DEDICACE
A la Mission Internationale la Montagne
Sainte,
A la grande famille Mboutchemi
REMERCIEMENTS
Que tous ceux qui ont contribué d'une manière
ou d'une autre à l'élaboration de ce travail trouvent dans sa
réalisation ma profonde gratitude. Je remercie
particulièrement :
Ø Dieu tout puissant au travers du
Saint-Espritpour sa main puissance dans ma vie et de m'avoir
donné la force nécessaire pour réaliser ce travail.
Ø Mon Directeur de mémoire le Prof.
Mathias Eric OwonaNguinipour ses précieux conseils et
enseignements qui ont donné forme et qualité à notre
travail
Ø Mon encadreur le doctorant Bilongo Dominique
Armand pour non seulement son encadrement scientifique mais
également pour l'intérêt et la rigueur qu'il a
apporté à la réalisation de ce travail.
Ø Mes ainés académiques
Tsalamoise, AuxenceKoa,barnabéAyissi,Loumoupatrick pour
leur différents apports scientifiques.
Ø Mes parents biologiquesOkono
Philémon et Nono émilienne pour m'avoir
mis au monde mais également pour avoir toujours cru en moi.
Ø Mes parents spirituels le couple
prophétique Méyo pour leur apport multidimensionnelle
(spirituel, matériel, financier, émotionnel et parfois
intellectuel)
Ø Ma fiancéeNguedjoFotsocarelle
pour son amour, son attention et sa motivation
Ø Ma maman Ngoyouodette pour m'avoir
élevé et m'avoir soutenu jusquà ce jour
Ø Le couple Ondongo et le
couple diffo pour leurs encouragements et leurs soutiens.
Ø Mes grands frères Mr
Mvomtimothée et Mr mountapmbeme,
respectivement directeur des ressources humaines au CEPAC et chef du cabinet du
commissaire DERDS, commissioncemac pour leurs motivations et encouragements
Ø Le couple Ekotto pour m'avoir
hébergé et avoir subvenu à mes besoins pendant mon
séjour à kyé-ossi lors de mes enquêtes de
terrains
Ø Mes camarades Andela junior, Emiangpatrick,
Mbane martial, Audrey yakan, nogharuben, Benelecharles, Assakoandrina, Awa
nansi, Mvondonelly, Kamwaraissa, Assanatoubakary, Dima, Mbida chanel, Mvodo
Patrick et Belinda sidoine pour leur solidarité.
AVERTISSEMENT
L'université de Yaoundé 2 n'entend donner aucune
approbation, ni improbation aux opinions émises dans les mémoires
de recherches. Ces opinions doivent être considérées comme
propres à leur auteur
SIGLES ET ABREVIATIONS
UMA : Union du Maghreb Arabe
CEEAC : Communauté
économique des Etats de l'Afrique Centrale
CEMAC : Communauté
économique et monétaire d'Afrique Centrale
CEDEAO : Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
OUA : Organisation de l'unité
Africaine
SADC : Communauté de
développement de l'Afrique Australe
COMESA : Marché commun de
l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Australe
CEN- SAD : La communauté des
Etats sahélo-sahariens
RESUME
La problématique de la construction de
l'intégration régionale est souvent appréhendée
à partir des dynamiques géopolitiques,
géostratégiques, diplomatiques et politiques. La culture comme
facteur structurant l'intégration régionale est
marginalisée au niveau de l'action institutionnelle et gouvernementale,
et dans les travaux scientifiques. Cependant certains travaux analyses la
culture dans le processus d'intégration en Afrique uniquement sous le
prisme des peuples frontières et de la religion. Dans le cadre de ce
travail nous pensons que la culture est un facteur d'intégration qui
s'inscrit dans une logique de tension entre dévalorisation et
revalorisation. La culture comme dynamique d'intégration peut être
appréhendée à travers les théories
d'interdépendance, transnationalisme et réseaux. Ce travail a
pour but de montrer que les dynamiques socioculturelles sont des facteurs
énonciateurs et fondateurs de l'intégration régionale dans
la mesure où elle est d'abord un travail cognitif, imaginaire et
axiologique. Méritent ainsi d'être pris en compte au niveau
communautaire. Pour dire que l'intégration ne peut s'organiser et
s'implémenter sans prendre en compte les valeurs, idées, images
et croyances qui conduisent les acteurs Etatiques intervenant dans la
régionalisation et l'intégration en Afrique centrale en
générale et l'espace cemac en particulier.
Mots clés :
socioculturel-construction-intégration régionale
ABSTRACT
The issue of building regional integration is often understood
from geopolitical, geostrategic, diplomatic and political dynamics. Culture as
a factor structuring regional integration is marginalised at the level of
institutional and governmental action, and in scientific work. However, some
works analyse culture in the process of integration in Africa only under the
prism of frontier peoples and religion. As part of this work, we believe that
culture is a factor of integration that is part of a logic of tension between
devaluation and revaluation. Culture as a dynamic of integration can be
apprehended through theories of interdependence, transnationalism and networks.
The purpose of this work is to show that socio-cultural dynamics are
enunciative and foundational factors of regional integration, due to the fact
that it is primarily cognitive, imaginary and axiological work. They deserve to
be taken into account at Community level. That is to say that integration can
not be organised and implemented without taking into account the values, ideas,
images and beliefs that lead the state actors involved in regionalisation and
integration in Central Africa in general and the cemac space in particular.
Keywords:sociocultural-construction-regionalintegration
SOMMAIRE
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
AVERTISSEMENT
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
RESUME
v
ABSTRACT
vi
SOMMAIRE
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : LA PERSPECTIVE
INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE PREDOMINANTE DE LA DEVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN
AFRIQUE CENTRALE : SES CONFIGURATIONS
29
CHAPITRE1 : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
32
SECTION I: LES CONFIGURATIONS POLITICO
ETHIQUES DEVALORISANTES DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLE DANS LA CONSTRUCTION DE
L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
33
SECTION 2 : LES CONFIGURATIONS POLITICO
JURIDIQUES FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS
D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
43
CHAPITRE II : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
54
SECTION 1 : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ENTRAVANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DANS L'ESPACE CEMAC.
55
PARAGRAPHE2 : LES FRONTIERES COMME
LEVIERS STRATEGIQUES DE DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION
59
SECTION2 : LES CONFIGURATIONS
ECONOMICO-POLITIQUES DEVALORISANTE LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN ZONE CEMAC.
62
DEUXIEME PARTIE : LA PERSPECTIVE
RELATIONNELLE ET MONTANTE DE LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES
DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES
FORMATIONS.
73
CHAPITRE 3: LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES
ET JURIDICO POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS
L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
76
SECTION1 : LES FORMATIONS
POLITICO-ETHIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
77
SECTION2 : LES FORMATIONS
POLITICO-JURIDIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS
L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
87
CHAPITRE 4: LES FORMATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE
96
SECTION1 : LES FORMATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
97
SECTION 2 : LES FORMATIONS
ECONOMICO-POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
105
CONCLUSION GENERALE
113
BIBLIOGRAPHIE
117
ANNEXES
122
TABLE DES MATIERES
136
INTRODUCTION GENERALE
Une sociogenèse de l'intégration en
Afrique
Au cours des quatre dernières décennies du
20ème siècle, les tentatives de coopération
multilatérales sur une base régionale se sont multipliées
dans le monde entier.
Le mouvement a été initié en 1957, en
Europe avec la signature du traité de Rome organisant les relations
économiques entre six Etats Européens autour du charbon et de
l'acier. Depuis le vieux continent a fait des émules, notamment en
Amérique latine, en Asie et sur le continent Africain qui éprouve
un véritable engouement pour l'intégration économique
régionale. En Afrique, la création de communautés
régionales est largement antérieure aux politiques publiques
internationales :le panafricanisme mouvement qui vise à regrouper
l'ensemble des peuples africains au sein d'une même nation1(*). Le panafricanisme aurait
été prononcé pour la première fois en 1900 lors
d'une conférence à Westminster Hall2(*) à Londres convoquée par Henry Sylvester
Williams, avocat de la Trinidad inscrit au barreau de Londres afin de protester
contre la spoliation des terres coutumières d'Afrique Australe et la
Gold Coast par les européens. L'arrivé du Dr.N'krumah dans les
tribunes panafricaines marquait une étape fondamentale dans
l'évolution du mouvement3(*). Le premier projet d'intégration
régionale africaine est à mettre à l'actif des
présidents Nkrumah du Ghana et Ahmed Sékou Touré de la
république de Guinée qui ont signé en Avril 1959
« la déclaration de Conakry »4(*)engageant les deux pays à
consolider l'union Guinée-Ghana et réaffirmant le soutien
à la cause de l'unité africaine. A la même époque,
les représentants du Sénégal, du Bénin,du soudan et
de la haute volta (Burkina Faso actuel) décidèrent, le 17 janvier
1959, de se regrouper au sein de la fédération du Mali. Au
lendemain de la conférence de Brazzaville la division idéologique
du continent s'est cristallisée par formation de blocs opposés
à savoir le groupe de Casablanca et celui de Monrovia.
Le groupe transsaharien courant révolutionnaire
africain avec, comme noyau l'union Ghana-Guinée en 1958 par les leaders
Nkwame Nkrumah et Ahmed Sékou Touré5(*). Cette union fut plus tard élargie au Mali pour
donner l'union des Etats africains. Son objectif était de
réaliser l'unité du cap à Bizerte et Accra à
Zanzibar6(*). Une rencontre
réunissant le 05 au07 janvier 1961 ces trois à d'autres Etats
arabes au Maroc créa le groupe de Casablanca. Les participants à
la conférence ont marqué leur solidarité par leur
opposition radicale au colonialisme et par leur volonté de construire
l'Afrique sur des bases institutionnelles révolutionnaires. Bien
d'autres résolutions ont été adoptées et toutes
consignées dans un document appelé « charte de
Casablanca »7(*).
La création du groupe de Casablanca a provoqué une
réplique de la part des Etats modérés qui
créèrent dès Mai 1961 le groupe de Monrovia8(*).
Le groupe de Monrovia est l'émanation du groupe de
Brazzaville crée en décembre 1960. Il est composé de 12
Etats francophones indépendants. A ces 12 Etats se joignirent au
printemps 1961 d'autres Etats non membres du groupe de Casablanca. Cette
seconde d'Etats vague était composée du Liberia, Sierra Leone, du
Nigéria, Togo, Somalie, Tunisie, Ethiopie et Libye. Formé
à la conférence de Monrovia du 08 au 12 Mai 1961 sur l'initiative
des chefs d'Etats de la cote d'ivoire, du Nigéria et de l'Ethiopie.
Cette conférence avait pour but de réfléchir sur la crise
congolaise et tracer les perspectives d'une unité d'action des Etats
africains face aux problèmes internationaux9(*). Ce groupement politique
était favorable aux anciennes puissances coloniales et pour ce fait
préconisait une coopération égalitaire entre les Etats
africains, le respect de l'intégrité territoriale des Etats, le
rejet du panafricanisme et une volonté bienveillante à
l'égard de l'occident10(*). Pour ce mouvement l'occident devait avoir un droit
de regard pour ne pas dire une main mise dans les affaires question de mieux
réguler leurs initiatives. Ce- ci parce que ces Etats venaient à
peine d'obtenir le indépendance.
La conférence de Lagos de 1962 et les accords d'Evian
consacrant la fin de la guerre d'Algérie vont contribuer à
aplanir les contradictions entre les différents groupes. La
conférence d'Addis-Abeba de Mai 1963 marque ainsi la création de
l'OUA. Qui a pour ambition de renforcer la solidarité entre les Etats
africains et Malgache et d'autre part, de coordonner leur coopération
pour offrir de meilleures conditions d'existence aux peuples Africain11(*).plus tard le traité
d'Abuja portant création de la communauté économique
africaine (AEC) en 1991 favorisera ainsi l'avancée du processus
d'intégration économique en Afrique. L'AEC a tenu le coup et elle
forme aujourd'hui l'aile économique de l'union Africaine et elle
s'appuie sur les piliers que représentent les communautés
économiques régionales(CER). Il s'agit entre autre de :
CEDEAO ; COMESA ; CEEAC ; UMA ; IGAD ; SADC ;
CEN-SAD ; CAE ; CEMAC. On note tout de même à l'analyse
de ses organisations une distance entre les objectifs fixés et les
réalisations12(*).
Dans le cadre de nos travaux il sera préférable d'élaborer
notre thème (section1) et de l'insérer dans un cadre
théorico-méthodologique (section2). Cet effort
épistémologique nous permet d'éviter l'un des
problèmes fondamentaux que rencontre la théorie de la perception
du monde social, c'est celui du lien entre la pensée savante et la
pensée commune. C'est dire que tout travail heuristique est
confronté à un duel entre les catégories de perceptions
qui orientent la connaissance scientifique des faits sociaux et celles qui
orientent leur connaissance vulgaire ou profane13(*). L'effort de connaissance scientifique des
phénomènes politiques n'est pas simple. Il est une entreprise
dont la vitalité est soumise à l'observation d'un ensemble de
démarches construites et raisonnées de l'esprit humain.
SECTION I : CONSTRUCTION DE L'OBJET
D'ETUDE
La science ne traite pas seulement d'abstractions ; elle
s'intéresse aussi des phénomènes qu'elle découpe
dans le continuum des faits. La pratique scientifique consiste dans un premier
temps à isoler les faits avant de les observer et de les analyser. Cette
étape du raisonnement scientifique prend une importance toute
particulière en science politique, où la construction n'est
jamais acquise par avance et nécessite d'opérer plusieurs
opérations dont les plus importantes sont : la contextualisation
(paragraphe 1) et la problématisation (paragraphe 2)
Paragraphe1 : La contextualisation de
l'objet d'étude
La contextualisation de l'objet d'étude est
fondamentale dans le cadre d'un travail de recherche scientifique. Elle est
structurée autour de quatre étapes : la mise en contexte (A), la
délimitation du sujet (B), l'intérêt (C), et la
définition des concepts (D).
A- La mise en contexte
Au lendemain de la guerre froide, la complexité
grandissante des situations de crise en Afrique ainsi qu'un
intérêt moins marqué de la communauté internationale
ont conduit des Etats africains à prendre des initiatives pour trouver
des solutions à leurs problèmes d'où la création
d'organisations régionales et même sous régionales au
travers le traité d'Abuja signé en 1991.
Né le 16 mars 1994 lors du sommet tenu en Ndjamena au
Tchad, la CEMAC issu de la défunte UDEAC vient redonner une nouvelle
dynamique aux échanges entre les pays de la sous- région Afrique
centrale. Constitué de six(06) pays dont le Cameroun, Tchad, Gabon,
Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo et
la République Centrafricaine, elle a pour mission comme l'UDEAC,
d'établir une union de plus en plus étroite entre les peuples des
Etats membres pour raffermir leur solidarité géographique et
humaine, promouvoir les marchés nationaux par élimination des
entraves au commerce intercommunautaire , la coordination des programmes de
développement, l'harmonisation des projets industriels,
développer la solidarité des pays membres au profit des
régions défavorisées14(*). Question de créer un véritable
marché commun africain. Contrairement à celles qui l'ont
précédé, la CEMAC va mettre l'accent sur des questions
tels que, la démocratie, la bonne gouvernance, la paix et la
sécurité qui sont devenues les préalables de
l'intégration économique. Elle va de ce fait redynamiser
certaines initiatives comme la banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC),
la commission bancaire de l'Afrique centrale(COBAC) et la création
d'autres organes et institutions comme la cour de justice communautaire, le
parlement sous régional, la commission de la surveillance du
marché financier de l'Afrique centrale (COSUMAF), banque de
développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC)15(*). Conscient des initiatives et
des efforts mobilisés par la CEMAC on note tout de même la
résilience et même la persistance de certains comportements qui
ont tendance à saper et même à ralentir le processus
d'intégration. Entre autre nous pouvons mentionner : le
déficit de bonne gouvernance et l'égoïsme des chefs d'Etats.
Situation qui favorise un fossé entre les décisions prises et les
réalisations16(*).
Prenant en compte tous ces paramètres, notre
étude a pour principal objectif de valoriser l'apport que les dynamiques
socioculturelles auraient dans la construction de l'intégration des pays
de la zone CEMAC. L'aspect économique étant priorisé au
détriment des autres aspects, ces travaux ont pour but de rompre avec
ces analyses classiques en montrant et même en démontrant l'impact
qu'auraient l'intégration par le bas17(*)caractérisée par les relations
qu'entretiendraient les populations et non seulement se limiter à une
intégration par le haut caractérisé par des relations
qu'entretiendraient les politiques entre eux. Pour ainsi dire que l'aspect
socioculturel pourrait être un catalyseur pour une intégration
sous régionale solide des pays de la sous -région CEMAC.
B
-Délimitation du sujet
Selon Gaston Bachelard « une connaissance qui n'a pas
donné avec ses conditions de détermination précise n'est
pas une connaissance scientifique »18(*).Notre travail par soucis de clarté et de
pertinence mérite d'être situé dans le temps et dans
l'espace.
Délimitation spatiale
La CEMAC est un territoire vaste avec une étendu de
près de 03 millions km219(*)qui contient six pays : le Cameroun, le Gabon, la
République Centrafricaine, le Congo, la Guinée Equatoriale et le
Tchad. Parmi ces pays le Cameroun joue le rôle d'interface avec l'espace
ouest africain. Par ailleurs le Cameroun est considéré comme
l'Afrique en miniature de par son climat, sa végétation, ses
langues20(*) c'est
indiqué pour apprécier la consistance des dynamiques culturelles
dans l'intégration en sous-région CEMAC. A cet effet nous avons
choisi la ville de Kyé-Ossi petite ville du Cameroun frontalière
avec le Gabon et la Guinée Equatoriale, elle est au centre de nombreux
échanges pas seulement économiques mais également
culturels avec les différentes ethnies sortant des pays limitrophes.
Cela n'empêche pour plus de qualité que des recherches soient
menées au sein des différentes représentations
diplomatiques des pays de la CEMAC au Cameroun.

Source : « les
régions frontalières : un exemple d'intégration
socio-spatiale de la politique en Afrique centrale ? », in
éthique publique [en ligne] de Christian- YANA MESSE MBEGA
Délimitation temporelle
Le partage de valeurs culturelles entre les pays de la
sous-région CEMAC a des origines extrêmement anciennes. Cependant
par souci de faisabilité, il nous semble nécessaire de
restreindre cette étude de la période allant du 16 mars 1994 date
de la création de la CEMAC lors du sommet tenu en Ndjamena, au 31
octobre 2017 date du sommet tenu en république tchadienne qui eut pour
effet marquant la signature de la Guinée Equatoriale et du Gabon
autorisant la libre circulation des personnes et des biens.
C-Intérêt de
l'étude
L'intérêt d'une étude est
l'élément qui lui donne sa plus- value scientifique. Dans cette
optique, les dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration en Afrique centrale le cas de la CEMAC revêt un
double intérêt : un intérêt scientifique et un
intérêt pratique.
· Intérêt
scientifique
L'essentiel des travaux menés dans le couloir de la
sociologie des relations internationales concernant la question de
l'intégration en Afrique Centrale CEMAC mettent plus l'accent sur les
aspects économiqueset politiques quisont pour bon nombre le socle pour
une intégration solide et durable.Ainsi, cette recherche contribue
à faire de l'intégration par la culture un nouveau champ
d'expérimentation scientifique. D'autre part, cette recherche aborde un
champ dont l'intérêt et l'importance sont plus que
d'actualité dans l'analyse des relations internationales. En fait,
traiter de la problématique de la culture en générale et
singulièrement de la problématique de la culture comme vecteur
d'intégration revient à s'intéresser et à
contribuer à la densification intellectuelle de l'ordre du jour des
débats sur la mondialisation.
· Intérêt pratique
De manière concrète la prise en compte de nos
travaux permettront l avancé du processus d'intégration dans la
sous-région Afrique centrale CEMAC. Dans la mesure où ils
permettront aux décideurs de l'institution sous régionale CEMAC
de mieux saisir les enjeux et d'ajuster si nécessaire les politiques et
mécanismes mis en oeuvre afin de les optimiser et atteindre les
objectifs initialement fixés dans le but de permettre une
intégration véritable et solide.
D- clarification conceptuelle
Pour mieux saisir le sens des termes et expressions
utilisées, une clarification conceptuelle s'impose. Emile Durkheim
précise d'ailleurs que le chercheur doit d'abord définir les
choses21(*) dont il traite
afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. Les concepts
à clarifier sont : intégration régionale ;
régionalisme ; régionalisation ; culture et socioculturelles.
· Intégration
régionale
Le Dr. Guy Mvelle dans intégration et
coopération en Afrique : la difficile rencontrepossible entre les
théories et les faits22(*) définit l'intégration comme un
processus consistant à entrer dans un groupe d'Etats et de peuple pour
adopter les mêmes comportements afin de réaliser les objectifs
définis de commun accord et bénéficiant à tous.
Outre cette approche l'intégration peut être
appréhendée au plan économique, au plan politique et
même sociologique.
Sur le plan économique
JACQUES PELKMARS définit l'intégration
régionale comme une élimination des frontières
économiques entre deux ou plusieurs économies. Ici la notion de
frontière économique renvoie au démentiellement des
obstacles pouvant exister entre deux ou plusieurs économies appartenant
à un espace géographique plus ou moins délimité.
Sur le plan politique
ERNST HASS définit l'intégration
régionale comme un processus dans lequel les élites
transfèrent leur loyauté et activité politique vers un
nouveau centre donc les institutions procèdent et revendiquent les
compétences supérieures à celles des Etats nations
préexistants23(*).
Ici le processus d'intégration dépossède les Etats nations
membres d'un groupement régional d'un certain nombre de
compétences essentielles au profit des instances communautaires qui en
n'ont désormais la charge.
Sur le plan sociologique
Bertrand Badie, Guy Hermet, Pierre Birbaum et Philip Braud
considèrent l'intégration comme un processus par lequel se tisse
des liens multiples soit en Etat, soit directement entre communautés
nationales, jusqu'à un seul, remettant en cause au moins partiellement
le principe même de la souveraineté24(*).
Dans le cadre étude, l'intégration
régionale revêtira le sens sociologue parce que mettant
suffisamment en exergue les dynamiques socioculturelles.
· Régionalisme
Il fait spécifiquement référence aux
idées ou idéologies, aux programmes, aux politiques et aux
objectifs qui visent à transformer un espace social identifié en
un projet régional25(*). Il postule la construction explicite d'une
identité, en opposition à sa formation. Il renvoie à la
mise en oeuvre d'un programme, voir à la définition d'une
stratégie. Il peut s'agir de construction institutionnelle dans le cadre
d'une organisation intergouvernementale mais aussi de la conclusion
d'arrangements politico- juridiques bilatéraux26(*). De ce qui
précède le régionalisme peut donc faire
référence à une extrême diversité de
registres, interétatique mais aussi infra étatiques, lorsque
s'expriment des demandes autonomistes voir sécessionnistes.
Outre cette d effort de définition notons
également que wilfriedlang conceptualise 03 types de
régionalisme27(*)
:
Le régionalisme national
Il est réalisé du bas vers le haut parce que
trouvant ses sources en la population avant que cette ci soit impulsée
à un niveau géographique beaucoup élevé.
Le régionalisme transfrontalier
Ce type de régionalisme est basé sur des
échanges transfrontaliers entre territoires géographiquement
définies.
Le régionalisme international
Il vise la coopération entre Etats avec des
intérêts communs.
Dans le cadre de nos travaux le concept régionalisme
arborera à la fois le sens international et transfrontalier dans la
mesure ceux-ci mettent suffisamment en exergue l'idée que nous
souhaitons développer.
· Régionalisation
La régionalisation renvoie à des processus.
Ceux- ci peuvent être le fruit de la concrétisation de projets
régionalistes. Elle peut également résulter de
l'agrégation de stratégies individuelles, indépendantes de
toute aspiration ou stratégie régionaliste
identifiée28(*).le
régionalisation se démarque du régionalisme par le fait
qu'elle met plutôt en exergue « des transactions qui
peuvent être licites et/ou illicites, formelles et/ou informelles
interdites localement, mais autorisées au niveau international, ou
inversement, acceptées localement mais fortement criminalisées
à l'extérieur »29(*)..Nous fait appel à une typologie qui
distingue plusieurs types de régionalisation30(*) :
Régionalisation incorporée
Il est le résultat de la création de l'Etat
unitaire par l'union de plusieurs composantes qui gardent une certaine
individualité.
Régionalisation diversifiée
Elle s'effectue avec des cadres régionaux
établis selon le critère territorial et politique, mais aussi
selon des critères comme la langue et la culture.
Régionalisation coopération
Les régions représentent des formes
institutionnalisées de coopération entre les collectivités
territoriales locales.
Le terme régionalisation prendra dans le cadre notre
étude le sens de régionalisation diversifiée.
· Culture
Concept polysémique, la culture peut être
appréhendée de plusieurs manières et même sous
plusieurs angles. En effet outre la définition donnée par
l'UNESCO qui l'a défini « dans son sens le plus large, la
culture peut aujourd'hui être considéré comme l'ensemble
des traits distinctifs spirituels, matériels, intellectuels et
affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe
social. Elle englobe outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de
vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les
croyances »31(*), la culture peut également d'être
défini sous l'aspect sociologique, ethnologique et anthropologique.
Sur le plan sociologique
Selon Guy Roche « la culture est un ensemble
lié de manières de penser, de sentir et d'agir plus ou moins
formalisées qui , étant apprises et partagées par une
pluralité de personnes , servent d'une manière à la fois
objective et symbolique, à constituer cespersonnes en une
collectivité particulière distincte ». Ainsi, du
point de vu sociologique chaque pratique culturelle serait étroitement
liée aux représentations.
Sur le plan ethnologique
Edward B. Taylor définit la culture
ainsi : « la culture ou la civilisation, pris dans son
sens ethnologique est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les
croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes et les autres
capacités ou habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la
société »32(*).Elle est de ce fait considérée
comme résultante de la société au sein de laquelle
l'individu vie.
Sur le plan anthropologique
Claude Lévi-Strauss
déclare : « la culture est tout ce que nous
tenons de la tradition externe, c'est l'ensemble des coutumes, des croyances,
des institutions telles que l'art, le droit, la religion, les techniques de la
vie matérielle, en un mot, toutes les habitudes et aptitudes apprises
par l'homme en tant que membre d'une société »33(*). Ainsi, elle
représente tout ce que l'individu ne peut apprendre seul mais qui lui
est transmis par les autres membres de son espèce.
Dans le cadre de cette recherche le concept de culture prendra
le sens sociologique tel que définit plus haut.
· Socioculturel
En 1990 le gouvernement de la république
fédérale d'Allemagne défini la socioculturel comme suit :
dans son acception courante, le socioculturel se distingue par des
activités culturelles en tous genre, liées à des
problématiques sociales ; des activités traversant les
différentes couches sociales et générations, ayant pour
mission première de promouvoir le processus de communication.
Il peut également être défini d'une part
comme un ensemble d'évènements qui se rapportent à un
groupe humain et à sa culture et d'autre part à la diffusion
d'une culture dans un continent, un pays, une ville, un quartier et même
un village.
Dans le cadre notre étude le terme prendra la
signification de tout ce qui est diffusion de la culture.
Paragraphe 2 : la problématisation du sujet
Problématiser un objet, c'est faire l'état de la
question (A), donner sa problématique (B) et ses hypothèses(C)
A- L'état de la question
Selon Lawrence olivier, Guy Bédard, Julie Ferron,
« la revue de la littérature vise à identifier les auteurs
et surtout les ouvrages et les articles scientifiques qui ont
façonné la connaissance dans une discipline donnée sur un
sujet précis »34(*)le but est problématiser ce qui a
déjà été dit, du moins questionner la
littérature existante sur le sujet. Dans cette perspective notre
thème est traversé par deux courants : le courant de la
valorisation des dynamiques socioculturelles et celui de la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles.
a- Courant de la valorisation des
dynamiques socioculturelles.
La principale orientation de ce courant est son très
fort penchant pour la portée que la culture a sur l'intégration
des Etats en générale et ceux de la zone CEMAC en particulier. En
effet s'est une thèse se sont donnés de défendre des
auteurs tel que : Come damien Georges Awoumou, Bienvenu Denis Nizete,
Samson AngoMengue, Cheikh AntaDiop, BogumilJewseiwicki et leonard
N'sandabu'Eli, OusseynouNdoye et Manuel Ruiz Perez
Come damienAwoumoudans son ouvrage lecouple Cameroun- Gabon au
seinde la CEMAC35(*) il
essaye de démontrer que la relation entre le Cameroun et le Gabon au
sein de la cemac trouve ses origines dans ses fondements qui sont à la
fois historiques et sociologiques36(*).la culture étant un élément qui
témoignerait à suffisance de cet état de chose. En effet
le nord du Gabon est peuplé de l'ethnie Fang qui se retrouve
également dans le Sud du Cameroun. Ce dénominateur commun qu'ont
ses deux pays qu'est la culture serait à l'origine de ce qui explique
pour l'auteur la relation de qualité qu'ils entretiennent .cette
relation très poussée entre les deux se retrouve également
dans le secteur de l'éducation et de la formation
professionnelle38(*).
Pour ce qui est de Bienvenu nizete dans son article
intitulé : patrimoine culturel de l'Afrique centrale :
fondement d'une intégration régionale véritable39(*).l'auteur essaye de
présenter la zone Afrique centrale qu'il appelle encore le monde
« bantou » comme ensemble soudé sur plan historique,
géographique et culturel40(*)pour ce est de l'histoire il présente un peuple
uni par la culture malgré la présence ou l'existence des
frontières conséquence de la conférence de berlin
1984-1985. Sur le plan géographique il présente en mettant en
évidence la similitude en ce qui concerne le relief et le
climat41(*)des pays
d'Afrique centrale qui pour la plus part sont similaire. Sur le plan culturel,
il s'appuie sur la symbolique des masques présent à la fois au
Cameroun en pays bamiléké plus précisément et ceux
du Gabon et de la Guinée Equatoriale qui ont lamême porté
et la même signification sur le plan traditionnel42(*) .
Les travaux de Samson AngoMengue dans son article
intitulé : « relation transfrontalières
entre les peuples du Cameroun et les autres pays de l'Afrique centrale :le
cas de l'Est 43(*)» essaye au cours de cet article de
présenter ou de caractériser le type de relation que les
populations de l'Est Cameroun entretiennent avec les pays de l'Afrique centrale
à savoir la république Centrafricaine, la république du
Congo Brazzaville et le Tchad. En effet ces relations reposent sur le
commerce, les relations de parenté et de culture, des migrations de
travail et de santé44(*). Pour ce qui est des relations de parenté et
de culture exclusivement, l'auteur démontre qu'il existait des des liens
de parenté entre l'ethnie « les gbaya et les
Mpyemo » de l'Est Cameroun et ceux de la République
Centrafricaine45(*)qui
auraient un ancêtre commun. Cette similitude entre ces deux ethnies de
part et la république Centrafricaine se traduit également au
niveau des sociétés secrètes, les rites d'intronisations
à la chefferie46(*)et autres cultes voués aux esprits ancestraux.
Nonobstant cet élément, on note également le facteur
linguistique qui joue un rôle de catalyseur parce que permettant à
ces différentes ethnies de communiquer ensemble.
En ce qui concerne les travaux de Cheikh AntaDiop dans son
ouvrage intitulé
« L'unité culturelle de l'Afrique
noire »,l'auteur met en évidence l'unité du continent
tout en valorisant sa culture et ses valeurs. Ce que l'on a taxé
d'africanité. Il exprime cette ambition à travers l'unification
de l'histoire négro-Africaine à l'un des pôles de
civilisation les plus anciens de l'humanité : l'Egypte pharaonique
nègre.
Les travauxde OusseynouNdoye et Manuel Ruiz Perez dans
l'article « commerce transfrontalier et intégration
régionale en Afrique Centrale47(*) » démontrent que les produits
forestiers non ligneux sont échangés entre le Cameroun et les
pays de la sous-région CEMAC. La noix de cola est échangée
entre le Cameroun et la république centrafricaine ;la mangue
sauvage est échangée entre le Cameroun, le Gabon et la
Guinée Equatoriale ; le safoutier quant à lui est
échangé entre le Cameroun, le Gabon et le Congo. Les raisons qui
sous-tendent ce commerce sont de plusieurs ordres à savoir linguistique
(culturelle), écologique et monétaire48(*). Pour ce qui est de la raison
linguistique exclusivement les auteurs soulignent que les langues vernaculaires
jouent u rôle déterminant dans la mesure le Cameroun, Gabon et
Guinée Equatoriale ont en commun la langue Fang qui est très
utilisée dans leur zone frontalière. A cet effet, la langue Fang
présente dans le Nord du Gabon serait également parlée
dans le sud du Cameroun. Ce qui favoriserait le commerce et les échanges
entre ces pays.
Ce courant a le mérite de valoriser le volet culturel
et même socioculturel dans l'intégration des pays de l'Afrique
centrale CEMAC. Cependant ces travaux relèvent des limitent sur
plusieurs plans. D'abords au niveau de la pertinence des idées. En effet
il serait utopique de concevoir une intégration seulement sur la base ou
sur des fondements essentiellement culturels. Ensuit admettons que cela soit
possible cependant il serait encore inconcevable de penser que tous les pays
de la sous régions CEMAC aient des mêmes valeurs culturelles. Pour
deux pays de la même sous -région comme le Gabon et le Tchadne
partageant pas nécessairement les cultures quelle serait le facteur qui
leur permettrait de mieux collaborer à l'image du couple Cameroun- Gabon
dans la CEMAC comme l'illustre DamienAwoumou dans ces travaux ? Pour dire
en substance que le facteur culturelle à lui seul ne saurait donner une
consistance et une importance à l'intégration des pays de
l'Afrique centrale CEMAC. Ce que les auteurs de second courant essayent
suffisamment de mettre en évidence.
b- Le courant de la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles
Selon ce courant la culture peut être un vecteur de
crise et même de conflits. Ce courant est marqué par des auteurs
tel Marc louis Ropivia, Noel ObotelaRashidi, Marc Rwabahungu, Donatien
DibweMwembu.
Les de travaux de Marc louis Ropivia dans l'ouvrage
« la géopolitique de l'intégration en Afrique
noire49(*) » ont
pour ambition de démontrer que l'unité de l'Afrique serait une
vue de l'esprit pour ne pas dire une réalité à
relativiser. Ainsi s'attaquant aux travaux de cheikh AntaDiop il
démontre qu'en réalité on ne saurait parler d'unité
culture de l'Afrique dans la mesure où celui serait également
traversé par des spécificités qu'il faudrait
nécessairement prendre en considération. Il préconise de
ce fait la prise en compte de la diversité dans le processus de
construction de l'unité de l'Afrique.
Ensuit les travaux de Noel ObotelaRashidi dans son
article « conflit identitaire en Ituri50(*) ». leIturi constitue
l'un des quatre districts de la province de l'extrême nord de la RDC. Ses
travaux ont pour objectifs de retracer dans leurs grandes lignes les phases
essentielles des antagonismes identitaires. Initiative qu'il sectionne en
quatre articulations à savoir : les causes et évolutions du
conflit ; l'identification des principaux acteurs ; résultats
des divers négociations identitaires ; les ressources
économiques dans l'histoire de l'Ituri.
Pour ce qui est de façon spécifique des causes
du conflit qui opposaient l'ethnie « lendu et Hema », il
relève plusieurs entre autre : l'idée d'extermination
mutuelle extrême par les deux communautés, l'explosion
démographique engendrant la rareté des terres et une tension
chronique agriculteurs/éleveurs, l'ethnicisassions du pouvoir politique
et la militarisation des ethnies avec introduction d'armes de guerre au sein
des communautés en conflit51(*). La rivalité « Hema et
Lendu » parti de la confrontation paysan/ éleveurs a
été ravalée par des conflits ethnico- politiques52(*). On note de manière
substantiel que le facteur ethnique était un élément
catalyseur de ce conflit.
Les travaux de Marc Rwabahungu dans son
ouvrage « Au coeur des crises nationales aux Rwanda et au
Burundi »53(*),
l'auteur éssaye de mettre en évidence la violence des
régimes aux pouvoirs contre la population par ce que selon lui elle
était déterminante dans les tueries de masse au Rwanda et au
Burundi. Ainsi, il présente en premier ressort les mécanismes de
haine qui prévalaient dans ces pays et leur implication dans sur
violence qui y régnait54(*). Se basant sur ses propres expériences et sur
la théorie de la haine ,il démontre comment différents
niveaux et formes de haines( familiale, clanique,ethnique, fractionnelle,
relevant de la jalousie de la polygamie...) interagissent. Pour l'auteur le
conflit qui oppose « hutu-tutsi » a pour base le partage du
pouvoir et la gestion équitable des ressources entre les
communautés ethniques antagoniques. En second ressort, il met en
évidence le fait que les relations entre « tutsi et
hutu » ont commencé à se détériorer quand
les éleveurs tutsi ont constaté que la démographie des
agriculteurs hutu menaçait leur mode de subsistance55(*). Enfin en dernier ressort il
présente l'impact que cette crise causa. Faisant principalement aux
problèmes de migration. Ainsi, les migrations volontaires entre les deux
pays Rwanda et Burundi vers les voisins (Ouganda, Tanzanie, RDC) ne
donnèrent pas de solutions durables en raison des problèmes
d'intégration56(*).
Ainsi, bien que ces populations étaient le plus souvent bien
installées et gagnaient honnêtement leur vie tout comme les
autochtones des milieux d'accueil, leur stabilité et leur
intégration connurent des bouleversements au gré des vicissitudes
politiques57(*).
Enfin l'article de Donatien DibweMwembu dans
« l'état sur la question du conflit katangais/kasaiens dans la
province du katanga(1990-1994)58(*) » rend compte des débats autour du
conflit au katanga au cour de la dernière décennie du
20ème siècle. Ainsi il commence par mettre en ligne le
tribalisme qui constitue une variable non négligeable dans
l'évolution politique de la république démocratique du
Congo59(*). Dans ce sens
l'ethnicité et le régionalisme se révèlent comme
des stratégies identitaires pour un individu ou un groupe d'individus de
même provenance pour accéder au pouvoir. Ainsi, il démontre
que la période de 1990 marquée en principe par le passage du
monopartisme au multipartisme sous l'ère du président Mobutu fut
quelque peu un échec parce que mal abordé, ce- ci en rapport aux
résurgences identitaires collectives à caractère tribales,
ethniques et régionales. Cette situation identitaire déboucha sur
des conflits interethniques sanglants un peu partout au Congo Kinshasa,
notamment dans la province du Nord Kivu, sud Kivu, kasai orientale et du
katanga. Pour ce qui est du conflit identitaire katanga, l'auteur souligne le
fait qui eut pour origine la division du territoire national en entités
juridiques60(*) l'objectif
étant de circonscrire les limites ethniques c'est-à-dire
regrouper les congolais par affinités tribales ou ethniques. Cette
division fut à l'origine du conflit katanga/kasaien
Ce courant a le mérite de mettre en évidence les
méfaits que la culture pourrait avoir du moins les dérives
auxquelles elle pourrait conduire une société, un pays ou
même un continent pour ne pas parler de manière globaliser au
monde tout entière à l'image de ce que Samuel Huntington dans son
ouvrage « le choc de civilisation »61(*) essaye quelque peu de mettre
en exergue, ceci en s'opposant très farouchement à l'islam qu'il
considère de ce fait comme un danger. Reconnaissant tout le
caractère politique pour ne dire politisé de cet ouvrage, il faut
de même reconnaitre que la culture en elle-même ne saurait
être vectrice de conflit parce que pouvant être
considéré comme ensemble de croyances, de langues,
d'idées62(*).
Cependant l'instrumentalisation de celle-ci à des fins subjectives
pourrait être l'une des raisons qui conduiraient le plus souvent aux
conflits.
c- Choix
analytique
Apres présentation des différents courants qui
constituent notre champ d'étude à savoir le courant de la
valorisation et celui de la dévalorisation de la culture dans la
construction de l'intégration, il est donc nécessaire pour nous
de préciser à ce niveau que nos travaux s'inscriront dans le
courant de la valorisation de la culture. Cependant étant conscient de
la saturation épistémique dans ce couloir scientifique, notre
étude aura pour ambition d'apporter une modeste contribution avec pour
spécificité un souci de transposition de la variable
socioculturelle dans le fonctionnement de la CEMAC.
B- La problématique
La problématique, c'est l'ensemble construit autour
d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes
d'analyse qui permettront de traiter le sujet choisi, c'est une composante
essentielle dansle travailscientifique63(*). Laproblématique est
liée à la revue de la littérature, c'est de la
synthèse des travaux antérieurs que découle la question
centrale et le point in confortant
De ce qui précède des thèses
développées, nous retenons que tous ces travaux accordent une
attention particulière à la culture et estiment que les Etats de
la sous -région CEMAC entretiennent des relations plutôt
conviviales parce que partageant pour la plus part les mêmes cultures ou
mieux, ont des traits de similitudes trouvant ses origines bien avant les
indépendances. En effet à travers cette thèse on a pu
réaliser combien la langue, les ethnies et même le climat ont
joué un rôle non négligeable dans les relations
qu'entretiennent aujourd'hui les pays de la zone CEMAC. Bien que cette
thèse fûtrelativisée, admettons tout de même que la
culture joue un rôle d'intégration en zone CEMAC. Donc ce sujet
pose le problème de l'impact des dynamiques socioculturelles dans la
construction de l'intégration en Afrique centrale le cas des pays de la
CEMAC. Dans la mesure où celles-ci peuvent être vectrices d'une
intégration solide ou d'une intégration légère et
superficielle. Ce qui nous amène à nous poser les questions
suivantes :
Question centrale
*Comment convient-il d'étudier les
dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration
régionale en Afrique Centrale CEMAC ?
Question auxiliaire 1
*Comment convient-il d'analyser la
perspective de la dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la
construction de l'intégration en Afrique centrale CEMAC ?
Question auxiliaire 2
*Comment convient-il d'examiner la perspective de la
revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMAC ?
C- Le bloc des hypothèses
L'hypothèse constitue, sous la forme d'un
énoncé, la réponse que le chercheur apporte aux objections
qu'il a lui-même formulées face aux études qui l'on
précédé. C'est une partie très importante de la
démarche de recherche, et peut- être même la plus
importante, que le chercheur propose alors la thèse qu'il entend
soumettre à la communauté scientifique. Il s'engage et prend
parti dans le débat. Dans cette logique notre proposition de recherche
est que :
Hypothèse centrale :
Il convient d'étudier les dynamiques socioculturelles
dans la construction de l'intégration régionale en Afrique
centrale compte tenu d'une perspective d'abord alternative à leur
dévalorisation puis à leur revalorisation.
Hypothèse secondaire 1
Il convient d'analyser la perspective de la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration régionale, en mettant en évidence aussi bien
les configurations ethniques et juridico-politiques que les configurations
politico-stratégiques et économico-politique ce- ci en lien avec
une optique institutionnelle et gouvernementale de l'intégration.
Hypothèse secondaire2
Il convient d'examiner les perspectives de la revalorisation
des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration
régionale en Afrique Centrale CEMAC. Ce -ci en mettant en exergue les
formations politico-ethniques et juridico-politique que les formations
politico-stratégiques et économico-politiques, en rapport avec
une optique relationnelle et sociétale de l'intégration.
SECTION II - LA CONSTRUCTION DE LA
DEMARCHE
La méthode fait partir des moyens de connaissance en
sciences sociales. Les problèmes d'épistémologie et de
logique posent constamment des questions de méthodes64(*). La construction de la
démarche est composée de deux cadres : le cadre théorique
(paragraphe 1) et le cadre méthodologique et des techniques (paragraphe
2).
Paragraphe I- Le cadre
théorique
Il est d'une importance capitale pour le travail de recherche
dans la mesure où il offre une d'analyse permettent de ranger le
matériau empirique. C'est un dispositif permettant la réduction
de complexité sur l'objet étudié en marquant les aspects
particuliers qu'il convient d'examiner prioritairement.la théorie est
une boite à outil dont le chercheur se sert pour expliquer et comprendre
les faits sociaux internationalisés65(*). L'analyse des dynamiques socio-culturelles dans la
construction de l'intégration tournera autour de trois(03) grilles
théoriques : la théorie de l'interdépendance complexe
(A), la théorie du transnationalisme (B) et la théorie de la
configuration et des réseaux d'interdépendance (C)
A- La théorie de
l'interdépendance complexe
Dans l'ouvrage publié en 1972, transnational
relation and world politics66(*)Keohane et Nye affirment que les relations entre
les nations ne peuvent plus se résumer aux seules relations
diplomatico-stratégiques et doivent désormais être
appréhendées à partir des niveaux différents
d'analyse qui remettent en cause les hiérarchies traditionnelles
fondées sur la toute-puissance de l'asphère publique. Selon cette
théorie les Etats demeurent certes les acteurs centraux des relations
internationales, mais leur capacité de contrôle est réduite
dans les autres arènes ou des acteurs tiers tels que les firmes
transnationales, les organisations non gouvernementales pour ne citer que
ceux-là. keohane et Nye élaborent deux instruments67(*) de mesure à savoir
la « sensivity » et la
« vulnerability ».En effet par sensibilité ils
décrivaient la vitesse et l'ampleur d'un changement par un premier Etat
dans un second pays. Par le concept de vulnérabilité ils
s'intéressaient au potentiel de l'acteur « B» de
résister aux changements provoqués par l'acteur «A» et
ces situations qui les amènent à parler d'interdépendance
complexe.
Dans le cadre de l'intégration régionale en zone
CEMAC, la théorie de l'interdépendance complexe nous permettra de
montrer que l'intégration régionale de l'espace Cemac ne plus
uniquement être pensée entre politique c'est-à-dire entre
Etats parce que celle-ci est concurrencée par des paramètres ou
éléments socioculturelles qui se nouent entre peuples et qui
pourraient donner une qualité plus améliorée au processus
d'intégration de l'espace Cemac. Elle nous permettra également de
mettre en évidence l'interdépendance qui se crée entre les
peuples de l'espace Cemac à partir de cette variable socioculturelle.
B- La théorie transnationaliste
En 1990 James rosenau publie « turbulence
in world politics sous- titré Atheory of change and
continuity » dans cet ouvrage l'auteur fait le constat selon
lequel les paramètres issus des traités de westphalie, qui
avaient été à l'origine des systèmes internationaux
modernes fondés sur l'Etat sont révolus. La multiplication des
acteurs agissant endehors du cadre de la souveraineté et la dispersion
des identités qui ne peuvent plus s'incarner dans une allégeance
unique envers l'Etat du fait de la fragmentation des solidarités,
seraient à l'origine de ces turbulences. Pour jamesRosenau, l'Etat a
perdu son hégémonie sur la scène internationale et il met
cela en évidence en portant désormais son attention sur le
paramètre individuel. A cet effet, il distingue (03) types d'acteurs
individuels68(*) à
savoir le citoyen, le responsable politique et l'acteur privé dont les
initiatives influencent la scène internationale. Pour jenerosenau ces
flux qui échappent au contrôle de l'Etat influencent tout de
même le jeu sur la scène internationale.
Bertrand Badie et Marie claudeSmouts dans leur essai
consacré au retournement du monde s'inscrivent dans une tradition et une
ambition de proposer une nouvelle sociologie des relations internationales.
Faisant le constat que l'Etat-nation ne suffit plus à prendre la mesure
des ruptures et des recompositions du monde contemporain, les auteurs ont
recours aux catégories de la sociologie politique pour analyser la
concurrence entre souveraineté et individus69(*). Il va donc s'avérer
que la perte d'hégémonie de l'acteur Etatique sur la scène
internationale serait la conséquence de la diversification des acteurs
et la multiplicité de leurs stratégies ainsi que leurs multiples
allégeances.
Dans le cadre de notre étude la théorie
transnationaliste permettra de mettre en évidence les mouvements qui
sont effectués au niveau des frontières entre les populations en
vue de se jouer des barrières institutionnelles établies par les
Etats. Cette Théorie pourra de ce fait nous permettre de mobiliser les
dynamiques socio-culturelles comme levier pouvant servir dans
l'intégration régionale de l'espace Cemac.
C- La théorie
de la configuration et des réseaux d'interdépendance
Dépasser l'opposition entre l'individu et la
société telle est l'une des ambitions fondamentales de Norbert
Elias, parmi les plus explicites et reconnues à travers le concept
de « configuration ».Dans «qu'est-ce que la
sociologie ? » Elias se borne à concevoir le concept
comme un outil conceptuel maniable qui s'applique aussi bien aux groupes
relativement restreints qu'aux sociétés formées par des
milliers ou des millions d'êtres interdépendants et à
l'aide duquel on peut dresser la contrainte sociale qui nous oblige à
penser et à parler comme si l'individu et la société
étaient deux figures différentes et surcroit
antagonistes70(*). Il
montre que tout observateur tant soit
peu « réaliste » cette antithèse est un
leurre qui plonge ses racines dans l'individualisme moderne. On peut donc
comprendre que parler de la société ou de l'individu revient en
définitive à parler de la même chosemais sous deux angles
différents, deux points de vues complémentaires. D'un
côté tout individu « dépend »
dès avant sa naissance de ses relations à de nombreux autres
individus. De l'autre la société, ses structures et ses
institutions « dépendent » des actes
imbriqués d'individus socialisés, le plus souvent de
générations successives de tel individu. C'est ainsi qu'en 1987
il publie « la société et les
individus »71(*). Selon Norbert Elias, les relations de
dépendances réciproques entre les individus et la
société se retrouvent à l'échelle planétaire
dans l'interdépendance des Etats qui rapportés à
l'échelle des individus, suscite le sentiment d'appartenance à
une humanité globale72(*). Selon cette théorie, l'unité
suprême de survie des hommes est désormais à
l'échelle du monde. Appliquée à notre étude, cette
théorie nous permettra de mettre en évidence le rapport
dialectique entre l'Etat et sa population dans la construction de
l'intégration régionale par la dynamique socioculturelle la
nécessité de la portée globalisante et
interdépendante qu'ont les dynamiques socioculturelles.
Paragraphe
II - Méthodes et techniques de recherche
La méthode est une stratégie de recherche, un
ensemble organisé d'opérations intellectuelles ayant pour but de
cerner la vérité scientifique. Aussi les méthodes
constituent-elles la logique de toute démarche scientifique. Elle nous
fournit des cadres concrets de structuration dans l'organisation de la
recherche. Fort de cela, la vérification de l'hypothèse
apportée au questionnement de notre travail nous conduira vers le
néo-institutionnalisme comme méthode (A) et l'analyse
documentaire et des entretiens comme des méthodes de collecte des
données (B)
A- Le cadre méthodologique
Le néo-institutionnalisme s'efforce d'expliquer le
phénomène de l'homogénéité dans
l'organisation et aussi l'influence de l'environnement institutionnel sur les
organisations. Il se décline de se fait en trois approches :
Approche historique du
néo-institutionnalisme est
développée le plus explicitement en réaction aux
béhavioristes et aux approches centrées. Cette approche est
marquée par des auteurs comme ThedaSkocpol, Sven Steimo, Kathleen Thelen
et Frank Longstret. L'argument principal de l'institutionnalisme historique est
celui du « pathdependency » c'est-à-dire
l'idée que les phénomènes sociopolitiques sont fortement
conditionnés par des facteurs contextuels, exogènes aux acteurs
dont beaucoup sont de nature institutionnelle. Cela dit les institutions une
fois crées prennent vie et donnent lieu à des dynamiques et des
situations qui n'étaient pas voulues ou prévues. Appliqué
à notre champ d'étude, cette méthode nous permettra de
mettre en évidence l'influence que les dynamiques socioculturelles
auraient sur les relations qu'entretiennent les pays de sous-région dans
l'institution CEMAC.
L'institutionnalisme du choix rationnel se
concentre sur l'importance stratégique des institutions. Cette approche
considère les institutions en fonction des contraintes et des occasions
qu'elles offrent.
Le néo-institutionnalisme sociologique
trouve ses racines dans la théorie des organisations73(*).l'idée qu'il
développe est que les institutions incarnent et reflètent des
symboles et des pratiques culturelles tenaces qui façonnent les
perceptions des acteurs et informe la reproduction institutionnelle. Cette
approche tente de lier la société aux institutions par le sens
que ces dernières acquièrent et diffusent. Appliqué
à notre étude, cette méthode nous permettra de mettre en
évidence l'incarnation des valeurs socioculturelles dans les relations
qu'entretiennent les Etats de l'Afrique centrale au sein de l'institution
CEMAC.
B - Les techniques de collecte des
données.
En sciences sociales, il existe deux grandes techniques de
collecte de données à savoir les techniques mortes et les
techniques vivantes. Dans le cadre de notre recherche, nous avons usé
des deux techniques.
a. Les techniques non
réactives : l'analyse documentaire
Pour mener à bien cette recherche, nous avons du
recourir à la technique documentaire. En faisant le tour des
bibliothèques (Fondation Paul ANGO ELLA, bibliothèque de
l'université de Yaoundé II et la maison du politologue), nous
avons lu une diversité d'ouvrages, d'articles et de revues dans les
domaines divers de la science politique : la Sociologie politique, les
Relations Internationales, l'Anthropologie politique, l'Intégration
régionale. Nous avons également fait une excursion dans d'autres
disciplines telles que le Droit, l'histoire et la sociologie, confirmant ainsi
l'interdisciplinarité des sciences sociales. Les documents disponibles
sur le web nous ont également permis d'obtenir des informations
spécifiques concernant les peuples frontières Fang
.
b. Techniques
réactives : les techniques qualitatives et
quantitatives
Les techniques qualitatives et quantitatives sont deux
méthodes de collecte des données en Sciences sociales. Chacune
d'elles possèdent des instruments de collecte des données. Dans
le cadre de nos travaux, nous nous sommes servis des deux techniques.
- Techniques qualitatives : les instruments de
collecte usités
L'entretien semi-directif : Dans cette
recherche nous avons usé de l'entretien semi-directif. C'est une forme
d'entretien très utilisée en sciences sociales dans la mesure
où l'interviewer conduit certes l'interview, mais peut tout de
même laisser venir l'interviewé afin que de ses propres propos
découle l'information. Néanmoins, l'interviewer dispose des
questions guides74(*).
Nous avons ainsi réalisé douze ( 14)entretiens avec des officiels
et acteurs du bas de la ville de Kye-Ossi ( le sous- préfet de
l'arrondissement de Kye-Ossi, les représentants du maire, du commandant
de brigade, des commissaires de sécurité publique et de la police
des frontières, le représentant du chef traditionnel de 3°
degré dit cheftaine Fang car c'est une dame, les chefs des
transporteurs par voiture et moto, le chef du bureau des douanes, un autochtone
Fang gérant d'auberge et un leader du trafic d'ethnie Fang).
L'observation participante : C'est une
observation visuelle de la réalité sociale. Elle confirme
l'importance des enquêtes ethnologiques en sciences sociales. Ici, le
chercheur est acteur de la société qu'il étudie. Dans
cette perspective, Jean COPANS pense qu'il faut du « terrain avant
toute chose »75(*).Stéphane BEAUD et Florence WEBER vont dans le
même sens car selon eux, l'ethnologie rapproche la recherche de la
vérité des populations et ne la limite plus aux seules
élites76(*).Dans ce
sens, nous avons effectué une enquête ethnographique dans la ville
frontalière de Kye-Ossi. Elle s'est étendue sur une semaine, plus
précisément du dimanche, 14 octobre 2018 au lundi 22 octobre
2018.
-Techniques quantitatives : les instruments de
collecte usités
Le questionnaire : selon Raymond Quivy et Luc van
Campenhoudt, l'enquête par questionnaire consiste à identifier une
population représentative afin de poser « une
série de questions relatives(...) à leur niveau de connaissance
ou de conscience d'un évènement ou d'un problème77(*). Généralement,
la population soumise au questionnaire, choisit librement une réponse
parmi toutes celles proposées par l'enquêteur. Dans le cadre de
notre recherche, nous avons élaboré des questionnaires à
l'endroit de différente catégorie de personnes question d'avoir
le maximum d'informations pouvant donner plus de qualité et de
densité en terme de données à notre travail. Ainsi nous
avions élaboré un questionnaire à l'endroit du chef
traditionnel de 3° dégré de kyéossi, un pour les
enseignants, un autre pour les commerçants, un autre le maire de la
localité, et enfin un autre pour la population.
Tableau des entretiens obtenus lors des
enquêtes de terrain
1. Interrogés et fonctions respectives
|
Espaces d'entretiens
|
Dates, heures et durée d'entretien
|
2. Mr.mountapmbeme, chef du cabinet du commissaire
DERDS ,commissioncemac
|
Toungouhôtel , Yaoundé
|
18/09/2018 ; 1heure30
|
3. Mr.tickylucien responsable à la
représentation cemac du Cameroun
|
RepresentationCemac du cameroun, quartier Bastos
|
24/09/2018 ; 1heure
|
4. Mr. Wambombatkam, responsable cellule de la planification
et de la coopération.
|
Ministère des arts et de la culture
|
09/10/2018 ; 45minutes
|
5. Mr. Ezoo serges responsable à la direction du
patrimoine culturelle au ministère des arts et de la culture.
|
Ministère des arts et de la culture
|
09/10/2018 ; 1heure10minutes
|
6. Mr. Bikoroalain, maire de la localité de
kyé-ossi
|
Mairie de kyé-ossi
|
15/10/2018 ;45minutes
|
7. Mme. Ada, chef traditionnel de
3èmedégré de kyé-ossi
|
Dans les locaux de la Chefferie traditionnel
|
17/10/2018 ;1heure25
|
8. Mr. Donfackeric, commerçant de kyé-ossi
|
Marché de kyé-ossi
|
16/10/2018, 1heure20
|
9. Mr. Ngamkamflorent commerçant de kyé-ossi
|
Marché de kyé-ossi
|
16/10/2018,1heure25
|
10. Mme.ekotto, aide-soignante au centre de santé
mis
|
Centre de santé mis
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15/10/2018, 1heure
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11. Mr.bekalecharly, surveillant général du
lycée bilingue de kyé-ossi
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Lycée bilingue de kyé-ossi
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18/10/2018 ;1heure 25mn
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12. Mr.Zoa parfait alexis enseignant de mathématique au
lycée bilingue de kyé-ossi
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Lycée bilingue de kyé-ossi
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18/10/2018 ;1heure 25mn
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13. Mr .elonoelonoraphael surveillant de secteur
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Lycée bilingue de kyé-ossi
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18/10/2018 ;1heure20 mn
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14. Mlle.Gina commerçante au marché
kyé-ossi
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Marché de kyé-ossi
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16/10/2018 :30 minutes
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C- Annonce du plan
Ce travail sur les dynamiques socioculturelles dans la
construction de l'intégration en Afrique Centrale CEMAC est
structuré selon un plan à deux parties : d'abord (partie1)
la perspective institutionnelle et gouvernementale prédominante de la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration régionale en Afrique Centrale : ses
configurations. Ensuit (partie2) la perspective relationnelle et montante de la
revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration régionale en AfriqueCentrale CEMAC : ses
formations.
PREMIERE PARTIE : LA
PERSPECTIVE INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE PREDOMINANTE DE LA
DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE
L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES CONFIGURATIONS
L'intégration régionale peut s'opérer
à partir soit du politique entendu par les Etats qui décident
d'établir une coopération entre eux. Elle peut également
s'effectuer à partir des économies, ceci en créant une
communauté qui facilite les échanges commerciaux entre les Etats.
Enfin, elle peut également s'opérer à partir des
dynamiques socioculturelles qui renvoient à une intégration
prenant en compte les valeurs ethniques, sociologiques et même
anthropologique que partagent les Etats d'un espace géographique. Pour
ce qui est des dynamiques socioculturelles comme truchement par lequel
l'intégration de l'espace cemac peut véritablement construire ,il
est à souligner que celui fait face à une double ou mieux un
double mouvement d'une part valorisant et de l'autre dévalorisant. Par
dynamique dévalorisantes nous entendons ici les éléments
qui empêchent et qui freinent les dynamiques socioculturelles comme
truchement pour l'intégration régionale de l'espace cemac. En
effet celle-ci est ralentie par des perspectives à la fois
institutionnelles et gouvernementales. Ainsi, ces configurations
institutionnelles et gouvernementales sont des leviers sur lesquels la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans le processus
d'intégration de l'espace CEMAC peut explicitement se justifier.
La convocation de la théorie de la configuration et des
réseaux d'interdépendance tel qu'énoncée par
Norbert Elias pour qui on ne saurait prendre la société et
l'individu séparément tout simplement78(*) parce que ceux interviennent
à de différents niveaux mais dans le même objectif.
D'où la configuration individus société qui crée
en principe l'interdépendance entre les deux. Ainsi, cette
théorie nous permettra de mettre en évidence la
dévalorisation des dynamiques des dynamiques socioculturelles à
deux niveaux. D'abord par les Etats à travers les institutions ce que
l'on a taxé de dynamique du haut parce que renvoyant aux manoeuvres ou
initiatives entreprises au niveau exécutif. Ensuit nous en ferons usage
pour mettre en évidence les dynamiques du bas entendu comme les
initiatives ou mieux des actes qui sont posés par les populations et qui
entraves le processus d'intégration régionale de l'espace CEMAC.
Ces entités opérant non de manières isolées mais de
manière convergentes.
La présente partie va donc s'articuler autour de deux
chapitres dont le premier intitulé les configurations polico-ethniques
et juridico-politiques de dévalorisation des dynamiques socioculturelles
dans l'intégration régionale de l'espace CEMAC (chapitre1) qui va
consister à la mobilisation des éléments
politico-ethniques et juridiques qui entravent et freinent l'intégration
régionale de l'espace CEMAC. Le deuxième intitulé, les
configurations politico-stratégiques et économiques de
dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans l'intégration
régionale de l'espace CEMAC (chapitre2) qui va consister à
mobiliser les éléments stratégiques et économiques
qui entravent le processus d'intégration de l'espace CEMAC.
CHAPITRE1 : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
Par là nous voulons dire que
L'intégrationsous-régionale à partie des dynamiques
socioculturelles de l'espace CEMAC est confrontée des
obstaclesconfigurationels qui sont d'une part politico ethniques ,renvoyant aux
réalités éthiques prévalant et entravant
l'intégration dans cet espace(section1), qui renvoient au poids des
autorités politiques aux niveaux national, institutionnel ou même
communautaire dans la dévalorisation de ce processus de
régionalisation (dynamique du haut), il sera également question
de mettre en évidence à l'échelle locale le poids de
l'ethnie et ses ramifications dans cette dévalorisation (dynamique du
bas). D'autre part il s'agira de mettre en évidence des obstacles
juridico politiques entendu comme l'ensemble des normes ou dispositifs
normatifs qui freinent le processus d'intégration régionale
(section2)
SECTION I: LES CONFIGURATIONS
POLITICO ETHIQUES DEVALORISANTES DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLE DANS LA
CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
L'Afrique centrale considéré auparavant comme un
tout c'est-à-dire un bloc, généralement connu sous
l'appellation Afrique équatoriale française(AEF) s'est
disloqué après les indépendances ou chaque Etats avait
désormais la responsabilité de s'administrer. En effet les
territoires qui appartenaient au même espace se sont vu du jour au
lendemain divisé. Cette division n'a point pris en compte les
paramètres anthropologiques et même ethnologiques
c'est-à-dire le lien que les peuples partageaient entre eux. Cette
situation est quelque peu la raison qui explique la difficile
intégration de l'espace cemac. En effet, les frontières
constituent une entrave au processus d'intégration (paragraphe1) mais
également le comportement irrédentiste de certaines populations
(paragraphe2)
PARAGRAPHE 1 : LES
FRONTIERES COMME BARRIERES ET SOURCES DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LES
PEUPLES
Au début du 20ème siècle, la
plupart des frontières de l'Afrique sont établies,
annonçant la configuration des Etats à venir. Ces
frontières tracées au gré des puissances coloniales ont
fait fi des réalités ethniques, linguistiques, religieuses et
politiques des peuples africains79(*). Ce qui explique qu'aujourd'hui
L'intérêt porté aux frontières nous enseigne que ces
structures spatiales forment une réalité complexe.
Envisagée en tant que structure linéaire, la frontière
correspond à une limite de souveraineté nationale,
généralement représentée de façon symbolique
sur la carte par une ligne continue formant l'enveloppe externe de l'Etat. En
tant que réalité zonale, la frontière désigne un
espace plus ou moins large entre deux territoires étatiques contigus,
fortement soumis aux effets-frontière ; la nature de ces effets
dépend du type de relations qu'entretiennent les deux Etats
situés de part et d'autre de la ligne séparatrice ( Ratti, 1996).
A la réalité les pays de l'espace cemac pour s'intégrer
sont confrontés aux séquelles qu'a laissées l'imposition
des frontières. En effet les frontières empêchent non
seulement la mobilité des peuples (A) mais aussi est sujet de conflit
foncier pour les populations(B)
A- LA FRONTIERE COMME BARRIERE
ENTRE LES PEUPLES DE L'ESPACE CEMAC
Lors du partage de l'Afrique, à la conférence de
Berlin les colonisateurs n'ont qu'exceptionnellement tenu compte des ensembles
ethniques pour former des territoires appelés plus tard à devenir
des Etats indépendants80(*). En effet le peuple fang présent au Gabon plus
précisément au le nord dans la province du woleuntem. Il est
également présent en guinée équatoriale avec une
population à 80% fang81(*). Au Cameroun il est présent dans le grand sud.
Ces barrières jouent le rôle d'entrave dans la mesure où
elles séparent les familles et les terres de ce peuple autrefois
unis.
Par séparation des terres et des familles nous voulons
dire que les frontières ont favorisé la division des familles qui
auparavant se rendaient visite sans devoir présenter un quelconque
papier ou pièce d'identité. Elles empêchent de ce fait les
peuples par exemple le peuple fang présent dans les trois
espaces82(*) de se
fréquenter sans quiétude. En effet les peuples fangs
présents dans les trois espaces se voient quelque peu limités
dans leurs échanges. C'est ainsi que lors de notre entretien avec le
maire de la localité de kyéossi, celui-ci nous rapportait ce
ci « la difficulté majeur qu'on les populations
autochtones ou si vous voulez les fang ntumu est la frontière quand
ceux-ci doivent rejoindre les leurs de part et d'autre »83(*) cette etat de chose est
l'une des raisons qui constituent l'un des blocages aux dynamiques
socioculturelles dans le processus d'intégration de l'espace frontalier
Cameroun, Gabon et Guinée Equatoriale. Dans la mesure où ces
groupes appartiennent à des mêmes familles par ce que ayant des
ancêtres communs et de ce fait sont très souvent appelés
à se rassembler pour des évènements malheureux comme
heureux. C'est ce que le chef traditionnel lors de nos échanges essayait
de nous faire comprendre lorsqu'elle disait « nous sommes
tous de la même famille parce que quand il y a une
cérémonie bonne ou mauvaise on doit assister. Les mariages comme
les deuils ont doit se rassembler »84(*). Ainsi faire face aux frontières toutes
les fois devient pour les fang une pénitence.
On peut donc comprendre que dans le processus
d'intégration régionale par le canal socioculturel, les
frontières jouent un rôle d'entrave dans la mesure celle
réduisent les flux de part et d'autre des frontières.
Le fait que ses frontières ait été
imposé a de ce fait favorisé certaines situations tel que les
conflits fonciers entre familles de part et d'autre des frontières.
B- LA DELIMITATION DES FRONTIERES COMME
VECTRICE DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LE PEUPLES FANG DE KYE-OSSI ET SES
VOISINS.
Le fait que le partage du continent n'ait pas reposé
sur des paramètres ethniques, sociologiques et même
anthropologique a conduit à de perpétuel conflit. En effet le
Cameroun et le Nigéria se sont opposés sur la gestion de bakassi,
le Gabon et la Guinée Equatoriale sur la gestion des ilots de
mbanié, conga et cocotiers85(*). Ces conflits ont également une dimension
beaucoup plus réduite lorsqu'elles opposent des familles vivant de part
et d'autre des frontières. En effet lors de nos enquêtes de
terrains, nous nous sommes rendu compte de l'existence de certain conflit
entre les populations autochtones de kyé- ossi et celle d'ebebiyin(1) et
un autre opposant certaines familles de kyéossi et de
meyo-kyé(2).
1- Conflit foncier entre
population autochtone de kyé-ossi et celle d'ebebiyin comme facteur
dévalorisant de la dynamique socioculturelle
d'intégration.
La différence entre les populations de kyé-ossi
et celle de meyo-kyé n'est pas très étanche dans la mesure
où à une certaine constituaient un tout. Pour dire qu'à la
base les espaces de par leur homogénéité culturelle,
associée à leur proximité géographique sont le plus
souvent amenés à se frotter. Comme nous le témoigne ce
propos du chef recueilli pendant nos entretiens de kyé-ossi celle-ci
affirma ce ci « le plus souvent notre chefferie est
sollicité pour des problèmes de terres. Il y en a des cas ou se
sont nos populations entre elles et parfois nos populations ceux des villages
des pays voisins comme ebebiyin et meyokyé. Il arrive dans la plus part
des cas qu'en faisant les champs en brousse, ceux-ci traversent les limites
établies »86(*). Cela dit, le tracé des frontières
l'une des causes majeurs qui explique cette situation, en ce sens que ces deux
localités étaient auparavant considéré comme un
tout. Ainsi toujours pendant notre échange avec le chef lui demandant un
peu plus de détails sur la question de ces conflits fonciers, elle
s'attardé sur un cas atypique. En effet le village d'Esaben qui est
situé à la sortie de la localité et qui mène au
Gabon c'est-à-dire à meyo-kyé qui est le premier village
que l'on rencontre lorsqu'on entre au gabon passant par kyé-ossi,
était parcouru par une famille fang du nom de
« OgandagaEssomba ». Avec le tracé des
frontières ceux-ci ont de rester sur leur espace respectif sans pour
autant prendre en compte la nouvelle : « les populations ou
même les individus parlent en terme de famille mais à notre niveau
nous parlons en terme d'Eta. Il n'est plus question d'ethnie fang mais de
population gabonaise et population camerounaise87(*) ». Les petits fils de cette familles
aujourd'hui de différente nationalité ne partagent pas le
tracé légué par les colons et constamment se livrent
à des conflits qui le plus souvent nécessite l'intervention du
chef traditionnel en témoigne ce propos : « je
rappelle que j'ai 26 ans de chefferie et lorsqu'on m'établissait j'ai
été conduit en brousse pour me montrer les limites des terres.
Raison pour laquelle malgré les frontières je gère ce type
de problèmes. N'oubliez pas que nous sommes à la base une
même famille parce que pour la petite histoire meyo-kyé et Esaben
formaient un seul village » Ainsi, cela joue un rôle
perturbateur dans les relations que ceux-ci entretiennent et par ricochet,
cela nuit gravement au processus d'intégration dans cet espace. Cette
situation est également similaire avec les voisins du côté
de meyokyé.
2- Conflit foncier entre
population autochtone de kyé-ossi et celle meyokyé comme facteur
dévalorisant de la dynamique socioculturelle
d'intégration.
Meyokyé est le premier village après la
frontière Cameroun- Gabon. En allant au gabon c'est le premier village
après la frontière. Les familles présentent sur cet espace
ont tendance à se jouer des frontières. Ainsi lorsqu'ils font
leur champs le plus souvent, ils dépassent les limites instaurées
parce que prétextant que ces terres appartiennent à leur
ancêtre. La récurrence de ces conflits concourent de ce fait
à dévaloriser les dynamiques socioculturelles dans la mesure cela
empiète sur l'intégration par le lien anthropologique qui est en
principe cette homogénéité sur le plan culturel. Ainsi
Lors de nos entretiens avec le chef traditionnel de la localité de
kyé-ossi, celle-ci nous rapporta ce ci « les
problèmes de terres avec les populations de meyokyé sont
très fréquent parce qu'ils revendiquent certaines terres qui ne
leur reviennent pas »88(*). En effet les populations ces populations ont du
mal à prendre en compte le tracé qui a été
initié après la conférence de Berlin. Tracé qu'ils
trouvent arbitraire. On peut donc voir que ces populations sont-elles
mêmes responsables de la désintégration à partir de
la dynamique socioculturelle de cet espace dans la mesure où le
dénominateur commun qui est l'appartenance à une même
ethnie devient plutôt un catalyseur de division.
Ainsi, on peut donc dire que dans la configuration politico
ethnique de dévalorisation des dynamiques socioculturelles, les
frontières jouent un double rôle, elles sont non seulement des
barrières entre familles mais également vectrices de conflits
entre familles. Apres explicitation de cet état de chose, il est
important de souligner que la frontière ne saurait être seul
responsable de cette dévalorisation dans la mesure où les
populations en ont une part de responsabilité.
PARAGRAPHE 2 : LE
COMPORTEMENT DE CERTAINES POPULATIONS COMME VECTEUR DE LA DEVALORISATION DE
L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
Par là nous voulons dire que qu'en dehors des
frontières, le comportement de certaines populations constitue un
obstacle ou même une entrave à l'intégration
régionale par la dynamique socioculturelle. Très
spécifiquement nous nous sommes attardés sur l'hostilité
des populations Equato- guinéennes et gabonaise(A) vis-à-vis des
étrangers et ensuit le refoulement des étrangers comme
conséquence du sentiment d'hostilité(B).
A- L'HOSTILITE DES
POPULATIONS EQUATO GUINEENNES ET GABONAISE VIS-A-VIS DES ETRANGERS
L'hostilité que développent ces deux pays
à l'endroit des étrangers en général et pour les
Camerounais peut s'expliquer par le fait de la découverte dans ses eaux
territoriales de très importants gisements pétroliers89(*). Ainsi, cet hostilité
va se manifester d'abord par le sentiment d'envahissement(1) ensuit par le
sentiment d'insécurité(2)
1- Le sentiment
d'envahissement comme source de l'hostilité des populations gabonaises
et guinéennes.
Les camerounais présents au Gabon et en Guinée
équatoriale constituent un fort potentiel en termes de main d'oeuvre. En
effet ceux-ci sont présents par exemple au Gabon dans les secteurs de la
restauration, du commerce des vivres frais, propriétaires des
débits de boissons90(*). Cette situation favorise la monté d'un
sentiment d'envahissement dans la mesure où ceux-ci ne se sentent plus
maitre de certains domaines clés de leur société. En fait,
on note une très forte présence étrangère dans ces
secteurs d'activité et cela contribue au chômage des locaux ou
nationaux qui n'ont plus d'espace pour se mouvoir sur le plan professionnel.
Cette situation est également justifiable du fait que
ces deux pays sont tous d'abord reconnu pour leur très faible taux
démographique91(*)
et pour cette raison, la forte présence étrangère pourrait
d'après eux favoriser une exploitation de leurs biens ou encore de la
rente pétrolière dont ils sont producteurs92(*). Le Gabon pour sa part est
considéré comme le pays d'Afrique centrale le plus mal loti au
plan démographique et parallèlement comme un des plus nantis
économiquement dans le concert des nations négro-africaines,
ainsi il perçoit le phénomène migratoire comme une menace
pour sa stabilité, voire sa survie en tant que nation93(*). Ainsi cette menace est
appréhendée sous double forme : celle d'une totale
submersion de la nation par un flot massif d'étrangers, d'une part et
celle d'une rupture de l'équilibre ethno-démographique
endogène94(*),
corrélativement à une forte présence de populations
originaires des pays frontaliers apparentées aux ethnies gabonaises
d'autre part. Or le Cameroun compte plus de 22 millions d'habitants contre 2
millions pour le Gabon dont le tiers est apparenté aux fang du
nord-Gabon. Cette double réalité explique de ce fait
l'attachement pour des autorités gabonaises à une conception
rigide et fermée de la frontière avec le Cameroun. Cette
situation favorise donc le plus souvent la monté des comportements
nationaliste et même xénophobe à l'endroit des camerounais
en particuliers. On assiste dès lors à la montée de la
xénophobie et des pratiques visant à décourager les
migrants légaux ou pas parce qu'il arrive des situations ou même
en cas de régularité ils trouvent quand même un moyen pour
nuire aux étrangers en témoigne ces
propos « j'avais la permanencia .c'était pour six
mois !j'avais payé la permanencia à cent vingt mille francs.
Quand ils me récupèrent, j'ai perdu mon passeport, la permanence
a été déchirée. Et ce jour, j'ai compris, ces
gens-là sont sauvages de nature. Parce que, que tu ais les
pièces, que tu n'es pas les pièces, ils disent qu'ils ne veulent
plus les étrangers chez eux ! » Les ressortissants
des autres pays de la communauté en général et les
camerounais en particuliers sont donc perçu comme des germes de
destructions de leur pays et ce -ci peut être cerné par cette
assertion : « le point d'orgue de ce voisinage
sulfureux résulte bien évidement des facteurs économiques
et accessoirement des relations émotionnelles. Dans la première
rubrique, il faut citer la compétition de l'accès aux ressources
naturelles, l'insolvabilité de malabo, la feymania des
camerounais ; et dans la seconde rubrique, la peur quasi obsessionnelle du
refugié considéré comme une épée de
damoclès suspendue sur la tête des régimes en mal de
légitimité95(*) ». Ainsi, l'intégration
régionale au travers de ces propos se voit déconstruit par les
populations elles même partageant à certains degrés des
points communs tels la culture ethnique. Ce sentiment d'envahissement est
également accompagné de celui d'insécurité tel que
le proclame certains.
2- Le sentiment
d'insécurité comme source de l'hostilité des populations
Gabonaises et Equato guinéennes.
Ce sentiment vient de la trop forte présence des
camerounais sur les sols gabonais et equato guinéens. Par ailleurs
l'investissement des camerounais dans les activés criminelles a conduit
à la structuration d'un discours officiel et d'une opinion
publique96(*). En effet
les camerounais sont accusés de banditisme et d'escroquerie en
guinée équatoriale. Ainsi, le président équato
guinéen dénonçait leur implication
dans « la plus part des actes délictueux commis
à malabo(...) les camerounais sont beaucoup malin, les feymen et autres
multiplicateurs de faux billets de banque »97(*). En effet, l'étiquetage
socio comportemental apparait comme une donnée constante de matrice de
la lecture à travers laquelle toute communauté nationale
perçoit les communautés nationales étrangères
établies sur son sol. Cette situation favorise quelque l inculpations
des étrangers en général et des camerounais en
particuliers de tous maux dont ils peuvent être victime. Comme Au Gabon
ce processus revêt la forme d'une campagne médiatique permanente,
tant l'immigré africain y est régulièrement
présenté à l'opinion comme le propagateur de fléaux
sociaux98(*) . Les
étrangers en général et les camerounais en particuliers
sont reconnu pour leur implication dans des activités très
nocives tel que la feymania99(*) ou encore l'arnaque dont ils ont réputation.
En effet le phénomène du « calling-calling »
qui consiste à appeler des inconnus au téléphone et leur
proposer des produits ou encore leur faire croire qu'ils ont gagné des
lots et qu'ils doivent rentrer en possession de ces dits lots ou produits
moyennant une maudite somme d'argent. Le plus souvent après le
dépôt d'argent la ligne du feyman ne fonctionne plus. Bien que
soit un exemple parmi tant d'autres, les camerounais sont dans la plus part des
cas indexés de responsable et même de coupable par les
équato-guinéens ou gabonais. Ainsi la multiplication de ces
phénomènes favorise le plus souvent la monté du sentiment
d'insécurité ressenti par les populations et sponsorise
par-là les expulsions question de nettoyer le territoire. Ainsi, les
grandes vagues d'expulsions d'immigrants vécues au Gabon (1992 et 1995)
et en Guinée Equatoriale (2004) ont été à chaque
fois officiellement motivées par le besoin de faire baisser la
criminalité100(*).
B- LE REFOULEMENT DES
POPULATIONS ETRANGERES COMME FACTEUR DEVALORISANT DE L'INTEGRATION
Face à la trop forte présence des
étrangers sur leur sol, les autorités Gabonaise et
Guinéennes vont faire appel à la brimade et à
l'intimidation comme mode d'action(1) pour ensuit les rapatrier sur leur
territoire(2).
1- Les brimades et menaces
comme mode d'action des gabonais et Guinéens
Les étrangers Africains en général et les
camerounais en particulier présent sur les sols gabonais et
équato guinéen sont pour la plus part du temps victimes de
brimade et d'intimidation. En effet cette situation donne lieu à de
nombre abus à l'encontre des migrants camerounais travaillants dans ces
territoires. Pour ce qui est de leur traitement sur le sol guinéen, les
abus sont quelque peu plus accentués comme nous le récit de l'un
d'entre eux : « tu sais quoi, c'est un pays d'abord le
gouvernement militaire. Pourquoi ? Parce que quand vous travaillez c'est
au moment de la paye, le grand patron appelle la police. Donc, à l'heure
où on est en train de vous payer, on est en train de diviser l'argent en
deux pour donner à la police. Donc si on te paye deux cents milles la
police est là à coté on t'arrête documentos !
documentos ! C'est le grand patron qui dit aussi aux policier le voici et
c'est comme ça qu'on te prend101(*) ».ainsi le plus souvent lorsque
ceux-ci travaillent ils sont victimes d'abus dans la mesure où ils ne
rentrent pas dans la totalité de leur sur la base du chantage des
autorités policières et même parfois des populations
à en croire ce que nous un autre : « le jour
où j'ai décidé que je m'en vais chez moi qu'il
décharge mon salaire , c'est là où il est allé
appeler les militaires après m'avoir payé. Dans le camion que
j'avais loué, il y avait beaucoup de choses ils ont tout pris plus les
pagnes, les bijoux, téléphones et vins rouges, ils ont tout prise
et sont venu me jeter ici102(*) à kyé-ossi » ainsi,
dans leur activité communes, les camerounais sont soumis à un
chantage. Ainsi leur interpellation en Guinée équatoriale
revêt toujours un caractère soudain parce qu'il surprend toujours
les migrants. C'est ce que l'un d'entre eux raconte : « on
était au chantier en train de travailler .mais les militaires sont
arrivés, ils ont dit que tout le monde descende de la charpente. On
descend alors !tout le monde même les aides maçons qui
étaient là, tu sois camerounais ou que tu ne sois pas
camerounais. Tous les étrangers. On arrive alors on nous si tu es
camerounais tu entres dans la voiture. On nous amène à la police.
On nous met en cellule ». Les migrants bien que
déjà brimés sont interpelés dans leurs lieux de
services sans qu'ils ne s'y attendent .les prenant de cours et au
dépourvu, ils sont le plus souvent désemparés face
à leur incapacité de récupérer leurs biens. Cette
situation est quelque peu ce qui caractérise le vécu de ses
populations et cela favorise véritablement la
désintégration de l'espace cemac parce que impactant les
relations entre ses Etats au sein de l'institution même. Cette situation
conduit dans la plus part des cas aux rapatriements des dits populations.
2- Le rapatriement des
étrangers comme facteur désintégrateur de l'espace
CEMAC
Le refoulement est la conséquence du sentiment
d'insécurité. Ainsi perçu comme une menace, pour les
populations gabonaises et equato - guinéennes et ne pouvant parvenir
à une totale étanchéité de leur différentes
enveloppes frontalières, ils vont entreprendre d'appliquer
vis-à-vis de l'immigration une méthode désormais largement
éprouvée sur le continent à savoir le rapatriement des
étrangers africains en général et les camerounais en
particulier. En effet ces rappariements sont le plus souvent accompagnés
de violence extrême comme le témoigne ce
propos : « on nous a rapatrié comme ça
là. Même la maison ou on louait, les militaires nous ait plus
ramené la bas »103(*). 1995, 2004 et 2007 témoignent à
titre illustratif de ce qui est considéré comme une grosse
déshumanité pour l'avancée de l'intégration sous
régionale en cemac. En 1995, une vaste opération de
vérification des papiers de séjours est lancée et
baptisée « opération tonnerre » qui
conduisit à un rapatriement de prêt de 5000 étrangers parmi
lesquels les camerounais104(*). Ils sont rapatriés parce que accusés
de semeur de trouble. Ainsi, pendant ces mouvements les familles fondées
sur les mariages entre nationaux et étrangers se trouvent le plus
souvent déstabilisées et abandonnées à
elle-même. Dans la même lancée, les relations entre le
Cameroun et la Guinée Equatoriale prirent en coup lors des expulsions de
mars 2004. En effet cette situation fut à l'origine d'un Etat
manqué par les mercenaires venu de l'Afrique du sud105(*). Les camerounais furent
accusés d'avoir été une base de préparation de ce
coup d'Etat. Ce qui a favorisé une riposte farouche des nationaux
à l'endroit de ceux-ci. Les populations camerounaise furent donc
rassemblées et même empaquetées dans leur ambassade
à Malabo ou ils furent ensuit rapatrié au Cameroun plus
précisément à kyéossi. Le même
scénario s'est produit avec euphémisme en 2007, de nombreux
camerounais fuyant les exactions perpétrées par les forces de
sécurités et de défense Equato- guinéennes ont
trouvé refuge dans les locaux du consulat du Cameroun à Bata (au
moins 5000) et à l'ambassade du Cameroun à Malabo (au moins
3000). Lors de ces évènements on a enregistré des
arrestations abusives, des scènes des violences physiques de toutes
sortes, des pillages des demeures et des boutiques appartenant au
Camerounais106(*). A
l'origine de cette situation d'amalgame et de confusion, pire encore il y'a eu
un braquage de deux établissements bancaires (la CCEI Bank ex- Afriland
first bank) à Bata , le mercredi 05/12/2007 par les assaillants
cagoulés venus du large et soupçonnés d'être
d'origine camerounaise, après enquête il est établi que
ceux-ci étaient constitués des ressortissants Equato-
guinéens107(*) .
Il est de ce fait claire que le plus souvent ces expulsions viennent des
sous-entendus dans la mesure où étant considéré
comme dangereux pour le territoire, les Camerounais sont souvent taxés
de responsable des vols et d'arnaques sans preuve palpable.
A travers ces situations un climat de conflictualité
et même de haine s'est installé entre les populations
transfrontalières de ces deux pays. Ce qui a quelque peu entaché
la fluidité au niveau des échanges qu'ils entretiennent. Ayant eu
un entretien par téléphone avec un rapatrié celui se
prononçant sur la question du rapatriement et des raisons qui pourrait
expliquer cela dit ceci : « ils ont commencé à
compliquer les papiers. C'est-à-dire, on te demandait et ton visa
d'entrée, il fallait avoir un carnet de compte, et, ils demandaient trop
de papiers, n'étaient pas vraiment pas possible pour un
débrouillard d'avoir. Mieux encore, un commerçant mais un
débrouillard ce n'était pas facile. Enfin sans vous mentir, le
coût s'élevait à près de cinq cent mille francs.
Vous voyez que même aux Etats-Unis ce n'est pas à ce coût
qu'on fait une résidence. Puisque aujourd'hui, sans papiers, sans visa,
on te demande près de 800000 franc cfa.qui est presque un 1 million pour
faire une résidence d'un An. Tu vas travailler combien en un An pour
pouvoir faire la résidence, c'est très
difficile 108(*)»
On peut donc constater que, la logique intégrative tel
énoncée ou même promulguée par le traité
instituant la libre circulation est sapé par les intérêts
égoïstes et rempli de rancoeur109(*) donc nourrissent certains Etats. Ainsi la dynamique
socioculturelle au travers du lien ethnique que partagent ces pays et qui en
principe devrait être un levier moteur pour une intégration que
l'on a vu nulle part ailleurs se trouvent supplanté par ces logiques
nationalistes.
SECTION 2 : LES CONFIGURATIONS
POLITICO JURIDIQUES FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS
D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
Par là nous voulons dire que, dans le processus
d'intégration régional de l'espace cemac, les dynamiques
socioculturelles sont confrontées à des obstacles qui ont une
dimension normative entendu comme des règles qui tendent à
freiner le processus d'intégration régionale(paragraphe1) et une
dimension discursives et institutionnelles comprise comme le poids des discours
xénophobes et les failles de la communauté dans la construction
de l'intégration sous régionale(paragraphe2).
PARAGRAPHE1 : LA
DIMENSION NORMATIVE ET INSTITUTIONNELLE FREINANT LES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE
CEMAC.
L'une des étapes cruciales de l'intégration
porte sur le transfert des loyautés du niveau national au niveau
communautaire110(*). Ce
transfert signifie que les populations en général et les
élites en particulier obéissent de plus en plus à un
ensemble de règles et de symboles. Ainsi le transfert de politique et
institutionnel entendu comme un processus de connaissance et d'instruments
attachés à l'action publique d'un système politique
à un autre111(*),
peuvent se faire de deux manières, elles peuvent être douce ou
contraignantes. Parlant de mécanismes doux, il s'agit de celui qui
s'appuie sur des normes non contraignantes en ce qu'il confère aux pays
membre de la communauté d'avoir un libre arbitre. Dans le cadre de
l'intégration de l'espace cemac, la communauté a opté pour
des normes souples. Ainsi, l'absence et même les introuvables normes
contraignantes au niveau communautaire (A) a conduit certains Etats pris
individuellement à adopter des mécanismes et des normes
souverainistes, protectionnistes ou même restrictives (B).
A- DES INTROUVABLES NORMES
ET METHODES CONTRAIGNANTES AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE
Par là nous voulons dire qu'au sein de la
communauté, il n'existe véritablement pas de normes qui puissent
contraindre les membres en ce qui concerne par exemple le cas de la libre
circulation à l'appliquer et même à
l'accélérer. En effet vu la manière dont les choses se
déroulent, on constate qu'il n'existe pas de méthodes coercitives
pouvant imposer aux Etats sous forme de conditionnalités, soit
d'imposition112(*).
Ainsi le fait que la communauté ait optée pour les
méthodes douces justifie quelque à des moments, des situations de
ralentissements comme par exemple les situations de rapatriements et des
brimades dont sont souvent victimes les populations étrangères
dans certains pays tel le cas des camerounais au Gabon et même en
guinée Equatoriale113(*). Cela dit, c'est cette situation qui poussent
certains Etats à se comporter hostilement vis-à-vis des
populations ressortissantes des Etats membres de la communauté peut
être contournée et même réglée par l'adoption
des normes qui ne permettent plus ce type de phénomènes. Dans la
mesure où les vagues de rapatriements dont sont le plus souvent victimes
certaines populations ressortissantes des pays membres de la communauté,
elle ne se prononce pas très certainement parce que pris au piège
par sa propre norme qui est muette concernant ce type de situations. En effet
avec toutes les difficultés dont font face les étrangers
camerounais particulièrement au Gabon et en Guinée
équatoriale, en rapport avec la manière dont ils sont
traités, la communauté doit penser des normes qui permettent le
respect, la tolérance et l'acceptation des autres comme frères et
non comme des adversaires, ennemis ou même des ravisseurs tel qu'ils sont
le plus souvent caricaturés dans ces Etats. Dans ce sens le
modèle européen peut être mobilisé comme exemple,
dans le sens ou les normes qui sont pensées ou qui définissent le
fonctionnement de cette institution ont une portée contraignante et par
conséquent permettent aux Etats membres de véritablement
viabiliser l'intégration de cet espace géographique. En effet si
elle avait opté ou instituée des normes contraignantes au niveau
communautaire on aurait certainement noté une nette avancé du
processus d'intégration et cela nous aurait évité des
scènes obscènes comme les expulsions des ressortissants des pays
membres de la communauté.
En rapport avec les dynamiques socioculturelles, il n'existe
nullement une norme au sein de la communauté qui contraint les membres
à les mobiliser dans les relations qu'ils entretiennent entre eux. C'est
ce que notre enquête nous rapporta lors de nos échanges sur la
question de la culture et comment celle -ci est mobilisée au sein de
l'institution il nous dits : « il n'existe de norme
spécifiquement réservée à la culture, du moins qui
contraint les pays membres de la communauté à la prendre en
considération dans leur relation. C'est pour cela que je vous disais
qu'il n'existe pas de politique culturelle dans notre
institution 114(*)» Ainsi cet état de chose à
souvent pousser certains Etats à adopter des mécanismes et normes
souverainistes, protectionnistes ou même restrictives.
B- L'ADOPTION PAR LE GABON
ET LA GUINEE EQUATORIALE DES NORMES SOUVERAINISTES, PROTECTIONNISTES ET MEME
RESTRICTIVES
L'application discriminatoire des textes consiste pour les
Etats de la CEMAC en général et le Gabon et la Guinée
Equatoriale en particulier à n'appliquer que les textes ou les extraits
qui leur sont favorables ou qui servent leurs intérêts. En outre
la souveraineté des Etats115(*)qui constitue un frein à l'intégration
régionale en ce sens que les pays redoutent l'émasculation d'une
partie de leur souveraineté. Ainsi, Dans l'optique de
véritablement consolider les liens qui unissent les pays de la
communauté, le Gabon et la guinée Equatoriale ont
décidé de favoriser tout en vulgarisant la libre circulation de
ratifier l'acte additionnel n°01/13/cemac-07OU-CCE-SE du 25/06/2005
portant sur la libre circulation des personnes et des biens lors du sommet qui
s'est tenu du 31 octobre au 2 novembre 2017 en Ndjamena au Tchad sur la base
d'un certain nombre de conditions restrictives qu'il est méticuleux
d'examiner après les avoir présenté .
Apres avoir ratifié l'accord sur la libre circulation
en octobre 2017 en Ndjamena, la Guinée Equatoriale et le Gabon publient
respectivement des communiqué officiels qui renseignent sur les
conditions à remplir pour avoir accès sur leur sol. En effet en
ce qui concerne le Gabon, il publie l'arrêté
n°1034/MISPHPDDL/ MAPDN portant autorisation de la libre circulation des
ressortissants des Etats membres de la cemac qui stipule en son article 2 de
manière substantielle que l'accès sur le sol gabonais est par les
ressortissants des Etats membres est soumis à la présentation
d'un passeport biométrique116(*) ou diplomatique ou de service, d'une validité
d'au moins trois mois. Rappelons que cette rencontre Fut en lien avec le
règlement n°01/08-UEAC-042-CM-17 portant institution et conditions
de gestions et de délivrance du passeport cemac mis en oeuvre le 16 mars
2010. La présentation du passeport biométrique à d'un visa
est également la condition posée par la Guinée
Equatoriale Pour que les ressortissants de la cemac puissent avoir accès
sur son territoire.
Etant conscient de ce que l'ouverture de leur frontière
respectives favorisera l'assaut des étrangers à la quête du
gain, les autorités posent cette condition restrictive dans le but de
limiter la présence des ressortissants de la cemac. Ainsi ils exigent le
passeport biométrique sachant bien que celui n'est pas encore mis en
circulation par les Etats membres. Pour dire que bien que cette
résolution qui appelle les pays membres ayant ratifiés l'accord
de pratiquer la circulation, ces deux pays de par leur stratégie
ralentissent le processus d'intégration. Ils le ralentissent dans la
mesure où exiger le passeport biométrique sachant bien
évidemment qu'il n'est pas encore effectif du moins, en circulation
c'est simplement ralentir tout en respectant la norme établie. Dans la
mesure où les textes portant sur la libre circulation font
références comme pièces à fournir le passeport
biométrique. Ainsi le fait que jusqu'ici les pays de la
communauté ne l'aient pas mis en circulation ou même ne se sont
pas encore arrimés à cette norme leur donnent un alibi pour
maitriser les entrées et sorties sur leur sol.
On peut donc comprendre que ces conditions qui semblent au
premier regard caractériser une avancée significative de
l'intégration sous régionale n'est rien d'autre que qu'une image.
En effet les autorités Gabonaises et Guinéennes mobilisent ces
conditions dans l'optique de maitriser les accès et sorti sur leur
territoire. Ainsi ces normes restrictives impactent les dynamiques
socioculturelles dans la mesure elles ne favorisent pas un brassage et
échange entre les ressortissants des pays membres. Ceci dans la mesure
où accélérer le processus d'intégration en rendant
moins rigide les conditions d'accès sur leur sol favoriserai dans ce
sens un véritable brassage de peuples et des cultures. Le cas des
peuples frontaliers qui est un exemple que nous pouvons mobiliser pour
expliciter combien le fait d'exiger un visa à défaut d'un
passeport biométrique à un fang-ntumu résidant à
kyéossi lorsque celui-ci va rendre visite à sa famille de l'autre
côté de la frontière pour des cérémonies par
exemples traditionnelles117(*) témoigne le degré de stagnation et de
dévalorisation dont sont victime les dynamiques socioculturelles dans la
construction de l'intégration de l'espace CEMAC.
PARAGRAPHE2 : LES
DIMENSIONS DISCURSIVES ET INSTITUTIONNELLES DEVALORISANT LES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC.
Par là nous voulons dire que les dynamiques
socioculturelles sont freinées dans la construction de
l'intégration régionale par le poids des discours
xénophobes (A) et par l'intérêt mineur porté
à la culture au niveau de la communauté (B).
A- LE POIDS DES DISCOURS
XENOPHOBES DANS LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES
Par là nous voulons dire que, dans la
déconstruction des dynamiques socioculturelles en zone CEMAC, les
discours xénophobes jouent un grand rôle. En effet ces discours
peuvent être de plusieurs ordres, soit formel (1) entendu comme ceux qui
sont prononcés par des officiels tel que les chefs d'Etats. Ils peuvent
également être informel (2), entendu comme ceux qui sont
prononcés les populations ou par les médias. Les étrangers
en général et les camerounais en particuliers sont le plus
souvent victimes des discours xénophobes sur les sols Gabonais et Equato
guinéens.
1- La contribution des
discours formels dans la dévalorisation
Pour ce qui est du discours officiel on se rappel de celui
tenu le 17 juillet 2000 par le président Equato Guinéen
théodorObiangNguemaMbazoguo lors d'une fête de son parti politique
qui disait en ces mots « faites attentions aux étrangers
et surtout aux camerounais, car ces derniers ont eu l'argent du pétrole
avant, et leur gisement du pétrole déjà
épuisés, ils cherchent à nous
envahir »118(*). Il tenu encore ce type de propos lors d'une
interview ou il dit ceci : «le Cameroun est un grand pays
auquel nous devons faire attention. Je ne parle pas du gouvernement de
Yaoundé, mais des camerounais en tant que tels : ils sont
très nombreux, ils émigrent partout en Afrique centrale, en
Centrafrique, au Congo, au Gabon, chez nous. Beaucoup sont sans papiers et nous
devons être vigilants119(*).. » Les étrangers en
général et les camerounais très spécifiquement
sont perçu comme une menace pour la population Equato guinéenne.
Ainsi, cette situation favorise une certaine psychose qui est
créé dans le subconscients des populations et qui les
amène à se comporter très hostilement vis-à-vis des
étrangers. Ce langage xénophobe fut également tenu par
l'ex-président de la république du Gabon Omar BongoOdimba lorsque
celui-ci accédait à la magistrature suprême après le
décès de son prédécesseur Léon Mba120(*) en 1967. En effet son
prédécesseur était reproché d'entretenir des liens,
relations et peut être même d'être parenté aux
Camerounais, parce que appartenant à l'ethnie fang
géographiquement présente à la fois dans le nord du Gabon
plus précisément dans la province du Woleu-Ntem, dans le sud du
Cameroun et aussi dans la partie équatoriale de la Guinée. En ce
sens que sous son règne, la présence des camerounais était
significative et surtout très consistance sur le sol gabonais. En effet,
ceux-ci avaient une marge de manoeuvre qui leur permettait de se mouvoir comme
ils le souhaitaient dans le sens ou, ils avaient de l'influence dans les
domaines du commerce des vivres, dans la restauration et occupaient
également certaines fonctions très honorables au sein de la
société gabonaise. Cette situation qui a créé un
sentiment de frustration chez les populations gabonaises et cela a
développé de l'hostilité diffuse vis-à-vis des
Camerounais très spécifiquement. Ainsi Omar Bongo Odimba
s'inspira de cette réalité lors de son accession au pouvoir pour
donner comme slogan : « le Gabon au gabonais
d'abord ! » ce qui par la suite va de manière
implicite amener les Gabonais à développer un sentiment de
supériorité en devenant très hostile vis-à-vis des
étrangers.
2- La contribution des
discours informels
L'informalité vient du fait de la non
officialité ou même de la non officialisation de ces propos. En
effet le plus souvent ce sont les médias, c'est-à-dire les
chaines de radios, de télévisions et même la presse qui
sont instrumentalisées dans l'optique de véhiculer un message qui
dans la plus part du temps n'est pas vérifié. Ainsi le pouvoir en
place se rassure de s'appuyer sur ces leviers dans l'optique de créer la
crainte vis-à-vis des étrangers et amener les populations
à comprendre les difficultés face aux quelles elles sont
confrontées en utilisant les étrangers pour responsable. Cela
s'est très bien illustré dans le media Gabonais
« le quotidien union » publie « les
nigérians et les ghanéens(...) ont introduit le grand
banditisme(...) les camerounais le vol à tire, les béninois et
togolais, le trafic et l'exploitation d'enfants, les sénégalais
et maliens le charlatanisme maraboutique »
A l'analyse de ces discours tout laisse entrevoir une
réalité tout autre. En effet il s'agit par les autorités
de construire une image de l'étranger. Celui est alors perçu
comme un ennemi qui est mandaté dans l'optique de nous détruire.
Ainsi, les discours proférés par le président de la
guinée Equatoriale peuvent être compris comme un moyen pour lui de
maintenir une influence sur ses populations tout en les mettent sur leur garde.
Ainsi la personne de l'étranger est alors construite comme
ennemi121(*) de
l'intérêt national aux yeux des populations. Cela se confirme
également lorsqu'on se rend compte de « le quotidien
l'union »est un média pro gouvernement gabonais, il est
évident que qu'il est mobilisé comme levier pour passer un
message du gouvernement à sa population du danger qu'elle court de par
la présence des étrangers en général et des
camerounais en particulier.
Ainsi, ces discours qu'ils soient officiel ou non ont un
caractère dévalorisant dans la mesure où ils
dénaturent la personne de l'étranger. Ils ne favorisent
véritablement pas un mélange et une conjugaison de plusieurs
cultures dans l'optique de créer une intégration
régionale. En effet, le fait de toujours maintenir les populations sur
leur garde au travers de ces discours xénophobes constituent une limite
au brassage de peuples et même des cultures.
B- L'INTERET MINEUR POUR LA
CULTURE AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION
Par là nous voulons dire que la communauté
accorde moins d'intérêt ou alors marginalise l'aspect culturel
dans la construction de l'intégration de l'espace CEMAC. En effet cela
se matérialise par la sous-estimation des projets d'ordre
socioculturel(1) et l'absence de financement de projets à
caractère culturel(2).
1- La sous-estimation des
projets d'ordre socioculturel au niveau communautaire
Le constat vient tout d'abord du fait qu'à la base, la
CEMAC est une communauté économique et cela dit bien qu'elle
vise l'intégration de l'espace Afrique central , elle priorise tout
d'abord l'aspect économique au détriment du culturel dans la
construction de l'intégration régionale de cet espace. Cela dit,
bien qu'elle parraine des évènements comme la foire
transfrontalière de kyéossi, elle n'est pas porteuse de projets
initiés et portés comme figure de proue pour l'intégration
par exemple par les peuples. Pour revenir sur le cas de la foire
transfrontalière, pour l'édition 2016 la cemac n'a pas pu
affecter les fonds comme a eu l'habitude de le faire en tant que parrain de
l'évènement121(*). La raison étant la priorisation des projets
structurant comme par exemple la construction d'un pont pouvant relier Bata
à la ville de Douala. Ainsi, cette marginalisation de projets culturels
favorise de ce fait la stagnation que connait l'intégration
régionale au sein de la communauté. En ce sens que les
éléments anthropologiques et même ethnologiques qui lient
les pays de cet espace sont moins pris en considération bien que
déterminant pour son effectivité et sa réussite. Cela dit,
la marginalisation ou même la sous-estimation des projets à
caractère culturel par l'institution communautaire témoigne sa
part de responsabilité dans la lenteur ou même la difficile
avancée que connais l'intégration sous-région dans cette
zone.Cette réalité se justifie encore par l'absence de
financement de projets à caractère culturel.
2- L'absence de financements
et le manque de pertinence de projets socioculturels au niveau
communautaire
Le plus souvent les projets initiés au niveau
communautaire nécessitent l'adhésion des partenaires financiers
qui décident d'investir des fonds. Ainsi l'investissement est souvent
fonction de la pertinence du projet en question122(*). Il arrive souvent des cas
ou les partenaires sont présents mais la communauté manque de
projets pertinent pouvant amener les potentiels partenaires financiers à
investir de leur argent. Ce manque de pertinence dont font parfois preuves les
projets initiés peuvent se justifier à niveau. D'abord par le
manque d'intérêt et ensuit par le manque d'expertise en la
matière. Il n'existe pas un département spécifiquement
chargé des questions culturelles au niveau communautaire mais
plutôt un département chargé des questions de genre et de
gouvernances. Alors que la culture est un levier qui peut être
mobilisé dans la construction solide de l'intégration
régionale de la communauté parce que l'espace cemac en Afrique
centrale est présenté comme un espace socioculturel identique
comme le souligne Denis Bienvenu Nizette en ces
termes : « les études paléontologiques,
historiques, géographiques, linguistiques disponibles concourent pour
présenter l'Afrique centrale encore appelée monde Bantou- comme
un grand ensemble territorial soudé par l'histoire et la
géographie. De ce fait, l'apparente
hétérogénéité des paysages naturels et
culturels de cet espace masque en réalité une réelle
unité fondée sur des grands traits communs, dont le climat, la
faune, la flore, les sols, les industries lithiques, la famille linguistique,
le langage ou les arts du feu constituent des éléments
visibles123(*) ». L'absence d'un département
spécifiquement chargé de la culture constitue de ce fait à
la dévalorisation des dynamiques socioculturelles au plan
institutionnel. En effet la communauté à plutôt en son sein
le département chargé de la gouvernance et des questions de
genres qui le plus souvent se prononce sur les questions de cultures. Ainsi le
manque d'expert en la matière est également une raison qui
explique cet état de chose. Pour dire que, le fait qu'il n'existe pas de
personnes chargées spécifiquement des questions de cultures ayant
de la compétence favorise cette non pertinence dont font preuve les
projets qui sont pensés et même initiés au niveau
communautaire. Cela s'est confirmé pendant nos enquêtes de
terrain, du moins dans la collecte d'information auprès de l'institution
communautaire qui nous a orientées vers le département de
développement, gouvernance et des questions genres. La personne
chargée de nous recevoir nous a fait marcher pendant plus de 30 jours
pour par la suite décliner totalement notre offre bien que venant sous
la recommandation de son supérieur hiérarchique, qui nous releva
lors d'un entretien ceci : « je lui ai fait parvenir votre
mail depuis plus de trois semaines ! je ne sais pas pourquoi elle ne
réagit pas depuis !pourtant elle est ici à Yaoundé
pour l'instant ! Certainement elle n'est pas très apte à
répondre à vos questions ! 124(*)» . Cette situation
témoigne du manque d'expertise dont font preuve ceux qui sont
sensé initier et même penser des projets sur des questions
culturelles au sein de l'instance communautaire. Ce qui témoigne une
fois de plus l'intérêt qui est accordé aux questions
culturelles ou même aux rôles que jouent les similarités et
dans certains cas l'homogénéité culturelle dans la
consolidation de l'intégration sous régionale de cet espace.
Ainsi, le fait de l'absence d'un département chargé
spécifiquement des questions socioculturelles contribue dans ce sens la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles et par ricochet impacte
négativement le processus d'intégration sous régionale.
Pour ce qui est du financement de projet au niveau de la
communauté, rappelons que la cemac est financée principalement
par des contributions des Etats membres versées par le biais du
mécanisme de financement autonome basé sur le TCI/P et
alternativement par les autres modes de contribution prévues à
l'article 29 de l'additif125(*). A côté des contributions des Etats
membres, la cemac peut aussi se financer par des concours financiers
versés par tout Etats tiers et toute organisation nationale ou
internationale, ainsi que tout don et par des revenus de certaines prestations
des organes de la communauté126(*). Le fait que la communauté dépende des
cotisations des Etats et des dons crée de ce fait une focalisation sur
des projets structurants et par conséquent la plus part des projets qui
suscitent l'attrait des membres sont alors ceux taxés de projets
structurants au détriment de ceux ayant une visé
culturelle127(*). Cette
priorisation des projets structurants à savoir la construction des
routes ou des ponts témoigne dans une certaine mesure
l'intérêt minime accordé à la culture comme canal
pouvant faciliter l'intégration sous régionale des peuples de cet
espace géographique. Ainsi en matière de fonds, l'institution se
contente d'accompagner, parrainer des initiatives allant dans le sens la
culture pour être plus explicite des mouvements et des
évènements à caractère socioculturel. C'est ce qui
s'est bien évidemment confirmé lors de notre entretien avec un
des responsables de la représentation de l'institution qui nous dit
ceci : « Monsieur pour être honnête envers
vous, j'aimerai vous avouer que la communauté a tout d'abord un objectif
économique, cela dit les initiatives à caractères
culturelles ne sont pas très pris en compte. C'est pour cette raison
qu'elle se limite à accompagner et même à parrainer !
les fonds alloués à l'institution sont le plus souvent
centrés sur des questions socioéconomiques et
économico-politiques au Cameroun 128(*)» Ce qui par conséquent ne permet
pas aux dynamiques socioculturelles de servir de truchement pour la
création d'un espace intégré au sein de la
communauté Cela témoigne également de la marginalisation
et la minimisation de l'aspect socioculturel au niveau communautaire.
CONCLUSION CHAPITRE
Au terme de notre analyse qui avait pour axe majeur de faire
ressortir les configurations politico ethniques et juridico politiques
dévalorisant les dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration de l'espace CEMAC, après avoir
présenté et analysés force est donc pour nous de dire que
le double mouvement de dévalorisation au niveau local et communautaire
dont est victimes les dynamiques socioculturelles empêche celle-ci de
jouer leur rôle dans la construction de l'espace communautaire
CHAPITRE II : LES
CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMICO-POLITIQUES DE LA
DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE
L'ESPACE CEMAC
Par là nous voulons dire que l'intégration sous
régionale par les dynamiques socioculturelles est confronté
à des obstacles qui sont d'une part politico-stratégiques
renvoyant aux mécanismes stratégiques qui sont mobilisés
par les Etats en vue de tirer profit dans leur relation avec les autres au sein
de la communauté (section1). En effet les acteurs dans leur quête
du profit entreprennent des initiatives et développent des comportements
qui pour la plus part des cas entraves le processus d'intégration tel
que pensé au niveau institutionnel, dans le sens ou ceux-ci
développent un climat de suspicion entre eux, bien pire encore se
disputent le statut de leader de la sous-région.ces obstacles sont
d'autre part économico-politiques renvoyant aux transactions ou trafics
irréguliers lors des échanges commerciaux qui ternissent le
processus d'intégration dans la zone des trois frontières
(section2). En effet l'existence ou même la pratique des trafics dans cet
espace contribuent dans une certaine mesure à sa dénaturation.
Dans la mesure ou la pratique récurrente de ces activités tant
à entacher l'image méliorative ou positive de cet espace parce
ce que perçu pour certain comme l'axe de l'opulence mais
également cela contribue au ralentissement et au ternissement ce
processus de régionalisation.
SECTION 1 : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ENTRAVANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DANS L'ESPACE CEMAC.
Par là on veut dire que dans les relations
qu'entretiennent les Etats de la communauté en générale,
le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Cameroun en particulier mobilisent
des méthodes et développent des comportements
égoïstes et souverainistes pour assoir leur
hégémonie129(*) ou même leur supériorité dans
leur relation mais également au sein de l'institution communautaire.
Ainsi, ils peuvent s'appuyer sur plusieurs critères pour asseoir leur
influence. En effet cela se caractérise par lutte de leadership au sein
de l'instance communautaire (paragraphe1) et l'usage des frontières
comme leviers stratégique de dévalorisation (paragraphe2).
PARAGRAPHE1 : LES LUTTES
DE LEADERSHIP AU SEIN DE L'INSTANCE COMMUNAUTAIRE COMME ENTRAVE A L'INTEGRATION
SOCIOCULTURELLE.
Par là nous voulons dire que la lutte ou encore les
querelles de leadership au sein de la cemac affectent le processus
d'intégration socioculturelle. Le leadership se définit par la
maitrise des reformes organisationnelles institutionnelles ou sociétales
et par la souplesse d'adaptation permanent au monde. Le leadership peut
être considéré comme l'agent stratégique du
potentiel, réel éventuel d'une unité politique à sa
propension à renouveler et à métamorphoser le monde et
à s'investir dans une conjoncture de changement. Il transcende la
conscience historique de la puissance, pour acquérir le caractère
aventureux de l'impensé politique et de la surprise stratégique ;
dresser contre le conservatisme et le statut quo130(*). En effet La CEMAC est une
organisation qui est travaillée par des pratiques et des logiques du
leadership cela se caractérise par la querelle du couple Cameroun- Gabon
(A) et par la prétention Equato Guinéenne de leader au sein de la
communauté (B).
A- LA QUERELLE CAMEROUN-
GABON AU SEIN DE LA COMMUNAUTE
Apres avoir contribué à la création de
l'UDEAC, le couple Cameroun- Gabon à par sa rivalité tantôt
sourde, tantôt ouverte, davantage joué le rôle de frein que
d'accélérateur à l'intégration en Afrique
centrale131(*). En effet
cette rivalité pris plusieurs formes ou alors s'est manifestées
sous plusieurs aspect.
Tout d'abord les camerounais considérés comme
envahisseur par les populations gabonaises. Dans la mesure où ils sont
perçus comme une menace pour la sécurité et le
bien-être matériel des populations Gabonaises. A cela va donc se
greffer les vagues d'expulsions de milliers d'étrangers et en
particulier les camerounais.
Ensuit le changement de leader à la tête de
l'Etat camerounais ou Mr Paul Biya devient président de la
république. On va souligner que la difficile coopération entre
les deux chefs d'Etat. En effet après l'accès du président
Paul Biya au fauteuil de président de la république du Cameroun
le président de la république du Gabon à cette
époque Omar bongo Odimba voulait s'appuyer sur le fait qu'il
était le nouveau doyen de la sous- région et par ricochet le
leader de la région. Ce que ne partageait pas le président
camerounais qui prendra pour appuis les atouts de son pays pour relativiser les
intentions du Gabon. Cette crise a favorisée des crises diplomatiques
entre les deux.
De matière concrète, cette situation s'est
caractérisée par La tactique du Gabon, ces dernières
années, a consisté à s'associer au Congo en vue de
s'imposer comme le moteur de la CEMAC. Il s'agit d'une entente séculaire
renforcée par des liens personnels et une coopération
bilatérale conviviale. Les relations interethniques et
interterritoriales entre le Congo et le Gabon, durant la période
précoloniale, laissent transparaître un principe
d'interpénétration et une symbiose que l'on n'a pas
observée dans le cas du couple Cameroun-Gabon. On note en effet des
similarités ethniques très profondes dans les zones
frontalières. Et les principaux groupes ethniques dont il est question
ici sont : les Kota, Mbédé, Nzebi, Punu, Téké et
Vili. De plus, le Gabon a été une périphérie ou une
province historique du Congo. Les entités sociopolitiques du
Gabon132(*)ont
été soit vassales soit énormément
influencées par celles du Congo dont les deux principales ont
été celles des Téké et du Loango133(*). Le Cameroun cependant, se
permet de s'imposer comme le « leader naturel et légitime » de
la CEMAC. Il représente environ 50% de la population, du PIB et de la
masse monétaire en circulation dans la sous-région. Pôle
universitaire, agricole et industriel de la CEMAC, il est le seul pays de la
zone à avoir entamé une véritable multinationalisation de
ses entreprises134(*).
Seul pays limitrophe de tous les cinq autres de la CEMAC, le Cameroun se targue
d'être le point central de plusieurs politiques communautaires et a
démontré sa capacité à mener une initiative
concurrente à un projet régional (Douala Stock Exchange). Cette
dualité conflictuelle à visée de leadership est quelque
peu relativisée avec la monté du nouveau moteur économique
de l'espace communautaire à savoir la Guinée Equatoriale qui par
ses initiatives et tentatives se réclamer le leadership de la sous-
région.
B- LA QUETE DU LEADERSHIP
EQUATO GUINEEN AU SEIN DE LA COMMUNAUTE
Si à ses débuts, les querelles de leadership au
sein de la cemac se résumait essentiellement à celui du Cameroun
(leader économique) et le Gabon (leader diplomatique)135(*), il y a lieu de noter que la
Guinée devenu nouvel eldorado du pétrole de la zone
cemac136(*) ,détentrice de près de la
moitié des avoirs des réserves de changes de la banque
régionale BEAC et disposant d'un PIB de 11033 dollars/HBT en 2010
(BEAC-2011), la guinée équatoriale s'affirme de plus en plus
comme la locomotive de la région, au détriment du Cameroun qui a
toujours eu précellence économique au sein de la région.
En effet Au lendemain de la découverte des gisements pétroliers
sur son territoire et actuellement détenant près de 40% des
réserves de la communauté au Trésor français, cet
Etat crée un certain nombre de bouleversements au sein de la CEMAC en se
mettant à la tête des réformes opérées au
sein de cette communauté sollicitées en 2005. Toutefois la
puissance pétrolière de la guinée équatoriale va
engendrer dans le même temps la peur de l'envahissement comme dans le cas
du Gabon cité plus haut. Ainsi consciente de ses atouts, la
guinée équatoriale va procéder à différents
mécanismes pour faire son leadership au sein de l'espace communautaire.
Elle a d'abord usé de l'arme de la « diplomatie
financière ». C'est ainsi qu'en 2002 elle a successivement
octroyée un soutien financier à la RCA et au Gabon137(*). Par la suite, les
autorités équato guinéennes se sont singularisées
en retirant leur troupe de la force multinationale de la CEMAC en Centrafrique
(FOMUC) en 2003. Puis, par le biais de différents médias, le
président OBIANG NGUEMA MBASOGO et ses collaborateurs ont
commencé à souligner « l'urgente
nécessité » qu'il y aurait à «
moderniser la cemac » cela est passé bien évidemment
par la demande d'une réforme institutionnelle au sein de la
cemac138(*). Finalement,
lors du 6ème sommet des chefs d'Etat de la cemac, les 29 et
30 juin 2005, à Malabo, le président Equato guinéen a
plaidé devant ses pairs pour « plus d'équité
dans l'attribution des responsabilité ». A cet égard il
a requis et obtenu la réalisation d'un audit juridique et financier des
institutions communautaires139(*). En effet cette querelle ou mieux ces ambitions de
leadership a conduit les Etats pris parfois individuellement à mobiliser
certaine stratégie pour mieux faire asseoir cela.
PARAGRAPHE2 : LES FRONTIERES
COMME LEVIERS STRATEGIQUES DE DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES
DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION
Par là nous voulons dire que la frontière dans
le processus d'intégration régionale de l'espace cemac est
souvent utilisé à des fins subjectives des Etats et par là
nuisance pour les dynamiques socioculturelles. En effet celle-ci peuvent
être usitées comme moyen d'intimidation (A) mais également
comme un moyen de chantage et de pression (B).
A- LA MILITARISATION DE LA
FRONTIERE COMME MOYEN D'INTIMIDATION ET DEVALORISATION L'INTEGRATION
SOCIOCULTURELLE : LE CAS DE LA GUINEE EQUATORIALE
La guinée équatoriale, pays partagé entre
des formations insulaires et continentales connait un regain
d'intérêt stratégique ces derniers temps140(*). Autrefois isolés et
déprécié, ce petit pays situé à la jonction
du golfe de guinée et de l'Afrique centrale du centre ouest a vu sa
valeur cotée à la hausse, en raison de son statut de nouvel Etat
ayant même des ambitions régionales de puissance141(*). Ainsi conscient de ses
atouts et la convoitise dont il fait l'objet va développer et même
instaurer des dispositifs restrictifs comme la difficile implémentation
du principe de libre circulation par la communauté. A cela s'ajoute les
multiples vagues de refoulement des étrangers sur son sol en
témoigne celles de 2004, 2007 et 2008 ou plusieurs étrangers en
général et des camerounais en particulier furent
rapatriés. Bien que cette présence démographique
étrangère soit un défi à relever, la Guinée
2quatoriale fait également face à des tentatives permanentes de
coup d'etat. En témoigne la dernière tentative de décembre
2017 ou le président dans son palais de Koete Mongomo pour les
fêtes de fin d'année échappa au projet des
mercenaires142(*).
Ainsi, dans l'optique de faire face à cette double
menace sécuritaire et démographique, la guinée
équatoriale va instaurer et même développer la
militarisation de ses frontières en vue d'intimider ses voisins qui sont
parfois accusés de complices. Par militarisation nous faisons
référence à la forte présence militaire au niveau
des frontières. Notons de ce fait que les militaires ne sont pas
toujours en tenu mais très souvent en civil parce que faisant dans la
plus du temps dans le renseignement. Et c'est ce renseignement qui permit
d'intercepter le coup d'état de décembre 2017. Les mercenaires
furent arrêtés avec des armes à la frontière avec le
Cameroun (kyé-ossi). Pour également maitriser les entrés
se placent dans les brousses pour empêcher toute tentative de
contournement. Il arrive des cas ou ceux-ci ôtent la vie aux clandestins
en témoigne ce propos : « depuis deux mois
voici le quatrième jeunes qui meurt dans laforet en essayant de
traverser la frontière de la guinée équatoriale. Quand les
militaires equato guinéens les tuent ils viennent les jeter ici la
chaines ou les jettent dans l'eau 143(*)» cette militarisation de la frontière
equato guinéenne dévalorise les dynamiques socioculturelles dans
le sens où le fait que la frontière soit militarisée cela
intimide non seulement les potentiels mercenaires mais également les
populations étrangères innocentent qui par ce
phénomène se trouvent découragées. Pour les peuples
frontières comme les fang-ntumu cela affecte leur mobilité parce
que intimidés et contraint à amoindrir leur
déplacement.
B- LES FRONTIERES COMME
OUTILS DE CHANTAGE ET DE PRESSION POUR LA GUINEE EQUATORIALE A L'ENDROIT DE SES
VOISINS : KYE OSSI COMME EXEMPLE.
Contrairement à ce qui se passe entre les Etats ouest
africains, ou la libre circulation des personnes et des biens est garantie par
la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest
(CEDEAO) depuis plus de deux décennies, les mouvements transfrontaliers
des individus en Afrique centrale restent perçus, à tort ou
à raison comme une négation des territoires hérités
de la colonisation144(*). Les frontières de cette région et
plus particulièrement celle de la guinée équatoriale sont
les lieux ou s'exprime encore le nationalisme. En effet celle-ci fait usage de
sa frontière pour faire chanter les populations de kyé- ossi. La
particularité de cette localité est le fait que sa population vie
majoritairement de la densité des échanges commerciaux qui s'y
opèrent. En effet la majorité des produits qui viennent de
l'intérieur du Cameroun plus précisément des provinces
nourricières que sont l'ouest, sud-ouest sont sont stockés au
marché d'Akobang. Suit au coup d'état manqué la
guinée Equatoriale a décidé de fermer sa frontière
et de l'ouvrir dans une moindre mesure une fois par semaine à savoir le
mercredi.
Par chantage nous voulons dire que la guinée
équatoriale étant consciente de ce que les populations de
kyéossi territoire camerounais vivent majoritairement du commerce et des
échanges. Cela dit en fermant ou même en ouvrant
périodiquement cela affecte l'économie de la localité dans
la mesure où ceux-ci ont un pouvoir d'achat considérable en
témoigne ce propos : « les fang équato
guinéens payent un peu de toutalors que fang gabonais payent beaucoup
plus la banane et le plantain donc, si un gabonais dépense 50000 francs
cfa, un équato guinéens dépense 80000 franscfa Vous voyez
donc que lorsque la chaine est fermée, il y a crise car les vivres se
gatent à Akombang. Si la fermeture atteint deux semaines, les
allogènes bamiléké et bamoun quittent la ville pour
rentrer à l'ouest145(*) ».
A la réalité la fermeture de la frontière
équato guinéenne revêt un effet boumerang dans la mesure
où dépendant également des vivres frais venus de
kyéossi, ceux-ci se trouvent obligés de passer par des vois
informelles. De ce fait, les points de passages informels tel
que « le port d'Akombang » situé à
l'entrée de la paroisse notre dame de kyé-ossi et les pistes de
brousses d'Esaben146(*)sont les lieux de circulation des produits
échangés dans l'informel par la fermeture de la frontière
Equato guinéenne. Ils opèrent généralement de
façon nocturne afin d'éviter tout désagrément. Ils
prennent toutes les précautions dans le but d'échapper toute
interpellation. Toutefois en journée, mais à faible
intensité. Cette précision des acteurs est expliquée par
Paul brenton et ses collègues qui pensent que « le
succès de ce genre de commerce dépend de la capacité
qu'ont les individus (....) sans être soumis à la violence ou
harcèlement et sans avoir à effectuer de paiements : sommes
importantes non officielles, paiement de tarifs ou de frais
démesurés »147(*). Pour dire que le fait que la guinée
Equatoriale mobilise sa frontière à des moments pour faire
chanter les populations de kyé-ossi, elle-même se trouve
pénalisée et obligée d'employer les méthodes
informelles. Ainsi cette situation se trouve dévalorisante pour le
processus d'intégration dans le sens ou, la spécificité de
cette espace étant son homogénéité culturel ceci de
par la présence des fang ntumu au Gabon, en Guinée
équatoriale cela doit être usité comme base d'une relation
harmonieuse et par conséquent viabiliser la vision de la
communauté.
SECTION2 : LES CONFIGURATIONS
ECONOMICO-POLITIQUES DEVALORISANTE LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN ZONE CEMAC.
Par là nous voulons dire que les trafics illicites et
informels (paragraphe1) et les tracasseries policières et
douanières (paragraphe2) constituent des facteurs dévalorisant de
l'intégration socioculturelle de l'espace CEMAC.
PARAGRAPHE 1 : LES
TRAFICS ILLICITES ET INFORMELS COMME FACTEURS DEVALORISANT DE L'INTEGRATION
REGIONALE.
Par là nous voulons dire que la pratique du commerce
illégal et informel constitue et contribue au ternissement mais
également au ralentissement de l'intégration socioculturelle de
l'espace cemac. Cela veut dire en d'autre terme que l'existence et la pratique
de ses activités freinent le processus d'intégration
socioculturelle de la cemac en général et de la zone des trois
frontières (Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale) en
particulier. En effet le fait que les migrants et les commerçants de
l'espace communautaire soient confrontés à ces activités
rétrograde entraine une déconstruction du processus
d'intégration. Ainsi il convient donc d'examiner le commerce mafieux et
frauduleux (A) mais également le commerce crapuleux (B)
A- LE DEVELOPPEMENT DU
COMMERCE MAFIEUX ET FRAUDULEUX.
L'Afrique centrale est perçue par les analystes
géopolitiques comme une région désorganisée et
chaotique. Les sociétés mafieuses l'ont, quant à elle,
immédiatement appréhendées comme un foyer potentiel
d'enrichissement. La sous- région détient l'un des sous- sol les
plus riches du monde si ce n'est le premier. On y retrouve principalement le
pétrole, de l'or, du diamant, du cuivre, du fer, du charbon, nickel, du
zinc, de la bauxite148(*). Cet espace détient d'énorme
réserve en uranium de plutonium, de manganèse, de cobalt,
d'argent et d'autres métaux précieux convoités et
utilisé pour la haute technologie, sans oublier le bois149(*). La présence de ces
matières premières suscite une convoitise naturelle et de ce fait
favorise le développement des commerces mafieux. Comme type de trafics
nous nous sommes spécifiquement attardés sur le trafic de
drogue(1), trafic d'armes légères et le trafic de
véhicules (2).
1- Le trafic de
drogue
L'observation géopolitique des drogues souligne
l'importance croissance de la zone Afrique centrale comme plaque tournante
à la fois de la production et de la consommation de stupéfiants.
Parmi les substances narcotiques, le cannabis semble le produit le plus
prisé. Le trafic rapporte énormément mais entraine
naturellement des dégâts sur le plan de la santé publique.
Ces drogues sont extrêmement commercialisées et même
consommées dans la localité de kyé-ossi en témoigne
ce propos de : « les élèves de
nationalité gabonaise en particulier sont de très grand
consommateur de stupéfiants et quand ils en prennent ils deviennent
très agressif et violent150(*) ».Lors de nos enquêtes de
terrain il nous ait parvenu par un enquêté qui a
décidé de garder son identité secrète que certains
villageois de la localité d'olamzé située à 44 km
d'Ambam chef-lieu du département de la Vallée du Ntem et à
48 km du centre de KyeOssi de manières secrète se sont
lancés dans la culture de ce qu'il appelle « le
banga » parce que très lucratif.En effet le
développement de ce trafic favorise de ce fait la dénaturation de
l'intégration régionale dans la mesure où la consommation
de ces drogues affecte les comportements, les manières d'agir et
même de se tenir des individus. Soulignons de ce fait que ces trafics
contribuent également à corrompre des pouvoirs publics.
2- Le trafic d'armes
légères et des véhicules
Pour ce qui est du trafic illicite d'arme
légère, la différence entre l'offre licite et illicite
d'armes n'est pas toujours claire. Celle-ci réside davantage dans la
nature de l'utilisateur final, plutôt que dans la nature du produit. En
Afrique centrale on distingue un trafic d'armes légères et de
petit calibre. Ce trafic constitue une véritable menace pour la
sécurité dans le CEEAC en général et pour ceux de
la CEMAC en particulier. Cela se justifie à travers la tentative
manqué de coup d'Etat en Guinée Equatoriale en décembre
2007 ou des mercenaires furent interceptés au niveau de la
frontière avec le Cameroun151(*). Ainsi ce développement ou alors cette
commercialisation illicite d'arme légère entrave non seulement
l'intégration mais favorise la monté d'activités
criminelles comme phénomène des coupeurs de route dans le nord et
l'extrême nord Cameroun152(*). Dans ce sens, une enquête a été
réalisée par le REFAC portant sur : « l'impact de
la circulation des armes légères et de petits calibres dans la
zone transfrontalière Cameroun-Gabon-Guinée
Equatoriale »153(*). Au cours de son observation de terrain
effectuée dans les villes frontalières de Kyé-Ossi, Bitam
et Ebebiyin, du 19 au 28 juin 2014, cette ONG a abouti à la conclusion
selon laquelle, la zone frontalière Cameroun-Gabon-Guinée
Equatoriale est marquée par une circulation d'armes
légères et de chasse. Après cette phase d'enquête,
le REFAC a rendu public un rapport au cours d'un atelier de formation tenu le
11 décembre 2014 à Kyé-Ossi. Il ressort de cette
plate-forme d'échanges que la menace à la paix et la
sécurité est une réalité dans la zone
frontalière. Cette insécurité qui provient de la
circulation illicite d'armes est due à l'extrême mobilité
des populations de part et d'autre des frontières. Dans ce sens, le
rapport met en relief que sur 284 personnes interrogées, 51% se sentent
en insécurité dans la zone. Tandis que 48% des populations ont
déjà été victimes de braquages à mains
armées, d'agressions154(*).
La contrebande de voitures touche aujourd'hui toutes les
régions du monde, et l'Afrique n'en est pas épargnée. En
effet, la contrebande de voitures y connaît un essor extraordinaire, se
développant au même rythme que le marché officiel de
l'automobile155(*).
Toutes les régions de l'Afrique sont touchées par ce trafic. Au
Maghreb, des voitures volées en Tunisie sont convoyées en
Algérie156(*). En
effet, il existerait un réseau trans-maghrébin
spécialisé dans le trafic de voitures volées,
essentiellement des voitures « tout terrain » et des voitures de
fabrication allemande écoulées vers des repaires de gangs
terroristes dans le sud désertique de l'Algérie et de la Libye.
Ainsi, en Algérie, entre 2000 et 2007, près de 19 000 voitures
ont été volées soit dans le pays, soit
déclarées volées dans les pays environnants et
retrouvées en Algérie157(*). Le Gabonais Bruno MVE EBANG a d'ailleurs
réalisé une étude intéressante sur cette forme
d'activité criminelle transfrontalière en Afrique centrale. Dans
son mémoire portant sur « la contrebande de voitures
volées entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée
Equatoriale : essai sur une activité criminelle
transfrontalière en Afrique centrale »158(*), l'auteur émet
l'hypothèse qu'un faisceau de facteurs socioéconomiques et
sociopolitique inter reliés permet d'expliquer le développement
du trafic. En effet, du fait de la porosité des frontières entre
les trois pays, il s'est développé tout un système de
contrebande transfrontalier structuré autour d'un marché
illicite de voitures. Les trafiquants braquent généralement au
Gabon et revendent au Cameroun et en Guinée Equatoriale qui sont les
deux pays récepteurs. Ainsi les trafiquants volent le plus souvent les
véhicules à l'intérieur des pays et viennent les vendre
aux frontières comme cela arrive le plus souvent à
kyé-ossi. En effet certains véhicules sont volés à
l'intérieur du pays et vient être commercialisés aux
acheteurs Gabonais et Equato guinéen en témoigne ce propos
« les véhicules que vous voyez garés avec les papiers
à vendre sont parfois des voitures volé. Il arrive parfois que
leur propriétaire viennent les reconnaitre ici 159(*)» ainsi le fait que ces
voitures soit parfois volées entrave la dynamique d'intégration
dans la mesure elle favorise l'insécurité vis-à-vis des
populations. A côté de trafic se greffe le développement
des commerces crapuleux.
B- LE DEVELOPPEMENT DES
COMMERCES CRAPULEUX COMME ENTRAVE ECONOMICO-POLITIQUE A LA DYNAMIQUE
SOCIOCULTURELLE D'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC.
Par commerce crapuleux nous entendons la commercialisation des
Hommes. En effet l'espace des trois frontières est reconnu pour
être le lieu et même le lit de ces pratiques crapuleuses. Ainsi la
filière de l'immigration illégale et traite des femmes (1) et le
trafic d'enfants et d'ossements humains (2) en constituent les principaux modes
d'expression.
1- La filière de
l'immigration illégale et de la traite des femmes comme trafic
humains.
La guinée équatoriale et le Gabon reconnu comme
des pays suffisamment riche en Afrique centrale en général et en
zone CEMAC en particulier constituent une convoitise particulière de la
part des populations de sous-région et des camerounais
spécifiquement. En effet avec son essor pétrolier160(*), la Guinée
équatoriale devient l'une des destinations les plus prisées pour
les Camerounais. Ne remplissant pas toujours les conditions, ceux-ci font appel
aux passeurs161(*) afin
de pouvoir traverser clandestinement la frontière. Selon les estimations
fondées, le transport illégal de personnes des pays de la
sous-région vers cette destination riche se chiffre à des
milliers d'individus par an162(*). Les femmes sont particulièrement
vulnérables dans ces opérations dans la mesure où elles
font souvent l'objet d'exploitation sexuelle. Souvent endettés
vis-à-vis des passures, elles sont forcées de se livrer à
des activités criminelles pour rembourser leur dette. Il arrive dont des
cas ou des filles sont recrutées à l'intérieur du
Cameroun plus précisément dans les villes de douala et
Yaoundé et dans une certaine mesure Ebolowa pour aller danser dans des
cabarets en Guinée équatoriale en témoigne ces
propos : « quand Nella venait me chercher à
Ebolowa elle m'avait dit que c'est pour aller me battre dans son cabaret .
Arrivé là-bas ce n'était plus ça. ! Il fallait
maintenant que je parte avec les clients sans quoi je devais rentrer au
Cameroun163(*) ». Des filles sont donc parfois
commercialisées dans cet espace frontalier à des fins de
prostitution dans les pays de destination comme la Guinée Equatoriale et
le Gabon. A côté de ce trafic se Cole le trafic d'enfants et
d'ossement ou d'organes humains.
2- Le trafic d'enfants et
d'organes humains
Dans le phénomène du trafic des enfants à
des fins d'exploitation de leur travail l'Afrique centrale émerge
simultanément comme un espace de pratique de traite à visage
interne et à dimension transnationale. En effet l'espace frontalier
Cameroun, Gabon et Guinée équatoriale fait partie des lieux
d'expression de cet Etat de chose. Ainsi, les trafiquants utilisent plusieurs
méthodes pour pouvoir arrêter les enfants entre autre les
enlèvements. A kyé-ossi par exemple c'est à la sortie
des classes qu'ils opèrent en témoigne ce propos
« ils attirent les enfants avec les bonbons et biscuits (...)
après ils les amènent dans leur voiture et traverse la
frontière 164(*)» il arrive donc des cas où les
trafiquants enlèvent les enfants à la sortie des classes et vont
directement avec eux hors de la frontière. En effet le Gabon et la
Guinée Equatoriale apparaissent comme deux destinations
particulièrement prisées par les réseaux
d'écoulement et d'exploitation des victimes165(*) en témoignent le
tableau ci-dessous :
Tableau n°1 : pays pourvoyeurs et
pays d'écoulement des enfants victimes de trafic en Afrique centrale.
Pays/concerné
|
Pays écoulant les enfants trafiqués dans
cet Etat
|
Pays recevant les enfants victimes de trafic dans cet
espace
|
Pays dont les enfants transitent par ce pays vers
d'autres Etats
|
Cameroun
|
Tchad/RCA
|
Guinée équatoriale
Gabon
|
|
Congo
|
Gabon
|
Gabon
Guinée équatoriale
|
|
Gabon
|
Cameroun
Guinée équatoriale
|
|
|
Guinée équatoriale
|
Cameroun, Congo Brazzaville
|
|
|
RCA
|
Tchad
|
Cameroun, Congo Brazzaville et Guinée
équatoriale
|
Cameroun
|
Tchad
|
RCA
|
Cameroun, Tchad, gabon, guinéeéquatoriale
|
Cameroun
|
Source : Claude Abe, cartographie
du trafic des enfants en Afrique centrale : territorialisation de la
criminalité et intégration régionale, in enjeux n°49,
juin 2013, P.11
Ainsi, ces enfants pour la plus part sont vendus à des
couples gabonais et équato Guinéens à des fins
lucratives.
Les trafics d'organes sont également présent et
même récurent dans l'espace des trois frontières et le plus
souvent se sont les étrangers (Gabonais et équato
guinéens) qui sont indexés à kyé-ossi en
complicité avec les allogènes Bamoun parce que reconnues pour des
pratiques occultes. En effet ceux-ci sollicitent le plus souvent des parties
biens spécifiques tel :
- La langue pour le pouvoir de conviction dans le
discours166(*) ;
- Les yeux pour les dangers et les ennemis ;
- Le cerveau pour le renforcement des capacités
psychiques ;
- Le sexe (masculin ou féminin) pour le renforcement de
la virilité, la vitalité ou la fécondité167(*)
- Le coeur symbole de la puissance car moteur du corps, qui
sert à rassembler les foules
- Les seins des jeunes filles comme source de fluidité
vitale
- Les oreilles
- La tête
- Les mains
- Les reins
C'est ce que justifie ce propos « c'est la
deuxième fille qui meurt en deux mois. Il parait qu'elle était
avec les étrangers en train de jouer la vie samedi à Akombang.
Une semaine plus tard on la trouve morte sans sexe, ni sein jeté dans la
brousse168(*) ». Ces organes reconnus pour leur
efficacité pour des rites occultes font objet d'un trafic à nul
autre pareil dans la zone des trois frontières. Cela je justifie dans
une certaine mesure par sa dimension lucrative, en ce sens que ce commerce est
très rémunérateur pour les pratiquants. En effet au Gabon
par exemple, un crâne peut se monnayer jusqu'à 1000000 soit 1500
euros169(*), ce qui
représente une fortune pour des individus en forte
précarité sociale. Comme pour les organes prélevés
lors des sacrifices humains, il existe un véritable marché
transfrontalier des restes humains provenant de la profanation des
sépultures et des cadavres dans les morgues dans l'espace frontalier.
Selon les populations de la localité de kyé-ossi ces crimes et
trafics sont beaucoup plus fréquent pendant les périodes
électorales, les remaniements ministériels ou tous grands moments
politiques.
A l'analyse, cette situation favorisent la
dévalorisation des dynamiques socioculturelle dans le processus
d'intégration parce que favorisant la crainte et la suspicion des
populations à l'endroit des autres.
PARAGRAPHE2 : LES
TRACASSERIES POLICIERES ET DOUANIERES COMME FACTEURS DEVALORISANT DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION.
Par là nous voulons dire que l'intégration
socioculturelle est entravée sur le plan économique par la
pratique aggravée de corruption (A) mais également par les
méthodes de restrictions inégalitaire (B)
A- LA PRATIQUE AGGRAVEE DE
CORRUPTION
La corruption est un concept confus insaisissable et en
réalité difficile à cerner non seulement en raison de la
diversité d'action et ou des transactions concernés170(*), mais également du
fait de son caractère occulte et secret171(*). Ainsi que la
pluralité de ses facettes et la difficulté à tracer ses
frontières172(*).
Ce fléau qui gangrène pratiquement toute l'Afrique à plus
d'ampleur dans l'espace CEMAC dont les pays membres taillent la part du lion
selon le classement de l'indice de perception de la corruption avec les pays au
perpétuel173(*)
conflictualité comme le démontre le baromètre mondial de
la corruption publié en juin 2009 de transparencyinterationale selon
cette enquête menée au sein de 69 pays au prêt de plus de
73000 personnes, suivant le classement Africain, le Gabon occupe la
14ème place (97ème mondial), arrive en
tête de la sous-région. Ensuit le Cameroun
(32ème Africain)174(*). La RCA (34èmeafricain), le
Burundi (37ème Africain), la guinée Conakry, le
Soudan, somalie la guinée équatoriale (44ème
africain) le Tchad (45ème africain) et la RDC
(43ème africain)175(*). Par ailleurs les actes de corruptions se
manifestent à plusieurs niveaux aux postes de contrôles. Surtout
ceux situés aux frontières des pays membres de la
communauté. C'est notamment le cas des villes comme kyé-ossi,
bitam, Ebebiyin ou Ambam, pour un Equato guinéen ou un gabonais qui veut
se rendre chez soi doit débourser une somme d'argent à chaque
poste de contrôle ( gendarmerie, douane) minimum 2000 fcfa même si
ce dernier dispose de ses pièces complète (passeport ou visa).
Ainsi les voyageurs sont le plus souvent victime du raquetage des
autorités qui exigent à chaque poste de contrôle de
l'argent. Pour ce qui est de la frontière Equato guinéenne le
montant est classique 2000 mais le plus souvent lorsqu'on a des bagages ou des
colis les prix varient. Tel migrants en règle sont victimes de ses
pratiques tel les voyageurs clandestins en sont également les
principales cibles lors des déplacements. La pratiques aggravées
et récurrente de corruption ternissent l'intégration parce que
réduisent le taux de déplacement intra-communautaire.
B- LES TRACASSERIES
DOUANIERES COMME ENTRAVE AUX ECHANGES ENTRE PAYS DE LA COMMUNAUTE
Par là nous voulons mettre en évidence la sur
taxation des produits de transit et les tracasseries douanières comme
entrave l'intégration socioculturelle. En effet la zone des trois
frontières ou espaces transfrontalier est réputé pour
être le lieu des échanges commerciaux. Ainsi les produits, venant
pour la plus par de l'intérieur du Cameroun plus
précisément de l'ouest et sud-ouest sont stockés dans les
marchés de kyé-ossi et Abangminko'o pour être
transporté au Gabon et en guinée équatoriale. Lors du
transport des produits, les commerçants sont le plus souvent
exposés et même victime de plusieurs abus dans le sens ou ceux-ci
sont taxés en principe à la douane en fonction du poids et
même du chargement mais dans la plus par du temps ils sont
surtaxés en effet ils peuvent payer jusqu'à plus de 50000 par
chargement. Cette situation est allé jusqu'à ralentir le rythme
de transaction ou d'opération commerciales qui s'opéraient du
côté d'AbangMinko'o dans le sens ou les commerçants se
plaignaient de l'excessif contrôle et de la très forte
présence des postes de polices. Ayant donc décidé de
changer d'itinéraire en allant désormais effectuer leurs achats
à kyé-ossi, ceux rencontre désormais les mêmes
difficultés en témoigne ce propos recueillie lors de nos
enquêtes de terrain dans le marché de kyé-ossi ou un
transporteur nous dit ceci : « ils sont entrain de
vouloir nous apporter le système d'Abang-Minko'o ! Parce que comme
vous voyez le chargement ci, on aura au moins deux contrôle avant
d'entré au Gabon et au moins trois contrôle avant Libreville ou
nous sommes sensé décharger. A chaque contrôle ils nous
demandent de l'argent. Vraiment ça devient très compliqué
à cette allure176(*) » Ce qui explique le fait
qu'à l'observation les produits cemac sont plus couteux au Gabon et en
Guinée équatoriale177(*) ce n'est pas toujours du au pouvoir d'achat ou
à l'indice de parité prix, c'est également parce que le
cout de l'acheminement des biens périssables est élevé.
Cette situation réduit de ce fait le taux d'échange
intra-communautaire. Ainsi, entre les années 2016 et 2017 les
échanges intra-communautaires dans la zone cemac oscillaient entre 5
pourcent et 1,8 pourcent du commerce total des Etats178(*) alors que dans le même
temps les pays membres de la CEDEAO ou encore de la COMESA réalisaient
des échanges intra-communautaires de prêt de 22 pourcent.
CONCLUSION CHAPITRE II
Au terme de ce chapitre force est de constater que les Etats
de la sous-région se servent de leur potentiel et de leurs atouts
économique et parfois démographique en vue de faire assoir leur
influence. Ce qui le plus souvent conduit à une lutte de leadership au
niveau communautaire et par ricochet empiète la dynamique
d'intégration. Ainsi en ajout aux comportements réfractaires
qu'adoptent certains Etats vis-à-vis de l'intégration, on note
une persistance et même une prééminence des pratiques
illicites qui accélèrent le processus de dévalorisation de
l'intégration par les dynamiques socioculturelles.
Cette dévalorisation s'explique à travers les
logiques de commerces et de pratiques informelles qui mettent de ce fait en mal
la dynamique d'intégration en Afrique centrale.
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE
Au terme de cette première partie qui avait pour axe
majeur de mettre en évidence les configurations dévalorisantes
des dynamiques socioculturelles sur le plan politico-ethnique et
juridico-politiques mais également sur plan politico-stratégiques
et économico-politique.
Nous avions tour à tour mis un accent particulier dans
le premier chapitre comment l'héritage des frontières a
favorisé la séparation des familles mais également a
été source de conflits fonciers entre les peuples frontaliers du
Cameroun-Gabon et de la Guinée Equatoriale. Ensuit dans le second il a
été question de présenter la querelle de leadership dans
la sous-région et la pratique des trafics comme éléments
dévalorisant pour l'intégration régionale via les
dynamiques socioculturelles.
Force est donc pour nous de dire que : bien que
l'intégration régionale de l'Afrique centrale soit
concurrencée et parfois même déstabilisés par les
ambitions égoïstes et capitaliste caractérisé
à des degrés par un protectionnisme et un sentiment de
méfiance à l'endroit des autres Etats, on note tout moins une
survivance des dynamiques socioculturelles manifestées dans les
relations qu'entretiennent les populations frontalières tel l'exemple de
kyé-ossi avec le brassage culturelle des peuples fang présent de
part et d'autre des frontières du Gabon et de la Guinée
équatoriale qui réussissent de ce fait à exhiber une autre
forme d'intégration régionale.
DEUXIEME PARTIE : LA
PERSPECTIVE RELATIONNELLE ET MONTANTE DE LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE
CENTRALE : SES FORMATIONS.
L'Afrique centrale en générale et l'espace CEMAC
en particulier est reconnu pour son homogénéité
culturelle179(*). En ce
sens que la plus part de ces Etats partagent ou même ont des traits de
similarités. En effet, que l'on à l'Est Cameroun avec les Gbaya
et les Mpyemo peuples frontaliers avec la République
centrafricaine180(*) on
note des similitudes culturelles. Dans le même sens lorsque nous sommes
dans le Nord et l'extrême Nord Cameroun avec les peuples peuls et kotoko,
on note des ressemblances avec les populations tchadiennes sur le plan
culturel. Le cas du sud Cameroun est assez intéressant dans la mesure
où très spécifiquement le peuple fang est présent
au Gabon, en Guinée équatoriale et dans une certaine mesure en
RDC. En effet ce dénominateur commun qu'est la culture est
mobilisé dans le cadre de l'intégration en vue de la
consolidation et même de la solidification des relations entre les Etats
de la sous-région. Cela dit par ce canal l'espace communautaire pourrait
avoir un visage amélioré. Le cas de l'ethnie fang présente
au Cameroun, Gabon et en Guinée équatoriale est un atout qui peut
être usité dans la facilitation et l'explicitation des relations
entre leur différente population. Ce ci parce que pouvant s'adosser sur
des éléments comme la langue, les traditions et même des
gouts assez diffus qu'ils ont en commun.
Ainsi , la convocation du trans-nationalisme tel
qu'énoncé par James Roseneau , Bertrand Badie et Marie Claude
Smouts nous permettra de mettre en évidence la construction de
l'intégration sous régionale à partir de la culture, en
effet il n'est plus question que cela se fasse uniquement sur la base des
concertations des politiques mais également par les populations entre
elles par le canal culture qui les unis.
Cela nous permettra également de mobiliser
l'interdépendance complexe de Joseph Nye et Khéohane question de
montrer comment cette similarité et ce partage culturel affecte les
relations que les populations (dynamiques du bas) et les Etats (dynamiques du
haut) entretiennent réciproquement.
La présente partie va donc s'articuler autour de deux
chapitres dot le premier est intitulé les formations politico-ethiques
et juridico-politique de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans
l'intégration sous régionale de l'espace cemac (chapitre 03) qui
va consister à présenter et même à exhiber les
éléments culturel qui favoriseraient la valorisation culturelle
dans le processus d'intégration sous régional de l'espace cemac.
Le deuxième intitulé les formations politico-stratégiques
et économico-politiques de revalorisation des dynamiques
socioculturelles dans l'intégration sous régionale de l'espace
cemac (chapitre 04) qui va consister pour sa part à présenter
comment est-ce que la culture du moins cette homogénéité
culturelle est usité sur le plan stratégique et
économico-politique dans l'optique de redorer le blason de
l'intégration sous régionale entre ces Etats.
CHAPITRE 3: LES FORMATIONS
POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
Par là nous voulons dire que dans la construction de
l'intégration sous régionale de l'espace CEMAC, la culture peut
être usité comme levier sur le plan politico-ethnique (section1)
ceci en mettant en évidence la pesanteur ethnique dans les relations
qu'entretiennent les populations entre elles par la dynamique du bas. Elle peut
également être mobilisée sur le plan politico-juridique
(section2) entendu comme les normes qui sont pensées, initiées au
niveau communautaire visant à faciliter l'intégration par le
canal socioculturel.
SECTION1 : LES FORMATIONS
POLITICO-ETHIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
L'Afrique centrale perçut et reconnu pour son
homogénéité culturelle telle que le soulignait
déjà Jean Marie Essomba à travers « le
passé composé de l'intégration e Afrique
centrale »181(*) témoigne du degré d'intimité et
de lien qu'ont les peuples de cet espace géographique. Le cas de
l'ethnie fang présent au Cameroun, Gabon et Guinée
équatoriale est le cas sur lequel nous allons nous appuyer pour mettre
en évidence cette revalorisation des dynamiques socioculturelles en
effet cela se manifeste à travers le partage de la langue et des
célébrations traditionnelles (paragraphe1) mais également
à travers les festivals culturels (paragraphe2)
PARAGRAPHE1 : LA
REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LE PARTAGE DE LA
LANGUE ET DES CELEBRATIONS TRADITIONNELLES.
Par là nous voulons dire que le peuple fang
présent de par les trois frontières mobilise cet avantage pour
pouvoir dynamiser les relations entre eux. Ainsi ils se servent non seulement
de leur langue traditionnelle (A) mais également de leurs
célébrations traditionnelles (B) pour valoriser
l'intégration dans cet espace.
A- LE PARTAGE DE LA LANGUE
TRADITIONNELLE COMME AVANTAGE POUR LES POPULATIONS FRONTALIERES DANS LA
CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION SOUS REGIONALE : LE CAS DES FANG
La langue est un outil social de premier ordre, c'est un
instrument de communication entre les peuples, elle permet à chaque
individu d'exprimer sa personnalité, de partager avec ses
congénères sa vision du monde, de développer son potentiel
intellectuel et son expérience scientifique182(*). Ainsi la langue est un
outil qui permet de ce fait l'intégration dans la zone des trois
frontières (Gabon, Guinée équatoriale, Cameroun) dans la
mesure où elle favorise une certaine harmonie dans les relations
qu'entretiennent leurs populations. En effet le fang qui est la langue infra
bantou constitué de 06 grands groupes de variétés
dialectale dont le ntumu, l'okak, le Nzaman, le Mvae, l'atsi et le
méké. Le ntumu est la langue qui est usité par les peuples
frontaliers comme facilitateur (1) mais également comment instrument
d'échange (2)
1- La langue ntumu comme
facilitateur dans les relations entre populations
frontalières
Par là nous voulons dire que la langue traditionnelle
joue un rôle non négligeable dans les relations qu'entretiennent
les populations frontalières. Dans ce sens dénis nizete
affirme : « la langue est l'expression la plus intime et en
même temps le véhicule le plus authentique de la culture de ses
locuteurs natif. Elle est donc pour chaque peuple le véritable
dénominateur commun le trait d'identité culturelle par
excellence »183(*) ainsi dans la zone transfrontalière de
kyé-ossi, la langue devient non seulement un instrument de
reconnaissance et aussi un sentiment d'unité.
Le fait que ces peuples partagent la même langue permet
une facilité dans les relations. De ce fait, à travers la langue
fang ou « nkob »fang, le fang peut reconnaitre son
frère et du coup stigmatiser celui qui ne s'exprime pas en fang. Cette
réciprocité duale entre « reconnaissance et
stigmatisation » est à l'oeuvre au quotidien dans la zone
frontalière. En effet lorsque vous etesàkyé-ossi et que
vous etes étranger on vous pose généralement la question
« one mon dzé » pour dire « tu es
quoi ? » ou encore pour poser la question de savoir est ce que
tu parles ils disent « yewa kop fang »184(*) . la langue est de ce fait
un vecteur d'harmonie entre peuple frontaliers fang. Cette sociabilité,
caractérisation de la communauté linguistique atteste que la
langue implique des rapports. Dans ce sens, Pierre Bourdieu parle d'elle comme
« des rapports de communications impliquant la connaissance et la
reconnaissance 185(*)». JacqueFameNdongo aborde dans le
même sens quand il souligne que les structures cognitives propres aux
langues africaines permettent de « sentir, entendre,
écouter, comprendre et obéir186(*) » on peut donc comprendre que la
langue ntumu permet dans le cas d'espèce soit à une harmonisation
lorsque ceux-ci la partagent mais également exclusion lorsqu'ils ne
l'ont pas en commun. En témoigne le regroupement des non-fang à
Akombang (bamoun-bamiléké-nordiste)
2- La langue comme instrument
d'échange
Kyé-ossi est reconnu pour son marché et les
multiples transactions qui s'y déroulent. Ainsi, la langue ntumu est au
coeur de plusieurs opérations qui peuvent s'opérer dans cet
espace. Par exemple dans les transactions économique, la langue ntumu
est également un moyen de facilitation dans l'achat des biens raison
pour laquelle, les jours de marchés, les allogènes s'expriment en
ntumu afin d'avoir des échanges beaucoup plus courtois avec les
ntumuéquato- guinéens et gabonais. Ainsi, le fait que le
commerçant s'exprime en langue locale, cela lui donne plus de
crédibilité et de considération aux yeux de l'acheteur
équato- guinéen ou gabonais. Ainsi, la place qu'occupe la langue
ntumu dans les transactions transfrontalières entre les populations
frontalières atteste de la vitalité d'une société
soucieuse de construire une intégration sous régionale de cet
espace. Hors mis tout ce qui est entrepris par les Etats ou régionalisme
du Haut. Ainsi Mokamdavid pense que « ces peuples
représentent une passerelle nécessaire pour l'intégration
régionale en Afrique »187(*)ainsi ces transactions représenteraient
le régionalisme du bas. La maitrise de la langue devient donc
déterminante dans les relations que les commerçants et les
acheteurs venus des pays voisins entretiennent.
B- LA VALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES CELEBRATIONS
TRADITIONNELLES
Par là nous voulons dire que l'intégration par
la socio-culture ou intégration par le bas s'effectue par le truchement
des populations fang ntumu à travers les festivals traditionnels (1)
mais également à travers les mariages et les
cérémonies mortifères (2)
1- La consolidation des
liens à travers le festival des peuples fang : le
mvet-oyeng
En dehors d'un simple rassemblement de clans, le festival
culturel mvet-oyengde Ambam est novateur. Il est le tout premier festival
intercommunautaire entre fang avec pour objectif de renouer le lien
d'intégration régionale en Afrique centrale par le moyen de la
culture. Il va ainsi au-delà d'unir uniquement les clans en se projetant
dans une logique de construction régionale par l'exaltation de la
culture fang dans sa totalité et sa globalité. Il s'était
tenu pour la première fois en 2015 à Ambam et réunissait
les peuples fang du Cameroun, du Gabon et de la Guinée 2quatoriale mais
aussi du Congo Brazzaville autour de leur culture dont l'un des symboles le
plus globant est le « Mvet »188(*). Ainsi pendant ces moments
d'échangent culturel entre ces peuples on note une reconsolidation des
liens mais également une manifestation d'un sentiment d'unité.
En effet à travers ce festival, les peuples n'ont nullement pris en
compte qu'ils appartiennent à des espaces géographiques
différents. Ainsi la transversalité et le transnationalisme de la
portée du mvet parce que rassemblant les fang de trois espaces, donne au
mvet-oyeng une portée consistante dans la dynamique
d'intégration. Ainsi, organisée par des institutionnels et
révélateur d'une dynamique intégrative, met en
évidence le sentiment d'appartenance à la communauté par
l'exaltation du mvet. Ceci donne de souligner son caractère
intégrateur mais également fédérateur par ce que
prônant la paix, la prospérité et l'intégration
régionale en Afrique centrale. En témoigne les images de cet
évènement :
La sculpture d'un MbomMvet
Cérémonie d'ouverture


Source :
www.ambam.cm
Source :
www.ambam.cm

Source :
www.ambam.cm
2- La consolidation des
liens sociaux à travers la célébration des mariages et
commémorations
Les mariages jouent un rôle important dans la
consolidation des liens entre les peuples frontaliers. Ainsi par association
Max Weber entent « une relation sociale lorsque et tant que la
disposition de l'activité sociale se fonde sur un compromis
d'intérêts motivée rationnellement (en valeur ou en
finalité) ou sur une coordination d'intérêts motivés
de la même manière »188(*). Cette définition prend uniquement en
compte le mariage civil qui a lieu devant l'officier d'état civil et sur
le mariage religieux dont la bénédiction nuptiale se à
l'église. Elle marginalise ou exclu de ce fait le mariage traditionnel
ou coutumier entendu par Georges Balandier comme ensemble de rites entourant
cette célébration de noces189(*). Ainsi corneliaBounangMfoungue a donc
classifié les différentes étapes qui constituent le
mariage traditionnel coutumier appelé « aluk » chez
les fang. La première consiste à la présentation de son
probable époux à ses parents ensuit vient le moment du mariage
traditionnel caractérisé par le versement de la dot par le
fiancé à la famille de la fille190(*). Enfin une cérémonie de
dépôt de la jeune fille dans sa nouvelle famille appelé
transfert de l'épouse191(*). Ainsi l'union entre Homme et femme s'inscrit dans
un cadre large, elle va au-delà du couple. Ainsi se ne sont plus
seulement les individus qui se mettent ensemble mais tout le clan. Le mariage
permet ainsi de rattacher les clans en renforçant la solidarité
et la fraternité entre les peuples fang en dépit de l'existence
des frontières l'institution du mariage démontre la
capacité des réseaux transfrontaliers d'user de leur lien socio
Anthropologiques pour construire un espace social imaginaire192(*) en Afrique centrale.
Le mariage coutumier en tant que plateforme d'échange
culturel entre les individus contient presque toujours des rites. Ces derniers
lui donnent son originalité et sa spécificité. Il permet
donc de construire l'intégration régionale en Afrique centrale.
Ainsi on assiste le plus souvent les week-ends dans la ville de kyé-ossi
des mariages entre camerounais et gabonais ou équato Guinéen. Par
exemple le mariage de l'une des filles du chef traditionnel de
3ème degré de kyé-ossi avec un équato
guinéen en 2016 a quelque peu contribué à resserrer les
liens avec les populations d'Ebebiyin en ce sens que celui-ci y est natif et
partant du fait que les deux se soient unis les populations de cet espaces se
sont senti désormais au travers comme appartenant à une
même famille. Cette mobilité rend de ce fait caduque toute
étatisation de frontière en raison du degré
d'interdépendance qui donne du sens et un contenu à leur
dynamiques solidaristes.
Il permet d'exprimer un vouloir vivre ensemble
c'est-à-dire s'érige en communauté par la force de cette
relation sociale devenu transfrontalière dans la zone des trois
frontières.
Le deuil comme le mariage est considérablement
influencé par la famille. En effet la perte d'un membre n'exerce pas
seulement une influence sur la famille éloignée, c'est tout le
groupe familial c'est-à-dire le lignage qui est touché. Cette
importance du groupe familial vient du fait qu'il joue un rôle
déterminant dans cette commémoration mortuaire. Ainsi la
pesanteur familiale est le signe révélateur de l'importance du
clan dans la pratique mortuaire. La mort d'un fang est doc toujours lié
à la perte d'un être cher d'un clan d'origine et d'un clan
secondaire en raison de l'alliance matrimoniale. C'est ce que confirme ce
propos « nous sommes tous d'une même famille. Quand il y a
mariage ou deuil ici au Gabon ou en Guinée équatoriale nous
sommes obligés de nous rassembler 193(*)»on assiste ainsi
à une intégration socioculturelle dans la mesure ou les deuils
sont également des occasions permettant à tous les clans
touchés de se rassembler. Cet élan de fraternité permet
ainsi de renforcer les liens des familles dans ce sens Hélène
Dubreil et ses collègues pensent que « la famille est au
centre de tous les rites mortuaires (...) »194(*) ainsi ce rôle central
de la famille confirme le dynamisme solidariste à caractère
communautaire dont font preuve les peuples fang présent de part et
d'autre des frontières.
PARAGRAPHE2 : LES
FESTIVALS COMME MOMENT DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS
LE PROCESSUS D'INTEGRATION.
Par là nous voulons dire que les festivals sont
également des moments de revalorisation des dynamiques socioculturelles
pouvant de ce fait faciliter l'intégration sous régionale de
l'espace cemac. Ainsi nous nous attarderons particulièrement sur la
foire transfrontalière de kyé-ossi (A) mais également sur
le festival national des arts et de la culture (B) qui constituent des
évènements culturels exhibitionnistes à but
intégrateur.
A- LA FOIRE TRANSFRONTALIERE
DE KYE-OSSI COMME LEVIER D'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE
CENTRALE.
Organisée par le réseau des femmes actives de la
cemac (REFAC) présidé par Mme Danielle Nlate, la foire
transfrontalière est une organisation non gouvernementale (ONG) qui est
parrainée par le ministère du commerce du Cameroun mais
également de la cemac. En effet elle a une portée
multidimensionnelle. Dans le sens où elle revêt plusieurs facettes
à la fois économique, culturelle et intégrative. Tout
d'abord un caractère économique parce que lors du
déroulement, on assiste à des expositions-ventes des produits
venu des differents pays de la sous-région comme par exemple les
boissons importés venant de la guinée équatoriale qui sont
reconnu pour leur prix abordable, les produits congelés venu du Gabon
mais également une très forte et considérable nous dirons
même imposante exposition des produit venus des régions du
Cameroun qui sont pour la plus part des vivres frais. A côté de
cela notons ces activités rapportent énormément aux
caisses de l'ONG en témoigne la fiche de souscription et de
participation mis à la disposition des commerçants et
visiteurs :

Source :
https://fotracevent.com
La foire transfrontalière revêt également
une dimension considérablement culturelle. En effet c'est moment
où est les peuples venues de la sous-région se mettent ensemble
et communient. Ainsi elle vise à rattacher et renforcer le sentiment
d'appartenance entre ces peuples en les offrants des espaces culturels de
promotion de leur identité. C'est ainsi que qu'au rang des
activités culturelles figure : la danse, les musiques, le
théâtre et surtout la culture fang-béti. On note
également la rubrique miss intégration CEMAC qui est ouvert aux
filles âgées de 18 à 25 ans et originaire de la
sous-région, permet ainsi la valorisation par le canal de l'exhibition,
la beauté de l'Afrique centrale.
Enfin et surtout la foire revêt une dimension
intégrative dans la mesure où elle regroupe les pays de la zone
des trois frontières (Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale)
mais également le Congo, le Tchad et dans une certaine mesure la RCA du
fait des invitations qui leur sont adressés. Ainsi, cette initiative du
bas encadrée par les autorités étatiques permet ainsi de
construire une intégration régionale en Afrique centrale comme le
révèle le thème de la 9ème
édition : célébrons l'intégration
régionale, la paix et la sécurité par la solidarité
des peuples une édition qui s'est tenue à kyé-ossi du 27
juin au 07 juillet 2018 après les huit précédentes (2010,
2011, 2012, 2013, 2014,2015 ,2016 et 2017)
B- LE FESTIVAL NATIONAL DES
ARTS ET DE LA CULTURE
Institué par le décret présidentiel
n°91/193 du 08 avril 1991, le festival national des arts et de la culture
(FENAC) est un mouvement culturel initié par le ministère des
arts et de la culture du Cameroun qui vise à promouvoir l'art et la
diversité culturelle. Il se tient chaque année et met en avant la
culture comme moyen de valorisation et d'acceptation de l'autre. Les danses et
les objets arts qui y sont exposés ont une portée transnationale.
Par exemple la danse des « toupouri » qui se fait avec les
corps à moitié couvert est semblable au
« tjaikédé » qui se danse au Tchad. En effet,
cette similarité favorise ainsi un brassage culturel. La danse
représente pour sa part un facteur d'intégration non
négligeable, elle fait partie des éléments
déterminant l'identité culturelle des peuples. Surnommé
l'Afrique en miniature, le Cameroun regorge une pluralité ethnique et
chaque ethnie est représentée par sa culture lors de ce
festival.
Ainsi, pendant ce festival les autres pays de la
sous-région sont conviés à y participer. En
témoigne la participation des groupes de danses venus du Tchad et RCA
lors de la 8ème édition qui s'est tenue du 07 au 13
novembre 2016. C'est cette diversité culturelle conjuguée dans
une harmonie qui est mise en avant lors de ce festival.
La portée de ce festival dans la dynamique
d'intégration régionale vient du fait que le caractère
transnational des cultures qui sont valorisées et partagées
pendant ces rassemblements ainsi un partage et une explicitation du vivre
ensemble qui est fondamental dans les relations entre les Etats. Ainsi à
travers ces moments de qualité culturelle les peuples venus
d'ailleurs.
SECTION2 : LES FORMATIONS
POLITICO-JURIDIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS
L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
La volonté de faire de l'espace cemac une zone
véritablement intégrée au travers des dynamiques
socioculturelles est perçu à plusieurs niveaux. D'abord au niveau
communautaire à travers le traité de l'acte constitutif de la
cemac (paragraphe1) ensuit au niveau des coopérations qu'entretiennent
les Etats entre eux (paragraphe2)
PARAGRAPHE1 : LE TRAITE
DE L'ACTE CONSTITUTIF DE LA CEMAC COMME SUPPORT DE VALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION
Par là nous voulons dire que les dynamiques
socioculturelles comme levier pour une intégration sous régionale
est manifesté à travers l'article 29 de l'acte constitutif (A)
mais également à travers l'article 46 (B) qui rentre chacun dans
les politiques sectorielles de l'organisme.
A- L'ENSEIGNEMENT, LA
RECHERCHE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE COMME POINTS CRUCIAUX POUR
L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE LA CEMAC
La volonté pour les Etats de membres de la
communauté de redynamiser et reconsolider les liens qui les unissent
dans l'optique d'accéder à un stadede leur intégration est
manifeste à travers la signature du traité de l'acte constitutif
de la cemac par les gouvernements du Cameroun, Tchad, Gabon, Guinée
équatoriale, RCA, RDC lors du sommet tenu en Ndjamena au Tchad, le
16 mars 1994. En effet le chapitre II qui renvoie aux politiques sectorielles
en sa section I met en avant l'enseignement, la recherche et la formation
professionnelle qui stipule que : « les actions communes
à entreprendre en application de l'article4 paragraphe e) de la
présente convention ont pour but la rationalisation et
l'amélioration des performances de l'enseignement notamment
supérieur, de la recherche et de la formation professionnelle195(*) ; ces actions peuvent
comporter :
- la création ou le développement d'institutions
communes d'enseignement supérieur, de recherche et de formation
professionnelle permettant dans certains domaines le rassemblement des moyens
mis en oeuvre par les Etats membres.
- L'ouverture aux mêmes conditions d'accès que
les nationaux, des établissements d'enseignement à tous les
ressortissants de l'union économique.
- La coordination des programmes d'enseignement, de recherche
et formation professionnelle dispensée par les Etats
membres ;
- L'évaluation des résultats de l'enseignement
supérieur et de la formation professionnelle dispensée par les
Etats membres ;
- La reconnaissance mutuelle des diplômes sanctionnant
la formation dispensée dans ces institutions ;
- L'harmonisation des conditions et normes
d'équivalence des diplômes obtenus dans les pays tiers.
A l'analyse, cet article on peut toucher du doigt le souci
qu'on les Etats de communautariser leur système éducatif et par
là consolider leur intégration. Cela est perceptible à
travers la directives n°01/06/-UEAC-19-CM-14 du 10 mars 2006 portant
application du système LMD (licence Master Doctorat) dans les
universités et établissements d'enseignement supérieur de
l'espace cemac196(*).
Qui a pour objectif d'encourager la mobilité nationale et internationale
des étudiants, en harmonisant le système de formation, cela
facilite la libre circulation des étudiants et de même des
enseignants au sein de l'espace communautaire. Ainsi on assiste de
manière illustrative à la présence des ressortissants
étrangers de nationalité Gabonaise, Equato Guinéenne,
Tchadienne, Centrafricaine et parfois congolaise dans les établissements
et universités camerounaise. Ainsi dans les écoles de formations
comme l'ISSEA (institution sous régionale de statistique et
d'économie Appliquée) qui est une institution
spécialisée de la communauté économique et
monétaire d'Afrique centrale reçoit chaque année les
étudiants de la sous-région et même ceux non membre de la
cemac. A travers ces formations, l'ISSEA participe avec sa manière
à l'intégration dans le sens où elle se trouve être
le cadre de brassage multiculturel. A côté on souligne
également cette présence étrangère dans les
écoles tels que l'ENAM (école nationale d'administration et de
magistrature) et l'IRIC (institut des relations internationales du Cameroun)
qui forment chaque année des ressortissants étrangers
après quoi ceux-ci retournent occuper des fonctions soient
administratives soient diplomatiques.
Pour ce qui est de l'ENAM, les étrangers peuvent y
avoir accès de deux manières. D'abord ils peuvent être
à la base des fonctionnaires qui viennent juste recevoir des formations
et pour cela subventionnées par leur Etat respectif après quoi
ceux-ci y retournent. Ensuit ces étrangers peuvent également
réussir au concours et financer leurs études de leurs propres
poches. On assiste donc à depuis quelques années à une
présence considérable des ressortissants des pays
étrangers dans ces grandes écoles. En témoigne le fait que
lors de la cérémonie de fin de stage de la promotion de 2018 on
comptait 72 étrangers sur 367 élèves toutes sections
confondues197(*). Ainsi
ces grandes écoles contribuent à l'intégration
régionale dans le sens où elles servent de canaux pour une
inculcation de valeurs administratives communautaires et judiciaire parce que
permettant une harmonisation des culturels à caractère
diplomatique et administrative au niveau de la sous-région. En ce sens
que les enseignements que ceux-ci reçoivent sont
implémentés dans leur contexte. Elles participent
également à l'intégration dans le sens où elles
permettent la socialisation des potentiels administrateurs de la
communauté et de ce fait favorise l'émergence des liens de
camaraderie et de fratrie entre eux198(*) ce qui contribue de manière concrète
et même optimale à l'intégration de cet espace
géographique
Cette réalité est également perceptible
dans la zone des trois frontières : Cameroun, Gabon et
Guinée équatoriale ou dans la localité de kyé-ossi,
chaque matin à défaut d'élire domicile sur place, les
élèves gabonais et équato-Guinéens traversent les
frontières pour venir étudier. En témoigne ce
propos : « ce qui explique cette forte présence
étrangère dans notre établissement c'est en partie la
situation géographique de la ville de kyé-ossi qui partage ses
frontières avec les villes de meyo-kyé au Gabon et Ebebeyin en
Guinée équatoriale (...) c'est enfin parce que notre
système éducatif attire les ressortissants de ces
pays »199(*)
de ce fait cette localité permet et contribue à sa manière
à la formation des étrangers venu des pays limitrophes. Ce qui
favorise l'intégration dans cet espace transfrontalier. Ainsi les
frontières sont supplantées au profit du lien culturel et la
quête du savoir.
On peut donc comprendre que ce souci manifesté à
travers l'implémentation de l'article 29 du traité favorise la
revalorisation des dynamiques parce que mettant en avant l'éducation et
la formation des ressortissant des pays membres comme un moyen de rendre
l'intégration de cet espace effective. Cette réalité est
également ce qui sous-tend l'esprit de l'article46 du même
traité.
B- LA PROTECTION DES VALEURS
CULTURELLES NATIONALES ET DU PATRIMOINE ARTISTIQUE DES ETATS COMME CATALYSEUR
POUR L'INTEGRATION DES ETATS DE LA ZONE CEMAC
Comme levier de valorisation et canal d'intégration
sous régional, la communauté va à travers la politique
sectorielle portant sur le tourisme mettre un accent sur la protection de
l'environnement et le patrimoine culturel des Etats membre comme le stipule
explicitement l'article 46 en ces termes : dans l'exercice du pouvoir
défini à l'article 6 alinéa2 de la présente
convention, la conférence des chefs d'Etats et le conseil des ministres,
dans le respect des missions imparties dans ce domaine aux organisations
régionales spécialisées veillent à la prise en
compte des objectifs suivant200(*) :
- la protection des valeurs culturelles nationales et du
patrimoine artistique des Etats ;
- la protection de la qualité de l'environnement dans
les sites touristiques
- la protection des populations contre la délinquance
internationale
A l'analyse de cet article on peut comprendre le souci
affiché de promouvoir et protéger les acquis culturels des Etats
nation parce que déterminant pour la construction de
l'intégration de cet espace. Ainsi la coopération de la cemac
avec le CERDOTOLA201(*)
vise à construire un partenariat permettant la mutualisation des efforts
pour promouvoir un développement culturellement soutenable dans l'espace
cemac202(*). Ainsi le
cerdotolat à travers ses projets courants203(*) devient d'un outil
opérationnel de référence mondiale pour la mise en oeuvre
des politiques culturelles de la Communauté en liaison avec ses
objectifs de promotion de l'Intégration par un marché Commun, des
infrastructures et le Développement Durable, des Politiques Economiques,
Monétaires et financières, les Droits de l'Homme, la Bonne
Gouvernance et le Développement Humain et Social.
Cependant l'absence de dispositifs institutionnels
communautaire favorise de ce fait la prééminence des dispositifs
étatiques. Pour dire que l'absence au niveau communautaire d'une
instance spécialisée dans la protection du patrimoine culturel
des Etats de la sous-région pousse ces Etats à adopter eux
même des mesures adéquates. Situation qui conduit à ce
qu'on pourrait appeler un effacement des valeurs culturelles communautaires.
Entendu comme un effacement progressif des valeurs culturelles communautaires
au détriment de celles des Etats pris individuellement.
PARAGRAPHE2 : LA
REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION
A TRAVERS LES ACCORDS ENTRE ETATS.
Par là nous voulons dire que les dynamiques
socioculturelles sont mises en avant dans le processus d'intégration de
la sous-région à travers les coopérations204(*). En effet celles-ci peuvent
être multilatérales dans le sens où elles peuvent s'appuyer
sur des organismes internationaux tel que la coopération des Etats au
sein de la cemac. Elle peut également être bilatérale,
entendu comme la collaboration entre deux pays souverains tant au niveau
économique, diplomatique, social, culturel, scientifique, etc. ce type
de coopération trouve son fondement dans le souci qu'ont deux pays de
défendre en commun leur intérêt, de réaliser en
commun des projets, de s'entraider mutuellement. C'est une coopération
qui procède par la signature d'accords. C'est ainsi les accords entre le
Cameroun et la Guinée équatoriale (A) et ceux entre le Cameroun
et le Gabon (B) seront mobilisés comme canaux de revalorisation des
dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration sous
régionale.
A- LES ACCORDS ENTRE LE
CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME BASE PERTINENTE POUR L'INTEGRATION SOUS
REGIONALE.
La coopération exige un minimum de normes pour qu'elle
soit définie. A cet, les Etats généralement se concertent
et posent ensemble des règles qui constituent le début de la base
d'une coopération continue. Leur relation débute par des
accords-cadres qui fixent le fond de la conduite générale des
relations bilatérales entre les parties ensuite s'élargir par des
accords spécifiques qui portent sur des questions particulières.
L'instrument de base de toute coopération est le traité. Celui-ci
est défini comme « tout accord conclu entre deux ou
plusieurs sujets de droit international destiné à produire des
effets de droit et régi par le droit international 205(*)».c'est ainsi qu'un
traité de bon voisinage va être signé entre le Cameroun et
la Guinée équatoriale à Yaoundé le 26 janvier 1980
et est ratifié par le Cameroun le 04 février 1980 au terme de cet
accord206(*) entre autre
les objectifs ci-après sont poursuivis :
- Maintenir la paix permanente, une amitié solide et un
bon voisinage découlant de la fraternité des peuples.
- Préserver, sauvegarder, respecter
l'intégrité territoriale, la personnalité et la
souveraineté de chacun des deux Etats ;
- Renforcer les relations communes dans tous les domaines,
afin de contribuer à l'élargissement du champ de
compréhension mutuelle entre les peuples frères de la
guinée équatoriale et du Cameroun.
Il apparait donc claire que les objectifs de ce texte se
résument à quelques principes directeurs que sont la
fraternité à travers la recherche de l'instauration d'un climat
d'amitié et de bon voisinage. A travers ce traité les deux Etats
manifeste un besoin explicite de véritablement des relations dans la
durée. Cette réalité est perceptible à travers la
mobilisation des paramètres ethnique, sociologique et même
anthropologique dans le sens ou ces deux pays sont parcouru par le peuple fang
béti ou entité infra du grand ensemble bantou qui à
travers sa transversalité et même sa transnationalité lui
permet de se mouvoir de part et d'autre des frontières. Ce qui fait de
ses deux Etats des frères à la base.
Ce souci de consolider leur lien est également
perceptible à travers les accords signés au sorti de la
8ème session de la grande commission mixte qui s'est tenu du
27 au 30 août 2012 à Yaoundé au Cameroun. Comme accords
nous pouvons citer entre autre :
- l'accord relatif à l'exemption réciproque de
visas pour les titulaires des passeports diplomatiques, de services ou
officiels ;
- l'accord portant création de la commission mixte
permanente de sécurité transfrontalière ;
- l'accord portant dans le domaine de l'éducation et de
la culture ;
- l'accord portant dans le domaine de la promotion de la femme
et du genre
Une convention de partenariat a également
été signée entre le ministère de relations
extérieures du Cameroun et le ministère
équato-Guinéen des affaires étrangères et
coopération internationale pour la formation des fonctionnaires
Equato-Guinéen via l'IRIC.
Il est claire au travers de ces différents accords que
l'objectif est de valoriser et consolider leur relation dans la mesure
où pour ce qui est de l'accord sur l'éducation et la culture, on
peut apprécier la facilité et la mobilité des
étudiants et des enseignants ce qui contribue à la dynamique
d'intégration entre les deux. En témoigne ce propos :
« les équato guinéens et gabonais viennent
étudier ici parce que notre système éducatif est
adapté au leur. Et les diplômes qu'ils obtiennent chez nous sont
reconnus dans leur pays 207(*)» ainsi cette harmonisation des
enseignements et cette reconnaissance des diplômes permettent une
formation de qualité et par ricochet une intégration sous
régionale.
B- LES ACCORDS ENTRE LE
CAMEROUN ET LE GABON COMME UNE VOIE PERTINENTE POUR UNE INTEGRATION SOUS
REGIONALE
Damien come Awoumou dans le couple Cameroun-Gabon :
moteur de l'Afrique centrale208(*) présentait déjà cette
coopération comme vitale pour l'intégration de la
sous-région. Ainsi dès l'établissement de leur relation
qui a abouti à la mise en place de la grande commission mixte
Cameroun-Gabon en mars 1968 les deux Etats ont scellé leur lien par la
signature d'accords dans le cadre de leur coopération bilatérale
parmi ces accords on note :
- L'accord en matière culturelle qui fut signé
le 02 janvier 1972
- L'accord en matière de main d'oeuvre et de
réalisation de l'axe routier lourd de Libreville-Yaoundé
Signé le 09 aout 1974 et ratifié 1978
- La convention de partenariat entre l'institut des relations
internationales du Cameroun et le ministère des affaires
étrangères, de la coopération, de la francophonie et de
l'intégration régionale fut signée le 13 décembre
2008
- La convention de partenariat entre la direction
générale des impôts et de l'école d'administration
et de magistrature (ENAM) du Cameroun
De manière spécifique les accords portant sur
l'éducation et la culture retiendront particulièrement notre
attention. En effet à travers la convention de partenariat entre l'IRIC
et le ministère des affaires étrangères du Gabon, on
souligne la volonté qu'ont les Etats de mutualiser leurs efforts dans la
consolidation des liens qui les unissent. Ainsi les ressortissants Gabonais
pourront être formé au Cameroun ensuit rentrer dans leur pays pour
occuper des fonctions diplomatiques et parfois administratives.
Sur le plan culturel à travers l'accord portant sur la
culture du 02 janvier 1972, on peut apprécier le besoin qu'ont les deux
pays frères de faire asseoir leur relation sur les bases ethnologiques
et anthropologiques sachant qu'une partie de leur territoire à savoir la
région du woleu-ntem dans le Nord du Gabon et le sud Cameroun sont
constitués de peuples fang-béti. Ainsi au travers de cet accord
il est purement question de la valorisation de leurs atouts culturels en vue de
viabiliser l'intégration. Cette volonté est manifeste à
travers l'existence dans les différentes représentatives
diplomatiques des attachés culturels qui sont comme des garants et des
portes étendards de leur culture. Ainsi, l'existence de ce service
chargé des affaires culturelles caractérise également
cette profonde considération et estime que les deux Etats accordent
à la culture dans les relations qu'ils entretiennent. Cette
fraternité à base culturelle est mise en évidence avec un
accent particulier lors des fêtes nationales des différents Etats
ou les représentations diplomatiques de chaque Etats se permettent
d'ouvrir leurs portes pour des moments d'exhibitions culturelles pendant
lesquels l'art gastronomique, l'art musicale et rythmes traditionnels sont au
menu. Ainsi chaque 17 Août l'ambassade du Gabon au Cameroun ouvre ses
portes pour célébrer avec leur ressortissant mais
également avec les nationaux. C'est le même esprit qui est
manifesté par la représentation diplomatique du Cameroun au
Gabon.
CONCLUSION CHAPITRE
Au terme de notre analyse qui portait sur la mise en
évidence les formations politico-ethniques et juridico-politiques
revalorisant les dynamiques socioculturelles dans l'intégration
régionale de l'espace cemac, force est donc pour nous de dire qu'au
niveau communautaire comme au niveau des Etats pris en couple des
mécanismes sont mis en oeuvre dans l'optique de viabiliser
l'intégration sous régionale dans cet espace . Cela se
caractérise bien évidemment à travers les politiques
sectorielles initiées dans le traité de l'acte constitutif de la
cemac mais également à travers les accords bilatéraux
signé entre eux. Ces deux mécanismes qui de manière
conjugué favorise non seulement une valorisation des dynamiques
socioculturelles à travers les liens culturelles qu'ils entretiennent
mais permet une nette avancé du processus d'intégration.
CHAPITRE 4: LES FORMATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE
Par là nous voulons dire que dans le processus de
revalorisation des dynamiques socioculturelles, les populations de la zone des
trois frontières à savoir celles de kyé-ossi , celle
d'Ebebiyin en guinée équatoriale, et celle de meyo-kyé et
Bitam dans le nord du Gabon conjuguent ensemble des actions qui expriment leur
sentiment réciproque de vouloir bâtir un espace
intégré. Ainsi, cela se caractérise bien évidemment
à travers des mécanismes politico-stratégiques (section1),
entendu comme des actions qui sont entreprise par les acteurs de ces espaces
dans l'optique de faire face à un certains nombres de défis
communs. Ces mécanismes sont également
économico-politiques entendu comme des actions entreprises par les
acteurs dans le marché de kyé-ossi à travers les
échanges commerciaux et les dynamiques qui en découlent
(section2)
SECTION1 : LES FORMATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
Par là nous entendons mettre en évidence les
différentes actions qui sont entreprises par les différents Etats
ou espace géographique de la zone des trois frontières qui
favorisent l'intégration sous régionale à travers les
dynamiques socioculturelles. Dans ce sens, il question de montrer comment
ceux-ci pris en bloc, par catégorie ou en associations initient des
actions visant à favoriser l'intégration. Ainsi, après
avoir présenté les différents acteurs impliqués
(paragraphe1), nous mettrons en évidence leurs stratégies et
leurs rationalités (paragraphe2).
PARAGRAPHE1 : LES
DIFFERENTS ACTEURS DU PROCESSUS
Il est question de mettre en évidence les acteurs de la
localité de kyé-ossi qui contribuent au processus
d'intégration sous régionale. Ainsi nous les avons classé
en deux catégories à savoir ceux que nous avons surnommé
les acteurs du haut ou les autorités de la localité (A) d'une
part et les acteurs du bas ou formations associatives (B).
A- LES AUTORITES DE LA
LOCALITE COMME ACTEUR DE PREMIER RANG DANS LE PROCESSUS DE
REVALORISATION
Ceux-ci sont deux catégories à savoir d'une part
l'autorité politique central ou le sous-préfet de la
localité de kyé-ossi et d'autre part les autorités
locales.
1- L'autorité
politique centrale
Comme acteur du haut ou autorité politique centrale, le
sous-préfet de la localité est le représentant de l'Etat.
Ainsi, suivant le Décret n° 2008/377 du 12 novembre 2008
Fixant les attributions des chefs de circonscriptions
administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services,
Sous l'autorité directe du préfet, le sous-préfet est
chargé du maintien de l'ordre, de l'exécution des lois,
règlements et décisions du gouvernement ainsi que de la
supervision, de l'animation, de la coordination et du contrôle de
l'activité des services publics civils installés dans
l'arrondissement, à l'exception de ceux de la justice209(*).
Il joue le rôle d'acteur privilégié dans
le sens ou les actes qu'il pose au sein de l'espace géographique dont il
a la responsabilité engagent l'Etat. Toutefois il est soumis au principe
de hiérarchie qui exige qu'il se plie aux ordres du préfet et du
Gouverneur. Ainsi le sous-préfet de kyéossi reçoit des
instructions du préfet d'Ambam parce que considéré comme
la haute autorité politique de la vallée du ntem qui lui
à son tour en reçoit du Gouverneur. Ainsi, dans la dynamique
d'intégration le sous-préfet de kyé-ossi fait office
d'acteur privilégié et par conséquent mérite
d'être cité.
2- Le maire et le chef
traditionnel
Le maire et le chef traditionnelle de kyé-ossi
constituent également des pôles considérable et par
conséquent mérite d'être cité comme des acteurs
stratégiques dans le processus d'intégration des trois espaces
(Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale). La constitution du 18 janvier
1996 institue deux types de collectivités territoriales
décentralisées à savoir la commune et la
région210(*).
Ainsi le maire selon la loi de 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation
de la décentralisation, le maire peut entreprendre des initiatives
à caractère économiques, sociale, sanitaire,
éducatif, culturel et sportif sur son espace de contrôle ou de
compétence211(*).
Ainsi le maire de kyé-ossi organise très souvent des
évènements à caractères socioculturels comme la
fameuse initiative « tous ensemble » qui consistent
à remettre des dons aux orphelins de la localité mais
également ceux des pays voisins à savoir Meyo-kyé au Gabon
et Ebebiyin en Guinée Equatoriale. Autre cette initiative il entreprend
bien d'autres qui font de lui un acteur dans la dynamique d'intégration
de ces trois espaces d'abord parce qu'il est un fils de la localité et
par conséquent u maillon essentiel.
Le chef traditionnel fait également figure d'acteur
dans le sens où il est sur le plan local, un maillon essentiel de
l'administration de l'Etat. Il sert de ce fait de pont entre les
administrés et l'administration bien que son statut soit
différent des collectivités territoriales
décentralisées. Il est également le garant de la tradition
et des valeurs qui régissent celle-ci. Ainsi, la localité de
kyé-ossi de par l'homogénéité culturelle qui la
caractérise permet à ce que le pouvoir du chef aies une
portée même en dehors des frontières parce que l'ethnie
fang dont il incarne et représente se trouve au Gabon et en
Guinée équatoriale en témoigne ce propos
« nous sommes une même famille, les ntumu de
kyé-ossi, de meyo-kyé et Ebebiyin »212(*). Ainsi le plus souvent
sollicité pour régler des conflits qui sont le plus souvent
foncier « on apporte les problèmes de terre ici chaque
fois »213(*)ces problèmes opposent les plus souvent
les habitants de kyé-ossi et ceux de méyo-kyé et parfois
ceux d'ebebiyin parce que étant voisins. Ainsi, la convocation du chef
dans ces différentes situations témoigne de son importance dans
la dynamique d'intégration et des relations qu'entretiennent les
populations autochtones avec celles des pays voisins. A côté de
cette catégorie d'acteurs nous avons des associations.
B- LES ASSOCIATIONS DE LA
LOCALITE DE KYE-OSSI COMME ACTEURS DU PROCESSUS
Nous entendons mettre en évidence les associations de
la localité qui jouent un rôle important dans la dynamique
d'intégration des trois frontières (Gabon, guinée
équatoriale et Cameroun), ainsi nous avons distingué deux
catégories d'associations, d'une part les associations des
commerçants et d'autre part une amicale.
Les associations de commerçants sont grand nombre dans
la localité de kyé-ossi mais certaines se distinguent par leur
rôle dans la dynamique d'intégration à savoir l'association
des collecteurs de tomates de foumbot à kyé-ossi et l'association
nkuleyondo.
1- l'association des
collecteurs de tomates de foumbot à kyé-ossi et l'association
nkuleyondo.
L'association des collecteurs de tomates à
kyé-ossi est une formation qui prends corps dans le but de
réguler et de prévenir le surplus de tomates sur le marché
de kyé-ossi et dont la baisse des prix de vente s'organise en petit
groupe et alternent leur jour de chargement. La tomate est l'un des produits le
plus prisé par les équato-guinéens et gabonais. Le
regroupement en association lui donne du poids dans l'intégration en
générale et dans la dynamique des échanges commerciaux en
particulier. En effet, à travers cette formation les commerçants
coopèrent directement avec les acheteurs gabonais et équato
guinéens. Ainsi une relation de confiance se noeud entre eux dans le
sens ou les grossistes gabonais et équato guinéens se rendent sur
le marché de kyé-ossi et payent des marchandises à
l'avance c'est-à-dire des semaines avant la livraison. En cela plusieurs
types de relations se tissent entre cette association et les grossistes
gabonais et équato-guinéens ce qui témoigne de leur
rôle et surtout de leur influence dans la dynamique
d'intégration.
L'association nkul-ewondo très dynamique et très
reconnu dans la zone des trois frontières est également un
regroupement de commerçants opérant dans le marché central
de kyé-ossi qui contribue à la dynamique d'intégration
sous régionale. En effet de manière étymologique le
« nkul-ewondo » renvoie au tam-tam de béti. La base
culturelle et socioculturelle de cette association qui regroupe les
fang-béti de la vallée du ntem et ceux de kyé-ossi en
particulier faisant dans la commercialisation des tubercules et des arachides
lui donne un statut particulier d'acteur. L'appartenance à l'ethnie fang
est un élément qui est mis en avant dans les relations que
ceux-ci entretiennent avec les grossistes gabonais et
équato-guinéens dans le sens ou cela leur donne des faveurs et
des réductions sur leur produit parce que considéré comme
des frères.
La particularité de ces associations est qu'elles ont
une portée extra territoriale dans le sens ou leurs actions ont de
l'impact dans les dynamiques d'intégration et les mettent directement en
relation les grossistes gabonais et équato-guinéens. A
côté de ce type d'association on note une association à but
non lucratif nommé « l'AGEKO »
2- l'amicale la grande
équipe de kyé-ossi « AGEKO »
L'AGEKO ou amicale la grande équipe de kyé-ossi
est une association constituée des autorités administratives,
chefs communautaires, présidents des syndicats, opérateurs
économiques et sympathisants. L'objectif principal ce mouvement est de
nouer de bonnes relations avec les pays frères. Dans ce sens, il a
également une portée qui va au-delàs des frontières
parce que les autorités des pays voisins en sont également des
membres. Le sous-préfet du discrit de meyo-kyé dans la province
du woleu-ntem au Nord du Gabon et le sous-préfet d Ebebiyin en
Guinée équatoriale sont des membres du bureau d'honneur. Ainsi de
par ses multiples initiatives à savoir l'organisation des salons pendant
lesquels ils discutent des moyens à mettre en oeuvre pour pouvoir
viabiliser l'intégration dans ces trois espaces. Ainsi cet association
fait office d'acteur dans le sens où il joue un rôle dans le
système que représente l'intégration des trois espaces en
ce sens que « l'acteur n'existe pas en dehors du système
qui définit la liberté qui est sienne et la rationalité
qu'il peut utiliser dans son action. Mais le système n'existe que par
l'acteur qui seul peut le changer »214(*)ainsi se sont ces acteurs qui
font l'intégration. Dans cette optique ces différents acteurs
développent des stratégies et des rationalités pour
viabiliser l'intégration entre ces trois espaces.
PARAGRAPHE2 : LES
STRATEGIES ET RATIONALITES DES ACTEURS COMME METHODES POUR UNE REVALORISATION
DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES.
Par là nous voulons dire que les acteurs dans l'optique
de rendre viable l'intégration sous régionale dans cet espace
mobilisent des stratégies (A) mais également leur
rationalité (B)
A- LES STRATEGIES DES
ACTEURS
Dans l'optique d'atteindre leurs objectifs les acteurs
mobilisent des mécanismes qu'il est important de souligner et mettre en
évidence parce qu'ils jouent un rôle dans l'intégration
sous régionale de ces trois espaces. Ainsi elles sont
élaborées à deux niveaux. D'une Part les autorités
locales à travers les initiatives telles que la coopération
décentralisée et le programme de développement
intégré de la zone des trois frontières (PDIZTF) mais
également par les associations à travers leurs initiatives.
1- Stratégie des
autorités de la localité
La coopération décentralisée entendu
comme l'ensemble des actions de coopérations internationales
menées par convention dans le but d'intérêt commun par une
ou plusieurs collectivités215(*) est un élément stratégique
mobilisé dans les relations qu'entretiennent ces collectivités en
ce sens qu'elle favorise l'intégration sous régionale. Ainsi les
collectivités locales sont devenues avec leurs coopérations des
acteurs à part entière des relations216(*)
A la base les trois espaces à savoir le Gabon, la
Guinée équatoriale et le Cameroun ont une proximité
géographique et culturelle qui pèse en leur faveur dans la
dynamique d'intégration sous régionale. En effet sur le plan
géographique la ville de kyé-ossi est la seule ville du Cameroun
qui est limitrophe avec deux pays à savoir le Gabon et la Guinée
équatoriale. Sur le plan culturel ils sont traversés par une
même ethnie nommée « fang ». Dans cet
optique et sous tendu par ces logiques les autorités de meyo-kyé,
ébebiyin et kyé-ossi développent une coopération
qui va être taxé de coopération
décentralisée, ceci en droite ligne avec le décret
n°2011/1116 PM du 26 avril 2011 fixant les modalités de la
coopération décentralisée au Cameroun qui stipule en
article 2 « la coopération décentralisée peut
s'opérer entre les collectivités territoriales
étrangères d'autre part »217(*). Ainsi la coopération
décentralisée dans cet espace géographique regroupe un
ensemble de modalité et d'implication d'actions politiques,
socio-économique, sportive et culturelle qui joue un rôle
considérable dans la dynamique d'intégration.
Sur le plan politique, figure ce qu'on a appelé
« la diplomatie des villes frontalières »218(*). En effet durant les
célébrations des fêtes d'indépendance ou autre
cérémonies nationales, les préfets et maires de chaque
localité n'hésitent pas à inviter leurs homologues vivant
de l'autre côté des frontières à y prendre part.
À titre d'exemple, le 17 août qui commémore la date de
l'accession du Gabon à la souveraineté internationale, les
communautés camerounaises et Equato-guinéenne vivant à
méyo-kyé défilent sous les couleurs de leurs pays
respectif. Cette situation de manière connotée laisse entrevoir
sur le plan relationnel une certaine harmonie et convivialité entre ces
peuples des pays frontaliers. Ce qui de manière conséquente
impacte positivement le processus d'intégration dans cet espace.
Sur le plan socio-économique cette coopération
se caractérise par diverse aides. C'est ainsi que les natifs du Gabon et
de la Guinée équatoriale n'hésitent pas à venir
chercher la main d'oeuvre au Cameroun pour les travaux champêtres et de
construction219(*). De
même pour les sociétés présentent en Guinée
équatoriale comme celle chargées du ramassage des ordures
nommé « ayountamento » exploitent une partie
très importante la main d'oeuvre camerounaise.
Sur le plan sportif c'est surtout pendant les vacances de fin
d'année scolaire que des jeunes des villages situés de part et
d'autre des frontières organisent des tournois de football comme le
célèbre tournoi « le championnat des trois
frontières » qui se déroulent depuis 2010 qui regroupe
les équipes de meyokyé ( les 06 frères de meyo-kyé)
venu du Gabon, Aviosto d'Ebibiyin ( guinée équatoriale) et bien
sur celles de kyé-ossi. Pendant ces moments il est question de
valoriser la fraternité mais également l'amour entre
frères de ces trois espaces. Cela favorise bien évidemment
l'intégration dans le sens où il permet une véritable
consolidation des liens en dépassant les limites établies par les
frontières. De ce fait, la coopération
décentralisée comme levier stratégique permet non
seulement un rapprochement des peuples à travers
l'homogénéité culturelle mais également entre les
collectivités territoriales qui sont en principe des relais de
politiques édictées depuis le centre selon la dynamique
(centre-périphérie). Cependant ce processus de coopération
décentralisée dans la région des trois frontières
relève que des rapports de bon voisinage et ne repose sur aucune base
juridique. C'est dans ce sens l'initiative programme développement
intégré de la zone des trois frontières a
été pensée.
Le PDIZT est créé à travers
l'arrêté N°2013/8885/CAB/PM de 13 novembre 2013 et
placé sous l'autorité du ministre en charge de
l'intégration régionale. Il se justifie par la volonté des
chefs d'Etats de cet espace de créer un marché commun plus ouvert
et plus dense et par conséquent accélérer le processus
d'intégration sous régionale. Cette réalité est
plus ou moins perceptible à travers ses missions qui déroulent un
ensemble d'axes d'intervention et son déploiement dans la zone
d'AMBAM.
2- La stratégie des
associations de commerçants
Les commerçants de la localité de
kyé-ossi développent un mécanisme basé sur
différents contrats220(*) avec les acheteurs Gabonais et
équato-guinéens dans l'optique de viabiliser l'intégration
sous régionale dans cet espace mais également pour très
facilement évacuer leur produits. En effet, ces contrats sont de
plusieurs types, ils peuvent être des contrats de confiance, de
fidélisation et de troc.
Le contrat de confiance consiste ici à bâtir une
relation de confiance entre les commerçants et les grossistes venu de
l'autre côté des frontières. Ainsi, les commerçants
gabonais et équato-guinéens réputés pour leur fort
pouvoir d'achat, réussissent à travers leurs achats à
nouer une relation de confiance avec les commerçants camerounais dans le
sens ou ceux peuvent percevoir de l'argent des semaines avant le chargement des
marchandises dans les camions.
Le contrat de fidélisation quant à lui consiste
pour les commerçants à continuer à traiter avec l'acheteur
Gabonais ou Equato guinéen quand bien même l'ancien contrat
d'achat n'est pas arrivé à terme. Ainsi les commerçants de
la filière tomate en l'occurrence par les commerçants qui
achètent à foumbot pour livrer aux guinéens au
marché central de kyé-ossi. Si parvenu à kyé-ossi
leur clients n'ont pas la totalité de leur argent et désire faire
de nouveau crédits ils acceptent sans hésitation.
Des contrats de troc sont constatés principalement sur
la filière haricot sec qui conduit les opérateurs à
échanger des volumes d'haricot sec contre du vin rouge importé de
Guinée Equatoriale. Les deux parties sont à la fois fournisseur
et client. La transaction se fait entre un commerçant basé au
Cameroun et un autre commerçant basé en Guinée
Equatoriale. L'idée est d'avoir pour un même acteur un magasin de
haricot et un magasin de Vin. Le commerçant Camerounais qui s'engage
dans cette relation contractuelle est à la recherche des nouveaux
débouchés pour son haricot. De ce fait c'est lui qui se rend en
premier sur le marché Guinéen à la recherche d'un
partenaire commerçant de vin qui accepterait de contracter avec lui.
L'inconvénient ici est qu'il faut avoir un gros capital. Mais l'avantage
est qu'il peut réduire les risques de non-paiement car les
intérêts coïncident un peu chez les deux partenaires. Ainsi
à travers ces contrats les commerçants réussissent
très minutieusement à bâtir de bonnes relations avec les
commerçants Gabonais et Equato Guinéens et cela participe
véritablement à revaloriser les dynamiques socioculturelles dans
le sens où c'est par le canal de la langue traditionnel, du moins la
majeure partie de ces opérations prennent en compte cette
variable-là.
B- LES RATIONALITES DES
ACTEURS
La rationalité peut être perçut ici en
terme de retombé, de gain ou même de bénéfice pour
les acteurs. Ainsi dans la dynamique des échanges entre ces trois
espaces l'objectif pour chacun est bien évidemment de tirer un profit.
Cela dit chacun maximisent sur ses profits et minimisent ses pertes. Dans ce
sens, Max Weber distingue deux type de rationalité à savoir la
rationalité en valeur entendu comme une action qui consiste à
agir par conviction et dans laquelle l'acteur est guidé par une certaine
conviction221(*). Cette
rationalité qui est différente de la rationalité en
finalité qui elle renvoie à une action qui relie les moyens et
objectif poursuivi parce qu'il est question pour l'acteur de comparer les
objectifs, les moyens possibles pour l'atteindre et chercher les moyens
efficaces pour pouvoir y parvenir222(*). Transposé dans le cadre de nos observations
de terrains ces deux types de rationalité coexistent dans les actions
que les différents Etats posent.
Les autorités locales à savoir le chef
traditionnelle et le maire de kyé-ossi dans leur multiple entreprise
partent du principe selon lequel les gabonais et équato guinéens
sont des frères pour eux parce que appartenant à l'ethnie fang.
Cette situation permet donc à ce que toutes initiatives entreprise par
ces autorités aient une dimension inclusive parce que intégrant
les pays frères. Cela dit le fait qu'ils partagent les mêmes
valeurs culturelles affecte leurs pensées et leurs actions et les
amènent à communier ensemble lors des évènements
heureux ou malheureux peutimporte l'existence des frontières.
La rationalité en finalité quant à elle
est perceptible à travers les méthodes et moyens dont se donnent
non seulement les autorités de la localité mais également
les associations de commerçants. En effet pour ce qui est des
associations des commerçants ceux-ci savent que les étrangers
gabonais et équato-guinéens ont un pouvoir d'achat assez
consistent par conséquent méritent d'être pris très
au sérieux. Dans cette optique ils prennent des risques en laissant des
marchandises à crédit avec l'intention d'écouler
très facilement leurs produits.
Au niveau des autorités le principe de la diplomatie
est celui qui est mobilisé dans l'intention de maintenir de bonne
relation avec les étrangers gabonais et équato-guinéens.
Cela dit malgré le mauvais traitement dont sont le plus souvent victime
les camerounais en Guinée Equatoriale ceux-ci s'arrangent à ce
que les populations de kyé-ossi les traitent dignement lorsqu'ils
viennent effectuer des achats parce que sachant qu'ils font la force de
l'économie de la localité parce que disposant d'un pouvoir
d'achat assez consistant.
SECTION 2 : LES FORMATIONS
ECONOMICO-POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
Par là nous voulons dire que dans le processus
d'intégration sous régionale les dynamique socioculturelles
jouent un rôle considérable sur le plan économico-politique
ce ci à travers l'impact du marché transfrontalier de
kyé-ossi dans le sens où celui-ci favorise un brassage entre les
populations des trois espaces paragraphe1). Mais également à
travers les échanges commerciaux (paragraphe 2).
PARAGRAPHE1 : LE MARCHE
TRANSFRONTALIER DE KYE-OSSI COMME LIEU DE BRASSAGE ENTRE LES PEUPLES.
Le marché de kyé-ossi est l'un des plus grand
marché frontalier de la vallée du ntem suivi de celui
d'Abamgminko'o et de méyobiboulou. Sa position stratégique parce
que situé au carrefour des trois frontières lui confère un
rôle de choix dans le processus d'intégration sous
régionale en générale et celui des trois espaces en
particulier. Outre ces différents apports il permet un brassage
culturel (A) et contribue de ce fait à la diffusion des gouts et
habitudes alimentaire (B).
A- LE BRASSAGE CULTUREL A
TRAVERS LE MARCHE DE KYE-OSSI.
Le marché de kyé-ossi est reconnu pour son
rôle considérable dans l'approvisionnement de la
sous-région. En effet à partir de celui-ci les pays de la
sous-région sont alimentés en denrées alimentaire. Ainsi,
outre cet aspect ce marché permet tout d'abord un brassage culturel
parce que étant le carrefour de rencontre.
Il est ouvert tous les jours c'est-à-dire de lundi
à dimanche mais les jours les affluent sont le mercredi et le samedi. Il
est le lieu de ravitaillement principal du Gabon et de la Guinée
équatoriale. En effet les populations du nord du Gabon dans la province
du Woleuntem plus précisément ceux de meyo-kyé et celles
d'ébebiyin du côté de la Guinée équatoriale
qui pour la plus part sont des fang viennent se ravitailler au marché de
kyé-ossi.
Pendant ces transactions les fang ntoumou venue des pays
voisins communient et échangent avec ceux de la localité. Les
commerçants sont d'une part les autochtones à savoir les peuples
fang et de l'autre les allogènes constitués des bamouns, des
bamilékés dans une moindre mesure les nordistes. Pendant les
jours de marchés ces échanges qui se font le plus souvent par le
canal de la langue locale (nkob fang) permet une fluidité entre les
acheteurs et les commerçants locaux. Cette situation permet un
véritable brassage culturel dans le sens ou les comportements et
habitudes sont conjugués dans l'optique d'une acceptation mutuelle.
Ainsi les acheteurs venue de ces pays voisins se sentent plus proche de leur
frère et cette situation amène ceux-ci à leur accorder
certaines faveurs ou services comme par exemple la réduction sur
certains produits. Pendant les transactions il y a une véritable
acceptation des étrangers. Cela dit pendant les jours de marché
les allogènes se débrouillent à parler fang comme par
exemple pour appeler les clients, du moins pour attirer leur attention ils
disent « fonbowè » pour dire regarde ici. On peut
donc apprécier le fait que le marché central de kyé-ossi
favorise à travers la vente des produits et des échanges
commerciaux un véritable brassage dans le sens ou se ne sont pas
seulement les fang pris individuellement qui se font la recette mais on
souligne également une présence imposante des populations
allogènes qui au travers de la culture locale réussissent
véritablement à se fondre dans le jeu. Ainsi le marché
grâce à ses multiples composantes culturelles permet un brassage
et par conséquent favorise l'intégration des trois espaces
frontaliers. En dehors de cet aspect il permet également la diffusion
des gouts alimentaires.
B- LE MARCHE DE KYE-OSSI
LIEU DE DIFFUSION DES GOUTS ALIMENTAIRES
Le Cameroun est perçu en général comme le
grenier de l'Afrique centrale dans le sens où celui-ci pourvoit aux
besoins alimentaires des pays voisins. Ainsi le marché de
kyé-ossi réputé pour son poids considérable dans la
dynamique des échanges entre, le Gabon et la Guinée
équatoriale n'échappe pas à ce statut de grenier pour ces
pays voisins. Cette situation est allé jusqu'à créer une
« dépendance » Gabonaise et équato
guinéenne vis-à-vis du Cameroun. Ainsi ne cultivant pas pour la
plus part les aliments comme le plantain, igname, tomate, les équato
guinéens et gabonais viennent s'en procurer sur le marché de
kyé-ossi tous les jours de la semaine. On peut donc apprécier en
observant chaque matin les camions venu du Gabon faire leur entrer dans la
ville dès 6 heures du matin pour les chargements. Pareil pour les
équato guinéens qui pour la plus part sont frillant de tomates et
autres condiments bien commercialisés sur le marché de
kyé-ossi sur le marché de kyé-ossi en témoigne ce
propos « quand un équato entre au marché il se dirige
d'abord le plus souvent vers les comptoirs des tomates et condiments parce
qu'ils n'ont pas ça là- bas chez eux parce qu'ils utilisent plus
les boites de conserve »223(*) ainsi ,cette situation d'approvisionnement
crée non seulement une dépendance mais permet également
une diffusion des gouts alimentaires
La diffusion des gouts alimentaires à travers le fait
que les équato guinéens très particulièrement ont
inséré dans leur repas le bâton de manioc qui est vient du
Cameroun. Ils en sont arrivé au point de partir dans les villages de la
localité et à l'intérieur du pays quand le besoin se
présente pour en trouver et dans certain cas acheter les champs de
manioc aux agriculteurs pour la confection de ce produit. Cette
réalité est allé jusqu'à favoriser l'augmentation
des prix du bâton de manioc qui est passé de 50fr cfa
à100fr cfa et dans certains cas à 150fr cfa dans la
localité de kyé-ossi. En témoigne ce propos
« le bâton est devenu chaire parce que les équato
guinéens achètent à des prix élevés tout ce
que les mamans du village apportent au marché. Ils vont jusque dans les
champs de manioc des grands-mères pour que celle-ci leur fassent
directement le bâton de manioc »224(*)on peut dire que ce
complément est devenu indispensable pour les foyers équato
guinéens ce qui est mis e évidence à travers le tableau
ci-dessous :
Tableau 2: Exportations de bâton
de manioc dans la sous-région (tonnes)
|
2010/2011
|
2011/2012
|
2012/2013
|
2013/2014
|
2015*
|
Kye-Ossi
|
n.d
|
n.d
|
4,74
|
6,9
|
8,06
|
Abang-Minko'o
|
n.d
|
28,28
|
33,77
|
41,1
|
73,64
|
Meyobiboulou
|
n.d
|
0,3
|
0,45
|
-
|
-
|
Total
|
n.d
|
28,31
|
38,96
|
48
|
81,7
|
Source : compilation des données AGRI-STAT,
numéros 10 à 15. * Passage de l'année budgétaire
à l'année civile. n.d. non disponible
Le tableau ci-dessus présente l'évolution des
exportations de bâton de manioc en direction du Gabon et de la
Guinée Equatoriale, principaux clients du Cameroun pour ce produit dans
la sous-région. En dépit des chiffres manquants pour l'exercice
2010/2011, on constate une tendance nette à la hausse des
quantités exportées. Ces données sont, selon toute
vraisemblance, inférieures aux chiffres réels, compte tenu de
l'importance des quantités exportées vers la Guinée
Equatoriale à partir des marchés de Menguikom, d'Ebengon,
d'Olamze et de MeyoBiboulou qui ne font pas l'objet d'enregistrements225(*). A côté du
bâton de manioc se greffe le plantain qui est un complément
très prisé au Gabon. En effet les gabonais en raffolent et se
bousculent pour en avoir sur le marché de kyé-ossi et même
à l'intérieur du pays quand le besoin est consistant. Ainsi cette
situation est tel que les gabonais vont même dans les champs pour
négocier avec les producteurs avec les producteurs avant même que
ceux ne produisent. Cela témoigne à suffisance de cet état
de dépendance et diffusion alimentaire en témoigne le tableau
ci-dessous.
Tableau 3 : Exportations de plantain
entre 2010 et 2015 (tonnes)
|
2010/2011
|
2011/2012
|
2012/2013
|
2013/2014
|
2015
|
Kye-Ossi
|
328,1
|
n.d.
|
479,3
|
401
|
270
|
Abang-Minko'o
|
401,3
|
588,6
|
390
|
481
|
625
|
Meyobiboulou
|
n.d.
|
22,95
|
84
|
-
|
-
|
Total
|
729,4
|
611,55
|
953
|
882
|
895
|
Source : compilation des données
AGRI-STAT, numéros 10 à 15. * Passage de l'année
budgétaire à l'année civile. nd : non disponible
L'examen de ces tableaux de sources différentes montre
des légères différences entre les données des
exercices 2010/2011 et 2011/2012. Elles sont dues au fait que dans le premier
les exportations par Abang-Minko'o sont largement sous-estimées pour
l'exercice 2011/2012 et dans le second elles sont indisponibles pour l'exercice
2011/2012.La non disponibilité des exportations par l'une des portes de
sortie lors de l'agrégation des données entache significativement
les résultats obtenus. Il convient également de relever les
autres limites de ces données qui sont la non exhaustivité de
l'enregistrement aux portes de sortie, l'estimation visuelle des
quantités lorsqu'elles sont enregistrées et la non prise en
compte des quantités exportées par les autres voies de sortie
(Menguikom, Olamze, MeyoBiboulou, Ebengon). Les quantités ici
présentées sont donc largement inférieures aux
quantités réelles226(*).
PARAGRAPHE 2 : LA
REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES ECHANGES
COMMERCIAUX.
Par là on veut dire que les échanges commerciaux
constituent également des canaux de valorisation des dynamiques
socioculturelles cela dit elles favorisent une véritable harmonie et
consolide les relations entre les pays de cet espace. Ainsi elle se manifeste
par les échanges de produits entre le Cameroun et la guinée
équatoriale (A) mais également entre le Cameroun et le Gabon
(B).
A- LES ECHANGES COMMERCIAUX
ENTRE LE CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME CANAL DE REVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES.
Ces échanges commerciaux se caractérisent par
des exportations et des importations.
1- Typologie de produits
importés en Guinée équatoriale
Ainsi en ce qui concerne les produits importés de la
Guinée équatoriale ils sont de plusieurs ordres. En effet il
s'agit des produits manufacturés tel que les ustensiles de cuisines tel
que les casseroles, les plats, les cuillères couteaux de table,
bouilloires, moulinex, plaques chauffantes. A côté nous avons des
produits de beauté et d'entretien tel que les parfums, champoing,
déodorants, huile de toilette, pattes dentifrices, savons de toilettes,
gèle de douche, mèche, bracelets ; les produits brassicoles
et alcooliques tels que les liqueurs et champagne de différentes
marques. Tous ces produits ne sont pas produits en guinée
équatoriale mais proviennent pour la plus part d'Espagne et de la chine
à des couts très abordable. Ainsi ces produits sont
réputés pour leurs qualités et surtout pour leur prix
très abordable. En effet une bouteille de whisky Johnny Walker qui coute
3000francs cfa en Guinée équatoriale est vendue à
7000franc cfa au Cameroun. Ainsi cela concoure au grand plaisir des grossistes
camerounais qui trouvent leur compte.
2- Typologie de produits
exportés en Guinée équatoriale
Pour ce qui est des produits exportés en Guinée
équatoriale ou importé au Cameroun il s'agit majoritairement des
produits alimentaires tel que les vivres frais comme les bananes, le plantain,
les légumes, les tubercules tel le manioc, les ignames. Les pommes de
terre, la tomate, condiments, oignons, haricot. A côté de ces
produits notons que les équato guinéens importe très
faiblement les produits brassicoles. A ces produits s'ajoute la friperie en ce
sens qu'ils viennent faire des achats des vêtements pour aller revendre
en guinée équatoriale.
Toutefois il faut noter que ces échanges se font de
deux manières à savoir formelle et informelle. Le circuit formel
entendu comme la voie de passage reconnu c'est-à-dire passant par la
frontière et soumis au contrôle de la douane moyennant une taxe
qui est fonction du type de produit. Par exemple le carton de gèle de
douche importé de la Guinée équatoriale est taxé
à 2000francs cfa au niveau de la douane après vérification
de la qualité227(*). D'autre part ces transactions se font de
manière informelle entendu comme des voies de contournement de la
douane.ils sont bon nombre mais deux circuits informel sont plus connus
à savoir le passage par les pistes « d'Esaben »
situé à la sortie de kyé-ossi plus
précisément à côté de l'église
catholique notre dame ou les trafiquants passent par les champs pour acheminer
les marchandises. L'autre passage est celui en face de la mosquée
centrale de kyé-ossi ou on observe le plus souvent les motos- taximan
sortir d'une piste avec des bagages couvert de tissu et attachés avec
des frondes dont il n'est pas toujours évident de donner la nature
exact.
B- LES ECHANGES COMMERCIAUX
ENTRE LE CAMEROUN ET LE GABON COMME CANAL DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES.
Comme dans le cas avec la Guinée équatoriale, le
Cameroun exporte des produits au Gabon mais en importe également.
1- Typologies de produits
importés du Gabon
Les produits importés du Gabon sont de deux types.
D'une part des produits alimentaires tels que des huiles de cuisines, du riz
parfumé, des boites de conserves de tous genres à savoirs
sardine, tomate en boite ; les pâtes alimentaires. A
côté de ces produits on note également une très
forte présence des produits congelés tel que le poulet, le
dindon, le poisson sur le marché de kyé-ossi. Les populations de
la localité se procurent également du gaz domestique au Gabon
plus précisément à Bitam. En effet la sollicitation de ces
produits bien qu'ils ne soient produits au Gabon s'explique par leur cout
abordable dans le sens ou une bouteille locale de gaz pleine qui est vendu
à 6500, est achetée à 5000 par les populations de
kyé-ossi lorsqu'elles s'en procurent celles qui viennent de
meyo-kyé ou bitam en république gabonaise.
2- Typologie de produits
exportés au Gabon
Les produits exportés au Gabon à parti du
marché de kyé-ossi sont en grande partie des produits
alimentaires tel que la banane, le plantain, les bovins, les légumes et
tubercules, pommes de terre, haricot, ignames, tomates, condiments, oignons,
bâtons de maniocs. Ces produits comme dans le cas avec la Guinée
équatoriale prennent deux types de circuits à savoir le formel et
l'informel. D'une part le circuit formel lorsque ceux-ci passent par la douane
situé à meyo-kyé sont taxés selon leur nature.
Comme par exemple la bouteille de gaz domestique qui est achetée
à Bitam à 5000frans cfa lorsqu'elle passe la douane est
taxée à 500. Cependant pour échapper à la norme les
commerçants contournent le plus souvent la douane en passant par la
rivière « kyé » en complicité avec les
villageois de meyo-kyé. L'image ci-dessous en est un
illustratif :

Image 4 : rivière kyéimage
5 : rivière

Source : auteur source : de
l'auteur
A travers ces images il est plus aisé de mettre e
évidence le fait que les villageois de meyo-kyé en
complicité avec ceux d'Esaben se servent de la rivière kyé
comme passerelle pour faire passer leur produits illégalement. Cette
situation bien que informelle, témoigne du degré de
complicité et d'entente qui règne entre ces peuples de
différents espaces géographique. Cela témoigne
également du lien de sang qu'ils ont. Dans la mesure ou à la
fondation ils sont ethnologiquement parlant parenté.
Ainsi ces multiples échanges commerciaux constituent
des éléments de revalorisations des dynamiques socioculturelles
dans le sens où elles permettent la consolidation et la
préservation des liens culturels qui unissent les populations de ces
trois espaces à savoir le Cameroun, le Gabon et la Guinée
équatoriale.
Conclusion chapitre
Au terme de notre analyse qui portait sur la mise en
évidence les formations politico-stratégiques et
économico-politiques revalorisant les dynamiques socioculturelles dans
l'intégration régionale de l'espace cemac, force est donc pour
nous de dire qu'au niveau des associations comme au niveau des autorités
de la localité des mécanismes sont mis en oeuvre dans l'optique
de viabiliser l'intégration sous régionale dans cet espace . Cela
se caractérise bien évidemment à travers les
différents projets qu'ils initient ensemble, du moins en impliquant les
pays frères c'est-à-dire le Gabon et Guinée
équatoriale mais également à travers les échanges
commerciaux qui structurent leurs relations. Ces deux mécanismes qui de
manière conjuguée favorise non seulement une valorisation des
dynamiques socioculturelles à travers les liens culturelles qu'ils
entretiennent mais permet une nette avancé du processus
d'intégration parce que favorisant un nette rapprochement et par
conséquent une consolidation des liens qui les unissent.
CONCLUSION GENERALE
L'intégration régionale en Afrique centrale en
générale et celle de l'espace cemac en particulier, est
caractérisée depuis longtemps par la prédominance du
paradigme interétatique. En ce sens que, ce sont les Etats, du mois le
politique qui initie en instance communautaire et les populations quant
à elles se chargeaient juste d'appliquer. Ainsi, seuls les aspects
politiques et économiques étaient mis en avant comme leviers ou
canaux par lesquels l'intégration pouvait véritablement se
construire. Cette faible reconnaissance de l'importance et même de la
consistance du socioculturel dans la construction de l'intégration
régionale nous ainsi conduit à aborder dans cette étude le
paradigme de l'intégration par le bas. Ainsi, la thématique
portant sur « les dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration en Afrique centrale : le cas de l'espace
cemac » a constitué la matrice analytique de notre travail.
Pour élucider cette problématique de
l'intégration par le bas, c'est-à-dire par l'entremise
socioculturelle nous sommes partie de deux hypothèses : la
première qui consistait à aalyser la perspective de la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de
l'intégration régionale en mettant en évidence aussi bien
les configurations politico-ethniques et juridico-politiques que les
configurations politico-stratégiques et économico-politiques,
ceci en lien avec une optique institutionnelle et gouvernementale de
l'intégration. La seconde hypothèse qui consistait à
examiner les perspectives de revalorisation des dynamiques socioculturelles
dans la construction de l'intégration régionale ceci en mettant
en exergue les formations politico-ethniques et juridico-politiques que les
formations politico-stratégiques et économico-politiques en
rapport avec une optique relationnelle et sociétale de
l'intégration. Ces deux hypothèses ont témoigné de
leur véracité dans le sens ou les dynamiques socioculturelles
comme levier pour l'intégration régionale subissent un double
mouvement qui est d'une part dévalorisant et d'autre part
revalorisant.
L'analyse de ces dynamiques sous l'angle dévalorisant
ou de sa dévalorisation s'est effectuée sur la base d'un cadre
théorique et méthodologique. Nous avons ainsi opté pour le
choix de la théorie de la configuration et des réseaux
d'interdépendance de Norbert Elias comme cadre théorique parce
que très illustratif pour mettre en évidence les
différentes configurations et les liens qui lient la
société et l'individu tel que perçu par Norbert Elias dans
« société des individus ».le
néo-institutionnalisme nous a dans cette logique servi de méthode
d'analyse. C'est ce cadrage épistémique qui a donc conduit
l'orientation de cette première partie. Dans ce sens, nous avons mis en
évidence sur le plan politico-ethnique l'influence négative
qu'ont joué le tracé des frontières et l'incidence que
cela a sur l'intégration en ce sens que celle-ci ont favorisé la
déstructuration et même l'éclosion de certaines familles
prise au pièges par le tracé imposé de ces
frontières. Tant disque sur le plan juridico-politique nous avons
souligné, l'absence des normes répressives au niveau
communautaire qui permettent aux Etats membres de véritablement
s'arriver au principe de la libre circulation. Cet état de chose qui
sponsorise donc l'adoption par ses Etats des mécanismes souverainistes
et protectionnistes. Ensuit sur le plan politico-stratégique, nous avons
souligné le climat de suspicion, les querelles de leadership au sein de
la communauté qui affecté la pratique de l'intégration
régionale par les populations. Enfin sur le plan
économico-politique, nous avons mis en évidence le poids ou
l'impact négatif des trafics crapuleux et mafieux sur
l'intégration régional en ce sens que ceux-ci affectent non
seulement les relations que les populations frontalières des espaces
concernés mais crée également un climat de crainte.
L'analyse des dynamiques socioculturelles sous le prisme de sa
revalorisation s'est également faite sur la base d'un cadre
théorique et méthodologique. Nous avons ainsi opté pour le
choix du transnationalisme et de l'interdépendance complexe comme cadre
théorique. Ce choix s'est avéré judicieux dans la mesure
où la variable culturelle élément qui lie les populations
fang des trois espaces Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale sert de
catalyseur et même d'élément favorisant
l'intégration régionale dans le sens ou à travers ce
dénominateur commun qu'ils ont , les peuples fang réussissent
à se jouer des frontières établies et par
conséquent influence à leur manière la dynamique
d'intégration. Le néo-institutionnalisme nous a également
permis dans ce sens comme méthode d'analyse. Ce cadrage
épistémique nous a donc permis en second ressort ou mieux en
seconde partie de montrer comment les dynamiques socioculturelles sont
revalorisées en servant de leviers pour l'intégration
régionale en générale et celui de la zone de l'espace
cemac en particulier. Dans ce sens, nous avons présenté sur le
plan politico-ethnique le rôle que la culture à travers la langue,
les cérémonies traditionnelles ou évènement
culturel jouent dans la construction de l'intégration régionale
de la zone des trois frontières, Cameroun-Gabon-Guinée
équatoriale. Sur le plan politico-juridique nous avons mis l'accent
à deux niveaux, d'abord au niveau communautaire ceci en
présentant le traité de l'acte constitutif de la cemac comme
support de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans le processus
d'intégration. Ensuit au niveau des Etats nous nous sommes
spécifiquement attardés sur les accords signés et portant
exclusivement sur la culture et l'éducation. Au niveau
politico-stratégique nous avons mis en évidence dans la
localité de kyé-ossi les acteurs qui influencent positivement la
dynamique d'intégration régionale, leurs rationalités et
les stratégies dont ils font usage. Enfin sur le plan
économico-politique, les échanges commerciaux entre les trois
espaces frontaliers ont été mobilisés comme truchement de
revalorisation. Au terme de ces cette présentation hypothétique
nous pouvons affirmer que ces hypothèses se confirmes dans le sens ou
mettant suffisamment en exergue le double mouvement, mieux encore la double
influence que subissent ces dynamiques socioculturelles dans le processus de
construction de l'intégration régionale en ce sens que celles si
sont freinées par des logiques dévalorisantes d'une part mais
cependant tendent à s'affirmer à travers des logiques de
revalorisations.
Au demeurant il est donc clair que les dynamiques
socioculturelles constituent des leviers essentiels et même vitaux pour
la construction de l'intégration régionale en
générale et celui de l'espace cemac en particulier. Cela dit,
bien qu'influencée par des logiques parfois égocentriques ou
égoïstes des politiques ceci à travers leurs comportements
vis-à-vis des ressortissants des pays frères ou même la
xénophobie dont font preuves certaines populations des pays membres de
la communauté, on note tout de même que les dynamiques
socioculturelles sont cruciales pour la consolidation du lien entre les pays et
les peuples de l'espace cemac.
Cette analyse sur les dynamiques socioculturelles dans la
construction de l'intégration régionale de l'espace cemac nous a
permis d'effectuer un dépassement analytique de la conception
stato-centrée ou classique que l'on a de l'intégration qui est
régulièrement pensée sous l'angle économique et
politique c'est-à-dire par le haut, reléguant ainsi l'aspect
socioculturel en dernier ressort. Ainsi, en inscrivant les dynamiques
socioculturelles comme essentiel dans la consolidation des liens culturels que
partagent les pays de l'espace cemac favoriserait une nette progression de
l'intégration. Il est donc important pour la communauté (cemac)
de désormais inscrire la culture au centre de ses stratégies
question de viabiliser l'intégration ceci en commençant par
créer un département chargé des questions de cultures qui
aura pour principal mission la vulgarisation de
l'homogénéité culturelle de cet espace. Ceci à
travers des salons et tables rondes. Il ne sera donc plus seulement question de
parrainer des initiatives mais également les penser soit même et
ensuit les implémenter. Il sera également nécessaire que
ce département soit équipé d'un personnel qualifié,
ayant la capacité de montrer des projets sérieux et
révolutionnaires dans l'optique que les membres de la haute instance
dirigeante donnent leur approbation.
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· Merino Mathieu, « l'intégration
régionale par le bas, force de l'East Africancommunity » in
géo économie n°58, 2011, pp.133-144
· Messe Mbegachristian-Yann « les
régions transfrontalières : un exemple d'intégration
sociospatiale de la population en Afrique centrale ? »in
éthique publique, n°17, 2005, pp. 04-19
· Mokamdavid, « les peuples traits d'union et
intégration régionale en Afrique centrale : le cas des Gbaya
et des moundang » in Abwadaniel et Al, dynamique
d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé,
presse universitaire, novembre 2001, Tom1, pp.125-129
· Mvelle Guy, Intégration et
coopération en Afrique, Paris, l'harmattan, 2014.
· Nizete Bienvenu, « patrimoine culturel de
l'Afrique centrale : fondement d'une intégration régionale
véritable » in Abwadaniel et Al, dynamique
d'intégration régionale en Afrique centrale, Yaoundé,
presse universitaire, novembre 2001, Tom1, pp.31-40
· Ouattrakaramoko, « les frontières en
Afrique : héritage du passé colonial, enjeu
actuel » in tinkingAfrica n°11, juillet
2014,pp.02-16
· OumarouBouba Sali, « la cemac est-elle une
chimère » in Afrique internationale n°02, 30
octobre, 2011
· Owonanguinimathiaseric, « le gouvernement des
conduites et conduites de gouvernement dans les associations camerounaises de
Libreville (Gabon) : sens, puissance et interdépendance des
filières de circulation humaine » in Sindjounluc (dir),
Etat, individus et réseaux dans les migrations africaines,
Paris, Karthala, 2005.
· Owonanguinimathiaseric, « la guinée
équatoriale en perspective : vues, visées et vision
géopolitique » in enjeux n°28 juillet-septembre,
2006, pp.05-06
· Ropivia louis marc, La géopolitique de
l'intégration en Afrique noire, Paris, l'harmattan, 1994.
· Samnickgustave, « de la difficulté
à circuler librement en Afrique centrale » in enjeux
n°24, juillet-septembre, 2005, pp.20-23
· Sindjounluc (dir), Etat, individus et
réseaux dans les migrations africaines, Paris, Karthala, 2005.
· ZengueEfouarachel, « un ciment pour
l'intégration sous régionale : la langue » in
Abwadaniel et Al, dynamique d'intégration régionale en
Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire, novembre 2001,
Tom2
Ouvrages méthodologiques et
dictionnaires
· Bachelard Gaston, La formation de l'esprit
scientifique, Paris, virgin, 1986.
· Beaud Michel, l'art de la thèse, Paris,
la découverte, 1977.
· Copans jean, l'enquête ethnologique de
terrain, Paris, nathan, 1999.
· Durkheim Emile, les règles de la
méthode en science sociale, Paris.1968.
· Ferrol gilles (dir), Dictionnaire de
sociologie, Paris, Armand colin, 2009.
· Grawitz madeleine, méthodes des sciences
sociales, Paris, dalloz, 11ème édition, 2001
· Hermet Guy, Badie Bertrand, Birbaum et Braud
Phillip, Dictionnaire de la science politique et des institutions
politiques, 6ème édition, Armand colin, 2005.
· Lawrence olivier, Bedard guy, Ferronjulie,
l'élaboration d'une problématique de recherche : source,
outils et méthodes, Paris, l'harmattan, 2005.
Thèses et mémoires
· Sommo Pende Achille,
« l'intégration sous régionale en cemac à
l'épreuve de la liberté de circulation des biens et
personnes », mémoire master en gouvernance et politiques
publiques, université catholique d'Afrique centrale, 2010.
· Tsala moise, « les peuples
frontières et la dynamique d'intégration régionale en
Afrique centrale : cas des fang de la zone frontalière
Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale » mémoire
master, université de Yaoundé 2, ,2016.
Textes juridiques
· Traité de l'acte constitutif de la cemac 1994
· Traité révisé de la CEMAC de juin
2008
Sites internet
· www.Cemac.int
· googlescholar
· www.cerdotolat.org
· www.cairn.info
·
www.mémoireonline.com
· www.persée.com
· www.fotrac.cm
ANNEXES
ANNEXE 1 : Tableau des entretiens obtenus lors
des enquêtes de terrain
5. Interrogés et fonctions respectives
|
Espaces d'entretiens
|
Dates, heures et durée d'entretien
|
6. Mr.mountapmbeme, chef du cabinet du commissaire
DERDS ,commissioncemac
|
Toungouhôtel , Yaoundé
|
18/09/2018 ; 1heure30
|
7. Mr.tickylucien responsable à la
représentation cemac du Cameroun
|
RepresentationCemac du cameroun, quartier Bastos
|
24/09/2018 ; 1heure
|
8. Mr. Wambombatkam, responsable cellule de la planification
et de la coopération.
|
Ministère des arts et de la culture
|
09/10/2018 ; 45minutes
|
5. Mr. Ezoo serges responsable à la direction du
patrimoine culturelle au ministère des arts et de la culture.
|
Ministère des arts et de la culture
|
09/10/2018 ; 1heure10minutes
|
15. Mr. Bikoroalain, maire de la localité de
kyé-ossi
|
Mairie de kyé-ossi
|
15/10/2018 ;45minutes
|
16. Mme. Ada, chef traditionnel de
3èmedégré de kyé-ossi
|
Dans les locaux de la Chefferie traditionnel
|
17/10/2018 ;1heure25
|
17. Mr. Donfackeric, commerçant de kyé-ossi
|
Marché de kyé-ossi
|
16/10/2018, 1heure20
|
18. Mr. Ngamkamflorent commerçant de kyé-ossi
|
Marché de kyé-ossi
|
16/10/2018,1heure25
|
19. Mme.ekotto, aide-soignante au centre de santé
mis
|
Centre de santé mis
|
15/10/2018, 1heure
|
20. Mr.bekalecharly, surveillant général du
lycée bilingue de kyé-ossi
|
Lycée bilingue de kyé-ossi
|
18/10/2018 ;1heure 25mn
|
21. Mr.Zoa parfait alexis enseignant de mathématique au
lycée bilingue de kyé-ossi
|
Lycée bilingue de kyé-ossi
|
18/10/2018 ;1heure 25mn
|
22. Mr .elonoelonoraphael surveillant de secteur
|
Lycée bilingue de kyé-ossi
|
18/10/2018 ;1heure20 mn
|
23. Mlle.Gina commerçante au marché
kyé-ossi
|
Marché de kyé-ossi
|
16/10/2018 :30 minutes
|
Annexe 2 :GUIDE D ENTRETTIEN N°1 POUR LES
RESPONSABLES DE LA CEMAC
Thème :LES
DYNAMIQUES SOCIO CULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN
AFRIQUE CENTRALE CEMAC.
Nom de l'étudiant :
NOUBISSI YVAN NATHANAEL
Directeur de
mémoire : Pr. Mathias Eric
OwonaNguini
Nom de
l'interlocuteur :
Date :
Lieu :
Heure :
1- Existe-t-il une politique culturelle d'intégration
au sein de votre organisation ?
2- Quels sont les acteurs et les moyens qui sont mis en
oeuvre pour mener à bien ce processus d'intégration à
partir des dynamiques socio culturelles ?
3- Existe-t-il un texte ou des lois qui régissent ou
qui prônent l'intégration socioculturelle en Afrique centrale
CEMAC ?
4- Existe-t-il des cultures dans les échanges
communautaires transfrontaliers ?
5- Quels sont les éléments culturels qui
participent à l'intégration régionale en Afrique centrale
CEMAC ?
6- Existe-t-il des évènements à
caractère culturel organisés par la CEMAC ?si oui citez
les
7- Quels sont les obstacles que la dynamique socioculturelle
rencontre dans la construction de l'intégration en zone CEMAC ?
GUIDE D'ENTRETIEN N°2 : POUR LES
COMMERÇANTS DE KYE-OSSI
1. Des produits que vous commercialisez quels sont ceux qui
intéressent le plus les ressortissants des pays voisins ?
2. Des étrangers présent quels sont ceux qui ont
un pouvoir d'achat élevé ?
3. Y a-t-il des produits qui vous viennent des pays
voisins ? SI OUI lesquels et quel est l'avantage que vous avez en les
commercialisant?
4. Faites-vous fasse à une concurrence de la part des
commerçants venus des pays voisins ? si oui comment cela se
caractérise et se matérialise ?
5. En dehors de la concurrence quels sont les
difficultés que vous rencontrez au quotidien dans vos relations avec les
commerçants venus des pays voisins ?
6. Qu'est ce qui doit être fait pour résoudre ce
problème ?
GUIDE D'ENTRETIEN N°3 : AVEC LE MAIRE DE
KYE-OSSI
1. Quel est le type de relations que vos populations
entretiennent avec les ressortissants des pays voisins ?mieux encore les
relations sont-elles harmonieuses ou conflictuelles ?
2. Quels sont les éléments qui mettent en
relations vos populations avec celles des pays voisins ?
3. Quel est le rôle des langues traditionnelles dans les
échanges qu'entretiennent vos populations avec celles venu des pays
voisins ?
4. Votre localité organise-t-elle souvent des
évènements qui impliquent la participation des pays
voisins ?si oui donnez-nous les noms et dates de la tenue de ses
évènements.
5. Aviez-vous déjà reçu une invitation
pour un évènement à caractère culturel, sportif ou
même traditionnel d'un pays voisin ?si oui donnez-nous le nom et la
date à laquelle s'est tenue l'évènement en
question ?
6. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au
quotidien mettant en relation vos populations avec celles venues des pays
voisins ?
GUIDE D'ENTRETIEN N°4 : Pour LE CHEF
TRADITIONNEL FANG DE KYE-OSSI
1. Quel est le type de relations que vos populations
entretiennent avec les ressortissants des pays voisins ?mieux encore les
relations entre vos populations et celles des pays voisins sont- elles
harmonieuses ou conflictuelles ?
2. Y-a-t- il des traditions que vous partagez avec les peuples
des pays voisins ?si oui lesquelles ?
3. Y-a-t-il des mets traditionnels que vous avez en partage
avec les peuples des pays voisins ?si oui les quels ?
4. Etes- vous souvent convié à prendre part
à certaines cérémonies traditionnelles chez les voisins du
Gabon, de la Guinée Equatoriale ou de la république
démocratique du Congo ? si oui donnez- nous le nom de la
cérémonie et faites nous si possible part du déroulement
habituel.
5. Quel est le rôle que la langue joue dans vos
relations avec les peuples des pays voisins ?
6. Y-a-t-il un lien de parenté entre vos populations et
celles des peuples voisins ? SI oui expliquez.
7. La frontière est- elle un obstacle aux
échanges entre votre peuple et ceux des pays voisins ?
8. En tant que chef traditionnel aviez- vous
déjà eut à trancher une affaire opposant un de vos sujets
à un ressortissant d'un pays voisin ? SI oui de quoi il en
était question ?
GUIDE D'ENTRETIEN N°5: POUR LE MINISTERE DE
LA CULTURE DU CAMEROUN
1- La culture Camerounaise a-t-elle un rôle à
jouer dans la construction de l'intégration en Afrique
centrale ?
2- Si oui dans quelle mesure ?
3- Quels sont les piliers forts de la culture Camerounaise qui
pourraient faciliter l'intégration sous régionale en Afrique
Centrale ?
4- Le Cameroun a-t-il déjà organisé des
évènements culturels promouvant l'intégration des pays de
la zone CEMAC ?si oui donnez-nous les noms et les dates.
5- Le Cameroun a-t-il déjà reçu une
invitation pour un évènement culturel venant d'un pays de la
CEMAC ? si oui donnez le nom du pays et la date à laquelle a eu
lieu cet évènement.
6- Quels sont les échanges culturels que le Cameroun
entretien avec les pays de la sous-région CEMAC ?
GUIDE D'ENTRETIEN N°6: POUR LES ENSEIGNANTS
DE KYE-OSSI
1. Les étrangers ont-ils l'autorisation d'étudier
dans votre établissement ? SI oui quelle sont les
nationalités représentées ?
2. Qu'est ce qui pourrait expliquer cette très forte
présence étrangère au sein de votre
établissement ?
3. Comment de manière générale se
comportent-ils au sein de l'établissement ?
4. Les diplômes qu'ils obtiennent sont -ils reconnu dans
leur pays respectif ?
5. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez le
plus souvent avec eux ?
6. Qu'est ce qui d'après vous devrait être fait
pour remédier à cette situation ?
GUIDE D'ENTRETIEN N°7: POUR LES AMBASSADES DU
GABON ET DE LA GUINEE EQUATORIALE

ANNEXE 3 : ATTESTATION DE RECHERCHE

ANNEXE
4 : APPROBATION D'ACCES DANS LES SERVICES DU MINISTERE DES ARTS ET DE LA
CULTURE

ANNEXE 5 : AUTORISATION DE
DECHARGE

ANNEXE N°6 : BUREAU DE L'ASSOCIATION
« AGEKO »


ANNEXE 7 : PHOTO PRISE A MEYO KYE EN TERRITOIRE
GABONAIS
ANNEXE 8: PHOTO PRISE A LA SOUS-PREFECTURE MEYO KYE


ANNEXE 9: photo prise à la douane Gabonaise lors des
enquêtes de terrain
TABLE DES
MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
AVERTISSEMENT
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
RESUME
v
ABSTRACT
vi
SOMMAIRE
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
SECTION I : CONSTRUCTION DE L'OBJET
D'ETUDE
4
Paragraphe1 : La contextualisation de l'objet
d'étude
4
A- La mise en contexte
4
B -Délimitation du sujet
6
C-Intérêt de l'étude
8
D- clarification conceptuelle
9
Paragraphe 2 : la problématisation du
sujet
13
A- L'état de la question
13
a- Courant de la valorisation des
dynamiques socioculturelles.
13
b- Le courant de la
dévalorisation des dynamiques socioculturelles
16
c- Choix analytique
18
B- La problématique
19
C- Le bloc des hypothèses
20
SECTION II - LA CONSTRUCTION DE LA
DEMARCHE
20
Paragraphe I- Le cadre théorique
21
A- La théorie de
l'interdépendance complexe
21
B- La théorie
transnationaliste
22
C- La théorie de la
configuration et des réseaux d'interdépendance
23
Paragraphe II - Méthodes et techniques
de recherche
23
A- Le cadre méthodologique
24
B - Les techniques de collecte des
données.
25
a. Les techniques non
réactives : l'analyse documentaire
25
b. Techniques réactives :
les techniques qualitatives et quantitatives
25
C- Annonce du plan
28
PREMIERE PARTIE : LA PERSPECTIVE
INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE PREDOMINANTE DE LA DEVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN
AFRIQUE CENTRALE : SES CONFIGURATIONS
29
CHAPITRE1 : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
32
SECTION I: LES CONFIGURATIONS POLITICO
ETHIQUES DEVALORISANTES DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLE DANS LA CONSTRUCTION DE
L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
33
PARAGRAPHE 1 : LES FRONTIERES COMME
BARRIERES ET SOURCES DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LES PEUPLES
33
A- LA FRONTIERE COMME BARRIERE ENTRE LES
PEUPLES DE L'ESPACE CEMAC
34
B- LA DELIMITATION DES FRONTIERES
COMME VECTRICE DE CONFLITS FONCIERS ENTRE LE PEUPLES FANG DE KYE-OSSI ET SES
VOISINS.
35
1- Conflit foncier entre population
autochtone de kyé-ossi et celle d'ebebiyin comme facteur
dévalorisant de la dynamique socioculturelle d'intégration.
35
2- Conflit foncier entre population
autochtone de kyé-ossi et celle meyo kyé comme facteur
dévalorisant de la dynamique socioculturelle d'intégration.
36
PARAGRAPHE 2 : LE COMPORTEMENT DE
CERTAINES POPULATIONS COMME VECTEUR DE LA DEVALORISATION DE L'INTEGRATION
REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
37
A- L'HOSTILITE DES POPULATIONS EQUATO
GUINEENNES ET GABONAISE VIS-A-VIS DES ETRANGERS
37
1- Le sentiment d'envahissement comme
source de l'hostilité des populations gabonaises et
guinéennes.
38
2- Le sentiment
d'insécurité comme source de l'hostilité des populations
Gabonaises et Equato guinéennes.
39
B- LE REFOULEMENT DES POPULATIONS
ETRANGERES COMME FACTEUR DEVALORISANT DE L'INTEGRATION
40
1- Les brimades et menaces comme mode
d'action des gabonais et Guinéens
40
2- Le rapatriement des
étrangers comme facteur désintégrateur de l'espace
CEMAC
41
SECTION 2 : LES CONFIGURATIONS POLITICO
JURIDIQUES FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS
D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
43
PARAGRAPHE1 : LA DIMENSION NORMATIVE ET
INSTITUTIONNELLE FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS
D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
44
A- DES INTROUVABLES NORMES ET METHODES
CONTRAIGNANTES AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE
44
B- L'ADOPTION PAR LE GABON ET LA
GUINEE EQUATORIALE DES NORMES SOUVERAINISTES, PROTECTIONNISTES ET MEME
RESTRICTIVES
45
PARAGRAPHE2 : LES DIMENSIONS DISCURSIVES
ET INSTITUTIONNELLES DEVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA
CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC.
47
A- LE POIDS DES DISCOURS XENOPHOBES
DANS LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES
47
1- La contribution des discours
formels dans la dévalorisation
48
2- La contribution des discours
informels
49
B- L'INTERET MINEUR POUR LA CULTURE AU
NIVEAU COMMUNAUTAIRE DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION
50
1- La sous-estimation des projets
d'ordre socioculturel au niveau communautaire
50
2- L'absence de financements et le
manque de pertinence de projets socioculturels au niveau communautaire
51
CONCLUSION CHAPITRE
53
CHAPITRE II : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
54
SECTION 1 : LES CONFIGURATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ENTRAVANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DANS L'ESPACE CEMAC.
55
PARAGRAPHE1 : LES LUTTES DE LEADERSHIP
AU SEIN DE L'INSTANCE COMMUNAUTAIRE COMME ENTRAVE A L'INTEGRATION
SOCIOCULTURELLE.
56
A- LA QUERELLE CAMEROUN- GABON AU
SEIN DE LA COMMUNAUTE
56
B- LA QUETE DU LEADERSHIP EQUATO
GUINEEN AU SEIN DE LA COMMUNAUTE
57
PARAGRAPHE2 : LES FRONTIERES COMME
LEVIERS STRATEGIQUES DE DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION
59
A- LA MILITARISATION DE LA FRONTIERE
COMME MOYEN D'INTIMIDATION ET DEVALORISATION L'INTEGRATION
SOCIOCULTURELLE : LE CAS DE LA GUINEE EQUATORIALE
59
B- LES FRONTIERES COMME OUTILS DE
CHANTAGE ET DE PRESSION POUR LA GUINEE EQUATORIALE A L'ENDROIT DE SES
VOISINS : KYE OSSI COMME EXEMPLE.
60
SECTION2 : LES CONFIGURATIONS
ECONOMICO-POLITIQUES DEVALORISANTE LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN ZONE CEMAC.
62
PARAGRAPHE 1 : LES TRAFICS ILLICITES ET
INFORMELS COMME FACTEURS DEVALORISANT DE L'INTEGRATION REGIONALE.
62
A- LE DEVELOPPEMENT DU COMMERCE
MAFIEUX ET FRAUDULEUX.
62
1- Le trafic de drogue
63
2- Le trafic d'armes
légères et des véhicules
63
B- LE DEVELOPPEMENT DES COMMERCES
CRAPULEUX COMME ENTRAVE ECONOMICO-POLITIQUE A LA DYNAMIQUE SOCIOCULTURELLE
D'INTEGRATION DE L'ESPACE CEMAC.
65
1- La filière de l'immigration
illégale et de la traite des femmes comme trafic humains.
65
2- Le trafic d'enfants et d'organes
humains
66
PARAGRAPHE2 : LES TRACASSERIES
POLICIERES ET DOUANIERES COMME FACTEURS DEVALORISANT DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION.
69
A- LA PRATIQUE AGGRAVEE DE
CORRUPTION
69
B- LES TRACASSERIES DOUANIERES COMME
ENTRAVE AUX ECHANGES ENTRE PAYS DE LA COMMUNAUTE
70
CONCLUSION CHAPITRE II
71
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
72
DEUXIEME PARTIE : LA PERSPECTIVE
RELATIONNELLE ET MONTANTE DE LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES
DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES
FORMATIONS.
73
CHAPITRE 3: LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES
ET JURIDICO POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS
L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC.
76
SECTION1 : LES FORMATIONS
POLITICO-ETHIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
77
PARAGRAPHE1 : LA REVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LE PARTAGE DE LA LANGUE ET DES
CELEBRATIONS TRADITIONNELLES.
77
A- LE PARTAGE DE LA LANGUE
TRADITIONNELLE COMME AVANTAGE POUR LES POPULATIONS FRONTALIERES DANS LA
CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION SOUS REGIONALE : LE CAS DES FANG
77
1- La langue ntumu comme facilitateur
dans les relations entre populations frontalières
78
2- La langue comme instrument
d'échange
79
B- LA VALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES CELEBRATIONS TRADITIONNELLES
79
1- La consolidation des liens à
travers le festival des peuples fang : le mvet-oyeng
80
2- La consolidation des liens sociaux
à travers la célébration des mariages et
commémorations
82
PARAGRAPHE2 : LES FESTIVALS COMME MOMENT
DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS
D'INTEGRATION.
83
A- LA FOIRE TRANSFRONTALIERE DE
KYE-OSSI COMME LEVIER D'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE.
84
B- LE FESTIVAL NATIONAL DES ARTS ET DE
LA CULTURE
86
SECTION2 : LES FORMATIONS
POLITICO-JURIDIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS
L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC
87
PARAGRAPHE1 : LE TRAITE DE L'ACTE
CONSTITUTIF DE LA CEMAC COMME SUPPORT DE VALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION
87
A- L'ENSEIGNEMENT, LA RECHERCHE ET LA
FORMATION PROFESSIONNELLE COMME POINTS CRUCIAUX POUR L'INTEGRATION SOUS
REGIONALE DE LA CEMAC
87
B- LA PROTECTION DES VALEURS
CULTURELLES NATIONALES ET DU PATRIMOINE ARTISTIQUE DES ETATS COMME CATALYSEUR
POUR L'INTEGRATION DES ETATS DE LA ZONE CEMAC
90
PARAGRAPHE2 : LA REVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION A TRAVERS LES
ACCORDS ENTRE ETATS.
91
A- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LA
GUINEE EQUATORIALE COMME BASE PERTINENTE POUR L'INTEGRATION SOUS REGIONALE.
92
B- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LE
GABON COMME UNE VOIE PERTINENTE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONALE
93
CONCLUSION CHAPITRE
94
CHAPITRE 4: LES FORMATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE
96
SECTION1 : LES FORMATIONS
POLITICO-STRATEGIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
97
PARAGRAPHE1 : LES DIFFERENTS ACTEURS DU
PROCESSUS
97
A- LES AUTORITES DE LA LOCALITE COMME
ACTEUR DE PREMIER RANG DANS LE PROCESSUS DE REVALORISATION
97
1- L'autorité politique
centrale
98
2- Le maire et le chef
traditionnel
98
B- LES ASSOCIATIONS DE LA LOCALITE DE
KYE-OSSI COMME ACTEURS DU PROCESSUS
99
1- l'association des collecteurs de
tomates de foumbot à kyé-ossi et l'association nkul eyondo.
99
2- l'amicale la grande équipe
de kyé-ossi « AGEKO »
100
PARAGRAPHE2 : LES STRATEGIES ET
RATIONALITES DES ACTEURS COMME METHODES POUR UNE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES.
101
A- LES STRATEGIES DES ACTEURS
101
1- Stratégie des
autorités de la localité
101
2- La stratégie des
associations de commerçants
103
B- LES RATIONALITES DES ACTEURS
104
SECTION 2 : LES FORMATIONS
ECONOMICO-POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE
PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE
105
PARAGRAPHE1 : LE MARCHE TRANSFRONTALIER
DE KYE-OSSI COMME LIEU DE BRASSAGE ENTRE LES PEUPLES.
106
A- LE BRASSAGE CULTUREL A TRAVERS LE
MARCHE DE KYE-OSSI.
106
B- LE MARCHE DE KYE-OSSI LIEU DE
DIFFUSION DES GOUTS ALIMENTAIRES
107
PARAGRAPHE 2 : LA REVALORISATION DES
DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES A TRAVERS LES ECHANGES COMMERCIAUX.
109
A- LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE
CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME CANAL DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES.
110
1- Typologie de produits
importés en Guinée équatoriale
110
2- Typologie de produits
exportés en Guinée équatoriale
110
B- LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE
CAMEROUN ET LE GABON COMME CANAL DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES
SOCIOCULTURELLES.
111
1- Typologies de produits
importés du Gabon
111
2- Typologie de produits
exportés au Gabon
111
CONCLUSION GENERALE
113
BIBLIOGRAPHIE
117
ANNEXES
122
TABLE DES MATIERES
139
* 1 Ph. Decreane, le
Panafricanisme, Paris, puf « Que
sais-je ? », n°847, 1964, P.11
* 2idem,
p.12
* 3 Ibidem, p.128
*
4M.Ouedraogo, « la Haute volta et la
coopération pour le développement », thèse
de 3ème cycle, université de Nanterre. Paris, 1976,
p.189
* 5Y.Zerbo, « les
Relations franco-voltaïques de 1960 à 1972 »,
thèse doctorat, université de paris I , Tom 1,1989, p.174
* 6A.Kontchou-kouomegni,
le Système diplomatique africain bilan et tendance de la
première décennie, Paris pedone, 1977, p.55
* 7 L-kaba, N'krumah et
le Reve de l'unité africaine, Paris, Ed. chaka, mai 1991,p.
153
* 8A.Kontchou-kouomegni,
op.cit.,p.55
* 9 L-kaba,
N'krumah,op.cit., p.155
* 10
Y.Zerbo,op.cit.,p.175
* 11J.Sanou, les
résolutions de l'OUA, mémoire de maitrise, cité,
p.38
* 12 Binot Yves,
indépendance Africaine : idéologie et
réalités, Paris, maspero, 1975,p.45
* 13 Bourdieu pierre,
Questions de sociologie, Paris, Ed minuit,1980,p.86
* 14 Selon l'article 2 du
traité révisé de la CEMAC adopté le 25 juin 2008
* 15 Selon l'article 10 du
traité révisé de la CEMAC
* 16 Performance Management
consulting-ECDPM, Diagnostic institutionnel, fonctionnel et organisationnel de
la CEMAC, Tome I, Rapport final, février 2006
* 17 Mathieu
Merino, « l'intégration
régionale « par le bas », force de l'East
AfricanCommunity(EAC) », in géo
économie 2011/3 (n°58), p.133-147
* 18 BACHELARD Gaston , La
formation de l'esprit scientifique, Paris, Virgin, 1986, p.36.
* 19SOUDAN François,
« où va l'Afrique centrale ? » in Jeune Afrique,
op.cit, p. 25
* 20 Bienvenu yvesNizesete,
« patrimoine culturel de l'Afrique Centrale : fondement d'une
intégration véritable »in Daniel EBWA les
dynamiques d'intégration en Afrique Centrale, presse universitaire,
Yaoundé, nov 2001, Tom1, p.31-40
* 21 Emile Durkheim(1968),
les règles de la méthode en science sociale, Paris,
p.95
* 22 Guy Mvelle,
intégration et coopération en Afrique, l'harmattan, paris,p.10
* 23 Ernst Haas cité par
Christian lequesne, « la commission européenne entre
autonomie et dépendance », revue française de
science politique, vol.46,n°3, 1996, p.292
* 24 Guy Hermet, Bertrand
Badie, Pierre Birnbaum et Philippe Braud ,Dictionnaire de la science
politique et des institutions politiques,6ème
édition , Arman colin, 2005,p.156
* 25 Daniel
Bach, « régionalisme, régionalisation et
globalisation » in : mamoudouGazibo et
celineThiriot,dir,lafrique en science politique, Paris :
karthala, 2009,
* 26CelineThiriot, le politique
en Afrique : état de débats et pistes de recherche, Paris,
karthala,2009,P.19
* 27 Winfried Lang,
Regionen und Grenzen: Auf demWegzumneuen Europa, en EsterbauerPernthaler:
EuropäischerRegionalismusamWendepunkt. Bilanz und Ausblick, Viena,
1991, p. 145-147, apud Eva Fórika, BogdanPetrea, op. cit., p. 150.
* 28 Celine
Thiriot,op.cit,p.346
* 29Ibidem, p.347
* 30Voir Corneliu-LiviuPopescu,
op. cit., p. 140-141
* 31 Définition de
l'UNESCO de la culture, déclaration de Mexico sur les politiques
culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico
city, 26 juillet-06 aout 1982
* 32 La civilisation
primitive,(trad.franç), edReinwald, Paris,1876
* 33« introduction
à l'oeuvre de Marcel Mauss »,in Marcel Mauss, sociologie
et anthropologie, Puf, Paris.1950
* 34LAWRENCE (Olivier), BEDARD
(Guy), FERRON (Julie), L'élaboration d'une problématique de
recherche : sources, outils et méthode, Paris,
L'harmathan,2005,p.67.
* 35 Come damienAwoumou, le
couple Cameroun Gabon au sein de la CEMAC, Paris, l'harmattan, 2008, p.70
* 3637 Come damien
Awoumou,op.cit,p.77
* 38
Ibdem,82
* 39Bienvenu nizete ,
31-40
* 40Ibidem,p.31
* 41Ibidem,pp.34-35
* 42
Ibidem,pp.66-67
* 43Samson AngoMengue, : «
relation transfrontalières entre les peuples du Cameroun et les autres
pays de l'Afrique centrale :le cas de l'Est »in Daniel Ebwa, les
dynamiques d'intégration en Afrique Centrale,presse universitaire,
Yaoundé, nov 2001, Tom1,p.70
* 44Ibidem,p.74
* 45Samson Ango
Mengue,op.cit,p.77
* 46
Ibidem79
* 47OusseynouNdoye et Manuel
Ruiz Perez, « commerce transfrontalier et intégration
régionale en Afrique Centrale »in africulture,
P.04
* 48Ibidem,P.4-5
* 49Marc louis Ropivia, la
géopolitique de l'intégration en Afrique noire, l'harmattan,
paris,1999,p.
* 50 Noel Rashidi,
« conflit identitaire en ituri(RDC) », in
Bogumiljewsiewicki et léonard N'SandaBuleli, les identités
régionales, l'harmattan, Paris,p.182
* 51Noel
Rashidi,op.ct, p.184
* 52Noel
Rashidi,op.ct, p.186
* 53 Marc
Rwabahungu, « au coeur des crises nationales au rwanda et au
burundi »,in Bogumiljewsiewicki et léonard N'SandaBuleli, les
identités régionales, l'harmattan, Paris,2004,p.74
* 54Ibedem,
74
* 55Ibidem, p.73
* 56Ibidem, p.182
* 57 Ibidem, p.186
* 58Donatien Dibwe dia Mwembu,
« l'etat de la question du conflit Katangais /kasaiens dans la
province du katanga (1990-1994), in BogumilJewsiewicki et Léonard
N'sandaBuleli, les identités régionales en Afrique
centrale,l'harmattan, Paris,2008,pp 13-20
* 59Donatien Dibwe dia
Mwembu,op.cit , p.13
* 60Ibidem, p.20
* 61 Samuel Huntington, le choc
de civilisations,edodile jacob,1997,Paris
* 62Encyclopaediauniversalis,
vol.5.p.873
* 63 BEAUD Michel, L'art de
la thèse, Paris, La découverte, 1997, p.32.
* 64Grawitz Madeleine,
méthodes des sciences sociales, p.419
* 65ARON (Raymond), «
Qu'est-ce que qu'une théorie des relations internationales ?
», In Revue Française de Science politique, vol 27, n°5,
octobre1967, pp.837-861
* 66 Jean jacques roche,
théorie des relations internationales, montchrestien,
Paris 2008
* 67Jean jacques
roche,op.cit. P.83
* 68Jean jacques
roche,op.cit, P.116
* 69ibidem,
p.238
* 70 Norbert
Elias, « Qu'est-ce que la sociologie ? »,trad de
hall. Par Yasmin Hoffman, Aix-en-Provence, pandora, 1981, la tour d'aigues,
l'aube 1991, pp.156-158
* 71 Norbert Elias, la
société des individus, fayard, Paris, pour une critique
de l'approche internationale d'Elias, voir : Guillaume de vin,
Norbert Elias et l'analyse des relations internationales, in revue
française de science politique,p.301
* 72Norbert Elias,op.cit ,
pp.216
* 73 The New
Institutionnal in Or ganizationnal Analysis, 1991, The University of
Chicago Press
* 74 Raymond Quivy et Luc van
Campenhoudt, manuel de recherche en science
sociale,Paris,dunod,3ème , p. 174
* 75 Jean COPANS,
L'enquête ethnologique de terrain, Paris, Nathan, 1999, p.5
* 76 Stéphane BEAUD et
Florence WEBER, Guide de l'enquête de terrain, Paris, La
découverte, 2003, p.8
* 77Ibid.,
p .171
* 7869 Norbert Elias, «
Qu'est-ce que la sociologie ? »,trad de hall. Par Yasmin Hoffman,
Aix-en-Provence, pandora, 1981, la tour d'aigues, l'aube 1991, pp.156-158
*
79LadjiKaramokoOuattra, « Les frontières en
afrique : héritage du passé colonial, enjeu actuel »,in
tinkingAfrica, ndr n°11, juillet 2014, p. 02
* 80 Dominique Bangoura,
« frontières et espaces frontaliers en
Afriquecentrale »in enjeux n°06, mars 2001, P.03
* 81Messe Mbegachristian-Yann
« les régions transfrontalières : un exemple
d'intégration sociospatiale de la population en Afrique centrale ?
»in éthique publique, n°17, 2005, pp. 04-19
* 82 Moise
tsala, « les peuples frontières et les dynamiques
d'intégration régionale en Afrique centrale : cas des fang
de la zone frontalière Cameroun- GABON- guinée
équatoriale », université de yaoundé2 Soa,
mémoire, 2016
* 83 Entretien avec le maire de
kyéossiMr.BikoroEneme le 15/10/2018
* 84 Entretien avec le chef
traditionnel 3° de kyéossi Mme Ada le 17/10/2018
* 85 Lucien
Ewangue, « comment la Guinée équatoriale
défend ses frontières », in Enjeux n°28,
juillet-septembre 2006, p.20
* 86 Entretient avec Mme Ada
chef traditionnel de kyé-ossi le 17/10/2018
* 87 Propos obtenu lors d'un
entretien avec le maire de kyé-ossi le
* 88 Propos obtenu lors d'un
entretien avec le maire de kyé-ossi
* 89 Lucien
Ewangue, « comment la guinée Equatoriale défend
ses frontières », in Enjeux n°28, juillet-
septembre 2006, p.20
* 90 Yves alexendrechouala,
« le marquage diasporique du jeu interetatique de l'Afrique du golf
de guinée », enjeux n°13 octobre -
decembre 2002, p.21
* 91 Serge loungou,
« la libre circulation des personnes au sein de la cemac : entre
mythe et réalités », in belgeo (en
ligne),n° 3, 04 décembre 2012, p. 4
* 92 Ibidem,p.08
* 93 Dominique Bangoura,
« frontières et espaces frontaliers en Afrique
centrale »,inenjeux n°06, janvier- mars,2006,p.7
* 94Ibidem,p.07
* 95Koufanmenkene jean,
tchudjingCasmir, « un exemple de blocage du processus
d'intégration en Afrique centrale : la persistance des facteurs
conflictuels entre la Guinée Equatoriale et ses voisins francophones
depuis 1979 », in danielAbwa(dir) et al les dynamiques
d'intégration régionale en Afrique centrale,presse
universitaire, Yaoundé, nov 2001, Tom1,p.337
* 96 Yves alexendrechouala,
« la crise diplomatique de mars 2004 entre le Cameroun et la
Guinée Equatoriale », polis revue camerounaise de science
politique, vol 12,numéro spécial 2004-2005
* 97 AFP Afrique, 15/08/2000
* 98 Jeune afrique
économie, n°190,1995, p.13-17
* 99Choualat Alexandre yves,
« l'installation des camerounais au Gabon et en Guinée
équatoriale : les dynamiques originales d'exportation de l'Etat
d'origine ? » in Sindjounluc (dir), Etat, individus et réseaux dans
les migrations africaines, Paris, Karthala, 2005,p.85-97
* 100 Jeune Afrique,
n°1784, 1995
* 101 Entretient avec
Donfackeric le 16 /10/2018 à kyéossi
* 102 Entretient avec
Ngankamflorent le 16 /10/2018 à kyéossi
* 103 Entretient avec buldah
le 18/10/2018 à kyéossi
* 104 Serge loungou,
op.cit,p.22
* 105 Mathias ericowonanguini,
interviewé par le quotidien, mutationdu 17 mars 2004,
consulté le 10/01/2019
* 106Abdoullahi,
l'intégration en zone cemac : essai d'analyse des
difficultés, université de Yaoundé 2 Soa,
Mémoire, 2013-2014
*
107Abdoullahi,op.cit,
* 108 Entretien obtenu par
téléphone avec un rapatrié de la Guinée
équatoiale résident à Ambam le 18/10/2018
* 109 Mathias ericowonanguini,
interviewé par le quotidien, mutationdu 17 mars 2004,
consulté le 10/01/2019
* 110 Guy mvele
,intégration et coopération en Afrique : la difficile
rencontre possible entre théorie et faits, hamattan ,
Paris,2014,p.77
* 111 Sabine saurugger et
yvessurel, « l'européanisation comme un processus de
transfert de politiques publiques », revue internationale de
politique comparée.2006/12.vol 13,p.181
* 112Ibidem, p.80
* 113 Serge loungou, op.cit,
p.22
* 114 Entretien avec Mr twicky
responsable à la représentation de la cemac au Cameroun,
* 115 L'approche
réaliste qui appréhende l'Etat comme l'acteur crucial dans les
relations internationales fait montre des gains absolus entre les
entités politiques contrairement à l'approche libérale qui
fait prévaloir le gain relatif par conséquent l'application de la
politique communautaire serait une voie charnière dans le
parachèvement de la construction de l'edifice communautaire.( voir Hans
Morgenthau, the politicsamong nation, the struggle of power.)
* 116 Article 2 : les
ressortissants des Etats membres de la cemac, détenteurs d'un passeport
ordinaire biométrique, d'un passeport diplomatique ou de service, d'une
validité d'au moins (03) mois à date d'entrée sur le
territoire , ne sont soumis à l'obligation de visas d'entrée ou
d'autorisation de sortie pour tout séjour ne dépassant pas
quatre-vingt-dix(90) jours en république gabonaise.
* 117 Ce sont des
célébrations de mariage, de naissance, d'intronisation du chef,
d'enterrement et de funérailles
* 118 Yves alexendrechouala,
« la crise diplomatique de mars 2004 entre le Cameroun et la
Guinée Equatoriale », polis revue camerounaise de science
politique, vol 12,numéro spécial 2004-2005
* 119 Interview du
président ObiangNguema dans le journal, Action, du 11 aout 2004
* 120 Léon Mba est
né le 9 février 1902 à Libreville dans une famille
aisée de l'ethnie Fang. Étudiant au séminaire de la ville
en 1909, il entre dans l'administration coloniale l'année suivante.
Militant de la cause de l'« homme noir », les autorités lui
reprochent sa polygamie, sa sévérité, sa partialité
en faveur de son ethnie et son goût pour l'argent mais il devient
néanmoins le « chef supérieur de l'estuaire
». Léon Mba fréquente les communistes et est un adepte de
la secte Bwiti. Par la suite, il est accusé de meurtre et est contraint
de s'exiler en Oubangui-Chari. En 1942, le politicien est amnistié et
rentre au Gabon en 1946. Dès son retour, il fonde un «
Comité mixte gabonais ». En 1951, il rompt par opportunisme avec le
communisme et s'allie avec les colons français. L'activiste est alors
nommé vice-président du Conseil du gouvernement en
1957. Président du Conseil l'année suivante, il est favorable
à la départementalisation du Gabon mais le pays devient
indépendant en 1960. Candidat unique, le politicien est élu
président, titre qu'il cumule avec celui de chef du gouvernement et de
ministre des Affaires étrangères. Un coup d'État le
renverse le 17 février 1964. Les troupes françaises de
Brazzaville et de Dakar se rendent alors à Libreville et le
rétablissent. En 1965, il est alors malade et la France cherche à
le remplacer par Omar Bongo. Léon Mba est hospitalisé à
Paris en août 1966 mais est néanmoins réélu en mars
1967 avec une écrasante majorité. Il meurt d'un cancer le 28
novembre 1967. Source :
www.bourse-des-voyages.com/gabon/guide-culture-politique-leon-mba.php.
Consulté le 11/03/2019 à 12h
* 121 Entretient avec Mr
mountapmbeme joseph louis, chef du de cabinet du commissaire DERS commission
cemac, le 18/09/2018 ; 1heure30 à Yaoundé
* 122Entretient avec Mr
mountapmbeme joseph louis, chef du de cabinet du commissaire DERS commission
cemac, le 18/09/2018 ; 1heure30 à Yaoundé
* 123Nizesette.
Bienvenu.D ,op.cit, p.31
* 124 Entretien avec Mr
mountapmbeme joseph louis, chef du de cabinet du commissaire DERS commission
cemac, le 18/09/2018 ; 1heure30 à Yaoundé
* 125 Marcel Williams
Tsopbeing, les mécanismes de gestion budgétaire de la
cemac, université de Dschang, mémoire, 2004,p.
* 126 Marcel Williams
Tsopbeing,op.cit
* 127 Entretient avec Mr
twicky responsable à la représentioncemac au Cameroun
le24/09/2018 ; 1heure
* 128 Entretien avec Mr
twicky
* 129 Lucien Ewangue,op.cit,
P.23
* 130SIMINATOR (Inero), «
Hégémonie, leadership et puissance globale: pourquoi l'occident
domine-t-il le monde? », In institut européen des relations
internationales, article consulté à internet le 25/01/ 2019
à 22h15min. Voir aussi serge sur, « L'hégémonie
américaine en question », articlé consulté le 25/01/
2019 à22h17min.
* 131 Come
damienAwoumou, « le couple Cameroun-Gabon : moteur
de l'Afrique centrale ? »,inenjeux
n°17,octobre-decembre 2003,P.03
* 132 Mayumba, Royaumes Nkomi
et Orungu.
* 133ibidem
* 134C. D. G. AWOUMOU, «
La multinationalisation des entreprises nationales au sein de la CEMAC :
initiative purement privée ou cheval de Troie pour
l'hégémonie du Cameroun ? », Enjeux N°13,
octobre-décembre 2002, PP.24-27
* 135 Sali
boubaoumarou, « la cemac est-elle une chimère »
in Afrique internationale, n°02,30 octobre 2011,P.04
* 136WullsonMvomoEla,
« la Guinée équatoriale : l'éveil d'un
dragon et le nouvel ordre géopolitique en Afrique centrale »
in enjeuxn°28,juillet- septembre 2006,P.07
* 137J.D.Gestin,
« pétro- diplomatie », jeune Afrique/L'intelligent,
N°2175, 16 septembre 2002, P.24
* 138 Par exemple dans
l'interview accordé à jeune Afrique/l'intelligent (n°2319,
du 19 au 25 juin2005,p.38), le président ObiangNguema
déclare « j'ai déjà
évoqué à mes pairs chefs d'Etat la nécessité
d'une réforme majeure de nos structures communes. En
réalité pour le moment nous avons juste changé de nom,
l'UDEAC est devenu CEMAC. Mais nous continuons à fonctionner avec les
anciens textes qui ne sont plus adaptés. Nous sommes, c'est le cas de le
dire das le statu quo »
* 139 Pour TheodorObiangNguema
« la guinée 2quatoriale ne tire aucun bénéfice
des lourdes sommes d'argent qu'elle dépose dans les coffres de la BEAC
et ne dispose d'aucun poste au niveau de sa direction ». il est
relayé par son ministre des finances, Marcelo OwonoEdu , qui
dénonce l' « iniquité » et
l' « injustice » de la répartition des postes
à la tête de la BEAC , exige une juste
rémunération des avoir Equoto guinéen et demande une
remise à plat de la gestion de la cemac. CfJeune
Afrique/intelligent, N°2322, du 16 juillet 2005.P.70
* 140 Mathias Eric
OwonaNguini, « la Guinée Equatoriale en
perspective : vues, visées et vision
géopolitique » in enjeux n°28 juillet- septembre
2006, p.05
* 141 Come Damien
Awoumou, « la guinée équatoriale : le nouveau
moteur de la dynamique d'intégration au sein de la
cemac ? »in enjeuxn°28 juillet-septembre
2006,P.43
* 142kambu, la guinée
équatoriale dit avoir déjoué un coup d'etat, in Action
n°42, le 04/01/2018, p.05
* 143 Entretient Mme ekotto,
aide-soignante au centre de santé « santé
mis »le 15/10/2018. 1 heure
* 144Bennaflakarine(1999),
« la fin des térritoires nationaux : état et
commerce frontalier en Afrique centrale » in politique
Africaineen ligne à
https://www.cairn.info/revue-politique-africaine-1999-1-page-25.htm,
consulté le 24/01/2019
* 145 Moise tsala, les
peuples frontières et les dynamiques d'intégration
régionale en Afrique centrale : le cas des fang de la zone
frontalière Cameroun-Gabon-Guinée Equatoriale, UYII
SOA ,mémoire master2,2016,P.92
* 146 ibidem
* 147 Paul Brenton et Al,
« les femmes pauvres qui pratiquent le commerce transfrontalier dans
la région des grands lacs d'Afrique : des affaires à
risque »Fruit d'un rapport Afrique- Notes de la politique
commerciale, 2011
* 148 Jean Bosco Oyono,
« la prolifération des entreprises criminelles en Afrique
centrale à lère de la global »in enjeux
n°09, octobre-décembre 2001,P.08
* 149 Alain karsenty,
« les enjeux de l'appropriation des ressources forestières en
Afrique centrale »in enjeux n°05, octobre-decembre
2000,P.05
* 150 Entretien avec Mr
Elonoelono, surveillant général dulycée bilingue de
kyé-ossi
* 151kambu, « coup
d'etat en guinée equatoriale : une soixantaine de tchadiens
interpellés », in Action n°42 ,le
03/12/2018, p.03
* 152Gaulme François,
« Saïbou Issa. Les coupeurs de route. Histoire du banditisme
rural et transfrontalier dans le bassin du lac Tchad »,
Afrique contemporaine, 2011/3 (n° 239), p. 157-159. DOI :
10.3917/afco.239.0157. URL :
https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2011-3-.page-157.htm
* 153 Projet d'enquête
et conclusion d'enquête du REFAC du 19 au 29 juin 2014.
* 154 Rapport d'enquête
de REFAC rendu public au cours d'un atelier de formation tenu à
Kyé-Ossi le 11 décembre 2014.
* 155M. JOANNIDIS, « Le
vol de voitures au coeur du trafic international », Journal et revue de
presse RFI, 22/10/98.
* 156H. BARTI, « Des
véhicules volés acheminés en Algérie», Le
Quotidien d'Oran, 06 Janvier 2008.
* 157H. GUEMACHE, «
Algérie : de 2000 à 2007, près de 19 000 véhicules
volés », Le Quotidien d'Oran, 10/12/2007,
http://www.setif.info/article2283.html
* 158Bruno MVE EBANG,
« la contrebande de voitures volées entre le Cameroun, le
Gabon et la Guinée Equatoriale : essai sur une activité
criminelle transfrontalière en Afrique centrale »,
Université Omar BONGO, Mémoire de Master en droit pénal
et sciences politiques, 2009.
* 159 Entretien avec Buldah
commerçante au marché de kyé-ossi le 16/10/2018
* 160 Gustave Samnick,
« de la difficulté à circuler librement en Afrique
Centrale », in enjeuxn°24, juillet-septembre 2005,
p.20
* 161 Le passeur est celui qui
aide les voyageurs clandestins à traverser la frontière. Le plus
souvent il exige de forte sommes d'argent à l'exemple des passeurs
libyens.
* 162ibidem
* 163 Entretient avec nkolo
blanche vendredi le 15/10/2018
* 164 Entretient avec bulda
commerçante au marché de kyé-ossi le 16/10/2018
* 165 Claude Abe,
« cartographie du trafic des enfants en Afrique centrale :
territorialisation de la criminalité et intégration
régionale », in enjeuxn°49,juin 2013,P.11
* 166 Ondo Louemba,
« crimes rituels au Gabon l'éternel
holocauste ? » info 241 source :
http://info241.com/crime-rituel-au-gabon-l-eternel-holocauste,1854
consulté le 13/03/2019 à 20h15
* 167idem
* 168 Entretient Gaelle
coiffeuse à kyé-ossi le 16/10/2018
* 169 ONG sacri
internationale, « les différents types de crimes
rituels » , in
https://www.sacri.org/les-crimes-rituels/les-victimes
consulté le 13/03/2019 à 21h05
* 170 Bresson JC,
« corruption économique et démocratie », in
problème économique, n°42, 1995. P.24
* 171Meny .Y, la
corruption de la république, fayard, paris, 1992, p.24
* 172 Hyacinthe Sawadogo
appréhende la corruption un phénomène qui comporte cinq
principaux aspects à savoir la corruption proprement dite, des
infractions apparentées à la corruption : le trafic
d'influence, l'ingérence et la concussion ; les infractions
assimilées à celle-ci : le détournement des derniers
publiques et les destructions des pièces par les fonctionnaires.
Sawadogo cité par Emagna M, bonne moralité et corruption en
Afrique, CURRAP les bonnes moeurs, PUF, paris, 1994
* 173 Indice publié
chaque année dans un rapport nommé baromètre mondial de la
corruption par ONG (allemande) transparency internationale sur des avis
recueillis auprès des populations.
* 174 Après avoir
été classé 1er mondial en 1998 et 1999,2014 il
occupe le 136ème rang mondial. C'est donc dire que les
actions du chef de l'Etat à lutter contre ce phénomène
commencent à atteindre les objectifs fixés. Parmi les mesures
prises pour faire face à ce phénomène on peut
énumérer entre autres la mise sur pied d'une commission nationale
Anti- corruption entrée en vigueur par le décret
présidentiel de 2006. L'opération épervier pilotée
par l'ex-vice premier ministre chargé de la justice Amadou Ali a permis
de mettre la main sur des intouchables notamment ex-SG de la présidence
titusEdzoa, Atanganathierry ex- DG de la CNPS, P.DesiréAngo ex- DG SCDP
Nguini Effa tous ont été incarcérés pour des
questions de malversations financières et de détournement des
deniers publics, le chef de l'Etat mettait en garde ceux qui s'enrichissent de
la fortune publique en ces termes : « ceux qui se sont
enrichis au dépens de la fortune publique doivent rendre
gorge » aussi, il déclarait : « des sanctions
sévères ont été prises au cours des derniers
mois » extrait du discours du 3 congrès extraordinaire du RDPC
tenu le 21/07/2006. Bien plus, lors de son dernier discours adressé
à la nation le 31/12/2013, il envisage ne pas s'arrêter à
mi-chemin pour lutter contre la corruption engagée depuis fort
longtemps.
Dans la même foulée, l'institution
sous-régionale a également mis sur pied un dispositif de lutte
contre la corruption en l'occurrence le groupement d'Action contre le
blanchiment d'argent en Afrique Centrale(GABAC) crée le 14/04/2002, sa
logique est de lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent.
* 175 Source :
http://www.gaboneco.com/showarticlephp?IDActu
15579.
* 176 Entretien avec un
transporteur de vivres cameroun-gabon au marché de kyé-ossi le 16
octobre 2018
* 177 Achille sommo,
« l'intégration sous-régionale en cemac à
l'épreuve de la libre circulation des biens et des
personnes », université catholique d'Afrique centrale,
mémoire master2, 2010.p.
* 178 Rapport du bureau
régional CEA-ONU-2017
* 179 Jean Marie essomba,
« le passé composé de l'intégration
régionale en Afrique centrale » in danielAbwa, les
dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale,
presse université, yaoundé, novembre 2001, Tom I, p.15
* 180 Samson Ango, op.cit,
p.77
* 181 Op cit p.15
* 182 Rachel EfouaZengue,
« un ciment pour l'intégration sous régionale : la
langue », in Daniel Abwa et Al, dynamique d'intégration
régionale en Afrique centrale, presse université
yaoundé, novembre 2001, tom2, P.475-479
* 183 Bienvenu nizete, op.cit,
p 31-43
* 184 Moise tsala,
op.cit
* 185 Pierre Bourdieu,
langue et pouvoir symbolique, Paris, édition fayard,
1982.P.60
* 186 Jean famendongo,
Essai sur la sémantique d'une civilisation en mutation : le
génie africain est de retour, Paris, l'harmattan, 2015, P.77
* 187Mokam David,
« les peuples traits d'union et l'intégration régionale
en Afrique centrale : le cas des Gbaya et des moundang »in
Daniel Abwa et Al (dir), dynamique d'intégration régionale en
Afrique centrale, Yaoundé, presse universitaire de Yaoundé,
2001, tom1, pp.125-139
* 188 Gilles Ferrol (dir)
dictionnaire de sociologie, Paris, Armand colin, 2009, p.12
* 189 Georges balandier,
sociologie actuelle de l'Afrique noire, Paris, presse universitaire de
France, 1982, 4èmeed, p.120
* 190 Moise tsala, op, cit,
p.85
* 191 Cornelia BounangMfougue,
« le mariage Africain, entre tradition et modernité :
étude socio-Anthropologique du couple et du mariage dans la culture
gabonaise », université Paul Valery, Montpelier III,
thèse doctorat en art et lettre, science humaine et sociale :
sociologie, 2012, P.144
* 192 Moise tsala, opcit,
p.51
* 193 Entretient avec Mme Ada
chef traditionnel 3ème degré de kyé-ossi le
19/10/2018
* 194 Hélène
dubreuil, Francine montagny et famyrabichaud, le deuil dans les
différentes cultures.
* 195 Article 29 de l'acte
constitutif de la cemac
* 196 Mme laure Ayina,
Diagnostic de la mise en oeuvre de tous les protocoles et autres instruments
d'intégration : mesures pour l'accélération de
construction du marché régional, rapport provisoire,
ref.n°021/MINEPAT/PASAPE/DP3/2012
* 197SorèleGuebediang
à Bessong, « 367 élèves de l'ENAM
achèvent le formation militaire » in Cameroun
tribune, 16 novembre 2018,
* 198 Lors de sa rencontre
avec les étrangers de l'Enam, Le ministre de la fonction publique et de
la réforme administrative, Mr joseph LE, affirme :
« Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrai saluer votre
présence dans cette école et dans notre pays. C'est la
matérialisation concrète de la dynamique d'intégration
sous régionale dont le Cameroun sous la houlette du Président de
la république, son excellence Paul BIYA, se veut le moteur. C'est avec
fierté que nous vous accueillons dans cet établissement qui forme
l'élite de notre Administration Publique. La scolarité commune
que vous passez ici, a le mérite non seulement de former aux mêmes
savoirs et habiletés les futurs hauts fonctionnaires que vous êtes
appelés à devenir mais aussi de rapprocher davantage nos pays
frères à travers deux choses essentielles. La première est
relative aux valeurs transmises ici pour faire de nos Administrations
respectives des outils performants de développement. Tandis que la
deuxième concerne les liens de camaraderie voire d'amitié qui
sont certainement nés entre vous. Tout cela concourt à faciliter
le dialogue et le partage d'expériences entre produits issus du
même moule.
C'est cette solidarité étatique et interpersonnelle
que nous essayons de promouvoir avec l'admission à l'ENAM de
ressortissants de pays voisins (....) » source :
http://josephle.cm/rencontre-entre-monsieur-le-minfopra-et-les-eleves-etrangers-de-lenam/
consulté le 06/02/2019 à 20h29
* 199 Entretient avec Mr
Bekalecharly, surveillent général et professeur de philosophie au
lycée biligue de kyé-ossi, le 18/10/2018
* 200 Article 46 du
traité de l'acte constitutif de la cemac
* 201 Crée en 1977 par
les Etats fondateurs de la cemac avec l'appui de l'OUA et l'UNESCO. Le
cerdotola est une institution internationale dont la mission est la sauvegarde,
la promotion et la valorisation des traditions et des langues Africaines. Le
cerdotola a au fil du temps élargi son mandat territorial au-delà
de l'Afrique centrale pour intégrer l'ensemble du continent et de la
diaspora Africaine. Le cerdotola s'investit dès lors dans la
mobilisation intellectuelle et idéologique pour engager les ressources
que constituent les traditions et le patrimoine Africain dans les dynamiques
d'émergence, de développement durable et de renaissance, en
plaçant l'Homme Africain au centre de toute stratégie.
WWW.Cerdotola.org consulté
le 01/02/2019 à 21h30
* 202 Site
WWW.Cerdotola.org consulté
le 01/02/2019 à 21h30
* 203 Les projets courants du
cerdotola sont : Valorisation pédagogique des traditions
africaines ; Sauvegarde des Savoirs patrimoniaux et mémoire des
communautés ; Musiques, productions artistiques et
créativité contemporaine ; Projet NULIGRA (Numérisation de
la littérature grise d'Afrique) ; Mise en réseau des
Bibliothèques, Archives et Musées de la CEEAC ; Archive
numérique des langues et ressources orales d'Afrique (ALORA).
Source :
https://fr.cerdotola.org/les-projets
consulté le 06/02/2019 à 21h23
* 204 La coopération
est une politique d'aide économique, financière, culturelle et
technique, mise à l'échelle internationale
* 205N.QuochDinhn, droit
international public, Paris, LGDJ, 4ème édition, 1992, p.166
* 206 Décret
N°80/051 Du 4 Février 1980, portant ratification du Traité
d'Amitié et de Bon Voisinage signé à Yaoundé le 26
Janvier 1980, entre le Gouvernement de la République Unie du Cameroun et
la République de Guinée Equatoriale
* 207 Entretient avec Mr
Elonoelono surveillent général lycée bilingue de
kyé-ossi le 19/10/2018, (45 mn)
* 208 Damien come Awoumou,
« le couple Cameroun-Gabon : moteur de l'Afrique
centrale »in enjeux n°17, octobre-décembre 2003,
p.03
* 209 Article 52 du
décret n° 2008/377 du 12 novembre 2008
Fixant les attributions des chefs de circonscriptions
administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services
* 210 Article 55 de la
constitution du 18 janvier 1996
* 211 Article 15 de la loi
2004/017 portant orientation de la décentralisation au Cameroun.
* 212 Entretient avec Mme Ada
chef traditionnel 3ème degré de kyé-ossi, le
18/10/2018 (45 minutes)
* 213Optcit ,
* 214 Crozier Michel et
Freiberg, l'acteur et le système, Paris, éd seuil, 1977,
p.11
* 215 Bertrand
Gallet, « les enjeux de la coopération
décentralisée »,in revue internationale et
stratégique,2005, n°57, P.61-70
* 216ibidem
* 217 Article 2 du
décret n°2011/1116 du premier ministre fixant les modalités
de coopération décentralisée
* 218ARBARET-SCHU, Cynthia
(2002), « Les villes européennes, attracteurs étranges de
formes frontalières nouvelles », dans Bernard RHEITEL et al.
(dir.), Villes et frontières, Paris, Anthropos, p. 51-62
* 219Christian-Yann Messe
Mbega, « Les régions transfrontalières: un exemple
d'intégration sociospatiale de la population en Afrique centrale
? » in éthique publique, 2015, n°17, p.10
* 220 Le contrat renvoie ici
à un accord non formel qui lie le vendeur à l'acheteur. Il est le
plus sous verbal et par conséquent non écrit.
* 221 François Mazuir,
« le processus de rationalisation chez max weber »in
société, 2004 (n°86), p.119-124
* 222 François
Mazuir,op.cit
* 223 Entretien avec Buldah
commerçante au marché central de kyé-ossi le 16/10/2018
(45 minutes)
* 224 Entretien avec Buldah
commerçante au marché central de kyé-ossi le 16/10/2018
(45 minutes)
* 225Ayiwoue E., Azeufouet A.,
Medjou S., Parrot L., Temple L, Etude des flux transfrontaliers de produits
agricoles QUANTIFICATION DES FLUX TRANSFRONTALIERS et horticoles sur les
frontières sud du Cameroun, Yaoundé, CIRAD-SCAC, Rapport
?nal, 85 p.
* 226Opcit p.34
* 227 Entretien avec
Ngankamflorent commerçant au marché de kyé-ossi le
16/10/2018
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