisation et la minimisation de l'aspect socioculturel au niveau communautaire.

CONCLUSION CHAPITRE

Au terme de notre analyse qui avait pour axe majeur de faire ressortir les configurations politico ethniques et juridico politiques dévalorisant les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration de l'espace CEMAC, après avoir présenté et analysés force est donc pour nous de dire que le double mouvement de dévalorisation au niveau local et communautaire dont est victimes les dynamiques socioculturelles empêche celle-ci de jouer leur rôle dans la construction de l'espace communautaire

CHAPITRE II : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC

Par là nous voulons dire que l'intégration sous régionale par les dynamiques socioculturelles est confronté à des obstacles qui sont d'une part politico-stratégiques renvoyant aux mécanismes stratégiques qui sont mobilisés par les Etats en vue de tirer profit dans leur relation avec les autres au sein de la communauté (section1). En effet les acteurs dans leur quête du profit entreprennent des initiatives et développent des comportements qui pour la plus part des cas entraves le processus d'intégration tel que pensé au niveau institutionnel, dans le sens ou ceux-ci développent un climat de suspicion entre eux, bien pire encore se disputent le statut de leader de la sous-région.ces obstacles sont d'autre part économico-politiques renvoyant aux transactions ou trafics irréguliers lors des échanges commerciaux qui ternissent le processus d'intégration dans la zone des trois frontières (section2). En effet l'existence ou même la pratique des trafics dans cet espace contribuent dans une certaine mesure à sa dénaturation. Dans la mesure ou la pratique récurrente de ces activités tant à entacher l'image méliorative ou positive de cet espace parce ce que perçu pour certain comme l'axe de l'opulence mais également cela contribue au ralentissement et au ternissement ce processus de régionalisation.

SECTION 1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ENTRAVANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DANS L'ESPACE CEMAC.

Par là on veut dire que dans les relations qu'entretiennent les Etats de la communauté en générale, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Cameroun en particulier mobilisent des méthodes et développent des comportements égoïstes et souverainistes pour assoir leur hégémonie129(*) ou même leur supériorité dans leur relation mais également au sein de l'institution communautaire. Ainsi, ils peuvent s'appuyer sur plusieurs critères pour asseoir leur influence. En effet cela se caractérise par lutte de leadership au sein de l'instance communautaire (paragraphe1) et l'usage des frontières comme leviers stratégique de dévalorisation (paragraphe2).

PARAGRAPHE1 : LES LUTTES DE LEADERSHIP AU SEIN DE L'INSTANCE COMMUNAUTAIRE COMME ENTRAVE A L'INTEGRATION SOCIOCULTURELLE.

Par là nous voulons dire que la lutte ou encore les querelles de leadership au sein de la cemac affectent le processus d'intégration socioculturelle. Le leadership se définit par la maitrise des reformes organisationnelles institutionnelles ou sociétales et par la souplesse d'adaptation permanent au monde. Le leadership peut être considéré comme l'agent stratégique du potentiel, réel éventuel d'une unité politique à sa propension à renouveler et à métamorphoser le monde et à s'investir dans une conjoncture de changement. Il transcende la conscience historique de la puissance, pour acquérir le caractère aventureux de l'impensé politique et de la surprise stratégique ; dresser contre le conservatisme et le statut quo130(*). En effet La CEMAC est une organisation qui est travaillée par des pratiques et des logiques du leadership cela se caractérise par la querelle du couple Cameroun- Gabon (A) et par la prétention Equato Guinéenne de leader au sein de la communauté (B).

A- LA QUERELLE CAMEROUN- GABON AU SEIN DE LA COMMUNAUTE

Apres avoir contribué à la création de l'UDEAC, le couple Cameroun- Gabon à par sa rivalité tantôt sourde, tantôt ouverte, davantage joué le rôle de frein que d'accélérateur à l'intégration en Afrique centrale131(*). En effet cette rivalité pris plusieurs formes ou alors s'est manifestées sous plusieurs aspect.

Tout d'abord les camerounais considérés comme envahisseur par les populations gabonaises. Dans la mesure où ils sont perçus comme une menace pour la sécurité et le bien-être matériel des populations Gabonaises. A cela va donc se greffer les vagues d'expulsions de milliers d'étrangers et en particulier les camerounais.

Ensuit le changement de leader à la tête de l'Etat camerounais ou Mr Paul Biya devient président de la république. On va souligner que la difficile coopération entre les deux chefs d'Etat. En effet après l'accès du président Paul Biya au fauteuil de président de la république du Cameroun le président de la république du Gabon à cette époque Omar bongo Odimba voulait s'appuyer sur le fait qu'il était le nouveau doyen de la sous- région et par ricochet le leader de la région. Ce que ne partageait pas le président camerounais qui prendra pour appuis les atouts de son pays pour relativiser les intentions du Gabon. Cette crise a favorisée des crises diplomatiques entre les deux.

De matière concrète, cette situation s'est caractérisée par La tactique du Gabon, ces dernières années, a consisté à s'associer au Congo en vue de s'imposer comme le moteur de la CEMAC. Il s'agit d'une entente séculaire renforcée par des liens personnels et une coopération bilatérale conviviale. Les relations interethniques et interterritoriales entre le Congo et le Gabon, durant la période précoloniale, laissent transparaître un principe d'interpénétration et une symbiose que l'on n'a pas observée dans le cas du couple Cameroun-Gabon. On note en effet des similarités ethniques très profondes dans les zones frontalières. Et les principaux groupes ethniques dont il est question ici sont : les Kota, Mbédé, Nzebi, Punu, Téké et Vili. De plus, le Gabon a été une périphérie ou une province historique du Congo. Les entités sociopolitiques du Gabon132(*)ont été soit vassales soit énormément influencées par celles du Congo dont les deux principales ont été celles des Téké et du Loango133(*). Le Cameroun cependant, se permet de s'imposer comme le « leader naturel et légitime » de la CEMAC. Il représente environ 50% de la population, du PIB et de la masse monétaire en circulation dans la sous-région. Pôle universitaire, agricole et industriel de la CEMAC, il est le seul pays de la zone à avoir entamé une véritable multinationalisation de ses entreprises134(*). Seul pays limitrophe de tous les cinq autres de la CEMAC, le Cameroun se targue d'être le point central de plusieurs politiques communautaires et a démontré sa capacité à mener une initiative concurrente à un projet régional (Douala Stock Exchange). Cette dualité conflictuelle à visée de leadership est quelque peu relativisée avec la monté du nouveau moteur économique de l'espace communautaire à savoir la Guinée Equatoriale qui par ses initiatives et tentatives se réclamer le leadership de la sous- région.

B- LA QUETE DU LEADERSHIP EQUATO GUINEEN AU SEIN DE LA COMMUNAUTE

Si à ses débuts, les querelles de leadership au sein de la cemac se résumait essentiellement à celui du Cameroun (leader économique) et le Gabon (leader diplomatique)135(*), il y a lieu de noter que la Guinée devenu nouvel eldorado du pétrole de la zone cemac136(*) ,détentrice de près de la moitié des avoirs des réserves de changes de la banque régionale BEAC et disposant d'un PIB de 11033 dollars/HBT en 2010 (BEAC-2011), la guinée équatoriale s'affirme de plus en plus comme la locomotive de la région, au détriment du Cameroun qui a toujours eu précellence économique au sein de la région. En effet Au lendemain de la découverte des gisements pétroliers sur son territoire et actuellement détenant près de 40% des réserves de la communauté au Trésor français, cet Etat crée un certain nombre de bouleversements au sein de la CEMAC en se mettant à la tête des réformes opérées au sein de cette communauté sollicitées en 2005. Toutefois la puissance pétrolière de la guinée équatoriale va engendrer dans le même temps la peur de l'envahissement comme dans le cas du Gabon cité plus haut. Ainsi consciente de ses atouts, la guinée équatoriale va procéder à différents mécanismes pour faire son leadership au sein de l'espace communautaire. Elle a d'abord usé de l'arme de la «  diplomatie financière ». C'est ainsi qu'en 2002 elle a successivement octroyée un soutien financier à la RCA et au Gabon137(*). Par la suite, les autorités équato guinéennes se sont singularisées en retirant leur troupe de la force multinationale de la CEMAC en Centrafrique (FOMUC) en 2003. Puis, par le biais de différents médias, le président OBIANG NGUEMA MBASOGO et ses collaborateurs ont commencé à souligner « l'urgente nécessité » qu'il y aurait à «  moderniser la cemac » cela est passé bien évidemment par la demande d'une réforme institutionnelle au sein de la cemac138(*). Finalement, lors du 6ème sommet des chefs d'Etat de la cemac, les 29 et 30 juin 2005, à Malabo, le président Equato guinéen a plaidé devant ses pairs pour « plus d'équité dans l'attribution des responsabilité ». A cet égard il a requis et obtenu la réalisation d'un audit juridique et financier des institutions communautaires139(*). En effet cette querelle ou mieux ces ambitions de leadership a conduit les Etats pris parfois individuellement à mobiliser certaine stratégie pour mieux faire asseoir cela.

PARAGRAPHE2 : LES FRONTIERES COMME LEVIERS STRATEGIQUES DE DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION

Par là nous voulons dire que la frontière dans le processus d'intégration régionale de l'espace cemac est souvent utilisé à des fins subjectives des Etats et par là nuisance pour les dynamiques socioculturelles. En effet celle-ci peuvent être usitées comme moyen d'intimidation (A) mais également comme un moyen de chantage et de pression (B).

A- LA MILITARISATION DE LA FRONTIERE COMME MOYEN D'INTIMIDATION ET DEVALORISATION L'INTEGRATION SOCIOCULTURELLE : LE CAS DE LA GUINEE EQUATORIALE

La guinée équatoriale, pays partagé entre des formations insulaires et continentales connait un regain d'intérêt stratégique ces derniers temps140(*). Autrefois isolés et déprécié, ce petit pays situé à la jonction du golfe de guinée et de l'Afrique centrale du centre ouest a vu sa valeur cotée à la hausse, en raison de son statut de nouvel Etat ayant même des ambitions régionales de puissance141(*). Ainsi conscient de ses atouts et la convoitise dont il fait l'objet va développer et même instaurer des dispositifs restrictifs comme la difficile implémentation du principe de libre circulation par la communauté. A cela s'ajoute les multiples vagues de refoulement des étrangers sur son sol en témoigne celles de 2004, 2007 et 2008 ou plusieurs étrangers en général et des camerounais en particulier furent rapatriés. Bien que cette présence démographique étrangère soit un défi à relever, la Guinée 2quatoriale fait également face à des tentatives permanentes de coup d'etat. En témoigne la dernière tentative de décembre 2017 ou le président dans son palais de Koete Mongomo pour les fêtes de fin d'année échappa au projet des mercenaires142(*).

Ainsi, dans l'optique de faire face à cette double menace sécuritaire et démographique, la guinée équatoriale va instaurer et même développer la militarisation de ses frontières en vue d'intimider ses voisins qui sont parfois accusés de complices. Par militarisation nous faisons référence à la forte présence militaire au niveau des frontières. Notons de ce fait que les militaires ne sont pas toujours en tenu mais très souvent en civil parce que faisant dans la plus du temps dans le renseignement. Et c'est ce renseignement qui permit d'intercepter le coup d'état de décembre 2017. Les mercenaires furent arrêtés avec des armes à la frontière avec le Cameroun (kyé-ossi). Pour également maitriser les entrés se placent dans les brousses pour empêcher toute tentative de contournement. Il arrive des cas ou ceux-ci ôtent la vie aux clandestins en témoigne ce propos : «  depuis deux mois voici le quatrième jeunes qui meurt dans laforet en essayant de traverser la frontière de la guinée équatoriale. Quand les militaires equato guinéens les tuent ils viennent les jeter ici la chaines ou les jettent dans l'eau 143(*)» cette militarisation de la frontière equato guinéenne dévalorise les dynamiques socioculturelles dans le sens où le fait que la frontière soit militarisée cela intimide non seulement les potentiels mercenaires mais également les populations étrangères innocentent qui par ce phénomène se trouvent découragées. Pour les peuples frontières comme les fang-ntumu cela affecte leur mobilité parce que intimidés et contraint à amoindrir leur déplacement.

B- LES FRONTIERES COMME OUTILS DE CHANTAGE ET DE PRESSION POUR LA GUINEE EQUATORIALE A L'ENDROIT DE SES VOISINS : KYE OSSI COMME EXEMPLE.

Contrairement à ce qui se passe entre les Etats ouest africains, ou la libre circulation des personnes et des biens est garantie par la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) depuis plus de deux décennies, les mouvements transfrontaliers des individus en Afrique centrale restent perçus, à tort ou à raison comme une négation des territoires hérités de la colonisation144(*). Les frontières de cette région et plus particulièrement celle de la guinée équatoriale sont les lieux ou s'exprime encore le nationalisme. En effet celle-ci fait usage de sa frontière pour faire chanter les populations de kyé- ossi. La particularité de cette localité est le fait que sa population vie majoritairement de la densité des échanges commerciaux qui s'y opèrent. En effet la majorité des produits qui viennent de l'intérieur du Cameroun plus précisément des provinces nourricières que sont l'ouest, sud-ouest sont sont stockés au marché d'Akobang. Suit au coup d'état manqué la guinée Equatoriale a décidé de fermer sa frontière et de l'ouvrir dans une moindre mesure une fois par semaine à savoir le mercredi.

Par chantage nous voulons dire que la guinée équatoriale étant consciente de ce que les populations de kyéossi territoire camerounais vivent majoritairement du commerce et des échanges. Cela dit en fermant ou même en ouvrant périodiquement cela affecte l'économie de la localité dans la mesure où ceux-ci ont un pouvoir d'achat considérable en témoigne ce propos : « les fang équato guinéens payent un peu de toutalors que fang gabonais payent beaucoup plus la banane et le plantain donc, si un gabonais dépense 50000 francs cfa, un équato guinéens dépense 80000 franscfa Vous voyez donc que lorsque la chaine est fermée, il y a crise car les vivres se gatent à Akombang. Si la fermeture atteint deux semaines, les allogènes bamiléké et bamoun quittent la ville pour rentrer à l'ouest145(*) ».

A la réalité la fermeture de la frontière équato guinéenne revêt un effet boumerang dans la mesure où dépendant également des vivres frais venus de kyéossi, ceux-ci se trouvent obligés de passer par des vois informelles. De ce fait, les points de passages informels tel que « le port d'Akombang » situé à l'entrée de la paroisse notre dame de kyé-ossi et les pistes de brousses d'Esaben146(*)sont les lieux de circulation des produits échangés dans l'informel par la fermeture de la frontière Equato guinéenne. Ils opèrent généralement de façon nocturne afin d'éviter tout désagrément. Ils prennent toutes les précautions dans le but d'échapper toute interpellation. Toutefois en journée, mais à faible intensité. Cette précision des acteurs est expliquée par Paul brenton et ses collègues qui pensent que « le succès de ce genre de commerce dépend de la capacité qu'ont les individus (....) sans être soumis à la violence ou harcèlement et sans avoir à effectuer de paiements : sommes importantes non officielles, paiement de tarifs ou de frais démesurés »147(*). Pour dire que le fait que la guinée Equatoriale mobilise sa frontière à des moments pour faire chanter les populations de kyé-ossi, elle-même se trouve pénalisée et obligée d'employer les méthodes informelles. Ainsi cette situation se trouve dévalorisante pour le processus d'intégration dans le sens ou, la spécificité de cette espace étant son homogénéité culturel ceci de par la présence des fang ntumu au Gabon, en Guinée équatoriale cela doit être usité comme base d'une relation harmonieuse et par conséquent viabiliser la vision de la communauté.

SECTION2 : LES CONFIGURATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DEVALORISANTE LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN ZONE CEMAC.

Par là nous voulons dire que les trafics illicites et informels (paragraphe1) et les tracasseries policières et douanières (paragraphe2) constituent des facteurs dévalorisant de l'intégration socioculturelle de l'espace CEMAC.

PARAGRAPHE 1 : LES TRAFICS ILLICITES ET INFORMELS COMME FACTEURS DEVALORISANT DE L'INTEGRATION REGIONALE.

Par là nous voulons dire que la pratique du commerce illégal et informel constitue et contribue au ternissement mais également au ralentissement de l'intégration socioculturelle de l'espace cemac. Cela veut dire en d'autre terme que l'existence et la pratique de ses activités freinent le processus d'intégration socioculturelle de la cemac en général et de la zone des trois frontières (Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale) en particulier. En effet le fait que les migrants et les commerçants de l'espace communautaire soient confrontés à ces activités rétrograde entraine une déconstruction du processus d'intégration. Ainsi il convient donc d'examiner le commerce mafieux et frauduleux (A) mais également le commerce crapuleux (B)

A- LE DEVELOPPEMENT DU COMMERCE MAFIEUX ET FRAUDULEUX.

L'Afrique centrale est perçue par les analystes géopolitiques comme une région désorganisée et chaotique. Les sociétés mafieuses l'ont, quant à elle, immédiatement appréhendées comme un foyer potentiel d'enrichissement. La sous- région détient l'un des sous- sol les plus riches du monde si ce n'est le premier. On y retrouve principalement le pétrole, de l'or, du diamant, du cuivre, du fer, du charbon, nickel, du zinc, de la bauxite148(*). Cet espace détient d'énorme réserve en uranium de plutonium, de manganèse, de cobalt, d'argent et d'autres métaux précieux convoités et utilisé pour la haute technologie, sans oublier le bois149(*). La présence de ces matières premières suscite une convoitise naturelle et de ce fait favorise le développement des commerces mafieux. Comme type de trafics nous nous sommes spécifiquement attardés sur le trafic de drogue(1), trafic d'armes légères et le trafic de véhicules (2).

1- Le trafic de drogue

L'observation géopolitique des drogues souligne l'importance croissance de la zone Afrique centrale comme plaque tournante à la fois de la production et de la consommation de stupéfiants. Parmi les substances narcotiques, le cannabis semble le produit le plus prisé. Le trafic rapporte énormément mais entraine naturellement des dégâts sur le plan de la santé publique. Ces drogues sont extrêmement commercialisées et même consommées dans la localité de kyé-ossi en témoigne ce propos de : « les élèves de nationalité gabonaise en particulier sont de très grand consommateur de stupéfiants et quand ils en prennent ils deviennent très agressif et violent150(*) ».Lors de nos enquêtes de terrain il nous ait parvenu par un enquêté qui a décidé de garder son identité secrète que certains villageois de la localité d'olamzé située à 44 km d'Ambam chef-lieu du département de la Vallée du Ntem et à 48 km du centre de KyeOssi de manières secrète se sont lancés dans la culture de ce qu'il appelle « le banga » parce que très lucratif.En effet le développement de ce trafic favorise de ce fait la dénaturation de l'intégration régionale dans la mesure où la consommation de ces drogues affecte les comportements, les manières d'agir et même de se tenir des individus. Soulignons de ce fait que ces trafics contribuent également à corrompre des pouvoirs publics.

2- Le trafic d'armes légères et des véhicules

Pour ce qui est du trafic illicite d'arme légère, la différence entre l'offre licite et illicite d'armes n'est pas toujours claire. Celle-ci réside davantage dans la nature de l'utilisateur final, plutôt que dans la nature du produit. En Afrique centrale on distingue un trafic d'armes légères et de petit calibre. Ce trafic constitue une véritable menace pour la sécurité dans le CEEAC en général et pour ceux de la CEMAC en particulier. Cela se justifie à travers la tentative manqué de coup d'Etat en Guinée Equatoriale en décembre 2007 ou des mercenaires furent interceptés au niveau de la frontière avec le Cameroun151(*). Ainsi ce développement ou alors cette commercialisation illicite d'arme légère entrave non seulement l'intégration mais favorise la monté d'activités criminelles comme phénomène des coupeurs de route dans le nord et l'extrême nord Cameroun152(*). Dans ce sens, une enquête a été réalisée par le REFAC portant sur : « l'impact de la circulation des armes légères et de petits calibres dans la zone transfrontalière Cameroun-Gabon-Guinée Equatoriale »153(*). Au cours de son observation de terrain effectuée dans les villes frontalières de Kyé-Ossi, Bitam et Ebebiyin, du 19 au 28 juin 2014, cette ONG a abouti à la conclusion selon laquelle, la zone frontalière Cameroun-Gabon-Guinée Equatoriale  est marquée par une circulation d'armes légères et de chasse. Après cette phase d'enquête, le REFAC a rendu public un rapport au cours d'un atelier de formation tenu le 11 décembre 2014 à Kyé-Ossi. Il ressort de cette plate-forme d'échanges que la menace à la paix et la sécurité est une réalité dans la zone frontalière. Cette insécurité qui provient de la circulation illicite d'armes est due à l'extrême mobilité des populations de part et d'autre des frontières. Dans ce sens, le rapport met en relief que sur 284 personnes interrogées, 51% se sentent en insécurité dans la zone. Tandis que 48% des populations ont déjà été victimes de braquages à mains armées, d'agressions154(*).

La contrebande de voitures touche aujourd'hui toutes les régions du monde, et l'Afrique n'en est pas épargnée. En effet, la contrebande de voitures y connaît un essor extraordinaire, se développant au même rythme que le marché officiel de l'automobile155(*). Toutes les régions de l'Afrique sont touchées par ce trafic. Au Maghreb, des voitures volées en Tunisie sont convoyées en Algérie156(*). En effet, il existerait un réseau trans-maghrébin spécialisé dans le trafic de voitures volées, essentiellement des voitures « tout terrain » et des voitures de fabrication allemande écoulées vers des repaires de gangs terroristes dans le sud désertique de l'Algérie et de la Libye. Ainsi, en Algérie, entre 2000 et 2007, près de 19 000 voitures ont été volées soit dans le pays, soit déclarées volées dans les pays environnants et retrouvées en Algérie157(*). Le Gabonais Bruno MVE EBANG a d'ailleurs réalisé une étude intéressante sur cette forme d'activité criminelle transfrontalière en Afrique centrale. Dans son mémoire portant sur « la contrebande de voitures volées entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale : essai sur une activité criminelle transfrontalière en Afrique centrale »158(*), l'auteur émet l'hypothèse qu'un faisceau de facteurs socioéconomiques et sociopolitique inter reliés permet d'expliquer le développement du trafic. En effet, du fait de la porosité des frontières entre les trois pays, il s'est développé tout un système de contrebande transfrontalier structuré autour d'un marché illicite de voitures. Les trafiquants braquent généralement au Gabon et revendent au Cameroun et en Guinée Equatoriale qui sont les deux pays récepteurs. Ainsi les trafiquants volent le plus souvent les véhicules à l'intérieur des pays et viennent les vendre aux frontières comme cela arrive le plus souvent à kyé-ossi. En effet certains véhicules sont volés à l'intérieur du pays et vient être commercialisés aux acheteurs Gabonais et Equato guinéen en témoigne ce propos « les véhicules que vous voyez garés avec les papiers à vendre sont parfois des voitures volé. Il arrive parfois que leur propriétaire viennent les reconnaitre ici 159(*)» ainsi le fait que ces voitures soit parfois volées entrave la dynamique d'intégration dans la mesure elle favorise l'insécurité vis-à-vis des populations. A côté de trafic se greffe le développement des commerces crapuleux.

B- LE DEVELOPPEMENT DES COMMERCES CRAPULEUX COMME ENTRAVE ECONOMICO-POLITIQUE A LA DYNAMIQUE SOCIOCULTURELLE D'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC.

Par commerce crapuleux nous entendons la commercialisation des Hommes. En effet l'espace des trois frontières est reconnu pour être le lieu et même le lit de ces pratiques crapuleuses. Ainsi la filière de l'immigration illégale et traite des femmes (1) et le trafic d'enfants et d'ossements humains (2) en constituent les principaux modes d'expression.

1- La filière de l'immigration illégale et de la traite des femmes comme trafic humains.

La guinée équatoriale et le Gabon reconnu comme des pays suffisamment riche en Afrique centrale en général et en zone CEMAC en particulier constituent une convoitise particulière de la part des populations de sous-région et des camerounais spécifiquement. En effet avec son essor pétrolier160(*), la Guinée équatoriale devient l'une des destinations les plus prisées pour les Camerounais. Ne remplissant pas toujours les conditions, ceux-ci font appel aux passeurs161(*) afin de pouvoir traverser clandestinement la frontière. Selon les estimations fondées, le transport illégal de personnes des pays de la sous-région vers cette destination riche se chiffre à des milliers d'individus par an162(*). Les femmes sont particulièrement vulnérables dans ces opérations dans la mesure où elles font souvent l'objet d'exploitation sexuelle. Souvent endettés vis-à-vis des passures, elles sont forcées de se livrer à des activités criminelles pour rembourser leur dette. Il arrive dont des cas ou des filles sont recrutées à l'intérieur du Cameroun plus précisément dans les villes de douala et Yaoundé et dans une certaine mesure Ebolowa pour aller danser dans des cabarets en Guinée équatoriale en témoigne ces propos : «  quand Nella venait me chercher à Ebolowa elle m'avait dit que c'est pour aller me battre dans son cabaret . Arrivé là-bas ce n'était plus ça. ! Il fallait maintenant que je parte avec les clients sans quoi je devais rentrer au Cameroun163(*) ». Des filles sont donc parfois commercialisées dans cet espace frontalier à des fins de prostitution dans les pays de destination comme la Guinée Equatoriale et le Gabon. A côté de ce trafic se Cole le trafic d'enfants et d'ossement ou d'organes humains.

2- Le trafic d'enfants et d'organes humains

Dans le phénomène du trafic des enfants à des fins d'exploitation de leur travail l'Afrique centrale émerge simultanément comme un espace de pratique de traite à visage interne et à dimension transnationale. En effet l'espace frontalier Cameroun, Gabon et Guinée équatoriale fait partie des lieux d'expression de cet Etat de chose. Ainsi, les trafiquants utilisent plusieurs méthodes pour pouvoir arrêter les enfants entre autre les enlèvements. A kyé-ossi par exemple c'est à la sortie des classes qu'ils opèrent en témoigne ce propos « ils attirent les enfants avec les bonbons et biscuits (...) après ils les amènent dans leur voiture et traverse la frontière 164(*)» il arrive donc des cas où les trafiquants enlèvent les enfants à la sortie des classes et vont directement avec eux hors de la frontière. En effet le Gabon et la Guinée Equatoriale apparaissent comme deux destinations particulièrement prisées par les réseaux d'écoulement et d'exploitation des victimes165(*) en témoignent le tableau ci-dessous :

Tableau n°1 : pays pourvoyeurs et pays d'écoulement des enfants victimes de trafic en Afrique centrale.

Pays/concerné

Pays écoulant les enfants trafiqués dans cet Etat

Pays recevant les enfants victimes de trafic dans cet espace

Pays dont les enfants transitent par ce pays vers d'autres Etats

Cameroun

Tchad/RCA

Guinée équatoriale

Gabon

 

Congo

Gabon

Gabon

Guinée équatoriale

 

Gabon

Cameroun

Guinée équatoriale

 
 

Guinée équatoriale

Cameroun, Congo Brazzaville

 
 

RCA

Tchad

Cameroun, Congo Brazzaville et Guinée équatoriale

Cameroun

Tchad

RCA

Cameroun, Tchad, gabon, guinéeéquatoriale

Cameroun

Source : Claude Abe, cartographie du trafic des enfants en Afrique centrale : territorialisation de la criminalité et intégration régionale, in enjeux n°49, juin 2013, P.11

Ainsi, ces enfants pour la plus part sont vendus à des couples gabonais et équato Guinéens à des fins lucratives.

Les trafics d'organes sont également présent et même récurent dans l'espace des trois frontières et le plus souvent se sont les étrangers (Gabonais et équato guinéens) qui sont indexés à kyé-ossi en complicité avec les allogènes Bamoun parce que reconnues pour des pratiques occultes. En effet ceux-ci sollicitent le plus souvent des parties biens spécifiques tel :

- La langue pour le pouvoir de conviction dans le discours166(*) ;

- Les yeux pour les dangers et les ennemis ;

- Le cerveau pour le renforcement des capacités psychiques ;

- Le sexe (masculin ou féminin) pour le renforcement de la virilité, la vitalité ou la fécondité167(*)

- Le coeur symbole de la puissance car moteur du corps, qui sert à rassembler les foules

- Les seins des jeunes filles comme source de fluidité vitale

- Les oreilles

- La tête

- Les mains

- Les reins

C'est ce que justifie ce propos « c'est la deuxième fille qui meurt en deux mois. Il parait qu'elle était avec les étrangers en train de jouer la vie samedi à Akombang. Une semaine plus tard on la trouve morte sans sexe, ni sein jeté dans la brousse168(*) ». Ces organes reconnus pour leur efficacité pour des rites occultes font objet d'un trafic à nul autre pareil dans la zone des trois frontières. Cela je justifie dans une certaine mesure par sa dimension lucrative, en ce sens que ce commerce est très rémunérateur pour les pratiquants. En effet au Gabon par exemple, un crâne peut se monnayer jusqu'à 1000000 soit 1500 euros169(*), ce qui représente une fortune pour des individus en forte précarité sociale. Comme pour les organes prélevés lors des sacrifices humains, il existe un véritable marché transfrontalier des restes humains provenant de la profanation des sépultures et des cadavres dans les morgues dans l'espace frontalier. Selon les populations de la localité de kyé-ossi ces crimes et trafics sont beaucoup plus fréquent pendant les périodes électorales, les remaniements ministériels ou tous grands moments politiques.

A l'analyse, cette situation favorisent la dévalorisation des dynamiques socioculturelle dans le processus d'intégration parce que favorisant la crainte et la suspicion des populations à l'endroit des autres.

PARAGRAPHE2 : LES TRACASSERIES POLICIERES ET DOUANIERES COMME FACTEURS DEVALORISANT DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION.

Par là nous voulons dire que l'intégration socioculturelle est entravée sur le plan économique par la pratique aggravée de corruption (A) mais également par les méthodes de restrictions inégalitaire (B)

A- LA PRATIQUE AGGRAVEE DE CORRUPTION

La corruption est un concept confus insaisissable et en réalité difficile à cerner non seulement en raison de la diversité d'action et ou des transactions concernés170(*), mais également du fait de son caractère occulte et secret171(*). Ainsi que la pluralité de ses facettes et la difficulté à tracer ses frontières172(*). Ce fléau qui gangrène pratiquement toute l'Afrique à plus d'ampleur dans l'espace CEMAC dont les pays membres taillent la part du lion selon le classement de l'indice de perception de la corruption avec les pays au perpétuel173(*) conflictualité comme le démontre le baromètre mondial de la corruption publié en juin 2009 de transparencyinterationale selon cette enquête menée au sein de 69 pays au prêt de plus de 73000 personnes, suivant le classement Africain, le Gabon occupe la 14ème place (97ème mondial), arrive en tête de la sous-région. Ensuit le Cameroun (32ème Africain)174(*). La RCA (34èmeafricain), le Burundi (37ème Africain), la guinée Conakry, le Soudan, somalie la guinée équatoriale (44ème africain) le Tchad (45ème africain) et la RDC (43ème africain)175(*). Par ailleurs les actes de corruptions se manifestent à plusieurs niveaux aux postes de contrôles. Surtout ceux situés aux frontières des pays membres de la communauté. C'est notamment le cas des villes comme kyé-ossi, bitam, Ebebiyin ou Ambam, pour un Equato guinéen ou un gabonais qui veut se rendre chez soi doit débourser une somme d'argent à chaque poste de contrôle ( gendarmerie, douane) minimum 2000 fcfa même si ce dernier dispose de ses pièces complète (passeport ou visa). Ainsi les voyageurs sont le plus souvent victime du raquetage des autorités qui exigent à chaque poste de contrôle de l'argent. Pour ce qui est de la frontière Equato guinéenne le montant est classique 2000 mais le plus souvent lorsqu'on a des bagages ou des colis les prix varient. Tel migrants en règle sont victimes de ses pratiques tel les voyageurs clandestins en sont également les principales cibles lors des déplacements. La pratiques aggravées et récurrente de corruption ternissent l'intégration parce que réduisent le taux de déplacement intra-communautaire.

B- LES TRACASSERIES DOUANIERES COMME ENTRAVE AUX ECHANGES ENTRE PAYS DE LA COMMUNAUTE

Par là nous voulons mettre en évidence la sur taxation des produits de transit et les tracasseries douanières comme entrave l'intégration socioculturelle. En effet la zone des trois frontières ou espaces transfrontalier est réputé pour être le lieu des échanges commerciaux. Ainsi les produits, venant pour la plus par de l'intérieur du Cameroun plus précisément de l'ouest et sud-ouest sont stockés dans les marchés de kyé-ossi et Abangminko'o pour être transporté au Gabon et en guinée équatoriale. Lors du transport des produits, les commerçants sont le plus souvent exposés et même victime de plusieurs abus dans le sens ou ceux-ci sont taxés en principe à la douane en fonction du poids et même du chargement mais dans la plus par du temps ils sont surtaxés en effet ils peuvent payer jusqu'à plus de 50000 par chargement. Cette situation est allé jusqu'à ralentir le rythme de transaction ou d'opération commerciales qui s'opéraient du côté d'AbangMinko'o dans le sens ou les commerçants se plaignaient de l'excessif contrôle et de la très forte présence des postes de polices. Ayant donc décidé de changer d'itinéraire en allant désormais effectuer leurs achats à kyé-ossi, ceux rencontre désormais les mêmes difficultés en témoigne ce propos recueillie lors de nos enquêtes de terrain dans le marché de kyé-ossi ou un transporteur nous dit ceci : « ils sont entrain de vouloir nous apporter le système d'Abang-Minko'o ! Parce que comme vous voyez le chargement ci, on aura au moins deux contrôle avant d'entré au Gabon et au moins trois contrôle avant Libreville ou nous sommes sensé décharger. A chaque contrôle ils nous demandent de l'argent. Vraiment ça devient très compliqué à cette allure176(*) » Ce qui explique le fait qu'à l'observation les produits cemac sont plus couteux au Gabon et en Guinée équatoriale177(*) ce n'est pas toujours du au pouvoir d'achat ou à l'indice de parité prix, c'est également parce que le cout de l'acheminement des biens périssables est élevé. Cette situation réduit de ce fait le taux d'échange intra-communautaire. Ainsi, entre les années 2016 et 2017 les échanges intra-communautaires dans la zone cemac oscillaient entre 5 pourcent et 1,8 pourcent du commerce total des Etats178(*) alors que dans le même temps les pays membres de la CEDEAO ou encore de la COMESA réalisaient des échanges intra-communautaires de prêt de 22 pourcent.

CONCLUSION CHAPITRE II

Au terme de ce chapitre force est de constater que les Etats de la sous-région se servent de leur potentiel et de leurs atouts économique et parfois démographique en vue de faire assoir leur influence. Ce qui le plus souvent conduit à une lutte de leadership au niveau communautaire et par ricochet empiète la dynamique d'intégration. Ainsi en ajout aux comportements réfractaires qu'adoptent certains Etats vis-à-vis de l'intégration, on note une persistance et même une prééminence des pratiques illicites qui accélèrent le processus de dévalorisation de l'intégration par les dynamiques socioculturelles.

Cette dévalorisation s'explique à travers les logiques de commerces et de pratiques informelles qui mettent de ce fait en mal la dynamique d'intégration en Afrique centrale.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Au terme de cette première partie qui avait pour axe majeur de mettre en évidence les configurations dévalorisantes des dynamiques socioculturelles sur le plan politico-ethnique et juridico-politiques mais également sur plan politico-stratégiques et économico-politique.

Nous avions tour à tour mis un accent particulier dans le premier chapitre comment l'héritage des frontières a favorisé la séparation des familles mais également a été source de conflits fonciers entre les peuples frontaliers du Cameroun-Gabon et de la Guinée Equatoriale. Ensuit dans le second il a été question de présenter la querelle de leadership dans la sous-région et la pratique des trafics comme éléments dévalorisant pour l'intégration régionale via les dynamiques socioculturelles.

Force est donc pour nous de dire que : bien que l'intégration régionale de l'Afrique centrale soit concurrencée et parfois même déstabilisés par les ambitions égoïstes et capitaliste caractérisé à des degrés par un protectionnisme et un sentiment de méfiance à l'endroit des autres Etats, on note tout moins une survivance des dynamiques socioculturelles manifestées dans les relations qu'entretiennent les populations frontalières tel l'exemple de kyé-ossi avec le brassage culturelle des peuples fang présent de part et d'autre des frontières du Gabon et de la Guinée équatoriale qui réussissent de ce fait à exhiber une autre forme d'intégration régionale.

DEUXIEME PARTIE : LA PERSPECTIVE RELATIONNELLE ET MONTANTE DE LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES FORMATIONS.

L'Afrique centrale en générale et l'espace CEMAC en particulier est reconnu pour son homogénéité culturelle179(*). En ce sens que la plus part de ces Etats partagent ou même ont des traits de similarités. En effet, que l'on à l'Est Cameroun avec les Gbaya et les Mpyemo peuples frontaliers avec la République centrafricaine180(*) on note des similitudes culturelles. Dans le même sens lorsque nous sommes dans le Nord et l'extrême Nord Cameroun avec les peuples peuls et kotoko, on note des ressemblances avec les populations tchadiennes sur le plan culturel. Le cas du sud Cameroun est assez intéressant dans la mesure où très spécifiquement le peuple fang est présent au Gabon, en Guinée équatoriale et dans une certaine mesure en RDC. En effet ce dénominateur commun qu'est la culture est mobilisé dans le cadre de l'intégration en vue de la consolidation et même de la solidification des relations entre les Etats de la sous-région. Cela dit par ce canal l'espace communautaire pourrait avoir un visage amélioré. Le cas de l'ethnie fang présente au Cameroun, Gabon et en Guinée équatoriale est un atout qui peut être usité dans la facilitation et l'explicitation des relations entre leur différente population. Ce ci parce que pouvant s'adosser sur des éléments comme la langue, les traditions et même des gouts assez diffus qu'ils ont en commun.

Ainsi , la convocation du trans-nationalisme tel qu'énoncé par James Roseneau , Bertrand Badie et Marie Claude Smouts nous permettra de mettre en évidence la construction de l'intégration sous régionale à partir de la culture, en effet il n'est plus question que cela se fasse uniquement sur la base des concertations des politiques mais également par les populations entre elles par le canal culture qui les unis.

Cela nous permettra également de mobiliser l'interdépendance complexe de Joseph Nye et Khéohane question de montrer comment cette similarité et ce partage culturel affecte les relations que les populations (dynamiques du bas) et les Etats (dynamiques du haut) entretiennent réciproquement.

La présente partie va donc s'articuler autour de deux chapitres dot le premier est intitulé les formations politico-ethiques et juridico-politique de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans l'intégration sous régionale de l'espace cemac (chapitre 03) qui va consister à présenter et même à exhiber les éléments culturel qui favoriseraient la valorisation culturelle dans le processus d'intégration sous régional de l'espace cemac. Le deuxième intitulé les formations politico-stratégiques et économico-politiques de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans l'intégration sous régionale de l'espace cemac (chapitre 04) qui va consister pour sa part à présenter comment est-ce que la culture du moins cette homogénéité culturelle est usité sur le plan stratégique et économico-politique dans l'optique de redorer le blason de l'intégration sous régionale entre ces Etats.

CHAPITRE 3: LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.

Par là nous voulons dire que dans la construction de l'intégration sous régionale de l'espace CEMAC, la culture peut être usité comme levier sur le plan politico-ethnique (section1) ceci en mettant en évidence la pesanteur ethnique dans les relations qu'entretiennent les populations entre elles par la dynamique du bas. Elle peut également être mobilisée sur le plan politico-juridique (section2) entendu comme les normes qui sont pensées, initiées au niveau communautaire visant à faciliter l'intégration par le canal socioculturel.

SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE

L'Afrique centrale perçut et reconnu pour son homogénéité culturelle telle que le soulignait déjà Jean Marie Essomba à travers « le passé composé de l'intégration e Afrique centrale »181(*) témoigne du degré d'intimité et de lien qu'ont les peuples de cet espace géographique. Le cas de l'ethnie fang présent au Cameroun, Gabon et Guinée équatoriale est le cas sur lequel nous allons nous appuyer pour mettre en évidence cette revalorisation des dynamiques socioculturelles en effet cela se manifeste à travers le partage de la langue et des célébrations traditionnelles (paragraphe1) mais également à travers les festivals culturels (paragraphe2)

PARAGRAPHE1 : LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LE PARTAGE DE LA LANGUE ET DES CELEBRATIONS TRADITIONNELLES.

Par là nous voulons dire que le peuple fang présent de par les trois frontières mobilise cet avantage pour pouvoir dynamiser les relations entre eux. Ainsi ils se servent non seulement de leur langue traditionnelle (A) mais également de leurs célébrations traditionnelles (B) pour valoriser l'intégration dans cet espace.

A- LE PARTAGE DE LA LANGUE TRADITIONNELLE COMME AVANTAGE POUR LES POPULATIONS FRONTALIERES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION SOUS REGIONALE : LE CAS DES FANG

La langue est un outil social de premier ordre, c'est un instrument de communication entre les peuples, elle permet à chaque individu d'exprimer sa personnalité, de partager avec ses congénères sa vision du monde, de développer son potentiel intellectuel et son expérience scientifique182(*). Ainsi la langue est un outil qui permet de ce fait l'intégration dans la zone des trois frontières (Gabon, Guinée équatoriale, Cameroun) dans la mesure où elle favorise une certaine harmonie dans les relations qu'entretiennent leurs populations. En effet le fang qui est la langue infra bantou constitué de 06 grands groupes de variétés dialectale dont le ntumu, l'okak, le Nzaman, le Mvae, l'atsi et le méké. Le ntumu est la langue qui est usité par les peuples frontaliers comme facilitateur (1) mais également comment instrument d'échange (2)

1- La langue ntumu comme facilitateur dans les relations entre populations frontalières

Par là nous voulons dire que la langue traditionnelle joue un rôle non négligeable dans les relations qu'entretiennent les populations frontalières. Dans ce sens dénis nizete affirme : « la langue est l'expression la plus intime et en même temps le véhicule le plus authentique de la culture de ses locuteurs natif. Elle est donc pour chaque peuple le véritable dénominateur commun le trait d'identité culturelle par excellence »183(*) ainsi dans la zone transfrontalière de kyé-ossi, la langue devient non seulement un instrument de reconnaissance et aussi un sentiment d'unité.

Le fait que ces peuples partagent la même langue permet une facilité dans les relations. De ce fait, à travers la langue fang ou « nkob »fang, le fang peut reconnaitre son frère et du coup stigmatiser celui qui ne s'exprime pas en fang. Cette réciprocité duale entre « reconnaissance et stigmatisation » est à l'oeuvre au quotidien dans la zone frontalière. En effet lorsque vous etesàkyé-ossi et que vous etes étranger on vous pose généralement la question « one mon dzé » pour dire « tu es quoi ? » ou encore pour poser la question de savoir est ce que tu parles ils disent « yewa kop fang »184(*) . la langue est de ce fait un vecteur d'harmonie entre peuple frontaliers fang. Cette sociabilité, caractérisation de la communauté linguistique atteste que la langue implique des rapports. Dans ce sens, Pierre Bourdieu parle d'elle comme « des rapports de communications impliquant la connaissance et la reconnaissance 185(*)». JacqueFameNdongo aborde dans le même sens quand il souligne que les structures cognitives propres aux langues africaines permettent de « sentir, entendre, écouter, comprendre et obéir186(*) » on peut donc comprendre que la langue ntumu permet dans le cas d'espèce soit à une harmonisation lorsque ceux-ci la partagent mais également exclusion lorsqu'ils ne l'ont pas en commun. En témoigne le regroupement des non-fang à Akombang (bamoun-bamiléké-nordiste)

2- La langue comme instrument d'échange

Kyé-ossi est reconnu pour son marché et les multiples transactions qui s'y déroulent. Ainsi, la langue ntumu est au coeur de plusieurs opérations qui peuvent s'opérer dans cet espace. Par exemple dans les transactions économique, la langue ntumu est également un moyen de facilitation dans l'achat des biens raison pour laquelle, les jours de marchés, les allogènes s'expriment en ntumu afin d'avoir des échanges beaucoup plus courtois avec les ntumuéquato- guinéens et gabonais. Ainsi, le fait que le commerçant s'exprime en langue locale, cela lui donne plus de crédibilité et de considération aux yeux de l'acheteur équato- guinéen ou gabonais. Ainsi, la place qu'occupe la langue ntumu dans les transactions transfrontalières entre les populations frontalières atteste de la vitalité d'une société soucieuse de construire une intégration sous régionale de cet espace. Hors mis tout ce qui est entrepris par les Etats ou régionalisme du Haut. Ainsi Mokamdavid pense que «  ces peuples représentent une passerelle nécessaire pour l'intégration régionale en Afrique »187(*)ainsi ces transactions représenteraient le régionalisme du bas. La maitrise de la langue devient donc déterminante dans les relations que les commerçants et les acheteurs venus des pays voisins entretiennent.

B- LA VALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES CELEBRATIONS TRADITIONNELLES

Par là nous voulons dire que l'intégration par la socio-culture ou intégration par le bas s'effectue par le truchement des populations fang ntumu à travers les festivals traditionnels (1) mais également à travers les mariages et les cérémonies mortifères (2)

1- La consolidation des liens à travers le festival des peuples fang : le mvet-oyeng

En dehors d'un simple rassemblement de clans, le festival culturel mvet-oyengde Ambam est novateur. Il est le tout premier festival intercommunautaire entre fang avec pour objectif de renouer le lien d'intégration régionale en Afrique centrale par le moyen de la culture. Il va ainsi au-delà d'unir uniquement les clans en se projetant dans une logique de construction régionale par l'exaltation de la culture fang dans sa totalité et sa globalité. Il s'était tenu pour la première fois en 2015 à Ambam et réunissait les peuples fang du Cameroun, du Gabon et de la Guinée 2quatoriale mais aussi du Congo Brazzaville autour de leur culture dont l'un des symboles le plus globant est le « Mvet »188(*). Ainsi pendant ces moments d'échangent culturel entre ces peuples on note une reconsolidation des liens mais également une manifestation d'un sentiment d'unité. En effet à travers ce festival, les peuples n'ont nullement pris en compte qu'ils appartiennent à des espaces géographiques différents. Ainsi la transversalité et le transnationalisme de la portée du mvet parce que rassemblant les fang de trois espaces, donne au mvet-oyeng une portée consistante dans la dynamique d'intégration. Ainsi, organisée par des institutionnels et révélateur d'une dynamique intégrative, met en évidence le sentiment d'appartenance à la communauté par l'exaltation du mvet. Ceci donne de souligner son caractère intégrateur mais également fédérateur par ce que prônant la paix, la prospérité et l'intégration régionale en Afrique centrale. En témoigne les images de cet évènement :

La sculpture d'un MbomMvet Cérémonie d'ouverture

Source : www.ambam.cm

Source : www.ambam.cm


Source : www.ambam.cm

2- La consolidation des liens sociaux à travers la célébration des mariages et commémorations

Les mariages jouent un rôle important dans la consolidation des liens entre les peuples frontaliers. Ainsi par association Max Weber entent « une relation sociale lorsque et tant que la disposition de l'activité sociale se fonde sur un compromis d'intérêts motivée rationnellement (en valeur ou en finalité) ou sur une coordination d'intérêts motivés de la même manière »188(*). Cette définition prend uniquement en compte le mariage civil qui a lieu devant l'officier d'état civil et sur le mariage religieux dont la bénédiction nuptiale se à l'église. Elle marginalise ou exclu de ce fait le mariage traditionnel ou coutumier entendu par Georges Balandier comme ensemble de rites entourant cette célébration de noces189(*). Ainsi corneliaBounangMfoungue a donc classifié les différentes étapes qui constituent le mariage traditionnel coutumier appelé « aluk » chez les fang. La première consiste à la présentation de son probable époux à ses parents ensuit vient le moment du mariage traditionnel caractérisé par le versement de la dot par le fiancé à la famille de la fille190(*). Enfin une cérémonie de dépôt de la jeune fille dans sa nouvelle famille appelé transfert de l'épouse191(*). Ainsi l'union entre Homme et femme s'inscrit dans un cadre large, elle va au-delà du couple. Ainsi se ne sont plus seulement les individus qui se mettent ensemble mais tout le clan. Le mariage permet ainsi de rattacher les clans en renforçant la solidarité et la fraternité entre les peuples fang en dépit de l'existence des frontières l'institution du mariage démontre la capacité des réseaux transfrontaliers d'user de leur lien socio Anthropologiques pour construire un espace social imaginaire192(*) en Afrique centrale.

Le mariage coutumier en tant que plateforme d'échange culturel entre les individus contient presque toujours des rites. Ces derniers lui donnent son originalité et sa spécificité. Il permet donc de construire l'intégration régionale en Afrique centrale. Ainsi on assiste le plus souvent les week-ends dans la ville de kyé-ossi des mariages entre camerounais et gabonais ou équato Guinéen. Par exemple le mariage de l'une des filles du chef traditionnel de 3ème degré de kyé-ossi avec un équato guinéen en 2016 a quelque peu contribué à resserrer les liens avec les populations d'Ebebiyin en ce sens que celui-ci y est natif et partant du fait que les deux se soient unis les populations de cet espaces se sont senti désormais au travers comme appartenant à une même famille. Cette mobilité rend de ce fait caduque toute étatisation de frontière en raison du degré d'interdépendance qui donne du sens et un contenu à leur dynamiques solidaristes.

Il permet d'exprimer un vouloir vivre ensemble c'est-à-dire s'érige en communauté par la force de cette relation sociale devenu transfrontalière dans la zone des trois frontières.

Le deuil comme le mariage est considérablement influencé par la famille. En effet la perte d'un membre n'exerce pas seulement une influence sur la famille éloignée, c'est tout le groupe familial c'est-à-dire le lignage qui est touché. Cette importance du groupe familial vient du fait qu'il joue un rôle déterminant dans cette commémoration mortuaire. Ainsi la pesanteur familiale est le signe révélateur de l'importance du clan dans la pratique mortuaire. La mort d'un fang est doc toujours lié à la perte d'un être cher d'un clan d'origine et d'un clan secondaire en raison de l'alliance matrimoniale. C'est ce que confirme ce propos « nous sommes tous d'une même famille. Quand il y a mariage ou deuil ici au Gabon ou en Guinée équatoriale nous sommes obligés de nous rassembler 193(*)»on assiste ainsi à une intégration socioculturelle dans la mesure ou les deuils sont également des occasions permettant à tous les clans touchés de se rassembler. Cet élan de fraternité permet ainsi de renforcer les liens des familles dans ce sens Hélène Dubreil et ses collègues pensent que « la famille est au centre de tous les rites mortuaires (...) »194(*) ainsi ce rôle central de la famille confirme le dynamisme solidariste à caractère communautaire dont font preuve les peuples fang présent de part et d'autre des frontières.

PARAGRAPHE2 : LES FESTIVALS COMME MOMENT DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION.

Par là nous voulons dire que les festivals sont également des moments de revalorisation des dynamiques socioculturelles pouvant de ce fait faciliter l'intégration sous régionale de l'espace cemac. Ainsi nous nous attarderons particulièrement sur la foire transfrontalière de kyé-ossi (A) mais également sur le festival national des arts et de la culture (B) qui constituent des évènements culturels exhibitionnistes à but intégrateur.

A- LA FOIRE TRANSFRONTALIERE DE KYE-OSSI COMME LEVIER D'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE.

Organisée par le réseau des femmes actives de la cemac (REFAC) présidé par Mme Danielle Nlate, la foire transfrontalière est une organisation non gouvernementale (ONG) qui est parrainée par le ministère du commerce du Cameroun mais également de la cemac. En effet elle a une portée multidimensionnelle. Dans le sens où elle revêt plusieurs facettes à la fois économique, culturelle et intégrative. Tout d'abord un caractère économique parce que lors du déroulement, on assiste à des expositions-ventes des produits venu des differents pays de la sous-région comme par exemple les boissons importés venant de la guinée équatoriale qui sont reconnu pour leur prix abordable, les produits congelés venu du Gabon mais également une très forte et considérable nous dirons même imposante exposition des produit venus des régions du Cameroun qui sont pour la plus part des vivres frais. A côté de cela notons ces activités rapportent énormément aux caisses de l'ONG en témoigne la fiche de souscription et de participation mis à la disposition des commerçants et visiteurs :

Source : https://fotracevent.com

La foire transfrontalière revêt également une dimension considérablement culturelle. En effet c'est moment où est les peuples venues de la sous-région se mettent ensemble et communient. Ainsi elle vise à rattacher et renforcer le sentiment d'appartenance entre ces peuples en les offrants des espaces culturels de promotion de leur identité. C'est ainsi que qu'au rang des activités culturelles figure : la danse, les musiques, le théâtre et surtout la culture fang-béti. On note également la rubrique miss intégration CEMAC qui est ouvert aux filles âgées de 18 à 25 ans et originaire de la sous-région, permet ainsi la valorisation par le canal de l'exhibition, la beauté de l'Afrique centrale.

Enfin et surtout la foire revêt une dimension intégrative dans la mesure où elle regroupe les pays de la zone des trois frontières (Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale) mais également le Congo, le Tchad et dans une certaine mesure la RCA du fait des invitations qui leur sont adressés. Ainsi, cette initiative du bas encadrée par les autorités étatiques permet ainsi de construire une intégration régionale en Afrique centrale comme le révèle le thème de la 9ème édition : célébrons l'intégration régionale, la paix et la sécurité par la solidarité des peuples une édition qui s'est tenue à kyé-ossi du 27 juin au 07 juillet 2018 après les huit précédentes (2010, 2011, 2012, 2013, 2014,2015 ,2016 et 2017)

B- LE FESTIVAL NATIONAL DES ARTS ET DE LA CULTURE

Institué par le décret présidentiel n°91/193 du 08 avril 1991, le festival national des arts et de la culture (FENAC) est un mouvement culturel initié par le ministère des arts et de la culture du Cameroun qui vise à promouvoir l'art et la diversité culturelle. Il se tient chaque année et met en avant la culture comme moyen de valorisation et d'acceptation de l'autre. Les danses et les objets arts qui y sont exposés ont une portée transnationale. Par exemple la danse des « toupouri » qui se fait avec les corps à moitié couvert est semblable au « tjaikédé » qui se danse au Tchad. En effet, cette similarité favorise ainsi un brassage culturel. La danse représente pour sa part un facteur d'intégration non négligeable, elle fait partie des éléments déterminant l'identité culturelle des peuples. Surnommé l'Afrique en miniature, le Cameroun regorge une pluralité ethnique et chaque ethnie est représentée par sa culture lors de ce festival.

Ainsi, pendant ce festival les autres pays de la sous-région sont conviés à y participer. En témoigne la participation des groupes de danses venus du Tchad et RCA lors de la 8ème édition qui s'est tenue du 07 au 13 novembre 2016. C'est cette diversité culturelle conjuguée dans une harmonie qui est mise en avant lors de ce festival.

La portée de ce festival dans la dynamique d'intégration régionale vient du fait que le caractère transnational des cultures qui sont valorisées et partagées pendant ces rassemblements ainsi un partage et une explicitation du vivre ensemble qui est fondamental dans les relations entre les Etats. Ainsi à travers ces moments de qualité culturelle les peuples venus d'ailleurs.

SECTION2 : LES FORMATIONS POLITICO-JURIDIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC

La volonté de faire de l'espace cemac une zone véritablement intégrée au travers des dynamiques socioculturelles est perçu à plusieurs niveaux. D'abord au niveau communautaire à travers le traité de l'acte constitutif de la cemac (paragraphe1) ensuit au niveau des coopérations qu'entretiennent les Etats entre eux (paragraphe2)

PARAGRAPHE1 : LE TRAITE DE L'ACTE CONSTITUTIF DE LA CEMAC COMME SUPPORT DE VALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION

Par là nous voulons dire que les dynamiques socioculturelles comme levier pour une intégration sous régionale est manifesté à travers l'article 29 de l'acte constitutif (A) mais également à travers l'article 46 (B) qui rentre chacun dans les politiques sectorielles de l'organisme.

A- L'ENSEIGNEMENT, LA RECHERCHE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE COMME POINTS CRUCIAUX POUR L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE LA CEMAC

La volonté pour les Etats de membres de la communauté de redynamiser et reconsolider les liens qui les unissent dans l'optique d'accéder à un stadede leur intégration est manifeste à travers la signature du traité de l'acte constitutif de la cemac par les gouvernements du Cameroun, Tchad, Gabon, Guinée équatoriale, RCA, RDC  lors du sommet tenu en Ndjamena au Tchad, le 16 mars 1994. En effet le chapitre II qui renvoie aux politiques sectorielles en sa section I met en avant l'enseignement, la recherche et la formation professionnelle qui stipule que : « les actions communes à entreprendre en application de l'article4 paragraphe e) de la présente convention ont pour but la rationalisation et l'amélioration des performances de l'enseignement notamment supérieur, de la recherche et de la formation professionnelle195(*) ; ces actions peuvent comporter :

- la création ou le développement d'institutions communes d'enseignement supérieur, de recherche et de formation professionnelle permettant dans certains domaines le rassemblement des moyens mis en oeuvre par les Etats membres.

- L'ouverture aux mêmes conditions d'accès que les nationaux, des établissements d'enseignement à tous les ressortissants de l'union économique.

- La coordination des programmes d'enseignement, de recherche et formation professionnelle dispensée par les Etats membres ;

- L'évaluation des résultats de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle dispensée par les Etats membres ;

- La reconnaissance mutuelle des diplômes sanctionnant la formation dispensée dans ces institutions ;

- L'harmonisation des conditions et normes d'équivalence des diplômes obtenus dans les pays tiers.

A l'analyse, cet article on peut toucher du doigt le souci qu'on les Etats de communautariser leur système éducatif et par là consolider leur intégration. Cela est perceptible à travers la directives n°01/06/-UEAC-19-CM-14 du 10 mars 2006 portant application du système LMD (licence Master Doctorat) dans les universités et établissements d'enseignement supérieur de l'espace cemac196(*). Qui a pour objectif d'encourager la mobilité nationale et internationale des étudiants, en harmonisant le système de formation, cela facilite la libre circulation des étudiants et de même des enseignants au sein de l'espace communautaire. Ainsi on assiste de manière illustrative à la présence des ressortissants étrangers de nationalité Gabonaise, Equato Guinéenne, Tchadienne, Centrafricaine et parfois congolaise dans les établissements et universités camerounaise. Ainsi dans les écoles de formations comme l'ISSEA (institution sous régionale de statistique et d'économie Appliquée) qui est une institution spécialisée de la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale reçoit chaque année les étudiants de la sous-région et même ceux non membre de la cemac. A travers ces formations, l'ISSEA participe avec sa manière à l'intégration dans le sens où elle se trouve être le cadre de brassage multiculturel. A côté on souligne également cette présence étrangère dans les écoles tels que l'ENAM (école nationale d'administration et de magistrature) et l'IRIC (institut des relations internationales du Cameroun) qui forment chaque année des ressortissants étrangers après quoi ceux-ci retournent occuper des fonctions soient administratives soient diplomatiques.

Pour ce qui est de l'ENAM, les étrangers peuvent y avoir accès de deux manières. D'abord ils peuvent être à la base des fonctionnaires qui viennent juste recevoir des formations et pour cela subventionnées par leur Etat respectif après quoi ceux-ci y retournent. Ensuit ces étrangers peuvent également réussir au concours et financer leurs études de leurs propres poches. On assiste donc à depuis quelques années à une présence considérable des ressortissants des pays étrangers dans ces grandes écoles. En témoigne le fait que lors de la cérémonie de fin de stage de la promotion de 2018 on comptait 72 étrangers sur 367 élèves toutes sections confondues197(*). Ainsi ces grandes écoles contribuent à l'intégration régionale dans le sens où elles servent de canaux pour une inculcation de valeurs administratives communautaires et judiciaire parce que permettant une harmonisation des culturels à caractère diplomatique et administrative au niveau de la sous-région. En ce sens que les enseignements que ceux-ci reçoivent sont implémentés dans leur contexte. Elles participent également à l'intégration dans le sens où elles permettent la socialisation des potentiels administrateurs de la communauté et de ce fait favorise l'émergence des liens de camaraderie et de fratrie entre eux198(*) ce qui contribue de manière concrète et même optimale à l'intégration de cet espace géographique

Cette réalité est également perceptible dans la zone des trois frontières : Cameroun, Gabon et Guinée équatoriale ou dans la localité de kyé-ossi, chaque matin à défaut d'élire domicile sur place, les élèves gabonais et équato-Guinéens traversent les frontières pour venir étudier. En témoigne ce propos : « ce qui explique cette forte présence étrangère dans notre établissement c'est en partie la situation géographique de la ville de kyé-ossi qui partage ses frontières avec les villes de meyo-kyé au Gabon et Ebebeyin en Guinée équatoriale (...) c'est enfin parce que notre système éducatif attire les ressortissants de ces pays »199(*) de ce fait cette localité permet et contribue à sa manière à la formation des étrangers venu des pays limitrophes. Ce qui favorise l'intégration dans cet espace transfrontalier. Ainsi les frontières sont supplantées au profit du lien culturel et la quête du savoir.

On peut donc comprendre que ce souci manifesté à travers l'implémentation de l'article 29 du traité favorise la revalorisation des dynamiques parce que mettant en avant l'éducation et la formation des ressortissant des pays membres comme un moyen de rendre l'intégration de cet espace effective. Cette réalité est également ce qui sous-tend l'esprit de l'article46 du même traité.

B- LA PROTECTION DES VALEURS CULTURELLES NATIONALES ET DU PATRIMOINE ARTISTIQUE DES ETATS COMME CATALYSEUR POUR L'INTEGRATION DES ETATS DE LA ZONE CEMAC

Comme levier de valorisation et canal d'intégration sous régional, la communauté va à travers la politique sectorielle portant sur le tourisme mettre un accent sur la protection de l'environnement et le patrimoine culturel des Etats membre comme le stipule explicitement l'article 46 en ces termes : dans l'exercice du pouvoir défini à l'article 6 alinéa2 de la présente convention, la conférence des chefs d'Etats et le conseil des ministres, dans le respect des missions imparties dans ce domaine aux organisations régionales spécialisées veillent à la prise en compte des objectifs suivant200(*) :

- la protection des valeurs culturelles nationales et du patrimoine artistique des Etats ;

- la protection de la qualité de l'environnement dans les sites touristiques

- la protection des populations contre la délinquance internationale

A l'analyse de cet article on peut comprendre le souci affiché de promouvoir et protéger les acquis culturels des Etats nation parce que déterminant pour la construction de l'intégration de cet espace. Ainsi la coopération de la cemac avec le CERDOTOLA201(*) vise à construire un partenariat permettant la mutualisation des efforts pour promouvoir un développement culturellement soutenable dans l'espace cemac202(*). Ainsi le cerdotolat à travers ses projets courants203(*) devient d'un outil opérationnel de référence mondiale pour la mise en oeuvre des politiques culturelles de la Communauté en liaison avec ses objectifs de promotion de l'Intégration par un marché Commun, des infrastructures et le Développement Durable, des Politiques Economiques, Monétaires et financières, les Droits de l'Homme, la Bonne Gouvernance et le Développement Humain et Social.

Cependant l'absence de dispositifs institutionnels communautaire favorise de ce fait la prééminence des dispositifs étatiques. Pour dire que l'absence au niveau communautaire d'une instance spécialisée dans la protection du patrimoine culturel des Etats de la sous-région pousse ces Etats à adopter eux même des mesures adéquates. Situation qui conduit à ce qu'on pourrait appeler un effacement des valeurs culturelles communautaires. Entendu comme un effacement progressif des valeurs culturelles communautaires au détriment de celles des Etats pris individuellement.

PARAGRAPHE2 : LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION A TRAVERS LES ACCORDS ENTRE ETATS.

Par là nous voulons dire que les dynamiques socioculturelles sont mises en avant dans le processus d'intégration de la sous-région à travers les coopérations204(*). En effet celles-ci peuvent être multilatérales dans le sens où elles peuvent s'appuyer sur des organismes internationaux tel que la coopération des Etats au sein de la cemac. Elle peut également être bilatérale, entendu comme la collaboration entre deux pays souverains tant au niveau économique, diplomatique, social, culturel, scientifique, etc. ce type de coopération trouve son fondement dans le souci qu'ont deux pays de défendre en commun leur intérêt, de réaliser en commun des projets, de s'entraider mutuellement. C'est une coopération qui procède par la signature d'accords. C'est ainsi les accords entre le Cameroun et la Guinée équatoriale (A) et ceux entre le Cameroun et le Gabon (B) seront mobilisés comme canaux de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration sous régionale.

A- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME BASE PERTINENTE POUR L'INTEGRATION SOUS REGIONALE.

La coopération exige un minimum de normes pour qu'elle soit définie. A cet, les Etats généralement se concertent et posent ensemble des règles qui constituent le début de la base d'une coopération continue. Leur relation débute par des accords-cadres qui fixent le fond de la conduite générale des relations bilatérales entre les parties ensuite s'élargir par des accords spécifiques qui portent sur des questions particulières. L'instrument de base de toute coopération est le traité. Celui-ci est défini comme « tout accord conclu entre deux ou plusieurs sujets de droit international destiné à produire des effets de droit et régi par le droit international 205(*)».c'est ainsi qu'un traité de bon voisinage va être signé entre le Cameroun et la Guinée équatoriale à Yaoundé le 26 janvier 1980 et est ratifié par le Cameroun le 04 février 1980 au terme de cet accord206(*) entre autre les objectifs ci-après sont poursuivis :

- Maintenir la paix permanente, une amitié solide et un bon voisinage découlant de la fraternité des peuples.

- Préserver, sauvegarder, respecter l'intégrité territoriale, la personnalité et la souveraineté de chacun des deux Etats ;

- Renforcer les relations communes dans tous les domaines, afin de contribuer à l'élargissement du champ de compréhension mutuelle entre les peuples frères de la guinée équatoriale et du Cameroun.

Il apparait donc claire que les objectifs de ce texte se résument à quelques principes directeurs que sont la fraternité à travers la recherche de l'instauration d'un climat d'amitié et de bon voisinage. A travers ce traité les deux Etats manifeste un besoin explicite de véritablement des relations dans la durée. Cette réalité est perceptible à travers la mobilisation des paramètres ethnique, sociologique et même anthropologique dans le sens ou ces deux pays sont parcouru par le peuple fang béti ou entité infra du grand ensemble bantou qui à travers sa transversalité et même sa transnationalité lui permet de se mouvoir de part et d'autre des frontières. Ce qui fait de ses deux Etats des frères à la base.

Ce souci de consolider leur lien est également perceptible à travers les accords signés au sorti de la 8ème session de la grande commission mixte qui s'est tenu du 27 au 30 août 2012 à Yaoundé au Cameroun. Comme accords nous pouvons citer entre autre :

- l'accord relatif à l'exemption réciproque de visas pour les titulaires des passeports diplomatiques, de services ou officiels ;

- l'accord portant création de la commission mixte permanente de sécurité transfrontalière ;

- l'accord portant dans le domaine de l'éducation et de la culture ;

- l'accord portant dans le domaine de la promotion de la femme et du genre

Une convention de partenariat a également été signée entre le ministère de relations extérieures du Cameroun et le ministère équato-Guinéen des affaires étrangères et coopération internationale pour la formation des fonctionnaires Equato-Guinéen via l'IRIC.

Il est claire au travers de ces différents accords que l'objectif est de valoriser et consolider leur relation dans la mesure où pour ce qui est de l'accord sur l'éducation et la culture, on peut apprécier la facilité et la mobilité des étudiants et des enseignants ce qui contribue à la dynamique d'intégration entre les deux. En témoigne ce propos : « les équato guinéens et gabonais viennent étudier ici parce que notre système éducatif est adapté au leur. Et les diplômes qu'ils obtiennent chez nous sont reconnus dans leur pays 207(*)» ainsi cette harmonisation des enseignements et cette reconnaissance des diplômes permettent une formation de qualité et par ricochet une intégration sous régionale.

B- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LE GABON COMME UNE VOIE PERTINENTE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONALE

Damien come Awoumou dans le couple Cameroun-Gabon : moteur de l'Afrique centrale208(*) présentait déjà cette coopération comme vitale pour l'intégration de la sous-région. Ainsi dès l'établissement de leur relation qui a abouti à la mise en place de la grande commission mixte Cameroun-Gabon en mars 1968 les deux Etats ont scellé leur lien par la signature d'accords dans le cadre de leur coopération bilatérale parmi ces accords on note :

- L'accord en matière culturelle qui fut signé le 02 janvier 1972

- L'accord en matière de main d'oeuvre et de réalisation de l'axe routier lourd de Libreville-Yaoundé Signé le 09 aout 1974 et ratifié 1978

- La convention de partenariat entre l'institut des relations internationales du Cameroun et le ministère des affaires étrangères, de la coopération, de la francophonie et de l'intégration régionale fut signée le 13 décembre 2008

- La convention de partenariat entre la direction générale des impôts et de l'école d'administration et de magistrature (ENAM) du Cameroun

De manière spécifique les accords portant sur l'éducation et la culture retiendront particulièrement notre attention. En effet à travers la convention de partenariat entre l'IRIC et le ministère des affaires étrangères du Gabon, on souligne la volonté qu'ont les Etats de mutualiser leurs efforts dans la consolidation des liens qui les unissent. Ainsi les ressortissants Gabonais pourront être formé au Cameroun ensuit rentrer dans leur pays pour occuper des fonctions diplomatiques et parfois administratives.

Sur le plan culturel à travers l'accord portant sur la culture du 02 janvier 1972, on peut apprécier le besoin qu'ont les deux pays frères de faire asseoir leur relation sur les bases ethnologiques et anthropologiques sachant qu'une partie de leur territoire à savoir la région du woleu-ntem dans le Nord du Gabon et le sud Cameroun sont constitués de peuples fang-béti. Ainsi au travers de cet accord il est purement question de la valorisation de leurs atouts culturels en vue de viabiliser l'intégration. Cette volonté est manifeste à travers l'existence dans les différentes représentatives diplomatiques des attachés culturels qui sont comme des garants et des portes étendards de leur culture. Ainsi, l'existence de ce service chargé des affaires culturelles caractérise également cette profonde considération et estime que les deux Etats accordent à la culture dans les relations qu'ils entretiennent. Cette fraternité à base culturelle est mise en évidence avec un accent particulier lors des fêtes nationales des différents Etats ou les représentations diplomatiques de chaque Etats se permettent d'ouvrir leurs portes pour des moments d'exhibitions culturelles pendant lesquels l'art gastronomique, l'art musicale et rythmes traditionnels sont au menu. Ainsi chaque 17 Août l'ambassade du Gabon au Cameroun ouvre ses portes pour célébrer avec leur ressortissant mais également avec les nationaux. C'est le même esprit qui est manifesté par la représentation diplomatique du Cameroun au Gabon.

CONCLUSION CHAPITRE

Au terme de notre analyse qui portait sur la mise en évidence les formations politico-ethniques et juridico-politiques revalorisant les dynamiques socioculturelles dans l'intégration régionale de l'espace cemac, force est donc pour nous de dire qu'au niveau communautaire comme au niveau des Etats pris en couple des mécanismes sont mis en oeuvre dans l'optique de viabiliser l'intégration sous régionale dans cet espace . Cela se caractérise bien évidemment à travers les politiques sectorielles initiées dans le traité de l'acte constitutif de la cemac mais également à travers les accords bilatéraux signé entre eux. Ces deux mécanismes qui de manière conjugué favorise non seulement une valorisation des dynamiques socioculturelles à travers les liens culturelles qu'ils entretiennent mais permet une nette avancé du processus d'intégration.

CHAPITRE 4: LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE

Par là nous voulons dire que dans le processus de revalorisation des dynamiques socioculturelles, les populations de la zone des trois frontières à savoir celles de kyé-ossi , celle d'Ebebiyin en guinée équatoriale, et celle de meyo-kyé et Bitam dans le nord du Gabon conjuguent ensemble des actions qui expriment leur sentiment réciproque de vouloir bâtir un espace intégré. Ainsi, cela se caractérise bien évidemment à travers des mécanismes politico-stratégiques (section1), entendu comme des actions qui sont entreprise par les acteurs de ces espaces dans l'optique de faire face à un certains nombres de défis communs. Ces mécanismes sont également économico-politiques entendu comme des actions entreprises par les acteurs dans le marché de kyé-ossi à travers les échanges commerciaux et les dynamiques qui en découlent (section2)

SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE

Par là nous entendons mettre en évidence les différentes actions qui sont entreprises par les différents Etats ou espace géographique de la zone des trois frontières qui favorisent l'intégration sous régionale à travers les dynamiques socioculturelles. Dans ce sens, il question de montrer comment ceux-ci pris en bloc, par catégorie ou en associations initient des actions visant à favoriser l'intégration. Ainsi, après avoir présenté les différents acteurs impliqués (paragraphe1), nous mettrons en évidence leurs stratégies et leurs rationalités (paragraphe2).

PARAGRAPHE1 : LES DIFFERENTS ACTEURS DU PROCESSUS

Il est question de mettre en évidence les acteurs de la localité de kyé-ossi qui contribuent au processus d'intégration sous régionale. Ainsi nous les avons classé en deux catégories à savoir ceux que nous avons surnommé les acteurs du haut ou les autorités de la localité (A) d'une part et les acteurs du bas ou formations associatives (B).

A- LES AUTORITES DE LA LOCALITE COMME ACTEUR DE PREMIER RANG DANS LE PROCESSUS DE REVALORISATION

Ceux-ci sont deux catégories à savoir d'une part l'autorité politique central ou le sous-préfet de la localité de kyé-ossi et d'autre part les autorités locales.

1- L'autorité politique centrale

Comme acteur du haut ou autorité politique centrale, le sous-préfet de la localité est le représentant de l'Etat. Ainsi, suivant le Décret n° 2008/377 du 12 novembre 2008

Fixant les attributions des chefs de circonscriptions administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services, Sous l'autorité directe du préfet, le sous-préfet est chargé du maintien de l'ordre, de l'exécution des lois, règlements et décisions du gouvernement ainsi que de la supervision, de l'animation, de la coordination et du contrôle de l'activité des services publics civils installés dans l'arrondissement, à l'exception de ceux de la justice209(*).

Il joue le rôle d'acteur privilégié dans le sens ou les actes qu'il pose au sein de l'espace géographique dont il a la responsabilité engagent l'Etat. Toutefois il est soumis au principe de hiérarchie qui exige qu'il se plie aux ordres du préfet et du Gouverneur. Ainsi le sous-préfet de kyéossi reçoit des instructions du préfet d'Ambam parce que considéré comme la haute autorité politique de la vallée du ntem qui lui à son tour en reçoit du Gouverneur. Ainsi, dans la dynamique d'intégration le sous-préfet de kyé-ossi fait office d'acteur privilégié et par conséquent mérite d'être cité.

2- Le maire et le chef traditionnel

Le maire et le chef traditionnelle de kyé-ossi constituent également des pôles considérable et par conséquent mérite d'être cité comme des acteurs stratégiques dans le processus d'intégration des trois espaces (Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale). La constitution du 18 janvier 1996 institue deux types de collectivités territoriales décentralisées à savoir la commune et la région210(*). Ainsi le maire selon la loi de 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation, le maire peut entreprendre des initiatives à caractère économiques, sociale, sanitaire, éducatif, culturel et sportif sur son espace de contrôle ou de compétence211(*). Ainsi le maire de kyé-ossi organise très souvent des évènements à caractères socioculturels comme la fameuse initiative « tous ensemble » qui consistent à remettre des dons aux orphelins de la localité mais également ceux des pays voisins à savoir Meyo-kyé au Gabon et Ebebiyin en Guinée Equatoriale. Autre cette initiative il entreprend bien d'autres qui font de lui un acteur dans la dynamique d'intégration de ces trois espaces d'abord parce qu'il est un fils de la localité et par conséquent u maillon essentiel.

Le chef traditionnel fait également figure d'acteur dans le sens où il est sur le plan local, un maillon essentiel de l'administration de l'Etat. Il sert de ce fait de pont entre les administrés et l'administration bien que son statut soit différent des collectivités territoriales décentralisées. Il est également le garant de la tradition et des valeurs qui régissent celle-ci. Ainsi, la localité de kyé-ossi de par l'homogénéité culturelle qui la caractérise permet à ce que le pouvoir du chef aies une portée même en dehors des frontières parce que l'ethnie fang dont il incarne et représente se trouve au Gabon et en Guinée équatoriale en témoigne ce propos « nous sommes une même famille, les ntumu de kyé-ossi, de meyo-kyé et Ebebiyin »212(*). Ainsi le plus souvent sollicité pour régler des conflits qui sont le plus souvent foncier « on apporte les problèmes de terre ici chaque fois »213(*)ces problèmes opposent les plus souvent les habitants de kyé-ossi et ceux de méyo-kyé et parfois ceux d'ebebiyin parce que étant voisins. Ainsi, la convocation du chef dans ces différentes situations témoigne de son importance dans la dynamique d'intégration et des relations qu'entretiennent les populations autochtones avec celles des pays voisins. A côté de cette catégorie d'acteurs nous avons des associations.

B- LES ASSOCIATIONS DE LA LOCALITE DE KYE-OSSI COMME ACTEURS DU PROCESSUS

Nous entendons mettre en évidence les associations de la localité qui jouent un rôle important dans la dynamique d'intégration des trois frontières (Gabon, guinée équatoriale et Cameroun), ainsi nous avons distingué deux catégories d'associations, d'une part les associations des commerçants et d'autre part une amicale.

Les associations de commerçants sont grand nombre dans la localité de kyé-ossi mais certaines se distinguent par leur rôle dans la dynamique d'intégration à savoir l'association des collecteurs de tomates de foumbot à kyé-ossi et l'association nkuleyondo.

1- l'association des collecteurs de tomates de foumbot à kyé-ossi et l'association nkuleyondo.

L'association des collecteurs de tomates à kyé-ossi est une formation qui prends corps dans le but de réguler et de prévenir le surplus de tomates sur le marché de kyé-ossi et dont la baisse des prix de vente s'organise en petit groupe et alternent leur jour de chargement. La tomate est l'un des produits le plus prisé par les équato-guinéens et gabonais. Le regroupement en association lui donne du poids dans l'intégration en générale et dans la dynamique des échanges commerciaux en particulier. En effet, à travers cette formation les commerçants coopèrent directement avec les acheteurs gabonais et équato guinéens. Ainsi une relation de confiance se noeud entre eux dans le sens ou les grossistes gabonais et équato guinéens se rendent sur le marché de kyé-ossi et payent des marchandises à l'avance c'est-à-dire des semaines avant la livraison. En cela plusieurs types de relations se tissent entre cette association et les grossistes gabonais et équato-guinéens ce qui témoigne de leur rôle et surtout de leur influence dans la dynamique d'intégration.

L'association nkul-ewondo très dynamique et très reconnu dans la zone des trois frontières est également un regroupement de commerçants opérant dans le marché central de kyé-ossi qui contribue à la dynamique d'intégration sous régionale. En effet de manière étymologique le « nkul-ewondo » renvoie au tam-tam de béti. La base culturelle et socioculturelle de cette association qui regroupe les fang-béti de la vallée du ntem et ceux de kyé-ossi en particulier faisant dans la commercialisation des tubercules et des arachides lui donne un statut particulier d'acteur. L'appartenance à l'ethnie fang est un élément qui est mis en avant dans les relations que ceux-ci entretiennent avec les grossistes gabonais et équato-guinéens dans le sens ou cela leur donne des faveurs et des réductions sur leur produit parce que considéré comme des frères.

La particularité de ces associations est qu'elles ont une portée extra territoriale dans le sens ou leurs actions ont de l'impact dans les dynamiques d'intégration et les mettent directement en relation les grossistes gabonais et équato-guinéens. A côté de ce type d'association on note une association à but non lucratif nommé « l'AGEKO »

2- l'amicale la grande équipe de kyé-ossi « AGEKO »

L'AGEKO ou amicale la grande équipe de kyé-ossi est une association constituée des autorités administratives, chefs communautaires, présidents des syndicats, opérateurs économiques et sympathisants. L'objectif principal ce mouvement est de nouer de bonnes relations avec les pays frères. Dans ce sens, il a également une portée qui va au-delàs des frontières parce que les autorités des pays voisins en sont également des membres. Le sous-préfet du discrit de meyo-kyé dans la province du woleu-ntem au Nord du Gabon et le sous-préfet d Ebebiyin en Guinée équatoriale sont des membres du bureau d'honneur. Ainsi de par ses multiples initiatives à savoir l'organisation des salons pendant lesquels ils discutent des moyens à mettre en oeuvre pour pouvoir viabiliser l'intégration dans ces trois espaces. Ainsi cet association fait office d'acteur dans le sens où il joue un rôle dans le système que représente l'intégration des trois espaces en ce sens que « l'acteur n'existe pas en dehors du système qui définit la liberté qui est sienne et la rationalité qu'il peut utiliser dans son action. Mais le système n'existe que par l'acteur qui seul peut le changer »214(*)ainsi se sont ces acteurs qui font l'intégration. Dans cette optique ces différents acteurs développent des stratégies et des rationalités pour viabiliser l'intégration entre ces trois espaces.

PARAGRAPHE2 : LES STRATEGIES ET RATIONALITES DES ACTEURS COMME METHODES POUR UNE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES.

Par là nous voulons dire que les acteurs dans l'optique de rendre viable l'intégration sous régionale dans cet espace mobilisent des stratégies (A) mais également leur rationalité (B)

A- LES STRATEGIES DES ACTEURS

Dans l'optique d'atteindre leurs objectifs les acteurs mobilisent des mécanismes qu'il est important de souligner et mettre en évidence parce qu'ils jouent un rôle dans l'intégration sous régionale de ces trois espaces. Ainsi elles sont élaborées à deux niveaux. D'une Part les autorités locales à travers les initiatives telles que la coopération décentralisée et le programme de développement intégré de la zone des trois frontières (PDIZTF) mais également par les associations à travers leurs initiatives.

1- Stratégie des autorités de la localité

La coopération décentralisée entendu comme l'ensemble des actions de coopérations internationales menées par convention dans le but d'intérêt commun par une ou plusieurs collectivités215(*) est un élément stratégique mobilisé dans les relations qu'entretiennent ces collectivités en ce sens qu'elle favorise l'intégration sous régionale. Ainsi les collectivités locales sont devenues avec leurs coopérations des acteurs à part entière des relations216(*)

A la base les trois espaces à savoir le Gabon, la Guinée équatoriale et le Cameroun ont une proximité géographique et culturelle qui pèse en leur faveur dans la dynamique d'intégration sous régionale. En effet sur le plan géographique la ville de kyé-ossi est la seule ville du Cameroun qui est limitrophe avec deux pays à savoir le Gabon et la Guinée équatoriale. Sur le plan culturel ils sont traversés par une même ethnie nommée « fang ». Dans cet optique et sous tendu par ces logiques les autorités de meyo-kyé, ébebiyin et kyé-ossi développent une coopération qui va être taxé de coopération décentralisée, ceci en droite ligne avec le décret n°2011/1116 PM du 26 avril 2011 fixant les modalités de la coopération décentralisée au Cameroun qui stipule en article 2 « la coopération décentralisée peut s'opérer entre les collectivités territoriales étrangères d'autre part »217(*). Ainsi la coopération décentralisée dans cet espace géographique regroupe un ensemble de modalité et d'implication d'actions politiques, socio-économique, sportive et culturelle qui joue un rôle considérable dans la dynamique d'intégration.

Sur le plan politique, figure ce qu'on a appelé « la diplomatie des villes frontalières »218(*). En effet durant les célébrations des fêtes d'indépendance ou autre cérémonies nationales, les préfets et maires de chaque localité n'hésitent pas à inviter leurs homologues vivant de l'autre côté des frontières à y prendre part. À titre d'exemple, le 17 août qui commémore la date de l'accession du Gabon à la souveraineté internationale, les communautés camerounaises et Equato-guinéenne vivant à méyo-kyé défilent sous les couleurs de leurs pays respectif. Cette situation de manière connotée laisse entrevoir sur le plan relationnel une certaine harmonie et convivialité entre ces peuples des pays frontaliers. Ce qui de manière conséquente impacte positivement le processus d'intégration dans cet espace.

Sur le plan socio-économique cette coopération se caractérise par diverse aides. C'est ainsi que les natifs du Gabon et de la Guinée équatoriale n'hésitent pas à venir chercher la main d'oeuvre au Cameroun pour les travaux champêtres et de construction219(*). De même pour les sociétés présentent en Guinée équatoriale comme celle chargées du ramassage des ordures nommé « ayountamento » exploitent une partie très importante la main d'oeuvre camerounaise.

Sur le plan sportif c'est surtout pendant les vacances de fin d'année scolaire que des jeunes des villages situés de part et d'autre des frontières organisent des tournois de football comme le célèbre tournoi « le championnat des trois frontières » qui se déroulent depuis 2010 qui regroupe les équipes de meyokyé ( les 06 frères de meyo-kyé) venu du Gabon, Aviosto d'Ebibiyin ( guinée équatoriale) et bien sur celles de kyé-ossi. Pendant ces moments il est question de valoriser la fraternité mais également l'amour entre frères de ces trois espaces. Cela favorise bien évidemment l'intégration dans le sens où il permet une véritable consolidation des liens en dépassant les limites établies par les frontières. De ce fait, la coopération décentralisée comme levier stratégique permet non seulement un rapprochement des peuples à travers l'homogénéité culturelle mais également entre les collectivités territoriales qui sont en principe des relais de politiques édictées depuis le centre selon la dynamique (centre-périphérie). Cependant ce processus de coopération décentralisée dans la région des trois frontières relève que des rapports de bon voisinage et ne repose sur aucune base juridique. C'est dans ce sens l'initiative programme développement intégré de la zone des trois frontières a été pensée.

Le PDIZT est créé à travers l'arrêté N°2013/8885/CAB/PM de 13 novembre 2013 et placé sous l'autorité du ministre en charge de l'intégration régionale. Il se justifie par la volonté des chefs d'Etats de cet espace de créer un marché commun plus ouvert et plus dense et par conséquent accélérer le processus d'intégration sous régionale. Cette réalité est plus ou moins perceptible à travers ses missions qui déroulent un ensemble d'axes d'intervention et son déploiement dans la zone d'AMBAM.

2- La stratégie des associations de commerçants

Les commerçants de la localité de kyé-ossi développent un mécanisme basé sur différents contrats220(*) avec les acheteurs Gabonais et équato-guinéens dans l'optique de viabiliser l'intégration sous régionale dans cet espace mais également pour très facilement évacuer leur produits. En effet, ces contrats sont de plusieurs types, ils peuvent être des contrats de confiance, de fidélisation et de troc.

Le contrat de confiance consiste ici à bâtir une relation de confiance entre les commerçants et les grossistes venu de l'autre côté des frontières. Ainsi, les commerçants gabonais et équato-guinéens réputés pour leur fort pouvoir d'achat, réussissent à travers leurs achats à nouer une relation de confiance avec les commerçants camerounais dans le sens ou ceux peuvent percevoir de l'argent des semaines avant le chargement des marchandises dans les camions.

Le contrat de fidélisation quant à lui consiste pour les commerçants à continuer à traiter avec l'acheteur Gabonais ou Equato guinéen quand bien même l'ancien contrat d'achat n'est pas arrivé à terme. Ainsi les commerçants de la filière tomate en l'occurrence par les commerçants qui achètent à foumbot pour livrer aux guinéens au marché central de kyé-ossi. Si parvenu à kyé-ossi leur clients n'ont pas la totalité de leur argent et désire faire de nouveau crédits ils acceptent sans hésitation.

Des contrats de troc sont constatés principalement sur la filière haricot sec qui conduit les opérateurs à échanger des volumes d'haricot sec contre du vin rouge importé de Guinée Equatoriale. Les deux parties sont à la fois fournisseur et client. La transaction se fait entre un commerçant basé au Cameroun et un autre commerçant basé en Guinée Equatoriale. L'idée est d'avoir pour un même acteur un magasin de haricot et un magasin de Vin. Le commerçant Camerounais qui s'engage dans cette relation contractuelle est à la recherche des nouveaux débouchés pour son haricot. De ce fait c'est lui qui se rend en premier sur le marché Guinéen à la recherche d'un partenaire commerçant de vin qui accepterait de contracter avec lui. L'inconvénient ici est qu'il faut avoir un gros capital. Mais l'avantage est qu'il peut réduire les risques de non-paiement car les intérêts coïncident un peu chez les deux partenaires. Ainsi à travers ces contrats les commerçants réussissent très minutieusement à bâtir de bonnes relations avec les commerçants Gabonais et Equato Guinéens et cela participe véritablement à revaloriser les dynamiques socioculturelles dans le sens où c'est par le canal de la langue traditionnel, du moins la majeure partie de ces opérations prennent en compte cette variable-là.

B- LES RATIONALITES DES ACTEURS

La rationalité peut être perçut ici en terme de retombé, de gain ou même de bénéfice pour les acteurs. Ainsi dans la dynamique des échanges entre ces trois espaces l'objectif pour chacun est bien évidemment de tirer un profit. Cela dit chacun maximisent sur ses profits et minimisent ses pertes. Dans ce sens, Max Weber distingue deux type de rationalité à savoir la rationalité en valeur entendu comme une action qui consiste à agir par conviction et dans laquelle l'acteur est guidé par une certaine conviction221(*). Cette rationalité qui est différente de la rationalité en finalité qui elle renvoie à une action qui relie les moyens et objectif poursuivi parce qu'il est question pour l'acteur de comparer les objectifs, les moyens possibles pour l'atteindre et chercher les moyens efficaces pour pouvoir y parvenir222(*). Transposé dans le cadre de nos observations de terrains ces deux types de rationalité coexistent dans les actions que les différents Etats posent.

Les autorités locales à savoir le chef traditionnelle et le maire de kyé-ossi dans leur multiple entreprise partent du principe selon lequel les gabonais et équato guinéens sont des frères pour eux parce que appartenant à l'ethnie fang. Cette situation permet donc à ce que toutes initiatives entreprise par ces autorités aient une dimension inclusive parce que intégrant les pays frères. Cela dit le fait qu'ils partagent les mêmes valeurs culturelles affecte leurs pensées et leurs actions et les amènent à communier ensemble lors des évènements heureux ou malheureux peutimporte l'existence des frontières.

La rationalité en finalité quant à elle est perceptible à travers les méthodes et moyens dont se donnent non seulement les autorités de la localité mais également les associations de commerçants. En effet pour ce qui est des associations des commerçants ceux-ci savent que les étrangers gabonais et équato-guinéens ont un pouvoir d'achat assez consistent par conséquent méritent d'être pris très au sérieux. Dans cette optique ils prennent des risques en laissant des marchandises à crédit avec l'intention d'écouler très facilement leurs produits.

Au niveau des autorités le principe de la diplomatie est celui qui est mobilisé dans l'intention de maintenir de bonne relation avec les étrangers gabonais et équato-guinéens. Cela dit malgré le mauvais traitement dont sont le plus souvent victime les camerounais en Guinée Equatoriale ceux-ci s'arrangent à ce que les populations de kyé-ossi les traitent dignement lorsqu'ils viennent effectuer des achats parce que sachant qu'ils font la force de l'économie de la localité parce que disposant d'un pouvoir d'achat assez consistant.

SECTION 2 : LES FORMATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE

Par là nous voulons dire que dans le processus d'intégration sous régionale les dynamique socioculturelles jouent un rôle considérable sur le plan économico-politique ce ci à travers l'impact du marché transfrontalier de kyé-ossi dans le sens où celui-ci favorise un brassage entre les populations des trois espaces paragraphe1). Mais également à travers les échanges commerciaux (paragraphe 2).

PARAGRAPHE1 : LE MARCHE TRANSFRONTALIER DE KYE-OSSI COMME LIEU DE BRASSAGE ENTRE LES PEUPLES.

Le marché de kyé-ossi est l'un des plus grand marché frontalier de la vallée du ntem suivi de celui d'Abamgminko'o et de méyobiboulou. Sa position stratégique parce que situé au carrefour des trois frontières lui confère un rôle de choix dans le processus d'intégration sous régionale en générale et celui des trois espaces en particulier. Outre ces différents apports il permet un brassage culturel (A) et contribue de ce fait à la diffusion des gouts et habitudes alimentaire (B).

A- LE BRASSAGE CULTUREL A TRAVERS LE MARCHE DE KYE-OSSI.

Le marché de kyé-ossi est reconnu pour son rôle considérable dans l'approvisionnement de la sous-région. En effet à partir de celui-ci les pays de la sous-région sont alimentés en denrées alimentaire. Ainsi, outre cet aspect ce marché permet tout d'abord un brassage culturel parce que étant le carrefour de rencontre.

Il est ouvert tous les jours c'est-à-dire de lundi à dimanche mais les jours les affluent sont le mercredi et le samedi. Il est le lieu de ravitaillement principal du Gabon et de la Guinée équatoriale. En effet les populations du nord du Gabon dans la province du Woleuntem plus précisément ceux de meyo-kyé et celles d'ébebiyin du côté de la Guinée équatoriale qui pour la plus part sont des fang viennent se ravitailler au marché de kyé-ossi.

Pendant ces transactions les fang ntoumou venue des pays voisins communient et échangent avec ceux de la localité. Les commerçants sont d'une part les autochtones à savoir les peuples fang et de l'autre les allogènes constitués des bamouns, des bamilékés dans une moindre mesure les nordistes. Pendant les jours de marchés ces échanges qui se font le plus souvent par le canal de la langue locale (nkob fang) permet une fluidité entre les acheteurs et les commerçants locaux. Cette situation permet un véritable brassage culturel dans le sens ou les comportements et habitudes sont conjugués dans l'optique d'une acceptation mutuelle. Ainsi les acheteurs venue de ces pays voisins se sentent plus proche de leur frère et cette situation amène ceux-ci à leur accorder certaines faveurs ou services comme par exemple la réduction sur certains produits. Pendant les transactions il y a une véritable acceptation des étrangers. Cela dit pendant les jours de marché les allogènes se débrouillent à parler fang comme par exemple pour appeler les clients, du moins pour attirer leur attention ils disent « fonbowè » pour dire regarde ici. On peut donc apprécier le fait que le marché central de kyé-ossi favorise à travers la vente des produits et des échanges commerciaux un véritable brassage dans le sens ou se ne sont pas seulement les fang pris individuellement qui se font la recette mais on souligne également une présence imposante des populations allogènes qui au travers de la culture locale réussissent véritablement à se fondre dans le jeu. Ainsi le marché grâce à ses multiples composantes culturelles permet un brassage et par conséquent favorise l'intégration des trois espaces frontaliers. En dehors de cet aspect il permet également la diffusion des gouts alimentaires.

B- LE MARCHE DE KYE-OSSI LIEU DE DIFFUSION DES GOUTS ALIMENTAIRES

Le Cameroun est perçu en général comme le grenier de l'Afrique centrale dans le sens où celui-ci pourvoit aux besoins alimentaires des pays voisins. Ainsi le marché de kyé-ossi réputé pour son poids considérable dans la dynamique des échanges entre, le Gabon et la Guinée équatoriale n'échappe pas à ce statut de grenier pour ces pays voisins. Cette situation est allé jusqu'à créer une « dépendance » Gabonaise et équato guinéenne vis-à-vis du Cameroun. Ainsi ne cultivant pas pour la plus part les aliments comme le plantain, igname, tomate, les équato guinéens et gabonais viennent s'en procurer sur le marché de kyé-ossi tous les jours de la semaine. On peut donc apprécier en observant chaque matin les camions venu du Gabon faire leur entrer dans la ville dès 6 heures du matin pour les chargements. Pareil pour les équato guinéens qui pour la plus part sont frillant de tomates et autres condiments bien commercialisés sur le marché de kyé-ossi sur le marché de kyé-ossi en témoigne ce propos « quand un équato entre au marché il se dirige d'abord le plus souvent vers les comptoirs des tomates et condiments parce qu'ils n'ont pas ça là- bas chez eux parce qu'ils utilisent plus les boites de conserve »223(*) ainsi ,cette situation d'approvisionnement crée non seulement une dépendance mais permet également une diffusion des gouts alimentaires

La diffusion des gouts alimentaires à travers le fait que les équato guinéens très particulièrement ont inséré dans leur repas le bâton de manioc qui est vient du Cameroun. Ils en sont arrivé au point de partir dans les villages de la localité et à l'intérieur du pays quand le besoin se présente pour en trouver et dans certain cas acheter les champs de manioc aux agriculteurs pour la confection de ce produit. Cette réalité est allé jusqu'à favoriser l'augmentation des prix du bâton de manioc qui est passé de 50fr cfa à100fr cfa et dans certains cas à 150fr cfa dans la localité de kyé-ossi. En témoigne ce propos « le bâton est devenu chaire parce que les équato guinéens achètent à des prix élevés tout ce que les mamans du village apportent au marché. Ils vont jusque dans les champs de manioc des grands-mères pour que celle-ci leur fassent directement le bâton de manioc »224(*)on peut dire que ce complément est devenu indispensable pour les foyers équato guinéens ce qui est mis e évidence à travers le tableau ci-dessous :

Tableau 2: Exportations de bâton de manioc dans la sous-région (tonnes)

 

2010/2011

2011/2012

2012/2013

2013/2014

2015*

Kye-Ossi

n.d

n.d

4,74

6,9

8,06

Abang-Minko'o

n.d

28,28

33,77

41,1

73,64

Meyobiboulou

n.d

0,3

0,45

-

-

Total

n.d

28,31

38,96

48

81,7

Source : compilation des données AGRI-STAT, numéros 10 à 15. * Passage de l'année budgétaire à l'année civile. n.d. non disponible

Le tableau ci-dessus présente l'évolution des exportations de bâton de manioc en direction du Gabon et de la Guinée Equatoriale, principaux clients du Cameroun pour ce produit dans la sous-région. En dépit des chiffres manquants pour l'exercice 2010/2011, on constate une tendance nette à la hausse des quantités exportées. Ces données sont, selon toute vraisemblance, inférieures aux chiffres réels, compte tenu de l'importance des quantités exportées vers la Guinée Equatoriale à partir des marchés de Menguikom, d'Ebengon, d'Olamze et de MeyoBiboulou qui ne font pas l'objet d'enregistrements225(*). A côté du bâton de manioc se greffe le plantain qui est un complément très prisé au Gabon. En effet les gabonais en raffolent et se bousculent pour en avoir sur le marché de kyé-ossi et même à l'intérieur du pays quand le besoin est consistant. Ainsi cette situation est tel que les gabonais vont même dans les champs pour négocier avec les producteurs avec les producteurs avant même que ceux ne produisent. Cela témoigne à suffisance de cet état de dépendance et diffusion alimentaire en témoigne le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : Exportations de plantain entre 2010 et 2015 (tonnes)

 

2010/2011

2011/2012

2012/2013

2013/2014

2015

Kye-Ossi

328,1

n.d.

479,3

401

270

Abang-Minko'o

401,3

588,6

390

481

625

Meyobiboulou

n.d.

22,95

84

-

-

Total

729,4

611,55

953

882

895

Source : compilation des données AGRI-STAT, numéros 10 à 15. * Passage de l'année budgétaire à l'année civile. nd : non disponible

L'examen de ces tableaux de sources différentes montre des légères différences entre les données des exercices 2010/2011 et 2011/2012. Elles sont dues au fait que dans le premier les exportations par Abang-Minko'o sont largement sous-estimées pour l'exercice 2011/2012 et dans le second elles sont indisponibles pour l'exercice 2011/2012.La non disponibilité des exportations par l'une des portes de sortie lors de l'agrégation des données entache significativement les résultats obtenus. Il convient également de relever les autres limites de ces données qui sont la non exhaustivité de l'enregistrement aux portes de sortie, l'estimation visuelle des quantités lorsqu'elles sont enregistrées et la non prise en compte des quantités exportées par les autres voies de sortie (Menguikom, Olamze, MeyoBiboulou, Ebengon). Les quantités ici présentées sont donc largement inférieures aux quantités réelles226(*).

PARAGRAPHE 2 : LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES ECHANGES COMMERCIAUX.

Par là on veut dire que les échanges commerciaux constituent également des canaux de valorisation des dynamiques socioculturelles cela dit elles favorisent une véritable harmonie et consolide les relations entre les pays de cet espace. Ainsi elle se manifeste par les échanges de produits entre le Cameroun et la guinée équatoriale (A) mais également entre le Cameroun et le Gabon (B).

A- LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME CANAL DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES.

Ces échanges commerciaux se caractérisent par des exportations et des importations.

1- Typologie de produits importés en Guinée équatoriale

Ainsi en ce qui concerne les produits importés de la Guinée équatoriale ils sont de plusieurs ordres. En effet il s'agit des produits manufacturés tel que les ustensiles de cuisines tel que les casseroles, les plats, les cuillères couteaux de table, bouilloires, moulinex, plaques chauffantes. A côté nous avons des produits de beauté et d'entretien tel que les parfums, champoing, déodorants, huile de toilette, pattes dentifrices, savons de toilettes, gèle de douche, mèche, bracelets ; les produits brassicoles et alcooliques tels que les liqueurs et champagne de différentes marques. Tous ces produits ne sont pas produits en guinée équatoriale mais proviennent pour la plus part d'Espagne et de la chine à des couts très abordable. Ainsi ces produits sont réputés pour leurs qualités et surtout pour leur prix très abordable. En effet une bouteille de whisky Johnny Walker qui coute 3000francs cfa en Guinée équatoriale est vendue à 7000franc cfa au Cameroun. Ainsi cela concoure au grand plaisir des grossistes camerounais qui trouvent leur compte.

2- Typologie de produits exportés en Guinée équatoriale

Pour ce qui est des produits exportés en Guinée équatoriale ou importé au Cameroun il s'agit majoritairement des produits alimentaires tel que les vivres frais comme les bananes, le plantain, les légumes, les tubercules tel le manioc, les ignames. Les pommes de terre, la tomate, condiments, oignons, haricot. A côté de ces produits notons que les équato guinéens importe très faiblement les produits brassicoles. A ces produits s'ajoute la friperie en ce sens qu'ils viennent faire des achats des vêtements pour aller revendre en guinée équatoriale.

Toutefois il faut noter que ces échanges se font de deux manières à savoir formelle et informelle. Le circuit formel entendu comme la voie de passage reconnu c'est-à-dire passant par la frontière et soumis au contrôle de la douane moyennant une taxe qui est fonction du type de produit. Par exemple le carton de gèle de douche importé de la Guinée équatoriale est taxé à 2000francs cfa au niveau de la douane après vérification de la qualité227(*). D'autre part ces transactions se font de manière informelle entendu comme des voies de contournement de la douane.ils sont bon nombre mais deux circuits informel sont plus connus à savoir le passage par les pistes « d'Esaben » situé à la sortie de kyé-ossi plus précisément à côté de l'église catholique notre dame ou les trafiquants passent par les champs pour acheminer les marchandises. L'autre passage est celui en face de la mosquée centrale de kyé-ossi ou on observe le plus souvent les motos- taximan sortir d'une piste avec des bagages couvert de tissu et attachés avec des frondes dont il n'est pas toujours évident de donner la nature exact.

B- LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE CAMEROUN ET LE GABON COMME CANAL DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES.

Comme dans le cas avec la Guinée équatoriale, le Cameroun exporte des produits au Gabon mais en importe également.

1- Typologies de produits importés du Gabon

Les produits importés du Gabon sont de deux types. D'une part des produits alimentaires tels que des huiles de cuisines, du riz parfumé, des boites de conserves de tous genres à savoirs sardine, tomate en boite ; les pâtes alimentaires. A côté de ces produits on note également une très forte présence des produits congelés tel que le poulet, le dindon, le poisson sur le marché de kyé-ossi. Les populations de la localité se procurent également du gaz domestique au Gabon plus précisément à Bitam. En effet la sollicitation de ces produits bien qu'ils ne soient produits au Gabon s'explique par leur cout abordable dans le sens ou une bouteille locale de gaz pleine qui est vendu à 6500, est achetée à 5000 par les populations de kyé-ossi lorsqu'elles s'en procurent celles qui viennent de meyo-kyé ou bitam en république gabonaise.

2- Typologie de produits exportés au Gabon

Les produits exportés au Gabon à parti du marché de kyé-ossi sont en grande partie des produits alimentaires tel que la banane, le plantain, les bovins, les légumes et tubercules, pommes de terre, haricot, ignames, tomates, condiments, oignons, bâtons de maniocs. Ces produits comme dans le cas avec la Guinée équatoriale prennent deux types de circuits à savoir le formel et l'informel. D'une part le circuit formel lorsque ceux-ci passent par la douane situé à meyo-kyé sont taxés selon leur nature. Comme par exemple la bouteille de gaz domestique qui est achetée à Bitam à 5000frans cfa lorsqu'elle passe la douane est taxée à 500. Cependant pour échapper à la norme les commerçants contournent le plus souvent la douane en passant par la rivière « kyé » en complicité avec les villageois de meyo-kyé. L'image ci-dessous en est un illustratif :

Image 4 : rivière kyéimage 5 : rivière


Source : auteur source : de l'auteur

A travers ces images il est plus aisé de mettre e évidence le fait que les villageois de meyo-kyé en complicité avec ceux d'Esaben se servent de la rivière kyé comme passerelle pour faire passer leur produits illégalement. Cette situation bien que informelle, témoigne du degré de complicité et d'entente qui règne entre ces peuples de différents espaces géographique. Cela témoigne également du lien de sang qu'ils ont. Dans la mesure ou à la fondation ils sont ethnologiquement parlant parenté.

Ainsi ces multiples échanges commerciaux constituent des éléments de revalorisations des dynamiques socioculturelles dans le sens où elles permettent la consolidation et la préservation des liens culturels qui unissent les populations de ces trois espaces à savoir le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale.

Conclusion chapitre

Au terme de notre analyse qui portait sur la mise en évidence les formations politico-stratégiques et économico-politiques revalorisant les dynamiques socioculturelles dans l'intégration régionale de l'espace cemac, force est donc pour nous de dire qu'au niveau des associations comme au niveau des autorités de la localité des mécanismes sont mis en oeuvre dans l'optique de viabiliser l'intégration sous régionale dans cet espace . Cela se caractérise bien évidemment à travers les différents projets qu'ils initient ensemble, du moins en impliquant les pays frères c'est-à-dire le Gabon et Guinée équatoriale mais également à travers les échanges commerciaux qui structurent leurs relations. Ces deux mécanismes qui de manière conjuguée favorise non seulement une valorisation des dynamiques socioculturelles à travers les liens culturelles qu'ils entretiennent mais permet une nette avancé du processus d'intégration parce que favorisant un nette rapprochement et par conséquent une consolidation des liens qui les unissent.

CONCLUSION GENERALE

L'intégration régionale en Afrique centrale en générale et celle de l'espace cemac en particulier, est caractérisée depuis longtemps par la prédominance du paradigme interétatique. En ce sens que, ce sont les Etats, du mois le politique qui initie en instance communautaire et les populations quant à elles se chargeaient juste d'appliquer. Ainsi, seuls les aspects politiques et économiques étaient mis en avant comme leviers ou canaux par lesquels l'intégration pouvait véritablement se construire. Cette faible reconnaissance de l'importance et même de la consistance du socioculturel dans la construction de l'intégration régionale nous ainsi conduit à aborder dans cette étude le paradigme de l'intégration par le bas. Ainsi, la thématique portant sur « les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration en Afrique centrale : le cas de l'espace cemac » a constitué la matrice analytique de notre travail.

Pour élucider cette problématique de l'intégration par le bas, c'est-à-dire par l'entremise socioculturelle nous sommes partie de deux hypothèses : la première qui consistait à aalyser la perspective de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en mettant en évidence aussi bien les configurations politico-ethniques et juridico-politiques que les configurations politico-stratégiques et économico-politiques, ceci en lien avec une optique institutionnelle et gouvernementale de l'intégration. La seconde hypothèse qui consistait à examiner les perspectives de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale ceci en mettant en exergue les formations politico-ethniques et juridico-politiques que les formations politico-stratégiques et économico-politiques en rapport avec une optique relationnelle et sociétale de l'intégration. Ces deux hypothèses ont témoigné de leur véracité dans le sens ou les dynamiques socioculturelles comme levier pour l'intégration régionale subissent un double mouvement qui est d'une part dévalorisant et d'autre part revalorisant.

L'analyse de ces dynamiques sous l'angle dévalorisant ou de sa dévalorisation s'est effectuée sur la base d'un cadre théorique et méthodologique. Nous avons ainsi opté pour le choix de la théorie de la configuration et des réseaux d'interdépendance de Norbert Elias comme cadre théorique parce que très illustratif pour mettre en évidence les différentes configurations et les liens qui lient la société et l'individu tel que perçu par Norbert Elias dans « société des individus ».le néo-institutionnalisme nous a dans cette logique servi de méthode d'analyse. C'est ce cadrage épistémique qui a donc conduit l'orientation de cette première partie. Dans ce sens, nous avons mis en évidence sur le plan politico-ethnique l'influence négative qu'ont joué le tracé des frontières et l'incidence que cela a sur l'intégration en ce sens que celle-ci ont favorisé la déstructuration et même l'éclosion de certaines familles prise au pièges par le tracé imposé de ces frontières. Tant disque sur le plan juridico-politique nous avons souligné, l'absence des normes répressives au niveau communautaire qui permettent aux Etats membres de véritablement s'arriver au principe de la libre circulation. Cet état de chose qui sponsorise donc l'adoption par ses Etats des mécanismes souverainistes et protectionnistes. Ensuit sur le plan politico-stratégique, nous avons souligné le climat de suspicion, les querelles de leadership au sein de la communauté qui affecté la pratique de l'intégration régionale par les populations. Enfin sur le plan économico-politique, nous avons mis en évidence le poids ou l'impact négatif des trafics crapuleux et mafieux sur l'intégration régional en ce sens que ceux-ci affectent non seulement les relations que les populations frontalières des espaces concernés mais crée également un climat de crainte.

L'analyse des dynamiques socioculturelles sous le prisme de sa revalorisation s'est également faite sur la base d'un cadre théorique et méthodologique. Nous avons ainsi opté pour le choix du transnationalisme et de l'interdépendance complexe comme cadre théorique. Ce choix s'est avéré judicieux dans la mesure où la variable culturelle élément qui lie les populations fang des trois espaces Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale sert de catalyseur et même d'élément favorisant l'intégration régionale dans le sens ou à travers ce dénominateur commun qu'ils ont , les peuples fang réussissent à se jouer des frontières établies et par conséquent influence à leur manière la dynamique d'intégration. Le néo-institutionnalisme nous a également permis dans ce sens comme méthode d'analyse. Ce cadrage épistémique nous a donc permis en second ressort ou mieux en seconde partie de montrer comment les dynamiques socioculturelles sont revalorisées en servant de leviers pour l'intégration régionale en générale et celui de la zone de l'espace cemac en particulier. Dans ce sens, nous avons présenté sur le plan politico-ethnique le rôle que la culture à travers la langue, les cérémonies traditionnelles ou évènement culturel jouent dans la construction de l'intégration régionale de la zone des trois frontières, Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale. Sur le plan politico-juridique nous avons mis l'accent à deux niveaux, d'abord au niveau communautaire ceci en présentant le traité de l'acte constitutif de la cemac comme support de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans le processus d'intégration. Ensuit au niveau des Etats nous nous sommes spécifiquement attardés sur les accords signés et portant exclusivement sur la culture et l'éducation. Au niveau politico-stratégique nous avons mis en évidence dans la localité de kyé-ossi les acteurs qui influencent positivement la dynamique d'intégration régionale, leurs rationalités et les stratégies dont ils font usage. Enfin sur le plan économico-politique, les échanges commerciaux entre les trois espaces frontaliers ont été mobilisés comme truchement de revalorisation. Au terme de ces cette présentation hypothétique nous pouvons affirmer que ces hypothèses se confirmes dans le sens ou mettant suffisamment en exergue le double mouvement, mieux encore la double influence que subissent ces dynamiques socioculturelles dans le processus de construction de l'intégration régionale en ce sens que celles si sont freinées par des logiques dévalorisantes d'une part mais cependant tendent à s'affirmer à travers des logiques de revalorisations.

Au demeurant il est donc clair que les dynamiques socioculturelles constituent des leviers essentiels et même vitaux pour la construction de l'intégration régionale en générale et celui de l'espace cemac en particulier. Cela dit, bien qu'influencée par des logiques parfois égocentriques ou égoïstes des politiques ceci à travers leurs comportements vis-à-vis des ressortissants des pays frères ou même la xénophobie dont font preuves certaines populations des pays membres de la communauté, on note tout de même que les dynamiques socioculturelles sont cruciales pour la consolidation du lien entre les pays et les peuples de l'espace cemac.

Cette analyse sur les dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale de l'espace cemac nous a permis d'effectuer un dépassement analytique de la conception stato-centrée ou classique que l'on a de l'intégration qui est régulièrement pensée sous l'angle économique et politique c'est-à-dire par le haut, reléguant ainsi l'aspect socioculturel en dernier ressort. Ainsi, en inscrivant les dynamiques socioculturelles comme essentiel dans la consolidation des liens culturels que partagent les pays de l'espace cemac favoriserait une nette progression de l'intégration. Il est donc important pour la communauté (cemac) de désormais inscrire la culture au centre de ses stratégies question de viabiliser l'intégration ceci en commençant par créer un département chargé des questions de cultures qui aura pour principal mission la vulgarisation de l'homogénéité culturelle de cet espace. Ceci à travers des salons et tables rondes. Il ne sera donc plus seulement question de parrainer des initiatives mais également les penser soit même et ensuit les implémenter. Il sera également nécessaire que ce département soit équipé d'un personnel qualifié, ayant la capacité de montrer des projets sérieux et révolutionnaires dans l'optique que les membres de la haute instance dirigeante donnent leur approbation.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

· Bach daniel, « régionalisme, régionalisation et globalisation » in mamoudouGazibo et thiriotceline (dir), l'Afrique en science politique, Paris, Karthala, 2009.

· Mvelleguy, intégration et coopération en Afrique : la difficile rencontre possible entre théorie et faits, harmattan, Paris, 2014.

· Mvelle Guy, union africaine, Paris, l'harmattan, 2007.

· Rocher jean jacques, théorie des relations internationales, montchretien, Paris, 2008

· Saurugger Sabine, Théorie et concepts de l'intégration européenne, Paris, Science po presses, 2013.

· Sindjounluc, sociologie des relations internationales Africaines, Paris, Karthala, 2002.

· Thiriotceline, le Politique en Afrique : état de débats et pistes de recherches, Paris, karthala, 2009.

. ouvrages et articles spécialisé

· Abe claude, « cartographie du trafic des enfants en Afrique centrale : territorialisation de la criminalité et intégration régionale » in enjeux n°49, juin, 2013, pp.20-23

· Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001, Tom1et 2

· Arbaret-schucyntia, «  les villes européennes attracteurs étranges de formes frontalières nouvelles » in Rheitelbernard et Al (dir), villes et frontières, Paris anthropos, pp.51-52

· Awoumoucômedamien, « la multinationalisation des entreprises nationales au sein de la cemac : initiative purement privée ou cheval de Troie pour l'hégémonie du Cameroun ? » in enjeux n°13, octobre-décembre 2002

· Awoumoucômedamien, « le couple Cameroun-Gabon moteur de l'Afrique centrale » in enjeux n°17, octobre-décembre 2003, pp.03-11

· Bangoura dominique, « frontières et espaces frontaliers en Afrique centrale » in enjeux n°06, mars 2001

· Bennafla Karine, Le commerce transfrontalier en Afrique centrale, Paris, karthala, 2002.

· Choualat Alexandre yves, « l'installation des camerounais au Gabon et en Guinée équatoriale : les dynamiques originales d'exportation de l'Etat d'origine ? » in Sindjounluc (dir), Etat, individus et réseaux dans les migrations africaines, Paris, Karthala, 2005.

· Choualat Alexandre yves, « la crise diplomatique de mars 2004 entre le Cameroun et la Guinée équatoriale » in polis revue camerounaise de science politique, vol 17, numéro spécial, 2004-2005, pp. 03-16

· Choualat Alexandre yves, « le marquage diasporique du jeu interétatique de l'Afrique du golf de guinée » in enjeux n°13 octobre-décembre, 2002

· ElaMvomowillson, « la guinée équatoriale : l'éveil d'un dragon et le nouvel ordre géopolitique en Afrique centrale » in enjeux n°28, juillet-septembre, 2006, pp.07-14

· Essomba Jean marie : « le passé composé de l'intégration régionale en Afrique centrale » in Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001, Tom1

· Ewanguelucien, « comment la Guinée équatoriale défend ses frontières » in enjeux n°28, juillet-septembre 2006

· Gallet bretrand, « les enjeux de la coopération décentralisée » in revue internationale et stratégique, n°57,2005.

· Loungou serge, « la libre circulation des personnes au sein de l'espace de la cemac : entre mythe et réalité » in belgeo, n°3, 2010, pp.315-330

· MengueAngosamson : « relation transfrontalière entre les peuples du Cameroun et les autres pays de l'Afrique centrale : le cas de l'Est » in Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001, Tom1, pp.73-77

· Menkenekoufan jean, Tchudjing casimir, « un exemple de blocage du processus d'intégration en Afrique centrale : la persistance des facteurs conflictuels entre la Guinée équatoriale et ses voisins francophones depuis 1979 » in Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001, Tom1

· Merino Mathieu, « l'intégration régionale par le bas, force de l'East Africancommunity » in géo économie n°58, 2011, pp.133-144

· Messe Mbegachristian-Yann « les régions transfrontalières : un exemple d'intégration sociospatiale de la population en Afrique centrale ? »in éthique publique, n°17, 2005, pp. 04-19

· Mokamdavid, « les peuples traits d'union et intégration régionale en Afrique centrale : le cas des Gbaya et des moundang » in Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001, Tom1, pp.125-129

· Mvelle Guy, Intégration et coopération en Afrique, Paris, l'harmattan, 2014.

· Nizete Bienvenu, « patrimoine culturel de l'Afrique centrale : fondement d'une intégration régionale véritable » in Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001, Tom1, pp.31-40

· Ouattrakaramoko, « les frontières en Afrique : héritage du passé colonial, enjeu actuel » in tinkingAfrica n°11, juillet 2014,pp.02-16

· OumarouBouba Sali, «  la cemac est-elle une chimère » in Afrique internationale n°02, 30 octobre, 2011

· Owonanguinimathiaseric, « le gouvernement des conduites et conduites de gouvernement dans les associations camerounaises de Libreville (Gabon) : sens, puissance et interdépendance des filières de circulation humaine » in Sindjounluc (dir), Etat, individus et réseaux dans les migrations africaines, Paris, Karthala, 2005.

· Owonanguinimathiaseric, « la guinée équatoriale en perspective : vues, visées et vision géopolitique » in enjeux n°28 juillet-septembre, 2006, pp.05-06

· Ropivia louis marc, La géopolitique de l'intégration en Afrique noire, Paris, l'harmattan, 1994.

· Samnickgustave, « de la difficulté à circuler librement en Afrique centrale » in enjeux n°24, juillet-septembre, 2005, pp.20-23

· Sindjounluc (dir), Etat, individus et réseaux dans les migrations africaines, Paris, Karthala, 2005.

· ZengueEfouarachel, « un ciment pour l'intégration sous régionale : la langue » in Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001, Tom2

Ouvrages méthodologiques et dictionnaires

· Bachelard Gaston, La formation de l'esprit scientifique, Paris, virgin, 1986.

· Beaud Michel, l'art de la thèse, Paris, la découverte, 1977.

· Copans jean, l'enquête ethnologique de terrain, Paris, nathan, 1999.

· Durkheim Emile, les règles de la méthode en science sociale, Paris.1968.

· Ferrol gilles (dir), Dictionnaire de sociologie, Paris, Armand colin, 2009.

· Grawitz madeleine, méthodes des sciences sociales, Paris, dalloz, 11ème édition, 2001

· Hermet Guy, Badie Bertrand, Birbaum et Braud Phillip, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, 6ème édition, Armand colin, 2005.

· Lawrence olivier, Bedard guy, Ferronjulie, l'élaboration d'une problématique de recherche : source, outils et méthodes, Paris, l'harmattan, 2005.

Thèses et mémoires

· Sommo Pende Achille, « l'intégration sous régionale en cemac à l'épreuve de la liberté de circulation des biens et personnes », mémoire master en gouvernance et politiques publiques, université catholique d'Afrique centrale, 2010.

· Tsala moise, « les peuples frontières et la dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale : cas des fang de la zone frontalière Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale » mémoire master, université de Yaoundé 2, ,2016.

Textes juridiques

· Traité de l'acte constitutif de la cemac 1994

· Traité révisé de la CEMAC de juin 2008

Sites internet

· www.Cemac.int

· googlescholar

· www.cerdotolat.org

· www.cairn.info

· www.mémoireonline.com

· www.persée.com

· www.fotrac.cm

ANNEXES

ANNEXE 1 : Tableau des entretiens obtenus lors des enquêtes de terrain

5. Interrogés et fonctions respectives

Espaces d'entretiens

Dates, heures et durée d'entretien

6. Mr.mountapmbeme, chef du cabinet du commissaire DERDS ,commissioncemac

Toungouhôtel , Yaoundé

18/09/2018 ; 1heure30

7. Mr.tickylucien responsable à la représentation cemac du Cameroun

RepresentationCemac du cameroun, quartier Bastos

24/09/2018 ; 1heure

8. Mr. Wambombatkam, responsable cellule de la planification et de la coopération.

Ministère des arts et de la culture

09/10/2018 ; 45minutes

5. Mr. Ezoo serges responsable à la direction du patrimoine culturelle au ministère des arts et de la culture.

Ministère des arts et de la culture

09/10/2018 ; 1heure10minutes

15. Mr. Bikoroalain, maire de la localité de kyé-ossi

Mairie de kyé-ossi

15/10/2018 ;45minutes

16. Mme. Ada, chef traditionnel de 3èmedégré de kyé-ossi

Dans les locaux de la Chefferie traditionnel

17/10/2018 ;1heure25

17. Mr. Donfackeric, commerçant de kyé-ossi

Marché de kyé-ossi

16/10/2018, 1heure20

18. Mr. Ngamkamflorent commerçant de kyé-ossi

Marché de kyé-ossi

16/10/2018,1heure25

19. Mme.ekotto, aide-soignante au centre de santé mis

Centre de santé mis

15/10/2018, 1heure

20. Mr.bekalecharly, surveillant général du lycée bilingue de kyé-ossi

Lycée bilingue de kyé-ossi

18/10/2018 ;1heure 25mn

21. Mr.Zoa parfait alexis enseignant de mathématique au lycée bilingue de kyé-ossi

Lycée bilingue de kyé-ossi

18/10/2018 ;1heure 25mn

22. Mr .elonoelonoraphael surveillant de secteur

Lycée bilingue de kyé-ossi

18/10/2018 ;1heure20 mn

23. Mlle.Gina commerçante au marché kyé-ossi

Marché de kyé-ossi

16/10/2018 :30 minutes

Annexe 2 :GUIDE D ENTRETTIEN N°1 POUR LES RESPONSABLES DE LA CEMAC

Thème :LES DYNAMIQUES SOCIO CULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE CEMAC.

Nom de l'étudiant : NOUBISSI YVAN NATHANAEL

Directeur de mémoire : Pr. Mathias Eric OwonaNguini

Nom de l'interlocuteur :

Date :

Lieu :

Heure :

1- Existe-t-il une politique culturelle d'intégration au sein de votre organisation ?

2- Quels sont les acteurs et les moyens qui sont mis en oeuvre pour mener à bien ce processus d'intégration à partir des dynamiques socio culturelles ?

3- Existe-t-il un texte ou des lois qui régissent ou qui prônent l'intégration socioculturelle en Afrique centrale CEMAC ?

4- Existe-t-il des cultures dans les échanges communautaires transfrontaliers ?

5- Quels sont les éléments culturels qui participent à l'intégration régionale en Afrique centrale CEMAC ?

6- Existe-t-il des évènements à caractère culturel organisés par la CEMAC ?si oui citez les

7- Quels sont les obstacles que la dynamique socioculturelle rencontre dans la construction de l'intégration en zone CEMAC ?

GUIDE D'ENTRETIEN N°2 : POUR LES COMMERÇANTS DE KYE-OSSI

1. Des produits que vous commercialisez quels sont ceux qui intéressent le plus les ressortissants des pays voisins ?

2. Des étrangers présent quels sont ceux qui ont un pouvoir d'achat élevé ?

3. Y a-t-il des produits qui vous viennent des pays voisins ? SI OUI lesquels et quel est l'avantage que vous avez en les commercialisant?

4. Faites-vous fasse à une concurrence de la part des commerçants venus des pays voisins ? si oui comment cela se caractérise et se matérialise ?

5. En dehors de la concurrence quels sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien dans vos relations avec les commerçants venus des pays voisins ?

6. Qu'est ce qui doit être fait pour résoudre ce problème ?

GUIDE D'ENTRETIEN N°3 : AVEC LE MAIRE DE KYE-OSSI

1. Quel est le type de relations que vos populations entretiennent avec les ressortissants des pays voisins ?mieux encore les relations sont-elles harmonieuses ou conflictuelles ?

2. Quels sont les éléments qui mettent en relations vos populations avec celles des pays voisins ?

3. Quel est le rôle des langues traditionnelles dans les échanges qu'entretiennent vos populations avec celles venu des pays voisins ?

4. Votre localité organise-t-elle souvent des évènements qui impliquent la participation des pays voisins ?si oui donnez-nous les noms et dates de la tenue de ses évènements.

5. Aviez-vous déjà reçu une invitation pour un évènement à caractère culturel, sportif ou même traditionnel d'un pays voisin ?si oui donnez-nous le nom et la date à laquelle s'est tenue l'évènement en question ?

6. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien mettant en relation vos populations avec celles venues des pays voisins ?

GUIDE D'ENTRETIEN N°4 : Pour LE CHEF TRADITIONNEL FANG DE KYE-OSSI

1. Quel est le type de relations que vos populations entretiennent avec les ressortissants des pays voisins ?mieux encore les relations entre vos populations et celles des pays voisins sont- elles harmonieuses ou conflictuelles ?

2. Y-a-t- il des traditions que vous partagez avec les peuples des pays voisins ?si oui lesquelles ?

3. Y-a-t-il des mets traditionnels que vous avez en partage avec les peuples des pays voisins ?si oui les quels ?

4. Etes- vous souvent convié à prendre part à certaines cérémonies traditionnelles chez les voisins du Gabon, de la Guinée Equatoriale ou de la république démocratique du Congo ? si oui donnez- nous le nom de la cérémonie et faites nous si possible part du déroulement habituel.

5. Quel est le rôle que la langue joue dans vos relations avec les peuples des pays voisins ?

6. Y-a-t-il un lien de parenté entre vos populations et celles des peuples voisins ? SI oui expliquez.

7. La frontière est- elle un obstacle aux échanges entre votre peuple et ceux des pays voisins ?

8. En tant que chef traditionnel aviez- vous déjà eut à trancher une affaire opposant un de vos sujets à un ressortissant d'un pays voisin ? SI oui de quoi il en était question ?

GUIDE D'ENTRETIEN N°5: POUR LE MINISTERE DE LA CULTURE DU CAMEROUN

1- La culture Camerounaise a-t-elle un rôle à jouer dans la construction de l'intégration en Afrique centrale ?

2- Si oui dans quelle mesure ?

3- Quels sont les piliers forts de la culture Camerounaise qui pourraient faciliter l'intégration sous régionale en Afrique Centrale ?

4- Le Cameroun a-t-il déjà organisé des évènements culturels promouvant l'intégration des pays de la zone CEMAC ?si oui donnez-nous les noms et les dates.

5- Le Cameroun a-t-il déjà reçu une invitation pour un évènement culturel venant d'un pays de la CEMAC ? si oui donnez le nom du pays et la date à laquelle a eu lieu cet évènement.

6- Quels sont les échanges culturels que le Cameroun entretien avec les pays de la sous-région CEMAC ?

GUIDE D'ENTRETIEN N°6: POUR LES ENSEIGNANTS DE KYE-OSSI

1. Les étrangers ont-ils l'autorisation d'étudier dans votre établissement ? SI oui quelle sont les nationalités représentées ?

2. Qu'est ce qui pourrait expliquer cette très forte présence étrangère au sein de votre établissement ?

3. Comment de manière générale se comportent-ils au sein de l'établissement ?

4. Les diplômes qu'ils obtiennent sont -ils reconnu dans leur pays respectif ?

5. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez le plus souvent avec eux ?

6. Qu'est ce qui d'après vous devrait être fait pour remédier à cette situation ?

GUIDE D'ENTRETIEN N°7: POUR LES AMBASSADES DU GABON ET DE LA GUINEE EQUATORIALE

ANNEXE 3 : ATTESTATION DE RECHERCHE

ANNEXE 4 : APPROBATION D'ACCES DANS LES SERVICES DU MINISTERE DES ARTS ET DE LA CULTURE

ANNEXE 5 : AUTORISATION DE DECHARGE

ANNEXE N°6 : BUREAU DE L'ASSOCIATION « AGEKO »

ANNEXE 7 : PHOTO PRISE A MEYO KYE EN TERRITOIRE GABONAIS

ANNEXE 8: PHOTO PRISE A LA SOUS-PREFECTURE MEYO KYE

ANNEXE 9: photo prise à la douane Gabonaise lors des enquêtes de terrain

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

AVERTISSEMENT iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

RESUME v

ABSTRACT vi

SOMMAIRE vii

INTRODUCTION GENERALE 1

SECTION I : CONSTRUCTION DE L'OBJET D'ETUDE 4

Paragraphe1 : La contextualisation de l'objet d'étude 4

A- La mise en contexte 4

B -Délimitation du sujet 6

C-Intérêt de l'étude 8

D- clarification conceptuelle 9

Paragraphe 2 : la problématisation du sujet 13

A- L'état de la question 13

a- Courant de la valorisation des dynamiques socioculturelles. 13

b- Le courant de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles 16

c- Choix analytique 18

B- La problématique 19

C- Le bloc des hypothèses 20

SECTION II - LA CONSTRUCTION DE LA DEMARCHE 20

Paragraphe I- Le cadre théorique 21

A- La théorie de l'interdépendance complexe 21

B- La théorie transnationaliste 22

C- La théorie de la configuration et des réseaux d'interdépendance 23

Paragraphe II - Méthodes et techniques de recherche 23

A- Le cadre méthodologique 24

B - Les techniques de collecte des données. 25

a. Les techniques non réactives : l'analyse documentaire 25

b. Techniques réactives : les techniques qualitatives et quantitatives 25

C- Annonce du plan 28

PREMIERE PARTIE : LA PERSPECTIVE INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE PREDOMINANTE DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES CONFIGURATIONS 29

CHAPITRE1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 32

SECTION I: LES CONFIGURATIONS POLITICO ETHIQUES DEVALORISANTES DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLE DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 33

PARAGRAPHE 1 : LES FRONTIERES COMME BARRIERES ET SOURCES DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LES PEUPLES 33

A- LA FRONTIERE COMME BARRIERE ENTRE LES PEUPLES DE L'ESPACE CEMAC 34

B- LA DELIMITATION DES FRONTIERES COMME VECTRICE DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LE PEUPLES FANG DE KYE-OSSI ET SES VOISINS. 35

1- Conflit foncier entre population autochtone de kyé-ossi et celle d'ebebiyin comme facteur dévalorisant de la dynamique socioculturelle d'intégration. 35

2- Conflit foncier entre population autochtone de kyé-ossi et celle meyo kyé comme facteur dévalorisant de la dynamique socioculturelle d'intégration. 36

PARAGRAPHE 2 : LE COMPORTEMENT DE CERTAINES POPULATIONS COMME VECTEUR DE LA DEVALORISATION DE L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 37

A- L'HOSTILITE DES POPULATIONS EQUATO GUINEENNES ET GABONAISE VIS-A-VIS DES ETRANGERS 37

1- Le sentiment d'envahissement comme source de l'hostilité des populations gabonaises et guinéennes. 38

2- Le sentiment d'insécurité comme source de l'hostilité des populations Gabonaises et Equato guinéennes. 39

B- LE REFOULEMENT DES POPULATIONS ETRANGERES COMME FACTEUR DEVALORISANT DE L'INTEGRATION 40

1- Les brimades et menaces comme mode d'action des gabonais et Guinéens 40

2- Le rapatriement des étrangers comme facteur désintégrateur de l'espace CEMAC 41

SECTION 2 : LES CONFIGURATIONS POLITICO JURIDIQUES FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 43

PARAGRAPHE1 : LA DIMENSION NORMATIVE ET INSTITUTIONNELLE FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 44

A- DES INTROUVABLES NORMES ET METHODES CONTRAIGNANTES AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE 44

B- L'ADOPTION PAR LE GABON ET LA GUINEE EQUATORIALE DES NORMES SOUVERAINISTES, PROTECTIONNISTES ET MEME RESTRICTIVES 45

PARAGRAPHE2 : LES DIMENSIONS DISCURSIVES ET INSTITUTIONNELLES DEVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC. 47

A- LE POIDS DES DISCOURS XENOPHOBES DANS LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES 47

1- La contribution des discours formels dans la dévalorisation 48

2- La contribution des discours informels 49

B- L'INTERET MINEUR POUR LA CULTURE AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION 50

1- La sous-estimation des projets d'ordre socioculturel au niveau communautaire 50

2- L'absence de financements et le manque de pertinence de projets socioculturels au niveau communautaire 51

CONCLUSION CHAPITRE 53

CHAPITRE II : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 54

SECTION 1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ENTRAVANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DANS L'ESPACE CEMAC. 55

PARAGRAPHE1 : LES LUTTES DE LEADERSHIP AU SEIN DE L'INSTANCE COMMUNAUTAIRE COMME ENTRAVE A L'INTEGRATION SOCIOCULTURELLE. 56

A- LA QUERELLE CAMEROUN- GABON AU SEIN DE LA COMMUNAUTE 56

B- LA QUETE DU LEADERSHIP EQUATO GUINEEN AU SEIN DE LA COMMUNAUTE 57

PARAGRAPHE2 : LES FRONTIERES COMME LEVIERS STRATEGIQUES DE DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION 59

A- LA MILITARISATION DE LA FRONTIERE COMME MOYEN D'INTIMIDATION ET DEVALORISATION L'INTEGRATION SOCIOCULTURELLE : LE CAS DE LA GUINEE EQUATORIALE 59

B- LES FRONTIERES COMME OUTILS DE CHANTAGE ET DE PRESSION POUR LA GUINEE EQUATORIALE A L'ENDROIT DE SES VOISINS : KYE OSSI COMME EXEMPLE. 60

SECTION2 : LES CONFIGURATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DEVALORISANTE LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN ZONE CEMAC. 62

PARAGRAPHE 1 : LES TRAFICS ILLICITES ET INFORMELS COMME FACTEURS DEVALORISANT DE L'INTEGRATION REGIONALE. 62

A- LE DEVELOPPEMENT DU COMMERCE MAFIEUX ET FRAUDULEUX. 62

1- Le trafic de drogue 63

2- Le trafic d'armes légères et des véhicules 63

B- LE DEVELOPPEMENT DES COMMERCES CRAPULEUX COMME ENTRAVE ECONOMICO-POLITIQUE A LA DYNAMIQUE SOCIOCULTURELLE D'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC. 65

1- La filière de l'immigration illégale et de la traite des femmes comme trafic humains. 65

2- Le trafic d'enfants et d'organes humains 66

PARAGRAPHE2 : LES TRACASSERIES POLICIERES ET DOUANIERES COMME FACTEURS DEVALORISANT DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION. 69

A- LA PRATIQUE AGGRAVEE DE CORRUPTION 69

B- LES TRACASSERIES DOUANIERES COMME ENTRAVE AUX ECHANGES ENTRE PAYS DE LA COMMUNAUTE 70

CONCLUSION CHAPITRE II 71

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 72

DEUXIEME PARTIE : LA PERSPECTIVE RELATIONNELLE ET MONTANTE DE LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES FORMATIONS. 73

CHAPITRE 3: LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 76

SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 77

PARAGRAPHE1 : LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LE PARTAGE DE LA LANGUE ET DES CELEBRATIONS TRADITIONNELLES. 77

A- LE PARTAGE DE LA LANGUE TRADITIONNELLE COMME AVANTAGE POUR LES POPULATIONS FRONTALIERES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION SOUS REGIONALE : LE CAS DES FANG 77

1- La langue ntumu comme facilitateur dans les relations entre populations frontalières 78

2- La langue comme instrument d'échange 79

B- LA VALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES CELEBRATIONS TRADITIONNELLES 79

1- La consolidation des liens à travers le festival des peuples fang : le mvet-oyeng 80

2- La consolidation des liens sociaux à travers la célébration des mariages et commémorations 82

PARAGRAPHE2 : LES FESTIVALS COMME MOMENT DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION. 83

A- LA FOIRE TRANSFRONTALIERE DE KYE-OSSI COMME LEVIER D'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE. 84

B- LE FESTIVAL NATIONAL DES ARTS ET DE LA CULTURE 86

SECTION2 : LES FORMATIONS POLITICO-JURIDIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 87

PARAGRAPHE1 : LE TRAITE DE L'ACTE CONSTITUTIF DE LA CEMAC COMME SUPPORT DE VALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION 87

A- L'ENSEIGNEMENT, LA RECHERCHE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE COMME POINTS CRUCIAUX POUR L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE LA CEMAC 87

B- LA PROTECTION DES VALEURS CULTURELLES NATIONALES ET DU PATRIMOINE ARTISTIQUE DES ETATS COMME CATALYSEUR POUR L'INTEGRATION DES ETATS DE LA ZONE CEMAC 90

PARAGRAPHE2 : LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION A TRAVERS LES ACCORDS ENTRE ETATS. 91

A- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME BASE PERTINENTE POUR L'INTEGRATION SOUS REGIONALE. 92

B- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LE GABON COMME UNE VOIE PERTINENTE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONALE 93

CONCLUSION CHAPITRE 94

CHAPITRE 4: LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE 96

SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 97

PARAGRAPHE1 : LES DIFFERENTS ACTEURS DU PROCESSUS 97

A- LES AUTORITES DE LA LOCALITE COMME ACTEUR DE PREMIER RANG DANS LE PROCESSUS DE REVALORISATION 97

1- L'autorité politique centrale 98

2- Le maire et le chef traditionnel 98

B- LES ASSOCIATIONS DE LA LOCALITE DE KYE-OSSI COMME ACTEURS DU PROCESSUS 99

1- l'association des collecteurs de tomates de foumbot à kyé-ossi et l'association nkul eyondo. 99

2- l'amicale la grande équipe de kyé-ossi « AGEKO » 100

PARAGRAPHE2 : LES STRATEGIES ET RATIONALITES DES ACTEURS COMME METHODES POUR UNE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES. 101

A- LES STRATEGIES DES ACTEURS 101

1- Stratégie des autorités de la localité 101

2- La stratégie des associations de commerçants 103

B- LES RATIONALITES DES ACTEURS 104

SECTION 2 : LES FORMATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 105

PARAGRAPHE1 : LE MARCHE TRANSFRONTALIER DE KYE-OSSI COMME LIEU DE BRASSAGE ENTRE LES PEUPLES. 106

A- LE BRASSAGE CULTUREL A TRAVERS LE MARCHE DE KYE-OSSI. 106

B- LE MARCHE DE KYE-OSSI LIEU DE DIFFUSION DES GOUTS ALIMENTAIRES 107

PARAGRAPHE 2 : LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES ECHANGES COMMERCIAUX. 109

A- LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME CANAL DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES. 110

1- Typologie de produits importés en Guinée équatoriale 110

2- Typologie de produits exportés en Guinée équatoriale 110

B- LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE CAMEROUN ET LE GABON COMME CANAL DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES. 111

1- Typologies de produits importés du Gabon 111

2- Typologie de produits exportés au Gabon 111

CONCLUSION GENERALE 113

BIBLIOGRAPHIE 117

ANNEXES 122

TABLE DES MATIERES 139

* 1 Ph. Decreane, le Panafricanisme, Paris, puf « Que sais-je ? », n°847, 1964, P.11

* 2idem, p.12

* 3 Ibidem, p.128

* 4M.Ouedraogo, « la Haute volta et la coopération pour le développement », thèse de 3ème cycle, université de Nanterre. Paris, 1976, p.189

* 5Y.Zerbo, « les Relations franco-voltaïques de 1960 à 1972 », thèse doctorat, université de paris I , Tom 1,1989, p.174

* 6A.Kontchou-kouomegni, le Système diplomatique africain bilan et tendance de la première décennie, Paris pedone, 1977, p.55

* 7 L-kaba, N'krumah et le Reve de l'unité africaine, Paris, Ed. chaka, mai 1991,p. 153

* 8A.Kontchou-kouomegni, op.cit.,p.55

* 9 L-kaba, N'krumah,op.cit., p.155

* 10 Y.Zerbo,op.cit.,p.175

* 11J.Sanou,  les résolutions de l'OUA, mémoire de maitrise, cité, p.38

* 12 Binot Yves, indépendance Africaine : idéologie et réalités, Paris, maspero, 1975,p.45

* 13 Bourdieu pierre, Questions de sociologie, Paris, Ed minuit,1980,p.86

* 14 Selon l'article 2 du traité révisé de la CEMAC adopté le 25 juin 2008

* 15 Selon l'article 10 du traité révisé de la CEMAC

* 16 Performance Management consulting-ECDPM, Diagnostic institutionnel, fonctionnel et organisationnel de la CEMAC, Tome I, Rapport final, février 2006

* 17 Mathieu Merino, « l'intégration régionale «  par le bas », force de l'East AfricanCommunity(EAC) », in géo économie 2011/3 (n°58), p.133-147

* 18 BACHELARD Gaston , La formation de l'esprit scientifique, Paris, Virgin, 1986, p.36.

* 19SOUDAN François, « où va l'Afrique centrale ? » in Jeune Afrique, op.cit, p. 25

* 20 Bienvenu yvesNizesete, « patrimoine culturel de l'Afrique Centrale : fondement d'une intégration véritable »in Daniel EBWA les dynamiques d'intégration en Afrique Centrale, presse universitaire, Yaoundé, nov 2001, Tom1, p.31-40

* 21 Emile Durkheim(1968), les règles de la méthode en science sociale, Paris, p.95

* 22 Guy Mvelle, intégration et coopération en Afrique, l'harmattan, paris,p.10

* 23 Ernst Haas cité par Christian lequesne, « la commission européenne entre autonomie et dépendance », revue française de science politique, vol.46,n°3, 1996, p.292

* 24 Guy Hermet, Bertrand Badie, Pierre Birnbaum et Philippe Braud ,Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques,6ème édition , Arman colin, 2005,p.156

* 25 Daniel Bach, « régionalisme, régionalisation et globalisation » in : mamoudouGazibo et celineThiriot,dir,lafrique en science politique, Paris : karthala, 2009,

* 26CelineThiriot, le politique en Afrique : état de débats et pistes de recherche, Paris, karthala,2009,P.19

* 27 Winfried Lang, Regionen und Grenzen: Auf demWegzumneuen Europa, en EsterbauerPernthaler: EuropäischerRegionalismusamWendepunkt. Bilanz und Ausblick, Viena, 1991, p. 145-147, apud Eva Fórika, BogdanPetrea, op. cit., p. 150.

* 28 Celine Thiriot,op.cit,p.346

* 29Ibidem, p.347

* 30Voir Corneliu-LiviuPopescu, op. cit., p. 140-141

* 31 Définition de l'UNESCO de la culture, déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico city, 26 juillet-06 aout 1982

* 32 La civilisation primitive,(trad.franç), edReinwald, Paris,1876

* 33« introduction à l'oeuvre de Marcel Mauss »,in Marcel Mauss, sociologie et anthropologie, Puf, Paris.1950

* 34LAWRENCE (Olivier), BEDARD (Guy), FERRON (Julie), L'élaboration d'une problématique de recherche : sources, outils et méthode, Paris, L'harmathan,2005,p.67.

* 35 Come damienAwoumou, le couple Cameroun Gabon au sein de la CEMAC, Paris, l'harmattan, 2008, p.70

* 3637 Come damien Awoumou,op.cit,p.77

* 38 Ibdem,82

* 39Bienvenu nizete , 31-40

* 40Ibidem,p.31

* 41Ibidem,pp.34-35

* 42 Ibidem,pp.66-67

* 43Samson AngoMengue, : « relation transfrontalières entre les peuples du Cameroun et les autres pays de l'Afrique centrale :le cas de l'Est »in Daniel Ebwa, les dynamiques d'intégration en Afrique Centrale,presse universitaire, Yaoundé, nov 2001, Tom1,p.70

* 44Ibidem,p.74

* 45Samson Ango Mengue,op.cit,p.77

* 46 Ibidem79

* 47OusseynouNdoye et Manuel Ruiz Perez, « commerce transfrontalier et intégration régionale en Afrique Centrale »in africulture, P.04

* 48Ibidem,P.4-5

* 49Marc louis Ropivia, la géopolitique de l'intégration en Afrique noire, l'harmattan, paris,1999,p.

* 50 Noel Rashidi, « conflit identitaire en ituri(RDC) », in Bogumiljewsiewicki et léonard N'SandaBuleli, les identités régionales, l'harmattan, Paris,p.182

* 51Noel Rashidi,op.ct, p.184

* 52Noel Rashidi,op.ct, p.186

* 53 Marc Rwabahungu, « au coeur des crises nationales au rwanda et au burundi »,in Bogumiljewsiewicki et léonard N'SandaBuleli, les identités régionales, l'harmattan, Paris,2004,p.74

* 54Ibedem, 74

* 55Ibidem, p.73

* 56Ibidem, p.182

* 57 Ibidem, p.186

* 58Donatien Dibwe dia Mwembu, « l'etat de la question du conflit Katangais /kasaiens dans la province du katanga (1990-1994), in BogumilJewsiewicki et Léonard N'sandaBuleli, les identités régionales en Afrique centrale,l'harmattan, Paris,2008,pp 13-20

* 59Donatien Dibwe dia Mwembu,op.cit , p.13

* 60Ibidem, p.20

* 61 Samuel Huntington, le choc de civilisations,edodile jacob,1997,Paris

* 62Encyclopaediauniversalis, vol.5.p.873

* 63 BEAUD Michel, L'art de la thèse, Paris, La découverte, 1997, p.32.

* 64Grawitz Madeleine, méthodes des sciences sociales, p.419

* 65ARON (Raymond), « Qu'est-ce que qu'une théorie des relations internationales ? », In Revue Française de Science politique, vol 27, n°5, octobre1967, pp.837-861

* 66 Jean jacques roche, théorie des relations internationales, montchrestien, Paris 2008

* 67Jean jacques roche,op.cit. P.83

* 68Jean jacques roche,op.cit, P.116

* 69ibidem, p.238

* 70 Norbert Elias, « Qu'est-ce que la sociologie ? »,trad de hall. Par Yasmin Hoffman, Aix-en-Provence, pandora, 1981, la tour d'aigues, l'aube 1991, pp.156-158

* 71 Norbert Elias, la société des individus, fayard, Paris, pour une critique de l'approche internationale d'Elias, voir : Guillaume de vin, Norbert Elias et l'analyse des relations internationales, in revue française de science politique,p.301

* 72Norbert Elias,op.cit , pp.216

* 73 The New Institutionnal in Or ganizationnal Analysis, 1991, The University of Chicago Press

* 74 Raymond Quivy et Luc van Campenhoudt, manuel de recherche en science sociale,Paris,dunod,3ème , p. 174

* 75 Jean COPANS, L'enquête ethnologique de terrain, Paris, Nathan, 1999, p.5

* 76 Stéphane BEAUD et Florence WEBER, Guide de l'enquête de terrain, Paris, La découverte, 2003, p.8

* 77Ibid., p .171

* 7869 Norbert Elias, « Qu'est-ce que la sociologie ? »,trad de hall. Par Yasmin Hoffman, Aix-en-Provence, pandora, 1981, la tour d'aigues, l'aube 1991, pp.156-158

* 79LadjiKaramokoOuattra, « Les frontières en afrique : héritage du passé colonial, enjeu actuel »,in tinkingAfrica, ndr n°11, juillet 2014, p. 02

* 80 Dominique Bangoura, « frontières et espaces frontaliers en Afriquecentrale »in enjeux n°06, mars 2001, P.03

* 81Messe Mbegachristian-Yann « les régions transfrontalières : un exemple d'intégration sociospatiale de la population en Afrique centrale ? »in éthique publique, n°17, 2005, pp. 04-19

* 82 Moise tsala, «  les peuples frontières et les dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale : cas des fang de la zone frontalière Cameroun- GABON- guinée équatoriale », université de yaoundé2 Soa, mémoire, 2016

* 83 Entretien avec le maire de kyéossiMr.BikoroEneme le 15/10/2018

* 84 Entretien avec le chef traditionnel 3° de kyéossi Mme Ada le 17/10/2018

* 85 Lucien Ewangue, «  comment la Guinée équatoriale défend ses frontières », in Enjeux n°28, juillet-septembre 2006, p.20

* 86 Entretient avec Mme Ada chef traditionnel de kyé-ossi le 17/10/2018

* 87 Propos obtenu lors d'un entretien avec le maire de kyé-ossi le

* 88 Propos obtenu lors d'un entretien avec le maire de kyé-ossi

* 89 Lucien Ewangue, «  comment la guinée Equatoriale défend ses frontières », in Enjeux n°28, juillet- septembre 2006, p.20

* 90 Yves alexendrechouala, « le marquage diasporique du jeu interetatique de l'Afrique du golf de guinée », enjeux n°13 octobre - decembre 2002, p.21

* 91 Serge loungou, « la libre circulation des personnes au sein de la cemac : entre mythe et réalités », in belgeo (en ligne),n° 3, 04 décembre 2012, p. 4

* 92 Ibidem,p.08

* 93 Dominique Bangoura, « frontières et espaces frontaliers en Afrique centrale »,inenjeux n°06, janvier- mars,2006,p.7

* 94Ibidem,p.07

* 95Koufanmenkene jean, tchudjingCasmir, « un exemple de blocage du processus d'intégration en Afrique centrale : la persistance des facteurs conflictuels entre la Guinée Equatoriale et ses voisins francophones depuis 1979 », in danielAbwa(dir) et al les dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale,presse universitaire, Yaoundé, nov 2001, Tom1,p.337

* 96 Yves alexendrechouala, « la crise diplomatique de mars 2004 entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale », polis revue camerounaise de science politique, vol 12,numéro spécial 2004-2005

* 97 AFP Afrique, 15/08/2000

* 98 Jeune afrique économie, n°190,1995, p.13-17

* 99Choualat Alexandre yves, « l'installation des camerounais au Gabon et en Guinée équatoriale : les dynamiques originales d'exportation de l'Etat d'origine ? » in Sindjounluc (dir), Etat, individus et réseaux dans les migrations africaines, Paris, Karthala, 2005,p.85-97

* 100 Jeune Afrique, n°1784, 1995

* 101 Entretient avec Donfackeric le 16 /10/2018 à kyéossi

* 102 Entretient avec Ngankamflorent le 16 /10/2018 à kyéossi

* 103 Entretient avec buldah le 18/10/2018 à kyéossi

* 104 Serge loungou, op.cit,p.22

* 105 Mathias ericowonanguini, interviewé par le quotidien, mutationdu 17 mars 2004, consulté le 10/01/2019

* 106Abdoullahi, l'intégration en zone cemac : essai d'analyse des difficultés, université de Yaoundé 2 Soa, Mémoire, 2013-2014

* 107Abdoullahi,op.cit,

* 108 Entretien obtenu par téléphone avec un rapatrié de la Guinée équatoiale résident à Ambam le 18/10/2018

* 109 Mathias ericowonanguini, interviewé par le quotidien, mutationdu 17 mars 2004, consulté le 10/01/2019

* 110 Guy mvele ,intégration et coopération en Afrique : la difficile rencontre possible entre théorie et faits, hamattan , Paris,2014,p.77

* 111 Sabine saurugger et yvessurel, « l'européanisation comme un processus de transfert de politiques publiques », revue internationale de politique comparée.2006/12.vol 13,p.181

* 112Ibidem, p.80

* 113 Serge loungou, op.cit, p.22

* 114 Entretien avec Mr twicky responsable à la représentation de la cemac au Cameroun,

* 115 L'approche réaliste qui appréhende l'Etat comme l'acteur crucial dans les relations internationales fait montre des gains absolus entre les entités politiques contrairement à l'approche libérale qui fait prévaloir le gain relatif par conséquent l'application de la politique communautaire serait une voie charnière dans le parachèvement de la construction de l'edifice communautaire.( voir Hans Morgenthau, the politicsamong nation, the struggle of power.)

* 116 Article 2 : les ressortissants des Etats membres de la cemac, détenteurs d'un passeport ordinaire biométrique, d'un passeport diplomatique ou de service, d'une validité d'au moins (03) mois à date d'entrée sur le territoire , ne sont soumis à l'obligation de visas d'entrée ou d'autorisation de sortie pour tout séjour ne dépassant pas quatre-vingt-dix(90) jours en république gabonaise.

* 117 Ce sont des célébrations de mariage, de naissance, d'intronisation du chef, d'enterrement et de funérailles

* 118 Yves alexendrechouala, « la crise diplomatique de mars 2004 entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale », polis revue camerounaise de science politique, vol 12,numéro spécial 2004-2005

* 119 Interview du président ObiangNguema dans le journal, Action, du 11 aout 2004

* 120 Léon Mba est né le 9 février 1902 à Libreville dans une famille aisée de l'ethnie Fang. Étudiant au séminaire de la ville en 1909, il entre dans l'administration coloniale l'année suivante. Militant de la cause de l'« homme noir », les autorités lui reprochent sa polygamie, sa sévérité, sa partialité en faveur de son ethnie et son goût pour l'argent mais il devient néanmoins le « chef supérieur de l'estuaire ».
Léon Mba fréquente les communistes et est un adepte de la secte Bwiti. Par la suite, il est accusé de meurtre et est contraint de s'exiler en Oubangui-Chari. En 1942, le politicien est amnistié et rentre au Gabon en 1946. Dès son retour, il fonde un « Comité mixte gabonais ». En 1951, il rompt par opportunisme avec le communisme et s'allie avec les colons français. L'activiste est alors nommé vice-président du Conseil du gouvernement en 1957.
Président du Conseil l'année suivante, il est favorable à la départementalisation du Gabon mais le pays devient indépendant en 1960. Candidat unique, le politicien est élu président, titre qu'il cumule avec celui de chef du gouvernement et de ministre des Affaires étrangères. Un coup d'État le renverse le 17 février 1964. Les troupes françaises de Brazzaville et de Dakar se rendent alors à Libreville et le rétablissent. En 1965, il est alors malade et la France cherche à le remplacer par Omar Bongo. Léon Mba est hospitalisé à Paris en août 1966 mais est néanmoins réélu en mars 1967 avec une écrasante majorité. Il meurt d'un cancer le 28 novembre 1967. Source : www.bourse-des-voyages.com/gabon/guide-culture-politique-leon-mba.php. Consulté le 11/03/2019 à 12h

* 121 Entretient avec Mr mountapmbeme joseph louis, chef du de cabinet du commissaire DERS commission cemac, le 18/09/2018 ; 1heure30 à Yaoundé

* 122Entretient avec Mr mountapmbeme joseph louis, chef du de cabinet du commissaire DERS commission cemac, le 18/09/2018 ; 1heure30 à Yaoundé

* 123Nizesette. Bienvenu.D ,op.cit, p.31

* 124 Entretien avec Mr mountapmbeme joseph louis, chef du de cabinet du commissaire DERS commission cemac, le 18/09/2018 ; 1heure30 à Yaoundé

* 125 Marcel Williams Tsopbeing, les mécanismes de gestion budgétaire de la cemac, université de Dschang, mémoire, 2004,p.

* 126 Marcel Williams Tsopbeing,op.cit

* 127 Entretient avec Mr twicky responsable à la représentioncemac au Cameroun le24/09/2018 ; 1heure

* 128 Entretien avec Mr twicky

* 129 Lucien Ewangue,op.cit, P.23

* 130SIMINATOR (Inero), « Hégémonie, leadership et puissance globale: pourquoi l'occident domine-t-il le monde? », In institut européen des relations internationales, article consulté à internet le 25/01/ 2019 à 22h15min. Voir aussi serge sur, « L'hégémonie américaine en question », articlé consulté le 25/01/ 2019 à22h17min.

* 131 Come damienAwoumou, « le couple Cameroun-Gabon : moteur de l'Afrique centrale ? »,inenjeux n°17,octobre-decembre 2003,P.03

* 132 Mayumba, Royaumes Nkomi et Orungu.

* 133ibidem

* 134C. D. G. AWOUMOU, « La multinationalisation des entreprises nationales au sein de la CEMAC : initiative purement privée ou cheval de Troie pour l'hégémonie du Cameroun ? », Enjeux N°13, octobre-décembre 2002, PP.24-27

* 135 Sali boubaoumarou, « la cemac est-elle une chimère » in Afrique internationale, n°02,30 octobre 2011,P.04

* 136WullsonMvomoEla, « la Guinée équatoriale : l'éveil d'un dragon et le nouvel ordre géopolitique en Afrique centrale » in enjeuxn°28,juillet- septembre 2006,P.07

* 137J.D.Gestin, « pétro- diplomatie », jeune Afrique/L'intelligent, N°2175, 16 septembre 2002, P.24

* 138 Par exemple dans l'interview accordé à jeune Afrique/l'intelligent (n°2319, du 19 au 25 juin2005,p.38), le président ObiangNguema déclare « j'ai déjà évoqué à mes pairs chefs d'Etat la nécessité d'une réforme majeure de nos structures communes. En réalité pour le moment nous avons juste changé de nom, l'UDEAC est devenu CEMAC. Mais nous continuons à fonctionner avec les anciens textes qui ne sont plus adaptés. Nous sommes, c'est le cas de le dire das le statu quo »

* 139 Pour TheodorObiangNguema « la guinée 2quatoriale ne tire aucun bénéfice des lourdes sommes d'argent qu'elle dépose dans les coffres de la BEAC et ne dispose d'aucun poste au niveau de sa direction ». il est relayé par son ministre des finances, Marcelo OwonoEdu , qui dénonce l' « iniquité » et l' « injustice » de la répartition des postes à la tête de la BEAC , exige une juste rémunération des avoir Equoto guinéen et demande une remise à plat de la gestion de la cemac. CfJeune Afrique/intelligent, N°2322, du 16 juillet 2005.P.70

* 140 Mathias Eric OwonaNguini, « la Guinée Equatoriale en perspective : vues, visées et vision géopolitique » in enjeux n°28 juillet- septembre 2006, p.05

* 141 Come Damien Awoumou, « la guinée équatoriale : le nouveau moteur de la dynamique d'intégration au sein de la cemac ? »in enjeuxn°28 juillet-septembre 2006,P.43

* 142kambu, la guinée équatoriale dit avoir déjoué un coup d'etat, in Action n°42, le 04/01/2018, p.05

* 143 Entretient Mme ekotto, aide-soignante au centre de santé « santé mis »le 15/10/2018. 1 heure

* 144Bennaflakarine(1999), « la fin des térritoires nationaux : état et commerce frontalier en Afrique centrale » in politique Africaineen ligne à https://www.cairn.info/revue-politique-africaine-1999-1-page-25.htm, consulté le 24/01/2019

* 145 Moise tsala, les peuples frontières et les dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale : le cas des fang de la zone frontalière Cameroun-Gabon-Guinée Equatoriale, UYII SOA ,mémoire master2,2016,P.92

* 146 ibidem

* 147 Paul Brenton et Al, « les femmes pauvres qui pratiquent le commerce transfrontalier dans la région des grands lacs d'Afrique : des affaires à risque »Fruit d'un rapport Afrique- Notes de la politique commerciale, 2011

* 148 Jean Bosco Oyono, « la prolifération des entreprises criminelles en Afrique centrale à lère de la global »in enjeux n°09, octobre-décembre 2001,P.08

* 149 Alain karsenty, « les enjeux de l'appropriation des ressources forestières en Afrique centrale »in enjeux n°05, octobre-decembre 2000,P.05

* 150 Entretien avec Mr Elonoelono, surveillant général dulycée bilingue de kyé-ossi

* 151kambu, « coup d'etat en guinée equatoriale : une soixantaine de tchadiens interpellés », in Action n°42 ,le 03/12/2018, p.03

* 152Gaulme François, « Saïbou Issa. Les coupeurs de route. Histoire du banditisme rural et transfrontalier dans le bassin du lac Tchad », Afrique contemporaine, 2011/3 (n° 239), p. 157-159. DOI : 10.3917/afco.239.0157. URL : https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2011-3-.page-157.htm

* 153 Projet d'enquête et conclusion d'enquête du REFAC du 19 au 29 juin 2014.

* 154 Rapport d'enquête de REFAC rendu public au cours d'un atelier de formation tenu à Kyé-Ossi le 11 décembre 2014.

* 155M. JOANNIDIS, « Le vol de voitures au coeur du trafic international », Journal et revue de presse RFI, 22/10/98.

* 156H. BARTI, « Des véhicules volés acheminés en Algérie», Le Quotidien d'Oran, 06 Janvier 2008.

* 157H. GUEMACHE, « Algérie : de 2000 à 2007, près de 19 000 véhicules volés », Le Quotidien d'Oran, 10/12/2007, http://www.setif.info/article2283.html

* 158Bruno MVE EBANG, « la contrebande de voitures volées entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale : essai sur une activité criminelle transfrontalière en Afrique centrale », Université Omar BONGO, Mémoire de Master en droit pénal et sciences politiques, 2009.

* 159 Entretien avec Buldah commerçante au marché de kyé-ossi le 16/10/2018

* 160 Gustave Samnick, « de la difficulté à circuler librement en Afrique Centrale », in enjeuxn°24, juillet-septembre 2005, p.20

* 161 Le passeur est celui qui aide les voyageurs clandestins à traverser la frontière. Le plus souvent il exige de forte sommes d'argent à l'exemple des passeurs libyens.

* 162ibidem

* 163 Entretient avec nkolo blanche vendredi le 15/10/2018

* 164 Entretient avec bulda commerçante au marché de kyé-ossi le 16/10/2018

* 165 Claude Abe, « cartographie du trafic des enfants en Afrique centrale : territorialisation de la criminalité et intégration régionale », in enjeuxn°49,juin 2013,P.11

* 166 Ondo Louemba, « crimes rituels au Gabon l'éternel holocauste ? » info 241 source : http://info241.com/crime-rituel-au-gabon-l-eternel-holocauste,1854 consulté le 13/03/2019 à 20h15

* 167idem

* 168 Entretient Gaelle coiffeuse à kyé-ossi le 16/10/2018

* 169 ONG sacri internationale, «  les différents types de crimes rituels » , in https://www.sacri.org/les-crimes-rituels/les-victimes consulté le 13/03/2019 à 21h05

* 170 Bresson JC, « corruption économique et démocratie », in problème économique, n°42, 1995. P.24

* 171Meny .Y, la corruption de la république, fayard, paris, 1992, p.24

* 172 Hyacinthe Sawadogo appréhende la corruption un phénomène qui comporte cinq principaux aspects à savoir la corruption proprement dite, des infractions apparentées à la corruption : le trafic d'influence, l'ingérence et la concussion ; les infractions assimilées à celle-ci : le détournement des derniers publiques et les destructions des pièces par les fonctionnaires. Sawadogo cité par Emagna M, bonne moralité et corruption en Afrique, CURRAP les bonnes moeurs, PUF, paris, 1994

* 173 Indice publié chaque année dans un rapport nommé baromètre mondial de la corruption par ONG (allemande) transparency internationale sur des avis recueillis auprès des populations.

* 174 Après avoir été classé 1er mondial en 1998 et 1999,2014 il occupe le 136ème rang mondial. C'est donc dire que les actions du chef de l'Etat à lutter contre ce phénomène commencent à atteindre les objectifs fixés. Parmi les mesures prises pour faire face à ce phénomène on peut énumérer entre autres la mise sur pied d'une commission nationale Anti- corruption entrée en vigueur par le décret présidentiel de 2006. L'opération épervier pilotée par l'ex-vice premier ministre chargé de la justice Amadou Ali a permis de mettre la main sur des intouchables notamment ex-SG de la présidence titusEdzoa, Atanganathierry ex- DG de la CNPS, P.DesiréAngo ex- DG SCDP Nguini Effa tous ont été incarcérés pour des questions de malversations financières et de détournement des deniers publics, le chef de l'Etat mettait en garde ceux qui s'enrichissent de la fortune publique en ces termes : « ceux qui se sont enrichis au dépens de la fortune publique doivent rendre gorge » aussi, il déclarait : « des sanctions sévères ont été prises au cours des derniers mois » extrait du discours du 3 congrès extraordinaire du RDPC tenu le 21/07/2006. Bien plus, lors de son dernier discours adressé à la nation le 31/12/2013, il envisage ne pas s'arrêter à mi-chemin pour lutter contre la corruption engagée depuis fort longtemps.

Dans la même foulée, l'institution sous-régionale a également mis sur pied un dispositif de lutte contre la corruption en l'occurrence le groupement d'Action contre le blanchiment d'argent en Afrique Centrale(GABAC) crée le 14/04/2002, sa logique est de lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent.

* 175 Source : http://www.gaboneco.com/showarticlephp?IDActu 15579.

* 176 Entretien avec un transporteur de vivres cameroun-gabon au marché de kyé-ossi le 16 octobre 2018

* 177 Achille sommo, « l'intégration sous-régionale en cemac à l'épreuve de la libre circulation des biens et des personnes », université catholique d'Afrique centrale, mémoire master2, 2010.p.

* 178 Rapport du bureau régional CEA-ONU-2017

* 179 Jean Marie essomba, « le passé composé de l'intégration régionale en Afrique centrale » in danielAbwa, les dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale, presse université, yaoundé, novembre 2001, Tom I, p.15

* 180 Samson Ango, op.cit, p.77

* 181 Op cit p.15

* 182 Rachel EfouaZengue, « un ciment pour l'intégration sous régionale : la langue », in Daniel Abwa et Al, dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, presse université yaoundé, novembre 2001, tom2, P.475-479

* 183 Bienvenu nizete, op.cit, p 31-43

* 184 Moise tsala, op.cit

* 185 Pierre Bourdieu, langue et pouvoir symbolique, Paris, édition fayard, 1982.P.60

* 186 Jean famendongo, Essai sur la sémantique d'une civilisation en mutation : le génie africain est de retour, Paris, l'harmattan, 2015, P.77

* 187Mokam David, « les peuples traits d'union et l'intégration régionale en Afrique centrale : le cas des Gbaya et des moundang »in Daniel Abwa et Al (dir), dynamique d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire de Yaoundé, 2001, tom1, pp.125-139

* 188 Gilles Ferrol (dir) dictionnaire de sociologie, Paris, Armand colin, 2009, p.12

* 189 Georges balandier, sociologie actuelle de l'Afrique noire, Paris, presse universitaire de France, 1982, 4èmeed, p.120

* 190 Moise tsala, op, cit, p.85

* 191 Cornelia BounangMfougue, « le mariage Africain, entre tradition et modernité : étude socio-Anthropologique du couple et du mariage dans la culture gabonaise », université Paul Valery, Montpelier III, thèse doctorat en art et lettre, science humaine et sociale : sociologie, 2012, P.144

* 192 Moise tsala, opcit, p.51

* 193 Entretient avec Mme Ada chef traditionnel 3ème degré de kyé-ossi le 19/10/2018

* 194 Hélène dubreuil, Francine montagny et famyrabichaud, le deuil dans les différentes cultures.

* 195 Article 29 de l'acte constitutif de la cemac

* 196 Mme laure Ayina, Diagnostic de la mise en oeuvre de tous les protocoles et autres instruments d'intégration : mesures pour l'accélération de construction du marché régional, rapport provisoire, ref.n°021/MINEPAT/PASAPE/DP3/2012

* 197SorèleGuebediang à Bessong, « 367 élèves de l'ENAM achèvent le formation militaire » in Cameroun tribune, 16 novembre 2018,

* 198 Lors de sa rencontre avec les étrangers de l'Enam, Le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, Mr joseph LE, affirme : « Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrai saluer votre présence dans cette école et dans notre pays. C'est la matérialisation concrète de la dynamique d'intégration sous régionale dont le Cameroun sous la houlette du Président de la république, son excellence Paul BIYA, se veut le moteur. C'est avec fierté que nous vous accueillons dans cet établissement qui forme l'élite de notre Administration Publique. La scolarité commune que vous passez ici, a le mérite non seulement de former aux mêmes savoirs et habiletés les futurs hauts fonctionnaires que vous êtes appelés à devenir mais aussi de rapprocher davantage nos pays frères à travers deux choses essentielles. La première est relative aux valeurs transmises ici pour faire de nos Administrations respectives des outils performants de développement. Tandis que la deuxième concerne les liens de camaraderie voire d'amitié qui sont certainement nés entre vous. Tout cela concourt à faciliter le dialogue et le partage d'expériences entre produits issus du même moule.

C'est cette solidarité étatique et interpersonnelle que nous essayons de promouvoir avec l'admission à l'ENAM de ressortissants de pays voisins (....) » source : http://josephle.cm/rencontre-entre-monsieur-le-minfopra-et-les-eleves-etrangers-de-lenam/ consulté le 06/02/2019 à 20h29

* 199 Entretient avec Mr Bekalecharly, surveillent général et professeur de philosophie au lycée biligue de kyé-ossi, le 18/10/2018

* 200 Article 46 du traité de l'acte constitutif de la cemac

* 201 Crée en 1977 par les Etats fondateurs de la cemac avec l'appui de l'OUA et l'UNESCO. Le cerdotola est une institution internationale dont la mission est la sauvegarde, la promotion et la valorisation des traditions et des langues Africaines. Le cerdotola a au fil du temps élargi son mandat territorial au-delà de l'Afrique centrale pour intégrer l'ensemble du continent et de la diaspora Africaine. Le cerdotola s'investit dès lors dans la mobilisation intellectuelle et idéologique pour engager les ressources que constituent les traditions et le patrimoine Africain dans les dynamiques d'émergence, de développement durable et de renaissance, en plaçant l'Homme Africain au centre de toute stratégie. WWW.Cerdotola.org consulté le 01/02/2019 à 21h30

* 202 Site WWW.Cerdotola.org consulté le 01/02/2019 à 21h30

* 203 Les projets courants du cerdotola sont : Valorisation pédagogique des traditions africaines ; Sauvegarde des Savoirs patrimoniaux et mémoire des communautés ; Musiques, productions artistiques et créativité contemporaine ; Projet NULIGRA (Numérisation de la littérature grise d'Afrique) ; Mise en réseau des Bibliothèques, Archives et Musées de la CEEAC ; Archive numérique des langues et ressources orales d'Afrique (ALORA). Source : https://fr.cerdotola.org/les-projets consulté le 06/02/2019 à 21h23

* 204 La coopération est une politique d'aide économique, financière, culturelle et technique, mise à l'échelle internationale

* 205N.QuochDinhn, droit international public, Paris, LGDJ, 4ème édition, 1992, p.166

* 206 Décret N°80/051 Du 4 Février 1980, portant ratification du Traité d'Amitié et de Bon Voisinage signé à Yaoundé le 26 Janvier 1980, entre le Gouvernement de la République Unie du Cameroun et la République de Guinée Equatoriale

* 207 Entretient avec Mr Elonoelono surveillent général lycée bilingue de kyé-ossi le 19/10/2018, (45 mn)

* 208 Damien come Awoumou, « le couple Cameroun-Gabon : moteur de l'Afrique centrale »in enjeux n°17, octobre-décembre 2003, p.03

* 209 Article 52 du décret n° 2008/377 du 12 novembre 2008

Fixant les attributions des chefs de circonscriptions administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services

* 210 Article 55 de la constitution du 18 janvier 1996

* 211 Article 15 de la loi 2004/017 portant orientation de la décentralisation au Cameroun.

* 212 Entretient avec Mme Ada chef traditionnel 3ème degré de kyé-ossi, le 18/10/2018 (45 minutes)

* 213Optcit ,

* 214 Crozier Michel et Freiberg, l'acteur et le système, Paris, éd seuil, 1977, p.11

* 215 Bertrand Gallet, « les enjeux de la coopération décentralisée »,in revue internationale et stratégique,2005, n°57, P.61-70

* 216ibidem

* 217 Article 2 du décret n°2011/1116 du premier ministre fixant les modalités de coopération décentralisée

* 218ARBARET-SCHU, Cynthia (2002), « Les villes européennes, attracteurs étranges de formes frontalières nouvelles », dans Bernard RHEITEL et al. (dir.), Villes et frontières, Paris, Anthropos, p. 51-62

* 219Christian-Yann Messe Mbega, « Les régions transfrontalières: un exemple d'intégration sociospatiale de la population en Afrique centrale ? » in éthique publique, 2015, n°17, p.10

* 220 Le contrat renvoie ici à un accord non formel qui lie le vendeur à l'acheteur. Il est le plus sous verbal et par conséquent non écrit.

* 221 François Mazuir, « le processus de rationalisation chez max weber »in société, 2004 (n°86), p.119-124

* 222 François Mazuir,op.cit

* 223 Entretien avec Buldah commerçante au marché central de kyé-ossi le 16/10/2018 (45 minutes)

* 224 Entretien avec Buldah commerçante au marché central de kyé-ossi le 16/10/2018 (45 minutes)

* 225Ayiwoue E., Azeufouet A., Medjou S., Parrot L., Temple L, Etude des flux transfrontaliers de produits agricoles QUANTIFICATION DES FLUX TRANSFRONTALIERS et horticoles sur les frontières sud du Cameroun, Yaoundé, CIRAD-SCAC, Rapport ?nal, 85 p.

* 226Opcit p.34

* 227 Entretien avec Ngankamflorent commerçant au marché de kyé-ossi le 16/10/2018






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein